AHMIMID
AHMIMID
AHMIMID
L'UNIVERSITE DE NANTES
COMUE UNIVERSITE BRETAGNE LOIRE
Par
« Abderrahman AHMIMID »
Thèse N° :
A la mémoire de mon père pour les valeurs que nous a transmis avec patience !
A ma femme Fatima, ma chérie laquelle, cette thèse n’aurait été possible sans sa
A mes sœurs et frères, pour leurs encouragements et leurs soutiens à tous points
de vue !
A mes enfants Mohamed-Amine, Kholoud et Jad qui m’ont supporté et sont resté
3
RESUME
Ce travail doctoral s’intéresse aux facteurs d’acceptation, d’adoption puis d’utilisation des
technologies de l’information de type e-gouvernement. Il s’intéresse en particulier au cas de
la télédéclaration fiscale au Maroc. Partant d’une posture épistémologique positiviste, la
recherche s’appuie sur une démarche méthodologique mixte en deux étapes, la première est
basée sur une démarche qualitative exploratoire reposant sur la méthode Delphi et la seconde
s’appuie sur une démarche quantitative par équations structurelles à vocation confirmatoire.
Son objectif est classique et en cohérence avec le corpus théorique dominant en management
des systèmes d’information car il s’agit de mettre en lumière les facteurs explicatifs et
prédictifs de l’acceptation d’une technologie de l’information donnée (Davis, 1989 ;
Venkatesh et al., 2003, 2012; Benbasat et Barki, 2007).
L’originalité est ici de s’intéresser aux technologies de télédéclaration fiscale au Maroc c’est-
à-dire en contexte socioéconomique émergeant. Les principaux résultats de ce travail
doctoral ont confirmé l’hypothèse globale selon laquelle l’intention d’utilisation des TI par les
contribuables influence le comportement d’usage de la technologie.
Néanmoins, ces résultats sont étoffés par l’importance de certains déterminants moins
médiatisés comme l’influence sociale, des conditions de facilitation, de la confiance dans la
gouvernance du site web dédié à la télédéclaration, de la performance attendue, de l’effort
attendu. L'ensemble de ces facteurs influence la décision d’acceptation puis d'usage de la
télédéclaration fiscale pour le contribuable marocain et peuvent être à ce titre des leviers à
mobiliser.
ABSTRACT
This doctoral thesis is concerned with the factors influencing the adoption and use of e-
government technologies. As positivist epistemological posture, the research is based on a
mixed methodology: a qualitative approach based on the Delphi method, followed by a
hypothesis test. This thesis aims to highlight the factors that explain and predict the
acceptance of information technologies (Davis, 1986, Venkatech et al., 2003, 2012, Benbasat
et Barki, 2007) in the tax E-filing systems in Morocco. The results of this thesis have
confirmed the overall hypothesis that the intention of taxpayers to use IT influences
technology behavior use. Moreover, they have shown that the social influence, the facilitation
conditions, the trust in the website governance, the expected performance, as well as the
expected effort are the most significant factors predicting the adoption of the IT in the tax E-
filing.
The present thesis, furthermore, contributes to better understand the adoption behavior of e-
government services, among other things through the mobilization of unified theory of
acceptance and use of technology (UTAUT) which is improved and completed by the trust
theory. Moreover, it suggests many variables actions that can support managerial action in
the deployment of tax E-filing projects at the individual, technological and organizational
levels.
5
Partie II – Contexte, méthodologie et résultats de la recherche ...................... 135
Introduction De La Deuxième Partie ..................................................................................... 136
Chapitre 4 - Contexte de la recherche : e-gouvernement et e-administration
fiscale au Maroc .............................................................................................. 137
Introduction du chapitre 4 ..................................................................................................... 138
4.1 Le ’E-gouvernement’ au Maroc : contexte d’adoption et évolution .................... 140
4.2 Evolution de l’implémentation de la TI : ‘Simpl’ au sein de la DGI
Marocaine…………………….……………………………………………………………………………………………155
Conclusion du chapitre 4 ........................................................................................................................ 187
Chapitre 5 Méthodologie et démarche de recherche .............................................. 188
Introduction du chapitre 5 ..................................................................................................................... 189
5.1 Positionnement épistémologique ........................................................................ 190
5.2 La démarche préalable à l’analyse explicative : la méthode Delphi .................... 193
5.3 Méthodologie de l’étude quantitative................................................................... 197
Conclusion du chapitre 5 ........................................................................................................................ 218
Chapitre 6 Présentation et discussion des résultats de la recherche .......... 219
Introduction du chapitre 6..................................................................................................................... 220
6.1 Présentation des résultats de la démarche Delphi .............................................. 221
6.2 Les résultats de l’analyse explicative par les méthodes d’équations structurelles
(PLS)………………………………………………………………………………………………………233
6.3 Test du modèle des équations structurelles (PLS) .............................................. 254
6.4 Discussion des résultats de la recherche ............................................................. 268
Conclusion du chapitre 6 ........................................................................................................................ 276
Conclusion générale .......................................................................................................................... 277
1. Synthèse du travail doctoral : ......................................................................................... 277
2. Principaux Apports .............................................................................................................. 278
3. Limites de la recherche ...................................................................................................... 280
4. Perspectives de la recherche ........................................................................................... 282
Bibliographie ........................................................................................................................................... 283
Annexes………………………………………… .…………………………………………………………….……………………………………….312
Introduction générale
7
1. Contexte et problématique de la recherche
11 Le phénomène e-gouvernement
Cependant, et en dépit des investissements consentis tant dans les pays développés
que dans les pays en développement, les projets e-gouvernement connaissent des
taux d’échec importants. D’après Heeks (2003)3, auteur de référence en matière
d’évaluation des projets d’e-gouvernement, ce taux atteint 85% dans les pays en
développement. Aussi, plusieurs autres travaux convergent pour souligner que le
bilan de l’impact des projets e-gouvernement est plutôt mitigé. Aux Etats-Unis par
exemple, pays du Memorandum on Transparency and Open Government4, Jaeger et
Matteson (2009) rapportent que l’usage des services administratifs en ligne sont
généralement limités. Les citoyens ayant toujours une forte préférence pour les
interactions téléphoniques ou personnelles avec le personnel administratif, bien que
3 Heeks (2003) estime en effet que : 35% des projets sont des échecs totaux : c.-à-d. que le système n’a
jamais été mis en œuvre ou bien a été abandonné immédiatement après son lancement ; 50% sont des
échecs partiels : c.-à-d. que les objectifs majeurs du système n’ont pas été atteints et/ou il y a eu des
résultats indésirables ; 15% des projets seulement ont réussi : c.-à-d. que la plupart des bénéficiaires
du projet ont vu leurs objectifs atteints et que le projet n’a eu aucune conséquence indésirable
importante.
Pour évaluer les projets d’e-gouvernement liés à la prestation de services publiques, Heeks propose
une approche « orientée retombées ». La démarche d’évaluation repose trois catégories d’indicateurs :
(1) Les attributs orientés citoyens/clients tels que la commodité, l’accessibilité, la crédibilité ; (2) Les
attributs relatifs au service qui visent à améliorer le nombre et la qualité des prestations tout en
assurant la plus grande satisfaction des citoyens/clients ; (3) Les attributs correspondant à la capacité
de livraison en ligne : la sécurité, le respect de la vie privée, l’efficacité, l’innovation.
4 L’objectif de ce programme, lancé par le gouvernement Obama en 2009, est de modifier le rapport
gouvernants/gouvernés, de tenter de réduire la distance qui sépare ces acteurs en agissant sur les
méthodes du travail gouvernemental et en établissant des modes de coopération directe entre les
citoyens et les autorités. Le support principal du programme est Internet. (Source : Lascoumes P.,
Presses des mines, 2010).
9
le niveau d’éducation du public utilisateur, dans ce contexte, les prédispose à être
plus ouverts aux interactions en ligne avec les administrations (Ebbers et al., 2008,
Streib et Navarro, 2006). Une première ligne d’explication tient, selon les auteurs, aux
difficultés de recherche et de localisation des informations souhaitées, ainsi que la
disponibilité et l'accès aux équipements technologiques pour de nombreux segments
de la population (Singh et Sahu, 2008). Une deuxième série de facteurs concerne les
attitudes des citoyens envers la technologie et les institutions gouvernementales
(Jaeger et Thompson 2003, 2004). Il semble qu’à mesure que les sites commerciaux
se développent plus rapidement et offrent des services constamment plus novateurs,
la satisfaction du public à l'égard des sites Web gouvernementaux s’affaiblit (Barr,
2007). Le problème, selon plusieurs auteurs, vient d’une tendance à la sophistication
de la technologie pour la mise en œuvre des projets e-gouvernement alors que la
partie adoption est souvent négligée (Jaeger et Thompson, 2003, 2004 ; Horrigan,
2004 ; Carter et Bélanger, 2005, 2008 ; Lessa et al., 2011). Alors que la plupart des
projets e-gouvernement dépendent de la volonté des citoyens d'adopter de tels
services, il apparaît que les normes de conception de ces technologies ne sont pas
axées sur l’utilisateur.
De fait, censées faciliter l’accès aux services publics et assurer le traitement rapide de
certaines prestations sociales, les technologies d’information contribue plutôt à la
multiplication des cas de non-usage (Roemer, 2016). Ce non-accès volontaire aux
5 Dans la typologie la plus courante, les pays en développement sont des pays moins développés
économiquement que les pays du Nord ou pays développés. L'expression remplace des dénominations
antérieures, jugées inadéquates : les pays du tiers monde, les pays sous-développés. Le terme s'est
également substitué à « pays en voie de développement ».
prestations et services administratifs en ligne est souvent imputé aux difficultés
qu’auraient les populations concernées à utiliser des systèmes jugées complexes et au
caractère impersonnel que ne corrigent pas les difficultés à s’entretenir directement
avec les personnes compétentes au sein de l’administration. A ce titre, Wilkin (2016)
rappelle que les outils numériques « ne se déploient pas dans un vide
organisationnel ou institutionnel, mais se greffent sur un terreau plus ou moins
fertile déjà existant, avec des pratiques instituées qu’elles prolongent en les
renforçant, dans ce qu’elles peuvent avoir de positif comme de négatif… » (p. 8).
Vu l’ampleur du phénomène ainsi que les enjeux associés, cette situation exige que
l'on s'intéresse à l'application des modèles d'e-gouvernement dans le contexte des
pays en développement et en particulier à la question de l’évaluation du succès de ces
technologies.
11
conception du SI. D’autres se sont centrés sur l’adoption, la diffusion ou
l’acceptation des SI. Certains mesurent la performance au niveau de
l’acteur/utilisateur, alors que d’autres évaluent les bénéfices de l’organisation.
Enfin, des chercheurs s’inscrivent dans une approche de déterminisme
technologique alors que d’autres tentent essentiellement de mettre à jour les
interactions entre la technologie et l’organisation. » (p. 34)
Le deuxième courant réunit des approches dites « processuelles » qui cherche non
seulement à mesurer l’input (l’investissement en SI) et l’output (le résultat obtenu),
mais aussi à ouvrir la « boîte noire » sur l’usage des SI, c’est-à-dire la manière dont
les SI contribuent à la performance de l’organisation. Dans cette perspective,
l’évaluation ne porte pas simplement sur la contribution du SI à une mesure de la
performance, mais le SI devient objet d’évaluation (Michel et Cocula, 2014).
Dans cette thèse, nous nous plaçons dans cette deuxième perspective théorique, en
particulier dans l’approche dite comportementale de l’évaluation des SI. Cette
approche se réfère largement aux concepts fondamentaux de la sociologie des
organisations, de la psychologie cognitive ou sociale et de la stratégie (Baile, 2005).
Depuis son émergence dans les années ’1970’, les travaux empiriques ont abouti
progressivement à identifier des facteurs organisationnels (structure
organisationnelle, processus, qualité du management…), fonctionnels ou de groupe
(satisfaction des usagers, valeur et culture professionnelle…), individuels (attitudes,
motivation, satisfaction, implication…), et environnementaux (politiques,
économiques, technologiques, sociaux et culturels) pouvant aider à isoler les
obstacles et expliquer le comportement des utilisateurs finals (Baile, 2005).
De cette littérature d’une richesse inégalée, deux travaux ont émergé pour constituer
des modèles de référence : le modèle de Delone et MacLean (1992, 2003)
(Information System Succes Model – ISSM), et le Modèle de l’Acceptation des
Technologies (Technology Acceptance Model - TAM) de Davis et al. (1989). Delone et
MacLean définissent un concept « la réussite des SI », et déterminent l’ensemble des
variables pouvant avoir un effet sur cette variable dépendante (qualité du système et
de l’information, satisfaction des utilisateurs…). Quant à Davis (1989), à l’instar de
plusieurs autres auteurs, s’est intéressé à l’utilisation à travers la notion d’adoption de
la technologie : pourquoi les individus acceptent-ils ou rejettent-ils les technologies ?
En s’appuyant sur la théorie de l’action raisonnée de Fishbein et Ajzen (1975),
l’auteur propose un modèle composé principalement de deux variables, l’utilité
perçue et la facilité d’utilisation, lesquelles conduisent à une attitude envers la
technologie qui peut à son tour créer l’intention d’utiliser.
Pour Davis et al. (1989), les dimensions liées aux fonctionnalités ou l’interface du
système, les méthodes de développement, la formation et l’implication des
utilisateurs dans les phases de conception… peuvent être intégrées comme variables
indépendantes et antécédentes à la perception de l’utilité et facilité d’utilisation. Leur
Modèle de l’Acceptation des Technologies (TAM), en suivant Michel et Cocula (2014),
a été reconnu comme l’un des plus aboutis conceptuellement, et de nombreuses
extensions lui ont été apportées7.
7 Selon Venkatesh et Davis (2000), les deux premiers articles concernant le modèle TAM ont été cités
424 fois jusqu’en 2000. Lee et al. (2003) proposent une méta-analyse sur les progrès du modèle TAM
à travers 101 articles publiés entre 1986 et 2003.
13
(2000) sur les antécédents de la facilité d’utilisation perçue pour proposer un modèle
de l’acceptation de la technologie.
En effet, à l’instar de plusieurs pays dans le monde le Maroc s’est attelé ces dernières
années à un vaste chantier de modernisation de son administration. Par le biais du
Ministère de la Modernisation des Secteurs Publics, le gouvernement a élaboré un
programme de promotion et de développement des nouvelles technologies dans
l'Administration. Dans cette perspective, la dématérialisation du processus de
déclaration fiscale à travers la mise en place d’un système de dépôt et de paiement en
ligne (système SIMPL « système d’imposition en ligne ») par la Direction Générale
des Impôts (DGI) marocaine, constitue l’une des avancées majeures. Lancée pour la
première fois en 2007, et déployée sur plusieurs étapes, cette nouvelle procédure est
devenue obligatoire pour toutes les entreprises en 2017.
8 Le concept d’adoption des TI par des individus ou des organisations traduisent leur acceptation dans
un premier temps et ensuite leur utilisation effective. D'une manière générale, l’acceptation
technologique définit l'intérêt que l'individu trouve à s'approprier une technologie. L'acceptation se
présente comme la façon dont un individu, un collectif mais aussi une organisation, perçoivent les
enjeux liés aux nouvelles technologies (atouts, bénéfices, risques, opportunité) et y réagissent
(favorablement ou non) (Bobillier Chaumon et al. , 2006).
sera exposé dans le quatrième chapitre, la généralisation des télé-procédures a suscité
des réactions parfois très vives au sein des milieux professionnels. Un rapport d’une
commission de l’organisation professionnelle des comptables agréés du Maroc
(OPCA), communiqué à la DGI marocaine, fait ainsi état de nombreux
dysfonctionnements généralement à caractère fonctionnel (disponibilité et
accessibilité au système, fluidité de transfert des données…). Ces constats mettent en
évidence des signes d’une fracture entre l’administration fiscale et les contribuables,
amplifiée par les technologies d’information. Les difficultés évoquées à l’usage de la
télédéclaration fiscale, considérée comme technologie complexe, défaillante, et donc
moins sécurisé, ne peuvent que générer le rejet et la résistance au changement.
Il apparait à la lumière du contexte que le succès de la mise en œuvre des projets d’e-
gouvernement, en l’occurrence de télédéclaration fiscale, repose sur une
compréhension plus approfondie des facteurs qui influent sur la décision d’adoption
de cette technologie par les utilisateurs. Ainsi, le questionnement central de cette
thèse est le suivant :
Cette interrogation peut être déclinée en plusieurs axes de recherche. Les objectifs qui
guident notre travail sont :
15
Variables liées aux caractéristiques de la source de risque : le fournisseur
de la prestation en ligne.
L’objectif de notre travail est de retenir les variables qui ont bénéficié d’un
consensus au niveau de la littérature pour essayer de les différencier sur la base de
leurs rôles respectifs.
Relever le rôle des conditions de facilitation et le soutien du gouvernement dans le
contexte des services publics en ligne. Nous cherchons à identifier dans quelle
mesure nous pouvons considérer le rôle de l’influence de ces conditions sur le
comportement d’utilisation dans l’espace virtuel.
Toute recherche se doit de spécifier quelle est la position du chercheur eu égard à son
objet de recherche, c'est-à-dire les choix épistémologiques (Giordano, 2003).
L’épistémologie a pour objet l’étude de la science en réfléchissant à sa nature, sa
méthode et sa valeur. Cela revient à se positionner dans un paradigme
épistémologique.
5. Structure de la recherche
L’exposé de cette recherche est construit en deux parties, chacune se compose de trois
chapitres. La première partie est consacrée à une revue de la littérature sur les
différents éléments de notre problématique (l’adoption des technologies
d’information et de l’e-gouvernement) ainsi qu’à l’élaboration d’un modèle théorique
intégrant ces différents éléments. Elle se compose de trois chapitres.
- Le deuxième chapitre porte, quant à lui, sur les modèles développés afin de prédire
le comportement d’adoption des technologies d’information. Nous focalisons notre
recherche sur un modèle de référence : le Modèle d’Acceptation de la Technologie
(TAM) (Davis, 1989) ainsi que ses différentes réplications et extensions. Nous
concluons ce chapitre par la présentation d’un modèle intégrateur inspiré du TAM
mais plus aboutie conceptuellement : la théorie unifiée de l’acceptation et de
l’utilisation de la technologie l’UTAUT (Venkatesh et al., 2003)
Ces deux chapitres poseront les fondements sur lesquels sera construit le troisième
chapitre de la thèse.
17
La deuxième partie représente la partie empirique de notre travail. Elle traite du
modèle développé au chapitre 3. Elle se compose aussi de trois chapitres.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE
Cadre théorique de la recherche
Chapitre 1 Chapitre 2
Les fondements Modèles de prédiction
théoriques du de l’utilisation des
comportement Technologies
d’adoption des TI d’Information et des SI
Chapitre 3
Modélisation de l’utilisation
des Technologies de
l’information dans le contexte
de l’e-gouvernement
DEUXIEME PARTIE
Contexte, méthodologie et résultats de la recherche
Chapitre 4
Contexte de la recherche : E-
gouvernement et E-
administration fiscale au
Maroc
Chapitre 5 Chapitre 6
Méthodologie et Présentation et
démarche de discussion des
recherche résultats de la
recherche
CONCLUSION GÉNÉRALE
19
Partie I – Cadre théorique de la recherche
Introduction de la première partie
L’objectif de cette première partie est double. D’une part, poser les bases théoriques
de cette thèse à travers la présentation des différents corpus théoriques mobilisés ; et
d’autre part, proposer un modèle hypothétique de recherche.
Le deuxième chapitre passe en revue les modèles les plus, largement, développés
dans la perspective de comprendre et d’expliquer l’adoption de différentes
technologies d’information. Il s’agit notamment des modèles issus du modèle
d’acceptation de la technologie (TAM), d’un certain nombre de ses applications ainsi
de quelques extensions et développements de ce modèle de référence.
21
Chapitre 1 Les fondements théoriques du
comportement d’adoption des TI
Introduction chapitre 1
Depuis les années 1950 plusieurs courants et théories se sont succédés dans la
perspective de comprendre comment et pourquoi les individus adoptent les nouvelles
technologies d’information et à mieux appréhender les mécanismes des interactions
Homme-Machine (Dillon et Morris, 1998). De fait, l’introduction ou le déploiement
dans l’organisation d’une technologie nouvelle représente souvent un processus
d’innovation et de changement susceptible de conduire à la reconfiguration des
activités, des compétences, des responsabilités, etc. Dès lors, comment expliquer
qu’une technologie soit acceptée ou détournée, voire rejetée par ses utilisateurs ?
Quels sont les déterminants et les processus psychologiques favorisant l’usage effectif
de la technologie ?
23
attitudes et les comportements en psychosociologie pour comprendre et prédire le
comportement humain (Fishbein et Manfredo, 1975 cité dans Rehman et al., 2007).
Croyances Attitudes
comportementales
Intention Comportement
Croyances Normes
Normatives subjectives
Source : Fishbein et Ajzen (1975)
La théorie suggère ainsi que les groupes développent souvent des normes sociales, et
ces normes influencent à leur tour les perceptions et les comportements des membres
du groupe (Ajzen, 1991, Ajzen et Fishbein, 1980, Fishbein et Ajzen, 1975, Turner, 1991
cité dans Bin, 2013). La TAR a été utilisé avec succès dans des disciplines liées au
comportement humain volontaire, allant de la santé au comportement du
consommateur. Notons toutefois que la TAR est peu utilisé dans sa forme originelle.
La plupart des chercheurs y intègrent d’autres facteurs. Au plan empirique, une forte
corrélation entre l’« attitude », le comportement et les « normes subjectives » a été
confirmée dans de nombreuses études (Chiang et al., 2009). C’est l’une des théories
les plus influentes, notamment pour prédire différents types de comportements des
individus vis à vis des TI couvrant divers domaines : MS Word (Davies, et al., 1989),
commerce électronique (Grandon, 2005), l’e-banking (Rouibah et al., 2009; Shih et
Fang, 2004) ou la finance (Ramayah et al., 2009).
Dans le domaine financier, par exemple, cette théorie a été utilisée pour étudier les
facteurs influençant l’intention d’utilisation du ‘trading boursier’ sur Internet auprès
des investisseurs en Malaisie (Ramayah et al., 2009). Les résultats de cette recherche
suggèrent que dans des contextes à forte intensité culturelle9 (Hofstede, 2009), les
normes sociales influent d’une manière importante l’intention de s’engager dans les
transactions boursières en ligne, mettant ainsi en évidence l’effet de la culture sur
l’adoption de cette technologie (Ramayah et al., 2009).
Bien qu’un certain nombre d’études ont appliqué avec succès la TAR pour prédire
l’intention comportementale (Bobbitt et Dabholkar, 2001 ; Davis, 1989 ; Yoh et al.,
2003 ; Venkatesh et al., 2003), Sheppard et al. (1988) ont démontré dans une étude
que la validité de prédiction de la TAR devient problématique dans le cas où le
9 Selon les quatre dimensions de la culture (Hofstede, 2009), la Malaisie possède une culture collective
forte par rapport à la société occidentale et où les normes sociales sont très appréciées et jouent un
rôle important.
25
comportement analysé n’était pas complètement sous le contrôle10 de la volonté de la
personne qui devait le mettre en action. Ils ont noté que deux facteurs limitent
sensiblement la validité de la prédiction :
10Sheppard BH, Hartwick J, Warshaw PR. The theory of reasoned action: a meta analysis of past
research with recommendations for modifications and future research. Journal of Consumer Research.
1988 Jan; 15(3):325-343.
comme une extension de la TAR des situations où les comportements ne peuvent pas
être modifiés activement par l’individu.
27
Figure.2: La théorie du comportement planifié
Croyances de Contrôle du
contrôle et de comportement
facilitation perçu
perçue
Source : Ajzen (1991)
Quant à Taylor et Todd (1995a), ils ont exploré les comportements des étudiants vis-
à-vis de l’utilisation du centre des ressources informatiques en s’appuyant sur la
théorie du comportement planifié. Ils ont montré que l’attitude, les normes
subjectives et le contrôle comportemental perçu sont tous associés à l’intention
d’utilisation de ce centre.
Par ailleurs, dans sa méta-analyse, Ajzen (1991) a répertorié seize études utilisant la
TCP et a montré de bonnes corrélations (0,71) entre l’intention de comportement,
l’attitude, la norme subjective et le contrôle du comportement perçu. Une autre méta-
analyse publiée en 2001, effectuée par Armitage et Conner (2001)11, a démontré que
la TCP expliquait, pour tout comportement quel qu’il soit, 27% de la variance
observée d’un comportement et 39% de la variance observée de l’intention de
comportement. Dans la même veine, Nalbantoglu (2014) constate suite à la
comparaison de différentes méta-analyses que :
11Armitage CJ, Conner M. Efficacy of planned behavior. A meta analytic review. British Journal of
social Psychology 2001; 40, 471-499.
29
innovation est diffusée entre les membres d’un système social dans le temps et
cherche à expliquer les raisons derrières la diversité des taux d’adoption de ces
innovations. Elle propose ainsi un cadre conceptuel permettant d’identifier les
antécédents de l’adoption des TI et des systèmes d’information, afin de prédire
l’intention de leur adoption aussi bien par les individus que par l’organisation.
Cette théorie explique le processus d’adoption (cf. figure 3) d’une innovation par une
population en articulation avec plusieurs facteurs (Cheikho, 2015) :
31
par l’auteur que comme un aspect de l'avantage relatif. Quant au volontarisme, les
auteurs montrent qu'entre une situation d'obligation et une autre de volontarisme,
des différences de perception peuvent exister.
Après, Gerpott et al., (1999), ont confirmé que le degré d’adoption tend naturellement
à la baisse quand il s’agit des innovations fondées sur un corps de connaissances à
caractère assez innovant et dont les utilisateurs ont un manque d’expérience
préalable (Gerpott, 1999). Par ailleurs, en adoptant la théorie de l’action raisonnée
dans le contexte de l’innovation de l’utilisateur, Bin (2013) établit un cadre théorique
intégrateur qui tient compte à la fois de la perspective coûts-avantages (l’effort perçu
en innovation et le bénéfice perçu de l’innovation) et la perspective communautaire
de l’innovation de l’utilisateur (expérience d’innovation personnelle et interactions
sociales en terme d’influence sociale perçue). Les résultats révèlent l’importance de
l’effet modérateur de l’expérience (ou de l’effort perçu) sur la composante
intentionnelle de l’utilisateur.
Deux raisons peuvent expliquer cette perspective de combinaison d’après Bin (2013).
Premièrement, la littérature autours du comportement social suggère que la TAR a
une excellente applicabilité dans le contexte du comportement volontaire (Ajzen,
1991, Sheppard et al., 1988). Dans ces contextes « ... non seulement le modèle semble-
t-il bien prédire les intentions et les comportements des consommateurs, mais il
fournit également une base pour identifier où et comment cibler les tentatives de
changement de comportement des consommateurs » (Sheppard et al., 1988).
Généralement, les innovations de l’utilisateur sont de nature volontaire, car ces
derniers sont en mesure de décider s’ils doivent s’engager dans la modification,
l’amélioration ou le développement d’un produit donné en fonction de leurs propres
jugements vis-à-vis de l’innovation.
12Les facteurs environnementaux peuvent être représentés par les influences du système social et des
normes subjectives.
33
derniers peuvent influencer à la fois le Comportement et la perception de
l’Environnement.
Le modèle triadique (cf. Figure 4) n’implique pas que chacun des trois facteurs
(Individu, Comportement et Environnement) intervienne avec la même force dans
une situation donnée, ou que ces trois facteurs soient conservés en même temps. La
bidirectionnalité de l’influence signifie que les personnes sont à la fois produit et
productrices de leur Environnement (Wood et Bandura, 1989). L’idée est que les
facteurs personnels : Cognition, Comportement Et Influences Environnementales
créent des interactions qui se traduisent dans la réciprocité. Ces trois facteurs,
Individu, Comportement et Environnement, s’influencent les uns les autres. Le
Comportement n’est pas simplement le résultat de l’individu et de l’Environnement.
Individu
Comportement Environnement
13People’s judgment of their capabilities to organize and execute courses of actions required to attain
designated types of performance. It is concerned not with the skills one has but with judgment of
what one can do with whatever skills one possesses.
réunit stimulations et compétences, les attentes d'efficacité représentent un
déterminant majeur du choix d'activités, de l'intensité de l'effort dépensé et de la
persévérance dans cet effort (Ibanescu, 2011).
35
Figure 5 Modèle basé sur la TSC
Sentiment
Auto-efficacité
Performance Anxiété
attendu
Résultats attendus
Utilisation
Dans une autre application dans le contexte bancaire, Pincus (2004) examine les
intentions d’adoption des services bancaires par Internet des clients des banques
dans le contexte Ghanéen. La TSC est utilisée dans cette étude pour prédire les
intentions des clients d’utiliser les services bancaires par Internet car il explique
comment les actions des individus sont prédites par l’interaction des facteurs
personnels, de l’environnement et du comportement. Les facettes suivantes de la
théorie se révèlent particulièrement pertinentes pour cette étude : le développement
de l’environnement social et de la cognition d’un individu, les croyances sur les
capacités, les facteurs personnels et la motivation pour l’utilisation du système. La
théorie cognitive sociale est, donc, capable d’expliquer et de rendre compte du
comportement instable des utilisateurs envers la technologie et son adoption (Ratten
et al., 2007). Dans la même veine, s’inspirant de la théorie cognitive sociale, Boateng
et al. (2016) étudient l’intention des clients d’adopter les services bancaires par
Internet par rapport à leurs caractéristiques sociales du site, de la confiance, de la
facilité d’utilisation, de la compatibilité avec le mode de vie et du service client en
ligne (Boateng et al., 2016).
Intégrant la majorité des variables présentées dans les théories précédentes (TAR,
TDI, TCP), la théorie des comportements interpersonnels se distingue, selon
plusieurs auteurs, par un plus grand raffinement des construits proposés.
37
Figure 6 - La Théorie Des Comportements Interpersonnels
Variables externes (histoire, culture, écologie, situation sociale, génétique, personnalité, etc.
Croyances Croyances
de rôles normatives
HABITUDE
CROYANCE
NORMATIVE
PERSONNELLE
INTENTION
IDENTITE CONDITIONS
PERSONNELL FACILITANT
E L’ADOPTION
COMPORTEMENT
En réalité, la notion est polysémique. Boughanbouz (2015) souligne que malgré les
nombreuses définitions de la confiance (cf. Annexe N°1), on remarque qu’un
consensus entre les auteurs se réalise sur les dimensions suivantes : La Mutualité, La
Vulnérabilité, L’opportunisme, Les Attentes Et Les Risques dans la construction.
