12 - Andriamialymasiharivlo - SOCIO - M2 - 13
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SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
…………………….
D’ANTANANARIVO
D’ANTANANARIVO
Remerciements :
J’adresse mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à
l’élaboration de ce mémoire de DEA. Je citerai en particulier:
- Mon encadreur, Madame ANDRIANAIVO Victorine qui m’a aidé efficacement par
ses conseils utiles pour la réalisation de ce présent ouvrage.
- Les membres du jury qui ont accepté d’apporter leur jugement et leur évaluation
à ce document.
- Ma famille qui m’a soutenu tout au long de l’accomplissement de ce travail.
- Et enfin, j’exprime ma profonde reconnaissance à toutes les personnes enquêtées
et les différents responsables qui ont bien voulu nous accorder un peu de leur
temps.
SOMMAIRE
Introduction générale
Chapitre V : Réflexions
Chapitre VI : Prospectives
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Résumé
1
Introduction générale :
L’époque dans laquelle nous vivons aujourd’hui est une époque où le contexte de la
mondialisation qui règne dans le monde entier est devenu de plus en plus
incontournable à tous. Ce courant de pensée a totalement bouleversé les modes de vie et
de pensée ainsi que les pratiques de la société humaine. Ainsi, dans ce nouvel ordre
mondial, il appartient indéniablement à chaque Nation, à chaque Etat et à chaque
individu de s’y adapter. Les progrès technique et technologique, le contact de différentes
cultures que cet ordre mondial engendre ont et auront alors, qu’on le veuille ou non, des
impacts positifs ou négatifs selon les circonstances dans plusieurs domaines de nos vies.
Nous pouvons voir cela dans le cadre de la politique, de l’économique, du financier, de
l’enseignement. De même, on constate qu’au niveau des familles, des changements y
afférents sont détectés.
La famille est une importante institution permettant à tout être humain de se socialiser et
d’entrer en contact avec ses semblables, c’est également au sein de sa famille que
l’homme acquiert les plus élémentaires de connaissances et de savoirs qui lui serviront
dans sa vie future. En cela, le rôle des parents constitue donc un élément essentiel.
2
Les changements inhérents à la vie de l’être humain dès son adolescence et qui se
poursuit généralement jusqu’à l’âge de vingt ans obligent souvent les parents et leurs
enfants à réajuster leurs comportements les uns envers les autres. Ce processus, qui n’a
jamais été toujours facile à vivre pour les deux parties devient de plus en plus pénible à
traverser aujourd’hui. Cette situation qui touche toute famille mérite que l’on s’y
intéresse pour savoir enfin comment se présente t- elle réellement. Par conséquent,
notre choix est dicté par la volonté de :
S’agissant du terrain, nous avons décidé de mener notre étude dans le milieu urbain pour
les raisons suivantes :
Problématique :
Hypothèses :
Parents et enfants ont chacun leurs parts de responsabilité dans la bonne ou mauvaise
qualité de leur relation, mais la société et le monde environnant sont également des
déterminants essentiels dans ce domaine. De ce fait, quelques hypothèses sont
envisageables :
4
Objectifs de l’étude :
Cette étude a pour objectif principal de contribuer à l’avancement des connaissances sur
les rapports parents /enfants. Plus spécifiquement, elle tente de :
Démarche méthodologique :
L’approche méthodologique :
Notre méthode d’approche pour réaliser cette étude repose sur le principe de
l’individualisme méthodologique qui énonce que pour expliquer un phénomène social
quelconque, il est indispensable de reconstruire les motivations des individus concernés
par le phénomène en question, et d’appréhender ce phénomène comme le résultat de
l’agrégation des comportements individuels dictés par ces motivations.
5
La documentation :
Elle nous a beaucoup servi tout au long de notre étude, que ce soit pendant la pré-
enquête ou bien l’enquête, de même que pendant la rédaction. Elle nous a permis
d’approfondir nos connaissances et de recueillir des informations et des données
relatives à notre objet d’étude.
La pré-enquête :
Quoique nous sachions depuis le début de l’année universitaire le thème que nous
traiterons pour notre mémoire, nous n’en avions encore eu que de très vagues idées.
Aussi avons –nous eu recours à la pré-enquête pour arrêter le sujet à aborder et pour
formuler les hypothèses initiales. Cela a facilité ensuite les recherches proprement dites.
L’enquête :
Elle consiste en la descente effective sur le terrain pour l’aboutissement des recherches.
Elle est composée de :
L’observation :
Bien qu’indispensable, l’observation ne suffit pas à elle seule pour appréhender toute
l’étendue de notre étude. En conséquence, l’usage de l’interview avec questionnaire
était incontournable, lequel nous a permis de nous procurer des opinions, des réactions
et aussi des témoignages des gens.
6
L’entretien libre :
L’entretien nous a été d’une grande utilité pour l’enrichissement des informations et les
déductions des choses qui nous auraient échappés.
L’échantillon d’enquête :
Dans toute étude sociologique, il n’est pas toujours possible de mener les recherches
auprès de la totalité de la population cible, il faut donc procéder à un échantillonnage.
Parmi les différentes sortes de mode d’échantillonnage, le notre se repose entièrement
sur le principe du hasard. Cela correspond à notre étude étant donné que le phénomène
auquel nous nous intéressons pourrait très bien toucher n’importe qui du moment qu’il
en soit concerné. Mais avant d’entreprendre ce travail, il nous fallait nous poser la
question suivante : quel est le meilleur informateur lorsqu’on veut savoir ce qui se passe
dans la famille ? Est - ce auprès des parents ou bien du côté des enfants ? Après de mûres
réflexions, nous avons décidé qu’il est mieux d’interroger les deux à la fois d’autant plus
que notre sujet touche un point sensible dans la famille : il est tout à fait possible que les
deux côtés se positionneront suivant leur statut et donneraient ainsi leur version de faits
en fonction de cela. Autrement dit il fallait prévoir des situations telles, les parents
auront des arguments ou des opinions tendant à la défense ou à la valorisation de leurs
pratiques tandis que les enfants qui ne seraient pas d’accord avec ces pratiques les
dénonceront. Par conséquent, pour avoir des informations plus proches de la réalité, les
échantillons sont formés aussi bien par des parents que par des enfants. Toutefois, nous
tenons à préciser que les enfants en particulier des jeunes sont plus nombreux parce
qu’ils étaient beaucoup plus accessibles et plus enclins à répondre à nos questions. Voici
comment se présente l’échantillon de cette étude.
7
profession effectif
lycéen 12
étudiant 32
salarié 6
inoccupé 2
50
Source : enquête personnelle, août 2012
Tableau 02 : présentation des parents selon leur catégorie professionnelle et leur effectif :
Catégorie effectif
professionnelle
cadre 1
fonctionnaire 8
Salarié privé 5
enseignant 1
commerçant 2
ouvrier 1
Femme au foyer 3
21
Source : enquête personnelle, août 2012
Généralement, l’interview avec questionnaire durait entre dix à quinze minutes tandis
que les entretiens varient entre quinze à trente minutes selon la disponibilité des gens.
Certaines enquêtes s’effectuaient à domicile, d’autres dans les lieux de profession et il y
en avait aussi celles qui étaient réalisées dans les rues.
En dehors de cette population cible, nous avons également eu des entretiens avec des
gens dont leur fonction se rapproche du sujet qui nous occupe ; le tableau suivant affiche
leur profession :
Il s’agit des personnes qui sont chargées de s’occuper des familles notamment
défavorisées et de l’éducation des jeunes. Elles ont bien voulu nous accorder un peu de
leur temps pour nous entretenir sur notre thème.
l’histoire de l’humanité dans son objectif à vouloir supprimer toutes les barrières
économiques, politiques, financières et culturelles et à intensifier les relations sociales.
A travers cette théorie, nous allons approcher le monde familial en essayant d’identifier
les changements qui interviennent dans son sein et dans son contexte.
La psychosociologie :
En tant que somme des interactions et des échanges entre individus, la vie en société est
toujours conditionnée par le système d’influence qui s’y opère. Dans cette étude, ce
système d’influence occupe une place centrale au niveau des analyses des relations
parents - jeunes. Pour mieux l’appréhender, partons-nous de la discipline de la
psychosociologie
La psychosociologie est un domaine qui a pour objet d’étude l’homme en tant qu’un être
inscrit dans un processus relationnel. Les conduites humaines sont les résultats des
interactions et des jeux d’influence qui s’exercent dans un milieu social donné.
Dans notre étude, nous privilégions l’aspect relationnel entre parent et l’enfant inséré
dans le contexte où l’enfant est en pleine construction de son identité. Les pratiques
parentales et les influences venues de l’extérieur sont considérées comme des facteurs
déterminants dans la nature de cette relation.
Le fonctionnalisme :
notion de fonction est à associer aux notions de statut et de rôle. Pour Ralph LINTON, le
statut est la place qu’un individu donné occupe dans un système donné à un moment
donné.
Quant au rôle, il constitue l’aspect dynamique du statut : c’est ce que l’individu doit faire
pour valider sa présence dans ce statut.
Dans cette étude, nous allons associer fonctions et rôles des parents et des enfants afin
de mieux appréhender leur mode de relations.
La plus importante difficulté à laquelle nous avons dû faire face pour la réalisation de ce
mémoire en DEA a été sans doute le recueil des données relatives à la première partie de
ce document. Pour la présentation du terrain, outre le fait de devoir faire le va et vient
pour obtenir l’autorisation d’accéder aux données, celles-ci ne sont pas suffisantes étant
donné que la commune ne dispose pas assez d’informations. Aussi, devions-nous nous
contenter de ce qui était disponible et de ce fait, certaines informations utiles manquent
à ce document. Un problème analogue s’est produit mais cette fois, c’était au niveau des
ministères et des ménages, les gens avaient d’autres priorités que celle de nous répondre.
Certains même ont refusé de nous ouvrir en faisant preuve de méfiance. D’autres par
contre ont bien accepté d’être interrogés mais n’ont pas donné les informations
auxquelles nous nous attendions.
Dans les services publics, on nous renvoyait d’un bureau à un autre en nous disant que
telle donnée n’est pas à notre disposition, ou bien que c’est tel département qui
s’occupe de tel travail ou tout simplement que tel travail ne nous concerne pas alors
que ce sont bien des gens faisant partie de leur propre service qui nous envoyaient
auprès d’eux.
Par ailleurs, certaines personnes ont bien délibérément compliqué l’obtention des
informations en nous obligeant à faire le va et vient : ils nous fixaient des rendez-vous
auxquels ils n’avaient vraiment pas l’intention de venir, c’est pourquoi certains entretiens
n’ont pas pu avoir lieu.
11
Enfin, nous avons dû survoler très rapidement quelques thèmes des entretiens
nécessitant du temps relativement longs avec certains individus étant donné que ces
derniers étaient pressés pour travailler.
Malgré tout cela, nous avons quand même essayé de bien terminer notre mémoire et
nous espérons que ces obstacles n’auront pas trop d’incidences sur la qualité de notre
travail.
Plan du travail :
1- Considérations générales
3- Réflexions et prospectives
PREMIERE PARTIE :
CONSIDERATIONS GENERALES
12
Lorsqu’on aborde une étude dans un quelconque domaine en science sociale, bien
connaître et comprendre l’environnement et le milieu dans lesquels le phénomène à
étudier est rattaché constituent de préalable pour l’aboutissement des recherches. Axer
nos recherches sur la famille et spécifiquement sur les relations parents/enfants suppose
donc qu’il nous faudrait d’abord avoir des informations sur le contexte auquel notre
thème se rapporte avant d’entrer dans le vif du sujet. Ainsi, comme son titre l’indique,
cette première partie sera entièrement consacrée aux considérations générales relatives
à notre thème. Pour cela, deux chapitres seront traités successivement : dans le premier
chapitre, nous allons présenter le cadre de notre étude. Quant au second chapitre, il sera
consacré à l’étude des relations parents/enfants.
13
Ce chapitre consiste en une mise en situation du thème dans son cadrage général. Pour
cela, deux sections seront traitées : la présentation du terrain d’étude et la présentation
du contexte de l’étude.
Comme nous l’avons déjà annoncé, nos recherches ont été exclusivement menées
en milieu urbain, précisément dans la localité du sixième arrondissement de la commune
urbaine d’Antananarivo. Toutefois, nous tenons à préciser que ces recherches n’ont pas
été menées dans toute la totalité de la zone mais seulement dans quelques quartiers.
N° FOKONTANY
01 AMBARAVARANKAZO
02 AMBATOLAMPY
03 AMBOAVAHY
04 AMBODIHADY
05 AMBODIMITA
06 AMBODIVONA
07 AMBODIVONKELY
08 AMBOHIDROA
09 AMBOHIMANANDRAY
10 AMBOHIMANDROSO
11 AMBOHIMIADANA ATSIMO
12 AMBOHIMIADANA AVARATRA
13 AMBOHIMITSINJO
14 AMORONA
15 AMPANDRIAMBEHIVAVY
16 AMPEFILOHA ANKENIHENY
17 ANDRAHARO
18 ANDRANOMENA
19 ANJANAKIMBORO
20 ANKAZOMANGA ATSIMO
21 ANOSISOA
22 ANOSIVAVAKA
23 ANTANETY ATSIMO
24 ANTANETY AVARATRA
25 ANTANJOMBE AMBONY
26 ANTANJOMBE AVARATRA
27 ANTSARARAY
28 AVARATANANA
29 AVARATETEZANA
30 BETAFO
31 ANOSIBE ZAIVOLA
Source : monographie du sixième arrondissement, année 2009
Etant situé dans la zone intertropicale, son climat présente, comme dans tout
Antananarivo, les caractéristiques de la zone, à savoir une subdivision de l’année en deux
saisons : une saison chaude et humide s’étalant de novembre à avril et une saison fraîche
et sèche de mai à septembre.
