Les Theories de La Synchronicite 18 Pages 233 Ko
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THÉORIES DE LA SYNCHRONICITÉ
ou les différentes approches de l'ordre sous-jacent qui préside aux manifestations
du hasard:
Note: l'auteur de cette page est également celui d'une nouvelle théorie de la
synchronicité développée sur http://www.guillemant.net
La science bute toujours aujourd'hui sur l'incroyable défi pour la raison humaine que
représentent les témoignages nombreux et crédibles de certains phénomènes qui par
leur synchronisme étrange exigent la recherche de causes physiques, tout en ne laissant
aucune possibilité d'explication causale: il s'agit de synchronicités ou de coïncidences
dont la forte improbabilité laisse penser qu'elles n'ont pas pour origine un hasard du à
notre ignorance des causes.
Du point de vue du commun des mortels, les coïncidences les plus courantes ont été
banalisées par différentes expressions comme << Le monde est petit >>, << La loi des
séries >>, << La loi de Murphy >>, << L'effet Pauli ou effet Démo >> ou encore << La
Chance >>. Certaines synchronicités peuvent également être très banales comme par
exemple: suite à un problème que vous aviez en tête, vous prenez au hasard et sans y
penser un livre dans une librairie et vous êtes surpris d'y trouver une réponse à vos
questions.
Il semblerait toutefois que les synchronicités les plus improbables tendent à se produire
dans certaines circonstances particulières de la vie où une transformation à la fois
psychique et matérielle est à l'oeuvre, cette situation instable pouvant conduire le sujet
à changer radicalement sa vie. La synchronicité semble alors jouer un rôle de guidage
dans ce processus de changement. Au contraire, les personnes ayant une vie bien réglée
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par des habitudes ont très peu de chances d'en vivre. C'est pourquoi il s'agit d'un
phénomène difficile à contrôler et qui se prête mal à une investigation rationnelle.
Depuis des décennies, de nombreux auteurs ont cherché à trouver d'autres explications
et ont proposé différentes théories alternatives au hasard. Elles s'intéressent toutes à la
compréhension de l'ordre sous-jacent au réel qui semble présider à ces manifestations:
Tableau récapitulatif
Dans la revue qui suit nous développons sommairement chacune de ces approches en
tentant d'en extraire les points communs. Chacune apporte un éclairage original et
complémentaire sur ce phénomène qui n'est pas encore - ou trop marginalement -
intégré par la physique comme sujet d'étude "mainstream". L'objectif de cette page et de
ce site est de contribuer à ce qu'il le soit.
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1 / Théorie de l'Acausalité
Ce n'est qu'en 1992 qu'a été publiée la correspondance entre Jung et Pauli. Il s’agit
surtout de discussions entre eux sur la relation entre la psyché et la matière, où l'on
découvre qu'ils sont parvenus avec un accord remarquable à la supposition de
l’existence d’un seul monde dans lequel la psyché et la matière seraient une seule et
même chose. Nous verrons que cette absence de distinction entre matière et psyché,
somme toute très objective dans une vision matérialiste, a des implications fortes sur
une théorie de la synchronicité qui centre son approche sur le temps..
La théorie de l'Ordre Implicite (ou encore implié, caché...) suppose que le comportement
des particules élémentaires est à tout instant déterminé par une description d'un ordre
supérieur, non observable dans notre espace temps ordinaire à 4 dimensions. En ce sens
elle rejoint la théorie des cordes qui fait appel à des dimensions supplémentaires de
l'espace, qualifiées de dimensions invisibles, car extrêmement petites ou encore repliées
sur elles-mêmes.
Le problème de cette hypothèse est qu'elle est à priori en contradiction avec les
conclusions de la mécanique quantique, vérifiées depuis 1982 par l'expérience d'Alain
Aspect, suivie de bien d'autres, selon lesquelles il ne peut exister de variables cachées
qui détermineraient le comportement apparemment aléatoire des particules.
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supplémentaires de l'espace embobinées dans un espace de Calabi-Yau, décrivant les
propriétés de vibration des cordes et notamment leurs formes géométriques.
Le comportement des particules ne serait donc pas déterminé par des variables cachées
faisant partie de notre espace-temps ordinaire mais par des informations extérieures à
cet espace-temps, qui seraient contenues dans des dimensions spatiales
supplémentaires, au nombre de 7 selon la théorie M.
