Cartes de Contrôle Aux Mésures
Cartes de Contrôle Aux Mésures
Cartes de Contrôle Aux Mésures
1
2 2 LES CARTES DE CONTRÔLE AUX MESURES DE SHEWHART
sous contrôle lorsque la moyenne (l’espérance) dans chaque échantillon de cette caractéristique
est égale à une valeur cible µ0 fixée et lorsque l’écart-type dans chaque échantillon est égal
à un écart-type naturel σ0 . Alors que µ0 est fixée pour répondre à la demande des clients,
à un cahier des charges, à la qualité du produit, σ0 dépend essentiellement du processus de
production, de la technologie mise en oeuvre. si la caractéristique contrôlée est une proportion
d’objets non conformes (d’objets conformes) dans chaque lot, le processus est sous contrôle
lorsque cette proportion est en moyenne dans chaque échantillon égale à une valeur cible
p0 . La proportion p0 est fixée de sorte à respecter les normes de qualités fixées par contrat ou
par obligation légale. On cherche bien sûr à avoir une valeur de p0 (proportion d’objets non
conformes) voisine de 0. Si la caractéristique contrôlée est un nombre de défauts par objet,
le processus est sous contrôle quand ce nombre est en moyenne égal à une valeur cible λ 0
fixée. Idéalement λ0 = 0 ; cependant, on tolère souvent quelques défauts mineurs, comme des
défauts d’aspect.
1.3 La MSP
La Maîtrise Statistique des Processus à pour but de mettre en place des outils statistiques
de surveillance des processus de fabrication. L’outil de base de la MSP que nous étudierons est
la carte de contrôle. Elle est constituée de tests statistiques paramétriques de conformité.
R
σ̂ =
d2
σ̂ σ̂
LC = µ̂ LSC = µ̂ + 3 √ LIC = µ̂ − 3 √
n n
3
En posant A2 = √ , on obtient :
d2 n
LC = µ̂ LSC = µ̂ + A2 R LIC = µ̂ − A2 R
Règle de décision :
– si tous les points Mi sont situés entre les linges de contrôle, le processus est déclaré
maîtrisé ;
– si des points Mi sont situés en dehors des limites de contrôle, le processus est déclaré
non maîtrisé.
Si le processus est déclaré non maîtrisé, il est bon de comprendre dans quelles circonstances
les échantillons ont été prélevés pour tenter de cerner si le processus est globalement inadapté
ou s’il existe des causes spéciales à la variabilité excessive des moyennes.
Exemple 2.1 (Exemple de carte X :) Dans une laiterie, un nouveau processus de production de
plaquettes de 250 g de beurre est mis en service. On a prélevé vingt échantillons de quatre plaquettes
chacun et on a pesé chaque plaquette avec une balance de précision.
Le traitement statistique des mesures est effectué à l’aide d’un tableur 1 .
Échantillon x x x x x R
n° i
1 252 249 249 249 249.75 3
2 249 247 252 253 250.25 6
3 253 247 246 247 248.25 7
4 247 253 253 248 250.25 6
5 249 253 247 252 250.25 6
6 246 253 250 253 250.5 7
7 253 247 254 251 251.25 7
8 255 255 248 252 252.5 7
9 254 248 255 246 250.75 9
10 249 246 253 255 250.75 9
11 254 249 252 251 251.5 5
12 249 250 246 249 248.5 4
13 253 247 247 250 249.25 6
14 252 249 251 247 249.75 5
15 249 252 255 252 252 6
16 248 246 248 249 247.75 3
17 250 247 249 252 249.5 5
18 247 247 252 251 249.25 5
19 254 249 252 247 250.5 7
20 250 252 250 250 250.5 2
LC = 250.15
LSC = 254.34
LIC = 245.96
253
252
251 LC
250 LSC
LIC
249 Moyenne de l'échantillon
248
247
246
245
0 5 10 15 20
échantillons
LC = R LSC = D4 R LIC = D3 R
Construction de la carte :
On prélève (effectivement) m échantillons de taille n. On a alors une réalisation des différentes
variables aléatoires présentées ci-dessus.
On calcule, avec les règles indiquées, les différentes valeurs prises par ces variables aléatoires.
Il peut arriver que le calcul, à l’aide de d2 et d3 , de la limite inférieure de contrôle donne
un résultat négatif. Dans ce cas, la limite de contrôle utilisée pour la carte est 0. Il est bien
sûr souhaitable que l’étendu soit aussi proche de la valeur 0 que possible, ce qui traduit une
variabilité faible du caractère numérique étudié.
On trace sur la carte de contrôle la ligne centrale et les lignes de contrôle.
On porte sur la carte, pour i = 1, . . . , m, les points Mi de coordonnées (i, ri ), où ri désigne
l’étendue du caractère étudié dans l’échantillon numéro i.
Règle de décision :
– si tous les points Mi sont situés entre les linges de contrôle, le processus est déclaré
maîtrisé ;
– si des points Mi sont situés en dehors des limites de contrôle, le processus est déclaré
non maîtrisé.
