Les Theories de La Synchronicite 18 Pages 233 Ko

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LES

THÉORIES DE LA SYNCHRONICITÉ
ou les différentes approches de l'ordre sous-jacent qui préside aux manifestations
du hasard:

Informations, archétypes, champs morphiques, formes pensées, psyché quantique ?

Note: l'auteur de cette page est également celui d'une nouvelle théorie de la
synchronicité développée sur http://www.guillemant.net

La science bute toujours aujourd'hui sur l'incroyable défi pour la raison humaine que
représentent les témoignages nombreux et crédibles de certains phénomènes qui par
leur synchronisme étrange exigent la recherche de causes physiques, tout en ne laissant
aucune possibilité d'explication causale: il s'agit de synchronicités ou de coïncidences
dont la forte improbabilité laisse penser qu'elles n'ont pas pour origine un hasard du à
notre ignorance des causes.

Du point de vue du commun des mortels, les coïncidences les plus courantes ont été
banalisées par différentes expressions comme << Le monde est petit >>, << La loi des
séries >>, << La loi de Murphy >>, << L'effet Pauli ou effet Démo >> ou encore << La
Chance >>. Certaines synchronicités peuvent également être très banales comme par
exemple: suite à un problème que vous aviez en tête, vous prenez au hasard et sans y
penser un livre dans une librairie et vous êtes surpris d'y trouver une réponse à vos
questions.

L’exemple classique présenté par le père du concept de synchronicité (1946), Carl


Gustav Jung, est celui d’une patiente ayant tendance à trop rationaliser ce qui lui arrive,
rendant ainsi son analyse inefficace. Un jour elle raconte un rêve à Jung dans lequel elle
reçoit un scarabée d’or. Au même moment, elle entend un bruit à la fenêtre et Jung va
l'ouvrir puis saisit l'insecte qui s'y trouve et le montre à sa patiente: « Le voilà votre
scarabée » dit-il, attrapant l’insecte qui vient de se cogner contre la vitre. Le choc
ressenti par elle à cette vue eu alors pour effet de générer chez elle un déblocage mental
qui aida grandement à la poursuite de sa thérapie.

Ce ne sont cependant pas ces évènements plus ou moins imputables au hasard et


relativement subjectifs qui justifient à nos yeux la nécessité de rechercher une théorie
physique de la synchronicité. Ce sont des évènements encore plus puissants dans leur
improbabilité et dans leurs conséquences, par exemple des cascades de coïncidences
significatives qui changent une vie profondément, que différents auteurs ont relaté dans
de nombreux ouvrages et qu'il serait trop long de résumer ici. L'un des aspects du
caractère le plus intriguant des synchronicités est qu'il semble aujourd'hui de plus en
plus admis qu'il soit possible de les provoquer, ce qui en ferait ainsi un phénomène
reproductible qui ouvre la porte à une possible approche scientifique et expérimentale.

Il semblerait toutefois que les synchronicités les plus improbables tendent à se produire
dans certaines circonstances particulières de la vie où une transformation à la fois
psychique et matérielle est à l'oeuvre, cette situation instable pouvant conduire le sujet
à changer radicalement sa vie. La synchronicité semble alors jouer un rôle de guidage
dans ce processus de changement. Au contraire, les personnes ayant une vie bien réglée

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par des habitudes ont très peu de chances d'en vivre. C'est pourquoi il s'agit d'un
phénomène difficile à contrôler et qui se prête mal à une investigation rationnelle.

La pensée rationnelle dominante ne sait d'ailleurs y répondre qu'en invoquant le hasard


ou la subjectivité de l'observateur, mais cela n'explique pas la caractéristique essentielle
de ces phénomènes qui provient moins de leur subjectivité que de leur forte
improbabilité. Le fait de mettre systématiquement cette improbabilité sur le compte du
hasard lui-même en prétendant qu'il n'y a aucune autre explication à rechercher
provient au mieux d'une méconnaissance des lois de la statistique, au pire d'une foi
aveugle dans le caractère abouti d'une science qui reposerait exclusivement sur la
causalité. Bien qu'il soit juste et sain d'invoquer en première hypothèse le hasard face à
de tels phénomènes, il devient obscurantiste de maintenir envers et contre tout cette
hypothèse en présence de cas où elle ne résiste pas au calcul des probabilités.

Depuis des décennies, de nombreux auteurs ont cherché à trouver d'autres explications
et ont proposé différentes théories alternatives au hasard. Elles s'intéressent toutes à la
compréhension de l'ordre sous-jacent au réel qui semble présider à ces manifestations:

Tableau récapitulatif

Nom* de la théorie Auteur Idées fortes Année


Théorie de C.G. Jung et L'inconscient collectif et sa
1952
l'Acausalité W.E. Pauli manifestation non causale
Théorie de l'Ordre Idée que la réalité s'implie ou se déplie
David Bohm 1980
Implicite comme un hologramme
Théorie des
Rupert Concept de causalité formative (pensées
Champs 1988
Sheldrake agissantes)
Morphiques
Théorie de l'Ordre Synthèse des approches reliant la
David Peat 1988
Caché synchronicité et la mécanique quantique
Théorie des
Jean-François Synchronicité relationnelle (approche
Hasards 2001
Vezina expérimentale)
Nécessaires
Théorie du Champ Champ d'informations sous la
Ervin Laszlo 2004
Akashique manifestation du réel
Théorie de la François Synchronicité et intrication quantique
2004
Psyché Quantique Martin du psychisme
Théorie de la Philippe Déterminisme inversé, rétrocausalité et
2009
Double Causalité Guillemant libre arbitre
Théorie de l'Endo- Joachim Interactions entre endo-système et exo-
2012
Système Soulières système

Dans la revue qui suit nous développons sommairement chacune de ces approches en
tentant d'en extraire les points communs. Chacune apporte un éclairage original et
complémentaire sur ce phénomène qui n'est pas encore - ou trop marginalement -
intégré par la physique comme sujet d'étude "mainstream". L'objectif de cette page et de
ce site est de contribuer à ce qu'il le soit.

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1 / Théorie de l'Acausalité

Carl Gustav Jung a étudié le phénomène de synchronicité conjointement avec le


physicien Wolfgang Pauli, l'un des pères de la physique quantique qui a reçu le prix
Nobel en 1945 pour la découverte du "principe d'exclusion de Pauli", un principe
fondamentalement acausal. L'acausalité étant un concept émergeant de la mécanique
quantique, la collaboration entre Jung et Pauli les a conduit a rattacher ce phénomène à
un "synchronisme acausal " dans lequel les deux événements sont liés par un principe de
correspondance dénué de causes. Autrement dit l'Acausalité est l'absence de lien causal
entre deux événements corrélés.

