Caracteristiques de Sols Du Golf de Guinée (Recherche)
Caracteristiques de Sols Du Golf de Guinée (Recherche)
Caracteristiques de Sols Du Golf de Guinée (Recherche)
FUGRO-FRANCE
IFP
IFREMER
SAIPEM S.A.
STOLT-OFFSHORE
TECHNIP FRANCE
TOTAL S.A.
RAPPORT FINAL
Mars 2005
1
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
RAPPORT FINAL
FICHE RESUMEE
Date : décembre 2004
___________________________________________________________________________
BUDGET
2
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
RESULTATS OBTENUS :
Dans le cadre de la tâche 1 « Etat des connaissances et des besoins dans le Golfe de Guinée » un bilan
sur les connaissances des propriétés géotechniques des sols rencontrés par grands fonds au large de
l’Afrique de l’Ouest a été effectué, dégageant les lacunes et les besoins, et proposant des lignes de
travail.
Les méthodologies de mesure des propriétés géotechniques des sols situés par des profondeurs d’eau
supérieures à 500 mètres sont rappelées.
Une synthèse de l’ensemble des données de sols disponibles recueillis dans les grands fonds de
l’Afrique de l’Ouest a été établie.
Les besoins de caractérisation des propriétés des sédiments grands fonds du point de vue pragmatique
de l’ingénierie des structures à installer ont été recensés et analysés.
Ces besoins sont explicités pour les ancrages à succion, les structures support d’installations de fond et
les interactions sols - conduites.
Des axes de travail prioritaires ont été dégagés pour parvenir à une meilleure caractérisation des sols
grands fonds.
Dans le cadre des tâches 2 et 3 « Réalisation d’essais de laboratoire » et « interprétation des essais »,
des essais ont été effectués par l’IFP pour caractériser les sols rencontrés, en mettant en lumière les
lacunes des méthodes utilisées, et en définissant des procédures adaptées aux matériaux des grandes
profondeurs.
Des procédures d’essais spécifiques ont été définies pour les analyses granulométriques, pour la
mesure de la teneur en eau, de la teneur en carbonate et en matière organique.
Des essais mécaniques, triaxiaux et oedométriques ont été effectués.
Par ailleurs, des essais de rhéométrie ont été pratiqués sur ces échantillons : fluage, écoulement, essais
oscillatoires et de reprise. Ces essais apportent un éclairage complémentaire aux essais classiques de
mécanique des sols.
Des contrats ont été passés avec des laboratoires de recherche extérieurs : LEM (Nancy) : essais de
dispersion de l’argile, études de minéralogie fine et de morphologie, CERMES (Marne la Vallée) :
études morphologique et mécaniques, Ecole Centrale de Paris (Châtenay-Malabry) : essais mécaniques
systématiques sur des échantillons, L3S (Grenoble) : essais triaxiaux et validation de la méthode
SHANSEP.
La tâche 4 synthétise les méthodes d’essais spécifiques mis au point au cours du projet et fournit un
document décrivant les procédures particulières nécessaires pour effectuer les essais mécaniques des
sols marins profonds.
Les sédiments rencontrés par grand profondeur sont des argiles très plastiques, sensibles et
thixotropes. Un effort important a été entrepris pour les identifier et déterminer leurs propriétés
physiques et minéralogiques. Les procédures expérimentales ont été améliorées.
Le comportement très plastique et thixotrope de ces sols s’explique par la présence abondante d’argile
gonflante dans la partie fine et par la finesse des grains de kaolinite.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
RAPPORT FINAL
Date : mars 2005
SOCIETE : IFREMER
TMSI/TSI/AS
B.P. 70
29280 PLOUZANE
___________________________________________________________________________
1. Introduction
Les sédiments marins rencontrés par grande profondeur présentent des caractéristiques
particulières différentes des sédiments rencontrés sur le plateau continental. La cohésion en
surface est très faible et le gradient de cohésion est également faible. La plasticité est très
élevée.
Le prélèvement remanie profondément le sédiment et les caractéristiques mesurées en
laboratoire diffèrent notablement des caractéristiques qui ont pu être mesurées in-situ.
Les sols concernés par le présent projet se situent au-delà du plateau continental dans les
zones d’intérêt pour l’exploitation pétrolière principalement sur les côtes Ouest de l’Afrique.
La compréhension des propriétés mécaniques des sols marins grande profondeur apparaît
comme un passage obligé dans l’étude plus approfondie du dimensionnement des caissons
d’ancrage, de la pose, de l’ensouillage, de la stabilité des conduites, de l’interaction des risers
caténaires avec le sol.
Des exemples d’installation de caissons à succion par mer profonde dans le Golfe de Guinée
ont montré que plusieurs aspects du comportement des sols mous rencontrés : anisotropie,
comportement à l’interface sol – acier, remaniement, cicatrisation, ne sont pas maîtrisés.
Les risers caténaires en acier (SCR-Steel Catenary Risers) constituent une solution alternative
aux risers flexibles pour les mers profondes. Les études ont montré que la fatigue maximale
apparaît dans la zone de décollement et que la raideur du sol est un paramètre critique pour
l’adoption du concept.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Le problème d’interaction des conduites avec des sols très mous se pose également quand
celles-ci sont soumises aux effets des variations de température et de pression du fluide
transporté.
Les essais de mécanique des sols en laboratoire doivent tenir compte des particularités des
sols marins grande profondeur, et plus précisément de la très faible valeur de confinement (à
imposer pour reproduire les conditions in situ) qui nécessite un soin particulier pour la
réalisation des essais.
Les principaux résultats obtenus au cours de cette étude montrent que les sédiments
rencontrés par grande profondeur sont des argiles très plastiques, sensibles et thixotropes. Un
effort important a été entrepris pour les identifier et déterminer leurs propriétés physiques et
minéralogiques. Les procédures expérimentales ont été améliorées.
Le comportement très plastique et thixotrope de ces sols s’explique par la présence abondante
d’argile gonflante dans la partie fine et par la finesse des grains de kaolinite.
Ce rapport donne les grandes lignes des travaux réalisés au cours du projet. La synthèse sur
les principaux points mis en lumière au cours du projet fait l’objet d’articles qui seront
présentés au congrès ISFOG à Perth (Australie) en septembre 2005 et au congrès international
de mécanique des sols à Osaka (Japon). Une partie de ces documents est jointe en annexe.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
2. Tâche 1
Etat des connaissances et des besoins dans le Golfe de Guinée
(responsable : Fugro-France)
L’objectif de la tâche 1 est de faire un bilan des connaissances des propriétés géotechniques
des sols rencontrés par grands fonds au large de l’Afrique de l’Ouest, de dégager les lacunes
et les besoins, ainsi que de proposer des lignes de travail.
1. – Les méthodologies de mesure des propriétés géotechniques des sols situés par des
profondeurs d’eau supérieures à 450 mètres sont rappelées. Le rapport examine
successivement les différents types d’essais in situ réalisables et les techniques de carottage
utilisées. Il s’intéresse ensuite à la qualité des échantillons prélevés et à leur représentativité
pour la détermination des propriétés mécaniques à partir d’essais de laboratoire ;
2. – Le rapport présente ensuite une synthèse de l’ensemble des données de sols disponibles
recueillis dans les grands fonds de l’Afrique de l’Ouest de manière à établir un état des
connaissances sur la caractérisation des matériaux du Golfe de Guinée. Il passe en revue
l’ensemble des propriétés physiques et mécaniques des sédiments et s’attache à dégager leurs
particularités par référence aux autres matériaux grands fonds, notamment dans le Golfe du
Mexique. Les anomalies apparentes de comportement et les lacunes dans la compréhension
des phénomènes sont soulignées ;
3. – La troisième partie aborde le problème des besoins de caractérisation des propriétés des
sédiments grands fonds du point de vue pragmatique de l’ingénierie des structures à installer.