1 Pm
où S = Si et c4 est un coefficient dépendant de l’entier n (voir la table en annexe).
m i=1
Carte de contrôle de la moyenne : carte X
Les paramètres de cette carte, pour des échantillons de taille n, sont les suivants :
σ̂ σ̂
LC = µ̂ LSC = µ̂ + 3 √ LIC = µ̂ − 3 √
n n
3
On pose : A3 = √ . On a alors :
c4 n
LC = µ̂ LSC = µ̂ + A3 S LIC = µ̂ − A3 S
Exercice 2.2 Dans l’exemple 2.1 page 4, une première série de mesures a été effectuée. On renouvelle
le prélèvement d’échantillons. Les nouvelles mesures sont reportées ci-dessous. Le calcul des écarts
types est réalisé à l’aide de la formule :
v
u n
u 1 X
t (xi − x̄)2
n−1
i=1
Échantillon x x x x x S
n° i
1 249 247 253 253 250.5 3
2 254 250 255 250 252.25 2.63
3 253 250 246 247 249 3.16
4 253 255 255 254 254.25 0.96
5 253 254 246 247 250 4.08
6 254 254 254 252 253.5 1
7 255 253 252 254 253.5 1.29
8 249 248 255 252 251 3.16
9 248 255 249 251 250.75 3.1
10 250 247 247 247 247.75 1.5
11 253 252 250 253 252 1.41
12 248 247 250 253 249.5 2.65
13 255 246 246 249 249 4.24
14 251 254 247 255 251.75 3.59
15 251 251 255 255 253 2.31
16 255 251 251 254 252.75 2.06
17 255 250 250 252 251.75 2.36
18 250 251 250 249 250 0.82
19 247 255 248 246 249 4.08
20 254 247 250 254 251.25 3.4
Déterminer les paramètres de la carte de la moyenne.
r r
1 1
On pose B3 = sup 1 − 3 − 1, 0 et B4 = 1 + 3 − 1. On a alors :
c24 c24
LC = S LSC = B4 S LIC = B3 S
Lorsque les cartes de contrôle de phase I font apparaître un processus maîtrisé, leurs paramètres
peuvent être utilisés pour des cartes de phase II lors de la surveillance de la production en
temps réel.
LC = d2 σ0 LSC = D6 σ0 LIC = D5 σ0
n d2 d3 c4 A A2 A3 B3 B4 B5 B6 D3 D4 D5 D6
2 1,128 0,853 0,7979 2,121 1,880 2,659 0 3,267 0 2,606 0 3,267 0 3,686
3 1,693 0,888 0,8862 1,732 1,023 1,954 0 2,568 0 2,276 0 2,574 0 4,358
4 2,059 0,880 0,9213 1,500 0,729 1,628 0 2,266 0 2,088 0 2,282 0 4,698
5 2,326 0,864 0,9400 1,342 0,577 1,427 0 2,089 0 1,964 0 2,114 0 4,918
6 2,534 0,848 0,9515 1,225 0,483 1,287 0,030 1,970 0,029 1,874 0 2,004 0 5,078
7 2,704 0,833 0,9594 1,134 0,419 1,182 0,118 1,882 0,113 1,804 0,076 1,924 0,205 5,203
8 2,847 0,820 0,9650 1,061 0,373 1,099 0,185 1,815 0,178 1,752 0,136 1,864 0,387 5,307
9 2,970 0,808 0,9693 1,000 0,337 1,032 0,239 1,761 0,232 1,707 0,184 1,816 0,546 5,394
10 3,078 0,797 0,9727 0,949 0,308 0,975 0,284 1,716 0,277 1,669 0,223 1,777 0,687 5,469
11 3,173 0,787 0,9754 0,905 0,285 0,927 0,321 1,679 0,314 1,637 0,256 1,744 0,812 5,534
12 3,258 0,778 0,9776 0,866 0,266 0,886 0,354 1,646 0,346 1,609 0,283 1,717 0,924 5,592
13 3,336 0,770 0,9794 0,832 0,249 0,850 0,382 1,618 0,374 1,585 0,307 1,693 1,026 5,646
14 3,407 0,762 0,9810 0,802 0,235 0,817 0,406 1,594 0,399 1,563 0,328 1,672 1,121 5,693
15 3,472 0,755 0,9823 0,775 0,223 0,789 0,428 1,572 0,420 1,544 0,347 1,653 1,207 5,937
20 3,735 0,729 0,9869 0,671 0,180 0,680 0,510 1,490 0,503 1,471 0,415 1,585 1,548 5,922
Tab. 1 – Coefficients des cartes de Shewhart en fonction de la taille n des échantillons (source :
Une application industrielle des statistiques : la carte de contrôle, brochure de l’IREM de
Clermont-Ferrand)
P (LIC ≤ X ≤ LSC) = 1 − α
√ √ √
n(LIC − µ0 ) n(X − µ0 ) n(LSC − µ0 )
⇐⇒ P ≤ ≤ =1−α
σ0 σ0 σ0
n(LSC − µ0 )
√
⇐⇒ 2Π −1=1−α
σ0
√
n(LSC − µ0 )
α
⇐⇒ Π =1−
σ0 2
α
Π(t1−α/2 ) = 1 −
2
σ0 σ0
LC = µ0 LSC = µ0 + t1−α/2 √ LIC = µ0 − t1−α/2 √
n n
La valeur de α la plus utilisée dans la pratique est 0,2%. On a alors t99,9% ' 3,09 ; valeur
voisine de la valeur 3 de la carte de Shewhart.
