Procédure Civile
Procédure Civile
Procédure Civile
I- L’intérêt
II- La qualité
III- La capacité
Section II : Sanctions des conditions de recevabilité en droit marocain
Introduction :
Le sens étymologique du terme « procédure civile » revêt deux sens : au
sens large il désigne l’ensemble des formalités devant être suivies pour l’obtention
d’un certain résultat (il y a une procédure à suivre pour s’inscrire au barreau). Dans
un sens plus restreint il indique quelles sont les formalités à accomplir pour saisir
valablement telle ou telle juridiction. Ainsi la procédure civile est l’ensemble des
règles qui régit l’organisation et le fonctionnement de la justice, en ce qui concerne
les rapports entre les particuliers, elle permet à ceux-ci de s’adresser aux tribunaux
pour obtenir le respect de leur droit, les moyens d’assurer l’exécution forcée des
obligations de leur débiteur, ainsi que les sanctions appropriées.
-Elle détermine d’abord quelles sont les ordres de juridiction devant lesquelles les
justiciables sont habilités à faire valoir leur droit et quel est le statut des membres
siégeant à la tête de ses juridictions, ainsi que celui des auxiliaires de justice : ce
sont les règles de l’organisation judiciaire.
De ce qui précède, la procédure civile comprend des règles de forme et des
règles de fond. Les premiers visent à déterminer quelles sont les formalités qu’il
convient d’observer et d’accomplir pour la recevabilité de la requête (notion à
faire figurer dans les actes et les délais qu’il convient d’observer). Les secondes
sont primordiales et on peut en citer quelques unes : les conditions d’exercice de
l’action en justice, les principes directeurs de la procédure, et les effets des voies
de recours.
Précisons qu’à l’appui de ses demandes, il peut y avoir un abus de droit d’ester
en justice, il s’agira alors d’une faute génératrice qui donnera lieu à des
dommages et intérêts, si cet abus de droit constitue un acte de malice ou une
erreur grossière équipollente au dol (article 5 du code de procédure civile) « tout
plaideur est tenu d’agir de bonne foi » (c’est le cas du créancier qui pour une
créance minime saisit des immeubles très importants de son débiteur.)
I- L’intérêt :
Pour exercer valablement une action en justice, il faut avoir un intérêt à agir
car à défaut : « pas d’intérêt, pas d’action ». En effet celui qui agit en justice doit
justifier que l’action qu’il exerce est susceptible de lui procurer un avantage.
Il est nécessaire que la partie qui agit en justice fasse état d’un intérêt
protégé, cet intérêt juridique peut être pécuniaire (réclamer le paiement d’une
créance) ou morale, si la personne demande en plus du préjudice matériel, la
réparation d’un préjudice qu’il éprouve suite à une atteinte à sa réputation ou aux
mœurs.
L’intérêt doit être légitime : le titulaire de l’action doit justifier d’un droit
reconnu par la loi dont il a été lésé. Ainsi la concubine ne peut réclamer la
réparation du préjudice à la suite du décès du concubin, car le concubinage est,
au Maroc, une situation de fait non reconnue par la loi.
La personne qui agit doit prouver qu’elle a subi une atteinte à un droit qui lui
est propre. L’action ne pouvant être effectivement intenté que par le titulaire du
droit allégué. Il n’est pas permit d’agir dans l’intérêt d’autrui pour faire respecter
la loi (nul ne peut plaider par procureur). Cette condition ne soulève d’aucune
difficulté s’agissant des personnes physiques, mais la question revêt à tout autre
intérêt lorsqu’il s’agit d’apprécier ce caractère direct et personnel, dans le cadre
des groupements dotés de la personnalité morale. Il est évident qu’un
groupement peut agir en justice pour la défense de ses intérêts mais cette action
sociale se distingue de l’action individuelle qui appartient à chaque membre du
groupement pour défendre ses intérêts. La question qui se pose est de savoir si
le groupement peut se substituer à l’un de ses membres pour exercer une action
individuelle lorsqu’il ya atteinte de l’intérêt collectif du groupement.