Pauli a ainsi eu une participation décisive pour la préparation finale de la théorie de


l'inconscient collectif de Jung (Théorie de l'Unus Mundus) dans laquelle il introduit la
notion d'archétype comme provenant de la tendance humaine à utiliser une même «
forme de représentation psychique donnée a priori ». L'archétype peut ainsi être
considéré comme une "forme pensée" qui existe déjà dans un collectif humain et qui est
même un principe fondateur de sa tradition.

Si l'on essaie de se rapprocher de la physique on pourrait dire que l'archétype agit en


tant qu'attracteur de toute autre "forme pensée" qui s'en rapproche. L'Acausalité peut
alors se concevoir comme recouvrant le mécanisme encore inconnu qui tend à
synchroniser des évènements reliés par le sens (similarité archétypale) et non par la
cause.

Ce n'est qu'en 1992 qu'a été publiée la correspondance entre Jung et Pauli. Il s’agit
surtout de discussions entre eux sur la relation entre la psyché et la matière, où l'on
découvre qu'ils sont parvenus avec un accord remarquable à la supposition de
l’existence d’un seul monde dans lequel la psyché et la matière seraient une seule et
même chose. Nous verrons que cette absence de distinction entre matière et psyché,
somme toute très objective dans une vision matérialiste, a des implications fortes sur
une théorie de la synchronicité qui centre son approche sur le temps..

2/ Théorie de l'Ordre Implicite de David Bohm:

La théorie de l'Ordre Implicite (ou encore implié, caché...) suppose que le comportement
des particules élémentaires est à tout instant déterminé par une description d'un ordre
supérieur, non observable dans notre espace temps ordinaire à 4 dimensions. En ce sens
elle rejoint la théorie des cordes qui fait appel à des dimensions supplémentaires de
l'espace, qualifiées de dimensions invisibles, car extrêmement petites ou encore repliées
sur elles-mêmes.

Le problème de cette hypothèse est qu'elle est à priori en contradiction avec les
conclusions de la mécanique quantique, vérifiées depuis 1982 par l'expérience d'Alain
Aspect, suivie de bien d'autres, selon lesquelles il ne peut exister de variables cachées
qui détermineraient le comportement apparemment aléatoire des particules.

Cependant, en unifiant la mécanique quantique et la relativité générale d'Einstein, la


théorie des cordes nous propose un modèle cohérent de l'univers dans lequel il
existerait bien un ordre supérieur caché, qui serait contenu dans des dimensions

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supplémentaires de l'espace embobinées dans un espace de Calabi-Yau, décrivant les
propriétés de vibration des cordes et notamment leurs formes géométriques.

Le comportement des particules ne serait donc pas déterminé par des variables cachées
faisant partie de notre espace-temps ordinaire mais par des informations extérieures à
cet espace-temps, qui seraient contenues dans des dimensions spatiales
supplémentaires, au nombre de 7 selon la théorie M.

Or les conclusions de David Bohm conduisent au solipsisme, cette philosophie selon


laquelle le Monde est dans l'esprit de celui qui l'observe, et serait ainsi indissolublement
relié à, voire dépendant de, notre psyché: Tout est dans tout, nous dit-il, la masse,
l'énergie contiennent des informations sur l'univers tout entier. Quand un son ou une
lumière parvient jusqu'à nous, que la conscience les reconnaît, nos organes sensoriels
sont confrontés à tout l'Univers. Nous devenons le sujet de notre étude, l'observateur
s'observe.

On peut alors s'avancer à conclure, si ces intuitions sont fondées, ainsi que la théorie des
cordes, que ses dimensions supplémentaires de l'espace pourraient être intimement
liées à notre psyché, à notre esprit, en tant qu'entité douée de la propriété de nous
rendre observateur de l'univers. Cette idée est reprise dans la théorie de la double
causalité, dans le but d'expliquer le mécanisme des synchronicités.

Le phénomène de synchronicité serait alors l'une des rares manifestations concrètes de


l'"ordre caché" de l'univers.

Voir également à ce sujet cet article sur un portail d'Astronomie :


http://www.astrosurf.com/luxorion/bohm-ordreimplicite.htm

3/ Théorie des Champs Morphiques de Rupert Sheldrake:

La morphogénèse sheldrakienne est censée toucher toutes les formes auto-engendrées,


des cristaux aux embryons, du langage à nos comportements. Vaste ambition, que les
sciences modernes peuvent toutefois difficilement intégrer. La résonnance morphique
remet en effet en cause toutes les disciplines contemporaines.

Dans son premier livre, Une nouvelle science de la vie (1981), ce jeune biologiste de
Cambridge essayait de tout prouver par A plus B, citant moultes expériences frappantes,
tant sur les cristaux que sur les rats ou sur les humains, mais son approche a toujours eu
le même souci que la parapsychologie: grand renfort de statistiques et/ou témoignages,
mais absence de modèle de compréhension connecté à la physique actuelle.

Dans son livre, Presence of the Past (1988, traduit La mémoire de l’Univers), Rupert
Sheldrake affirme que tout ce qui arrive devient une question d’habitude, de coutume.
La lumière même, qui se déplace à 300000 km/s ? Est-ce parce qu’elle a pris cette
habitude ? Rien ne serait immuable. Tout pourrait bouger, évoluer. Nous serions
influencés par des "champs de forme" depuis en dehors de l’espace-temps, mais nous
influencerions ces champs en retour - comme si une idée divine nous modelait tout en
étant modelée par nous en permanence.

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Avec son livre The rebirth of Nature (1991, traduit L’âme de la nature), le chercheur
entre dans une réflexion philosophique. Après deux cents ans de mécanisme forcené,
dit-il, on a voulu mordicus comparer la nature à nos machines, la transformant en un
enchevêtrement de structures inertes, et voilà que s’annonce un nouvel animisme. La
nature a une âme !