15
Situation démographique :
Par rapport aux autres arrondissements, le sixième est le moins peuplé puisque sa
population ne représente que seulement 10% de la population urbaine totale.
Les occupations de la population dans la localité sont diversifiées. Il semble que les
fonctionnaires sont les plus nombreux dans la localité, suivis des commerçants, des
salariés privés, des paysans et enfin des entrepreneurs.
16
Composition de la population :
La localité renferme une catégorie de classe sociale diversifiée : les classes aisées
représentent 10% de la population totale tandis que les classes moyennes occupent un
pourcentage de 25% et enfin 65% sont constitués par les habitants défavorisés.
17
La vie en société :
La vie en société se passe plutôt bien d’une manière générale. Cependant, cette zone, est
réputée pour l’insécurité qui y règne surtout le soir. La situation est encore pire dans
les fokontany d’Ambodihady, d’Ambohimanandray, d’Ambohimitsinjo ou encore
d’Antanjombe.
18
Après cette brève présentation du terrain dans lequel les recherches ont été
concentrées, passons à un autre sujet qui concerne le contexte général de l’étude. Cette
section comportera ainsi deux points majeurs : le milieu social et la mondialisation. Mais
avant d’entamer la première sous section, nous tenons à faire des petites précisions
d’abord.
Précisions conceptuelles :
Il semble opportun de définir les concepts que nous utiliserons tout au long de cette
étude pour éviter les confusions.
Le terme relation peut revêtir plusieurs significations selon les circonstances. Dans notre
travail, il concerne les rapports établis entre les parents et leurs enfants et précisément
les liens qui unissent ceux-ci à travers leur interaction.
La famille :
La famille est un terme pouvant revêtir quelques significations. En effet, au sens large la
famille est un groupe constitué par un ensemble de personnes apparentées par la filiation
ou l’alliance, dans ce cadre nous pouvons parler de famille étendue.
Au sens restreint, la famille se réfère à des personnes apparentées vivant sous le même
toit, c'est-à-dire le père, la mère et leurs enfants, c’est le noyau familial de base.
Pour Claude Lévi- Strauss, dans Textes de et sur Lévi-Strauss, ce terme désigne un groupe
2
social offrant au moins trois caractéristiques :
1 ème
Gustave –NICHOLAS FISCHER, « les concepts fondamentaux de la psychologie sociale »,2 édition,
DUNOD, Paris 1996
19
Dans notre travail, nous allons surtout nous intéresser à la seconde représentation du
terme « famille ».
Les parents :
Les enfants :
Bien que nous parlions de tous les enfants en général, il faut tout de même préciser que
dans cette étude, nous faisons surtout référence aux jeunes âgés de 15 à 20 ans. Nous
avons délibérément décidé de considérer cette tranche d’âge puisque notre étude
consiste à détecter les facteurs qui sont susceptibles d’influencer les relations parents /
2
Claude LEVI-STRAUSS, « Textes de et sur Lévi-Strauss »,collection Idées Gallimard, 1979
20
enfants. Il est vrai qu’au moment de la puberté, les enfants ont tendance à se détacher
progressivement de ses parents pour se centrer sur ses relations avec ses amis, mais
c’est à partir de l’âge de 15 et 16 ans que le phénomène atteint son sommet lequel a de
l’incidence non négligeable dans les rapports familiaux pour se restaurer ensuite dans la
vingtaine.
Vivre à l’intérieur d’une communauté c’est aussi subir les influences et les contraintes
qu’elle exerce sur nous. Cela signifie tout simplement qu’il nous est impossible d’agir
librement selon notre volonté mais que notre action doit être en conformité avec les
normes et les valeurs admises dans la société.
Dans cette étude, le milieu social constitue le monde environnant des parents et des
jeunes et qui exerce de l’influence qui pourrait être positive ou négative selon le cas dans
leurs actions et leurs comportements et par conséquent dans leurs rapports mutuels.
Voyons un à un les composantes de ce milieu social :
a) Les parents :
En tant que parents mais aussi membres de société, ils entrent en interaction avec
diverses catégories de gens, d’institutions. Ces interactions produisent de l’influence sur
leur mentalité et leurs comportements et ont alors des impacts sur leurs pratiques avec
leurs enfants.
La famille :
Comme nous l’avons défini un peu plus haut, la famille peut prendre deux formes : la
famille nucléaire et la famille élargie.
Quant à la famille restreinte, il convient dans ce cas de considérer le rôle des parents. Ces
derniers constituent les principaux piliers de la famille : ils ont à pourvoir aux besoins de
leurs enfants, à édicter et à faire appliquer des règles qu’ils estiment indispensables au
maintien de l’ordre au sein de la famille, ils sont les détenteurs de l’autorité. Les
comportements et les pratiques des parents à l’égard de leurs enfants sont en
conséquence dictés par leur rôle.
Le voisinage :
Le monde du travail :
Dans le cadre professionnel, les collègues de travail sont aussi source d’influence. En
effet, entre collègues, il arrive souvent que les discussions tournent autour des bonnes
mœurs, des manières d’éduquer les enfants, des comportements en famille. Chacun se
met à raconter ses expériences, ses opinions, à conseiller,…Et entre collègues se
retrouvant dans le même cas (par exemple : être parent d’adolescent, de jeune…),
l’influence est beaucoup plus fréquente. Et quand on trouve que telle façon de tel
collègue est effectivement bien pu efficace, on est souvent amené à agir de même avec
ses enfants.
La religion :
En dehors de tous ces facteurs d’influence, la religion pourrait agir aussi sur nous de
façon parfois inévitable. Opérant surtout au niveau de la morale en nous incitant à faire
22
le bien et à éviter le mal, la religion influe alors sur notre comportement et nous pousse à
agir suivant ses règles et ses principes. Dans leur vie quotidienne, certains parents
tiennent compte de ces principes religieux aussi bien dans leur mode de vie que dans
leur manière d’éduquer leurs enfants.
Tels sont globalement les facteurs d’influence pour les parents. Qu’en est-il au niveau des
jeunes ?
b) Les enfants :
Comme les parents, les enfants et plus précisément les jeunes qui vivent en société ne
peuvent échapper à l’emprise de celle-ci.
La famille :
Premier lieu de socialisation, la famille exerce beaucoup d’influence dans les manières
d’être des jeunes. Les valeurs et les connaissances que leurs parents ou leurs aînés leur
transmettent constituent pour eux des repères et des acquis qui leur serviront à bien
vivre en société et à s’adapter aux exigences de celle-ci.
En contact avec le monde extérieur, ce n’est plus seulement la famille qui a de l’emprise
sur les jeunes mais également d’autres entités.
L’école :
En dehors du cercle familial, l’école est surement le lieu où les jeunes passent
énormément de temps. Les choses qu’on leur enseigne, les camarades de classe, les
comportements des enseignants et éventuellement les idéologies véhiculées et tout ce
qui est susceptible de se produire à l’école peuvent influencer le jugement et les
conduites des jeunes.
Les amis :
Avoir des amis signifie s’intégrer dans un groupe, c’est aussi se conformer aux usages de
ce groupe. L’image que le groupe se fait du jeune lui parait vitale à tout moment. De peur
d’être rejeté, il cherchera à s’identifier, à être pareil aux autres. En outre, il tend
23
facilement à se laisser entrainer par ses camarades d’où une contamination de caractères
et de comportements.
Les médias
La présence massive des médias dans notre quotidien n’est pas sans conséquence car
elle a de l’emprise sur nous. En tant que véhicule d’informations mais également de
mode de vie des autres, elle propose une pluralité de modèles de conduites et de modes
de vie et de valeurs. Tout cela agit sur nous qu’on en soit conscient ou non. Au niveau des
jeunes, l’influence s’accentue du fait de leur nature cuiseuse et ouvert à toute expérience.
La ville :
Puisque nous nous intéressons à un phénomène ayant pour localité la ville, il est tout à
fait normal d’en parler. En effet, l’attraction de la ville est très présente dans le mode de
vie des citadins. Milieu favorable au progrès et à toutes les nouveautés, elle exerce des
pressions nous incitant à nous conformer et à nous adapter à ses exigences, si non on se
sentira hors du système.
24
1-2-2 la mondialisation :
En considérant que notre sujet se rapporte à un fait qui se déroule dans le monde
présent, il paraît inadmissible de ne pas évoquer le phénomène de la mondialisation.
Depuis la fin du vingtième siècle, la société humaine est entièrement absorbée dans l’ère
de ce qu’il convient d’appeler la « mondialisation ».Ce phénomène, lié aux progrès des
sciences et des communications est décrit comme inéluctable et irréversible, ne laissant
aucune alternative ni aux Etats ni aux populations. Il est caractérisé par l’abolition des
frontières spatio-temporelles et permet ainsi donc l’extension à l’ensemble de la planète
des mouvements des capitaux, des informations, des marchandises et des personnes.
La mondialisation financière :
La mondialisation économique :
La mondialisation culturelle :
trouver ce que l’on cherche. Cette pratique est également valable dans d’autres
domaines tel le travail : internet nous permet d’aller directement sur le marché du travail
sans devoir se déplacer partout pour visiter toutes les sociétés susceptibles ou non de
nous engager. A remarquer aussi que c’est un phénomène devenu courant aujourd’hui
pour de nombreux gens de chercher et de trouver au moyen des nouvelles technologies
leurs futurs conjoints. Bref, la mondialisation rend de grands services à la société
contemporaine : non seulement, elle favorise les échanges et les communications à
travers le monde mais elle nous permet aussi de vivre au mieux quotidiennement.
A coté des bénéfices procurés par la mondialisation, on constate aussi qu’elle est source
de bien d’inconvénients. Tout d’abord, la situation économique dans tous les pays du
monde étant différente, ce sont toujours donc les riches qui en profitent le plus puisqu’ils
détiennent plus de moyens. Autrement dit, les populations des pays sous-développés
auront toujours du retard par rapport aux autres, ce qui accentuera encore plus les écarts
entre riches et pauvres.
Par ailleurs, comme les informations ou les idées véhiculant les modes de vie et les
pratiques des étrangers envahissent librement les médias, les gens les adoptent
facilement sans tenir en compte ni des différences culturelles ni des impacts de ce que
cela aurait dans leur mode de vie au risque de perdre leurs propres identités
culturelles. En outre, l’incapacité à contrôler cette libre circulation d’informations
représente une menace pour la société étant donné que certaines d’entre elles sont
nuisibles ou ne sont pas recommandables (exemple : les pratiques immorales, les
violences, …) or le public qui les reçoit n’est pas toujours nécessairement des gens
conscients ou capables de discerner ce qui est bien du mal, de ce qui est utile du futile.
C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles l’on assiste aujourd’hui à une
recrudescence des comportements déviants dans la société.
27
Puisque notre objet d’étude se porte entre autre sur les jeunes, examinons de près ce que
la planétarisation de la culture a apporté dans leur mode de vie. Les impacts de la
mondialisation culturelle sont facilement identifiables au niveau des jeunes du fait que
ces derniers sont plus influençables en raison de leur curiosité ainsi que de leur avidité de
nouveautés, des caractères propres à tous les jeunes. Pour preuve, il nous suffit
d’observer les cybercafés dans lesquels l’on recense un taux élevé de fréquentation des
jeunes par rapport aux autres. Nous pouvons également prendre d’autre exemple, dans le
cadre de la musique, le phénomène de rap est aujourd’hui de plus en plus développé que
presque partout, on voit des jeunes se livrer à cette pratique tant dans leur façon de
chanter, de s’habiller que de parler.
Mais l’impact le plus évident, c’est le changement de comportement des jeunes vis-à-vis
de leur entourage. Des comportements acquis grâce à la pénétration des cultures
étrangères à Madagascar.
Autre impact de la mondialisation aussi est la réduction des relations humaines. Les
malgaches dans l’ancien temps sont réputés pour leur amour d’échanges entre membres
de famille, comme le dit l’adage « takariva amorom-patana ».Maintenant, cela a changé
les jeunes (et pas nécessairement eux seulement) préfèrent passer leurs temps devant la
télévision ou l’ordinateur au lieu faire des échanges avec leur famille. De même que pour
avoir de quelconque conseil ou pour obtenir des réponses sur les choses qui leur
manquent, les jeunes se tournent aujourd’hui vers l’internet.
Toujours dans cet ordre d’idées, il ne faut pas oublier que les distractions dites
« classiques » comme la lecture de livre ont tendance à être reléguées au dernier plan au
profit des nouvelles.
28
Les relations parents/ enfants désignent les liens d’attachement qui existent entre eux.
Ces liens se tissent dès la naissance de l’enfant et vont se maintenir tout au long de
l’existence. Cependant, ils évoluent en fonction de l’âge et des circonstances. Au
moment de l’adolescence, cet attachement va connaitre des changements. Et très
souvent une distance affective entre parents et enfants va apparaitre. Quels sont les
facteurs à prendre en compte pour déterminer l’évolution de ces relations parents/
enfants ? il y a d’un côté les modifications de comportements des enfants inhérents à la
période de l’adolescence et de l’autre, les fonctions parentales.