S’agissant des syndicats, la violation des droits de l’un des membres porte
atteinte à l’intérêt de la profession. Ex : Si une personne se livre à l’exercice
illégal de la médecine, elle porte atteinte aux intérêts du corps médical qui ne
saurait tolérer l’usage des voyers de la profession réservées aux titulaires
diplômés.
Ceci s’explique par le fait que les pouvoirs publics ont une certaine méfiance
à l’égard des associations car il est à craindre qu’elle ne s’arroge la fonction de
défenseur de l’ordre et portant atteinte au rôle du ministère public, seul le juge a
l’opportunité de poursuite.
Il faut que l’atteinte au droit allégué soit certaine au moment où la demande
est formée : un intérêt éventuel ou futur ne peut servir de base à une action en
justice. On ne peut pas saisir un tribunal à titre préventif s’il n’existe pas un
préjudice réel et avéré car le rôle du juge est de trancher les litiges déjà nés,
l’exigence d’un intérêt né est d’éviter que les guerres préventives ne viennent à
engorger les tribunaux : une certaine moralisation rejoint la régulation des faits
judiciaires et le manque de magistrats.
II- La qualité :
C’est le titre juridique en vertu duquel une personne a le pouvoir de figurer
dans une procédure lorsque l’action est intentée par le titulaire du droit lui-même.
Ont qualité pour agir, le titulaire du droit litigieux ainsi que ces héritiers et ayant
cause universel, le mandataire légal ou conventionnel (le premier ministre pour
l’état, ou le trésorier général pour le trésor).
En tout cas, les personnes ayant qualité pour représenter les plaideurs ne peuvent le
faire que dans certaines situations et en respectant certaines conditions.
Le mandat conféré par une personne à une autre en vue d’agir en son nom et
pour son compte est parfaitement licite : c’est un mandat ad litem c ad un mandat de
représentation en vue d’un procès.
-Le représentant doit justifier de son pouvoir par acte authentique ou sous
seing privé dûment légalisé soit par la déclaration verbale de la partie comparaissant
avec lui devant le juge. A noter que le mandat doit être spécial à telle affaire
déterminée.
-La procuration doit être écrite, le nom du mandant devant figurer à côté de
celui du mandataire. Cette obligation s’impose en vertu de la règle, nul ne plaide par
procureur.
Ce n’est pas le mandataire mais le représenté qui est partie en procès, ainsi
la notification d’une décision de justice doit être faite à l’adresse du plaideur, plutôt
qu’à celle de son avocat.
III- La capacité :
Pour être recevable, l’action en justice doit être exercée par une personne
ayant la capacité d’agir en justice, on distingue deux types de capacités : la capacité
de jouissance qui est le droit d’agir en justice : en principe toute personne physique
ou morale a ce droit.
Quand à la capacité d’exercice, elle correspond à l’exercice du droit d’agir en justice
de sorte que les personnes qui sont frappées d’incapacité ne peuvent agir que par
l’intermédiaire de leur représentant légal.
Dans le cas contraire, le juge va déclarer l’action irrecevable. Les parties intéressées
peuvent également relever l’absence d’une condition de recevabilité. En effet, le
juge, même si la loi l’y oblige, n’en a pas seul le monopole pour relever l’absence de
qualité, d’intérêt ou de capacité. Il est à noter que le juge ne peut jamais prononcer
l’irrecevabilité de la demande s’il n’a pas d’abord mis en demeure la partie de
régulariser la situation.
Ce sont celles qui sont formées au cours d’un procès déjà engagé, ces
demandes se subdivisent en trois groupes selon qu’elles émanent du demandeur,
défendeur ou mettent en jeu les intérêts du tiers :
Le juge saisi doit examiner la demande et statuer sur les demandes des
parties, mais il ne peut jamais accorder plus que ce qui a été demandé.
Le juge doit statuer utra petita c a d à répondre à tous les points soulevés par la
demande et ne pas accorder plus de ce qui est demandé. En effet, il n’a pas à
modifier d’office ni l’objet, ni la cause de ses demandes.
