Thèse 2015 H. Aouragh Geomatique Hydrogeologie Moyen Atlas

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PRÉSENTÉE PAR

En vue de l’obtention de Doctorat en Sciences de la Terre


Spécialité : Hydrogéologie & Géomatique

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION
PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG
DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES
AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)

Soutenue le samedi 30 Mai 2015 devant le jury composé de :

Mr. Hassane SAHBI, PES, Président de l’Université Moulay Ismail, Meknès Président
Mr. Mustapha BOUALOUL, PES, Faculté des Sciences, Meknès Rapporteur
Mr. Lahcen BEN AABIDATE, PES, Faculté des Sciences et Techniques, Fès Rapporteur
Mr. Mohamed BAHIR, PES, École Normale Supérieure, Marrakech Rapporteur
Mr. Abdelhadi EL OUALI, PES, Vice-Président de l’Université Moulay Ismail, Meknès Examinateur
Mr. Mohammed Abdelbasset HESSANE, PES, Faculté des Sciences Dhar El Mehraz, Fès Examinateur
Mr. Said KAMEL, PES, Faculté des Sciences, Meknès Examinateur
Mr. Mohamed FAOUZI, PH, École Mohammadia d'Ingénieurs, Rabat Examinateur
Mr. Ali ESSAHLAOUI, PH, Faculté des Sciences, Meknès Directeur de thèse
DÉDICACE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

A mes nièces et neveux :


Nora, Leila, Nada, Rayan, Mehdi, Rim et Narjiss…

Savoir, penser, rêver. Tout est là


Victor Hugo

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
REMERCIEMENTS Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail de recherche qui a duré plusieurs années, il m’est très agréable de
remercier les organismes et les personnes de différentes formations. Ceux qui ont contribué, de près
ou de loin, à la réalisation de cette thèse et qui m’ont apporté leur expérience pour traiter, analyser et
interpréter des phénomènes naturelles des sciences de la terre, si complexe, et aussi en se basant sur
de nouvelles techniques et approches pluridisciplinaires à savoir les outils des Systèmes
d’Information Géographique (SIG) et de la Télédétection. Je tiens à les remercier tous.

Je témoigne ma grande gratitude à Mr. Hassane Sahbi, Président de l’Université My Ismail-


Meknès, pour le grand honneur qu’il m’a fait en acceptant, avec amabilité, de présider ce travail,
malgré ces obligations. Au delà de ses qualités d’enseignant chercheur, ses qualités humaines sont
exemplaires.
J’ai été chanceux et heureux d’avoir comme directeur de thèse le Professeur-Ingénieur
Mr. Ali Essahlaoui, Chef du département de Géologie à la Faculté des Sciences de Meknès, sa
compétence, son sérieux, sa générosité scientifique, sa gentillesse et son implication dans ce travail
m’ont beaucoup apporté, et je tiens à lui exprimer chaleureusement ma grande reconnaissance. Je
salue également ici son dynamisme dans la recherche scientifique autour du thème des ressources en
eaux souterraines.
Ma gratitude va également à Mr. Said Kamel, Professeur à la Faculté des Sciences de Meknès,
pour avoir accepté d’accueillir cette recherche au sein de son unité de formation « Géologie de
Surface et de l’Environnement » du département de géologie de la Faculté des Sciences de Meknès.
Ses qualités d’enseignant et son côté humain m'ont été indispensable à la fin de ces années de
recherche.
J’exprime aussi mes remerciements à Mr. Mustapha Boualoul, Professeur à la Faculté des
Sciences de Meknès, qui a bien voulu juger ce travail. Qu’il trouve ici l’expression de ma sincère
reconnaissance pour l’intérêt qu’il a apporté à cette thèse.
Je remercie Mr. Lahcen Benaabidate, Professeur à la Faculté des Sciences et Techniques de Fès,
qui a accepté de juger ce travail. Je tiens à lui exprimer toute ma gratitude d’avoir accepté d’être
rapporteur de ce travail et d’avoir bien voulu m’honorer de sa présence au jury.
Je tiens à remercier chaleureusement Mr. Mohamed Bahir, Professeur à l’école normale
supérieure de Marrakech. C’est pour moi un grand honneur qu’il fasse partie du jury de cette thèse.
Mes remerciements vont aussi à Mr. Abdelhadi El Ouali, Professeur à la Faculté des Sciences
de Meknès et Vice-Président de l’Université My Ismail-Meknès qui a accepté de me faire part de ses
critiques en participant à ce jury de thèse.
Il m’est agréable aussi d’exprimer ma profonde reconnaissance à Mr. Mohammed Abdelbasset
Hessane, Professeur à la Faculté des Sciences Dhar El Mehraz Fès, qui a accepté de juger ce présent
travail.
J’exprime toute ma gratitude à Mr. Mohamed Faouzi, Professeur à l’Ecole Mohammadia
d’Ingénieurs de Rabat, pour avoir accepté de juger ce travail de thèse.
Je ne pourrais oublier mon frère My Driss Aouragh, Professeur d’informatique à la Faculté des
Sciences et Techniques d’Errachidia, pour ses encouragements et son soutien exemplaire durant
toutes mes années d’étude.

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REMERCIEMENTS Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

J’adresse mes sincères remerciements au Centre National de la Recherche Scientifique et Technique


(CNRST) de Rabat – MAROC pour son soutien financier par une bourse de recherche. Je remercier
également tous les fonctionnaires de l’Agence Hydraulique du Bassin de Sebou (AHBS), qui m’ont aidé au
niveau de la récolte des données, je les remercier vivement pour leur soutien.
J’adresse également mes sincères remerciements à tous les professeurs pour l’énergie que vous
mettez pour nous éveiller et enseigner. Merci aussi à tous les professeurs qui ont tous été
formidables et bienveillants, notamment et sans exception à tous les professeurs du Département de
Géologie de la Faculté des Sciences de Meknès.
Je remercie tous les collègues du département de Géologie et tous les amis pour leurs
encouragements.
Mes remerciements s’adressent également à tous ceux, trop nombreux pour être cités
nommément, qui m’ont aidé de près ou de loin, trouvent ici l’expression de ma gratitude.
Je remercie avec grande émotion ma famille pour son irremplaçable et inconditionnel soutien.
Elle m’a toujours encouragé à aller de l’avant dans la vie malgré la difficulté d’être loin de ses
proches. Merci d’avoir été là pour écarter les doutes, soigner les blessures et partager les joies. Cette
thèse est aussi la vôtre. Voilà ! Je suis arrivée au bout et mon dernier remerciement, c’est pour toi

maman.

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
RÉSUMÉ T hèse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

RÉSUMÉ

L’eau est au cœur des enjeux du XXIème siècle. Le recours aux nappes phréatiques se
développe rapidement et implique de nouvelles problématiques. La qualité et la disponibilité de la
ressource font l’objet de nombreux programmes de recherches afin de permettre aux autorités
publiques d’en assurer une gestion durable. Au Maroc, la rareté de l’eau, la succession des périodes
de sécheresse et l’irrigation pour l’agriculture intensive conduisent à des conséquences directes,
telles que la baisse des niveaux hydrostatiques et la salinisation des nappes phréatiques dans
plusieurs régions. A cela s’ajoute le manque de données géologiques et hydrogéologiques sur les
aquifères.
Le Causse moyen atlasique compris entre les latitudes nord 32°55' et 34°, a connu
dernièrement d'épineux problèmes d'approvisionnement en eau. Ainsi, plusieurs recherches
hydrogéologiques se sont avérées nécessaires en vue d'assurer une bonne alimentation en eau
potable et l’irrigation pour les populations locales et les régions avoisinantes.
Cette étude, se propose de montrer l'apport des techniques de télédétection et des Systèmes
d’Information Géographique (SIG) pour la prospection hydrogéologique. Parmi les fonctions SIG
pour la modélisation spatio-temporelle et l’aide à la decision, l’évaluation multicritères (EMC)
s’avère être particulièrement utile on ce qui concerne la localisation des zones aptes à un usage. Les
différents traitements numériques d'images ont été effectués avec des logiciels SIG et de traitement
d’images satellitaires. À partir des images aéro-spatiales ETM+7 et 8 de Landsat et d’un modèle
numérique de terrain (ASTER DEM) couvrant la zone d'étude, l'information concernant la
topographie, l’hydrographie, l’occupation du sol, la géomorphologie et la géologie (structurale et
lithologique) a pu être extraite. Chaque caractéristique de toutes les cartes thématiques intégrées a
été évaluée en fonction de leur importance relative dans la prédiction de la nappe phréatique.
L’extraction automatique sous SIG du réseau hydrographique, montre l’abondance de deux
types de drainage parallèle et dendritique, reliée à la morpho-structure et au climat ainsi que la
nature lithologique des formations. L’écoulement se fait généralement vers le Nord et Nord-Ouest.
La classification supervisée de l’image Landsat_8 OLI indique que l’occupation du sol de la région
est représentée par environ 70% des sols nus, 24% des forets, 4% des cultures et moins de 1% des
surfaces d’eau (Dayats). Les calcaires du Lias inférieur à moyen sont les plus étendus qui se
recouvrent localement par des épanchements de basaltes Plio-quaternaires. Ces carbonates ayant un
aspect karstique élevé sont marqués par la présence d’un ensemble de dépressions karstiques
(dolines, ovallas, hum, poljés…). Ainsi, ces dépressions ont été déterminées par analyse sous SIG
de l’image ASTER(DEM). Quelques techniques d’analyse et de traitement d’images Landsat ont été
employées pour indiquer l’efficacité de l’imagerie multi-spectrale dans l’identification et la
discrimination des formations lithologiques puis l’extraction des linéaments dans la région du
moyen atlas tabulaire, à savoir l’ACP, la composition colorée, les rapports des bandes et les filtres
directionnels.
L’évaluation multicritère (EMC) a permis de classer, analyser et organiser facilement les
informations disponibles qui ont été interprétées à partir d'images satellitaires (Landsat ETM +,
Landasat_8 OLI) et du modèle numérique d'élévation (ASTER DEM). L’analyse, la classification et
le calcul des poids pour chaque couche thématique ont été effectués en premier temps par le
modèle AHP de Saaty, et ensuite par l’approche mathématique de la logique floue. L’agrégation des
critères choisis a été effectuée par une combinaison linéaire pondérée (CLP) pour en extraire les
caractéristiques spatiales pertinentes pour la recharge en eaux souterraines.
La carte du potentiel aquifère résultante a été validée sur la base de données des sources
d’eaux existantes et des forages d’exploitation réalisés au niveau du secteur d’étude, prouvant
l’efficacité des traitements par modélisation géomatique, en particulier quand on dispose plus des
données de terrain. Elle démontre que la zone de plus haute recharge est située dans les hauts
plateaux du Nord et vers l’aval des cours d’eau en raison des taux d'infiltration élevés causés par
l'importance de la fracturation dans les calcaires dolomitiques. Le couplage des zones à potentialité
aquifère excellente et bonne aux fractures met en évidence les sites les plus propices à l’implantation
de futurs forages productifs. Cette carte peut fournir des informations sur la caractérisation des
zones potentielles qui peuvent guider la prise de la bonne décision pour une gestion efficiente des
ressources en eaux souterraines.

Mots-clés : Cartographie-Télédétection-SIG-EMC-Potentiel Aquifère-Ressources en eau-Causse Moyen Atlasique-Maroc.

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ABSTRACT T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

ABSTRACT

Water is at the heart challenges of the XXIst century. The use of groundwater is rapidly
developed and involved new challenges. The quality and resource availability are subject to
numerous research programs to enable public authorities to ensure sustainable management. In
Morocco, water scarcity, the succession of droughts and irrigation for intensive agriculture lead to
direct consequences such as falling water tables and salinisation of groundwater in many areas.
Added to this is the lack of geological and hydrogeological data on aquifers.
The Middle Atlas Plateaus means between the north latitudes 32°55' and 34° has recently
been thorny water supply problems. Thus, several hydrogeological investigations were necessary to
ensure a good supply of drinking water and irrigation for local people and surrounding areas.
This study, proposed to show the contribution of remote sensing and Geographic
Information Systems (GIS) for hydrogeological prospecting. Among the GIS functions to the
spatio-temporal modeling and decision support for the multi-criteria evaluation (MCE) turns out to
be particularly useful is regarding the location of suitable areas for use. Various digital image
processing were performed with GIS software and processing of satellite images. From spatial
images of ETM+ Landsat 7 and 8 and a digital terrain model (ASTER DEM) covering the study
area, information about topography, hydrography, land cover, geomorphology and geology
(structural and lithological) were able to extract. According to their relative importance in predicting
groundwater, every feature of all integrated thematic maps was evaluating.
Automatic extraction of river network in GIS shows the abundance of two types of parallel
and dendrite drainage, connected to the morpho-structural, climate and lithology of the formations.
The flow is generally north and northwest. Supervised classification of Landsat_8 OLI indicates
that the region represented by approximately 70% of bare soil, 24% of the forests, 4% of the crop
and less than 1% of water surfaces (Dayats). Limestones of Lower and Medium Lias are the most
extensive overlapping locally by outpourings of Plio-Quaternary basalts. These carbonates with
high karst appearance are marked by the presence of a set of karstic depressions (sinkholes, uvalas,
hum, poljes…). Thus, these depressions were determined by GIS analysis from the ASTER (DEM)
image. Some technical analysis and Landsat image processing have been used to indicate the
effectiveness of the multi-spectral imaging in the identification and discrimination of lithological
formations and the extraction of lineaments in the area of Middle Atlas Plateaus, namely PCA,
colored composition, band ratios and directional filters.
The multi-criteria evaluation (MCE) was used to classify, analyze and organize information
easily available that have been interpreted from satellite imagery (Landsat ETM+, Landasat_8 OLI)
and Digital Elevation Model (ASTER DEM). The analysis, classification and calculation of weight
for each thematic layer were carried out initially by the Saaty AHP model, and then by the fuzzy
logic approach. The aggregation of the criteria was performed by a weighted linear combination
(WLC) to extract the relevant spatial characteristics for charging groundwater.
The resulting map of groundwater potential was validated based on springs and wells drilled
data’s in the study area, proving the effectiveness of treatments by GIS modeling particularly with
most ground data’s. It shows that the highest recharge zone is located in the northern plateaus and
downstream of the rivers related to high infiltration of extended and fractured dolomitic limestones
formations. The coupling of excellent and good zones of the groundwater potential to fractures
highlights the most conducive areas for the future productive drilling sites. This map can provide
information on the characterization of grouwndwater areas and help to the right decision for the
efficient management of groundwater resources.

Keywords : Mapping-Remote Sensing-GIS-MCE- Groundwater Potential -Water Resources- Middle Atlas Plateaus, Morocco.

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
TABLE DES MATIÈ RES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

TABLE DES MATIÈRES


DEDICACE
REMERCIEMENT
RÉSUMÉ
ABSTRACT
TABLE DES MATIERES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION GÉNÉRALE ........................................................................................................................................................................................................................................1
► CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE ........................................................................................................................ 1
► BUTS ET OBJECTIFS.................................................................................................................................................. 3
► QUESTIONS DE RECHERCHE ................................................................................................................................ 3
► MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE DU TRAVAIL ................................................................................................... 4
► STRUCTURATION DE LA THÈSE............................................................................................................................ 5
CHAPITRE I_BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTION-SIG ET NOTIONS DE BASE. 6
INTRODUCTION............................................................................................................................................................ 6
I. RECHARGE DES NAPPES D’EAUX SOUTERRAINES ................................................................................... 6
II. TÉLÉDÉTECTION / SIG ET EAUX SOUTERRAINES ................................................................................... 7
III.BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTION ET SIG .............................................. 8
IV.NOTIONS SUR LA TÉLÉDÉTECTION ......................................................................................................... 11
VI.1. DÉFINITION DE LA TÉLÉDÉTECTION ......................................................................................................... 11
VI.2. PRINCIPES DE BASE DE LA TÉLÉDÉTECTION............................................................................................. 11
VI.3. LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA TÉLÉDÉTECTION .................................................................................. 12
VI.4. LES BASES PHYSIQUES DE LE TÉLÉDÉTECTION ........................................................................................ 13
IV.4.1.LE RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE ....................................................................................... 13
IV.4.2. LE SPECTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ................................................................................................... 14
VI.5. LES INTERACTIONS : RAYONNEMENT / MATIÈRE ..................................................................................... 15
VI.5.1. NATURE DES INTERACTIONS................................................................................................................. 15
VI.5.2. SIGNATURES SPECTRALES DES PRINCIPALES SURFACES NATURELLES .......................................... 16
VI.6. LES SATELLITES ET CAPTEURS DE LA TÉLÉDÉTECTION .......................................................................... 19
VI.7. SYSTÈME LANDSAT ET SES PRODUITS ......................................................................................................... 20
VI.8. DOMAINES D’APPLICATION DE LA TÉLÉDÉTECTION .............................................................................. 23
V.LES SYSTÈMES D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (SIG) ....................................................................... 24
V.1. DÉFINITIONS ET FONCTIONS D’UN SIG........................................................................................................ 24
V.1.1. DÉFINITIONS ............................................................................................................................................. 24
V.1.2. FONCTIONS D’UN SIG ............................................................................................................................... 25
V.2. COMPOSANTES D’UN SIG................................................................................................................................. 26
V.3. MODE DE REPRÉSENTATION DES DONNÉES DANS UN SIG...................................................................... 26
CONCLUSION ............................................................................................................................................................... 27
CHAPITRE II_CONTEXTE GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE........................................................................................................... 28
INTRODUCTION.......................................................................................................................................................... 28
I. CONTEXTE GÉOMORPHOLOGIQUE, GÉOGRAPHIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE ............................ 28
I.1. CONTEXTE GÉOMORPHOLOGIQUE ET GÉOGRAPHIQUE .......................................................................... 28
I.2. CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE................................................................................................................... 30
II.CONTEXTE HYDRO-CLIMATIQUE ............................................................................................................ 32
II.1. CADRE CLIMATIQUE ........................................................................................................................................ 32
II.1.1. LES PRÉCIPITATIONS ................................................................................................................................ 33
II.1.2. LES TEMPÉRATURES ................................................................................................................................. 35
II.1.3. L’ÉVAPOTRANSPIRATION ........................................................................................................................ 36
II.1.4. ALIMENTATION DE LA NAPPE- INFILTRATION EFFICACE ................................................................ 37
II.1.5. LES VENTS .................................................................................................................................................. 37
II.2. CADRE HYDROLOGIQUE ................................................................................................................................. 37
II.2.1. COURS D’EAU SUPERFICIELS ................................................................................................................... 37
II.2.2. SOURCES ..................................................................................................................................................... 38
III. CONTEXTE GÉOLOGIQUE ......................................................................................................................... 40
III.1. CADRE RÉGIONAL........................................................................................................................................... 40
III.2. CADRE LOCAL .................................................................................................................................................. 41
III.2.1. LITHO-STRATIGRAPHIE .......................................................................................................................... 43
III.2.2. TECTONIQUE ET STRUCTURE DES CAUSSES ....................................................................................... 49
IV. CONTEXTE HYDROGÉOLOGIQUE ........................................................................................................... 51
IV.1. ORGANISATION SPATIALE DES SYSTÈMES D’ÉCOULEMENTS ................................................................. 52
IV.2. BILAN HYDRAULIQUE DE LA NAPPE DU MOYEN ATLAS TABULAIRE .................................................... 53
IV.3. CONDITIONS SPÉCIFIQUES ET PROCESSUS DE LA KARSTIFICATION ..................................................... 54
IV.3.1. SYSTÈME KARSTIQUE .............................................................................................................................. 55
IV.3.2. AQUIFÈRE KARSTIQUE ........................................................................................................................... 56
IV.3.3. RÔLE DE LA TECTONIQUE ..................................................................................................................... 56
IV.3.4. FORMES KARSTIQUES.............................................................................................................................. 56
IV.3.5. KARSTIFICATION DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ............................................................................ 58
CONCLUSION ............................................................................................................................................................... 59
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TABLE DES MATIÈ RES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CHAPITRE III_ EXPLOITATION DE LA TÉLÉDÉTECTION ET DES SIG POUR LA RECONNAISSANCE


HYDROGÉOLOGIQUE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ..................................................................................................................................................... 60
INTRODUCTION.......................................................................................................................................................... 60
I. MATÉRIEL ET MÉTHODES .......................................................................................................................... 61
I.1. LES DONNES UTILISÉES .................................................................................................................................... 61
I.1.1. LES IMAGES SATELLITAIRES ..................................................................................................................... 61
I.1.2. LES DONNÉES AUXILIAIRES ..................................................................................................................... 63
I.1.3. LE MATÉRIEL INFORMATIQUE ................................................................................................................. 63
I.2. MÉTHODOLOGIE ............................................................................................................................................... 63
I.2.1. LES PRÉTRAITEMENTS............................................................................................................................... 64
I.2.2. LES TRAITEMENTS...................................................................................................................................... 66
I.2.2.1. MOSAÏCAGE .................................................................................................................................... 66
I.2.2.2. EXTRACTION ET VISUALISATION DE LA ZONE D’INTÉRÊT ................................................... 67
I.2.2.3. AMÉLIORATIONS VISUELLES DE L’IMAGE ................................................................................. 67
I.2.2.4. EXTRACTION D’INFORMATION................................................................................................... 67
II. ÉLABORATION DES PLANS D’INFORMATION ......................................................................................... 69
II.1. CARACTÉRISTIQUES TOPOGRAPHIQUES ET HYDROGRAPHIQUES .......................................................... 69
II.1.1. TOPOGRAPHIE........................................................................................................................................... 69
II.1.1.1. RELIEF OMBRE ET ALTITUDES ................................................................................................... 73
II.1.1.2. PENTES (SLOPES)........................................................................................................................... 77
II.1.1.3. ORIENTATIONS (ASPECTS) .......................................................................................................... 79
II.1.2. HYDROGRAPHIE ....................................................................................................................................... 80
II.1.2.1. DIRECTION D’ÉCOULEMENT...................................................................................................... 82
II.1.2.2. ACCUMULATION D’ÉCOULEMENT............................................................................................. 83
II.1.2.3. DENSITÉ DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE............................................................................... 85
II.1.2.4. TYPOLOGIE DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE ......................................................................... 86
II.1.2.5. CLASSIFICATION ET ANALYSE DES ANOMALIES HYDROGRAPHIQUES............................... 89
II.2. CARTE D’OCCUPATION DU SOL...................................................................................................................... 93
II.3. CARTOGRAPHIE DES LINÉAMENTS ............................................................................................................. 102
II.3.1. EXTRACTION MANUELLE DES LINÉAMENTS ..................................................................................... 103
II.3.2. EXTRACTION AUTOMATIQUE DES LINÉAMENTS.............................................................................. 109
II.3.3. DENSITÉ DES LINÉAMENTS .................................................................................................................. 111
II.4. LITHOLOGIE.................................................................................................................................................... 114
II.4.1. RAPPORT DES BANDES (RATIONING) .................................................................................................. 115
II.4.2. ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (ACP).............................................................................. 115
II.4.3. COMBINAISONS DES COULEURS OU COMPOSITION COLORÉE ....................................................... 117
II.5. CLASSIFICATION DU POTENTIEL KARSTIQUE ........................................................................................... 121
II.6. DÉPRESSIONS KARSTIQUES .......................................................................................................................... 122
CONCLUSION ............................................................................................................................................................. 125
CHAPITRE IV_CARTOGRAPHIE DES POTENTIALITÉS EN EAU SOUTERRAINE :
APPROCHE, ANALYSE ET IDENTIFICATION..................................................................................................................................................................................... 126
INTRODUCTION........................................................................................................................................................ 126
I. MÉTHODOLOGIE ...................................................................................................................................... 127
II. ANALYSES DE DISTRIBUTIONS ET DE CORRÉLATIONS ....................................................................... 129
II.1. SOURCES ET FACTEURS GÉOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES ......................................................... 129
II.2. FORAGES ET FACTEURS GÉOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES ........................................................ 132
III. STRUCTURATION D’INTÉGRATION DES FACTEURS ............................................................................. 135
IV. STANDARISATION DES FACTEURS .......................................................................................................... 136
V. PONDÉRATION ET AGRÉGATION DES FACTEURS ............................................................................... 136
V.1. LITHOLOGIE .................................................................................................................................................... 138
V.2. POTENTIEL KARSTIQUE ................................................................................................................................ 140
V.3. LINÉAMENTS ................................................................................................................................................... 141
V.4. DRAINAGE ....................................................................................................................................................... 142
V.5. OCCUPATION DU SOL (NDVI)........................................................................................................................ 144
V.6. PENTE ............................................................................................................................................................... 145
VI. INTÉGRATION DES COUCHES THÉMATIQUES ET MODÉLISATION SIG ............................................ 147
VII. VALIDATION, ANALYSE ET INTERPRÉTATION DU MPA ...................................................................... 152
VII. 1. RELATION SOURCES, FORAGES ET POTENTIEL AQUIFÈRE ................................................................. 152
VII.2. ANALYSE DE LA SENSIBILITÉ DU MPA ..................................................................................................... 153
VIII. APPLICATION DE LA LOGIQUE FLOUE « FUZZY LOGIC » .................................................................... 159
VIII.1. MÉTHODE DE MISE EN ŒUVRE D’APPARTENANCE FLOUE ................................................................ 160
VIII.2. PONDÉRATION DES FACTEURS PAR APPROCHE D’APPARTENANCE FLOUE .................................... 161
VIII.3. AGRÉGATION DES CARTES D’APPARTENANCE FLOUE ........................................................................ 164
CONCLUSION ............................................................................................................................................................. 176
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES ................................................................................................................................................................................ 177
RÉFÉRENCES ................................................................................................................................................................................................................................................................................ 180
ANNEXE ................................................................................................................................................................................................................................................... 190

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES FIGURES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

LISTE DES FIGURES

INTRODUCTION GENERALE
FIGURE 1. DISTRIBUTION D'EAU SUR LA TERRE (SOURCE : ADAPTATION DE GLEICK, 2000) ............................................................... 1
FIGURE 2. BILANS QUANTITATIFS DES PRINCIPALES NAPPES SOUTERRAINES DU BASSIN DE SAÏS .......................................................... 2
FIGURE 3. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA MODÉLISATION GÉOMATIQUE POUR LA PROSPECTION DES RESSOURCES EN EAU ......... 4

CHAPITRE I
FIGURE 4. INFILTRATION DES EAUX DE SURFACE ET ALIMENTATION DES RÉSERVOIRS POREUX SOUTERRAINS, LES AQUIFÈRES ............... 7
FIGURE 5. PRINCIPE DE BASE DE LA TÉLÉDÉTECTION .................................................................................................................. 12
FIGURE 6. PROCESSUS DE LA TÉLÉDÉTECTION (D’APRÈS CALOZ, 1992 ; MODIFIÉ) ........................................................................... 13
FIGURE 7. NATURE DE PROPAGATION D’UNE ONDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE (D’APRÈS BONN ET ROCHON, 1992) ............................... 13
FIGURE 8. LE SPECTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE ........................................................................................................................... 14
FIGURE 9. PHÉNOMÈNE D’ABSORPTION DANS L’ATMOSPHÈRE ET SPECTRE D’ÉMISSION ................................................................... 15
FIGURE 10. INTERACTIONS DU RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE AVEC LA MATIÈRE ............................................................... 15
FIGURE 11. SIGNATURES SPECTRALES DES SURFACES NATURELLES ................................................................................................ 16
FIGURE 12. SIGNATURES SPECTRALES DE QUELQUES ROCHES (BONN ET ROCHON, 1992) ................................................................ 17
FIGURE 13. SIGNATURES SPECTRALES DE QUELQUES MINÉRAUX (SOURCE OPEN UNIVERSITY) ......................................................... 17
FIGURE 14. RÉFLECTANCE D'UN SOL EN FONCTION DE SON TAUX D'HUMIDITÉ (SOURCE GDTA, 1991) ............................................ 18
FIGURE 15. COMPORTEMENT DE LA VÉGÉTATION (SOURCE COLWELL, 1983) ................................................................................. 18
FIGURE 16. RÉFLECTANCE DE L'EAU SELON LA CONCENTRATION CHLOROPHYLLIENNE (SOURCE BONN ET ROCHON, 1992)............... 19
FIGURE 17. DIFFÉRENTS SYSTÈMES D'OBSERVATION DE LA TERRE. ................................................................................................ 19
FIGURE 18. CONDITIONS D'ACQUISITION DES CAPTEURS DE TÉLÉDÉTECTION (D'APRÈS BUITEN, 1993) ............................................ 20
FIGURE 19. GENÈSE ET DÉVELOPPEMENT DU PROGRAMME LANDSAT (NASA ET USGS) ................................................................ 21
FIGURE 20. SCHÉMA DU SATELLITE LANDSAT 7 ........................................................................................................................... 21
FIGURE 21. SYSTÈME SIG - PRODUCTION DES CARTES THÉMATIQUES NUMÉRIQUES ET GÉORÉFÉRENCÉES ET MODÈLES 3D. .............. 24
FIGURE 22. DONNÉES ET RÉALITÉS - LES SIG (QUE SAIS-JE ? - PUF, 1996) ................................................................................... 25
FIGURE 23. LES 4 COMPOSANTES D’UN SIG ................................................................................................................................ 26
FIGURE 24. MODÈLE RASTER ET MODÈLE VECTEUR ..................................................................................................................... 27

CHAPITRE II
FIGURE 25. SITUATION GÉOGRAPHIQUE DES CAUSSES MOYEN ATLASIQUE (FOND D’UNE IMAGE GOOGLE-EARTH) ........................... 29
FIGURE 26. LE MOYEN ATLAS CENTRAL ET SES BORDURES : LES PRINCIPALES UNITÉS MORPHOSTRUCTURALES (MARTIN, 1973) .......... 30
FIGURE 27. COUVERTURE FORESTIÈRE DANS LE BASSIN VERSANT DE SEBOU (SOURCE ABHS). (EN CERCLE : MOYEN ATLAS) ............. 31
FIGURE 28. CARTES TOURISTIQUES MOYEN ATLAS CENTRAL (SOURCE : WWW.TOURISME-VERT-IFRANE.COM)................................... 32
FIGURE 29. PLUVIOMÉTRIE DES CINQ STATIONS (EN MM) (A) MOYENNE MENSUELLE, (B) MOYENNE ANNUELLE ................................ 33
FIGURE 30. CARTE DE LA RÉPARTITION SPATIALE DES PRÉCIPITATIONS DU MOYEN ATLAS (MARTIN, 1981)........................................ 34
FIGURE 31. TEMPÉRATURE DES TROIS STATIONS (EN °C) : (A) MOYENNE MENSUELLE, (B) MOYENNE ANNUELLE ............................... 35
FIGURE 32. RELATION ENTRE L'OUED TIZGUIT ET L'OUED AGUEMGUEM (11/1975 AU 03/1979) (AMRAOUI, 2005) ........................... 38
FIGURE 33. HYDROGRAPHIE, POINTS D’EAU ET SCHÉMA HYDROGÉOLOGIQUE (D’APRÈS LECLERC ET BENTAYEB, 1977) .................... 39
FIGURE 34. GRANDS DOMAINES STRUCTURAUX DU MAROC .......................................................................................................... 40
FIGURE 35. SCHÉMA STRUCTURAL DU MOYEN ATLAS (COLO, 196 ; MODIFIÉE) ............................................................................... 42
FIGURE 36. COLONNE LITHO-STRATIGRAPHIQUE MONTRANT LE PASSAGE TRIAS-LIAS (OUARRACHE, 1987). ..................................... 43
FIGURE 37. COUPES DE PASSAGE LIAS INFÉRIEUR-LIAS MOYEN .................................................................................................... 44
FIGURE 38. PHOTO DES COULÉES BASALTIQUES PRÈS DU LAC SIDI ALI VU DE LA RN 13 EN DIRECTION DU NORD-EST. ...................... 45
FIGURE 39. CARTE GÉOLOGIQUE DU MOYEN ATLAS TABULAIRE ................................................................................................. 46
FIGURE 40. COUPES GÉOLOGIQUES NO-SE DANS LE PROLONGEMENT NE DU SYNCLINAL DE BEKRIT-TIMAHDITE SOUS ................... 47
FIGURE 41. BLOC DIAGRAMME THÉORIQUE LITHO-STRATIGRAPHIQUE DU MOYEN ATLAS CENTRAL ET SES BORDURES (MARTIN, 1981) 48
FIGURE 42. CARTE STRUCTURALE DU MOYEN ATLAS (D’APRÈS ARBOLEYA ET AL., 2004).................................................................. 50
FIGURE 43. COUPE GÉOLOGIQUE (CF. FIGURE.42) À TRAVERS LE CAUSSE ET LE MOYEN ATLAS PLISSÉ (ARBOLEYA ET AL., 2004)......... 50
FIGURE 44. LA JONCTION ENTRE LE CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ET LE MOYEN ATLAS PLISSÉ ......................................................... 51
FIGURE 45. COUPE HYDROGÉOLOGIQUE SCHÉMATIQUE DU SYSTÈME RIBAA-AKKOUS (BAHZAD, 1985) ............................................ 52
FIGURE 46. SYSTÈME D’ÉCOULEMENT LOCAL, INTERMÉDIAIRE ET RÉGIONAL (D’APRÈSDAHL ET AL., 2007) ...................................... 52
FIGURE 47. RÉPARTITION DES PRÉLÈVEMENTS DANS LES EAUX SOUTERRAINES DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE PAR SECTEURS ........... 53
FIGURE 48. CARTE HYDROGÉOLOGIQUE DU MOYEN ATLAS (D’APRÈS MARTIN, 1981)..................................................................... 54
FIGURE 49. REPRÉSENTATION DU SYSTÈME KARSTIQUE AVEC LES DIFFÉRENTS ÉLÉMENTS DE SA STRUCTURE .................................... 55
FIGURE 50. SCHÉMA REPRÉSENTATIF DE LA ZONE ÉPIKARSTIQUE (MANGIN, 1975) ......................................................................... 55
FIGURE 51. BLOC DIAGRAMME REPRÉSENTANT UN PAYSAGE KARSTIQUE SYNTHÉTIQUE (BAKALOWICZ, 1999) .................................. 57

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES FIGURES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

CHAPITRE III
FIGURE 52. SYSTÈME D'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (SIG) : CARTOGRAPHIE INTÉGRÉE .............................................................. 61
FIGURE 53. L’IMAGE BRUTE LANDSAT ETM+ EN COULEURS VRAIES (321) ..................................................................................... 62
FIGURE 54. L’IMAGE BRUTE LANDSAT 8 EN COULEURS VRAIES (432).............................................................................................. 62
FIGURE 55. MODÈLE NUMÉRIQUE DE TERRAIN EN FORMAT ASTER-GDEM ................................................................................ 62
FIGURE 56. ORGANIGRAMME MÉTHODOLOGIQUE PAR MODÉLISATION GÉOMATIQUE ..................................................................... 64
FIGURE 57. LE MOSAÏQUAGE DE DEUX IMAGES ........................................................................................................................... 66
FIGURE 58. NAPPE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (AU SEIN DU BASSIN DE SEBOU) (D’APRÈS LECLERC ET BENTAYEB, 1977)............ 67
FIGURE 59. EXEMPLE DE MODÈLES NUMÉRIQUES D’ALTITUDE (MNA) DU MÊME SITE EN VUE OBLIQUE OMBRÉE .............................. 70
FIGURE 60. EXEMPLE D’UTILISATION D’ASTER GDEM.............................................................................................................. 72
FIGURE 61. RELIEF OMBRÉ DU MNT DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (P1, P2, P3 ET P4 : PROFILS) .................................................. 73
FIGURE 62. PROFILS NO-SE ET NE-SO TRAVERSANT LE CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (P1, P2, P3 ET P4) ......................................... 74
FIGURE 63. MODÈLE NUMÉRIQUE DU TERRAIN (MNT) DANS LA RÉGION DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ........................................ 75
FIGURE 64. HISTOGRAMME DE DISTRIBUTION DES ALTITUDES DU MOYEN ATLAS TABULAIRE ......................................................... 75
FIGURE 65. REPRÉSENTATION 3 D DU MOYEN ATLAS (TABULAIRE ET PLISSÉ) ET SES BORDURES ...................................................... 76
FIGURE 66. COURBES DE NIVEAU AVEC L’ÉQUIDISTANCE DE 50 M ................................................................................................. 77
FIGURE 67. CALCUL DES PENTES (SLOPE) EN DEGRÉ ET EN POURCENTAGE SOUS SIG ..................................................................... 78
FIGURE 68. CARTE DES PENTES EN DEGRÉS ................................................................................................................................ 78
FIGURE 69. HISTOGRAMME DE DISTRIBUTION ET POURCENTAGE DES PENTES ................................................................................ 79
FIGURE 70. CARTE DES PENTES EN POURCENTAGE (%) ................................................................................................................ 79
FIGURE 71. CALCUL DES ORIENTATIONS ET COULEURS CORRESPONDANTES SOUS SIG .................................................................... 79
FIGURE 72. CARTE D’EXPOSITION DES VERSANTS AU NIVEAU DES CAUSSES .................................................................................... 80
FIGURE 73. HISTOGRAMME DE DISTRIBUTION ET POURCENTAGE DES ORIENTATIONS DES VERSANTS ............................................... 80
FIGURE 74. CARTE RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE EXTRAIT AUTOMATIQUEMENT À PARTIR DU MNT.................................................... 81
FIGURE 75. LES VALEURS DE LA DIRECTION DE L’ÉCOULEMENT (ESRI, 1999) ................................................................................ 82
FIGURE 76. CARTE DE DIRECTION DES ÉCOULEMENTS HYDRIQUES DES CAUSSES DU MOYEN ATLAS TABULAIRE ............................... 83
FIGURE 77. HISTOGRAMME DE DISTRIBUTION DES DIRECTIONS DE L’ÉCOULEMENT DE LA RÉGION................................................... 83
FIGURE 78. LE CALCUL DE L’ACCUMULATION D’ÉCOULEMENT (ESRI, 1999)................................................................................... 84
FIGURE 79. CARTE D’ACCUMULATION DES FLUX HYDROGRAPHIQUES ............................................................................................ 84
FIGURE 80. PRINCIPALES LIMITES DES SOUS BASSINS HYDROLOGIQUES AU NIVEAU DES CAUSSES ...................................................... 85
FIGURE 81. DENSITÉ DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE (KM/KM2) DE LA NAPPE DU CAUSSE MOYEN ATLAS ....................................... 86
FIGURE 82. CLASSIFICATION DESCRIPTIVE – TYPES DE BASE DE RÉSEAUX HYDROGRAPHIQUES ......................................................... 87
FIGURE 83. CLASSIFICATION DESCRIPTIVE – TYPES MODIFIÉS DE RÉSEAUX HYDROGRAPHIQUES ....................................................... 87
FIGURE 84. CLASSIFICATION DESCRIPTIVE- TYPES DE RÉSEAUX HYDROGRAPHIQUES DU SECTEUR D’ÉTUDE ....................................... 89
FIGURE 85. LES ORDRES DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE DU SOUS-BASSIN DE GUIGOU. ................................................................... 91
FIGURE 86. TRACÉS D’ANOMALIES HYDROGRAPHIQUES DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ET SES BORDURES. ....................................... 92
FIGURE 87. IMAGE LANDSAT_8 EN COMPOSITION COLORÉE 7 (ROUGE), 5 (VERT) ET 4 (BLEU) DE LA RÉGION D’ÉTUDE ....................... 94
FIGURE 88. LES FORMATIONS ET ZONATION VÉGÉTALE DU MOYEN ATLAS CENTRAL (D’APRÈS LECOMPTE, 1986).............................. 95
FIGURE 89. NDVI DE LA RÉGION D’ÉTUDE. LA VÉGÉTATION EST ILLUSTRÉE EN JAUNE À ROUGE .................................................... 96
FIGURE 90. HISTOGRAMME NDVI (CALOZ.,1992)....................................................................................................................... 97
FIGURE 91. COMPOSITION COLORÉE TASSED CAP BI, GI, WI DE LA RÉGION D’ÉTUDE.................................................................... 98
FIGURE 92. ÉTAPES D’UNE CLASSIFICATION SUPERVISÉE D’UNE IMAGE SATELLITAIRE ..................................................................... 99
FIGURE 93. SIGNATURES SPECTRALES : EAU, VÉGÉTATION ET SOL NU AU NIVEAU DE LA RÉGION D’ÉTUDE ........................................ 99
FIGURE 94. MÉTHODE DE CLASSIFICATION PAR MAXIMUM DE VRAISEMBLANCE ............................................................................ 100
FIGURE 95. CARTE D’OCCUPATION DU SOL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE PAR CLASSIFICATION D’IMAGE LANDSAT 8 .................... 100
FIGURE 96. HISTOGRAMME DES POURCENTAGES POUR CHAQUE UNITÉ ....................................................................................... 101
FIGURE 97. QUELQUES CRITÈRES DÉFINISSANT UNE DISCONTINUITÉ IMAGE (IN SCANVIC, 1983). ................................................... 103
FIGURE 98. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS PAR ACP AVEC STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME ............................................................. 104
FIGURE 99. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS DE L’IMAGE RVB-432 AVEC STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME ........................................... 104
FIGURE 100. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS DE L’IMAGE RVB- 5/7, 2/3, 4/5 AVEC STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME .......................... 105
FIGURE 101. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS PAR FILTRE SOBEL 5*5 AVEC STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME ........................................ 107
FIGURE 102. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS PAR EXTRACTION MANUELLE AU NIVEAU DU MOYEN ATLAS TABULAIRE .............................. 108
FIGURE 103. STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME DES LINÉAMENTS IDENTIFIÉS AU NIVEAU DU MOYEN ATLAS TABULAIRE .............. 108
FIGURE 104. LES POINTS D’INTERSECTION DES LINÉAMENTS IDENTIFIÉS AU NIVEAU DU MOYEN ATLAS TABULAIRE ........................ 109
FIGURE 105. LINÉAMENTS IDENTIFIÉS PAR EXTRACTION AUTOMATIQUE AU NIVEAU DU MOYEN ATLAS TABULAIRE......................... 110
FIGURE 106. STATISTIQUES ET ROSE DIAGRAMME DES LINÉAMENTS IDENTIFIÉS PAR EXTRACTION AUTOMATIQUE ........................... 110
FIGURE 107. PASSAGE DE LA DENSITÉ DES LINÉAMENTS SIGNIFICATIFS 1 KM, 2 KM ET 5 KM ........................................................ 112
FIGURE 108. DENSITÉ DES LINÉAMENTS (KM/KM2) PAR RAYON D’INFLUENCE DE 1 KM ............................................................... 113
FIGURE 109. DENSITÉ DES LONGUEURS DES LINÉAMENTS (KM/KM2) PAR RAYON D’INFLUENCE DE 1 KM ...................................... 113
FIGURE 110. DENSITÉ DES POINTS D’INTERSECTION DES LINÉAMENTS (%) PAR RAYON D’INFLUENCE DE 1 KM ................................ 114
FIGURE 111. RAPPORT DES BANDES RVB : 7/6, 6/2 ET 6/4 ........................................................................................................ 116
FIGURE 112. RAPPORT DES BANDES RVB : 6/4, 5/3 ET 5/4 ........................................................................................................ 116
CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES FIGURES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

FIGURE 113. ACP123 (BANDES 1, 2, 3, 4, 5,6 ET 7 DU LANDSAT 8_OLI) ...................................................................................... 117


FIGURE 114. COMPOSITION COLORÉE DES BANDES LANDSAT_8 OLI .......................................................................................... 118
FIGURE 115. VISUALISATION DES FORMATIONS LITHOLOGIQUES ................................................................................................ 119
FIGURE 116. REPRÉSENTATION 3D DE L’IMAGE LANDSAT_8 DE COMBINAISON FAUSSES COULEURS 753 DU MOYEN ATLAS .............. 120
FIGURE 117. CARTE DU POTENTIEL KARSTIQUE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE .......................................................................... 121
FIGURE 118. PROPORTION DES SURFACES DU POTENTIEL KARSTIQUE DE LA ZONE D ’ÉTUDE .......................................................... 122
FIGURE 119. DÉPRESSIONS KARSTIQUES EXTRAITES DES CALCAIRES ET CALCAIRES DOLOMITIQUES DU LIAS À PARTIR D’ASTERDEM. 123
FIGURE 120. COMPARAISON ENTRE LES DÉPRESSIONS KARSTIQUES IDENTIFIÉES PAR ANALYSE SPATIALE DE L ’IMAGE ASTER(DEM).124

CHAPITRE IV
FIGURE 121. MÉTHODOLOGIQUE DU TRAVAIL .......................................................................................................................... 128
FIGURE 122. COUPES HYDROGÉOLOGIQUES PASSANT PAR LES PRINCIPALES SOURCES (FASSI, 1996) ................................................ 130
FIGURE 123. RELATION ENTRE DÉBITS DES SOURCES ET LA PENTE DES TERRAINS ......................................................................... 130
FIGURE 124. RELATION ENTRE DÉBITS DES SOURCES ET DENSITÉ DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE .................................................. 131
FIGURE 125. RELATION ENTRE DÉBITS DES SOURCES ET DISTANCE À PARTIR DES LINÉAMENTS ...................................................... 131
FIGURE 126. RELATION ENTRE DÉBITS DES SOURCES ET DENSITÉ DES LINÉAMENTS ...................................................................... 132
FIGURE 127. RELATION ENTRE POURCENTAGE ET DÉBIT DES SOURCES ET LES UNITÉS LITHOLOGIQUES .......................................... 132
FIGURE 128. RELATION ENTRE DÉBIT DES FORAGES D’EAU ET PENTE DES TERRAINS .................................................................... 133
FIGURE 129. RELATION ENTRE DÉBIT DES FORAGES D’EAU ET DENSITÉ DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE ......................................... 133
FIGURE 130. RELATION ENTRE DÉBIT DES FORAGES ET LEUR PROXIMITÉ DES LINÉAMENTS ........................................................... 134
FIGURE 131. RELATION ENTRE DÉBIT DES FORAGES ET DENSITÉ DES LINÉAMENTS ....................................................................... 134
FIGURE 132. RELATION ENTRE POURCENTAGE ET DÉBIT DE FORAGES ET LES UNITÉS LITHOLOGIQUES .......................................... 135
FIGURE 133. CARTE THÉMATIQUE PONDÉRÉE DES FORMATIONS LITHOLOGIQUES ........................................................................ 139
FIGURE 134. CARTE THÉMATIQUE PONDÉRÉE DU POTENTIEL KARSTIQUE ................................................................................... 141
FIGURE 135. CARTE THÉMATIQUE PONDÉRÉE DE DENSITÉ DES LINÉAMENTS ............................................................................... 142
FIGURE 136. CARTE THÉMATIQUE DE LA DENSITÉ DE DRAINAGE PONDÉRÉE ............................................................................... 143
FIGURE 137. CARTE THÉMATIQUE PONDÉRÉE DE NDVI ........................................................................................................... 145
FIGURE 138. CARTE THÉMATIQUE PONDÉRÉE DES PENTES ......................................................................................................... 146
FIGURE 139. COUCHES THÉMATIQUES INTÉGRÉES ET SUPERPOSÉES DANS L’ENVIRONNEMENT SIG ............................................... 148
FIGURE 140. INFLUENCE INTERACTIVE DES FACTEURS CONCERNANT LA PROPRIÉTÉ DE RECHARGE D’UNE NAPPE (SHABAN ET AL., 2006) . 148
FIGURE 141. SIG-CLASSIFICATION PAR LA MÉTHODE “NATURAL BREAKS (JENKS)” DU MPA “THÉORIQUE” ................................... 150
FIGURE 142. MODÈLE DU POTENTIEL AQUIFÈRE (MPA) DE LA NAPPE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE PAR LA MÉTHODE AHP ......... 151
FIGURE 143. POURCENTAGE DES DIFFÉRENTS DEGRÉS DU MPA DE LA NAPPE PHRÉATIQUE DU CAUSSE MOYEN-ATLASIQUE ............ 151
FIGURE 144. RELATION ENTRE LES DÉBITS DES SOURCES ET LE POTENTIEL AQUIFÈRE .................................................................. 152
FIGURE 145. RELATION ENTRE LES DÉBITS DES FORAGES ET LE POTENTIEL AQUIFÈRE .................................................................. 152
FIGURE 146. SIG-CLASSIFICATION PAR LA MÉTHODE “NATURAL BREAKS (JENKS)” DU MPA “CORRIGÉ” ....................................... 155
FIGURE 147. MODÈLE MPA« CORRIGÉ » DU POTENTIEL EN EAUX SOUTERRAINES ........................................................................ 156
FIGURE 148. POURCENTAGE DES DIFFÉRENTS DEGRÉS DU MPA « CORRIGÉ » DE LA NAPPE PHRÉATIQUE DU CAUSSE....................... 156
FIGURE 149. RELATION ENTRE LE MPA« CORRIGÉ » ET « THÉORIQUE » DE LA NAPPE PHRÉATIQUE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE .. 157
FIGURE 150. REPRÉSENTATION DES ZONES LES PLUS PROMETTEUSES DU MODÈLE MPA............................................................... 158
FIGURE 151. EXEMPLE DE LA THÉORIE DES ENSEMBLES FLOUS (ZADEH, 1987) ............................................................................ 160
FIGURE 152. VARIATIONS DE LA FONCTION D'APPARTENANCE (MEMBERSHIP) LINÉAIRE FLOUE (ESRI, 1995-2013)......................... 161
FIGURE 153. GRAPHIQUES DES FONCTIONS D'APPARTENANCE UTILISÉES POUR QUATRE PARAMÈTRES DU MODÈLE .......................... 163
FIGURE 154. SIG-CLASSIFICATION PAR LA MÉTHODE “NATURAL BREAKS (JENKS)” DU MPA “LOGIQUE FLOUE”............................. 164
FIGURE 155. MODÈLE MPA DU POTENTIEL EN EAUX SOUTERRAINES DE LA NAPPE DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ......................... 165
FIGURE 156. POURCENTAGE DES DIFFÉRENTS DEGRÉS DU MPA PAR APPROCHE DE LA LOGIQUE FLOUE ......................................... 165
FIGURE 157. RELATION ENTRE LE MPA « CORRIGÉ », « THÉORIQUE » ET PAR « LOGIQUE FLOUE » ................................................... 166
FIGURE 158. REPRÉSENTATION DES ZONES LES PLUS PROMETTEUSES DU MODÈLE MPA DU POTENTIEL EN EAUX SOUTERRAINES .... 166
FIGURE 159. RELATION ENTRE LE NOMBRE DE FORAGES ET LE POTENTIEL DE RECHARGE DES AQUIFÈRES ..................................... 167
FIGURE 160. RELATION ENTRE LES DÉBITS DE FORAGES ET LES ZONES POTENTIELLES EN EAUX SOUTERRAINES ............................. 168
FIGURE 161. NOMBRE DE FORAGES EN RELATION AVEC LEURS DÉBITS ET LA POTENTIALITÉ AQUIFÈRE PAR LA LOGIQUE FLOUE ....... 168
FIGURE 162. COMPARAISON ENTRE « MPA-LOGIQUE FLOUE » ET « MPA-CORRIGÉ ».................................................................... 169
FIGURE 163. DÉBITS DES FORAGES EN RELATION AVEC LA POTENTIALITÉ AQUIFÈRE .................................................................... 170
FIGURE 164. DISTRIBUTION DES SOURCES ET FORAGE EN RELATION AVEC LES ZONES LES PLUS PROMETTEUSES DU MPA................. 172
FIGURE 165. CHAMP DES LINÉAMENTS AVEC LE PLAN PIÉZOMÈTRIQUE DE LA NAPPE DU LIAS DES CAUSSES DU MOYEN ATLAS ........ 173
FIGURE 166. DISTRIBUTION DES D’INTERSECTIONS DES LINÉAMENTS EN RELATION AVEC LES ZONES LES PLUS PROMETTEUSES ........ 174
FIGURE 167. RELATION ENTRE PRODUCTIVITE DE FORAGES ET LES ZONES LES PLUS POTENTIELLES AVEC LA GÉOLOGIE DU CMA ......... 175

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES TA BLEAU X Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

LISTE DES TABLEAUX


CHAPITRE I
TABLEAU 1. APPLICATION DES DIFFÉRENTS CANAUX DE LANDSAT TM.......................................................................................... 21
TABLEAU 2. RÉSOLUTION SPECTRALE ET SPATIALE DES 08 BANDES DE LANDSAT 7 ETM+ .............................................................. 22
TABLEAU 3. LES BANDES SPECTRALES DE L'INSTRUMENT OLI ET TIRS DE LANDSAT 8 .................................................................... 22
TABLEAU 4. QUELQUES COMBINAISONS DE BANDES RVB APPLIQUÉES À LANDSAT 8 ...................................................................... 23
TABLEAU 5. EXEMPLES D’APPLICATION DE LA TÉLÉDÉTECTION ................................................................................................... 23

CHAPITRE II
TABLEAU 6. PRÉCIPITATIONS ANNUELLES ET MENSUELLES DES CINQ STATIONS .............................................................................. 33
TABLEAU 7. TEMPÉRATURES ANNUELLES ET MENSUELLES DES TROIS STATIONS .............................................................................. 35
TABLEAU 8. ETP ET ETR D’APRÈS THORNTHWAITE (EN MM) (BENTAYEB ET LECLERC, 1977) ................................................... 36
TABLEAU 9. RÉSULTATS DES CALCULS DES ETR,.......................................................................................................................... 37
TABLEAU 10. BILANS QUANTITATIFS DES PRINCIPALES NAPPES SOUTERRAINES DU BASSIN ET RÉPARTITION DES PRÉLÈVEMENTS PAR ... 53

CHAPITRE III
TABLEAU 11. DONNÉES HYDROGÉOLOGIQUES EXTRAITES À PARTIR DES IMAGES DE TÉLÉDÉTECTION (EL HADANI, 1992)................. 60
TABLEAU 12. CARACTÉRISTIQUES DE L’IMAGE LANDSAT 7 ETM+ ET LANDSAT 8. .......................................................................... 61
TABLEAU 13. TABLEAU DE COMPARAISON ENTRE GDEM D’ASTER ET AUTRES DEMS (MNT)......................................................... 71
TABLEAU 14. LES CLASSIFICATIONS DESCRIPTIVES DES RÉSEAUX HYDROGRAPHIQUES ..................................................................... 88
TABLEAU 15. CLASSIFICATION DES ANOMALIES HYDROGRAPHIQUES (LE PAPE, 1994 ; DÉFFONTAINES ET AL., 1992).......................... 90
TABLEAU 16. MATRICE DE CONFUSION .................................................................................................................................... 101
TABLEAU 17. FILTRE SOBEL 5*5 APPLIQUÉ SUR LES IMAGES LANDSAT ETM+ ET LANDSAT 8_OLI................................................. 106
TABLEAU 18. COMPARAISON DE LA CARTE SYNTHÈSE AVEC LES MÉTHODES APPLIQUÉES. .............................................................. 108
TABLEAU 19. CORRÉLATIONS ENTRE LES MATRICES DES SEPT BANDES 1, 2, 3, 4, 5,6 ET 7 ................................................................ 115

CHAPITRE IV
TABLEAU 20. CLASSIFICATION DES DÉBITS DE FORAGES D'EAU (D’APRÈS SHABAN ET AL., 2006)...................................................... 135
TABLEAU 21. ÉCHELLE DE SAATY (1977) POUR LA PONDÉRATION DES FACTEURS PAR PAIRES ......................................................... 137
TABLEAU 22. CLASSIFICATION DE L’INFILTRATION DES ROCHES DANS LE CAUSSE MOYEN ATLASIQUE ............................................ 138
TABLEAU 23. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE DES FORMATIONS LITHOLOGIQUES .......................................................... 139
TABLEAU 24. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE DU POTENTIEL KARSTIQUE ...................................................................... 140
TABLEAU 25. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE DE DENSITÉ DES LINÉAMENTS ................................................................. 142
TABLEAU 26. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE DE DENSITÉ DE DRAINAGE ..................................................................... 143
TABLEAU 27. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE NDVI .................................................................................................. 144
TABLEAU 28. CLASSIFICATION DE LA PENTE RÉGIONALE FONDÉE SUR LE MODÈLE DES SOLS ET TERRAINS (SOTER)........................ 146
TABLEAU 29. VALEURS DE PONDÉRATION DE LA CARTE DES PENTES ........................................................................................... 146
TABLEAU 30. ÉVALUATION GÉNÉRALE DES PARAMÈTRES UTILISÉS POUR LA MODÉLISATION GÉOMATIQUE DU POTENTIEL AQUIFÈRE ...... 147
TABLEAU 31. UNE MATRICE DE COMPARAISONS DE 6 CRITÈRES PAIRES POUR LE PROCESSUS AHP. .................................................. 149
TABLEAU 32. STATISTIQUES (EN %) SUR LA SENSIBILITÉ À ENLEVER UN PARAMÈTRE (P) DU MPA ................................................... 153
TABLEAU 33. STATISTIQUES SUR L’INDICE DE VARIATION À ENLEVER UN PARAMÈTRE (P) DU MPA ................................................. 154
TABLEAU 34. STATISTIQUES D’ANALYSES DES POIDS « CORRIGÉS » ............................................................................................... 155
TABLEAU 35. VALEURS D’APPARTENANCE DES FORMATIONS LITHOLOGIQUES .............................................................................. 163
TABLEAU 36. VALEURS D’APPARTENANCE DE LA CARTE DU POTENTIEL KARSTIQUE ...................................................................... 163
TABLEAU 37. CLASSES DES DÉBITS DE FORAGES ET LA POTENTIALITÉ AQUIFÈRE AU NIVEAU DU MOYEN ATLAS TABULAIRE.............. 169

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES ANNEXES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

LISTE DES ANNEXES


ANNEXE 1 :
ÉVAPOTRANSPIRATION/MÉTHODES DE CALCUL D’ETP ET D’ETR

ANNEXE 2 :
SOURCES DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE-Débits mesurés en 2005 par l’ABHS

ANNEXE 3 :
AIDE MULTICRITÈRE A LA DÉCISION – COMPARAISON DE SAATY

ANNEXE 4 :
LA LOGIQUE FLOUE – FUZZY LOGIC (En Anglais)

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
LISTE DES AC RONYMES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

LISTE DES ACRONYMES


ACP : Analyse en Composante Principale
AEP : Alimentation en Eau Potable
ABHS : Agence du Bassin Hydraulique du Sebou
AHP : Analytic Hierarchy Process
AMC : Analyse Multicritères
ASTER : Advanced Spaceborne Thermal Emission and Reflection Radiometer
AVHRR : Advanced Very High Resolution Radiometer
BDGS : Base de Données Géo-Spatiales
D : Dimensions
DEM : Digital Elevation Model
DOS : Dark Object Substraction
DRPE : Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau
EMC : Evaluation Multicritère
ENVISAT : ENVIronmental SATellite
ERS : European Remote Sensing Satellite
ERTS : Earth Ressources Technological Satellite
ETM+ : Enhanced Thematic Mapper Plus
ETP : Evapo-Transpiration Potentielle
ETR : Evapo-Transpiration Réelle
FAO : Food and Agriculture Organization
GDEM : Global Digital Elevation Model
IR : Infra-Rouge
Landsat : Land Satellite
LCC : Lambert Conformal Conic
LDCM : Landsat Data Continuity Mission
M.a : Millions d’années
MNA : Modèle Numérique d’Altitude
MNE : Modèle Numérique d’Elevation
MNT : Modèle Numérique du Terrain
MODIS : Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer
MSS : Multi Spectral Scanner).
NASA : National Aeronautics and Space Administration
NDVI : Normalised Difference Vegetation Index
NOAA : National Oceanographic and Atmospheric Administration
OLI : Operational Land Imager
PDAIRE : Plans Directeurs d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau
PIR : Proche Infra-Rouge
RADAR : Radio Detection And Ranging
RBV : Return Beam Vidicom
RVB : Red-Vert-Bleu
SIG : Système d’Information Géographique
SOTER : Sol et Terrain
SPOT : Système pour l’Observation de la Terre
TIROS : Television and Infrared Observation Satellite
TIRS : Thermal Infra-Red Sensor
TM : Thematic Mapper
TOA : Top of Atmosphere
U.V : Ultra-Violet
USGS : United States Geological Survey
UTM : Universel Transverse Mercator
WGS84 : World Geodesic System 1984

CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
INTRODUCTION GÉNÉRALE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

INTRODUCTION GÉNÉRALE

► CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE
La terre est une planète très riche en ressources naturelles. Néanmoins, ces ressources dont
nous avons tant besoin sont limitées. Les exemples actuels sont nombreux : eau potable, pétrole,
forêts, monde marin, etc. A une époque où il semble que l’on s’approche de ces limites, la
population souhaite prendre le problème au sérieux. Cela passe par la bonne gestion de ces
ressources. Cette gestion inclut toutes les activités permettant d’utiliser profitablement ces
ressources, adhérant une politique de développement durable. Structurer l’information sur ces
ressources est donc essentiel pour le développement. Un développement désorganisé amène à un
développement incontrôlé pouvant engendrer de néfastes conséquences sociales, économiques et
environnementales. De plus, l’accroissement de la population limite sans cesse les possibilités
d’utilisation du territoire et de ses ressources.