Ces besoins sont explicités pour les ancrages à succion, les structures support d’installations
de fond et les interactions sols - conduites ;
4. – Dans la dernière partie, les axes de travail prioritaires sont dégagés pour parvenir à une
meilleure caractérisation des sols grands fonds. Une amélioration des méthodologies de
reconnaissance et par la définition de nouveaux protocoles d’essais est proposée. Si le souci
principal est bien de répondre à court terme aux besoins de l’ingénierie pétrolière, il est
cependant nécessaire de porter une attention toute particulière à des aspects plus
fondamentaux tels que minéralogie et microstructure pour expliquer le comportement
rhéologique de ces matériaux. Une recherche trop académique sur ce point devra cependant
être évitée.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
3. Tâches 2 et 3
Réalisation et interprétation d’essais de laboratoire
(responsable : IFP)
La plus grande partie des essais ont été réalisés à l’IFP (département « Géomécanique » à
Rueil et département « Physique et Analyse » à Solaize). Fugro a réalisé des essais de
compressibilité sur oedomètre.
Afin d’élargir les capacités et les compétences requises nécessaires à l’étude de ces sols, des
contrats ont été passés avec des laboratoires de recherche extérieurs :
- LEM (Nancy) : essais de dispersion de l’argile, études de minéralogie fine et de
morphologie,
- CERMES (Marne la Vallée) : études morphologique et mécaniques,
- Ecole Centrale de Paris (Châtenay-Malabry) : essais mécaniques systématiques sur des
échantillons,
- L3S (Grenoble) essais triaxiaux et validation de la méthode SHANSEP.
Dans la zone centrale du bloc 17 où sont situés les champs de Girassol, Dalia et Rosa-Lirio, le
fond de la mer s’incline doucement vers le Sud-Ouest, avec un gradient d’environ 1,2°. Les
sols sont généralement homogènes et uniformes dans cette zone.
L’épaisseur des sédiments argileux en place a été évaluée à environ 300 mètres.
Sondages géotechniques sur le Block 17 - Angola
9 180 000,00
CPT
CRAVO
CPT-SP
LIRIO
9 170 000,00
K
ROSA
SP
Y (m)
9 160 000,00
GIRASSOL
DALIA SS
9 150 000,00 ST
WDCPT
9 140 000,00
110 000,00 120 000,00 130 000,00 140 000,00 150 000,00
X (m)
WDVST
Sur la figure 1 sont représentés la localisation des champs Lirio, Cravo, Rosa, Girassol et
Dalia, ainsi que les divers sondages géotechniques effectués : carottes prélevées au Stacor
(ST), pénétrométrie en continu (CPT), carottes prélevées au Kullenberg (K).
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
La caractérisation de ces sols a été effectuée au moyen d’essais in situ (CPT, scissomètre) et
d’essais de laboratoire sur échantillons.
Les résultats présentent globalement une bonne homogénéité autant sur les différents sites que
sur les méthodologies d’obtention des paramètres.
Fig. 2. – Courbes caractéristiques des sols rencontrés en mer profonde dans le Golfe de
Guinée. Les bandes vertes à droite représentent les échantillons de carottes disponibles
prélevées au Stacor.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
La carotte Stacor a été répartie entre divers laboratoires comme mentionné dans le tableau 1.
L’Ecole Centrale de Paris dispose d’une carotte Stacor de longueur 17 mètres (profondeur
d’eau 650 mètres environ) fournie par Stoltoffshore provenant du site de Ceiba..
De nombreux essais ont été réalisés par l’IFP pour la caractérisation physique et mécanique
des échantillons provenant des carottes fournies par Total.
Ces essais sont de 3 types : des essais d’identification, des essais de mécanique des sols et des
essais de rhéologie.
Essais d’identification
Teneur en eau
Limites d’Atterberg
Granulométrie – tamisage - sédimentométrie
Granulométrie laser
Teneur en matières organiques
Teneur en carbonates
Salinité
Essais au bleu de méthylène
Adsorption d’azote
Diffraction X
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Essais de rhéologie
Rhéomètre fluage
Rhéomètre écoulement
Rhéomètre oscillatoire
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Un important travail a été effectué sur chaque type d'essais : comparaison des procédures
selon les différentes normes ou "habitudes" en vigueur (ASTM, AFNOR, NGI, Fugro….). Les
responsables des laboratoires de Fugro UK et NGI ont été rencontrés et leurs approches
analysées.
Un document faisant la synthèse des procédures utilisées fait l’objet de la tâche 4.
Essais de rhéologie
Parallèlement à l'approche classique de mécanique des sols, des mesures ont été effectuées en
considérant le matériau comme un fluide. Plusieurs équipes de recherche ont déjà utilisé cette
approche (Locat & Demers, 1988 - Migniot, 1989). Des essais sur rhéomètre à contrainte
imposée ont été effectués sur des échantillons provenant des carottes selon quatre procédures :
essais de fluage, d’écoulement, d’oscillations en régime linéaire et de reprise.
D'un point de vue pratique, les essais de rhéologie se révèlent un outil rapide pour estimer la
résistance au cisaillement et la capacité de reprise après déstructuration. Ils ne nécessitent
qu’une faible quantité de matériau pour la réalisation des essais.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
3.3. - Ecole Centrale de Paris - Propriété des Sols marins grands Fonds
Pour établir les comportements de référence, les caractéristiques des milieux granulaires
(sables et argiles) sont classées en :
- nature des grains,
- arrangement des grains,
- propriétés mécaniques du sol,
afin de mettre en évidence la relation logique qui régit toutes les corrélations de paramètres :
La carotte STACOR de 17 m de long a été prélevée par 700 m de fond au large du Golfe de
Guinée sur le site de Ceiba. Elle a été fournie débitée en tronçons de l m qui ont été stockés
verticalement en chambre froide. Les tronçons de 16,10 à 17,10 m et de 15,10 à 16,10 m ont
servi à mettre au point la campagne d'essais. Le tronçon de 0,10 à 1,10 m n'a pas encore été
analysé en décembre 2004. Il était attendu que les procédures d’essais soient définitivement
au point pour effectuer les mesures sur la partie de carotte dans laquelle se situe le pic de
cohésion encore non expliqué.
Le matériau apparaît comme une argile très plastique de couleur gris foncé, saturée. Notons
par ailleurs l'existence de nombreux débris de coquilles, visibles à l'œil nu, leur distribution
causant une certaine hétérogénéité.
La carotte du site de Dalia est aussi une carotte STACOR : l’Ecole Centrale a reçu 4 tronçons
de 1 m notés «16-17», «10-11 », «6-7» et «2-3».
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Le stockage vertical des carottes a modifié la teneur en eau des échantillons : essorage de la
tête et gonflement en eau du pied, induisant une inversion du sens « normal » de variation de
Wnat sur les premiers tronçons.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
- Bleu de méthylène : VBS croît jusqu'à 7 mètres puis est constant en-dessous après un
décrochement.
Propriétés mécaniques
− Le matériau est normalement consolidé en général, mais présente une cohésion de type
physico-chimique, pouvant s’estomper avec la profondeur,
− La compressibilité décroît avec la profondeur jusqu'à 7 m et est nettement supérieure à
celle des argiles normalement consolidées remaniées. Cs semble constan :: Le rapport
Cc/Cs suit de ce fait les variations de Cc et est très nettement supérieur à celui des
argiles remaniées,
- La cohésion non drainée est systématiquement supérieure à celle des argiles remaniées
jusqu’à 12 mètres, puis du même ordre après 12 mètres,
- Les caractéristiques critiques sont très influencées par le domaine de consolidation au
triaxial à comparer à l’état de contrainte en place :
− à faible contrainte (faible profondeur), l’angle de frottement mesuré au palier φ’ est
de l’ordre de 36 à 38°, bien que les essais soient difficiles à mener avec les valeurs
de consolidations très faibles,
− à forte contrainte (grande profondeur, au-delà de 10 m), l’angle de frottement
mesuré au palier est compris en 16 et 20°,
− les caractéristiques des angles de frottement de pic, sont sans doute plus
significatives 25° au-dessous de 7 mètres, contre 35° au-dessus de 7 m.
Pour la préparation des essais triaxiaux, il est préférable de prendre des échantillons ayant un
élancement de 1,5 avec un bon système d'anti-frettage plutôt qu'un élancement de 2 afin
d’observer la rupture progressive des liens entre grains (pic arrondi vers 10%) et non des
localisations de déformations (pic pointu parfois avant 5% ou chute brusque lors de la
décroissance du déviateur).
Les courbes q-ε1 et ∆u-ε1 doivent être analysées conjointement.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Le LEM a travaillé sur le problème de la dispersion des argiles, les dispersants usuels étant
inefficaces.