Par ailleurs, pour apprécier la demande, le juge doit donc se placer au moment
ou la demande est introduite, il n’a pas à tenir compte de ce qui a pu modifier les
droits des parties, par ex : les lois nouvelles.
– La demande en justice interrompt la prescription (il s’agit du délai pour agir).
– Elle entraine une mise en demeure du débiteur avec toutes ses
conséquences (on avise le débiteur qu’il sera contraint d’exécuter ses
obligations).
– La demande n’est pas transmissible aux héritiers, certaines actions à
caractère personnel, lorsqu’elles ont été formées par le dé cujus avant son décès.
C’est le cas par ex de l’action en DI pour diffamation qui est transmissible aux
héritiers à condition que l’action ait été introduite du vivant du dé cujus.
A- La défense au fond :
Le défendeur va s’attaquer au droit du demandeur et soutenir que ce droit n’a
jamais existé ou qu’il est éteint. Par ex : le défendeur poursuivi pour le paiement
d’une dette soutient qu’il a déjà payé.
B- L’exception :
Il s’agit de tout moyen invoqué par le défendeur pour paralyser
momentanément la demande en déclarant la procédure irrégulière ou en désirant
en suspendre le cours.
-Exception de litis pendance suppose que le même litige entre les mêmes parties
se trouve soumis à deux juridictions distinctes, ou de connexité, c’est lorsqu’il
existe entre deux litiges portant devant deux juridictions différentes un lien étroit
tel que la solution du premier pourra directement influer sur celle du second.
Si la fin de non recevoir est accueillie par le juge elle aboutit à l’échec définitif de
la demande.
A- Définition :
Protège les droits réels c’est par exemple le cas de l’action en revendication
sanctionnant le droit de propriété et grâce à laquelle un propriétaire réclame la
restitution d’un bien à titre de propriétaire. Quand aux actions personnelles ; elles
sont destinées à protéger un droit de créance dit aussi personnel, c’est le cas ou
le créancier réclame le paiement d’une somme due par son débiteur.
-Les actions tendant à obtenir l’exécution d’un acte qui a transféré ou créée un
droit réel immobilier en même temps qu’il a fait naître un droit de créance.
Exemple ; une personne achète un immeuble et agit en délivrance de cet
immeuble cette action est mixte car d’une part le vendeur doit livrer la chose.
L’acheteur est donc créancier de la livraison et à ce titre l’action est personnelle.
D’autre part, l’acheteur devenant propriétaire dès le jour ou l’inscription de l’acte
de vente à la conservation foncière et à ce titre, cette action est réelle.
B- Intérêt de la distinction :
S’agissant de la procédure l’action personnelle ne peut être exercée que par
le créancier et contre la personne même qui est obligée, alors que l’action réelle
peut l’être par toute personne qui émet une prétention sur le droit litigieux et
contre tout détenteur du bien en question, ainsi le créancier hypothécaire par
exemple s’il n’est pas payé, pourra exercer son droit de suite à l’encontre de toute
personne détentrice de l’immeuble.
La réintégrande c’est une action donné à une victime d’une voie de fait
accompagnée ou non d’une violence. Elle sanctionne la dépossession brutale et
réprime une atteinte à l’ordre public.
Les débats sont généralement publics à moins que la loi n’en décide
autrement. C’est une garantie de bonne administration de la justice et cette
publicité s’applique à l’audience et au jugement et elle a pour corollaire la
publicité des débats et des décisions judiciaires notamment par voie de presse.
Toutefois dans certains cas, la loi peut décider que les débats auront lieu à huit
clos s’il doit résulter de la publicité une atteinte à l’intimité de la vie privée ou s’il
survient des désordres de nature à troubler la sérénité de la justice.
En principe, seul les parties introduisent l’instance et ont la liberté d’y mettre
fin. Donc seul les parties déterminent l’objet du litige et le juge ne peut se
prononcer que sur ce qui est demandé, ce sont également les prétentions des
parties qui déterminent l’objet du litige en ce sens, la procédure accusatoire.
