dm11 2023 2024 3

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D.M.

11 : convexité de fonctions sur Sn+ (R)


Pour le lundi 26 février 2024

Rappel de notations :
- On note Sn (R) l’espace vectoriel des matrices symétriques à coefficients réels de taille n × n.
- Sur Mn,1 (R)2 , on définit l’application ⟨⋅, ⋅⟩ par

∀(X, Y ) ∈ Mn,1 (R)2 , ⟨X, Y ⟩ = X ⊺ Y


où X ⊺ est la transposée de X. On admet que l’on définit ainsi un produit scalaire sur Mn,1 (R).
On note ∥ ⋅ ∥ la norme associée. √
- On admet que l’application A ∈ Mn (R) ↦ ∥A∥2 = Tr (A⊺ A) est une norme sur Mn (R).
- On note Sn+ (R) (resp. Sn++ (R) ) l’ensemble des matrices symétriques S ∈ Sn (R) telles que

∀X ∈ Mn,1 (R)/{0}, ⟨SX, X⟩ ≥ 0 (resp. > 0) .


- Une application f ∶ C → R définie sur une partie convexe C d’un R-espace vectoriel E est dite
convexe si

∀(x, y) ∈ C 2 , ∀t ∈ [0, 1], f ((1 − t)x + ty) ≤ (1 − t)f (x) + tf (y)

Préliminaires sur les matrices symétriques


1) Montrer qu’une matrice S ∈ Sn (R) appartient à Sn+ (R) si, et seulement si, Sp(S) ⊂ R+ .
De même, montrer que S ∈ Sn++ (R) si, et seulement si, Sp(S) ⊂ R⋆+ .
2) Montrer que Sn+ (R) et Sn++ (R) sont des parties convexes de Mn (R). Sont-elles des sous-
espaces vectoriels de Mn (R) ?

Préliminaires sur la convexité


3) Soit I un intervalle de R et f ∶ I → R une fonction convexe. Montrer que l’épigraphe Ef qui
est le sous-ensemble défini par :

Ef = {(x, y) ∈ I × R, y ≥ f (x)}

est un sous-ensemble convexe de R2 .


4) a) Soit C est une partie convexe d’un R-espace vectoriel E. Montrer que pour tout p ∈ N⋆ ,
p
pour tout (x1 , . . . , xp ) ∈ C p et pour tout (λ1 , . . . , λp ) ∈ (R+ ) tel que ∑pi=1 λi = 1, alors
∑i=1 λi xi ∈ C.
p
p
Terminologie : une somme ∑pi=1 λi xi avec (λ1 , . . . , λp ) ∈ (R+ ) tel que ∑pi=1 λi = 1, s’appelle
une combinaison convexe de x1 , . . . , xp . La question précédente dit qu’un ensemble convexe
est stable par combinaison convexe. On pourra raisonner par récurrence.
b) Justifier que pour un x1 , . . . , xp ∈ E, l’ensemble Conv(x1 , . . . , xp ) formé de toutes les
combinaisons convexes de x1 , . . . , xp est le plus petit ensemble convexe de E contenant
les points x1 , x2 , . . . , xp , appelé enveloppe convexe de x1 , . . . , xp .
c) Dessinez l’enveloppe convexe de trois points non alignés x1 , x2 , x3 dans E = R2 , en
justifiant votre dessin.
5) Soit I intervalle de R. Soit f ∶ I → R une fonction convexe. A l’aide des deux questions
précédentes, montrer que pour tout p ∈ N⋆ , pour tout (λ1 , . . . , λp ) ∈ (R+ ) tel que ∑pi=1 λi = 1
p

et pour tout (x1 , . . . , xp ) ∈ I , on a :


p

p p
f (∑ λi xi ) ≤ ∑ λi f (xi )
i=1 i=1

1
Premières inégalités sur les matrices symétriques
Soit M ∈ Sn+ (R) une matrice non nulle.
Tr(M )
6) A l’aide de ce qui précède, montrer l’inégalité : ≥ det1/n (M ).
n
Dans ce qui suit, on admet l’inégalité suivante :

2
n 1 n n
1/n 1 n ⎛ n
1/n ⎞
∀ (x1 , . . . , xn ) ∈ (R+ ) , 2 max {x1 , . . . , xn } ( ∑ xk − ∏ xk ) ≥ ∑ xk − ∏ xj .
n k=1 k=1 n k=1 ⎝ j=1 ⎠

N.B. Un article contenant une démonstration de cette inégalité sera mise sur la page DM, pour
les personnes les plus motivées !
7) a) Exprimer ∥M ∥2 en fonction des valeurs propres de M .
b) En déduire que
2
Tr(M ) ∥M − det1/n (M )In ∥
− det (M ) ≥
1/n 2
.
n 2n∥M ∥2

Inégalités déduites d’un théorème de réduction simultanée


8) a) Soit A ∈ Mn (R). Montrer que :

A ∈ Sn+ (R) ⇔ ∃ M ∈ Mn (R) A = M ⊺ .M.