On peut alors s'avancer à conclure, si ces intuitions sont fondées, ainsi que la théorie des
cordes, que ses dimensions supplémentaires de l'espace pourraient être intimement
liées à notre psyché, à notre esprit, en tant qu'entité douée de la propriété de nous
rendre observateur de l'univers. Cette idée est reprise dans la théorie de la double
causalité, dans le but d'expliquer le mécanisme des synchronicités.
Dans son premier livre, Une nouvelle science de la vie (1981), ce jeune biologiste de
Cambridge essayait de tout prouver par A plus B, citant moultes expériences frappantes,
tant sur les cristaux que sur les rats ou sur les humains, mais son approche a toujours eu
le même souci que la parapsychologie: grand renfort de statistiques et/ou témoignages,
mais absence de modèle de compréhension connecté à la physique actuelle.
Dans son livre, Presence of the Past (1988, traduit La mémoire de l’Univers), Rupert
Sheldrake affirme que tout ce qui arrive devient une question d’habitude, de coutume.
La lumière même, qui se déplace à 300000 km/s ? Est-ce parce qu’elle a pris cette
habitude ? Rien ne serait immuable. Tout pourrait bouger, évoluer. Nous serions
influencés par des "champs de forme" depuis en dehors de l’espace-temps, mais nous
influencerions ces champs en retour - comme si une idée divine nous modelait tout en
étant modelée par nous en permanence.
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Avec son livre The rebirth of Nature (1991, traduit L’âme de la nature), le chercheur
entre dans une réflexion philosophique. Après deux cents ans de mécanisme forcené,
dit-il, on a voulu mordicus comparer la nature à nos machines, la transformant en un
enchevêtrement de structures inertes, et voilà que s’annonce un nouvel animisme. La
nature a une âme !
A l'occasion de la sortie de son dernier livre "The Science Delusion" Rupert Sheldrake a
été invité à faire une conférence à TEDx Whitechapel (2013) où il a présenté la science
comme un système de croyances en faisant une liste de dix dogmes selon lui très
contestables. Il a ensuite argumenté contre le dogme des constantes universelles de la
physique en expliquant que la vitesse de la lumière pourrait varier. Sheldrake n'est
pourtant pas physicien. Se rend-t-il compte que la physique sans constantes ne pourrait
pas exister ? Or ses résultats sont pourtant là. On ne s'étonnera donc pas que cette
conférence ait ensuite été controversée et ait subi une tentative de censure.
Son travail d'argumentation en faveur de son hypothèse des champs morphiques reste
toutefois intéressant, d'autant plus que les champs morphiques peuvent être comparés
aux archétypes et à l'inconscient collectif de Jung. Là ou Sheldrake a surement raison,
c'est lorsqu'il dit que la science fera un fabuleux bond en avant lorsqu'elle sera capable
d'appréhender les champs psychiques. En voici autant de qualificatifs: archétypes, fomes
pensées, champs morphiques, psyché quantique...? Dans tous les cas, nous avons là des
informations qui semblent se situer en dehors de notre espace-temps.
Voici sa conférence à TEDx qui est plus une rébellion justifiée contre le matérialisme
scientifique qu'une argumentation en faveur de ses thèses:
Dans son livre, "Synchronicité: le pont entre l'esprit et la matière", David Peat fait une
synthèse des approches très distinctes de l'ordre sous-jacent au réel qui ont été faites
par de nombreux physiciens. Il développe la liaison possible entre la théorie quantique
et la synchronicité, et ouvre la voie à une nouvelle compréhension dans laquelle il
considère l'esprit et la matière comme les deux aspects manifesté et non manifesté
d'une même totalité liée à la conscience.
Une originalité de David Peat est de prolonger l'oeuvre de David Bohm dont il fut un
collaborateur en intégrant l'enseignement d'Ilya Prigogine sur la théorie du chaos et les
structures dissipatives, dont l'étude nécessite les mathématiques non linéaires:
"L'image suggérée par les mathématiques non linéaires est une image où l'univers
apparaît comme une totalité une et indivise, et où ses structures existent en fonction d'un
arrière plan plus large. Manifestement, cette image n'est pas loin de celle qui s'applique à
la synchronicité. Par ailleurs, cette approche peut éventuellement intégrer l'esprit, puisque
la conscience elle aussi peut être considérée comme provenant d'un plan plus profond,
commun à la fois à l'esprit et à la matière. En ce sens, donc, on peut voir les modèles
déployés de l'esprit et de la matière, qui sont observés lors d'un événement de
synchronicité, comme émergeant d'un principe unique."