Toutefois, la procédure civile en certains points relève du droit public puisqu’elles
comportent des règles impératives relatives à l’organisation et au fonctionnement
de la justice. A ce titre, le juge n’a pas un rôle passif puisqu’il veille au bon
déroulement de l’instance, il a le pouvoir d’impartir des délais et d’ordonner toute
mesure d’instruction qu’il juge nécessaire (inviter les parties à fournir des
explications de droit et de fait qu’il estime nécessaire à la solution du litige.) en ce
sens, la procédure est dite inquisitoriale.
– Les actes des tribunaux : les jugements, les arrêts, les ordonnances…
– Les actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels (huissiers de
justice, notaires…) ou par les fonctionnaires (les greffiers) au nom et pour le
compte des parties, ces actes doivent être écrits, contenir certaines mentions et
être notifiées aux parties.
L’assignation est l’acte par lequel le demandeur cite son adversaire à comparaitre
devant le juge.
La notification est directe lorsqu’elle s’opère par l’un des agents de greffe soit
à la partie elle-même soit à son mandataire. Ensuite lorsque la notification par le
greffe est demeurée infructueuse, la partie diligente peut requérir au juge la
notification par voie postale (lettre recommandée avec accusé de réception).
Enfin, le juge peut ordonner de son propre chef, qu’une notification soit effectuée
par voie administrative en l’occurrence par les agents de l’administration (forces
publiques).
En effet, on ne compte pas le jour à partir duquel court le délai, de plus tous les
délais sont francs c a d que le jour vers lequel tend le délai ne compte pas (ainsi,
un délai de 8 jours n’expire que le 9ème jour). D’autre part, si le dernier jour est un
jour férié, le délai est prolongé jusqu’au premier jour non férié.
Ainsi, des délais de distances sont prévus qui s’ajoutent aux délais normaux. Par
exemple si l’intéressé réside à l’étranger, les délais de comparution sont
augmentés de deux mois pour les personnes qui demeurent en Tunisie, en
Algérie ou dans un état d’Europe ; de trois mois pour les personnes qui
demeurent dans un autre pays africain, en Asie ou en Amérique. Enfin de quatre
mois pour les personnes qui demeurent en Océanie.
Etant des règles impératives, les non respect des actes et des délais de
procédure entrainent des sanctions.
Divers sanctions sont prévues en cas de non respect des règles applicables
aux actes et délais de procédure : Déchéance, nullité et amende.
La nullité s’applique, si on n’a pas observé pour un acte, les formalités imposées
par le législateur, la nullité interviendra à la demande des intéressés.
Enfin, il peut y avoir également des amendes civiles ou des dommages et intérêts
auxquelles les parties ne pourront être condamnées.
A noter que les décisions des juges des communes et arrondissements ne sont
susceptible d’aucun recours ordinaire ou extraordinaire, mais elles peuvent dans
certains cas être déférées devant le président du TPI qui doit statuer dans la
quinzaine et sa décision n’est susceptible d’aucun recours. Le recours contre les
décisions des JCA n’est ouvert que dans quatre cas limitativement déterminés
par la loi (article 21 du CPC) :
– Le juge n’a pas respecté sa compétence.
– Le juge a statué alors que l’une des parties l’avait récusé de bon droit.
– Le juge a condamné le défendeur sans avoir la preuve qu’il avait été touché
par la notification ou la convocation.
La requête doit être obligatoirement écrite mais la demande en justice peut
être également introduite sous forme de déclaration verbale. Toutefois, avec la
réintroduction de la formation collégiale et la généralisation de la procédure écrite
en première instance, c’est également la requête écrite qui prévaut. La requête
écrite est signée par le demandeur ou par son mandataire et doit comporter les
noms, prénoms, qualité et profession domicile ou résidence des parties, ainsi
que, le cas échéant, nom, qualité et domicile du mandataire.
Si l’une ou l’autre des parties est une société, le requérant doit indiquer la
dénomination sociale, la nature de la société et le siège social. L’objet de la
demande doit être énoncé dans la requête, les faits et moyens invoqués, et les
pièces dont le demandeur entend éventuellement se servir doivent être annexées
à la demande.