Pour les cartes de contrôle aux mesures de phase II aux limites probabilistes, les règles de
décision sont identiques à celle des cartes de Shewhart.
3.2 Carte R
On utilise, pour déterminer les paramètres d’une carte de contrôle de l’étendue aux limites
R
probabilistes, la loi de l’étendue relative. L’étendue relative est définie par : w = . Pour un
σ0
risque de première espèce égal à α, on a :
P= P= P= P= P= P= P= P= P= P= P=
n w w w w w w w w w w w
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R
Tab. 2 – Fractiles de la distribution de l’étendue réduite : p = P ≤ wp (sources : Une
σ0
application industrielle des statistiques : la carte de contrôle, brochure de l’IREM de Clermont-
Ferrand et CISIA, CERESTA, 1995)
3.3 Carte S
On démontre, et nous admettrons, que si X1 , . . . , Xn sont des variables aléatoires indépen-
dantes suivant la loi normale N (µ, σ), alors
2
Pn 2
(n − 1)Sn−1 i=1 (Xi − X)
=
σ2 σ2
1 Pn
suit la loi de χ2 à n − 1 degrés de liberté ; avec X = Xi .
n i=1
Pour un échantillon de taille n donné, avec un risque de première espèce égal à α, la
probabilité que l’écart type de l’échantillon appartienne à l’intervalle [LIC, LSC], inclus dans
R+ , est donnée par :
(n − 1)LIC 2 (n − 1)LSC 2
P (LIC ≤ Sn−1 ≤ LSC) = P ≤U ≤
σ02 σ02
2
(n − 1)Sn−1
où U = 2
suit la loi χ2n−1 .
σ0
On rappelle que le risque α correspond à une probabilité que l’écart type de l’échantillon
α
soit inférieur à LIC, égale à la probabilité que cet écart type soit supérieur à LSC, égale à .
2
(n − 1)LSC 2
α
P (Sn−1 > LSC) = P U > 2
=
σ0 2
(n − 1)LIC 2
α
P (Sn−1 < LIC) = P U < 2
=
σ0 2
r r
u1−α/2 uα/2
LC = c4 σ0 LSC = σ0 LIC = σ0
n−1 n−1
Exercice 3.1 Sur une chaîne d’embouteillage d’eau minérale, on prélève 25 échantillons de 5 bou-
teilles. La quantité d’eau contenue dans les bouteilles doit être en moyenne de 150 centilitres, avec un
écart type de 5 centilitres.
La tableau ci-dessous donne, en centilitres, la quantité d’eau contenue dans chacune des bouteilles,
ainsi que les résultats du traitement statistique des données à l’aide d’un tableur.
Numéro xN xO xP xQ xR xS RS S T
d'échantillon
1 153 156 148 147 148 149 9 3.91
2 149 150 148 151 148 153 3 1.3
3 151 148 151 155 153 156 7 2.61
4 151 150 155 151 154 153 5 2.17
5 153 150 154 147 152 151 7 2.77
6 150 150 154 154 151 153 4 2.05
7 150 155 147 156 147 150 9 4.3
8 153 148 148 150 156 156 8 3.46
9 150 150 149 154 147 152 7 2.55
10 154 156 152 147 154 153 9 3.44
11 147 153 152 152 149 149 6 2.51
12 150 151 150 154 151 156 4 1.64
13 150 155 147 150 147 152 8 3.27
14 155 149 150 148 149 150 7 2.77
15 151 153 150 151 154 155 4 1.64
16 154 150 149 150 151 154 5 1.92
17 153 156 154 154 147 149 9 3.42
18 148 151 148 153 154 154 6 2.77
19 155 155 149 152 152 149 6 2.51
20 148 148 153 148 156 155 8 3.71
21 147 153 150 156 151 152 9 3.36
22 151 149 155 156 154 156 7 2.92
23 156 151 148 154 153 154 8 3.05
24 154 155 156 151 150 149 6 2.59
25 152 156 148 155 152 153 8 3.13
1. On peut voir sur la copie d’écran ci-dessous, la formule écrite en I2 pour calculer l’écart type.
Quelles peuvent être les formules à écrire dans les cases G2 et H2?
2. Construire les cartes X, R et S, pour un risque de fausse alerte égal à 0,2%.
3. Le processus est-il maîtrisé?