A l'occasion de la sortie de son dernier livre "The Science Delusion" Rupert Sheldrake a
été invité à faire une conférence à TEDx Whitechapel (2013) où il a présenté la science
comme un système de croyances en faisant une liste de dix dogmes selon lui très
contestables. Il a ensuite argumenté contre le dogme des constantes universelles de la
physique en expliquant que la vitesse de la lumière pourrait varier. Sheldrake n'est
pourtant pas physicien. Se rend-t-il compte que la physique sans constantes ne pourrait
pas exister ? Or ses résultats sont pourtant là. On ne s'étonnera donc pas que cette
conférence ait ensuite été controversée et ait subi une tentative de censure.

Son travail d'argumentation en faveur de son hypothèse des champs morphiques reste
toutefois intéressant, d'autant plus que les champs morphiques peuvent être comparés
aux archétypes et à l'inconscient collectif de Jung. Là ou Sheldrake a surement raison,
c'est lorsqu'il dit que la science fera un fabuleux bond en avant lorsqu'elle sera capable
d'appréhender les champs psychiques. En voici autant de qualificatifs: archétypes, fomes
pensées, champs morphiques, psyché quantique...? Dans tous les cas, nous avons là des
informations qui semblent se situer en dehors de notre espace-temps.

Voici sa conférence à TEDx qui est plus une rébellion justifiée contre le matérialisme
scientifique qu'une argumentation en faveur de ses thèses:

4/ Théorie de l'Ordre Caché de David Peat

Dans son livre, "Synchronicité: le pont entre l'esprit et la matière", David Peat fait une
synthèse des approches très distinctes de l'ordre sous-jacent au réel qui ont été faites
par de nombreux physiciens. Il développe la liaison possible entre la théorie quantique
et la synchronicité, et ouvre la voie à une nouvelle compréhension dans laquelle il
considère l'esprit et la matière comme les deux aspects manifesté et non manifesté
d'une même totalité liée à la conscience.

Une originalité de David Peat est de prolonger l'oeuvre de David Bohm dont il fut un
collaborateur en intégrant l'enseignement d'Ilya Prigogine sur la théorie du chaos et les
structures dissipatives, dont l'étude nécessite les mathématiques non linéaires:

"L'image suggérée par les mathématiques non linéaires est une image où l'univers
apparaît comme une totalité une et indivise, et où ses structures existent en fonction d'un
arrière plan plus large. Manifestement, cette image n'est pas loin de celle qui s'applique à
la synchronicité. Par ailleurs, cette approche peut éventuellement intégrer l'esprit, puisque
la conscience elle aussi peut être considérée comme provenant d'un plan plus profond,
commun à la fois à l'esprit et à la matière. En ce sens, donc, on peut voir les modèles
déployés de l'esprit et de la matière, qui sont observés lors d'un événement de
synchronicité, comme émergeant d'un principe unique."

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En étudiant la nature de l'énergie, du temps, du hasard, de la causalité et des
coïncidences, il fait une synthèse des idées de C. G. Jung, Wolfgang Pauli, Ilya Prigogine,
David Bohm, John Wheeler, Rupert Sheldrake, etc. pour dessiner l'évidence d'un
principe fondamental, d'un ordre caché sous la surface du réel. Il reconnaît que sa
synthèse est très intuitive et il en conclut:

"Il est possible d'imaginer un univers où le physique et le psychologique ne seraient plus


séparés, et où la synchronicité serait complémentaire de la causalité ".

Or nous verrons que cette complémentarité est mise en lumière par la théorie de la
double causalité où la synchronicité est liée à une rétrocausalité temporellement
symétrique de la causalité.

5/ Théorie des Hasards Nécessaires de Jean-François Vézina:

Nous avons à travers Jean-François Vézina, psychologue, auteur et conférencier, une


approche à la fois intuitive et pragmatique de la synchronicité, mais surtout novatrice et
utile dans le sens où elle tend à donner du sens à notre rapport au monde et à nos
relations. En ce sens on peut qualifier JFV d'éclaireur du quotidien. Il se décrit lui-même
comme un explorateur de l'inconscient.

Il scrute les manifestations de l'inconscient collectif à l'aide de différents outils. Ses


thèmes de recherches sont la synchronicité relationnelle, le sens des rencontres, la
réinvention du couple, le cinéma et la psychologie, l'intelligence émotionnelle et
l'influence des nouvelles technologies sur l'être humain.

En 2001, il publie Les hasards nécessaires, un livre qui traite de la synchronicité dans les
rencontres qui nous transforment et qui est vite devenu une référence. Il publie ensuite
d'autres livres, le dernier en date (2012) étant "Danser avec le chaos" qui apprend le
lecteur à accueillir l'Inattendu et à explorer le rôle créateur du chaos et de l'"inattente".

Jean-François Vezina: un éclaireur du quotidien

JFV a bien identifié le rôle de la synchronicité dans les rencontres avec ses aspects à la
fois romantiques et "mécanistes" au sens du chaos créatif. De nombreux scientifiques
avaient ressenti dans les années 80 tout le potentiel de la théorie du chaos dans
l'émergence du vivant. Très intuitif, il s'en est brillamment inspiré et l'a transposé dans
le domaine de l'humain dans la lignée de Jung, tout en l'enrichissant par son expérience
de psychologue. Il a mis à la portée de tout un chacun le sens des coïncidences dans nos
rencontres et en particulier la raison pour laquelle nous rencontrons un partenaire
plutôt qu'un autre: un partenaire qui correspond exactement au franchissement d'un
nouveau cap d'évolution que nous avons à vivre... et qui n'arrive donc jamais par hasard.

Son livre "Les Hasards Nécessaires" décrit fort bien cette dimension
fondamentalement humaine, romantique et créative de l'existence tout en nous
permettant d'accéder le plus simplement du monde à la véritable dimension spirituelle
de l'être.

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6/ Théorie de la Psyché Quantique de François Martin:

Cette théorie postule que le psychisme humain est une excitation particulière d’un
champ psychique de nature quantique sous-jacent et universel - un champ qui serait de
conscience universelle ainsi que d’inconscient universel.

Le psychisme humain aurait ainsi une représentation analogue à un système quantique,


avec des états virtuels et des états physiques qui correspondraient respectivement à la
potentialité et à l’actualisation de l’esprit humain.

La psyché quantique considère que le libre-arbitre joue un rôle central dans la transition
de la potentialité à l’actualisation et vice versa. Elle modélise la psyché humaine comme
un champ quantique avec des interactions caractérisées par l’échange d’entités liées à
d’autres champs quantiques.

Elle propose un modèle pour l’état fondamental du psychisme de l’espèce humaine et


elle montre comment le psychisme d’un individu donné se manifeste en tant
qu’excitations d’un état fondamental individuel. Elle donne une brève description
quantique des états d’éveil et des états de sommeil de l’esprit humain.