Ces indications ou ces mentions sont pour la plupart impératives et leur non
respect entraine donc l’irrecevabilité de la demande. En outre, le demandeur est
tenu de s’acquitter, lors du dépôt de la requête introductive d’instance, de la
cause judiciaire.
Enfin, le juge rapporteur dresse, lorsque l’affaire est en état d’être jugée, un
rapport écrit qui relate les incidents de procédure, et l’accomplissement des
formalités légales analysant les faits et les moyens des parties, en énonçant les
points juridiques à trancher sans donner son avis.
3- L’audience :
Les parties sont tenues de s’expliquer avec modération, faute de quoi elles
s’exposent à une amende (outrage à magistrat) ce magistrat peut également, en
cas de trouble ou de scandale ordonner l’expulsion tant d’une partie ou de son
mandataire.
– La procédure des référés : ici aussi, la décision qu’elle comporte ne statue
qu’au provisoire et sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond, les conditions
de mise en œuvre sont l’urgence et la nécessité de statuer au provisoire.
L’urgence doit s’apprécier en raison de la nature de l’affaire et des conséquences
parfois graves ou irréparables qu’un retard peut entrainer si une décision n’est
pas prise immédiatement ; quant à la seconde condition, le juge des référés ne
doit jamais trancher une question touchant au fond du litige à moins que la loi ne
l’y autorise. Le référé ne peut avoir lieu qu’en matière de saisie conservatoire ou
en cas de nécessité d’une expertise, le recours est également possible en cas de
difficulté relative à l’exécution d’un jugement ou d’un titre exécutoire, 2 conditions
sont exigées : il faut un titre exécutoire qui est un acte authentique revêtu de la
forme exécutoire et donc susceptible de donner lieu à une exécution forcée.
Quant à la nature des difficultés d’exécution, il s’agit généralement de
contestation sur des réclamations émanant des tiers (il peut s’agir d’extinction de
la créance par paiement ou par compensation, ou il peut s’agir également de la
demande d’un délai de grâce).
a- Le désistement :
b- L’acquiescement :
A noter que ce délai de péremption peut être interrompu par l’acte de procédure.
C- Les jugements :
Il s’agit de toute décision émanant d’une juridiction. Rappelons d’abord que
les jugements sont rendus en audience publique au nom de sa majesté le Roi et
à la fin des débats, on dit l’affaire est mise en délibéré pour une durée déterminée
par le juge ou par la formation collégiale. Ensuite intervient le prononcé du
jugement puisqu’il est assez rare que le jugement soit prononcé sur le champ.
En ce qui concerne les jugements définitifs, ce sont ceux qui statuent sur le
fond du procès en mettant fin à la protestation ou à un incident de procédure : Ils
ont donc une autorité de la chose jugée.
Quand aux jugements ADD, ils ne statuent pas sur le fond du procès c a d ils ne
disent pas encore droit, ce peut être le cas par exemple des jugements
provisoires tels des saisies conservatoires, et l’intérêt de ces jugements étant
d’assurer à l’une des parties une protection qui lui devient nécessaire en raison
des lenteurs de la justice.
Les seconds sont ceux qui créent une situation juridique nouvelle.
La sanction des règles de forme des jugements sera la nullité, notamment en cas
de violation des règles prescrivant l’indication du nom des juges et l’obligation de
motiver le jugement.
En principe, les jugements produisent leur effet au jour ou la demande est
formée et non pas le jour ou ils sont rendus, en effet ils rétroagissent au jour de la
demande parce qu’ils ne créent pas le droit ils ne font que le constater et à ce
titre ils sont donc déclaratifs de droit.
a- Dessaisissement :
Le premier effet d’un jugement est de dessaisir le juge puisque une fois la
décision rendue, le juge ne peut plus revenir sur cette décision pour la modifier ou
y ajouter quelque chose. Certaines limites ont été néanmoins apportées à ce
dessaisissement. En effet, le juge peut sur requête réparer certaines erreurs
matérielles. Exemple (l’indication d’une adresse fausse pour la notification).