L’utilisation d’une résine qui remplace les cations multivalents par du sodium donne
d’excellents résultats, meilleurs qu'avec uniquement des ultrasons.
Les courbes granulo-métriques ne font plus apparaître de « silt » (Figure 8). La dispersion des
agrégats de particules est meilleure, une part argileuse prépondérante est mise en évidence.
Les essais réalisés par le LEM ont montré que le diamètre moyen D50 pouavit être divisé par
2 ou 3. Celui-ci passe de 8,7 µm à 4,07 µm pour les échantillons de Moho et de 14,32 µm à
3,54 µm pour les échantillons d’Akpo.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
composent, afin d'identifier les paramètres qui contrôlent les propriétés mécaniques de
ces sols,
- comparer deux échantillons à des profondeurs différentes sur un même sondage, afin
de rechercher les paramètres de différenciation.
Les échantillons fournis par l'IFP sont issus de deux niveaux d'un carottage Kullenberg. Ils
ont subi une homogénéisation mécanique à l'IFP.
Mode opératoire
Diffractogramme X (DRX)
L'élimination successive des phases accessoires a été suivie par spectroscopie infrarouge et
diffractométrie X.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Analyse chimique
A chaque étape du traitement, les échantillons ont subi une analyse chimique, afin de
connaître la composition du solide et de suivre la qualité de l'élimination des phases.
Les analyses ont été effectuées sur les échantillons d'origine, après lavage et décarbonatation,
et après oxydation de la matière organique.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Fig. 10. - Images MEB de l’échantillon K12H massif en électrons secondaires et rétrodiffusés
à deux grandissements
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
La matière organique, qui représente environ 5 % en masse des échantillons, est distribuée de
manière très localisée, et n'a été observée qu'associée en agrégats organo-minéraux.
L'observation la plus frappante est la petite taille des particules constituantes. L'observation
que l'ensemble des échantillons passe le tamis de 38 µm, et la proportion élevée (52 à 61%)
de particules < 5 µm en sont un premier indice. Les clichés de microscopies montrent
clairement la quasi-absence de particules de plus de 10 µm et la taille largement inférieure à 1
µm de la plupart d'entre elles.
La montmorillonite et l'illite ont été observées presque exclusivement en agrégats complexes
de quelques µm au maximum, en associations mixtes entre elles et avec la kaolinite.
La kaolinite, le plus souvent présente à des tailles inférieures à 1 µm, montre deux types de
morphologies. Des particules automorphes hexagonales, le plus souvent opaques aux
électrons donc assez épaisses, voisinent avec des particules largement majoritaires de formes
très arrondies, peu opaques, signe d'une altération poussée. Plusieurs origines, respectivement
des gisements et des sols pourraient expliquer cette diversité.
Les essais de laboratoire ont été réalisés sur des échantillons provenant de deux tronçons
carottes STACOR fournis par l’IFP. La carotte n° 1 se situe entre 4,18 et 4,70 m de
profondeur et la carotte n° 2 entre 14,18 et 14,70 m de profondeur.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Les valeurs de salinité obtenues pour l’eau interstitielle sont assez proches pour les deux
carottes : 36,8 g/l pour la carotte 1 et 35,9 g/l pour la carotte 2. Elles sont assez éloignées des
valeurs moyennes des eaux océaniques, comprises entre 34,60 et 35,00 g/l en fonction de la
température.
Le poids spécifique de la phase solide déterminée au picnomètre à 20° vaut 26,66 kN/m3 pour
le sédiment de la carotte 1, et 26,86 kN/m3 pour le sédiment de la carotte 2. Ces valeurs sont
proches de celles caractéristiques de la montmorillonite (26,88 kN/m3) et de la kaolinite
(25,70 à 26,09 kN/m3), et nettement plus faible que la valeur caractéristique de l’illite
(27,86 kN/m3).
Sur la figure 11, les valeurs de limites de liquidité et de plasticité sont présentées en fonction
de la molarité en NaCl de la solution aqueuse utilisée pour malaxer les sols. L’intérêt de cette
analyse réside dans la possibilité de déceler une éventuelle dépendance des limites de liquidité
et de plasticité de la salinité afin de mieux identifier la minéralogie des sédiments. Cette
détermination a été effectuée, sur les sédiments des deux carottes, pour des concentrations en
NaCl entre 0 g/l (0 M) et 76 g/l (1,3 M).
On rappelle qu’une molarité exprime le nombre de moles de soluté (ici NaCl) dans un litre de
solution (une solution NaCl 1 M contient 58 g de NaCl).
20
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
L’influence de la teneur en sel sur les valeurs de la limite de liquidité est assez marquée,
tandis que la limite de plasticité reste peu influencée par la variation de salinité du fluide
interstitiel. Ces éléments renforcent l’hypothèse d’une fraction argileuse assez élevée dans les
sédiments GdG analysés, constituée principalement par des smectites (montmorillonites).
Une évaluation des caractéristiques de retrait et de rétention a été effectuée. Ces résultats
décrivent le comportement des sédiments GdG à l’état non saturé en terme d’échange air –
eau. Bien que l’état non saturé ne soit pas représentatif de l’état in-situ des sédiments,
l’analyse des propriétés de rétention et de retrait apporte des renseignements précieux sur la
microstructure de ces sols.
L’observation des résultats obtenus montre que les sédiments se rétractent initialement
proportionnellement au volume d’eau perdu, les variations de volume des sédiments sont donc
égales à la variation de teneur en eau. Ce comportement est typique des montmorillonites, il
traduit le fort potentiel de stockage des molécules d’eau et, donc, la plasticité importante de
ces argiles, dérivant de l’empilement spécifique des feuillets. L’eau expulsée dans cette phase
est essentiellement de l’eau inter-foliaire, ce qui permet à ces sols de continuer à se rétracter,
même à l’état non saturé ; le même comportement n’est pas observé dans les kaolinites, où le
retrait au-delà du point d’entrée d’air se fait à volume pratiquement constant.
Ces essais et leur interprétation ont été effectués en collaboration avec Fugro-France
Pour la caractérisation du comportement mécanique des sols marins étudiés, des séries
d'essais oedomètriques couplées à des observations de la microstructure par PAM et MEB ont
été réalisées. Les échantillons analysés, saturés, ont été maintenus dans une solution de sel de
Guérande (NaCl) ayant la même salinité que l'eau interstitielle d'origine.
Afin de vérifier l'effet de la salinité sur les caractéristiques de compressibilité des sédiments,
une série d'essais oedomètriques a été réalisée sur des échantillons lessivés au préalable avec
des solutions en NaCl à diverses salinités, à savoir :
− non salée,
− à la teneur en sel naturelle,
− à la teneur en sel double de celle naturelle (figure 12).
Le but de cette approche est de reconnaître et justifier le gain en résistance (pic en cohésion
non drainée) observé dans le premier mètre de sédiments, par la présence éventuelle d'une
« surconsolidation apparente » d'origine osmotique (Sultan et al., 2000). A ce stade de la
recherche, le phénomène osmotique est donc associé uniquement à la variation de la teneur en
NaCl du fluide interstitiel. Ceci est clairement une limitation de l’approche proposée, car les
réactions physico-chimiques engendrées dans les sédiments plus superficiels ne sont pas
nécessairement associées uniquement à cet électrolyte.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
On remarque tout d'abord que l'influence de la salinité dans la gamme des concentrations en
NaCl entre 0 g/l et 77,2 g/l est très faible. Ceci peu être résumé par le graphique présenté sur
la figure 13. Si on associe au niveau de salinité une valeur de succion osmotique, les seuils
observés ont des analogies évidentes avec la surface LC introduite par Alonso et al. (1990)
pour expliquer l'écrouissage en succion dans les sols non saturés.
Fig. 13 – Seuil de plasticité des sédiments grands fonds GdG en fonction de la salinité
Les indices Cc de 1,75 à 2 témoignent d'une forte compressibilité des sédiments, typique des
sols argileux très plastiques tels que les montmorillonites. Cependant les valeurs de Cc sont
bien plus élevées des valeurs calculées avec la formule proposée par Skempton (Cc =
0,09[10wl - 1]), ceci indique que la compressibilité des sédiments n'est pas liée uniquement à
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Plusieurs possibilités s'offrent en laboratoire pour tester le comportement de sols argileux lors
d'essais de comportement mécanique : triaxiaux ou essais de cisaillement simple. Le
paramètre recherché est d'abord la « cohésion non drainée » du sol. Les expérimentations
montrent que celle ci est différente selon le type d'appareillage employé : déformation plane,
compression, ou extension. Ce fait traduit uniquement que l'angle de frottement effectif φ' du
matériau n'est pas le même, ou autre façon de dire, le critère de rupture tridimensionnel ne suit
pas le critère de Coulomb.