L’auteur ajoute que : « Bien que les définitions soient nombreuses, il est possible de
constater la présence de ces éléments primordiaux… la plupart des travaux dans la
littérature psychologique, sociologique et récemment managériale se mettent
d’accord, que la confiance est l'attente qu’un partenaire ne s'engage pas dans un
comportement d’opportuniste, même face à des opportunités et des incitations à
l'opportunisme » (p.103)
39
1.6.2.1 Formes et mécanismes de la confiance dans la théorie de la
structuration de Giddens
La confiance dans la conception de Giddens est, comme le rappelle Gleonnec
(2004)14, partie intégrante dans le processus d’évolution de la société. Elle est le fruit
de l’effort des individus pour maitriser leurs craintes de façon à subvenir à leurs
besoins ou à assurer la pérennité du système social. Cet effort peut être plus ou moins
conscient ou plus ou moins rationnel. Il conduit à créer deux éléments en
structuration mutuelle : « un Etat Psychologique De Confiance, propre à chaque
individu, et des Conventions qui définissent la manière dont chacun doit agir pour
remplir sa part du contrat social, c’est-à-dire, comme l’entend Jean-Jacques
Rousseau, pour préserver “ (…) une forme d'association qui défende et protège de
toute la force commune la personne et les biens de chaque associé » (p.2/18).
Ainsi, la confiance se présente sous une double dimension : Interne sous forme d’une
réponse psychologique face à la peur, et Externe matérialisée dans les conventions
mises en place pour structurer et pérenniser la vie sociale. Ces deux dimensions
entretiennent des interactions permanentes de structuration mutuelle.
L’intérêt de cette approche théorique est double. D’une part, elle reconnait la
subjectivité dans la formation des phénomènes sociaux : la peur est en effet présentée
comme une réaction face à la peur engendrée par l’incertitude plutôt que comme une
réaction rationnelle face à l'incertitude. D'autre part, cette approche intègre dans un
même processus les mécanismes fondamentaux de formation de la confiance
(rationnels, cognitifs ou émotionnels) (Lane, 1998)
Les travaux de Williamson (1986) mettent en évidence les liens entre la confiance et
les coûts de transaction entre les acteurs. Ces couts ont ainsi tendance à décroitre en
présence d’un niveau de confiance élevé. L’auteur intègre également dans l’analyse les
modes de régulation mis en place par les acteurs telles que les sanctions en cas de non
respect des engagements. Les travaux de Williamson ont par ailleurs l’intérêt de
souligner les limites de la rationalité pour anticiper le comportement des
organisations, empruntes de complexité, dans des contextes tout aussi complexes
(Gleonnec, 2004).
41
connaissance de son environnement. Gléonnec (20014) utilise le terme
"appropriation" pour représenter cette connaissance de l’environnement social.
La confiance dans le fournisseur est influencée par la perception de son client vis-à-
vis de ses pratiques de sécurité (Bouaynaya, 2017). Dans ce contexte, la structuration
de la confiance s’établit en fonction de la communication engagée par le fournisseur
sur les questions sécuritaires, d’une part, et de la de la tolérance interne aux risques
chez l’utilisateur d’autre part. D’après Stieninger et al. (2014), quatre éléments clés
orientent le choix de l'adoption de ces solutions : la sécurité des données, la confiance
totale au fournisseur de service, les accords contractuels et la localisation
géographique16.
15 Le Cloud Computing est défini par l’institut national des normes et de la technologie (NSIT) comme :
«…un modèle qui permet un accès sur demande, de manière simple, à des ressources informatiques
partagées et configurables (réseaux, serveurs, applications, bases de données reparties, services…) à
partir de n'importe quel type d'appareil et depuis n'importe quel endroit »
16 Cité par Bouaynaya (2017, p. 48).
43
Conclusion chapitre 1
A titre de synthèse, plusieurs perspectives théoriques ont été mobilisées par les
chercheurs pour expliquer l’adoption des utilisateurs de la technologie. La Théorie de
l’Action Raisonnée (Ajzen et Fishbein, 1975) présente le comportement comme
variable directement déterminé par l’intention de réaliser ce comportement. Elle
avance les concepts d’Attitude (croyances liées aux conséquences de la réalisation du
comportement), et de Normes subjectives (croyances liées à l’opinion du groupe de
référence sur un comportement). La Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1991)
introduit un facteur externe : la réalisation d’un comportement nécessite ressources
et opportunités. C’est un modèle plus complet pour prendre en compte les
comportements qui ne dépendent pas que de la volonté individuelle. La TAR enrichie
par la perception du contrôle met l’accent sur le degré de facilité de la réalisation d’un
comportement.
45
Chapitre 2 Modèles de prédiction de l’utilisation
des Technologies d’Information et des
Systèmes d’Information
Introduction chapitre 2
Sur la base des théories présentées dans le premier chapitre, plusieurs modèles ont
été développés par les chercheurs afin de comprendre et d’expliquer l’adoption de
différentes technologies d’information, qu’ils soient inspirés ou issus directement de
ces théories. Parmi ces modèles, la contribution de Davis (1986) (le Modèle
d’Acceptation de la Technologie TAM) occupe une place centrale dans cette
littérature.
A travers une revue de la littérature en TI, l’objectif de ce chapitre est consacré ainsi à
la présentation de ce modèle, de ses applications ainsi que la discussion des critiques
qui lui ont été adressées. Nous présenterons enfin les extensions les plus marquantes
qui ont été apportées à ce modèle de référence.
Comme souligné dans l’introduction de ce chapitre, l’un des modèles les plus
influents dans le champ des SI est Modèle d'Acceptation de la Technologie de Davis
(1986) (TAM). Ce modèle a été développé spécifiquement pour comprendre le
comportement d’adoption des technologies de l’information (logiciels, systèmes
informatiques, etc.) et a été inspiré fondamentalement par la Théorie de l'Action
Raisonnée (Fishbein et Ajzen, 1975). Initialement introduit pour expliquer le
comportement individuel à l’égard des ordinateurs, le TAM s’est avéré le plus robuste
pour établir les variables qui influencent les individus à accepter ou ne pas accepter
47
d’utiliser une technologie de l'information, et ce au sein de différentes populations et
dans différents contextes (Hu et al., 1999 ; Venkatesh et Davis, 2000).
Facilité
d’utilisation
perçue
Attitude L’utilisation
Variables envers Intention effective du
externes l’utilisation comportemental système
Utilité perçue
Le modèle met l’emphase sur deux concepts de base qui influencent l’attitude :
l’Utilité Perçue et la Facilite d’Utilisation Perçue.
- L’utilité perçue est défini comme le degré auquel une personne croit que
l'utilisation d'un système particulier augmenterait son rendement au travail ; en
d’autres termes, elle renvoie à « la correspondance entre les fonctions supportés d’un
système et les buts que s’assigne l’utilisateur » (Terrade et al. 2009, p. 385)
- La facilité d’utilisation perçue renvoie au degré auquel une personne croit que
l'utilisation d’un système particulier sera sans effort. Elle correspond ainsi « à la
facilité d’utilisation des propriétés d’un système » (Terrade et al. 2009, p. 385).
Alors que la théorie de l’action raisonnée considère toutes les croyances réunies dans
un seul construit (les Normes subjectives), le modèle TAM traite l’utilité perçue et la
facilité d’utilisation perçue comme deux construits fondamentaux. Comme le
souligne Oumlil (2010), leur séparation permet de cerner l’influence des variables
externes telles que les caractéristiques des ordinateurs et celles des utilisateurs.
En effet, une technologie nouvelle peut être utile et utilisable sans que cela puisse
prédire systématiquement le recours à l’usage de la technologie. Ce constat conduit
au fait que la facilité d’utilisation et l’utilité perçues sont influencés par des variables
externes liées au profil de l’utilisateur (auto-efficacité perçue, créativité, estime de soi
…), au contexte social d’utilisation (normes subjectives, estime de soi…) et à la nature
de la nouvelle technologie (la qualité du système, la qualité de l’information, la
crédibilité perçue…) (Debbabi, 2014). Cette distinction semble faciliter l’analyse dans
la perspective de l’élaboration d’une stratégie de promotion d’une nouvelle
technologie.
Les deux concepts de base du modèle qui influencent l’attitude (l’utilité perçue et la
facilité d’utilisation perçue) trouvent leur fondement dans la Théorie de la Diffusion
de l’Innovation qui considère que la complexité et l’avantage relatif constituent les
déterminants essentiels d’une innovation (Tornatzky et Klein, 1982). La complexité
rejoint la Facilité d’Utilisation Perçue tandis que l’avantage relatif indique l’Utilité
Perçue. Cette dernière traduit le degré auquel une personne croit que l’utilisation
d’un système particulier améliore sa performance au travail (Davis, 1989). Autrement
dit, c’est la probabilité subjective pour qu’un individu accepte d’utiliser une
technologie qui lui permette d’améliorer sa performance dans un contexte
organisationnel.
La relation directe entre l’utilité perçue et l’intention comportementale est fondée sur
l’hypothèse selon laquelle la décision d’utiliser une technologie est faite suite à
l’analyse des conséquences d’une telle utilisation sur la performance perçue par
l’utilisateur. L’Utilité perçue peut être influencée par la facilité d’utilisation perçue et
par de nombreux facteurs externes relatifs aussi bien à l’individu, l’organisation ou la
technologie elle-même (exemple : la formation de l’utilisateur, son expérience, le
soutien managérial…).
49
Benbasat, Dexter et Todd (1986) soulignent que la Facilité d’utilisation perçue –qui
traduit les jugements des effets requis pour pouvoir utiliser les technologies– est
influencée par la technologie elle-même. En suivant Terrade et al. (2009), cette
variable peut être décomposée en cinq dimensions : la facilité d’apprentissage, les
performances potentielles, le maintien en mémoire des fonctions du système, la
prévention des erreurs et la satisfaction.
Le tableau 2 suivant réunit les liens entre les principaux construits définis par Davis
(1989) :
Construits du
Définition
TAM
Intention
Représente le degré de l’engagement et de valence d’un individu vers
utilisation
la technologie.
Validé dans plusieurs études (Mathieson, 1991 ; Taylor et Todd, 1995 ; Venkatesh et
Davis, 2000 ; Venkatesh et Brown, 2001 ; Venkatesh et al. 2003), le TAM est devenu
l’un des modèles des plus admis de l’acceptabilité des technologies d’information en
raison principalement de la minutie des construits proposés ainsi que la parcimonie
de ce modèle (Mathieson, 1991).
Afin d’illustrer les différents travaux d’application du TAM dans la littérature sur les
TI, on propose dans un premier temps un aperçu d’une sélection de travaux durant
les années (1989-2000) (Oumlil, 2010) ; dans un second temps, nous proposons un
aperçu plus récent d’applications centrées sur les technologies de la banque mobile
(2000-2010) (Cheikho, 2015).
Dans le cadre d’une étude longitudinale, Davis, Bagozzi, et Warshaw (1989) lancent le
bal et testent empiriquement le Modèle d’Acceptation de la Technologie en analysant
l’intention d’un groupe d’étudiants (107 individus) en Master de l’Administration des
Affaires (Master of Business Administration) à l’égard de l’usage d’un nouveau
logiciel de traitement de texte. Cette recherche a mis en évidence que l’Utilité Perçue
a une influence positive sur l’intention d’utilisation de ce groupe. Depuis ce test, un
nombre important de recherches estime que le TAM est un modèle de référence pour
prédire l’intention d’utilisation des ordinateurs personnels (Igbaria et al. 1997).
Aussi, Adams et al. (1992) ont testé ce modèle sur une large gamme de technologie :
Word processors, Graphics, Spreadsheets et E-mail. Leurs résultats ont montré que
celui-ci reste un instrument faible pour prédire l’intention d’utilisation des
51
technologies par un individu. Par ailleurs, Davis (1993) a mené une étude empirique
auprès de 153 utilisateurs d’E-mails. Il a montré que l’Utilité Perçue influence
directement l’Utilisation de ces E-mails, et indirectement à travers l’Attitude de ces
utilisateurs.
En 1995, Chin et Gopal testent le même modèle. Leurs résultats montrent que l’Unité
Perçue est un facteur pertinent de prédiction de l’Utilisation des technologies. Dans
son modèle simplifié du TAM, Chau (1996) n’a pas intégré la variable Attitude et a
signalé une distinction entre deux construits : Utilité Perçue à long terme et Utilité à
court terme. Ses résultats ont montré que ces deux construits influencent
positivement l’Intention envers l’utilisation des logiciels Word, Excel, WordPerfect et
Lotus, et que la Facilité d’Utilisation Perçue n’a aucune influence sur cette Intention.
Giffen et Straud (1997), pour étudier l’Utilisation des E-mails, ils ont tenu compte du
Genre, homme et femme. Leurs résultats ont montré que ce dernier tend à être plus
coopérateur, et prétend une forte valeur à l’Utilité perçue. Cependant, les hommes
donnent plus d’importance à la Facilité d’Utilisation Perçue. Igbaria et al. (1997) ont
étudié les facteurs d’Utilisation des ordinateurs dans les petites entreprises. Leurs
résultats ont montré que la Facilité d’Utilisation Perçue est le facteur le plus
dominant, et que l’Utilité Perçue a un impact significatif sur l’intention d’utilisation.
Le tableau 3 résume ainsi ces applications du modèle TAM durant les années 1990, et
montre la pertinence de ce dernier dans la prédiction de l’intention d’utilisation de
certaines technologies d’information par divers utilisateurs et dans différents
contextes.
Tableau 3 Synthèse de certains travaux d’application du modèle TAM (1989-2000)
Logiciel de traitement de Etudiants en Master Of L’Utilité Perçue a une influence positive sur les
Davis, Bagozzi, et Business Administration intentions des étudiants d’utiliser de nouveau
texte (Word processing
Warshaw (1989) (MBA) logiciel de traitement de texte.
program WriteOne)
Word processing, Des employés de dix Le TAM s’avère fiable pour prédire l’Intention
Adams et al. (1992) Graphics, Spreadsheets, et différentes organisations d’utiliser les logiciels Word processing, Graphics,
E-mail Etudiants en MBA Spreadsheets et E-mail.
Des employés et les managers L’Utilité Perçue a un effet direct sur l’Intention
Davis (1993) E-mails d’une grande entreprise nord des utilisateurs des e-mails, et indirect à travers
américaine l’attitude.
53
Auteurs Type de TIC/SI Type d’utilisateurs Résultats de l’application du modèle TAM
Groupe de travailleurs dans Pour les femmes, l’Utilité Perçue est facteur
l’industrie aérienne en significatif pour prédire l’Intention d’utilisation.
Giffen et Straub
E-mail Amérique du Nord, en Asie et Pour les hommes, la Facilité d’Utilisation Perçue
(1997)
en Europe reste un facteur important pour cette prédiction.
55
Tableau 4 Exemples de travaux d’application du TAM dans le domaine de la banque mobile
Ajout au modèle du TAM de trois variables (l'élitisme Confirmation de l’effet significatif de la crédibilité
perçu, la crédibilité perçue et les conditions facilitantes) perçue, les conditions facilitantes et les facteurs
Crabbe et al. (2009)
pour étudier l’adoption des services bancaires mobiles au démographiques sur l'adoption des services bancaires
Ghana. mobiles.
57
Plus récemment, au cours de la dernière décennie, de nombreuses autres études ont
régulièrement appliquées le TAM pour examiner diverses situations d'adoption de
technologies (voir Armenteros et al., 2013 ; Merhi, 2015).
Le TAM soutient, d’une part, les liens causals entre les construits- l’Intention
Comportementale (IC), l’Usage Réel (UR), la Facilité d’Utilisation Perçue et l’Unité
Perçue (UP); et d’autre part, les relations entre les variables externes et ses deux
derniers construits fondamentaux.
Les auteurs (David et al 1989 ; Chau 1996 ; Agarwal and Prasad 1999 ; Karahanna et
al 1999 ; Hu et al 1999 ; Agarwal et Karahanna 2000 ; Venkatesh 2000 ; Hong et al.
2002 ; Chau et Hu 2002 ; Gefen et al 2003) soulignent que l’Utilité Perçue est un
facteur déterminant de l’Intention Comportementale. Taylor et Todd, (1995b) ont
ajouté que ce facteur influence significativement l’Intention des utilisateurs non
expérimentés.
Quand à l’Attitude, elle n’est pas toujours testée, du fait qu’elle constitue un simple
intermédiaire entre l’Unité Perçue et l’Intention Comportementale (Davis et al 1989 ;
Mathieson, 1991 ; Adams et al 1992 ; Agarwal et Prasad, 1999 ; Chau et Hu 2001,
2002), et semble ne pas avoir un effet considérable sur cette dernière. Toutefois, la
relation entre l’Attitude et l’Intention Comportementale reste forte pour toute
catégorie d’utilisateurs17 (Karahanna et al. 1999).
Les travaux d’Igbaria et al (1995) ont stipulé que la Qualité du système (Ordinateur),
la Formation des utilisateurs, le Soutien organisationnel, l’Expérience ont des effets
directs sur la variable Facilité d’Utilisation Perçue. Chau (1996) et, Hong et al. (2002)
ont aussi révélé l’influence significative des deux variables : Expérience et
Caractéristiques du système. Ces travaux montrent, donc qu’empiriquement, les
relations entre la Facilité d’Utilisation Perçue et les variables sont significatives.
Les applications du modèle TAM ont permis de tirer un ensemble de conclusions qui
se résument en trois points essentiels :
1 Il
s’agit des utilisateurs actuels et potentiels de technologies
18 Les différences individuelles dues à la participation dans la formation, où à l’expérience d’un
système similaire.
59
Deuxièmement, c’est un modèle causal qui traite les relations entre plusieurs
variables : Usage réel, Utilité Perçue, Facilité d’Utilisation Perçue et Intention
comportementale. Selon ce modèle, cette dernière est un bon déterminant du
comportement ; et,
Troisièmement, l’Utilité Perçue et la Facilité d’Utilisation Perçue sont deux
variables corrélées à l’Usage courant et à l’Usage futur des technologies. L’effet de
la première variable sur l’Usage est plus significatif que celui de la seconde.
Les auteurs Davis (1989), Mathesion (1991), Adams et al. (1992) et Venkatesh (1999)
ont prouvé que les deux variables «Utilité Perçue » et « Facilité d’Utilisation Perçue»
constituent les déterminants majeurs de l’Intention d’utilisation des technologies. De
leur côté, Agarwal et Prasad (1999) ont montré que la capacité du TAM à prédire cette
intention ne peut être améliorée que par la considération d’autres variables externes.
Par conséquent l’extension du modèle original de Davis semble nécessaire pour une
meilleure prédiction de l’Utilisation des technologies.
Dans leur étude sur l’usage des micro-ordinateurs, Igbaria, Guimaraes, et Davis
(1995) ont posé quatre questions principales : (1) Quel est l’impact des facteurs
externes sur l’usage des micros ordinateurs ?, (2) Quel est l’impact de la Facilité
d’Utilisation Perçue et de l’Utilité Perçue sur l’Usage19 des micros ordinateurs ?, (3)
Quel est l’impact de la Facilité d’Utilisation Perçue sur l’Utilité Perçue ? (4) Est-ce que
la Facilité d’Utilisation Perçue constitue une variable médiatrice de l’effet des facteurs
externes sur l’Usage ?
Pour tenter de répondre à ces questions, ces auteurs se sont référés au Modèle
d’Acceptation de la Technologie (Davis et al. 1989) et la théorie du Comportement
Planifié (Ajzen, 1991). Ensuite, ils ont intégré d’autres facteurs externes de nature
individuelle, organisationnelle et technologique, pour enfin développer un modèle
19 Dans ce travail de recherche les termes « usage » et « utilisation » ont la même signification
conceptuel intégré qui permet la prédiction de l’Usage des micro-ordinateurs (Figure
8).
L’ensemble de ces variables donne lieu à deux agrégats d’hypothèses. Le premier est
lié aux facteurs externes :
Caractéristiques individuelles :
o La Formation d’utilisateur influencera l’Usage directement et
indirectement à travers les croyances ; et,
o L’Expérience d’utilisation influencera l’Usage directement et indirectement
à travers l’expérience.
Caractéristiques organisationnelles :
o Le soutien organisationnel influencera l’Usage directement et
indirectement via les croyances.
Caractéristiques du système :
o La qualité du système influencera l’Usage directement et indirectement à
travers les croyances.
Le second agrégat est lié aux croyances. Il postule que :
L’Utilité Perçue influence positivement l’Usage des technologies ;
La Facilité d’Utilisation Perçue influence positive sur l’Usage des micro-
ordinateurs ; et,
La Facilité d’Utilisation Perçue influence positivement l’Utilité Perçue.
Pour tester leur modèle, Igbaria et al (1995) ont élaboré un questionnaire qu’ils ont
distribué à 280 étudiants en MBA, qui travaillaient à plein temps dans diverses
organisations (financières, de production, publiques, etc.). 236 réponses ont été
61
obtenues, mais seulement 214 ont été retenues pour l’analyse. 68% des répondants
étaient des hommes et 32% des femmes.
Les résultats de leur test ont confirmé les influences positives des caractéristiques
individuelles, organisationnelles et technologiques sur l’Utilité Perçue et sur la
Facilité d’Utilisation Perçue. De plus, ces auteurs ont montré l’influence de cette
dernière Perçue et les effets de celle-ci sur l’Usage.
Caractéristiques individuelles
Variété d’utilisation
Qualité
Utilité
Caractéristiques individuelles Perçue
Soutien organisationnel
Igbaria et Iivari (1995) ont exploré le rôle que peut jouer l’Auto-Efficacité dans la
détermination d’Usage des ordinateurs. Pour se faire, ils ont mobilisé les apports de
la Théorie de l’Action Raisonnée (Fishbein et Ajzen, 1975), de la Théorie Sociale
Cognitive (Bandura, 1977) et de la Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1991).
Ensuite, ils se sont référés au modèle original de Davis (1989) pour développer leur
modèle de prédiction de l’Usage des micro-ordinateurs (Figure 9). Ce modèle intègre
la variable « Auto-Efficacité » et ses deux déterminants : « Expérience » et « Soutien
organisationnel », et incorpore les variables « Anxiété », « Utilité Perçue », « Facilité
d’Utilisation Perçue » et « Usage ». Pour tester leur modèle, les deux auteurs ont
distribué leur questionnaire auprès de 806 utilisateurs appartenant à 81 entreprises.
Seulement 450 questionnaires ont été remplis représentant 55,8% de la population
totale.
Les résultats de leur recherche ont montré que l’Utilité Perçue a un effet direct sur
l’Usage, et que l’influence de la Facilité d’Utilisation Perçue sur ce dernier passe par
l’Unité Perçue. De plus l’Auto-efficacité a un effet direct et un effet indirect, à travers
l’Anxiété et la Facilité d’Utilisation Perçue, sur l’Usage, d’où son importance dans la
décision d’utiliser les ordinateurs. Ces résultats ont révélé également que « l’Auto-
efficacité » a un effet direct sur la Facilité d’Utilisation Perçue et indirect sur l’Unité
Perçue via cette dernière. Par ailleurs, l’expérience des utilisateurs a un effet positif
direct à la fois sur l’Auto-efficacité, la Facilité d’Utilisation Perçue et l’Usage. Enfin le
Soutien organisationnel et l’Anxiété ont un effet indirect sur l’Usage à travers l’Unité
Perçue.
Auto-
Expérience efficacité FUP
Anxié Usage du
système
Soutien UP
organisationne
l
En 1995, Taylor et Todd ont cherché à comprendre et prédire l’Usage des centres de
ressources informatiques par les utilisateurs non expérimentés. Pour se faire, ils ont
développé un nouveau modèle appelé « The Augmented TAM20 » (Figure 10). Ce
dernier n’est qu’une extension du Modèle d’Acceptation de la Technologie de Davis et
al (1989). En plus des variables du TAM, il intègre deux nouvelles variables, à savoir,
« l’Influence Sociale » et le « Contrôle Comportemental ».
Sur une population totale de 1000 étudiants, Taylor et Todd se sont limités à un
échantillon de 786 utilisateurs, dont 430 sont des expérimentés et 356 sont des non
63
expérimentés. Des 786 questionnaires distribués, seulement 451 réponses ont été
récupérées et analysées dont 332 étudiants expérimentés et 119 sans expérience.
En dernier, Taylor et Todd ont conclu les diverses variables de leur modèle peuvent
avoir différentes influences sur l’Intention d’Usage des technologies selon
l’expérience.
Contrôle
comportemental
Perçu
65
Figure 11 Modèle Motivationnel
Compétence
Utile Perçue
Soutien Usage du
Organisationnel Complexité Plaisir Perçu
Perçue système
En 1997, Hubona et Geitz ont examiné les influences directes et indirectes des
variables externes sur l’utilisation de deux logiciels de Microsoft : un pour les
courriers électroniques (E-mail) et l’autre pour le traitement de texte (WordPerfect).
A partir d’une revue de la littérature sur l’acceptation de la technologie et des apports
du Modèle d’Acceptation de la Technologie, les deux auteurs ont développé un
modèle (Figure 12) qui intègre les variables suivantes :
Utilité Perçue ;
Facilité d’Utilisation Perçue ;
Attitude ;
Expérience ;
Catégorie du travail ;
Fréquence du travail ;
Quantité d’usage.
Pour tester leur modèle de recherche, Hubona et Geitz ont élaboré un questionnaire
qu’ils ont distribué à une population de 125 employés, utilisateurs de deux
technologies : Wordperfect et E-mail, d’une large agence du gouvernement
américain.
Les résultats de leur test ont :
Les auteurs Igbaria, Zinatelli, Gragg et Cavaye (1997) ont étudié les effets des facteurs
intra-organisationnels (Soutien interne, la Formation interne et le Soutien
managérial) et extra organisationnels (Soutien externe et la Formation externe) sur
l’Usage des ordinateurs par les petites entreprises. Pour se faire, ils ont adopté une
approche en deux phases. La première consiste à développer leur modèle de
recherche à partir des autres théories de l’acceptation de la technologie, puis le tester
sur huit études de cas. La seconde est basée sur les résultats de ces dernières pour
déployer leur modèle révisé (Figure 13).
Le test de ce modèle sur une population de 358 utilisateurs opérant dans 203 petites
firmes de la nouvelle Zélande a montré :
67
Que, la Facilité d’Utilisation Perçue et l’Utilité Perçue influencent la variation de
l’acceptation ;
Que, contrairement aux recherches précédentes, l’effet total de la Facilité
d’Utilisation Perçue sur l’Usage est plus grand que celui de l’Utilité Perçue ;
Que, la Facilité d’Utilisation Perçue est une variable clé qui lie les variables
exogènes : facteurs inter et intra-organisationnels avec l’Utilité Perçue et
l’Acceptation des ordinateurs ;
Que, la Facilité d’Utilisation Perçue a un effet direct sur l’Usage ;
Qu’aucune relation n’a été trouvé entre le soutien interne, la Facilité d’Utilisation
Perçue et l’Utilité Perçue ;
Que, la Formation interne a un effet direct sur l’Utilité Perçue ;
Que, le soutien managérial influence positivement la Facilité d’utilisation Perçue
et l’Utilité Perçue ;
Que, le Soutien externe a un effet positif sur la Facilité d’utilisation Perçue, bien
que son effet sur l’Utilité Perçue est indirect à travers cette dernière ; et,
Que, le soutien managérial a une influence sur l’Acceptation.
Facteurs inter
organisationnels
FUP
Soutien interne
Formation interne
Soutien managérial
Acceptati
on et
Facteurs extra usage des
ordinateu
organisationnels :
rs
UP
Soutien externe
Formation externe
En 1998, Agrawal et Karahanna, se sont référés aux travaux de Rogers (1983, 1995)
pour inspirer une vision conceptuelle complète de la « Comptabilité » et étudier son
impact sur l’Utilisation de la technologie Web.
Dès lors, les deux auteurs se sont basés sur une revue de la littérature sur
l’Acceptation de la technologie, et sur le concept de la Comptabilité pour développer
leur propre modèle d’acceptation (figure 14). Ensuite, ils ont procédé à une validation
empirique de ce dernier sur une population de 76 étudiants utilisateurs de la
technologie de Word Wide Web (WWW).
Comptabilité
Facilité
d’utilisation
Perçue
Les résultats de cette recherche ont montré l’effet indirect de la comptabilité sur
l’utilisation du Web à travers l’Utilité Perçue ou la Facilité d’Utilisation Perçue. De
plus, ils ont révélé l’importance de la variable « Comptabilité » dans l’environnement
contemporain.
69
2.4.8 Le Modèle Etendu de l’Acceptation de la Technologie (TAM2)
Le TAM2 est une extension du modèle TAM (Davis et al. 1989). Il incorpore d’autres
construits théoriques additionnels issus du processus d’influence sociale (Norme
subjective, Volonté et Image) et du processus international cognitif (Importance du
travail, Qualité d’output, Démonstrabilité des résultats). Son test a été effectué à
l’aide de quatre études de cas longitudinales :
- Pour les systèmes obligatoires, les Normes sociales exercent un effet direct et
significatif sur les Intentions d’utilisation, et indirect à travers l’Utilité Perçue et la
Facilité d’Utilisation Perçue.
- Les jugements de l’utilité d’un système sont influencés par l’Importance du travail
et la qualité des outputs ;
- Les perceptions des utilisateurs à la Démonstrations et à la Facilité d’Utilisation
Perçue sont significatives ; et,
- Contrairement aux influences sociales, les processus cognitifs restent significatifs
à travers le temps.
Image
UP
Importance du travail
IU CU
Démontrabilité des
Résultats
En 2000, Kwon et Chidambaram ont examiné les motivations et les perceptions des
personnes qui utilisent le téléphone cellulaire dans une région métropolitaine à
Hawaii. Méthodologiquement, ils se sont référés aux études sur le TAM, et sur
l’utilisation du téléphone cellulaire, pour développer leur méthode de recherche
(Figure 16). Ce dernier suggère que l’utilisation d’une nouvelle technologie est
influencée directement ou indirectement par :
500 questionnaires ont été distribués aux abonnés du téléphone cellulaire d’une large
région urbaine d’Hawaii. Seulement 185 réponses ont été récupérées, représentant
37% de la population totale. Les résultats de cette recherche ont montré que :
71
- Contrairement aux attentes, les Caractéristiques individuelles (sexe, âge, budget et
occupation) n’ont pas d’impacts significatifs sur les perceptions des utilisateurs
envers la technologie des téléphones cellulaires ;
- La Facilité d’Utilisation Perçue a un effet significatif en positif sur la Motivation
intrinsèque ;
- En Général, les perceptions des utilisateurs sont fortement liées à leurs
motivations d’utiliser le cellulaire ;
- Contrairement aux attentes, les caractéristiques individuelles, à l’exception de
l’âge, n’ont aucune relation significative avec la variable Pression sociale ; et,
- La Motivation intrinsèque d’utiliser le système a un effet significatif et négatif sur
l’Utilisation de ce système.
Facilité Motivation
Facteurs d’utilisation Extrinsèque :
démographiques : UP
Genre
Age
Nationalité Utilisation
Compréhensio Motivation personne
n intrinsèque :
Plaisir
Facteurs socio-
économiques :
Occupation Pression
Budget sociale
Nationalité
Cette recherche vise à comprendre les facteurs qui influencent l’Utilisation des
technologies. Elle essaie d’appréhender davantage les déterminants de la Facilité
d’Utilisation Perçue d’un système, en se penchant sur la manière à laquelle les
perceptions des utilisateurs changent avec le temps et avec l’expérience.