La théorie de la psyché quantique propose finalement un modèle de l’infrastructure du


psychisme humain, en particulier de l’inconscient, basé sur les idées d’états liés en
mécanique quantique c'est à dire d’états quantiquement intriqués.

7/ Théorie de l'Endo-Système de Joachim Soulières

Dans son livre "Les coïncidences" paru en mars 2012 Joachim Soulières fait le point sur
l'état de la recherche scientifique sur les coïncidences (principalement en psychologie et
parapsychologie), après en avoir donné de nombreux exemples. Tout en recensant les
différentes approches depuis un siècle (les plus anciens étant les travaux de Kammerer,
Koestler et Jung), il fait émerger des concepts clés qui favorisent les synchronicités
(coïncidences significatives). Pour qualifier ces concepts clés, il conserve les termes
parfois alambiqués employés par leurs auteurs, tels que la Transliminalité (Thalbourne,
psychologue australien), la Labilité (Braud, parapsychologue américain), ou encore le
Trickster qui nous vient de la mythologie et que plusieurs auteurs mettent en avant pour
symboliser le lien entre le chaos et la synchronicité. A ce propos, Jean-François Vezina a
très joliment développé ce lien dans son dernier livre "Danser avec le chaos"..

A la fin de son livre, Joachim Soulières nous dresse un tableau de synthèse qui décrit
l'ensemble des propriétés qui caractérisent les coïncidences en les divisant en fonction
de la perspective selon laquelle on les considère (en 1ère personne: endo-perspective,
en 3ème personne: exo-perspective). Comprenez l'endo-système comme un système
d'évaluation subjective (en 1ème personne) alors que l'exo-système est notre système
habituel d'évaluation objective (en 3ème personne) qui, en l'absence d'enchainement de
causes à effets, exclut le premier en partant du principe que dans ce cas la réalité
extérieure doit rester nécessairement indépendante de notre psyché.

Voici ce tableau dans lequel l'ordre de la liste (1 à 9) a été changé pour faciliter la
comparaison qui va suivre :

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Endo-système Exo-système

Significativité Absurdité
1
(meaningful) (meaningless)
2 Intelligibilité Inintelligibilité
Transliminalité
3 Transliminalité faible
élevée
4 Nouveauté Confirmation
5 Autonomie Fiabilité
6 Labilité Inertie
7 Participation Observation
Gravité rationnelle /
8 Trickster
Oubli
9 Non-localité Localité
= Coïncidence = Hasard

8/ Théorie de la Double Causalité ... versus ... Théorie de l'Endo-Système

Un aspect intéressant du tableau de Joachim Soulières est qu'il comporte exactement le


même nombre d'éléments que celui de la classification de la Théorie de la Double
Causalité concernant l'état d'esprit qui favorise les synchronicités provoquées par une
demande (voir le livre La Route du Temps page 188 ou cette page :
http://www.doublecause.net/index.php?page=pratique.htm). De plus la
correspondance entre les éléments de ces deux tableau est impressionnante. Voici la
liste de Philippe Guillemant concernant l'état d'esprit:

1. avoir un besoin d'aide authentique,


2. faire une demande liée à une réelle préoccupation au moment de la demande,
3. prendre le risque de " se mouiller " par un comportement risqué, non
raisonnable et surtout pas raisonné,
4. demander quelque chose dont la réalisation aura une réelle incidence sur son
chemin de vie (changement)
5. conserver son libre arbitre : surtout ne pas demander à l'"Ange" de choisir à sa
place,
6. atteindre un niveau suffisant de détachement et de lâcher prise,
7. voir naître en soi un authentique sourire intérieur,
8. sortir des habitudes et sentiers battus au moment de la demande (ou s'apprêter
à le faire),
9. Se positionner dans le don de soi et ressentir l'amour qui l'accompagne.

On a donc 9 mots d'un coté et 9 phrases de l'autre pour parler des facteurs favorables à
l'apparition des synchronicités. On remarque quelques correspondances évidentes
comme "Libre arbitre et Autonomie", "Nouveauté et Changement", "Labilité et
Détachement".... Ces deux classifications ayant été établies dans un contexte totalement
différent, on pourrait s'attendre à ce que la correspondance s'arrête là, or on découvre
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au contraire un mariage parfait entre les listes de Joachim Soulières et de Philippe
Guillemant:

Le caractère significatif de la coïncidence


provient de ce qu'elle répond à un vrai besoin
Significativité
1 (dans le cas contraire elle n'est pas une
(meaningful)
synchronicité) ce qui la rend d'autant plus
improbable.
Faire une demande préalable permet de rendre la
coïncidence intelligible (en allant jusqu'à créer
2 Intelligibilité
soi-même les codes d'accès, les conditions
improbables: voir mon livre)
Transliminalité Savoir dépasser les limites de la raison ou
3
élevée prendre des risques
Accepter la nouveauté permet de changer son
4 Nouveauté
chemin de vie
5 Autonomie L'autonomie dépend du libre arbitre
Labilité (aptitude à
6 Le détachement ou le lacher prise rendent labile
changer)
La confiance dont témoigne le sourire intérieur
7 Participation
est la clé de la participation
Sortir des habitudes (sentiers battus) instaure le
8 Trickster
chaos créatif qui fait venir le trickster
L'amour est le facteur d'amplification du pouvoir
9 Non-localité
non local de l'intention.