En fait, le comportement des argiles marines venant de grands fonds marins devrait être
effectué en se plaçant à des contraintes verticales proches des contraintes en place, même si
celle-ci sont très faibles. (Il a été possible de réaliser des essais triaxiaux sur de la neige
fraîche de densité 150 kg/m3 en adaptant les appareillages. Ces essais peuvent être adaptés à
des argiles).
L’étude comporte une bibliographie complète sur le comportement des argiles molles à
faibles contraintes.
Sur des échantillons prélevés au Stacor fournis par l'IFP, une première série d'essais triaxiaux
consolidés non drainés est effectuée en appliquant des contraintes classiques sur des
échantillons non remaniés. Ceux-ci sont taillés par découpage, le pélèvement par des
carottiers risquant de détruire la structure des échantillons. Les contraintes appliquées sont de
50, 100 et 200 kPa.
23
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Un développement de l’appareil triaxial a été effectué pour appliquer des contraintes plus
faibles, typiquement autour de 10 kPa (5, 10, et 20 kPa). (Figure 14)
Les résultats sont comparés à ceux obtenus sur des échantillons reconsolidés selon la
procédure SHANSEP.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
4. Tâche 4
Synthèse
(responsable chef de projet)
Certaines de ces recommandations ont déjà été appliquées dans les laboratoires géotechniques
spécialisés.
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Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
5. Conclusions
La synthèse des connaissances sur les propriétés des sols marins du Golfe de Guinée par
grands fonds montre que ces sols présentent un certain nombre de spécificités par rapport à
ceux d'autres zones géographiques (Golfe du Mexique) et que les méthodes standard ne sont
pas toujours à même de les caractériser précisément et complètement.
Ces sols marins sont essentiellement des argiles très plastiques, sensibles et thixotropes. Un
travail en profondeur a été entrepris pour mieux les identifier, cerner leurs propriétés
physiques et rhéologiques et, in fine, expliquer leur comportement géotechnique. Ce travail de
compréhension a mobilisé les efforts conjugués de tous les acteurs impliqués dans le projet en
collaboration avec plusieurs laboratoires universitaires extérieurs. Total a mis à la disposition
du projet une série de carottes prélevées sur des champs situés par des profondeurs d'eau au-
delà de 1 200 m.
Les protocoles expérimentaux ont été améliorés pour permettre une identification précise des
matériaux : mesure de la teneur en matière organique, de la teneur en carbonate, du contenu
granulométrique de l'activité colloïdale. De même, des progrès significatifs en terme de
minéralogie et de microstructure (présence de smectite) apportent des explications sur la forte
capacité à la rétention d’eau et les indices de plasticité très élevés de ces sédiments.
Il est important de noter que minéralogie et microstructure influent directement sur un certain
nombre de propriétés géotechniques de premier intérêt en ingénierie, notamment la sensibilité,
la thixotropie, l’anisotropie de structure et les comportements d’interface.
Les approches traditionnelles de la mécanique des sols sont basées sur des comportements de
type élasto-plastique. Il est pertinent de s’interroger sur la capacité de tels modèles à décrire
correctement ou complètement le comportement de sols caractérisés par des teneurs en eau
très élevées (W >100%), qui se situent au moins sur les premiers mètres sous la surface du
fond au-delà de leur limite de liquidité (IL >100 %).
Des essais au rhéomètre ont été effectués afin d’apporter des éclairages nouveaux ou
complémentaires sur le comportement de ces sols. Les résultats montrent un comportement de
fluide à seuil, rhéofluidifiant, avec une forte capacité à la reprise après déstructuration.
Des améliorations significatives ont été apportées dans les procédures opératoires pour tenir
compte à la fois :
- des difficultés liées à la manipulation et la préparation d’échantillon très mous ;
- de l’extrême précision requise dans le contrôle des efforts réellement appliqués à
l’échantillon (faibles contraintes de confinement, suppression ou correction des efforts
parasites).
Les apports du projet sont très importants et marquent une avancée certaine dans la façon
d'étudier ces matériaux d'offshore profond.
La suite logique du projet consiste à porter les efforts sur les aspects du comportement de
l’interface du matériau avec les éléments de structure : interface avec les conduites
(frottement, destructuration - restructation du matériau), interface avec les risers caténaires en
acier (raideur du sol de fondation), interface avec les ancres (frottement sol – structure et
évolution avec le temps).
26
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
Valorisation
Les nombreuses publications effectuées à partir des résultats du projet, et en particulier celles
à venir à Perth et à Tokyo servent à faire connaître les travaux à l’international et à faire
prendre conscience de l’importance de suivre rigoureusement les procédures d’essais.
Si les résultats du projet ne donneront pas lieu à des reversements de valorisation externe,
ceux-ci permettront à tous les partenaires qui interviennent dans le projet et en particulier aux
entreprises de mieux prendre en compte les spécificités des sols marins grande profondeur, et
d’offrir à leurs clients des solutions mieux adaptées et plus sécurisantes. Les entreprises
améliorent ainsi leur compétitivité.
27
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
6. Documents
Rapports
A. Puech « Caractérisation des sols grands fonds – Etat des connaissances et des besoins dans
le Golfe de Guinée »
E. Pons « Propriétés physiques et mécaniques des sols marins d'offshore profond - Projet de
fin d'études de Mars à Juillet 2003 »
Vincenzo De Gennaro, Pierre Lelage, Emmanuel de Laure - Comportement des sols marins
grande profondeur RAPPORT FINAL
Site internet
Un site internet à la disposition des partenaires contient l’ensemble des documents relatifs au
projets : rapports, compte-rendu de réunions, exposés, publications.
Séminaire
Colloques
28
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
A. Puech, H. Dendani, J. Meunier, J.F. Nauroy « Characterisation of deep water soils for
geotechnical engineering: successes and challenges » Caractérisation in-situ des fonds marins
SeaTechWeek, Brest Octobre 2004
J. Meunier, H. Dendani, J.F. Nauroy, A. Puech « Caractérisation mécanique des sols marins
grande profondeur » Caractérisation in-situ des fonds marins SeaTechWeek, Brest Octobre
2004
Denys Bore,l Alain Puech, Hedi Dendani, Jean-Louis Colliat « Deepwater geotechnical site
investigation practice in the Gulf of Guinea »
Quatre publications, les plus représentatives du travail effectué dans le cadre du projet, sont
jointes en annexe.
29
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
7. Réunions
7.1. Réunion de projet
Réunion de lancement du projet, 15 janvier 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 7 avril 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 20 juin 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 3 octobre 2003 à l'IFP
Réunion de projet du 13 février 2004 à l'IFP
Réunion de projet du 18 juin 2004 à l'IFP
Réunion de fin de projet du 1er décembre 2004 à l'IFP
Un séminaire de fin de projet sera organisé au cours du deuxième trimestre 2005 au sein du
Clarom (groupe de compétence géotechnique marine).
30
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
ANNEXES 1
Jean-Francois Nauroy (1), Isabelle Hénaut (1), Jacques Meunier (2), Alain Puech (3) & Hedi
Dendani (4)
(2) ITREMER
BP 70
29280 Plouzane
(3) Fugro-France
27 rue des Peupliers
92752 Nanterre Cedex
(4)Total
cours Michelet, cedex 47
92069 Paris la Defense
Résumé :
Les sols marins rencontrés par grande profondeur, au delà de 1000 m , présentent des propriétés
différentes des sols du plateau continental. Ils se caractérisent par la présence importante de
particules fines argileuses, mais aussi par une forte teneur en eau. Ces particularités de
composition rendent les sols marins grande profondeur très meubles, plastiques, et sensibles au
remaniement.
