Les Figures de Styles

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Les figures de styles

Les figures d’insistance sont celles qui vont insister sur le message, qui vont le
rendre plus évident. Ce type de figures présente surtout des descriptions, mais il peut
également montrer une argumentation comme la gradation. Plusieurs de ces figures
peuvent sembler être des fautes, mais c'est le but de l'énonciateur et le sens des
propos qui justifient ce type de figures.

Il existe différentes figures d'insistance :

La répétition_____________________________________________
La répétition consiste à reprendre un même mot ou une même expression dans le
même énoncé.

Ex : . La terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris.


– Giono

2. Ô triste, triste était mon âme


À cause, à cause d’une femme.
– Verlaine

3. Et elle, elle reste là.
- Jacques Brel

4. Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres


D'être cent fois plus ombre que l'ombre,
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
dans ta vie ensoleillée.
- Robert Desnos

  La redondance____________________________________________
La redondance crée l’insistance en accumulant plusieurs synonymes dans le
même énoncé.
1. Les gens étaient fatigués, éreintés, épuisés…
2. Le soir était noir, sombre, obscur...
3. Les filles paraissaient jolies, belles, splendides...
  Le pléonasme____________________________________________

Le pléonasme consiste à répéter des termes et des expressions ayant le même sens afin
de créer un effet d'insistance. Cette figure ne s’effectue pas nécessairement avec
des synonymes, contrairement à la redondance. 

L'idée exprimée par le pléonasme est soit renforcée soit précisée par l'ajout d'un ou de
plusieurs mots choisis qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase et
qui pourraient, dans un contexte non littéraire, être jugés comme étant des erreurs
syntaxiques.

Dans un contexte formel, le pléonasme est une erreur de langage.

1. Monter en haut
2. Descendre en bas
3. Voire même
4. Mais plus personne plus personne
Ne se servira de mon cœur à moi
Ni de ta voix à toi qui résonne
Dans mon oreille et mon corps à moi.
– Claude Roy

  L'anaphore______________________________________________
_

L’anaphore fonctionne avec la répétition, sauf que cette répétition est


judicieusement placée : le même mot ou la même expression revient
systématiquement au début de chaque phrase ou de chaque paragraphe.

1. Rome, l’unique objet de mon ressentiment!


Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant!
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore!
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore!
—Corneille
2. Il y a des petits ponts épatants
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route.
—Apollinaire
3. Refusez d’obéir
Refusez de la faire
N’allez pas à la guerre
Refusez de partir
—Boris Vian
 
Les figures d’amplification
Les figures d’amplification modifient le sens des mots en les rendant plus forts, plus
évocateurs.

Les figures de style : d’insistance et d’amplification :

 L’hyperbole______________________________________________________ 

L’hyperbole exagère une idée pour l’accentuer dans le but de créer une forte
impression. Elle consiste à jouer sur la syntaxe et sur le lexique. Elle peut être
utilisée afin de convaincre ou d'amuser le lecteur. 

Exemple :

1. Le voici. Vers mon


cœur, tout mon sang se 3. Ses moindres actions lui
retire. semblent des miracles.
-Racine - Molière

2. Je crois que je pourrais 4. Ses bras vont jusqu'à


rester dix mille ans sans terre
parler. Ça y est elle a mille ans
- Jean-Paul Sartre - Jacques Brel

 L’accumulation _________________________________________________
L’accumulation crée de l’amplification par une énumération de mots, de groupes
de mots ou de phrases. Cette figure génère un effet de profusion.

1. Le lait tombe : adieu veau, vache, cochon, couvée.


– La Fontaine

2. Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient
des liquides rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances.
– Guy de Maupassant

 La gradation____________________________________________________
La gradation est une forme d'énumération. Toutefois, la gradation inclut une
progression dans l’énumération. Cette progression peut être croissante ou
décroissante. Dans les deux cas, la gradation sert à dramatiser ou à augmenter
encore plus la force de l’amplification.

1. C’est un roc !... c’est un pic !... c'est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ?...
C’est une péninsule !
- Rostand
 Ils s'accrochent, ils mordent, ils lacèrent, ils en bavent.
- Louis-Ferdinand Céline
Les figures d’atténuation ou d’omission
Les figures d’atténuation ou d’omission créent les effets opposés des figures
d’amplification. Elles visent à réduire la force de certains mots ou de certaines
expressions.
 L’euphémisme __________________________________________________
L’euphémisme consiste à atténuer le sens d’un énoncé en remplaçant un mot ou
une expression par un autre mot moins fort. Le but est d’atténuer les effets
d’une idée déplaisante, d'en cacher le caractère désagréable. Cette figure de
style est fortement utilisée dans les discours politiques afin de ne pas déplaire ou
choquer. Divers procédés linguistiques, comme la négation et la périphrase,
permettent la création d'euphémismes.

