Chapitre III Réactions Et Réacteurs À Solide Consommable
Chapitre III Réactions Et Réacteurs À Solide Consommable
Chapitre III Réactions Et Réacteurs À Solide Consommable
Objectifs
Les objectifs de cette partie sont :
se familiariser avec les couplages transferts – réaction ;
apprendre à identifier le(s) phénomène(s) limitant(s) et/ou le régime réactionnel ;
choisir et prédimensionner le réacteur fluide / solide consommable industriel.
I. Introduction
Les solides consommables sont ceux qui réagissent directement avec le réactif gazeux.
Il existe deux types de réactions à solides consommables :
— celles qui donnent un produit gazeux entraînant la diminution de la taille des particules
au fur et à mesure que la réaction avance (figure 1a) ;
— celles qui donnent lieu à la formation d’un produit solide qui se forme sur la surface
des particules et n’entraînent pas un changement sensible de la taille de celles-ci (figure 1b).
Dans les réacteurs à solide consommable, un réactif solide est consommé en présence d'un
réactif disponible en phase fluide (liquide ou gazeuse). Le ou les produit(s) de réaction
peuvent être fluides et/ou solides.
gazéification du charbon :
Csolide+H2Ogaz→COgaz+H2gaz (III.3)
Csolide+2H2Ogaz→CO2gaz+2H2gaz (III.4)
Csolide+2H2gaz→CH4gaz (III.5)
combustion du charbon :
Csolide+O2gaz→CO2gaz (III.6)
Csolide + CO2gaz→2COgaz (III.7)
Cette réaction est d'ordre n par rapport au fluide réactif A. Les produits de réaction peuvent
être solides et/ou gazeux.
II. Réactions à solide consommable
II.1. Introduction
Il existe plusieurs modèles de transformation des grains :
pour les grains non poreux :
o modèle à cœur rétrécissant (le produit de réaction solide forme des cendres
adhérentes poreuses autour du cœur de grain qui n'a pas encore réagit)
o modèle du grain rétrécissant (il n'y a pas de produit de réaction solide, donc pas
de cendres adhérentes).
o
pour les grains poreux : modèle de la particule constituée de grains non poreux ;
que la loi de vitesse peut se mettre sous la forme k ⋅ Cen ; cette vitesse est rapportée à
la surface du front de réaction (la constante de vitesse est notée k pour le rappeler) ;
que les particules sont sphériques ;
que la concentration Ce en A dans la phase fluide loin de la particule est constante
et uniforme.
II.2. Modèle à cœur rétrécissant
Ce modèle de réaction met en jeu les étapes suivantes du processus réactionnel :
1. approche du fluide réactif de la surface extérieure du grain solide ;
2. diffusion du fluide réactif à l'intérieur de la couche poreuse de cendres ;
3. réaction chimique du réactif fluide avec le solide (il s'agit souvent d'une réaction de
surface impliquant un mécanisme d'adsorption/désorption ;
4. diffusion du produit fluide (lorsqu'il existe) à travers les cendres poreuses vers la
surface externe du grain ;
5. dispersion du produit fluide (lorsqu'il existe) dans la phase fluide.
Les deux dernières étapes n'ont d'importance que dans le cas où la réaction est équilibrée.
Nous n'envisagerons ici que des réactions irréversibles.
On suppose que :
la réaction à lieu à l'interface cendre/cœur (trait vert sur la figure ci-dessous) ;
la température est uniforme ;
la taille des particules reste inchangée (rayon R0 constant) ;
la composition C B B du solide réactif reste constante (cœur vert pâle sur la
MB
figure ci-dessous.
Les principales notations utilisées sont résumées sur le schéma ci-dessous.
B
Puisque la composition du solide réactif est supposée constante.