Les compagnies pétrolières sont confrontées à ces sols pour l’ingénierie des installations sous-
marines, l’ancrage des structures flottantes et la pose de pipelines. Dans le cadre du CLAROM
(Club pour les Actions de Recherche sur les Ouvrages en Mer), un projet multipartenaire a été
conduit afin d’analyser en détail les caractéristiques physiques et mécanique de ces sols.
De nombreux essais de caractérisation ont été réalisés sur des échantillons prélevés dans le
Golfe de Guinée. Le matériau est considéré soit comme un solide avec une approche de
mécanique des sol classique soit comme un fluide complexe avec une approche rhéologique.
Les premiers résultats présentés montrent la complémentarité des approches
1
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
1 Introduction
Les sédiments marins rencontrés par grande profondeur dans les zones d'activité pétrolières
sur les côtes Ouest de l’Afrique présentent des caractéristiques particulières différentes de celles
des sédiments rencontrés sur le plateau continental. Ils se caractérisent par une granulométrie
qui les classe dans le domaine des sols silto-argileux et présentent des teneurs en eau élevées.
Les essais classiques de mécanique des sols les rangent dans les argiles très plastiques
normalement consolidées. Leur cohésion est en général très faible, à la limite du liquide. Le
prélèvement remanie profondément le sédiment et les caractéristiques mesurées en laboratoire
diffèrent notablement des caractéristiques qui ont pu être mesurées in-situ.
Les structures mises en place dans les grands fonds sont très variées : pieux d'ancrage,
caissons à succion, ancres VLA, pipelines, SCR (Steel Catenary Riser). Le dimensionnement et
l'installation de ces structures soulèvent quelques interrogations. Les derniers exemples
d’installation de caissons à succion par mer profonde dans le Golfe de Guinée ont montré que
plusieurs aspects du comportement de ces matériaux, anisotropie, comportement à l’interface
sol – acier, remaniement, cicatrisation, ne sont pas maîtrisés (Puech, 2003). La compréhension
des propriétés mécaniques des sols marins grande profondeur apparaît comme un passage obligé
dans l’étude plus approfondie du dimensionnement des caissons d’ancrage, de la pose, de
l’ensouillage, de la stabilité des conduites, de l’interaction des risers caténaires avec le sol.
2 Caractérisation physique
Une série complète d'essais d'identification a été entreprise sur ces échantillons.
− teneur en eau,
− limites d’Atterberg,
− granulométrie laser,
− teneur en matières organiques,
− teneur en carbonates,
− salinité,
− essais au bleu de méthylène,
− adsorption d’azote,
− diffraction X,
− MEB (microscope électronique à balayage),
− analyse chimique.
2
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
La figure 1 donne des résultats de mesures de teneur en eau en réalisées par l’IFP sur deux
carottes Kullenberg et des mesures réalisés par Fugro sur une carotte Stacor, avec un meilleure
préservation. Les teneurs en eau sont très élevées (de plus de 150 % en surface à 130 % environ
à 10 mètres), très proches voire supérieures aux limites de liquidité. On peut considérer ce
matériau en surface comme une pâte visqueuse en première phase de consolidation comme le
décrit Le Bras pour des vases estuariennes (Le Bras, 2000).
Ris
K13
2 K16
profondeur (m)
10
La figure 2 récapitule les données d’indice de plasticité dans le Golfe de Guinée. Les
indices de plasticité sont extrêmement élevés, en comparaison des indices de plasticité trouvés
dans le golfe du Mexique (en tirets) et sur le delta du Mississipi (en pointillé). Les sols du Golfe
de Guinée se montrent très différents de ceux d'offshore profond américains.
3
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
P la sticity in d e x, P I (% )
20 40 60 80 100 120 14 0 16 0
0
10
15
P en e tratio n (m
20
25
30
35
Gulf of M exi co
M issi ss ip pi D elta
Le minéral argileux présenté comme dominant dans les analyses minéralogiques effectuées
antérieurement à 2003 était la kaolinite, mais les mesures d'adsorption au bleu de méthylène ou
à l'azote laissaient penser à la présence de smectites. Des analyses minéralogiques fines avec des
procédures élaborées (Thomas et al, présenté à IS-FOG 2005) effectués sur quelques
échantillons montrent que la teneur en argile gonflante est importante et responsable du
comportement plastique de ces matériaux.
3 Caractérisation mécanique
En théorie, cette "surconsolidation" apparente dans les couches très superficielles du sol
pourrait être d’origine :
- mécanique, à la suite de l’érosion de la surface par l’action des courants ou d’un
glissement de terrain ;
- physico-chimique, faisant intervenir des phénomènes chimiques ou électriques
ordinairement négligés.
4
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
10
profondeur (m)
15
20
25
L'explication mécanique ayant été écartée sur ces sites, on privilégie actuellement les
modèles physico-chimiques (Sultan et al, 2000), mais aucun n'a été validé à ce jour.
5
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
Lsi
K16
2
STAC
profondeur (m)
4
10
Parallèlement à l'approche classique de mécanique des sols, des mesures ont été effectués
en considérant le matériau comme un fluide. Plusieurs équipes de recherche ont déjà utilisé cette
approche (Locat & Demers, 1988 - Migniot, 1989) Des essais au rhéomètre ont été effectuées
sur quelques échantillons selon quatre procédures : essais de fluage, d’écoulement,
d’oscillations en régime linéaire et de reprise.
Essais de fluage
Un essai de fluage au rhéomètre consiste à appliquer à un échantillon de matériau un
couple constant (La contrainte de cisaillement est alors constante) et à mesurer la déformation
angulaire résultante en fonction du temps.
A partir d’un certain niveau de contrainte appliquée, dite contrainte seuil ou seuil
d’écoulement, on observe un écoulement uniforme de matière.
Des essais de fluage ont été réalisés à 5°C sur des échantillons présentant des résistances
au cisaillement (mesurées au scissomètre de laboratoire) variant de 3 à 10 kPa. (Fig. 5)
6
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
100 500
80 400
% déformation
%déformation
8,5 kPa
60 τ=3 kPa
300
40 200
Les contraintes seuil obtenues au rhéomètre a été trouvée du même ordre de grandeur que
celles obtenues avec le scissomètre de laboratoire. Le seuil est d'autant plus net que la
"cohésion" du matériau est faible.
Essais d’écoulement
Des essais à balayage à contrainte imposée permettent d'étudier les propriétés d'écoulement
du matériau. Des échantillons aussi peu remaniés que possible ont été prélevés sur des carottes
du Golfe de Guinée et soumis à ce type d'essai. D'autres échantillons ont été destructurés et
homogénéisés en ajoutant des quantités d'eau contrôlées.
Tous les échantillons, quelles que soient leurs teneurs en eau, présentent un comportement
rhéofluidifiant avec un seuil de contrainte que l’on peut modéliser par une loi de Herschel-
Bulkley (Fig. 6) :
. n
τ =τ c + K ×γ
où
τc la contrainte seuil
τ la contrainte de cisaillement
K la consistance de l’échantillon (K porte la même unité que la viscosité)
n l’indice de pseudo plasticité
•
γ la vitesse de cisaillement
7
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
Fig. 6 - Essais d'écoulement continu en contraintes imposées à des teneur en eau différente
Essais oscillatoires
Des essais oscillatoires réalisés en balayant en fréquence avec une faible amplitude de
déformation (0,05%) ont montré un comportement de gel fort (Henaut et al, 2003). La chute des
modules est un indicateur du seuil d'écoulement.
1000000
Modules dynamiques (Pa)
G'
100000
G"
10000
1000
100
10
1
1 10 100 1000 10000 100000
τ (Pa)
Essais de reprise
Quelques échantillons ont été soumis à une vitesse de cisaillement de 500 s-1 pendant 10
minutes afin de les déstructurer. Puis ils ont été laissés au repos en effectuant à intervalle
réguliers des essais oscillatoires pour quantifier la reprise au cours du temps.
Les échantillons récupèrent leurs propriétés
8
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
100000
Etat intial ; w=150%
t = 13 min
t = 40 min
t = 53 min
G' en Pa
t = 1h06 min
t = 1h20 min
t = 1h33 min
t = 1h46 min
t = 2h ; w=146%
10000
1 10 100
Fréquence w en Hz
4 Conclusions
Les sols marins rencontrés par grande profondeur sont essentiellement des silts argileux très
plastiques, sensibles et thixotropes. Un important travail de recherche a été entrepris pour mieux
les identifier, cerner leurs propriétés physiques et mécaniques. Les protocoles expérimentaux
ont du être améliorés.