1. Les non-voyants (les aveugles) 3. Un homme d’un certain âge (un
2. Il n'est pas riche (il est pauvre) vieillard)
4. Il nous a quittés (il est mort)

 La litote__________________________________________________________

La litote a un effet beaucoup plus fort que l’euphémisme. Alors que


l’euphémisme atténue le sens pour cacher les idées déplaisantes, la litote utilise
des expressions plus faibles pour évoquer plus qu’elle ne le dit.
Cette figure de style exprime des idées qui présentent un sens implicite plus fort
qu'un sens explicite. Ce procédé sert à faire des commentaires, des hommages
ou des confessions. 
D'un point de vue linguistique, la litote est souvent représentée par une double
négation. Plutôt que d'affirmer un fait, on nie son contraire.

1. Va, je ne te hais point. 2. Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.


– Corneille - Racine

 L’ellipse________________________________________________________ 

L’ellipse est la figure de style où l’on omet volontairement des mots dans une
phrase. Toutefois, le sens demeure accessible puisque tous les mots chargés de
sens restent. Seuls les mots dont le sens demeure implicite malgré leur absence
peuvent être effacés.Dans le premier exemple, il faut comprendre : heureux est
l’individu qui comme Ulysse a fait un beau voyage.Dans le deuxième exemple, il faut comprendre
: qu'aurais-je fait si tu avais été fidèle ?

1.Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. – Du Bellay

2.Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? – Racine

Les figures d’analogie


Les figures d’analogie sont toutes celles qui créent des liens entre des idées pour faire valoir
leurs similitudes et leurs ressemblances. Les figures d’analogie créent toujours des relations
entre deux éléments.

  La comparaison__________________________________________________

La comparaison établit un lien entre deux éléments à partir d’un point commun


et crée ainsi une image. Cette figure de style comprend toujours au moins deux
termes (le comparé et le comparant). Le rapprochement entre ces deux
termes s'effectue grâce à un terme comparatif (ou outil de comparaison). 

Important!

Une comparaison est toujours formée à partir de trois éléments


essentiels articulés autour d'un même point commun :

1. Le comparé est l’élément de la réalité que l’on tente de définir.


2. Le comparant est l’élément utilisé pour imager le comparé.
3. L’outil de comparaison (ou terme comparatif) est le mot qui marque le lien
entre les deux.
4. Le point commun est la caractéristique que possèdent le comparé et le
comparant, celle-ci doit souvent être déduite par le lecteur.

1. Mais quoi ! Je fuyais
l'école, comme fait le mauvais enfant.
point commun : la façon de fuir 3. Puis il retourna s'asseoir, pareil
rapidement, de se sauver.  à un chien battu.
— François Villon point commun : la mine basse
— Gérald Messadié
2. Sa vie, elle ressemble à ces soldats
sans armes. 4. Et entendre ton rire
point commun : l'aspect démuni, Comme on entend la mer
impuissant point commun : un son doux, apaisant
— Louis Aragon — Renaud

Voici une liste de différents termes comparatifs : comme, pareil à, semblable à, tel que, similaire
à, de même que, ainsi que, ressemble à, aussi, etc.

Il ne faut pas confondre la comparaison avec la métaphore, car bien que les


deux figures créent des points de ressemblance entre deux éléments, la
métaphore, elle, n'emploie pas d'outil de comparaison (aussi appelé terme
comparatif). 
La métaphore__________________________________________________________

La métaphore est plus implicite que la comparaison puisqu’elle réunit deux éléments


sans toutefois utiliser de mot de comparaison. Elle a une valeur d'illustration afin de
bien faire comprendre le sens désiré par l'auteur ou l'autrice. Elle ajoute souvent une
connotation ou une intensité à un propos. 

Pour bien interpréter une métaphore, le lecteur ou la lectrice doit comprendre


que le comparé et le comparant qu'elle renferme ne sont pas unis par un mot de
liaison (comme, pareil à, ressemble à, etc.). Le (la) lecteur(-trice) doit donc cibler
ces deux éléments par déduction et chercher à comprendre pourquoi l'auteur(-
trice) a décidé de confronter ces deux éléments afin de créer une image. 