... que l'on peut résumer ainsi:

1 Significativité Identifier un besoin


2 Intelligibilité Faire une demande
Transliminalité
3 Dépasser ses limites
élevée
Accepter le
4 Nouveauté
changement
5 Autonomie Se déconditionner
6 Labilité Lacher prise
7 Participation Avoir confiance
8 Trickster Rentrer dans le chaos
9 Non-localité Donner de l'amour

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... et que l'on peut décomposer en 3 catégories qui mettent en évidence le mécanisme de
la Théorie de la Double Causalité, à l'oeuvre lorsque l'on modifie le chemin que nous
allons emprunter sur notre Arbre de Vie:

Éveiller son Intention


(idéal)
Identifier un besoin

Faire une demande

Se déconditionner


Atténuer les voies Renforcer les voies non
causales causales
Dépasser ses limites Lâcher prise

Accepter le changement Avoir confiance

Rentrer dans le chaos Donner de l'amour

Rappelons ce mécanisme (avec les mots de Joachim Soulières): la synchronicité se


produit en conséquence d'un changement dans notre futur qui agit de façon
rétrocausale sur notre présent (déterminisme inversé). Ce changement fait suite à un
examen intérieur profond qui permet de dégager le sens que l'on donne à sa vie
(autonomie) et de faire émerger en conséquence un destin idéal, une volonté
authentique: c'est l'éveil de l'intention, qu'il importe de bien clarifier pour pouvoir être
sensible à toute forme de réalisation imprévue qu'elle prendra (significativité), même
si elle parait irréalisable au départ (rève). Suite à cet éveil, notre futur est sur le point de
se modifier, encore faut-il que nous parvenions à nous détacher de notre passé qui tend
à nous maintenir dans une direction contradictoire, car automatique: nous devons
lâcher prise, puis rester détachés de l'emprise (karmique) de notre passé. C'est ce qui
permet alors à notre futur de changer instantanément (labilité): L'intention devient
ainsi réellement agissante dans ce futur (débloqué), mais ce dernier ne se maintient que
par l'entretien de la confiance qui permet de vivre au temps présent (participation),
condition essentielle de préparation aux cadeaux de la vie. L'amour que nous avons peut
ensuite énergétiser ce futur pour qu'apparaissent les voies non causales qui nous offrent
des ponts pour l'atteindre, lesquels peuvent se présenter n'importe où (non localité) et
à tout moment (imprévisibilité). Encore faut-il, là aussi, que nous rendions possible la
création de ces ponts. Ils ne peuvent se former que si nous augmentons le champ des
possibles en favorisant les chemins du hasard. Ceci n'a lieu que lorsque nous
provoquons le changement (nouveauté) et acceptons de danser avec le chaos
(trickster) quitte à dépasser nos peurs et limites intérieures (transliminalité élevée)
afin que la magie puisse apparaître. Mais attention: l'univers peut nous avoir tendu son
cadeau, encore faut-il que notre raison ne réprime pas au dernier moment notre
intuition au moment où il devient presque visible (intelligibilité) en nous empéchant
de nous engager dans la voie offerte...

9/ Théorie de la Double Causalité ... versus ... Théorie de la Psyché Quantique:

© http://www.synchronicite.net/
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La théorie de la Double Causalité de Philippe Guillemant fait l'objet d'un développement
central sur ce site : http://www.doublecause.net/

En dehors de la notion de champ (psychique ou morphique) le principal concept et


dénominateur commun à celles-ci est l'Acausalité, aussi il est pertinent de nous centrer
sur les liens entre les théories de la psyché quantique et de la double causalité, mais
aussi parce qu'elles sont les deux théories les plus physiques de la synchronicité. Cette
comparaison sera aussi l'occasion d'approfondir la théorie de François Martin.

A notre connaissance, François Martin étant le seul chercheur qui a tenté de construire
un modèle permettant d'appréhender la synchronicité sur la base du concept de
l'Acausalité, nous nous fonderons essentiellement sur sa correspondance avec Philippe
Guillemant.

François Martin (FM) et Philippe Guillemant (PG) sont les deux seuls chercheurs du
CNRS à s'être aventuré publiquement en France dans ce domaine, ce qui s'est traduit par
différentes publications et conférences, plus un film présenté au bas de cette page. C'est
dans le cadre d'une journée d'étude à l'Institut Métapsychique International de Paris
qu'ils se sont rencontrés initialement. Dans leurs échanges qui ont suivi ils ont remarqué
que la différence entre leurs points de vue provenait du fait que FM est un mécanicien
"quantique" alors que PG est un mécanicien "classique". Toutefois un accord essentiel
régnait sur leurs conceptions du temps et du libre arbitre.

FM a effectué ses études à l'École Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris. Il est entré
au CNRS en 1971 et a obtenu un doctorat d’État ès Sciences Physiques sur la théorie
quantique du champ électromagnétique. En 1975 il est distingué par la Médaille de
Bronze du CNRS, avec Guy Bonneau. Il a effectué ensuite sa carrière dans différents
laboratoires de Physique Théorique à Stanford (USA), Genève, Annecy... puis il a rejoint
le Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Énergies (son laboratoire d'origine)
associé à l’Université Paris 6, à Jussieu. Il y a poursuivi des travaux sur l’existence de
Matière Noire dans l’Univers. Depuis le 11 septembre 2011 il est chercheur honoraire au
CNRS.

En 1990-1991, il a expérimenté par lui-même le phénomène de synchronicité, sans


comprendre exactement ce qui lui arrivait ! Dans la même période il a écrit une pièce de
théâtre : « L’Astrominotaure. Corps perdu et Univers en expansion » (Éditions Comp’Act,
Chambéry, 1994), pièce qui a été jouée plusieurs fois. Suite à son expérience des
coïncidences et sous l’impulsion de collègues et amis, il a étudié les travaux du
psychanalyste suisse Carl Gustav Jung qui s’est associé avec le physicien Wolfgang Pauli
pour décrire ces phénomènes. Il a étudié aussi les travaux du physicien américain John
Archibald Wheeler qui a conçu l’expérience du choix retardé du photon (confirmée
depuis) qui montre la nature « bizarre » du temps en physique quantique. Cela l'a
poussé à étudier les phénomènes de synchronicité dans le cadre de la mécanique
quantique et c'est ainsi qu'en 2003, avec son collègue et ami Belal Baaquie, Professeur à
l’Université de Singapour, il a écrit un article : « Quantum Psyche – Quantum Field
Theory of the Human Psyche » (« Psyché Quantique – Théorie Quantique du Champ
Psychique ») (NeuroQuantology, 2005). Puis en 2006 il a rencontré Giuliana Galli
Carminati, psychiatre et psychothérapeute aux Hôpitaux Universitaires de Genève, avec
laquelle il a travaillé sur « Mécanique Quantique et Psychisme ». Ils ont publié plusieurs

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articles sur ce sujet. En 2009, Federico Carminati, physicien au CERN, les a rejoint pour
continuer ce type de recherche.