Pour se faire, Venkatesh (2000) s’est référé aux études sur l’acceptation et l’usage des
technologies. Il a proposé un modèle théorique qui décrit les déterminants de la
Facilité d’Utilisation Perçue selon le degré d’expérience des individus (Figure 17). Ce
modèle est une perspective de soutien et d’ajustement pour expliquer ces
déterminants. Il comporte les variables suivantes : le Contrôle interne (Auto-
efficacité), le contrôle externe (Conditions de facilitation), la Motivation intrinsèque
(Playfulness) et l’émotion (Anxiété).
73
Figure 17 Modèle des Déterminants de la Facilité d’Utilisation Perçue
Auto-efficacité
Contrôle externe
FUP
Anxiété
Intention
d’Utilisatio
Motivation
n
intrinsèque
UP
Enjouement perçu
Utilisation
objective
En 2003, Venkatesh, Morris et Davis ont visé le développement d’un modèle unifié
pour prédire l’utilisation de la technologie. Pour se faire, ils se sont référés à une
revue de la littérature sur l’utilisation des technologies, et ont procédé à une
évaluation des similitudes et des différences entre huit théories de prédiction de
l’intention d’usage (Théorie de l’Action Raisonnée, Modèle d’Acceptation de la
Technologie, Modèle Motivationnel, Modèle de l’utilisation de l’ordinateur personnel,
Théorie du Comportement Planifié, Théorie de la Diffusion de l’Innovation et la
Théorie Sociale Cognitive). Leur contribution s’est matérialisée par le développement
de la théorie Unifiée d’Acceptation et d’Utilisation de la Technologie (UTAUT)22.
Comme nous l’avons mentionné dans la section précédente, le modèle UTAUT est
constitué d’un regroupement de plusieurs constructions. Chaque construit de ce
modèle est développé sous forme d'une agrégation de constructions utilisées dans les
huit modèles sous-jacents. Ce modèle tente de relier dans un seul modèle général les
théories des intentions (qui se focalisent sur les attitudes et comportements des
utilisateurs) avec les théories de stratégies d’adoption (qui s’intéressent à des
facteurs de contingence durant la mise en œuvre) et avec les théories d’utilisation des
TI (qui mettent l’accent sur les réactions individuelles sous l’angle de la satisfaction
perçue).
Ainsi, ce modèle a pour objectif principal d’évaluer l'impact de différents facteurs sur
l’intention des utilisateurs et sur le comportement de l’utilisation.
75
performance au travail. Elle correspond à l'utilité perçue du TAM (Davis, 1989), à
l'avantage relatif de TDI (Rogers, 1995), à la motivation intrinsèque du MM (Davis
et al., 1992), à la job-fit du MUPC (Thompson et al., 1991) et enfin aux attente des
résultats de TSC (Campeau et al., 1999). La performance attendue dans la
technologie est utile dans l’accomplissement de leurs objectifs.
- L'effort attendu (effort expectancy) : il s’agit du degré de facilité associée à
l'utilisation du système. Il correspond à la facilité d’utilisation perçue du TAM, à la
complexité de TDI et à la complexité du MUPC.
- L'influence sociale : elle renvoie à l'effet des facteurs environnementaux tels que
les avis d'amis d'un utilisateur, de parents, et des supérieurs hiérarchiques sur le
comportement des utilisateurs. Elle est similaire à la norme subjective de la TAR,
de la TCP et du C-MAT-TCP (Taylor et Todd, 1995), aux facteurs sociaux du
MUPC et enfin à l’image dans la TDI (Moore et Benbasat, 1991).
- Les conditions de facilitation : il s’agit de la mesure dans laquelle une personne
pense qu’une infrastructure organisationnelle et technique existe pour soutenir
l’utilisation du système. Cette variable est similaire au contrôle comportemental
perçu des TCP, C-MAT-TCP, à la compatibilité de la TDI et aux conditions de
facilitation du MPCU.
L’UTAUT soutient que l'utilisation d'une TI est influencée par les conditions de
facilitation et l'intention comportementale. Celle-ci est déterminée à la fois par la
performance attendue, l'effort attendu, l'influence sociale. En suivant Venkatesh et al.
(2003), d’autres variables modératrices agissent sur la performance attendue, l'effort
attendu, l'influence sociale et les conditions de facilitation, et par voie de conséquence
agissent sur l’acceptation et l’utilisation des TI. Ces variables modératrices sont
relatives à l'individu (âge, expérience, sexe, volonté d’utilisation) et sont susceptibles
d’influencer ses croyances et son acceptation des TI.
Performance
Attendue
Conditions
de
facilitatio
n
Genre Age Expérience Volonté d’utilisation
77
l’E-Banking, soit pour la M-Banking quand ils réalisent les transactions. Les auteurs
concluent que la plupart des répondants préfèrent l'E-Banking au M-Banking. Il
ressort aussi que l'utilité perçue, la facilité d'utilisation perçue, la commodité,
l'efficacité de l'ordinateur, les caractéristiques de l'appareil et la sécurité influencent
significativement l'adoption du E-Banking.
Dans une autre recherche, dans le champ du M-commerce, Chong (2013) teste les
facteurs liés à l'adoption de cette technologie en s’appuyant sur une version étendue
de l’UTAUT. Ce modèle intègre des variables complémentaires telles que la valeur
perçue, la confiance, la jouissance perçue et l'innovativité. Le modèle de régression
testé par Chong explique 81% de la variance de l'intention comportementale
d’adoption du M-commerce. Par ailleurs, au Portugal, Martins et al. (2013) intègrent
le risque perçu au modèle UTAUT pour prédire l'intention de comportement de
l'utilisation des services bancaires en ligne. Ce modèle explique 52% de la variance de
l'intention comportementale. Aussi, en prenant en compte les variables modératrices
que sont l’âge et le sexe, ce pouvoir explicatif augmente jusqu’à 56%.
79
Source Utilisateur Technologie Tâche Temps Organisation Emplacement Relations validées
information, &
organisation de
voyage
Conclusion du chapitre 2
Ce deuxième chapitre a été consacré à la présentation d’un état de l’art sur les
modèles d’adoption des technologies d’information. Dans un premier temps, nous
avons présenté le Modèle d’Acceptation de la Technologie TAM de Davis (1989) qui
occupe une place centrale dans cette littérature. Ce modèle introduit deux concepts
clés pour expliquer le comportement d’utilisation des TI : l’utilité perçue et la facilité
d’utilisation perçue.
Ce modèle a fait l’objet de plusieurs extensions qui ont permis d’intégrer d’autres
variables afin de renforcer son pouvoir explicatifs : l’Influence Sociale et le Contrôle
Comportemental (Taylor et Todd, 1995) ; les facteurs motivationnels (plaisir perçu)
(Igbaria, Parasuraman et Baroudi, 1996), les caractéristiques individuelles (ex.
formation de l’utilisateur, l’expérience d’utilisation), les caractéristiques
organisationnelles (ex. soutien organisationnel) ou les caractéristiques du
système (qualité du système) (Igbaria, Guimaraes, Davis, 1995) ; (Attitude,
Expérience, Catégorie du travail, Fréquence du travail, Quantité d’usage) (Hubona et
Geitz, 1997).
Enfin, dans une dernière section, nous avons présenté le modèle Venkatesh, Morris et
Davis (2003) qui a largement marqué la littérature récente sur le comportement
d’adoption des TI (la théorie Unifiée d’Acceptation et d’Utilisation de la Technologie -
UTAUT). Basé sur huit théories de prédiction de l’intention d’usage (Théorie de
l’Action Raisonnée, Modèle d’Acceptation de la Technologie, Modèle Motivationnel,
Modèle de l’utilisation de l’ordinateur personnel, Théorie du Comportement Planifié,
Théorie de la Diffusion de l’Innovation et la Théorie Sociale Cognitive), ce modèle
constitue la tentative d’unification la plus aboutie actuellement dans le champ des SI.
Dans le chapitre suivant, nous analyserons la manière dont les chercheurs se sont
inspirés de ce modèle pour expliquer le comportement d’adoption dans le contexte
des technologies de l’e-gouvernement.
81
Chapitre 3 – Modélisation de l’utilisation des
Technologies de l’information dans le contexte
de l’e-gouvernement
Introduction du chapitre 3
Le deuxième chapitre de cette thèse a été l’occasion de passer en revue les différents
modèles de prédiction du comportement d’adoption des TI. Une revue de littérature
qui a mis en évidence le pouvoir explicatif des modèles d’acceptation des TI (UTAUT)
proposé par Venkatesh et al. (2003). Aussi, Venkatesh, Thong et Xu (2012) ont
montré que le modèle UTAUT peut être utilisé dans des contextes technologiques très
divers et constituer un pouvoir explicatif plus élevé par rapport aux autres modèles
d’adoption. Cependant, en suivant les remarques de ces mêmes auteurs, et afin de
mieux expliquer le comportement d’adoption d’une innovation technologique
spécifique, le modèle UTAUT devrait être adapté ou complété par des concepts ou
construits appropriés au contexte de la technologie analysée.
De fait, les technologies basées sur Internet (transactions en ligne, échange simultané
de services, paiement en ligne…), impliquent l’absence de contact physique, offrent
un environnement moins contrôlable et génèrent une incertitude implicite autour de
l’adoption initiale du service en ligne (Pavlou, 2003). La séparation spatiale et
temporelle entre les acteurs ainsi que l’imprévisibilité de l’infrastructure Internet
sont ainsi susceptibles d’entraver l’acceptation de telles technologies. Les
technologies relevant du phénomène de l’e-gouvernement, telle que la déclaration
fiscale en ligne ou (télédéclaration fiscale23) qui constituent l’objet de cette
recherche, s’inscrivent dans la même veine et réinterrogent le modèle d’acceptation
de la technologie dans le contexte des services comptables et fiscales en ligne.
23
La télédéclaration de revenus, appelée aussi la déclaration d'impôt en ligne, est une procédure permettant de
déclarer ses revenus sans passer par un formulaire papier. Elle existe dans plusieurs pays, dont la France et le
Maroc. La télédéclaration d'impôt est la plus utilisée des démarches administratives en ligne en France. Dans
notre contexte Marocain, la télédéclaration est sous entendue à la fois comptable et fiscale ainsi que le paiement
de l’impôt généré par cette télédéclaration.
83
chercheurs. Enfin, dans la dernière section de ce chapitre, et à partir de l’analyse des
principales contributions théoriques dans ce champ de recherche, nous présenterons
et discuterons notre modèle hypothétique de recherche.
24 e-Administration : enjeux et facteurs clés de succès, Auteurs : Christine Aïdonidis, Giorgio Pauletto
25 C. Aïdonidis, G. Pauletto, (2007), e-Administration : enjeux et facteurs clés de succès, CTI,
Observatoire technologique, Laboratoire d’usage des administrations à l’ère de l’internet
(http://www.ot-lab.ch/).
26 http://europa.eu
académique, quatre notions liées à l’e-gouvernement émergent communément :
27
S-A. Gilles, 2005, Gouvernement en ligne : Cadre d’évolution de l’administration électronique Janvier 2004,
révisé en Juillet 2005.
28
L'administration électronique: un impératif, OCDE, 2004
85
l'information et de la communication dans la société en générale.
Figure 19 Axes principaux d’E-gouvernement
Citoyen
e-Société e-Démocratie
Développement sociétal Participation politique
Ex. Vote électronique voting),
forums de discussion, débats
politiques en ligne
Elèves, enseignants,
Professionnels de la santé, Société
patients, Juges, avocats,…etc..
Gilles (2005) précise « …qu’à priori, ces trois domaines ne sont pas mutuellement
exclusifs, leurs frontières n’étant pas clairement établies. Cet éclaircissement permet
de différencier les TIC qui gèrent particulièrement les transactions et échanges
administratifs (e-administration), de ceux qui structurent la contribution politique
(e-démocratie) et de ceux qui touchent la transformation sociétale dans son
ensemble (e-société)… ».
29 « Impacts des TIC sur les métiers de l’administration », Le Club du e-public (lien :
https://www.acteurspublics.com/files/epublic/pdf/impacts-tic-administration-250903.pdf)
nouveaux défis à relever, relatifs à la modélisation de l’information, à la
réingénierie de processus, à la gestion du changement, à l’intégration des
applications, à la protection des données et à la confiance dans les échanges
électroniques ».
87
- Les réseaux sociaux, les technologies de la téléphonie mobile (GSM, WiFi, GPRS,
etc.), les technologies dites « open » (logiciels à code source ouvert)
- Les technologies de certification et de signature électronique (carte à puce, PKI,
…) : sécurité de l’identification des usagers, authentification des documents
administratifs, des services publics rendus et paiements en ligne, confidentialité
des échanges téléphoniques, informatiques et le réseau Internet.
Pour ce qui est du cas du Maroc la télédéclaration fiscale passe par un protocole
d’adhésion, de traitement et de validation, dont le détail est présenté plus loin dans le
chapitre 4.
89
3.2 Les modèles d’adoption des TI appliqués au contexte de l’e-
gouvernement
Dans la littérature gestionnaire dans le champ des SI, les travaux sur l’e-
gouvernement ne sont apparus que vers le début des années 2000 (Bélanger et
Carter, 2012). La recherche sur les systèmes de télédéclaration fiscale (déclaration
d’impôt en ligne) est encore plus récente. S’inspirant des travaux portant sur le
commerce électronique, les chercheurs ont progressivement intégré dans leurs
modèles les enjeux liés à l’incertitude inhérente aux technologies basées sur Internet.
De fait, les technologies d’Internet impliquant des transactions commerciales ou
administratives, comportent de manière intrinsèque un facteur risque qui met au
cœur de la relation la notion de confiance. S'intéresser à ces technologies, c'est en
corollaire s'intéresser aux rapports de confiance entre l’utilisateur d’une part et les
organisations et les technologies d’Internet d’autre part.
Au plan académique, à l’exception de quelques travaux (ex. Wang, 2003 ; Hung et al.,
2007 ; Venkatesh et al., 2014 ; Chaouali, 2016 ; Bhuasiri, 2016) qui seront présentés
dans cette section, une grande partie de la littérature ne porte pas spécifiquement sur
le contexte des pays en développement. Aussi, peu de travaux portent sur le cas
particulier des systèmes de télédéclaration fiscale et la question de leur acceptation
dans le contexte des pays en développement. Compte tenu des particularités
politiques, économiques et socioculturelles de ces pays (fragilité économique et
institutionnelle, qualité de l’infrastructure et des équipements technologiques…), la
diffusion et l’adoption des technologies d’information, dans leur ensemble,
rencontrent plusieurs défis majeurs et mérite un examen approfondi. Dans cette
perspective, l’objectif de cette section est d’analyser la portée des modèles d’adoption
des technologies e-gouvernement et de télédéclaration fiscale proposée par la
littérature dans ce champ de recherche. La synthèse et la discussion de ces
principales contribution participera à la construction de notre modèle de recherche.
Influence sociale
Espérance de
performance
Intention d'Usage Utilisation réelle
Attitude envers
l'utilisation
Connaissance
Espérance d'effort des services
31
VanDijk, J. A.G.M., Peters, O and Ebbers, W. (2008) “Explaining the acceptance and use of government
Internet services: A multivariate analysis of 2006 survey data in the Netherlands”, Government Information
Quarterly, Vol. 25, N°3, pp. 379-399.
91
Pour tester leur modèle, les auteurs ont mobilisé les données issues d’une enquête à
grande échelle sur l’utilisation des services Internet gouvernementaux par la
population néerlandaise en 2006.
La conclusion la plus importante de cette recherche est que les facteurs mentaux et
sociodémographiques, habituellement utilisés pour expliquer l’utilisation des services
Internet, semblent secondaires dans ce contexte. Alors que les facteurs liés à la
disponibilité des services Internet, la connaissance de cette disponibilité, la
préférence pour l’usage des canaux numériques, l’expérience et la capacité de le faire
sont les principaux déterminants de l’utilisation des services Internet du
gouvernement.
Les résultats de cette recherche montrent des corrélations positives très significatives
entre l'intention comportementale d’utilisation des services e-gouvernement et les
variables indépendantes (Performance Attendue, effort attendu, les conditions de
facilitation, la confiance à Internet et la confiance dans le gouvernement électronique.
Cependant, l'effet de l'influence sociale sur l'intention comportementale n'est pas
significatif. De plus, les conditions de facilitation n'ont pas d'incidence importante
sur l'utilisation des services gouvernementaux électroniques.
Par ailleurs, le sexe en tant que facteur modérateur a eu un effet sur les relations
entre Performance Attendue et l'intention comportementale alors que les autres
facteurs modérateurs (âge, expérience et éducation) n'ont pas affecté la relation.
L'âge en tant que facteur modérateur a un impact sur la Performance Attendue et
l'intention comportementale, alors que les autres facteurs modérateurs (sexe,
expérience et éducation) n'ont pas affecté la relation. Enfin, l'expérience a un impact
sur la relation entre les conditions de facilitation et l'intention comportementale alors
que les autres facteurs modérateurs (sexe, âge et éducation) n'ont pas affecté cette
relation. L’auteur conclut que la réalisation des avantages de l’e-gouvernement
dépend en grande partie et de façon critique de la satisfaction des citoyens à l'égard
de leur expérience et de l'utilisation continue de ces services.
93
3.2.1.3 Modèle d’acceptation du portail e-Gouvernement de Venkatesh et al.
Les principales hypothèses du modèle de Venkatesh et al. (2014) sont les suivantes :
• H1a: Les hommes, plus que les femmes, utiliseront les portails du gouvernement
électronique.
• H1b: L’âge influencera négativement l'utilisation du portail e-Gouvernement.
• H1c: Le revenu influencera positivement l'utilisation du portail e-Gouvernement.
• H1d: L'éducation influencera positivement l'utilisation du portail e-Gouvernement.
généraux des individus innovants (Kegerreis et al., 1970). Ces personnes sont généralement
considérées comme impulsives et ne s'inquiètent pas des résultats de leurs actions (Karahanna et al.,
2002).
• H2a: L'extraversion influencera positivement l'utilisation du portail e-
Gouvernement
• H2a: L'extraversion influencera positivement l'utilisation du portail e-
Gouvernement.
• H2b: Le névrosisme influencera négativement l'utilisation du portail e-
Gouvernement.
• H2c: La conscience influencera positivement l'utilisation du portail e-
Gouvernement.
• H2d: L'acceptabilité influencera positivement l'utilisation du portail e-
Gouvernement.
• H2e: L'ouverture à l'expérience influencera positivement l'utilisation du portail e-
Gouvernement.
• H2f: PIIT influencera positivement l'utilisation du portail e-Gouvernement.
Sur la base d’une étude de terrain dans un village en Inde, les auteurs ont recueilli des
données auprès de plus de 300 chefs de ménage. Les résultats du test du modèle
indiquent que l'utilisation du portail de gouvernement électronique est bien
déterminée par les diverses caractéristiques démographiques et les variables de
personnalité. Toutes les variables démographiques, à l'exception de l'âge, prédisent
l'utilisation du portail de gouvernement électronique. Aussi, trois des cinq grandes
variables de la personnalité, à savoir la conscience, l'extraversion et l'ouverture à
l'expérience, et la PIIT ont été validées comme déterminant de l'utilisation du portail
e-gouvernement (à l’exception de l’anxiété). De tous les prédicteurs, le revenu était le
prédicteur le plus fort de l'utilisation. Dans l'ensemble, le modèle expliquait 40% de
la variance de l'utilisation du portail e-Gouvernement.
En se basant sur le Tam comme cadre théorique, Wang (2002) propose un modèle
d’adoption des systèmes de déclarations fiscales électroniques. Dans ce modèle,
l’auteur introduit la «crédibilité perçue» comme un nouveau facteur reflétant la
confiance de l'utilisateur dans les systèmes de déclarations électroniques. Ainsi, trois
principaux facteurs sont examinés en relation avec l’intention comportementale :
utilité perçue, facilité d’utilisation perçue et la crédibilité perçue (cf. figure 23).
95
Figure 23 Modèle d’adoption des systèmes de télé-déclaration
Utilité Perçue
H1a H5
H2
H1b H4
Auto-efficacité informatique Facilité Intention
d'utilisation Comportementa
Perçue le
H3
H1 H6
Crédibilité Perçue
c
Source : Wang (2002, p. 338)
Sur la base d'un échantillon de 260 utilisateurs interviewés, les résultats confirment
fortement l'intérêt du modèle TAM étendu (par la crédibilité perçue) pour prédire
l'intention des gens d'adopter les systèmes de déclarations électroniques.
Compatibilité
Fiabilité
Avantage Relatif Confiance
RELATIF avantage Confiance La confiance
Dans le
d'Internet du
gouvernement
gouvernement
Image
Plénitudecc Complexité
Intention
Intention à
DOI d’Utilisation
Utilisation
Facilité d’utilisation
Perçu Facilité
Perçu
d’utilisation
doi Facilité
Perçu
d’Utilisation
Utilisation
plénitude
ee
sefus TAM
97
L'étude a été menée en interrogeant une grande diversité de citoyens lors d'un
événement communautaire. Les résultats indiquent que la facilité d'utilisation, la
compatibilité et la fiabilité perçues sont des prédicteurs significatifs de l'intention des
citoyens d'utiliser un service gouvernemental en ligne. Les implications de cette
recherche sont multiples. Les résultats suggèrent que les services gouvernementaux
en ligne devraient être conçus d’une manière intuitive, la navigation devrait être
facilitée. L'information devrait être organisée et présentée en fonction des besoins des
citoyens, ce qui permettrait aux utilisateurs de trouver rapidement et sans effort
l'information ou les services qu'ils recherchent. Si un utilisateur devient frustré en
raison de l'impossibilité de trouver des informations de façon transparente et de
conclure des transactions, cela diminuera son intention d'adopter des services de
gouvernement électronique.
Par ailleurs, les auteurs montrent que des niveaux plus élevés de compatibilité perçue
sont associés à des intentions accrues d'adopter des initiatives d'administration en
ligne. Cette constatation indique que les citoyens seront plus disposés à utiliser les
services de l'État en ligne si ces services sont en harmonie avec la façon dont ils
aiment interagir avec les autres. Par exemple, on peut s'attendre à ce que les citoyens
qui utilisent régulièrement le Web socialement (envoyer des amis, télécharger de la
musique), économiquement (faire des achats de biens / services) ou
professionnellement (acquérir des articles commerciaux) adoptent cette innovation.
Aussi, les résultats suggèrent que des niveaux plus élevés de crédibilité perçue sont
positivement liés aux intentions des citoyens d'utiliser un service gouvernemental
enligne. Les auteurs proposent que les générateurs de confiance identifiés dans le cas
du commerce électronique (bienveillance, intégrité et compétence) puissent être
considérés comme des leviers d’action pour le cas de la télé-déclaration fiscale :
communication d’informations et de services centrés sur le citoyen pour répondre à
leurs besoins, distribution de documentation aux citoyens sur le rôle des services
gouvernementaux en ligne… L’administration publique, à l’instar des entreprises du
secteur privé, devraient également indiquer clairement les mesures prises pour
assurer des niveaux élevés de sécurité en ligne. Pour les auteurs, l’information sur les
mesures de sécurité devrait être largement diffusée à travers différents canaux
médiatiques (communication en ligne, bureaux des agences, documentation…).
3.2.2.3 Le modèle de Hung, Chang, Yu 34
Utilité perçue
Facilité d'utilisation H1
perçue
H2
Risque perçu
H3 Attitude
Confiance H4
Innovation H5
personnelle
H6
Compatibilité
H7
Influence externe
Normes
Influence
interpersonnelle subjectives
H8
Intention
Auto-efficacité
H9 Contrôle du
comportement
Condition perçu
facilitatrice H10
34Hung, S.Y., Chang, C-M., and Yu, T-J. (2006) “Determinants of user acceptance of the e-
Government services: The case of online tax filing and payment system”, Government Information
Quarterly, Vol. 23, pp. 97-122.
99
L’article rapporte un sondage qui a recueilli 1 099 réponses utilisables.
L’examen des relations causales entre les variables qui déterminent l’acceptation des
services gouvernementaux électroniques ont également démontré que l’acceptation
des services d’administration en ligne peut s’expliquer en termes d’attitude, de
normes subjectives et de contrôle du comportement perçu.
Par ailleurs, l’importance relative de chaque déterminant pour les utilisateurs et les
non-utilisateurs a été explorée. Il apparait que tant pour les utilisateurs que pour les
non-utilisateurs, l’utilité perçue, la confiance et la compatibilité sont toutes des
déterminants importants de l’attitude envers l’OTFPS. Aussi, l’innovation personnelle
n’affecte pas de manière significative les attitudes des utilisateurs ou des non-
utilisateurs. Les résultats empiriques de cette recherche démontrent que les
utilisateurs qui adoptent les services d’administration en ligne n’ont pas des niveaux
significativement plus élevés en termes d’innovation personnelle.
A l’instar du modèle de Hung et al. (2006), Fu, Farn et Chao ont également étudié un
cas de service d’administration en ligne à Taïwan (la déclaration de l’impôt sur le
revenu) afin de déterminer les facteurs influençant l’intention des contribuables
d’adopter ce système de déclaration fiscale (E-tax). Cette recherche est basée sur des
données empiriques recueillies à partir d’une enquête nationale à grande échelle.
35
Fu, J.R., Farn, C.K., and Chao, W.P. (2006) “Acceptance of electronic tax filing: A study of taxpayer
intentions”, Information et Management, Vol. 43, pp. 109-126.
101
utilisant la théorie du comportement planifiée (TCP) comme structure de base,
l’attitude est décomposée en incorporant PU et PEOU. L’approche fournit plusieurs
avantages. Premièrement, il semble peu probable que les structures de croyance
soient systématiquement liées à l’intention; les relations devraient devenir plus
claires et plus facilement comprises. Deuxièmement, en se concentrant sur des
croyances spécifiques, le modèle devient plus pertinent du point de vue managérial,
indiquant des facteurs spécifiques qui peuvent influencer l’adoption et l’utilisation. Le
modèle est représenté sur la Figure 26.
Le modèle TAM
Facilité d'Utilisation
Perçue (FUP)
Intention de
Compatibilité Comportement
(CMP) (IC)
Auto-Efficacité (AE)
Conditions Facilitant la
Technologie (CFT)
PBC
Le modèle TPB
Source: Fu, J.R., Farn, C.K., and Chao, W.P. (2006, p. 112)
En outre, les auteurs suggèrent que des niveaux plus élevés d’auto-efficacité (SE)
conduirait à des niveaux plus élevés d’intention d’utilisation (BI) vis-à-vis du système
de déclaration en ligne. Les conditions de facilitation ont été éclatées en deux sous-
dimensions. D’une part, les facteurs liés aux ressources (RFC), tels que l’équipement
informatique, et les problèmes technologiques (TFC), qui peuvent restreindre
l’utilisation. L’absence de ressources facilitatrices entraîne des obstacles à l’utilisation
qui peuvent en empêcher l’utilisation. Ainsi, un contribuable pourrait ne pas vouloir
accepter le paiement électronique si peu ou aucun équipement informatique n’est
disponible et si le soutien technique est faible.
La compatibilité (CMP) est également incluse dans ce modèle, qui sert d’antécédent
de l’utilité perçue (PU) et de la facilité d’utilisation perçue (PEOU). La compatibilité,
définie comme « la mesure dans laquelle la technologie correspond à l’expérience, à
la pratique de travail et aux besoins antérieurs de l’adoptant potentiel », a été
identifiée comme un facteur essentiel pour l’adoption de l’innovation. Les auteurs, en
se basant sur des recherches antérieures (Chau et al., 2001), soutiennent un effet
significatif de la compatibilité CMP sur la décision d’acceptation de la technologie de
l’utilisateur.
Les résultats de cette recherche ont révélé que les contribuables ont tendance à se
concentrer sur l’utilité d’une méthode de dépôt (manuelle ou électronique) de l’impôt
103
et peuvent être assez pragmatiques dans l’élaboration d’attitudes générales à l’égard
de l’utilisation de la méthode. Fait intéressant, les effets de la facilité d’utilisation
perçue, des normes subjectives et de l’auto-efficacité sur l’intention comportementale
étaient différents pour les dépôts manuels et électroniques.
Théorie de la confiance
Confiance à Disposition de
l’internet confiance
H7a H7b
L’expectation de
performance
Confiance dans la
gouvernance du site
web
L’expectation de
l’effort
H3 H6
Influence sociale
H4
Normes injonctives
H5a
Intention Comportement
Normes comportementale H2 attendu
descriptives
H5b
H5c
Influence des
médias H5d
Conditions de
Conditions defacilitation
facilitations
Les résultats révèlent que la performance attendue, l’effort attendu, les construits de
l’influence sociale (à l’exception des normes descriptives) et la confiance expliquent
84,9% de la variance de l’intention comportementale. Cette dernière, associée aux
conditions de facilitation, explique 47,7% de la variance dans les attentes
comportementales. En ce qui concerne la confiance en Internet et la disposition à
faire confiance, ils représentent 33,4% de la variance de confiance du site Web du
gouvernement. Un résultat inattendu est que la confiance en Internet a l'effet le plus
influent sur la confiance du site Web du gouvernement. Aussi, la disposition à la
105
confiance a un effet positif et significatif sur la confiance du site Web du
gouvernement.
Les implications de cette recherche sont multiples. Les résultats soulignent le rôle de
l'auto-efficacité dans le dépôt électronique dans la formation des attentes
comportementales. En conséquence, le gouvernement devrait identifier le segment
des citoyens à faible niveau de compétence afin de fournir des sessions de formation
spéciales de manière à améliorer leurs capacités perçues. En outre, la présente
recherche indique que le soutien du gouvernement détermine les attentes
comportementales. Ainsi, des guides d’utilisateurs ainsi que des services d’assistance
technique semble pertinents afin d’aider les contribuables à remplir leurs
déclarations en ligne ou en cas de panne du site. Enfin, la convivialité des interfaces
et la facilité de navigation dans le site sont également des facteurs importants afin de
renforcer la facilité perçue.
Leur modèle, appliqué dans le cas des déclarations fiscales en ligne en Tunisie, a été
également basé sur une étude exploratoire ayant mis en évidence quatre principaux
problèmes affectant l’acception de cette technologie : la confiance, la compatibilité, la
qualité de l’information, la qualité du système. Les auteurs proposent ainsi un modèle
qui comprend trois catégories de déterminants: individuel, fiduciaire et technique.
36
Mellouli M, Bentahar O and Bidan M, “Trust and e-government acceptance: The case of Tunisian on-line tax
filing” The Electronic Journal Information Systems Evaluation Volume 19 Issue 3 2016, (pp197-212).