Figure 1. Distribution d'eau sur la terre (Source : Adaptation de Gleick, 2000)

L'eau est un élément important pour la vie sur la terre ; cependant sa distribution est inégale
(Figure. 1). En effet, 97.4% est constitué d'océans et d'eaux salées et seulement 2.6% d'eau douce
(glaciers 1.95%, eaux souterraines 0.614%, lacs 0.008%, humidité des sols 0.0005% et rivières et
atmosphère 0.005%). Seule une fine fraction 0.014%, (rivières et lacs, ...) est directement disponible
pour l'exploitation en terme d'alimentation en eau potable, d'irrigation, d'industrie, ... (Sahai et al.,
1991). Ces chiffres montrent l’importance de cette source d’eau. Elle est d’autant plus importante si
l’on considère la pénurie d’eau à laquelle le monde devra faire face dans le futur.
Les exigences de satisfaction des besoins en eau des différents usagers d’une part, et la
nécessité de préservation des ressources en eau tant sur le plan quantitatif que qualitatif d’autre part,
rendent le processus de gestion de l’eau fort complexe et sa mise en ouvre très délicate. En outre, le
bassin de Sebou qui comprend globalement 30% des ressources en eau de surface du Maroc, est
drainé par l’oued Sebou qui prend naissance dans le Moyen Atlas et parcourt environ 500 km avant
de rejoindre l’océan Atlantique près de Kenitra. L’importance des nappes d’eaux souterraines se

1 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
INTRODUCTION GÉNÉRALE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

traduite dans l’alimentation en eau potable et l’irrigation et donc le développement socio-


économique ainsi que l’aménagement du territoire du bassin. Par conséquent, les entrées de la nappe
du Moyen Atlas tabulaire en eau atteignent 690,5 Mm3/an (ABHS, 2006), avec 36% des eaux par
apport aux différentes nappes du bassin (Figure. 2).

Dradère- Taza
Bou Agba
Souière 0,68%
Couloir Fès- 6% 0,16%
Taza 8%
Mamora 8% Moy. Atlas
tabulaire 36%
Gharb 12%

Fès-Meknès Moy. Atlas


12% plissé 15%

Figure 2. Bilans quantitatifs des principales nappes souterraines du bassin versant de l’Oued Sebou

La situation actuelle, les enjeux et problèmes conceptuels, techniques, ainsi que les
perspectives futures seront traités dans le cadre de ce travail de thèse, en utilisant le Système
d’Informations Géographiques(SIG) comme outil pour la gestion et la planification des ressources
en eau dans ce secteur et la télédétection comme source d’information. En effet, les SIG se
présentent actuellement parmi les meilleures techniques d’aide à la décision par leurs grandes
capacités cartographiques, d’analyse spatiale et d’interprétation des phénomènes naturels.
Le Moyen Atlas tabulaire est formé en sa majeure partie par un socle paléozoïque recouvert
par une importante couverture mésozoïque, l’ensemble est parsemé des épanchements volcaniques
épars d’âge quaternaire (Texier et al., 1985 ; Herbig, 1988). Cette partie moins élevée et tabulaire
présente une lithologie formée essentiellement de calcaires et de dolomies liasiques reposant sur des
argilites triasiques (Herbig, 1988). Cet aspect géomorphologique et structural du Moyen Atlas a
occasionné la mise en place d’une vingtaine de lacs naturels permanents ou semi permanents
(Chillasse et Dakki, 2004). La genèse de ces systèmes lacustres est favorisée par le phénomène de
karstification qui a exploité les zones de faiblesse du massif rocheux (calcaires et dolomies) indiquant
l’intense fracturation du Causse moyen atlasique (Martin et al., 1981 ; Hinaje et al., 2002). Ces
dolomies et calcaires dolomitiques du Lias inférieur et moyen, favorisent un réservoir
hydrogéologique important au dessus du substratum imperméable formé d’argiles rouges du Trias.
Ces eaux souterraines d’origine karstique jouent un rôle décisif aussi bien pour l’alimentation en eau
potable des grandes villes (Meknès, Fès) que pour l’irrigation des régions avoisinantes (Bentayeb et
Leclerc, 1973 ; Martin, 1981 ; Bahzad, 1985 ; Essahlaoui et al., 2001 et 2003 ; etc..).
Du fait de son importance, ce réservoir a fait l’objet de nombreuses études à des échelles
ponctuelles (reconnaissances par forages, essais hydrauliques, compagnes géophysiques…), et ces
informations qui restent malheureusement limitées aux organismes chargés de l’eau sont aussi
stockées sur des supports très divers. Sur cette région, il faut fournir de l’eau potable en quantité
suffisante, à une population sans cesse croissante, afin d’assurer la pérennité des processus
économiques (croissance agricole, besoins énergétiques), sociaux et culturels (urbanisation, santé).
Les eaux de surface sont vulnérables aux pollutions de tout genre (agricole, domestique, etc.) et aux
aléas climatiques. Le recours aux eaux souterraines s’impose. La présence et la distribution des eaux

2 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
INTRODUCTION GÉNÉRALE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

souterraines n’est pas l’effet du hasard, mais plutôt la conséquence de facteurs climatiques,
hydrologiques, géologiques et topographiques. Ces facteurs interagissent pour créer un système
d’écoulement dynamique et souvent complexe. La caractérisation de chacun de ces facteurs et la
connaissance des relations qui les unissent sont la clé pour la compréhension des systèmes aquifères.
Divers facteurs hydrologiques, géologiques et géomorphologiques jouent un rôle majeur
dans la survenue et le mouvement des eaux souterraines dans des terrains différents. Avec les
progrès de la technologie spatiale et l'avènement des puissants ordinateurs personnels, les techniques
d'évaluation des potentiels en eaux souterraines ont évolué, dont la Télédétection et les systèmes
d'information géographique (SIG) sont d'une grande importance. L'application de ces méthodes est
examinée en détail par rapport à l’exploration et l'évaluation du potentiel en eaux souterraines des
formations consolidées et non consolidées des régions semi- arides. Le procédé de cette évaluation
comprend la collecte de données de télédétection à partir de capteurs appropriés et la sélection des
cartes thématiques sur la lithologie, le potentiel karstique, l’occupation du sol, le drainage, la pente et
les linéaments. Les données sont traitées en fonction de leur importance et sont intégrées dans un
environnement SIG sophistiqué. La requise de la Télédétection et des données SIG, en conjonction
avec le champ et enquêtes nécessaires peuvent aider à identifier efficacement les zones potentielles
en eaux souterraines.
Le présent travail de thèse s'inscrit dans le cadre des travaux de recherche, mené par le
groupe de recherche « sciences de l’eau et ingénierie de l’environnement », du laboratoire «Géo-
ingénierie et environnement» accrédité par l’Université Moulay Ismaïl, et aussi sur les thèmes de
recherche de l’UFR « Géologie de Surface et de l’Environnement » du Département de Géologie de
la Faculté des Sciences de Meknès. Le thème de recherche traité dans ce cadre constitue une suite
logique des études menées par notre équipe dans le Causse moyen atlasique et aussi les régions
limitrophes (Bassin de Saïs, région de Tigrigra, etc…).
Ce travail a bénéficié du soutien financier par une bourse de recherche n° C11/006 du
Centre National de la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) de Rabat – MAROC. Sa
réalisation a été effectuée sous l’appui d’une collecte de données auprès de l’Agence du Bassin
Hydraulique de Sebou (ABHS) à savoir : points d’eau (puits, forages, sources) et donnés climatiques
(Précipitations, Températures).

► BUTS ET OBJECTIFS
De façon générale, l'étude vise à développer une méthode basée sur l'intégration des images
satellitaires, de données cartographiques et de données statistiques dans un SIG pour l'identification
et la cartographie des zones de potentialité aquifère du Causse moyen atlasique.
Les objectifs spécifiques poursuivis sont :
▪ Élaborer des cartes thématiques de la région telle que la lithologie, l’occupation des sols (NDVI),
les linéaments, les reliefs, les pentes et les réseaux hydrographiques à partir des données de
télédétection et d'autres sources de données comme les modèles numériques du terrain (MNT).
▪ Déterminer les paramètres susceptibles d'aider à l'identification des zones à potentialité aquifère.
▪ Intégrer et analyser ces paramètres dans un SIG.
▪ Fournir ou présenter une carte des potentialités aquifères, afin de faciliter la prise de décision pour
la prospection et l’exploitation des eaux souterraines dans la région.

► QUESTIONS DE RECHERCHE
1. Où se localisent les zones potentielles en eaux souterraines dans la région ?
2. Quelles sont les proportions de différentes potentialités aquifères dans la région ?

3 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
INTRODUCTION GÉNÉRALE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

► MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE DU TRAVAIL


Tout d'abord l'ensemble des données bibliographiques ont été collectées, auprès de l’Agence
du Bassin Hydraulique de Sebou (ABHS) et aussi via Internet, actualisées et intégrées dans une base
de données géo-spatiales (BDGS) sous des logiciels SIG et en faisant intervenir d'autres logiciels
d’analyse statistique et de traitement d’images satellitaires.
La méthodologie utilisée est résumée dans le diagramme de la figure 3. Il implique le
traitement d'image numérique pour l'extraction de caractéristiques géologiques, géomorphologiques,
topographiques et hydrographiques par évaluation des données des images Landsat (ETM+, 8-OLI),
du modèle numérique d'élévation (DEM) ainsi que des études du terrain et des enquêtes
hydrogéologiques et structurelles. Le DEM a été utilisé pour extraire les pentes et de cartographier
les systèmes de drainage et les reliefs. Toutes les données ont été intégrées et analysées dans un
système d'information géographique (SIG) pour évaluer les fonctionnalités de contrôle des eaux
souterraines. Enfin, basée sur l'analyse SIG, les cartes des potentialités en eau souterraine ont été
préparées.

IMAGES SATELLITAIRES CARTOGRAPHIE ET BASE


DE DONNÉES EXISTANTES
ASTER-GDEM / Landsat (ETM+,8 OLI)
(+Traitements)

BASE DE
DONNÉES SIG
GÉOLOGIE
TOPOGRAPHIE
HYDROGRAPHIE
SOL

CRITÈRES
D’ÉVALUATION
(FACTEURS)

ÉVALUATION
MULTICRITÈRES /
PONDÉRATION

MODÉLISATION SIG :
RECLASSIFICATION
COMBINAISON

CARTES DÉCISIONNELLES
POTENTIEL - RECHARGE
HYDROGÉOLOGIQUE

Figure 3. Approche méthodologique de la modélisation géomatique pour la prospection des ressources en eau

4 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
INTRODUCTION GÉNÉRALE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

En outre des comparaisons des techniques d’extraction des linéaments dérivés des images
satellitaires ont été faites ; leurs densités et leurs points d’intersection ont été évalué vu leurs
importance dans le transfert et la circulation des eaux souterraines. Dans le cadre de cette étude,
nous nous sommes basés sur l’évaluation multicritère (EMC) et sur des approches mathématiques
d’analyses statistiques et de prise de décision à savoir ; le processus de l’hiérarchie analytique (AHP)
de Saaty (1977,1980) et la logique floue développée par Zadeh (1987), pour mettre en évidence les
recompositions spatiales et notamment, la répartition spatiale des zones potentielles d’eaux
souterraines au niveau du Moyen Atlas tabulaire.

► STRUCTURATION DE LA THÈSE
L’application de la méthodologie proposée à l’aquifère du Causse moyen atlasique a nécessité
la subdivision de notre travail en 4 chapitres différents :
Chapitre I : après une introduction générale montrant le contexte, la problématique, les
objectifs et la méthodologie du travail, le chapitre I est consacré dans un premier temps à une revue
de la littérature indiquant l’importance de la télédétection et les SIG dans le domaine des ressources
en eaux à travers des études antérieures sur l’hydrogéologie et sur la détermination des potentialités
des aquifères. IL indique aussi les notions de bases des techniques de la télédétection et des outils
SIG et leurs utilités et domaines d’application.
Chapitre II : traite les généralités concernant la situation géographique, le contexte
géomorphologique, géologique et les caractéristiques hydrologiques et hydrogéologiques de
l’aquifère liasique du Moyen Atlas.
Chapitre III : est consacré à la mise en place et à l’exploitation d’un Système d’Information
Géographique (SIG) de l’aquifère karstique du Moyen Atlas tabulaire avec les logiciels SIG
convenables. Dans ce chapitre également, des images aérospatiales (Landsat, ASTER DEM) ont été
utilisées pour élaborer une base de données numérique, ayant un rapport avec la gestion des
ressources en eaux souterraines, touchant entre autres les plans d’information suivants : topographie,
hydrographie, occupation du sol, géomorphologie, structural et lithologie.
Chapitre IV : Dans ce chapitre, la base de données aérospatiales ainsi crée, peut être
intégrées dans le SIG pour produire des cartes finales spécifiques en 2 ou 3D. Ces cartes peuvent
répondent aux exigences de l'exploration et de la prospection géologique et hydrogéologique. Nous
nous sommes basés sur l’intégration des systèmes d’informations géographiques (SIG) et de
l’évaluation multicritère (EMC) pour la cartographie et l’identification des zones potentielles en eaux
souterraines au niveau du Causse moyen-atlasique. Dans un premier temps, la pondération et
l’agrégation des cartes thématiques ainsi déterminées a été effectuée à l'aide du processus de
l’hiérarchie analytique (AHP) de Saaty (1977, 1980). Le modèle du potentiel aquifère résultant a subi
une analyse de sensibilité des facteurs intégrés. Dans ce SIG, ces différentes couches de données ont
été ensuite retraitées par la théorie de la logique floue de Zadeh (1987), et les cartes finales des zones
à potentialité aquifère ont été préparées.

5 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CHAPITRE I

BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR


TÉLÉDÉTECTION-SIG ET NOTIONS DE BASE

INTRODUCTION
Dans les régions karstiques, les eaux de pluie s’engouffrent rapidement par les fissures et les
avens et circulent à grande vitesse dans les galeries souterraines (jusqu’à quelques centaines de
mètres par heure). Les eaux souterraines forment alors de véritables lacs et rivières souterrains, les
lacs pouvant avoir jusqu’à 100 mètres de long et les rivières parcourir jusqu’à 10 kilomètres en
souterrain. Mais le plus souvent, le périple souterrain des eaux de pluie prend du temps : dans les
régions constituées de calcaire ou de granite peu fissuré, de craie, de sable ou d’alluvions, leur
infiltration est lente (quelques mètres par an dans les sables fins). L’eau remplit progressivement les
moindres interstices, les pores de la craie, les petites fissures des granites ou des calcaires durs, ou
encore les vides laissés entre les grains de sable ou de graviers. Les nappes ainsi formées ne sont
jamais des étendues d’eau libre, mais des couches de terrain saturées d’eau. Leur écoulement est
paresseux et les distances parcourues peuvent être très longues. Ce lent voyage permet au flux de
l’eau de se régulariser, et aux nappes d’alimenter de manière régulière les cours d’eau, malgré le
caractère erratique des pluies. Même en période de sécheresse, elles peuvent parfois continuer à
ravitailler les cours d’eau pendant des années. Les eaux souterraines ont donc un rôle de régulation
extrêmement important. Ce sont elles qui alimentent ce que l’on appelle le "débit de base" des cours
d’eau ou débit d’étiage. Mais toutes les nappes ne sont pas aussi de bonnes régulatrices du débit
d’eau : les nappes libres en sont d’excellentes, contrairement aux nappes captives.
La disponibilité de l'eau, en quantité et en qualité est le premier facteur dans la décision de la
croissance des villes et ainsi de suite. Dans l'âge de révolution technologique, de nombreuses
recherches ont été faites pour étudier la disponibilité de l'eau et aussi sa qualité. Conformément à la
tradition des recherches, des documents techniques pertinents ont été recueillis et revue. Une revue
brève de chacun d'eux est citée ci-après.
La dernière décennie aura été marquée par une évolution très rapide des moyens basés sur la
technologie numérique, nous obligeant constamment à restituer la pertinence de ces nouvelles
possibilités par rapport aux besoins émanant de nos activités.
La Télédétection et les Systèmes d'Information Géographiques (SIG) font déjà l'objet d'une
importante bibliographie scientifique et technique. Cependant, les applications étant possibles dans
des domaines très divers, les documents disponibles sont souvent trop généralistes, ou alors, traitent
de la recherche de méthodologie d'utilisation de ces outils pour des applications particulières.

I. RECHARGE DES NAPPES D’EAUX SOUTERRAINES


Les eaux souterraines sont renouvelées par les apports en précipitations, sous forme de pluie
ou de neige. La fraction des eaux de précipitations qui réussit à s’infiltrer dans le sol jusqu’à la nappe
d’eaux souterraines se nomme la recharge. Cette recharge varie dans l’espace en fonction des
formations géologiques rencontrées. Par ailleurs, la recharge détermine les niveaux d’eau souterraine.

6 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Ces deux variables permettent de comprendre le comportement des nappes d’eau souterraine, d’une
année à l’autre et à l’intérieur d’une même année.
Les zones de recharge permettent à une quantité considérable d'eau de s'infiltrer dans le sol.
Parfois, ces zones sont concentrées et ne couvrent qu'une petite partie seulement de la superficie
totale du territoire. Des eaux douces, environ 70% sont sous forme de précipitations et seulement
1% sous forme d'eaux de surface, emmagasinées dans les lacs ou s’écoulant dans les cours d’eau. Les
30% restant s'accumulent dans des réservoirs poreux et constituent les eaux souterraines. Ces
réservoirs sont alimentés par gravité ; les eaux s’infiltrent de la surface jusqu'à ces réservoirs
souterrains qui se déchargent éventuellement dans les lacs, les rivières et l'océan côtier (Figure. 4).
Connaître les endroits où la recharge des nappes d’eaux souterraines est élevée permet donc de
localiser les portions de territoire où l’eau souterraine est susceptible d’être exploitée en quantité
appréciable.

Figure 4. Infiltration des eaux de surface et alimentation des réservoirs poreux souterrains, les aquifères
(Tirée : Ressources Naturelles Canada, 2012).

II. TÉLÉDÉTECTION / SIG ET EAUX SOUTERRAINES


Dans le domaine de l'hydrogéologie, la télédétection et les SIG jouent de plus en plus
rapidement un rôle primordial pour l'évolution des ressources en eau en fournissant des données
multi-spectrales, multi-temporelles et multi-capteurs de la surface de la terre. Un des plus grands
avantages de l'utilisation des données de télédétection pour les enquêtes et les suivis
hydrogéologiques est leurs capacité à générer de l'information dans l'espace et dans le temps, ce qui
est crucial pour le succès de l'analyse, de la prévision et de la validation (Saraf, 1999).
En outre, de nombreux satellites de télédétection avaient contribué à l'identification de
divers indicateurs des ressources en eau. Parmi ces indicateurs nous avons par exemple les

7 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

précipitations, le manteau neigeux, l'humidité du sol, les variations des réserves d'eaux souterraines,
les superficies inondées, les estimations de l'évaporation, la température de la surface, la vitesse du
vent, le type et la santé de la végétation, l'utilisation des sols, la variabilité du climat sur la recharge
des nappes souterraines, les concentrations des biomasses liées aux eaux souterraines, les élévations
numériques ainsi que le débit des cours d'eau et la baisse des niveaux d’eaux des grands fleuves et
lacs.
À cette fin, il était établi des cartes à l'aide de données obtenues par télédétection,
particulièrement pour déterminer où les eaux de pluie pourraient être recueillies afin de recharger les
nappes phréatiques et de localiser les régions les plus critiques où il fallait commencer
immédiatement des programmes de gestion des bassins versants. L’utilisation de ces données
aérospatiales, vise à évaluer les zones de recharge des aquifères pour assurer la pérennité des points
d'eau (puits ou forages) à forer et dégager des critères de localisation des sites qui se prêtent le mieux
au forage de points d'eau.

III. BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTION ET SIG


De nombreux chercheurs sont sortis avec des procédures et des techniques de
gestion et d’investigation des terrains hydrogéologiques basées sur la télédétection en identifiant des
paramètres de contrôle des eaux souterraines en couches spatiales à l'aide des SIG. Parmi ces auteurs
nous citons : El-Shazly et al., 1983 ; Greenbaum et al., 1985 ; Shupe et al., 1989 ; Sinha et al., 1990 ; Finch
et al., 1990 ; El Hadani et al., 1992, 1993, 1994 ; Timothy et al., 1994 ; Chi et al.,1994 ; Minor et al., 1994 ;
Teeuw, 1995 ; El-Baz et al.,1995 ; Krishnamurthyet al., 1995, 1996 ; Haridas et al., 1998 ; Saraf et al., 1998 ;
Edet et al., 1998 ; Bouaouda et Timoulali, 2000 ; El Garouani et al., 2000 ; Subba et al., 2001 ;Ebadi et al.,
2001 ; Bahuguna, et al. 2003 ; Mohammad et al., 2003 ; Shrubsole et al., 2003 ; Mahdavi et al., 2004 ; Shaban
et al., 2006 ; Abourida et El Foughali, 2007 ; Ghayoumian et al., 2007 ; Teixeira et al., 2008 ; Labbassi et al.,
2009 ; Aalianvari et al., 2012 ; Rezaei et al., 2013 ; Kord et al., 2014…etc.
Ci-après, nous résumons les travaux de quelques auteurs cités ci-dessus :
Au Maroc :
El Hadani et al. (1992, 1993, 1994), ont décrit que des études de prospection hydrogéologique
par exploitation des données de télédétection ont été menée par la DRPE (Direction de la
Recherche et de la Planification de l’Eau) du Ministère des Travaux Publics dans la région de Taza et
ont montré comment, grâce à l’outil de télédétection, il est possible d’optimiser par une approche
multi-échelle le coût de la recherche d’eau. En utilisant les données de télédétection, le nombre des
forages de prospection a été réduit de 19 à 7 forages (environ 42%) et que le nombre de profils
sismiques (étude géophysique) est passé de 5 à 3 profils (soit 45%). Dans la région d’Agadir, le
croisement des critères structuraux et lithologiques issus de l’interprétation de l’image satellite a
permis de retenir plusieurs sites considérés comme favorable.

Bouaouda et Timoulali (2000) ont décrit que l'utilisation simultanée des techniques de
traitement numérique d'images satellitaires et d'un SIG a permis de localiser les sites les plus
favorables aux implantations futures des forages dans la région du Sahel des Doukkala située au
Maroc occidental, ce qui permettra un gain du temps et une réduction du coût d'investigation
hydrogéologique. La méthodologie adoptée dans cette étude peut être appliquée à d'autres régions
avec quelques adaptations appropriées au site étudié. Cependant l'exploitation des données
géophysiques et thermiques au niveau des zones déjà délimitées est souhaitable en vue d'une
meilleure précision dans la localisation des sites proposés pour l'implantation des forages.

8 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

El Garouani et al. (2000) ont fait ressortir l'opportunité de la mise en place d'une démarche
utilisant un SIG et des données de télédétection pour la délimitation des périmètres de protection
d'une ressource de surface pour l’alimentation en eau potable. Les données thématiques obtenues à
partir du traitement d'image sont mises en relation avec d'autres données multi-sources
(cartographiques, météorologiques et hydrologiques) au sein d'une base de données gérée par un
SIG. Ils ont également défini les différentes étapes nécessaires pour la conception de la
méthodologie SIG adaptée aux zones de protection. Cette étude apparaît donc encourageante quant
au futur développement de l'utilisation de la télédétection spatiale et du SIG pour l'étude des
ressources en eau. Elle vise l’objectif fondamental d'amélioration des connaissances nationales sur
les ressources en eau et de leurs protection, et fourni une base pour toute étude expérimentale
ultérieure en matière de protection des ressources en eau de surface.
Abourida et El Foughali (2007) ont conclu que l’imagerie satellitaire a permis d’estimer les
volumes d’eau pompés à partir de la nappe. Pour ce faire, ils ont établis une carte d’occupation du
sol par classification supervisée de trois images Landsat acquises à trois dates différentes. Cette carte
a permet d’avoir une idée globale sur la répartition des différentes classes (arbres, annuelles et sol
nu…) et de localiser les différentes cultures irriguées. La réalisation d’un SIG a permet d’élaborer un
support cartographique à partir des cartes géologiques, hydrogéologiques, piézométriques, du
modèle numérique du terrain et des images satellitaires…etc. Cette étude a permet aussi d’effectuer
une caractérisation de la variation spatiale des potentialités de la nappe à partir d’un nombre
important de données alphanumériques.
Labbassi et al. (2009) ont présenté une étude sur l'utilisation de la télédétection pour
cartographier la géologie régionale, l'hydrologie de surface et l'hydrogéologie de la Sebt Brykine. La
réalisation d'un tel produit contribuera à la caractérisation de la géométrie des structures et des
couches géologiques profondes et donc une meilleure compréhension de la circulation des eaux
souterraines par la cartographie d’un modèle de recharge des eaux souterraines.

Autres pays :
Timothy et al. (1994) ont utilisé une approche d’intégration des couches thématiques pour
l’exploration des eaux souterraines dans les pays en développement en utilisant des SIG et de la
télédétection dans les plaines d’Afram au centre du Ghana en raison d'un programme de forages
actifs avec un grand pourcentage de puits fructueux. Si les fractures peuvent être cartographiées et
corrélées avec les zones de forte potentialité en eaux souterraines, la sélection des sites potentiels
peut être améliorée. Par conséquent, l'objectif de l'étude était d’améliorer la disponibilité des
ressources en eau sûres et fiables grâce à l'installation de pompes manuelles. La combinaison de la
télédétection et des SIG s’est montré prometteuse pour le développement des eaux souterraines
dans la région.
Minor et al. (1994) ont tenté de présenter une méthodologie unique pour l'exploration des
eaux souterraines par télédétection et SIG, en particulier dans les pays en développement. Le
scientifique a élaboré des stratégies d'interprétation par intégration de différents types de données
pour caractériser les ressources en eaux souterraines et localiser les points de puits et de forages. Les
observations de terrain et plusieurs plates-formes de télédétection sont essentielles de créer un SIG
basé sur un modèle hydrogéologique de la zone d'étude.
Teeuw (1995) a exploité les outils SIG et Télédétection pour l’étude des eaux souterraines. Le
traitement des images satellites lui a permis de tester la validité des linéaments interprétés, de créer
des cartes donnant les longueurs de chaque linéament, l'extension des linéaments interconnectés et
les implantations pour les forages, et d’introduire les facteurs socio-économiques en créant des
cartes montrant la proximité des villages par rapport aux sites considérés comme étant favorables

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pour les forages. Ses études de télédétection portant sur le SIG ont été menées, dans la partie
centrale du bassin de Volta aux environs de Tamale (Nord du Ghana), durant deux semaines au
cours desquelles a été vérifiée la réalité de terrain des cartes de linéaments. Le coût relativement bas
et le type d'utilisation en font une technologie tout à fait applicable aux pays en voie de
développement.
Krishnamurthy et al. (1995) expose la capacité des systèmes de télédétection et des SIG dans la
détermination des zones potentielles d’eaux souterraines. Les couches thématiques à savoir, la
lithologie, la géomorphologie, les linéaments et les surfaces d'eau ont été préparées par utilisation des
données de la télédétection. Les types de sols, la densité de drainage et la pente ont été préparées à
partir de sources de données conventionnelles par intégration et analyse sous des modèles SIG.
Assigner un poids approprié pour toutes les sous-unités d'une couche individuelle et les poids sont
rassemblés par incorporation. Le total des poids les plus élevés montre d’excellentes zones
potentielles d'eaux souterraines et le total des poids plus faibles démontrent de pauvres zones
potentielles d'eaux souterraines.
Krishnamurthy et al. (1996) a développé un modèle SIG pour distinguer les zones potentielles
d'eau souterraine du bassin Marudaiyar, Tamil Nadu (Inde) en joignant des couches actualisées
distinctives. Par exemple ; la lithologie, la géomorphologie et les surfaces d'eau à l’échelle 1/50 000
ont été utilisées dans ce travail, la pente et la densité de drainage ont été réalisées à partir des cartes
topographiques puis une carte des sols d’échelle 1/50 000 en relation avec leurs caractéristiques
hydrologiques. Toutes les couches thématiques ont été constituées et analysées en utilisant le modèle
SIG pour déduire la potentialité en eaux souterraines. En outre, les résultats du terrain accumulés
ont été validés par l'utilisation de données du terrain. Enfin, les auteurs déclarent que l'approche était
admise et doit être utilisé de manière fiable dans d'autres bassins versants avec des modifications
appropriées.
Shaban et al. (2006) a conclu que l’application de la Télédétection a révélée être un moyen
efficace dans les études hydrogéologiques. Elle peut couvrir de grandes surfaces et leur évaluation
peut se faire dans des temps faibles. Via la télédétection la recharge des aquifères ne peut être
estimée directement, mais par l’appui des facteurs d'influence ou cartes thématiques essentielles dans
la déterminations des ressources en eau à savoir les linéaments et les cartes d’occupation des sols, en
plus que les cartes géologiques et karstiques. L'intégration de la télédétection dans un Système
d'information géographique (SIG) répond dans ce cadre au besoin en information hydrologique. La
carte obtenue montre que près de 57% du Liban occidental est un terrain de très forte à forte
recharge en eaux souterraines. Par ailleurs, la recharge la plus efficace se trouve sur les régions dures,
fracturées de calcaire et dolomie karstique du Jurassique et des formations rocheuses
cénomaniennes. Ces formations sont situées sur les zones élevées à structures complexes du Liban
occidental.
Ebadi et al. (2001) ; Aalianvari et al. (2012) ; Rezaei et al. (2013) ; Kord et al. (2014) et autres…, ont
démontrés les capacités de la télédétection et SIG par application des approches de la logique floue
et/ou de l’approche AHP pour la démarcation des différentes zones potentielles qui peuvent être
utilisés pour le développement et la gestion des eaux souterraines. Sur la base de l'analyse des
résultats, ils ont conclus par exemple qu’en utilisant la logique floue lors de l’évaluation multicritère
(EMC), la distribution spatiale des données peut être identifiée correctement et permet de surmonter
les limites et les difficultés telles que l'anisotropie des données associées à l’interpolation par
krigeage. En conséquence, dans des régions plus vastes où les résultats de méthodes géostatistiques
ne sont pas assez précis en raison du nombre limité des points de contrôle et les distances élevées
entre eux, l'utilisation de cette méthode peut être pratique et efficace pour l’interpolation de données
et la génération des cartes thématiques surfaciques.

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IV. NOTIONS SUR LA TÉLÉDÉTECTION


La télédétection est utilisée de manière croissante dans différents domaines ; des dizaines de
satellites d’observation de la Terre sont en orbite et fournissent en permanence des milliers d’images
pour des applications diverses à savoir la gestion des ressources naturelles, la climatologie,
l'océanographie, la géographie ou la cartographie …etc. Alors de quoi s’agit-t-il ?

IV.1. DÉFINITION DE LA TÉLÉDÉTECTION


Caloz (1992) définit la télédétection comme une technique d’observation à distance basée sur
la mesure et le traitement du rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi par l’objet étudié dans
le but d’en tirer des informations concernant sa nature, ses propriétés et son état. Notre œil
représente un excellent exemple d’un dispositif de télédétection, en effet, nous sommes capables
d’estimer la quantité et la nature de l’énergie de la lumière visible réfléchie parvenant dans notre
champ visuel et d’en déduire des informations à propos de notre environnement.
Cette approche a été utilisée autrefois à partir des plates-formes distantes de la surface de la
terre telle que l'avion et le ballon (Stauffacher, 1994). Depuis 1960, elle connaît un véritable progrès
grâce à l'avènement des satellites civils avec le lancement du premier satellite TIROS 1 (Television
and Infrared Observation Satellite) pour la prédiction et la surveillance de la météo (Richards, 1993).
Avec ses propriétés révolutionnaires au niveau de résolution spatiale (le satellite IKONOS a une
résolution de 1m au sol) et de résolution spectrale (7 bandes pour les satellites LANDSAT) que nous
devons au progrès technologique et à la miniaturisation des détecteurs, la télédétection spatiale
satellitaire constitue actuellement un outil incontournable pour l'observation de la Terre et
l'information géographique. Elle permet d'atténuer le sous-équipement cartographique dont
souffrent la moitié des pays du globe. Une autre raison du succès de cet outil est liée d'une part à sa
vocation de surveillance des ressources naturelles (déforestation, évolution d'une inondation,
développement du milieu urbain...) grâce à sa capacité d'observer périodiquement la même région de
la terre et d'autre part à l’émergence de problèmes d’environnement à grande échelle (pollutions).
D’une manière générale, l'analyse des images satellitaires permet d'élaborer des cartes
thématiques susceptibles d'être exploitées dans plusieurs domaines (agriculture, foresterie, géologie,
hydrologie, océanographie, couverture et utilisation du sol...) intégrable dans un SIG.

IV.2. PRINCIPES DE BASE DE LA TÉLÉDÉTECTION


Le principe de base de la télédétection est similaire à celui de la vision de l'homme. La
Télédétection est le fruit de l'interaction entre trois éléments fondamentaux : une source d'énergie,
une cible et un vecteur (Figure. 5).
La cible est la portion de la surface terrestre observée par le satellite. Sa taille peut varier de
quelques dizaines à plusieurs milliers de kilomètres carrés.
La source d'énergie est l'élément qui "éclaire" la cible en émettant une onde
électromagnétique (flux de photons). Dans l'immense majorité des cas, la source d'énergie est le
soleil. Néanmoins, la technologie RADAR nécessite qu'un émetteur soit embarqué sur le satellite,
dans ce cas le satellite lui-même est source d'énergie. Il est également possible de mesurer la chaleur
qui se dégage à la surface de la cible (infrarouge thermique), auquel cas c'est la cible qui est source
d'énergie (bien qu'il s'agisse d'énergie solaire stockée et réémise).
Le vecteur ou plate-forme de télédétection mesure l'énergie solaire (rayonnement
électromagnétique) réfléchie par la cible. Le vecteur peut-être un satellite ou un avion, dominant la
cible de quelques centaines de mètres à 36 000 kilomètres. Les capteurs embarqués sur le satellite
mesurent le rayonnement électromagnétique réfléchi, puis un émetteur renvoie l'image sur Terre
vers des stations de réception.

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Figure 5. Principe de base de la télédétection

En télédétection, il est primordial de distinguer entre deux principaux modes d'acquisition


des données (Bonn et Rochon, 1992) :
• Mode passif, qui mesure l'énergie disponible naturellement (réfléchie ou émise) provenant
de la cible illuminée par le soleil.
• Mode actif, qui éclaire artificiellement la cible et enregistre les rayonnements réfléchis par
celle-ci. Ce système a pour avantage d'acquérir les données à n'importe quel moment de la journée
ou de la saison. Le radar (Radio Detection And Ranging) est le plus répandu de capteurs actifs. Il
fonctionne dans le domaine des micro-ondes (0.3 à 1 cm). Ces ondes plus longues ne sont pas
sensibles à la perturbation atmosphérique qui affecte les ondes plus courtes. Cette propriété permet
la détection par presque toutes les conditions atmosphériques, et donc l'acquisition de données en
tout temps.

IV.3. LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA TÉLÉDÉTECTION


Les étapes qui couvrent le processus de la télédétection et qui nouent les trois éléments
fondamentaux ; que sont la source d’énergie, le vecteur et la cible, sont les suivantes (Figure. 6) :
- Le rayonnement provient d’une source d’énergie ou d’illumination de la cible ;
- Il interagit avec l’atmosphère (durant son parcours « aller » et « retour » entre la source d'énergie et
la cible) ;
- Une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec la surface de celle-ci. Les propriétés de cette
dernière ainsi que la longueur d’onde du rayonnement réfléchi ou émis dans les diverses fréquences
du spectre électromagnétique procurent à la cible une sorte d’« empreinte digitale » : sa signature
spectrale ;
- L'énergie diffusée ou émise par la cible, est ensuite captée à distance par un capteur embarqué à
bord d’un satellite (ou d’un avion) et enregistrée sous format numérique ;
- Cette information enregistrée par le capteur est transmise, souvent par des moyens électroniques, à
une station de réception généralement située au sol où l'information est transformée en images
(numériques ou photographiques) ;
- L’image traitée est par la suite analysée et interprétée (interprétation visuelle et/ou numérique) pour
extraire l'information que l'on désire obtenir sur la cible afin de mieux la comprendre, d’en découvrir
de nouveaux aspects ou pour aider à résoudre un problème particulier.

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Figure 6. Processus de la télédétection (d’après Caloz, 1992 ; modifié)

IV.4. LES BASES PHYSIQUES DE LE TÉLÉDÉTECTION


IV.4.1.LE RAYONNEMENT ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Selon la théorie corpusculaire de la lumière, le rayonnement électromagnétique peut être
considéré comme étant un flux de particules élémentaires appelés photons. Selon la théorie
ondulatoire, le rayonnement électromagnétique est composé de deux vecteurs ; champ électrique (E)
et magnétique (B) perpendiculaires et se déplaçant à la vitesse de la lumière (dans le vide c= 3 108
m.s-1) (Figure. 7). Deux propriétés principales caractérisent une onde électromagnétique : sa longueur
et sa fréquence. La longueur d’onde est la distance entre deux points homologues (deux crêtes ou
deux creux) qu’on note λ (m). La fréquence est le nombre d’oscillations par unité de temps qu’on
note ν (nombre oscillations/s ou Hertz-Hz). La relation reliant ces deux propriétés est :

C (m.s-1)= λ(m).ν(Hz).

Figure 7. Nature de propagation d’une onde électromagnétique (d’après Bonn et Rochon, 1992)

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IV.4.2. LE SPECTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE


C’est le résultat de la décomposition du rayonnement électromagnétique en ses fréquences
constituantes. Il s'étend des courtes longueurs d'onde (dont font partie les rayons gamma et les
rayons X) aux grandes longueurs d'onde (micro-ondes et ondes radio). L’ensemble des fenêtres de
toutes les longueurs d’ondes est appelé « spectre électromagnétique » (Figure.8).

Figure 8. Le spectre Électromagnétique

Le rayonnement ultraviolet, visible ou infrarouge est émis par les corps, objets ou surfaces en
fonction de leur température : rayonnement solaire (U.V., visible et proche infrarouge), rayonnement
terrestre (infrarouge thermique). Les rayonnements de très courte longueur d’onde (rayons gamma,
rayons X) sont produits par les structurations des noyaux des atomes (radioactivité). Les
rayonnements ; visible, infrarouge ou micro-onde peuvent être produits artificiellement par vibration
ou rotation des molécules (fluorescence, lasers, four à micro-ondes). Les rayonnements de grande
longueur d’onde sont produits par des oscillations électroniques (antennes).
Trois fenêtres spectrales sont principalement utilisées en télédétection spatiale (Figure. 9) :
Le domaine du visible
Le domaine des infrarouges (proche IR, IR moyen et IR thermique)
Le domaine des micro-ondes ou hyperfréquences (pas abordé ici, même si elles ont une
importance considérable en télédétection RADAR notamment).

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Figure 9. Phénomène d’absorption dans l’atmosphère et spectre d’émission

IV.5. LES INTERACTIONS : RAYONNEMENT / MATIÈRE


IV.5.1. NATURE DES INTERACTIONS
Lorsqu’un rayonnement électromagnétique atteint un objet, certaines longueurs d’onde sont
absorbées tandis que d’autres sont réfléchies par l’objet (Figure.10). Une partie du rayonnement peut
éventuellement être transmise à travers l’objet si celui-ci est plus ou moins transparent, avec un
changement de direction de la propagation dû à la réfraction. La partie du rayonnement qui est
absorbée modifie l’énergie interne de l’objet et produit de la chaleur qui sera réémise sous forme
d’un rayonnement à une plus grande longueur d’onde.

Figure 10. Interactions du rayonnement électromagnétique avec la matière

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Tous les objets sont ainsi caractérisés par un coefficient d’absorption (noté ), un coefficient
de réflexion (noté ), et un coefficient de transmission (noté ), qui exprime respectivement la part
d’énergie absorbée, réfléchie et transmise. Ces trois coefficients ont des valeurs qui varient entre 0 et
1, et leur somme est toujours égale à 1, selon le principe de la conservation de l’énergie :

+ + =1
Avec : : Coefficient d’absorption à la longueur d’onde λ.

: Coefficient de réflexion à la longueur d’onde λ.

: Coefficient de transmission à la longueur d’onde λ.

IV.5.2. SIGNATURES SPECTRALES DES PRINCIPALES SURFACES NATURELLES


En fonction de la nature et des caractéristiques intrinsèques des objets et des surfaces, le
rayonnement incident interagira avec la cible selon l'une ou l'autre des propriétés citées
précédemment, ou de manière générale selon une combinaison de ces propriétés. Chaque surface
possède ainsi une signature spectrale ; quantité d'énergie émise ou réfléchie en fonction de la
longueur d'onde, qui lui est propre et qui permettra son identification sur les images satellitaires. La
figure ci-dessous présente la signature spectrale des principales surfaces naturelles (Figure. 11).

Figure 11. Signatures spectrales des surfaces naturelles


En ce qui concerne la signature spectrale des sols, on note un accroissement régulier de la
réflectance au fur et à mesure qu'on se déplace vers les grandes longueurs d'onde. Les discontinuités
que l'on observe dans le proche infrarouge et l'infrarouge moyen sont dues aux bandes d'absorption
de l'eau. L'étude des propriétés spectrales des sols est toutefois particulièrement complexe car elle
doit tenir compte de la nature hétérogène du sol qui contient à la fois des matières minérales et
organiques, mais aussi une composante liquide ; tous ces éléments vont influencer la réflexion du
rayonnement.
La structure des minéraux est telle qu'il existe de nombreuses bandes d'absorptions dues aux
transitions électroniques et aux vibrations moléculaires.

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La réflectance des roches (Figure.12) dépend de leur composition physico-chimique mais


également de leur degré d'altération. La signature spectrale d'une roche n'est donc pas uniquement
une combinaison des signatures spectrales des minéraux (Figure. 13) qui la compose.
Le sol est un milieu encore plus complexe constitué d'éléments minéraux (roches) organiques
(humus, végétaux, …) d'éléments à l'état liquide (eau) et gazeux (air, vapeur d'eau) ayant tous une
influence sur la réflectance du sol.
Les facteurs dominants pour la réflectance des sols sont :
- La structure (teneur en sable, argile, limon).
- La texture (sol lisse, rugueux).
- La Teneur en eau (Figure. 14).

Figure 12. Signatures spectrales de quelques roches (Bonn et Rochon, 1992)

Figure 13. Signatures spectrales de quelques minéraux (Source Open University)

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Figure 14. Réflectance d'un sol en fonction de son taux d'humidité (Source GDTA, 1991)

Pour la végétation (Figure. 15), De nombreux modèles existent pour modéliser la réflectance
de la végétation (Howard, 1991).Les facteurs influencent la réflectivité de la végétation sont :
- La structure de la feuille (structure interne, surface de la feuille, contenue en eau et
chlorophylle).
- La géométrie de la feuille (orientation, inclinaison)
- L'assemblage des feuilles (recouvrement, disposition)
- La structure canopée (lisse rugueuse, ouverte, fermée)
- L'angle de prise de vue
- L'influence du sol

Figure 15. Comportement de la végétation (source Colwell, 1983)

Dans le domaine visible (0,4-0,7 µm) le rayonnement est en majeure partie absorbée par les
pigments foliaires (chlorophylle a et b avec 2 bandes d'absorption dans le bleu et le rouge) pour la
photosynthèse. Ce qui explique que les végétaux nous apparaissent verts. La réfléctance est d'autant
plus faible que la photosynthèse est importante.

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Dans le domaine de l'IR c'est la teneur en eau qui affecte la réflectance. On reconnaît les pics
d'absorption déjà observés dans l'atmosphère
L'eau a une réflectance très faible dans toutes les longueurs d'onde, elle absorbe cependant
un peu moins les ondes les plus courtes, d'où sa couleur bleue. Sa signature spectrale dépend à la fois
des molécules qui la constituent, mais aussi des éléments dissous ou en suspension dans la colonne
d'eau, comme les organismes phyto-planctoniques, les sédiments ou les substances jaunes. Lorsque
la couche de surface contient de fortes concentrations en phytoplancton, on observe une
augmentation de la réflectance dans les longueurs d'onde du vert et l'eau nous paraît par conséquent
plus verte. Plus l'eau est turbide, plus elle contient de matériaux sédimentaires, plus sa réflectance
augmente dans toutes les longueurs d'onde et notamment pour les ondes les plus longues - rouge
(Figure. 16).

Figure 16. Réflectance de l'eau selon la concentration chlorophyllienne (Source Bonn et Rochon, 1992)

IV.6. LES SATELLITES ET CAPTEURS DE LA TÉLÉDÉTECTION


Les opérations de télédétection couvrent les mesures réalisées à distance par les satellites à
des fins d’observation, notamment de la terre, ou, pour les sondes, des planètes autour desquelles
elles orbitent.) (Figure.17). Les satellites de télédétection couvrent à la fois des besoins militaires et
civils (météo, surveillance des catastrophes naturelles, cartographie, …etc).

Figure 17. Différents systèmes d'observation de la terre.

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Les observations sont basées soit(Figure.18) :


Sur une technologie passive : Les capteurs du satellite reçoivent et enregistrent les ondes
lumineuses émises par le soleil et réfléchies par la Terre.
Sur une technologie active : Le satellite émet lui-même son propre rayonnement et analyse
son retour.
En fonction du besoin d’observations, les satellites embarquent un ou plusieurs capteurs de
sensibilités différentes permettant de couvrir des bandes de fréquences plus ou moins larges :
Visible : Cartographie de la surface
Infrarouge et microonde : Étude de l’atmosphère, climatologie, océanographie, variation de la
température locale, couverture par la végétation, activité industrielle, etc.
Les éléments de base d'un capteur sont :
► Le système optique qui détermine la résolution spatiale, la géométrie de l'image, l'angle de prise

de vue.
► Les filtres spectraux qui définissent la bande du spectre reçu par le capteur.

► Le détecteur dont la sensibilité conditionne la résolution spectrale et radiométrique.

► L'appareil photo comporte toutes ces caractéristiques.

Figure 18. Conditions d'acquisition des capteurs de Télédétection (d'après Buiten, 1993)

IV.7. SYSTÈME LANDSAT ET SES PRODUITS


Le programme Earth Ressources Technological Satellite (ERTS) utilisant les satellites ERTS-
1 dont le nom a été transformé en LANDSAT (Land Satellite) est dû à la NASA, dans le but de
réaliser des prises de vue multicanales de la surfaces terrestre. Tous les satellites de la série
LANDSAT sont Héliosynchrones, en orbite sub-polaire, dont l’altitude standard a varié de 917
(Landsat 1 à 3) à 705 Km (Landsat 4 à 7), et repassent tous les 16 jours au dessus du même point.
Le premier satellite, Landsat 1 fut lancé en 1972 et suivit de 4 autres (Landsat 2 à 5). Les trois
premiers constituent la première génération, équipée de deux systèmes d’acquisition : la caméra
numérique RBV (Return Beam Vidicom) et le capteur multispectral MSS (Multi Spectral Scanner).
En 1982, le satellite Landsat 4 est le premier de la seconde génération, avec comme modification
majeure : un passage d’un système d’acquisition de 4 à 7 canaux et une résolution de 30 m contre 80
auparavant, et la dernière génération avec Landsat 6, lancé le 5 Octobre 1993 et écrasé en mer lors

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du lancement, et Landsat 7 lancé avec succès le 15 Avril 1999(Figure. 19). Tous deux équipés de
nouveaux capteurs : le Thematic Mapper (TM) et l’Enhanced Thematic Mapper Plus (ETM+).

Figure 19. Genèse et développement du programme Landsat (NASA et USGS)

Les images TM sont beaucoup plus précises que les MSS grâce à leur résolution spatiale,
spectrale et radiométrique, mais aussi au nombre de bandes plus élevé (Tableau.1). L'instrument
ETM+ de Landsat 7(Figure. 20) dispose de 8 bandes de fréquences (Tableau.2).

Figure 20. Schéma du satellite Landsat 7

Tableau 1. Application des différents canaux de Landsat TM


Bandes Domaine Spectral (μm) Résolution Application
TM1 0.45-0.52 (bleu) 30 m Discrimination entre le sol et la végétation, bathymétrie /
cartographie ; identification des traits culturels et urbains
TM2 0.52 – 0.60 (vert) 30 m Cartographie de la végétation verte (mesure le sommet de
réflectance) ; identification des traits culturels et urbains
TM3 0.63 – 0.69 (rouge) 30 m Discrimination entre les espèces de plantes à feuilles
(absorption de chlorophylle) ; identification des traits
culturels et urbains
TM4 0.76 – 0.90 (proche IR) 30 m Identification des types de végétation et de plantes ; santé
et contenu de la masse biologique ; délimitation des
étendues d’eau ; humidité dans le sol
TM5 1.55 – 1.75 (IR de courte 30 m Sensible à l’humidité dans le sol et les plantes ;
longueur d’onde) discrimination entre la neige et les nuages
TM6 10.4 – 12.5 (IR thermique) 120 m Discrimination du stress de la végétation et de l’humidité
dans le sol relié au rayonnement thermique ; cartographie
thermique
TM7 2.06 – 2.35 (IR de courte 30 m Discrimination entre les minéraux et les types de roche ;
longueur d’onde) sensible au taux d’humidité dans la végétation

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Tableau 2. Résolution spectrale et spatiale des 08 bandes de Landsat 7 ETM+


Bandes de fréquence Bandes spectrales Résolution Longueur d’onde
de l’instrument ETM+ spatiale
Bande 1 Bleu (visible) 30 m 0.45-0.5 μm
Bande 1 Vert (visible) 30 m 0.52 – 0.6 μm
Bande 3 Rouge (visible) 30 m 0.63 – 0.69 μm
Bande 4 IR proche 30 m 0.75 – 0.9 μm
Bande 5 IR moyen 30 m 1.5 – 1.7 μm
Bande 6/1 IR thermique / lointain 60 m 10.4 – 12.5 μm
Bande 6/2 120 m
Bande 7 IR moyen 30 m 2.08 – 2.35 μm
Bande 8 Panchromatique (vert-rouge-IR) 15 m 520 – 900 nm

Landsat 8 est en ligne depuis quelques mois maintenant. Bien que tous les groupes de
missions Landsat précédents sont encore constituée, il ya un couple de nouveaux, tels que la bande
bleue de pénétration de l'eau/détection d'aérosol côtière et la bande cirrus des nuages, masquage et
d'autres applications. Le satellite Landsat-8/LDCM (Landsat Data Continuity Mission), qui a été
lancé le 11 février 2013 par une fusée Atlas V 401, est entièrement différent de la génération
précédente. Landsat 8 porte deux instruments : L’opérationnelle Terrain Imager (OLI) est un
capteur comprend des bandes de patrimoine raffinés, avec trois nouveaux groupes : un groupe d'un
bleu profond pour les études côtières / aérosols, une bande infrarouge à ondes courtes pour la
détection de cirrus, et un groupe d'évaluation de la qualité . Le capteur thermique infrarouge
(TIRS)fournit deux bandes thermiques 10 et 11.
OLI (Operational Land Imager) est l'instrument principal. Ce radiomètre multispectral
acquiert des images dans neuf bandes spectrales allant du visible au moyen infra-rouge.
TIRS (Thermal Infrared Sensor) est un radiomètre multispectral infrarouge à deux canaux
qui fournit des données dans des longueurs d'ondes utilisées par les anciens satellites Landsat mais
non repris dans l'instrument OLI (Tableau. 3).

Tableau 3. Les bandes spectrales de l'instrument OLI et TIRS de Landsat 8


Bande spectrale Longueur d'onde Résolution
Bande 1 - Aérosols 0,433 à 0,453 µm 30 m
Bande 2 - Bleu 0,450 à 0,515 µm 30 m
Bande 3 - Vert 0,525 à 0,600 µm 30 m
Bande 4 - Rouge 0,630 à 0,680 µm 30 m
Bande 5 - Infrarouge proche 0,845 à 0,885 µm 30 m
Bande 6 - Infrarouge moyen 1 1,560 à 1,660 µm 30 m
Bande 7 - Infrarouge moyen 2 2,100 – 2,300 µm 30 m
Bande 8 - Panchromatique 0,500 À 0,680 µm 15 m
Bande 9 - Cirrus 1,360 à 1,390 µm 30 m
Bande 10 - Infrarouge moyen 10,30 à 11,30 µm 100 m
Bande 11 - Infrarouge moyen 11,50 à 12,50 µm 100 m

22 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Voici un aperçu de certaines combinaisons de bandes communes appliquées à Landsat 8,


affiché comme un (RVB) rouge, vert, bleu (Tableau. 4) :

Tableau 4. Quelques combinaisons de bandes RVB appliquées à Landsat 8


Couleur naturelle 432
Faux Couleur (urbain) 764
Couleur infrarouge (végétation) 543
Agriculture 652
Pénétration atmosphérique 765
Végétation saine 562
Terre / eau 456
Naturel Avec Enlèvement atmosphérique 753
Infrarouge à ondes courtes 754
Analyse de la végétation 654

IV.8. DOMAINES D’APPLICATION DE LA TÉLÉDÉTECTION


La télédétection s’applique à toutes les disciplines qui nécessitent d’appréhender la
répartition spatiale d’un phénomène, soit pour déterminer un état à un instant donné, soit pour
suivre une évolution plus au moins rapide d’un phénomène (Foin, 1985). Le tableau ci-dessous
montre des exemples d’application de la télédétection (Tableau.5).

Tableau 5. Exemples d’application de la Télédétection


Vecteurs Capteurs Domaines d’applications
TÉLÉDÉTECTION DE l’ATMOSPHÈRE (Météorologie, Climatologie) :

Satellites géostationnaires Basse et moyenne résolution (on Étude de la nébulosité


(Météosat) privilégie la répétitivité et la Mesure des températures
Satellites à défilement (NOAA) couverture spatiale). Vapeur d’eau et précipitations
Capteurs passifs : visible, infrarouge, Éléments du bilan radiatif
microondes.
Sondeurs atmosphériques.
Radars pluviométriques, lidars
(capteurs à laser)
OCÉANOGRAPHIE et ÉTUDES LITTORALES

Avions, Satellites météorologiques Toutes les résolutions selon les Analyse de la couleur de l’océan
ou de télédétection terrestre, espaces considérés de l’océanographie (production biologique, turbidité)
Satellites spécialisés (Nimbus, côtière à l’océanographie globale. Mesures des températures de la
Seasat, ERS-1) Capteurs passifs : visible, infrarouge, surface de la mer.
microondes. Vagues et vents. Altitude de la surface
Radars imageurs et radars altimètres, (dynamique de l’océan).
Diffusio-mètre. Glaces de mer.
APPLICATIONS TERRESTRES

Avions, Satellites à défilement en Surtout haute et très haute résolution Cartographie régulière et thématique
orbite polaire (LANDSAT, SPOT). spatiale : Géologie, prospection minière,
Photographie aérienne. géomorphologie.
Capteurs passifs ; radiomètres à Hydrologie, neige, risques naturels.
balayage (domaine optique). Agriculture, sylviculture.
Capteurs actifs : radars imageurs. Urbanisme, Aménagement, génie civil.
Etc…

23 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

V. LES SYSTÈMES D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (SIG)


V.1. DÉFINITIONS ET FONCTIONS D’UN SIG
V.1.1. DÉFINITIONS
Un SIG est un système informatique de matériels, de logiciels et de processus, conçu pour
permettre la collecte, la gestion, la manipulation et l’affichage de données à référence spatiale en vue
de résoudre des problèmes d’aménagement et de gestion (Bordin, 2002).
D'un autre côté, le système d'information géographique (SIG), est essentiellement un
environnement ou outil qui permet de cartographier et de réunir diverses informations de différentes
sources et de s'assurer que tout est géographiquement co-enregistré, à fin de présenter les résultats
en degré élevé de flexibilité (Figure. 21). Le grand avantage évident de l’approche SIG, c’est que les
cartes peuvent être continuellement mises à jour et révisées en termes de contenu et interrelations
affichées, et presque exclusivement accessible sur l’écran d'ordinateur plutôt que par les médias
imprimés.