Les traductions françaises des différents articles publiés par François Martin et ses
collègues, ainsi que les textes des différentes conférences qu’il a données sur ce sujet,
sont disponibles sur son site web : http://www.cunimb.com/francois/loading.htmlà la
rubrique "papers". Vous trouverez une biographie un peu plus complète de François
Martin, http://www.cunimb.com/francois ainsi que sa Conférence au Département de
Psychiatrie des Hopitaux Universitaires de Genève où l'on trouvera sa théorie vulgarisée
sans équations. http://www.doublecause.net/

Venons en maintenant plus en détail sur cette théorie:

La Théorie de la Psyché Quantique (Cf. PSYCHE QUANTIQUE - THEORIE QUANTIQUE DY


CHAMP PSYCHIQUE (27 Pages - 262 Ko).pdf) considère le psychisme humain comme un
champ de conscience de nature quantique qui serait universel et se prolongerait au
niveau inconscient. Le psychisme humain aurait ainsi une représentation formelle
analogue à un système quantique, avec des états virtuels et des états physiques qui
correspondraient respectivement à la potentialité et à l’actualisation de l’esprit humain.
Le libre-arbitre jouerait un rôle central dans la transition de la potentialité à
l’actualisation et vice versa. Avant actualisation par le libre arbitre, l'esprit humain
resterait dans un état superposé. Il résulterait notamment de cette superposition la
possibilité que deux psychismes humains soient quantiquement intriqués, comme c'est
le cas des systèmes quantiques.

Un aspect particulièrement séduisant de la théorie de François Martin est qu'elle


considère l'actualisation d'une réalité comme un processus où la conscience joue un rôle
déterminant de par son attente, en particulier lorsque cette attente est programmée à
un niveau inconscient. La figure ci-dessous illustre de façon exagérément simplifiée mais
tout à fait parlante ce processus:

Nous pouvons alternativement voir dans cette photo, soit une jeune fille, soit une grand-
mère, mais jamais les deux simultanément. L'état <Jeune fille + Grand-mère> symbolise
ainsi un état de superposition quantique "attendant" d'être actualisé par la conscience.
D'une façon plus générale, la conscience agirait sur les superpositions engendrées par
toutes les possibilités préparées par l'univers en en privilégiant certaines, celles qui

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correspondent à nos attentes inconscientes ou que nous nous sommes consciemment
préparés à vivre.

Sur ce point fondamental de la Théorie de la Psyché Quantique, il n'y a pas


d'incompatibilité avec la Théorie de la Double Causalité qui stipule une influence que
notre esprit ou libre arbitre pourrait également avoir directement sur le futur. En effet,
FM précise dans sa théorie qu'il peut exister une "distance temporelle" entre deux
évènements intriqués, ce qui veut dire que ce que nous attendons aujourd'hui peut
également jouer sur des potentiels qui font encore partie du futur. Il faut ainsi resituer à
un niveau plus vaste l'interaction de la psyché humaine en considérant cette interaction
comme a-temporelle et a-spatiale. C'est d'ailleurs à ce niveau que les synchronicités se
mettent en place.

Pour François Martin la Synchronicité est intimement liée aux émotions. Elle a changé
complètement sa vision du monde et sa philosophie de vie. Il souscrit totalement à cette
citation du Dalaï Lama:

<< Je me laisse guider par la synchronicité, et ne laisse pas les attentes entraver mon
chemin … >>.

Remarquons ainsi que nos attentes peuvent aussi entraver notre chemin, ce qui peut
s'expliquer par le fait que si nous nous attendons à une réalité qui n'est pas inscrite dans
nos potentiels (du présent), alors nos attentes peuvent devenir perturbatrices (d'où
l'importance du lâcher prise). Il s'agit là d'un point subtil de la psyché quantique sur
lequel François Martin répond en analysant notamment le rôle des rêves, mais sur ce
point assez complexe il vaut mieux se référer à sa principale publication sur la psyché
quantique. Quantique (Cf. PSYCHE QUANTIQUE - THEORIE QUANTIQUE DY CHAMP
PSYCHIQUE (27 Pages - 262 Ko).pdf)

En ce qui concerne la synchronicité, FM et PG se rejoignent pour affirmer qu'elle


constitue un fait empirique très important de notre monde qui montre que nous devons
penser différemment. Il en déduit que nous devons apprendre à ne plus penser de façon
«classique», mais de façon «quantique», cette dernière étant une façon de penser globale
et collective et non une façon locale et individuelle. Il justifie cette nouvelle façon de
penser par la notion d'intrication quantique, alors que PG la justifie par la notion de
rétrocausalité.

Est-ce bien compatible ?

C'est bel et bien cette façon "quantique" de penser sur un mode collectif et global (nous
sommes tous quantiquement intriqués, en quelque sorte) qui différencie le point de vue
de FM de celui de PG sur la synchronicité. PG conserve pour sa part une vision classique
des choses plus proche de l'intuition courante et d'une façon de pensée causale, gravée
dans nos neurones. A défaut de pouvoir se passer selon lui de la causalité, faire appel à la
rétrocausalité a au moins l'avantage de modérer l'excès (d'invocation) de la causalité, si
ce n'est de l'annuler. On aboutit ainsi naturellement à une façon de penser a-causale qui
rejoint celle de FM. Pour lui, deux évènements apparaissant comme corrélés par le sens
mais non reliés par une causalité spatio-temporelle peuvent tout à fait être le résultat

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d'une intrication quantique, alors que PG les relie en transcendant la causalité par une
autre causalité, à contre sens du temps. Cela ne reviendrait-il pas au même, finalement ?

Là où la vision quantique de FM fait appel à la notion d'intrication quantique, la vision


plus classique de PG fait appel à la notion de rétrocausalité, mais à bien y regarder, on
peut arriver à joindre ces deux notions, ne s'agissant dans les deux cas que de
transcender l'espace-temps. PG donne à FM l'exemple d'un système que l'on fait
fonctionner à contre-sens du temps. Pour expliquer comment un verre brisé peut par
exemple se reformer intact à partir de tous ses morceaux, il est nécessaire que tous ces
morceaux soient corrélés, informés ou "intriqués", afin qu'ils ne suivent pas des
trajectoires indépendantes qui les disperseront toujours plus, ce que PG traduit par une
"loi de convergence des parties" qui a tout d'une loi d'intrication macroscopique bien
concrète. En quelque sorte, le fait de rejouer le temps à l'envers a manifestement rendu
inséparables les trajectoires. Mais FM a une objection à ce point de vue:

<< L'intrication quantique est basée sur la notion d'état non-séparable dans lequel les
propriétés physiques des parties ne sont pas définies. Or dans un verre, avant qu'il ne soit
brisé, les propriétés physiques de toutes les parties sont bien définies, indépendamment de
l'observateur. C'est une caractéristique de la physique "classique". >>