La jeunesse constitue un important stade dans la vie de l’être humain. Elle signifie que
l’on n’est plus un enfant mais pas encore un adulte donc c’est une phase de transition.
Elle présente quelques caractéristiques communes à tous.
Psychologiquement, les caractères sont formés des éléments héréditaires et des éléments
relatifs aux facteurs sociaux. Les premiers sont ce que les géniteurs et les géniteurs des
géniteurs transmettent à leur descendant tandis que les seconds proviennent de
l’influence du milieu social.
Les caractères des jeunes sont alors dans un premier temps formés des caractères innés
et le contact avec le monde extérieur génère l’apparition des caractères acquis.
d) La présence de conflits :
Les conflits constituent des situations de confrontation impliquant parfois l’usage de mots
négatifs et blessants ou des menaces et entraînent des impacts émotionnels négatifs tels
les frustrations, la colère.
Ces conflits sont normaux et nécessaires car ils permettent de faire face aux ajustements
indispensables aux changements qui surviennent au cours de l’adolescence. Michèle
SAVOUREY4 confirme cela dans « Re-créer les liens familiaux. Médiation familiale- soutien
à la parentalité », 2ème édition, Les Presses de l’université Laval, 2003, « la période
mouvementée de l’adolescence est nécessaire pour que parent et jeune parviennent à
réajuster leurs relations en tenant compte des nouveaux besoins d’autonomie de
l’adolescence… il a tout autant besoin pour continuer de se construire, de se sentir
soutenu dans ses expériences d’indépendance adaptées à ses capacités que de se sentir
soutenu, protégé lorsque nécessaire. Bien des crises familiales à cette période sont autant
de façons pour un jeune de faire prévaloir ses nouveaux besoins, que de tentative pour
ses parents de les satisfaire tout en maintenant ce qui doit l’être. » page114
4 ème
Michèle SAVOUREY, « Re-créer les liens familiaux. Médiation familiale-soutien à la parentalité », 2
édition, Les Presses de l’Université de Laval, 2003
31
f) La différence de sexe :
Il s’agit des comportements et des actions adoptés par les parents à l’égard de leurs
enfants.
Pour avoir des descendants dignes, les parents ne cessent de trouver ce qu’il y a de
mieux.
Etre parents c’est être responsable, cela implique quelques fonctions. Outre l’obligation
de satisfaire les besoins familiaux, les parents ont deux fonctions essentielles : aimer ses
enfants et instaurer des normes familiales.
c) Le contrôle parental :
Pour la suivie de l’application de ces règles familiales, les parents ont à établir le contrôle
de leurs enfants, de leurs comportements et de leurs actions surtout quand ils se
trouvent en dehors de la sphère familiale. Ce contrôle est indispensable pour les parents
afin qu’ils puissent savoir ce que font leurs enfants.
Le contrôle parental et l’application des sanctions sont à mettre en relation avec ce qu’il
convient d’appeler les styles parentaux.
Les styles parentaux concernent les façons dont les parents se conduisent envers leurs
enfants. Dans son ouvrage5 « les relations entre parents et adolescents : un bref bilan des
travaux actuels », l’orientation scolaire et professionnelle, 2004, Michael CLAES cite une
typologie de styles parentaux proposée par Baumrind autour de deux dimensions :
- Les réponses parentales qui font appel à l’écoute et à la capacité de capter les
besoins de l’enfant et à l’aptitude d’y répondre adéquatement.
- Les demandes parentales qui recouvrent les notions d’attentes et d’aspirations
parentales mais également les consignes et les exigences.
5
Michael CLAES, « Les relations entre parents et adolescents : un bref bilan des travaux actuels »
l’orientation scolaire et professionnelle, 2004, mis en ligne le 15 décembre 2009
34
Il s’agit des parents qui préconisent l’obéissance et le respect des règles familiales, mais
accordent peu de place aux considérations affectives. Ils considèrent que les enfants et
les adolescents doivent se plier aux règles et adoptent des mesures disciplinaires en cas
de transgression des règles. Les échanges verbaux sont rares car ces parents considèrent
que l’enfant doit se conformer aux exigences parentales sans les discuter.
Ce sont les parents qui ont des demandes élevées mais qui répondent aux besoins des
enfants. Ils sont chaleureux mais aussi fermes. Ils ont des projets à l’égard des enfants,
posent des exigences réalistes, valorisent la responsabilité et la prise en charge, mais
assument la responsabilité ultime des décisions. Les parents font également preuve de
proximité affective et s’engagent souvent dans des discussions, afin de faire comprendre
à l’enfant ou à l’adolescent la raison de leur décision.
Il s’agit des parents tolérants qui valorisent les dimensions émotionnelles de proximité et
d’accord. La discipline est exercée de façon minimale et ils accordent à leurs enfants une
grande liberté d’agir selon leur désir. Ils considèrent que le contrôle limite le
développement et perçoivent essentiellement leur rôle en termes de présence affective à
laquelle l’enfant peut faire appel selon ses propres demandes.
Les parents indifférents ou négligents désignent les parents qui font preuve d’absence
des deux dimensions (demandes et réponses), ils sont peu concernés par ce qui se passe
dans la vie des enfants et ne posent guère d’exigences.
Ces quatre styles parentaux résument les différentes façons que les parents adoptent à
l’égard de leurs enfants. Ils ont des impacts sur les caractères des jeunes car c’est à partir
de ces styles que les parents vont élever leurs enfants.
35
Cette première partie de ce document nous a procuré les généralités relatives à notre
étude. Composée de deux chapitres, le premier renferme la description du cadre d’étude
qui nous a procurée les informations se rapportant à la localité où nous avons effectué
les recherches et le contexte dans lequel se déroule l’étude. Quant au second chapitre,
il consistait à avancer des informations générales sur les principes et les modes de
relations parents/enfants. Tout ce que nous venons de voir sont en quelque sorte des
théories, mais comment se passe réellement dans le quotidien des parents et des enfants
et notamment des jeunes. C’est ce que nous allons voir dans la partie suivante.
DEUXIEME PARTIE :
En se basant sur les connaissances que nous venons d’acquérir sur les réalités dans les
relations parents/enfants, nous pouvons constater que leurs rapports ne sont pas faciles
à gérer ni pour les parents, ni pour les enfants. Bien que la situation soit ainsi depuis
toujours, nous ne pouvons nier le fait qu’elle ait évolué depuis que le monde est entré
dans la phase de la mondialisation. Cette deuxième partie va démontrer et analyser les
résultats issus des recherches effectuées auprès d’un échantillonnage afin que nous
puissions savoir quels sont effectivement les éléments qui ont accentué cette difficulté
au niveau des relations entre les parents et les enfants. Cette partie sera divisée en deux
parties : les caractéristiques des enquêtés d’une part et l’analyse des données d’autre
part.
38
En raison de l’importance des caractéristiques de nos enquêtés pour les recherches, nous
tenons à les présenter de manière détaillée ici avant d’entrer dans le vif du sujet.
âge sexe
Masculin féminin
15-18 7 21
19-22 13 9
20 30
Source enquête personnelle, aout 2012
En tout, les jeunes enquêtés sont au nombre de cinquante dont 20 sont de sexe masculin
et 30 de sexe féminin. Les jeunes situés entre la tranche d’âge de 15à 18 ans représentent
56% tandis que les restant 44% sont âgés de 19à 22ans.
Puisqu’il est question de relations avec les parents, il est évident de savoir si les enfants
ont des parents ou non et s’ils avec eux avec d’autres personnes. Les tableaux suivants
apportent nous apportent des indications.
réponse effectif
oui 47
non 3
50
Source : enquête personnelle, aout2012
47 enquêtés affirment tous avoir des parents encore vivants. S’agissant des trois autres,
les deux sont orphelins de mère tandis que l’un est orphelin de père.
Il arrive que des fois les enfants ne cohabitent pas avec leurs parents pour diverses
raisons. Qu’en est-il pour nos échantillons.
réponses effectif
oui 42
non 8
50
Source : enquête personnelle, aout 2012
42 individus vivent sous le même toit que leurs parents, 3 sont déjà mariés ou fiancés et
vivent ailleurs. 5 n’habitent pas avec leurs parents à cause des études. Et n’oublions pas
qu’il y a eu des enquêtés orphelins, ils continuent de vivre avec leur parents (l’un
biologique et l’autre d’adoption) sauf un garçon qui venait justement d’avoir des
altercations avec sa belle –mère , une semaine avant notre enquête, suite à laquelle
celle-ci l’a renvoyée.
Tableau 12 : Sont- ils des enfants unique ou ont-ils des frères et sœurs ?
effectif
Enfant unique 2
Avoir des frères et 48
sœurs
50
Source : enquête personnelle, aout2012
4% de nos enquêtés sont des enfants unique tandis que 96% ont tous des frères et
sœurs.
40
Etre jeune :
Les enquêtés ont été invités à décrire ensuite ce qu’est être jeune pour eux. Chacun a
exprimé son opinion et nous avons pu remarquer que dans un sens, les opinions se
rejoignent toutes. Les réponses sont fournies dans le tableau suivant :
caractéristique Nombre
des
réponses
Rebelle, insolent, têtu 5
conscient de ses actes 22
En quête d’identité 18
En quête d’autonomie 14
curieux 22
Avide de nouvelles 11
expériences
Aime sortir avec des amis 3
Non réponse 1
total 116
Source : enquête personnelle, aout 2012
Précisons tout d’abord que ces caractéristiques ont été exprimées par les jeunes eux-
mêmes mais ne viennent pas de nous. Nous ne faisons que les rapporter.
Si nous jetons un coup d’œil à la somme des réponses, nous constatons qu’elle dépasse
largement le nombre des enquêtés (50), la raison en est qu’un individu pouvait exprimer
plusieurs caractéristiques à la fois en fonction de son point de vue. Par conséquent, c’est
le nombre des réponses qui est pris en compte ici et non l’effectif des enquêtés.
Pour la majorité des enquêtés, être jeune c’est être curieux(22) mais également être
conscient de ses actes(22). La jeunesse est aussi pour certains marquée par la quête
d’identité(18) et d’autonomie (14) ou encore par l’envie de nouvelles expériences (11).
(5) réponses qualifient les jeunes de rebelles, d’insolents, de têtus et d’indisciplinés et(
3) affirment qu’une des caractéristiques majeure des jeunes est leur amour de sortir
ensemble entre amis.
41
C’est ainsi que les jeunes se représentent, voyons maintenant comment conçoivent-ils
les parents.
De par ce tableau, les parents sont avant tout des êtres responsables, environ 36 fois
cette réponse a été citée. On peut les qualifier également de matures (26) Les parents
sont des modèles pour certains (nombre de réponse : 20fois) et capables d’élever leurs
enfants (12) et d’autres considèrent que les parents sont ceux qui se soucient de leurs
enfants (3).Finalement, une seule fois quelqu’un a mentionné qu’être parent, c’est avoir
des enfants (1).
Les amis :
Au cours des enquêtes, nous avons cherché à savoir si les enquêtés avaient des amis.
Tous ont affirmé qu’ils en avaient sauf une fille.
A préciser que la personne qui disait ne pas avoir d’amis est également fille unique qui
aime s’isoler d’après ses dires.
42
La proximité :
De qui les jeunes se sentent-ils plus proches, de leurs parents, de leurs amis ou d’autres
personnes (autres membres de la famille, …) ?
Se référant au tableau, en matière de proximité, les jeunes sont en général plus proches
de leurs amis, quoique cela dépende des circonstances. Autrement dit, les jeunes
choisissent à qui s’adresser pour confier ou pour demander conseil à propos de tel ou de
tel sujet. De ce fait, il y a eu des enquêtés proches de leurs parents seulement et d’autres
de leurs amis. Certains par contre sont à la fois proches de leurs parents et de leurs
amis ou de leurs parents et des autres membres de la famille et d’autres se tournent plus
vers des autres personnes. S’agissant des non réponse, il s’agit des individus qui
hésitaient à nous offrir des réponses. Bref, à chaque sujet la personne appropriée.
Cette question de proximité rejoigne les types de confidences auxquels les jeunes se
livrent.
concerne les autres sujets, nous n’avons pas pu apprendre de quoi s’agissaient –ils étant
donné qu’on ne nous les avait pas indiqués. Et enfin pour les non réponse, les enquêtés
ne voulaient tout simplement pas aborder le sujet.
Nous avons enquêté 17 individus mariés dont 7 sont des hommes et 10 des femmes. Et
aussi 2 célibataires et une divorcée. Nos échantillons sont donc pour la plupart constitués
de mère de famille.
44
En moyenne, les parents ont 3 enfants par ménage. 40% de leurs enfants sont âgés de
20ans et plus tandis que 20,45% ont l’âge qui nous intéresse spécifiquement dans notre
étude et enfin les enfants ayant l’âge entre 10 à15 ans représentent 25% et le reste
(13,6%) désignent ceux qui ont moins de 10 ans.
Après avoir livré des détails sur les caractéristiques de nos échantillons, passons au
chapitre suivant qui traitera l’analyse des résultats.
45
Si on porte un regard général sur les relations parents /enfants, on dira qu’elles ont de
piètre qualité : les parents ne parviennent pas asseoir leur autorité tandis que les enfants
n’arrivent pas à se faire comprendre dans leur processus de construction d’identité.
Plusieurs facteurs concourent à cet état des choses.
Comment les enquêtés (jeunes) perçoivent-ils les relations parents/ enfants actuelles ?