Remarque : si M = (C1 , . . . , Cn ) en colonne, alors pour tout i, j, (M ⊺ .M )(i, j) = (Ci ∣Cj )


cette matrice de p.s. s’appelle matrice de Gram. Donc on montre ici que les matrices symétriques
positives sont exactement les matrices de Gram.
Indication pour le sens ⇒ on pourra diagonaliser A en base orthonormée et utiliser la racine
carrée de la matrice diagonale.
b) Soient A ∈ Sn++ (R) et B ∈ Sn (R). Montrer qu’il existe une matrice diagonale D ∈ Mn (R)
et une matrice Q ∈ GLn (R) telles que B = Q⊺ DQ et A = Q⊺ Q.
Indication - Ecrire A = M ⊺ .M comme au a) et considérer (M ⊺ )−1 BM −1 .
c) Avec les notations de la question précédente, montrer que si B ∈ Sn+ (R) alors la matrice
diagonale D de la question précédente est à coefficients positifs.
9) On se propose dans cette question de montrer que :

∀(A, B) ∈ Sn++ (R)2 , det1/n (A + B) ≥ det1/n (A) + det1/n (B) (†)


a) Étudier la convexité de la fonction t ↦ ln (1 + et ).
b) En déduire que si D ∈ Dn (R) est une matrice diagonale à coefficients positifs, alors :
1
(det(In + D)) n ≥ 1 + (det(D))1/n

c) Déduire de ce qui précède l’inégalité (†) annoncée en début de question.


10) a) En suivant la même stratégie qu’à la question précédente, montrer que, si A et B ap-
partiennent Sn++ (R), alors :

∀t ∈ [0, 1], det((1 − t)A + tB) ≥ det(A)1−t det(B)t .


b) Justifier que cette inégalité reste valable pour A et B seulement dans Sn+ (R).
c) Que peut-on en déduire sur la fonction ln ○ det sur Sn++ (R)?

2
Un ordre sur Sn (R)
11) a) Sur Sn (R), on définit la relation ≥ par :

∀ (A, B) ∈ Sn (R)2 , A ≥ B ⇔ A − B ∈ Sn+ (R).

Montrer que ≥ est une relation d’ordre.


b) Un sous-ensemble C d’un R-espace vectoriel E est appelé un cône convexe si, et seule-
ment si, C est stable par combinaisons linéaires à coefficients strictement positifs, au-
trement dit, si et seulement si, pour tout (x, y) ∈ C 2 et tout (λ, µ) ∈ (R+∗ )2 , λx + µy ∈ C.
On dit qu’un cône convexe est saillant si C ∩ (−C) = {0}.
Vérifier que Sn+ (R) est un cône convexe saillant de Mn (R).
c) Justifier que si E est un R-e.v. quelconque et P est un cône convexe saillant de E, on
peut associer à P un ordre défini par ∀ (u, v) ∈ E 2 , u ≥ v ⇔ u − v ∈ P .
d) L’ordre défini au a) vérifie la propriété de la borne supérieure :
Soit (Ak )k∈N une suite de matrices symétriques réelles, croissante pour la relation ≥ et
majorée par une matrice B.
Montrer que cette suite converge dans Sn (R).
Indication – On commencera par remarquer que pour tout X ∈ Mn,1 (R), (X ⊺ Ak X)k∈N
converge dans R.

Croissance et concavité de la racine carrée sur Sn+ (R) pour cet ordre
12) a) Soient S et T dans Sn+ (R) tels que S 2 ≥ T 2 (pour l’ordre dans Sn+ (R) défini au 11a)).
En écrivant S 2 − T 2 en fonction de S et W = (S − T ), montrer que toutes les valeurs propres
de W sont positives, ce qui montre que S ≥ T .
b) On admet ici qu’une matrice S ∈ Sn+ (R) admet une unique racine carrée dans Sn+ (R).

Déduire du a) que la fonction S ↦ S est concave sur Sn+ (R) autrement dit que pour tout
(S, T ) ∈ Sn+ (R)2 ,
√ √ √
∀ t ∈ [0, 1], (1 − t)S + tT ≥ (1 − t) S + t T .
13) On se propose de retrouver le résultat de croissance du 12) a) et un autre à l’aide du théorème
de réduction simultanée de la question 8b), mais dans le cadre de la croissance stricte.
Notation (attention) Pour tout S, T ∈ Sn (R), on pose que S > T ssi (S − T ) ∈ Sn++ (R) ce
qui équivaut aussi à dire que pour toute colonne X ∈ Mn,1 (R) ∖ {0}, (SX)∣X) > (T X∣X).
N.B. Autrement dit par exemple S > 0 est une condition plus forte que (S ≥ 0 et S ≠ 0).
Soient A et B dans Sn++ (R).
a) Avec 8b), montrer que A−1 .B est diagonalisable dans Mn (R) et que Sp(A−1 .B) ⊂ R+∗ .
b) Montrer que A − B > 0 ⇔ Sp(A−1 .B) ⊂]0, 1[.
c) On suppose que A − B > 0. Montrer que B −1 − A−1 > 0. Autrement dit A ↦ A−1 est
décroissante strictement sur Sn++ (R).
√ √
d) On suppose que A − B > 0. Montrer que A − B > 0 ce qui précise le résultat du 12 a).

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