PG répond qu'il s'oppose à cette vision trop vite acquise de la physique classique, selon
laquelle la réalité macroscopique serait toujours indépendante de l'observateur. Il
avance au contraire l'indéterminisme macroscopique que son étude sur le billard met
notamment en évidence, à condition de supposer que nous vivons dans un monde
d'informations où aucune grandeur physique n'est infinie. Dans ce cas la réalité
macroscopique pourrait être partiellement non configurée, principalement dans le
futur: une intrication macroscopique serait alors nécessaire pour préserver la causalité.
Quoi qu'il en soit, s'il se confirme que l'indéterminisme quantique peut se généraliser à
l'échelle macroscopique en observant par exemple des flux d'intrication dans le sens du
temps, à notre échelle humaine, alors il deviendra possible de concilier les notions
d'intrication et de rétrocausalité dans un cadre plus général où la distinction entre le
"classique" et le "quantique " s'estomperait. C'est en tout cas un bon moyen de
comprendre intuitivement le concept d'intrication.

Selon FM, dont la vision de la physique classique restera à juste titre figée aussi
longtemps que l'indéterminisme n'est pas généralisé à notre échelle macroscopique, il
n'est pas nécessaire d'introduire une rétrocausalité qui transcenderait l'espace-temps
car l'intrication quantique le fait déjà. Cependant, FM ne nie pas la possibilité d'une
causalité transcendante qui prendrait racine dans le fait que l'intrication quantique
pourrait être contrôlée depuis "l'extérieur" de l'espace-temps. Il cite d'ailleurs cette
phrase: "Dans le monde quantique, les corrélations ont leurs propres causes, mais elles
sont non réductibles aux évènements concernés, car elles sont insensibles à l'espace et
au temps: elles se forment de manière a-spatiale et a-temporelle (Nicola Gisin et al,
2001)".

Les deux visions de PG et FM commencent ainsi à se rejoindre: tous deux pensent que
les racines des phénomènes de synchronicité transcendent l'espace-temps et sont
contrôlées par une entité (peut-être la Conscience ou l'Inconscient) qui se situe
hors de l'espace-temps.

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FM ouvre ainsi la porte à une certaine métaphysique (dans laquelle la physique
quantique nous fait déjà expérimentalement entrer), en déclarant que rien ne va à
l'encontre l'idée de considérer la conscience comme liée à des états quantiques du
cerveau. Il rappelle qu'au niveau macroscopique, on invoque l'auto-organisation qui en
fait est une autre manière de dire que la dynamique neuronale "aléatoire" pourrait être
contrôlée en dehors de l'espace-temps par des principes non observables, comme le
libre arbitre et la conscience. L'auto-organisation du cerveau équivaudrait alors à l'auto-
organisation de l'esprit (Antoine Suarez, 2008). Il cite Anton Zeilinger qui explique qu'il
existe deux libertés: la première est celle de l'expérimentateur qui choisit l'instrument
de mesure - cela dépend de son libre arbitre - et l'autre est celle de la nature qui donne
la réponse qui lui convient. La première conditionne d'une certaine manière la seconde:
il y a là une sérieuse matière à méditer. Serait-ce trop subtil pour nos philosophes qui,
selon Zeilinger, ne passent pas assez de temps à réfléchir à cette propriété ?

Bien que la physique quantique soit complète selon FM et n'ait pas besoin d'ingrédient
supplémentaire, comme par exemple les dimensions supplémentaires que PG soutient
pour élargir son cadre, il reconnait qu'un tel élargissement du cadre matériel de la
physique quantique est nécessaire afin d'inclure la conscience et plus généralement le
psychisme. Or c'est justement sur cet élargissement que travaille le fameux
mathématicien Alain Connes qui est d'ailleurs un ami de FM et qui propose lui-même
l'ajout de dimensions supplémentaires. Son travail est très difficile à comprendre bien
qu'il soit brillant et internationalement reconnu. Après avoir questionné son illustre ami
au sujet des dimensions, celui-ci a répondu à FM:

<< pour lui [Alain Connes] chaque point de l'espace (non commutatif) renferme une "clé" à
six dimensions, en plus des quatre dimensions d'espace-temps. Mais, comme je te l'ai dit, ces
dimensions "spatiales" supplémentaires sont discrètes et surtout elles ont un nombre fini
de points !! >>

PG fait alors le parallèle entre ces dimensions supplémentaires et une solution possible à
son modèle classique de trajectoires de boules de billards qui perdent de l'information
au cours du temps, (http://www.doublecause.net/index.php?page=billard.htm) lequel
pourrait selon lui légitimer des données supplémentaires issues d'un nombre fini de
points... mais le passage de la théorie à la modélisation numérique reste un casse-tête
ardu... qui pourrait bien l'occuper jusqu'à sa retraite du CNRS.

Quoi qu'il en soit, que l'on invoque pour expliquer les coïncidences, des dimensions
supplémentaires comme PG le fait, ou la circulation d'informations externes dans un
système quantiquement intriqué, comme FM le fait, l'espace temps limité à 4 dimensions
paraît manifestement trop étriqué - déterministe - pour héberger la psyché, même
lorsqu'on l'étend à des superpositions quantiques. Ces informations issues de la psyché
interviennent sans aucun doute dans les synchronicités où les coïncidences sont
assorties d'un sens et peuvent même être provoquées: la psyché introduirait donc des
informations dans l'espace-temps, mais il est très difficile de comprendre comment ce
processus a lieu.

Dans sa Théorie de la Double Causalité, PG laisse donc sans réponse la question de


savoir comment la psyché interviendrait sur nos lignes temporelles et en particulier sur
notre futur. Or la Théorie de la Psyché Quantique de FM répond à cette question en

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formalisant mathématiquement une entrée par laquelle des informations externes
pourraient être introduites puis circuler de manière a-spatiale et a-temporelle dans
notre espace-temps. C'est donc un point fort de la théorie de FM, qui ajoute cependant:

<<< ... Un acte ou un choix effectué dans le présent (libre arbitre) peut avoir une influence
dans un passé qui n'existe pas, mais dont nous prenons conscience toujours dans le présent.
De même, une information peut venir d'un futur qui n'existe pas non plus, mais dont nous
prenons conscience aussi toujours dans le présent >>.

