005 1-Loi N°2008-014 Du 23 Juillet 2008 Sur Le Domaine Privé de L'etat
005 1-Loi N°2008-014 Du 23 Juillet 2008 Sur Le Domaine Privé de L'etat
005 1-Loi N°2008-014 Du 23 Juillet 2008 Sur Le Domaine Privé de L'etat
sur le domaine privé de l’Etat, des Collectivités Décentralisées et des personnes morales
de Droit public
Ont de ce fait été retirées de la présente loi, les dispositions contraires à celles de la loi
n° 2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres à
Madagascar et de la loi n° 2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la
propriété foncière privée non titrée.
La présente loi établit les nouvelles modalités de gestion de son patrimoine, notamment
immobilier et mobilier par l’Etat. Celle-ci agit, dans la gestion de son domaine privé, comme
un propriétaire privé et peut contracter tous les actes de droit commun des transactions.
La procédure de cession de terrain du domaine privé se trouve très allégée, car il s’agit
dans la majeure partie des cas de cessions de terrains déjà immatriculés au nom de l’Etat.
La présente loi apporte des améliorations aux dispositions de l’ancienne loi qui ont
permis à certaines catégories de personnes de bénéficier de lot de terrain gratuit dans le but de
les faire revenir à la campagne ou de les y retenir.
Néanmoins elle reprend également la possibilité pour l’Etat de reconnaître des droits de
propriété pour les occupants qui ont mis personnellement en valeur depuis dix ans les parcelles
demandées.
sur le domaine privé de l’Etat, des Collectivités Décentralisées et des personnes morales
de Droit public
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
Vu la Constitution ;
TITRE PRELIMINAIRE
DEFINITION
TITRE PREMIER
Chapitre premier
Consistance et constitution
1° le domaine privé affecté comprenant les biens immobiliers mis à la disposition des
divers services publics pour l’accomplissement de leur mission ;
2° le domaine privé non affecté comprenant tous les autres biens immobiliers.
1° les terrains non mis en valeur dans les conditions définies par l’article 33 de la loi n°
2005- 019 du 17 octobre 2005 fixant les statuts des terres à Madagascar ;
2° les terres vacantes et sans maître telles que définies par l’article 3 de la loi ci-dessus ;
Art. 5 - Les conditions des actes et contrats règlent les transmissions des biens de la
deuxième catégorie (2° de l’article 3).
Les acquisitions amiables de biens appartenant à des particuliers ou à des sociétés sont
décidées selon des modalités fixées par décret.
Art. 6 - Les biens qui, ayant fait partie du domaine public, en ont perdu le caractère et
accroissent au domaine privé (3° de l’article 3) sont :
1° les lais et relais de la mer et tous terrains cessant d’être recouverts par la mer de
quelque façon que ce soit, sauf les terrains immatriculés antérieurement à l’époque de leur
submersion, lesquels retournent aux propriétaires du titre foncier ;
2.1 représente bien les caractères d’une île au sens géographique du mot ;
2.2 provienne du lit du cours d’eau ;
3° les atterrissements dits « alluvions » qui se forment naturellement, successivement et
imperceptiblement aux fonds domaniaux riverains d’un cours d’eau ;
4° les terrains dits « relais » délaissés par l’eau courante qui se retire insensiblement,
lorsque ces relais sont riverains de fonds domaniaux ;
5° les terrains dits « délaissés » c’est-à-dire les parties du lit des cours d’eau abandonnés à
la suite d’un changement de cours, opéré naturellement ou par l’effet des travaux publics
lorsque le domaine peut faire valoir des droits reconnus à un propriétaire y compris un droit
éventuel de préemption ;
Art. 7 - Les dons et legs faits à l’Etat sont acceptés par le Gouvernement dans des
conditions fixées par décret.
Art. 8 - Quelles que soient les règles du droit commun, tous actes portant donation en
faveur de l’Etat peuvent être passés en forme d’actes administratifs ; il en reste minute.
Section 2
Conditions juridiques
Art. 9 - Les biens du domaine privé immobilier de l’Etat sont soumis, sauf les règles
spéciales de la présente loi, à la législation de droit commun des contrats et des biens et
lorsqu’il y a lieu, au règlement organisant le régime foncier de l’immatriculation.
§ 1 – Affectation
Art. 10 - Le domaine privé immobilier de l’Etat affecté à tout service public est
indisponible tant que dure l’affectation ; l’administration ne peut valablement en disposer
qu’après désaffectation régulière.
Tout acte de disposition consenti en violation de cette règle, peut être annulé purement et
simplement, sans dommages intérêts de part ni d’autre.
§ 2 – Droit de préemption
Art. 11 - Certaines dépendances du domaine privé peuvent être dans certains cas
grevées d’un droit de préemption permettant à son bénéficiaire d’obtenir, par préférence à tous
autres, tout ou partie desdites dépendances.
3° au profit des riverains des voies publiques déclassées et des délaissés de voies
publiques déterminés par les alignements réguliers.