MB
Rc
Par conséquent (1 X B )1/ 3 (III.15)
R0
Dans la couche de cendres, l'équation de bilan matière relative au composé A s'écrit :
C 2 C 2 C
P De 2 pour Rc R R0 (III.16)
t R R R
Avec les conditions limites suivantes :
à la surface de la particule, en R R0 :
C
De k D (C e C s ) (III.17)
R R R 0
à la surface du cœur (interface entre les cendres et le réactif solide B qui n'a pas
encore réagi), en R Rc :
C
De k Ccn (III.18)
R R R0
R02 M B k D Ce 1
Soit t ( R03 Rc3 ) (III.20)
B 3
3
B R0 R B R0
Soit t [1 c ] .XB (III.21)
3 M B k D Ce R0 3 M B k D Ce
3
R
Puisque X B 1 c (III.22)
R0
FA 1 1 R R
Ce et donc FA 4 De Ce c 0
4 De R0 Rc R0 Rc
2 3
1 R 1 R 1
on a, [1 c ] [1 c ] [1 3 (1 X B ) 2 / 3 2 (1 X B )] (III.27)
2 R0 3 R0 6
Finalement
t
B R02
6 M B De Ce
1 3 (1 X B )2 / 3 2 (1 X B ) (III.28)
II.2.4.1. Temps de conversion en régime contrôlé par la diffusion dans les cendres
B R02
En régime contrôlé par la diffusion dans les cendres, diff est le
6 M B De Ce
temps de conversion complète (également appelé temps caractéristique de la diffusion
interne) et t diff [1 3 . (1 X B ) 2 / 3 2. (1 X B )] est le temps nécessaire pour obtenir une
conversion X B donnée.
II.2.5. Régime chimique
4 R 2 k C n
c c
(C C c ) (III.32)
FA 4 De S
1 1
Rc R0
4 R0 k D (C e C S )
2
En divisant tout par 4 R02 , on obtient la densité de flux à la surface du grain (position R0 :
Ccn
Ce C S C s Cc R2
NA R 02 (III.33)
0 1 R0 R0 Rc k Rc
kD De Rc
Ce
Si la réaction est d'ordre n=1, alors N A R (association de
0
1 R0 R0 Rc R02
kD De RC k Rc2
résistances en série).
1 dR
On a toujours FA 4 R02 N A R . 4 Rc2 B , dont l'intégration fournit :
0
M B dt
3 2
B R0 1 1 R0 R R R 1 R
t [[ ( )][1 0 ] 0 [1 0 ] [1 0 ]] (III.34)
M B Ce 3 k D De Rc 2 De Rc k RC
II.2.6.1. Loi des temps caractéristiques additifs
Le temps de conversion complète dans le cas général est :
R 1 R 1
B 0 [ 0 ] (III.35)
M B Ce 3 k D 6 De k
On remarque que ext diff chim c'est la loi des temps caractéristiques additifs :
rigoureusement vraie pour les cinétiques d'ordre 1 et approximativement juste lorsque n≠1.
II.2.6.2. Temps de conversion dans le cas général
Le temps nécessaire pour obtenir une conversion X B donnée est donc :
k k R0
t [[1 (1 X B )1/ 3 XB [1 3 (1 X B ) 2 / 3 2 (1 X B )]] (III.36)
3 kD 6 De
On retrouve évidemment les cas particuliers vus précédemment :
lorsque le transport externe est limitant :
D
3 . k D k et k D 2 . e (III.37)
R0
lorsque la diffusion dans les cendres contrôle le processus :
D D
2 . e k D et 6 . e k k (III.38)
R0 R0
lorsque la réaction chimique est le phénomène limitant :
De
k 6 . et k 3. k D (III.39)
R0
La vitesse de réaction observée est toujours inférieure aux vitesses obtenues avec une seule
étape limitante.
Si la température change (et dans une moindre mesure la taille des grains), l'étape limitante
peut évoluer.
II.2.7. Identification expérimentale de l'étape limitante
On peut réaliser des expériences à différentes températures : la réaction chimique est
plus sensible à la température que les étapes physiques.