Les réponses, bien que variées, tendent en général vers une conclusion : la dégradation
des relations entre parents et enfants. Le tableau suivant donne les détails tels que
rapportés par les enquêtés.
Pour nombreux, les relations parents-enfants sont inexistantes. Au cours des entretiens,
cette réponse a été mentionnée au moins 26 fois. 24% des enquêtés s’aperçoivent
qu’elles seraient plutôt bien et 14% pensent qu’elles sont relatives. Il y en a qui
trouvent qu’elles sont difficiles (2%) et quelqu’un n’a émis aucune opinion.
46
Si c’est ainsi que se dresse globalement la situation, c’est qu’il y a forcément des facteurs
qui l’ont favorisé et c’est justement le degré d’implication de ces facteurs dans ce
processus d’évolution que nous avons voulu mesurer.
Pour cela trois facteurs majeurs sont envisageables : la faille au niveau des fonctions
parentales, l’influence du milieu social et enfin les incidences du progrès.
Pour mesurer le degré d’implication de ces trois éléments dans le processus relationnel
des parents/ enfants, nous les avons proposé aux enquêtés et ces derniers ont été invités
à exprimer leur avis en précisant lequel de ces trois éléments leur semble-t-il plus
déterminant dans l’évolution des relations parents/ enfants. Les réponses sont séparées
suivant la catégorie des enquêtés.
effectif pourcentage
Défaillance dans les 10 20%
fonctions parentales
Influence du milieu 14 28%
progrès 26 52%
50 100%
Source : enquête personnelle, aout2012
effectif pourcentage
Défaillance dans les 2 10%
fonctions parentales
Influence du milieu 6 30%
progrès 12 60%
20 100%
Source : enquête personnelle, aout2012
Si nous analysons ces deux tableaux, nous voyons tout de suite, que tant pour la première
que pour la seconde catégorie d’enquêtés, c’est le progrès qui a généré l’évolution des
rapports parents/enfants, son pourcentage est toujours le plus élevé. En ce qui concerne
les deux éléments restants, on ne partage pas le même avis au niveau des enquêtés :
pour les jeunes, c’est la défaillance au niveau des fonctions parentales qui conditionne les
47
Comme il a été dit, les parents ont deux fonctions primordiales : aimer leurs enfants et
instaurer des règles de conduites, ces fonctions sont valables depuis l’enfance jusqu’à
l’âge adulte et même au-delà. Si les relations entre les parents et leurs enfants
connaissent des difficultés, quel est la part de l’exercice de ces fonctions dans ce cas là ?
Les pourcentages indiqués dans ce tableau sont révélateurs des réalités dans lesquelles
vivent les parents et les jeunes actuels : le manque de communication semble être la
principale entrave à l’instauration d’une relation saine entre parents et leurs enfants.
Puis l’incompréhension et enfin l’exercice d’un style parental.
a) Le manque de communication :
La communication dont nous parlons ici va au-delà des simples conversations car elle
concerne les communications qui incluent les confidences ; les partages de joie et de
tristesse ; les partages d’expériences et de conseils… bref, les conversations qui
permettent à tous les membres de famille de se connaitre et de se comprendre entre eux.
Au cours des enquêtes, 86% des individus enquêtés ont évoqué ce fait de manque de
communication. Il semble que cela constitue le centre de problème entre les parents et
48
enfants contemporains. De par les pourcentages, ce sont les filles (47%) qui perçoivent
plus ce manque de communication que les garçons.
Les causes :
Quelques raisons à ce manque de communication ont été citées par les enquêtés.
L’usage de la famille :
Mais il y a aussi des cas où ce n’est pas vraiment la contrainte de temps due aux
activités quotidiennes qui empêche les parents d’avoir des conversations avec leurs
enfants mais le fait que cela n’entre pas tout simplement dans leur habitude. A cet effet,
quelques individus nous ont fait la remarque que chez eux, les conversations familiales ne
font pas partie des usages : les parents n’ont pas l’habitude de demander à leurs enfants
ce qui se passe dans leur vie et ces derniers quant à eux n’envisagent pas non plus de le
leur communiquer. En outre, parler des choses intimes aux parents parait gênant qu’on
préfère les garder pour soi-même ou les partager avec les amis : trois filles ont affirmé à
ce propos que leurs parents ignorent tout de leur vie en dehors du cercle familial comme
49
leur vie amoureuse ou leur amitié. Et toujours dans cet ordre d’idées. C’est surtout la
mère qui parait se désintéresser de la vie de son enfant d’après une fille. D’ailleurs, selon
toujours cette fille, entre elle et sa mère c’est le conflit constant qui règne qu’il est
impossible de se communiquer dans ce cas là.
Pour certains, ce n’est pas toujours la faute des parents s’il y a absence ou manque de
communication à la maison, cela peut aussi venir des enfants eux-mêmes. A cet effet, on
a mentionné la présence envahissante des amis dans la vie des enfants: pour se confier
ou pour demander des conseils, on préfère s’adresser aux amis plutôt qu’aux parents. Les
amis sont souvent plus compréhensifs et plus ouverts.
Hormis les amis, la place importante qu’ont prises les nouvelles technologies dans la vie
des enfants ont aussi favorisé le manque de communication entre parents et enfants.
Internet qui est aujourd’hui à la disposition de tout le monde, offre les réponses à toutes
les questions, même les plus embarrassantes que ce n’est plus la peine de consulter les
parents.
Enfin, il y en avait également ceux qui ont fait référence à la télévision : on préfère
regarder la télé au lieu de converser entre famille qu’il n’est pas étonnant de constater
cette insuffisance de communication.
En dépit de tout cela, il y avait quand même parmi nos enquêtés quelques individus qui
déclaraient que chez eux, le problème lié à la communication n’existe pas parce que leurs
parents ont toujours privilégié les discussions familiales dès que l’occasion se présente.
Au cours des enquêtes, on avait soutenu également l’idée selon laquelle les parents
n’arrivent pas à communiquer avec leurs enfants à cause des attitudes de ces derniers :
les jeunes sont hypersensibles, renfermés, s’emportent facilement, n’ont pas l’habitude
d’écouter… Face à de telle situation, les parents préfèrent se taire en surveillant
simplement leurs enfants.
Et le contraire de cette situation est aussi valable : les enfants ne communiquent pas
avec leurs parents parce que ces derniers ne sont pas disposés à leur entendre ou à leur
comprendre.
b) L’incompréhension :
Le problème d’incompréhension au niveau des parents a aussi été cité plusieurs fois au
cours de nos enquêtes. Bien des jeunes vivent et ressentent ce phénomène si nous nous
référons à leurs réponses : les pourcentages enregistrés au niveau du sexe masculin et
du sexe féminin sont à peu près égaux.
A peu près 57% des enquêtés ont fait la remarque que les parents ne savent pas faire la
différence entre les enfants et les jeunes que de ce fait, ils continuent à les traiter de la
même façon. Les jeunes sont des êtres conscients de leurs faits et gestes, contrairement
aux enfants à qui il faut constamment surveiller et contrôler les actes. Pourtant, cette
différence ; les parents l’ignorent ou ne veulent pas tout simplement l’admettre.
Au vu et au vécu de certains enquêtés, les parents sont souvent incapables de cerner les
besoins de jeunes. Par exemple, pour certains, se retrouver entre jeune est aussi
nécessaire tant pour leur propre développement que pour leur distraction. Or les parents
51
jugent cela de mauvais œil en insistant sur le fait que dès qu’un groupe de jeunes se
réunit, cela tend souvent vers des conduites irréfléchies.
D’autres enquêtés ont aussi fait une remarque comme quoi les parents ne prennent pas
en compte des opinions des jeunes surtout quand il s’agit de prendre des décisions
importantes tels le choix des études à faire ou de l’établissement à fréquenter.
Dans leur manière d’élever leurs enfants, il y a des parents qui ne cessent de faire
référence à leur passé face à telle ou telle chose. Ils ne comprennent pas que le monde
avance et que les réalités sont désormais différentes. 25% des enquêtés se déclaraient
être atteints de cette pratique. Par exemple, une fille affirmait que sa mère la critique
toujours dans ses manières de se vêtir en lui disant que de son temps, de tel vêtement
ne se portait pas.
Les malentendus :
Quelques uns parmi nos enquêtés ont aussi fait la remarque sur l’attitude de certains
enfants qui interprètent les gestes de leurs parents comme de l’animosité à leur égard,
alors qu’au fond, les parents n’agissent que pour leur bien.
Nous avons déjà annoncé dans la précédente partie les différents styles parentaux
développés par Baumrind. Dans cette sous-section, nous allons présenter les opinions des
jeunes par rapports à ces styles.
Quelques individus ont aussi affirmé que bien de jeunes ayant des parents se conduisant
de manière proche de ce style autoritaire cachent leur véritable comportement : à la
maison, ils se conduisent comme des enfants sages ; obéissants. Mais dès qu’ils
franchissent la porte de leur maison, ce sont des êtres différents.
Le style parental exigeant/ chaleureux n’est pas très présente dans la société malgache
selon les enquêtés. En effet, rares sont les parents qui sont vraiment attentifs à l’écoute
de leurs enfants et soucieux d’apporter des réponses adéquates à leurs besoins.
Néanmoins, parmi notre échantillon 4 personnes affirmaient qu’effectivement leurs
parents se conduisent envers leurs enfants de manière chaleureuse et exigeante : les
discussions sont au centre des relations et les négociations sont toujours possibles à la
maison.
Toujours dans ce cadre, une fille disait avoir des parents qui sont très présents dans sa
vie : ils sont toujours là quand elle a besoin d’eux mais en même temps, ils préconisent le
respect des règles préalablement convenues.
Parents permissifs :
Les parents permissifs sont ceux qui accordent plus de liberté à leurs enfants sans
imposer trop d’exigences. Selon certains individus, les parents de ce genre sont plus
enclins à laisser leurs enfants faire ce que bon leur semble qu’il n’est pas étonnant de voir
53
des jeunes qui ont tendance à adopter des conduites irrationnelles telle
l’expérimentation des choses non recommandables , surtout lorsqu’ils sont en groupe.
Il y a aussi des parents qui pensent que le fait de permettre à leurs enfants de faire ce qui
leurs plaise marque qu’ils sont en train de suivre le vent du progrès pour ne pas être
désignés d’être dépassés par le temps et les évènements. Un garçon a indiqué qu’il existe
même des parents qui poussent leurs enfants, en voyant ceux des autres, à s’engager
dans des conduites qui n’étaient pas conventionnelles autrefois mais qui marquent bien
l’évolution de la mentalité et des mœurs aujourd’hui.
Une fille a indiqué clairement que chez elle, il n’y a aucune restriction : on sort quand on
veut et on rentre à n’importe quelle heure, on porte les vêtements qu’on a envie de
porter et on peut amener des amis à la maison sans que l’on cherche à savoir de qui
s’agit-il. A préciser que cette fille est orpheline de père et qu’elle vit avec sa mère et sa
grande sœur.
Parents négligents :
Les parents qui négligent vraiment leurs enfants sont si peu dans notre société de
l’opinion de nos enquêtés. Peut- être se conduisent-ils ainsi à cause de leur situation
économique ou financière ou bien à cause d’un conflit qui se serait passé entre les deux
parties (parents et jeunes) ce qui a amené les parents à ne plus se soucier de leurs
enfants. En tout cas, aucun de notre échantillon n’est concerné par ce phénomène
jusqu’ici.
Les parents ne se sont pas trop prononcés sur les problèmes de relations parents/ enfants
considérés comme le fait de la défaillance des fonctions parentales.
54
a) Manque de communication :
De par les réponses, deux principaux majeurs constituent les causes de l’absence de
communication entre parents et enfants.
La contrainte de temps :
Toujours en continuité avec cette idée, certains parents ont franchement avancé que
c’est la situation économique des ménages et de notre pays en général qui empêche les
parents de pouvoir se parler avec leurs enfants même s’ils en ont envie.
En dépit de tout cela, certains parents ont quand même affirmé avoir régulièrement des
conversations avec leurs enfants. Cela leur permet de connaitre leurs enfants, de les
conseiller et d’apprendre ce qui se passe dans leur vie.
Il y a eu également des parents qui ont assuré que si la communication n’est pas établie
entre parents et enfants c’est parce que ces derniers ne sont pas faciles à rapprocher une
fois qu’ils auront atteint l’âge de l’adolescence. Ils ont des gestes très agressifs dès qu’on
fait référence à leurs mauvais comportements ou bien dès qu’on veut attirer leur
attention sur les méfaits de leurs actes.
Ils ont tendance à tout nier en adoptant des attitudes refusant de se plier aux directives
parentales : ils sont réticents envers tout conseil en pensant que les parents sont « vieux
jeux « et ignorent tout de l’innovation contemporaine.
55
b) L’incompréhension :
Se référant aux réponses fournies par les parents, l’incompréhension peut émaner des
deux parties : les parents d’un côté et enfants de l’autre.
Les parents :
Pour les parents, c’est surtout au niveau des enfants que ce problème d’incompréhension
se pose. Les parents, en tant que tel, ont non seulement le devoir mais également le désir
de chercher et de faire ce qui est bien et mieux pour leurs enfants. Pour cela, leurs actes
ne correspondent pas toujours aux attentes de ces derniers, lesquels les considèrent
comme une entrave à leur liberté, une répression et pire une sorte de manifestation d’un
sentiment d’animosité à leur égard.