Figure 28 Modèle d’acceptation de l’e-gouvernement
H1.2
L’auto-efficacité de l’ordinateur
H2
Les déterminants de la confiance
H2.1 Acceptation du gouvernement
La confiance dans le gouvernement H2.2 électronique
La confiance à l’internet
H3
Les déterminants techniques
H3.1
La compatibilité technique
Pour tester leur modèle, une enquête a été menée auprès de 190 entreprises
tunisiennes utilisant le système de déclaration fiscale en ligne. Leurs résultats
confirment l’hypothèse qui lie la confiance, les déterminants techniques et individuels
à l’intention d’utiliser le système de déclaration fiscale en ligne. Les résultats ont
montré que l’innovation personnelle, la confiance dans la technologie, la confiance
dans le gouvernement, la qualité de l’information, la qualité du système et la
compatibilité sont des facteurs importants de l’intention des citoyens d’utiliser les
services gouvernementaux fiscale électroniques. En outre, les auteurs ont constaté
que la confiance dans la technologie (Internet) et la confiance dans le gouvernement
du site web de télédéclaration fiscale ont eu l’effet le plus marqué sur l’acceptation du
système par rapport à toutes les autres variables.
107
Synthèse des travaux menés dans le contexte des technologies de l’e-
gouvernement et de la télédéclaration fiscale
Identifier les facteurs qui déterminent Télédéclaration La théorie du comportement planifié avec quelques
Hung, Chang, l’acceptation par le public des services fiscale et de modifications s’avère être un modèle valide
And Yu, 2006 d’administration en ligne paiement des taxes expliquant 72% de variations dans l’intention de
en ligne à Taïwan comportement d’utiliser le système.
109
Etude Objectif Contexte Résultats
Identifier le rôle de la perception du risque et Utilisation des L’utilité perçue des services électroniques en
faire confiance à l’intention d’adopter les services e- général est le principal déterminant de l’intention
services électroniques du gouvernement, en gouvernement aux d’utiliser les services d’administration en ligne. On
utilisant TAM et TPB et la fiabilité Pays-Bas a constaté que la perception du risque, l’expérience
Horst,
personnelle, le contrôle comportemental perçu et la
Kuttschreute r
norme subjective prédisaient significativement
and Gutteling,
l’utilité perçue des services électroniques en
2007
général, tandis que la confiance dans
l’administration électronique était le principal
déterminant de l’utilité perçue des services
gouvernementaux électroniques.
Identifier les facteurs qui déterminent Utilisation des L’acceptation et l’utilisation des services Internet
l’acceptation publique des services services e- du gouvernement est une question d’apprentissage,
d’administration en ligne en utilisant la théorie gouvernement aux et cette acceptation et cette utilisation devraient
unifiée de l’acceptation et de l’utilisation de la Pays-Bas être analysées comme un processus dynamique.
Van Dijk, Peters technologie (Venkatesh, Morris et Davis, 2003) À cet égard, la théorie cognitive sociale (mettant
and Ebbers, 2007 l’accent sur l’apprentissage et l’influence des
habitudes et des résultats attendus) aurait pu
constituer un meilleur fondement psychologique
pour notre équipe multidisciplinaire.
Identifier les facteurs qui déterminent Utilisation des Les résultats indiquent que la facilité d’utilisation,
l’acceptation par le public des services d’e- services e- la compatibilité et la fiabilité perçues sont des
Carter and gouvernement en utilisant des constructions gouvernement aux prédicteurs significatifs de l’intention des citoyens
Belanger, 2005 issues de TAM, de la théorie de la diffusion de États-Unis d’utiliser un service d’administration en ligne.
l’innovation et des modèles de confiance dans le
web
Cette étude analyse l’impact de la confiance et Utilisation des La disposition à la confiance a une incidence
des perceptions du risque sur la volonté services e- positive sur la confiance en Internet (TOI) et la
d’utiliser les services de gouvernement gouvernement aux confiance du gouvernement (TOG), qui à leur tour
Belanger and
électronique États-Unis affectent les intentions d’utiliser un service de
Carter, 2008
gouvernement électronique. TOG affecte également
le risque perçu négativement, ce qui affecte
également les intentions d’utilisation.
Etude Objectif Contexte Résultats
Comprendre les facteurs (facteurs portail e- La plupart des variables sont significatives et
démographiques et de personnalité) qui gouvernement en expliquent 40% de la variance dans l’utilisation du
contribuent à l’utilisation du portail de Inde portail de gouvernement électronique
Venkatesh, Tracy gouvernement électronique dans un pays en
Ann Sykes and développement. Cette étude a émis l’hypothèse
Venkatraman, de facteurs démographiques et de personnalité
2014 (inspirés de l’UTAUT en tant que prédicteurs de
l’utilisation du portail de gouvernement
électronique.
Modèle conceptuel combinant UTAUT, théorie Télédéclaration Les résultats de l’analyse quantitative confirment
de confiance et TTF dans le contexte de dépôt fiscale en Tunisie l’hypothèse qui lie la confiance, les déterminants
Bidan et al., 2016. électronique techniques et individuels à l’intention d’utiliser le
système de déclaration en ligne.
Modèle conceptuel combinant UTAUT et Télédéclaration La performance attendue, l’effort attendu, les
théorie de confiance dans le contexte de dépôt fiscale en Tunisie. aspects des influences sociales (à l’exception des
électronique. normes descriptives) et la confiance
Chaouali et al.,
multidimensionnelle expliquent 84,9% de la
2016
variance de l’intention. Ce dernier avec les facettes
de la facilitation des conditions explique 47,7% de
la variance dans les attentes comportementales.
Formulation d’un modèle unifié ‘UMEGA’ plus Utilisation des l’attitude en tant que variable médiateur, influencée
adapté aux spécificités du gouvernement services e- positivement par la performance attendue, effort
électronique gouvernement en attendue, influence sociale et négativement par le
Dwivedi et al., Inde risque perçu, a considérablement amélioré le
2017 pouvoir explicatif du modèle théorique de 34% dans
le cadre de l’UTAUT à 80% comme pouvoir
explicatif important de l’intention de
comportement UMEGA.
111
3.3 Présentation du modèle de recherche :
Le modèle de recherche proposé est basé sur le modèle UTAUT, et enrichi à travers
les différentes extensions et applications de ce dernier dans le contexte des
technologies de l’e-gouvernement et des systèmes de télédéclaration fiscale marocain.
En particulier, le modèle de Chaouali et al. (2016) constitue une base conceptuelle
principale dans notre recherche de par son caractère synthétique et sa validité dans
un contexte socio-économique (Tunisie) proche de celui du Maroc, notre terrain
recherche. Sur la base de ce modèle, deux autres variables explicatives ont été
intégrées à savoir : le « Risque Perçu » (RP) et « l’Auto-Manipulation » (AM). Ces
deux variables sont définies et présentées plus loin dans cette section. Dans notre
modèle de recherche, nous avons pris le parti de ne pas intégrer les variables (âge,
sexe, expérience, volonté d’usage) comme variables modératrices à l’instar du modèle
de Chaouali et al. (2016), et ce pour des raisons de simplification. Cette exclusion est
détaillée plus loin dans les limites de notre recherche.
113
Figure 29 Modèle de recherche identifié
Théorie de la confiance
Confiance à Disposition à la
l’internet (CI) confiance (DC)
H6a H6b
Confiance dans la
H8 gouvernance du site
web (CGSW)
Performance
Attendu (PA) Risque Perçu (RP) Auto-manipulation
(Optimisme biais) (AM)
H9
Effort Attendu (EA)
H2 H7
H10
H3
Nous présentons dans la suite de cette section l’analyse des différentes variables
(Explicatives, Intermédiaire et Dépendante), ainsi que leurs construits respectifs,
traitant leurs définitions, les références, les hypothèses et éventuellement sous-
hypothèses qui en résultent. Un tableau synthétique illustrera, pour chaque, la
relation entre la dite variable (et/ou construit) et ses hypothèses qui en découlent, et
débouchant, ainsi, aux indices (items) servant de base à notre questionnaire.
Pour se faire, nous commençons par présenter les deux variables, dépendante et
intermédiaire, que sont respectivement le ‘Comportement d’Utilisation Attendu’
(CUA) et ‘l’intention Comportementale d’Utilisation’ (ICU), pour finir avec la
présentation et explication des sept variables explicatives du CUA à travers leurs
influence sur le CUA.
37 Aussi, les individus ont tendance à créer des modèles mentaux et des représentations
comportementales et des simulations cognitives compte tenu des scénarios potentiels qui peuvent se
produire et affectent l'achèvement des comportements futurs (Pham & Taylor, 1999).
Ces processus cognitifs contribuent à la précision de l'attente comportementale dans la prédiction des
comportements, par rapport à l'intention comportementale et aux conditions facilitatrices (Sutton,
1998; Venkatesh et al., 2006, 2008; Warshaw & Davis, 1985). Cependant, les systèmes d'information
et les études liées au marketing négligent son intégration comme un déterminant de comportement
prédominant (Lin & Wu, 2011; Venkatesh et al., 2006).
115
HC : Hypothèse Centrale
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
HC Comporte (Warshaw & Davis, HC, Hypothèse BE1. J'espère utiliser le
ment 1984) Définis la CUA Centrale : Le système de
d’Utilisati comme une probabilité ‘Comportement télédéclaration fiscale
on subjective auto- d’Utilisation dans les prochains mois.
Attendu déclarée par le citoyen Attendu’ (CUA, BE2. J'utiliserai le
(CUA, VD) d'utiliser la VD) mesure de système de
télédéclaration fiscale, comportement télédéclaration fiscale
en fonction de son d’utilisation et dans les prochains mois.
évaluation cognitive détermine BE3. Je vais
des déterminants directement probablement utiliser le
volontaires et non l'adoption de système de
volontaires, ainsi que télédéclaration et télédéclaration fiscale
des changements télépaiement dans les prochains mois.
prévus dans ces fiscale BE4. Je vais utiliser le
facteurs (Chaouali et système de
autres 2016).38 télédéclaration fiscale
dans les prochains mois.
38Van Ittersum et Feinberg, 2010; Venkatesh et al., 2006, 2008; Warshaw & Davis, 1985. Lin et Wu,
2011 ; Venkatesh et al. (2006, 2008). Pham & Taylor, 1999. Lemon, White, & Winer, 2002.
déjà pris l’habitude d’utiliser le système de télédéclaration fiscale, l’intention est
appelée « usage », mais les items proposés pour mesurer l’acceptation (voir tableau 8
ci-après) ne varient que très peu : ils sont formulés par rapport à l’intention de
réutiliser. Venkatesh et al. (2008) appuient fortement l'effet de l'intention
comportementale sur les attentes comportementales39. En conséquence, la présente
recherche suppose qu'un citoyen tend à former un haut niveau d'attentes
comportementales lorsqu'il a une forte intention comportementale. Par conséquent,
l'hypothèse suivante est postulée ci-dessous.
Hypothèse/
Définition de variable
N° Variable Sous Indices
& (Références)
Hypothèses
H1 Intention « …l’Intention de se H1. L'intention
comportem comporter est La comportemental BI1. J'ai l'intention d'utiliser
entale probabilité perçue de e affecte le système de télé-déclaration
d'utilisatio réaliser un certain positivement les dans les prochains mois.
n (ICU, VI) comportement… attentes
l’intention d’une personne comportemental BI2. Je prédis que
d’exécuter (ou non) un es. j'utiliserais le système de
comportement [sic] est le télé-déclaration dans les
déterminant immédiat de prochains mois.
cette action… ».
Fishbein (1967) et BI3. Je planifie d'utiliser le
Fishbein et Ajzen (1975 ; système de télé-déclaration
1980) dans les prochains mois.
(Warshaw & Davis, 1985)
39 Ainsi, un citoyen tend à former un haut niveau d'attentes comportementales sur la base d’une forte
intention comportementale (Chaouali et al., 2016).
Warshaw et Davis (1985) soulignent, également, la confusion entre l'intention comportementale et les
attentes comportementales. En effet, les deux constructions sont utilisées de manière interchangeable
afin de mesurer l'intention (Warshaw & Davis, 1985).
117
3.3.2.3 La performance attendue (PA)40:
La similitude entre ces trois variables a également été analysée par Moore et
Benbasat (1991), Plouffe et al., (2001), Thompson et al., (1991).
40 Les cinq concepts des différents modèles se référant à la performance attendue sont : l’utilité perçue
(TAM/TAM2 et TAM-TPB), la motivation extrinsèque (MM), job-fit (MPCU), avantage relatif (IDT), et
les résultats attendus (SCT).
Le tableau 9 ci-après présente la définition de la variable explicative ‘performance
attendue’, l’hypothèse qui en découlent ainsi que les indices (items) permettant de la
tester.
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
H2 Performa La PA est défini, selon H2. La PE1. L'utilisation du
nce Venkatesh et al. performance système de télédéclaration
Attendue (2003), comme le attendue aura fiscale accélérerait le
(PA) niveau auquel un une influence processus de déclaration.
individu croit que le significative sur PE2. Les avantages de
système d’information l'intention télédéclaration fiscale
lui permet d’améliorer d'utiliser un l'emportent sur les
sa performance. système de inconvénients.
télédéclaration PE3. Dans l'ensemble,
fiscale. l'utilisation de
télédéclaration fiscale
serait avantageuse.
PE4. La télédéclaration
fiscale serait bénéfique
pour moi.
Aussi, les recherches sur les différences entre les sexes indiquent que les femmes ont
tendance à être hautement orienté vers les tâches et par conséquent les performances
attendues liées à l’accomplissement des tâches sont probablement plus importantes
chez les hommes. La relation entre la performance attendue et le comportement
d’utilisation est modérée par le genre et l’âge. D’où l’hypothèse suivante :
41Trois concepts, à partir des modèles élaborés, l’expliquent : Facilité d’Utilisation Perçue (FUP)
(TAM/TAM2), la complexité (MPCU), et la Facilité d’Utilisation (FU) (IDT).
119
Tableau 10 ‘Effort Attendue’ (EA), Références, Hypothèse et indices
(items)
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
H3 Effort L'effort H3. L'effort EE1. Il serait facile pour
Attendu attendu mesure le attendu affecte moi d'entrer et de modifier
(EA) degré de facilité positivement des données lorsque
associé à l'utilisation l'intention j'utilise un système de
du système (Venkatesh comportementale. télédéclaration fiscale.
et al., 2003; Al Awadhi EE2. Je trouve le système
et Morris, 2008). de télédéclaration fiscale
L’effort attendu facile à utiliser.
s’explique par la EE3. Il serait facile pour
facilité perçue relative moi d'entrer et de modifier
à l'utilisation du des données lorsque
système de j'utilise un système de
télédéclaration fiscale télédéclaration fiscale.
par les citoyens EE4. Il serait facile pour
(Venkatesh et al., moi de devenir compétent
2012). à utiliser le système de
télédéclaration fiscale
Morris et Venkatesh (2000), montrent que l’effort attendu est plus remarquable chez
les femmes que les hommes et pour les individus plus âgés. Par conséquent, les deux
hypothèses suivantes sont formulées comme suit :
L’influence de la FUP et l’UP sur ce comportement est modéré par le genre et l’âge de
façon à ce que l’effet sera plus remarquable sur les femmes, en particulier les plus
jeunes dans leurs premiers stades d’expérience.
Le niveau d’influence peut, sous l’effet des croyances et normes de son groupe,
changer les attitudes et la perception (Venkatesh et al., 2003). D’où l’hypothèse
suivante :
H4a : L'influence sociale (IS) aura une influence significative sur le comportement
d'utilisation d’un système de télédéclaration fiscale.
En plus de l’aspect général de l’influence sociale (H4a), celle-ci est composée de deux
autres construits explicatifs (Bhattacherjee, 2000, p.413), (Fishbein et Ajzen 1975),
(Rivis et Sheeran, 2003), (Hsu et Chiu 2004), soient l’influence des médias (H4b) et
les normes subjectives en ligne (H4c).
H4b : L’influence des médias aura une influence significative sur le comportement
d'utilisation d’un système de télédéclaration fiscale.
Elles reflètent la pression des référents significatifs de la personne, qui est similaire à
la notion de norme subjective de Fishbein et Ajzen (1975) (Rivis et Sheeran, 2003).
Hsu et Chiu (2004) démontrent l’impact positif et significatif des normes injonctives
sur l'intention du comportement. D’où l’hypothèse suivante :
H4c : Les normes subjectives en ligne aura une influence significative sur le
comportement d'utilisation d’un système de télédéclaration fiscale.
121
Tableau 11 : ‘l’influence sociale’ (IS), Références, Hypothèse et indices (items)
H4a Influenc L’IS : indique le niveau H4a. L'influence sociale SI1. Les personnes qui influent mon comportement me conseillent
e Sociale d’influence d’un groupe sur aura une influence d'utiliser le système de télédéclaration fiscale.
(IS) l’utilisateur des TI. Ce dernier significative sur l'intention SI2. Les gens qui sont importants pour moi pensent que je devrais
qui peut, sous l’effet des d'utiliser un système de utiliser le système de télédéclaration fiscale.
croyances et normes de son télédéclaration fiscale. SI3. Je procède à la télédéclaration fiscale en raison du nombre de
groupe, changer ses attitudes et personnes qui m'entourent et qui le font aussi.
sa perception (Venkatesh et al.,
2003).
H4b Influenc Il s’agit essentiellement de H4b. L'influence des MI1. Les médias et publicité recommandent systématiquement
e des l'influence des médias de masse médias influe l'utilisation de télédéclaration fiscale.
Médiats (TV, radio et journaux) et des positivement sur MI2. Les articles, les critiques et la publicité suggèrent qu'utiliser
(IM) rapports d'experts : l'intention la télédéclaration fiscale peut être une bonne idée.
Bhattacherjee, 2000. Rogers comportementale. MI3. les médias sont remplis de rapports, d'articles et de
(2003) ; Hong et al., (2008) publicités suggérant que la télédéclaration fiscale vaut la peine
d'être utilisé.
H4c Normes Les NSEL sont définies comme H4c. Les normes OSN1. La plupart des personnes avec qui je communique par
subjectiv « l'influence du bouche-à- inhérentes affectent Watsap influencent positivement mes croyances à propos de
es en oreille par les amis, les positivement l'intention l'utilisation de la télédéclaration fiscale.
ligne collègues, les supérieurs et les comportementale. OSN2. La plupart des personnes avec qui je communique par
(NSEL) autres adoptants antérieurs courrier électronique influencent positivement mes croyances à
connus des utilisateurs propos de l'utilisation de la télédéclaration fiscale.
potentiels » Bhattacherjee, OSN3. La plupart des personnes avec qui je communique via
2000, p. 413. Facebook influent positivement sur mes croyances concernant
Fishbein et Ajzen 1975 ; Rivis et l'utilisation de la télédéclaration fiscale.
Sheeran, 2003 ; Hsu et Chiu OSN4. La plupart des personnes avec qui je communique via
2004 Twitter influent positivement sur mes croyances concernant
l'utilisation de la télédéclaration fiscale.
3.3.2.6 Conditions de facilitation (H5)
Les conditions de facilitation ont été mesurées par la perception de pouvoir accéder
aux ressources requises, ainsi que pour obtenir des connaissances et le soutien
nécessaire pour utiliser un système de télédéclaration fiscale42. Taylor et Todd (1995)
font valoir que le manque de ressources constitue un obstacle à la performance de
l’action. Par conséquent, la disponibilité du temps, du matériel, des logiciels, de
l'accès à Internet, de la formation et du soutien est nécessaire pour utiliser les
services e-gouvernement (Lu et al., 2008). La recherche suppose qu'un individu, en
croyant qu'il possède des facteurs de ressources adéquats, est plus favorable à
constituer une forte attente comportementale à l'égard de l'adoption électronique.
D’où l’hypothèse suivante :
H5a : Les ressources et les conditions facilitant influent positivement sur les
attentes comportementales.
42 En outre, les conditions de facilitation sont influencées par la perception de la technologie dans le
mode de vie de l'utilisateur (Al Awadhi et Morris, 2008; Venkatesh et al., 2003). Les conditions de
facilitation comprennent trois constructions racines : contrôle comportemental perçu (TPB/DTPB,
TAM, TPB), conditions facilitant (MPCU), et compatibilité (IDT). Chacune de ces constructions racines
est opérationnelle pour inclure des aspects de l'environnement technologique et organisationnel qui
sont destinés à éliminer les obstacles à l'utilisation (Venkatesh et al., 2003).
123
susceptible de développer des attentes élevées pour l'adopter. D’où l’hypothèse
suivante :
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
H5a Conditions Les CF sont défini H5a. Les FC1. Les ressources
Facilitatric comme : "Les facteurs ressources et les nécessaires pour utiliser le
es (CF) objectifs dans conditions système de télé-déclaration
l'environnement que les facilitant influent sont disponibles pour moi.
observateurs positivement sur FC2. Je pourrais facilement
s'accordent à rendre un les attentes accéder aux ressources
acte facile à faire, y comportementales. nécessaires pour utiliser le
compris la fourniture de système de télé-déclaration.
soutien informatique." FC3. J'ai des compétences
(Venkatesh et al., 2003) et ressources suffisantes
Taylor et Todd (1995) pour utiliser le système de
(Lu et al., 2008). télé-déclaration.
(Al Awadhi et Morris, FC4. Lorsque j'ai des
2008; Venkatesh et al., problèmes lors de
2003). l'utilisation du système de
(Al Awadhi et Morris, télé-déclaration, quelqu'un
2008; Hung et al., peut m'aider à les résoudre
2007).
H5b Auto- L'auto-efficacité de la H5b. L'auto- EFSE1. Je me sentirais à
efficacité télédéclaration fiscale efficacité de la l'aise en utilisant le système
vis à vis de reflète : «… la confiance télédéclaration de télé-déclaration.
la télé- en soi de l'individu dans fiscale influe EFSE2. Je serais en mesure
déclaration sa capacité à utiliser le positivement sur d'utiliser le système de télé-
fiscale système de les attentes déclaration pour mon
(AETDF) télédéclaration comportementales. propre compte.
fiscale… » (Tan et Teo, EFSE3. Je pourrais utiliser
2000). le système de télé-
Luarn et Lin (2005) déclaration même s'il n'y
avait personne autour pour
m'aider.
H5c Soutien du « …C’est l’ensemble des H5c. Le soutien du GS1. Le gouvernement
gouvernem efforts gouvernement marocain exige et approuve
ent (SG) gouvernementaux43 qui affecte la télé-déclaration
exercent un effet sur le positivement les GS2. Le gouvernement
désir de l'individu attentes marocain est actif dans la
d'utiliser le système de comportementales. mise en place des
télédéclaration installations (applications,
fiscale… » Teo et al., logiciels..) pour faciliter la
(2009). télédéclaration fiscale.
GS3. Le gouvernement
marocain encourage
l'utilisation d'Internet pour
le dépôt de déclarations
125
(Grabner-kraeuter, 2013, p. 43). Ainsi, la confiance est considérée comme un concept
central dans les échanges via Internet (Yousafzai et al., 2009)44.
Selon Teo et al. (2009), le développement d'Internet réduit le contrôle des individus
sur leurs informations privées. Par conséquent, les problèmes de confidentialité et de
sécurité apparaissent comme des facteurs clés dans les services en ligne (Yousafzai et
al., 2009). Ainsi, la confiance en Internet est transférée sur la confiance du site Web
de du gouvernement. En outre, des recherches antérieures valident empiriquement
l'impact de la confiance d'Internet sur la confiance du site (Zhou, 2012). D’où
l’hypothèse suivante :
127
Tableau 13 Hypothèses
45 La confiance à Internet fait référence à la perception que les citoyens ont de «la fiabilité de l'infrastructure Internet » (Teo et al., 2009, page 105).
3.3.2.8 Confiance à Internet
129
Tableau 14 « Risque perçu » (RP), Références, Hypothèses/SH et indices
(items)
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
H9 Risque Le risque perçu est H9. Les risques PR1. Je me sentirais mal à
perçu (RP) défini comme la perçus affecteront l'aise si j'utilise Internet
croyance du citoyen négativement les pour déposer mes impôts.
qu'il subira une perte intentions des PR2. Je ne pense pas qu'il
tout en poursuivant un utilisateurs soit sécuritaire d'utiliser les
résultat donné d'utiliser des méthodes de télédéclaration
(Warkentin et Gefen, services de fiscale en raison des
2002). télédéclaration problèmes de confidentialité
fiscale «Simpl». et de sécurité.
PR3. L'utilisation du
système de télédéclaration
fiscale peut entraîner un vol
de mes informations
confidentielles.
46 Peut-être les citoyens qui croient qu'ils sont plus compétents que l'internaute moyen ne sont pas
dissuadés par le risque perçu des transactions e-gouvernement (Schaupp L. C., et al., 2010, Adoption
du dossier électronique: étude des intentions des contribuables américains, Computers in Human
Behavior).
empiriques concernant le biais d'optimisme ont été intégrés dans notre modèle
appliqué au cas de la télédéclaration fiscale. D’où l’hypothèse suivante :
Définition de Hypothèse/
N° Variable variable & Sous Indices
(Références) Hypothèses
H1 Auto- Le biais d'optimisme est H10. L’auto- Évaluez votre capacité à
0 effectuer les tâches
manipulati défini comme «une manipulation
on erreur systématique influence suivantes par rapport à la
(Optimism- dans la perception de la positivement les télédéclaration fiscale :
biais47) position d'un individu attentes 1. Soumettre des
(AM) par rapport aux comportementales informations personnelles
moyennes de groupe, d’utilisation à la DGI en utilisant le
dans laquelle les système de télédéclaration
événements négatifs fiscale
sont considérés comme 2. Remplir une transaction
moins susceptibles de se avec la DGI en utilisant le
produire à l'individu système de télédéclaration
que la moyenne par fiscale
rapport au groupe et 3. Télécharger les
les événements positifs formulaires et les
comme plus documents électroniques
susceptibles de Par à partir du site de télé-
rapport au groupe déclaration de la DGI
(Weinstein, 1980a) » (https://portail.tax.gov.m
a/)
47Kahneman, (2011) explique : « beaucoup d'entre nous souffrent de (ou ont la chance d'avoir, selon
votre point de vue) un "excès de confiance optimiste". … "Le biais d'optimisme pourrait bien être le
plus important des biais cognitifs. Comme le biais d'optimisme peut à la fois être une bénédiction et
un risque, vous devriez être à la fois content et prudent si vous êtes d'un tempérament optimiste. »
(Thinking, Fast and Slow, Hardcover 255-256).
131
Conclusion du chapitre 3
- Dans un second temps, une revue de littérature portant sur les modèles conceptuels
de prédiction de l’adoption des technologies appliqués au contexte d’e-gouvernement
et, en particulier, de la télédéclaration fiscale a été présentée. L’analyse de cette
littérature a permis de mettre en évidence les changements apportés par les
chercheurs, sur la base des modèles de référence, afin d’adapter leurs modèles
hypothétiques.
Au terme de cette première partie, nous pouvons en restituer les principaux apports
et enseignements. Le premier chapitre a été l’occasion d’exposer les fondements
théoriques permettant de cerner les déterminants de l’adoption de l’innovation d’une
manière générale. Plusieurs perspectives théoriques ont été ainsi mobilisées. La
Théorie de l’Action Raisonnée met l’emphase sur le concept d’intention
comportemental déterminé par les variables « Attitude » (croyances liées aux
conséquences de la réalisation du comportement), et « Normes subjectives »
(croyances liées à l’opinion du groupe de référence sur un comportement). La Théorie
du Comportement Planifié complète ce cadre théorique en introduisant la perception
du contrôle met l’accent sur le degré de facilité de la réalisation d’un comportement.
La Théorie de la Diffusion des Innovations de Rogers (1983) met l’accent sur les
caractéristiques de la technologie (avantages perçus, compatibilité, complexité,
possibilité d’essai, rayonnement), le système Social (cohésion, valeur de changement,
normes sociales) et l’agent de changement et le type de décision. La Théorie de la
Cognition Sociale a considéré les interactions dynamiques entre les influences
personnelles et environnementales. Tandis que la théorie relative aux
Comportements Interpersonnels englobe la plupart des variables présentes dans les
modèles précédents (Intention : facteurs sociaux, conséquences perçues, affects),
Habitude et conditions facilitatrices. Elle intègre ainsi les déterminants structurels et
les déterminants psychologiques. Quant à la théorie de la confiance, elle souligne que
la confiance induit directement l'utilisation des TI en fonction de la convergence
entre la communication qui entre en jeu dans la structuration de la confiance et la
communication permise par ces technologies.
Pris isolément, ces théories ne permettent pas de cerner toute la complexité des
comportements étudiés, d’où les développements du deuxième chapitre qui ont porté
sur les modèles développés spécifiquement afin de prédire le comportement
d’adoption des technologies d’information. Après la présentation du Modèle
d’Acceptation de la Technologie (TAM), considéré comme modèle de référence dans
la littérature sur les TI et SI, ainsi que ses différentes réplications et extensions, ce
chapitre a également discuté la portée d’un modèle intégrateur inspiré du TAM mais
133
plus aboutie conceptuellement : la théorie unifiée de l’acceptation et de l’utilisation
de la technologie l’UTAUT.
135
Introduction De La Deuxième Partie
Le sixième chapitre est consacré à la présentation des résultats des deux études
qualittive et quantitative. Après la présentation des résultats de l’analyse Delphi,
destinée à adapter notre outil de meure des différentes variables constitutives du
modèle conceptuel de la recherche, les résultats du test du modèle de recherche
seront présentés et discutés afin d’expliquer et de prédire le comportement
d’utilisation des systèmes de télédéclration fiscale dans le contexte marocain.
Chapitre 4 - Contexte de la recherche : e-
gouvernement et e-administration fiscale au
Maroc
137
Introduction du chapitre 4
« Rapprocher l'administration des besoins de l'usager en termes d'efficacité, de
qualité et de transparence à travers un programme d'e-gouvernement. »48 C’est
dans ces termes que la vision du gouvernement a été exprimée dans la perspective de
la digitalisation généralisée des services publics.
Réseaux
Phase
Intégrés
D’intégration
inter
Organisationne
lle
Phases de
Organisation
Systèmes d’information
Organisationne
lle
Par application
Phase de
Transaction
Phase Phases de
D’interaction
transformations
mineures
Phase
Silos
D’information
Gilles St-Amant (2005) explique que : « ….Si le développement d’un site web pour la
publication de document (phase 1 : information) n’impose pas de grands
changements organisationnels, la mise à disposition de prestations électroniques
intégrées intra-administration et inter-administrations (phase 4 : intégration) exige
une évolution des pratiques de travail de grande envergure. Le passage d'une
organisation en silo vers une organisation transversale, voire en réseaux, imposera
à l’administration, de repenser les processus de travail, de les harmoniser, de faire
49 Gilles
St-Amant, 2005, «E-Gouvernement : Cadre d’évolution de l’administration électronique,
Systèmes d’information et management, 10 (1), 15-38.