Figure 21. Système SIG - Production des cartes thématiques numériques et géoréférencées et modèles 3D.

On appelle donnée à référence spatiale toute donnée pouvant être localisée de façon directe
(une école, une route…) ou indirecte (une adresse, un propriétaire…) à la surface de la terre.
Pour transformer un objet réel en une donnée à référence spatiale, on décompose le
territoire en couches thématiques (relief, routes, bâtiments…) structurées dans des bases de données
numériques (Figure. 22).

24 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Les bases de données qui alimentent les SIG doivent être géoréférencées, c'est à dire partager
un cadre commun de repérage appelé système de projection. Ce cadre commun est fixé légalement.
Au Maroc, il s'agit du Lambert Conique Conforme.
A cette condition, les couches se superposent à la demande dans le SIG pour fournir une
connaissance précise et actuelle du territoire.

Figure 22. Données et Réalités - les SIG (Que Sais-Je ? - PUF, 1996)

V.1.2. FONCTIONS D’UN SIG


Les logiciels liés au SIG permettent, entre autres :
de stocker sous forme numérique de gros volumes de données géographiques de manière
centralisée et durable. Par rapport au papier ou aux micro-fiches, les supports informatiques
actuels (disques durs, CDroms, DVDroms), assurent une meilleure conservation des données. Le
SIG perpétue la mémoire du territoire.
d’afficher et de consulter les données sur l’écran, de superposer plusieurs couches d’information,
de rapprocher des informations de différentes natures (topographique, environnementale, sociale,
économique), d’effectuer des recherches à partir de certains critères (qualitatifs et/ou
quantitatifs) ;
d’actualiser ou de modifier les données sans avoir à recréer un document ;
d’analyser les données en effectuant par exemple des calculs de surface ou de distance ;
d’ajouter ou d’extraire des données, de les transformer pour les mettre à disposition d’un
prestataire (géomètre, architecte, gestionnaire de réseau) ;
d’éditer des plans et des cartes à la demande et en grand nombre à des coûts peu élevés.

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CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

V.2. COMPOSANTES D’UN SIG


Un SIG comprend 4 composantes (Figure. 23) :

Figure 23. Les 4 composantes d’un SIG

V.3. MODE DE REPRÉSENTATION DES DONNÉES DANS UN SIG


Les Systèmes d'Information Géographique (SIG) exploitent deux différents types de
modèles pour représenter l'information géographique :

Le modèle vecteur
Dans le modèle vecteur, les informations sont regroupées sous la forme de coordonnées x, y.
On associe une localisation à une entité descriptive. Le terrain est représenté par des primitives
graphiques (points, lignes, surfaces). Seuls les endroits renseignés sont stockés. Il existe une notion
d'objet.
Les objets de type ponctuel sont dans ce cas représentés par un simple point. Les objets
linéaires (routes, fleuves...) sont eux représentés par une succession de coordonnées x, y. Les objets
polygonaux (territoire géographique, parcelle...) sont, quant à eux, représentés par une succession de
coordonnées délimitant une surface fermée. Le modèle vectoriel est particulièrement utilisé pour
représenter des données discrètes.

Le modèle raster
Le modèle raster, quant à lui, est constitué d'une matrice de points pouvant tous être
différents les uns des autres. C'est un mode maillé, fondé sur un quadrillage régulier du terrain.
L'information est stockée en lignes-colonnes. Chaque pixel contient une information (c'est-à-dire
que le vide est également codé). Il n'y a pas de notion d'objet. Il s'adapte parfaitement à la
représentation de données variables continues telles que la nature d'un sol.... Chacun de ces deux
modèles de données dispose de ses avantages.
Un SIG moderne se doit d'exploiter simultanément ces deux types de représentation. Nous
donnons ici une représentation graphique de ces deux modèles (Figure. 24) :

26 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE I_ BILAN D’ÉTUDES HYDROGÉOLOGIQUES PAR TÉLÉDÉTECTIO N-SIG Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 24. Modèle raster et modèle vecteur

CONCLUSION
Cette revue de la littérature nous a permis de déduire que tous les auteurs sont en accord
avec l'application de la télédétection et des SIG pour l’étude des ressources en eau, avant d'effectuer
toute prospection de terrain, géophysique et des tests de forages. L’utilisation de ces outils permettra
de réduire les efforts, le temps et l'argent utilisé dans l'exploration et également augmenter la
précision de trouver des eaux souterraines.
L’image de Télédétection tant aérienne que satellitaire est sans doute le modèle visuel le plus
fidèle, le plus riche de l’espace géographique. Elle est le modèle d’informations abondantes et
précises sur l’occupation du sol et sur les phénomènes qui se déroulent à la surface de la planète (ou
sur d’autres astres grâce aux véhicules spatiaux !)(Caloz, 1992).
Dès la naissance du concept du système d’information géographique (SIG), des liens étroits
ont été établis entre la source d’information que les images de Télédétection représentent et la
similitude algorithmique qui caractérise les traitements associés à ceux du monde image.
Les SIG et les traitements d’images numériques ont évolué de concert. Paradoxalement, si
l’imagerie de télédétection est une source privilégiée d’information à référence spatiale, elle exige
pour son traitement l’association à des informations exogènes ; les SIG ont tout naturellement
proposé un tel environnement. C’est par le traitement d’images que les données de télédétection,
associées à d’autres informations géo-référencées, sont transformées en une information
géographique exploitable. Ainsi, aujourd’hui, ces deux domaines s’intègrent totalement dans
l’ensemble plus vaste des Sciences de l’information géographique.

27 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CHAPITRE II

CONTEXTE GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE

INTRODUCTION
Le Causse moyen atlasique, est constitué essentiellement par des dolomies et calcaires
dolomitiques du Lias inférieur et moyen, favorisant un réservoir hydrogéologique important au
dessus du substratum imperméable formé d’argiles rouges du Trias. Ces eaux souterraines d’origine
karstique jouent un rôle décisif aussi bien pour l’alimentation en eau potable des villes locales et aux
alentours, que pour l’irrigation des régions avoisinantes.
Du fait de son importance, ce réservoir a fait l’objet de nombreuses études à des échelles
ponctuelles (reconnaissances par forages, essais hydrauliques, compagnes géophysiques…), et ces
informations qui restent malheureusement limitées aux organismes chargés de l’eau sont aussi
stockées sur des supports très divers.

I. CONTEXTE GÉOMORPHOLOGIQUE, GÉOGRAPHIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE

I .1. CONTEXTE GÉOMORPHOLOGIQUE ET GÉOGRAPHIQUE


Le Causse moyen atlasique (Figure. 25) est compris entre les coordonnées de la projection
conique conforme de Lambert : 480 Km <X< 570 Km et 250 Km <Y < 370 km. La limite nord est
celle du Causse proprement dit qui s'interrompt à sa retombée sur la plaine de Sais, entre El Hajeb et
Bhalil ; mais de point de vue structural, les formations calcaires du Causse se prolongent bien au-delà
vers le nord, sous le sillon Sud-Rifain, jusqu'au contact de celui-ci avec les rides pré rifaines suivant
une ligne qui, longenat l'oued Inaouène à l'est et se prolonge jusqu'au Jbel Zerhoun à l'ouest. La
limite sud est constituée par la ligne de crête en rive gauche du bassin versant de l'Oum-er-Rbia à
Khénifra. Cette limite se prolonge vers le nord-est par des hauteurs des crêtes qui bordent en rive
droite l'Oued Guigou (jbel Ben-Ij, Tadja). Au-delà de la route nationale n° 20 qui va de Fès à
Boulmane, la limite s'infléchit encore plus vers le nord-est et suit les lignes de crêtes dominant le
Causse. La limite ouest au contraire, est marquée par l'interruption brutale du Causse qui domine des
terrains primaires de la Meseta (falaise d'Ito, d'Azrou et d'Ain-Leuh). A l'est, la limite est marquée
également par les falaises du Causse surplombant la boutonnière de terrains primaires de Bsabis. La
superficie de la partie du Causse moyen-atlasique ainsi délimitée est de l'ordre de 4200 Km 2 (Bentayeb
et Leclerc, 1973).
Le Moyen Atlas (Figure. 26), constitue une barrière orogénique d'orientation SO-NE depuis
le Haut Atlas jusqu'au Rif, tel qu'il est généralement délimité, c'est une masse de hautes terres
s'étendant sur 400 Km, du SO au NE, entre la plaine de Sraghna et celle de Guercif. Du Ouest à
l'Est, par la plaine de Tadla et le plateau central marocain à la plaine de Moulouya, au Sud et au SE
par le Haut Atlas central calcaire, et au nord par le basin de Sais et la vallée de l'Inaouène.
Les unités topographiques et surtout la structure du Moyen Atlas (sens large) permettent de
distinguer deux ensembles (Sabaoui et Viallard 1987) :
- Le Moyen Atlas tabulaire ou Causse moyen atlasique au NO.
- Le Moyen Atlas plissé ou Moyen Atlas au sens strict.
Ces deux unités sont séparées par une grande faille d'orientation NE-SO appelée faille Nord-
moyen atlasique (Termier, 1936 et Colo, 1961). Dans le Causse moyen atlasique, passe une autre faille

28 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

d’orientation N40 appelée faille de Tizi n'Tretten ou faille de Taililoute. Celle-ci subdivise le Causse
moyen atlasique en deux secteurs, un septentrional et l'autre méridional. Chaque secteur et constitué
de plusieurs plateaux distincts par des caractères essentiellement morphologiques. Ces plateaux sont
autant de Causses portant des noms différents (Causses d'Immouzzère et d'Amekla, Causse de
Sefrou plus au Nord, et au Sud Causse de Guigou et d'El Hajeb-Ifrane).

Figure 25. Situation géographique du Causse moyen atlasique (fond d’une image Bing-maps/Google earth)

Le Causse moyen atlasique est constitué par des roches dolomitiques et calcaires du Lias
voilées, par endroits, par des épanchements volcaniques récents. Il se caractérise par une structure
tabulaire d’où son appellation du Moyen Atlas tabulaire, plus faillée que plissée et par un relief
monotone ainsi que, par des dépôts carbonatés du lias inférieur et moyen. Il s’agit de vastes plateaux
karstiques diversement étagés, qui surplombent la plaine du Saïs à des altitudes dépassant 1000m.
Les dolomies du Lias inférieur font partie des roches karstifiables, ils sont constituées de
petites cavités sommitales et par de profondes cuvettes d’effondrement de grande taille. Les cuvettes
créant des bassins versants fermés contenant parfois des lacs permanents ou Dayets (ou Dayats). La
karstification en profondeur est probablement plus développée au droit des sources.
On note que les failles et les ondulations de grands rayons de courbure créent de larges
grabens et des horsts. Le petit Causse d’Agourai est ceinturé par des corniches qui dominent le socle
paléozoïque. Il s’agit d’un synclinorium de terrains de nature dolomitique du Lias, basculé en
direction du Saïs de Meknès, suivant une pente de 2 à 3 %. La bordure SE, est définie par la grande
faille d’Adarouch. Le Causse d’El Hajeb est limité au nord par un grand talus et au SO par une
corniche continue. Le Causse d’Ifrane fait suite à celui d’El Hajeb en direction du SE. Il se
décompose en éléments structuraux, affectés par une fracturation dense. L’épaisseur du Lias y est
importante et peut atteindre 300m (Amraoui, 2005). Le Causse d'El-Hammam, au sud d'Aïn-Leuh,
présente un paysage, typique de poljés, adapté au réseau de failles. On note l’absence de processus
rapides d’érosion, la couverture liasique (dolomie, calcaire) offre une grande résistance à l’érosion

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CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

fluviatile. Les phénomènes volcaniques sont manifestés par la présence de cônes volcaniques,
cratères d’explosion et épanchements basaltiques. La couverture volcanique du plateau d’Azrou
s’étale sur environ 400 Km2.

Figure 26. Le Moyen Atlas Central et ses bordures : les principales unités morphostructurales (Martin, 1973)
(Esquisse structurale 1 : 500 000/fond obtenu par la réduction du 1 :100 000)

I.2. CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE


Le Causse moyen atlasique est le domaine des grandes populations berbères dont les
territoires s’étendent sur la montagne et les piedmonts. Les principaux groupes berbères sont du Sud
au Nord : les Zaïan et les Aït Sgougou, les Beni Mguild, les Ait Serhrouchene et les Ait Youssi ; au
Nord-Ouest enfin les Beni Mtir et les Guerrouane. Pour ces populations, le Causse représente la

30 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

« montagne » c’est-à-dire les pâturages d’été, tandis que les piedmonts aux hivers moins rudes leur
servent « d’azarhar », c’est-à-dire du pâturage d’hiver.
Malgré la diversification des activités, L’élevage est l’occupation essentielle de ces pasteurs
transhumants. Le troupeau est essentiellement composé de moutons mais le nombre des bovins
s’accroît régulièrement. Dans les Causses du Nord et du Nord-Ouest, les populations se sont fixées
en conservant cependant les coutumes et l’habitat des transhumants. Le blé et l’orge sont cultivés en
bour (culture sèche) tandis que le maïs est irrigué. Seuls, les Ait Youssi cultivent des plantes
commercialisables (lentilles d’Almis du Guigou et primeurs de Sefrou).
L’arboriculture se réduit aux vergers des régions d’Immouzer et de Sefrou (cerisiers,
pommiers, oliviers).
Contrôlée par les directions des Eaux et Forêts, l’exploitation du bois est effectuée par les
propriétaires de scieries (Khenifra, Ain Leuh, Almou) ou par des coopératives de bûcherons et
charbonniers. Le Cèdre fournit un des seuls bois d’œuvre du Maroc et le Chêne-vert est transformé
en charbon. Le Cèdre fournit ainsi la presque totalité de la production de bois d’œuvre et qui ne
couvre que le quart des besoins du pays (Figure. 27).

Figure 27. Couverture forestière dans le bassin versant de Sebou (Source ABHS). (En cercle : Moyen Atlas)

En outre, ses richesses naturelles ont y donné une place importante de point de vue
touristique, c’est dans cette région qu’on trouve la plus grande forêt de cèdre du pays, ses lacs sont
incontournables (Dayet Aoua, Dayet Afnourir, Dayet hachlaf, Dayet Ifrah, Aguelmam Aziza,
Aguelmam N’Tifounassin et Aguelmam Sidi Ali,…), ainsi que d’importantes sources (Vittel, Ras El
Ma,…) (Figure. 28).
La majorité des lacs naturels du Moyen Atlas sont classés comme des sites historiques et ce
en application de plusieurs Dahirs et arrêtés relatifs à la conservation des monuments et des sites
historiques et naturels. Les nombreuses grottes qui servaient d'abri aux transhumants et à leurs
troupeaux, servaient aussi à certaines cultures et croyances, souvent préislamiques. Les pierres
taillées, les traces de peinture rupestre et l'emplacement des édifices historiques au voisinage des lacs
témoignent de la valeur historique et archéologique de ces zones humides (Ayach, 1964)

31 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La chasse, activité principalement sportive dans les forêts et aux alentours des lacs, constitue
à la fois une source de revenus correspondant au droit d'usage et un attrait de touristes étrangers. Le
Moyen Atlas constitue un réservoir naturel pour les différentes espèces de gibier et suscite l'intérêt
des amateurs de la chasse sous toutes ses formes. Les principales espèces de gibier de la région sont
le Sanglier, Le Perdrix, le Lièvre, le Lapin, les Poules d'eau... Etc. La pratique du sport de Ski en
hiver est possible dans les stations de Michlifen, Jbel Hebri et Jbel Habri. Ces petites stations sont
implantées au cœur de la cédraie, à 2000 m d’altitude et offrent des pistes de 100 à 200 m de
dénivellation, équipées de téléskis et praticables de Décembre à fin Février.
Le Moyen Atlas renferme un potentiel aquifère important du fait de ses nombreux cours
d'eau, rivières, lacs et barrages de grande retenue. Ce réseau hydrographique est habité par toute la
gamme de poissons d'eau douce et d'eaux froides connues dans le pays. Une telle diversité
biologique et géologique constitue un facteur de développement socio-économique de la région.

Figure 28. Carte touristique du Moyen Atlas Central (Source : www.tourisme-vert-ifrane.com)

II. CONTEXTE HYDRO-CLIMATIQUE


II.1. CADRE CLIMATIQUE
Le climat du Causse moyen atlasique peut être défini comme un climat méditerranéen de
montagne. Il se caractérise par la succession à l’échelle de l’année de saisons froides et de saisons
chaudes. La période froide, d’octobre à mai est souvent pluvieuse (65% à 80% au total de
précipitations), alors que la période chaude est sèche.
L’étude des facteurs qui régissent le climat, à savoir, la pluie, la température et
l’évapotranspiration s’avère nécessaire du fait que ces éléments conditionnent étroitement

32 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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l’expression du bilan hydrologique, et par conséquent les volumes échangés entre le système aquifère
et son environnement.

II.1.1. LES PRÉCIPITATIONS


Dans la chaine Moyen Atlasique, les précipitations peuvent être sous forme de pluie ou de
neige suivant l’altitude. La neige apparait généralement au dessus de 1800 m ; mais cette limite
altitudinale est fluctuante selon les années. Sur certains reliefs (Michlifène ; 2075 m et Jbel Hebri ;
2103 m) la neige peut subsister plusieurs mois.
Les précipitations forment un paramètre hydrologique important dans le fonctionnement
d’un bassin versant ; pour le régime d’écoulement que pour l’estimation de la lame d’eau tombée sur
la totalité de ce bassin versant.
Le tableau ci-dessous résume les précipitations moyennes annuelles et celles mensuelles
(exprimées en mm) dans les stations suivantes :
Tableau 6. Précipitations annuelles et mensuelles des cinq stations
Mois/
Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Total Période
Station
Ifrane 33.2 75.0 102.8 139.3 115.1 124.9 99.5 113.5 61.5 25.8 9.0 13.0 912.6 73/2003

El Hajeb 19.84 37.69 55.51 73.15 67.51 53.68 54.91 59.12 34.88 14.47 2.34 3.57 473.46 85/2003

Ain Bittit 19.91 36.09 58.62 74.39 66.32 53.02 57.53 59.54 34.69 14.44 1.91 3.14 479.60 85/2003

Azzaba 16.3 30.6 34.3 36.6 33.9 43.3 39.9 42.1 32.7 12.5 2.8 3.1 328.2 73/2003
Aguelmam
32.4 36.5 49.6 47.1 29.5 40.2 42.0 49.6 40.6 27.0 12.8 15.4 422.8 73/2003
Sidi Ali

150
Précipitations (mm)

100 Ifrane

50 El Hajeb
Ain Bittit (A)
0
Azzaba
Mois Aguelmam Sidi Ali

422 Ifrane
912 El Hajeb
328 (B)
Ain Bittit
Azzaba
479
473 Aguelmam Sidi Ali

Figure 29. Pluviométrie des cinq stations (en mm) (A) moyenne mensuelle, (B) moyenne annuelle
période (1985-2003 et/ou 1973-2003)
On constate que les précipitations annuelles (Figure. 29) pendant cette période (1985-2003
et/ou 1973-2003), sont situées entre environ 330 et 910 mm, dont le taux important de
précipitations tombées annuellement dans la station d’Ifrane atteignant jusqu’à 912 mm, la station

33 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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d’El Hajeb et celle de Ain Bittit reçoivent respectivement environ 474 et 480 mm en moyenne
annuellement, celles de Azzaba et Aguelmam sid Ali reçoivent environ 330 à 420 mm
respectivement. La figure 30 montre la répartition spatiale des précipitations avec des secteurs à
enneigement prolongé enregistrées sur un ensemble de stations climatiques. Ces précipitations
annuelles sont importantes dans la partie Ouest du Moyen Atlas par rapport à la partie Est. Ceci
s’explique par le fait que la chaîne moyenne atlasique constitue une barrière qui s’oppose au
déplacement des perturbations océaniques qui, par la détente des masses d’air humide et
l’accumulation des nuages entraînent une augmentation des précipitations.
Mensuellement, les précipitations les plus élevées ont été remarquées pour les mois
d’octobre jusqu’au avril. Le mois le plus pluvieux est celui de décembre, avec 140 mm à la station
d’Ifrane et de 73.15 mm, 74.39 mm respectivement aux stations d’El Hajeb et de Ain Bittit. Par
contre le mois de juillet est le plus sec avec 9, 2.34, 1.91, 2.8 et 12.8 respectivement dans les cinq
stations (Tableau. 6).
La comparaison des cinq stations permet de conclure qu’il s’agit presque du même rythme
général de la répartition mensuelle des précipitations.
500000 550000
350000
300000
250000

Figure 30. Carte de la répartition spatiale des précipitations du Moyen Atlas (Martin, 1981)

34 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

II.1.2. LES TEMPÉRATURES


Le Moyen Atlas est une région où les températures sont principalement influencées par
l’altitude. En général, la température est caractérisée non seulement par sa variabilité d’un point à
l’autre, mais aussi par de grands écarts entre les températures maximales et minimales journalières,
mensuelles ou annuelles.
La température est un indice de pouvoir évaporant, donc c’est une composante primordiale
en hydrologie. Elle contrôle l’intensité de certains facteurs du cycle de l’eau notamment,
l’évaporation et la transpiration des végétaux.
Tableau 7. Températures annuelles et mensuelles des trois stations
Mois/
Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Moy/an Période
Station

Ifrane 17.9 12.5 8.1 5.3 4.1 5.5 7.3 8.5 12.1 17.1 21.8 21.9 11.8 73/2003

Azzaba 24.6 20.8 15.8 12.8 11.7 13.3 14.9 15.7 20.8 23.7 29.1 28.3 19.3 73/2003

Aguelmam
16.1 11.6 7.1 4.1 2.5 3.7 5.7 8.5 11.2 15.9 18.9 19.7 10.4 75/2010
Sidi Ali

35
30
Température (°C)

25
20
15 Ifrane 73/2003 (A)
10
Azzaba 73/2003
5
0 Aguelmam Sidi Ali
75/2010
Mois

19,3

11,8
10,4

(B)

Ifrane
Azzaba
73/2003 Aguelmam
73/2003
Sidi Ali
75/2010
Figure 31. Température des trois stations (en °C) : (A) moyenne mensuelle, (B) moyenne annuelle

Les données disponibles (Tableau. 7), de la station d’Ifrane, d’Azzaba et d’Aguelmam Sidi Ali
donnent une idée sur la variation de la température dans la région.
Les valeurs mensuelles des températures des trois stations montrent que : Les températures
minimales mensuelles moyennes varient entre 2.5°C (station d’Aguelman Sidi Ali) et 11.7°C (station
de Azzaba) pendant le mois de Janvier. Alors que les températures maximales mensuelles moyennes
varient entre 19.7 °C (station d’Aguelman Sidi Ali) et 29.1°C (station d’Azzaba) pendant les mois de

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CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Juillet et Août (Figure. 31). Les températures moyennes annuelles varient entre 10.3°C (station
d’Aguelman Sidi Ali) et 19.3°C (station d’Azzaba). La température moyenne annuelle sur l'ensemble
du Causse moyen-atlasique est de 12°C (Bentayeb et Leclerc, 1977).
En général, on peut dire que la région reçoit annuellement des précipitations de valeurs
variables entre environ 450 et 950 mm en moyenne, alors que les températures sur les Causses sont
sensiblement influencées par l’altitude. Les valeurs moyennes annuelles sont comprises entre 10.9°c
et 15.2°c pour les stations d’Ifrane, d’Immouzer, et d’El Hajeb. Ainsi la combinaison des moyennes
mensuelles des températures et des précipitations dans le diagramme ombro-thermique indique une
analogie entre la période de la saison sèche et celle humide, ce qui laisse le climat un peu tempéré par
rapport aux régions avoisinantes (Bahzad, 1985).
Les réservoirs karstiques étudiés sont soumis à un climat de montagne et leur alimentation se
fait de façon prépondérante par les précipitations. La température joue un rôle capital dans la
capacité que peuvent avoir ces précipitations à fournir l’eau au karst. La participation d’une
précipitation donnée peut en effet être :
- soit retardée lorsque, en saison de basses temperatures, elle se produit sous forme de neige.
Ce retard d’alimentation du karst sera d’autant plus lent que les températures basses persisteront, ce
qui est fréquent durant la saison froide ;
- soit réduite, voire même annulée, lorsqu’en saison chaude les températures élevées
favorisent l’évapotranspiration.

II.1.3. L’ÉVAPOTRANSPIRATION
L’évapotranspiration est un élément très important dans le cycle de l’eau. C’est aussi un
paramètre obligatoire dans le calcul du bilan hydrique du sol, est donc du bilan de la nappe.
L’évapotranspiration est la quantité d’eau rejetée à l’état de vapeur par une évaporation et une
transpiration des végétaux. Elle a une grande influence sur la qualité des eaux superficielles et celles
de la surface. En hydrogéologie, on définit les notions d’évapotranspiration Potentielle (ETP) et
réelle (ETR) (Annexe 1).
La méthode de Thornthwaite permet de calculer l'E.T.P. à partir des températures moyennes
mensuelles, données disponibles pour la plupart des stations météorologiques ; le tableau 8 reproduit
les valeurs de l'E.T.P. mensuelle et annuelle calculée pour cinq stations du Moyen Atlas.
L'évapotranspiration réelle, (E.T.R.), liée à l'humidité du sol, tient compte des températures
moyennes et des précipitations moyennes (période 1933-1963). L'évapotranspiration réelle d'après
Thornthwaite représente 37 à 67% de la pluviométrie, et 50 à 84% d'après Turc. A partir de la
moyenne générale des précipitations (730 mm/an) et de la température moyenne générale (12°), la
formule de Turc permet de déduire l'évapotranspiration moyenne générale sur toute la surface des
Causses. On trouve la valeur moyenne de 510 mm/an. La lame d'eau moyenne écoulée (infiltrée et
ruisselée) sur les Causses serait dans ces conditions de 220 mm/an (Bentayeb et Leclerc, 1977).

Tableau 8. ETP et ETR d’après THORNTHWAITE (en mm) (Bentayeb et Leclerc, 1977)
Station Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août ETP ETR

Azrou 94 58 31 18 15 21 34 49 69 108 153 144 792 520

El Hajeb 67 62 29 12 16 19 33 46 71 105 144 140 762 420

Ifrane 82 49 26 9 6 10 26 40 59 94 127 117 645 420


Imouzzer
85 57 30 16 13 17 31 45 62 94 128 122 700 430
du Kandar
Sefrou 93 62 34 22 18 21 37 50 76 107 137 133 790 430

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II.1.4. ALIMENTATION DE LA NAPPE- INFILTRATION EFFICACE


Au cours de son trajet, entre la surface du sol et la surface de la nappe, l’eau d’infiltration
subit des pertes par évapotranspiration, la quantité d’eau qui parvient à la surface de la nappe et en
effet à l’alimentation de l’aquifère par l’infiltration efficace.
L’infiltration efficace est donnée par l’équation suivante : I = P − ETP – RS
Avec :
• ETP : évapotranspiration moyenne (m/an) ; • P : pluviométrie (brute) moyenne annuelle (m/an) ;
• I : infiltration efficace (m/an) ; • RS : ruissellement de surface (m/an).
Le tableau ci-dessous (Tableau. 9) récapitule les résultats de l’ETR obtenus par les
différentes méthodes ainsi que les lames d’eau infiltrées et les infiltrations efficaces correspondantes
pour les quatre stations d’étude mené par Amraoui (2005) sur la contribution à la connaissance des
aquifères karstiques : Cas du Lias de la plaine du Saïs et du Moyen Atlas tabulaire. Il a déduit que
l’infiltration efficace est de l’ordre de 40%. Cette valeur estimée est assez proche de celle adoptée
lors de l’établissement du modèle global à réservoirs portant sur le Causse moyen atlasique (Benjbara
et al., 1989), l’infiltration efficace adoptée était de 32 %. D’après Bentayeb et Leclerc (1977), 35 à 40%
des précipitations s’infiltrent dans le karst calcaire, et réapparaît principalement à la périphérie du
Moyen Atlas tabulaire. Ainsi que d’après Bahzad (1985), le coefficient d’infiltration est de l’ordre de
37%.

Tableau 9. Résultats des calculs des ETR des lames d’eau infiltrées et de l’infiltration efficace (Amraoui, 2005).
Turc Coutagne Thornthwaite
Station ETR Lameinf Iefficace ETR Lameinf Iefficace ETR Lameinf Iefficace
(mm) (mm) (%) (mm) (mm) (%) (mm) (mm) (%)
Ifrane 534 441 44.8 468 416 42.3 409 575 58.4
Imouzzer 491 143 22.5 479 155 24.5 415 219 34.5
El Hajeb 515 97 15.8 484 128 20.9 423 189 30.9
Meknès 508 51 9.1 462 97 17.4 419 140 25

II.1.5. LES VENTS


Pour l’ensemble du bassin du Sebou, les vents dominants en hiver sont du côté Ouest,
généralement humides et apportent des précipitations. La fréquence de ces vents, maximale en hiver,
de novembre à avril, faible ou nulle en été. Par contre les vents du côté Est (Sirocco, Chergui) ont
leur fréquence maximale en été (juillet). Ces vents sont chauds et secs. Ils contribuent à la sécheresse
relative qui sévit de mai à septembre. En hiver, ces régimes d’Est sont froids et secs mais beaucoup
moins fréquents qu’en été (Bentayeb et Leclerc, 1977).

II.2. CADRE HYDROLOGIQUE


II.2.1. COURS D’EAU SUPERFICIELS
La nature karstique du Moyen Atlas tabulaire donne un réseau hydrographique très peu
développé. Trois grands oueds y prennent naissance à savoir oued Sebou, oued OumEr-Rabia et
oued Beht (Figure. 33). Les deux premiers sont très importants par rapport à tous les autres fleuves
du Maroc par leur débit important et leur rôle dans toutes les activités humaines. L’écoulement
superficiel sur le Causse est exceptionnel comme en témoigne le réseau très dense de vallées sèches à
cause de la nature karstique des calcaires et dolomies du Lias. Seules, les précipitations très
concentrées d’averses orageuses d’été parviennent à provoquer pendant quelques heures un
écoulement de crue (Lepoutre et Martin, 1967).

37 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Dans le Moyen Atlas, l’Oued Sebou prend sa source, sous l’appellation d’oued Guigou à
2030 m d’altitude. Il ne fait que traverser le Moyen Atlas tabulaire que sur un court trajet (plaine de
Guigou). Il sillonne une longueur d’environ 500 km avant d’atteindre son exutoire dans l’Océan
Atlantique à Mehdia (Kenitra), il a à son amont les eaux de la rifaine (Oued Lebène et Oued
Ouargha) et celles des crêtes (Oued Guigou, Oued Zloul, Oued Mikkés), sans oublier l'Oued
Inaouène. Le Sebou débouche dans la plaine du Gharb, où il va recevoir l'Oued Beht et l'Oued
R'dom au Sud drainant ainsi une superficie voisine de 40 000 Km2. Son débit moyen s'élève à 137
m³/s. En hiver, la moyenne la plus élevée est celle du mois de février (350 m³/s), et pouvant
atteindre jusqu’à 6000 m³/s en période de fortes crues.
Les affluents des principaux oueds du Causse moyen atlasique : l’Oued Tizguite (sous-bassin
de l’O. Mekkès) ; l’O. Défali et l’O. Gnaou (Rdom) ; l’O. Tigrigra-Ras el-Ma et Adarouch (Beht) ;
l’O. Chko-el-Quantra (O. Fès) ; et l’O. Aggay (sous-bassin de l’O. Yahoudi), correspond à des
vallées sèches qui connaissent un écoulement temporaire et de courte durée en période de pluie et de
fonte des neiges.

II.2.2. SOURCES
Le Moyen Atlas tabulaire est drainé par une multitude de sources (plus d’une centaine), qui
drainent les deux aquifères le constituant : les dolomies et calcaires du Lias et les basaltes du
Quaternaire. La plupart de ces sources jalonnent le pourtour du Moyen Atlas, au niveau du contact
avec l’affleurement des formations imperméables, constituant le substratum des aquifères du Lias.
La carte des points d’eau (Figure. 33) montre l’existence de plusieurs sources dans le Causse.
Ces sources, qui constituent les exsurgences naturelles des aquifères phréatiques (Plio-quaternaire) et
profonds (Lias), sont caractérisées par la variation de leurs débits et leur origine (exutoire de la nappe
phréatique ou profonde).
L’ABHS a mené en 2005 une vaste campagne de jaugeage qui a concerné 101 sources
(Annexe. 2), dont le débit total s’élève à environ 6.2 m3/s, soit environ 198.5 Mm 3/an. 89 % de ce
volume (5.6 m3/s) provient des dolomies et calcaires du Lias et le reste (0.67 m3/s) provient des
basaltes quaternaires. Les principales sources drainant l’aquifère liasique du Moyen Atlas Tabulaire
sont : Ain Bittit (1324 l/s), Tizgdelt (318 l/s), Regrag (302 l/s), Sebaa (300 l/s), Sidi Moumen (252
l/s), Aggay (237 l/s), Aioun Sidi Rached (212 l/s), Ribaa amont (196 l/s), Ras El Ma (169 l/s),
Aghbal (115 l/s), Boujaoui (79 l/s), etc. Les principales sources drainant les basaltes quaternaires
sont : Titzil (311 l/s), Aghbal (279 l/s) et Amghas (211 l/s)…etc.
La relation entre les sources de l’oued Aguemguem et l’oued Tizguit qui perd une grande
partie de son débit le long de son trajet dans le Causse carbonaté indique l’importance de ce cours
d’eau qui constitue certainement une des formes d’alimentation des émergences karstiques du
complexe Ribaa-Bittit au contact Saïs-Causse. Les mois d’hiver et du printemps sont marqués par
l’augmentation des débits et les mois d’été par la baisse des débits des oueds et des sources (Figure.
32).

Figure 32. Relation entre l'oued Tizguit et l'Oued Aguemguem (11/1975 au 03/1979) (Amraoui, 2005)

38 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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GEOLOGIE
Couverture mio-pliocène et quaternaire du couloir sud-rifain
Marnes et calcaires du Moyen Atlas plissé
Terrains post-domériens du Causse
Karst du Moyen Atlas Tabulaire ( Calcaires et dolomies du Lias inférieur et moyen)
Substratum imperméable (Primaire et Permo-Trias)

HYDROGRAPHIE
Cours d'eau
Canal d'irrigation
Ligne de partage des eaux superficielles
Dayat

POINTS D'EAU
1
$
Source avec son débit moyen (l/s)

HYDROGEOLOGIE
Idem- limite supposée
Lacune connue du Lias sous le Miocène
Limite méridionale de la nappe captive du couloir Sud-Rifain
Limite méridionale des zones d'artésianisme
limite du bassin hydrogéologique du Causse

Figure 33. Hydrographie, Points d’eau et Schéma hydrogéologique (d’après Leclerc et Bentayeb, 1977) (Basalte Quaternaire enlevé)

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III. CONTEXTE GÉOLOGIQUE


III.1. CADRE RÉGIONAL
Le Maroc, par sa position géographique au Nord de l'Afrique et par le grand éventail des
formations géologiques qu'il présente, et qui s'échelonnent sur des millions d'années, offre un intérêt
particulier pour les corrélations géologiques.
Les caractères majeurs de l'évolution géologique varient du Sud au Nord du Maroc, du plus
ancien au plus récent et permettent de distinguer plusieurs domaines structuraux (Figure. 34), ainsi
tracés par un ensemble de chercheurs Piqué et Michard, 1981 ; Piqué, 1994 ; etc.…

Figure 34. Grands domaines structuraux du Maroc

Le domaine rifain, dans les zones septentrionales du Maroc, correspond à une petite partie
de la chaîne ouest méditerranéenne. Il se prolonge au Nord par le domaine Bétique (Espagne) et
vers l'Est par le domaine Tellien (Algérie). Au cœur de ce domaine, on connaît plusieurs blocs
paléozoïques, affectés par l'orogenèse hercynienne. Le domaine atlasique correspond aux chaînes
intercontinentales méso à cénozoïques du Haut Atlas et du Moyen Atlas qui recoupent la chaîne
hercynienne.
Le domaine mésétien s’étend au Nord de l’Anti-Atlas et représente la chaine hercynienne
plissée, puis érodée avant d’être recouverte en discordance par les séries mésozoïques et

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cénozoïques. Ces dernières sont très faiblement déformées. Les nombreux massifs paléozoïques qui
affleurent dans ce domaine représentent les témoins de l’ensemble continu que constituait la chaine
hercynienne de la Meseta.
Le domaine de l’Anti-Atlas : le socle de ce domaine est effectué par l’orogenèse Panafricaine
(680-570 M.a.). La couverture du Protérozoïque terminal et du Paléozoïque est modérément
déformée durant l’orogenèse hercynienne. Les directions des plis hercyniens varient de NE-SO à
l’ouest de ce domaine, à NO-SE dans la chaine d’Ougarta à l’Est de l’Anti-Atlas.
Le domaine saharien (africain) correspond aux provinces sud du Maroc ; La série la plus
ancienne (2000 M.a.) est connue dans la dorsale Reguibate. Elle est surmontée au Nord (Bassin de
Tindouf) par des séries paléozoïques et à l’Ouest (plaine côtière) par des séries d’âge méso à
cénozoïque.
Le Moyen Atlas est constitué de formations d'âge et de nature lithologique divers, il est
composé par la juxtaposition de deux ensembles structuraux : le Causse subtabulaire et le Moyen
Atlas plissé. Ceux-ci sont séparés par une ligne structurale majeure que Colo (1961) a appelé accident
Nord-moyen-atlasique :
●Le Causse moyen-atlasique ou Moyen Atlas Tabulaire est caractérisé par des dépôts
carbonatés du Lias inférieur et moyen. Sa structuration en blocs basculés s’exprime dans la
topographie sous forme de plateaux étagés. Il est affecté par la faille de Tizi N’Tretten ou faille de
Taïliloute, orientée N40°E. Les différents plateaux à caractères morphologiques sont autant de
Causses : Causse d’El Hajeb et d’Ifrane, Causse d’Immouzer, Causse de Sefrou et Causse
d’Agourai,…
● Le Moyen Atlas plissé est une chaîne intracontinentale orientée NE-SO et allongée sur
plus de 400 Km. Il est organisé en rides anticlinales aigues et en larges dépressions synclinales. Les
rides à ossature liasique et de direction SO-NE à OSO-ENE forment les lignes de reliefs majeurs.
Elles sont, en général, jalonnées par des accidents et injectées de matériel triasique (argilites et/ou
dolérites). Quant aux dépressions synclinales, elles correspondent aux larges cuvettes à dépôts
essentiellement du Lias supérieur et du Dogger. Le Crétacé et le Paléogène sont très développés à
l’Ouest du méridien de Boulemane, dans les structures synformes de Bekrite-Timahdite, de Bou
Anguer et d’Oudiksou-Tirhboula.
Le Quaternaire est représenté par des coulées basaltiques et des pyroclastites (Martin, 1981 ;
Chevalier et al., 1986 ; Harmand et Moukadiri, 1986 ; Karrat, 1989) ainsi que par des formations
sédimentaires superficielles. Ces matériaux se sont accumulés dans les vallées (alluvions fluviatiles,
travertins), ou déposés sur les piémonts (cônes de déjection et glacis) ; ils occupent également des
dépressions fermées ou semi-fermées (dayats, lacs) tout en ayant un caractère lacustre ou palustre (El
Arabi, 1986).
Au cours des temps plio-quaternaires, les accidents majeurs sont réactivés. Leur réactivation
est responsable de la mise en place des coulées basaltiques et des éruptions volcaniques (Martin,
1981 ; Harmand et Moukadiri, 1986 ; Ait Brahim et al., 1987 ; Karrat, 1992). Cette activité néotectonique
s’est exprimée également sous forme de : plis, flexures, gauchissement, failles inverses et
décrochements. Actuellement, une séismicité épisodique est manifestée dans le Moyen Atlas
notamment à Sefrou en 1969, à Ain Leuh en 1979 et à Missour en 1985 (Hatzfeld et Bensari, 1977 ;
Tadili et Ramdani, 1986 ; Ait Brahim et al., 1987).

III.2. CADRE LOCAL


Le Moyen Atlas tabulaire (Figure. 35), est réservé aux régions tabulaires situées directement
au Nord et au Nord-Ouest de l’accident Nord Moyen Atlasique qui le sépare du Moyen Atlas plissé
situé à l’est (Termier, 1936 ; Colo, 1961).

41 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Le Causse a été subdivisé, suivant des critères géographiques et structuraux en deux parties :
une partie occidentale qui va de la bordure de la Meseta à l’oued Sebou, et une partie orientale qui
correspond aux bordures liasiques de l’anticlinal du Tazekka.
La partie occidentale est elle même subdivisée en deux tronçons suivant des critères
structuraux : un tronçon septentrional au Nord-Est et un tronçon méridional au Sud-Ouest, séparés
par l’importante ligne d’accidents du Tizi-N’Tretten.
▪ Le tronçon méridional comprend le Causse de Guigou, d’El Menzel, d’El Hammam, et de
Tahla, etc.…
▪ Le tronçon septentrional correspond au Causse d’Agourai, au Causse de Sefrou, au Causse
d’Immouzer du kander et au Causse d’El Hajeb-Ifrane.

Figure 35. Schéma structural du Moyen Atlas (Colo, 196)

42 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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III.2.1. LITHO-STRATIGRAPHIE
La stratigraphie des Causses s’étend essentiellement du Paléozoïque au Lias moyen compris
avec un affleurement miocène sur les bordures nord (Figure. 41). Les formations plio-quaternaires et
les épanchements volcaniques Tensiftiens (Rissiens) occupent une place importante (Figure. 26).
On distingue du bas en haut :

Le Socle primaire :
Il affleure surtout à la bordure ouest entre le Causse d’El Hajeb et le Causse d’Agourai. Il
apparaît également au Nord-Est de la ville d’El Hajeb, dans la plaine de Saïs, à la faveur d’un
escarpement de failles et à l’Est de la ville d’Immouzer au sein de la boutonière du Jbel kandar.
Ce socle hercynien est formé essentiellement des schistes bruns, parfois violacés, des grès et
des calcaires gréseux du Viséen, avec des conglomérats, des schistes et des calcaires récifaux du
Namurien.

Le Trias :
Le Trias repose en discordance sur le Paléozoïque, il affleure presque sans interruption sur
toute la bordure occidentale du Causse d’El Hajeb-Ifrane. De nombreux pointements apparaissent
au Nord-Ouest d’El Hajeb. Des lames du Trias sont également amenées en surface le long de
l’accident de Tizi N’Tretten. Le Trias est constitué à sa base d’un niveau détritique gréseaux,
surmonté d’une couche d’argile rouge parsemée de sel et de gypse suivant les endroits. Vers le haut,
il est constitué d’une série de basaltes doléritiques plus ou mons altérée de 100 à 150 m d’épaisseur
avec intercalations de niveaux sédimentaires de calcaires sableux gris de 1 à 2 m d’épaisseur, vers le
haut vient des arigiles vertes, des marnes sableuses et des siltites sableuses jaunes (Ouarhache, 1987).
Au passage Trias-dolomies liasiques, les siltites rouges et volcano-clastites sont surmontés en
concordance par des marnes jaunes, parfois bleues et des calcaires marneux de 10 à 15 m d’épaisseur
(Figure. 36).

Figure 36. Colonne litho-stratigraphique montrant le passage Trias-Lias (Ouarrache, 1987).

43 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Le Lias inférieur :
Le Lias couvre la majeure partie des Causses. Il n’est masqué que localement par les
épanchements volcaniques et les formations quaternaires. Le Lias débute souvent par des marnes
vert-claires, parfois grises et des calcaires marneux. Cet ensemble est de faible importance (1-5m) ; il
est attribué à l’Infralias et se confond généralement avec le Trias. Son affleurement est noté
spécialement au pied de la bordure sud-occidentale du Causse d’El Hajeb-Ifrane. Les couches
marneuses d’Infralias viennent renforcer l’imperméable triasique et constituent avec les basaltes
altérés un écran de protection contre d’éventuelles salinités en provenance des couches gypsifères et
salifères sous-jacentes.

Le Lias moyen :
Le passage entre Lias inférieur et Lias moyen est généralement difficile à reconnaître sans
critères paléontologiques. La série carbonatée est essentiellement dolomitique à la base puis arrive
des faciès diversifiés avec intercalation de marnes. Les formations sommitales voient se développer
des bio-constructions récifales à substratum marno-calcaire (Laadila, 1996) (Figure. 37-A). Dans le
synclinal d’Ifrane, le Lotharingien est représenté dans la partie supérieure de dolomies litées qui
forment le terme supérieur du Lias inférieur. Le Lias moyen est représenté en bas par le Carixien
avec des dolomies litées (25-30 m) ; surmontées par 20 m de calcaires à silex et de calcaires
dolomitiques. Le Domérien se présente sous le faciès de calcaire gris (30m) malgré une dominante
dolomitique nette dans le synclinal d’Ifrane et surtout à Afekfak et Tazioult (Colo, 1961 ; Bahzad,
1985) (Figure. 37-B).
Ces formations liasiques reposent sur le substratum triasique. Elles sont formées de plus de
225 m de roches perméables et karstifiées qui jouent un grand rôle hydrogéologique puisqu’elles
constituent le principal aquifère de la région, ce qui explique l’abondance et la puissance des sources
au contact du Saïs et tout le long du synclinal mal individualisé d’Immouzer (Bahzad, 1985).

A B

Figure 37. Coupes de passage Lias inférieur-Lias moyen


A : Causse d’Imouzzer (Laadila, 1996) et B : Synclinal d’Ifrane (Colo, 1961)

Le Lias supérieur à Tertiaire :


Le Lias supérieur est beaucoup plus rare : seuls quelques synclinaux des Causses d’Ain Leuh
et d’El Hammam en ont conservé des affleurements de calcaires marneux. Les terrains post liasiques
sont peu étendus. Le Dogger, le Crétacé et l’Éocène se sont accumulés dans le grand synclinal de
Bekrite - Timahdite, au contact du Moyen Atlas plissé. On peut, d’autre part, citer les accumulations

44 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

de conglomérats, de calcaires lacustres et de travertins tertiaires et quaternaires qui jalonnent les


bordures en constituant des buttes ou de grands placages et qui remplissent plusieurs dépressions au
N du Causse (Lepoutre et Martin, 1966).
Le Plio-quaternaire :
Il est représenté par des épanchements volcaniques et des formations sédimentaires
continentales :

► Les coulées basaltiques :


Ces basaltes d’âge quaternaire (post-villafranchien) sont émis sur les Causses par trois
appareils volcaniques (le Volcan d’Outgui, 1430 m à l’Est d’El Hajeb ; El Koudiat, 1785 m à l’Ouest
d’Ifrane et Hebri, 2100 m au Sud-Est d’Azrou). Ces coulées recouvrent une surface importante sur
les plateaux calcaires et débordent sur le Saïs et la région d’Azrou après avoir suivi le tracé des
vallées environnantes (Tizguite, Tigrigra, etc.) et cascadé les bords des Causses.
Cette couverture basaltique (figure 38,39 et 40) d’épaisseur importante (150 m à Jbel Hebri),
joue, en gros, le rôle d’imperméable, en comparaison avec les calcaires et dolomies du Lias ; elle
constitue un toit relativement imperméable qui peut mettre, parfois, en charge les eaux du Lias sous-
jacent (Bahzad, 1985).

Figure 38. Photo des coulées basaltiques près du lac Sidi Ali vu de la RN 13 en direction du Nord-Est.
[Cliché : Sayad, mai 2009 in Sayad, 2011]

► Les formations continentales quaternaires :


Les principales formations quaternaires se sont accumulées au fond de cuvettes fermées ou
semi-fermées. Ce sont des dépôts de dayats, provenant de la décomposition sur place des calcaires et
dolomies et du ruissellement périphérique. Ces dépôts essentiellement argileux, peuvent atteindre de
fortes épaisseurs.
Une autre formation quaternaire très fréquente est celle que constituent les dépôts de
travertins que l’on trouve à l’émergence de chaque source du Lias, ou jalonnant l’emplacement
d’anciennes émergences aujourd’hui disparues ou déplacées. Ces dépôts de travertins ne sont
d’ailleurs pas seulement quaternaires mais peuvent être plus anciens (Pliocène).
Ces formations perméables ont un rôle non négligeable car elles jouent le rôle
d’intermédiaires dans l’abouchement des eaux des Causses avec les nappes du Saïs (Essahlaoui et al.,
2001 et 2003). Des petites sources jaillissent dans leur sein, sont alimentées latéralement par le Lias
ou bien par les petites nappes comprises dans les travertins.
Les coupes géologiques de la figure 40 montre la structure profonde du secteur SE du
Causse moyen atlasique dans le prolongement du synclinal de Bekrit vers le Nord. Plusieurs failles
verticales affectent la série secondaire comprise entre le Lias inférieur (dolomitique et marneux) et le
Turonien (calcaire). Ces formations sont généralement recouvertes par les coulées volcaniques du
Quaternaire.

45 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Th èse Doc torat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

LEGENDE
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
FAILLES

LITHOLOGIE

QUATERNAIRE
BASALTES QUATERNAIRES
CALCAIRE LACUSTRE - PLIO-VILLAFRANCHIEN
MIOCENE
PALEOCENE MARNO-GRESEUX ET CALCAIRE DE TIMAHDITE
SENONIEN (MARNES ET CALCAIRES MARNEUX)
TURONIEN CALCAIRE
CENOMANIEN MARNO-CALCAIRE
BAJOCIEN SUPERIEUR (CALCAIRE CORNICHE)
BAJOCIEN MOYEN (MARNES DE BOULMANE)
A TOARCIEN-AALENIEN-BAJOCIEN INFERIEUR
LIAS MOYEN CALCAIRE
LIAS IINFERIEUR DOLOMITIQUE
PERMO-TRIAS (ARGILES ROUGES ET BASALTES
B
PALEOZOIQUE (SCHISTES ET QUARTZITES)

Figure 39. Carte Géologique du Moyen Atlas tabulaire (d’après les feuilles 1/100000 d’El Hajeb et d’Ifrane, 1/50000 d’Azrou et d’après Leclerc & Bentayeb, 1977)
A et B : Coupes de la figure 40

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NO SE
J. Tajda m
2000
O. Guigou

A
1000

NO SE
J. Hebri m
Bou Tejettouit O. Guigou 2000
B

1000

Legende
Basaltes quaternaires Bajocien supérieur (Calcaire corniche)
Pliocène Toarcien-Aalénien-Bajocien moyen
Paléocène marno-gréseux et calcaire de Timahdite Lias inférieur et moyen
Sénonien (Marnes et calcaires marneux) Permo-Trias
Turonien (Calcaire) Paléozoique
Cénomanien (Marno-calcaire)

Figure 40. Coupes géologiques NO-SE dans le prolongement NE du synclinal de Bekrit-Timahdite


sous le recouvrement des basaltes quaternaires de la vallée de l’oued Guigou (d’après Leclerc & Bentayeb, 1977).

47 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 41. Bloc diagramme théorique litho-stratigraphique du Moyen Atlas central et ses bordures (Martin, 1981)

48 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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III.2.2. TECTONIQUE ET STRUCTURE DES CAUSSES


Les grands accidents du Moyen Atlas ont une direction NE-SO. L’accident « Nord moyen-
atlasique » est le plus important, séparant le Moyen Atlas plissé du Moyen Atlas tabulaire : il longe en
particulier tout le flanc sud du synclinal de Bekrit où il apparaît chevauchant ; cet accident est moins
important au Nord-Est (pli-failles et failles) qu’au Sud-Est et abaisse le Causse par rapport au Moyen
Atlas plissé (Figure. 43).
Le Moyen Atlas tabulaire constituant la partie nord-ouest du Moyen Atlas (Figure. 42), est
occupé par des dépôts carbonatés de plate forme tidale peu profonde (El Arabi, 2001). Il est séparé
en deux « tronçons » (NO et SE) par l’accident tectonique majeur de Tizi N’Tretten (ou Taililoute)
qui s’étend dans notre terrain sur une direction de SO-NE du plateau basaltique d’Azrou jusqu’au
delà de Sefrou pour s’ennoyer sous les formations néogènes du Saïs oriental. Cet accident qui amène
le Trias imperméable en altitude, constitue une barrière hydrogéologique importante délimitant vers
l’est et le sud la zone étudiée et interdisant la liaison souterraine avec les systèmes karstiques voisins.
D’une façon générale, l’ensemble triasico-liasique du Moyen Atlas subtabulaire constitue la
couverture secondaire du socle paléozoïque, couverture relativement peu épaisse et assez
compétente, qui a facilité la retransmission des accidents tectoniques hercyniens. Cet ensemble
plonge vers le Nord sous les formations tertiaires du Saïs (Essahlaoui et al., 2001 et 2003), il est affecté
de plus souvent par quelques ondulations et cassures qui s’alignent selon la direction atlasique (en
gros SO-NE).D’autres accidents peuvent prendre une direction rifaine (NO-SE). En effet, les
Causses occupent une position intermédiaire entre le grand domaine méseto-atlasique et le domaine
rifain, et il est normal que leur structure ait subi l’influence directe de ces deux domaines.
L’absence des formations du Lias supérieur et du Jurassique moyen, sur le terrain étudié,
témoigne d’une surrection assez précoce. Il s’agit d’une phase orogénique « embryonnaire » (Colo,
1961) survenue à la fin du Lias moyen. Mais les phases tectoniques décisives sont tertiaires : elles
appartiennent à la phase pyrénéenne (surtout Lutétienne) qui a donné les grands accidents SSO-
NNE (Tizi N’Tretten, Adarouch, etc.), et aux phases alpines surtout la phase vindobonienne qui a
hérissée les Causses par une ligne de flexure nord et donnée les nappes rifaines. Cette phase a aussi
créée le grand bassin subsident du synclinal dissymétrique du couloir sud rifain, dans lequel la mer
tortonienne a déposée la puissante série marneuse qui est restée au pied de l’escarpement
septentrional.
D’autres phases tectoniques se poursuivent jusqu'au Villa-franchien : la plus importante est
la phase post-pontienne (responsable des plissements violents du Rif) qui provoque dans le Saïs la
discordance des formations lacustres sur les marnes tortoniennes ; et sur les Causses, un réseau de
cassures de direction rifaine (Bahzad, 1985).
En général, Le Moyen Atlas est formé d’un substratum permo-triasique scellé par un
ensemble de formations allant du jurassique jusqu’au paléogène (Dresnay, 1988 ; Herbig, 1988).
Compris entre 800 et 2800 m d’altitude, le Moyen Atlas comprend deux ensembles structuraux et
géomorphologiques séparés par l’accident nord moyen atlasique (Choubert 1956 ; Martin 1973, 1981 ;
Hollard et al., 1985) : le Moyen Atlas plissé et le Moyen Atlas tabulaire (Figure. 44). Les basaltes
alcalins d’âge quaternaire couvrent d’importantes régions notamment au centre des deux unités.
Le Causse moyen atlasique offre les paysages classiques de hauts plateaux calcaires d’où
l’appellation de Causse (Plateforme). Ces plateaux, composés essentiellement de carbonates
néritiques du Lias inférieur et moyen (Herbig, 1988), sont structurés en plateaux étagés reflétant une
organisation en blocs basculés (Soufiani et al., 2002) par des failles normales mineures (Herbig, 1988 ;
Arboleya et al., 2004) (Figure. 43); ils surplombent le couloir de Khenifra-Azrou et la plaine de Saïs
(Lepoutre et Martin, 1967). Les limites du Causse sont bien marquées à l’ouest et au nord par des
corniches et escarpement de 300 à 400 m de hauteur. Vers l’Est le Causse est accolé par une chaîne

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montagneuse orientée SO-NE, en générale plus élevée, c’est le Moyen Atlas plissé (Figure. 35, 41 et
44).

Figure 42. Carte structurale du Moyen Atlas (d’après Arboleya et al., 2004).
AA’ représente la coupe de la figure 43.

Figure 43. Coupe géologique (cf. Figure.42) à travers le Causse et le Moyen Atlas plissé (Arboleya et al., 2004).