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En étudiant la nature de l'énergie, du temps, du hasard, de la causalité et des
coïncidences, il fait une synthèse des idées de C. G. Jung, Wolfgang Pauli, Ilya Prigogine,
David Bohm, John Wheeler, Rupert Sheldrake, etc. pour dessiner l'évidence d'un
principe fondamental, d'un ordre caché sous la surface du réel. Il reconnaît que sa
synthèse est très intuitive et il en conclut:
Or nous verrons que cette complémentarité est mise en lumière par la théorie de la
double causalité où la synchronicité est liée à une rétrocausalité temporellement
symétrique de la causalité.
En 2001, il publie Les hasards nécessaires, un livre qui traite de la synchronicité dans les
rencontres qui nous transforment et qui est vite devenu une référence. Il publie ensuite
d'autres livres, le dernier en date (2012) étant "Danser avec le chaos" qui apprend le
lecteur à accueillir l'Inattendu et à explorer le rôle créateur du chaos et de l'"inattente".
JFV a bien identifié le rôle de la synchronicité dans les rencontres avec ses aspects à la
fois romantiques et "mécanistes" au sens du chaos créatif. De nombreux scientifiques
avaient ressenti dans les années 80 tout le potentiel de la théorie du chaos dans
l'émergence du vivant. Très intuitif, il s'en est brillamment inspiré et l'a transposé dans
le domaine de l'humain dans la lignée de Jung, tout en l'enrichissant par son expérience
de psychologue. Il a mis à la portée de tout un chacun le sens des coïncidences dans nos
rencontres et en particulier la raison pour laquelle nous rencontrons un partenaire
plutôt qu'un autre: un partenaire qui correspond exactement au franchissement d'un
nouveau cap d'évolution que nous avons à vivre... et qui n'arrive donc jamais par hasard.
Son livre "Les Hasards Nécessaires" décrit fort bien cette dimension
fondamentalement humaine, romantique et créative de l'existence tout en nous
permettant d'accéder le plus simplement du monde à la véritable dimension spirituelle
de l'être.
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6/ Théorie de la Psyché Quantique de François Martin:
Cette théorie postule que le psychisme humain est une excitation particulière d’un
champ psychique de nature quantique sous-jacent et universel - un champ qui serait de
conscience universelle ainsi que d’inconscient universel.
La psyché quantique considère que le libre-arbitre joue un rôle central dans la transition
de la potentialité à l’actualisation et vice versa. Elle modélise la psyché humaine comme
un champ quantique avec des interactions caractérisées par l’échange d’entités liées à
d’autres champs quantiques.
Dans son livre "Les coïncidences" paru en mars 2012 Joachim Soulières fait le point sur
l'état de la recherche scientifique sur les coïncidences (principalement en psychologie et
parapsychologie), après en avoir donné de nombreux exemples. Tout en recensant les
différentes approches depuis un siècle (les plus anciens étant les travaux de Kammerer,
Koestler et Jung), il fait émerger des concepts clés qui favorisent les synchronicités
(coïncidences significatives). Pour qualifier ces concepts clés, il conserve les termes
parfois alambiqués employés par leurs auteurs, tels que la Transliminalité (Thalbourne,
psychologue australien), la Labilité (Braud, parapsychologue américain), ou encore le
Trickster qui nous vient de la mythologie et que plusieurs auteurs mettent en avant pour
symboliser le lien entre le chaos et la synchronicité. A ce propos, Jean-François Vezina a
très joliment développé ce lien dans son dernier livre "Danser avec le chaos"..
A la fin de son livre, Joachim Soulières nous dresse un tableau de synthèse qui décrit
l'ensemble des propriétés qui caractérisent les coïncidences en les divisant en fonction
de la perspective selon laquelle on les considère (en 1ère personne: endo-perspective,
en 3ème personne: exo-perspective). Comprenez l'endo-système comme un système
d'évaluation subjective (en 1ème personne) alors que l'exo-système est notre système
habituel d'évaluation objective (en 3ème personne) qui, en l'absence d'enchainement de
causes à effets, exclut le premier en partant du principe que dans ce cas la réalité
extérieure doit rester nécessairement indépendante de notre psyché.