1.La vie est un voyage plein — Charles  Baudelaire


d'aventures.
3. Un gros serpent de fumée noire.
2.Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux —  Guy de Maupassant

orage.
4.Cet homme d'affaires est un requin. 

 Dans l'exemple 1, la métaphore effectue une comparaison entre la vie et un voyage plein
d'aventures pour souligner l'aspect imprévisible de la vie.
 Dans l'exemple 2, la métaphore compare la jeunesse à un orage en raison de sa nature
imprévisible, violente, sombre, etc. 
 Dans l'exemple 3, la métaphore fait un lien entre un serpent et une fumée noire pour
illustrer son aspect négatif, sombre. Cela annonce un mauvais présage. Elle peut également
illustrer la forme de la fumée. 
 Dans l'exemple 4, la métaphore fait un rapprochement entre l'homme d'affaires et un requin
pour démontrer que l'homme est peu scrupuleux, qu'il agit dans son propre intérêt.  

Attention!

Il est possible de faire plusieurs interprétations d'une même métaphore. 

Plusieurs expressions figées sont des métaphores (être dans la fleur de l'âge, le


gel des salaires, il est sur un nuage, etc.)

La métaphore filée_____________________________________________________

La métaphore filée est une figure de style constituée d'une suite de métaphores


unies autour d'un même thème. Bien que distinctes, plusieurs
rapprochements sont possibles entre la métaphore filée et l'allégorie.

1. L'empereur était là, debout, qui regardait.


Il était comme un arbre en proie à la cognée.
Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée,
Le malheur, bûcheron sinistre, était monté;
Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,
Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
Il regardait tomber autour de lui ses branches.
— Victor Hugo

On remarque, dans cet exemple, que l'empereur est d'abord clairement comparé à un
arbre (il était comme un arbre en proie à la cognée). Ensuite, c'est la métaphore filée qui
renforce la comparaison, celle-ci se développe à l'aide d'une suite d'images qui insistent
constamment sur cette ressemblance entre l'empereur et un arbre (ce
géant, grandeur,  bûcheron sinistre, chêne vivant, par la hache, ses branches).

L’allégorie_____________________________________________________

L’allégorie est une figure qui utilise fréquemment la personnification. Elle décrit une
idée abstraite en employant une image concrète et des procédés narratifs et descriptifs,
c'est-à-dire en utilisant une histoire pour exprimer cette idée.
Le récit allégorique offre deux lectures possibles: le récit dans un premier degré, et les
éléments abstraits qu'illustrent les symboles dans un second degré. 

1. Je vis cette faucheuse. Elle était dans son Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
champ. Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant, Et le naufrage horrible inclina sa carène
Noir squelette laissant passer le crépuscule. Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Dans l'ombre où l'on dirait que tout tremble et
recule, Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs
L'homme suivait des yeux les lueurs de la faux. diaphanes
- Victor Hugo Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont
2. C'était un grand Vaisseau taillé dans l'or disputés.
massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
inconnues; Qu'est devenu mon coeur, navire déserté ?
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues, Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !
S'étalait à sa proue, au soleil excessif. - Émile Nelligan

Dans le premier exemple, la mort est personnifiée en faucheuse (machine


simple servant à faucher, manipulée par une personne, et qui détruit tout sans
discrimination sur son passage), soit une image concrète qui fait mieux comprendre au
lecteur les sentiments du poète à l’égard de la mort. En effet, l'auteur présente la mort
dans son poème comme étant cruelle, pernicieuse, sans pardon, etc., seule responsable
de l'effroi présent en lui.

Dans le deuxième exemple, le vaisseau d'or est l'image concrète du destin de Nelligan.
Le poème met en scène un vaisseau en or massif qui glisse majestueusement sur les
mers inconnues (qui fait référence à la vie heureuse de l'auteur), heurte un écueil et
coule à pic dans la profondeur du gouffre (qui fait référence à la déchéance de l'auteur).
En réalité, le vaisseau n'est qu'un prétexte : c'est le coeur du poète qui sombre dans
l'abîme du rêve. Autrement dit, c'est le naufrage de la lucidité. Le Vaisseau d'Or est le
couronnement des efforts créateurs de Nelligan, l'aboutissement d'une recherche pour
se retrouver pleinement dans l'imaginaire (l'abîme du Rêve).

La personnification________________________________________

La personnification consiste à donner à un objet, à un animal ou à une idée des


caractéristiques humaines. Cette figure comporte un comparé inanimé et un comparant
animé illustré par un nom, un adjectif, un verbe, etc. La personnification crée des
images originales, irrationnelles et surnaturelles.