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Figure 44. La jonction entre le Causse moyen atlasique et le Moyen Atlas Plissé
(d’après Martin et al., 1964 ; in Lecompte, 1986)

IV. CONTEXTE HYDROGÉOLOGIQUE


La seule origine de l’alimentation en eau souterraine des Causses est météorique (pluie ou
neige). Une très forte proportion des précipitations s’infiltre dans le karst calcaire (35 à 40%) et
réapparaît principalement à la périphérie du Moyen Atlas tabulaire. Il déverse ses eaux vers quatre
grands domaines (Figure. 48) : au nord-est vers l'oued Sebou, au nord vers la plaine de Fès-Meknès,
à l'ouest vers l'oued Tigrigra (haute vallée de l'oued Beht) et au sud-ouest vers la vallée de l'Oum-er-
Rbia. Il fournit ainsi 13300 l/s à l'Oum-er-Rbia (9000 l/s à partir de la seule source du fleuve), 3250
à 3860 l/s au Sebou et 3140 à 3560 l/s à l'oued Beht, soit un total de l'ordre de 20 m 3/s allant
régulariser à des degrés divers les débits des grands fleuves issus du Moyen Atlas. (Bentayeb &Leclerc,
1977 ; Martin, 1981).
L’aquifère est simple : il est formé de dolomies du Lias inférieur et des calcaires et calcaires
dolomitiques du Lias moyen bien fissurés et assez tectonisés. Les exutoires de cette unité se
localisent principalement à l’extrémité Nord-Ouest de la gouttière synclinale de Tizguite-Ifrane, où
ils se manifestent par une suite de sources au contact Saϊs-Causse (secteur Ribaa-Bittit), à la faveur de
la flexure de Sidi Lmir et de nombreuses failles (Figure. 45).
Une partie des eaux du Causse alimente la nappe profonde et captive du Saïs (Essahlaoui et al.
2000), contenue dans les dolomies liasiques et les mollasses de base du Miocène (Burdigalien) et une
autre partie alimente la nappe phréatique superficielle des formations plio-quaternaires. Un régime
d’écoulement souterrain du type karstique règne dans cet aquifère.
Les Causses offrent un échantillonnage très abondant et presque complet de types de
modèles de dissolution. Ils se répartissent en secteurs plus ou moins densément constellés de dolines
ou défoncés par de grandes cuvettes (Martin, 1981). L’écoulement de ses eaux souterraines se fait
selon les trois échelles ; local, intermédiaire et régionale (Figure 46).

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La très grande majorité des eaux (90%), est exportée hors du Moyen Atlas tabulaire vers trois
destinations :
- restitution aux grandes vallées.
- utilisation directe pour l'agriculture (plaine de Fès-Meknès).
- alimentation en eau potable des villes.

Figure 45. Coupe hydrogéologique schématique du système Ribaa-Akkous (Bahzad, 1985)

IV.1. ORGANISATION SPATIALE DES SYSTÈMES D’ÉCOULEMENTS


Les eaux souterraines et les eaux de surface constituent deux éléments souvent indissociables
d’un même système hydrologique (Sophocleous, 2002). L’étude de leur interaction implique que la
formation aquifère soit affleurante ou sub-affleurante, ce qui limite l’étude au cas des aquifères
libres. Différentes échelles d’observation (Figure. 46) sont utilisées depuis les travaux de Tóth (1963)
pour simplifier l’étude des systèmes d’écoulements entre la surface et le souterrain : (i) A l’échelle
locale, les interactions berge/rivière et les écoulements souterrains s’organisent selon les zones
d’exhaure les plus proches matérialisées par des sources ponctuelles ou diffuses dans les cours d’eau
et les lacs environnants. (ii) A l’échelle régionale, les écoulements mettent en mouvement les masses
d’eaux souterraines, depuis les zones de recharge jusqu’aux rivières majeures, les lacs ou encore la
mer. (iii)Une échelle intermédiaire est distinguée pour les écoulements qui concernent un sous
ensemble non négligeable de l’aquifère.

Figure 46. Système d’écoulement local, intermédiaire et régional (D’après Dahl et al., 2007)

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De manière générale, les zones de fort relief tendent à s’organiser à l’échelle locale, tandis
que pour les régions plates les écoulements souterrains s’organisent plus souvent à l’échelle régionale
(Sophocleous, 2002).

IV.2. BILAN HYDRAULIQUE DE LA NAPPE DU MOYEN ATLAS TABULAIRE


La nappe du Causse moyen atlasique est encadrée entre le bassin de Fès-Meknès au Nord et
le Moyen Atlas au Sud. Cet aquifère est formé par des terrains carbonatés plus ou moins tabulaires
du Lias. Sa géométrie et ses caractéristiques hydrogéologiques ne sont pas bien connues. La qualité
des eaux de cette nappe est très bonne. La minéralisation de l’eau est en effet inférieure à 0.5 g/l
(AHBS).
La recharge de la nappe se fait exclusivement par les infiltrations pluviales. Elle est exploitée
par forages et puits pour l’alimentation en eaux potables (AEP) des centres de la région (Ifrane,
Imouzzer, Azrou, El Hajeb, Agouray...), ainsi que pour l’irrigation. Les prélèvements destinés à
l’AEP peuvent être estimés à 22 Mm3/an, alors que ceux utilisés en irrigation sont évalués à 42
Mm3/an (Figure. 47).
Le tableau ci-après indique le bilan moyen des nappes du Causse du Moyen Atlas (basaltes
quaternaires et calcaires et dolomies du Lias) ; sur la période 1939-2002. On notera que
l’alimentation totale et les sorties totales sont d’environ 691 Mm 3/an chacun, donc le bilan
souterrain global est supposé en équilibre (Tableau. 10)

Autres/9,4

AEP/22,1 Agricole/42

Figure 47. Répartition des prélèvements dans les eaux souterraines du Causse moyen-atlasique par secteurs
(Mm3/an) (AHBS, Source : PDAIRE)

Tableau 10. Bilans quantitatifs des principales nappes souterraines du bassin et répartition des prélèvements par
Sources (AHBS, Source : PDAIRE, Note de synthèse, septembre 2011)
Prélèvements
Entrées Oueds et Sources (Mm3/an) Abouchement Sorties Bilan
Agricole AEP Autres

691 42 22 10 454 162 691 0


Ces ressources contribuent au développement économique et social aussi bien de la région
que du grand bassin hydrologique du Sebou, en assurant l’approvisionnement en eau potable d’une
grande partie des centres urbains et ruraux et la mise en valeur de grandes superficies irriguées. Ces
nappes productives sont vulnérables à la sécheresse, à la surexploitation et à la pollution. Bien gérées
et protégées, elles représentent des atouts majeurs pour le développement socio-économique du
bassin.

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500000 550000

350000
300000
250000

Figure 48. Carte hydrogéologique du Moyen Atlas (d’après Martin, 1981)

IV.3. CONDITIONS SPÉCIFIQUES ET PROCESSUS DE LA KARSTIFICATION

Dans le Causse moyen atlasique, il s’agit surtout d’un karst de surface, dont la rareté
d’épaisses couches de calcaires francs et l’ubiquité de formations poreuses telles que les dolomies
donnent un caractère particulier au karst qui est la quasi-absence de grottes, d’avens ou de galeries
souterraines accessibles. Il est cependant important de mettre en évidence les conditions plus ou
moins favorables à la karstification, le rôle de la tectonique dans ses différentes composantes, ainsi
que les mécanismes de la dissolution.
Le karst est un nom allemand, on le trouve en Italie (Corso), en Slovénie (région du karst ou
kras), et en Croatie. Les régions calcaires sont souvent des nids de population humaine en raison de
la présence de silex. Cependant le manque d’eau de surface (due à l’infiltration) rend la vie difficile
dans ces régions. A ce sujet, signalons que les habitants du Jura suisse recueillaient les eaux de pluie
des toits pour leurs divers besoins. On trouve également de nombreuses autres zones karstiques
dans le monde (la Chine est le paradis des karstologues).

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IV.3.1. SYSTÈME KARSTIQUE


Le système karstique est l’ensemble de formes de surface et souterraines organisées les unes
par rapport aux autres pour constituer une unité de drainage. L’eau de pluie infiltrée se charge en gaz
carbonique lors de son passage à travers le sol et, sous l’effet d’un gradient hydraulique, circule dans
les fractures de la roche. Par la suite, l’eau élargit les fissures par lesquelles elle circule, les
transformant progressivement en conduits. Des conduits organisées en réseau se forment et drainent
les eaux depuis la surface jusqu’à une source généralement unique tandis que des zones de stockage
connectées au réseau de conduits prennent place dans la zone saturée (Mangin, 1975 ; Bakalowicz et
Dorfliger, 2005). Le résultat final se conduit par une hétérogénéité considérable du milieu avec une
organisation des vides déterminés par les écoulements souterrains (Mangin, 1975) (Figure. 49).

Figure 49. Représentation du système karstique avec les différents éléments de sa structure
(Conduits ou drains, lieux de stockage ou '' système annexe au drainage'', épikarst, formes de surface),
et les différentes modalités d'écoulement associées (Mangin, 1975)

Figure 50. Schéma représentatif de la zone épikarstique (Mangin, 1975)

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IV.3.2. AQUIFÈRE KARSTIQUE


L’aquifère karstique proprement dit, comporte trois zones principales : l’épikarst, la zone
d’infiltration (zone non saturée) et la zone noyée (zone saturée) (Mangin, 1975 ; Bakalowicz, 1979).
Dans la partie la plus proche de la surface, les eaux de l’infiltration peuvent être
momentanément retenues en formant un petit réservoir temporaire perché : l’épikarst. Cette partie
est caractérisée par un effet de fracturation et d’altération, lui conférant une porosité de 5 à 15 %,
alors que la porosité de la partie, plus profonde, est limitée de 1 à 3 % (Plangnes, 1997). Cette zone
saturée temporaire et discontinue, constitue l’aquifère épikarstique, elle assure l’interface entre le
karst sous-jacent et les phénomènes externes et une alimentation permanente de l’infiltration lente
vers la zone noyée (Bakalowicz, 1995). Les eaux y soumises à l’évapotranspiration.
Zone d’infiltration (zone non saturée) : La zone d’infiltration représente la partie non
saturée de l’aquifère karstique. L’écoulement des eaux vers la zone saturée est assuré par : (1) les
microfissures des blocs (infiltration lente), (2) des fractures plus ou moins ouvertes (infiltration
rapide) et (3) des conduits verticaux (infiltration rapide) (Figure. 50).
Zone noyée (zone saturée) : C’est la partie la plus importante de l’aquifère karstique du
point de vue de son exploitation. Sans être nécessairement présente dans tout l’ensemble système
karstique, elle se développe principalement à son aval. Le karst est constitué des drains ou axes de
drainage et des systèmes annexes au drainage (Mangin, 1975 ; Bakalowics, 1995) (Figure. 50).

IV.3.3. RÔLE DE LA TECTONIQUE


Dans le Causse moyen atlasique, les valeurs des pendages sont rarement très élevées. La
densité des dolines dans les séries litées du Lias moyen est plus forte que le pendage est de faibles
degrés. Le rôle du pendage dans les dolomies du Lias inférieur est moins déterminant dans la mesure
où la percolation et la circulation des eaux sont facilitées par l’intensité des diaclasages et la porosité
en grande de la roche.
La plupart des replis synclinaux du Causse sont des lieux de développement de cuvettes
karstiques. En première approximation on peut avancer que la disposition synclinale constitue un
facteur favorable à la karstification par le fait qu’il y a collecte et concentration des eaux dans les
points bas de la structure.
La fracturation peut se manifester aussi dans les processus de karstification ; les diaclases
peuvent provoquer la pénétration des eaux de surface dans les masses calcaires litées du Lias moyen,
dont l’eau peut s’infiltrer, progressivement banc après banc et finir par former une rivière
souterraine. Ainsi, les lignes de failles et de fractures, correspondent aux zones de broyage
tectonique de la roche, qui, de ce fait, est plus sensible à la corrosion et à l’érosion mécanique que la
roche saine, et le plan de faille est le lieu préférentiel de l’infiltration des eaux chargées en
carbonates. C’est en effet que se situent sur la ligne de faille ou à proximité des ponors (fluvio-
karst)et des poljés des Causses.
La pression diminue, dans les cavités souterraines, ou à la sorties des eaux ; les résurgences,
les dépôts sont importants : ce sont les spéléothèmes, stalactites, stalagmites, concrétions, croûtes,
pisolithes, tufs, travertins, gours… Par précipitation (dépôt en raison de l’évaporation), il y a
reconstitution du minéral sous ces diverses formes.

IV.3.4. FORMES KARSTIQUES

Un karst se développe dans des séries calcaires massives voire dans des évaporites comme le
gypse ou le sel gemme. Ce sont des formes de dissolution.

56 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMAT IQUE

Les faciès calcaires et dolomitiques constituent un milieu favorable aux processus de la


dissolution chimique des roches. On constate que les dolomies et les calcaires du Lias moyen ont été
plus corrodés que les dolomies du Lias inférieur.
Les phénomènes karstiques sont essentiellement des phénomènes de surface. On peut tout
d’abord distinguer des formes mineures comme les lapiés(ou lapiez ou encore lapiaz), les reliefs
ruiniformes de la dolomie, les dolines d’effondrement qui jalonnent des réseaux souterrains
inaccessibles, les petites dépressions sommitales dues à la dissolution à partir des eaux de fonte des
neiges, …etc. Presque toutes les vallées sont sèches et le profil longitudinal est parfois interrompu
par une légère contrepente due à la karstification, d’où ce paysage très fréquent de cuvettes fermées,
très évasées, à fond plat colmaté par des dépôts meubles et qui s’alignent en chapelets. Le karst
présente ses formes les plus spectaculaires avec de grandes cuvettes fermées, atteignant 2 ou 3 Km
de long, aux fonds argilo-limoneux, occupés en hiver par des dayats. Les failles ont jouées un rôle
essentiel en créant le cadre de l’élargissement et de l’aplanissement karstique de ces poljés (grandes
dépressions karstiques) tectoniques des Causses d’El Hammam, d’Ajdir et de Sefrou (Lepoutre
&Martin, 1966).
D’une façon générale, on peut trouver les formes d’érosion suivantes (Figure. 51) :
- les lapiés (ou lapiez, ou encore lapiaz).
- les petites dépressions fermées (dolines, ouvalas, cénotes, cockpits).
- les grandes dépressions karstiques (poljés).
- autres formes de surface.

Figure 51. Bloc diagramme représentant un paysage karstique synthétique (Bakalowicz, 1999)

57 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMAT IQUE

IV.3.5. KARSTIFICATION DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE

La dissolution des carbonates du Causse est favorisée par leur intense fracturation, le climat
d’altitude subhumide à humide à températures basses et les accumulations hivernales de neige (Nicod,
1972). Un karst a été élaboré ; il a agi sur l’hydrographie, l’hydrologie et les formes de reliefs. La
dissolution des évaporites triasiques a contribué également dans la genèse de formes karstiques et
dans l’écoulement souterrain de l’eau.
La plupart des formes karstiques ont pris naissance dans les calcaires liasiques (dolomies,
calcaires et calcaires dolomitiques). Parmi ces formes, il existe des galeries, porches, avens, grottes,
ponors, gouffres d’effondrement, dolines, lapiez…etc (Martin, 1980). Dans le Moyen Atlas, plus de
200 cavités karstiques souterraines sont connues et prospectées en 1981 par le groupe spéléologique
de Rabat.
Les champs de lapiez se situent principalement en haute altitude à plus de 2000 m. Les
cannelures, ciselures et autres microformes de dissolution sont aussi présentent à la surface des
dolomies.
Les dolines sont des formes fréquentes d’origine variée. Les dolines nivokarstiques se
trouvent surtout sur les zones élevées du Causse. Ce sont de petites dépressions à fond plat de 12 à
15 m de diamètre sur 3 à 5 m de dénivellation. La formation de ces dolines serait due principalement
à l’accumulation de neige (Martin, 1965). Les dolines d’effondrement du toit de galeries souterraines
ou de dissolution de poches salifères triasiques sont assez fréquentes. Les dolines géantes et ouvalas
se rencontrent essentiellement sur les formations dolomitiques. Ces grandes cuvettes seraient le
résultat d’une succession d’effondrements et de tassements dont seule la dissolution des poches
salifères triasiques serait responsable.
Les poljés qui prennent naissance à partir de la dissolution superficielle des roches
carbonatées ne s’observent que dans certains Causses, notament le Causse d’Amekla, le Causse d’El
Hammam et le Causse d’Ajdir (au SO du Moyen Atlas) (Martin, 1981).
Beaucoup de ces cuvettes sont occupées d’une façon permanente ou temporaire par l’eau et
constituent des lacs ou des dayats.
Dans la région de Timhadite, l'importance des coulées basaltiques Plio-quaternaires, forment
de vastes étendues planes sans végétation, parsemées de cônes éruptifs (jbel Hebri,...). Le réseau
hydrographique y est également très mal développé. Partout où ces dalles volcaniques reposent sur
un substratum calcaire, des dolines sont bien marquées d'une cinquantaine de mètres de diamètre et
de 20 à 30 m de profondeur, formées dans les basaltes, par suite vraisemblablement de dissolutions
dans le karst sous-jacent. Ces dolines sont absentes dans les basaltes qui ne reposent pas sur des
calcaires (Bentayeb & Leclerc, 1977).
Cette karstification permet l’emmagasinement et la circulation d’une très forte proportion
des eaux météoriques (pluie ou neige) après infiltration, sous forme d’une nappe d’eau souterraine
dans les roches carbonatées du Lias inférieur et moyen. Les vallées sont généralement sèches. Cette
nappe apparait en surface dans certaines cuvettes (dayats) et à la périphérie des Causses, au niveau
des accidents, sous forme de résurgences ou d’exsurgences. C’est donc une nappe karstique
complexe circulant avec un régime plus au moins turbulent dans les calcaires qui présentent une
perméabilité de fissure. Ces eaux karstiques sont à l’origine de deux oueds pérennes au Maroc :
l’Oued Sebou au NE et l’Oued Oum-Er-Rabia au SO en plus que vers ces deux grands domaines :
au Nord vers la plaine de Fès-Meknès et à l'Ouest vers l'oued Tigrigra (haute vallée de l'oued Beht).
L’Oued Sebou est soutenu principalement par des grosses sources karstiques (Aïn Sebou, Ain
Timédrine, Ain Ouamender…) situées dans le Moyen Atlas plissé.

58 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE II_ CONTEXT E GENERAL DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMAT IQUE

CONCLUSION
Le Moyen Atlas tabulaire offre des paysages classiques de hauts plateaux calcaires, d’où
l’appellation de Causse, ce qui implique tout un ensemble de conditions lithologiques, hydrologiques
et morphologiques. C’est en effet le domaine du calcaire ou, plus précisément, de roches
carbonatées : calcaires et dolomies.
Les terrains anté-jurassiques représentés principalement par les schistes viséens, constituent
le substratum profond du Causse, le socle n’apparaît que sur le versant occidental : à Azrou par
exemple.
Le Trias à argilites rouges parfois salifiées, recouvre les terrains primaires en discordance. I1
est beaucoup plus fréquemment représenté, non seulement sur toute la bordure occidentale mais
aussi sur le plateau.
Le Lias couvre presque la totalité du Causse moyen atlasique. Il est caractérisé par une série
de bancs dolomitiques et calcaro-dolomitiques.
Des épanchements basaltiques (Post-villafranchien) sont issus d’un ensemble important de
cônes volcaniques dont on peut citer : le Volcan d’Outgui, 1430 m à l’Est d’El Hajeb ; El Koudiat,
1785 m à l’Ouest d’Ifrane ; et Hebri, 2100 m au Sud-Est d’Azrou.
La structure d’ensemble est subtabulaire, sauf à proximité des accidents majeurs où l’on
observe une forte inclinaison des couches. Les formations sont toutefois fortement affectées par la
tectonique cassante. Les principales failles et flexures sont primordialement orientées SO-NE et
secondairement SE-NO, les directions N-S et E-O sont de moindre fréquence.
Le réservoir étudié est soumis à un climat de montagne et son alimentation se fait de façon
prépondérante par les précipitations. La température joue un rôle capital dans la capacité que
peuvent avoir ces précipitations à fournir l’eau au karst. D’après les données des stations que nous
avons interprétées, on constate que les précipitations annuelles sont entre environ 330 et 912 mm,
avec un maximum atteignant jusqu’à 912 mm à la station d’Ifrane. La station d’El Hajeb et celle
d’Ain Bittit reçoivent respectivement environ 474 et 480 mm en moyenne annuellement, celles
d’Azzaba et Aguelmam sid Ali reçoivent environ 330 à 420 mm respectivement. Les températures
minimales mensuelles moyennes varient entre 2.5°C (station d’Aguelman Sidi Ali) et 11.7°C (station
d’Azzaba) pendant le mois de Janvier. Alors que les températures maximales mensuelles moyennes
varient entre 19.7 °C (station d’Aguelman Sidi Ali) et 29.1°C (station d’Azzaba) pendant les mois de
Juillet et Août.
Les principaux oueds du Causse moyen atlasique (O. Tizguite, O. Défali, O. Tigrigra-Ras el-
Ma et Adarouch, O. Chko-el-Quantra, O. Aggay et O. Sehb Er-Rmel) correspondent à des vallées
sèches qui connaissent un écoulement temporaire et de courte durée en période de pluie et de fonte
des neiges.
De point de vue hydrogéologique, il s’agit d’un système aquifère de type karstique, très
individualisé dans les formations dolomitiques et calcaro-dolomitiques du Lias inférieur et moyen.
Les eaux infiltrées qui sont générées exclusivement par les eaux météoriques (pluie, neige) circulent
en profondeur au sein des formations carbonatées, pour émerger en suite sous forme de sources à la
faveur d’un ensemble de flexures principalement au contact Saïs-Causse. L’importance de ces
sources est due à leur débit utilisé conjointement pour l’alimentation en eau potable des
agglomérations des villes et pour l’irrigation des régions avoisinantes.

59 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CHAPITRE III

EXPLOITATION DE LA TÉLÉDÉTECTION ET DES SIG

POUR LA RECONNAISSANCE HYDROGÉOLOGIQUE

DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE

INTRODUCTION
D’une manière générale, un projet de prospection hydrogéologique a pour objectifs de
mettre en évidence les caractéristiques suivantes du milieu (Caponera, 1988) :
- Identifier les éventuels réservoirs aquifères en définissant la nature des formations
géologiques.
- Définir le contexte structural et comprendre son rôle dans le fonctionnement du système
hydrogéologique.
- Identifier et délimiter les zones de recharge et de drainage.
- Comprendre l’interaction entre les eaux souterraines et les autres éléments du milieu (eau de
surface, végétation, source de pollution, …etc.).
Les méthodes utilisées font appel à des méthodes directes aussi bien qu’indirectes. En effet,
l’étude du milieu est abordée à travers la géologie, la géologie structurale, la morphologie,
l’hydrologie…, pour bâtir un raisonnement de synthèse dans lequel l’image satellite sert de trame.
Le tableau 11 présente les paramètres et les données hydrogéologiques appréhendés à partir
des images satellitaires.

Tableau 11. Données hydrogéologiques extraites à partir des images de télédétection (El Hadani, 1992).
SATELLITE ASPECTS HYDROGÉOLOGIQUES ZONES D’APPLICATION
OBSERVES
Visible Réseau de drainage, zones de recharge, Application aussi bien dans les zones arides
Landsat TM fracturation, végétation, occupation du sol, (approche directe)
et MSS géologie échelles variables : 1/200 000 à 1/100 000
(30 et 80 m)
Visible Réseau de drainage, zones de recharge, - zones arides et semi-arides (approche directe)
SPOT XS et P fracturation, végétation, géologie, - zones tempérées à couvert végétal
(20 et 10 m) occupation du sol, morphologie (approche indirecte)
(stéréoscopie)… échelle 1/100 000 à 1/25 000
Micro-ondes Humidité des sols, propriétés - zones à couverture nuageuse.
ERS-1 hydrologiques des sols, végétation, - formations sédimentaires.
linéaments… - régions désertiques.
Thermique Émergence d’eaux douce en mer, détection -identification de caractéristiques
HCMM, NOAA, des filons (rôle hydrogéologique), hydrogéologiques régionales.
Landsat. anomalies géothermiques, végétation, -zones côtières.
biomasse, …

Ce chapitre à pour objet d’élaborer une base de données numériques, ayant un rapport avec
la gestion des ressources en eaux souterraines, touchant entre autres les plans d’information
suivants : topographie, hydrographie, occupation du sol, géomorphologie, structural et lithologie.

60 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES

I.1. LES DONNES UTILISÉES


Les cartes et données obtenues soit sur le terrain ou avec des technologies et des instruments
récents aérospatiales, peuvent être intégrées avec autres dans un SIG pour produire des cartes finales
spécifiques en 2 ou 3D et répondre ainsi aux diverses exigences de l'exploration et de la prospection
géologique et hydrogéologique. Par exemple, des cartes topographiques peuvent être intégrées avec
des cartes géologiques, des photographies aériennes et des images satellites (Figure. 52).

Figure 52. Système d'information géographique (SIG) : cartographie intégrée

I.1.1. LES IMAGES SATELLITAIRES


- Deux images satellitaires multispectrales : Landsat 7 ETM+ (Enhanced Thematic
Mapper) (Tableau. 12, Figure. 53) une captée le 12 Avril 2001, et l’autre le 02 Mai 2000. Les
résolutions spectrales et spatiales des bandes considérées pour l’étude sont présentées au tableau 2
(Chapitre II).
- Deux images satellitaires multispectrales : Landsat_8 (Tableau. 12, Figure. 54) une captée
le 21 Août 2014, et l’autre le 14 Août 2014. Les résolutions spectrales et spatiales des bandes
considérées pour l’étude sont présentées au tableau 3 (Chapitre II).

Tableau 12. Caractéristiques de l’image Landsat 7 ETM+ et Landsat 8.


Plate-forme Scène Capteur Date d’acquisition Résolution spatiale (m) Couverture sur le
satellitaire terrain (km)
Landsat 7 ETM+ 12-04-2001 30m 185. 185
ETM+ ETM+ (Pan) 02-05-2000 60m (TM6)
15m (TM8)

Landsat 8 OLI 21- 08-2014 30m 185. 185


TIRS 14- 08-2014 Pan (15m)
TIRS (100m)

61 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 53. L’image brute Landsat ETM+ en couleurs vraies (321)


A gauche : acquise le 12- 04-2001. WRS-2. Path 200, Row 037, Zone 30
A droite : acquise le 02- 05-2000. WRS-2. Path 201, Row 037, Zone 30

Figure 54. L’image brute Landsat 8 en couleurs vraies (432)


A gauche : acquise le 21- 08-2014. WRS. Path 200, Row 037, Zone 30
A droite : acquise le 14- 08-2014. WRS. Path 201, Row 037, Zone 30

- Un Modèle Numérique de Terrain au format ASTER-GDEM couvrant la zone d’étude


en coordonnées géographiques WGS84 et UTM (Figure. 55).

Figure 55. Modèle Numérique de Terrain en format ASTER-GDEM


A gauche : ASTGTM_N33W006_dem.tif
A droite : ASTGTM_N33W005_dem.tif

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CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

I.1.2. LES DONNÉES AUXILIAIRES


- Les cartes géologiques au 1/100000 d’El Hajeb et Ifrane, 1/50000 d’Azrou et
des cartes générales simplifiées du Moyen Atlas.
- Les cartes topographiques au 1/50000 couvrant le Causse moyen atlasique :
Ain Taoujdat, Sefrou, El Hajeb, Ifrane, Ayoun Snane, Ain Leuh, Azrou, Almis
Guigou, Al Hammam, Tmahdite et Achlouj.
- Les cartes géomorphologiques au 1/100000 du Moyen Atlas central (d’après
Martin, 1981).
- Les données bibliographiques : rapports, cartes, photos, fichiers, tableaux…

I.1.3. LE MATÉRIEL INFORMATIQUE


Ordinateur, logiciels SIG et de traitement d’images satellitaires, logiciels de dessin…

I.2. MÉTHODOLOGIE

Le SIG élaboré pour la gestion des ressources en eau et environnementale du Causse moyen
atlasique, est constitué de deux types de bases de données qui se complètent et s’interactivent entre
eux : la base de données spatiales et la base de données thématiques.
Cette base de données a suit 3 types de méthodes pour élaborer des documents
cartographiques numériques en format raster :
_ Numérisation et scannerisation des documents existants sur papier.
_ Intégration d’un MNT de type ASTER(GDEM) au SIG.
_ Traitement numérique des images satellites.
_ Création des documents sur la base des données ponctuelles ; en utilisant des techniques variées
d’interpolation et de modélisation en fonction du type de données concernées, de la densité et de la
qualité des données à disposition (Ebener, 2000).
La méthode utilisée est résumée dans le diagramme de la figure 56. Il s'agit de
l’extraction des cartes thématiques de la lithologie, la structuration, l'occupation du sol,
l’hydrographie, la topographie (pente, exposition, relief…) et des formes géomorphologiques
karstiques…etc. ; à l'aide de l’analyse spatiale et du traitement d'images numériques à partir d’une
base de données composée d’images aérospatiales de type ASTER(DEM) et d’images satellitaires
Landsat sous l’appui des cartes géologiques, géomorphologiques et topographiques préexistantes.
Toutes les données ont été intégrées dans un système d'information géographique (SIG) et
analysées pour évaluer les caractéristiques hydrogéologiques du Causse moyen atlasique et de
démontrer comment les méthodes d'intégration et d’analyses géomatiques multicritères sont utiles
pour soutenir l'analyse hydrogéologique et l'identification des domaines favorables ; potentiels, de
prospection et d’exploitation des eaux souterraines au niveau des nappes superficielles, phréatiques.
En outre, la connaissance du terrain s’avère exigeante pour tester les résultats obtenus et valider les
interprétations intégrées.
Une fois acquises, les données de télédétection nécessitent des traitements et prétraitements
avant toute utilisation. Il s’agit d’un ensemble d’opérations dont l’objectif est de minimiser les
déformations contenues dans les images. Parmi ces déformations on peut citer, trois groupes suivant
leurs origines :
- Les distorsions causées par l’environnement observé : courbure de la terre, variation
d’altitude du sol, réfraction atmosphérique,…etc. ;
- Les distorsions provenant du mouvement de la plate forme ;
- Les distorsions dues aux erreurs des systèmes de mesures ;

63 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

BASE DE
DONNÉES
SIG

CARTES
CARTES GÉOLOGIQUES
TOPO ASTER IMAGES
+ DEM SATELLITAIRES
AUTRES DIGITALISATION

DIGITALISATION GEOREFERNCEMENT
ROUTES, VILLES
MOSAÏCAGE
TRAITEMENT
ANALYSE
SPATIALE

PHOTO-
DEPRESSIONS CARTE DIRECTION CARTE CARTE INTERPRÉTATION
KARSTIQUES ALTITUDES D’ÉCOULEMENT PENTES EXPOSITION

SOUS RÉSEAU CARTE CARTE CARTE


BASSINS HYDROGRAPHIQUE NDVI LITHOLOGIE LINÉAMENTS

DENSITÉ CARTE CARTE DENSITÉ


HYDROGRAPHIQUE OCCUPATION
KARSTIFICATION LINÉAMENTS
DES SOLS

Figure 56. Organigramme méthodologique par modélisation géomatique

I.2.1. LES PRÉTRAITEMENTS


Ce sont des opérations de rectification d’images. On distingue dans le cadre de cette étude :
_ La correction radiométrique qui permet de corriger les erreurs radiométriques de l’image
causées généralement par les perturbations atmosphériques.
Les capteurs Landsat Thematic Mapper (TM), Landsat 7 (ETM +) et Landsat 8, acquièrent
des données de température et stocke ces informations en nombres numériques (Digital Numbers :
DN) avec un intervalle compris entre 0 et 255. Il est possible de convertir ces DNs en réflectance
atmosphérique à l'aide d'un procédé en deux étapes. La première étape consiste à convertir les DNs
de valeurs de radiance en utilisant les valeurs de polarisation et de gain spécifiques à la scène utilisée.
La seconde étape convertit les données de radiance en réflectance atmosphérique (TOA : Top of
Atmosphere).

Étape I : Conversion des valeurs numériques (DN) en radiance


Il existe deux formules qui peuvent être utilisées :

- Gain et Bias (ou Offset) : ∗

Où :
: Valeur de la cellule en tant que rayonnement ;
: Nombre numérique de valeur de la cellule ;
: Valeur de gain pour une bande de fréquences spécifiques ;
: Valeur de polarisation pour un groupe spécifique ;

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CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

- Spectral Radiance Scaling Méthode


Où :
: Valeur de la cellule en tant que rayonnement ;
: Nombre numérique ;
: Radiance spectrale à l'échelle pour QCALMIN ;
: Radiance spectrale à l'échelle pour QCALMAX ;
: Valeur de pixel minimum quantifié calibré (typiquement = 1) ;
: Valeur de pixel maximale quantifiée calibré (typiquement = 255) ;

Étape II : Radiance à TOA reflectance

∗ ∗ ∗
Où :
: Réflexion plantaire (Sans unité) ;
: Luminance spectrale (de l'étape précédente) ;
: Distance Terre-Soleil en unités astronomicales ;
: Moyenne des irradiations solaires exo-atmosphériques ;
: Angle zénithale solaire ;

_ La correction atmosphérique
Pour toute correction absolue, la réflectane au-satellite a été converti en réflectance de la
surface en utilisant l'équation :

)/ *cos ( ∗

: Estimé réflectance de la surface ;
: Chemin du rayonnement (W m-2 sr-1 pm-1) ;
: Transmittance atmosphérique de la cible vers le capteur ;
: Transmittance atmosphérique dans la direction d'éclairage ;
: Rayonnement diffus (W m-2 pm-1).

Il existe différentes méthodes de correction atmosphérique (FLAASH, ATCOR, DDV…),


dans notre cas nous avons utilisé la méthode DOS (Dark Object Substraction).
Le procédé DOS suppose que dans une image satellite, il existe des caractéristiques qui sont
proche de zéro pour cent de réflexion (eau, forêt dense, ombre), de telle sorte que le signal enregistré
par le capteur à partir de ces caractéristiques est uniquement à la suite de la diffusion atmosphérique
(chemin de rayonnement), qui doit être retiré (Chavez, 1996). Le trajet de la radiance (Lp), a été
estimé en utilisant l'équation :
∗ . ∗ ∗ /

: Valeur DN sombre dans chaque bande spectrale.

65 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

_ La correction géométrique qui permet de rendre l’image superposable à un document de


référence, qui peut être une carte ou bien une autre image. Elle repose sur des points d’appui qui
sont des repères terrestres ponctuels dont on connait les coordonnées dans le document à corriger
(image satellitaire) et dans le document de référence.
Les coordonnées de référence des images Landsat fournies (ETM+, Landsat 8) par USGS
(U.S. Geological Survey) sont en projection cartographique de l’Universel Transverse Mercator
(UTM) et en système géodésique mondial (WGS 84).
Dans cette étude nous avons choisis de travailler par le système de projection LCC (Lambert
Conformal Conic), sphéroïde Clarke 1980 et Datum de Merchich Maroc Zone I.

I.2.2. LES TRAITEMENTS


Les images numériques peuvent subir divers traitements, en vue de leur utilisation ou de leur
stockage dans une base de données. Nous groupons sous le terme de traitement d’images un
ensemble de techniques visant à faciliter l’extraction de l’information et d’en augmenter l’efficacité,
tout en restant conscient que toute transformation d’image altère son contenu.

I.2.2.1. MOSAÏCAGE
L’objectif du mosaïquage est de créer, à partir de plusieurs images contiguës, une seule image
cohérente et homogène sur les plans géométriques et radiométriques. L’image mosaïquée résultante
ne doit pas présenter de discontinuités rédhibitoires en termes de qualité géométrique intrinsèque,
radiométrique ou encore de restitution de contraste entre les différentes images la constituant,
notamment au niveau de leurs frontières.
Deux méthodes de mosaïquage peuvent être définies :
Le remplacement de la zone de recouvrement des images par la zone correspondante d’une
seule des deux images : cette méthode ne peut être choisie que dans un cas d’homogénéité
géométrique et radiométrique parfaite entre les deux images, comme par exemple des scènes
acquises le même jour le long de la trace ;
La détermination, dans la zone de recouvrement de la frontière la mieux adaptée pour rendre
la juxtaposition entre les deux images la plus discrète possible et conserver les valeurs radiométriques
de chacune des deux de part et d’autre d’une zone de fusion progressive de l’information des deux
images autour de la frontière. (Figure. 57).

mosaïque

Figure 57. Le mosaïquage de deux images

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I.2.2.2. EXTRACTION ET VISUALISATION DE LA ZONE D’INTÉRÊT


Vue la taille importante de l’image satellitaire, l’extraction de la fenêtre correspondant au site
d’étude reste la première étape dans tout processus de traitement d’image. La visualisation des
images dont on dispose à été faite afin d’en extraire les zones d’intérêt (Figure. 58).

Figure 58. Nappe du Causse moyen atlasique (au sein du Bassin de Sebou) (d’après Leclerc et Bentayeb, 1977)

I.2.2.3. AMÉLIORATIONS VISUELLES DE L’IMAGE


Cette catégorie de traitements inclut tous les procédés qui consistent à modifier l’aspect
visuel de l’image en vue de faciliter son interprétation. Parmi ces traitements on cite les différents
types de filtrage, les analyses en composantes principales (ACP), les compositions colorées, les
rapports des bandes (ratios), …etc.

I.2.2.4. EXTRACTION D’INFORMATION


_ Les indices : parmi les indices les plus utilisés on cite :
-L’indice de brillance (BI) traduit pour sa part les changements de teintes des sols nus et des
roches. Le passage des teintes sombres aux teintes claires s’accompagne d’une augmentation
simultanée des valeurs radiométriques dans les deux canaux. Cet axe communément appelé « droite
des sols » sera représenté physiquement par l’indice de brillance :
IB2= PIR2+ R2
Cet indice varie aussi de manière inversement proportionnelle avec l’humidité et la rugosité du sol.

-L’indice de végétation est liée à l’activité du couvert végétal : les pigments foliaires absorbent
fortement le rayonnement dans le rouge (R) alors que le parenchyme lacuneux réfléchit une grande
partie du rayonnement proche infrarouge (PIR). Ainsi en phase de développement d’un couvert, la
biomasse et la quantité de pigments augmentent, ce qui entraine une hausse dans le proche

67 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

infrarouge et une baisse dans le rouge. L’inverse se produit en fin de cycle végétatif. Plusieurs indices
proportionnels à une activité chlorophyllienne active ; ont ainsi été mis au point parmi lesquels un
des plus connus est :

NDVI= (PIR-R)/ (PIR+R) (NDVI) : Normalized Difference Vegetation Index)

Les valeurs NDVI varient entre -1 et +1.

-L’indice d’humidité (WI) permet l’accentuation des différentes signatures spectrales de surface
sans pour autant prendre en considération un élément par rapport à l’autre

_ Les classifications des images :


C’est le procédé qui permet le regroupement des pixels homogènes en classes. Chaque classe
est identifiée par un code ou une couleur. Le regroupement se base sur les statistiques et les
caractéristiques spatiales et spectrales des pixels. Lorsqu'on parle de classes, il faut faire la distinction
entre les classes d'information et les classes spectrales :
o Les classes d'information sont des catégories d'intérêt que l'analyste tente d'identifier dans les
images, comme différents types de cultures, de forêts ou d'espèces d'arbres, différents types
de caractéristiques géologiques ou de roches,…etc.
o Les classes spectrales sont des groupes de pixels qui ont les mêmes caractéristiques (ou
presque). L'objectif ultime de la classification est de faire la correspondance entre les classes
spectrales et les classes d'informations.
L'analyste a le rôle de déterminer l'utilité des différentes classes spectrales et de valider leur
correspondance à des classes d'informations utiles.
Le processus de classification est composé de trois grandes étapes :
- Établissement des classes de signatures.
- Classification des pixels en fonction de ces signatures.
- Vérification des résultats.
▪ La classification non supervisée
Dans ce type de classification l'utilisateur n'intervient pas dans le choix des différentes
classes, puisque le regroupement est réalisé par des fonctions automatiques intégrées dans le logiciel
de traitement d’image. Aucune information sur les signatures spectrales n’est communiquée à
l’ordinateur. Il spécifie trois paramètres à savoir : le nombre de classes, l’algorithme de classification
et le nombre d’itération
Cette classification permet d’avoir une idée préliminaire sur la possibilité de différenciation
entre les classes. Le principal avantage de cette méthode est d'être très rapide, puisqu'elle ne requiert
pratiquement pas d'intervention de l'utilisateur. Son principal défaut est de se baser exclusivement
sur les différences spectrales, qui ne correspondent pas toujours à des catégories naturelles des
faciès.
▪ La classification supervisée
Contrairement à la classification non supervisée, c’est l’utilisateur qui dispose des
connaissances à priori sur la nature des objets contenus dans l’image. Il communique ces

68 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

informations à l’ordinateur, en identifiant des zones d’entraînement sur l’image qui sont bien
répandues sur l’image et avec un nombre suffisant des pixels par classe. L’image étant prête pour la
classification supervisée ; les étapes de classification sont :
- La sélection des sites d’entraînement pour l’établissement des classes de signatures ;
- L’édition et l’évaluation des signatures spectrales ;
- Le lancement de la classification ;
- Enfin l’évaluation de la classification ;

_ La Photo-interprétation :
Cette technique étant pratiquée depuis de nombreuses années, elle a été largement utilisée.
En fonction de sa connaissance du sujet étudié et du terrain, le photo-interprète peut analyser une
photographie ou une image dans son ensemble, en prenant en compte non seulement les teintes et
les couleurs mais également la forme, la texture et la structure des divers éléments qui la compose,
ainsi que leur agencement dans l’espace.

II. ÉLABORATION DES PLANS D’INFORMATION


II.1. CARACTÉRISTIQUES TOPOGRAPHIQUES ET HYDROGRAPHIQUES
II.1.1. TOPOGRAPHIE
Les facteurs climatiques et hydrologiques sont fonction de l’altitude. La représentation de
l'espace hypsométrique ou relief a été longtemps matérialisée en deux dimensions par des cartes
papier. L'arrivé et les progrès puissants de l'informatique ont permis d'évoluer vers une description
en 2.5 et 3 dimensions. Ce document cartographique informatisé appelé modèle numérique
d'altitude ou de terrain (MNA ou MNT, en anglais Digital Elevation Model, DEM) et remontant aux
années 50 (Miller, 1958), prend actuellement une place stratégique dans la cartographie numérique. Il
s'agit d'une représentation numérique du relief, sous forme de fichier informatique contenant des
altitudes. Cette surface géométrique artificielle n'est qu'une approximation de la surface réelle du
terrain.
Dans le domaine de la télédétection, le MNA constitue un outil indispensable à
l'amélioration de l’information des images satellitaires telle que l'élimination des distorsions
géométriques dues au relief et la modélisation des corrections radiométriques induites par le relief
(Jensen, 1995 in Liu, 1999). Il représente également un élément fondamental pour la réalisation de
nombreuses données de base géographique à deux et à trois dimensions nécessaires pour les études
environnementales telles que :
- Élaboration des plans d'information pour la gestion environnementale ;
- Délimitation des bassins versants, traçage automatique des réseaux hydrographiques virtuels
ainsi que les lignes de partage des eaux, calcul des longueurs et aires d’écoulement, ordres de
rivières et la zone d'alimentation ;
- Délimitation des zones de crues et d'inondations ;
- Recherche des sites d'implantation de barrages pour lutter contre la sécheresse ;
- Cartographie des zones instables et à risque de glissement de terrain ;
- Gestion de périmètres irrigués ;
- Détermination de plan de route ;
- Calcul des pentes et d’orientations, qui ont une influence, respectivement, sur les processus
de transfert et sur l’éclairement ;

69 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

- Analyse de la visibilité, en déterminant toutes les surfaces visibles à partir d’un point ou
d’une ligne définie à une certaine hauteur ;
- Production de la surface d’ombrage qui représente une excellente technique pour améliorer
la qualité visuelle du relief ;
- Calcul des courbes de niveau ;
- Calcul des bilans volumétriques de végétation (forêts) ;
- Estimation du volume ajouté ou enlevé par une différence numérique entre deux MNA de
période différente lors d'un tremblement de terre, avalanche ou glissement du terrain,
réalisation des profils (coupes) et blocks diagrammes à travers le terrain ;
- Navigation automatique à bord d'avion, automobile, char... ;
- Guidage des missiles, d'avions, déplacement de troupes ;

L’acquisition d’un MNT peut se faire de plusieurs manières :

 Par interférométrie radar ;


 Par stéréoscopie à partir de couples d’images aériennes (photogrammétrie) ou prises par
satellite ;
 Par numérisation des courbes de niveau d’une carte ;
 Par saisie directe des coordonnées (x, y, z) des points du terrain, mesurés par GPS,
triangulation (par des géomètres) ou laser grammétrie (technique permettant de capturer les
coordonnées d’un point en x, y, z au moyen d’un laser) ;
 Par système laser aéroporté (LIDAR) ;

D’un point de vue terminologique, il existe plusieurs types de données décrivant la


topographie selon qu’elles contiennent ou pas une mesure des éléments s’élevant au dessus du sol
(appelé « sursol »). Le fait de contenir cette information sur le sursol vient de la manière dont
l’altitude a été extraite. Les méthodes automatiques basées sur de la photogrammétrie satellitaire (par
exemple Aster GDEM) ou l’interférométrie radar (par exemple mission SRTM) incluent l’altitude du
sursol, les méthodes manuelles (par exemple BD Alti IGN) représentent au mieux l’altitude du sol.
Le terme générique désignant une grille d’altitude est le MNA (modèle numérique d’altitude). On
parle spécifiquement de MNS (modèle numérique de surface) pour des grilles d’altitude décrivant la
topographie et tous les objets qui se trouvent à sa surface. L’altitude portée par les MNS inclut donc
la hauteur des arbres et des bâtiments en plus du relief naturel. On parle de MNT (modèle
numérique de terrain) pour une grille d’altitude ne contenant que le relief naturel sans végétation ou
bâtiments. On parle enfin accessoirement de MNE (modèle numérique d’élévation) pour les grilles
décrivant uniquement la hauteur des objets situés sur le sol naturel (Figure. 59).

Figure 59. Exemple de modèles numériques d’altitude (MNA) du même site en vue oblique ombrée
On distingue les modèles numériques de surface (MNS) et les modèles numériques de terrain (MNT).
Les petits points noirs sur le MNS mettent en exergue le relief causé par les arbres.

70 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Pour le secteur du Causse moyen atlasique, l’integration d’un MNT de type SRTM (90m de
résolution) nous a permis d’élaborer une base des données SIG sur la topographie et l’hydrographie
du Causse d’El Hajeb-Ifrane en vue de surligner l’appui de ces outils à l’étude des ressources en eau
(Aouragh et al., 2006 ; 2011). Dans cette étude, et en synchronisation avec le progrès des technologies
aérospatiales, nous avons utilisés l’image ASTER(GDEM). Cette base de données de modèles
numériques de terrain, réalisés avec le radar ASTER du satellite Terra de la NASA est mise en ligne
le 29 juin 2009. Outre une meilleure couverture géographique par rapport au SRTM (99 % contre 80
%). Ce GDEM offre une résolution spatiale de 30m, de même que les "trous" présents dans les
données SRTM sont absents des données ASTER. Le GDEM est géoréférencé dans le système
latitude / longitude sur un géoïde WGS84/EGM96.
Partie intégrante du programme ASTER ("Advanced Spacebone Thermal Emission and
Reflection Radiometer"), le GDEM (Global Digital Elevation Model) ASTER est un Modèle
Numérique d'Elévation (MNE) qui couvre le monde entier (entre 83° Nord et 83° Sud). Il est
coproduit par le MITI (ministère de la recherche japonais) et la NASA (Tableau. 13).
Ce MNE gratuit d’une résolution de 1 seconde d'arc soit environ 30 mètres à l'équateur, a
donc une résolution 3 fois plus fine que celle du SRTM. Sa distribution est faite en Geo-Tiff de 1° x
1° en WGS84.
Pour les aspects législatifs, le GDEM ASTER est gratuit pour tout travail ou recherche dans
les domaines d'intérêt sociétal suivants : Catastrophes naturelles, Santé, Énergie, Climat, Météo,
Écosystèmes, Agriculture et Biodiversité…etc. (Figure. 60).
La précision altitudinale est estimée à 20 m pour un intervalle de confiance de 95%. La
précision de positionnement est de 30 m pour un intervalle de confiance de 95%. Les données sont
accessibles gratuitement sur le site de la NASA :https://wist.echo.nasa.gov/~wist/api/imswelcome
Et sur le site du centre d'analyse de données de télédétection terrestre (Earth Remote
Sensing Data Analysis Center, ERSDAC) : http://www.gdem.aster.ersdac.or.jp .

Tableau 13. Tableau de comparaison entre GDEM d’Aster et autres DEMs (MNT).
Données
ASTER GDEM SRTM3* GTOPO30** altimétriques
numériques

Source Organisations à 1:25,000 carte


ASTER Space Shuttle Radar
de données travers le monde topographique
Génération
METI/NASA NASA/USGS USGS GSI
et distribution
Année ~2009 ~2003 ~1996 ~2008
Période
2000 ~ en cours 11 jours (in 2000)
d’acquisition
Intervalle
30m 90m 1000m environ 10m
d'affichage
Précision
7~14m 10m 30m 5m
du MNE
Couverture 83 degrés Nord 60 degrés Nord
Global Japon seul
DEM ~ 83 degrés Sud ~ 56 degrés Sud
Zone Zones sans données
de données ASTER en raison de la Topographiquement zone
manquantes couverture nuageuse raide (en raison des Non Non
constante (fournis par caractéristiques de radar)
d'autres DEM)

71 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Ce GDEM a été reprojeté en UTM, puis corrigé par la détection et le remplissage des micro-
cuvettes par le logiciel 3-DEM et puis des logiciels SIG pour l’élaboration des plans d’information
d’intérêt de gestion des ressources en eau. Le choix de ce type de données est imposé par la
résolution des différentes données en entrées utilisées dans l’établissement de modèle de recharge.
Le MNS global d’ASTER-GDEM résulte de l’extraction d’altitudes d’images satellitaires
stéréoscopiques acquises par le satellite américain ASTER. La grille du MNS a un pas de 30 m.
(Hayakawa et al., 2008) ont comparé la qualité d’ASTER-GDEM vis-à-vis de SRTM-3 sur le Japon et
ont trouvé que :
i) Les altitudes de GDEM étaient plus fidèles à la réalité (comparées aux cartes
topographiques),
ii) Les pentes extraites de GDEM décrivent mieux les pentes inférieures à 12° que SRTM-3.
iii) Les erreurs altimétriques sont deux fois plus petites que sur SRTM-3 au Japon. Ceci étant,
un certain nombre d’artefacts, biais et erreurs affectent quand même le MNS d’ASTER-
GDEM, ce dernier a été utilisé comme source de donnée à haute résolution.

Figure 60. Exemple d’utilisation d’ASTER GDEM

Dans la zone d’étude, les deux images GDEM retirées (ASTGTM2_N33W005_dem.dem et


ASTGTM2_N33W006_dem.dem) ont été joignées par l’outil de mosaïquage (Mosaïc Tools),
recadrées et puis géoréférencées dans le système de projection conique conforme de Lambert Nord-
Maroc, ensuite, nous procéderons à l’élaboration d’une base de données et la création des plans
d’informations suivants :
− Production de la surface d’ombrage qui représente une excellente technique pour améliorer la
qualité visuelle du relief,
− Création automatique des courbes de niveau de la région d’étude,

72 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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− Réalisation des profils (coupes), blocs diagrammes à travers le terrain,


− Extraction d’un MNT altimétrique, montrant la répartition spatiale des altitudes dans le secteur
d’étude,
− Calcul des pentes et d’orientations,
− Représentation en 3 dimensions de la région étudiée,
− Traçage automatique du réseau hydrographique, délimitation du sens d’écoulement des eaux
superficielles et individualisation des principaux oueds du Causse.
− Extraction automatique des dépressions karstiques.

II.1.1.1. RELIEF OMBRE ET ALTITUDES


La carte d’ombrage indique l’hypothétique illumination d’une surface, donnée pour une
source lumineuse. Les données d’ombrage peuvent être utilisées pour analyser l’intensité et la durée
d’insolation reçue sur une surface. Elles sont utilisées en conjugaison avec les MNT pour indiquer la
profondeur du terrain. Il est possible d’accentuer les accidents topographiques en changeant
l’altitude (hauteur au dessus de l’horizon de la source qui illumine la surface) et l’azimut (direction de
la source qui illumine la surface).
Dans notre cas nous avons appliqués sur le MNT, un azimut de la source lumineuse de 315°
et un angle d’élévation de 45°. Cette opération a permis d’aboutir à une image d’ombrage du relief
(Figure. 61).

P2 P3

P1
P4

Figure 61. Relief ombré du MNT du Causse moyen atlasique (P1, P2, P3 et P4 : Profils)

73 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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3 000
MOYEN
2 500 CAUSSE MOYEN ATLAS ATLAS PLISSE

2 000 PLAINE DE
GUIGOU
E l e v a ti o n ( m )

Sais
1 500
1 000

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 100 000
Distance (m)

P1
3 000
Elevation (m)

CAUSSE MOYEN ATLAS ANMA MOYEN


2 500 ATLAS PLISSE
Faille de Tizi
n’Tretten
2 000 PLAINE DE
Sais

GUIGOU
1 500

1 000

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000


Distance (m)

P2
3 000
2 500 CAUSSE MOYEN ATLAS

PLATEAU
2 000
Sais

Jbel Kandar CENTRAL


1 500
1 000
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400 1 500 1 600 1 700 1 800 1 900
Distance (m)

P3
E le v a tio n ( m )

3 000

2 500 CAUSSE MOYEN ATLAS


ANMA
2 000

1 500
Ele va tio n (m)

1 000

0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800 2 000 2 200 2 400 2 600 2 800
Distance (m )

P4
Figure 62. Profils NO-SE et NE-SO traversant le Causse moyen atlasique (P1, P2, P3 et P4)
(P= Profil. ANMA= Accident Nord Moyen Atlasique)
Le MNT ombré montre clairement les principales limites du Causse moyen atlasique, il met
en évidence la dorsale de l’accident tectonique majeur nord moyen atlasique (ANMA) comme limite
SE avec le Moyen Atlas plissé, l’accident de Tizi N’Tretten (ATT), les rebords du massif central et
du bassin de Saïs, les cônes volcaniques d’El Koudiate et d’Outgui, ainsi que des bombements des
escarpements entre les plateaux du Causse.
Pour se confirmer de la topographie de ce secteur, nous avons réalisé par extraction
automatique de l’information au logiciel, à partir du MNT ombré quatre profils : NE-SO et NO-SE
(Figure. 62). Ces profils, montrent clairement la diminution progressive de l’altitude du Sud-Est au
niveau de la dorsale anticlinale du Moyen Atlas plissé passant par le synclinal de la plaine de Guigou,
l’accident de Tizi N’Tretten, vers le Nord-Ouest, en se dirigeant vers le bassin de Saїs en bas (P1 et
P2). Ils montrent ainsi l’aspect escalier lors du passage par un escarpement brutal entre les plateaux
constituant le Causse (P3 et P4).

74 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La région d’étude, est caractérisée par un relief généralement faible, les altitudes passent de
473 m des piedmonts de la plaine de Saïs vers environ 2400 m aux sommets de la dorsale, de
l’accident majeur de Tizi n’Tretten. Les altitudes les plus fréquentes sont celles représentées en
couleur rose, brune et jaune qui s’échelonnent généralement entre 1000 m à 1300 m. Les altitudes les
plus élevées arrivant jusqu’au 2800 m, sont marquées au niveau des sommets des montagnes du
Moyen Atlas plissé (Figure. 63 et 64).

Figure 63. Modèle numérique du terrain (MNT) dans la région du Causse moyen atlasique

7 000
6 000
5 000
4 000
FREQUENCE

3 000
2 000
1 000
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100 1 200 1 300 1 400 1 500 1 600 1 700 1 800 1 900
ELEVATION (m)

Figure 64. Histogramme de distribution des altitudes du Moyen Atlas tabulaire

La visualisation du MNT en 3 dimensions montre la morpho-structure de la région du


Moyen Atlas en montagnes, plateau et plaines (Figure. 65).

75 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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MOYEN ATLAS PLISSE


BASSIN DU SAIS MOYEN ATLAS TABULAIRE
N

SEFROU

IMOUZZER

GUIGOU
IFRANE PLAINE

MEKNES EL HAJEB
AZROU PLATEAU
D’AZROU TIMAHDITE

ALTITUDES (m) CAUSSE


D’AGOURAI AIN LEUH
PLATEAU CENTRAL
BEKRIT

OUEDS
VILLES

Figure 65. Représentation 3 D du Moyen Atlas (tabulaire et plissé) et ses bordures (Bassin du Sais et Plateau central)

76 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La figure 66 montre l’allure des courbes de niveau générées automatiquement à partir du


GDEM au sein et aux alentours du Causse moyen atlasique, dont les altitudes sont comprises entre
400 m et 2800 m avec une équidistance de 50 m. Ces courbes sont éloignées entre eux au niveau des
zones plates (Bassin de Sais, Causse moyen atlasique), alors elles deviennent plus rétrécies dans les
montagnes (Moyen Atlas plissé) et aux bordures des zones abruptes.

Figure 66. Courbes de niveau avec l’équidistance de 50 m

Une fois le modèle de terrain traité, l’extraction automatique des couches d’information
caractérisant le bassin versant a été effectuée par les fonctions spécialisées des logiciels du système
d’information géographique (SIG). Ces couches d’informations sont : la carte des pentes, la carte
d’exposition ou d’orientation des versants, l’accumulation et la direction d’écoulement, le réseau
hydrographique et la limite des bassins versants.

II.1.1.2. PENTES (SLOPES)


Les paramètres relatifs au relief d'un bassin versant sont de grande importance pour le
processus pluie- ruissellement. Ils sont liés étroitement à la pente (Bel Haj Kassem, 1999 ; Tarboton
1993 ; Wickham et al., 1997 ; Wong, 1993). Dans les bassins versants très accidentés, les pluies en
excès ruissellent rapidement, ce qui limite fortement la possibilité d'infiltration et de percolation.
Ceci a pour conséquence des temps de montée courts et des pointes de débits élevées. Par contre,
dans les bassins à faible pente, des durées de crue et des taux d'infiltration élevés assurent un
ruissellement modéré. Ainsi, la pente influence de manière complexe et importante : (1) l'infiltration,
(2) le temps de montée de la crue, (3) la durée de l'écoulement, (4) le temps de concentration, (5) le
volume écoulé et la pointe de crue (Bel Haj Kassem, 1999 ; Llamas, 1993).