Voici ce tableau dans lequel l'ordre de la liste (1 à 9) a été changé pour faciliter la
comparaison qui va suivre :
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Endo-système Exo-système
Significativité Absurdité
1
(meaningful) (meaningless)
2 Intelligibilité Inintelligibilité
Transliminalité
3 Transliminalité faible
élevée
4 Nouveauté Confirmation
5 Autonomie Fiabilité
6 Labilité Inertie
7 Participation Observation
Gravité rationnelle /
8 Trickster
Oubli
9 Non-localité Localité
= Coïncidence = Hasard
On a donc 9 mots d'un coté et 9 phrases de l'autre pour parler des facteurs favorables à
l'apparition des synchronicités. On remarque quelques correspondances évidentes
comme "Libre arbitre et Autonomie", "Nouveauté et Changement", "Labilité et
Détachement".... Ces deux classifications ayant été établies dans un contexte totalement
différent, on pourrait s'attendre à ce que la correspondance s'arrête là, or on découvre
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au contraire un mariage parfait entre les listes de Joachim Soulières et de Philippe
Guillemant:
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... et que l'on peut décomposer en 3 catégories qui mettent en évidence le mécanisme de
la Théorie de la Double Causalité, à l'oeuvre lorsque l'on modifie le chemin que nous
allons emprunter sur notre Arbre de Vie:
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La théorie de la Double Causalité de Philippe Guillemant fait l'objet d'un développement
central sur ce site : http://www.doublecause.net/
A notre connaissance, François Martin étant le seul chercheur qui a tenté de construire
un modèle permettant d'appréhender la synchronicité sur la base du concept de
l'Acausalité, nous nous fonderons essentiellement sur sa correspondance avec Philippe
Guillemant.
François Martin (FM) et Philippe Guillemant (PG) sont les deux seuls chercheurs du
CNRS à s'être aventuré publiquement en France dans ce domaine, ce qui s'est traduit par
différentes publications et conférences, plus un film présenté au bas de cette page. C'est
dans le cadre d'une journée d'étude à l'Institut Métapsychique International de Paris
qu'ils se sont rencontrés initialement. Dans leurs échanges qui ont suivi ils ont remarqué
que la différence entre leurs points de vue provenait du fait que FM est un mécanicien
"quantique" alors que PG est un mécanicien "classique". Toutefois un accord essentiel
régnait sur leurs conceptions du temps et du libre arbitre.
FM a effectué ses études à l'École Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris. Il est entré
au CNRS en 1971 et a obtenu un doctorat d’État ès Sciences Physiques sur la théorie
quantique du champ électromagnétique. En 1975 il est distingué par la Médaille de
Bronze du CNRS, avec Guy Bonneau. Il a effectué ensuite sa carrière dans différents
laboratoires de Physique Théorique à Stanford (USA), Genève, Annecy... puis il a rejoint
le Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Énergies (son laboratoire d'origine)
associé à l’Université Paris 6, à Jussieu. Il y a poursuivi des travaux sur l’existence de
Matière Noire dans l’Univers. Depuis le 11 septembre 2011 il est chercheur honoraire au
CNRS.
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articles sur ce sujet. En 2009, Federico Carminati, physicien au CERN, les a rejoint pour
continuer ce type de recherche.
Les traductions françaises des différents articles publiés par François Martin et ses
collègues, ainsi que les textes des différentes conférences qu’il a données sur ce sujet,
sont disponibles sur son site web : http://www.cunimb.com/francois/loading.htmlà la
rubrique "papers". Vous trouverez une biographie un peu plus complète de François
Martin, http://www.cunimb.com/francois ainsi que sa Conférence au Département de
Psychiatrie des Hopitaux Universitaires de Genève où l'on trouvera sa théorie vulgarisée
sans équations. http://www.doublecause.net/
Nous pouvons alternativement voir dans cette photo, soit une jeune fille, soit une grand-
mère, mais jamais les deux simultanément. L'état <Jeune fille + Grand-mère> symbolise
ainsi un état de superposition quantique "attendant" d'être actualisé par la conscience.
D'une façon plus générale, la conscience agirait sur les superpositions engendrées par
toutes les possibilités préparées par l'univers en en privilégiant certaines, celles qui
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correspondent à nos attentes inconscientes ou que nous nous sommes consciemment
préparés à vivre.
Pour François Martin la Synchronicité est intimement liée aux émotions. Elle a changé
complètement sa vision du monde et sa philosophie de vie. Il souscrit totalement à cette
citation du Dalaï Lama:
<< Je me laisse guider par la synchronicité, et ne laisse pas les attentes entraver mon
chemin … >>.