C'est donc par l'opération du Saint-Esprit (soyons plus sérieux: de la conscience dans le
présent) que des informations sont apparemment introduites dans le passé, ou dans le
futur. Bien que PG n'ait pas compris dans le formalisme de FM comment il parvient à se
passer de dimensions supplémentaires pour intégrer cette action du psychisme humain,
tous deux semblent donc en accord sur la question du temps, leurs points de vues se
rejoignant ainsi à nouveau. Lorsque PG a proposé le modèle des lignes temporelles pour
concevoir l'évolution non pas de façon causale, mais hors du temps, FM lui a répondu:

<< J'aime bien ton image "de "déplacement" d'une ligne temporelle où ce futur et ce passé
n'ont pas lieu, vers une autre ligne où ils ont lieu" car j'ai toujours pensé qu'il y avait des
lignes "temporelles" potentielles (donc quantiques) qui selon nos choix et nos actions se
rejoignent ou s'éloignent, créant ou ne créant pas la "réalité classique", c'est-à-dire celle
qui parvient à notre conscience. >>

Or cette vision de multiples lignes temporelles avec la possibilité de basculer ou


glisser de l'une à l'autre par l'intermédiaire de notre psychisme est une puissante
base d'accord entre les deux théories. Le reste est presque une question de formalisme.
Cela dit, FM insiste sur le fait que vouloir expliquer cela de manière classique ne peut
être qu'une illusion, et PG rétorque qu'il ne lui apparaît pas si gênant de considérer de
façon classique le multivers dans lequel tout ce qui est possible arrive. Mais l'on retombe
sur les dimensions supplémentaires...

Au final, la différence de point de vue entre FM et PG provient du fait que dans la


conception des choses de ce dernier, il différencie deux types de réalité:

• une réalité vécue, commune à tous et que l'on peut considérer comme classique,
• de multiples réalités potentielles, superposées ou inclues dans un multivers, non
vécues et que l'on peut considérer comme quantiques.

FM considère le premier type de réalité comme illusoire (une simple projection de l'une
des secondes ?) et privilégie le second type, en considérant notamment que dans ce
second type de réalité, les notions de temps et de causalité disparaissent ! Il va même
plus loin en rejoignant Platon, Bernard d'Espagnat et d'autres, en disant que le monde
"classique" n'est que le monde des apparences. La "réalité ultime", ou le "réel voilé"
(selon l'expression de d'Espagnat), est au stade actuel de la connaissance humaine le
monde quantique. Pourquoi pas ?

Mais allez expliquer cela à un paysan... ou simplement à un scientifique de base. Ne vaut-


il pas mieux introduire des niveaux progressifs de compréhension dans cette affaire ? A
minima, la Théorie de la Double Causalité propose au moins un tel palier, en exploitant

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le concept bien ancré de la causalité au maximum de ses possibilités (ce qui inclut la
rétrocausalité).

FM et PG ont donc finalement des points de vue plutôt complémentaires et relatifs. Ils se
rejoignent sur l'essentiel: l'esprit ou la conscience ont une action hors du temps qui
provoque le déplacement de nos lignes temporelles. FM n'attache cependant pas de
réalité tangible à celle que l'on vit quotidiennement. Il considère que c'est à nous de
revoir notre vision de la réalité car selon lui, la physique quantique échappe à
"l'entendement classique". Il faut donc se mettre à "l'entendement quantique". PG pense
que le niveau quantique se construit lui-même à partir de réalités vécues et que c'est
tout le sens de l'incarnation et des mémoires akashiques qu'elle crée, ce qui est
probablement la clé de l'évolution atemporelle de l'univers.

On peut conclure en remarquant que FM et PG sont d'accord avec Carlo Rovelli sur le fait
que l'écoulement du temps provient d'une illusion (thermodynamique) qui serait due à
notre connaissance ou perception limitée de l'univers". Carlo Rovelli écrit notamment:

<< J'ai beaucoup travaillé sur cette idée et sur l'idée mathématique qui la soutient; celle ci
doit montrer comment des phénomènes typiques liés au passage du temps peuvent
émerger d'un monde atemporel, lorsque nous en avons une connaissance limitée>>

Un monde atemporel ! Voila donc un point de convergence qui bien au-delà de ces deux
théories de la synchronicité, semble faire l'unanimité de tous les physiciens qui
réfléchissent sérieusement à la question du temps, et qui rejoint au moins la philosophie
bouddhiste. Voyez à ce sujet la page de ce site consacrée à Carlo Rovelli
(http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm) où l'on retrouvera
cette citation, ainsi que cette citation de Bergson:

« A quoi sert le temps ?... le temps est ce qui empêche que tout soit donné d'un seul coup. Il
retarde, ou plutôt il est retardement. Il doit donc être élaboration. Ne serait-il pas alors le
véhicule de création et de choix ? L'existence du temps ne prouverait-elle pas qu'il y a de
l'indétermination dans les choses ? »

Or que signifie << de l'indétermination dans les choses >>, si ce n'est la clé du libre
arbitre et avec lui, celle du sens éminemment psychique du temps présent qu'une
physique par trop matérialiste aura toujours du mal à cerner.

******************

L'expérience de François Martin en matière de synchronicité a fait l'objet d'un film


réalisé par Jan Diederen et sorti en 2013 en DVD disponible sur
http://www.synchronicitydoc.com (clickez sur le drapeau français pour les sous-titres
français)

Présentation du film Synchronicity (1 :45) :

Le portrait sensible d’un physicien quantique français confronté régulièrement à


des phénomènes de synchronicité, ou coïncidences signifiantes. Ces manifestations
amènent à des interrogations et réflexions profondes. Ce film raconte la transformation

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de François Martin, physicien rationnel « irréductible », qui rencontre son humanité «
spirituelle » (de l’esprit), à travers la Synchronicité vécue comme un don enrichissant. Le
film le suit dans des rencontres fascinantes avec, entre autres, un marionnettiste
lyonnais, un bouddhiste, et sa propre mère. François Martin rencontre aussi des amis
scientifiques travaillant sur le grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN, à Genève.
Il y « démontre » l’analogie qu’il voit entre la physique quantique et la synchronicité. La
découverte progressive par François Martin de l’interconnectivité sous-jacente des
phénomènes est entrecoupée par la reconstitution de deux exemples passionnants de
synchronicité, en Angleterre et en Finlande, créant ainsi un film qui invite les
spectateurs à s’ouvrir eux-mêmes à l’inattendu, au « plaisir » de la synchronicité.

©http://www.synchronicitydoc.com/

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