77 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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D’après Cartier et Leclerc (1964), la pente donne une indication sur le temps de parcours du
ruissellement direct et exerce une influence sur le débit de pointe lors d’une averse.
Les figures 68, 69 et 70 montrent que la région d’étude présente principalement des surfaces
tabulaires à sub-tabulaires puisque environ 45% de la région est représentée par des pentes faibles
d’environ 0 à 5 degré, indiquant cette étendue tabulaire (la valeur de pente est nulle pour une surface
horizontale et infinie pour une surface verticale) (Figure. 67).

Figure 67. Calcul des pentes (Slope) en degré et en pourcentage sous SIG

Des valeurs moyennes et élevées, s’observent à l’intérieur du bassin autour des cônes
volcaniques et de petites collines et aux bordures des rivières (Oued Tizguite par exemple), au niveau
de l’anticlinal de Tizi N’Tretten et le bombement entre les unités d’El Hajeb-Ifrane et celle
d’Imouzzer, de Sefrou, d’Amekla et de Guigou. Elles deviennent plus importantes aux limites de ce
bassin surtout au Sud et à l’Est en contact avec la dorsale de l’accident Nord Moyen Atlasique,
atteignant 40 à 60 dégrée (> 30%).

Figure 68. Carte des pentes en degrés

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25 000
44,67 %

20 000
29,84 %
FREQUENCE
15 000

10 000 13,38 %
7,01 %
5 000 3,14 % 1,39 % 0,43 % 0,13 % 0,03 %
0-5 5-10 10-15 15-20 20-25 25-30 30-35 35-40 40-67
0
PENTE (Degrée)

Figure 69. Histogramme de distribution et pourcentage des pentes

Figure 70. Carte des pentes en pourcentage (%)

II.1.1.3. ORIENTATIONS (ASPECTS)


Une pente se définit par l’orientation de son inclinaison. L’orientation (azimut) de la plus
forte pente descendante de chaque pixel est exprimée en degrés positifs de 0 à 360, mesurée dans le
sens des aiguilles d’une montre à partir du Nord, où 0 degré pointe vers le Nord et 90 degrés pointe
vers l’Est. Dans les régions parfaitement plates (pente nulle) comme des surfaces d’eau, l’azimut est
caractérisé par une valeur arbitraire de -1 degré (Figure. 71).

Figure 71. Calcul des orientations et couleurs correspondantes sous SIG

79 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Sur les figures 72 et 73, l’orientation des terrains du Causse moyen atlasique est
principalement Nord à Nord-Ouest, elle est indiquée par la dominance des versants exposés vers le
Nord et le Nord-Ouest, en vue de la dominance des couleurs rose et rouge avec un pourcentage de
l’ordre de 17% et 15% respectivement, d’où l’écoulement d’eau dans cette même direction. Les
surfaces plates représentent environ 4%.

Figure 72. Carte d’exposition des versants au niveau des Causses

14,77 %
14 000
13 000 12,65 %
12 000 11,33 %
11 000 10,31 % 10,34 % 10,39 %
9,7 %
10 000
8,83 %
FREQUENCE

9 000 8,17 %
8 000
7 000
6 000 NO
5 000 3,5 %
NE O
E SE SO
4 000
S N
3 000 N
2 000
1 000 Plat
0
-1 -0 0 - 22,5 22,5 - 67,5 67,5 - 112,5 112,5 - 157,5 157,5 - 202,5 202,5 - 247,5 247,5 - 292,5 292,5 - 337,5 337,5 - 360
ORINTATION

Figure 73. Histogramme de distribution et pourcentage des orientations des versants

II.1.2. HYDROGRAPHIE
Le réseau hydrographique désigne l’ensemble des canaux de drains naturels, permanents ou
temporaires, par lesquels s’écoulent les eaux provenant du ruissellement ou restituées par les nappes
souterraines sous formes de sources ou de restitution le long des lits des cours d’eaux.
Le réseau hydrographique est un élément caractéristique de la texture et de la structure et
constitue un critère important d’interprétation. Les formes qui lui sont associées reflètent à des
degrés variables la lithologie et la tectonique d’une région (Scanvic, 1983 ; Travaglia, 1988).

80 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

L’étude détaillée du réseau de drainage est un moyen d’effectuer un partitionnement raisonné


de l’espace. Cette approche, appuyée par une analyse directionnelle et par l’étude de la densité
spatiale du réseau hydrographique permet de discerner des zones où un certain potentiel
d’infiltration, donc de rétention et de recharge, existe et des secteurs où le ruissellement est
prépondérant.
La classification d'un réseau hydrographique, permet d'avoir des indices sur plusieurs de ses
caractéristiques :
 Sa vieillesse : plus un réseau est vieux, plus il est ramifié, et donc plus son ordre de Strahler
est grand. Dans la classification de Strahler, tout drain qui n'a pas d'affluent se voit attribuer
la valeur 1. Puis, le calcul de la valeur de chaque drain se fait selon la méthode suivante : un
drain d'ordre n+1 est issu de la confluence de deux drains d'ordre n.
 La perméabilité des roches sur laquelle il repose : une roche très perméable voit l'eau
s'infiltrer, et donc moins ruisseler à sa surface ; le réseau est moins ramifié et son ordre de
Strahler est donc plus petit que s'il se trouvait sur une roche imperméable. La densité du
réseau, donc son ordre, est influencé par l'abondance des pluies et la pente du terrain.

Figure 74. Carte réseau hydrographique extrait automatiquement à partir du MNT

Le réseau hydrographique est moyennement développé (Figure. 74), dont la plupart des
oueds sont secs du fait de la nature karstique des Causses moyen atlasique. L’important oued est
celui de Tizguite qui est en aval de l’oued Akkous et qui prend naissance de l’écoulement permanent

81 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

des sources de la « plaine » d’Afekfak et des sources Vittel-Zerouka. Les eaux de cet oued ne tardent
pas à se perdre pour réapparaître dans d’autres petites sources dans le lit même de la rivière, qui
empreinte la gouttière synclinale d’Ifrane, ou bien pour alimenter les réserves souterraines.
L’orientation globale de l’ensemble des drains montre la prédominance de la direction NO-
SE suivant le principal Oued de Tizguite qui présente une longueur moyenne d’environ 40 Km. Ce
dernier connaît plusieurs pertes à son arrivée dans le Saїs qu’il traverse sans y recevoir d’affluents
(Bahzad, 1985).
L’application des fonctions d’hydrologie par traitement au logiciel, nous permettrons
d’identifier sur la carte ci-dessous le tracé de l’oued Tizguite qui passe au niveau de la ville d’Ifrane,
ainsi que l’oued Agai, oued Sehb Er-rmel et oued Guigou en plus que d’autres ruisseaux.

II.1.2.1. DIRECTION D’ÉCOULEMENT


L’extraction automatisée de réseaux hydrographiques est une application importante des
MNT. On peut l'appliquer à la détection des thalwegs et de leurs bassins aussi bien qu'au calcul
automatique de l'écoulement de l'eau.
Ceci est fondamental pour toutes les études de gestion des ressources en eau : l’impact de la
construction d’un barrage et en particulier des vues perspectives dynamiques des versants avec
délimitation des contours et du niveau d’un futur lac artificiel sont très faciles à établir.
Par application de la fonction de direction du flux, sur l’image MNT en format raster, il en
ressort une carte thématique montrant des chiffres allant de 0 à 128, ils correspondent à une grille de
nombres entiers, crée à partir des algorithmes donnés par Jensen et Dominigue (1988), qui permettent le
traçage du réseau d’écoulement. Ces huit valeurs 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64 et 128 indiquent que la
direction d’écoulement est respectivement vers l’Est, le Sud-Est, le Sud, le Sud-Ouest, l’Ouest, le
Nord, et le Nord-Est (Figure. 75).

Figure 75. Les valeurs de la direction de l’écoulement (ESRI, 1999)

La direction de l’écoulement de chaque cellule est déterminée par rapport à son


environnement immédiat selon la direction de la plus grande pente par la formule suivante (ESRI,
1999) : Pente max(%)=max (Z/L)*100

Z : Variation d’élévation entre le pixel et ses voisins ;

L : Distance entre les centres de deux cellules adjacentes ;

Les figures 76 et 77, montrent que l’écoulement se fait généralement vers le Nord et vers
l’Ouest, selon la prédominance des valeurs 64 et 16, ceci est dû à la diminution de la pente du Sud-
Est vers le Nord à Nord-Ouest.

82 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 76. Carte de direction des écoulements hydriques des Causses du Moyen Atlas

700 000
600 000 13,76 %
7,73 %
FREQUENCE

500 000 11,69 %


400 000 8,19 %
16,38 %
300 000 12,67 %
200 000 E SE S SO O NO N NE 18,85 %
10,72 %
100 000
0
1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128,
DIRECTION

Figure 77. Histogramme de distribution des directions de l’écoulement de la région.

II.1.2.2. ACCUMULATION D’ÉCOULEMENT


L’accumulation de flux est un outil qui calcule le poids cumulé de toutes les cellules qui se
jettent dans chaque cellule aval dans le raster en sortie. Si aucune trame n'est disponible, un poids de
1 est appliqué à chaque cellule et la valeur de cellules dans la grille de sortie est le nombre de cellules
qui s'écoulent dans chaque cellule.
Dans le graphique ci-dessous (Figure. 78), l'image en haut à gauche indique la direction de
chaque cellule et en haut à droite le nombre de cellules qui se jettent dans chaque cellule (ESRI,
1999).
La carte d’accumulation des flux (Figure. 79) montre les zones d’infiltration des eaux, où la
rétention des eaux est plus grande. L’algorithme de l’accumulation et de la direction des flux qui

83 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

repose à la fois sur la localisation de l’exutoire et sur l’identification des lignes de crête entre les
bassins, nous a permis de déterminer un ensemble de limites des principaux sous bassins au niveau
du Causse moyen atlasique : Sous bassin de l’Oued Tizguite, Bougnaou, Dfali, Tgrigra, Ain Leuh,
Guigou, Sehb Rmel, Agai du bassin de Sebou et sous bassin de l’Oued Irhzer Irssoud menant à
l’Oued Oum Er-Rbia (Figure. 80).

Figure 78. Le calcul de l’accumulation d’écoulement (ESRI, 1999)

Figure 79. Carte d’accumulation des flux hydrographiques

84 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Agai

Imouzzère

Sehb Er-Rmel
Tizguit
Dfali

Tigrigra

Guigou

Ain Leuh

Irhzer Irssoud

Figure 80. Principales limites des sous bassins hydrologiques au niveau des Causses

II.1.2.3. DENSITÉ DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE


Les caractéristiques des cours d'eau des petits bassins n'ont pas la même incidence sur le
régime d'écoulement que pour les grands bassins versants. L'effet de rétention du cours d'eau ou la
manière dont l’écoulement inonde les plaines est difficile a déterminé. La densité du réseau
hydrographique est considérée comme proportionnelle à l'activité du régime hydrologique du bassin
versant.
Horton (1932) ; Murphy et al. (1977) ont montré que la densité du réseau hydrographique est
reliée étroitement au relief du bassin versant, sa géologie, sa forme, la durée du ruissellement en
surface vers le cours d'eau et la perméabilité du sol.
La densité du réseau hydrographique, est le rapport entre la longueur du réseau
hydrographique (longueur de tous les cours d’eau, pérennes ou temporaires) et la superficie du
bassin versant (Km/Km2), elle est appelée aussi densité de drainage.
La densité de drainage a été définie par Horton en 1932 afin de décrire le degré de
développement d’un réseau hydrographique :

=
: Densité de drainage
: Longueur de chacun des tronçons (m)
: Superficie du bassin versant (m2)

85 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

La longueur totale du cours d’eau représente la somme des longueurs des cours d’eau de
tous les ordres du réseau hydrographique.
La densité de drainage est un indice de l’intensité du réseau de drainage. Les bassins versants
agricoles ont en général des densités de drainage plus élevées que les bassins versants naturels.
Des valeurs de densité du réseau hydrographique situées entre 1.5 et 2 correspondants à des
bassins versants à fortes pentes avec une infiltration relativement réduite. Les valeurs proches de
zéro caractérisent des bassins versants à forte infiltration.
La figure ci-dessous montre que les taux des valeurs de la densité du réseau hydrographique
sont très faibles ; ils varient entre 0 et environ 3.5, ce qui a permis de déduire que ce secteur est
caractérisé par de faibles pentes et que le taux d’infiltration et très important (Figure. 81).

Figure 81. Densité de drainage (Km/Km2) de la nappe du Causse moyen atlasique


(au sein du bassin de Sebou)

II.1.2.4. TYPOLOGIE DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE

Dans sa typologie établie en 1967, Howard propose de classifier les réseaux hydrographiques
selon plusieurs "types de base" (Figure. 82), eux-mêmes décomposés en plusieurs "types modifiés"
(Figure. 83). Le mode de drainage contrôle la circulation de l’eau des précipitations et influe donc sur
la recharge. Dans un même bassin versant, les cours d'eau suivent habituellement un de ces types
mais peuvent en suivre plusieurs si le contexte géologique ou géomorphologique est varié. Afin de
caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan sur une carte
à une échelle adéquate.

86 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 82. Classification descriptive – types de base de réseaux hydrographiques


(in Déffontaines, 1990 ; d'après Howard, 1967).

Figure 83. Classification descriptive – types modifiés de réseaux hydrographiques


(in Déffontaines, 1990 ; d'après Howard, 1967).

La description établi par Haword (1967), fondée sur l'aspect géométrique est une classification
descriptive des différentes formes de réseau hydrographique. Le tableau ci-dessous détaille la
description de chaque type de réseau hydrographique ainsi définit dans des travaux de Haword
(1967), Déffontaines (1991), etc.…

87 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Tableau 14. Les classifications descriptives des réseaux hydrographiques


Types de réseaux
Description
hydrographiques
Ensemble de cours d'eau ramifiés comme les branches d'un arbre
Dendritique (D). (arborescence). C'est le réseau de base le plus fréquent dans un milieu d'érosion
uniforme normal.
Ensemble de cours d'eau arborescents, mais à angles droits. C'est le réseau le
Treillis (T).
plus fréquent en milieu rocheux fracturé.
Ensemble de cours d'eau parallèles et rectilignes sur des surfaces rocheuses ou
Parallèle (P). de dépôts meubles imperméables uniformes et homogènes à pente régionale
constante dans un même sens. C'est un réseau fréquent dans les plaines côtières
Ensemble de cours d'eau divergents à partir d'un point central. C'est le réseau le
Radial (Ce).
plus fréquent sur les montagnes de forme circulaire ou conique.
Ensemble de cours d'eau disposés en anneaux, souvent avec de nombreux cours
d'eau secondaires perpendiculaires de faible longueur. C'est le réseau le plus
Annulaire (A).
fréquent dans les structures géologiques en dôme où des roches de différentes
résistances à l'érosion formant des anneaux concentriques.
Multi-bassin (M). Ce type de réseau implique de multiples dépressions (Howard, 1967).

Contourné (Co). Il matérialise un réseau "jeune" en pleine évolution.

Il s'établit sur un substrat où les joints de failles se croisent à angle droit ; il lui
Rectangulaire (R) manque l'ordonnancement de type treillis. Les fleuves et les lignes de partage
des eaux masquent la continuité régionale (Howard, 1967).

La carte du réseau hydrographique (Figure. 84) montre l’existence de cinq types de drainage :
- parallèle indiquant cet aspect plat du Causse où domine un climat semi-aride, cette forme
caractérise les pentes moyennes à fortes (a) ;
- radiale dans les zones de dislocation avec un relief important des plateaux et des lignes de
partages des sous bassins hydrologiques (c),
- dendritique sur presque une superficie importante, dans les reliefs résistants des Calcaires
jurassiques (a) ;
- annulaire apparue clairement au niveau des deux cônes volcanique d’El Hajeb-Ifrane
(Outgui et El Koudiat) (c) ;
- rectangulaire(b), qui indique un changement radical de sens d’écoulement, il est marqué au
niveau du Causse d’Ain Leuh tracé par une fracturation importante et une variation brusque
dans la lithologie.
L’abondance des deux types de drainage parallèle et dendritique, reliée à la morpho-
structure et au climat, souligne la faible variation dans la nature lithologique des formations
(prédominance des calcaires dolomitique du Lias inférieur à moyen). Ce passage de forme
dendritique à parallèle/subparallèle au niveau du Causse de Guigou (Figure. 84 (a)) révèle en effet un
gradient de densité croissant de l'amont vers l'aval de l’Oued Guigou, révélateur du changement
morphologique du réseau.

88 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

(a) Type dendritique à l’amont de l’oued Guigou (b) Type rectangulaire dans le Causse de Ain Leuh
et parallèle vers le bas de la plaine

(c) Type annulaire à radial (Volcan d’El Koudiate et d’Outgui)


Figure 84. Classification descriptive- types de réseaux hydrographiques du secteur d’étude

II.1.2.5. CLASSIFICATION ET ANALYSE DES ANOMALIES HYDROGRAPHIQUES


Les anomalies soulignent l'existence de caractères structuraux souvent cachés, liées aux
facteurs géologiques : lithologie et/ou fracturation et/ou direction structurale (Déffontaines et al.,
1992). Il existe une multitude d'anomalies proposées dans la littérature, certaines ont été reconnues
dans ce secteur du Causse moyen atlasique : la rectilinéarité, les pincements ou évasements
irréguliers des vallées, les asymétries des confluences, les changements brutaux, l’asymétrie des
confluences (Tableau. 15). Les directions des anomalies sont variées (Figure. 86) : NE-SO, NO-SE
N-S et E-O.

89 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Tableau 15. Classification des anomalies hydrographiques (Le Pape, 1994 ; Déffontaines et al., 1992)
FORME ANOMALIE
Rectiligne
Si le type de drainage n'est pas rectangulaire ni
en treillis de faille ni angulaire, cette anomalie
souligne alors une fracture, une veine ou un
dyke.

Pincements ou évasements
Ces dispositions, lorsqu'elles ne sont pas
irréguliers des Vallées répétées le long du cours, indiquent l'existence
d'un accident structural brusque ou un
changement de lithologie.

Courbes et changements
Une courbe ou un changement de direction
de directions irrégulières brutal paraissent anormaux dans le type de
drainage. Ils sont souvent accompagnés par des
courbes irrégulières des fleuves voisins et
prennent fréquemment place sur des accidents
structuraux.

Asymétrie des confluences


Si, de part et d’autre d’un cours d’eau, les
confluents ont des caractéristiques différentes
(angles, longueurs, pentes), cette asymétrie des
formes peut signaler des formations
structurales.
Changements brutaux
Les changements brutaux peuvent signaler un
changement de structure, de lithologie,
l'existence d’une faille.

L’analyse du modèle numérique du terrain (MNT), nous a permis par extraction automatique
sous SIG, l’identification de plusieurs structures tectoniques qui s’alignent selon la direction atlasique
(en gros NE-SO).D’autres accidents peuvent prendre une direction rifaine (NO-SE). Les grands
linéaments tectoniques du Moyen Atlas sont bien marqués ; l’accident nord moyen atlasique
(ANMA) et l’accident de Tizi n’Tratten au milieu des Causses (ATT). La direction NO-SE est
marquée bien au niveau de la falaise séparant le Moyen Atlas et la chaine hercynienne du plateau
central marocain, ainsi qu’au niveau de Jbel Kenndar séparant le Causse d’Immouzer à celui de
Sefrou. La direction tectonique NE-SO est bien marquée par le réseau hydrographique de secteur
(Figure. 86)
A l’intérieur des Causses, les ruisseaux d’eau, sont guidés par les morpho-structures des
terrains traversés, donnant apparition à quelques directions secondaires, N-S et E-O. Les principaux
Oueds de la région ; Oued Guigou, Oued Sehb Er-Rmel et Oued Agai sont en direction majeure
(NE-SO), l’Oued Tizguite (NO-SE).
Le tracé des cours d’eau ne suit pas une direction uniforme, il agit selon les facteurs de pente,
de la lithologie et de la structure des reliefs (Le Pape, 1994 ; Deffontaines et al., 1992 ; Amrani et al.,

90 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

2006), l’analyse de la carte des anomalies indique que les types et formes des réseaux
hydrographiques sont directement hérités de l’évolution morpho-structurale du Moyen Atlas.
La quantification du réseau hydrographique et les paramètres attachés tels que la zone de
drainage, la pente et le relief d’un bassin versant a été facilité actuellement lors des analyses
morphométriques par des techniques de la photo-interprétation sous SIG. Dans la région du Moyen
Atlas, une analyse morphométrique a été menée sur le sous-bassin de Guigou par traitement d’image
Aster(DEM) couplé des techniques SIG (Aouragh et Essahlaoui, 2014). Cette étude a montrée que le
sous-bassin du Guigou est sensible aux processus hydrologiques comme les inondations, l'érosion et
les glissements de terrain. Le taux le plus élevé de bifurcation Rb (6.28) se trouve entre les 3èmes et
4èmes ordres (Figure. 85), indiquant que le ruissellement élevé et la décharge attribuée correspondant
aux formations moins perméables de collines rocheuses associées avec des pentes abruptes. La
valeur moyenne du rapport de bifurcation indique que le drainage est contrôlé géologiquement. Le
facteur de forme (FF), le rapport de circulation (Rc) et le taux d'allongement (Re) indique une forme
allongée du bassin. La densité de drainage élevée et la fréquence de réseau hydrographique dans le
bassin, le débit est plus rapide, et est donc plus susceptible aux inondations (plaine de Guigou). Le
rapport de texture (Rt) de la présente étude est 6.77, ce qui indique une texture intermédiaire pour la
zone d'étude drainée par un réseau de type dendritique à sub-dendritique répartie uniformément aux
amonts de la plaine de Guigou caractérisée par des dépôts basaltiques Plio-Quaternaire. Le réseau de
drainage sub-dendritique de la zone d'étude présente une homogénéité dans la texture avec faible
contrôle structural, mais le drainage parallèle suggère que la région a des pentes douces, uniformes
avec un lit de roches moins résistantes. La variation dans les rapports des longueurs des ruisseaux
peut être due à des changements dans la pente et dans la topographie.
L'étude par analyse morphométrique en utilisant des techniques de télédétection et des SIG
joue un rôle majeur dans la détermination des reliefs fluviatiles à l’échelle d’un bassin versant et
considérée très utile pour sa gestion et planification.

2500
2000
y = -311.4x + 1705.
Nombre

1500 R² = 0.539
1000
500
0
1 3 5 7
Ordre

(A) (B)
Figure 85. Les ordres du réseau hydrographique du sous-bassin de Guigou
(A) et la régression de leurs nombre par rapport à ces ordres (B).

91 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 86. Tracés d’anomalies hydrographiques du Causse moyen atlasique et ses bordures, par extraction automatique à partir du MNT d’ASTER(DEM).
Image à droite : tracé des grands axes d’anomalies

92 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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II.2. CARTE D’OCCUPATION DU SOL


On distingue en anglais “ land cover ” et “ land use ”. Le premier terme peut être traduit par
la nature du sol ou occupation du sol. Dans un sens large, cela désigne les caractéristiques explicites
et évidentes que l’on peut apercevoir sur une photographie. On y retrouve par exemple les
différentes végétations (naturelles ou artificielles), les cultures, les éléments naturels tels que lacs et
rivières et les infrastructures urbaines telles que les routes et habitations. « Land use » ou l’utilisation
du sol en français, peut être définie comme la fonction que l’homme a pu donner au territoire. A la
différence de l’occupation du sol, celui-ci n’est que rarement directement observable. On en déduit
souvent l’information en faisant appel à l’interprétation du chercheur, où le bon sens, la logique,
l’expérience et la connaissance du territoire sont les outils de décision. On peut noter que ce
deuxième terme est plutôt utilisé dans une étude à caractère économique. Un géomorphologue aura
son seul intérêt pour une carte de la nature du sol (par exemple : les terres au sud sont argileuses, les
terres au nord sont calcaires). Un ingénieur en travaux publics aura besoin, en vue d’établir une
nouvelle liaison autoroutière, de connaître les fonctions économiques de chaque secteur afin
d’évaluer le nombre de véhicules susceptibles d’emprunter la nouvelle voie, il sera donc intéressé par
une carte de l’utilisation du sol. Il est donc important de faire la distinction entre ces deux termes et
de noter que l’étude porte essentiellement sur l’occupation du sol.
L'occupation du sol désigne pour la FAO (1998) "la couverture (bio-) physique de la surface
des terres émergées" et donc le type d'usage (ou de non-usage) fait des terres par l'Homme (Chery,
2005). La mosaïque paysagère est cartographiée en identifiant les types homogènes du milieu
(exemple : zones artificialisées, zones agricoles, forêts, zones humides, …etc.).
La connaissance précise de cette occupation du sol est un enjeu crucial pour beaucoup de
travaux de recherche et pour de nombreuses applications opérationnelles. Une connaissance précise
demande une mise à jour fréquente de ces informations, mais peut aussi nécessiter de remonter dans
le temps pour faire une analyse des tendances et proposer des scénarios d'évolution.
La possibilité offerte par la télédétection spatiale d'accéder à une vue d'ensemble de grandes
régions de façon récurrente constitue donc un atout majeur pour la production de cartes
d'occupation du sol. Les approches automatiques de production de cartes d'occupation du sol à
partir d'images de télédétection sont souvent basées sur des méthodes de classification d'images. La
recherche en télédétection a développé de nombreuses méthodes permettant de classer des images
numériques en fonction des propriétés spectrales des objets présents dans l'image.
Cette classification peut être :
Supervisée : on utilise des zones pour lesquelles on connaît l'occupation du sol comme des
exemples pour un apprentissage ; consiste à inférer, à partir d’un échantillon de données classées,
une procédure de classification
Non supervisée : on regroupe les pixels de l'image par similarité et on reconnait les classes
ensuite. Dans cette approche, on laisse l'ordinateur analyser l'ensemble des signatures spectrales de
tous les pixels de l'image, et déterminer des groupements naturels, c'est-à-dire regrouper les pixels
sur base de signatures spectrales similaires.

_ L'interprétation visuelle des images


L'interprétation visuelle des images a pour objectifs d'établir une relation entre le terrain et
l'image. Elle fait appel à l'usage de nos yeux et suppose l'intervention d'un interprète ou analyste qui
extrait des informations sur une photographie aérienne ou une image satellitaire par une inspection
visuelle. Cette interprétation visuelle faite sur notre zone d'étude nous a permis d'identifier des

93 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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détails comme : forêt (végétation dense), Terres agricoles (cultivées, prairies...) (Végétation claire),
des surfaces d’eau (Dayats, petits barrages...) et des zones artificialisées (habitats, infrastructures,
grands équipements...) pour l'image Landsat_8 mosaïquée de deux images prisent le 14-08-2014 et le
21-08-2014).
La composition colorée RVB des bandes Landsat 8 OLI 754 (743 de Landsat ETM+)
montre une bonne séparation entre les végétaux et les sols nus, et aussi entre les différents niveaux
d’activité de la végétation (Lillesand et Kieffer, 1987). Il y’a apparition des sols nus dans diverses teintes
de violet-mauve et la réponse chlorophyllienne apparait dans la teinte verte (Figure. 87).

Figure 87. Image Landsat_8 en composition colorée 7 (rouge), 5 (vert) et 4 (bleu) de la région d’étude
(La végétation est illustrée en vert)
_ Le couvert végétal
Le Moyen Atlas est globalement très riche en espèces végétales, en raison de la grande
diversité des écosystèmes que recèle cette zone (forêts, matorrals, steppes, pelouses, zones humides,
sols salés) (Figure. 88). Les phytocénoses qu'on y trouve sont organisées par les essences
arborescentes suivantes : Cedrus atlantica (cèdre de l’Atlas),Quercus faginea s.l. (chêne zène),
Quercus suber (chêne-liège), Quercus rotundifolia (chênevert), Tetraclinis articulata (thuya de
Berbérie), Juniperus thurifera (genévrier thurifère),Pinus halepensis (pin d’Alep), Pinus pinaster var.
maghrebiana (pin maritime du Maghreb) et Xérophytes épineux (Lepoutre, 1963 et 1964 ; Pujos, 1966 ;
Martin, 1981 ; Benkaddour, 1993 ; Lecompte, 1986 ; Chillasse et Dakki, 2004).

94 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 88. Les formations et zonation végétale du Moyen Atlas central (d’après Lecompte, 1986)

Les indices de végétation ont été développés dans le domaine de la télédétection pour mieux
évaluer la présence et le taux du couvert végétal (Baret et al., 1989). L’intérêt de ces indices dans cette
étude est d’abord de mieux cartographier les catégories de couverts des terres et, ainsi, d’augmenter
la précision des classifications. Purevdorj et al. (1998) ont fait une étude comparative entre plusieurs
indices de végétation dans le but de calculer le taux de couvert végétal tant en zone semi-aride à
végétation éparse qu’en zone humide à végétation dense.
Deux indices de végétation ont été créés afin d’augmenter le pouvoir de discrimination entre
les classes végétales, soit un indice de végétation par différence normalisée (NDVI ou Normalized
difference vegetation index) et une transformation Tasseled Cap (TC).

_ Indice de végétation par différence normalisée (NDVI)


Parmi les huit indices de végétation les plus populaires identifiés par Richardson et Everitt
(1992), le NDVI est de loin le plus utilisé en télédétection (Sabins, 1997). Développé par Rouse et al.
(1974), L'indice de végétation normalisé (NDVI) consiste à soustraire au canal infrarouge (où la
couverture végétale a de fortes réflectances) le canal rouge (où les surfaces minéralisées ont de fortes
réflectances). Le néo-canal résultant présente un gradient croissant d'activité végétale allant du noir

95 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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signifiant absence de couverture, au blanc qui rend compte d'une activité chlorophyllienne très
élevée. Sa formule est : NDVI=PIR-R /PIR+R

Les valeurs du NDVI s'étendent de –1 à +1.

ï Fortes valeurs : couvert végétal dense.

ï Faibles valeurs : couvert très clair avec influence des minéraux.

L’utilisation d’images aériennes et satellites à très haute résolution, a pour objectif de fournir
une information permettant de comprendre, à grande échelle (parcelle cadastrale), l’impact des
différents éléments du paysage sur les écoulements d’eau. Plusieurs caractéristiques des surfaces
peuvent être étudiées à partir de l’occupation du sol : leur hétérogénéité spatiale qui influent sur le
cheminement de l’eau, leur capacité d’infiltration (occupations du sol perméables et imperméables),
la nature des végétaux qui détermine l’évapotranspiration.
Par ailleurs, l’information sur l’utilisation des surfaces permet d’appréhender l’impact des
usages du sol (résidentiel, agricole…) et leur évolution sur le fonctionnement hydrologique du
bassin. Le NDVI calculé de la zone d’étude varie entre -0.45 et 0.79 indiquant sur la figure 89 une
variation de la végétation entre une teinte orange à rouge. En se référant à Caloz (1992), les indices
de la végétation peuvent être déterminés à partir de 0.3 par les cultures puis la gamme des forêts à
partir de 0.4 (Figure. 90).

Figure 89. NDVI de la région d’étude. La végétation est illustrée en jaune à rouge

96 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 90. Histogramme NDVI (Caloz, 1992)

_ Tasseled Cap (TC)


Un autre indice de végétation propre aux images Landsat et couramment utilisé dans les
recherches en milieu agricole est celui du Tasseled Cap. Développé par Kauth et Thomas (1976), le TC
est une transformation qui permet de créer trois axes ou bandes spectrales (bande 1 = indice de
brillance ; bande 2 = indice de végétation ; bande 3 = indice d’humidité) pouvant expliquer 95 % à
98 % de la variance au sein des images (Jensen, 1996). Récemment, Huang et al. (2002) ont démontré
que le TC appliqué aux valeurs de réflectance (Tasseled Cap at Reflectance) est plus robuste car il est
moins influencé par les effets de la géométrie de visée. Facile à automatiser, les coefficients de la
transformation du Tasseled Cap en Reflectance s’appliquent uniquement aux valeurs de réflectance
dérivées du capteur Landsat 7 ETM+et par correspondance à l’image Landsat_8. Les formules qui
permettent d’appliquer le TC sur les mesures de réflectance vont comme suit (Huang et al., 2002) :
Brillance = ((b1 + 0,3561) + (b2 + 0,3972) + (b3 + 0,3904) + (b4 + 0,6966) + (b5 + 0,2286) + (b7 + 0,1596))
Végétation = ((b1 + -0,3344) + (b2 + -0,3544) + (b3 + -0,4556) + (b4 + 0,6966) + (b5 + -0,0242) + (b7 + -0,2630))
Humidité = ((b1 + 0,2626) + (b2 + 0,2141) + (b3 + 0,0926) + (b4 + 0,0656) + (b5 + -0,7629) + (b7 + -0,5388))

Où : b1 à b5 et b7 est le numéro des bandes spectrales.


 L’indice de brillance (BI) appliqué principalement dans la pédologie.
 L’indice de végétation (GI) consiste à soustraire au canal infrarouge le canal rouge. Le
néocanal résultant présente un gradient croisant d’activité végétale allant du noire signifiant
absence de couverture, au blanc qui rend compte d’une activité chlorophyllienne très élevée.
 L’indice d’humidité (WI) permet l’accentuation des différentes signatures spectrales de la
surface sans pour autant prendre en considération un élément par rapport à l’autre.

Sur l’image ainsi produite (Figure. 91), on visualise :


- Entre El Hajeb et Ifrane et sur une superficie importante de la plaine de Timahdite-
Guigou, une teinte verte à vert-claire correspond aux formations basaltiques Plio-
quaternaires.
- La teinte bleu-Claire, traduit principalement des forêts de cèdres et de chênaies.
- La teinte rouge-verdâtre correspondant aux sols calcaires.
- Quelques petits points en magenta claire des surfaces d’eaux correspondant à des
Dayats existants dans la région du Moyen Atlas.

97 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 91. Composition colorée Tassed Cap BI, GI, WI de la région d’étude

_ La classification d’image
La classification de l'image implique l'analyse des données d'image multispectrale et
l'application de règles de décision sur la base statistique pour déterminer l'identification de
l'occupation du sol de chaque pixel dans une image. La décision est fondée sur le processus de
classification de radiance spectrale et la reconnaissance de forme spectrale, alors que la décision qui
repose sur des formes géométriques, la taille, et les motifs de la procédure tombe dans l'espace de la
reconnaissance des formes (Lillesand, 2000).
Pour les études hydrogéologiques, en utilisant les images séquentielles, le développement de
la surface totale irriguée par les eaux souterraines sur une nappe peut être liée au comportement
global du niveau des eaux souterraines dans l'aquifère. Les estimations de la consommation d'eau par
les cultures irriguées, qui est l'utilisation nette des eaux souterraines, peuvent être faites par la
première classification de la superficie sous différentes cultures et suivis par l'attribution de la
consommation. La classification spectrale peut être utilisée pour extraire certains types d'occupation
du sol ou des caractéristiques qui sont d'intérêt pour l’hydrogéologie, tels que les zones d'eau
connectées indicatives(saisonnières) de nappes phréatiques peu profondes, des lits de rivières avec
les pertes de transmission importantes, et ainsi de suite. La classification multi-spectrale de lithologie
peut être efficace dans les zones arides. Le sol et la végétation qui couvrent les terrains non-arides
donnent généralement lieu à des confusions (Meijerink, 2007).
La classification de l'image dépend de la valeur de luminosité de chaque pixel qui classe les
pixels d'après les mêmes valeurs. La classification supervisée a été réalisée pour une utilisation et/ou
de cartographie de la couverture terrestre.

98 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La classification d’une image de télédétection consiste en une reconnaissance automatique


des préfectances. Elle se déroule en six (6) phases essentielles que sont (Figure. 92) :

Figure 92. Étapes d’une classification supervisée d’une image satellitaire

Le nombre de classes a été déterminé a partir des données exogènes (cartes, photos, relevés
de terrain,….) obtenues dans les opérations bibliographiques et les différentes interprétations
visuelles de la composition colorée des images ; ensuite, s’impose le choix des pixels d’échantillon
dans l’ensemble de l’image à partir de la composition colorée pour une classification supervisée, en
fixant le nombre maximum d’itérations et le seuil de tolérance de distance entre classes.

Foret Sol nu

Végétation
Valeurs

Eau

Bandes spectrales
Figure 93. Signatures spectrales : Eau, végétation et sol nu au niveau de la région d’étude

Les éléments tels que la forêt, les terres de cultures, les surfaces d’eau et les sols nus ont été
définis pour la légende. Ce qui a conduit à la sélection des parcelles d'entrainement. Ainsi, différentes
classes sont définies suivies de l'attribution des couleurs. La signature spectrale pour chaque élément
a été identifiée sur la figure 93.

99 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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L'algorithme Maximum Likelihood (maximum de vraisemblance) est choisi pour la


classification. Il permet de classer les pixels inconnus en calculant pour chacune des classes la
probabilité pour que le pixel tombe dans la classe qui a la plus forte probabilité. Cependant si cette
probabilité n'atteint pas le seuil escompté, le pixel est classé inconnu (Figure. 94).

Un pixel est affecté à la classe i si sa


probabilité d’appartenir à i est supérieure à
sa probabilité d’appartenir à une autre classe

Figure 94. Méthode de classification par maximum de vraisemblance

Figure 95. Carte d’occupation du sol du Causse moyen atlasique par classification d’image Landsat 8
– période Août 2014 –

100 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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CULTURES ET SURFACES EAU ZONES


AUTRES (DAYATS) ARTIFICIALISEES
4% FORET 0,07% (HABITATS)
24% 0,96%
SOL NU
SOL NU (CARBONATES)
(BASALTES) 54%
17%

Figure 96. Histogramme des pourcentages pour chaque unité

La carte d’occupation du sol ainsi réalisée (Figure. 95) montre que la surface d’étude est
généralement nue avec sur des terrains à base principalement carbonates (Sol 1) et basaltiques (Sol 2)
avec 54% et 17% respectivement (Figure. 96). La couverture forestière s’étende sur environ 24%.
Les autres occupations très faibles correspondent à des cultures, des surfaces d’eau (Dayats) et des
pixels colorés en orange de quelques habitats et quelques infrastructures.

_ Validation de la classification par la matrice de confusion :

L'évaluation de la classification est basée sur un tableau à deux dimensions appelée matrice
de confusion. C'est une matrice ou un tableau affichant les statistiques de la précision de
classification d’une image, notamment le degré de classification erronée parmi les diverses classes.
Pour évaluer la classification réalisée, il faut comparer les sites d’entraînement de départ avec de
nouveau sites de validation, dans lesquels on vérifie les statistiques de bons pixels.
On évalue l’exactitude d’une classification à l’aide d’une matrice de confusion en reportant
les pixels connus par rapport aux pixels classés :
• en colonne : les données issus de la classification ;
• en ligne : les données des sites de vérification ;
• en diagonale : dénombre les pixels correctement classifiés.

Tableau 16. Matrice de confusion


Pixels de référence (vérité de terrain)
Foret Eau Sol Sol nu-2 Zone Cultures Total Précision Erreur
nu-1 artificialis et pour d’excédents
ée autres l’utilisateur =COMMISSION

Foret 99.54 0 0.01 0 0 0 7.06 99.93% 0.07%


Eau 0 99.94 0 0 0 0 1.09 94.42% 5.58%
Pixels de classification

Sol nu 1 0.20 0 95.64 3.14 0 0 58.40 98.38% 1.62%


Sol nu 2 0.20 3.45 94.54 0 0 29.90 93.01% 6.99%
Zone 0 0 0.81 2.30 98.82 0 1.95 40.24% 59.76%
artificialisée
Cultures 0.07 0.06 0.09 0.02 0 100.00 1.61 100.00% 0.00 %
Total 100 100 100 100 100 100 100
Précision
pour le 99.54% 100.00% 95.64% 94.54% 98.82% 100%
réalisateur
Erreur de
déficits
0.06% 0.00% 4.36% 5.46% 1.18% 0.00%
=
OMISSION

101 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Le tableau 16 de matrice de confusion montre pour chacune des classes, le niveau de fiabilité
et les principales confusions faites lors de la classification de l’image. Pour l'ensemble des classes
définies, il y a eu de confusion c'est-à-dire les pixels de certaines unités d'occupation du sol ont été
confondues à d'autres (environ 60% d’erreur lors de la classification des surfaces artificialisées, mais
leurs influence est généralement faible en raison de leurs superficie négligeable dans cette grande
échelle). Mais avec l'indice de Kappa de 0.92 (un indice qui permet de « retirer » la portion de hasard
ou de subjectivité de l'accord entre les techniques), que nous avons eu pour l’image, nous permettent
de conclure que les résultats de cette classification sont statistiquement acceptables. Selon Landis
et Koch (1977), cet indice est excellent quand il est supérieur ou égal à 0.81 ; il est bon quand il est
compris entre 0.80 et 0.61 ; il est modéré quand il est compris entre 0.60 et 0.21 ; il est
mauvais quand il est compris entre 0.20 et 0.0 et il est très mauvais quand il est inférieur à 0.0.

II.3. CARTOGRAPHIE DES LINÉAMENTS


L’étude des réseaux de fractures est fondamentale pour la recherche en eaux souterraines.
En effet, l’essentiel des ressources en eau se trouve dans les aquifères fracturés (Biémi, 1992 ; Kouamé,
1999 ; Lasm, 2000).La fracturation peut être étudiée aux moyens de différentes méthodes telles que
la géophysique et la télédétection (photographies aériennes et satellitaires, imagerie radar). La
télédétection possède de nombreuses techniques de prétraitements et de traitements qui rehaussent
la perception visuelle des images pour une meilleure cartographie des discontinuités images. De
nombreux travaux (Krishnamurthy et al., 1996 ; Lloyd, 1999 ; Jackson, 2002) ont montré comment la
télédétection peut contribuer dans les investigations hydrogéologiques.
Les images de télédétection recueillies des satellites à radiomètre multi-spectrales, en
particulier des images Landsat ont révélé, grâce à la vision synoptique qu'elles restituent, l'existence
et l'importance, tant numérique que géologique de discontinuités linéaires dans le paysage, les
''linears'' des anglophones, alignements et linéaments des francophones (Scanvic, 1983).
Ces linéaments s'associent à des éléments structuraux comme les failles, les fractures, les axes
de plissements et les contacts lithologiques (Figure. 97). Ils se traduisent par des dépressions
topographiques, par le réseau hydrographique et par des anomalies de végétation (Yatabe & Howartb ;
1984 ; Soesilo & Hoppin, 1986). Cependant, et presque dans tous les cas, les linéaments extraits d'une
image satellitaire caractérisent ces structures à un très fort degré (Scanvic, 1983).
L’occurrence des eaux souterraines dans les terrains à roches dures est souvent limitée à des
fractures et des failles ; le long des failles, l’eau souterraine peut s'écouler, les flexures vives peuvent
constituer une barrière à l'écoulement des eaux souterraines, et ainsi de suite (Meijerink, 2007).
Dans de nombreux cas, les linéaments sont localisés sous des zones altérées, qui augmentent
la perméabilité et la porosité. Krishnamurthy et al. (2000) ont démontré la capacité de données de
télédétection et des techniques de SIG pour la sélection des sites de la recharge artificielle et le
développement des ressources en eaux souterraines, en particulier dans les terrains solides.
De nombreuses études ont mis en évidence une relation étroite entre les linéaments et les
flux des eaux souterraines et leurs débits (Lattman et Parizek, 1964 ; Mabee et al., 1994 ; Magowe et Carr,
1999 ; Fernandes et Rudolph, 2001).

L’analyse des linéaments, constitue une étape importante dans la cartographie géologique.
Dans cette étude, l’extraction des linéaments est établie à partir de deux méthodes ; manuelle et
automatique. La cartographie linéamentaire constitue une composante essentielle dans la
prospection hydrogéologique. La télédétection, grâce à sa vision synoptique, permet d’étudier de
vastes champs géographiques et constitue un puissant outil pour l’étude de la fracturation.

102 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 97. Quelques critères définissant une discontinuité image (in Scanvic, 1983).

II.3.1. EXTRACTION MANUELLE DES LINÉAMENTS


L’extraction manuelle des linéaments consiste à répertorier ou identifier toutes les structures
linéaires et linéamentaires de la région sur les images ETM+ de Landsat issues des différents
traitements effectués, l’expression des lignes de crête, des limites entre les formations géologiques,
les couloirs de cisaillement et les vallées.
Ainsi, à partir de la combinaison de quatre méthodes ; filtrage, composition colorée, rapports
des bandes et analyse en composantes principales (ACP) par analyse et interprétation des images
Landsat ETM+ acquises par le satellite Landsat-7, révèle deux familles importantes d’orientation de
linéaments soient : NE-SO primordiale et NO-SE secondaire dans la région du Causse moyen
atlasique. Ces techniques ont permis d’identifier les linéaments majeurs, dont les orientations sont
similaires aux accidents identifiés au niveau de la carte géologique et à travers des études précédentes
(Aouragh, 2006 ; Aouragh et al., 2012).
Le relevé de toutes les discontinuités images sur l’ensemble des images traitées (à l’exception
des routes, des pistes, des limites de couches, etc.) a permis de dresser la carte des linéaments
détaillés de la zone d’étude (Figure. 102). Ces linéaments ont été comparés et validés à partir des
cartes géologiques.

- Analyse en composantes principales (ACP) :


L'analyse en composantes principales (ACP), est une technique efficace pour accentuer une
image multi-spectrale pour des fins d’interprétation géologique (Biémi et al., 1991). Elle permet de
réduire l'information contenue dans plusieurs bandes, parfois hautement corrélées (d'où redondance
de l'information) en un nombre plus restreint de composantes. Celles-ci représentent généralement
jusqu’à 97% de la variance totale de l'ensemble des données originales (Deslandes, 1986). Cette analyse
permet, entre autres, de créer des composés colorés des trois premières composantes qui constituent
un excellent produit d'interprétation visuelle, augmentant ainsi le contraste entre les divers objets au
sol (Coulibaly, 1996).
Les linéaments retirés de l’image (Figure. 98) en composition colorée RVB obtenue par
traitement ACP de six canaux de l’image Landsat ETM+ (bandes 1, 2, 3, 4, 5 et 7). La distribution
en fréquence des longueurs de fractures montre que le total des longueurs des 474 linéaments retirés
est de l’ordre de 1639 Km avec une moyenne de 3,45 Km.

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Figure 98. Linéaments identifiés par ACP avec statistiques et rose diagramme

Figure 99. Linéaments identifiés de l’image RVB-432 avec statistiques et rose diagramme

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- Composition colorée des bandes :


La composition colorée est une combinaison des bandes spectrales reposant sur le principe
d'affectation des bandes d'image à trois plans d'affichage basé sur trois couleurs primaires : rouge,
vert et bleue. De six bandes que comporte notre image Landsat ETM+ 2001, seules les bandes 4, 3
et 2 ont été respectivement affectées aux canaux Rouge, Vert et Bleu donnant une composition
colorée en fausses couleurs standards. Cette combinaison mis en évidence les bordures des
formations géologiques, de la végétation, du réseau hydrographique et des zones d’anomalies
géologiques.
A partir de l’interprétation visuelle de l’image (RVB) en compostions colorée 432, 160
linéaments ont été extraits (Figure. 99). La distribution de la fréquence des ces linéaments montre
que le maximum des longueurs est de 994 Km avec une moyenne de 4,04 Km. La longueur maximal
d’un linéament arrive jusqu’à 22 Km un peu moins que celui identifié par ACP (27 Km).

- Analyse par rapport des bandes (Ratios) :


Cette application, se base sur la notion de réflectance, c’est le rapport entre la quantité de
radiation réfléchie par un matériau et la quantité d’énergie reçue ou incidente sur un objet. En
pratique, trois rapports de bandes sont utilisés pour obtenir une image en RVB. Dans cette étude la
composition colorée des néo-canaux régénérés se fait à partir des rapports suivants : 5/7, 2/3 et 4/5.

5/7 : Discrimination des roches riches en Al-OH. Ces minéraux peuvent être de bons
indicateurs de la présence d’eau le long des fractures (Crippen, 1988).
2/3 : Bonne discrimination de la densité de la végétation.
4/5 : Affiche les zones perturbées dans le ton sombre ou noir (Won-In et Charusiri, 2003).

Figure 100. Linéaments identifiés de l’image RVB- 5/7, 2/3, 4/5 avec statistiques et rose diagramme

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Les résultats de la distribution des linéaments dans la zone d’étude et leurs fréquences sont
affichés respectivement sur la figure 100. Le nombre de linéaments est de 335, la longueur maximale
d’un linéament est de l’ordre de 23 Km dont le total est de 1178 Km, donc inférieur au nombre
généré à partir du traitement par ACP.

- Analyse par filtres directionnels :


Les filtres directionnels améliorent la perception des linéaments en provoquant un effet
optique d'ombre porté sur l'image comme s’elle était éclairée par une lumière rasante (Marion, 1987).
De plus, ce type de filtre permet de rehausser les linéaments qui ne sont pas favorisés par la source
d'éclairement (Drury, 1986).
Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé sous la fenêtre 5*5, l’image de la bande 4
(PIR) proche infrarouge qui permet de voir les détails structuraux importants (Jourda et al.,
2006 ;Shupe et Akha, 1989).
Le gradient directionnel de filtre Sobel est appliqué sur l’mage Landsat 7 ETM + dans les
directions suivantes : Nord-Ouest, Sud-ouest, Sud et Nord.
Le tableau ci-dessous montre la direction des filtres pour les trois principales directions de
notre région (Tableau. 17) :

Tableau 17. Filtre Sobel 5*5 appliqué sur les images Landsat ETM+ et Landsat 8_OLI

Nord-ouest Sud-ouest Sud Nord


3 2 2 1 0 0 -1 -2 -2 -3 -1 -2 -3 -2 -1 1 2 3 2 1
2 4 3 0 -1 1 0 -3 -4 -2 -1 -3 -4 -3 -2 1 3 4 3 2
2 3 0 -3 -2 2 3 0 -3 -2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

1 0 -3 -4 -2 2 4 3 0 -1 1 3 4 3 2 -1 -3 -4 -3 -2
0 -1 -2 -2 -3 3 2 2 1 0 1 2 3 2 1 -1 -2 -3 -2 -1

L’application du filtre Sobel sur l’image ETM+, fait individualiser plus de linéaments
mineurs, ce qui donne une longueur total des linéaments de 1678 Km deux fois plus supérieur par
rapport à l’analyse par composition colorée et presque égale à celle calculée en analyse par ACP
(Figure. 101). La longueur maximale d’un linéament est de l’ordre 21 km.
Les accidents montrés clairement par interprétation des quatre techniques, sont ceux de la
direction majeure Nord- Est à Sud-Ouest de la faille de Tizi N’ Tretten au niveau du Causse moyen
atlasique et celui du Nord Moyen Atlasique au contact Causse-Moyen Atlas Plissé (ANMA).
En effet, l’extraction manuelle des linéaments a été réalisée par processus SIG, qui nous a
permet ensuite par suppression des redoublements de lignes, et par techniques de superposition et
de combinaison des données, la régénération d’une carte synthèse des linéaments de la région
d’étude menée de leurs statistiques (Figure. 102 et 103). Une synthèse comparative entre les
paramètres des quatre méthodes de traitement et la carte finale est donnée sur le tableau 18.
La longueur total des linéaments calculée par les quatre différentes méthodes est de 5459
Km, alors qu’au niveau de la carte synthèse est de l’ordre de 3612 Km, ce qui signifie que 1867 Km
des linéaments en double a été éliminé, indiquant ainsi l’augmentation de la fiabilité de la
digitalisation et de la probabilité d’existence d’anomalies géologiques.
Les linéaments extraits par filtre Sobel représente environ 31 % de la carte synthèse, qui
diminue à 30 % par ACP, 21 % par analyse des rapports des bandes et 18 %par composition
colorée. La longueur maximale d'un linéament montré sur la carte synthèse est de 27 Km,

106 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

symétrique à celle tirée par analyse en composante principale (ACP). La valeur 0 indiquée dans les
statistiques (Statistics) est donnée arbitrairement aux linéaments ayant une longueur inférieure à 1
Km.

Figure 101. Linéaments identifiés par Filtre Sobel 5*5 avec statistiques et rose diagramme

La densité des linéaments visualisée sur la carte de synthèse est très diversifiée d’une zone à
l’autre, et comme les quatre techniques appliquées ne le montre pas, elle est plus accentuée au
alentour des accidents majeurs de direction général NE-SO, indiquée principalement au niveau de
l’accident de Tizi N’Tretten. La deuxième famille est de direction NO-SE. La densité des linéaments
est un indicateur du degré de fracturation de la roche. Les zones de densité linéamentaire
relativement élevée sont identifiées comme des zones de haut degré de fracturation des roches qui
sont indispensables au développement de conduit des eaux souterraines dans une zone donnée.
La prospection hydrogéologique de l’aquifère karstique du Causse moyen atlasique repose
essentiellement sur l’aspect structural. Pour sa caractérisation, nous avons fait appel aux données
d’images. Le rehaussement des images ETM+ permet de mettre en évidence les grandes fractures
dans les différentes directions. Par l'intermédiaire d'un systèmegraphique, on peut tracer ces
fractures et ensuite déterminer les différentes intersections qui offrent plus de chances de succès
dans l’implatation des forages d’exploitation d’eau souterraine ; le point d’intersection est le point le
plus favorable pour effectuer un forage à production optimale.
Cette analyse des linéaments représente une contribution à la compréhension du
comportement hydrogéologique de cette partie des Causses. La carte thématique des linéaments
identifiés est un doccument d’appui essentiel pour toute prospection hydrogéologique. Dans cette
étude, elle joue un rôle important parmis les facteurs utilisés pour la détermination du potentiel
aquifère du Moyen Atlas tabulaire.

107 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 102. Linéaments identifiés par extraction manuelle au niveau du Moyen Atlas tabulaire

Figure 103. Statistiques et rose diagramme des linéaments identifiés au niveau du Moyen Atlas tabulaire

Tableau 18. Comparaison de la carte synthèse avec les méthodes appliquées.


ACP Composition colorée Rapport bandes Filtre Sobel Carte synthèse
Fréquence 474 264 334 763 1283

Longueur total (km) 1639 994 1178 1678 3612

Longueur max (km) 27 22 23 21 27

Longueur moy (km) 3.45 4.04 3.52 2.19 2.81

108 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La figure 104 présente les points d’intersection des linéaments. Il y a une forte densité
observée au NO au niveau des Causses de Sefrou et d’Imouzzer, due à une présence de linéaments
d’orientations variées, principalement NO-SE. La forte densité des points d’intersection des
linéaments est remarquée plus dans la partie nord à nord-ouest (Causses de Sefrou et d’Imouzzer).
Dans la partie sud-ouest (Causses de Ain Leuh et El Hammam), on observe aussi un domaine à
forte densité d’intersection. Les nœuds des fractures constituées par les intersections des fractures
auraient des potentiels hydriques non négligeables.

Figure 104. Les points d’intersection des linéaments identifiés au niveau du Moyen Atlas tabulaire

II.3.2. EXTRACTION AUTOMATIQUE DES LINÉAMENTS

Au cours des procédés d'extraction des linéaments, la nécessité pour l'automatisation de


linéaments se pose. Ceci peut être réalisé en utilisant des techniques assistées par ordinateur. Il ya eu
des approches importantes développées par les chercheurs (Zlatopolsky, 1992 ; Wang et Howarth,
1990 ; Cross et Wadge, 1988) pour la détection automatique des traits et caractéristiques curvilignes à
partir d'images de télédétection.
L'avantage principal de la méthode d'extraction automatique est de réduire la subjectivité et
aider les analystes. En plus, la carte des linéaments est effectuée d'une manière plus rapide par
rapport à la méthode manuelle. Cependant, au cours de ce processus, les éléments linéaires détectés
dans les images ne correspondent pas toujours à des structures géologiques. Par conséquent, une
connaissance approfondie est toujours nécessaire pour évaluer les linéaments extraits.

109 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

L’extraction automatique des éléments structuraux a été faite grâce à des filtres directionnels
sur les bandes de Landsat_8 à partir des quatre filtres de Sobel appliqués précédemment lors de
l’extraction manuelle des linéaments (Tableau. 18), de directions Nord-Ouest, Nord-Est, Sud et
Nord. Le choix des bandes pour cette application a été porté sur la bande ACP1 retirée de l’analyse
en composante principale des bandes 2, 3, 4, 5,6 et 7 de Landsat 8. Cette analyse montre que
presque 97,4 % de l’information constituant l’image se trouve au niveau de l’ACP1.
Les algorithmes contenus dans les progiciels sont utilisés pour la détection des
linéaments. La carte des linéaments résultante est produite dans la structure de vecteurs (Figure.
105).

Figure 105. Linéaments identifiés par extraction automatique au niveau du Moyen Atlas tabulaire

Figure 106. Statistiques et rose diagramme des linéaments identifiés par extraction automatique

110 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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La fréquence des traits extraits automatiquement (Figure. 106) est plus grande de plus de 10
fois de ceux extraits manuellement (13150 contre 1283). Les traits en automatique sont de plus
courte longueur que ceux en manuel. Bien que la fréquence des traits est plus élevée dans une
opération automatisée ; le total des longueurs de tous les linéaments est encore plus que les
linéaments identifiés par des méthodes manuelles (35180 Km contre à 3612 Km). Cette fonction est
bien illustrée par la longueur moyenne des linéaments automatiques et manuels qui est de 2,67 Km
et 2,81 Km respectivement.
La distribution spatiale des linéaments dans les deux cartes est sensiblement différente. Par
extraction automatique la fréquence des lignes semble être plus élevée le long des lignes avec
présence de végétation. Le motif des deux cartes bien que dans l'aspect général similaire, il y à
quelques différences mineures (mais importantes) entre eux. Par exemple ; la plaine de Guigou
montre de différences dans les deux cartes. La longueur maximale du linéament détectée par
extraction automatique est de 21 Km, et ainsi une bonne longueur pour les failles de la région. Cette
longueur, cependant, est de 27 Km par extraction manuelle, ce qui est tout à fait raisonnable.