Dans les trois cas précédents, le droit de préemption est exercé par chaque propriétaire
riverain, sur la parcelle déterminée par des perpendiculaires tirées des deux limites extrêmes de
sa propriété sur la ligne médiane du terrain délaissé quand il existe des riverains des deux
côtés ; sur la bordure des terrains délaissés quand il n’existe de riverain que d’un côté.
Art. 13 - Le droit de préemption visé par les articles 11 et 12 ci- dessus s’exerce dans
un certain délai à partir d’une mise en demeure dans la forme administrative, délai par lequel
l’administration dispose selon les règles ordinaires du délaissé objet du droit de préemption.
Section 3
Art. 14 - Le Service chargé des Domaines gère les biens immobiliers appartenant à
l’Etat.
§ 1 – Biens affectés
Art. 15 - L’affectation des biens domaniaux aux services publics est déterminée par
arrêté du Ministre chargé des Domaines.
L’arrêté d’affectation détermine la destination du bien affecté ainsi que le délai accordé
au ministère affectataire pour la réaliser.
Cette commission peut s’adjoindre toute personne qu’elle juge compétente pour les
travaux de constatation.
Elle peut également être appelée à siéger au sein de tout comité spécialisé notamment,
dans le cadre de la mise en place du plan local d’occupation foncière prévu par l’article 4 de la
Loi n° 2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée
non titrée.
- des baux emphytéotiques d’une durée supérieure à dix-huit ans mais qui ne peuvent
dépasser quatre vingt dix neuf ans.
Toutefois, l’acquisition des biens du domaine privé par les étrangers reste soumise à
l’obtention d’une autorisation délivrée dans les conditions prévues par la loi n°2007-036 du 14
janvier 2008 sur les Investissements à Madagascar.
Art. 20 - Les droits réels qui n’emportent pas transfert de la propriété du terrain,
notamment le droit au bail emphytéotique, ne peuvent être cédés que sous réserve
d’approbation par l’autorité qualifiée pour l’accorder.
Art. 21 - L’Etat conserve la faculté d’apprécier l’opportunité de la cession des terres de son
domaine privé et reste seul juge du refus.
Art. 22 - Les îles ou îlots situés dans le lit des rivières ne peuvent faire l’objet d’une
appropriation privée sous quelque forme que ce soit. Ils peuvent seulement être loués par bail
ordinaire.
Art. 23 - A l’acte administratif de cessions des terrains d’une superficie de plus de dix
hectares est annexé un cahier des charges fixant les droits et obligations de l’acquéreur.
Les modalités du cahier des charges sont fixées par décret selon la vocation des terrains,
les usages du moment et des lieux.
Tant que les conditions du cahier des charges ne sont pas levées, le droit de propriété
comme le droit de bail ne peut être cédé que sous réserve de l’accord de l’autorité qui l’a
approuvé. Ce droit est transmissible par dévolution héréditaire.
- annule les inscriptions sur le livre foncier relatives aux conditions résolutoires si la
constatation est positive ;
- procède à la distraction de la parcelle retournée à l’État ;
- procède à la mutation au nom de l’État, si la constatation est négative.
Art. 26 - Sont considérés comme terrains urbains pour l’application de la présente loi les
terrains situés dans les périmètres des communes urbaines.
Art. 27 - Tous les actes relatifs à la cession ou à la location des biens du domaine privé
immobilier de l’État sont approuvés et signés dans les conditions ci-dessous :
L’Etat peut reprendre la pleine propriété de l’immeuble s’il entend poursuivre à son
compte l’œuvre installée ;
4) l’autorité compétente pour l’attribution des terrains l’est également pour prononcer le
rejet des demandes.
Art. 28 - L’Etat peut, dans la mesure des terrains disponibles et jusqu’à concurrence de dix
hectares, faire bénéficier de cession gratuite de terrains ruraux à usage agricole aux catégories
de personnes ci-après non encore propriétaires de terrains agricoles :
Ces cessions gratuites ne sont pas cumulables pour les différentes catégories.
Les actes de cession comportent une clause résolutoire de mise en valeur dont les modalités
d’application de cette clause sont déterminées par décret.
Les terrains objet de cession gratuite sont frappés d’incessibilité à titre gratuit ou onéreux
pendant 10 ans sauf en cas de dévolution héréditaire.
Art. 30 - Les cessions entre l’Etat et les Collectivités Décentralisées et les personnes
morales de droit privé, de biens dépendant de leur domaine privé respectif, ont lieu à l’amiable
et à titre onéreux soit en toute propriété, soit en jouissance et dans les formes du droit commun.
Cependant, par dérogation à cette règle, les Collectivités Décentralisées et les autres
collectivités dotées de la personnalité morale, peuvent recevoir à titre de dotation des biens
dépendant du domaine privé de l’Etat.
Lorsque les habitants exercent collectivement des droits de jouissance sur des terrains titrés
au nom de l’Etat, la Collectivité Décentralisée de base dans le sens de la loi n° 2006-031 du 24
novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée dont
dépendent ces habitants, pourra obtenir lesdits terrains en dotation.