139
collaborer et coopérer efficacement les différentes entités, et de coordonner
l’ensemble. Le succès du déploiement de la e-administration repose aussi sur
l’acceptation des agents publics. Tous ces changements vont bousculer les habitudes
de travail des agents publics. Le succès de l’e-administration passera aussi par une
réelle gestion des compétences et un sérieux accompagnement au changement
inscrits au cœur de son programme. Ces deux points ressortent particulièrement
comme étant des facteurs clés de succès des développements de l’e-administration au
sein d’un pays… ».
Depuis son indépendance, le Maroc n’a pas cessé de structurer l’administration sur
plusieurs fronts. Ainsi pour ce qui est du secteur des TIC, les efforts déployés et
actions menées sont passé par plusieurs étapes que nous proposons de regrouper en
sept phases principales :
Technologies de l'Information.
141
Au fil des années qui ont suivi l’Independence, le secteur des TIC au Maroc a évolué
en traduisant une ambition politique de se mettre sur les rails du développement des
TIC. Ainsi les dates clefs de cette évolution peuvent être résumées comme suite :
53 Mémoire pour obtention du grade Ingénieur d'Etat en Statistique et Economie, l’INSEA Rabat.
54 Office National des Postes et Télécommunications
(2007)55, les années 1996-97 et 98 ont vécu la restructuration des entités en charge
jusque là de ce secteur et la création d’autres instance à savoir :
Cette phase s’est caractérisée par la stratégie nationale menée par le SEPTTI
(Debbagh, Ismaili, Bounabat, 2007)57, qui a fini par l’élaboration du plan
quinquennal 1999-2003 en TIC, dont les principales actions sont :
55 (Debbagh T. I., Ismaili Bounabat A. B., (2007). Stratégie e-Maroc 2010 Réalisations, Orientations &
Plans d’action.
56 SPETTI : Secrétariat d'État auprès du Premier Ministre chargé de la Poste, des Télécommunications
143
En 1999 : Attribution d'une licence pour un 2ème réseau GSM au profit d’un
deuxième opérateur privé qui a alimenté la concurrence dans ce secteur.
En 2000 :
En 2001 :
L’année 2005 témoigne aussi de deux actions très importantes dans ce sens à savoir
la Mise en place du Programme National de l'Administration Electronique
«IDARATI», dépendant de la stratégie e-Maroc, et l’organisation du premier Forum
annuel de l'Administration Electronique.
59Mémoire pour obtention du grade Ingénieur d'Etat en Statistique et Economie, l’INSEA Rabat.
60Synthèse du « Forum de l'Administration Electronique 2008 », www.mmsp.gov.ma/fr/, ministère
de la réforme de l’administration et de la fonction publique
145
l'informationnel jusqu'au transactionnel. Néanmoins, cette évolution, tout-à-fait
indispensable, s'est faite sur la base d'initiatives mono-sectorielles, ou dites
verticales, ne répondant à aucun souci de transversalité. La transformation de
services transversaux ne pourrait se faire que dans un environnement intégrant la
plateforme d’«interopérabilité61» des systèmes d'information publics. Basée sur
SOA62 (modèle d'architecture permettant l'intégration des systèmes informatiques,
des logiciels, des équipements et des services, sans qu'ils aient été conçus pour cela à
l'origine), la plateforme d'interopérabilité peut être conçue selon un modèle global
standardisé et fédérant un ensemble de systèmes autonomes, faire communiquer les
systèmes existants, orchestrer l'exécution des processus transversaux collaboratifs,
mutualiser l'utilisation des services à travers les différents canaux d'accès et masquer
enfin la complexité des composants existants.
Dans un contexte de retard qu’a prie le Maroc par rapport au classement mondial
dans le e-gouvernement63, qui illustrait en 2008 les difficultés que rencontrait
l’Administration marocaine dans l’amélioration de sa propre efficience et dans le
développement des usages des services en ligne par les citoyens et les entreprises,
tout cela a poussé, en 2008 les instances de gouvernance des TIC à initier une
réflexion autour d'une nouvelle stratégie TIC au Maroc pour développer la
technologie numérique à l’horizon 2013. Dénommée « Maroc Numeric 2013 », cette
stratégie est lancée une année plus tard en 2009 et mise en œuvre à compter de 2010
(Ngakegni, G. N. 2010)64.
C’est une phase qui a marqué le grand virage du Maroc dans le domaine des TIC. En
fait la stratégie «Maroc Numeric 2013» avait pour vision de positionner le Maroc
parmi les pays émergents dynamiques en la matière. Ce programme doté de 5,2
milliards de dirhams, s'articule autour de l'internet haut débit, l'e-gouvernement, la
consiste à utiliser le web comme unique support de service (et non un bus).
63 Sur les 192 États membres des Nations Unies, le Maroc était classé au 140ème rang en matière d’e-
Rappelons que les quatre priorités stratégiques qui étaient fixées par le plan Maroc
Numeric-2013 sont : la Transformation Sociale, la Productivité de la Petite et
Moyenne Entreprise, l’Industrialisation des Technologies de l’Information, la
disposition des Services publics orientés usagers, étaient accompagnées par deux
principale mesures : confiance numérique et capital humain.
65 Mémoire pour obtention du grade Ingénieur d'Etat en Statistique et Economie, l’INSEA Rabat.
147
sur l'évolution des indices TIC internationaux66 du Maroc. Le suivi de ses indices
permet de tirer les conclusions suivantes :
Ce constat est confirmé également par les sous indices NRI liés au système éducatif et
à l'utilisation des TIC qui ont enregistré de légères fluctuations avec le gain ou la
perte de quelques places au niveau du classement, et ce sans améliorer globalement
l'indice NRI69. La stagnation de cet indice et le recul du Maroc au niveau du
classement signifie que les résultats des efforts déployés restent en deçà de ce qui est
enregistré dans les autres pays. La mesure des indices d'impact sur l'économie et sur
la société par le biais de l'introduction des TIC montre leur effet modeste sur
l'économie marocaine mais sans apporter une contribution à l'amélioration de la vie
du citoyen70. Pour ce qui est des services publics orientés usagers, le Maroc a
enregistré une nette évolution au niveau de l'indice e-Gov mesurant le degré
d’application des TIC par les administrations publiques pour améliorer leurs
prestations de services71.
66 IDI (ICT Index Development) et IPB (ICT Price Basket) issus des rapports de l'IUT sur la mesure de
la société de l'information, l'indice NRI (Network Readiness Information) issu du rapport global des TI
fourni par le WEF (World Economic Forum) et de l'indice E-government issu du rapport de l'ONU.
67 En passant de 2.68 à 3.46 lui permettant d'améliorer légèrement son classement, entre l'année 2008
et 2011
68 Avec un classement 123 et un indice ne dépassant pas 4.18
69 Qui est resté stagnant à 3.6 avec un recul de cinq places au niveau du classement en passant de 86 en
2008 à 91 en 2012
70 La régression de l'indice d'impact des TIC sur la société de 3.4 à 3.1 avec la perte de presque 13
niveau du classement global. Toutefois, cette évolution est due principalement au sous indice des
services en ligne qui a passé de 0.2 en 2008 à 0.54 en 2012. Le sous indice relatif au capital humain
a régressé en passant de 0.54 à 0.44 faisant perdre au Maroc 48 places.
l'évaluation des modes de sa gouvernance et son pilotage et à l'appréciation de la
réalisation des objectifs de la stratégie à travers l'analyse de ses indicateurs au regard
des indicateurs TIC internationaux. Il y a lieu de noter, que les différentes stratégies
numériques, jadis adoptées depuis l’entrée du Maroc à l’ère des TIC, n'ont pas fait
l'objet d'évaluation pour dresser des bilans de leurs réalisations, identifier les
faiblesses et les facteurs ayant entravé leurs mises en œuvre. La stratégie «e-Maroc-
2010», à titre d’exemple, n’avait même pas atteint son terme fixé pour 2010 qu'une
nouvelle stratégie a été lancée en 2009. Ainsi, une discontinuité entre les stratégies
qui orbitent autour des mêmes objectifs a été observée et parait peu compréhensible.
A ce titre nous avons synthétisé le rapport de la CDC, en présentant dans un premier
point (a) l’analyse critique de la stratégie MarocNumeric2013 (Cf. Complément de ces
critiques en annexe N°7). Dans un deuxième point (b) une synthèse des
recommandations de la CDC aux autorités du E-gouvernement pour palier aux
différents dysfonctionnements relevés. La Situation actuelle des Systèmes
d’information au sein des services publics au Maroc fera l’objet troisième point (c).
Nous terminons, dans un dernier point (d), en perspectives de l’E-Gouvernement au
Maroc en passant en revue la nouvelle stratégie « Maroc-Digital-2020 ».
La cour des comptes a constaté qu’aucune évaluation préalable n'a été faite pour la
stratégie e-Maroc2010 (2005- 2010) afin de déceler les éventuelles contraintes ayant
entravé sa mise en œuvre et en tenir compte lors de l’élaboration de la stratégie
‘MN2013’. Par ailleurs, une insuffisance au niveau de l'élaboration de la stratégie
‘MN2013’ à été signalée. En fait, lancée par l'ANRT72 en 2008, ce n'est qu'après 3
années du lancement qu’un site73 dédié à recueillir les besoins des citoyens a été mis
en ligne.
149
sectorielles définissant le contenu détaillé des projets et actions ainsi que les
processus pour l’atteinte des objectifs fixés.
74Tel est le cas du programme " GENIE-Sup" qui a été retardé par rapport aux programmes "Nafid@"
et "INJAZ" limités dans le temps et n'ayant bénéficié qu'à une tranche d'enseignants et d'étudiants.
biais de la conclusion d'un ensemble de contrats dont le montant s'élève à 42 MDH.
En effet, la direction de l'économie numérique, organe chargé de veiller à la mise en
chantier de la stratégie ‘MN2013’ n'a pas œuvré à l'association de ses différentes
structures au pilotage de la stratégie, malgré qu'elle comporte un effectif global de 35
personnes avec un taux d'encadrement de plus de 80%. Ceci n’a pas permis à
l’administration un développement de ses capacités en matière de gestion des projets
et une capitalisation des expériences.
Les contrats des marchés de pilotage ne prévoient pas parmi les clauses relatives aux
modalités de réception, la désignation de commissions dédiées à cet effet. De plus, les
décomptes desdits contrats ne sont pas accompagnés de pièces attestant l'effectivité
des différentes interventions accomplies au niveau des départements, leurs objets et
le nombre de jours/homme qui leur a été affectés.
En outre, une méthodologie écrite et commune à tous les projets de la stratégie fait
défaut. Le cycle de vie des projets avec leurs différentes étapes et intervenants et les
échanges d’informations ne sont pas formalisés ce qui a rendu difficile leurs suivis.
Par ailleurs, les feuilles de route servant d’outil de suivi et de planification des projets
E-Gov ne renseignent pas sur les ressources humaines nécessaires pour la mise en
œuvre des projets, information indispensable pour s’assurer que les compétences
requises pour leur réalisation soient disponibles en temps utile et garantir leur bon
déroulement.
151
spécialisé.
3. Tenir compte lors de la phase d'élaboration des stratégies numériques du contexte
régional et local et de leur degré de maturité en matière des TIC.
4. Veiller à étudier et indiquer au niveau des stratégies numériques les effets
escomptés des objectifs arrêtés et leurs impacts ainsi que d'intégrer les indicateurs
adéquats permettant leur suivi.
5. Veiller à la hiérarchisation des objectifs et prévoir une planification adéquate à
travers l'identification claire des ressources humaines et financières nécessaires à
sa mise en œuvre.
6. Revoir le système de gouvernance et de pilotage des stratégies numériques dans le
sens d'une définition claire des responsabilités, d'un suivi régulier des réalisations
et d'une plus grande réactivité pour adapter l'exécution des stratégies.
7. Prévoir une instance ayant l'autorité nécessaire pour la coordination des
différentes actions, notamment les programmes transversaux et ceux gérés par
des départements spécifiques.
8. Surveiller en permanence les indicateurs TIC du Maroc et son classement mondial
et œuvrer pour leur amélioration, notamment pour les aspects stratégiques
directement liés à la compétitivité de l'économie nationale et le développement de
la société d'information.
9. Veiller à assurer la continuité nécessaire au niveau du pilotage global des stratégies
numériques pour plus de visibilité et de traçabilité lors de leur mise en œuvre.
10. Veiller à ce que les ministères et les organismes chargés de la mise en œuvre des
stratégies disposent des compétences adéquates, surtout en matière de gestion de
projets, pour permettre une meilleure maîtrise des délais d'exécution.
11. Veiller à assurer le reporting régulier et la centralisation de l'information relative à
chaque projet auprès de l'instance chargée de la coordination. L’exploitation des
outils informatiques de gestion des projets, de reporting et de pilotage est
indispensable.
153
positivement pour remédier aux dysfonctionnements constatés, en adoptant ces
recommandations et visant à se positionner parmi les pays émergents dynamiques
dans les Technologies de l’Information, ambitionnent, plus par le passé, de faire des
TI un vecteur du Développement Humain, et du secteur des TI un des piliers de
l’économie. Ainsi, au delà d'une informatisation de procédures et de processus
existants, l'e-gouvernement requiert leur configuration en profondeur, sur la base
d'une compréhension fine du fonctionnement d'une administration publique. C’est
dans ce contexte que la nouvelle stratégie numérique du Maroc « Maroc-Digital-
2020 » est née. Le détail de cette stratégie est présenté dans l’annexe N°3, néanmoins
nous présentons à ce niveau que les principaux axes. En faite cette nouvelle vision est
bâtie sur cinq piliers principaux76 :
76S. CHAKRI, Directrice de l’économie numérique, Broadband Forum and 3rd SC Meeting 8 Nov.
2016, INPT
4.2 Evolution de l’implémentation de la TI : ‘Simpl’ au sein de
la DGI Marocaine
Sur ce point, nous avons choisis de décrire, sommairement 77, les fonctionnalités de
trois des projets phares que la DGI a mis en ouvres, tout au long de la période de
digitalisation des ses sévices à savoir : le SIT, le SID et le ‘SIMPL’ (figure 31) et dont
l’évolution chronologique sera détaillée ci-après. Ce choix est justifié par le fait que
les trois technologies intégrées constituent l’essentiel de l’interface de gestion en
interne et externe du métier de cette administration. Ainsi le SIT (Système intégré de
taxation) est une application-métier dédiées la gestion fiscale en interne (4.2.1.1). Et
le SID (Système d’information Décisionnel) est une plate forme intégrée d’aide à la
décision orientée contrôle de gestion interne (4.2.1.2). Alors que (le ‘SIMPL’ :
Système d’imposition en linge) est un dispositif dédié à la télédéclaration fiscale,
orienté contribuable (4.2.1.3). Ce dernier constitue l’interface de dépôt des
déclarations par le contribuable. Le reste des composantes du SI de la DGI sont
expliquées au fur et à mesure de l’exposé de l’évolution chronologique.
77Nous avons demandé aux responsables DSI de la DGI, de nous délivrer plus d’informations
(Description techniques, fonctionnelle, schémas directeurs…), sur les fonctionnalités de cette plate
forme, sans résultats.
155
Figure 31 Structure du SI de la DGI
SIT :
Système
Itegré de
Taxation
SID SIMPL :
Orbite SI-DGI centré Système
Système
sur le d'Imposition en
d'Information
Décisionnel CONTRIBUABLE Ligne
Autres
Aplications
Satellites
Ce projet a pour objectif la réalisation d’un système intégré, centré sur le contribuable
et prenant en compte tous les métiers de la DGI. En fait, l’intégralité de l’activité liée
à l’assiette fiscale comprenant les différentes tâches de la tenue du dossier du
contribuable, les déclarations, l’ordonnancement, le recouvrement et la comptabilité,
ont bénéficié d’innovations importantes, permettant aux gestionnaires de centrer leur
travail sur le contrôle. En outre ce dispositif vise essentiellement l’amélioration de
l’efficacité de l’administration, à travers l’augmentation du degré de leur satisfaction.
Le SIT est construit autour du dossier fiscal unique et fédère l’ensemble des
informations sur chaque contribuable. Les principales composantes du SIT sont :
Ainsi le projet «GIRF» gestion intégrée des ressources financières est mis en place
dans le cadre du plan d’action stratégique dudit ministère. Ce projet est mené en
commun avec l’Administration des Douanes et Impôts Indirects et la Trésorerie
Générale du Royaume.
79A. Sabri & L. Kjiri (2013), Vers une approche d’analyse des besoins métier d’un Système
d’Information Décisionnel, eTI, Revue électronique en Technologies de l’Information.
Http://www.revue-eti.net, Numéro 7, ISSN 1114-8802, page 60.
157
4.2.1.3 Spécificités fonctionnelles du ‘Système d’Imposition en Ligne’
« ’Simpl’ »
L’un des grands axes de la stratégie globale de la DGI (2ème axe, Cf. l’annexe N°4),
est de « …devenir une administration numérique par : Développer et généraliser
des téléprocédures sécurisées.. ».
Plus qu’une plate forme d’interface avec les contribuables ou leurs mandataires, ce
dispositif baptisé «‘Simpl’» abrité par le site officiel de la DGI, est une
« moulinette numérique» de transmission d’informations comptables fiscales sous
différentes formes du système comptable des entreprises contribuables vers la base
de données (SIT : système Intégré de Taxation) de la DGI en vue de leur exploitation.
En plus de son caractère technique, ce transfert de données revête d’une importance
juridique et fiscale puisqu’il en découle un certains nombre de conséquences
financières et mêmes pénales dans certain cas de figure qui pèsent sur le contribuable
en générale et/ou son représentant légale et opérationnel. Ce qui implique que cette
technologie, dont l’utilisation est dorénavant obligatoire pour toutes les entreprises,
doit répondre un certain nombre de critères de qualité et accompagné des actions
d’amélioration et de facilitation d’utilisation continue.
159
création du comptes bancaires, la désignation du délégué-déclarant, l’obtention des
login et mots de passe pour les utilisateurs, généralement, dans un délai de deux à
trois jours.
Parramétrage/Exp
•Création/Modification des •Validation des informations
utilisateurs et mandataires,
loitation
•Validation des déclarations
•Création du comptes bancaires, •Saisie de données (EFI) •Validation et confirmation
•Désignation du délégué- •Dépôt (EDI) des télépaiement
déclarant, •Consultation, déclarations ou
•Obtention des login et mots de autres informations, compte
passe pour les utilisateurs fiscales, Informations entreprises
•Modification et réctification Validation/Télépai
E-Adhésion ement
Le «Paiement Multi-Canal», est un procédé qui est proposé aux contribuables qui
consiste désormais en la possibilité pour ceux-ci de choisir, selon leurs possibilités, le
plus accessible et le plus simple des différents canaux des partenaires; Banques, sites,
e-guichets GAB autres prestataires. Et-ce afin d’offrir une meilleure qualité de
service et de faciliter le paiement des impôts et taxes. Il est mis en place en
partenariat avec le réseau bancaire et les prestataires de services de paiement. Ainsi la
liquidation des impôts est désormais possibles au niveau des différents canaux
desdits partenaires.
Nous nous sommes contentés de décrire les principales fonctionnalités des trois
projets phares du SI de la DGI, à savoir, Le SIT, le SID et le ‘Simpl’. Néanmoins ces
trois dispositifs ne constituent pas les seules composantes du SI de la DGI. Ce noyau
dur est une orbite intégrée autour de laquelle sont griffées une multitude
d’applications qui sont implémentées et continuellement améliorées, pour en faciliter
l’exploitation. Leurs utilités et fonctionnalités sont aussi exposées au fils des
évolutions chronologiques ci-après.
Avant d’exposer les infrastructures et les fonctionnalités des TIC dont dispose
actuellement la DGI, nous estimons plus judicieux de faire un rappel chronologique
des principales étapes par lesquelles cette implémentation est effectuée. L’émergence
des TIC au sein de la DGI a commencé par la première planification informatique en
1983 actualisée en 1994. Cette planification informatique s’est toujours contentée des
applications métiers exploitées séparément sans aucune intégration, que ça soit au
83 Analyse des Rapports d’activité annuels de la DGI de 1998 à 2017, (https://www.tax.gov.ma/)
161
niveau central que régional. Ces actualisations singulières ont continuées de 1995 à
1998 sans aucune stratégie ni schéma directeur claire qui pourrait capitaliser les
efforts et budgets fournis en matière de TIC. L’avènement du Plan quinquennal du
gouvernement en TIC (1999-2003) à contraint administrations publics à combler le
faussé numérique enregistré jusque là, a suscité les dirigeants de la DGI à adhérer à
cette recommandation. Suite à cela, l’année 2001 a vécue une première étude de mise
en place d’un schéma directeur informatique et de télécommunication de la DGI,
élaboré un an plus-tard en 2002.
Nous avons choisi de mettre la lumière sur les deux dernières décennies pour passer
en revue ce processus d’implémentation des TIC au sein de la DGI, soit de 1998 à
2017, date de généralisation de l’obligation des télédéclarations et télépaiements
fiscales.
Pour ce faire nous avons découpé cette période en cinq phases de quatre années
chacune pour mieux cerner l’analyse, ainsi nous passerons en revue les phases
suivantes : (1998-2001), (2002-2005), (2006-2009), (2010-2013), (2014-2017).
Les efforts ont également été dirigés vers l’amélioration d’exploitation des systèmes
informatiques et pour soutenir une culture qualité dans le domaine du développement
des applications. Ainsi, par exemple en matière de l’IS (impôts sur les sociétés) les
applications permettant la relance des retards de dépôt des déclarations et la
régularisation et restitution ont été achevées et déployées au niveau régional. En
matière de (T.V.A.) les réalisations ont concerné le suivi des dossiers de
remboursement, et la régularisation des déclarations à résultat néant et des
déclarations créditrices hors délai. Des actions ont également été menées pour
parfaire l’intégration des applications séparées de gestion fiscale et pour améliorer
l’échange des informations entre la Direction des impôts DGI et la Trésorerie Générale
du Royaume TGR.
Au cours de cette période d’autres applications de gestion fiscales, telles que celle
l’enregistrement et du timbre ainsi que celles relatives à la gestion des profits
mobiliers, du contentieux, du recoupement des fichiers fiscaux et la gestion de stock
ont été soit enrichies pour certaines soit acquises ou développées pour d’autres et
déployées au niveau de la direction centrale et des Directions Régionales.
163
acquise en 2000 avec toutes les fonctionnalités de courrier électronique, de gestion
des contacts et des calendriers, de gestion des tâches et l’organisation des réunions.
Après la première planification informatique qui date de 1983 et une mise à jour en
1994, les premiers jalons d’une réflexion stratégique commence à prendre place au
sein de la Direction des impôts qui a lancé, en 2001, une étude pour l’élaboration de
son schéma directeur informatique et de télécommunications.
A cet effet, la DGI a impliqué, dans un premier temps, en plus des acteurs internes, les
partenaires de la profession comptable et fiscale, ainsi des experts internationaux
pour un meilleur benchmark avec les expériences d’autres pays notamment canadien
et français, soit par des entretiens, soit par des rencontres et séminaires.
Cette première phase s’est soldée par un rapport qui a été validé par le comité du
pilotage. Les objectifs stratégiques qui étaient retenus pour le système d’information-
cible, objet de cette étude, sont, entre autres :
Une plus grande efficacité et productivité des ressources humaines grâce à une
informatisation accrue des processus de gestion et leur simplification.
La réflexion a ensuite été engagée sur la stratégie de transition vers le système futur en
retenant deux axes d’évolution prioritaires à savoir : l’amélioration de la performance
administrative du traitement de l’impôt et l’évolution du système d’information en
adoptant une approche par les enjeux/ risques.
Finalisée en Janvier 2002, cette phase s’est focalisée sur deux objectifs essentiels :
Durant cette période la DGI est resté accrochée à son attitude de gestion planifiée des
TIC. Ainsi l’année 2002 a vue la finalisation du schéma directeur initié en 2001, et
dont le plan d’action quinquennal de mise en œuvre est étalé sur la période (2003-
2007). Cette finalisation est venu au bout de trois temps essentiels ; d’abord
l’élaboration d’un Plan d’Action à court terme (2003-2007), puis les scénarios du
découpage fonctionnel, suivis des différentes options de sa mise en œuvre en terme
d’architecture matérielle et d’infrastructure réseau.
165
En 2002 la Mise en place d’un identifiant unique et d'une application permettant la
prise en charge de la correspondance en matière d’I.G.R et de T.V.A pour les
personnes physiques. La poursuite du déploiement des applications informatiques
et d’équipement au niveau régional et ainsi que des outils permettant la fiabilité des
données.
Internet : La D.G.I n’est présente sur Internet qu’en 2002 à travers le site du
Ministère85. Le thème «fiscalité» est accessible directement à partir de la page
d’accueil du portail. Son premier contenu tourne au tour des Questions-réponses de la
D.G.I, téléchargement des déclarations et imprimés relatifs aux différents impôts,
formulaire online pour recevoir les questions des internautes.
Aussitôt l’année 2003 a vue pour la première fois la mise en ligne du portail public de
la DGI qui a offert dès le début, les téléservices de télédéclaration et le télépaiement de
la TVA, de l’IGR/source ; et un assistant pour servir les déclarations de l’IGR. La
85 www.finances.gov.ma
refonte en 2004 de ce site Web86 de téléservices a permis d’abriter par la suite le
système de télédéclaration et télépaiement fiscales 'TD-TP fiscales' objet de notre
recherche. Cette plate forme contient aussi les mêmes rubriques que sur le site du
ministère des finances et enrichi par des compléments intéressant les contribuables
sur les plans Juridiques, Doctrinal et Pratique.
La communication tant interne qu’externe s’est consolidée par la mise en œuvre d’un
infocentre, débuté en 2004 et a été poursuivie en 2005, et le développement de
l’installation et généralisation de la messagerie électronique et de l’accès intranet au
niveau national.
A fin 2005, le nombre de connexions au site Web de la DGI a connue une progression
considérable de 345%.
L’année 2006 s’est notamment marquée par les grandes avancées opérées sur le
Système Intégré de Taxation (SIT). L’institution du compte fiscal constitue une
nouveauté essentielle qui traduit visiblement l’approche d’alignement opposé entre
Stratégie SI et Structure de la DGI. Une telle approche d’alignement offre une
perspective de cohérence d’ensemble sur les recouvrements et les dépenses du
contribuable.
86 www.tax.gov.ma
167
nouvel outil de travail, plus complet, plus moderne, qui leur permettra de recentrer
leur travail sur leurs missions de base et améliorer la qualité du service rendu.
Le S.I.T a été poursuivie, en 2007 dans son étape de mise en service. Le premier axe
concerné la centralisation de la base de données nationale des contribuables et la
mise en place du référentiel unique de codification. Ceci a permis de maîtriser
davantage l’identification des contribuables et d’améliorer la qualité de l’information
en général. Cette mise en service a nécessité une forte mobilisation des ressources
humaines centrales et régionales de la DGI, en plus de l’équipe projet. La formation
des usagers et des formateurs, ainsi que la fiabilisation des données du système actuel
et leur migration vers le SIT a été au rendez-vous.
Aussi, au plan légal et pour renforcer son assise de gouvernance à l’importance des
chantiers lancés par la DGI dans le domaine des technologies de l’information et des
télé services, une préparation du texte de loi relatif à la protection des personnes
physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel a été lancée.
87Cette couverture est déclenchée en 2009 pour les services de l’enregistrement, du Contrôle, de la
programmation, des vérifications et des affaires juridiques.
169
renforcement de l’infrastructure TI par divers investissements techniques, matériels
et sécuritaires88.
L’auto-évaluation des TIC a été présente pour la première fois en 2009, Ainsi, dans
une approche proactive un audit des TIC de la DGI a été effectué et a abouti à
l’identification des risques encourus et à l’élaboration d’une politique de sécurité et
d’un plan d’action visant à garantir la protection de l’ensemble des ressources
informationnelles et préserver l’intégrité, la disponibilité et la confidentialité de
l’information.
Sur un plan opérationnel, et pour atteindre un bon niveau d’adéquation entre tâches
et technologies, l’exploitation des paliers 2, 3 et 4 au niveau des sites pilotes a permis
171
d’affiner les applications et de mieux les adapter au travail quotidien des
gestionnaires et aux différents exigences informationnelles des tâches. Aussi, la forte
implication des utilisateurs de ces paliers a permis de disposer d’une version qui
intègre l’ensemble de leurs propositions d’amélioration.
Au cours de l’année 2012, les premiers dépôts de liasses en mode EDI (Echange de
données informatisées) et EFI (Echange de formulaire informatisé) ont eu lieu. Aussi
une grande avancée est réalisée sur système décisionnel en élaborant la matrice de
définition des indicateurs des tableaux de bord issus de la vision stratégique.
89
Comité interministériel de l’e-gouvernement
introduire pour supporter le processus dématérialisé de la création d’entreprise. Le
1er palier de ce projet sera réalisé et finalisé et validé en 2013 au cours de la quelle le
Simpl-IR sera ouvert progressivement pour les professionnels exerçant une activité
libérale et la mise en ligne du Simpl-Adhésion, ainsi la demande d’adhésion du
contribuable, la gestion des utilisateurs et leurs habilitations ont été dématérialisées.
C’est dans ce sens qu’au cours de l’année 2014, six télépaiements relatifs aux
versements l’IR-RAS en matière du Simpl-IR, ont été mis en service à compter
d’octobre 2014. Aussi le recours au mode EDI pour la télédéclaration fiscale de la
liasse fiscale a connu une forte croissance ce qui a permis un dépôt sous forme de
données plus structurées que le mode formulaire, ainsi que la participation, avec les
autres parties prenantes au lancement des travaux de conception du 2ème palier du
projet CREOL en septembre 2014. Ce qui sera étendu à l’intégralité du processus de
création d’entreprise et les formes juridiques autres que la SARL, et s’ouvrira à
l’utilisation directe par les créateurs d’entreprises.
90 Notamment par l’audit de la CDC « cours des comptes » dont les constats sont synthétisées ci-après,
avec celles des professionnels comptables et fiscaux, représentants des contribuables (voir les points
d’améliorations dans le développement d’évaluation qui suit)
91 Identifiant Commun des l’entreprise, est un numéro unique qui permet l’échange d’information
173
d’octobre 2014 pour les «entreprises existantes» (Palier 1), et à partir de janvier 2015
pour les «entreprises nouvelles» (Palier 2). Aussi une application d’automatisation de
l’échange de données entre la DGI et la TGR a été réalisée. Il a été procédé à sa mise
en service au niveau national. Ce qui a facilité la réponse aux demandes des
attestations fiscales de la TGR92.
En 2015 le recours des adhérents à la saisie des données, jusque là, a laissé place au
mode d’Echange de données informatisées (EDI), que ça soit pour la liasse et résultat
fiscale que pour la télédéclaration des salaires. A cet égard, et pour mettre plus en
confiance les contribuables et assurer la confidentialité de leur politique salariale, la
télédéclaration des salaires a été remaniée pour n’en donner l’accès, en 2016, qu’aux
responsables des ressources humaines de l’entreprise.