En effet, l’autorité de la chose jugée repose sur la considération que les litiges ne
doivent pas s’éterniser et donc la décision rendue est donc revêtue de l’autorité
de la chose jugée, et présomption de vérité.
Parmi les conditions de l’autorité de la chose jugée, cette autorité concerne les
décisions contentieuses et donc un jugement définitif ce qui exclut les jugements
ADD.
Pour que le jugement puisse être exécuté, il faut que l’adversaire ne puisse
être en mesure de l’ignorer d’où la nécessite de procéder à une notification.
a- Notification du jugement :
Les jugements sont notifiés aux parties elles mêmes et plus particulièrement
la partie contre laquelle la décision . La notification du jugement est
nécessaire accompagnée d’une expédition dûment certifiée conforme à ce
jugement. Elle est transmise et remise comme pour les convocations d’audience
(par le greffe ou par la voie postale). L’agent chargé de l’exécution notifie à la
partie condamnée la décision qu’il est chargé d’exécuter en la mettant en
demeure de se libérer sur le champs ou de faire connaître ses intentions.
C’est le TPI qui est compétent pour statuer sur les demandes d’exéquatur et ce
quel que soit le degré de la juridiction étrangère qui a rendue la décision.
Il s’agit de toute décision de justice rendue par les juridictions étrangères qui
peuvent faire l’objet d’une telle demande. L’article 432 du CPC ajoute que les
actes passés à l’étranger devant les officiers et fonctionnaires publiques
compétents sont également susceptibles d’exécution au Maroc après que
l’exéquatur lui a été accordé. Cette demande ne peut en tout cas être formée que
par le bénéficiaire de la décision ou de l’acte étranger. D’un point de vue
procédural, la demande d’exéquatur doit être formée en voie de requête et être
accompagnée de documents suivants :
Le TPI devra donc vérifier sur la base des pièces si la décision émane bien d’une
juridiction étrangère régulière.
Néanmoins, le recours aux tribunaux donne lieu à de nombreux frais, ceux-ci sont
mis en partie à la charge du plaideur qui perd son procès à une condamnation
aux dépens.
Les frais de justice comprennent les droits fiscaux, il s’agit du droit de timbre
et d’enregistrement perçus sur les actes de procédure ainsi que sur les actes de
justice à l’occasion du procès.
Les émoluments des offices ministériels, tel l’huissier de justice, les frais
occasionnés par les incidents relatifs à la preuve tels les honoraires d’experts, les
honoraires de consultations et plaidoiries d’avocats…
Les dépens ou les frais de l’une des parties peut mettre à la charge de l’autre
et ne comprennent que les droits fiscaux sur les actes de procédure, les
émoluments des officiers ministériels, les redevances perçues au profit du trésor
…
En principe, c’est la partie perdante qui est condamnée aux dépens, sauf au
tribunal à laisser la totalité ou une fraction des dépens à la charge de l’autre
partie par décision motivée.
Elle permet au plaideur qu’il soit demandeur ou défendeur et qui n’a pas de
ressources suffisantes d’exercer ces droits en justice sans avancer aucun frais.
Le concours des avocats est en principe gratuit. L’assistance judiciaire peut être
accordée devant toutes les juridictions du pays aux personnes de nationalité
marocaine que l’insuffisance de leur ressource met dans l’impossibilité d’exercer
leur droit en justice. Les étrangers peuvent également être admis à ce bénéfice à
condition que des conventions judiciaires internationales le prévoient.
– Au cas où l’assisté gagne son procès, la condamnation aux dépens est
prononcée au profit de l’administration des finances qui ont poursuit sur la partie
succombant.
– Par contre si l’assisté perd son procès, l’administration fiscale a le droit de
recouvrer les sommes avancées si le plaideur venait ultérieurement à procéder
des ressources.
En dernier lieu, le retrait de l’assistance judiciaire est possible dans les cas
suivants :
Le retrait peut être demandé soit par le ministère public, soit par le représentant
du ministère des finances soit par la partie adverse.
Le retrait n’est prononcé qu’après que l’intéressé ait été entendu. Lorsque le
retrait prononcé définitivement, l’assisté devra rembourser immédiatement les
frais, honoraires, émoluments et avances dont il a été dispensé.