Des essais exploratoires au rhéomètre ont été effectués afin de rechercher dans quelle mesure
des modèles issus de la mécanique des fluides (visco-plasticité, modèles à seuil…) ne
seraient pas aptes à apporter des éclairages nouveaux ou complémentaires sur leur
comportement. Les premiers résultats montrent un comportement de fluide à seuil,
rhéofluidifiant, avec une forte capacité à la reprise après déstructuration. Cette approche semble
prometteuse. Ces travaux ont mis en évidence la nécessité d'approfondir le rôle que jouent les
caractéristiques minéralogiques, physico-chimiques (salinité entre autres) et microstructurales
sur le comportement du matériau. Les processus de sédimentation peuvent également être
importants (vitesse de sédimentation, natures des dépôts, proximité des pockmarks, volcan de
boue, …).
Références
Henaut, I., Pons, E., Bemer, E. et Nauroy, J-F., 2003, Caractérisation rhéologique des sols
marins grande profondeur », 38e Colloque annuel du Groupe Français de Rhéologie (GFR),
Brest, 15 au 17 octobre 2003
Le Bras, G., 2000, Etude expérimentale du début de consolidation de sédiments fins naturels,
Thèse de doctorat, Université de Nantes
Locat, J. & Demers, D., 1988, Viscosity, yield stress, remolded strength, and liquidity index
relationships for sensitive clays, Can. Geotech. J., 25, 799-806
9
Journées AUM/AFM 2004 Brest, 2-3 septembre 2004
Thomas,F., Nauroy, J-F & B. Rebours, 2005, Mineralogical characteristics of the Gulf of
Guinea deep water sediments, présenté à l'International Symposium on Frontiers in offshore
geotechnics
Sultan, N., Cochonat, P., Dennielou, P., Bourillet, J.F., Savoye, B. & Colliat, J-L., 2000,
"Surconsolidation apparente et pression osmotique dans un sédiment marin", CR Acad. Scien
Paris, Sciences de la terre et des planètes/331, pp 379-386
Van Damme, H., "Colloidal Chemo-Mechanics of Cement Hydrates and Smectite Clays :
Cohesion vs Swelling,in « Encyclopedia of Surface and Colloid Science », A. Hubbard, Ed.,
10
Sols marins grande profondeur – Rapport final (mars 2005)
ANNEXES 2
ABSTRACT: The properties of marine sediments encountered at great water depth are characterized by a
large content of fine particles and a high water content. These sediments appear to be very plastic and sensi-
tive to disturbance. In order to better understand the relationships between the mineral composition and the
plastic behaviour of these soils a detailed analysis of the physical and mineralogical properties of several rep-
resentative samples from Gulf of Guinea was performed. The mineralogical composition, analysed after
proper dispersion of the samples, reveals significant amounts of smectite, whose swelling properties explain
the high water content and the very high plasticity index generally measured on these sediments.
1 INTRODUCTION
3.028 Calcite
3.337 Quartz
with permuted water,
12.57 Smectite
2 removing of carbonates by soft acid leaching (di-
02-,11, Phyllosilicates
200
luted HCl) at approximately 60°C, avoiding to
2.814 Halite
02-,11, Phyllosilicates
lower the pH below 4, which could damage clays,
7.15 Kaolinite
3 elimination of organic matter, which can limit 150
Kaolinite
clay adsorptivity, by soft oxidation by hydrogen
Kaolinite
peroxide at 80°C, 100
4 exchange of divalent cations (Ca++, Mg++, ...) for
Na+ by contact with an ion exchanging resin
50
(Amberlite).
The suspensions were sedimented for 24 hours
and the supernatants containing the < 2 µm fraction 0
were concentrated by centrifugation. 0 10 20 30 40 50 60
2θ
The amount of particles below 2 µm was typi-
cally around 25 % after step 3 and around 50 % after
step 4. The difference is attributed to the strong dis- Figure 2. X-ray powder diagram of a typical raw sample.
persing effect of the cation exchange resin, as shown
in Figure 1.
To identify clay minerals by X-ray diffraction in Table 1 - Typical phase identification from XRD powder dia-
the fine fraction produced by the procedure de- gram.
scribed above, oriented preparations were performed
to enhance the 00l reflexions, characteristic of the Elements %
layer equidistance in clays. Quartz SiO2 15 to 20
1 Either 2 ml of the clay fraction suspension in wa- Kaolinite Al2(Si2O5)(OH)4 15 to 50
ter were sedimented on a glass plate, or the wet Muscovite or Illite 5 to 25
sample obtained by centrifugation was rubbed on 2(AlFe)(Si6Al2O20)(OH)4
a glass plate, then the specimen was dried in open Microcline KAlSi3O8 5 to 10
air. Calcite CaCO3 5 to 30
2 Ethylene glycol was then sprayed on the oriented Mg-exchanged Calcite Mg0.1Ca0.9CO3 traces
specimen to selectively swell the smectites. Pyrite FeS2 5
3 Finally, the specimens were heated at 550°C in Halite NaCl 5
order to identify kaolinites, which collapse upon CaSO4 hydrates (Gypsum, Bassanite) traces
calcination, and illites, which resist. X-ray dif- Phosphates traces
fraction diagrams were recorded after each step of
the preparation.
The step by step elimination of chlorides, carbon- treatments progressively release clay lamellae and
ates and organic matter, was controlled by infrared allow them to be re-arranged in the powder.
spectroscopy (Fig. 3) and XRD (Fig. 4). Diffractograms carried out on the oriented speci-
mens clearly demonstrate the presence of smectites
from the strong peak around 12-13 Å (Fig. 5), which
915
kaolinite
kaolinite
was absent from the powder pattern.
CH3, CH2 carbonates
1793
1000
1438
251
293
287
900
800
4 oriented
700
3 600
500
400
2
300
1 200
600
Oriented sample patterns, as prepared, treated by
smectite
calcite
quartz
500
the three following types of clay to be identified:
pyrite halite
10000
10Å
17Å Oriented prep.
7Å
Oriented prep. + 550°C 10 µm 5 µm
0
0 5 10 15 20 25 30
2θ (CuKα)
a b
Figure 6. Identification of clay minerals on oriented prepara- Figure 8. Scanning electron micrograph of the raw sample. a)
tions of fine fractions. massive, b) crushed.
Kaolinite
20000
3.5Å Kaolinite 002
7Å
Intensity (counts)
Smectite
15000
13-15Å
Illite
10000
10Å
5000
0
0 5 10 15 20 25 30 1 µm
2θ (CuKα)
Figure 7. Samples containing different proportions of smectite / Figure 9. Scanning electron micrograph of an aggregate.
kaolinite in the Gulf of Guinea sediments.
6 ACKNOWLEDGEMENTS
b REFERENCES
illite
Baoping, W., Aydin, A. & Duzgoren-Aydin, N.S. 2002. A
comparative study of particle size analyses by sieve-
hydrometer and laser diffraction methods. Geotechnical
Testing Journal, Dec 2002, Vol. 25, N°4.
Cokca, E., 2002, Relationship between methylene blue value,
initial soil suction and swell percent of expansive soils.
Turkish J. Eng. Env. Sci. 26, 521-529
c De Gennaro, V., Puech, A. & Delage, P. 2005. On the com-
smectite pressibility of deepwater sediments of the Gulf of Guinea.
Proc. Int. Symp. on Frontiers in Offshore Geotechnics,
Perth, Australia
Hénaut, I., Pons, E, Bemer, E. & Nauroy, J-F. 2003. Caractéri-
sation rhéologique des sols marins grande profondeur. 38e
Colloque annuel du Groupe Français de Rhéologie, Brest
Kezdi, A. 1974. Handbook of soil mechanics. Vol. 1. Soil Phys-
Figure 11. Transmission Electron Micrograph of the > 2 µm ics: Elsevier
fraction showing aggregates. Associated EDS spectra. Puech, A., Colliat, J-L., Nauroy, J-F. & Meunier, J. 2005.
Some geo-technical specificities of Gulf of Guinea deepwa-
ter sediments. Proc. Int. Symp. on Frontiers in Offshore
Geotechnics, Perth, Australia
Santamarina, J-C., Klein, K.A., Wang, Y.H. & Prencke, E.