94 www.vignette.ma
95 Dynamic Host Configuration Protocol (DHCP, protocole de configuration dynamique des hôtes)
175
Ces résultats quantitatifs, plutôt rassurants ont motivé les responsables de la DGI
pour l’amélioration qualitative de la gouvernance globale des données, et le
renforcement de son capital informationnel fiscale et administratif. C’est dans ce
cadre que cette instance a élaboré, en 2017 une « stratégie Data » ambitionnant à
mettre en place un système d’information efficace et performant permettant l’accès à
une information fiable et actualisée, à tous les niveaux. Pour engager et mettre en
œuvre cette stratégie, un « comité Data » a été institué et plusieurs chantiers ont été
ouverts.
L’amélioration de la qualité des prestations fournies par la DGI occupe une place
centrale dans son plan d’action stratégique. L’année 2017 a, ainsi, connu des
avancées importantes dans le sens de la facilitation des démarches fiscales et
administratives, particulièrement par le recours aux partenariats externes. La
communication de la DGI a privilégié, la proximité par le biais des réseaux sociaux 96,
pour interférer avec les usagers et être au plus près de leurs préoccupations. Elle a
également étendu ces actions à de nouveaux services web et mobiles pour offrir à ses
utilisateurs plus d’indépendance et de spontanéité.
96 Création de pages sur les réseaux sociaux baptisées « DARIBATOUNA » traduction en arabe de
« Notre Impôt »
97 Rapport de la coure des comptes, Février 2013
systématiques de son système d’information, qui a débouché sur des améliorations
continues au fur et à mesure de son implémentation. Cette évaluation de deux angles
différents, débouchera sur les projections stratégiques et techniques de la DGI
portant sur le perfectionnement de digitalisation de ses services.
Par ailleurs, dans les développements qui suivent, nous nous contentons des constats
et recommandations de la CDC sur le SIT « Système intégré de Taxation », vue que ce
dispositif, comme déjà souligné ci-dessus, gère l’essentiel du métier de la gestion
fiscal, et que sa performance ou non affecte directement celle du ‘SIMPL’ objet de
notre recherche. Dans son rapport la cour des comptes avait constaté que le système
d’information SIT de la DGI présente des faiblesses structurelles et fonctionnelles
impotentes tant qu’au niveau de la couverture du métier de la gestion de l’impôt,
qu’au niveau de la conception même des applications existantes. La CDC a relevé,
également, des dysfonctionnements flagrants en matière de planifications, de
stratégie SI ainsi qu’au niveau du pilotage et qualification des ressources humaines.
Bien qu’un guide de conception et de développement ait été prévu par le PAQ, qui
devait détailler le fonctionnement, les outils et méthodes à utiliser des ateliers de
conception, il a été constaté que ce guide n’est pas produit tout simplement. Ce qui a
causé des entraves dans la validation de cette phase. Quant à la phase de
développement et suite à ces retards accusés dans le planning d’exécution du projet,
98 Depuis le 1er janvier 2017, toutes les entreprises, personnes morales, sont passées à la
télédéclaration et aux télépaiements obligatoires. Cette mesure a été inscrite dans la loi de finances
2016.
177
ce chantier était conduit avec un certain empressement qui a été dommageable à la
qualité des livrables démontrée par l’audit de la qualité effectué sur les codes. Par
conséquent, au niveau des livrables, plusieurs règles de gestion et de calcul, non
adaptées évolutions réglementaires, ont été remises en cause par les fonctionnels des
sites pilotes, à rajouter que ces adaptations n’étaient pas couvertes ni par la garantie
ni par la maintenance99.
La mise en place du système intégré de taxation «SIT» n’est pas arrivé à la combler
les anomalies du SIA et au perfectionnement du processus de recouvrement. De plus,
contrairement aux performances attendues, d’autres difficultés ont surgis suite à
l’utilisation du nouveau système SIT. Cette situation paradoxale, apparait au niveau
des anomalies d’interfaçage (synchronisation de données) entre le nouveau SIT et les
applications déjà existantes. À titre d’exemple, la comptabilisation tardée des
opérations de (télépaiements, titres de recettes, etc.) engendre une discordance entre
les règlements déjà versée et la situation générée après versement.
Un autre cas de discordance concerne les recettes à classer qui sont apurées au niveau
du SIT mais ne figurent pas dans la comptabilité des receveurs RAF et ne sont pas,
par conséquent, versées au trésor100. Aussi cet exemple montre le degré d’importance
de comptabilité en temps réel et son impact sur les disponibilités immédiates des
99
En conséquence, la DGI a eu recours (appel d’offres ouvert n°27/2010/DGI) au marché reconductible de
maintenance et d’assistance au moment où le projet SIT-Assiette était toujours en garantie, notamment pour la
prestation n°2 portant sur la maintenance évolutive pour un montant supplémentaire de 4.120.000 Dhs.
100
À fin juin 2011, le montant au niveau de la seule RAF de Casablanca Rachidi a atteint plus de 1,7 milliard
DH
ressources au trésor, sans parler des risques de prescription des créances publiques et
donc leur perte définitive.
Le processus de suggestion des contrôles n’est pas insuffisant, l’essentiel des offres de
vérification provient des agents d’assiette sur la base d’une évaluation propre qui peut
souvent manquer d’objectivité. A défaut d’outils d’analyse de risques, de critères et
d’arguments cohérents permettant d’assurer une couverture optimale et sur une
périodicité raisonnable, des contribuables pour leur vérification.
Plus grave encore, la récurrence des pertes de pièces principales pour certaines
affaires en contentieux n’est accompagnée d’aucune prospection pour en déterminer
les circonstances. Ceci est dû à l’absence d’un système qui assure la traçabilité de
l’intégrité des dossiers et débouche sur les responsabilités des intervenants.
La société prestataire s’est engagée pour livrer une solution clé en mains. Toutefois, à
juin 2012, la solution n’était pas encore validée, ni fonctionnellement, ni
opérationnellement. En fait, l’exécution du projet a largement dépassé le délai
contractuel et prévisionnel de 36 mois pour se caser à environ 70 mois date de la
réception provisoire du projet. Même après la réception provisoire des différents
livrables applicatifs, la DGI trouvait des difficultés de planification de généralisation
du SIT.
Nul ne peut nier l’importance des Hommes entant que composante essentielle d’un
système d’information. Le rapport de la CDC n’a pas négligé cette donne, et ses
constats ont commencé par le manque de synchronisation/coordination entre les
services d’assiette et les RAF, à l’occasion des conclusions des accords transactionnels
par les premiers avec des contribuables lors du recouvrement forcé. Cette étape se fait
le plus souvent sans composition avec le RAF (receveur de l’administration fiscale)
qui se transforme en seul responsable du recouvrement. Un autre cas illustratif qui
relève des qualités humaines, est celle relatif aux fausses imputations comptables des
paiements résultant de ces accords transactionnels. Cette situation a un impact sur la
qualité des situations budgétaires et comptables devant servir à l’élaboration du
projet de loi de règlement ainsi que sur les réalisations et les prévisions fiscales,
conclue le rapport de la CDC.
Tout cela est justifié par la CDC, par une défaillance de gestion des ressources
humaines fonctionnelles. Ainsi que par l’insuffisance de la formation, de la
motivation et de la valorisation du personnel exerçant dans le recoupement. Un
déficit de communication a été également repéré, entre les services pour un meilleur
recoupement et rapprochement, notamment entre les deux entités chargées du suivi
des affaires judiciaires et les autres services de l’administration (assiette, contrôle et
recouvrement) accentué par, le manque d’intégration du SIT.
101
Uniquement pour le marché de la première année du marché globale reconductible et sans compter les
charges de fonctionnement.
181
DGI s’est trouvé avec un système, instable, présentant des incohérences de calcul,
faisant défaut dans plusieurs spécifications fonctionnelles. Avec une boucle infinie de
tests, de constat des anomalies, et plus encore de navettes infinie entre les éditeurs et
les fonctionnels. Face à cette situation, une grande problématique s’est posée, dès-
lors aux agents de la CDC relative à la responsabilité de la validation fonctionnelle et
opérationnelle des applicatifs et par suite leur réception définitive. Cette
problématique s’expliquait par les questions suivantes :
- Une large hésitation des gestionnaires des sites pilote face à l’équipe technique du
projet qui paraissait dépassée par l’importance des encombrements liées au
projet, et qui se trouvait loin de la maîtrise de son calendrier et ses engagements.
- Le risque futur de manque de viabilité, d’évolutivité et maintenance de ce
système.
- Des inquiétudes étaient soulevées par les fonctionnels à propos de la dépendance
vis-à-vis du prestataire.
- La résistance au changement pourrait être renforcée par les défaillances
techniques et de gestion du projet.
Au final, cherchant à disposer d’un système «totalement intégré», la DGI s’est lancée
dans d’autres projets dont l’aboutissement est conditionné par la mise en œuvre du
projet SIT ASSIETE. C’est le cas notamment des projets relatifs à la conception et la
mise en place d’un système décisionnel et à l’acquisition des outils d’aide à la
vérification et à l’analyse des risques.
Après avoir discuté des points de correction et d’amélioration des TIC de la DGI,
notamment son volet interne lié à la gestion de ses métiers en l’occurrence le SIT
« système d’imposition et de taxation » et adressés par la CDC en plein milieu de sont
implémentation (2012) ; il nous apparait très pertinent et judicieux de passer en
revue ci-après les réactions des professionnels de télédéclarations fiscales, principaux
utilisateurs du système ‘SIMPL’ objet de notre recherche. En fait à travers un rapport
d’une commission régionale (région Marrakech-Safi) des membres de l’organisation
183
professionnelle des comptables agréés du Maroc «OPCA102» communiqué à la DGI, il
été exposé un ensemble de dysfonctionnements et de point d’améliorations toutes à
caractère fonctionnel, liées à l’accessibilité, la disponibilité, la fluidité de transfert de
données, et généralement la facilité d’utilisation.
Il est à noter que depuis le lancement de télédéclaration fiscale en 2010, passant par
l’instauration de son obligation en 2013 pour les grandes entreprises, et arrivant à
l’année de sa généralisation en 2017, les contribuables, leurs délégués professions
libérales ainsi que les sociétés d’informatique ont dû investir, en temps, en effort et
en argent pour satisfaire aux différents cahiers de charges relatifs aux différents
modes de télédéclaration fiscale exigés par cette administration103. En fait, autant que
cette obligation ait crée de nouvelles opportunités pour les éditeurs de logiciels de
gestion comptable et fiscale, et a facilité les taches de télédéclaration fiscale aux
professionnels comptables et aux fonctionnels de l’administration, à l’opposé elle a
crée un bouleversement dans la façon de faire et dans leurs habitudes de travail.
102 Organisation professionnelle des comptables agréés, est un ordre de la profession comptable
institué par la loi n° 127.12 du 20 août 2015
103 «…Les téléservices et la dématérialisation des prestations fournies par plusieurs administrations….,
forcent les entreprises marocaines à aller vers une mise à niveau numérique touchant l’ensemble de
leurs ressources y compris leurs RHs… », M.R. Elyacoubi président de l’OPCA, (2018)
104 Une adaptation des outils techniques en bonne et du forme sécurisé pourrait couter jusqu’à 40.000
Dhs, forcent les entreprises marocaines à aller vers une mise à niveau numérique touchant l’ensemble
de leurs ressources y compris leurs RHs.
comminations pour recevoir leur doléances d’ordre techniques et l’écoute de leurs
propositions de résolutions. A titre d’illustration, nous résumons le dernier rapport
de la commission ci-dessus mentionnée, daté du mois de juin 2017 comme suite :
185
b. Dysfonctionnement dans les mises à jour des modifications juridiques
En plus des erreurs sur les informations des sociétés (dénomination, adresse…)
demeure toujours le problème de mise à jour, en temps réel, des nouvelles données
des sociétés ayant procédé, par exemple, aux changements de leur dénomination
sociale, au transfert du siège ou au changement de leur activité, le site SIMPL-
Adhésion affiche toujours les mêmes information, malgré que le contribuable à
déposé toutes les documents concernant les dites modifications.
c. Principales recommandations de professionnels de comptabilité
- Lors de validation et paiement, le système doit bloquer automatiquement un
deuxième paiement pour le même impôt de même nature, un message bloquant en
indiquant que la déclaration et le paiement sont déjà effectués.
- Le système doit générer une alerte de rappel d’échéance, TVA, IR, Acomptes,
Bilan, dividende et autres.
- Le système doit générer un message d’alerte dans le cas ou le bilan est incomplet.
- Les mises à jour doivent être effectuées automatiquement lors des modifications
juridiques.
De tout ce qui précède, nous pouvons conclure que, comme tout système
d’information lié à un nouveau contexte gérant un métier complexe, les deux
systèmes SIT et ‘SIMPL’ de la DGI, sont passés par des turbulences qui ont suscité
des dysfonctionnements à tout point de vue, d’bord de planification, de conception, et
pilotage. D’après la CDC, ceci serait du, essentiellement, entres autres, à la
précipitation de cette administration à rattraper des retards accusés par rapport au
directives des stratégies numériques du gouvernement.
Il va de soit que, malgré ses difficultés, cette mesure de dématérialisation fiscale fait
partie d’un courant continu et irrévocable105, celui de la numérisation de l’économie
et que les efforts effectués jusque là seraient louables. Par ailleurs, en perspective de
généralisation de la télédéclaration fiscale aux personnes physiques, il reste beaucoup
de chemin à faire avant qu’une évaluation, en son vrais sens du terme, soit effectuée.
Notamment au niveau du manque de formation des contribuables et des agents de
l’administration.
HARICI M., (2016) : « L’administration des impôts se lance dans le « digital », revue numérique,
105
187
Chapitre 5 Méthodologie et démarche de
recherche
Introduction du chapitre 5
189
5.1 Positionnement épistémologique
En suivant Thietart et al. (2014), l’épistémologie est « la discipline philosophique qui
vise à établir les fondements de la science. En ce sens elle cherche à caractériser la
science afin d’estimer la valeur logique et cognitive des connaissances qu’elle
produit.». Pour guider le travail d’un chercheur et son cheminement intellectuel tout
au long de la réalisation de son projet de recherche, des points de repère
épistémologiques s’avèrent nécessaires : « Dans le quotidien du chercheur, c’est
simplement pouvoir à tout moment légitimer sa recherche sur le phénomène étudié
» (Wacheux, 1996, p.12),
Afin d’apporter des éléments de réponse, nous présenterons dans un premier temps
les principaux paradigmes épistémologiques adoptés par les chercheurs en sciences
de gestion, avant de préciser en second lieu notre posture épistémologique,.
Indépendance du
sujet et de l’objet
Dépendance du sujet et de l’objet
La nature de la Hypothèse
Hypothèse intentionnaliste
“réalité” déterministe
Le mode est fait de possibilités
Le monde est fait de
nécessités
La découverte L’interprétation La construction
Comment la
Recherche formulée Recherche formulée Recherche formulée
connaissance est-elle
en termes de en termes de “pour en termes de
engendrée ?
“pour quelles quelles motivations “pour quelles
Le chemin de la
causes…” des acteurs …” finalités…”
connaissance
Statut privilégié de Statut privilégié de la Statut privilégié de la
scientifique
l’explication compréhension construction
Quelle est la valeur Idéographie
Vérifiabilité
de la connaissance ? Empathie (révélatrice Adéquation
Confirmabilité
Les critères de de l’expérience vécue Enseignabilité
Réfutabilité
validité par les acteurs)
Source : Girod-Séville et Perret (1999)
Le paradigme positiviste offre aux chercheurs une réalité objective de comparer leurs
revendications et d'établir la vérité. Il suppose qu'il existe des modèles de cause et
d'effet qui peuvent être utilisés pour prédire et contrôler les occurrences naturelles.
Son objectif principal est donc de déterminer les modèles (Coolican, 2004). Cette
approche repose en grande partie sur des méthodes manipulatrices et expérimentales
car elles assurent une distance entre les biais subjectifs du chercheur et la réalité
objective à l'étude. Cela implique de générer des hypothèses et de les tester en
utilisant des méthodes quantitatives.
L'interprétation est plutôt guidée par l'hypothèse que la réalité est socialement
construite et qu'elle est donc subjective et multiple (Creswell 2014, Hesse-Biber
2011). Il s'agit de tenter de comprendre et de reconstruire les constructions que les
gens occupent au départ, y compris le chercheur. Lincoln et Guba (2000) le classent
191
comme constructivisme social et impliquent que le chercheur joue à la fois le rôle de
facilitateur et celui de participant au processus. L'interprétation part d'une prémisse
qu'il n'y a pas de vérité universelle et que tous les phénomènes sont compris et
interprétés à partir du propre cadre de référence du chercheur.
Afin d’expliciter cette posture, nous chercherons à répondre aux questions de Girod-
Séville et Perret (1999) concernant notre recherche :
A travers ces questions, il apparait que la posture choisie dans le cadre de cette
recherche s’inscrit dans une tradition « positiviste » : découvrir une structure sous-
jacente de la réalité pour découvrir les déterminants de l’utilisation de la
télédéclaration fiscale dans le contexte marocain.
193
projet de recherche sur la base d’un questionnement sur la pertinence des construits
et indices choisis par rapport au contexte marocain d’adoption des téléservices.
L'approche Delphi est reconnue et utilisée par les chercheurs en TI sur divers sujets
relatifs aux SI (Schmidt 1997, Iden et al 2011, Keil et al 2013, Akkermans et Bogerd
2003). Cette méthode permet à un groupe d'experts d'aborder systématiquement une
tâche ou un problème particulier. Appliquée dans le domaine des SI, la toute
première étude Delphi de systèmes d'information (IS) de Dickson et al. visait à
identifier et hiérarchiser les principaux enjeux de la gestion informatique des
dirigeants des SI pour les années 1980.
Afin de mesurer le niveau de consensus entre les experts de chaque panel, nous
nous sommes appuyés sur les informations proposées par Isaac (1996) et Zenou
(2004). Nous avons donc retenu sur chaque critère les mesures de concordance
et de convergence suivantes :
La médiane ‘M’
Pour l'estimation du degré de convergence des évaluations entre les deux phases
de l’enquête, nous nous inspirons également des mesures proposées par Isaac
(1996), tout en tenant compte des modifications que nous avons entreprises par
rapport à un processus Delphi classique. Nous retenons ainsi les critères
suivants:
- Le test de Wilcoxon, qui nous permet de mesurer la convergence entre les deux
étapes.
195
Ce test non paramétrique permet de comparer les distributions des EAM 1 et EAM2
sur l’ensemble des critères. Ainsi si la distribution des EAM2 est inférieure à celle des
EAM1 à un seuil de confiance inférieur à 1%, nous pouvons affirmer la convergence
des évaluations entre les deux étapes.
5.3 Méthodologie de l’étude quantitative
De l’échantillon initial de 950 utilisateurs pressentis, seulement 651 individus ont été
retenus sur la base du critère de l’implication, actuelle ou future, dans l’utilisation du
système au sein des organismes d’appartenance. Trois grandes catégories ont été
ainsi ciblées : les cadres salariés des entreprises (Comptables, chef comptables,
106 Le chois de cette période de l’année est basé sur le fait que le 31 mars constitue la date de fin des
télédéclarations fiscales, ce qui a permis aux répondants de mieux résonner dans leurs réponses.
197
RAF/DAF, responsables SI), les cadres salariés de la DGI (Administrateurs,
Inspecteurs des impôts, Chefs de services), et les professions libérales (Experts
comptables, Comptables agréées, Consultants). Enfin, après l’étape du
dépouillement, 485 questionnaires ont été validés et retenus pour analyse sur le
logiciel SMART PLS (soit un taux de sondage de 74%). L’écart de 166 observations
non retenues s’explique comme suit :
107Quoiqu’à notre avis, cette obligation justifie plus notre étude, et comme cela est expliqué plus haut
dans la présentation de notre modèle de recherche, nous rappelons que l’auteur du modèle UTAUT
(Venkatech, 2003), base de notre modèle, a confirmé que l’UTAUT est plus significatif dans les
contextes obligatoire et volontaire surtout dans les premières périodes d’implémentation de la TI.
5.3.2 L’épuration des échelles de mesure
3. Collecte de données
Coefficients alpha
4. Purifier l’instrument de mesure Analyse factorielle
5. Collecte de données
Coefficient alpha
6. Estimer la fiabilité Fiabilité des deux moitiés
199
5.3.2.1 La fiabilité des mesures
a) L’alpha de Cronbach
Cet indicateur est une opérationnalisation de l’idée selon laquelle "les énoncés utilisés
pour mesurer un construit ne sont qu’un échantillon de tous les énoncés possibles
pouvant mesurer ce construit " (Perrien et al., 1984, p. 176). L’alpha est calculé ainsi :
Avec :
Plus la covariance entre items sera forte, plus l’alpha tend vers 1 et inversement car
les items mesurant le même phénomène doivent être corrélés. En d’autres termes, si
l’alpha d’un ensemble d’items est suffisamment proche de 1, le chercheur pourra
agréger les scores obtenus par les questions en une seule échelle. Sinon, il devra
supprimer les items les moins performants afin d’améliorer la qualité de la
consistance interne. Lorsqu’une échelle est au stade de développement, un alpha de
Cronbach égal à 0,5 peut être acceptable (Nunnally, 1978). Toutefois, selon Evrard et
al. (1997), un alpha compris entre 0.6 et 0.8 est acceptable pour une étude
exploratoire. Pour une étude confirmatoire, une valeur supérieure à 0.8 est
recommandée. Roussel (1996) adopte la règle empirique la plus rigoureuse : celle
d’un seuil de 0.7.
Afin de pouvoir interpréter une ACP, il faut observer les saturations et les
communaliser et mener des rotations.
201
Les saturations (factor loadings)
- L’élimination des items ayant des contributions supérieures à 0.3 sur plusieurs
facteurs, ou aucune contribution atteignant ce seuil sur l’un des facteurs
principaux retenus (Blau et al., 1993).
- L’élimination des items n’ayant aucune contribution supérieure ou égale à 0.5 sur
l’une des composantes principales identifiés (Evrard et al., 1997).
D’autres règles proches existent aussi. Mustakallio et al. (2002) retiennent les items
ayant un loading supérieur à 0.6 sur un premier facteur et inférieur ou égal à 0.4 sur
tous les autres facteurs sont retenus. Une seconde règle veut qu'il doive exister une
différence de contribution de cette variable entre facteurs supérieure ou égale à 0,3
(Amine et Forgues, 1993). Une des deux options est choisie en fonction des résultats
de l’ACP. L’objectif est que, à la fin, chaque item d’une échelle soit corrélé avec un
seul et même facteur (loadings ou contributions factorielles). Si les items ont des
contributions élevées sur plusieurs facteurs, il convient de procéder à une rotation
avant de prendre la décision d’éliminer ces énoncés.
Les rotations
Le problème est que l’ACP peut ne pas produire une structure factorielle claire en
raison de nombreux items qui ont des contributions élevées sur plusieurs facteurs
(>0.3). Aussi, il convient, avant de décider de l’élimination de certains items, de
procéder à une rotation.
Les communalités
203
variance est comprise entre 0.4 et 0.65. Enfin, en deçà de 0.4 de variance, la variable
est médiocrement représentée. Les variables ayant une communauté trop faible (par
ex. <0,40, seuls 40% de leur variance étant expliqués) pourront être exclues de l’ACP.
L’utilisation de concepts nécessite des définitions strictes afin de ne pas rendre flou
l’objet théorique que l’on veut cerner et tendre ainsi vers une compréhension
commune tant au niveau des chercheurs d’une même discipline que des praticiens
(Guegen, 2001). Une mesure est valide quand elle mesure exactement le phénomène
qu’elle doit évaluer. Aussi, la validité est concernée par la question "Mesure-t-on ce
qu’on chercher à mesurer?" (Evrard, et al., 1997). La validité prend différentes
formes dont les plus importantes sont : la validité de contenu, la validité nomologique
et la validité de construit.
En premier lieu, on observera les coefficients de corrélation entre les items et le score
global de l’échelle. Seront éliminées des échelles les items n’ayant pas une corrélation
supérieure à 0.5 avec le score global. Il s’agira de pouvoir séparer les items en
fonction de leur capacité à indiquer les mêmes mesures. Remarquons qu’il s’agit
d’une préconisation à laquelle on peut déroger. Par exemple, Roussel (1996) garde,
dans la procédure d’épuration de ses échelles, des items aux corrélations faibles
puisque l’échelle entière se trouvait cohérente.
Dans la deuxième étape, sera calculé l’alpha de Cronbach pour toutes les échelles. Il
faudra identifier les items ayant la plus faible consistance interne en observant la
valeur de l’alpha sans l’item concerné. Cependant, nous n’éliminerons pas
directement les items ayant une faible contribution car ils peuvent appartenir à une
dimension mise en évidence par l’analyse factorielle. En troisième étape,
l’observation des coefficients de corrélation inter items permettra d’identifier les
items faiblement corrélés entre eux afin de pouvoir procéder à des regroupements par
la suite en sous-échelles. Cela aidera à évaluer la validité convergente en retenant les
items corrélés entre eux au sein d’une même échelle avec un coefficient au moins égal
à 0.5. Les corrélations doivent être positives, ni trop élevées (indiquant une certaines
redondance) ni trop faibles (indiquant une faible cohérence).
205
L’analyse en composantes principales simple interviendra, ensuite, afin de voir si
notre construit est unidimensionnel ou pas. Les items ayant une contribution au
moins égale à 0.5 sur un axe seront acceptés. Si ce n’est pas le cas, l’item sera rejeté
du calcul du score de l’échelle globale. Par ailleurs, cela permettra de mettre en
évidence d’éventuelles dimensions non prévues initialement. Lorsque l’interprétation
des axes sera difficile, on mettra en œuvre une ACP avec rotation pour forcer les sous-
dimensions des échelles et obtenir une lecture plus claire des contributions. Certains
auteurs recommandent la rotation Oblimin si les facteurs sont fortement corrélés
(corrélation > 0.3) et si, théoriquement, on anticipe un certain degré de
chevauchement entre les dimensions à identifier. Si l’on ne fait aucune hypothèse
quant à l’inter-corrélation des composantes alors la rotation varimax est la plus
appropriée. L’objectif est que l’item doit être relié à 1 seul facteur : d’une part, la
contribution doit être supérieure à 0.5 (Evrard et al., 1997) et, d’autre part, la
communalité supérieure à 0.5. C'est le cas aussi lorsqu'il existe une différence de
contribution de cette variable entre facteurs supérieure ou égale à 0,3 (Amine et
Forgues, 1993). Dès lors qu'une variable ne remplit pas les critères ci dessus, elle est
exclue de l'analyse factorielle et une nouvelle ACP est effectuée. On procèdera ainsi
jusqu'à ce que toutes les variables restantes dans l'analyse satisfassent aux critères
évoqués ci-dessus. Pour chacun des axes identifiés il faudra calculer de nouveau les
coefficients de corrélation avec les sous-échelles et analyser les alphas de Cronbach.
Les coefficients de corrélation entre sous-échelles servent à évaluer la validité
divergente. En effet, il sera nécessaire d’estimer le degré de pertinence des
séparations réalisées. Si le coefficient de corrélation est élevé, les échelles ne sont pas
suffisamment divergentes entre elles et on peut supposer qu’elles mesurent le même
phénomène.
Il faut garder à l'esprit enfin, comme le remarque Nunnally (1978, p. 264)1 que "
quelque soit le résultat d’une analyse d’items, la décision finale d’inclure ou de
rejeter un item est sujette avant tout au jugement humain. "
207
d’équations structurelles offrent la possibilité de confirmation de la fiabilité des
mesures et de la validité des construits dans le contexte théorique.
Il faut souligner, comme le font Roussel et al. (2002) que les analyses causales
transversales ne permettent pas de tester l'antériorité d'une variable sur une autre,
condition nécessaire pour vérifier la causalité de relation entre variables. Aussi, les
modèles d'équations structurelles ne sont en mesure que d'apporter une information
utile à l'inférence causale. Ils ne peuvent que valider ou falsifier des hypothèses qui
supposent des relations causales entre des variables. Cette technique repose sur une
séquence précise d'étapes nécessaires pour atteindre rigoureusement des résultats.
Ces étapes sont présentées au point suivant.
Les étapes de la modélisation par les équations structurelles sont résumées par la
figure 34. Nous en discuterons brièvement le fondement théorique et la procédure de
mise en œuvre.
Figure 34 Etapes de la modélisation structurelle
Théorie de la confiance
Confiance à Disposition à la
l’internet (CI) confiance (DC)
H6a H6b
Confiance dans la
H8 gouvernance du site
web (CGSW)
Performance
Attendu (PA) Risque Perçu (RP) Auto-manipulation
(Optimisme biais) (AM)
H9
Effort Attendu (EA)
H2 H7
H10
H3
211
5.3.3.2.3 L’identification du modèle
Pour que l’on puisse interpréter les résultats, il faut que le modèle soit identifié.
Identifier un modèle signifie qu’il est théoriquement possible de calculer une
estimation unique de chacun de ses paramètres (Roussel et al., 2002). Deux
conditions doivent être assurées : d’abord, il faut qu’il y ait au moins autant
d’observations que de paramètres à estimer ; ensuite, il faut qu’il y ait absence de
multi-colinéarité entre les variables observées. La littérature technique relie le
problème de l’identification à la notion de degrés de liberté. L’évaluation d’un modèle
repose sur deux règles, l’une d’ordre, l’autre de range. La première veut que le
nombre de degré de liberté doit être supérieur à zéro. La seconde stipule que chaque
paramètre doit être identifié c'est-à-dire estimé de manière unique.
213
L’établissement de la validité et de la consistance des échelles de mesure est en effet
très différent selon que l’on est en présence d’une variable réflexive ou formative. Or,
les procédures les plus couramment utilisées pour la validation des échelles de
mesure sur l’hypothèse implicite que l’on est en présence de construits réflexifs, dont
les indicateurs doivent être positivement corrélés. Les procédures de vérification de
l’unidimensionnalité des construits (par analyse factorielle) et d’épuration des
échelles de mesure (visant à maximiser l’homogénéité des échelles) conduisent au
rejet de tous les indicateurs dont la corrélation avec les autres est faible : si cette
opération est parfaitement justifiable lorsque l’on est en présence d’un construit
réflexif elle devient totalement inappropriée dans le cas d’un construit formatif,
puisqu’elle conduit à éliminer des indicateurs qui peuvent être pertinents.