Quant aux voies de réformation, il s’agit de l’appel et dans certains cas également
de la tierce opposition. Autrement dit, les justiciables s’adressent à une juridiction
hiérarchique supérieure à celle qui a rendu la décision en lui demandant de
réformer le jugement.
Les voies ordinaires sont toujours ouvertes aux plaideurs et il s’agit de l’appel et
de l’opposition, en revanche les voies de recours extraordinaires ne sont ouvertes
que dans des cas limitativement énumérés par la loi et il s’agit du pourvoi en
cassation de la rétractation et de la tierce opposition.
A- L’opposition :
1- Les conditions de l’opposition :
Il s’agit d’une voie de recours dirigée contre les jugements par défaut c a d
contre les décisions qui n’a donc pas été en mesure de présenter son
point de vue.
Effet de rétractation : Etant une voie de rétractation, l’opposition fait revenir le procès
devant le même tribunal qui a statué. Ce tribunal va donc statuer sur la recevabilité
de l’opposition, et c’est la décision rendue par opposition qui va, soit anéantir le
jugement par défaut ou bien qui va y apporter les modifications jugées nécessaires.
B- L’appel :
C’est une voie de recours ordinaire par laquelle la partie qui a succombé
devant le TPI s’adresse à une juridiction supérieure appelée cour d’appel pour
obtenir la réformation de la décision formée par le juge.
Il faut distinguer l’appel principal, qui est formé le premier par l’appelant (le
demandeur) et l’appel incident qui émane du défendeur à l’appel principal.
L’appel est le droit dans tous les cas qui ne sont pas exceptés par la loi, car il
est une garantie d’une bonne administration de la justice qui découle de la règle du
double degré de juridiction. Le délai d’appel en cas d’appel principal est de 30 jours,
mais il peut être ramené à 15 jours pour les ordonnances de référés ou les
jugements statuant sur les actions en faillite. Ces délais abrégés le sont en raison de
l’urgence. Le délai d’appel est triplé en faveur des parties qui n’ont ni domicile ni de
résidence au Maroc.
-Effet suspensif : le délai d’appel et l’appel interjeté dans le délai légal sont
suspensifs sauf si l’exécution provisoire est ordonnée.
-Effet dévolutif : par l’acte d’appel le procès tout entier est porté devant les
juridictions du second degré et tous les points de droit et de fait que le litige comporte
sont soumis à cette juridiction. Les juges d’appel ne peuvent que confirmer ou
infirmer le jugement attaqué, de même, la cour d’appel est essentiellement liée par
l’acte d’appel.
En effet, la cour d’appel est saisie du litige tel que celui-ci avait été soumis au
premier juge, ce qui signifie qu’on ne peut la saisir d’une prétention nouvelle et donc
à chaque fois que le but recherché en appel est en contradiction avec celui soulevé
en 1ère instance, la demande sera déclarée irrecevable.
Il est donc illogique de modifier les éléments du débat judiciaire en formulant une
prétention nouvelle. Par exemple ; ne sera pas considéré comme demande nouvelle
et comme prétention nouvelle la demande découlant de la demande originale et
tendant aux mêmes fins ; exemple ; les parties peuvent demander à l’appui de la
requête d’appel, des intérêts, des loyers et autres accessoires déchus après le
jugement ou des DI pour le préjudice souffert après le jugement.
Ainsi, la cour d’appel pourra évoquer les points non jugés par les juges de
1ère instance pour leur donner elle-même une solution définitive. Cela permet de
réaliser ainsi une économie de temps en rendant la procédure plus rapide et moins
coûteuse.
C- L’instance d’appel :
1- La procédure devant la cour d’appel :
Elle s’effectue au moyen d’une requête écrite qui doit contenir les noms,
prénoms, qualité ou profession, domicile ou résidence du défendeur ou demandeur
ainsi que les noms, qualité et domicile du mandataire de l’appelant. S’il s’agit d’une
société, il faudra il faudra indiquer la dénomination sociale, la nature et le siège de
cette société, ainsi que l’objet de la demande et les faits et moyens indiqués.