2002. Specific surface : determination and relevance. Can.
5 CONCLUSIONS Geotch. J., 39 : 233-241
ANNEXES 3
ABSTRACT: Results of one-dimensional compression tests performed on samples of deepwater clayey sedi-
ments retrieved from two sites of Gulf of Guinea are presented in this paper. Unusual high stiffness and effec-
tive vertical stress at yield exceeding the value of the estimated in situ stress have been identified. This obser-
vation corroborates additional data from other in situ investigations, relating, in some cases, "apparent" states
of overconsolidation (with OCR values up to 10) of the near seabed sediments (from 0.4 to 1 m depth). In the
absence of any evidence of past geological unloading, this particular in situ state of the sediments is inter-
preted within the general framework proposed for the analysis of the mechanical behaviour of structured natu-
ral clays. Depositional and post-depositional factors affecting the compressibility in Ko condition of the sedi-
ments are briefly discussed.
2 2
4 4
6 6
DEPTH (m)
DEPTH (m)
8 8
10 10
12 12
14 14
16 16
18 18
20 20
Figure 2. Water content profile of site A Figure 3. Water content profile of site B
For the samples saturated using water with modified In the same Figure the average estimate of the SCL
salinity, previous circulation of solution at given for site A, obtained from the profile of water content
concentration in NaCl was performed. This process shown in Figure 2 is also plotted. The natural SCL
took about 1 week. Reduced consolidation (for high lies between the ICL and the SCL for St = 3 for the
NaCl concentration) and swelling (for 0 g/l NaCl) majority of the profile (σ’v > 6 kPa, i.e. for penetra-
were observed during percolation of NaCl solutions. tions in excess of about 2-3m). There is clearly an
impact of the structure of the clay. In the very top of
the profile, at very low vertical pressures and very
4 COMPRESSIBILITY OF GOG SEDIMENTS high water contents, the sedimentation compression
curves are difficult to establish. Nevertheless, this
One-dimensional compression tests using oedome- result seems to suggest that the state of the sedi-
ters were performed on samples from both sites. ments at 0.5 m depth, where w markedly decreases,
A first series of tests was carried out on samples is strongly affected by deposition conditions. Note
from site A, from 4 m and 14 m in depth under the that samples from the upper level (4m depth) have
seabed. A second series of tests was performed on normalized compression curves that cross the aver-
various samples from the same site, retrieved at dif- age SCL, move towards Burland's SCL and finally
ferent depth between 3.3 m and 13.3 m. Five oe- fall on the ICL at higher stresses, indicating that the
dometer oedometer tests were conducted on samples structural effect is progressively erased. On the other
from site B, retrieved at 5 depths, between 2.9 m and hand, samples from 14 m approach the experimental
18.6 m. SCL and then converge on the ICL. The change in
stiffness for all the samples occurs within the narrow
zone comprised between the SCL for St = 3 and Bur-
4.1 Site A : one-dimensional compressibility land's SCL (St ≅ 5). Theses results are in good
Two tests, one sample per depth (4 m and 14 m), agreement with the sensitivity values obtained from
were performed on reconstituted samples at w equal triaxial UU tests, that furnished St = 4 for site A, al-
to wl, in order to establish the ICL of GoG sediments most constant with depth (Puech & Colliat, 2005).
from site A. They also indicate reduced affects of disturbance,
Results of these two tests are presented in Figure this aspect being confirmed by disturbance indices
1 and compared with the ICL regression proposed from "good" to "fair" for all the tests presented in
by Burland (1990) as a function of eL. A general this paper (Lunne et al., 1998).
agreement is observed, although at low effective Details of results shown in Figure 3 are presented
vertical stresses the experimental data tend to stabi- in Figures 4 to 6 in terms of yield points, compared
lise at constant value of Iv rather than constantly in- to the in situ vertical stresses σ'vo. From results
crease. Both tests define the same ICL. shown in Figures 3 and 4 it can be inferred that the
Figure 3 shows the normalised results of the first effect of salinity is negligible. Indeed, yielding does
series of one-dimensional compression tests, com- not seem to be influenced by the concentration in
pared with the experimental ICL. NaCl of the pore water.
2 2
1 1
Iv Iv
SCL (Burland, 1990)
0 SCL site A
0 SCL (Burland, 1990)
ICL site A SCL (St = 3)
SCL site A
4m ICL site A
-1 14 m
-1
Yield point (0 g/l NaCl)
Yield point (78 g/l NaCl)
σ'vo
σ'vo
-2 -2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
σ'v (kPa) σ'v (kPa)
Figure 3. Normalised one-dimensional compression curves of Figure 4. Yielding of GoG sediments (site A) : effect of salinity
GoG sediments : site A, first series. (4 m depth).
3 3
Samples from 4 m in depth Samples from 14 m in depth
w ~150 (NaCl 38.6 g/l) w ~120 (NaCl 35.9 g/l)
2 2
1 1
Iv Iv
0 SCL (Burland, 1990)
0
SCL (Burland, 1990)
SCL (St = 3) SCL (St = 3)
SCL site A SCL site A
ICL site A
-1 ICL site A -1
Yield point
Yield point
σ'vo
σ'vo
-2 -2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
σ'v (kPa) σ'v (kPa)
Figure 5. Yielding of GoG sediments (site A) : natural state Figure 6. Yielding of GoG sediments (site A) : natural state
(4 m depth). (14 m depth).
It is worth noting that at the in situ vertical stress Fig. 8, together with the average SCL curve. The lat-
σ'vo ≅ 12 kPa, corresponding to 4 m depth, com- ter is quite smooth, in agreement with the average
pressibility curves of the upper sediments lie ap- water content profile given in Fig. 2. The broken
proximately on the average SCL, hence σ'vc ≅ σ'vo, lines plotted in the same Figure represent the maxi-
whereas σ'vy ≅ 2σ'vo. Thus sediments at 4m depth are mum and minimum estimates of the SCL, depending
normally consolidated in the geological sense on water content data scattering.
(i.e. OCR = 1), but have a yield stress ratio YSR = 2, Since the ICL for these soils was not available,
the result of a post-sedimentation structure. the ICL of sediments from site A is plotted on the
Note that the same results hold true for samples same graph. These data suggests that sediments from
from 4 m in depth, tested at their natural natural state site B are normally consolidated with a post-
in terms of water salinity (Fig. 5). Again, a yield sedimentation structure, similarly to site A. Indeed,
stress ratio YSR = 2 is observed, for an average sen- almost all the compressibility curves cross the aver-
sitivity St of about 4, in the absence of any apparent age SCL at a vertical effective stress value close to
geological overconsolidation. Finally, a synthesis of that of the in situ stress. Exceptions are the curves of
the results obtained on samples from 14 m in depth samples from 3.2 and 18.6 meters depth, which
(σ'vo ≅ 56 kPa) is shown in Figure 6. As it is possible however are closer to the upper and lower SCL (grey
to observe, sediments are still geologically normally lines), respectively.
consolidated (OCR = 1), with sign of a post-
3
sedimentation structure (max YSR ≅1.4).
Figure 7 shows the normalised results of the sec-
ond series of one-dimensional compression tests, 2
compared with the experimental ICL and the aver-
age estimate of the SCL for site A. Good agreement
with the sensitivity framework is still observed. 1
The compressibility curve of the sample retrieved
Iv
from the upper level (3.3 m) crosses the SCL ap- SCL (Burland, 1990)
proaching the SCL for St = 3 (YSR ≅ 2) and then 0 SCL (St = 3)
SCL site A
drops on the ICL. The remaining compressibility ICL site A
curves of the deeper samples cross the SCL at a ver- 3.3 m
7.3 m
tical effective stress σ'vc ≅ σ'vo (OCR = 1) and have a -1 10 m
yield stress σ'vy slightly higher than the in situ stress 13.3 m
σ'vo
(i.e. YSR ≅ 1.3 or so).
-2
1 10 100 1000
4.2 Site B : one-dimensional compressibility σ'v (kPa)
Normalised one-dimensional compression tests Figure 7. Normalised one-dimensional compression curves of
for GoG sediments recovered at site B are shown in GoG sediments : site A (second series).
3 on samples retrieved from the near seabed (from 0.4
to 1 m depth) are planned to deeper investigate this
point.