1. Le mistral était en colère, et les éclats de sa tomber.


grande voix m'ont tenu éveillé jusqu’au matin. - Eric-Emmanuel Schmitt
- Alphonse Daudet
4. De temps à autre, un arbre giflait [...] la
2. Une grenouille vit un boeuf [...] grande glace froide.
Elle qui n'était pas grosse en tout comme un - Boris Vian
oeuf,
Envieuse, s'étend et s'enfle, et se travaille, 5. Jusqu'à ce que tout à coup
Pour égaler l'animal en grosseur, [...] L'accordéon expire
- Jean de La Fontaine - Jacques Brel

3. Les flocons assoupis flottaient à hauteur 6. Était-ce la rivière qui parlait plus haut?


d'homme, indolents, pas vraiment décidés à - Gabrielle Roy

Dans le premier exemple, le mistral (un vent) est personnifié avec un sentiment humain
(la colère) et un trait humain (la voix).

Dans le deuxième exemple, la grenouille est décrite comme étant envieuse, adjectif
qualificatif réservé aux êtres humains.
La figure de substitution

La figure de substitution établit un lien d'équivalence entre deux mots ou


expressions. Elle provoque une surprise, une attente, un euphémisme, une
appréciation ou une dépréciation, voire une ironie. 

  La métonymie__________________________________________

La métonymie est la figure de style dans laquelle on remplace un terme par un


autre terme qui lui est lié par un rapport d’identité : la cause remplace l’effet, le
contenant remplace le contenu, etc. On reconnait la métonymie dans l'anomalie
du discours qu'elle crée.

La métonymie exprime une réalité par le nom d'une autre réalité ayant un lien
avec la première (par glissement de sens). 

Elle établit diverses relations : 

 la partie et le tout (une bonne plume pour un bon écrivain)


 l'objet et sa matière (un fer pour un fer à repasser)
 le contenu et le contenant (manger une assiette pour manger le contenu d'une
assiette)
 le lieu et l'activité (un théâtre pour un lieu où l'on fait du théâtre)
 l'écrivain et son œuvre (lire un Maupassant pour lire une œuvre de Maupassant)
 l'effet et la cause (avaler la mort pour avaler un poison) l'objet et le lieu d'origine
(boire un Bordeaux pour boire un vin produit à Bordeaux)
 l'instrument pour l'agent (le premier violon pour le premier violoniste)

1. Je bois un verre. mais bien un roman dont elle est


- Ce n’est pas le verre, mais son contenu l'auteure.
qu’on boit : remplacement du contenu
par le contenant. 4. Il a écouté Mozart toute la soirée.
- Ce n'est pas Mozart qu'on écoute, mais
2. La Maison-Blanche pense qu'il faut bien un disque de ce compositeur.
agir.
- Ce n'est pas la Maison-Blanche, mais 5. Moi, mes souliers ont beaucoup
les dirigeants politiques qui se trouvent voyagé. (Félix Leclerc)
à l'intérieur qui pensent qu'il faut agir. - Les souliers ne peuvent pas voyager
seuls, c'est la personne qui les porte qui
3. Je lis un Agatha Christie. peut effectuer cette action.
- Ce n'est pas Agatha Christie qu'on lit,

La synecdoque est une figure de style et une sous-classe de la métonymie. On peut


donc dire que la synecdoque est une métonymie, mais pas l'inverse. Précisément, la
synecdoque permet le remplacement d'un mot par l'une de ses parties (la partie pour le
tout) ou par l'ensemble dont il fait partie (le tout pour la partie).

Je ne regardai ni l’or du soir qui tombe


Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur.
– Victor Hugo

Dans cet exemple, les voiles sont évoquées pour désigner des bateaux à voiles.


Le train émet une fumée noire.

Ici, le train est évoqué pour désigner la cheminée de la locomotive du train.


L'homme porte un manteau de vison. 

Le vison est évoqué pour désigner l'animal, mais le manteau n'est fabriqué qu'avec la fourrure de celui-ci.
L'enfant a mis son nez dehors. 

Dans cet exemple-ci, l'enfant ne sort pas juste son nez dehors, mais bien son corps en entier. 

 La périphrase_______________________________________________

La périphrase est la figure de style dans laquelle on dit en plusieurs mots ce que l’on


pourrait dire en peu de mots. Généralement, on remplace le mot par un groupe de mots
qui le définit de façon imagée. Cette figure de style permet d'éviter les répétitions et de
mettre en valeur une ou des caractéristiques de la réalité évoquée. 