Quant à l’arrêt de la cour, il s’agira pour la cour d’appel d’examiner si l’appel est
recevable et si tel est le cas, la cour d’appel va statuer au fond en infirmant ou en
confirmant en tant ou partie la décision des juges de 1ère instance.
Il peut statuer comme juge unique en référé, c’est-à-dire dans tous les cas
d’urgence ordonner en référé au cours de l’instance d’appel toute mesure qui ne se
heurte à aucune contestation sérieuse ou qui justifie l’existence d’un différent
(difficulté d’exécution ou demande de délai de grâce).
A- La tierce opposition :
Elle est ouverte aux personnes qui éprouvent un préjudice par l’effet d’un
jugement auquel elles n’ont été ni parties ni représentées et à l’égard duquel elles
sont tiers. Par exemple ; c’est le cas du vendeur d’un immeuble qui va demander la
résolution de la vente parce que l’acheteur n’a pas payé le prix tout en revendant cet
immeuble à un tiers : ce tiers dont les droits peuvent être compromis par le jugement
qui va annuler la forme pourra donc former une tierce opposition contre cette
décision.
B- Le recours en rétractation :
Une partie demande à une juridiction qui a rendue une décision passée en
force de chose jugée de la rétracter parce qu’elle est d’erreur et de statuer
à nouveau en fait et en droit.
N’est ouvert que dans les cas limitativement énumérés par l’article 402 alinéa
2 du CPC (si depuis la décision, il a été recouvré des pièces décisives qui avaient
été retenues par la partie adverse et que leur rétention est de nature à modifier le
contenu de la décision, si dans le cours de l’instruction de l’affaire, il y a dol tel que
faux témoignages ou faux rapports d’experts et s’il a été jugé sur des pièces
reconnues fausses depuis la décision rendue.
2- Conditions d’exercices :
C- Le pourvoi en cassation :
Toutes les décisions de l’ensemble des juridictions peuvent faire l’objet d’un
tel pourvoi si elles sont rendues en dernier ressort, de même lorsque le procureur
général du Roi près de la cour suprême apprend qu’une décision a été rendue en
violation des règles de procédure ou de loi et aucune des parties ne s’est pourvue en
cassation dans les délais il va saisir la cour suprême. S’il y a cassation les parties ne
peuvent s’en prévaloir pour éluder les dispositions de la décision cassée, ce recours
a pour objet d’éviter tout en les sanctionnant les erreurs d’interprétation ou
d’application de la loi qui peuvent être commises par certains juges et ce afin d’éviter
que ne subsistent une jurisprudence contraire au texte en vigueur.
Le ministère public ne peut agir que si les parties ont laissés le délai s’écouler sans
se pourvoir.
Reste à évoquer le pourvoi pour excès de pouvoir des juges ; exemple : le juge n’est
pas autorisé à prononcer l’annulation d’un acte administratif ou sa suspension. En
effet, dans le cadre de l’expropriation pour cause d’utilité publique, le juge ne peut
que vérifier si les formalités légales d’expropriation ont étés accomplies mais il ne
peut pas se prononcer sur l’opportunité d’une telle mesure. Il ne pourra que
sanctionner ce comportement en prononçant contre l’administration, une
condamnation pécuniaire.
Quant aux effets du pourvoi, aucun effet suspensif ni dévolutif, car ce n’est pas
l’affaire qui est examinée à nouveau, mais la décision rendue à l’occasion de l’affaire.
La décision de cette cour peut consister en un arrêt de rejet si le pourvoi n’est pas
fondé ou un arrêt de cassation si le pourvoi s’avère fondé.
En cas de cassation, l’affaire est renvoyée devant la juridiction du même ordre que
celle qui avait statuée et si la juridiction de renvoi statue comme la 1ère juridiction dont
la décision a été annulée, s’il y a un nouveau pourvoi pour les mêmes moyens
l’affaire sera portée devant une juridiction spéciale à savoir les chambres réunies
( en France on parle de l’assemblée….).
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