L’orientation des traits pour les deux cartes de linéaments sont comparées à l'aide de leurs
diagrammes de rose (figure. 103 et 106). Les deux diagrammes montrent une grande similitude
comme concentré dans la direction NE-SO. Ils diffèrent toutefois dans deux aspects mineurs :
1) ceux automatisés couvrent une gamme plus large que ceux manuels confinés à un
intervalle dans N35E à N65E ;
2) une seconde direction est identifiée dans le manuel en direction NO-SE qui est ratée
dans l’automatique.
La comparaison de deux cartes indique que la carte des linéaments extraits manuellement est
plus fiable en termes de longueur des traits, leur segmentation, leur répartition spatiale et leur
orientation. Bien que l'extraction de ceux automatisés soit exécutée avec différentes valeurs de seuil,
celui qui est présenté ici est le meilleur rendement compte tenu de ces linéaments que des lignes de
failles. Par conséquent, l'extraction manuelle a de meilleurs résultats probablement à cause de
l'expérience de l'utilisateur impliqué dans le processus. Pour cette raison, la carte des linéaments
extraite manuellement sera considérée dans le reste de cette étude.
L’extraction visuelle des linéaments par de telle ou telle technique, subit des changements
selon les variations subtiles de la topographie, du couvert végétal, de la teneur en eau ou de la
lithologie. Ce qui engendre des discontinuités dans le tracé des linéaments. De ce fait, dans ce type
d'environnement, autres outils géoscientifiques, et surtout les observations de terrain demeurent des
approches pertinentes à combiner avec l'analyse numérique.

II.3.3. DENSITÉ DES LINÉAMENTS


Deux méthodes de calcul de la densité ont été utilisées pour caractériser la distribution des
linéaments sur le territoire. Les deux outils utilisés proviennent de l’analyse spatiale inclus dans les
logiciels SIG. L'analyse de la densité des linéaments consiste à calculer la fréquence des traits par
unité de surface. Ceci est également connu par Greenbaum (1985) comme densité linéament-
fréquence. Cette analyse produira une carte montrant les concentrations des traits sur la région.
L’analyse de la densité des linéaments est effectuée par comptage du nombre de traits
contenus dans la zone de l'unité spécifiée. Ainsi, 3 rayons d’influences différents ont été testés (1
Km, 2 Km et 5 Km). Les résultats de ces analyses sont présentés dans la figure 107. Plus le rayon
s’augmente, la fréquence des zones à haute densité augmente. Le but est d'avoir une idée sur la
répartition de linéaments à l'échelle locale que les petits rayons d’influence doivent être sélectionnés,
alors que les plus grands rayons doivent être sélectionnés à l'échelle régionale.

111 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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1 Km 2 Km 5 Km

Figure 107. Passage de la Densité des linéaments significatifs 1 Km, 2 Km et 5 Km

La carte de densité générée sur le rayon de 1 Km (Figure. 108) montre une concentration
dans des domaines particuliers et plutôt une distribution homogène. Cette densité parue valable lors
d’une étude sur la circulation des eaux souterraines.
L'analyse de la densité des longueurs des linéaments est utile pour interpréter la carte des
linéaments. Le calcul des longueurs de traits donne plus de précision à la carte de la densité des
linéaments, puisque la longueur totale par unité de surface dépend des segments de lignes ou de
lignes entièrement contenues à l'intérieur de la cellule. Cette analyse est également connu comme
densité "longueur-linéament"(Greenbaum, 1985) et est définie comme la longueur totale de tous les
traits enregistrées divisés par la surface étudiée.
La longueur des traits est mesurée et tracée en taille de grille sélectionnée pour préparer la
carte de densité de longueur (Figure. 109). La caractéristique la plus distinctive de cette carte est que
la plus forte concentration est observée le long de la zone de faille de Tizi n’Tratten (partie NO des
Causses) Cette zone s'étend de Sud-Est d’Ifrane au Sud-l'Est de Sefrou. Cela signifie que les plus
longs segments de failles sont observées le long des accidents de Tizi n’Tretten.
La densité d'intersection des linéaments est une carte montrant la fréquence des intersections
produite dans une cellule unitaire. La procédure est la même que la densité de la carte précédente. Le
but est d'estimer les domaines d'orientation de divers linéaments. Si les traits ne se coupent pas dans
une zone, la carte résultante est représentée par une carte simple avec presque pas de contours de
densité. Cela signifie que les traits sont presque parallèlement à sous-parallèle dans ce domaine.
La densité des points d’intersection est réalisée en comptant le nombre d’intersections de
linéaments par unité de surface. Le rayon d’influence considéré est de 1 Km. Le résultat de l'analyse
est représenté sur la figure 110. La densité d’intersection la plus élevée arrive jusqu’à 12% dans le
Causse d’Immozzère et de Sefrou.
Dans la majorité de la région, la carte de densité d'intersection est sensiblement similaire aux
cartes de densité des fréquences et des longueurs de linéaments. Cela signifie que la plupart des
linéaments se coupent les uns aux autres. Par conséquent, la densité d'intersection est importante.
Les régions caractérisées par des densités élevées d’intersection des linéaments sont situées
dans la partie Sud-Est d’Ifrane au Sud-l'Est de Sefrou principalement le long de l’accident de Tizi
n’Tretten, une petite partie de moyen densité apparue aussi au NE d’El Hajeb vers Imouzzer
Kandar.

112 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 108. Densité des linéaments (Km/Km2) par rayon d’influence de 1 Km

Figure 109. Densité des longueurs des linéaments (Km/Km2) par rayon d’influence de 1 Km

113 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 110. Densité des points d’intersection des linéaments (%) par rayon d’influence de 1 km

La comparaison de la carte de densité des intersections avec celle de densité des linéaments
montre que la zone à forte densité des linéaments est caractérisée par une forte densité des
intersections. Cette zone caractérisée par une forte densité d’intersections peut être une zone
favorable à la mise en place de réserve d’eau souterraine. Les nœuds des fractures constituées par les
intersections des fractures auraient des potentiels hydriques non négligeables et pourraient être des
sites favorables pour l’implantation de futurs forages.

II.4. LITHOLOGIE
Cette étude s’inscrit dans le cadre de mettre en évidence l’efficacité de l’imagerie multi-
spectrale dans l’identification et la discrimination des formations lithologiques dans la région du
moyen atlas tabulaire. Landsat 8-OLI a été employée pour classifier les diverses unités géologiques
dans la région. Une grande variété de techniques de traitement d’image numérique a été appliquée
comme l’analyse en composition colorée, l'analyse des composants principaux (ACP), les rapports
spectraux (rationing). L’intérêt des classifications est limité en géologie en présence de la couverture
végétale, sauf dans les régions désertiques.
La stratigraphie des Causses s’étend essentiellement du Paléozoïque au Lias moyen compris
avec un affleurement miocène sur les bordures nord. Les formations plio-quaternaires et les
épanchements volcaniques tensiftiens (rissiens) occupent une place importante. Ces différents
traitements d’images ont été appliqués principalement pour identifier les terrains sédimentaires

114 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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jurassiques et plio-quaternaires, et mettre en évidence les schistes et quartzites du Paléozoïque ainsi


que des argiles et basaltes permo-triasiques.

II.4.1. RAPPORT DES BANDES (RATIONING)


Le rapport des bandes est une technique qui a été utilisée depuis des années en matière de
télédétection pour afficher efficacement les variations spectrales (Goetz et al., 1975). Elle est utilisée
pour améliorer les différences spectrales entre les bandes et à réduire les effets de la topographie
(Inzana et al., 2003). Elle permet un rehaussement du contraste de réfléctance entre les surfaces
minérales.
La cartographie lithologique à l'aide des rapports des bandes TM a été utilisée de plus en plus
par plusieurs auteurs (par exemple : Abrams et al., 1983 ; Kaufmann, 1988 ; Abdelsalam et Stern, 1999 ;
Sultan et al., 1986; Kusky et Ramadan, 2002; Gad, 2002; Frei et Jutz, 1989; Sabins, 1997).
Ainsi, les rapports 7/6, 6/2, 6/4 et 6/4, 5/3, 5/4, sont réalisés, et les différentes
compositions colorées générées à partir des néo-bandes permettent une identification lithologique
(Figure. 111 et 112).

II.4.2. ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (ACP)


C’est une transformation mathématique basée sur l’analyse de la covariance de l’image ou
bien sur la matrice de corrélation des bandes spectrales fortement corrélées entre elles. Cette
application génère des néo-bandes (CP) en combinaison linéaire avec les bandes originales. Les trois
premières CP contiennent la majorité du pourcentage de la variance des bandes originales (Bonn et
Rochon, 1992 ; Laughlin, 1991).
Cette analyse, nous a permis de distinguer avec précision les grandes unités morpho-
structurales dans la région : les schistes et quartzites du Paléozoïques et les terrains sédimentaires
Jurassico-Crétacés et Plio-Quaternaires. Les résultats montrent la diversité lithologique que présente
le terrain étudié (Figure. 113).Les terrains carbonatés sont représentées par une teinte corail avec des
altérations localement verdâtres, les terrains éruptifs (basaltes Plio-quaternaires, Permo-triasiques….)
en violet. La végétation est en teinte bronze à jaune.
La bande ACP1 a le coefficient de saturation le plus élevé (91%). Par conséquent, cette
composante est adapté pour la cartographie des zones côtières, zones humides, et de
l'environnement des lacs et également capable de différencier les surfaces de sol, de roche et de la
végétation. L’ACP2 (5%) représente peut être l’état de la végétation ; saine se reflète en proche
infrarouge et aussi un peu en infrarouge moyen. L’ACP3 (2%) montre une forte absorption d'eau
(Tableau. 19).

Tableau 19. Corrélations entre les matrices des sept bandes 1, 2, 3, 4, 5,6 et 7
(Correspondant respectivement aux méta-bandes Landsat_8 OLI 7, 6, 5, 4, 3,2 et 1)
et des écarts types standards absolus (Stdev), de la zone d’étude.
Min Max Moyen Écart type Num Valeur propre %
Bande 1 -0.904260 0.584180 0.000000 0.149559 1 0.022368 91,52
Bande 2 -0.452889 0.322219 0.000000 0.035131 2 0.001234 5,05
Bande 3 -0.208494 0.376449 0.000000 0.025389 3 0.000645 2,64
Bande 4 -0.268664 0.193468 0.000000 0.010897 4 0.000119 0,49
Bande 5 -0.157688 0.231250 0.000000 0.008074 5 0.000065 0,266
Bande 6 -0.091099 0.168164 0.000000 0.003056 6 0.000009 0,037
Bande 7 -0.043721 0.032104 0.000000 0.001185 7 0.000001 0,0041

115 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Roches carbonatées
Lias inf-moy

Volcan d’Outgui
Basalte
Plio-Quaternaire

Lac
Dayet Aoua

Figure 111. Rapport des bandes RVB : 7/6, 6/2 et 6/4


B-Qt : Basalte Quaternaire
B-Pt : Basalte Permo-triasique
Pt : Permo-trias
J-Ca : Carbonates jurassiques

C
A

D
B

E
Figure 112. Rapport des bandes RVB : 6/4, 5/3 et 5/4
Basaltes Permo-triasiques en vert foncé :
(A) d’El Hajeb au contact du bassin de Sais
(B) au contact Causse-Plateau central
(C) en fenêtres près de Bhalil
(D) au niveau de Jbel Kandar
(E) au nord de Boulmane à la limite entre le Moyen Atlas tabulaire et plissé.

116 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 113. ACP123 (Bandes 1, 2, 3, 4, 5,6 et 7 du Landsat 8_OLI)


B-Qt : Basalte Quaternaire
B-Pt : Basalte Permo-triasique
Pt : Permo-trias
J-Ca : Carbonates jurassiques
F : Forêt

II.4.3. COMBINAISONS DES COULEURS OU COMPOSITION COLORÉE


Les compositions colorées constituent certainement la forme de visualisation des images
satellitaires la plus connue et l'une des plus spectaculaires. Conçues selon le principe même de la
synthèse des couleurs, elles combinent plusieurs images en un seul document coloré, rassemblant de
ce fait une grande quantité d'informations.

La composition colorée est une combinaison des bandes spectrales reposant sur le principe
d'affectation des bandes d'image à trois plans d'affichage basé sur trois couleurs primaires : rouge,
vert et bleue. Des sept bandes que comportent notre image Landsat_8, un ensemble de bandes ont
été respectivement affectées aux canaux rouge, vert et bleu donnant une composition colorée en
fausses couleurs standards (Figure. 114).

117 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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742 546

752 ACP317
Figure 114. Composition colorée des bandes Landsat_8 OLI
B-Qt : Basalte Quaternaire
B-Pt : Basalte Permo-triasique
Pt : Permo-trias
J-Ca : Carbonates jurassiques
F : Forêt

Les compositions colorées 742, 752 et 546, fournissent des réponses spectrales très proches
ce qui se traduit par une homogénéité des couleurs des formations. Ainsi, l’ensemble des formations
Paléozoïques (P) du Plateau central apparaissent bien en couleur rose claire sur la composition 752,
les formations de couverture représentées principalement par les calcaires du Jurassique (J_Ca) sont
en marron sur les combinaisons 742 et 752. Les terrains éruptifs apparues bien par composition 546
par une teinte verte. Ces terrains sont connus dans la région par des basaltes des volcans Plio-
quaternaires (B_Qt) et aussi dans les argiles rouges permo-triasiques.

La composition colorée en composantes principales ACP-317 fait aussi apparaitre cette


discrimination lithologique entre les terrains éruptifs (basaltes) de teinte jaune et les formations

118 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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sédimentaires ; les carbonates sont en bleu-rose foncé localement et les formations principalement
schisteuses du Paléozoïque en rose claire (vue sur le Plateau central).
Cette étude sur la géologie nous a permis de tester certains traitements spécifiques appliqués
sur les images Landsat ETM+ et Landsat_8 pour d’une part, voir s’ils permettent d’établir une
bonne discrimination des lithologies rencontrées et d’autre part de réaliser une carte des linéaments
dans laquelle les différents accidents de la région sont représentés. Les résultats ont été confrontés
aux cartes géologiques de 1/50 000ème réalisées dans la région des Causses du Moyen Atlas (Figure.
115). La visualisation tridimensionnelle de l’image satellitaire Landsat_8 en composition colorée 753
permet de restituer la topographie et de mettre en évidence la structuration des reliefs (Figure. 116).

SEFROU

Basaltes,
Argiles rouges
Jbel kandar Permo-trias Jbel kandar

(A) (B)
Basaltes Basaltes, Basaltes, Basaltes
Plio-Quaternaires Argiles rouges Argiles rouges Plio-Quaternaires
(Volcan d’Outgui) Permo-Trias Permo-Trias (Volcan d’Outgui)

Schistes,Grès
et Quartzites Schistes,Grès
Paléozoïque et Quartzites
Paléozoïque
Foret
(C) (D)
Carbonates
(Lias)

Basaltes,
Argiles rouges
Permo-Trias
Basaltes
Plio-Quaternaires
(Volcan d’Outgui)
Schistes,Grès
et Quartzites Foret
Paléozoïque

(E)
Figure 115. Visualisation des formations lithologiques
(A) Extrait de la carte géologique 1/50000 de Sefrou,
(B) Image ACP123,
(C) Extrait de la carte géologique 1/50000 d’El Hajeb,
(D) Image Landsat 8 OLI RVB753
(E) Image Landsat 8 OLI RVB357

119 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG Thèse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

MOYEN ATLAS PLISSE


MOYEN ATLAS TABULAIRE
BASSIN DU SAIS N

SEFROU

IMOUZZER DAYET
IFRAH
C_J GUIGOU
VOLCAN IFRANE C_J
VOLCAN EL KOUDIAT PLAINE
OUTGUI

B PLAINE
B MOULOUYA
MEKNES EL HAJEB C_J
AZROU B PLATEAU
TIMAHDITE
D’AZROU

CAUSSE
D’AGOURAI P DAYET
AIN LEUHAGUELMAM
PLATEAU CENTRAL
HERCYNIEN BEKRIT
C_J

OUED
OUM RBIA

Figure 116. Représentation 3D de l’image Landsat_8 de combinaison fausses couleurs 753 du Moyen Atlas et de ses bordures
(B= Basalte, C_J= Calcaire Jurassique, P= Paléozoïque)

120 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

II.5. CLASSIFICATION DU POTENTIEL KARSTIQUE


La carte du potentiel karstique montre la tendance des unités géologiques de développer ou
d'avoir des propriétés karstiques aboutissant à des dolines, des sources, des grottes, ou d'autres
caractéristiques de la dissolution. Le concept de potentiel karstique est utilisé pour fournir une
indication de l'endroit où le karst serait possible et le niveau de développement karstique peut être
prévu ; ceci est réalisé par l'analyse de la carte géologique. Ces classements ont été simplifiés par
Bahzad (1985) lors de ses études sur l’hydrogéologie des Causses du Moyen Atlas. Il a déterminé que
les calcaires et calcaires dolomitiques du Lias inférieur et moyen ont des degrés de karstification
élevés, puis moyens. De petites surfaces de calcaires de Turonien à Paléocène apparurent dans la
région de Timahdite. Les formations non karstiques sont représentées par les marnes du Bajocien
moyen, des basaltes Plio-quaternaires avec de petites fenêtres des argiles rouges et basaltes permo-
triasiques (Jbel kandar, Bhalil) et marnes miocènes (Causse d’Imouzzer, Oued Sehb Rmel) (Figure.
117).
En général, les critères utilisés pour évaluer le potentiel karstique dans une région sont ; la
probabilité de l’existence des formes karstiques sur des lits de roches solubles (lits épais de calcaire,
dolomie), la proportion des lits de roches solubles en se basant sur la lithologie, l'épaisseur de l'unité
stratigraphique et de sa position. Bien sûr, il existe d'autres facteurs importants qui contrôlent le
potentiel karstique (par exemple une porosité secondaire, la composition minéralogique, etc. ...),
mais ce type d'informations n'était pas disponible à cette échelle de la cartographie et de collecte de
données.

Figure 117. Carte du potentiel karstique du Causse moyen atlasique (feuilles 1/100000 d’El Hajeb et d’Ifrane,
1/50000 d’Azrou ; Leclerc & Bentayeb, 1977 ; Bahzad, 1985)

121 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

La figure 118 montre que cette zone d’étude à une karstification élevée (environ 70%), ceci
est dû à l’abondance des calcaires et calcaires dolomitiques du Lias inférieur à moyen, ces formations
sont surmontées par des coulées basaltiques Plio-quaternaires sur une superficie importante surtout
dans la plaine de Timahdite-Guigou et sur le plateau d’Azrou, ces basaltes sont peu perméables mais
non karstiques (environ 20%).

0,17 % DAYATS (LACS)


68,67 % KARSTIFICATION ELEVEE
1,15 % KARSTIFICATION MOYENNE
1,52 % NON KARSTIQUE/ IMPERMEABLE
0,6 % NON KARSTIQUE/ PERMEABLE
19,5 % NON KARSTIQUE/ PEU PERMEABLE
8,39 % QUATERNAIRE

Figure 118. Proportion des surfaces du potentiel karstique de la zone d’étude

II.6. DÉPRESSIONS KARSTIQUES


L'importance hydrogéologique des systèmes particuliers de fractures peut être examinée par
simple analyse quantitative des dolines et ovallas. Ces formes de surface spécifiques karstiques se
développent généralement le long des fractures ou des failles. Lorsque clairement visible sur les
images de télédétection, l'alignement de plusieurs de ces dépressions indique presque certainement la
présence d'une fracture ou d'une faille. Les maximas statistiques de l'orientation de tous les gouffres
et ovallas dans un domaine d'intérêt va révéler l'existence d’un système de failles et, par conséquent,
les directions générales les plus probables pour la circulation des eaux souterraines dans l'aquifère
(Kresic, 1995).
Kresic (1995) a indiqué que les dépressions karstiques, qui, grâce à l'observation sont plus
sombres que le terrain environnant, peuvent être améliorées par l'interprétation visuelle de Landsat
MSS, TM et des photos aériennes.
Dans cette étude, le modèle numérique du terrain(MNT) de type ASTER-DEM (30 m de
résolution) a été utilisé pour l’extraction des dépressions karstiques au niveau des Causses du Moyen
Atlas, les caractéristiques de cet « MNT » ont été décrites dans ce chapitre (II.1. Topographie).
Un ensemble de recherches sur l’hydrologie des terrains ont été faites sur la conception
d'algorithmes pour générer DEM avec les dépressions remplies (c'est à dire, retiré). Dans ce
contexte, la procédure proposée par Jenson et Domingue (1988) est la mise en œuvre la plus largement
utilisée dans les logiciels SIG ; remplir les dépressions pour chaque cellule, calcul des directions
d'écoulement, délimitation les bassins versants et enfin trouver la valeur de seuil pour les bassins
puis définir et soulever toutes les cellules des bassins versants qui sont en dessous du seuil.
En bref, la méthode que nous proposons pour la détection automatique et la délimitation
des dépressions est basée sur une idée simple : soustraction du MNT avec ses dépressions remplies
de l’MNT d'origine obtenue par une opération algébrique de soustraction en utilisant des outils SIG.
Il est à noter que pour toute procédure automatique, il résulte des erreurs de détermination
comme ceux du matériel. Dans cette analyse, elles peuvent être créées par des structures artificielles,
tels que les barrages, carrières, mines à ciel ouvert ou des étangs d'eau et ne sont donc pas pertinente

122 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

dans le travail décrit ici. Il existe aussi des artefacts créés par l'algorithme dans les ravins ancrés, dans
les zones plates comme la plaine d'inondation des rivières ou par la présence d'un pont. Ainsi, le
nombre d’erreurs diminue au fur et à mesure qu’on a une résolution élevée du MNT, car le drainage
d'une zone donnée est délimité avec une plus grande précision. Le nombre de dolines détectées
devrait augmenter, la délimitation des bords des dolines devrait s'améliorer et le nombre de
dépressions parasites devraient diminuer (Pardo-Igúzquiza, 2013)
Dans la zone d'intérêt à l'intérieur des limites de l'aquifère, les dépressions ont été détectées
et délimitées (dolines, uvalas, poljé, hum, grandes cuvettes karstiques en noire). De l'inspection, il
était clair que les dépressions parasites liées aux cours d'eau (voir ci-dessous) correspondent très bien
à petites dolines détectées. Cependant, les ombres circulaires ou quasi circulaires de petite taille, sont
très difficiles à vérifier en raison du relief compliqué et la limitation de la résolution d'image
d’ASTER_DEM.
Par essai et erreur, et en comparaison avec les formes karstiques ainsi déterminées par Martin
(1981) au niveau des plateaux du Moyen Atlas, un seuil de 1000 m de périmètre a été choisi comme
optimal dans le sens de l'élimination des dépressions inférieures à cette taille que peuvent être non
distingués avec les parasites. Ces dépressions ont été déterminées seulement au niveau des
formations calcaires et calcaires dolomitiques du Lias inférieur à Moyen (Figure. 119).

Figure 119. Dépressions karstiques extraites des calcaires et calcaires dolomitiques du Lias à partir d’ ASTERDEM

123 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Une interprétation visuelle nous a permis une comparaison entre les dépressions karstiques
identifiées par analyse spatiale de l’image ASTER(DEM) et celles déterminées sur la carte
géomorphologique du Moyen Atlas central réalisée par Martin en 1981 (Figure. 120). Celle-ci
montrent une grande similitude surtout lorsqu’il s’agit de grandes dépressions correspondant à des
grandes cuvettes karstiques et poljés (hum).

Oued
Volcan Volcan
Tizguite
Outgui Dayet Outgui Dayet
Maskère Maskère

Agoulmam Agoulmam

Dayet
Dayet Ifrah
Ifrah

Figure 120. Comparaison entre les dépressions karstiques identifiées par analyse spatiale de l’image ASTER(DEM)
et celles déterminées sur la carte géomorphologique du Moyen Atlas central par Martin, 1981.

124 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHAPITRE III_ EXPLOITAT ION DE LA TÉ LÉDÉTE CTION ET DES SIG T hèse Doctorat en Scienc es : HY DROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CONCLUSION

La Télédétection et les SIG jouent un rôle de plus en plus rapidement dans le domaine de
l'hydrogéologie pour l'évaluation des ressources en eau en fournissant des données multi-spectrales
et multi-temporelles de la surface de la terre.
La région d’étude est caractérisée par un relief généralement faible, les altitudes passent de
473 m des piedmonts de la plaine de Saïs vers environ 2400 m aux sommets de la dorsale de
l’accident majeur de Tizi n’Tretten. Puisque environ 50% de la région est représentée par des pentes
faibles d’environ 0 à 5 degré, indiquant cette étendue tabulaire des terrains d’orientation
principalement Nord à Nord-Ouest. Le réseau hydrographique est généralement peu développé,
dont la plupart des oueds sont secs du fait de la nature karstique du Causse moyen atlasique.
L’écoulement se fait généralement vers le Nord et Nord-Ouest. Les principaux Oueds de la région ;
Oued Guigou, Oued Sehb Er-Rmel et Oued Agai sont en direction majeur (NE-SO), l’Oued
Tizguite (SE-NO).
La classification supervisée de l’image Landsat_8 (OLI) indique que l’occupation du sol de la
région est représentée par environ 70% des sols nus, 24% des forêts, 4% des cultures et environ 1%
des surfaces d’eau (Dayats).
L’extraction manuelle que automatique des linéaments identifiés montre que ces linéaments
sont généralement de direction NE-SO primaire et NO-SE secondaire en relation avec les phases
tectoniques qu’a connue la région (alpine et hercynienne). En outre, l’analyse par l’ACP, des
compositions colorées, des filtres directionnels et des rapports des bandes nous a permis la
discrimination entre les formations paléozoïques et celles de la couverture secondaire et tertiaire. Les
calcaires du Lias inférieur à moyen sont les plus étendus et se recouvrent localement pas des
épanchements de basaltes plio-quaternaires. Ces carbonates ayant un aspect karstique élevé sont
marqués par la présence d’un ensemble de dépressions karstiques (dolines, uvalas, hum, poljés…).
Ainsi, ces dépressions ont été déterminées par analyse sous SIG de l’image ASTER(DEM), elles sont
sensiblement similaires par leur aspect que par leur localisation avec les formes karstiques
déterminées par Martin (1981).
L’apport de l’imagerie aérospatiale, par traitement des images Landsat, dans cette partie du
Causse moyen atlasique, vient dans le sens qu’il a permis d’aider à confirmer et à compléter les
informations et les données concernant la structuration de la région. L'utilisation de l'image Landsat
pour la cartographie des linéaments s'avère être un outil très riche en informations géologiques, aussi
bien pour l’analyse des réseaux de fractures que par la recherche des sites favorable pour la
circulation des eaux souterraines.

Le développement d’un Système d’Information Géographique (SIG) adapté à l’étude


hydrogéologique des ressources en eau nécessite l’intégration d’un ensemble de techniques propres à
des domaines aussi divers que la géologie, la climatologie, l’hydrologie et l’hydrogéologie. Chacune
de ces sciences apporte des éléments particuliers pour la compréhension des phénomènes étudiés tel
que le fonctionnement des aquifères.

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CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CHAPITRE IV
CARTOGRAPHIE DES POTENTIALITÉS EN EAU
SOUTERRAINE : APPROCHE, ANALYSE ET IDENTIFICATION

INTRODUCTION
Dans les zones arides et semi-arides, l'eau souterraine est souvent la seule ressource en eau,
qui est disponible toute l'année. Les bassins d'eaux souterraines constituent non seulement une
ressource, mais aussi des réservoirs de stockage à long terme. Pour leur gestion durable, la recharge
est la figure essentielle requise. Ils peuvent être considérés comme des systèmes imbriqués des zones
de réalimentation et de déversement, avec un écoulement apparaissant sous la forme de sources, de
ruisseaux ou d’évapotranspiration. La compréhension de ces systèmes reste conditionnelle pour leur
gestion.
Les caractéristiques des surfaces hydrologiques telles que la topographie, la densité de
drainage, les plans d’eaux, etc…, jouent un rôle important dans la reconstitution des eaux
souterraines. Un relief élevé et des pentes abruptes donnent un ruissellement plus élevé, tandis que
les dépressions topographiques peuvent aider à une augmentation en infiltration. Une zone de haute
densité de drainage augmente aussi la surface de ruissellement comparée à une zone de faible densité
de drainage. Les éléments des eaux de surface comme les rivières, étangs, etc…, peuvent agir comme
des zones de recharge, améliorant ainsi localement le potentiel de la nappe phréatique (Karanth,
1987). Par conséquent, l’identification et la quantification de ces caractéristiques sont importantes
pour générer un modèle du potentiel en eaux souterraines d'un domaine particulier. Un système
d'information géographique (SIG) peut être utilisé effectivement pour cet effet de combiner des
thèmes hydrogéologiques différents et d'analyser objectivement ceux systématiques pour délimiter la
zone potentielle. Chi et Lee (1994) et Krishnamurthy et al. (1996) ont utilisé avec succès la télédétection
et des SIG dans diverses configurations géologiques pour la délimitation des zones potentielles en
eaux souterraines. Dans la présente étude, un modèle empirique est développé en utilisant un SIG
pour l'évaluation quantitative du potentiel en eau souterraine dans la zone du Causse moyen
atlasique (Aouragh et al., 2015). Néanmoins, une étude plus raffinée et améliorée a permis de mieux
définir les limites des degrés d’influence et d’occurrence en eaux souterraines pour chaque
paramètre.
Pour un aquifère karstique non confiné, la surface du terrain qui est la limite supérieure de la
nappe contraindre ainsi le niveau et la profondeur des eaux souterraines. La profondeur des eaux du
karst implique sa potentialité selon le degré de karstification. Les corrélations entre les distances à
partir des sites de décharge et le potentiel des eaux souterraines dans les zones karstiques sont liées à
la disponibilité de maîtres conduits. L’étude des caractéristiques géologiques surtout la fracturation et
les linéaments des terrains est une technique couramment utilisée pour la prospection des eaux
souterraines (Mabee et al., 1994). Lattman et Parizek (1964) ont montré que la corrélation est
raisonnable entre la productivité des puits d'eau et les distances entre les traces de fractures dans les
terrains carbonatés.
Ce chapitre à pour objectifs d'identifier et de délimiter les zones potentielles en eaux
souterraines grâce à l'intégration de différentes cartes thématiques avec des techniques de SIG et des
approches mathématiques, en analysant la distribution de débits des sources en eau et de débits des
forages avec d’autres facteurs hydrologiques et hydrogéologiques de l’aquifère.

126 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

I. MÉTHODOLOGIE
Plusieurs études, menées dans des contextes différents ont montré l’intérêt et l’importance
de l’analyse des données de télédétection et des SIG pour la gestion des ressources en eau. Selon
Saraf et al. (1998), le SIG permet d'intégrer l'analyse conjointe des gros volumes de données
multidisciplinaires, à la fois spatiale et non spatiales. Sinha et al. (1990) ; Chi et Lee, (1994) ; Bahuguna et
al. (2003) ; Kumar et al.,( 2007) ont étudié et ont également intégré les différentes couches de données
thématiques telles que la topographie, la lithologie, les structures géologiques, la profondeur de
l'altération, l'étendue des fractures, la pente et les réseaux de drainage à l'aide de techniques
d'information géographique pour délimiter les zones potentielles d'eaux souterraines. Dans la
présente étude, un ensemble de facteurs qui influent sur la recharge en eaux souterraines, à savoir,
les linéaments, le réseau hydrographique, la pente, la lithologie, les domaines karstiques et
l’occupation des sols. Ont été pris en compte sous forme de couches de données thématiques pour
préparer la carte du potentiel aquifère.
Le processus de l’hiérarchie analytique (AHP), qui est une approche importante dans le
domaine des systèmes de prise de décision, a été développé dans les années 1970 par Thomas Saaty,
qui traite des complexes, non structurées et décisions multicritères. Il présente de manière flexible et
facile à comprendre comment analyser et résoudre des problèmes complexes en faisant des
hypothèses approximatives (Annexe. 3).
Une méthode multicritère d'évaluation (MCE) peut servir à inventorier, classer, analyser et
organiser facilement les informations disponibles concernant le choix des possibilités en matière de
planification régionale (Voogd, 1983). Il est principalement impliqué dans la manière de combiner les
informations provenant de plusieurs critères pour former un seul indice d'évaluation. Il est utilisé
pour faire face aux difficultés que rencontrent les décideurs dans la gestion de grandes quantités de
données complexes (Nas, Cay, Iscan et Berktay, 2010). La combinaison linéaire pondérée (CLP ou
WLC (weighted linear combination)) est l'une des méthodes MCE largement utilisées pour l'analyse
de l'aptitude des terres. Elle implique la standardisation des cartes d'aptitude, en attribuant des poids
d'importance par rapport aux cartes de la pertinence, puis en combinant les poids et les cartes
d'aptitude standardisées pour obtenir une note globale d'aptitude (Malczewski, 2003). La CLP est un
concept qui combine des cartes en appliquant un score standardisé pour chaque classe d'un certain
paramètre et un poids de facteur pour les paramètres eux-mêmes (Yalcin, 2008). Cette méthode
permet une meilleure sélection des sites d’aptitudes en raison de sa flexibilité dans les choix
optimaux.
L’intégration des SIG et MCE a été démontré dans des études liées à la détermination du site
dans de nombreux différents sujets tels que les sciences écologiques, la planification urbaine et
régionale, la gestion des déchets, l'hydrologie, les ressources en eau, l'agriculture, la foresterie, les
risques naturels, les loisirs/tourisme, logement, les sciences géologiques, la fabrication et la
cartographie (Malczewski, 1999).
La cartographie des eaux souterraines consiste à l'emplacement des limites des polygones
d'eau souterraine. L'incertitude est donc principalement causée par les difficultés pour attribuer les
différentes cartes thématiques dans la zone de transition et de localiser les frontières entre les zones
potentielles en eaux souterraines.
Dans ce SIG, ces différentes couches de données sous forme de cartes thématiques ont été
ensuite soumises à une analyse de sensibilité puis retraitées par la théorie de la logique floue et les
cartes finales ont été préparées.
La figure ci-dessous illustre la méthodologie adoptée pour le présent travail (Figure. 121) :

127 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

BASE DE
DONNÉES
SIG

CARTES
CARTES GÉOLOGIQUES
TOPO ASTER IMAGES
+ DEM SATELLITAIRES
AUTRES DIGITALISATION

DIGITALISATION GEOREFERNCEMENT
ROUTES, VILLES MOSAÏCAGE
TRAITEMENT
ANALYSE
SPATIALE

DIRECTION
D’ÉCOULEMENT PHOTO-
INTERPRÉTATION

RÉSEAU
HYDROGRAPHIQUE CARTE CARTE
LITHOLOGIE LINÉAMENTS

DENSITÉ CARTE CARTE DENSITÉ


CARTE
HYDROGRAPHIQUE PENTES NDVI KARSTIFICATION LINÉAMENTS

PONDÉRATION
AHP DE SAATY CARTES
PAR APPARTENANCE
FLOUE

AGRÉGATION
PAR AHP
AGRÉGATION
PAR OPERATIONS
CARTE FLOUES
POTENTIEL AQUIFÈRE
PAR POIDS THÉORIQUES

ANALYSE
DE LA SENSIBILITÉ
CARTE
POTENTIEL AQUIFÈRE
CARTE PAR LOGIQUE FLOUE
POTENTIEL AQUIFÈRE
PAR POIDS CORRIGÉS

Figure 121. Méthodologique du travail

La méthodologie comprend la production des cartes thématiques telle que la lithologie, les
linéaments, la couverture du sol, la pente, le drainage et les domaines karstiques en utilisant des
techniques SIG-MCE pour fusionner les données satellitaires et d'autres informations annexes. La
carte lithologique est dérivé des cartes géologiques publiées sur 1/100 000 d'El Hajeb, d’Ifrane, 1/50
000 d'Azrou et 1/200 000 de Moyen Atlas septentrional. Les cartes d’occupation des sols et des
linéaments ont été interprétées à partir d'images satellitaires (Landsat ETM+, Landasat_8 OLI). Les
cartes de pente et de drainage sont préparées à partir du modèle numérique d'élévation

128 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

(ASTERDEM) selon l'importance perçue de leur rôle dans la survenue et le mouvement des eaux
souterraines, en suite la pondération de chaque critère a été attribuée en utilisant AHP de Saaty
(1977). La matrice de comparaison a été préparée et le poids de chaque classe individuelle et les
scores des cartes ont été mis au point. Selon Saaty, un indice de cohérence, connu sous le CR
(Rapport de cohérence), est utilisé pour indiquer la probabilité que les arrêts de la matrice ont été
générées de façon aléatoire ; si la valeur du CR est inférieur ou égal à 10%, la cohérence est
acceptable, mais si le CR est supérieur à 10%, le subjectif du jugement doit être révisé. La matrice de
comparaison par paires a été préparée pour chaque critère en utilisant l'échelle de neuf points de
Saaty. La notation utilisée pour la comparaison par paires est indiqué dans le tableau 21.

II. ANALYSES DE DISTRIBUTIONS ET DE CORRÉLATIONS


II.1. SOURCES ET FACTEURS GÉOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES
Les sources karstiques ou émergences sont très dispersées dans les régions karstiques. La
majorité des sources importantes sont situées le long de la base du périmètre d'érosion, qui est, à la
limite extérieure des poljés karstiques, des vallées fluviales et de la côte. Une caractéristique
commune de ces sources, qu'elle soit permanente ou temporaire, est la dépendance directe de leur
décharge sur les précipitations. En général, la capacité et le caractère hydrogéologique des sources
karstiques dépendent d'un certain nombre de facteurs tels que la superficie du bassin versant, la
capacité de rétention de l'aquifère, la porosité efficace totale, la composition géologique, et d'autres
facteurs similaires. Les rôles dominants sont joués par la surface du bassin versant et relativement, le
volume actif de l’aquifère (Milanović, 2004).
Dans le Moyen Atlas, les principaux exutoires des eaux souterraines des calcaires sont
périphériques et de natures diverses : émergences de bordure au contact du Lias et de son
substratum triasique (Aîoun-Ras-El-Ma, Sidi-Rached, Oum-er-Rbia,...), sources de flexure à
l'ennoyage du Causse sous le sillon sud-rifain (Aïoun-Ribaa, Bittit...), émergences au sein d'aquifères
périphériques tels les calcaires lacustres (Aîoun-Akkous, Cheggag,...), abouchements avec la nappe
phréatique du Saïs décelables seulement par l'étude du bilan de cet aquifère, drainage par l'oued
Sebou des eaux souterraines des bassins de Sefrou et d'Annoceur-Bsabis, drainage par les coulées de
basaltes quaternaires de la vallée de l'oued Tigrigra des eaux des bassins de Ras-El-Ma et d'Aîn-Leuh.
La convergence des axes d’écoulement vers les sources de Ribaa-Bittit, Attrous,
Aguemguem…, peut nous indiquer que cet aquifère liasique serait drainé par ces sources. Le
drainage naturel de la nappe se fait au niveau du synclinal Tizguite-Ifrane traversé par l’oued Tizguite
dans son parcours Nord-Sud (Coupe 1, Figure. 122). La figure montre aussi un écoulement SE-NO
au Sud du Causse d’El Hajeb-Ifrane, vers les sources de Ras Lma et Ben Smim due à la présence
d’un bombement triasique à ce niveau mettant en évidence une ligne de partage des eaux
souterraines, cette ligne a été mise en évidence sur les anciennes cartes piézométriques (Coupe 2,
Figure. 122) (Fassi, 1996).
Les résultats de l'intersection des données numériques disponibles sur les débits de sources
(Annexe 2) et de puits d’eau et forages avec la densité des linéaments, la densité de drainage, la
lithologie et la pente, ont été exprimés graphiquement. Ils peuvent donner une idée sur les zones
prometteuses pour l’exploitation des eaux souterraines dans cette zone étudiée des Causses du
Moyen Atlas. Il existe une bonne corrélation entre les classes de la pente et le pourcentage et débit
des sources, ils sont donc fonction de la pente. L’apparition des débits élevés dans des pentes raides,
peut être liée au contrôle des conditions géologiques locales. L’existence de sources dans des pentes
très faibles (proche de 0) peut être reliée à l’émergence de l’eau souterraine dans les alluvions et/ou à
l’aval des rivières (Figure. 123).

129 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Figure 122. Coupes hydrogéologiques (1 et 2) passant par les principales sources (Fassi, 1996)

350

300

250
DEBIT (l/s)

200

150
DEBITS
100

50

0
0 10 20 30 40 50
PENTE (%)

Figure 123. Relation entre débits des sources et la pente des terrains

Comme le montre la figure 124, les eaux souterraines ont tendance à se produire dans les
vallées, dont le débit des sources diminue généralement avec la diminution de la densité de drainage
et donc avec l’éloignement des réseaux hydrographiques. La différence dans le nombre et le débit
d’émergences situées au niveau des cours d’eau peut s’expliquer par la nature lithologique que par le
type de la vallée (fluviale, tectonique…).

130 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

350

300

250

DEBIT (l/s)
200

150
DEBITS
100

50

0
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00
DENSITE DE DRAINAGE (km/km2)

Figure 124. Relation entre débits des sources et densité du réseau hydrographique

En relation avec les linéaments, les sources ont tendance à se produire dans des zones plus
proches du traçage des linéaments ; un nombre élevé de sources à débits importants s’observe sur
une distance inférieure à 500 m à partir d’un linéament (Figure. 125). De même et comme le montre
la figure 126, on note que quelques points de sources ont des débits élevés à des densités élevées des
linéaments. Des augmentations des débits observées à des densités faibles peuvent êtres liées à des
conditions géologiques locales.
Le pourcentage des sources est très important dans les carbonates à karstification élevée, cela
peut être dû à la dominance des formations karstiques au niveau de notre région (environ 70%), ou
bien ces sources ont une forte décharge que le développement karstique favorise des tunnels de
transition. En général, les calcaires dolomitiques du Lias ont une importante productivité suivie par
les alluvions, les basaltes quaternaires et en suite par les marnes intercalées par des calcaires ou bien
des formations sableuses ou conglomératiques (Figure. 127).

350

300

250
DEBIT (l/s)

200

150
DEBITS
100

50

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
DISTANCE (m)

Figure 125. Relation entre débits des sources et distance à partir des linéaments

131 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

350

300

250

DEBIT (l/s)
200

150

100

50

0
0 1 2 3 4 5
DENSITE DES LINEAMENTS (km/km2)

Figure 126. Relation entre débits des sources et densité des linéaments

70

60

50
SOURCES %

40 CALCAIRES DOLOMITIQUES
30 BASALTES QUATERNAIRES
ALLUVIONS
20
MARNES
10

0
0-20 20-60 60-100 >100 TOTAL
DEBIT (l/s)

Figure 127. Relation entre pourcentage et débit des sources et les unités lithologiques

II.2. FORAGES ET FACTEURS GÉOLOGIQUES ET HYDROGRAPHIQUES


Il est évident qu'il existe une proportionnalité inverse entre la pente et la productivité des
puits d’eau ou forages. Cependant, dans ce domaine d'étude, le débit des forages est élevé dans des
terrains à pente inférieur à 10%, ainsi les plus élevés de plus de 20 l/s sont remarqués dans cette
partie ; un des plus productifs forages avec 100 l/s a été déterminé dans moins de 2% d’inclinaison
(Figure. 128).
En général, la faible densité de drainage est favorisée dans les régions deroches résistantes
très perméables et la forte densité de drainage dans des sols à matériaux tendres avec perméabilité
faible ou imperméables (Chow, 1964). Dans cette région, la figure 129 montre que les débits des
forages augmente avec la densité élevé du réseau hydrographique, ceci peut etre expliqué à travers
l’hypothèse proposé par Ahmad et al. (1984) pour évaluer les conditions hydrologiques des unités

132 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

différentes de karstification. Il a prouvé qu’il y’a une forte correlation entre les élements tectoniques
et la densité de drainage en relation avec l’augmentation des excurgences des nappes d’eaux
souterraines.

120

100

80
DEBIT (l/s)

60

DEBITS
40

20

0
0 10 20 30 40 50 60
PENTE (%)

Figure 128. Relation entre débit des forages d’eau et pente des terrains

120

100

80
DEBIT (l/s)

60

DEBITS
40

20

0
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50
DENSITE DE GRAINAGE (km/km2)

Figure 129. Relation entre débit des forages d’eau et densité du réseau hydrographique

La corrélation entre la plupart des débits de forages avec les linéaments est bonne. Le
nombre de forage et leurs débits, diminue progressivement en allant plus loin des passages des
linéaments (Figure. 130). De débits élevés peuvent être observés loin des linéaments. Cela peut être
entraîné par l'erreur de position ou par transport d'eau loin des contacts des linéaments via les
tunnels de dissolution. Ainsi, plus que la densité des linéaments est élevée, la probabilité de trouver
des débits élevés augmente. On peut noter aussi qu'il y’ a une corrélation avec le résultat indiqué lors
de l’analyse des relations entre les sources et la densité des linéaments (Figure. 131). Ce qui confirme
l'importance de l'interprétation des linéaments.

133 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

120

100

80

DEBIT (l/s) 60

DEBITS
40

20

0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
DISTANCE (m)

Figure 130. Relation entre débit des forages et leur proximité des linéaments

120

100

80
DEBIT (l/s)

60

DEBITS
40

20

0
0 1 2 3 4
DENSITE DE LINEAMENTS (km/km2)

Figure 131. Relation entre débit des forages et densité des linéaments

La corrélation entre les linéaments et les fractures des terrains a été prouvé par de
nombreuses études (Degnan et Clark, 2002). Par conséquent, l'analyse de ces caractéristiques est d'une
grande importance dans les études hydrogéologiques, car ils peuvent refléter des potentialités plus
élevées dans la recharge des nappes d’eau (Shaban et al., 2006).
La productivité des forages d'eau a également été divisé en cinq catégories selon la
classification proposée pas shaban et al. (2006) (Tableau. 20). En conséquence, la répartition
géographique des différents forages dans cette partie des Causses indique que les débits très élevés
(>20%) ont été trouvés dans les calcaires dolomitiques du Lias inférieur (Figure. 132). Ainsi, plus de
65% de forages ont été réalisés sur ces formations. Le grand nombre de forages dans la zone
alluviale est probablement due à l'intersection du fond de la vallée avec l’aquifère régionale.

134 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Tableau 20. Classification des débits de forages d'eau (d’après Shaban et al., 2006)
Débit de forage (l/s) Description
>20 Très élevé
15-19 Élevé
10-14 Moyen
5-9 Faible
<5 Très faible

70

60

50
40
Calcaire dolomitique
%

30
Basalte quaternaire
20
Alluvions
10
0
<5 5-9 9-14 15-19 >20 Total
DEBIT (l/s)

Figure 132. Relation entre pourcentage et débit de forages et les unités lithologiques

Cette analyse de distribution et de corrélation peut nous guider sur la productivité hydrique
de l’aquifère karstique du Causse moyen atlasique ; de telle sorte qu’elle est liée à l’influence de tel au
tel facteur géologique, topographique ou hydrologique. Ainsi l’analyse multicritère de ces facteurs
s’avère intéressante pour l’amélioration des connaissances hydrogéologique de la région et
l’évaluation de leur potentiel hydrique dans l’aquifère souterrain.

III. STRUCTURATION D’INTÉGRATION DES FACTEURS


La prospection et la simulation par évaluation multicritère (EMC) suppose des paramètres et
des critères bien identifiés et élaborés de façon pertinentes. Plusieurs disciplines s’interfèrent en
étude des ressources en eau, les principaux sont : l’hydrologie, la topographie, la géologie, la
géomorphologie, l’occupation du sol et la pédologie…etc.
Le critère est l’élément de base d'une décision. Il peut être évalué ou mesuré. Il est
implémenté sous deux types de variables : les facteurs et les contraintes.
La couche "contrainte" indique que l’usage de l’espace pour l’utilisation en question est
possible ou non (emplacement lotis ou construits) (non considérée dans l’analyse). La couche
"facteur" indique le degré d’aptitude de chaque unité de l’espace pour l’utilisation en question ;
plusieurs facteurs varient dans l’espace et confèrent à chaque unité de l’espace une aptitude variable :
état de l’usage en cours du sol, proximité des cours d’eau, proximité d’écoulement, proximité des

135 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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fractures…etc. Le facteur agit de façon progressive sur l’aptitude alors que la contrainte est un
facteur limitant. Pour chacun des critères identifiés, la procédure de calcul est de mesurer pour le
critère spécifié le niveau d’aptitude ou d’inaptitude de l’unité d’espace à la recharge des eaux
souterraines. Ceci aboutit à une série de cartes qui seront agrégées par combinaison linéaire
pondérée (CLP) afin d’établir la carte décisionnelle.
Dans l’application, et sur la base des informations que nous avons pu rendre disponibles,
l’hiérarchisation et la catégorisation nous ont conduit à identifier six paramètres à analysés.
La conduite de l’EMC impose la disponibilité d’une base de connaissance référentielle de ces
paramètres sur laquelle s’appuie la vérification des critères et des indicateurs. L’une des difficultés
relative à l’analyse de phénomènes spatialisés dans les pays en voie de développement est
l’indisponibilité de l’information géographique à jour ; il est donc fallu la compléter ou la reproduire.
Nous nous sommes basés sur des techniques de la télédétection et des systèmes d’informations
géographiques (SIG) pour mettre en place cette base de données géographiques de référence. Les
données de base sont issues de nos travaux de terrain (enquêtes, inventaires, relevés, et
documentation cartographique existante collectée auprès d’institutions impliquées dans la mise en
place de l’information géographique).
Les données primaires géographiques et descriptives collectées (cartes, plans, images, levés)
ont été traitées et analysées grâce aux fonctionnalités des logiciels SIG (acquisition, gestion, analyse
spatiale, analyse thématique) pour l’élaboration d’une base de données géographiques.

IV. STANDARISATION DES FACTEURS


Afin de pouvoir intégrer plusieurs facteurs (qualitatifs et quantitatifs) dans le modèle du
potentiel aquifère (MPA), il convient de les rendre comparables ; autrement dit d’exprimer l’aptitude
des différents facteurs sur une échelle commune. Dans le cas de la Combinaison Linéaire Pondérée
(CLP), les facteurs sont standardisés sur une échelle continue d’aptitude allant de 0 (le moins apte) à
255 (le plus apte) en passant par 128 (moyennement apte). Une fois standardisés, il sera possible de
comparer et de combiner les facteurs ; et au lieu de recourir à une décision tranchante, binaire,
divisant l’espace en zones où l’usage en question est possible ou impossible. La combinaison linéaire
pondérée (CLP) utilise un concept plus flexible, pour délimiter les zones aptes ou non aptes.
L’affectation d’un indice d’aptitude peut être manuelle (estimation d’aptitude de
plusieurs natures de sol par exemple) ou modélisée (estimation d’aptitude par calcul des distances ou
de densités par exemple) par recours à une fonction d'appartenance. Une option géostatistique et
opérationnelle que nous avons utilisé propose la fonction «Weight» (Poids des facteurs) pour
modéliser le degré d’aptitude.

V. PONDÉRATION ET AGRÉGATION DES FACTEURS


Un des avantages de la combinaison linéaire pondérée est la possibilité de pondérer chacun
des facteurs entrant dans l’agrégation des critères (Eastman, 2001). Le poids des facteurs indique leur
importance relative par rapport à tous les autres. Avec la CLP, la compensation est totale. Un facteur
d’aptitude faible pour une zone donnée peut être compensé par un autre ayant un degré d’aptitude
élevé car l’importance de chacun des facteurs est déterminée par le poids que l'on lui affecte.
Si le nombre de facteurs est élevé, il est souvent difficile d’estimer le poids relatif de chacun
d’eux. Une solution consiste à comparer chaque facteur avec chaque autre (comparaison par paires)
et de déduire ensuite leur poids total résultant par calcul statistique. C’est ce que préconise
l’approche AHP (ANALYTIC HIERARCHY PROCESS) de Saaty (1977) que nous avons adoptée

136 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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dans le cas de cette étude car le nombre de facteurs que nous prenons en compte dans la conduite
de l’EMC est de 6. Le poids calculé de chaque facteur est son vecteur propre (Tableau. 21).

Tableau 21. Échelle de Saaty (1977) pour la pondération des facteurs par paires
1/9 1/7 1/5 1/3 1 3 5 7 9
EXTRÊME TRÈS FORTE FORTE MOYENNE ÉGALE MOYENNE FORTE TRÈS FORTE EXTRÊME

MOIS IMPORTANT PLUS IMPORTANT

Initialement développée par Saaty (1977) cette technique appartient à la famille des méthodes
d’analyse multicritères et comporte quatre étapes :
1. élaboration, sous la forme d’un « arbre hiérarchique », d’une représentation structurée
des éléments de décision caractéristiques du problème étudié ;
2. recours à une échelle quantitative (comportant neuf graduations) pour réaliser des
comparaisons binaires entre les éléments de décision. Ce sont les éléments de décision situés au
niveau inférieur de la structure hiérarchique qui font l’objet des comparaisons binaires proposées
dans le questionnaire de mise en œuvre de la méthode AHP.
3. utilisation des résultats des comparaisons binaires pour calculer les poids relatifs de
chaque élément de décision. Le calcul peut être réalisé en utilisant un logiciel standard. Les poids
relatifs sont obtenus à partir d’une matrice réciproque des jugements et déterminés en résolvant
(Saaty, 1977) :

∀ 0 1


– les indices i et j représentent les critères faisant l’objet des comparaisons binaires (i = 1 à n ; j=1 à n),

– les éléments sont les résultats des comparaisons binaires entre critères,

– les éléments et représentent les poids attachés respectivement aux critères i et j, les poids étant

normalisés de manière à ce que leur somme soit égale à 1 ;

– représente la plus grande valeur propre de la matrice ∀.

4. agrégation des poids relatifs des éléments de décision en vue de calculer les notes
attribuées aux différentes alternatives considérées.

L’analyse, la classification et le calcul des poids pour chaque couche thématique ont été
effectués pour en extraire les caractéristiques spatiales pertinentes pour la recharge en eaux
souterraines. Les valeurs de pondération assignées à ces facteurs, ont été classés en se basant sur
plusieurs études qui ont été effectuées pour la détermination des zones plus appropriées pour la
recharge aquifère (Krishnamurthy et Srinivas, 1995 ; Krishnamurthy et al., 1996, 1997 ; Saraf et Choudhury,
1998 ; Han, 2003 ; Sener, 2005).

137 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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V.1. LITHOLOGIE
Les eaux souterraines se produisent inévitablement dans des formations géologiques qui
exigent la connaissance de la façon dont ces matériaux géologiques sont formés et les changements
qu'ils ont passés à la compréhension de la distribution de ces matériaux (Fetter, 1994).Il est bien
entendu que la géologie joue un rôle important dans la répartition et la présence des eaux
souterraines (Krihnamurthy et Srinivas, 1995).
La stratigraphie générale du Causse moyen atlasique qui a été discriminé par plusieurs études
géologiques ainsi vérifiée sur le terrain et sur les images satellitaires est représentée généralement par
des unités sédimentaires principalement carbonatées, et des formations volcaniques des basaltes
quaternaires.
La comparaison par paires des unités géologiques a été faite en fonction de leur importance
d’infiltration. D’après Bahzad et al. (1984), nous avons trois types de séries : (1) des séries perméables
indiquées par les dolomies du Lias inférieur, des calcaires et calcaires dolomitiques du Lias moyen,
des calcaires et calcaires crayeux (Cénomano-turonien), des sables et conglomérats tertiaires et des
tufs et travertins du Plio-quaternaire. (2) séries semi-perméables des basaltes quaternaires et des
alluvions et autres dépôts quaternaires. (3) séries imperméables de schistes, argiles, basaltes, etc.…
du Paléozoïque et du Trias.
Tableau 22. Classification de l’infiltration des roches dans le Causse moyen-atlasique
AGE GÉOLOGIQUE LITHOLGIE INFILTRATION
Quaternaire Alluvions, Limons Faible
Basaltes Moyenne
Miocène Marnes Faible
Paléocène Marnes-calcaires Moyenne
Turonien Calcaires Elevée
Cenomanien Marnes-calcaires Moyenne
Bajocien
Marnes Faible
Moyen à supérieur
Toarcien à Bajocien inférieur Calcaires Elevée
Lias moyen Calcaires Elevée
Lias inférieur Dolomie Elevée
Permo-Trias Argiles rouges, Schistes Faible

Bien sûr, le caractère lithologique des roches exposées est important dans la gouvernance de
la recharge des nappes. Certaines études négligent ce facteur une fois qu'elles utilisent les linéaments
et le drainage (El-Shazly et al., 1983 ; Edet et al., 1998). Ceci est dû au fait qu’elles considèrent les traits
et caractères de drainage comme une fonction de la porosité primaire et secondaire, fournissant ainsi
des informations sur la lithologie. Mais d'autres (Salman, 1983 ; El-Baz et al., 1995) intègrent le facteur
du lithologie en raison de sa forte influence sur la percolation de l'eau. Dans ce document, la
lithologie est utilisée pour servir de confirmation et l'évaluation des facteurs de support de recharge.
Cela aura tendance à minimiser les interprétations erronées qui peuvent résulter on utilisant des
linéaments et des facteurs de drainage seuls.
Le type de lithologie, la structure et la qualité d’altération implique une variation dans la
conductivité hydraulique, la transmissivité et le coefficient de stockage pour diverses formations
géologiques et affecte l’infiltration des eaux souterraines (Teixeira et al., 2008). La porosité plus élevée
des formations contribue à l'augmentation de stockage des eaux souterraines et la perméabilité
importante aboutie à la hausse des rendements des eaux souterraines. Dans la présente étude, la
carte lithologiue a été préparée en utilisant les données précédentes à partir de différentes études.
Ces formations ont été classées en trois catégories d'infiltration (Tableau. 22). La carte thématique
reclassée produite sur la base du poids calculé (Tableau.23) est indiquée sur la figure 133.