Remarquons ainsi que nos attentes peuvent aussi entraver notre chemin, ce qui peut
s'expliquer par le fait que si nous nous attendons à une réalité qui n'est pas inscrite dans
nos potentiels (du présent), alors nos attentes peuvent devenir perturbatrices (d'où
l'importance du lâcher prise). Il s'agit là d'un point subtil de la psyché quantique sur
lequel François Martin répond en analysant notamment le rôle des rêves, mais sur ce
point assez complexe il vaut mieux se référer à sa principale publication sur la psyché
quantique. Quantique (Cf. PSYCHE QUANTIQUE - THEORIE QUANTIQUE DY CHAMP
PSYCHIQUE (27 Pages - 262 Ko).pdf)
C'est bel et bien cette façon "quantique" de penser sur un mode collectif et global (nous
sommes tous quantiquement intriqués, en quelque sorte) qui différencie le point de vue
de FM de celui de PG sur la synchronicité. PG conserve pour sa part une vision classique
des choses plus proche de l'intuition courante et d'une façon de pensée causale, gravée
dans nos neurones. A défaut de pouvoir se passer selon lui de la causalité, faire appel à la
rétrocausalité a au moins l'avantage de modérer l'excès (d'invocation) de la causalité, si
ce n'est de l'annuler. On aboutit ainsi naturellement à une façon de penser a-causale qui
rejoint celle de FM. Pour lui, deux évènements apparaissant comme corrélés par le sens
mais non reliés par une causalité spatio-temporelle peuvent tout à fait être le résultat
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d'une intrication quantique, alors que PG les relie en transcendant la causalité par une
autre causalité, à contre sens du temps. Cela ne reviendrait-il pas au même, finalement ?
<< L'intrication quantique est basée sur la notion d'état non-séparable dans lequel les
propriétés physiques des parties ne sont pas définies. Or dans un verre, avant qu'il ne soit
brisé, les propriétés physiques de toutes les parties sont bien définies, indépendamment de
l'observateur. C'est une caractéristique de la physique "classique". >>
PG répond qu'il s'oppose à cette vision trop vite acquise de la physique classique, selon
laquelle la réalité macroscopique serait toujours indépendante de l'observateur. Il
avance au contraire l'indéterminisme macroscopique que son étude sur le billard met
notamment en évidence, à condition de supposer que nous vivons dans un monde
d'informations où aucune grandeur physique n'est infinie. Dans ce cas la réalité
macroscopique pourrait être partiellement non configurée, principalement dans le
futur: une intrication macroscopique serait alors nécessaire pour préserver la causalité.
Quoi qu'il en soit, s'il se confirme que l'indéterminisme quantique peut se généraliser à
l'échelle macroscopique en observant par exemple des flux d'intrication dans le sens du
temps, à notre échelle humaine, alors il deviendra possible de concilier les notions
d'intrication et de rétrocausalité dans un cadre plus général où la distinction entre le
"classique" et le "quantique " s'estomperait. C'est en tout cas un bon moyen de
comprendre intuitivement le concept d'intrication.
Selon FM, dont la vision de la physique classique restera à juste titre figée aussi
longtemps que l'indéterminisme n'est pas généralisé à notre échelle macroscopique, il
n'est pas nécessaire d'introduire une rétrocausalité qui transcenderait l'espace-temps
car l'intrication quantique le fait déjà. Cependant, FM ne nie pas la possibilité d'une
causalité transcendante qui prendrait racine dans le fait que l'intrication quantique
pourrait être contrôlée depuis "l'extérieur" de l'espace-temps. Il cite d'ailleurs cette
phrase: "Dans le monde quantique, les corrélations ont leurs propres causes, mais elles
sont non réductibles aux évènements concernés, car elles sont insensibles à l'espace et
au temps: elles se forment de manière a-spatiale et a-temporelle (Nicola Gisin et al,
2001)".
Les deux visions de PG et FM commencent ainsi à se rejoindre: tous deux pensent que
les racines des phénomènes de synchronicité transcendent l'espace-temps et sont
contrôlées par une entité (peut-être la Conscience ou l'Inconscient) qui se situe
hors de l'espace-temps.