L’estimation des modèles, autrement dit, l’établissement des liens entre les
indicateurs et les construits latents associés (modèle de mesure), ainsi que le calcul
des coefficients structurels entre les construits (modèle structurel) peut se réaliser en
recourant à plusieurs types d’algorithmes. Deux procédures sont aujourd’hui utilisées
dans le domaine des sciences de gestion :
- Méthode Lisrel, la plus répandue, elle est basée sur l’analyse des covariances
(CBSEM108) et la technique du maximum de vraisemblance (maximum likehood),
- Partial least Square (PLS), méthode basée sur l’analyse de la variance
(VBSEM109) et l’optimisation du pouvoir explicatif des indicateurs,
108
Variance Based System Equoition Multiple
5.3.3.5.1 Les avantages de PLS par rapport à la méthode Lisrel :
Les avantages principaux de la méthode PLS selon Tennhaus (1998, p.233) : « Par
contraste avec la méthode du maximum de vraisemblance (Lisrel), la méthode PLS
est d’une grande simplicité. Il y a peu d’hypothèses probabilistes. On modélise
directement les données à l’aide d’une succession de régressions simples ou
multiples. Il n’y a aucun problème d’identification… ».
Arguments :
110
Covariance Based System Equoition Multiple
215
Tableau 17 : Comparaison entre PLS et Lisrel
- Analyse exploratoire ;
- Analyse confirmatoire : consiste à valider les hypothèses de la recherche
a) Analyse exploratoire
Pour tester la validité des construits, nous commençons par une Analyse en
Composantes Principales (ACP) sans rotation afin de :
b) Analyse confirmatoire :
Le modèle sous PLS est toujours analysé et interprété à travers deux étapes :
Le modèle de mesure
217
Conclusion du chapitre 5
- Dans un deuxième temps, nous avons exposé la démarche Delphi dont l’objectif a
été de confronter nos construits théoriques, fournies par la littérature, avec l’expertise
des acteurs concernés par l’objet de recherche. Cette étape de la recherche a permis
d’adapter les variables et indices à utiliser pour la construction de notre modèle.
219
Introduction du chapitre 6
La première phase portera sur les résultats de la démarche Delphi destinée à purifier
les échelles de mesure utilisées dans cette recherche. Dans une deuxième phase, nous
présentons les résultats de l’analyse explicative. Il s’agira en premier lieu de s’assurer
de l'unidimensionnalité de nos construits en fonction des réponses obtenues. Ensuite,
on procédera à la mesure des liens entre diverses variables quantitatives qui
devraient permettre d'expliquer le comportement d’adoption des systèmes de
télédéclaration fiscale dans le contexte marocain. Nous utiliserons les méthodes
d’équations structurelles en l’occurrence le modèle PLS.
Ainsi, et selon une démarche classique, nous avons réalisé une première enquête
auprès de l’ensemble des experts choisis pour l’étude (30 experts choisis 111). Une fois
cette première enquête effectuée, on a ré-administré le même questionnaire aux
mêmes experts, mais en leur présentant les résultats de la première enquête. Au
cours de ce second panel, chaque expert a vue donc, anonymement, comment les
autres ont répondu, et a put, soit maintenir sa réponse, soit décider de se converger
vers l’avis qui a fait le consensus. Aussi, pour la démarche technique de collecte et
analyse des données, nous avons retenu la méthode d’Isaac (1996) pour analyser le
niveau de consensus entre les experts de chacun des deux panels réalisés. Cette
technique s’appuis sur quatre principaux indices de mesures :
111
(Cf. Liste des experts en annexe N°9)
221
- La médiane ;
Dans une première étape, nous allons effectuer une analyse descriptive de la
population des experts participants pour analyser leur distribution par âge, genre,
spécialité, et aussi leur ancienneté dans le domaine de l’utilisation des TI. Ensuite,
dans une deuxième étape, nous allons mener une analyse explicative des indices : la
médiane, l'écart absolu moyen, le coefficient de concordance de Kendall et le test de
wilcoxon.
Nous avons choisi des professionnels ayant une expérience de travail significative dans
le domaine du système de télédéclaration fiscale de la DGI appelé (Système
d’imposition en ligne : ‘SIMPL’) pour obtenir des résultats valides et fiables. Tous les
professionnels potentiels ont été interrogés sur des questions prédéfinies concernant
leur expérience d’utilisation métier ou participation ou implication dans le projet
d’adoption de cette technologie au Maroc. Un aperçu des critères de sélection des panels
est présenté au tableau 18
Tableau 18. Critères de sélection des panels professionnels
Nous avons invité 30 professionnels répondant à nos critères de sélection, aucun biais
de réponse évident concernant nos critères de sélection n'a été observé.
223
>50 (30-40)
Femme 29% 21%
29%
Homme
71% (41-50)
50%
Consultant
DSI
Expert s
(3-10) Comptable
4%
14%
>20 4% (11-15) 14%
25%
32%
Comptable
Agréé
39%
Cadre
comptable
(16-20) et
39% Financiers
29%
71% des experts répondants sont des hommes, contre 29% de femmes.
21 % experts répondants ont un âge se situant dans le groupe 30-40 ans, 50%
dans le groupe 41-50 ans et 29 % ont plus de 50 ans. La moitié des experts
dépassent l’âge de 40 ans.
4% des experts travaillent depuis 3 et 10 ans, 32% ont une ancienneté entre 11 et
15 ans, 39% entre 16 et 20 ans et 25% ont plus de 20 ans d’ancienneté, ce qui est
tout à fait normal étant donnée la distribution d'après l'âge. Ainsi, l’on peut dire
que les experts forment un segment stable de point de vue de la mobilité
professionnelle. Presque le un tiers (64%) des experts, ont plus de 16 ans
d’ancienneté dont 25% travaillent depuis 20 ans.
Selon la spécialité, 39% des répondants sont des comptables agrées, 29% sont des
cadres comptables financiers en entreprise, 14% des experts comptables, 14% des
consultants et 4% responsables en DSI.
Ainsi que le montre le tableau 19, les profils des experts ont comme point commun
l’implication direct dans le système de télédéclaration/télépaiement fiscale ‘SIMPL’.
112 Comme le présente le tableau suivant, en gras les indices ajoutés suite à la proposition des
personnes expertes interviewées avant l’enquête Delphi, et en gris les indices enlevés suite à la
première phase exploratoire sur le terrain de recherche.
113 Qui suivent une échelle de Lickert à 7 points. Pour chaque indice formulé sous forme d'une
affirmation, l’expert répondant à un choix de pertinence d’item entre 1 et 7 (1-pas du tout d'accord, 2-
pas d'accord, 3-plutôt pas d'accord, 4-neutre, 5-plutôt d'accord, 6-d'accord, 7-tout à fait d'accord).
225
Tableau 19bis - Indices utilisés dans l’enquête Delphi
Références
CONSTRUIT Code Indices Biblio-
graphiques
J'espère utiliser le système de télédéclaration
BE1:
fiscale dans les prochains mois.
J'utiliserai le système de télédéclaration fiscale
BE2:
dans les prochains mois.
Comportement Venkatesh et al.
Je vais probablement utiliser le système de
attendu (2008)
BE3: télédéclaration fiscale dans les prochains
mois.
Je vais utiliser le système de télédéclaration
BE4:
fiscale dans les prochains mois.
J'ai l'intention d'utiliser le système de
BI1: télédéclaration fiscale dans les prochains
mois.
Je prédis que j'utiliserais le système de
Intention Venkatesh et al.
BI2: télédéclaration fiscale dans les prochains
d'utilisation (2008)
mois.
Je planifie d'utiliser le système de
BI3: télédéclaration fiscale dans les prochains
mois.
L'utilisation du système de télédéclaration
PE1
fiscale accélérerait le processus de déclaration
les avantages de télédéclaration fiscale
PE2
Performance l'emportent sur les inconvénients. Venkatesh et al.
Attendue Dans l'ensemble, l'utilisation de (2008)
PE3
télédéclaration fiscale serait avantageuse.
la télédéclaration fiscale serait bénéfique pour
PE4
moi.
Je trouve que le processus de télédéclaration
EE1
fiscale est facile à utiliser
Venkatesh et al.
Je trouve le système de télédéclaration fiscale
EE2 (2008)
facile à utiliser.
Effort Attendu Il serait facile pour moi d'entrer et de modifier
EE3 des données lorsque j'utilise un système de
télédéclaration fiscale
Il serait facile pour moi de devenir compétent
EE4
à utiliser le système de télédéclaration fiscale
Les personnes qui influent mon
Venkatesh et al.
SI1 comportement me conseillent l'utilisation du
(2008)
Influence système de télédéclaration fiscale
Sociale Les gens qui sont importants pour moi
SI2 pensent que je devrais utiliser le système de
télédéclaration fiscale
Références
CONSTRUIT Code Indices Biblio-
graphiques
Je procède à la télédéclaration fiscale en
SI3 raison du nombre de personnes qui
m'entourent et qui le font aussi
La plupart des personnes avec qui je
communique par Watsap influencent Andrews and
OSN1
positivement mes croyances à propos de Bianchi (2013)
l'utilisation du dépôt électronique.
La plupart des personnes avec qui je
communique par courrier électronique
OSN2
influencent positivement mes croyances à
Normes Andrews and
propos de l'utilisation du dépôt électronique.
subjectives en Bianchi (2013)
La plupart des personnes avec qui je
ligne
communique via Facebook influent
OSN3 Ramayah et al.
positivement sur mes croyances concernant
(2009)
l'utilisation du dépôt électronique.
La plupart des personnes avec qui je
communique via Twitter influent positivement
OSN4
sur mes croyances concernant l'utilisation du
dépôt électronique.
Les médias et publicité recommandent
MI1 systématiquement l'utilisation de
télédéclaration fiscale
Les articles, les critiques et la publicité Hong et al.
Influence de MI2 suggèrent qu'utiliser la télédéclaration fiscale (2008)
Médiats peut être une bonne idée.
les médias sont remplis de rapports, d'articles
et de publicités suggérant que la
MI3
télédéclaration fiscale vaut la peine d'être
utilisé.
Les ressources nécessaires pour utiliser le
FC1. système de télédéclaration fiscale sont
disponibles pour moi.
Chaouli et al.
Je pourrais facilement accéder aux ressources
(2016)
FC2. nécessaires pour utiliser le système de
Ressources Nor and Pearson
télédéclaration fiscale
Conditions (2008)
J'ai des compétences et ressources suffisantes
Facilitatrices
FC3. pour utiliser le système de télédéclaration
fiscale
Lorsque j'ai des problèmes lors de l'utilisation
FC4. du système de télédéclaration fiscale,
quelqu'un peut m'aider à les résoudre
Auto-efficacité Je me sentirais à l'aise en utilisant le système Hung et al.
EFSE1:
vis à vis de la de télédéclaration fiscale (2006)
227
Références
CONSTRUIT Code Indices Biblio-
graphiques
télédéclaration Je serais en mesure d'utiliser le système de
EFSE2
fiscale télédéclaration fiscale pour mon propre
:
compte
Je pourrais utiliser le système de
EFSE3
télédéclaration fiscale même s'il n'y avait
:
personne autour pour m'aider.
Le gouvernement marocain exige et approuve
GS1:
la télédéclaration fiscale
Nasri and
Le gouvernement marocain est actif dans la
Charfeddine
Soutien du GS2: mise en place des installations (applications,
(2012a,
gouvernement logiciels..) pour faciliter le dépôt électronique.
2012b)
Le gouvernement marocain encourage
Chouali et al
GS3: l'utilisation d'Internet pour le dépôt de
(2016)
déclarations
Confiance dans
TGWS1 Ce site web serait digne de confiance.
la gouvernance Teo et al. (2009)
du site web de
Zhou, ( 2012)
télédéclaration TGWS2 Ce site web serait honnête et fiable pour moi.
Chaouali et al
fiscale
(https://portail.t (2016)
TGWS3 Ce site web peut inspirer confiance.
ax.gov.ma/)
Internet a suffisamment de garanties pour que
TI1: je me sente à l'aise en utilisant la
télédéclaration fiscale
Yousafzai et al.,
Je suis convaincu que les structures juridiques
2009
TI2: et technologiques me protègent adéquatement
Luo, Li, Zhang, &
contre les problèmes sur Internet.
Confiance à Shim, (2010)
En général, Internet est un environnement
l'Internet Carter et al.
TI3: robuste et sécurisé pour l'utilisation de
(2011)
télédéclaration fiscale
Zhou, ( 2012)
Je suis convaincu que le cryptage et d'autres
avancées technologiques relatifs à Internet me
TI4:
favorisent la sécurité pour utiliser de
télédéclaration fiscale
Je fais généralement confiance aux autres
DIS1:
personnes.
Je fais généralement confiance aux autres Nor et Pearson.
DIS2: personnes à moins qu'elles ne me donnent une (2008)
Disposition à la
raison de ne pas le faire. Chouali et al.
confiance
J'ai tendance à faire confiance à une personne (2016)
DIS3:
même si j'ai peu de connaissance de lui.
Il est facile pour moi de faire confiance à une
DIS4:
personne.
Je me sentirais mal à l'aise si j'utilise Internet Schaupp (2010)
Risque perçu PR1.
pour déposer mes impôts. Fu et al. (2006)
Références
CONSTRUIT Code Indices Biblio-
graphiques
Je ne pense pas qu'il soit sécuritaire d'utiliser
les méthodes de fichiers électroniques en
PR2.
raison des problèmes de confidentialité et de
sécurité
L'utilisation du système de télédéclaration
PR3. fiscale peut entraîner un vol de mes
informations confidentielles.
L'utilisation du système de
'Télédéclaration/Télé-Paiement' fiscale peut
PR4.
entraîner un blocage du compte bancaire du
contribuable.
L'utilisation du système de
'Télédéclaration/Télé-Paiement' fiscale peut
entraîner un risque de renforcement des
PR5.
contrôles fiscaux par la facilité de
recoupement que procure la télédéclaration Schaupp (2010)
fiscale
Soumettre des informations personnelles à la
1. DGI en utilisant le système de télédéclaration
fiscale
Remplir une transaction avec la DGI en
Auto 2.
utilisant le système de télédéclaration fiscale
manipulation
Télécharger les formulaires et les documents
électroniques à partir du site de
3.
télédéclaration fiscale de la DGI
(https://portail.tax.gov.ma/)
Il s’est révélé d’après le calcul des EAM de différents critères retenus lors de cette
première phase, que ceux-ci (les critères) font, généralement, l’objet d’un fort
consensus entre les 30 experts interviewés. En effet, 49 critères sur 52 étudiés ont un
faible niveau de dispersion autour de la tendance centrale (EAM < 1) contre
seulement 3 critères avec un fort niveau de dispersion (EAM > 1). Il s’en suit, que 49
critères ont un fort consensus au cours de cette première phase contre seulement 3
critères dont le consensus ne semble pas être vérifié (Tableau Annexe N°5).
229
questionnaire à l’exception des items suivants SI1, MI3 et TGWS2 dont le consensus
est faible (le niveau de EAM est respectivement d’ordre de 1,133 ; 1,300 et 1,067).
Toutefois, la validité empirique des conclusions antérieures est conditionnée par les
résultats d’un test non paramétrique appelé test de concordance de Kendall. Ce test
permet d’apprécier le niveau de concordance générale entre les réponses des experts
entretenus. A cette fin, on calculera, à l’aide du logiciel SPSS, la statistique dite W de
Kendall.
N 30
W de Kendall 0.689
Khi-deux 298,278
Degré de liberté 51
Signification asymptotique 0.00
Source : Calcul de l’auteur sur la base des données en annexe N°5.
Il ressort des résultats affichés par le tableau ci-dessus que le niveau de concordance
mesuré par la statistique W de Kendall se situe aux alentours de 0.689, avec
notamment un degré élevé de confiance (signification asymptotique = 0.000 < 1%).
Ainsi, la valeur 0.689 correspond à un niveau d’accord acceptable même si elle est
inférieure au niveau 0.7 jugé élevé. En principe, ce niveau de concordance devrait être
amélioré au cours de la deuxième phase de l’enquête.
Dans cette deuxième phase Delphi, tous les critères obtiennent le consensus. Ce
constat n’est pas sans confirmer aussi une nette convergence des opinions durant la
deuxième phase. Toutefois, il convient de confirmer cette tendance par le calcul du
coefficient W de Kendall comme précédemment.
N 30
W de Kendall 0.810
Khi-deux 304.561
Degré de liberté 51
Signification asymptotique 0.000
Source : Calcul de l’auteur sur la base des données en annexe N°5.
A la fin de la deuxième phase Delphi, le coefficient de concordance de Kendall est
d’ordre de 0.810 avec un degré de confiance élevé (Signification asymptotique =
0.000 < 1%). Ceci nous permet de conclure que le niveau de consensus durant cette
phase est plus élevé comparativement à la première phase.
Rangs
N Rang Somme des
moyen rangs
Rangs
52a 26,50 1378,00
négatifs
EAM2 - Rangs
0b ,00 ,00
EAM1 positifs
Ex aequo 0c
Total 52
a. EAM2 < EAM1
b. EAM2 > EAM1
c. EAM2 = EAM1
Test
EAM2 -
EAM1
Z -6,280b
Signification
asymptotique ,000
(bilatérale)
a. Test de Wilcoxon
b. Basée sur les rangs positifs.
Source : Calcul de l’auteur sur la base des données en annexe N°5
231
Il se révèle d’après les tableaux ci-dessus que la distribution des EAM 2 est inférieure
à celle des EAM 1 pour tous les 52 des critères étudiés. Ceci permet de confirmer la
convergence significative des réponses entre les experts.
Après avoir démontré la convergence des réponses entre les 30 experts interviewés,
nous procéderons ainsi à la sélection des critères les plus pertinents pour
l’élaboration de notre modèle de recherche. Toutefois, d’après les analyses
précédentes, tous les critères ont un degré de consensus acceptable après la deuxième
phase Delphi et de plus les tests de concordance et de convergence étaient
significatifs, donc tous les items seront retenus dans nos prochaines analyses.
6.2 Les résultats de l’analyse explicative par les méthodes
d’équations structurelles (PLS)
Le tableau 24, ci-dessous montre que la répartition des répondants selon leur genre
est de 69,7% hommes contre 30,3% femmes. Quelque soit le genre, plus que deux
tiers (2/3) des répondants sont âgés de moins de 40 ans (68,7%).
Age/Genre F H Total %
-30 ans 91 80 171 35,3%
30-40 40 122 162 33,4%
41-50 14 92 106 21,9%
51+ 2 44 46 9,5%
Total 147 338 485 100%
% 30,3% 69,7% 100%
233
La répartition des répondants selon le statut professionnel a révélé que la moitié des
répondants dans le cadre de la TI « télédéclaration-télépaiement » fiscale sont des
cadres comptables (50%), cette catégorie comprend les techniciens et chefs
comptables qui opèrent directement et quotidiennement sur le système au même titre
que les comptables agrées et cadres financiers qui représentent ensemble (19%). Le
graphique de la Figure N°40 ci-dessous présente visiblement cette répartition selon le
statut professionnel.
Consultants
6%
Cadres Comptables
Cadres financiers
50%
9%
Dirigeants
Comptable Agrée 13%
10%
Profession Salarié du
Libérale Public
22% 5%
Salarié du
Privé
73%
Plateforme utilisée
Zone géographique (implication) Totaux
UTDP UTD UTP NU
Agadir et Régions 12 6 7 1 26
Marrakech et régions 282 22 55 6 365
Casablanca et Régions 38 9 18 0 65
Rabat et régions 14 0 8 1 23
Tanger et Régions 6 0 0 0 6
Totaux 352 37 88 8 485
% 73% 8% 18% 2% 100%
UTDP : Utilisateur de télédéclaration fiscale et de télépaiement
UTD : Utilisateur de télédéclaration fiscale seulement
UTP : Utilisateur de télépaiement
NU : Non utilisateur (Utilisateur potentiel)
235
Figure 41bis Répartition spatiale des répondants selon la région
Marrakech et
régions
75%
Performance Attendue
PE1: L'utilisation du système de télédéclaration fiscale accélérerait le processus de
déclaration
PE2: les avantages de télédéclaration fiscale l'emportent sur les inconvénients.
PE3: Dans l'ensemble, l'utilisation de télédéclaration fiscale serait avantageuse.
PE4: la télédéclaration fiscale serait bénéfique pour moi.
L’application de l’ACP avec la rotation Varimax nous a permis d’obtenir une structure
factorielle à une seule dimension. Tous les items ont une contribution supérieure à
0,5, le premier axe explique à lui seul 64,094%. De même la valeur d’Alpha Cronbach
est d’ordre de 0,804 > 0,7. Dés lors on conclut que l’échelle « Performance Attendu »
est unidimensionnel.
237
Le résultat final de l’ACP avec rotation Varimax pour l’échelle de mesure
« Performance Attendu »
Composantes
Items
1 2
PE1 ,827
PE2 ,709
PE3 ,848
PE4 ,812
Valeurs propres 2,564
Alpha Cronbach du
,804
facteur
KMO ,795
Signification de Bartlett ,000
Effort Attendu
EE1: Je trouve que le processus de télédéclaration fiscale est facile à utiliser
EE2: Je trouve le système de télédéclaration fiscale facile à utiliser.
EE3: Il serait facile pour moi d'entrer et de modifier des données lorsque j'utilise
un système de télédéclaration fiscale
EE4: Il serait facile pour moi de devenir compétent à utiliser le système de
télédéclaration fiscale
Une analyse en composantes principales a été mise en œuvre. Les résultats révèlent
l’existence d’un facteur unique expliquant 63,16% de la variance. Tous les items ont
des contributions factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure
à 0,7. Nous concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de
mesure « Effort Attendu »
Composantes
Items
1 2
EE1 ,886
EE2 ,891
EE3 ,736
EE4 ,637
Valeurs propres 2,526
% de variance expliquée 63,160
Alpha Cronbach du facteur ,799
KMO ,715
Signification de Bartlett ,000
L’influence sociale indique le niveau d’influence d’un groupe sur l’utilisateur des TI.
Ce dernier qui peut, sous l’effet des croyances et normes de son groupe, changer ses
attitudes et sa perception (Venkatesh et al., 2003). Trois items ont été retenus pour
mesure l’influence sociale dans notre cas.
Influence Sociale
SI1. Les personnes qui influent mon comportement me conseillent l'utilisation du
système de télédéclaration fiscale
SI2. Les gens qui sont importants pour moi pensent que je devrais utiliser le
système de télédéclaration fiscale
SI3. Je procède à la télédéclaration fiscale en raison du nombre de personnes qui
m'entourent et qui le font aussi
239
Les résultats de l’analyse en composantes principales (ACP) montrent l’existence d’un
seul facteur qui expliquant 61,48% de la variance totale. Tous les items ont des
contributions factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach proche de
0,7. Nous concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de
mesure « Influence sociale».
Composantes
Items
1 2
SI1 ,837
SI2 ,850
SI3 ,649
Valeurs propres 1,845
Alpha Cronbach du
,670
facteur
KMO ,610
Signification de Bartlett ,000
Ils reflètent la pression des référents significatifs de la personne, qui est similaire à la
notion de norme subjective de Fishbein et Ajzen (1975) (Rivis et Sheeran, 2003).
Nous avons retenu 4 items pour mesurer cette variable latente :
Items de l’échelle de mesure de l’« Normes subjectives en ligne »
Composantes
Items
1 2
OSN1 ,886
OSN2 ,905
OSN3 ,909
OSN4 ,849
Valeurs propres 3,152
241
6.2.2.5 L’échelle « Influence des Médias »
Influence de Médiats
MI1: Les médias et publicité recommandent systématiquement l'utilisation de
télédéclaration fiscale
MI2: Les articles, les critiques et la publicité suggèrent qu'utiliser la
télédéclaration fiscale peut être une bonne idée.
MI3: les médias sont remplis de rapports, d'articles et de publicités suggérant que
la télédéclaration fiscale vaut la peine d'être utilisé.
Composantes
Items
1 2
MI1 ,831
MI2 ,881
MI3 ,813
Valeurs propres 2,127
243
6.2.2.7 L’échelle «Auto-efficacité vis à vis de la télédéclaration fiscale »
Luarn et Lin (2005) montrent également qu'il est positivement associé à l'intention
comportementale. Ainsi, lorsqu'un citoyen a un niveau élevé de confiance dans ses
compétences pour manipuler le dépôt électronique, il est plus susceptible de
développer des attentes élevées pour l'adopter. Dans notre cas nous avons retenu 3
items :
Composantes
Items
1 2
EFSE1 ,850
EFSE2 ,796
EFSE3 ,772
Valeurs propres 1,953
Alpha Cronbach du
,728
facteur
KMO ,664
Signification de Bartlett ,000
6.2.2.8 Echelle de mesure « Intention d'utilisation »
Intention d'utilisation
BI1: J'ai l'intention d'utiliser le système de télédéclaration fiscale dans les
prochains mois.
BI2: Je prédis que j'utiliserais le système de télédéclaration fiscale dans les
prochains mois.
BI3: Je planifie d'utiliser le système de télédéclaration fiscale dans les prochains
mois.
Il ressort des résultats de l’ACP avec la rotation Varimax une structure factorielle à
une seule dimension. Tous les items ont une contribution supérieure à 0,5, le premier
axe explique à lui seul 65,09% de la variance. De même la valeur d’Alpha Cronbach
est d’ordre de 0,645 proche de 0,7. Ce qui explique que notre échelle de mesure
«Intention d’utilisation» est unidimensionnel.
Items 1 2
BI1 ,824
BI2 ,793
BI3 ,722
Valeurs propres 1,829
% de variance expliquée 60,962
Alpha Cronbach du facteur ,645
KMO ,664
Signification de Bartlett ,000
245
6.2.2.9 Echelle de mesure « Confiance dans la gouvernance du site web
de télédéclaration fiscale (https://portail.tax.gov.ma/) »
114
Cependant, la confiance déclenche moins d'attention dans le contexte de l'administration électronique par
rapport à la recherche sur le commerce électronique (Srivastava et Teo, 2009).
Le résultat final de l’ACP avec rotation Varimax pour l’échelle de mesure
« Confiance dans la gouvernance du site web de télédéclaration fiscale
(https://portail.tax.gov.ma/)
Composantes
Items
1 2
TGWS1
,728
TGWS2 ,868
TGWS3 ,853
Valeurs propres 2,011
% de variance expliquée 67,027
Alpha Cronbach du
,754
facteur
KMO ,650
Signification de Bartlett ,000
247
L’ACP sur les items de ce construit a permis de montrer l’existence d’un seul facteur
qui explique 65,430% de la variance totale. Tous les items ont des contributions
factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure à 0,7. Nous
concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de mesure
« Auto-manipulation»
Résultats ACP avec rotation varimax pour les items de l’échelle « Auto-
manipulation »
Composantes
Items
1 2
CP1 ,853
CP2 ,883
CP3 ,676
Valeurs propres 1,963
Comportement attendu
BE1: J'espère utiliser le système de télédéclaration fiscale dans les prochains
mois.
BE2: J'utiliserai le système de télédéclaration fiscale dans les prochains mois.
BE3: Je vais probablement utiliser le système de télédéclaration fiscale dans les
prochains mois.
BE4: Je vais utiliser le système de télédéclaration fiscale dans les prochains mois.
Les résultats de l’analyse en composantes principales (ACP) montrent l’existence d’un
seul facteur qui explique 80,386% de la variance totale. Tous les items ont des
contributions factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure à
0,7. Nous concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de
mesure « Comportement attendu »
Composantes
Items
1 2
BE1 ,941
BE2 ,916
BE3 ,931
BE4 ,791
Valeurs propres 3,215
% de variance expliquée 80,386
Alpha Cronbach du
,918
facteur
KMO ,733
Signification de Bartlett ,000
La confiance est l'espérance que la promesse d'un autre peut être invoquée (Mayer et
al., 1995; Zucker, 1986. cité dans Chaouali et al., 2016). Selon Teo et al. (2009), le
développement d'Internet réduit le contrôle des individus sur leurs informations
privées. Par conséquent, les problèmes de confidentialité et de sécurité apparaissent
comme des facteurs clés dans les services en ligne (Yousafzai et al., 2009). Ainsi, la
confiance d'Internet est transférée sur la confiance du site Web de du gouvernement.
249
Les premiers résultats de l’ACP sont donnés par le tableau ci-dessous. Les résultats
confirment une structure factorielle à un seul facteur qui représente 57,28% de la
variance. Toutefois, l’item TI4 possède une contribution factorielle très faible
(0,233<0,5). Dés lors, nous allons procéder à la suppression de l’item TI4.
KMO ,590
Après l’élimination des items de l’item TI4, l’analyse en composante principale nous a
permis de dégager toujours une solution factorielle à un seul facteur représentant
cette fois-ci 62,52%. De même toutes les contributions des trois items est largement
supérieur à 0,5. Cette solution nous semble plus satisfaisante avec une valeur de
l’Alpha de Cronbach est relativement plus importante (tableau suivant).
Disposition à la confiance
DIS1: Je fais généralement confiance aux autres personnes.
DIS2: Je fais généralement confiance aux autres personnes à moins qu'elles ne me
donnent une raison de ne pas le faire.
DIS3: J'ai tendance à faire confiance à une personne même si j'ai peu de
connaissance de lui.
DIS4: Il est facile pour moi de faire confiance à une personne.
L’ACP sur les items de ce construit a permis de montrer l’existence d’un seul facteur
qui explique 83,10% de la variance totale. Tous les items ont des contributions
factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure à 0,7. Nous
concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de mesure
« Disposition à la confiance»
Composante
Items
1 2
DIS1 ,909
DIS2 ,917
DIS3 ,906
DIS4 ,914
Valeurs propres 3,324
251
6.2.2.14 Echelle de mesure « Risque perçu »
Risque perçu
PR1. Je me sentirais mal à l'aise si j'utilise Internet pour déposer mes impôts.
PR2. Je ne pense pas qu'il soit sécuritaire d'utiliser les méthodes de fichiers
électroniques en raison des problèmes de confidentialité et de sécurité
PR3. L'utilisation du système de télédéclaration fiscale peut entraîner un vol de
mes informations confidentielles.
Les résultats de l’analyse en composantes principales ont permis de retenir une seule
solution factorielle qui explique 89,50% de la variance totale. Tous les items ont des
contributions factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure à
0,7. Nous concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de
mesure « Risque perçu »
Composante
Items
1 2
PR1 ,973
PR2 ,893
PR3 ,970
Valeurs propres 2,685
% de variance expliquée 89,507
Alpha Cronbach du
,941
facteur
KMO ,702
Signification de Bartlett ,000
6.2.2.15 Echelle « Ressources et conditions facilitatrices »
Venkatesh et al. (2003, p.454) rajoutent que ces conditions traduisent le contexte
organisationnel favorable des infrastructures des TI/SI perçu comme élément
facilitateur d’utilisation aux yeux des individus. Dans notre étude 4 items ont été
sélectionnés pour mesurer ce construit :
L’ACP sur les items de ce construit a permis de montrer l’existence d’un seul facteur
qui explique 63,47% de la variance totale. Tous les items ont des contributions
factorielles supérieures à 0,5 avec un Alpha de Cronbach supérieure à 0,7. Nous
concluons donc pour la fiabilité et l’unidimensionnalité de l’échelle de mesure
« Ressources et conditions facilitatrices ».