R
On peut comparer des courbes c vs t ou bien 1 X B vs t :
R0
Mais ces courbes étant très proches et leur discrimination est difficile compte tenu de
l'erreur expérimentale.
On peut mesurer pour différentes tailles de particules :
R0 en régime chimique ;
R01.5 à 2 en régime de transport externe (l'exposant augmente avec le Re ) ;
R02 en régime de diffusion interne.
II.3. Autres modèles de réactions à solide consommable
II.3.1. Modèles pour les grains non-poreux
Modèle du grain rétrécissant
La taille de la particule R diminue au fur et à mesure de la conversion. Il n'y a pas
de diffusion interne puisqu'il ne persiste pas de solide poreux (cendres) autour du cœur de la
particule n'ayant pas encore réagi.
En régime chimique, on retrouve les mêmes équations que pour le modèle à cœur
rétrécissant :
B R0
le temps de conversion complète vaut : chim (III.40)
M B k Cen
et le temps nécessaire pour obtenir une conversion X B donnée est :
t chim 1 1 X B
1
3 (III.41)
En régime contrôlé par le transport externe, la différence avec le modèle à cœur rétrécissant
provient du fait que la taille du grain diminue au fur et à mesure de la conversion.
Le tableau ci-dessous synthétise les expressions des temps caractéristiques et des temps de
conversion correspondants à chaque régime pour différentes formes de particules et pour les
modèles à cœur rétrécissant (constant size particles) et à grain rétrécissant (shrinking
sphere).
Tableau III.1a : équations des modèles à cœur et à grain rétrécissants pour diverses
conditions
Forme du grain Transfert externe Diffusion dans les cendres Réaction chimique
1
X 1 1
ext
B
X B2 XB
plaquette avec ext avec Chim avec
1 B L
X B 1 B L2 chim
z B L diff
ext 2 M B DeCe M B k Ce
Modèle à M B k D Ce
coeur 1 1
1 X B (1 X B ). Ln (1 X B ) 1 (1 X B )1/ 2
rétrécissant Cylindre XB diff chim
2 ext
R avec
X B 1 c avec avec
R0 B R0 B R0
ext B R02 chim
2 M B k D Ce diff M B k Ce
4 M B DeCe
Tableau III.1b : équations des modèles à cœur et à grain rétrécissants pour diverses
conditions
Forme du grain Transfert externe Diffusion dans les cendres Réaction chimique
1 1
Sphère XB 1
1 3(1 X B )2/ 3 2(1 X B ) (1 X B )1/ 3
Modèle à 3
ext diff chim
R avec avec
coeur X B 1 c avec
R0 BR 2
B R 2 B R0
rétrécissant
ext 0
diff 0 chim
3 M B DeCe 6 M B De Ce M B k C e
Modèle à 1 1
1 (1 X B ) 2 / 3 1 (1 X B )1/ 3
grain ext chim
rétrécissant Sphère en
régime de stokes avec avec
(centre non (laminaire) 1 B R 02 B R0
chim
adhérentes) chim 2 M B D e C e M B k C e
1 1
1 (1 X B )1 / 3 1 (1 X B )1/ 3
ext chim
Sphère en
avec
régime avec
turbulent B R0
1 2 B R01 / 2 chim
M B k Ce
chim 3 M B Ce
Pour obtenir le temps de conversion lorsque aucun régime n'est limitant, il suffit
d'additionner les temps correspondants aux différents régimes.
II.3.2. Modèles pour les grains poreux
1. Modèle à conversion uniforme
Ce modèle est le plus simple puisque l'ensemble de la particule est converti en bloc.
Si on néglige la résistance au transfert externe, que l'on suppose que la composition
de la particule reste constante et que sa taille diminue au fur et à mesure de la conversion, le
bilan devient :
B dR 4
4R 2 R 3 K Cen (III.42)
M B dt 3
Où k‴ est la constante de vitesse rapportée au volume.