1. Les miroirs de l'âme révélaient son désespoir. (les yeux)


2. Cet homme n'avait pas toute sa tête. (être fou)
3. Le pays du soleil levant est intéressant à visiter. (le Japon)

Important!

On emploie beaucoup la périphrase pour désigner des endroits, des périodes et des


personnages connus. La périphrase peut être utilisée comme moyen de reprise de
l’information dans le texte ou comme figure de style.

En voici des exemples : 

Périphrase Signification

L’or noir le pétrole

L’astre de la nuit la lune


Les forces de l’ordre la police

Le septième art le cinéma

Le toit du monde l’Himalaya

La langue de Molière le français

La langue de Shakespeare l’anglais

La langue de Goethe l’allemand

Le roi des animaux le lion

La Ville lumière Paris

Le Roi soleil Louis XIV

Le siècle des Lumières le 18e siècle


L'allitération et l'assonance

L'allitération et l'assonance sont deux figures de style qui visent à créer des effets


sonores fondés sur la répétition de consonnes (allitération) ou de sons vocaliques
(assonance) identiques.

L'allitération est une figure de style qui consiste en la répétition d'une ou de plusieurs


consonnes. Elle sert à créer différents effets comme reproduire ou évoquer un bruit
associé à un élément, produire une musicalité, etc. 
1. Vous qui voulez captiver vos convives avec un vocabulaire sans équivalent, converser
convenablement, sans controverse, évoquer objectivement des convictions attractives et
clairvoyantes, ce vocable sans équivoque devrait vous convaincre.

2. Des blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.


-Mallarmé

3. C'est le règne du rire amer et de la rage.


-Émile Nelligan

Important!
Cette figure de style jouant avec les sons cherche parfois à inspirer au lecteur une
relation entre le sens du texte et l'effet d'insistance inscrit dans sa forme sonore. C'est
ce qu'on appelle une harmonie imitative.
Dans l'exemple suivant, la répétition du son [ s ] imite ce qui est représenté, un serpent.

1. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?


- Andromaque, Jean Racine

Dans l'exemple suivant, la répétition des consonnes  t, d et r  crée un effet de dureté.

1. Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine


Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
- Le dormeur du val, Arthur Rimbaud
L'assonance___________________________________________________
L'assonance est une figure de style qui consiste en la répétition d'un même son
vocalique. L'effet recherché est la mise en relief d'une sonorité qui peut être en lien
avec le propos.

L'assonance produit un effet harmonique d'insistance en raison de la répétition d'un


même son vocalique (comportant une voyelle).

1. Oh ! qui verra deux fois ta grâce et ta tendresse,


Ange doux et plaintif qui parle en soupirant ?
Qui naîtra comme toi portant une caresse
Dans chaque éclair tombé de ton regard mourant,
Dans les balancements de ta tête penchée,
Dans ta taille indolente et mollement couchée,
Et dans ton pur sourire amoureux, et souffrant ?
- La maison du berger, Alfred de Vigny

2. L'aurore grelottante en robe rose et verte.


-Baudelaire

3. Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages. 


-Lamartine

4. Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant.


-Verlaine
Une anagramme

Une anagramme est une figure de style qui consiste à transposer les lettres d'un mot
afin de créer un nouveau mot. Il s'agit en quelque sorte de jouer avec les lettres.
Important!
Il est possible de créer une anagramme composée d'un seul mot (exemples 1 à 5) ou de
plusieurs mots (exemples 6 à 10).
1. aube - beau 7. Albert Einstein - rien n'est établi

2. chien - Chine - niche 8. ordinateur - dur notaire

3. chicane - caniche 9. centrales nucléaires - les cancers et la


ruine
4. cuvé - vécu
10. le commandant Cousteau - tout
5. imaginer - migraine
commença dans l'eau
6. la crise économique - le scénario
comique

La création d'anagrammes était un jeu pratiqué durant l'Antiquité. Elles connurent une
grande popularité particulièrement durant le Moyen Âge.

Plusieurs auteurs utilisaient ce procédé afin de se créer un pseudonyme.


Paul Verlaine-Pauvre Lévian
Voltaire-Arovet L.I.
David Cameron-Random advice

Il n'est pas rare qu'une anagramme se retrouve parfois dans des films afin de donner
des indices au public.
Par exemple, dans Harry Potter,  Tom Elvis Jedusor signifie Je suis Voldemort. Dans Matrix, le
héros Néo  est The One (l'Élu).

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