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FM ouvre ainsi la porte à une certaine métaphysique (dans laquelle la physique
quantique nous fait déjà expérimentalement entrer), en déclarant que rien ne va à
l'encontre l'idée de considérer la conscience comme liée à des états quantiques du
cerveau. Il rappelle qu'au niveau macroscopique, on invoque l'auto-organisation qui en
fait est une autre manière de dire que la dynamique neuronale "aléatoire" pourrait être
contrôlée en dehors de l'espace-temps par des principes non observables, comme le
libre arbitre et la conscience. L'auto-organisation du cerveau équivaudrait alors à l'auto-
organisation de l'esprit (Antoine Suarez, 2008). Il cite Anton Zeilinger qui explique qu'il
existe deux libertés: la première est celle de l'expérimentateur qui choisit l'instrument
de mesure - cela dépend de son libre arbitre - et l'autre est celle de la nature qui donne
la réponse qui lui convient. La première conditionne d'une certaine manière la seconde:
il y a là une sérieuse matière à méditer. Serait-ce trop subtil pour nos philosophes qui,
selon Zeilinger, ne passent pas assez de temps à réfléchir à cette propriété ?
Bien que la physique quantique soit complète selon FM et n'ait pas besoin d'ingrédient
supplémentaire, comme par exemple les dimensions supplémentaires que PG soutient
pour élargir son cadre, il reconnait qu'un tel élargissement du cadre matériel de la
physique quantique est nécessaire afin d'inclure la conscience et plus généralement le
psychisme. Or c'est justement sur cet élargissement que travaille le fameux
mathématicien Alain Connes qui est d'ailleurs un ami de FM et qui propose lui-même
l'ajout de dimensions supplémentaires. Son travail est très difficile à comprendre bien
qu'il soit brillant et internationalement reconnu. Après avoir questionné son illustre ami
au sujet des dimensions, celui-ci a répondu à FM:
<< pour lui [Alain Connes] chaque point de l'espace (non commutatif) renferme une "clé" à
six dimensions, en plus des quatre dimensions d'espace-temps. Mais, comme je te l'ai dit, ces
dimensions "spatiales" supplémentaires sont discrètes et surtout elles ont un nombre fini
de points !! >>
PG fait alors le parallèle entre ces dimensions supplémentaires et une solution possible à
son modèle classique de trajectoires de boules de billards qui perdent de l'information
au cours du temps, (http://www.doublecause.net/index.php?page=billard.htm) lequel
pourrait selon lui légitimer des données supplémentaires issues d'un nombre fini de
points... mais le passage de la théorie à la modélisation numérique reste un casse-tête
ardu... qui pourrait bien l'occuper jusqu'à sa retraite du CNRS.
Quoi qu'il en soit, que l'on invoque pour expliquer les coïncidences, des dimensions
supplémentaires comme PG le fait, ou la circulation d'informations externes dans un
système quantiquement intriqué, comme FM le fait, l'espace temps limité à 4 dimensions
paraît manifestement trop étriqué - déterministe - pour héberger la psyché, même
lorsqu'on l'étend à des superpositions quantiques. Ces informations issues de la psyché
interviennent sans aucun doute dans les synchronicités où les coïncidences sont
assorties d'un sens et peuvent même être provoquées: la psyché introduirait donc des
informations dans l'espace-temps, mais il est très difficile de comprendre comment ce
processus a lieu.
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formalisant mathématiquement une entrée par laquelle des informations externes
pourraient être introduites puis circuler de manière a-spatiale et a-temporelle dans
notre espace-temps. C'est donc un point fort de la théorie de FM, qui ajoute cependant:
<<< ... Un acte ou un choix effectué dans le présent (libre arbitre) peut avoir une influence
dans un passé qui n'existe pas, mais dont nous prenons conscience toujours dans le présent.
De même, une information peut venir d'un futur qui n'existe pas non plus, mais dont nous
prenons conscience aussi toujours dans le présent >>.
C'est donc par l'opération du Saint-Esprit (soyons plus sérieux: de la conscience dans le
présent) que des informations sont apparemment introduites dans le passé, ou dans le
futur. Bien que PG n'ait pas compris dans le formalisme de FM comment il parvient à se
passer de dimensions supplémentaires pour intégrer cette action du psychisme humain,
tous deux semblent donc en accord sur la question du temps, leurs points de vues se
rejoignant ainsi à nouveau. Lorsque PG a proposé le modèle des lignes temporelles pour
concevoir l'évolution non pas de façon causale, mais hors du temps, FM lui a répondu:
<< J'aime bien ton image "de "déplacement" d'une ligne temporelle où ce futur et ce passé
n'ont pas lieu, vers une autre ligne où ils ont lieu" car j'ai toujours pensé qu'il y avait des
lignes "temporelles" potentielles (donc quantiques) qui selon nos choix et nos actions se
rejoignent ou s'éloignent, créant ou ne créant pas la "réalité classique", c'est-à-dire celle
qui parvient à notre conscience. >>
• une réalité vécue, commune à tous et que l'on peut considérer comme classique,
• de multiples réalités potentielles, superposées ou inclues dans un multivers, non
vécues et que l'on peut considérer comme quantiques.