Contrairement aux cas précédents où la réaction était achevée en un temps fini, le rayon de
t
la particule diminue ici exponentiellement en fonction du temps R R0 exp( )
R
3 B
Avec, R M K C n (III.43)
B e
En faisant l'hypothèse d'un gaz parfait, la concentration en oxygène dans l'air ambiant
P
peut être calculée selon : Ce 0.21 (où P est la pression totale en Pa; T la température
RT
en K ; R 8.314 J .mole 1 K 1 ; Ce est obtenue en mol m-3).
Résultat
Temps de consommation complète en régime chimique = 728 s
Temps de consommation complète en régime diffusionnel = 243 s
Temps de consommation complète en régime de transport externe = 243 s
TOTAL = 1213 s
La réaction est limitante (on est en régime chimique).
II.4. 2. Oxydation du sulfure de zinc (version alternative)
Des particules sphériques de sulfure de zinc (1 mm de rayon) sont brûlées dans un
courant d'oxygène à 8%, sous 1 atm et à 900°C.
La réaction est : 2 ZnS + 3 O2 → 2 ZnO + 2 SO2
On suppose que la réaction suit le modèle du cœur rétrécissant et que la résistance au
transfert dans le film est négligeable.
Données :
Question
Calculer le temps nécessaire pour obtenir la conversion complète de la particule, ainsi que
la part de résistance relative à la diffusion dans les cendres.
En faisant l'hypothèse d'un gaz parfait, la concentration en oxygène peut être calculée
P
selon : Ce yO2 (où yO2 est le titre molaire en O2 dans le gaz ; P est la pression totale en
RT
Pa ; T la température en K ; R 8.314 J .mole 1 K 1 ; Ce est obtenue en mol m-3).
Résultat :
Il faut 5430 s (environ 90 min) pour convertir totalement la particule. La diffusion représente
29% de ce temps ; contre 71% pour la réaction.
II.5. Conclusion
Grâce aux temps caractéristiques et aux expressions des temps de conversion, il est possible
de représenter la conversion de grains isolés dans diverses situations.
Nous allons maintenant voir comment passer à l'échelle du réacteur à partir de ces
expressions.
III. Principales technologies de réacteurs à solide consommable
Le graphique suivant présente les domaines d'utilisation des différents types de réacteurs à
solide consommable.
Figure III.9: Domaine d'utilisation des différents types de réacteurs à solide consommable
Pour que toutes les particules soient converties de la même façon, il faut qu'elles aient à peu
près toutes la même taille et à peu près toutes le même temps de séjour. Il faut donc plutôt
des réacteurs piston, si on travaille en continu.
Le lit fluidisé ne peut être utilisé comme réacteur continu, que si on accepte un temps de
séjour moyen très supérieur au temps de réaction ; ou bien si on travaille en lit étagé.
III.2. Modèles de réacteurs à solide consommable
III.2.1. Introduction
On suppose que la répartition granulométrique de la taille des particules (de taille
initiale R0 ) peut être représentée par une distribution discrète (nombre fini de classes)
centrée sur R0 . La fraction pondérale de particules ayant un rayon compris entre R0 et
R0 R0 vaut W R0 .
R0 max
On a donc W R 1
R0 min
0 (III.45)
Si toutes les particules ont la même taille, elles réagissent toutes de manière semblable.
en VR 0 FA FA0
(III.49)
àt 0 XB 0
1. Réaction lente
Si la réaction est lente (ou si FA0 est très grand), X B et FA FA0 sont uniformes et ne
dépendent pas de la position VR , mais seulement de t ; selon les mêmes expressions que le
grain unique traité précédemment.
Figure III.11: Conversion du solide dans un lit fixe percolé par un réactif en écoulement
piston - cas d'une réaction lente
2. Réaction rapide
Si la réaction est rapide, A est consommé totalement à mesure qu'il rencontre du solide B
"frais" : on observe un front de réaction qui avance à vitesse constante dans le lit.