Les jeunes :
Après avoir explicité aux enquêtés les différents styles parentaux, nous leur avons
demandé de nous indiquer dans lequel de ces 4 styles se situaient-ils et de nous livrer
leurs opinions la dessous.
Parents autoritaires :
En ce qui concerne les styles parentaux, les parents ont affirmé qu’agir en tant que
parents autoritaires n’est plus vraiment possible puisque les jeunes de nos jours ne sont
plus malléables qu’autrefois. Les parents frappaient leurs enfants quand ces derniers ne
56
se conformaient pas aux règles imposées. Aujourd’hui, dès qu’on frappe les enfants, ils ne
pensent qu’à fuguer. Donc la liberté accordée aux jeunes réduit la possibilité des parents
d’agir.
Une mère de famille veuve depuis longtemps a bien voulu nous partager sa façon d’élever
ses enfants quand ces derniers étaient encore petits. D’après ses dires, outre les études
et d’autres raisons valables, elle n’autorisait jamais ses enfants à sortir jusqu’à ce que ces
derniers aient eu leur baccalauréat. Tout en agissant de la sorte, cette mère donnait les
raisons de ses actes. Aujourd’hui, elle avoue être satisfaite des conduites de ses
enfants : « ils ne seraient jamais ainsi si je les aurais élevé autrement. »
Quelques parents ont déclaré l’efficacité de ce style quand ils observent leurs enfants.
Au moins, trois de mère de famille ont exprimé leurs avis dans ce cadre :
Une mère de famille nous disait que ses pratiques à la maison correspondaient à ce style.
De son temps, ses parents l’élevaient de cette façon et jugeant que c’est de la réussite,
elle procède de la même manière avec ses enfants. Ces derniers ne lui ont pas causé de
trop de problèmes quand ils étaient adolescents car il fait préciser que les enfants de
cette femme ont tous une vingtaine d’années aujourd’hui.
Une autre mère de famille affirmait avoir ce style dans ses comportements avec ses
enfants. La démonstration de l’affection envers les enfants, a-t-elle dit est une chose
importante si on veut avoir des enfants à la fois heureux et épanouis. De plus à la maison,
on instaure des règles de conduites comme le respect de la hiérarchie et des ainés. Ses
enfants ont toujours été élevés dans cette pratique que même s’ils ont grandi, ils ne se
sont pas écartés de cette voie là.
57
Selon certains parents, accorder trop de liberté aux enfants pourrait nuire à la vie actuelle
de ces derniers mais également future. Les enfants ayant des parents permissifs
pourraient affronter des difficultés quand ils auront grandi et particulièrement quand ils
auront leur propre famille. En effet, s’ils ont toujours eu l’habitude de se voir accomplir
leur désir ou de ne se voir refuser aucune requête, les caprices de la vie pourraient très
bien leur surprendre.
Etre des parents négligents atteste qu’on n’aime pas ses enfants d’après quelques
parents. En effet, comment peut-on se désintéresser de ses enfants ? même la pauvreté
ou la crise actuelle n’excusent en rien cette pratique.
Les impacts que pourraient avoir les styles parentaux sur les relations entre les parents et
les enfants dépendent de ces styles et des enfants eux-mêmes.
Si les parents sont autoritaires, les enfants auront toujours peur d’eux et n’oseront
jamais faire quelque chose qui pourrait les décevoir.
Si les parents sont exigeants/ chaleureux, il n’y aura pas de problèmes entre leurs
relations et leurs enfants puisque la présence permanente de discussion permet
déjà d’éviter d’éventuels malentendus mais aussi de résoudre les problèmes le cas
échéant.
En ce qui concerne les parents permissifs, à trop vouloir laisser les enfants faire ce
qu’ils veulent, ces derniers finiront par ne plus ne plus se soumettre à l’autorité
parentale et imposeront leur volonté.
Finalement s’agissant des parents négligents. Les enfants ayant de tels parents
sont des enfants qui ont des comportements déviants puisque personne n’est là
pour les contrôler ni les punir. La maison ressemble dans ce cas à un hôtel : on y
rentre pour manger et pour dormir seulement. Quelques fois, on n’y dort même
pas.
59
60%
50%
40%
manque de communiction
30% incompréhension
style parental
20%
10%
0%
jeunes parents
De par cette représentation graphique, parents et jeunes partagent le même avis sur le
fait que le principal problème à la maison réside dans le fait de manque de
communication (en termes de pourcentage, environ 51% des jeunes ressentent ce
phénomène tandis que du côté des parents, nous enregistrons un taux de pourcentage
s’élevant jusqu’à 47%).
L’incompréhension tient la seconde place avec un taux respectif pour jeunes et parents
de 32% et de 30%.
Et finalement les styles parentaux : les parents en ont accordé de pourcentage plus élevé
(23%) par rapport aux jeunes (17%).
60
Après avoir évoqué les défaillances relatives aux fonctions parentales, abordons le
système d’influence du milieu social.
Comme nous l’avons évoqué dans la première partie de ce document, le milieu social agit
beaucoup dans nos comportements et nos actions. Dans cette section, nous allons
spécifiquement nous intéresser aux influences du milieu social sur les enfants lesquelles
ont des répercussions sur leurs relations avec leurs parents. Pour cela, trois points
majeurs vont être traités : les amis ; les médias et la ville.
Autant pour les parents que pour les jeunes, les amis constituent les principaux facteurs
d’influence. Ensuite, les jeunes trouvent que la ville agit beaucoup plus sur leurs
comportements que produits culturels les tandis que les parents ont l’air de penser le
contraire. Procédons aux analyses comme nous l’avons fait pareillement qu’auparavant.
a) les amis :
Pour faciliter les enquêtes, nous avons expressément combiné ensemble influence des
amis et de l’école.
Tout au long des enquêtes, on a beaucoup insisté sur ce type d’influence. Il peut être
positif ou négatif selon les amis fréquentés. Globalement, les influences agissent sur
trois éléments : les comportements ; les manières de se vêtir et les langages.
61
Les conseils ou les recommandations des parents sont négligés ou ignorés dans ce cas
puisqu’on prime les opinions des amis en pensant que ces derniers sont mieux placés
pour comprendre et pour juger une situation.
Mais il existe des cas où ce sont les parents même qui poussent leurs enfants à calquer
sur les autres afin qu’ils ne se sentent par hors du système.
Cet acte est souvent volontaire mais il y a des comportements qui se transmettent sans
que l’enfant en ait conscient. Des filles ont donné de l’exemple ici en avançant qu’un
jeune qui ne fume pas ou ne boit pas pourrait le devenir à force de fréquenter tout le
temps des jeunes qui s’adonnent à ces pratiques.
Finalement, il y a eu ceux qui ont affirmé que ce sont les autres qui obligent l’enfant à se
conformer à leurs comportements en lui faisant des suggestions ou en lui donnant des
conseils.
C’est une chose très courante aussi de constater une quasi ressemblance de mode de se
vêtir entre des amis. Parmi les enquêtés, ce sont surtout les filles qui ont avancé cette
remarque. Les amis sont une sorte de référence et de modèle, alors pour se sentir faire
partie d’un groupe et ne pas être rejeté en dehors de celui-ci, l’enfant adopte le même
mode de se vêtir que les autres.
Selon une fille, porter des vêtements similaires permet aussi à un groupe d’amis de se
démarquer des autres. Par exemple dès qu’ils apparaissent, les autres les reconnaissent
tout de suite à leur façon de s’habiller.
62
Le fait de ne pas se sentir en retard par rapport au progrès a été aussi évoqué au cours
des enquêtes : ne pas se modeler sur les amis, c’est ne pas se mettre sur le chemin du
progrès. Or les jeunes aiment bien être toujours en accord avec l’évolution.
Les langages :
L’influence des amis agit aussi sur les langages. Beaucoup d’individus ont fait des
remarques sur les façons de parler des jeunes actuels : de diverses sortes de langages
sont employés par les jeunes, il peut s’agir seulement de code ou bien de jargon que
souvent les amis et les jeunes entre eux seuls en comprennent le sens.
Outre les langages, il y a le phénomène de gros mots qui est très en vogue actuellement
particulièrement au niveau des garçons : dès qu’il y a une bande de garçons, les mots
grossiers sont aussi de la partie. « C’est comme si les garçons ne peuvent pas s’exprimer
clairement sans y recourir », disait une fille.
Les produits culturels ont de l’emprise sur les comportements et les actions des jeunes.
Bien des individus faisant partie de nos échantillons l’ont remarqué.
Les jeunes aiment imiter tout ce qui est représenté par les médias. Et souvent, ils ne font
pas de distinction entre ce qui est bien ce qui est de mal. Selon les enquêtés, ce sont
surtout les films, les séries télévisées et les musiques qui attirent les jeunes. C’est à partir
de ces produits culturels que les jeunes fondent leurs modes de vie. Par exemple,
quelques enquêtés ont fait le rapprochement entre ce phénomène et la pratique de
nombreux jeunes des diverses danses urbaines de ce moment. Ces danses sont pour la
majorité de provenance de l’étranger diffusées largement chez nous par le biais des
médias.
63
Les produits culturels sont aussi source d’inspiration pour les façons de s’habiller ou de se
coiffer : les jeunes prennent pour modèle les stars qu’ils aiment et essaient de les imiter.
Par rapport à ce phénomène, un garçon a rapporté un fait qu’il a pu constater de ses
propres yeux. Cela concerne le changement de comportement d’un jeune qui aime trop
regarder les dessins-animés japonais « mangas » qu’il a fini par changer tant sa coiffure
que ses façons de s’habiller pour se ressembler à son « héros ».
c) La ville :
D’après les enquêtés, les enfants d’aujourd’hui ont de large choix sur les manières dont
ils vont faire pour se divertir. Il y a ceux qui aiment fréquenter les centres de karaoké.
Pour cela, ils organisent très souvent des sorties en groupe et y vont ensemble.
D’autres sont par contre attirés par ces boites destinées aux jeunes qui sont ouverts les
mercredis après-midi et les week-ends.
64
Les bars :
Ce sont notamment les garçons qui sont concernés ici. La plupart des garçons citadins
vont dans les bars ou bien achètent leur boisson et vont quelque part pour les
consommer. Parfois, il n’y a pas que de l’alcool mais aussi des cigarettes et des drogues.
Cependant, quelques individus ont affirmé que bien des filles se livrent aussi à ces
pratiques.
Telle est la conception des jeunes des influences du milieu social, qu’en est –il de celle des
parents ?
Les parents se sont aussi exprimés dans cette matière d’influence du milieu social.
a) Les amis :
Tout comme les premières catégories d’enquêtés, les parents trouvent que les
amis ont de grande emprise sur les comportements et les caractères des jeunes.
La fréquentation des amis modifient les caractères des jeunes. Selon une mère de
famille, sa fille a complètement changé dès qu’elle a commencé à fréquenter des autres
filles de son voisinage « elle est devenue grossière, agressive et frivole alors qu’elle
n’était pas comme cela avant » nous disait-elle !
Un autre cas aussi était relaté cette fois par un père. D’après lui, sa fille est
quelqu’un de timide et de renfermé. Mais dès qu’elle est entrée en classe de seconde au
lycée, elle a beaucoup changé. « Ses amis du lycée l’ont donc aidé à vaincre sa timidité :
elle s’affirme beaucoup plus aujourd’hui.»
En fait, la plupart des parents ont affirmé cette réalité des choses. Toutefois, une autre
femme a rapporté que ces enfants n’ont pas changé de caractères bien qu’ils aillent à
l’école ou aient des amis. Lorsque nous lui en avons demandé la raison, c’est selon elle, à
65
cause de leur père lequel serait sévère et autoritaire dès qu’il s’agit de l’éducation de ses
enfants.
Il est de nos jours très courant de voir les jeunes habillés de façon déconcertante et
particulièrement les filles (mini-jupe ; petit haut moulant ; mini-short ; jean très moulant,
etc). De l’avis de certains parents, porter ces genres de vêtements autrefois était
honteux et très mal vu, par conséquent, ils ne sont pas convenables.
Quelques parents se sont plaints de leur incapacité à user de leur autorité par rapport
aux habits de leurs enfants. Ces derniers sont trop têtus dès qu’il s’agit d’attirer leur
attention sur les possibles conséquences que pourrait avoir leur façon de se vêtir que ce
soit aux yeux de la société ou dans leur avenir.
D’autres parents ont par contre affirmé que cela ne leur posait pas trop de problèmes : il
faut laisser les enfants suivre l’évolution de notre société, le passé c’est le passé tandis
que le présent est différent.
Et enfin, pour d’autres, ils ne trouvent pas que leurs enfants aient de façon incorrecte de
s’habiller.
Les langages :
S’agissant des gros mots, on rencontre partout ces jeunes qui injurient : dans les rues ; les
moyens de transport en commun ; dans les jardins publics…Le pire, c’est qu’ils ne
ressentent aucunement de la honte, mais paraissent au contraire fiers de leurs attitudes.
66
Pour la majorité des parents, ce sont les films qui ont plus de l’influence sur les modes de
vie et de pensée des jeunes. Ces derniers sont nombreux aujourd’hui à s’engager dans
des comportements déviants comme la violence, la consommation des produits
stupéfiants, l’expérimentation des rapports sexuels trop tôt.
De plus, pour avoir de semblable mode de vie que celui des étrangers, certains jeunes
n’hésitent pas à imiter ce qu’on propose dans les médias.
On a également avancé que les contenus de ces produits culturels ne sont pas tous
forcément mauvais, ainsi, leurs influences ne seront pas aussi.
c) La ville :
La fréquentation de ces centres de loisirs est devenue une pratique au niveau des jeunes.