2
6 ACKNOWLEDGEMENTS
1
ANNEXES 4
Alain Puech
Fugro France, Nanterre, France
Hedi Dendani
Total, Paris La Défense, France
Jacques Meunier
Ifremer, Centre de Brest, Plouzané, France
Jean-Francois Nauroy
Institut Français du Pétrole ,Rueil-Malmaison, France
RÉSUMÉ
Cette communication porte sur la caractérisation géotechnique des sédiments rencontrés par plus de 450m d’eau sur la pente continen-
tale du Golfe de Guinée. Indépendamment de leur position géographique et de la profondeur d’eau, ces sols ont en commun un certain
nombre de propriétés physiques et mécaniques qui les distinguent d’autres sols de mers profondes. La revue porte sur 10 sites en trai-
tant plus particulièrement des propriétés indicielles, de la résistance au cisaillement non drainé et de l’état de contrainte in situ. La
plupart de ces propriétés spécifiques n’ont pas reçu d’explication satisfaisante à ce jour et des efforts de recherche sont nécessaires
pour comprendre et prédire le comportement de ces matériaux.
ABSTRACT
The paper addresses the geotechnical characterization of the sediments encountered on the continental slope of the Gulf of Guinea in
water depths in excess of 450m. These soils notwithstanding their geographical position and water depth have in common a number of
physical and mechanical properties which differentiate them from other deepwater soils. The review refers to 10 sites and focuses on
index properties, undrained shear strength and in situ stress state. Most of the specific properties of these soils have not received so far
satisfactory explanations and more research is needed to understand and predict their geotechnical behavior.
2 SOURCES DE DONNEES
3.1 Teneur en eau et poids volumique immergé
Les auteurs ont effectué une revue synthétique des propriétés
géotechniques des sols recueillies sur 10 sites au large du Nige- Les sédiments sont caractérisés par des teneurs en eau très éle-
ria, de la Guinée Equatoriale, du Congo et de l’Angola, par des vées typiquement comprises entre 150 et 250% au niveau du
profondeurs d’eau comprises entre 450 et 1500m. La limite su- fond et décroissant avec la pénétration (Fig.1). Sur les 6 à 10
périeure de 450m a été choisie de manière à s’assurer que tous premiers mètres sous le niveau du fond, la teneur en eau décroît
les sédiments considérés se situent sur la pente continentale au- sensiblement (environ 80-150% vers 8m) mais reste supérieure
delà de la zone de transition avec le plateau continental. La li- ou proche de la limite de liquidité (1<IL<1.2). Au-delà la dé-
croissance est faible au moins dans la limite des pénétrations admettant un rapport assez vraisemblable de 2 à 3 la teneur en
concernées par la plupart des fondations de structures par matière organique ne dépasserait pas 6%.
grands fonds (soit 30 à 40m). Les quelques sondages profonds
disponibles confirment la tendance à la décroissance mais les
teneurs en eau peuvent encore être de l’ordre de 80 à 100% vers 3.4 Analyse granulométrique
100m de pénétration.
La granulométrie des sols fins est traditionnellement obtenue
en mécanique des sols par sédimentométrie, l’hexa-
T eneur en eau, W (%)
métaphosphate étant utilisé comme agent dispersant. Cette tech-
0 50 100 150 200 250 300 350 nique s’avère inopérante sur les argiles du GdG en raison d’une
mauvaise défloculation des particules.
0
Des procédures spécifiques ont été développées (Thomas et
2 al., 2005). Elles nécessitent le recours aux ultrasons et à l’usage
de résines à base de sulfonates pour assurer une bonne dis-
4 persion. Il en ressort que les matériaux sont quasi entièrement
composés de fines (souvent plus de 95% < 40 µm) avec une
6 proportion élevée de particules < 2 µm (de 50 à 80%).
Pénétration (m)
10 3.5 Plasticité
Chaque symbole
représente un site Une caractéristique majeure des sols du Golfe de Guinée est
12
différent. leur très forte plasticité (Fig.2). L’indice de plasticité (IP) est
14 typiquement compris entre 70 et 120 mais peut atteindre 150 au
GdG (10 sites) niveau du fond. Ces valeurs sont nettement plus élevées que cel-
16
les des sols du Golfe du Mexique pourtant qualifiées de très
18 plastiques (30<IP<70). La limite de plasticité LP est quasi cons-
tante avec la profondeur (typiquement 45+/-10) tandis que la li-
20 mite de liquidité LL décroît de 150-200 au niveau du fond à
120-160 vers 6-10m de pénétration. Dans le diagramme de Ca-
Figure 1. Evolution de la teneur en eau avec le la profondeur. sagrande, les sédiments sont classés comme argiles fortement
plastiques (CH) à limons fortement plastiques (MH).
Corrélativement les poids volumiques immergés sont parti-
culièrement faibles, partant de 12 à 13 kN/m3 au niveau du fond Indice de Plasticité, IP (%)
pour atteindre 13 – 15 kN/m3 au delà de 6-8m. Ces valeurs sont
nettement inférieures à celles observées dans les sédiments du 20 40 60 80 100 120 140 160
Golfe du Mexique (Fig.4). 0
5
3.2 Teneur en carbonates
8 2 liée à Suv par le facteur de cône Nkv. Pour les sols du Golfe de
Site B
Guinée, Nkv est compris entre 10 et 14 mais des analyses plus
10
Site A précises indiquent que le facteur de cône serait voisin de 11 en
12 surface et croîtrait ensuite pour atteindre des valeurs de l’ordre
de 14 à 15 en profondeur (Puech et al., 2005).
14 La valeur du gradient de cohésion dans les argiles profondes
du GdG est souvent voisine de 1.5kPa/m, peu différente de celle
16 des sols du GdM en dépit de leur plus faible poids volumique.
Le rapport normalisé Su/p’o est supérieur à 1 dans les premiers
18
mètres et décroît ensuite pour se stabiliser à des valeurs de
20 l’ordre de 0.4-0.5 entre 10 et 30-40m de profondeur. Ce même
rapport est nettement plus faible dans les sols du GdM (voisin
de 0.3)
Figure 3. Profils types de résistance de pointe pénétrométrique.
Au-delà de 2m de pénétration et jusqu’à 30-40m sous le ni- 5 HISTOIRE DES CONTRAINTES/ CONTRAINTES IN
veau du fond, limite de pénétration des systèmes modulaires SITU
opérés, la résistance de pointe nette qn croît linéairement avec la
profondeur. Le gradient de résistance ∆qn est compris entre 15 Les valeurs élevées du rapport Su/p’o peuvent suggérer
et 30kPa/m avec des variations locales (sur un même site) du l’existence de phénomènes de surconsolidation. De fait, les es-
même ordre que les variations régionales (d’un site à un autre). sais oedométriques interprétés par la méthode de Casagrande
Dans les deux premiers mètres de pénétration, deux types de conduisent à des valeurs de p’c supérieures à la pression effec-
profils peuvent être observés : tive en place p’o. Le rapport p’c/p’o est de l’ordre de 2 sur les
- soit un profil « avec pic », caractérisé par une forte croissance premiers mètres de pénétration et décroît ensuite jusque vers 1.3
de qn qui atteint 120-200kPa entre 0.4 et 0.7m de pénétration, à 15-20m de pénétration. Au-delà les données sont rares mais
puis décroît progressivement pour se réaligner sur le gradient suggèrent des valeurs voisines de 1.2.
5
GdM
10
Pénétration (m)
25
GdG GdG
30
Figure 4. Profils types de poids volumiques, de consolidation et de cohesion dans les Golfes du Mexique (GdM) et de Guinée (GdG)
Comme il est clairement établi que les sols considérés n’ont tement aux très faibles valeurs de contraintes effectives corres-
fait l’objet d’aucune surcharge, on s’abstiendra pour éviter toute pondant aux deux premiers mètres de pénétration les conditions
confusion de parler de « surconsolidation » et on adoptera la prévalant pour le site A qui présente un « pic » de résistance de
terminologie de Burland (1990) qui nomme YSR (Yield Streng- celles du site B « sans pic ». Des travaux plus approfondis sont
th Ratio) le rapport p’c / p’o. en cours pour tenter de relier la compressibilité de ces matériaux
à leur microstructure (De Gennaro et al., 2005)