FM considère le premier type de réalité comme illusoire (une simple projection de l'une
des secondes ?) et privilégie le second type, en considérant notamment que dans ce
second type de réalité, les notions de temps et de causalité disparaissent ! Il va même
plus loin en rejoignant Platon, Bernard d'Espagnat et d'autres, en disant que le monde
"classique" n'est que le monde des apparences. La "réalité ultime", ou le "réel voilé"
(selon l'expression de d'Espagnat), est au stade actuel de la connaissance humaine le
monde quantique. Pourquoi pas ?
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le concept bien ancré de la causalité au maximum de ses possibilités (ce qui inclut la
rétrocausalité).
FM et PG ont donc finalement des points de vue plutôt complémentaires et relatifs. Ils se
rejoignent sur l'essentiel: l'esprit ou la conscience ont une action hors du temps qui
provoque le déplacement de nos lignes temporelles. FM n'attache cependant pas de
réalité tangible à celle que l'on vit quotidiennement. Il considère que c'est à nous de
revoir notre vision de la réalité car selon lui, la physique quantique échappe à
"l'entendement classique". Il faut donc se mettre à "l'entendement quantique". PG pense
que le niveau quantique se construit lui-même à partir de réalités vécues et que c'est
tout le sens de l'incarnation et des mémoires akashiques qu'elle crée, ce qui est
probablement la clé de l'évolution atemporelle de l'univers.
On peut conclure en remarquant que FM et PG sont d'accord avec Carlo Rovelli sur le fait
que l'écoulement du temps provient d'une illusion (thermodynamique) qui serait due à
notre connaissance ou perception limitée de l'univers". Carlo Rovelli écrit notamment:
<< J'ai beaucoup travaillé sur cette idée et sur l'idée mathématique qui la soutient; celle ci
doit montrer comment des phénomènes typiques liés au passage du temps peuvent
émerger d'un monde atemporel, lorsque nous en avons une connaissance limitée>>
Un monde atemporel ! Voila donc un point de convergence qui bien au-delà de ces deux
théories de la synchronicité, semble faire l'unanimité de tous les physiciens qui
réfléchissent sérieusement à la question du temps, et qui rejoint au moins la philosophie
bouddhiste. Voyez à ce sujet la page de ce site consacrée à Carlo Rovelli
(http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm) où l'on retrouvera
cette citation, ainsi que cette citation de Bergson:
« A quoi sert le temps ?... le temps est ce qui empêche que tout soit donné d'un seul coup. Il
retarde, ou plutôt il est retardement. Il doit donc être élaboration. Ne serait-il pas alors le
véhicule de création et de choix ? L'existence du temps ne prouverait-elle pas qu'il y a de
l'indétermination dans les choses ? »
Or que signifie << de l'indétermination dans les choses >>, si ce n'est la clé du libre
arbitre et avec lui, celle du sens éminemment psychique du temps présent qu'une
physique par trop matérialiste aura toujours du mal à cerner.
******************
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de François Martin, physicien rationnel « irréductible », qui rencontre son humanité «
spirituelle » (de l’esprit), à travers la Synchronicité vécue comme un don enrichissant. Le
film le suit dans des rencontres fascinantes avec, entre autres, un marionnettiste
lyonnais, un bouddhiste, et sa propre mère. François Martin rencontre aussi des amis
scientifiques travaillant sur le grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN, à Genève.
Il y « démontre » l’analogie qu’il voit entre la physique quantique et la synchronicité. La
découverte progressive par François Martin de l’interconnectivité sous-jacente des
phénomènes est entrecoupée par la reconstitution de deux exemples passionnants de
synchronicité, en Angleterre et en Finlande, créant ainsi un film qui invite les
spectateurs à s’ouvrir eux-mêmes à l’inattendu, au « plaisir » de la synchronicité.
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