138 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Tableau 23. Valeurs de pondération de la carte des formations lithologiques


SCHISTES, MARNES ET POIDS
DAYATS ET CALCAIRES BASALTES MARNO-
LITHOLOGIE (LACS)
CALCAIRES
DOLOMITIQUES
ALLUVIONS,
QUATERNAIRES CALCAIRES
ARGILES ET MARNES POIDS
BASALTES SABLEUSES * 100

DAYATS(LACS) 1 0,3661 36

CALCAIRES 1/2 1 0,2335 23

CALCAIRES
DOLOMITIQUE 1/3 1/2 1 0,1571 16

ALLUVIONS, 1/4 1 /3 1/2 1 0,1026 10

BASALTES
QUATERNAIRE 1/5 1/4 1/3 1/2 1 0,0669 7

MARNO-
CALCAIRES 1/7 1/5 1/4 1/3 1/2 1 0,0432 4

SCHISTES,
ARGILES ET 1/8 1/7 1/5 1/4 1/3 1/2 1 0,0305 3
BASALTES

MARNES ET
MARNES 1/9 1/8 1/7 1/5 1/4 1/3 1/2 1 0,0218 2
SABLEUSES

Indice de cohérence= 0.024

Legende
H
! VILLES LITHOLOGIE/ POIDS % SENONIEN (MARNES ET MARNO-CALCAIRES) 4%
OUEDS (VALLEES) LACS (DAYATS) 36%34% CENOMANIEN (MARNO-CALCAIRES)
ROUTES LIAS MOYEN (CALCAIRES) 23% TOARCIEN-AALENIEN-BAJOCIEN INFERIEUR
TURONIEN (CALCAIRES) PALEOZOIQUE (SCHISTES) 3%
BAJOCIEN SUPERIEUR (CALCAIRES) PERMO-TRIAS (ARGILES ROUGES ET BASALTES )
LIAS INFERIEUR (DOLOMIE) 16% PALEOCENE (MARNES -SABLEUSES ET CALCAIRES DE TIMAHDITE
QUATERNAIRE(ALLUVIONS, LIMONS) 10% MIOCENE (MARNES) 2%
QUATERNAIRE (BASALTES) 7% BAJOCIEN MOYEN (MARNES DE BOULMANE)

Figure 133. Carte thématique pondérée des formations lithologiques

139 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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V.2. POTENTIEL KARSTIQUE


Le concept du potentiel karstique est utilisé pour fournir une indication de l'endroit où le
karst pourrait se produire et à quel niveau de développement karstique peut être prévu, ceci est
réalisé par analyse de la carte de la géologie, et des images satellitaires.
Les critères qui ont été utilisés pour évaluer le potentiel karstique dans un polygone
particulier sont : La probabilité que le karst se forme sur les lits de roches solubles (par exemple
massifs calcaires et lits épais, dolomites). La proportion des lits de roches solubles est basée sur la
lithologie, l'épaisseur, l'information sur l’unité stratigraphique et de sa position. Bien sûr, il ya
d'autres facteurs importants qui contrôlent le potentiel karstique (par exemple la porosité primaire, la
composition minéralogique, etc...) mais ce type d'informations n'était pas disponible à cette échelle
de la cartographie et de collecte de données.
Le terrain karstique englobe une variété de reliefs, comme des reliefs ruiniformes, des
dolines, des lapiés et beaucoup d'autres irrégulières formes. Normalement, il est développé en grande
partie par des moyens de dissolution chimique des roches carbonatées. Le processus de dissolution
souvent commence et s'étend à partir de structures géologiques existantes. Cette interrelation est
bien définie et, par conséquent, il reflète une implication remarquable sur la recharge de l'eau à la
surface de la terre. La plupart des chercheurs ne tenaient pas compte de l'effet du terrain karstique
dans leurs études, tandis que d'autres le considère comme un élément très important. La
reconnaissance du terrain dans la zone d'étude révèle l'importance des surfaces karstiques
caractéristiques. Celles-ci sont généralement exposées dans des domaines géographiques spécifiques.
On distingue selon la nature lithologique ainsi que les études et les interprétations réalisées
par Bahzad (1984), trois grands types, Il ya :
(1) des terrains de karstification élevée de calcaires et calcaires dolomitiques du Lias
inférieur à moyen avec distinctes dolines, de lapiés et autres surfaces de
dissolution.
(2) des terrains de karstification moyenne de calcaires marneux du Toarcien-
Bajocien-Cénomanien à Sénonien.
(3) des zones non karstiques du quaternaire (Alluvion, Basaltes...) et de terrains
permo-triasiques (Schistes, argiles...).
Le tableau 24 montre les poids calculés pour chaque unité karstique et la carte thématique a
été déterminée (Figure. 134).
Tableau 24. Valeurs de pondération de la carte du potentiel karstique
NON
POTENTIEL KARST KARST NON NON KARST/ POIDS
KARST/ PEU POIDS
KARSTIQUE ÉLEVÉ MOYEN KARST/PERMÉABLE IMPERMÉABLE * 100
PERMÉABLE

KARST ÉLEVÉ 1 0.4711 47

KARST MOYEN 1/2 1 0.2638 27

NON
1/3 1/2 1 0.1431 13
KARST/PERMÉABLE

NON KARST/ PEU


1/7 1/3 ½ 1 0.0780 8
PERMÉABLE

NON KARST/
1/9 1/7 1/3 1/2 1 0.0439 5
IMPERMÉABLE

Indice de cohérence= 0.01

140 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Figure 134. Carte thématique pondérée du potentiel karstique

V.3. LINÉAMENTS
Les linéaments donnent une idée sur le mouvement et le stockage des eaux souterraines
(Subba et al., 2001) et sont donc d’importants guides pour l'exploration des eaux souterraines.
Lattman et Parizek (1964) ont été les premiers à adopter les linéaments pour exploiter les eaux
souterraines. Récemment, de nombreux projets d'exploration souterraine réalisés dans de nombreux
différents pays ont obtenu des taux de réussite plus élevés lorsque les sites de forage ont été guidés
par la cartographie des linéaments (Teeuw, 1995).
Les linéaments sont structuralement contrôlés par des éléments linéaires ou curvilignes, qui
sont identifiés à partir de l'imagerie satellitaire relativement par leurs alignements linéaires. Ces
caractéristiques expriment la topographie de la surface des caractéristiques structurelles sous-
jacentes. Ils représentent la zone des failles et de fracturation, entraînant une augmentation de la
porosité secondaire et de la perméabilité. Ces facteurs sont hydrogéologiquement très importants car
ils fournissent des chemins pour le mouvement des eaux souterraines. La densité des linéaments
d'une région peut indirectement révéler le potentiel en eaux souterraines, car la présence de
linéaments généralement désigne une zone perméable. Les zones à forte densité de linéaments sont
bonnes comme zones potentielles d'eaux souterraines (Haridas et al., 1998). La carte thématique
pondérée de la densité des linéaments de la zone d'étude est représentée sur la figure 135. Elle révèle
que la forte densité des linéaments est observée au Nord et Nord-Ouest par des valeurs allant de 2.5
à 5.5 Km/Km2. Dans cette étude, la carte de la densité des linéaments a été préparée et y compris
cinq classes : très élevée, élevée, moyenne, faible et très faible. La très haute densité est considérée
comme une très grande potentialité de captage des eaux souterraines et vis-versa.

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La carte pondérée de densité des linéaments a été produite sur la base des poids calculés
(Tableau. 25) après une comparaison par paires basée sur le fait que les zones de très haute densité
sont les zones de plus grande porosité et perméabilité et donc ont plus de chances d'accumuler les
eaux souterraines.

44%
26%
15%
8%
5%

Figure 135. Carte thématique pondérée de densité des linéaments

Tableau 25. Valeurs de pondération de la carte de densité des linéaments


DENSITÉ TRÈS FORTE FORTE MOYENNE FAIBLE TRÈS FAIBLE POIDS POIDS * 100

TRÈS FORTE 1 0,4446 44

FORTE 1/2 1 0,2619 26

MOYENNE 1/3 1/2 1 0,1524 15

FAIBLE 1/4 1/3 1/2 1 0,0887 8

TRÈS FAIBLE 1/5 1/5 1/3 1/2 1 0,0524 5

Indice de cohérence= 0.0152

V.4. DRAINAGE
La densité de drainage est définie comme la relation entre les longueurs des tronçons de
rivières pérennes et la surface du bassin. Ce critère en favorisant le drainage des versants, réduit les
durées d’infiltration en privilégiant le ruissellement (Grésillon, 1991 ; Laurent, 1996). La forte densité
de drainage suppose une faible probabilité pour l’eau de s’infiltrer (Saley, 2003).

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La densité de drainage de la zone d'étude est calculée en utilisant la densité des lignes par
l’outil d'analyse dans le logiciel SIG. La zone d'étude a été regroupée en cinq classes. Ces classes ont
été attribuées à «très forte» (> à 2 Km/Km2), «forte» (1,75 à 2 Km/Km2), «moyenne» (1,5 à 1,75
Km/Km2), «faible» (1 à 1,5 Km/Km2) et (0 à 1 Km/Km2) respectivement. La forte expansion de la
densité de drainage est enregistrée principalement aux divergences de l’oued Guigou dans la plaine
de Guigou de la région d'étude entre Timahdite et Almis (Figure. 136). La pertinence des zones
potentielles en eaux souterraines est indirectement liée à la densité de drainage en raison de sa
relation avec les eaux de ruissellement et la perméabilité. Les très faibles densités de drainage ont été
considérées à potentialité de recharge très élevée et inversement (Tableau. 26).

Tableau 26. Valeurs de pondération de la carte de densité de drainage


DENSITÉ TRÈS FAIBLE FAIBLE MOYENNE FORTE TRÈS FORTE POIDS POIDS * 100

TRÈS FAIBLE 1 0,52 52

FAIBLE 1/2 1 0,26 26

MOYENNE 1/5 1/2 1 0,13 13

FORTE 1/7 1/5 1/2 1 0,06 6

TRÈS FORTE 1/9 1/7 1/5 1/2 1 0,03 3

Indice de cohérence= 0.01

Figure 136. Carte thématique de la densité de drainage pondérée

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V.5. OCCUPATION DU SOL (NDVI)


Les principaux types d’occupation des sols dans la zone d'étude sont des terres arides, des
forêts denses, des cultures et des plantations. Les classes de cette occupation des sols sont délimitées
à partir de la classification supervisée sut l’mage Landsat_8 OLI prise le 21 Août 2014. Environ 70%
de la superficie totale est en sol nu, les forêts et autres cultures sont de 24% et 4% respectivement.
La couverture des terres est un facteur important dans la recharge des eaux souterraines. Elle
comprend le type de dépôts du sol, la distribution des zones résidentielles et la couverture végétale.
Shaban et al. (2006) ont conclu que les prestations de la couverture végétale sur la recharge des eaux
souterraines se fait par les moyens suivants : (1) la décomposition biologique des racines aide à
desserrer la roche et le sol, de sorte que l'eau peut s'infiltrer à la surface de la terre facilement. (2) La
végétation empêche l'évaporation directe de l'eau du sol. (3) les racines d'une plante peuvent
absorber de l'eau, empêchant ainsi la perte d'eau. Leduc et al. (2001) ont estimé la différence de la
quantité de recharge des eaux souterraines en raison du changement d'occupation des terres par la
végétation et des changements dans le niveau de l'eau souterraine. Le type de végétation dans un
environnement particulier peut fournir un indicateur de recharge.
Dans les milieux arides et semi-arides, on peut en déduire que la végétation suggère la
présence d'humidité du sol, dont certains peuvent contribuer pour la recharge (Finch, 1990). Meijerink
(2000) suggère que la précision des méthodes plus quantitatives est limitée par la description du
système de l'espace (horizontal et vertical), les propriétés hydrauliques du sol, le réseau de racines des
végétaux et de l'adéquation de variables observations nécessaires pour la modélisation. L’occupation
des sols a été incluse dans cette étude comme un facteur important qui influe sur les eaux
souterraines.
La cartographie de la couverture terrestre montre l’importance de la végétation dans ce
domaine (environ 30%) et le sol nu (environ 70%), de ce fait nous avons considérée le facteur de
l’indice de végétation NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) dans le calcul du potentiel
en eaux souterraines. Le NDVI peut être considéré comme une mesure approximative de la quantité
de végétation en termes de biomasse, de l'indice de surface foliaire et le pourcentage de la couverture
végétale. Ses valeurs vont de -1 à +1 (valeurs de pixels 0 - 255). Lv et al. (2013), ont montés que des
dépendances de la végétation sur les eaux souterraines ont été identifiées par la relation entre la
profondeur des eaux souterraines et le NDVI à l'échelle du bassin versant. Un NDVI élevé de plus
en plus que la profondeur des eaux souterraines devienne faible. En se basant sur l’histogramme
ainsi présenté par Caloz (1992) (Figure. 90), le NDVI a été classé en 4 intervalles, et leurs poids
attribués ont été affectés en raison de leurs occurrences dans la recharge de la nappe d’eau
souterraine (Tableau. 27). De même dans la figure 137, l’intervalle [-0,457 - 0,0108] indique la
présence d’eau sous forme de Dayats, [-0,0109 - 0,257] correspond au sol nu, [0,258 - 0,415] de
végétation moins dense et l’intervalle [0,416 - 0,799] de végétation plus dense (forêt).

Tableau 27. Valeurs de pondération de la carte NDVI


NDVI -0,457 - 0,0108 -0,0109 - 0,257 0,258 - 0,415 0,416 - 0,799 POIDS POIDS * 100

-0,457 - 0,0108 1 7/2 7/3 7/5 0,4116 41

-0,0109 - 0,257 2/7 1 2/3 2/5 0,1173 12

0,258 - 0,415 3/ 7 2/1 1 3/5 0,177 18

0,416 - 0,799 5/7 3/1 3/2 1 0,2941 29


Indice de cohérence= 0.0001

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Figure 137. Carte thématique pondérée de NDVI

V.6. PENTE
La pente est un facteur important pour l'identification des zones potentielles en eaux
souterraines. L’inclinaison du terrain influence grandement la perméabilité et conditionne la vitesse
du ruissellement et le rapport de l’écoulement sur l’infiltration (El Morjani, 2002). Le degré de la
pente élevé implique un ruissellement rapide des eaux et une augmentation du taux d'érosion et donc
un potentiel de recharge faible (Magesh et al., 2011). Basé sur la pente, la zone d'étude peut être
divisée en six classes de pentes (Tableau. 28), les zones ayant entre 0 et 2 degré entrent dans la
catégorie «très forte» dû au terrain pratiquement plat et la vitesse d'infiltration relativement élevée.
Les zones avec 2 à 8 degré sont considérées comme «fortes» pour le stockage des eaux souterraines
en raison de la topographie légèrement vallonnée avec quelques ruissellements. Les zones ayant une
pente entre 8 et 15 degré provoquent relativement un ruissellement élevé et une faible infiltration et
sont donc classées comme «moyennes», les zones ayant des pentes entre 15 et 30 sont classées
«faibles» et les zones supérieures à 30 degré sont classées comme « très faibles ». Le tableau 29
montre la classification des pentes et leurs descriptions selon le modèle SOTER (Sol et Terrain). La
pente très douce est considérée comme une très grande capacité pour le stockage des eaux
souterraines et inversement (Figure. 138).La classification a été adapté du SOTER où la pente
maximale qui influence sur le terrain est de 60%.
La pente peut être définie comme la perte ou le gain d'altitude par unité de distance
horizontale dans une direction donnée. La pente peut être dépendante de la lithologie, du climat, des
paramètres météorologiques, des eaux de ruissellement, de la végétation, de la structure géologique
et des processus de dénudation.

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Tableau 28. Classification de la pente régionale fondée sur le modèle des sols et terrains (SOTER).
PENTE (%) CLASSIFICATION POTENTIEL DE STOCKAGE DES EAUX SOUTERRAINES

0–2 Plat Très fort


2–8 Vallonné Fort
8–15 Roulant Moyen
15–30 Modèrement raide Faible
30–60 Raide Très faible

Tableau 29. Valeurs de pondération de la carte des pentes


PENTE 0-2 2-8 8-15 15-30 >30 POIDS POIDS * 100

0-2 1 0,4919 49

2-8 1/2 1 0,2704 27

8-15 1/5 1/2 1 0,135 13

15-30 1/7 1/5 1/2 1 0,0653 6

>30 1/9 1/7 1/5 1/2 1 0,0374 4

Indice de cohérence= 0.02

Figure 138. Carte thématique pondérée des pentes

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VI. INTÉGRATION DES COUCHES THÉMATIQUES ET MODÉLISATION SIG


Les couches thématiques comprennent la lithologie, la densité de drainage, la pente, la
couverture des sols, les linéaments et le facteur karstique.
Tous les points, les contours et les données de polygones ont été convertis en grille. Chaque
classe dans les couches thématiques a été décrite qualitativement et reclassée en attribuant des
numéros à partir de 1 à 1/9. Ces numéros ont été attribués sur la base de la capacité de stockage des
eaux souterraines pour chaque classe des couches superposables. La valeur la plus élevée est donnée
au facteur le mieux important par sa potentialité en eau souterraine (disponibilité).
En outre un tableau d’évaluation générale des couches thématiques a été construit en
fonction de leurs contributions en circulation et en capacité d’emmagasinement d’eaux souterraines
(Tableau. 30). La carte du potentiel aquifère ainsi déterminée a été reclassée en cinq zones : Très
élevée, élevée, moyenne, faible et très faible.

Tableau 30. Évaluation générale des paramètres utilisés pour la modélisation géomatique du potentiel aquifère
Zone du potentiel
Très élevée Elevée Moyenne Faible Très faible
aquifère

Calcaires et calcaires Alluvions Marnes


Litholgie Marno-calcaires Argiles
dolomitiques Basaltes sableuses

Densité
des Linéaments 2,5-5,5 1,9-2,4 1,3-1,8 0,61-1,2 0-0,6
(Km/Km2)

Calcaires Alluvions,
calcaires
Potentiel Karstique travertins, Basaltes Marnes
Dolomies marneux
schistes
Densité de
Drainage 0-1 1-1,5 1,5-1,75 1,75-2 >2
(Km/Km2)
NDVI -0,45 - 0,01 0,41 - 0,79 0,258 - 0,415 -0,01 - 0,25

Pente (%) 0-2 2-8 8-15 15-30 >30

Toutes les cartes ont été intégrées par des techniques de superposition à l'aide de SIG pour
délimiter les zones potentielles d'eaux souterraines (Figure. 139). Lors de l'analyse de superposition
pondérée, le classement a été donné pour chaque paramètre individuel de chaque carte thématique,
et les poids ont été assignés en fonction du facteur multi-influence de cette caractéristique
particulière sur l'environnement hydrogéologique de la zone d'étude (Shaban et al., 2006).
Tous ces facteurs sont intégrés pour obtenir une carte du potentiel hydrogéologique ou
modèle du potentiel aquifère (MPA). Comme les facteurs n'ont pas le même degré d'influence sur le
potentiel de recharge, une approche de pondération est constituée et l'effet des facteurs sur l'autre
est présenté comme esquisse schématique (Figure 140).

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LITHOLOGIE

POTENTIEL KARSTIQUE

LINÉAMENTS

DRAINAGE

NDVI

PENTE

Figure 139. Couches thématiques intégrées et superposées dans l’environnement SIG

Drainage
Drainage Linéaments
Lineaments Occupation
Land coverdu sol

Lithologie
Lithology Domaines karstiques Pente
Slope
Karstic domains

Effet majeur Effet mineur


Figure 140. Influence interactive des facteurs concernant la propriété de recharge d’une nappe (Shaban et al., 2006)

Selon le schéma ci-dessus, et pour arriver à une valeur relative pour la comparaison dans
l'évaluation des taux, l'effet majeur a été noté 1 point, tandis que l'effet mineur a été noté moitié
point. Il révèle que la lithologie a été l'un des plus influents ayant quatre effets majeurs, il a un effet
sur les linéaments, les domaines karstiques, le drainage et la couverture du sol. En conséquence, le
taux relatif de chaque facteur est exprimé en points comme suit :
- Lithologie : 4 majeurs = 4 (1) = 4 pts
- Linéaments : 3 majeurs= 3 (1) = 3 pts
- Karst : 2 majeurs+ 1 mineur = 2 (1) + 1 (0,5) = 2,5 pts
- Drainage : 2 majeurs+ 1 mineur = 2 (1) + 1 (0,5) = 2,5 pts
- Couverture du sol (NDVI) : 1 majeur + 3 mineurs = 1 (1) 3 (0,5) = 2,5 pts
- Pente : 1 majeur + 1 mineur = 1 (1) + 1 (0,5) = 1,5 pts

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La géologie, les linéaments et la karstification ont été prisent comme les principaux facteurs
pour la distribution, l’occurrence et l’écoulement des eaux souterraines dans la région. La géologie
est considérée comme le premier facteur directeur vue la distribution et la densité des sources
d’eaux. Le degré de fractures par unité de roche, l'épaisseur de la formation, la taille des grains, le
type et le degré de cimentation et l'étendue de l'altération sont des indicateurs indirectes incorporés
dans les propriétés géologiques et qu'ils définissent la zone du potentiel en eaux souterraines comme
susceptible d'être faible, modérée ou élevée. L’analyse des linéaments qui sont le deuxième facteur
qui contrôlent l’occurrence des eaux souterraines, sont incorporés dans les caractéristiques
lithologiques de la zone. Le potentiel karstique est considéré comme le troisième facteur principal
était dû au fait que les formes de dissolution karstique favorisent la conduite, l’écoulement et donc
l’infiltration rapide de l'eau dans le sol. Les autres facteurs (drainage, occupation des sols et pente)
sont des facteurs qui sont incorporés dans les expressions caractéristiques de la lithologie, la
géomorphologie et la tectonique.
L’agrégation de l’ensemble des facteurs se fait selon la méthode CLP proposée (combinaison
linéaire pondérée) ou WLC (Weighted Linear Combination) (Eastman et al., 1993) :

Avec,
A : Aptitude
Pi : Poids pour chaque partition de la carte
Xi : Carte individuelle
L’utilisation de la CLP (Tableau. 31), et sur la base du nombre d'effet majeur et mineur, nous
envisageons que la lithologie à un poids de 25%, la densité des linéaments à 18%, le potentiel
karstique, le drainage et la couverture terrestre ont un poids de 16% chacun et enfin la pente à 9%.
L’indice de potentialité aquifère a été calculé en utilisant l'équation (2) puis l’équation (3).
Tableau 31. Une matrice de comparaisons par paires de 6 critères avec le processus AHP.
Lith DL K DD OS P Poids Poids en %
Lith 1 4/3 4/2,5 4/2,5 4/2,5 4/1,5 0,2498 25
DL 3/4 1 3/2,5 3/2,5 3/2,5 3/1,5 0,1876 18
PK 2,5/4 2,5/3 1 2,5/2,5 2,5/2,5 2,5/1,5 0,1562 16
DD 2,5/4 2,5/3 2,5/2,5 1 2,5/2,5 2,5/1,5 0,1562 16
OS 2,5/4 2,5/3 2,5/2,5 2,5/2,5 1 2,5/1,5 0,1562 16
P 1,5/4 1,5/3 1,5/2,5 1,5/2,5 1,5/2,5 1 0,094 9
Indice de cohérence: 0.0001

Dans le calcul, on a trouvé que le MPA a une valeur minimale de 6.33 et une valeur
maximale de 44.5, avec une valeur moyenne de 21.9 et un écart-type de 6.02. Ces valeurs ont été
divisés en cinq classes en fonction des pauses naturelles variées (“Natural Breaks (Jenks)”), ce qui
représente cinq zones différentes (Figure. 141). Ceux-ci représentent de très élevées, élevées,
moyennes, faibles et très faibles zones potentielles. Les classes de pauses naturelles (“Natural Breaks
(Jenks)”), sont des regroupements naturels inhérents aux données. Les pauses de classes sont
identifiées que les meilleures groupes des valeurs sont semblables et que les différences entre les
classes sont maximisées. Les fonctions sont divisées en classes dont les limites sont fixées là où il ya
relativement de grandes différences dans les valeurs de données.

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Minimum : 6,33
Maximum : 44,5
Moyenne : 21,9
Écart-Type : 6,02

Figure 141. SIG-Classification par la méthode “Natural Breaks (Jenks)” du MPA “théorique”

Après avoir attribué le poids, l’intégration de toutes les couches a été réalisée par une
analyse de superposition appliquée dans un environnement SIG en utilisant la formule suivante :

MPAindice 25% Lith 18% DL 16% PK 16% DD 16% OS 9% P 3


Où,
MPA : Modèle du potentiel aquifère,
Lith : Lithologie
DL : Densité des linéaments,
PK : Potentiel de karstification,
DD : Densité de drainage,
OS : Occupation du sol,
P : Pente,

Grâce à cette analyse, les poids totaux des grilles finales intégrées ont été calculés comme la
somme des poids attribués aux classes des différentes couches. La délimitation des zones
potentielles de la nappe phréatique a été effectuée en regroupant les grilles des couches finales
intégrées sous SIG (Tableau. 30).
Le modèle MPA obtenue (Figure. 142) montre que les zones les moins potentielles (couleur
orange à rouge) sont marquées sur les basaltes quaternaires, alors que celles plus potentielles en eaux
souterraines correspondent généralement à des calcaires et calcaires dolomitiques du Lias inférieur à
moyen (couleur bleu ciel à foncée) aux alentours de l’accident médiane de Tizi N’Tretten et dans la
partie la plus fracturée du Causse d’Immouzer. Ainsi, l’eau souterraine serait présente partout dans le
moyen atlas tabulaire, mais en quantité très variable.
Le résultat obtenu dans la figure 143 montre que 9 % de la superficie totale (3394 Km 2)
correspond au potentiel très élevé, 37% élevé, 22% modéré, 21% et 12 % respectivement faible à
très faible potentiel aquifère, d’où envrion 70% de la zone d’étude est supposée potentiellement
hydrique.

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Figure 142. Modèle du potentiel aquifère (MPA) de la nappe du Causse moyen-atlasique par la méthode AHP

36,06 %

ÉLEVÉ
9,16 %
TRÈS ÉLEVÉ

MOYEN
TRÈS FAIBLE

21,84 % 12,24 %
FAIBLE

20,7 %

Figure 143. Pourcentage des différents degrés du MPA de la nappe phréatique du Causse moyen-atlasique

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VII. VALIDATION, ANALYSE ET INTERPRÉTATION DU MPA


VII. 1. RELATION SOURCES, FORAGES ET POTENTIEL AQUIFÈRE
Pour la validation de la carte des zones à potentialité aquifère des Causses du Moyen Atlas, il
convient de procéder à une vérification par des mesures de terrain. De ce fait, la combinaison avec
les débits des forages et des sources a été réalisée par analyse spatiale sous SIG.
La distribution des débits de forages et sources d’eau dans les zones à potentialité aquifère
montre une sensible corrélation ; une allure d’augmentation en passant des zones faibles (0,07-0,2)
vers les zones moyennes (0,21-0,25) à des zones plus élevées (>0,25). L’existence de débits mauvais
ou excellents dans une potentialité élevée ou faible peut être contrôlé par d’autres conditions
géologiques locales. Toutefois, les résultats sont satisfaisants et la courbe des débits permet de
valider la carte des zones à potentialité aquifère du Causse moyen atlasique (Figure. 144 et 145).

350
TRES ELEVE
300

250
DEEBIT (l/s)

200

150
DEBITS
100
TRES FAIBLE
50

0
0.00 0.10 0.20 0.30 0.40
POTENTIEL AQUIFERE

Figure 144. Relation entre les débits des sources et le potentiel aquifère

120

100

80
DEBIT (l/s)

60
TRES ELEVE
DEBITS
40

20
TRES FAIBLE

0
0.00 0.10 0.20 0.30 0.40
POTENTIEL AQUIFERE

Figure 145. Relation entre les débits des forages et le potentiel aquifère

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VII.2. ANALYSE DE LA SENSIBILITÉ DU MPA


L'analyse de sensibilité fournit des informations sur l'influence de notation et de pondération
des valeurs attribuées à chaque paramètre et aide l'analyste à juger l’importance des éléments
subjectifs (Gogu and Dassargues, 2000). C’est une importante composante d'un projet de modélisation,
car elle permet l'évaluation de la précision du résultat (Babiker et al., 2005). Elle dépend des
caractéristiques de la zone d'étude, et par conséquent, elle varie d'une région à une autre. Deux tests
de sensibilité ont été effectués : analyse de sensibilité par suppression d’un paramètre « the map
removal sensitivity analysis » présentée par Lodwick et al. (1990) et l'analyse de sensibilité à paramètre
unique« the single parameter sensitivity analysis » introduite par Napolitano et Fabbri (1996).
L'indice du modèle est calculé à plusieurs reprises, par l'élimination d'un paramètre à chaque
étape. Dans cette étude, les cartes d'indices ont été calculées à six reprises, et à chaque fois, un
paramètre a été éliminé. Dans un premier temps les paramètres du modèle seront examinés en terme
d’interdépendance et de variabilité (Babiker et al., 2005; Rosen, 1994).
Le premier test permet d’identifier la sensibilité de la carte du potentiel aquifère, en
supprimant un ou plusieurs calques de la carte, il est calculé par l’équation suivante :

Avec :
: Sensibilité mesurée exprimée en termes d'indice de variation.
: Indice de sensibilité non perturbé.

: Indice de sensibilité perturbé.
et : Nombre de calques utilisés dans le calcul des indices.

Le tableau 32 présente les statistiques sur la sensibilité de la suppression d’un paramètre (p)
du modèle du potentiel aquifère (MPA) sur les valeurs des indices obtenus. Comme on peut le
constater le paramètre les plus sensibles à la suppression d’un paramètre était le "DD", qui est la
densité du drainage avec une valeur moyenne de 0.6%, puis le potentiel karstique, la densité des
linéaments et la pente avec des valeurs moyennes de 0.52%, 0.47% et 0.44% respectivement. La
sensibilité du paramètre de la lithologie et celui d’occupation du sol (ou NDVI) "OS" sont les plus
bas ; avec respectivement des valeurs moyennes de 0.27% et 0.25%.

Tableau 32. Statistiques (en %) sur la sensibilité à enlever un paramètre (p) du MPA
Paramètre de sensibilité Min Max Moyen Écart type (SD)
Lith 0 2,47 0,27 0,22
DL 0 3,38 0,47 0,29
PK 0 1,03 0,52 0,23
DD 0 2,13 0,60 0,34
OS 0 0,94 0,25 0,17
P 0 1,12 0,44 0,25

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Afin d'évaluer l'amplitude de la variation créée par l’élimination d'un paramètre, l'indice de
variation est calculé. Cet indice mesure l'effet de la suppression d'un paramètre (p) donné par
l'expression suivante selon (Gogu et Dessargues, 2000) :

Où :

: Indice de variation du paramètre de suppression (p)

: Indice pour la i-nième cellule calculée par l’équation (1),


: Indice de la i-nième cellule après avoir enlevé un paramètre (p)

La valeur négative de l'indice de variation ( signifie que l'élimination du paramètre (p)


augmente l'indice des valeurs, en réduisant ainsi le modèle d'indice calculé (Gogu et Dassargues, 2000).
Dans notre cas, les valeurs obtenues positives qui signifie que l'indice était réduit par la suppression
d'un paramètre (p) du modèle et d'accroître ainsi l'indice calculé. Le tableau 33 indique l'indice de
variation par suppression d’un paramètre (p).

Tableau 33. Statistiques sur l’indice de variation à enlever un paramètre (p) du MPA
Paramètre de sensibilité Min Max Moyen Ecat type (SD)
Lith -0,93 0,68 0,16 0,09
DL -1,53 0,77 0,09 0,1
PK 0,02 0,53 0,24 0,1
DD -0,61 0,66 0,27 0,12
OS 0,04 0,5 0,12 0,05
P 0,01 0,42 0,08 0,07

Le test de «analyse de sensibilité à paramètre unique» a été élaboré dans l’objectif d’évaluer
l’impact des paramètres sur l’indice d’aptitude (Napolitano et Fabbri, 1996). Il est basé sur la
comparaison entre les poids «corrigés » attribués aux paramètres d’entrés avec les poids
« théoriques ».Les poids corrigés sont calculés par l’équation suivante :

(6)

Avec :

: Poids corrigé d’un paramètre (p) assigné à la cellule (i),


et :Poids et valeur de l’intervalle attribués à ce paramètre assigné à la cellule (i),
: Indice de potentialité calculé à partir de l'équation (2).

154 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Tableau 34. Statistiques d’analyses des poids « corrigés »


Indice de Poids Poids Poids corrigé moyen Poids corrigé Ecart type Min Max
Variation attribué théorique (%) (Wpi) (%) moyen (Wpi) (%)
Lith 0,2498 25 17 0,17 4 0,01 0,61
DL 0,1876 18 10 0,1 9 0,01 0,62
PK 0,1562 16 22 0,22 10 0,02 0,53
DD 0,1562 16 25 0,25 12 0,01 0,63
OS 0,1562 16 17 0,13 5 0,04 0,68
P 0,094 9 9 0,09 7 0 0,61

La variation de l’indice (Vapi) pour chaque paramètre du MPA ainsi calculée, est indiquée sur
le tableau 33. Ce tableau montre que le MPA est sensible à la suppression de tous les paramètres. Le
paramètre pente a donné le plus faible indice de variation (8%). Ainsi, le poids signalé « corrigé » a
été calculé pour chaque paramètre (p) (Tableau. 34), il montre que le poids corrigé le plus faible est
celui de la pente (9%) et le poids le plus élevé est celui de la densité de drainage (25%). Ces poids
corrigés sont différents aux poids théoriques assignés lors du calcul du MPA par l’équation (3),
nommé ainsi MPA « théorique ». En conséquence, le poids corrigé de chaque paramètre sera utilisé
pour la correction et la révision du MPA « théorique ». De se fait, le poids corrigé de tous les
paramètres sera utilisé pour déterminer la carte du potentiel aquifère de la zone d’étude ou MPA
« corrigé » (Figure. 147).
L’agrégation de l’ensemble des facteurs se fait selon la méthode de la CLP proposée par
l’équation (2), et la classification de la carte finale du MPA « corrigé » se base sur les ruptures
naturelles (“Natural Breaks (Jenks)”) (Figure. 146).

Minimum : 5,93
Maximum : 45,9
Moyenne : 26,3
Ecart-Type : 7,81

Figure 146. SIG-Classification par la méthode “Natural Breaks (Jenks)” du MPA “corrigé”

Le résultat obtenue montre qu’environ 16% de la zone d’étude est classée comme une zone à
potentialité très élevée, elle est concentrée au milieu et dans la partie nord-ouest du Causse moyen
atlasique. Les calcaires et calcaires dolomitiques de presque toute la région sont mentionnés d’un
potentiel élevé (32%). Les zones à potentialité moyenne, faible et très faible marquant

155 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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successivement sur le MPA des pourcentages d’environ 20%, 18% et 15%, sont remarquées
principalement au niveau des basaltes quaternaires et aux lits des principaux oueds des Causses
(Figure. 148).

Figure 147. Modèle MPA « corrigé » du potentiel en eaux souterraines


de la nappe du Causse moyen atlasique par la méthode AHP

31,55 %

15,93 %
ÉLEVÉ
TRÈS ÉLEVÉ

MOYEN TRÈS FAIBLE

19,55 % FAIBLE 14,86 %

18,1 %

Figure 148. Pourcentage des différents degrés du MPA « corrigé » de la nappe phréatique du Causse moyen-atlasique

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La variation de l’indice (Vapi) est directement liée au système de pondération du modèle


(MPA). Les nouveaux ou bien « corrigés » poids ainsi calculés (Tableau. 34) indiquent clairement une
augmentation dans la superfecie des zones à très haute potentialité avec 16% contre 9% calculée par
poids « théorique ». Pour les autres zones de haute, moyen, faible à très faible potentiel aquifère,
indiquent des proportions assez proches avec un écart de prèsque 2% à 4% (Figure. 149). De ce fait,
et pour bien voir cette variation et le degré de similitude sur le terrain, une superposition a été
effectuée entre les zones à potentiel très élevé du MPA « corrigé » et MPA« théorique ».
Sur la figure 150, la combinaison de la carte (A) et (B) ont données la carte de superposition
(C). Cette carte montre que la majeur partie des zones plus prometteuses à l’emmagasinnement des
eaux souterraines du MPA « théorique » (couleur rouge), sont similaires à celles identifiées par MPA
« corrigé » (couleur bleu). Les surfaces superposables sont en violet.

40 36.06
31.56
35
POURCENTAGE (%)

30
21.84 20.7
25 19.55
18.1
20 15.93 14.86
MPA"Théorique"
15 12.24
9.16
MPA"Corrigé"
10
5
0
TRES ELEVE ELEVE MOYEN FAIBLE TRES FAIBLE
POTENTIEL AQUIFERE

Figure 149. Relation entre le MPA « corrigé » et « théorique » de la nappe phréatique du Causse moyen-atlasique

L’approche AHP basée sur le SIG a été utilisé pour évaluer le potentiel aquifère du Causse
moyen atlasique. Les six paramètres: la lithologie, la densité des linéaments, le potentiel karstique, la
densité de drainage, le NDVI et la pente, ont été utilisés pour calculer l’aptitude de la zone d'étude.
Les résultats montrent que l’aquifère karstique du Causse moyen atlasique est
potentiellement hydrique. L’indice du potentiel aquifère variait entre 5 et 45, et a été divisée en cinq
classes d’aptitude: très faible (5-16), faible (16-23), modérée (23-28), haute (28-33) et très haute (33-
45). La partie nord-ouest de l'aquifère est très potentielle en raison de son lithologie en calcaires et
calcaires dolomitiques plus faillés et fracturés et à karstification élevée (avec haute perméabilité).
L’analyse de la sensibilité du MPA, indique que tous les paramètres sont significatifs, mais les plus
corrigés sont ceux de la densité de drainage, du potentiel karstique et de la densité des linéaments.
Le MPA fournit efficacement des informations sur les zones ayant une aptitude à des
potentiels forts des eaux souterraines sur la base de différentes conditions hydrogéologiques. Ainsi
ces critères sont des sources d'information très utiles pour identifier la priorité des zones cibles et les
méthodes appropriées pour la gestionet la protection des aquifères.

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A B

Legende
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
ZONE D'ETUDE

TRES ELEVE (MPA-CORRIGE)

TRES ELEVE (MPA-THEORIQUE)

SUPERPOSITION

Figure 150. Représentation des zones les plus prometteuses du Modèle MPA
du potentiel en eaux souterraines de la nappe des Causses du Moyen Atlas.
(A) représente les zones à potentiel très élevé du MPA « Théorique »
(B) représente les zones à potentiel très élevé du MPA « Corrigé »
(C) représente la superposition des deux cartes (A) et (B)

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En conclusion ; Sans les capacités des SIG, l'évaluation d’aptitude et l'analyse de sensibilité
ne pouvaient pas rigoureusement démontrée. Ainsi, les techniques des SIG doivent être considérées
dans la mise en œuvre et la validation des cartes mettant l'accent sur la prospection et l’exploitation
des eaux souterraines dans des zones similaires arides à semi-arides.
La sélection des emplacements de recharge des nappes souterraines est une nécessité
inévitable importante. Ainsi, la création d’un modèle d’aptitude hydrogéologique doit être faite avec
beaucoup de soin. Il ya plusieurs caractéristiques qui devraient intégrées et analysées ensembles
tenant compte de la qualité de ces paramètres. À cet égard, le SIG est un outil très important
(Mahdavi, 2004 et Ghayoumian, 2007).
Dans cette thèse, et en raison de son succès dans la modélisation des incertitudes, un modèle
utile sera utilisé pour l’analyse, la vérification et le jugement du modèle du potentiel aquifère (MPA)
déterminé précédemment. C’est l’approche de la logique floue (Zadeh, 1987).
La différence fondamentale entre la théorie classique des ensembles et la théorie des
ensembles flous réside dans la nature de l’inclusion des éléments de l’ensemble. Dans les ensembles
classiques, les éléments sont soit inclus, soit exclus de l’ensemble. Dans un ensemble flou, les
éléments sont inclus selon un degré de validité compris normalement entre 0 et 1. Les modèles de la
logique floue permettent à un objet d’appartenir à plus qu’un seul ensemble exclusif selon divers
degrés de validité ou de confiance. La logique floue tient compte du manque de connaissances ou de
l’absence de données précises et prend en compte explicitement la chaîne de cause à effet entre les
variables. La plupart de variables étant décrites en termes linguistiques, les modèles de la logique
floue s’apparentent intuitivement au raisonnement humain. Ces modèles flous sont utiles pour
démystifier, évaluer et mieux comprendre les risques, les vulnérabilités et les aptitudes qui ne sont
pas bien compris.

VIII. APPLICATION DE LA LOGIQUE FLOUE « FUZZY LOGIC »


Les facteurs efficaces dans la localisation des zones appropriées pour la recharge de la nappe
d’eaux souterraines ; la géologie, le potentiel karstique, la pente, la densité de drainage, la densité des
linéaments, l’occupation des sols ont été préparés sous SIG, la méthode de la CLP a été utilisée pour
superposer ces couches.
En raison de la forte complexité de la gestion des phénomènes naturelles, le développement
d'un modèle décisive qui peut déterminer la relation entre les entrées et les sorties dans un espace
donné est très difficile. Par conséquent, il existe un besoin d'un modèle qui prend en compte
l'incertitude. Les modèles classiques reposent sur la théorie des probabilités et la théorie classique
des ensembles. Par contraste, les modèles de la logique floue s’appuient sur la théorie des ensembles
flous et la logique floue et servent à analyser les risques, les vulnérabilités et les aptitudes lorsque les
connaissances sont insuffisantes ou que les données sont imprécises (Annexe. 4).
La théorie des ensembles flous a été un succès dans la modélisation des incertitudes (Zadeh,
1987). Le concept de la logique floue a été conçu par Zadeh (1987) comme un moyen de traitement
de données en permettant l'adhésion à un ensemble partiel plutôt que croquante appartenance à un
ensemble. La logique floue peut traiter avec des descriptions verbales et est un très bon choix pour
traiter les questions d'incertitude (Smith, 1993). Ces descriptions de modéliser un système au sein
d’un cadre des expressions "si-alors". La logique floue commence avec le concept d'un ensemble
flou. Un ensemble flou est un ensemble sans un croustillant ; limite clairement définie (Cox, 1998). Il
peut contenir des éléments avec seulement un degré partiel des membres (Bernardinis, 1993).
En logique floue, un ensemble flou contient plusieurs valeurs. L’ensemble floue est concerné
par un degré d’appartenance (ou degré de vérité). On utilise un continuum de valeurs logiques entre

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0 (complètement faux) et 1 (complètement vrai). Une fonction d’appartenance est utilisée pour
cartographier un objet X dans le domaine des nombres réels à un intervalle de 0 à 1, ce qui permet
de donner un degré de vérité.

VIII.1. MÉTHODE DE MISE EN ŒUVRE D’APPARTENANCE FLOUE


Dans le cadre classique, soit un élément appartient à un ensemble ou non. Si A est un
ensemble classique alors la formule est soit absolument vrai ou absolument faux. Dans le cas
d'un ensemble flou A, un élément peut atteindre plus de deux degrés de ses membres. Ainsi la
formule peut être partiellement satisfaite (ASCE Standards, 2001). Un ensemble flou est
totalement déterminé par sa fonction d’appartenance (Zadeh, 1987) (Figure 151).

Soient U : L’univers du discours.


U
A A : un sous-ensemble de U

_ Théorie classique des ensembles :

Si est la fonction d’appartenance de l’ensemble A

Si ∈ 0 ∉

1
0 ∉

_ Concept d’ensemble flou :

Si est la fonction d’appartenance de l’ensemble A


Si est la fonction d’appartenance de l’ensemble A
x ∈ U
∀ ∈ ∈0; 10,1

Figure 151. Exemple de la théorie des ensembles flous (Zadeh, 1987)

Par analyse spatiale sous SIG, L’appartenance floue permet de convertir un raster en entrée
en une échelle de 0 à 1, qui indique le degré d'appartenance dans une série, compte tenu d'un
algorithme d'approximation prévu à cet effet. La valeur 1 indique une appartenance totale dans un
ensemble flou et une appartenance de 0 signifie que l'élément ne fait pas partie de l'ensemble.
L'outil d’appartenance floue reclasse ou transforme les données en entrée en une échelle allant de 0
à 1, selon la possibilité d'être membre d'un ensemble spécifié. La valeur 0 est attribuée aux
emplacements qui ne sont pas membres de l'ensemble spécifié, la valeur 1 est attribuée à ceux qui
sont membres de l'ensemble spécifié, tandis que la plage entière de possibilités comprises entre 0
et 1 est attribuée en fonction d'un certain niveau d'appartenance possible (plus ce nombre est grand,
plus la possibilité est élevée) (ESRI, 1995-2013).
Les valeurs en entrée peuvent être transformées par tout nombre de fonctions et
d'opérateurs disponibles sous SIG pouvant reclassifier les valeurs selon l'échelle de probabilité allant
de 0 à 1. La fonction Gaussienne floue, la fonction de transformation Grande floue, la fonction de
transformation Linéaire floue, la fonction de transformation Grande MS floue, la fonction de
transformation Petite MS floue, la fonction de transformation Proche floue et la fonction de
transformation Petite floue.
Dans cette étude nous avons appliqués la fonction d’appartenance linéaire floue entre les
valeurs minimales et maximales définies par l'utilisateur. Tout ce qui se trouve au-delà de la valeur

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minimale reçoit la valeur 0 (indiquant le non appartenance à l'ensemble) et tout ce qui se situe au-
dessus de la valeur maximale reçoit la valeur 1 (indiquant son appartenance catégorique à
l'ensemble). La ligne bleue dans l'image ci-dessous représente une transformation linéaire par
inclinaison positive avec un minimum de 30 et un maximum de 80. 0 (zéro) est attribué à toute
valeur en dessous de 30, 1 à toute valeur supérieure à 80 (Figure. 152).
Si le minimum est supérieur au maximum, une relation linéaire négative (pente négative) est
établie. La ligne rouge dans l'image ci-dessous représente une transformation linéaire à inclinaison
négative. 1 est attribué à toute valeur inférieure à 30, 0 à toute valeur supérieure à 80.
L'endroit où la pente de la ligne augmente ou baisse définit la zone de transition (entre 30
et 80 dans l'image ci-dessous) (ESRI, 1995-2013).

Figure 152. Variations de la fonction d'appartenance (Membership) linéaire floue (ESRI, 1995-2013)

La fonction de transformation linéaire floue dans l'exemple d'aptitude à la construction peut


être utilisée pour la distance à partir de critères en rapport avec des activités de loisirs
(transformation linéaire négative). Comme par exemple, tout emplacement se trouvant dans un
rayon de 500 mètres d'une zone de loisirs peut faire partie catégoriquement de l'ensemble
d'aptitude favorable, alors que dans un rayon allant de 500 à 10 000 mètres, la possibilité
d'appartenir à l'ensemble d'aptitude décroît de manière linéaire. Les emplacements situés à plus de
10 000 mètres se trouvent, eux, trop éloignés d'une zone de loisirs et ne peuvent donc pas faire
partie de l'ensemble favorable. Dans ce cas, ils reçoivent une valeur de 0 (ESRI, 1995-2013).

VIII.2. PONDÉRATION DES FACTEURS PAR APPROCHE D’APPARTENANCE FLOUE

En premier lieu, il est inévitable de définir un ensemble flou pour chaque paramètre tel que
la pente, la densité des linéaments, la densité de drainage, le NDVI…etc. Par exemple, un expert
déclare : "Dans les domaines à faible distance des fractures, l'eau souterraine est survenue plus
Possible", dans l'approche floue le terme « faible distance des fractures » "est linguistique et il se
transforme en une quantité (ou en nombre) avec un ensemble flou.
Dans l'exemple ci-dessus, le terme linguistique « à faible distance de fractures » a été
transformé en une valeur numérique entre 0 et 1 en utilisant une fonction linéaire. UN (1) degré

161 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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d'appartenance, a été assignée aux pixels qui étaient à une distance de 0 à 100 m de fractures et
ZÉRO (0) membre a été assigné à ces pixels avec la distance plus de 1000 m des fractures, et enfin
l’adhésion de degrés des pixels qui sont situés à une distance de 100 à 1000 m de fractures, ont été
réduit progressivement de un à zéro.
L'évaluation des valeurs d'appartenance floue est cruciale pour un bon modèle flou (Ebadi,
Valadanzoej et Vafacinezhad, 2001). En raison de la complexité des problèmes, des systèmes
d’appartenance floue sont utilisés (Kremenova, 2004) pour simuler les décisions des géologues afin de
gérer toutes les situations possibles dans la réalité. La cartographie des eaux souterraines consiste à
déterminer des limites des polygones d'eaux souterraines. L'incertitude est donc principalement
causée par des difficultés pour attribuer les différentes cartes thématiques dans la zone de transition
et de localiser la frontière entre les eaux souterraines des zones potentielles.
Les valeurs d’appartenance floue ont été attribuées aux différentes cartes thématiques selon
leur classification sur le respect de leur contribution et leur occurrence en eaux souterraines. Les
valeurs d'appartenance floues doivent refléter l'importance relative de chaque carte, ainsi que
l'importance relative de chaque catégorie d'une seule carte. Les informations et les valeurs fondées
sur le degré d'appartenance ont été modifiées de manière appropriée pour les paramètres suivants
selon l'avis des experts et des observations de terrain (Figure. 153) :
(1) Dans la carte de la pente, sur la base de la classification donnée parle modèle
(SOTER) (Tableau. 28), les pentes entre 0 et 60% seront considérées dans ce domaine.
Les terrains plats reçoivent une valeur de 1 et les terrains supérieurs à 60% ont assignées
à 0, les autres degrés ont été reclassés entre 0 et 1.

(2) La carte des densités de drainage a été reclassée par une équation linéaire
négative de 0 à 3,5 Km/Km2 selon l'échelle de probabilité allant de 1 à 0. Les densités
supérieures à 3,5 Km/Km2 reçoivent une valeur de 0.

(3) La carte de la densité des linéaments a été reclassée par une équation linéaire
positive de 0 à 5,5 Km/Km2 selon l'échelle de probabilité allant de 0 à 1. Une densité
supérieure à 5,5 Km/Km2 reçoit une valeur 0, et les valeurs inférieures à 5,5 Km/Km2
reçoivent des valeurs allant progressivement de 0 à 1.

(4) La carte NDVI a été reclassée sur la base de l’histogramme de Caloz (1992) et
sur la figure 127, l’intervalle [-0,457 - 0,0108] indique la présence d’eau sous forme de
Dayats est affectée par l’équation linéaire négative (trait noir). UN (1) degré
d'appartenance, a été assignée aux pixels de cet intervalle. L’intervalle [-0,0109 - 0,257]
correspond au sol nu, [0,258 - 0,415] de végétation moins dense et l’intervalle [0,416 -
0,799] de végétation plus dense (forêt) seront reclassés selon l’équation linéaire positive
(trait bleu) reçoivent des valeurs allant de 0 à 1.

Les valeurs de pondération de la carte des formations lithologiques ont été déterminées dans
le tableau 35 sur la base de leurs proportions lors de la pondération par AHP. Les dayats ayant un
poids de 37% reçoivent une valeur d’appartenance de 1, celles des marnes ont une valeur de 0 et par
calcul de correspondance vient les autres valeurs pour chaque formation. De même, en se basant sur
les valeurs de pondération de la carte du potentiel karstique, les pixels du karst élevé ont été assignés
à 1, et les zones non karstiques imperméable ont une valeur de 0 (Tableau. 36).

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(1) (2)

(3) (4)
Figure 153. Graphiques des fonctions d'appartenance utilisées pour quatre paramètres du modèle dans la zone d'étude
(1-Pente, 2-Densité de drainage, 3-Densité des linéaments et 4-NDVI)
Tableau 35. Valeurs d’appartenance des formations lithologiques
LITHOLOGIE VALEURS D’APPARTENANCE

DAYATS (LACS) 1

CALCAIRES ET CALCAIRES DOLOMITIQUE 0,65

ALLUVIONS, 0,43

BASALTES QUATERNAIRE 0,25

MARNO-CALCAIRES 0,15

SCHISTES, ARGILES ET BASALTES 0,06

MARNES ET MARNES SABLEUSES 0

Tableau 36. Valeurs d’appartenance de la carte du potentiel karstique


POTENTIEL VALEURS
KARSTIQUE D’APPARTENANCE

KARST ÉLEVÉ 1

KARST MOYEN 0,52

NON
0,19
KARST/PERMÉABLE

NON KARST/ PEU


0,07
PERMÉABLE

NON KARST/
0
IMPERMÉABLE

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VIII.3. AGRÉGATION DES CARTES D’APPARTENANCE FLOUE


Une fois les paramètres ont été standardisés par des ensembles flous. L'équation (2) a été
utilisée pour l'intégration et la combinaison sous SIG de ces paramètres selon la méthode de la CLP
(Eastman et al., 1993) :

Avec,
A= Aptitude
Pi = Poids pour chaque partition de la carte
Xi = Carte individuelle
Les poids des paramètres dans le MPA « logique floue » sont proposées ceux des poids
corrigés calculés par l’équation (6) (Tableau. 34).

La carte thématique finale du MPA «logique floue» a été qualitativement visualisée dans l'une
des catégories comme (i) très élevée (ii) élevée (iii) modérée (iv) faible et (v) très faible en se basant
sur une classification par pauses naturelles (“Natural Breaks (Jenks)”) (Figure. 154).

Minimum : 0,16
Maximum : 0,94
Moyenne : 0,53
Écart-Type : 0,13

Figure 154. SIG-Classification par la méthode “Natural Breaks (Jenks)” du MPA “logique floue”

Les figures 155 et 156 montrent que la classe très élevée du potentiel aquifère est comprise
entre 0,65 et 0,94 avec une superficie de 20% de la zone d’étude. La classe élevée est comprise entre
0,58 et 0,64 avec 33% de la superficie totale. La classe moyenne est comprise entre 0,48 et 0,57 par
un pourcentage d’environ 16%. La classe faible entre 0,36 et 0,47 et très faible entre 0,16 et 0,35
représentent respectivement 14% et 16%. Cette distribution spatiale des classes du potentiel aquifère
observée dans la carte de la figure 155 est apparue semblable à celle remarquée lors de l’application
du modèle MPA « théorique » et MPA « corrigé ». L’utilisation de l’approche de la logique floue,
nous fait augmenter la zones à potentialités très élevés, de 16% (MPA « corrigé ») à 20%
(MPA « logique floue »). Les pourcentages des zones élevées et très faibles dans les deux algorithmes
sont à peu près égales. De faibles diminutions des pourcentages ont été marquées dans la classe
moyenne et faible, avec respectivement 19% et 18% par le MPA « corrigé », 15% et 14% par

164 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

MPA « logique floue » (Figure. 157). On peut dire que cette diminution du faible à moyen a été
comblée par la logique floue en classe élevée, puis cette dernière en classe très élevée.

Figure 155. Modèle MPA du potentiel en eaux souterraines de la nappe du Causse moyen atlasique
par la méthode de la logique floue

32,99 %
20,5 %
ÉLEVÉ
TRÈS ÉLEVÉ

TRÈS FAIBLE
MOYEN
FAIBLE 15,99 %
15,79 %

14,73 %

Figure 156. Pourcentage des différents degrés du MPA par approche de la logique floue

165 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

40 36.06
31.5632.9
POURCENTAGE (%) 35
30
21.84 20.7
25 20.5 19.55
18.1
20 15.93 15.7 14.86 15.9 MPA"Théorique"
14.7
15 12.24 MPA"Corrigé"
9.16
10 MPA"Logique Floue"
5
0
TRES ELEVE ELEVE MOYEN FAIBLE TRES FAIBLE
POTENTIEL AQUIFERE

Figure 157. Relation entre le MPA « corrigé », « théorique » et par « logique floue »
de la nappe phréatique du Causse moyen atlasique

Legende
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES

TRES ELEVE (MPA-CORRIGE)

TRES ELEVE (MPA-LOGIQUE FLOUE)

SUPERPOSITION

Figure 158. Représentation des zones les plus prometteuses du Modèle MPA du potentiel en eaux souterraines
de la nappe des Causses du Moyen Atlas par superposition des zones à potentiel très élevé du MPA « Corrigé »
en couleur jaune et le MPA « logique floue » en couleur rouge. La partie d’intersection est en couleur orange.

166 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Ainsi, pour observer la variation et le degré de similitude sur le terrain, une superposition a
été effectuée entre les zones à potentiel très élevé du MPA « corrigé » et MPA « logique floue ». La
carte de superposition (Figure. 158), montre que la majeur partie des zones les plus prometteuses à
la recharge des eaux souterraines du MPA « corrigé » (couleur jaune), sont similaires à celles
identifiées par MPA « logique floue » (couleur rouge). Les surfaces superposables sont en orange.
La validité du modèle développé « MPA-logique floue » a été testée par les données de
forages. Sur les 64 forages prélevés dans la zone d'étude, 24 forages sont sur une zone de très bonne
et de bonne potentialité aquifère de recharge, 18 sur les zones à potentialité aquifère moyenne, 11
sur les zones à faible potentialité et 11 sur les zones à potentialité de recharge pauvre. Ces effectifs
correspondent respectivement à 38% (Très élevé et élevé), 28%, 17% et 17% de l’effectif globale des
forages réalisés (Figure. 159).