C
En négligeant le terme d’accumulation , on trouve
t
FA B (1 ) q
. 0 (III.50)
VR M B VR
Avec q le débit de déplacement du front de réaction et VR l'épaisseur de la zone
réactionnelle. Sur cette épaisseur VR , FA passe de FA0 à 0 et X B passe de 0 à 1. Ceci se
V A
fait dans le temps t .
q
On a donc :
FA0 B (1 ) q
. 0 (III.51)
V R M B VR
Le débit de déplacement du front de réaction vaut donc :
M B FA0
q (III.52)
B (1 )
Le front de réaction ressort du réacteur au bout du temps :
V V (1 )
t1 R R B (III.53)
q M B FA0
Figure III.12: Conversion du solide dans un lit fixe percolé par un réactif en écoulement
piston - cas d'une réaction rapide.
3. Réaction modérée
Si la vitesse de réaction n'est ni particulièrement rapide ni très lente, il faut intégrer
numériquement le système d'équations aux dérivées partielles écrit précédemment.
Figure III.13: Conversion du solide dans un lit fixe percolé par un réactif en écoulement
piston - cas d'une réaction modérée.
dX B M
B rV (III.54)
dt B
et du bilan sur le réactif fluide :
dC
FA0 (1 ) rV VR FA0 (III.55)
dt
Dans le cas particulier où A est très réactif et B est en excès, FA 0 .
dC
Si on peut négliger le terme en , on obtient en combinant les deux bilans précédents
dt
dX B M B FA0
(III.56)
dt B (1 )
Si FA0 est contant, X B augmente linéairement en fonction du temps jusqu'au temps
VR B (1 )
t1 de conversion totale, qui n'est autre que le temps stœchiométrique au bout
M B FA0
duquel on a apporté au solide tout le réactif nécessaire pour le convertir.
Ce calcul s'applique par exemple au traitement en lit fluidisé semi-continu (assimilé à un
mélangeur parfait) d'une charge solide qui demeure dans le réacteur, par un débit constant
de réactif gazeux.
III.2.3. Réacteurs à transformation continue des particules
Il s'agit des réacteurs à charge solide circulante. On se limitera ici au cas d'un
environnement fluide homogène.
Dès qu'il y a un écoulement du solide, il existe une distribution de temps de séjour des
grains.
Pour des particules de même taille ;
t0
1 X B [1 X B (t )]E (t )dt (III.57)
0
(
t0 ( R0 )
1 X B [1 X B (t )] E (t ) dt ) W ( R0 ) (III.58)
0
R0 min
Si t S t0 , X B 1 (III.59)
Pour des particules de tailles différentes,
Rmax
1 X B 1 X
R t0 t S
B ( R0 ) W ( R0 ) (III.60)
On commence la somme à t 0 t S car tous les grains plus petits sont totalement convertis.
B R0
t0 Chim (III.68)
M B k Cen
D'où
2 3
t t t t
X B 3 S 6 S 6 S [1 exp 0 ] (III.69)
t0 t0 t0 tS
Ou encore, pour les conversions élevées,
2 3
1t 1 t0 1 t0
1 X B 0 ..... (III.70)
4 t S 120 t S 120 t S
Question
Solution
En régime chimique, le temps de conversion complète est proportionnel à la taille des
particules, de sorte que les temps de réaction pour les particules de 100, 200, 300 et 400 µm
sont respectivement de 10, 20, 30 et 40 s. De plus en régime chimique,
3
t
1 X B 1 et X B 1 pour t t0 (III.71)
t0
D'où
3 3 3
15 15 15
1 X B 0,10 0 0,40 1 0,30 1 0,20 1 0,093 (III.72)
20 30 40
Soit X B 0.907
III.3. Conclusion
Grâce au temps de conversion d'une particule unique que nous avons appris à
calculer dans la partie précédente, il est possible -avec les quelques modèles présentés ici,
mais aussi avec d'autres que vous pourrez trouver dans la littérature- de représenter la
conversion d'une population de grains dans diverses types de réacteurs.