Les terrains dotés dans les conditions ci-dessus sont attribués gratuitement aux occupants.
Section 4
Art. 32 - Toute instance ayant pour objet le recouvrement des produits des redevances,
des portions de fruits, des participations aux bénéfices et aux prix de vente ou à la recette des
droits, actions et créances qui en dépendent est introduite par la signification au débiteur d’une
contrainte décernée par le Receveur des Domaines compétent, visée et rendue exécutoire par le
Président du Tribunal civil du lieu du ressort du bureau qui a décerné la contrainte.
L’exécution de celle-ci ne peut être interrompue que par une opposition formée par le
redevable et motivée avec assignation à jour fixe devant le Tribunal civil. Dans ce cas,
l’opposant est tenu d’élire domicile dans la localité où siège le Tribunal.
Section 5
Dispositions pénales
Les contrevenants sont punis d’une amende de Ar 100 000 à Ar 1.000 000, sans
préjudice de la réparation du dommage causé, du remboursement de la valeur des produits
extraits et de la remise en état des lieux.
Les atteintes sont constatées par des procès-verbaux dressés par les Chefs de
circonscription domaniale et foncière ou leurs adjoints, les Chefs de circonscription
topographique ou leurs adjoints, les opérateurs assermentés du Service topographique et tous
autres agents du Service des Domaines dûment commissionnés à cet effet, ils peuvent requérir
les forces de l’ordre.
Chapitre 2
LE DOMAINE PRIVE IMMOBILIER DES COLLECTIVITES DECENTRALISEES
Art. 35 - Les Collectivités Décentralisées gèrent leur propre domaine privé immobilier.
Chapitre 3
Art. 37 - Au sens du présent texte, le domaine privé des autres personnes morales de
droit public s’entend des biens immeubles et meubles des Etablissements Publics
Administratifs.
Chapitre 4
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
1. celles portant sur un terrain immatriculé au nom de l’Etat sont régies par les
dispositions de la présente loi ;
2. celles portant sur un terrain non immatriculé, occupé mais n’ayant pas encore
fait l’objet d’un acte domanial sont régies par les dispositions de la loi sur la
propriété foncière non titrée.
Art. 39 - Tous les actes de cession, portant sur des terrains de plus de 10 ha, assortis de
condition de mise en valeur déjà approuvés avant la promulgation de la présente loi sont régis
par les cahiers des charges.
Pour ceux portant sur des terrains de moins de 10 ha, ils sont considérés comme
définitifs.
Pour les actes assortis de conditions de paiement de prix déjà approuvés avant la
promulgation de la présente loi, la cession ne peut avoir lieu que sur présentation de
justification de paiement de ce prix.
Art. 40 - Les terrains affectés aux ministères depuis cinq ans à la date de promulgation
de la présente loi et qui n’ont reçu aucune mise en valeur sont désaffectés dans les conditions
des articles 16 et 17 de la présente loi.
Art. 41 - Sont abrogées toutes les dispositions relatives aux réserves indigènes. Toutes
les clauses d’indisponibilité grevant tous les terrains issus desdites réserves sont levées.
Les terrains constitutifs des réserves titrées au nom de l’Etat sont régis par les
dispositions de la présente loi.
Les réserves indigènes non titrées sont soumises aux dispositions de la loi sur la
propriété foncière privée non titrée.
TITRE II
Chapitre 1
Définition
Chapitre 2
Consistance et constitution
Art. 44 - Les dons ou legs faits à l'Etat sont acceptés par le Gouvernement et ceux faits
aux Collectivités Décentralisées et aux personnes morales de droit public sont acceptés par la
personne responsable de l’exécutif dans des conditions fixées par décret.
Art. 45 - Quelles que soient les règles du droit commun, tous actes portant donation en
faveur de l'Etat, des Collectivités Décentralisées et des personnes morales de droit public
peuvent être passés en la forme d'actes administratifs lorsque la valeur du don est égale ou
inférieure à cent mille Ariary ; il en reste minute.
Chapitre 3
Régime juridique
Lorsque ce mobilier ne peut être réemployé et est susceptible d’être vendu, il est remis
au Service des Domaines en vue de sa mise en vente dans les formes prescrites pour les ventes
d’objets appartenant à l’Etat sauf dispositions contraires résultant de textes réglementaires
particuliers.
Art. 47 - A l’exception des biens relevant des dispositions de la présente loi, ceux du
domaine mobilier de l’Etat, des Collectivités Décentralisées et des personnes morales de droit
public sont soumis à la législation de droit commun des contrats et des biens.
TITRE III
DISPOSITIONS FINALES
Art. 48 - Les modalités d’application de la présente loi sont fixées par voie
réglementaire.
Art. 50 - La présente loi sera publiée au Journal officiel de la République. Elle sera
exécutée comme loi de l’Etat.
Le Président de la République
Marc RAVALOMANANA