7%
17%
TRES ELEVE
ELEVE
31%
17% MOYEN
FAIBLE
TRES FAIBLE
28%

Figure 159. Relation entre le nombre de forages et le potentiel de recharge des aquifères
d’après la méthode de la logique floue

En outre, sur ces 64 forages (avec données de débits), environ 65% des forages avec un
débit supérieur à 20 l/s coïncident avec les très bonnes et les bonnes zones, et environ 24%
coïncident avec les zones à potentialité moyenne. Bien que certaines forges existent dans toutes les
zones potentielles d'eau souterraine, les meilleurs forages se situent dans la très bonne et la bonne
zone de prospection.
Les forages ayant un débit très élevé ou élevé (Q> 15 l/s) représentent 33% de l’ensemble des
forages. La superposition des forages d’eau sur la carte thématique des potentialités aquifères montre
une distribution des forages non aléatoire. En effet, 57% de ce type de forages sont localisées sur les
zones de potentialité très élevée et élevée, 24% sur les zones de potentialité moyenne et 19% sur les
zones de potentialité faible à très faible.
Les forages à débit moyen (10 l/s<Q<15 l/s) qui représentent 16% des forages disponibles de la
région sont réparties en 20%, 50% et 30% des zones à potentiel de recharge hydrique élevées à très
élevées, moyennes et les zones faibles à très faibles respectivement.
Les forages ayant un débit faible ou très faible (Q< 10 l/s) qui représentent 34% sont redistribués
en 27% dans les zones à potentialité aquifère très élevée et élevée, 30% dans les zones moyennes et
43% dans les zones faibles à très faibles (Figure. 160, 161).
La figure 161, montre clairement que pour chaque classe de débit de forage (élevée,
moyenne ou faible), la méthode utilisée donne une classe de potentiel de recharge de même type
(élevée, moyenne ou faible). En outre, ce résultat vient d’appuyer encore la validation du modèle de
potentiel aquifère « MPA » et donc la fiabilité de la méthode utilisée. Les résultats des forages à
productivité très élevée et élevé sont présentés dans le tableau 37. La distribution des sources et

167 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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forages d’eau dans les parties les plus prometteuses de l’aquifère est schématisée dans la figure 164.
Cette figure montre une harmonieuse (non aléatoire et hasardeuse) relation dans la distribution
surtout les sources qui ressortent au contact de ces zones.

Figure 160. Relation entre les débits de forages et les zones potentielles en eaux souterraines

57%
60 50%
45%
POURCENTAGE (%)

50
40 29% 30%
24%
30 24%
20% 19% POTENTIEL TRES FAIBLE-FAIBLE
20 POTENTIEL MOYEN
10
POTENTIEL ELEVE-TRES ELEVE
0
DEBIT TRES DEBIT MOYEN DEBIT ELEVE-
FAIBLE-FAIBLE TRES ELEVE
CLASSE DES DEBITS

Figure 161. Nombre de forages en relation avec leurs débits et la potentialité aquifère par la logique floue

168 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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Tableau 37. Classes des débits de forages et le potentiel aquifère (par la logique floue)
au niveau du Moyen Atlas tabulaire (Sources de données : ABHS)
N° X (m) Y (m) Débit Q (l/s) Classe de potentialité Classe de débit
1 563250 353047 15 Faible Élevé
2 553800 312500 18 Très faible Élevé
3 549050 358700 30 Élevée Très élevé
4 548800 358500 35 Élevée Très élevé
5 548600 358760 35 Élevée Très élevé
6 548580 359050 20 Élevée Très élevé
7 539000 333000 20 Élevée Très élevé
8 536300 344800 100 Élevée Très élevé
9 533350 339550 100 Élevée Très élevé
10 531500 320250 18 Élevée Élevé
11 531150 320250 18 Moyenne Élevé
12 528700 323650 30 Moyenne Très élevé
13 528350 323700 25 Très élevée Très élevé
14 526500 316750 50 Élevée Très élevé
15 526400 350950 34 Élevée Très élevé
16 526198 316500 44 Moyenne Très élevé
17 524850 323750 55 Moyenne Très élevé
18 524800 329840 20 Très faible Très élevé
19 524550 315600 31 Moyenne Très élevé
20 502500 341550 50 Très faible Très élevé
21 502150 340597 20 Élevée Très élevé

35 31%
29%
30 28% 28%

25
% DES FORAGES

19% 19%
20 17% 17%

15 MPA-LOGIQUE FLOUE
MPA-CORRIGE
10 7%
5%
5

0
TRES ELEVE ELEVE MOYEN FAIBLE TRES
FAIBLE
POTENTIEL AQUIFERE

Figure 162. Comparaison entre « MPA-Logique floue » et « MPA-Corrigé »


par pourcentage des forages dans chaque classe du potentiel aquifère

169 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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60 55%
50 45%
POURCENTAGE (%)
40
29%
30 24% 26%
21% POTENTIEL TRES FAIBLE-FAIBLE
20 POTENTIEL MOYEN
10 POTENTIEL ELEVE-TRES ELEVE
0
MPA-corrigé MPA-logique floue
DEBIT FAIBLE-TRES FAIBLE (A)

60
50% 50% 50%
50
POURCENTAGE (%)

40
30%
30 POTENTIEL TRES FAIBLE-FAIBLE
20%
20 POTENTIEL MOYEN
10 POTENTIEL ELEVE-TRES ELEVE
0%
0
MPA-corrigé MPA-logique floue
DEBIT MOYEN (B)

60 57%

50
POURCENTAGE (%)

38%
40 33%
29%
30 24% POTENTIEL TRES FAIBLE-FAIBLE
19%
20 POTENTIEL MOYEN
10 POTENTIEL ELEVE-TRES ELEVE
0
MPA-corrigé MPA-logique floue
DEBIT ELEVE-TRES ELEVE
(C)

Figure 163. Débits des forages en relation avec le potentiel aquifère par « MPA-corrigé » et «MPA-logique floue»
(A) Classes faibles à très faibles des débits de forages. (B) Classes moyennes des débits de forages.
(C) Classes élevées à très élevées des débits de forages

En comparaison entre « MPA-logique floue » et « MPA-corrigé » sur la potentialité aquifère


de l’aquifère du Moyen Atlas-tabulaire, une analyse statistique sur la distribution des mêmes forages
de la région a été effectuée. Ainsi, la projection des 64 forages sur le « MPA-corrigé » montre que 3
forages sont sur une très bonne zone de potentialité aquifère, 12 forages sur la bonne zone, 19 sur
les zones moyennes, 12 sur les faibles et 18 sur les zones pauvres. Leurs pourcentages sont
respectivement 5% (Très élevé), 19%, (Élevé), 29% (Moyen), 19% (Faible) et 28% (Très faible)
contre 7%, 31%, 28%, 17% et 17% par l’approche de la logique floue (Figure. 162). A partir de ce

170 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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diagramme, on note qu’il y’a une différence dans la distribution des forages entre les deux modèle
appliqués. 31% de forages sont trouvés au niveau de la zone élevée par « MPA-logique floue » contre
19% par la « MPA-corrigé ». Par ce dernier, 28% de forages sont marqués aussi dans la zone très
faible contre 17% par le premier. Cela, peut être, nous permettra de dire que le « MPA-logique
floue » nous fait démonter les zones plus potentielles que le « MPA-corrigé ». On outre, pour
confirmer cette déduction, nous allons analyser la productivité de ces forages en relation avec les
classes des potentialités aquifères ainsi obtenues par les deux modèles.
Le débit des forges a été également divisé en trois catégories (Figure 163). En conséquence,
la répartition géographique des différents forages dans les zones classées du potentiel aquifère
signifie la relation entre eux. En passant des histogrammes (A), (B) puis à (C) de la figure 163,
L’allure des débits de forages est parfaitement harmonieuse aux degrés du potentiel aquifère par la
méthode de la logique floue (« MPA-logique floue »). Sur le « MPA-corrigé » d’après le jugement
AHP, la corrélation entre le débit des forages et la classe du potentiel aquifère est un peu ambigüe ;
elle est importante sur l’histogramme des débits « faibles-très faibles » (Figure 163-A), alors que sur
les histogrammes des « débits moyens » (Figure 163-B) et « élevé à très élevé » (Figure 163-C), elle ne
montre pas clairement l’effet de la potentialité sur la distribution de ses débits.
Par ailleurs, on peut déduire l’importance de cette analyse multicritère, généralement par
application des techniques AHP classiques, et spécialement par la méthode de la logique floue. Dans
cette dernière, l’expression du modèle crée par la méthode classique d’AHP ne reflètent pas
pleinement le système du potentiel aquifère réel. Toutefois, la sélection des sites d'eau appropriés de
réservoir peut être plus précise par la contribution de l’approche de la logique floue. Avec cette
approche, il est possible de traiter adéquatement l'incertitude inhérente et l'imprécision associée au
processus de décision par attribution des poids convenables.
En utilisant l’hypothèse que les linéaments correspondent à des structures cassantes dans le
socle rocheux, l’intersection apporte de l’information importante. Une plus forte intersection de
linéaments et une plus forte densité indiquant donc des endroits où l’eau souterraine pourrait
circuler d’avantage. La partie nord et nord-ouest des Causses est donc considérée comme une zone
plus fracturée et donc plus perméable. L'obtention d'un grand débit dépend en grande partie du
positionnement des forages. La position la plus convoitée est celle située sur l'intersection de deux
ou plusieurs fractures kilométriques.
La carte piézométrique montre que les lignes des courants au niveau de l’aquifère du Lias
sont parallèles aux directions des fractures de calcaire liasique. Pour ces fractures drainantes, on
distingue deux familles N130-140 (NO-SE) et N30-40 (NE-SO) de l’ensemble du réseau de
linéaments. Les uns alimentant les autres en fonction de la pluviométrie.La carte piézométriquede la
campagne Mars-Avril 2005, montre que la plupart des directions d’écoulements de SO-NE et SE-
NO dans la direction des grands fractures.On peut dire que ces fractures des calcaires du Lias sont
guidées la direction des réseaux d’écoulement souterraines au niveau de cet aquifère. Par ailleurs, un
ensemble de forages ; avec leurs numéros d’inventaire des ressources en eau (n° I.R.E.) ; à débits très
forts (Q> 30 l/s) et très faibles (Q<6 l/s) du reservoir ont été relevés après avoir été superposés à la
carte thématique des linéaments. Nous avons observé une corrélation entre le débit d’un forage et la
distance au linéament le plus proche. Ces forages ont montré qu’il existe une influence significative
de la distance par rapport à un méga linéament ou au nœud de linéaments (intersection de deux ou
plusieurs linéaments) sur les débits des forages (Figure. 165). La relation entre l’observation des
intersections des linéaments avec les zones les plus prometteuses du modèle « MPA » des
potentialités en eaux souterraines permet d’annocer que celles-ci serait des zones de recharge pour
les aquifères adjacents. La forte intersection et la forte densité retrouvée dans la partie nord-ouest
indiquent donc que l'écoulement pourrait être plus important dans ces zones (Figure. 166).

171 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Legende
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
SOURCES
FORAGES

TRES ELEVE (MPA-CORRIGE)

TRES ELEVE (MPA-LOGIQUE FLOUE)

SUPERPOSITION

Figure 164. Distribution des sources et forage en relation avec les zones les plus prometteuses du MPA

En plus, les forages à débits très forts (Q> 30 l/s) et très faibles (Q<6 l/s) du reservoir ont
été superposés à la carte thématique des potentialités aquifères (Figure. 167). Les zones les plus
potentielles en eaux souterraines ont une productivité très forte à forte, dans la majorité des cas. Les
débits très forts ont été déterminés principalement au niveau des calcaires et calcaires dolomitiques
du Lias inférieur à moyen (Q(1027/22)= 100 l/s ; Q(1312/22)= 100 l/s) au niveau des tracés d’une
fracturation importante. Les débits très faibles (Q(1530/22)= 3 l/s) ; Q(1836/22)= 3 l/s) ont été
marqués de plus en plus qu’on s’éloigne des linéaments. Ce résultat vient encore une fois de plus,
corroborer la validation de la carte thématique réalisée. La méthode est donc fiable.
L’analyse multicritère est un instrument de caractérisation et d’évaluation utilisé depuis
longtemps et il démontre encore aujourd'hui son utilité. C’est une méthode d’analyse spatiale qui
permet de combiner plusieurs critères, de différente nature, afin d’obtenir un résultat cartographique
indiquant des zones plus ou moins favorables (en adéquation avec) à la solution du problème. Ce
type d'analyse est simple et efficace sans nécessairement être dispendieux. Dans cette étude, il
n'apporte pas nécessairement toutes les réponses, mais il nous a permis de cartographier les zones
les plus prometteuses pour le stockage et/ou l'écoulement souterrain. Pour préciser le rôle et les
particularités des Causses, il faudrait une étude de terrain, tel un relevé plus détaillé des fractures et
des formes de surface spécifiques karstiques (dolines et ovallas…) qui se développent généralement
le long des fractures ou des failles. Cela pourrait valider ou non les résultats obtenus par cette étude.

172 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
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L’utilisation de la télédétection, du SIG et de l’analyse multicritère dans la région du Moyen


Atlas tabulaire a abouti à la production des cartes de disponibilité des ressources en eau souterraine.
Elles ont permis la cartographie des zones plus favorables à l’implantation des forages. C’est une
nouvelle approche pour l’aménagement des ressources en eau par l’utilisation de l’imagerie
satellitaire et des SIG. Le modèle cartographique élaboré, comprenant la réalisation d’un certain
nombre de cartes thématiques qui conduisent ensemble à établir une carte du potentiel de recharge
de l’aquifère. Cette dernière, comme présenté ci-dessus, une grande similitude avec la productivité
des aquifères (Débit d’exploitation élevé à très élevé). En fin cette méthode constitue une pré-
prospection qui évite les phases de recherches lourdes, lentes et coûteuses.

VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
LIGNE DU COURANT
ISOPIEZE (m)
FORAGES/ N° IRE
< 6 l/s
> 30 l/s
SOURCES
LINEAMENTS

Figure 165. Champ des linéaments, sources et productivité de quelques forages avec le plan piézomètrique de la nappe
du Lias des Causses du Moyen Atlas (État du Mars-Avril 2005/ Sources ABHS)

173 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

Legende
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
INTERSECTION DES LINEAMENTS

TRES ELEVE (MPA-CORRIGE)

TRES ELEVE (MPA-LOGIQUE FLOUE)

SUPERPOSITION

Figure 166. Distribution des intersections des linéaments en relation avec les zones les plus prometteuses
du Modèle « MPA » des potentialités en eaux souterraines de la nappe des Causses du Moyen Atlas

L’utilisation de la télédétection, du SIG et de l’analyse multicritère pour des ressources en eau


vient dans le but de localiser les potentialités de l’aquifère du Moyen Atlas tabulaire ou de préciser
l'étendue et les cibles d'exploitation les plus favorables qu'il contient à partir de la carte lithologique,
la carte du potentiel karstique, la carte linéamentaire, la carte de réseau hydrographique, la carte
d’occupation des sols et la carte des pentes. Les cartes thématiques réalisées ne représentent en
réalité qu’une évaluation relative des phénomènes, elles peuvent contenir certaines erreurs lors des
de la réalisation des interpolations que par plusieurs autres sources d’erreurs résultant des variations
naturelles, les erreurs numériques dans l’ordinateur, la datte d’acquisition des données …etc.
L’insufisance ou de l’absence totale de données en certains endroits dela zone d’étude peuvent
empêtrer la qualité des résultats présentés par le modèle.
En outre, le plus intéressant, c’est la capacité d'intégration dans un SIG de données issues de
sources diverses, y compris les données de télédétection pour la cartographie des paramètres
variables des modèles hydrologéologiques. Ces modèles peuvent fournir des informations qui
peuvent guider la prise de la bonne décision pour une gestion efficiente des ressources en eau
souterraine. Dans ce secteur des Causses, le concept de la modélisation géomatique a permis
d’integrer toute donnée géologique, géomorphologique et hydrogéologique disponible pour mettre
en evidence les potentialités en eaux souterraines de la région (Figure. 167).

174 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

LEGENDE
FORAGES/N° IRE
H
! < 6 l/s
!
H > 30 l/s
H
! VILLES
OUEDS (VALLEES)
ROUTES
FAILLES
Zones plus potentielles en eaux souterraines

LITHOLOGIE

QUATERNAIRE
BASALTES QUATERNAIRES
CALCAIRE LACUSTRE - PLIO-VILLAFRANCHIEN
MIOCENE
PALEOCENE MARNO-GRESEUX ET CALCAIRE DE TIMAHDITE
SENONIEN (MARNES ET CALCAIRES MARNEUX)
TURONIEN CALCAIRE
CENOMANIEN MARNO-CALCAIRE
BAJOCIEN SUPERIEUR (CALCAIRE CORNICHE)
BAJOCIEN MOYEN (MARNES DE BOULMANE)
TOARCIEN-AALENIEN-BAJOCIEN INFERIEUR
LIAS MOYEN CALCAIRE
LIAS IINFERIEUR DOLOMITIQUE
PERMO-TRIAS (ARGILES ROUGES ET BASALTES
PALEOZOIQUE (SCHISTES ET QUARTZITES)

Figure 167. Relation entre productivité de quelques forages et les zones les plus potentielles en eaux souterraines avec la géologie du Causse moyen-atlasique

175 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CHA PITRE IV_ CARTOGRAPHIE DES POTENTIA LITÉS AQU IFÈRES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

CONCLUSION

L'application de la télédétection et des SIG a prouvé être une technique efficace pour générer
des données et permettre l'intégration des différentes couches telles que la densité de drainage,
l'inclinaison de la pente, les types de sol, la couverture du sol, les structures et les formations
géologiques ainsi que d’autres formes de données disponibles pour l'évaluation des ressources en
eaux souterraines. Elle fait réduire les coûts, le temps et l'effort utilisé pour effectuer un travail
détaillé et augmenter la précision des résultats finaux.
L’évaluation multicritère (EMC) a permis de classer, analyser et organiser facilement les
informations disponibles qui ont été interprétées à partir d'images satellitaires (Landsat ETM+,
Landasat_8 OLI) et du modèle numérique d'élévation (ASTER-DEM). L’analyse, la classification et
le calcul des poids pour chaque couche thématique ont été effectués en premier temps par le modèle
AHP de Saaty, et ensuite par l’approche mathématique de la logique floue. L’agrégation des critères
choisis a été effectuée par une combinaison linéaire pondérée (CLP) pour en extraire les
caractéristiques spatiales pertinentes pour la recharge en eaux souterraines.
Les résultats montrent que l’aquifère karstique du Causse moyen atlasique est
potentiellement hydrique. L’indice du potentiel aquifère varie entre 5 et 45 et a été divisé en cinq
classes d’aptitude: très faible (5-16), faible (16-23), modérée (23-28), haute (28-33) et très haute (33-
45). La partie nord-ouest de l'aquifère est très potentielle en raison de sa lithologie (calcaires et
calcaires dolomitiques) très faillée et fracturée et à karstification élevée (avec haute perméabilité).
L’analyse de la sensibilité du MPA assigné « théorique », indique que tous les paramètres sont
significatifs, mais les plus corrigés sont ceux de la densité de drainage, du potentiel karstique et de la
densité des linéaments. Le résultat de ces poids assignés « corrigés » après analyse de la sensibilité sur
le MPA « théorique » indique clairement une augmentation dans la superfecie des zones à très haute
potentialité avec 15,93% contre 9,16% calculé par poids « théorique ». Pour les autres zones de
haute, moyen, faible à très faible potentiel aquifère, indiquent des proportions assez proches avec un
écart de presque 2% à 4% par rapport à celles déterminées par le MPA « corrigé ». L’utilisation de
l’approche de la logique floue, nous fait augmenter la zone à potentialité très élevée et élevée.
Spatialement, elle donne des résultats proches à ceux obtenus par le modèle MPA « corrigé », dont
les zones les plus prometteuses déterminées sont assez conformes. L’allure des débits de forages est
parfaitement harmonieuse aux degrés du potentiel aquifère par la méthode de la logique floue
(« MPA-logique floue »). Sur le « MPA-corrigé », la corrélation entre le débit des forages et la classe
du potentiel aquifère est un peu ambigüe, elle ne montre pas clairement l’effet de la potentialité sur
la distribution de ses débits. En général, on peut dire que le potentiel aquifère de cette région d’étude
est subdivisé en : 21% (Très élevé), 33% (élevé), 16% (moyen), 14% (faible) et 16% (très faible).
L'application de la télédétection et des SIG, montre des résultats raisonnables, où la haute
potentialité en eaux souterraines est conditionnée par des fractures tectoniques de l’accident de Tizi
N’Tretten. Elle est déterminée aussi dans les domaines plus fracturés et karstiques entre Imouzzère
et Ifrane qui sont marqués par des dolines et des poljés très proches, et menant vers des sources
d’eau ayant des débits très importants au contact Causse-Sais entre l’oued Tizguite et vers le Nord-
Ouest à la base des piémonts de Bhalil et Sefrou (Complexe sourcier Ribaa-Bittit).
Le modèle du potentiel aquifère (MPA) généré par ce processus peut aider les planificateurs
et les décideurs pour concevoir des plans réalisables de développement d’eaux souterraines. Ce type
d'analyse similaire peut être appliqué à l'échelle régionale que locale en vue de répondre aux besoins
permanents des populations pour l’alimentation en eau potable que pour l'irrigation.

176 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPE CTIVES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES


L’eau souterraine est souvent considérée comme la source la plus appropriée d’eau potable,
et ses réserves sont amenées à la surface en réhabilitant des puits ou en creusant de nouveaux
forages. L'objectif principal de cette étude est d'utiliser les techniques des SIG et de la Télédétection
pour la cartographie et l'analyse de la distribution spatiale des zones potentielles en eaux souterraines
dans le Causse moyen-atlasique.
Les indicateurs d’occurrence d'eaux souterraines sont liés à la distribution de la géologie, la
pente, les caractéristiques de drainage et l’occupation des sols de la zone d’étude. Les données
satellitaires se sont avérées être très utiles pour l'étude de la surface, en particulier dans la détection
de ses caractéristiques telles que des linéaments, de la géologie, de l’hydrographie et d’occupation des
sols. Afin de mettre en évidence les zones du potentiel aquifère, différentes cartes thématiques ont
été préparées et sélectionnées pour l’évaluation multicritères (EMC) ; de la plus influencée à la moins
influencée. Il s'agit notamment de l’intégration des cartes thématiques à l'aide d'un modèle élaboré
basé sur les techniques du SIG qui est un procédé approprié pour la prédiction du potentiel de la
nappe phréatique. Chaque classe de données dans une carte a été comparée par paires en utilisant le
module « poids-SIG », aussi toute carte a été comparée par rapport à l'autre en fonction de leur
influence sur l'apparition des eaux souterraines. Différents algorithmes qui sont essentiels pour
l'application ont été utilisés dans le SIG pour la création d’un modèle optimal du potentiel aquifère
dans la région d’étude.
La classification supervisée de l’image Landsat_8 (OLI) indique que l’occupation du sol de la
région est représentée par environ 70% des sols nus, 24% des forêts, 4% des cultures et environ 1%
des surfaces d’eau (Dayats). L’extraction manuelle que automatique des linéaments identifiés montre
que ces linéaments sont généralement de direction NE-SO primaire et NO-SE secondaire en
relation avec les phases tectoniques qu’a connue la région (alpine et hercynienne). En outre, l’analyse
par l’ACP, des compositions colorées, des filtres directionnels et des rapports des bandes (Ratios)
nous a permis la discrimination entre les formations paléozoïques et celles de la couverture
secondaire et tertiaire.
Les résultats montrent que l’aquifère karstique du Causse moyen atlasique est
potentiellement hydrique. La partie nord-ouest de l'aquifère est très potentielle en raison de sa
lithologie (calcaires et calcaires dolomitiques) très faillée et fracturée et à karstification élevée (avec
haute perméabilité). L’analyse de la sensibilité du MPA assigné « théorique », indique que tous les
paramètres sont significatifs, mais les plus corrigés sont ceux de la densité de drainage, du potentiel
karstique et de la densité des linéaments. Le résultat de ces poids assignés « corrigés » après analyse
de la sensibilité sur le MPA «théorique» indique clairement une augmentation dans la superfecie des
zones à très haute potentialité avec 15,93% contre 9,16% calculé par poids « théorique ». Pour les
autres zones de haute, moyen, faible à très faible potentiel aquifère, indiquent des proportions assez
proches avec un écart de presque 2% à 4% par rapport à celles déterminées par le MPA « corrigé ».
L’utilisation de l’approche de la logique floue, nous fait augmenter la zone à potentialités très élevées
et élevées. Spatialement, elle donne des résultats proches à ceux obtenus par le modèle MPA
« corrigé », dont les zones les plus prometteuses déterminées sont assez conformes. L’allure des
débits de forages est parfaitement harmonieuse aux degrés du potentiel aquifère par la méthode de la
logique floue (« MPA-logique floue »). Sur le « MPA-corrigé », la corrélation entre le débit des
forages et les classes du potentiel aquifère est un peu ambigüe, elle ne montre pas clairement l’effet

177 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPE CTIVES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

de la potentialité sur la distribution de ses débits. En général, on peut dire que le potentiel aquifère
de cette région d’étude est subdivisé en : 21% (Très élevé), 33% (élevé), 16% (moyen), 14% (faible)
et 16% (très faible).
Le résultat de l'application de la Télédétection et des SIG sur le Causse moyen-atlasique a
montré des résultats raisonnables où une grande potentialité est contrôlée principalement par le type
des roches, des structures et de karstification et à moindre mesure par le drainage, l’occupation du
sol et la pente. Les plus prometteuses zones potentielles dans la région sont liées à l’état karstique
des calcaires et calcaires dolomitiques du Lias inférieur et moyen, qui est affectée, par des structures
primaires et secondaires interconnectés par des pores. Les zones potentiellement plus productives
peuvent être liées à la présence de linéaments plus longs et à densité plus importante impliquant ainsi
une forte porosité qui favorise la circulation des eaux souterraines vers la profondeur, la
convergence ou la coïncidence du réseau de drainage au niveau des linéaments peuvent favoriser la
recharge de la nappe en périodes de pluie. Cet ensemble mis en correspondance avec les zones à
potentialité aquifère a permis l’identification des sites les plus favorables à l’implantation de forages
productifs. Une production optimale des forages peut être assurée par la longueur de la fracture et la
densité de leurs points d’intersection en un point topographiquement plus bas.
Les résultats globaux montrent que l'intégration de la Télédétection, les SIG et les modèles
ainsi déterminés par l’approche classique de pondération par AHP et la modélisation par la méthode
de la logique floue, constituent un outil puissant pour l'évaluation des ressources en eaux
souterraines. La technique de la logique floue appliquée pour l'analyse du potentiel aquifère dans le
présent travail s’avère approprié de prévoir les zones potentielles d'eaux souterraines dans la région
sous l’environnement SIG. La modélisation floue présente une technique assez simple que flexible
qui doit être appliquée efficacement pour la génération et la prédiction du potentiel aquifère des
nappes phréatiques.
Les observations tirées de ces applications, révèle que l’état des eaux souterraines de la zone
d'étude est étroitement liée au modèle du potentiel aquifère (MPA) dérivé des données de la
Télédétection et des approches de SIG. L'étude montre que les données de Télédétection
fournissent une source fiable d'informations sur la génération de cartes thématiques pures des études
de potabilité aquifère. Il est également remarqué que l'intégration des données de Télédétection en
conjonction avec des données collatérales dans l’environnement SIG peut aider à la délimitation des
zones potentielles en eaux souterraines à petite échelle. En outre, l’étude a démontré nettement que
la Télédétection fournit une distribution spatiale de la lithologie, de la couverture du sol, des
caractéristiques hydrographiques, topographiques et structurelles, ayant une incidence directe sur le
potentiel aquifère de la zone d'étude, alors que, les techniques de SIG aiderons à l'intégration de
cartes thématiques et donc trouver un outil de soutien utile lors de la prise de décision. La carte de
potentiel aquifère facilite les décisions, en montrant les zones susceptibles de faire l’objet d’une
prospection hydrogéologique classique avec promesse de succès, et celles à exclure. Elle oriente les
décideurs dans leurs prises de décision en ce qui à trait à l’implantation raisonnée de nouveaux
forages à débits importants, dans une optique d’amélioration de l’approvisionnement en eau. Cette
carte générée par de telles approches intégrées sont réalistes et par conséquent, peuvent être
appliquées pour l’utilisation optimale des ressources en eaux souterraines, la préparation d'un
meilleur plan de gestion et d'amélioration des conditions socio-économiques. Les cartes de
potentialité résultantes ont été validées sur la base des données de sources existantes, et de forages
d’exploitation réalisés au niveau du secteur d’étude, prouvant ainsi l’efficacité des traitements par
modélisation géomatique, en particulier quand on dispose des données du terrain en quantités et
178 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPE CTIVES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

qualités de plus en plus importantes.


Ce document représente donc un outil d’aide à la décision destiné aux pouvoirs publics, pour
une meilleure gestion des nappes du Moyen Atlas tabulaire. C’est aussi un document de référence
pour la détermination de zones favorables pour l’implantation d’ouvrages de reconnaissance puis la
réalisation de ces ouvrages afin de caractériser la ressource des aquifères hydrogéologiques.

À la lumière des résultats obtenus et les conclusions tirées, les recommandations suivantes
sont transmises :
- La carte du potentiel aquifère ainsi que d'autres types de cartes thématiques qui servent
des ressources de base de données doivent être mises à jour de temps en temps par
l'ajout de nouvelles informations.
- Les données de Télédétection sont des outils puissants pour améliorer notre
compréhension des systèmes aquifères. Malgré l'impossibilité de mesurer directement les
propriétés hydrogéologiques, elles fournissent en continu des informations détaillées du
terrain et permettre la cartographie des caractéristiques importantes pour le
développement des aquifères, d’où l’importance de les intégrer dans la base de données
collectées des travaux d'exploration hydrogéologique.
- Malgré la diversité des sources de données à différentes résolutions spectrales et spatiales
couplées avec des techniques numériques du traitement d'images qui permettent de
produire des cartes détaillées, la vérification sur le terrain reste cruciale pour augmenter
la précision des résultats d'interprétation.
- La géologie, la géomorphologie et les linéaments contrôlent principalement l’occurrence
et la distribution des écoulements souterrains, l'analyse de ces paramètres devrait être
soutenue par la haute résolution des données de terrain et de l'imagerie satellitaire.
- Il est par ailleurs important de signaler qu’une vérification, plus détaillée, du terrain
s’impose afin de valider et compléter les résultats obtenus par cette étude en vue
d’élaborer une cartographie détaillée des discontinuités et des unités géologiques à
l’intérieur des secteurs supposés être comme potentiellement favorables à la prospection
hydrogéologique.
- Les données intégrées indiquent que l'approvisionnement des eaux dans la zone d'étude
dépend fortement des eaux souterraines, ainsi la modélisation de cet aquifère est
recommandé pour une exploitation régulière et durable de ces ressources.
- Il serait intéressant d’établir un système d’information géographique pour pouvoir
intégrer ces résultats avec d’autres informations telles que les données géophysiques, les
données climatologiques, géochimiques et les levés de terrain. Un tel système sera un
outil aussi bien pour la compréhension du système hydrogéologique que pour la
réalisation des modèles.
- Pour des résultats rapides, moins coûteuses, efficaces et précises dans l’exploration et la
prospection hydrogéologique d’une région donnée principalement aride à semi-aride,
l’intégration des données de la Télédétection et l'outil SIG est fortement recommandé.

179 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
RÉFÉRENCES Thèse Doctorat en Scienc es : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQUE

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189 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

ANNEXES
ANNEXE 1 : ÉVAPOTRANSPIRATION/MÉTHODES DE CALCUL D’ETP ET ETR
L’évapotranspiration (ET) représente la quantité d’eau rejetée sous forme de vapeur d’eau
dans l’atmosphère, tant par évaporation direct au niveau du sol que par transpiration des végétaux.
En hydrogéologie, on définit les notions d’évapotranspiration Potentielle (ETP) et réelle (ETR).
Évapotranspiration potentielle (ETP)
L’évapotranspiration potentielle est la quantité d’eau qui devrait retourner à l’atmosphère
sous forme de vapeur d’eau si les ressources en eau étaient suffisantes à tout moment.
En absence d’appareils de mesure, plusieurs formules sont utilisées pour estimer ce
paramètre. Les formules empiriques utilisées sont celle de Thornthwaite et de Serra.
Formule de Thornthwaite
Thornthwaite a établi une corrélation entre la température moyenne mensuelle et l’ETP
mensuelle. Il a défini d’abord un indice mensuel im
1, 514
T 
im   m 
 5 
Tm : température moyenne du mois considéré, exprimé en °C, m=1 jusqu’à 12.
a
 T 
ETP  16.10. m  .F  
 I 
ETP : L’évapotranspiration potentielle du mois (mm).
12
I : Indice thermique qui est la somme des indices mensuels im de l’année, I  
m 1
im
a : Cœfficient calculé par la formule, a= 0.049239+1,792*10-2*I -7,71*10-5*I2 + 6,75*10-7*I3
F   : Cœfficient de corrélation qui est fonction de la latitude et du mois.
Formule de Serra
Elle correspond à la formule de Thornthwaite simplifiée.
a
 T 
ETP  16.10. m 
 I 
ETP : L’évapotranspiration potentielle du mois (mm).
Tm : température moyenne du mois considéré, exprimé en °C, m=1 jusqu’à 12.
3/2
I : Indice thermique qui est la somme des indices mensuels im de l’année, i m  0 . 09 T
a : Coefficient calculé par la formule, a= (1.6/100)*I+0,5

Évapotranspiration réelle (ETR)


L’évapotranspiration réelle ETR, représente la quantité d’eau qui est effectivement perdue
sous forme de vapeur d’eau par évaporation direct à partir du sol et par la transpiration des végétaux.
Elle dépend essentiellement des précipitations et de l’état hydrique du sol.
Plusieurs formules, basées sur la température et la précipitation sont utilisées pour le calcul
de ETR.
Formule de Turc
Elle permet de calculer L’ETR en tenant compte des valeurs moyennes annuelles de la
température et de précipitations.
P
ETR 
2
P
0.9   
L
190 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

Avec :
ETR : Évapotranspiration réelle (mm)
P : Précipitation annuelle (mm)
L : Pouvoir évaporant de l’atmosphère, (L =300+25T+0.05 T3)
T : Température moyenne annuelle (°C)

Formule de Coutagne
Première formule
Cette formule ne tient compte que de la température : D  ETR  210  30T
D : déficit d’écoulement qui représente l’évapotranspiration réelle (mm).
T : température moyenne annuelle (°C).
Deuxième formule
Cette formule tient compte des précipitations et de la température. D  ETR  P  P 2
Avec :
P : précipitation moyenne annuelle (m/an).
T : température moyenne annuelle (°C)
λ : Coefficient régional,   1
0.8  0.14T
1 1
Cette formule n’est valable que si P
8 2
1
Si P  , ETR=P
8
1
Si P  , D est supposé constant et égal à D = 0,2 + 0,035T
2
Méthode de bilan de Thornthwaite
C’est une méthode de bilan hydrique du sol, dans laquelle on estime la réserve facilement
utilisable (RFU) exprimé en millimètre de hauteur d’eau. Cette dernière correspond à la quantité
d'eau stockée dans la zone superficielle du sol et reprise facilement par l'évaporation directe soit par
les végétaux. On admet que la RFU atteint son minimum vers la fin de l'été (au mois d'Août).
Le calcul de l’ETR par la méthode « bilan fluvio-évaporométrique » dépend de la réserve
Facilement utilisable du sol (R.F.U). La valeur maximale de cette réserve admise par les
hydrogéologues correspond à une hauteur de 100 mm d’eau. . Dans les zones arides ou semi aride
cette valeur, peut être ramenée à 50 mm du fait que le sol n'est pas toujours saturé (Archambault et
al, 1975).
On considère pour ce bilan deux périodes bien distinctes : période humide et période sèche.
En période humide, on a plus de précipitations, et donc P≥ETP → ETR=ETP
Il y a donc un surplus hydrique P-ETR. Dans un premier temps, ce surplus comble le déficit
hydrique, c’est à dire la R.F.U, et lorsque la R.F.U est complétée, il reste un excédent qui va
alimenter l’écoulement de surface et l’infiltration profonde.
En période sèche, on a P≤ETP → ETR=P+ P (R.F.U)
P(R.F.U) : partie de la réserve facilement utilisable
Deux cas peuvent se présenter :
Cas 1 : si la R.F.U est suffisante, cela entraîne que ETR=ETP (évapotranspiration
potentielle est satisfaite), la R.F.U est réduite dans ce cas à la partie : P (R.F.U) =ETP-P.
Cas 2 : si la R.F.U est insuffisante ou nulle, on aura alors : P≤ETR ≤ ETP, cela
entraîne l’apparition d’un déficit agricole DA=ETP-ETR.

191 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

ANNEXE 2 : SOURCES DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE-Débits mesurés en 2005 par l’ABHS


1. Sources du Lias
Nom Sce N IRE Province X (km) Y (km) Z(m) Q(mar-avr 2005) l/s Q AEP Rural (l/s)
Bittit 106/22 EL Hjeb 519.75 355.10 750 1324.0
Tizgdelt 258/30 Ifrane 498.50 287.85 1270 318.0
Regrag 364/22 Sefrou 561.70 353.70 1032 302.0
Sebaa 108/22 El Hajeb 521.85 355.00 750 300.0
Sidi Mimoune 64/22 Ifrane 540.60 338.90 1565 252.0
Aioun Sidi Rached 172/22 Ifrane 523.30 318.00 1560 212.0
Ribaa amont 853/22 El Hajeb 515.55 351.19 871 196.0
Akkous 114/22 513.38 354.63 780 195.0
El Ghars 69/22 Sefrou 534.89 341.76 1431 178.0
Ras el Ma 173/22 Ifrane 524.30 319.95 1600 169.0
Soltane 71/22 Sefrou 536.61 348.75 1177 164.0
Soltane 71/22 Sefrou 536.25 347.23 1356 150.0
Zerrouka 47/22 Ifrane 527.50 328.00 1597 146.0 35.0
Aghbal 131/22 El Hajeb 501.05 346.65 769 115.0
Guigou Boulemane 557.00 314.80 1478 115.0
Aguemguem 109/22 El Hajeb 518.84 350.12 950 100.0
Agla 360/22 Sefrou 534.76 351.42 1174 97.0
Berouagha 655/22 Sefrou 536.13 363.89 1431 86.0
Tizguit Ifrane 525.50 327.83 1421 83.0
Boujaoui 126/22 El Hajeb 489.85 343.66 755 79.0
Guemgam 60/22 Ifrane 538.79 329.93 1669 69.0
Mterba 365/22 Sefrou 559.06 365.10 950 55.0
Aghbaloujdate 371/22 Sefrou 552.70 342.55 1340 50.0
Aioun Oued Afferane 1240/22 El Hajeb 502.60 342.30 1050 50.0
Berri I 74/22 Sefrou 536.28 351.96 1110 50.0
Si Bouali Ouarfa 67/22 Ifrane 536.40 338.00 1480 50.0
Jerrah 366/22 Sefrou 536.68 346.79 1391 47.0
Ben Smim 788/22 Ifrane 522.11 321.52 1541 38.0
Chifa 87/22 Sefrou 534.07 334.08 1114 38.0
Ribaa aval 854/22 El Hajeb 515.45 351.10 871 36.0
Ayoun Sname 658/22 Sefrou 553.53 343.31 1359 33.0
Sidi Bouali Sefrou 564.10 352.80 1080 33.0
Dhiba 610/22 El Hajeb 502.95 342.80 32.0 1.0
Kebir Tagourmat 575/22 Sefrou 551.85 339.95 30.0
Mersa 690/22 Ifrane 528.37 334.78 1491 30.0
Aicha Hmad 49/30 Ifrane 501.55 293.65 1550 26.0
Azila 350/22 Ifrane 503.00 327.00 1350 25.0
Ighfou Oughbalou 372/22 Sefrou 563.30 349.90 25.0
Ikhlouya 127/22 Ifrane 504.05 344.35 25.0
Karma 53/22 Sefrou 553.45 351.85 1225 22.0
Beri Sghira 75/22 Sefrou 536.22 352.40 1100 20.0
Bou Said 84/22 Sefrou 531.60 353.04 960 20.0
Ichouflalou-Cherbana 369/22 Sefrou 561.30 347.75 20.0
Oued Mouali 16-19/22 Ifrane 528.35 330.46 1570 20.0
Rechoua 351/22 Ifrane 510.30 319.40 1350 20.0
Si Lmir 107/22 El Hajeb 520.80 354.60 750 16.0
Ghazi 205/22 Sefrou 548.55 358.70 898 15.0 7.0
Ajaabou 148/30 Ifrane 505.10 297.20 1650 14.0 6.0
Aghbalou Tajana Sefrou 559.19 348.78 1244 12.0
Kerma 539/22 Sefrou 549.00 351.00 1480 12.0
Akhtar Aghbalou 656/22 Sefrou 551.70 339.87 1391 11.0
Oued Tafrant aval Aboua 644/22 Sefrou 536.75 352.42 1080 11.0
Tafrante 643/22 Sefrou 538.76 350.90 1356 11.0
Aboua I 383/22 Sefrou 536.73 352.12 1358 10.0
Attrous 110/22 El Hajeb 516.35 351.28 800 10.0
Boubouda 709/22 El Hajeb 506.10 341.55 1120 10.0
El Caid Sefrou 548.55 362.04 919 9.0
Tit lahcen Ifrane 516.89 315.14 1562 7.5
Sihand 545/22 El Hajeb 502.20 341.90 6.0 4.0
Abbes 206/22 Sefrou 548.90 358.80 890 5.0 3.0
Aboua II 384/22 Sefrou 536.80 352.22 1090 5.0
Tiline Sefrou 537.76 351.62 1175 5.0
Soltane 71/22 Sefrou 536.64 346.73 5.0 5.0
Mghara Sefrou 555.55 353.65 1000 4.0
Fraj Sefrou 549.07 362.69 909 3.0
Abbes 206/22 Sefrou 548.90 358.80 3.0
Aghbalou Takaltount Sefrou 546.94 336.86 1510 2.5
Abouda 1907/22 Sefrou 553.25 351.50 1070 2.0
Jorf 375/22 Sefrou 550.64 339.85 1400 2.0
Lakbira Sefrou 566.60 354.80 920 2.0
Zouaoua Sefrou 549.69 362.92 858 2.0
Ain Annaka 547/22 El Hajeb 510.30 349.80 878 1.5
Laanina Sefrou 548.62 361.79 952 1.5
Aghbalou OuKetta Ifrane 510.16 309.06 1162 1.0
Chreb ou Hreb Sefrou 552.92 350.82 1225 1.0
Hlal 1908/22 Sefrou 553.24 351.20 1060 1.0
Iouanat Chreb Sefrou 549.81 362.46 929 1.0
Kahf el hammam Sefrou 548.47 361.80 913 1.0
Berrar Sefrou 548.35 361.71 934 0.8
El Ghzal Sefrou 548.29 361.70 1575 0.6
Ousmaha Ifrane 511.82 308.99 1688 0.6
Bibi 1467/22 Sefrou 546.65 357.25 0.5 11.0
El Ghaba Kbira Sefrou 549.20 361.13 930 0.5
El Ghaba Sghira Sefrou 549.03 361.62 925 0.5
Matmama Sefrou 548.81 361.71 922 0.5
Touda N'tfounaste Boulemane 557.50 314.00 1478 0.3
Takhouante Boulemane 556.50 314.50 1400 0.1
Aghbalou Mtanout Ifrane 520.54 314.32 1531 0.1
Ajellab Ifrane 519.12 314.28 1535 0.1
Mtanoute Mboultine Ifrane 520.54 314.32 1531 0.1
Mazdou Sefrou 552.36 349.63 1041 0.0
Regada I 492/22 Sefrou 524.36 349.48 1174 0.0
Regada II 493/22 Sefrou 524.68 349.03 1177 0.0
Q TT. Lias : 5652.5

2. Sources débitant au niveau des basaltes quaternaires

2.1. Sous-bassin de Timahdite


Titzil 616/22 Boulemane 544.80 303.80 1550 311.0
Ighboula Laachour 71/30 Ifrane 528.86 286.73 1910 24
Schoui 231/30 Ifrane 543.60 299.45 2120 19.0
Guigou 240/30 Ifrane 530.97 293.50 9.0
363.0

2.2. Sous-bassin de Tigrigra


Aghbal 159/22 Ifrane 514.10 315.80 1190 279.0
Aioun Amghas Ifrane 492.53 310.10 977 211.0
Aqadous 1641/22 Ifrane 507.90 301.20 29.0
Kherzouza JS 175/22 Ifrane 515.38 313.23 1578 0.9
Tioumililine JS 174/22 Ifrane 517.72 313.98 1613 0.6
Aicha Mbarek 1481/22 Ifrane 513.48 310.00 1690 0.2
520.7

Q TT. Basaltes IV : 883.7

192 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

ANNEXE 3 : AIDE MULTICRITÈRE A LA DÉCISION – COMPARAISON DE SAATY

L'aide à la décision multicritères est définie par Malczewski (1999) comme « un ensemble de
procédures systématiques pour analyser les problèmes décisionnels complexes. La stratégie de base
est de diviser le problème décisionnel en étapes concises et compréhensibles, d'analyser chaque
étape et de les intégrer de manière logique pour produire une solution sensée ».
DANS L’ANALYSE MULTICRITÈRE, 4 GRANDES ÉTAPES
1. définition des solutions potentielles (actions ou scénarii) et désignation de la
problématique (tri, choix,…) ;
2. analyse des conséquences des actions, l’élaboration des critères et évaluation de chaque
action sur les critères (tableau de performance) ;
3. modélisation des préférences globales et des procédures d’agrégation des performances
(critères à retenir, importance relative des critères) ;
4. synthèse multicritère (analyse de résultats, sensibilité ou robustesse).
TECHNIQUES D’AGRÉGATION
Promethee – GAIA (Brans, 1982 ; Brans & Macharis, 1998)
Analytic Hierarchy Process (AHP) (Saaty, 1982)
REGIME (Nijkamp et al., 1990)
ELECTRE (Roy, 1991)

Une méthode multicritères d'agrégation complète : La méthode AHP de Saaty


L’analyse hiérarchique multicritère, inventée par le mathématicien Thomas Saaty (1980),
permet la comparaison et le choix entre des options préétablies. Elle repose sur la comparaison de
paires d’options et de critères.

Création de la méthode AHP = Analyse Hiérarchique des procédés

PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA MÉTHODE AHP


1. Structuration hiérarchique (classes - critères - poids)
2. Structuration des priorités (sous critères - rangs)
3. Cohérence logique
4. Méthode semi-quantitative
AVANTAGES DE LA MÉTHODE AHP
1. sa capacité de structurer un problème complexe, multicritère, multi personne et multi-
période de façon hiérarchique,
2. la comparaison binaire des éléments (alternatives, critères et sous critères),
3. et la facilité de son support informatique,
3 PRINCIPES DE LA MÉTHODE AHP
1. la structuration hiérarchique
2. la structuration des priorités, comparaison binaire
3. la cohérence logique
ÉTAPES DE LA MÉTHODE AHP
Étape 1 : Décomposer le problème en une hiérarchie d’éléments interreliés. Au sommet
de la hiérarchie, on trouve l’objectif, et dans les niveaux inférieurs, les éléments contribuant à
atteindre cet objectif. Le dernier niveau est celui des actions.
Étape 2 : Procéder à des comparaisons par paires des éléments de chaqueniveau
hiérarchique par rapport à un élément du niveau hiérarchique supérieur. Cette étape permet de
construire des matrices de comparaisons. Les valeurs de ces matrices sont obtenues par la
transformation des jugements en valeurs numériques selon l’échelle de Saaty (Échelle de
comparaisons binaires), tout en respectant le principe de réciprocité :

,
,

193 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

Étape 3 : Déterminer l’importance relative des éléments en calculant les vecteurs propres
correspondants aux valeurs propres maximales des matrices de comparaisons.
Étape 4 : Vérifier la cohérence des jugements.
► On calcule d’abord, l’indice de cohérence IC.

Où : λmax est la valeur propre maximale correspondant à la matrice des comparaisons par
paires et n est le nombre d’éléments comparés.

► On calcul le rapport de cohérence (RC) définit par :

100

Où ACI est l’indice de cohérence moyen obtenu en générant aléatoirement des matrices de
jugement de même taille. Une valeur de RC inférieure à10% est généralement acceptable, sinon, les
comparaisons par paires doivent être révisées pour réduire les incohérences.
Étape 5 : Établir la performance relative de chacune des actions.

Où nk-1 est le nombre d’éléments du niveau hiérarchique k-1, et Pk ( ) est lapriorité


accordée à l’élément ei au niveau hiérarchique k.
Les points forts de la méthode AHP sont la modélisation du problème de décision par une
structure hiérarchique et l’utilisation d’une échelle sémantique pour exprimer les préférences du
décideur. Bien qu’elle soit très populaire, la méthode AHP a fait l’objet de plusieurs critiques :
Ungrand nombre d’éléments dans le problème de décision fait exploser le nombre de
comparaisons par paires.
Le problème de renversement de rang (deux actions peuvent voir leur ordre de priorité
s’inverser suite à une modification (ajout ou suppression d’une ou de plusieurs actions) de
l’ensemble des actions.
L’association d’une échelle numériqueà l’échelle sémantique est restrictive et introduit des
biais.

9 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est extrêmement plus important


7 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est beaucoup plus important
5 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est plus important
3 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est modérément plus important
1 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est également important
1/3 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est modérément moins important
1/5 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est moins important
1/7 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est beaucoup moins important
1/9 : relativement au facteur colonne, le facteur ligne est extrêmement moins important

Échelle de comparaison par paire, selon la méthode AHP de Saaty (1980)

194 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

ANNEXE 4 : LA LOGIQUE FLOUE – FUZZY LOGIC (En Anglais)………………

CHAMP D’APPLICATION
Aide à la décision, au diagnostic. (domaine médical, orientation professionnelle…)
• Base de données. (objets flous et/ou requêtes floues)
• Reconnaissance de forme.
• Agrégation multicritère et optimisation
• Commande floue de systèmes…
BREF HISTORIQUE : LES DÉBUTS
• 1965 : Concept introduit par Pr. Lotfi Zadeh (Berkeley) :
« Fuzzy set theory » : Définition des ensembles flous et opérateurs associés
• 1970 : Premières applications : Systèmes experts, Aide à la décision en médecine,
commerce…
• 1974 : Première application industrielle. Régulation floue d’une chaudière à vapeur
réalisée par Mamdani
• Longtemps universitaire.
• 1985 : Les premiers, les japonais introduisent des produits grand public « Fuzzy
Logic Inside ».
BREF HISTORIQUE : LA MATURITÉ
• 1990 : Généralisation de l’utilisation de cette technique.
• appareils électroménagers (lave-linge, aspirateurs, autocuiseurs,...etc),
• systèmes audio-visuels (appareils de photos autofocus, caméscope à stabilisateur
d'images, photocopieurs,...)
• systèmes automobiles embarqués (BVA, ABS, suspension, climatisation,...etc.),
• systèmes autonomes mobiles,
• systèmes de décision, diagnostic, reconnaissance,
• systèmes de contrôle/commande dans la plupart des domaines industriels de
production.
LES 2 CONCEPTS PRINCIPAUX
• Les ensembles et variables flous et opérateurs associés.
• Prise de décision à partir d’une base de règles SI…ALORS. C’est l’inférence floue.
EXEMPLES D’ENSEMBLES FLOUS

Ensemble flou " Personne de petite taille" Ensemble flou: "Personne de taille moyenne" Ensemble flou :"Personne de grande taille"
Petit Moyen Grand
1 1 1

0.8 0.8 0.8

0.6 0.6 0.6

0.4 0.4 0.4

0.2 0.2 0.2

Taille(m) Taille(m) Taille(m)


0 0 0

1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 1.75 1.8 1.85 1.9 1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 1.75 1.8 1.85 1.9 1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 1.75 1.8 1.85 1.9

195 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
ANNEXES Th èse Doctorat en Sciences : HYDROGÉOLOGIE & GÉOMATIQU E

partition floue de l'univers du discours


Petit Moyen Grand
1

0.8 Ici, Pierre mesure 1m625


se traduit en logique floue par
0.6 « Pierre est petit » à un degré de 75%
« Pierre est moyen » à 25%
0.4
« Pierre est grand » à 0%
0.2

Taille(m)
0

1.5 1.55 1.6 1.65 1.7 1.75 1.8 1.85 1.9

ENSEMBLES CLASSIQUES/ ENSEMBLES FLOUS

▪ Ensemble classique= ensemble des objets satisfaisants des proprieties précises


Exemple: ensemble des nombres comprises entre 6 et 8
Fonction caractéristique: m: R → 0,1
m(x) =1 si 6 ≤x≤8
si non 0.
▪ Ensemble flou= ensemble des objets satisfaisant des proprietés imprécises
Exemple: ensemble des nombres proches de 7
Fonction d’appartenance: µ: X→ 0,1
µ(X) pas unique
▪ Différence majeure: unicité fonction caratéristique/infinite fonction d’appartenance

196 CARTOGRAPHIE ET IDENTIFICATION PAR TÉLÉDÉTECTION ET ANALYSE MULTICRITÈRE SOUS SIG DES ZONES POTENTIELLES DES AQUIFÈRES AU NIVEAU DU CAUSSE MOYEN ATLASIQUE (MAROC)
R ÉSUMÉ

L ’eau est au cœur des enjeux du XXIème siècle. Le recours aux nap pes phréatiques se développe
rapidement et implique de nouvelles problématiques. La qualité et la disponibilité de la ressource font l’objet de
nombreux progr ammes de recherches afin de permettre aux autorités publiques d’en assurer une gestion durable. Au
Maroc, la rareté de l’eau, l a succession des périodes de sécheresse et l’irrigation pour l’agriculture intensive conduisent à
des conséquences directes, telles que la baisse des niveaux hydrostatiques et la salinisation des nappes phréatiques dans
plusieurs régions. A cela s’ajoute le manque de données géologiques et hydrogéologiques sur les aquifères.
Le Causse moyen atlasique compris entre les latitudes nord 32°55' et 34°, a connu dernièrement d'épineux
problèmes d'approvisionnement en eau. Ainsi, plusieurs recherches hydrogéologiques se sont avérées nécessaires e n
vue d'assurer une bonne alimentation en eau potable et l’irrigation pour les populations locales et les régions
avoisinantes.
Cette étude, se propose de montrer l'apport des techniques de télédétection et des Systèmes d’Information
Géographique (SIG) pour l a prospection hydrogéologique. Parmi les fonctions SIG pour l a modélisation spatio-
temporelle et l’aide à la decision, l’évaluation multicritères (EMC) s’avère être particulièrement utile on ce qui concerne
la localisation des zones aptes à un usage. Les différents traitements numériques d'images ont été effectués avec des
logiciels SIG et de traitement d’images satellitaires. À partir des images aéro-spatiales ETM+7 et 8 de Landsat et d’un
modèle numérique de terrain ( ASTER DEM) couvr ant la zone d'étude, l'information concernant la topogr aphie,
l’hydrographie, l’occupation du sol, la géomorphologie et la géologie (structurale et lithologique) a pu être extraite.
Chaque c aractéristique de toutes les cartes thématiques intégrées a été évaluée en fonction de leur importance relative
dans la prédiction de la nappe phré atique.
L’extraction auto matique so us SI G du rése au hydrographique, montre l’abond ance de deux types de drainage
parallèle et dendritique, reliée à la morpho-structure et au climat ainsi que la nature lithologique des formations.
L’écoulement se fait généralement vers le Nord et Nord-Ouest. La classification supervisée de l’image Landsat_8 OLI
indique que l’occupation du sol de la région est représentée par environ 70% des sols nus, 24% des forets, 4% des
cultures et moins de 1% des surfaces d’eau (Dayats). Les calc aires du Lias inférieur à moyen sont les plus étendus qui
se recouvrent localement par des épanchements de basaltes Plio-quaternaires. Ces carbonates ayant un aspect karstique
élevé sont marqués p ar l a présence d’un ense mble de dépressions karstiques (dolines, ovallas, h um, poljés…). Ainsi,
ces dépressions ont été déterminées par an alyse sous SIG de l’i mage ASTER( DEM). Quelques techniques d’analyse et
de traitement d’images Landsat ont été employées pour indiquer l’efficacité de l’imagerie multi-spectrale dans
l’identification et la discrimination des formations lithologiques puis l’extraction des linéaments dans la région d u
moyen atlas tabulaire, à savoir l’ACP, la composition colorée, les rapports des bandes et les filtres directionnels.
L’évaluation multicritère (EMC) a permis de classer, an alyser et organise r facilement les informations
disponibles qui ont été interprétées à partir d'images satellitaires (Landsat ETM +, Landasat_8 OLI) et du modèle
numérique d'élévation (ASTER DEM). L’analyse, l a classification et le calcul des poids pour ch aque co uche thématique
ont été effectués en premier temps par le modèle AHP de Saaty, et ensuite par l’approche mathématique de la logique
floue. L’agrég ation des critères choisis a été effectuée par une co mbinaison liné aire pondérée (CLP) pour en extraire les
caractéristiques sp atiales pertinentes pour la recharge en eaux so uterraines.
La carte du potentiel aquifère résultante a été validée sur la b ase de données des sources d’eaux existantes et
des forages d’exploitation réalisés au niveau du secteur d’étude, prouvant l’efficacité des traitements par modélisation
géomatique, en particulier quand on dispose plus des données de terrain. Elle démontre que la zone de plus haute
recharge est située dans les hauts plateaux du Nord et vers l’aval des cours d’eau en raison des taux d'infiltration élevés
causés p ar l'importance de la fractur ation dans les calcaires dolomitiques. Le couplage des zones à potentialité aquifère
excellente et bonne aux fr actures met en é vidence les sites les plus propices à l’implant ation de futurs forages
productifs. Cette carte peut fournir des informations sur la caractérisation des zones potentielles qui peuvent guider la
prise de la bonne décision pour une gestion efficiente des ressources en eaux souterraines.

Mots-clés : Cartographie-Télédétection-SIG-EMC-Potentiel Aquifère-Ressources en eau-Causse Moyen Atlasique-Maroc.

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