III.4. Ce qu'il faut retenir
Dans les réacteurs à solide consommable, un réactif solide B est consommé en
présence d'un réactif A disponible en phase fluide (liquide ou gazeuse). Le ou les
produit(s) de réaction peuvent être fluides et/ou solides. La réaction s'écrit de manière
générique :
A fluide Bsolide produits
Voici pour mémoire les équations des deux modèles de grains qui ont été détaillés dans ce
module.
Tableau III.2 : Équations des modèles à cœur (3 premières lignes) et à grain (2 dernières
lignes) rétrécissant pour diverses conditions.
Forme du Transfert externe Diffusion dans les cendres Réaction chimique
grain
1
XB 1 1
ext X B2 XB
1 avec ext avec Chim avec
X B 1
z B L 2
B L
BL diff chim
ext 2 M B DeCe M B k Ce
M B k D Ce
t t t
Cylindre XB X B (1 X B ). Ln(1 X B ) 1 (1 X B )1 / 2
2 ext diff chim
R
X B 1 C avec avec
R0 B R0 B R02 B R0
ext diff chim
2 M B k D Ce 4 M B DeCe M B k Ce
t t
Sphère XB t 1 (1 X B )1/ 3
ext 1 3(1 X B ) 2/ 3
2(1 X B ) chim
R
3
diff avec
X B 1 C avec
R0 1 B R0 B R02 B R0
diff chim
chim 3 M B k D Ce avec 6 M B DeCe M B k Ce
t t
1 (1 X B ) 2 / 3 1 (1 X B )1/ 3
Sphère en ext chim
régime de avec
avec
stokes
B R02
B R0
(laminaire)
chim chim
2 M B DeCe
M B k Ce
t t
1 (1 X B )1 / 3 1 (1 X B )1/ 3
ext chim
Sphère en
avec avec
régime
turbulent 2 B R01/ 2
B R0
chim
chim
3 M B Ce M B k Ce
tS t
s'il y a limitation par le transport externe, X B [1 exp 0 ] ou bien, pour les
tS tS
2 3
1t 1 t 1 t
conversions élevées, 1 X B 0 0 0 .... om tS est le temps de séjour
2 tS 3 ! tS 4 ! tS
moyen et t0 le temps de conversion complète d'une particule isolée ;
s'il y a limitation par la diffusion interne, aux conversions élevées,
2 3 4
1t 19 t0 41 t0 t
1 X B 0 0,00149 0 .... (III.73)
5 t S 420 t S 4620 t S tS
en régime chimique,
2 3
t t t t
X B 3 S 6 S 6 S [1 exp 0 ].... (III.74)
t0 t0 t0 tS
III.5. Conclusion
Nous nous sommes limités dans cette partie à quelques exemples "simples" pour
illustrer les réacteurs à solide consommable. Ce sujet fait encore l'objet de nombreuses études
en recherche et développement.
III.6. Conclusion finale
Nous avons pu voir dans cette partie les différents modèles de réactions à solide
consommable et quelques modèles simples de réacteurs à solide consommable. Nous avons
également vu quelques éléments technologiques.
Pour aller plus loin sur les réactions et réacteurs à solide consommable, reportez-vous aux
ouvrages de référence et éventuellement à des ouvrages spécialisés.
III.7. Conclusion générale
Dans ce module vous avez pu découvrir les réacteurs polyphasiques et leur
modélisation. Nous avons vu :
les réacteurs gaz/liquide ;
les réacteurs à catalyseur solide ;
les réacteurs à solide consommable.
Vous devriez maintenant avoir bien saisi les notions d'étape limitant et de régime
réactionnel. Vous avez pu voir l'importance des nombres adimensionnels lorsque l'on étudie
ce type de réacteurs. Nous avons également vu des critères de choix technologiques, des
modèles plus ou moins rudimentaires et quelques éléments de dimensionnement.