Une mère de famille a d’ailleurs pris comme exemple sa fille âgée de 17ans laquelle va
habituellement dans un club non loin de chez eux avec les amis.
Pour certains cette influence de la ville rejoigne celle des amis puisque d’ordinaire, un
jeune ne sort pas quelque part seul pour s’amuser, il faut au moins être deux pour
apprécier ces divertissements.
En ce qui concerne la fréquentation des bars, bien de parents ont constaté que la
consommation d’alcool commence à un âge encore très précoce aujourd’hui (à peine
âgés de 15 ou 16 ans, on se lance déjà dans ces mauvaises habitudes).
L’écartement des parents par rapport à la vie de leurs enfants étant donné que
ces derniers préfèrent se tourner vers leurs amis ;
La remise en question de l’autorité parentale à cause de leur incapacité de
pouvoir agir face à l’invasion des amis et des opinions de ceux-ci dans la vie de
leurs enfants.
67
Impacts des influences des produits culturels dans les rapports parents/enfants:
La réduction de la faculté des parents à pouvoir émettre des opinions quant aux
modes de vie et de pensée de leursenfants.
La négligence des enfants sur les conseils et les recommandations des parents.
Pour résumer ce second point, dressons également un graphe comme nous l’avons fait
dans la précédente section.
60%
50%
40%
amis
30% produits culturels
ville
20%
10%
0%
jeunes parents
Amis, produits culturels et ville sont les principales sources d’influence dans la vie des
jeunes en milieu urbain. De l’avis des deux sortes d’enquêtés, les amis ont beaucoup plus
de pouvoir d’emprise sur les jeunes. Quant au reste (produits culturels et ville), les
opinions sont partagées : les uns estiment que la ville agit plus fortement tandis que les
autres le conçoivent d’une autre façon.
Nous venons de relater les opinions des échantillons sur leur conception des influences
du milieu social dans la vie des jeunes et des impacts de celles-ci dans les relations
parents/enfants. Entamons la dernière section de ce chapitre.
69
4-3 Le progrès :
La présence des NTIC dans le quotidien des jeunes ont complètement changé leurs modes
de vie et de pensée.
De nombreux jeunes ont insisté sur la très grande utilité des NTIC dans la vie.
D’abord au niveau des études, les recherches sont rendues plus faciles puisque
l’accès aux diverses données est beaucoup plus simplifié.
Elles ont aussi accentué les contacts et ont ainsi rendu plus facile les échanges et
les communications.
En outre, de cette même occasion, on peut établir des relations avec des gens
que nous ne connaissons pas mais qui sont devenus nos amis et nos
correspondants grâce à internet.
Quelque uns ont avancé que ce n’est pas seulement en matière d’études que les
recherches sur internet sont valables mais pour tout domaine quel qu’il soit.
Les NTIC facilitent aussi la circulation des informations que nous pouvons être
informés de ce qui se passe partout et n’importe quand.
On a aussi indiqué la possibilité d’avoir de large choix en matière de jeux et de
divertissements qui ne requiert que de téléchargement.
Internet permet aussi de trouver des conseils et des aides.
70
La mondialisation a généré l’évolution de la mentalité, quels sont les points de vue des
enquêtés dans ce cas ?
De nombreux jeunes ne tiennent plus compte des conseils ni des opinions des
parents (dépassés).
Leur utilité
En fait, les opinions des parents sur l’utilité des NTIC dans le quotidien sont à peu près
similaires que celles des jeunes que nous avons jugé inutile de les réciter une fois de plus
ici.
Leurs impacts :
Selon certains parents, les NTIC représentent des avantages non négligeables tels
la facilitation en matière de communication ou encore la possibilité de trouver des
bourses extérieures ;
La présence des NTIC élargit l’horizon de connaissances des jeunes ;
Par la même occasion, elle aiguise la capacité intellectuelle des jeunes ;
Pour de nombreux parents, les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus leur propre
identité en étant plongé dans l’univers de la mondialisation.
Ils sont portés à dévaloriser leur propre culture au profit de celles des autres en
pensant que ces dernières sont meilleures.
Les jeunes d’aujourd’hui sont aussi en avance par rapport à ceux d’avant.
C’est ainsi que nos enquêtés perçoivent le progrès et ses impacts dans la société
malgache contemporaine. Nous avons recueillies des informations assez identiques de la
part de nos deux catégories d’échantillons. Précisons qu’en matière de pourcentage
accordé par les enquêtés sur le degré d’implication dans l’évolution des relations
parent/enfants, celui du progrès est le plus élevé que ce soit de l’avis des jeunes(52%) ou
bien des parents(60%).
73
Les recherches effectuées sur le terrain nous ont permises de comprendre et d’expliquer
ce qu’il en est réellement sur les relations parents/enfants. Les points de vue des deux
catégories d’enquêtés se rejoignent pour indiquer que les relations parents/ enfants
s’empirent et que les enfants se détachent de plus en plus de l’affection parentale. Les
raisons en sont nombreuses mais nous pouvons les englober dans les trois principaux
acteurs : le progrès, l’influence du milieu et la faille au niveau des fonctions parentales.
Parents et enfants souffrent tous de cette distorsion même si les jeunes ont le sentiment
d’être les principales victimes. D’ailleurs, la qualité de ces relations aura des impacts sur
le développement des enfants, ce qui fait qu’il ne faudrait pas les minimiser.
Dans la dernière partie de ce travail, cet aspect sera entre autres traité.
TROISIEME PARTIE :
REFLEXIONS ET PROSPECTIVES
74
Même s’il parait difficile d’établir de bonnes relations entre les parents et les enfants, il
n’est pas du tout recommandable de laisser les choses ainsi sans rien faire. En effet, c’est
durant cette période mouvementée de la jeunesse que nous construisons notre
personnalité et forgeons nos caractères. Ce moment est par conséquent délicat et
déterminant pour notre futur et il est alors indiqué de faire ce qu’il faut pour le préparer.
Cette dernière partie réservée aux réflexions et aux prospectives consistera à prolonger
notre étude en nous efforçant d’aller au-delà des résultats détectés sur le terrain.
Chapitre V REFLEXIONS :
Dans cette étude, trois facteurs majeurs ont été pris en compte pour l’appréhension des
modifications des relations parents /enfants.
droit d’exercer son autorité, que toute décision doit lui revenir et réclame ainsi plus de
respect et de considération de la part de son enfant.
L’influence a un grand pouvoir pour modifier et orienter nos actes et nos comportements
en accord avec ceux du monde qui nous entoure. Dans le cadre des relations
parents/enfants, nous avons pris en considération le milieu social des jeunes comme
source d’influence dans l’évolution de leurs relations avec leurs parents. Parmi les formes
d’influence qui existe, celle qui nous intéresse ici se présente plus sous forme de
conformité. Gustave FISCHER 6définit la conformité comme « la modification des
croyances ou des comportements par laquelle un individu répond à divers types de
pressions d’un groupe en cherchant à se mettre en accord avec les normes ambiantes par
l’adoption de comportements socialement approuvés. »
Pourquoi l’influence du milieu social agit sur les relations parents/ enfants, c’est parce
qu’il y a souvent opposition entre les comportements et les modes de vie établis à la
maison et ceux adoptés par les enfants par leur contact avec le monde extérieur.
6 ème
Gustave –NICHOLAS FISCHER, « les concepts fondamentaux de la psychologie sociale »,2 édition,
DUNOD, Paris 1996
76
5-1-3 Le progrès :
Le progrès est le facteur le plus déterminant dans l’analyse de notre étude. En effet, le
titre même de notre sujet fait déjà référence à cette idée de progrès et plus précisément
de la mondialisation.
Pour appréhender les relations parents/enfants, nous avons également d’autres éléments
à prendre en compte.
Pour certains parents, aimer les enfants consiste en leur donner tous ceux qu’ils
demandent, répondre à toutes leurs caprices, leur accorder une grande liberté et quand
ils commettent des bêtises, les parents hésitent à leur appliquer des punitions sévères.
Les enfants sont devenus trop insoumis, incontrôlables, toutes tentatives de les dissuader
dans leurs comportements sont inefficaces. Et les parents, même s’ils ont conscience de
la gravité de la situation sont impuissants et n’ont d’autres choix que de, une fois de plus,
se plier à la volonté de leurs enfants et d’en subir seulement les conséquences.
Dans ce cas, il s’agit des comportements des enfants hérités de leurs parents. Très
souvent, nous constatons que les comportements des enfants sont le reflet de ceux de
leurs parents quand ceux avaient leur âge. Cette théorie est d’ailleurs soutenue par
François DOLTO7, Catherine DOLTO et Colette PERCHEMINIER dans « paroles pour
adolescents ou le complexe du homard » que « ce que la psychanalyse nous a montré,
c’est la relation profonde, inconsciente entre chacun de nous et ses géniteurs, les
géniteurs des géniteurs. Actuellement, on ne remonte pas plus haut que la 3ème
génération. Tout adolescent, bien sûr, tient de ses deux lignées les caractéristiques, les
qualités qui sont les siennes. Mais la névrose ou les éléments psychotiques encastrés
qu’il peut y avoir viennent de la résonance de situations difficiles, insolubles pour lui
actuellement, avec des situations analogues que les parents, à son insu et quelques fois à
leur insu avaient rencontré au même âge : l’adolescence du père pour le fils,
l’adolescence de la mère pour la fille » p125
Nous pouvons assimiler cette réalité à une sorte de reproduction sociale puisque nous
nous trouvons face à une situation de transmission de comportements et de caractères
entre parents et enfants.
L’éducation familiale est le processus par lequel une famille élève et éduque un enfant
depuis la naissance de ce dernier jusqu’à son âge adulte. De manière générale, cette
7
François DOLTO, Catherine DOLTO et Colette PERCHEMINIER « paroles pour adolescents ou le complexe du homard »
édition Gallimard jeunesse, GIBOULEGS 1999-2003
78
éducation a avant tout une caractéristique morale en ce sens qu’elle vise à inculquer aux
enfants le sentiment d’aimer le bien et de haïr le mal.
C’était une société fermée qui n’était pas encore en contact avec les cultures
étrangères. Les principes éducatifs dans l’ancienne société malgache reposaient sur la
connaissance et le respect des traditions. En effet, d’après Pierre RANDRIANARISOA8,
dans son livre « L’enfant et son éducation dans la civilisation traditionnelle malgache »,
l’éducation sera orientée de manière à conserver, par la discipline et l’obéissance, par le
respect des coutumes et des hiérarchies le système social des anciens. Le foyer est l’école
où les parents donnent consciemment ou inconsciemment à l’enfant, par la pratique et
l’exemple, sa formation. En même temps, c’est le milieu où il se prépare à vivre dans une
société dont les obligations et les lois gravitent autour du culte des ancêtres, du respect
des anciens, de l’observation des usages et des coutumes et de l’amour du Fihavanana. Il
apprendra de cette façon que tels actes sont permis et tels sont fady, interdits ou tabous.
Il les reconnaitra graduellement et en grandissant, dans l’univers familial où y étant
associé, il se sent concerné par tous les évènements et verra les tâches respectives que
chacun doit assumer. Page 75/76
8
Pierre RANDRIANARISOA, l’enfant et son éducation dans la civilisation traditionnelle malgache, tome 1, collection les
croyances et les coutumes malgaches, n*1 1967
79
D’après le même auteur, l’éducation des filles différencie de celle des garçons même s’ils
sont élevés ensemble. Pour chaque sexe, une formation héritée des parents devra être
dispensée.
Leur éducation consiste essentiellement à préparer leur vie future. « La jeune fille, en
tant que mère en devenir est modelée à cet effet dans le cadre familial et
communautaire. Mais mère en devenir, elle doit être en même temps parure du foyer,
maitresse de la maison et source d’affection sous son toit. » Pierre RANDRIANARISOA,
L’enfant et son éducation dans la civilisation traditionnelle malgache, Tome 1, collection
Les croyances et les coutumes Malgaches n°1, 1967, page 83
Le but est le même que celui de l’éducation des filles : préparer les garçons à affronter
leur futur rôle (chef de famille, garant de la sécurité). Mais dans l’ancienne société
malgache, l’homme devait surtout assurer la conservation et la transmission des
traditions de la société que les anciens lui avaient léguées et toute son éducation est
orientée dans ce sens. Op cit9, page96
Dans l’éducation traditionnelle malgache, l’autorité et la dignité reposent sur l’âge, d’où
la présence d’une hiérarchie familiale immuable. Les enfants doivent obéissance et
9
Pierre RANDRIANARISOA, l’enfant et son éducation dans la civilisation traditionnelle malgache, tome 1, collection les
croyances et les coutumes malgaches, n*1 1967
80
respect aux anciens et n’ont pas à émettre leurs opinions au cours d’une discussion. Op
cit page 106.
• L’éducation contemporaine :
Les parents font tout pour assurer un meilleur avenir à leurs enfants. Leur ambition de
nos jours est d’avoir des enfants qui auront une vie sociale remplie et réussie. C'est-à-
dire, des enfants ayant des conduites conformes aux normes sociales, qui auraient eu de
bon parcours scolaire, du bon travail et enfin une vie familiale heureuse quand le
moment sera venu. En fait, ceci est valable autant pour les garçons que pour les filles.
Le style parental vertical consistant à n’accorder aux enfants aucun droit à la parole n’est
plus vraiment de mise. En effet, même si la hiérarchie est toujours présente, les parents
attribuent plus de liberté à leurs enfants pour pouvoir s’exprimer et d’être écoutés, cela
81
fait d’ailleurs partie de leurs droits fondamentaux. Cette pratique permet d’un côté aux
parents de connaitre leurs enfants et de l’autre, elle favorise la capacité à ces derniers de
devenir plus responsable.
Il est bien établi les différences entre l’éducation ancienne et l’éducation contemporaine.
Si les relations parents/enfants dans l’ancien temps ne semblaient pas aussi compliquées
ou difficiles par rapport à aujourd’hui, c’est parce que l’autorité parentale, par le biais de
l’imposition de la hiérarchie, était bien respectée et observée. Les enfants d’autrefois
avaient eu peur de désobéir à leurs parents, de passer outre leurs recommandations ou
encore de remettre en question leur décision. Même s’ils ne l’approuvaient, ils se pliaient
facilement à leur volonté. Tandis que maintenant, les enfants qui jouissent plus de liberté
osent affronter leurs parents, argumenter et remettre en cause leur décision.
On peut penser que ce n’est pas exclusivement la faute de l’éducation si les enfants
d’aujourd’hui ont sont insoumis à l’autorité parentale puisqu’il y a des facteurs exogènes
qui ont contribué à ce phénomène. Cependant, il y a quelque part une faille venant des
parents qui n’ont pas su comment éviter que de telle chose se produise.
5-2-4 la sexualité :
Toujours à propos de cette question d’éducation. Nous pensons que dans la traditionnelle
manière d’éducation parentale, et cette situation est encore valable aujourd’hui dans
certaines familles, c’est vraiment une erreur de ne jamais aborder comme sujet de
discussion familiale certains aspects de la vie. Ici, nous faisons surtout référence à la
sexualité.
La sexualité est considérée comme un sujet tabou, honteux, gênant alors n’en parle pas
et surtout pas aux jeunes même si c’est un phénomène tout à fait naturel.
Mais quand l’inévitable se produit, les parents ne pensent qu’à blâmer leurs enfants, à
leur attribuer toute la faute alors qu’au fond cela revient à leur entière responsabilité.
82
Auparavant, en dépit de tout, il n’y a pas eu trop de problèmes. Ce qui n’est plus le cas
dans la société contemporaine à cause des transformations qui s’opèrent. Les enfants se
livrent très tôt à des expériences sexuelles faute de l’orientation familiale, mais aussi de
leur curiosité et surtout de l’influence des amis.
La différenciation sexuelle dans le cadre familial est présente surtout dans l’ancienne
société. Et même si chaque région avait sa propre culture, au fond, il y a de la
ressemblance : on privilégie beaucoup plus les garçons par rapport aux filles.
Même aujourd’hui, cela existe toujours. En matière de contrôle parental, nous pouvons
remarquer que les filles font plus d’objet de contrôle et de restriction que les garçons. Par
exemple, une jeune fille qui rentre tard la nuit sera réprimandée plus que le garçon même
si celui-ci rentre aussi à la même heure. Il y a aussi ce fait qui est très courant : un garçon
a beaucoup d’amitiés féminines, ce n’est pas très grave mais si c’est une fille, alors c’est la
honte, la catastrophe.
Par ailleurs, n’oublions pas le phénomène des relations croisées entre mère et fils et père
et fille. C’est surtout au niveau des filles que ce phénomène produit de mauvais effet car
la distance affective entre la mère et la fille est mal vécue par cette dernière.
Tout cela marque la fille quand elle se trouve dans l’âge de la jeunesse et en effet, nous
avons pu constater dans les résultats dans la précédente partie que ce sont les jeunes
filles qui ressentent plus la difficulté et les imperfections des relations avec leurs parents.
L’absence à laquelle nous nous référons ici concerne d’abord les parents qui travaillent
tous les deux et n’ont l’occasion de voir leurs enfants que le soir. Et même à ce moment
là, c’est à peine qu’on se parle entre famille étant donné qu’on est tous fatigué de la
journée. Donc, avoir de quelconque discussion, même si ce n’est que pour raconter la
journée respective de chacun n’est pas toujours possible.
Et s’il y a un domestique à la maison, c’est celui-ci qui est plus au courant de ce qui se
passe dans la vie des enfants plus que leurs propres parents.
83
Mais il y aussi un autre cas qui peut être assimilé à l’absence des parents. Physiquement,
ils sont là, et pourtant ils paraissent être loin de leurs enfants car aucun contact ayant
une caractéristique chaleureuse n’est établi entre eux.
Tous ces éléments que nous venons de citer entrent en jeu dans la nature des rapports
parents/ enfants. Ils peuvent en effet favoriser la dégradation de leurs relations.
5-3 Les impacts des relations parents/enfants sur le développement des enfants :
Les enfants ayant eu des relations positives avec leurs parents vont développer des
comportements et caractères positifs dans leur vie. Ce développement se traduit par
l’acquisition d’une confiance en soi, d’une facilité de s’adapter dans la vie sociale et enfin,
de l’acquisition d’une capacité de pouvoir affronter des situations difficiles ou stressantes.
a) La confiance en soi :
Un enfant qui aura eu de relations positives avec ses parents développera une meilleure
confiance en soi et une haute estime de soi. Il croit en ses capacités de pouvoir faire
84
La facilité de s’adapter dans la vie sociale à laquelle nous faisons référence ici s’agit de la
facilité à entrer en relation avec les autres. Plus affirmés et plus confiants, le jeune sait
établir des relations et se sent à l’aise dans une communauté. Il n’aura aucun mal à
aborder les gens.
La faculté de faire face à des situations difficiles ou stressantes n’est pas en la possession
de tout le monde. C’est souvent l’homme qui était bien encadré dans son enfance et sa
jeunesse qui est capable de gérer plus positivement les problèmes en dépit de la gravité
de ces derniers.
Plusieurs effets négatifs peuvent être entrainés par la mauvaise qualité des relations
parents/enfants
Les jeunes qui ont tendance à se plonger dans des comportements déviants sont ceux qui
ont enduré un exercice de contrôle parental inadéquat, la présence de conflits trop
sévères ou encore une absence de proximité et de soutien parentaux. Les
comportements déviants les plus courants dans le cadre de la jeunesse sont : la
consommation de drogue et d’alcool ; les agressions ; les vols…
La tentative de suicide est un phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières décennies.
Plusieurs raisons peuvent être à son origine : les états dépressifs, une situation
insupportable, la peur de quelque chose,…
Les causes récurrentes des suicides des jeunes sont souvent liées à des situations
familiales insupportables ou à une déception amoureuse, on peut citer d’autres exemples
mais ces deux facteurs sont les plus importants. En ce qui concerne particulièrement les
situations familiales, c’est le fait d’avoir des parents négligents (qui donnent l’impression
de ne pas se soucier de l’enfant) ou des parents autoritaires (qui ne laissent aucun espace
de négociation)
Dans son ouvrage « Les relations entre parents et adolescents : un bref bilan des travaux
actuels », Michael CLAES10, établit des relations sur les styles parentaux et les diverses
caractéristiques sociales et personnelles des adolescents : « On a pu constater la
remarquable efficacité du style « exigeant/chaleureux ». Les adolescents qui vivent dans
un tel environnement familial développent des aspirations scolaires et professionnelles
plus élevées et une meilleure confiance en leurs capacités personnelles. Les adolescents
qui ont grandi dans des milieux familiaux autoritaires sont plus passifs, plus dépendants,
moins affirmés, et moins adaptés socialement.
10
Pierre RANDRIANARISOA, l’enfant et son éducation dans la civilisation traditionnelle malgache, tome 1, collection les
croyances et les coutumes malgaches, n*1 1967
86
Le groupe des adolescents de parents permissifs se déclarent les plus satisfaits des
relations qu’ils entretiennent avec leurs parents, ils font preuve de meilleures habiletés
sociales avec les pairs et les adultes, mais ils sont plus sensibles à l’influence des amis et
commettent plus d’actes déviants comme manquer des cours et consommer des drogues
douces. Le modèle négligent se révèle le plus pénalisant pour le développement : la
négligence parentale a été associée à des problèmes intériorisés comme la dépression et
les idéations suicidaires (Tousignant et al., 1988) et à des problèmes extériorisés comme
l’engagement dans la délinquance et les conduites antisociales. »
Chapitre VI : PROSPECTIVES
La société humaine est appelée à une perpétuelle évolution, c’est une réalité. Toutes les
pratiques et les modes de vie suivent cette tendance, c’est inévitable. Ce phénomène a
ses côtés positifs mais également des côtés négatifs et beaucoup dénoncent les méfaits
de cette évolution, et particulièrement ses méfaits dans la vie des jeunes : leur langage,
leur façon de se vêtir et aussi leurs comportements.
Pourtant avec la tendance que suit le progrès actuel, nous devons nous attendre au pire.
En effet, nous pouvons procéder à une sorte d’anticipation des choses en observant les
faits marquants aujourd’hui lesquels semblent accroitre la dégradation des mœurs. Pour
cela, nous allons considérer deux faits majeurs.
87
Le phénomène de l’homosexualité :
L’éparpillement des drogues dans notre société prend de plus en plus d’ampleur
aujourd’hui. Depuis longtemps déjà, leur commerce illicite et leur consommation, même
interdits, se faisaient à chaque coin obscur. Mais avec ce phénomène d’éparpillement,
les choses vont s’empirer car même les autorités auront du mal à le maitriser. De
nombreux gens seront alors exposés à du danger et plus particulièrement les jeunes qui,
avec le pouvoir de l’influence, auront des difficultés à s’en échapper.
La raison pour laquelle nous évoquons tout cela, c’est pour que les parents et les futurs
parents sachent où se dirige notre société d’une part, et d’une autre, c’est que les faits
récemment cités pourront avoir des impacts dans leurs relations avec leurs enfants. En
effet n’oublions pas la fameuse influence du milieu.
Toutefois, rien ne nous dit que c’est incontournable, que quand bien même ces
mauvaises pratiques auront gagné du terrain, ou au pire, elles seront admises dans notre
société, ce qui n’est pas du tout souhaitable, les jeunes n’auront pas forcément l’envie de
s’y intégrer.
En fait, tout est question d’éducation. Un enfant bien éduqué depuis sa tendre enfance
saura faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est bon et ce qui est
mauvais. Les parents devront s’appliquer à donner à leurs enfants de meilleure éducation
88
Tout cela concerne le futur, mais dans l’immédiat, il faut aussi penser à résoudre les
problèmes entre les parents et les jeunes.
Les relations parents /enfants ne doivent pas être minimisées parce que de ces relations
vont dépendre les caractères des jeunes lorsqu’ils seront grands. Les blessures ou les
frustrations subies au cours de la jeunesse nous poursuit et persistent même étant
adulte. Très souvent, elles empêchent d’avoir une vie meilleure en société. Pour éviter de
tel désagrément, parents et jeunes ont à modifier chacun leurs comportements. Mais la
grande responsabilité dans cette affaire revient aux parents parce quoi qu’on dise, ce
sont eux qui élèvent les enfants.
6-2-1Partir de la base :
C’est le présent qui conditionne le futur. Là où nous voulons en venir en faisant cette
petite remarque, c’est que tout dépend de la base. Un parent qui aurait bien élevé son
enfant depuis sa prime enfance n’aura pas trop de difficultés à affronter lorsque l’enfant
aura atteint l’âge de la jeunesse. De même qu’un enfant qui a eu de bonne éducation
dans le cercle familial n’a pas à subir facilement les influences extérieures quel que soit le
poids de celles-ci.
Certains parents ne font aucune distinction dans leur manière d’élever leurs enfants. On
procède de la même manière avec tous les enfants alors qu’ils n’ont pas le même âge. Si
un adolescent transgresse les règles ou commet une faute, il ne faut pas le punir
physiquement sinon il associera cet acte à un rejet. C’est à un enfant qu’on inflige ce
89
genre de punition étant donné leur incapacité à saisir ce qui est bien et ce qui est mal.
Mais cela ne veut pas dire que les parents devront frapper leurs enfants quand les
occasions se présentent. Le message que nous voulons faire passer ici c’est qu’on doit
toujours peser nos actes avant d’agir pour éviter les regrets futurs.
Les parents devront apprendre à mieux connaitre leurs enfants en essayant de les cerner
en profondeur. Subvenir à leurs fondamentaux n’est pas suffisant, les enfants ont aussi
d’autres besoins auxquels il faut répondre adéquatement. C’est pour cela que les jeunes
ont tendance à chercher de l’attachement ailleurs, ils ressentent du manque et ne savent
pas comment le remplir. Ils ont toujours besoin de l’affection de leurs parents pour les
accompagner dans leur recherche d’autonomie et d’identité même s’ils semblent vouloir
affirmer le contraire par leur geste ou par leur parole. Le détachement n’est pas du tout
souhaitable.
Savoir montrer aux jeunes que les parents les aiment et les soutiennent constituent pour
ces derniers quelque chose de très important. Les enfants conscients de l’amour parental
ne souhaite en aucun blesser ses parents et représentent beaucoup moins de tendance à
se lancer dans des comportements déviants.
Dans ce cadre toujours, il n’est pas recommandable d’interdire ou de punir seulement les
enfants sans en leur donner les raisons. Cela ne ferait qu’empirer la situation.
Les conflits sont inéluctables dans les rapports familiaux. Il ne faut pas toujours les
considérer comme des choses négatives, car ils peuvent avoir des caractères
fonctionnels. Ils permettent par exemple de se connaitre mieux.
90
Une communication positive entre les membres d'une famille, où l'on permet à l'autre de
s'exprimer sur ses idées, ses goûts, ses émotions dans le respect, est essentielle pour une
relation familiale satisfaisante. À travers les différentes étapes de la vie, chacun peut être
confronté à des crises ou à des conflits. Etablir une communication saine permet de les
surmonter. Pour cela, voici quelques conseils :
• Éviter de déprécier, d'humilier et de ridiculiser votre enfant qui pose des questions
ou qui affirme des choses qui vous semblent naïves ou stupides.
11
Source : L’association Canadienne pour la santé mentale-Chaudières- Appalaches
www.acsm-ca.qc.ca
91
La communication ne va pas d’un seul sens, l’enfant aussi a alors quelques règles à
suivre. Il doit :
• Assumer les responsabilités à la maison et à l’école pour que les parents puissent
constater qu’il est capable de se débrouiller et que lui accorder plus
d’indépendance ne représente pas de problème.
- se respecter mutuellement
- contrôler leurs émotions
- Réfléchir avant de prendre de quelconque décision
- Rechercher une situation sans gagnant ni perdant parce que ce ne sont pas des
ennemis
L’ABC de la communication 13
La communication est le moyen utilisé par un émetteur pour faire connaître ses idées et
ses sentiments à un récepteur qui, à son tour, deviendra émetteur pour lui transmettre sa
réponse. Or, lorsqu’on se retrouve au cœur d’un conflit parce que l’on s’est mal exprimé
ou que l’on a mal compris un message, on s’aperçoit bien vite que l’art de communiquer
n’est pas aussi simple qu’il en a l’air! En fait, lorsque l’on devient parent d’adolescent, il
semble que cela vaille la peine de réviser nos notions sur la façon de communiquer avec
notre ado. Voici quelques principes qu’il serait intéressant d’appliquer:
12
L’association Canadienne pour la santé mentale-Chaudières- Appalaches
www.acsm-ca.qc.ca
13
Francine BOUCHER et Denise MARTEL,l’équilibriste, vol 4, n*9, www.acsm-ca.qc.ca
92
• Tenir compte que notre adolescent est différent de nous et le respecter comme
une personne à part entière.
• Utiliser un langage accessible avec des mots qui ont la même signification pour
notre ado et nous même.
• Prendre le temps d’expliquer clairement nos idées à notre jeune, de vérifier s’il a
bien compris et de corriger le message s’il y a eu distorsion. Soyons patient! Notre
ado traverse une phase de son évolution où il cherche à développer ses propres
idées.
Si dans la seconde partie, nous avons pu avoir des réponses à nos questionnements sur
les éléments déterminants dans les relations parents/enfants, cette dernière partie quant
à elle nous a permise d’approfondir les analyses.
Ainsi, dans le cinquième chapitre, nous avons fait des réflexions relatives aux résultats
de la seconde partie puis, considéré d’autres facteurs qui n’ont pas été pris en compte
auparavant mais qui sont aussi essentiels dans les modes de rapports parents/enfants. De
plus, nous avons eu connaissance des impacts aussi bien des pratiques parentales sur la
vie actuelle et future des enfants mais également des impacts de leurs relations avec
leurs parents.
Conclusion générale
Vivre harmonieusement dans une famille heureuse et soudée, qui ne le souhaite pas ? La
famille est en effet la représentation parfaite d’une société qui procure à chacun de nous
le sentiment d’appartenir à quelque chose, de faire partie d’un groupe.
Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas pour certains. Et cette réalité, ce sont
souvent les jeunes qui la perçoivent ou la vivent. Alors que la famille est censée être un
espace d’échanges et de compréhension, elle se révèle être un lieu de discorde et
d’exaspération. Entre parents et enfants, il semble qu’on se retrouve fréquemment face
à des situations conflictuelles. Ce genre de problème atteint toute famille ayant des
enfants en pleine période de construction de son identité. Dans le but d’apprendre
davantage sur ce phénomène, nous avons décidé d’entreprendre des recherches allant
dans ce sens.
Pour cela, trois grandes parties structurent cet ouvrage. La première partie :
considérations générales comporte deux chapitres. Le premier chapitre consistait en la
présentation du cadre d’étude tandis que le second chapitre démontrait les relations
parents/ enfants.
Enfin, la dernière partie était réservée aux réflexions qui traitaient les facteurs entravant
l’établissement de bonnes relations entre parents et enfants ainsi que les impacts de ces
relations dans le développement de ces derniers. Et le dernier chapitre de cet
ouvrage constitué par les prospectives nous a permis de nous projeter vers le futur en
partant des faits concrets actuels et aussi d’apporter quelques recommandations utiles
pour améliorer les relations des parents avec leurs enfants.
95
Nous ne pouvons nier que les relations entre les parents et leurs enfants sont toujours
sujets à des problèmes une fois que ces derniers atteignent l’âge de l’adolescence, mais
dans le monde contemporain, de nombreux parents et jeunes s’en plaignent beaucoup.
Quelle en est la raison ? Trois points majeurs ont été retenus.
Le problème lié au non maitrise des fonctions parentales : les parents n’ont pas su
apporter le soutien et l’encadrement nécessaires à leurs enfants alors que ces derniers en
ont tant besoin pour accomplir leur processus de construction de soi. Dès lors
l’incompréhension et les divers malentendus surviennent et les relations en pâtissent.
Puis vient l’influence du milieu social qui agit de manière si puissante dans les processus
d’interactions. Les cultures familiales, les amis et aussi la société exercent des contraintes
dans le processus relationnel entre parents et enfants. Et enfin, le contexte de la
mondialisation et du progrès qui a modifié les modes de vie et les pratiques sociales
actuels déterminant les conduites et les comportements des enfants.
De par les résultats des recherches, nous pouvons dire que la conjugaison de tous ces
éléments dans le cadre relationnel entre parents et enfants rend les relations presque
invivables d’un côté et d’autre. Toutefois, c’est le progrès et toutes les transformations
qu’il entraîné qui ont contribué le plus dans l’évolution des relations parents/ enfants.
Nous avons également pu apprendre que la qualité des relations que les enfants ont eu
avec leurs parents a des impacts dans leur développement et leurs caractères. Pour cela,
il parait indispensable que les parents sachent comment procéder pour que leurs enfants
ne souffrent pas des séquelles laissées par de mauvaises relations dans la jeunesse
lorsqu’ils auront grandi.
Et justement dans ce cadre, quelques recommandations ont été avancées afin d’aider
aussi bien les parents que les jeunes pour qu’ils puissent établir leurs relations dans des
bonnes conditions.
Pour terminer, nous aimerions attirer notre attention sur le fait que certaines familles
ont pu affronter les changements inhérents à la période de la jeunesse sans que leurs
relations en aient soufferts. Cela signifie donc que les difficultés sont possibles d’être
évitées et surmontées. Le meilleur moyen pour y parvenir pour le parent, et cela est bien
96
prouvé, c’est de construire un fond solide basé sur l’affection et l’encadrement dès la
prime enfance. Si tel est le cas, nous pouvons espérer que l’entente parent/ enfant
résistera aux soubresauts venus de la recherche d’autonomie et de l’affirmation de soi du
l’enfant.
Il est clair que la société humaine ne cessera de s’évoluer tant qu’elle existe. Cette
évolution comportera toujours des avantages et des inconvénients mais il nous
appartient de trouver les façons qui nous permettront de vivre dans des conditions
meilleures.
97
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages généraux :
5-BOURDIEU Pierre, PASSERON Jean Claude, « Les héritiers », édition minuit, Paris 1964.
12-JOLY Robert « La ville et la civilisation urbaine »édition sociale, Paris Messidor, 1985.
14- Le PLAY Frédéric « Textes choisis » par Louis Baudin, édition paris DALLOZ, 1947
18- ODIER Charles, « les deux sources conscientes et inconscientes de la vie morale »,
2ème revue et corrigée, Suisse Neuchatel, Novembre 1943
19-PAUGAN Serge « Le lien social », 8ème édition Presses Universitaires de France, 2010.
* L’organisation sociale
22- ROCHER Guy, « Talcott Parsons et la sociologie américaine », édition Paris, Presses
Universitaires de France, collection SUP, 1972.
24- SPENCER Herbert, « Introduction à la science sociale », Paris : Félix Alcan, 1903.
25-STEBE Jean Marc, MARCHAL Hervé « La Sociologie urbaine », édition Que sais-je ?
Presses Universitaires de France, mai 2007.
99
26- WEBER Max, « Essais sur la théorie de la science, essais sur quelques catégories de la
sociologie compréhensive », traduit de l’allemand par Julien Freund, Paris : librairie Plon,
1965.
27- WEBER Max, « Economie et société, tome 1 : les catégories de la sociologie, Paris
Plon, Agora, traduction française Julien Freund.
Ouvrages spécifiques :
30- BEROT Magalie « Les théories sociologiques de la famille », IUFM de Paris, SES.
31- CLAES Michael, « Les relations entre parents et adolescents : un bref bilan des travaux
actuels, l’orientation scolaire et professionnelle «, 2004.
32- CLAES Michael, « Adolescents closeness with parents, siblings, and friends in three
countries: Canada; Belgium; and Italy.” Journal of adolescence, 1998.
43- RICHARD Cloutier, « mieux vivre avec nos adolescents, édition le jour, Montréal, 1994.
44- SAVOUREY, Michèle avec la collaboration de BRESSON Pierrette, « Re-créer les liens
familiaux, médiation familiale-soutien à la parentalité »2ème édition revue et augmentée,
les Presses de l’Université de Laval, 2003.
45- SEGALEN Martine, « Sociologie de la famille », collection Paris, édition Armand Colin,
1993.
Revues et publications :
Webographie :
Remerciements
Sommaire
Introduction générale……………………………………………………………………………………………….1
1-2-2 La mondialisation………………………………………………………………………………………………25
4-3 Le progrès……………………………………………………………………………………………………………69
Chapitre 5 : Réflexions………………………………………………………………………………………………74
5-1-3 : Le progrès……………………………………………………………………………………………………………76
5-2-4 : La sexualité………………………………………………………………………………………………………81
5-3 :Les impacts des relations parents/jeunes sur le développement des jeunes……….83
5-3-3 : Relations entre les styles parentaux et les caractéristiques des adolescents……85
Chapitre 6 : Prospectives……………………………………………………………………………………………86
Conclusion générale……………………………………………………………………………………………………94
Bibliographie………………………………………………………………………………………………………………97
Annexe I…………………………………………………………………………………………………………………… II
Annexe II……………………………………………………………………………………………………………………III
Annexe IV……………………………………………………………………………………………………………………V
Résumé
I
-Tableau 1 : répartition des jeunes selon leur profession et leur effectif………… ………. 7
Annexe I : le questionnaire
-parents
-amis
-autres
-études
-Vie familiale
-Vie privée
-études
-vêtements
12* parmi ces trois éléments, lequel vous semble plus déterminant dans les relations
parents/enfants ?
-le progrès
14* votre opinion sur l’influence du milieu social : les amis ; les produits culturels ; la ville
16*pour améliorer les rapports des parents avec les jeunes, que devraient-ils faire ?
2*situation matrimoniale :
4*leur âge :
7* parmi ces trois éléments, lequel vous semble plus déterminant dans les relations
parents/ jeunes ?
9* votre opinion sur l’influence du milieu social : les amis ; les produits culturels ; la ville
L'usage de la notion de génération est consensuel en démographie mais pas dans les
autres sciences sociales. Le lien entre appartenance générationnelle et comportements
est controversé. Le succès de la notion de génération Y dans les entreprises prend appui
sur le déphasage entre les besoins et attentes des jeunes de la génération Y et le mode de
fonctionnement de l'entreprise. Le fossé générationnel s'expliquerait par une
accélération du changement, l'apparition des NTIC, une hiérarchisation différente dans
les transmetteurs de valeurs. L'Église, l'armée voire la famille seraient moins influents que
ne le seraient l'Internet, la télévision voire les réseaux relationnels. Comme l'affirme
Pascale Weil dans son ouvrage Tels pères… quels fils, les pairs seraient devenus plus
importants que le père. Ces aspects sont contestés par les scientifiques qui ont étudié le
phénomène.
(source : wikipédia.org)
VIII
Titre : « Contribution à l’étude des relations parents/ enfants dans les familles malgaches
contemporaines en milieu urbain. »
Nombre de tableaux : 25
Nombre de figure : 2
Résumé :
Cet ouvrage fait une analyse des relations parents /enfants dans les familles malgaches
contemporaines en milieu urbain. Il s’articule autour de deux points majeurs : la
dégradation de ces relations et les facteurs qui ont favorisé cette dégradation. Si parent
et enfant n’arrivent plus à établir de relation saine entre eux, si des conflits éclatent à
chaque occasion sans qu’on parvienne à les gérer, trois éléments sont à considérer : les
défaillances au niveau des fonctions parentales, l’influence du milieu social et le plus
important le progrès plus précisément la mondialisation. Même s’il parait difficile autant
pour les parents que pour leurs enfants de traverser et de faire face à tous les problèmes
inhérents à la période de la jeunesse actuelle, il faut faire des efforts pour les apaiser en
réajustant les relations parce que de ces relations vont dépendre le développement et
les caractères des enfants. Et dans cette perspective, quelques recommandations sont
avancées.
Nom: ANDRIAMIALY
Prénom: Masiharivelo