253
6.3 Test du modèle des équations structurelles (PLS)
Les hypothèses ont été testées à l’aide de l’approche PLS. Les résultats de ces analyses
sont présentés comme suit : l’évaluation du modèle de mesure, l’évaluation du
modèle structurel et l’examen des résultats au niveau de chacune des hypothèses
formulées.
Le modèle de mesure, appelé aussi modèle externe (outer model), représente les
relations linéaires supposées entre les variables latentes et les variables manifestes.
Pour examiner le modèle de mesure, une revue de littérature suggère de retenir trois
critères dans l’évaluation de la qualité du modèle de mesure : la fiabilité des échelles
de mesure, la validité convergente et la validité discriminante.
Une première analyse a été effectuée sur chaque item par l’examen des saturations
(Loadings). Puis, la fiabilité générale des construits a été évaluée.
Traditionnellement, la fiabilité des échelles de mesure est évaluée en utilisant l’Alpha
de Cronbach. Le seuil admis par les chercheurs pour conclure qu’une échelle est
fiable ou non est de 0,70. Certes, l’alpha de Cronbach est le coefficient typique
d’évaluation de la fiabilité, mais il se base sur l’hypothèse restrictive qui considère
l’égalité de l’importance des items. Malgré la généralisation de cet indicateur de
fiabilité, quelques critiques sont émises à son égard.
En utilisant le PLS, la fiabilité des items est examinée par les « loadings » (ou une
simple corrélation) des indicateurs de mesures en respectant leurs construits
théoriques.
Dans la pratique, si le modèle estimé possède des loadings inférieurs à 0.707, nous
éliminons un item particulièrement quand de nouveaux items ou de nouvelles
échelles développées sont employées. Dans notre cas nous allons procéder à la
suppression des items SI3 et EE3 du fait que leurs loadings sont inférieurs à 0.7.
Tableau 27 : Loadings sous PLS
Alpha
Variable latente Item Loading
Cronbach
BE1 0,94435
BE2 0,914923
Comportement d'utilisation attendu 0,917054
BE3 0,933439
BE4 0,784154
BI1 0,779249
Intention comportementale d'utilisation BI2 0,721799 0,678198
BI3 0,82013
CP1 0,753927
Auto-manipulation CP2 0,807 0,729436
CP3 0,824371
DIS1 0,921604
DIS2 0,903845
Disposition à la confiance 0,932201
DIS3 0,918707
DIS4 0,900429
EE1 0,898164
EE2 0,873274
Effort attendu 0,798512
EE3 0,568393
EE4 0,725846
EFSE1 0,814844
Auto-efficacité vis-à-vis de la télédéclaration
EFSE2 0,772469 0,730963
fiscale
EFSE3 0,825042
FC1 0,904489
Ressources et conditions de facilitation FC2 0,898397 0,868109
FC3 0,865676
GS1 0,853117
Soutien du gouvernement GS2 0,781501 0,661198
GS3 0,672044
MI1 0,852442
Influence des médias MI2 0,889415 0,793981
MI3 0,776455
OSN1 0,924158
OSN2 0,937978
Normes subjectives en ligne 0,910019
OSN3 0,868169
OSN4 0,772957
PE1 0,830197
PE2 0,707588
Performance attendu 0,811502
PE3 0,85094
PE4 0,805908
Risque perçu PR1 0,977018 0,940632
255
Alpha
Variable latente Item Loading
Cronbach
PR2 0,882464
PR3 0,974963
SI1 0,831644
Influence sociale SI2 0,933032 0,680152
SI3 0,45977
TGWS1 0,71012
Confiance gouvernement du site web TGWS2 0,86586 0,750997
TGWS3 0,869051
TI1 0,946149
Confiance à internet TI2 0,855805 0,891074
TI3 0,91646
L’interprétation des valeurs obtenues est similaire, ainsi la directive offerte par
Nunnally (1978) peut être adoptée. Nunnally a considéré le seuil de 0.7 comme un
record pour une fiabilité composée “modeste” (composite reliability) appliquée dans
les stades de recherche antérieure.
Tableau 28 Signification et Fiabilité Composée (ρ) par construit
257
inférieure de la diagonale de la matrice, et les valeurs de la racine carrée de l’AVE
calculée pour chaque construit tout au long de la diagonale.
Tableau 29 : Validité discriminante
259
Figure 42 Modèle de mesure après ajustement
D’une manière générale, la qualité du modèle de mesure peut être appréhendée sur la
base de son pouvoir explicatif. Ce dernier est évalué par le coefficient de
détermination ( ) des variables endogènes.
Comme le souligne Tenenhaus et al. (2005, p.173)115: « differently from SEMML, PLS
path modeling does not optimize any scalar function so that it naturally lacks of an
115Tenenhaus et al. (2005): « PLS Path Modeling », Computational Statistics & Data Analysis, 48,
p.159-205.
index that can provide the user with a global validation of the model (as it is instead
with χ² and related measures in SEM-ML) ».
Dans cette perspective, l’auteur suggère que le GoF représente une réponse à ce
problème (Tenenhaus et al., 2005). Cet indice d’adéquation est obtenu sur la base de
la moyenne des différents construits de la variance expliquée et , l’indice de la
redondance et de la communalité. La redondance et ne sont pas calculés pour les
construits exogènes.
Selon certaines recherches, l’indice GoF peut être obtenu par la formule Suivante :
La valeur de l’indice GoF doit être supérieure à (0,30) puisque celle-ci représente le
seuil limite recommandé.
R² (variance
Construits Communality Redundancy
expliquée)
Auto-efficacité vis-à-vis de la
0,298102 0,298102
télédéclaration fiscale
Intention comportementale
0,352834 0,217288 0,206526
d'utilisation
261
R² (variance
Construits Communality Redundancy
expliquée)
Ressources et conditions de
0,551531 0,551531
facilitation
Selon les résultats donnés par le tableau ci-dessus, l’indice (ou l’indexe) de GoF est
très satisfaisant : GoF = 0.42 (le seuil recommandé est 0.30).
Le modèle structurel, appelé aussi modèle interne (internal model), représente les
relations entre les variables latentes explicatives et les variables latentes expliquées.
L’un des objectifs de cette étude est de tester un ordre causal dans les relations entre
les différents construits. Notre modèle testé a fait l’objet d’une évaluation interne à
l’aide du « schéma structurel » (Path Weighting Scheme) défini par Lohmöller (1989)
6.3.3.1 L’examen des résultats pour les hypothèses formulées
Le test des hypothèses consiste tout d’abord à examiner le niveau de significativité
des paramètres d’estimation (Path Coefficient) des relations entre les variables
latentes. Une simulation de type bootstrap est réalisée à cet effet. Dans la perspective
des recommandations de Chin (1998), nous avons utilisé la technique Bootsraping
(avec un échantillon 500) afin de tester la significativité statistique de chaque
coefficient.
Le tableau 31, ci-dessous, montre les hypothèses, des coefficients (β), des t de
Student.
263
6.3.3.2 Validation des hypothèses
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent que le lien entre ces
deux variables présente un coefficient dont la valeur peut être considérée comme très
satisfaisante (β =0,718). L’examen de la valeur de t-value montre que cette dernière
est égale à 6,055 (>1,96) ce qui implique une relation significative entre les deux
variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β = 0,149). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 2,204 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β = 0,129). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 1,988 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β =0,138). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 3,155 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β =0,123). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 2,234 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
Cette hypothèse n’est pas validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
négatives entre ces deux variables (β = - 0,078). Toutefois, la valeur de t-value est
égale à 0,685 (<1,96) ce qui implique une relation non significative entre les deux
variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β =0,029). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 2,325 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
265
Cette hypothèse n’est pas validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
négative entre ces deux variables (β =-0,164). L’examen de la valeur de t-value
montre que cette dernière est égale à 1,372 (<1,96) ce qui implique une relation non
significative entre les deux variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β =0,109). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 1,965 (>1,96) ce qui implique une relation significative
entre les deux variables.
Deux des trois sous-hypothèses constituant hypothèse (H.5) sont validées (H5a et
H5c).
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent que le lien entre ces
deux variables présente un coefficient dont la valeur peut être considérée comme
satisfaisante (β =0,754). L’examen de la valeur de t-value montre que cette dernière
est égale à 12,798 (>1,96) ce qui implique une relation significative entre les deux
variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent que le lien entre ces
deux variables présente un coefficient dont la valeur peut être considérée comme
satisfaisante (β =0,097). L’examen de la valeur de t-value montre que cette dernière
est égale à 2,635 (>1,96) ce qui implique une relation significative entre les deux
variables.
Cette hypothèse est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
négative entre ces deux variables (β = - 0,062). L’examen de la valeur de t-value
montre que cette dernière est égale à 1,978 (>1,96) ce qui implique une relation
significative entre les deux variables.
Cette hypothèse n’est validée. Les estimations obtenues montrent une corrélation
positive entre ces deux variables (β = 0,224). L’examen de la valeur de t-value montre
que cette dernière est égale à 1,033 (<1,96) ce qui implique une relation non
significative entre les deux variables.
267
6.4 Discussion des résultats de la recherche
L'objectif principal de cette recherche est de déceler les facteurs qui déterminent
l'intention d’usage ainsi que l’utilisation du système de télédéclaration fiscale au
Maroc. Cette étude a examiné les relations entre les facteurs pertinents tirés des
récentes extensions de l'UTAUT ainsi que les nouvelles variables introduites. L’objet
de cette dernière section est de discuter les résultats obtenus et de les confronter à
ceux des études antérieures.
Cette deuxième hypothèse est validée (t-value = 2,204). Chiu et Wang (2008) ont eu
un résultat significatif similaire en examinant cette relation. Al-Gahtani et al. (2007)
et Yuen et al. (2010) ont eu des résultats similaires en examinant l'utilisation d'un
ordinateur de bureau et des services bancaires par Internet. La performance
individuelle attendue de l’utilisateur d’une TI, influence son intention d’usage et par
conséquent son usage lui-même. L’une des attentes des usagers des systèmes d’e-
gouvernement en général et celui de la télédéclaration fiscale en particulier, porte sur
la performance à tirer de cet usage et surtout après l’usage.
Ce résultat confirme l’analyse présentée plus haut dans le quatrième chapitre (cf.
chapitre 4, paragraphe 4.2.3). De fait, les évaluations effectuées par la cour des
comptes (CDC) des systèmes d’information et taxation ‘SIT’ de la direction générale
des impôts (DGI), et par les professionnels utilisateurs du système de télédéclaration
fiscale ‘Simpl’ (Système d’imposition en ligne), ont conclu que ces systèmes n’ont pas,
et ne pourraient pas encore dans l’avenir, procurer la performance attendue des
utilisateurs. Ainsi l’on peu rappeler deux principaux dysfonctionnements du ‘Simpl’
relevés par les usagers et qui affectent négativement leur performance attendue à
savoir : le manque d’intégration des données, et le manque de mise à jour des
modifications notamment juridiques. Ce qui nous laisse présager une faible
acceptation de ces systèmes par leurs utilisateurs, du moins à cours et moyen terme,
et-ce malgré le contexte d’usage obligatoire.
Pour ce qui est de la plate forme de télédéclaration fiscale ‘Simpl’, les professionnels
utilisateurs ont confirmé116 que l’utilisation de ce système nécessite de grands efforts,
dans toutes ces étapes, de l’adhésion (inscription et identification) jusqu’à
l’exploitation de l’information (consultation, rectification, modification, validation,
édition et impression…) passant par la télédéclaration fiscale elle-même (dépôt ou
soumission des informations comptables et fiscales). Celle-ci se traduit par le
transfert des données comptables et fiscales exigées par la loi, du système comptable
du contribuable vers le ‘SIT’ de la DGI par le biais de la plate forme ‘Simpl’.
269
expliquer l'utilisation des services en ligne. Il est même possible d’offrir des
formations avec l’appui des collectivités locales ou des organisations professionnelles
pour augmenter le niveau d’expertise des utilisateurs.
En ce qui concerne la confiance dans le gouvernement du site web, les utilisateurs qui
considèrent que l’administration fiscale est digne de confiance, quand à la gestion de
son site web notmmant la plate forme dédiée à la télédéclaration fiscale ‘Simpl’,
seront plus susceptibles d'adopter les services d'administration en ligne, et d’effectuer
à travers leur télédéclarations fiscales. Pour mieux éclairer ce résultat, nous nous
sommes appuyés sur certains travaux qui se sont déjà intéressés à ce concept au
Maroc. En effet, il s’est avéré que la confiance en tant que comportement est une
valeur ancrée dans la culture marocaine. Bourquia et al., (2006) ont présenté la
confiance, à travers sa traduction « Niya », comme étant une valeur essentielle dans
une société traditionnelle comme le Maroc. Les marocains sont alors, de nature,
prédisposés à faire confiance à l’autre. Le même constat a été fait par D’Iribarne
(2001, 2002). Pourtant, dans les faits, les enquêtes ont montré que les marocains
n’accordent pas leur confiance aux autres dès le premier contact. Le faire, revient à
s’identifier comme étant une personne naïve (Bourquia, 2006 ; Chraibi, 2014).
L’explication d’un tel paradoxe trouve sa source, selon Bourquia et al., (2006), dans
des expériences antérieures. En effet, les marocains sont devenus de plus en plus
réticents à accorder leur confiance, car les expériences antérieures d’octroi de
confiance leur ont été défavorables, surtout au niveau du champ politique. Ainsi, les
marocains ont considéré leur prédisposition à faire confiance comme étant une
situation préférable. Or, de nos jours, le pragmatisme l’emporte sur le préférable, et
donc la défiance sur la confiance (Bourquia et al., 2006).
Dans le même ordre d’idée, et en relation avec notre contexte, nous ne pouvons que
confirmer ce-ci par le fait qu’au cours des deux années de généralisation de
l’obligation de la télédéclaration fiscale, (2017 et 2018), le système ‘Simpl’ de la DGI,
a généré des notifications et avis d’imposition fiscale erronés, soit quant à leur
destinataire, soit qu’au montant de l’impôt à payer. Ce constat laisse croire que la
gouvernance de cette plate-forme n’est pas encore maitrisée. Ce ci a succité, dès le
debut de son généralisation, une méfiance et une panique de la part des usagers.
D’autres part, les usagers ont exprimé leur désarroi quant au mode de gestion de
cette plate forme, aussi bien au niveau de l’accès qui n’est pas régulier, qu’au niveau
de la gestion, planification et communication des maintenances techniques 117. Ce qui
a alimenté la méfiance au sein de la communauté des usagers. Par conséquent, les
perspectives d’adoption semblent négativement atteintes.
Les résultats identifiés dans des travaux antérieurs sur le commerce électronique, tels
que la bienveillance, l'intégrité et la compétence (par exemple McKnight et al., 2002,
etc.), pourraient être considérés également comme des points de départ pour les
pouvoirs publics. Il est donc impératif que l’administration fiscale cherche à
restaurer la relation de confiance avec le contribuable marocain, notamment les
usagers de la plate forme ‘Simpl’. Elle doit notamment engager, en urgence, plus
d’investissements sur le plan technique et en ressources humaines qualifiées ayant
des compétences spécifiques dans le domaines des SI orientés transactions :
améliorer au maximum l’accessibilité de la plate forme ‘Simpl’, faire preuve de plus
117L’en jeux de l’irrégularité d’accès et des maintenances non planifiées et non communiquées à
l’avance, est majeur, surtout quand ces incidents interviennent à des moments crucials de fin
d’échéance de déclarations fiscales, avec tout ce que cela peu générer en matière de majorations et
pénalités de retard de déclarations et des paiements.
271
de fléxibilité en matière de délais de télédéclarations et de paiement tardifs qui
seraient dûs aux blocages du système.
118 Cette obligation est prévue pour juin 2018 au titre des revenus de 2017.
culturel spécifique peut affecter la relation entre l'influence sociale et l'intention
comportementale.
Par contre, l’influence des normes subjectives en ligne (H4c) sur l’intention
d’utilisation n’est pas validée (t-value est égale à 0,685 <1,96). Il semble que
l'utilisation des services de télédéclaration fiscale et généralement de l’e-
administration ne constitue pas une valorisation du statut social au Maroc. Ce
résultat peut être interprété potentiellement par l’image négative de l’administration
fiscale au Maroc (fréquence et importance des dossiers en litige, manque de
transparence, d’ouverture…). Dans cette perspective, les pouvoirs publics devraient
receuillir et analyser les commentaires des citoyens sur leur site, afin d’améliorer les
services, de manière à améliorer cette image auprès des citoyens.
273
contribuables (ou leurs mandataires) ont été particulièrement pesants119. Entre autres
raisons, la récurrence de l’achat du logiciel (le plus adapté) pour la réalisation de la
télédéclaration. Plusieurs témoignages ont souligné ainsi que les usagers
(contribuables ou mandataires) ont dû réacheter des applications de conversion 120
deux, voire plusieurs fois, avant de découvrir la « bonne » version qui permet
d’accomplir la téléclaration conformément au cahier de charges.
De notre part, nous considérons que l’obligation d’usage de cette plate forme ‘Simpl’
devrait aller de paire avec la mise en place et en ligne d’un maximum de conditions de
facilitation pour garantir et réusir le pari d’adoption de cette technologie.
Cette cinquième hypothèse n’est pas validée (t-value=1,372 donc <1,96). Ce qui
suggère que des niveaux plus élevés d'auto-efficacité vis-à-vis de la technologie
n'affectent pas directement l’utilisation des services gouvernementaux en ligne,
surtout dans notre contexte de télédéclaration fiscale.
Les résultats antérieurs montrent que la compétence perçue est capable d'améliorer
la motivation extrinsèque des individus et a un effet indirect significatif sur le
comportement d'utilisation du système. La formation et le soutien sont des
investissements complémentaires importants dans un système de dépôt et de
119 Ceci est dû au fait que la DGI n’a pas référencé les prestataires informatiques pouvant réaliser cette
prestation spéciale de conversion de données comptables selon son cahier de charges. Ce qui a laissé
les PME et les professionnelles à la ‘merci’ des prestataires non qualifiés pour ce genre de prestations.
120 La majorité des usagers du ‘Simpl’ ont dû procéder à la refonte totale de leur système d’information
Par ailleurs, dans une étude de Cheikho (2015) sur la perception du risque lié à
l’utilisation des services bancaires en ligne, il a été démontré que les individus, même
informés des fonctions et garanties de sécurité de la technologie, demeurent réticents
à son utilisation. Il en ressort, d’après cette étude, que le risque perçu n’affecte pas
directement l’intention comportementale d’utilisation. En conséquence, le lien entre
275
risque perçu et intention d'utilisation doit être réexaminé à la lumière d’autres
variables contextuelles, notamment en rapport avec la « volonté d’utilisation » ou la
nature du risque porté par la technologie.
Conclusion du chapitre 6
Dans la première section, nous avons réalisé, tout d’abord, l’analyse Delphi afin
d’adapter les différentes échelles de mesure du comportement d’adoption suitre au
consensus obtenu auprès des experts interrogés. A l’issue de cette analyse, on a
procédé à l’examen de l’unidimentionnalité des échelles de mesure de notre
questionnaire ce qui a permis de les épurer.
Ensuite, afin de valider notre modèle de recherche, nous avons réalisé la méthode
PLS par le logiciel Smart PLS. Nous avons alors commencé par l’examen du modèle
structurel dans lequel douze hypothèses ont été validées et trois rejetées. Ainsi, la
vérification de la significativité des liens directs et indirects nous a permis de
conclure que les facteurs (l’effort attendu, la performance attendu, l’influence sociale,
les ressources et conditions de facilitation et la confiance dans le gouvernement du
site web) sont les principaux déterminants de l’adoption des technologies de
télédéclaration fiscale. Au contraire, les normes subjectives en ligne, l’auto-efficacité
et le risque perçu apparaissent non significatifs.
L’attention a été mise essentiellement sur cinq théories qui ont fourni le cadre général
de prédiction de l’adoption des TI e-gouvernement. Il s’agit de la Théorie de Diffusion
de l’Innovation, la Théorie de l’Action Raisonnée, la Théorie du Comportement
Planifié, la Théorie Sociale Cognitive et la Théorie des Comportements les plus
Interpersonnels et la théorie de la confiance. Ensuite, sur la base du Modèle
d’Acceptation de la Technologie et ses extensions les plus marquantes ainsi que
l’UTAUT et ses applications, nous avons proposé un modèle hypothétique de
recherche.
Les résultats de ce travail de thèse ont confirmé l’hypothèse globale selon laquelle
l’intention d’utilisation des TI par les contribuables influence le comportement
d’usage de la technologie. De plus ces résultats ont montré que l’influence sociale, les
conditions de facilitation, la confiance dans la gouvernance du site web, la
277
performance attendue, l’effort attendu sont les facteurs les plus significatifs de
prédiction de l’adoption des TI de télédéclaration fiscale.
2. Principaux Apports
Par ailleurs il est à noter que ce travail de recherche a permis un certain nombre
d’implications théoriques et managériales :
Par ailleurs, notre modèle repose sur le concept d’adoption qui réunit et nuance en
même temps entre acceptation et utilisation. Si la mesure de l’intention est liée à
l’acceptation, elle n’induit pas systématique l’utilisation effective. D’autres variables
sont susceptibles d’intervenir à l’instar des conditions de facilitation présentées dans
notre modèle.
279
3. Limites de la recherche
Le nombre restreint des travaux sur l’adoption des TI/SI dans le contexte de la
télédéclaration fiscale dans les pays en développement. Il est à noter que pour prédire
cette appropriation, ce travail s’est limité au modèle d’origine d’acceptation de la
technologie (Davis, 1989) et ses extensions les plus marquantes jusqu’à 2003
(UTAUT). Ensuite, il est référé aux travaux de recherche, datant de 2000 à 2016, et
ayant appliqué ce modèle dans le contexte de l’e-gouvernement et de la
télédéclaration fiscale. Cependant d’autres théories peuvent être mobilisées,
notamment la Théorie de la Richesse des Média (Daft et Lengel, 1984, 1986) et la
Théorie d’Influence Sociale (Fulk et al., 1990) afin d’identifier d’autres facteurs de
prédiction de cette appropriation. Le modèle révisé de ce travail de recherche semble
encore insuffisant pour prédire l’adoption des TI/SI par les contribuables au Maroc.
Pour la validité externe, il est à noter que ce travail de recherche s’est limité aux
grands centres urbains au Maroc avec un échantillon de 485 répondants. Par
conséquent, ce travail de recherche ne permet pas de présumer qu’il a une validité au-
delà de ce terrain de recherche, ce qui peut empêcher la généralisation de ses
résultats.
Les hypothèses non vérifiées conduisent à soutenir qu’il serait pertinent d’enrichir le
modèle hypothétique de recherche par d’autres variables de contrôle.
D’autre part, tout modèle est réducteur par essence. Une autre limite de cette
recherche est liée à l’articulation des variables. Dans cette recherche, nous avons pris
le parti de ne pas intégrer les variables (âge, sexe, expérience, volonté d’usage)
comme variables modératrices de l’effet de 4 variables (l’effort attendu, la
performance attendu, l’influence sociale et les conditions de facilitation) sur
l’intention et le comportement d’utilisation. Pourtant, la considération de ces
caractéristiques comme variables modératrices permettrait une meilleure
compréhension du phénomène d’adoption des technologies de télédéclaration
fiscales. En particulier, l’intégration de l’expérience dans l’usage du système de
déclaration fiscale en ligne comme variable explicative pourrait enrichir notre
compréhension. Comme cela a été souligné plus haut (cf. chapitre 4), la première
mise en service de ce service date de 2007 alors que la généralisation de l’obligation
de son utilisation est imposée en 2017, période de réalisation de notre enquête. Par
conséquent, l’analyse spécifique du comportement des utilisateurs expérimentés dans
l’usage des systèmes de télédéclaration fiscale depuis son implémentation de 2007 à
2016, notamment dans le segment des grandes entreprises, n’a pas été effectuée, ce
qui constitue une piste de prolongement prometteuse pour cette recherche.
Dans la même veine, le même questionnaire est conçu pour l’ensemble des
contribuables et leurs mandataires. Cependant, ces deux cibles doivent être
distinguées en raison des différences de leur niveau de formation et l’intensité
d’utilisation des systèmes de télédéclaration fiscale, facteurs succeptibles d’engendrer
des interprétations différentes aux questions posées. De plus, certaines populations
(experts comptables) ne sont pas toujours disponibles pour remplir le questionnaire.
281
4. Perspectives de la recherche
Par ailleurs, d’après nos résultats, le lien entre le risque perçu et l’intention
d’utilisation s’est avéré non significatif. Néanmoins, curieusement et contrairement à
la littérature, ce lien apparait positif. Un tel constat suscite de nombreuses
interrogations sur le sens de nos résultats et mérite des analyses plus approfondies.
Sur un autre registre, l’étude des facteurs qui influencent la résistance des
contibuables/professionnels à l’usage de ces technologies et de ces Systèmes, pourrait
s’avérer comme une piste de recherche future.
Enfin, pour vérifier la solidité, dans le temps, des conclusions de ce travail, il serait
intéressant de tester la valider du modèle hypothétique de recherche à l’aide des
études de cas longitudinales.
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Annexes
Définitions Sources
La volonté d'une partie d'être vulnérable aux actions d'une autre Mayer et al.
partie indépendamment de la capacité de surveiller ou de la contrôler. (1995)
C’est une croyance partagée par des membres d'un groupe de contact Serva, Fuller, et
sur la façon dont ces membres sont prêts à être vulnérables les uns Mayer, 2005 ;
aux autres Mayer et al., 1995
La confiance implique une croyance selon laquelle une personne n'a
Hall et al., 2004;
pas à agir de façon opportuniste ou d'une manière égoïste, la croyance
Lewicki et Bunker,
d'une congruence de valeurs.
1995
Une volonté de s'appuyer sur les actions des autres dans une situation Williams, 2001;
impliquant le risque d'opportunisme Mayer et al., 1995
McKnight et al.,
On croit à et être prêt à dépendre d'un autre parti. 1998; Mayer et al.,
1995
Source : Elaboré par l’auteur sur la base des recherches bibliographiques.
Annexe N°2 : Synthèse des Principales réalisations de la stratégie «Maroc
Numeric 2013» (S. CHAKRI, 2016)121 :
313
Priorité stratégique Programme Principales réalisations
Dématérialisation des La plateforme de dématérialisation est
documents encours de test et la phase pilote démarrera
commerciaux avec l’accompagnement de 30 PME. (avec
l’OCP)
Rawaj TI Première expérience réalisée à travers une
Offre pilote chez METRO.
Lancement du déploiement (projet pilote)
pour équiper 1000 points de ventes (Aout
2014).
«Industrie TI » Gouvernance des Définition du modèle de gouvernance des
Fonds Innovation et Fonds et de la structure de gestion : le
R&D Comité National de
l’Innovation (CNI) « appel à projet »
Changement de la forme juridique du
Centre Marocain de l’Innovation en SA, qui
gère les fonds Intilak/Tatwir…
Fonds de Capital Fonds de 100 MDH créé : Maroc Numeric
Amorçage/Risqu fund
40 porteurs de projets;
Régionalisation des Technopark de Rabat
Technoparks Technopark de Tanger
Cadre réglementaire Mise en circuit des textes juridiques
R&D et Innovation adoptés en concertation avec les parties
concernées
Culture Réalisation du module de formations en
d’entreprenariat création d’entreprises innovantes
(INNOVA PROJECT)
Déploiement du module dans 5
établissements pilotes : Fès, Rabat, INPT et
l’Université d’Agadir, etc.
Cluster TI L’Assemblée Générale Constitutive portant
création du cluster a eu lieu le 24/11/2010.
Mise en place des P2I Casanearshore, Fès share, Tétouan shore,
offshoring Rabat technopolis, Oujda shore.
315
Priorité stratégique Programme Principales réalisations
Formation des professions juridiques
Organisation des sessions de formation sur
la cyber sécurité et la cybercriminalité aux
profits d’un certain nombre de magistrats
Mise en place du Label e-thiq@ des sites
web marchands
Signature de la convention de partenariat
entre le MICNT et la CGEM pour la mise en
place du Label e-thiq@
Sélection des tiers-experts chargés de
l’évaluation des entreprises postulant pour
l’obtention du Label
Lancement du Label le 29 septembre 2011
Remise du Label aux premiers sites
marchands
S. CHAKRI, Directrice de l’économie numérique, Broadband Forum and 3rd SC Meeting 8 Nov.
122
2016, INPT
317
En fait les grandes lignes123 ce cette nouvelle vision inclue, entre autres : La
digitalisation des services administratifs, la généralisation du wifi pour tous dans les
espaces publics et la formation de professionnels. Concrètement cette vision projette,
d'ici les 4 prochaines années, à dématérialiser 50% des démarches administratives et
à réduire de moitié la fracture numérique. Ce projet de transformation de
l'administration vers le digital constitue donc le pilier de ce plan d'Etat. Pour
accompagner cette transition, un fonds intitulé “e-gov fund” sera dédié à cette
opération portée par l'Agence de l'économie numérique.
La stratégie « Maroc-Digital-2020 » s’avère aussi être l’un des plans les plus
ambitieux du continent africain. Qui se fixe aussi de positionner le Maroc en tant que
hub régional et leader africain dans le domaine. Pour réagir aux critiques qui sont
adressées au plan ‘MN2013’ , notamment sur le plan de pilotage, de suivi et
l’évaluation des actions, les autorités de tutelles ont crées une entité indépendante
baptisée «agence du développement du numérique», dont les missions ; en plus de
l’accompagnement de la mise en œuvre de la vision-2020, l’encouragement de
l’entrepreneuriat dans le domaine de l’économie numérique, la mise en ligne de 50%
des démarches administratives, la réduction de 50% la fracture numérique, connecter
20% des PME.
126 https://www.tax.gov.ma
319
Annexe 5 : Calcul de la Médiane et EAM pour l’ensemble des critères
selon deux phases du Delphi :
Panel 1 Panel 2
Critère
Médian EAM Médian EAM
PE1 5,5 0,850 5,5 0,633
PE2 5 0,667 5 0,500
PE3 5 0,533 5 0,500
PE4 5 0,633 5 0,600
EE1 5 0,235 5 0,900
EE2 4 0,165 4 0,900
EE3 4 0,421 4 0,933
EE4 5 0,820 5 0,733
SI1 5 1,133 5 0,733
SI2 5 0,933 5 0,567
SI3 5 0,236 5 0,633
OSN1 4 0,652 4 0,622
OSN2 4 0,862 4 0,420
OSN3 4 0,981 4 0,546
OSN4 3 0,654 3 0,124
MI1 4,5 0,326 4,5 0,023
MI2 5 0,123 5 0,933
MI3 4 1,300 4 0,780
FC1 5 0,258 5 0,700
FC2 5 0,625 5 0,600
FC3 5 0,700 5 0,467
FC4 5 0,633 5 0,600
GS1 6 0,600 6 0,433
GS2 5 0,421 5 0,667
GS3 5 0,231 5 0,700
EFSE1 5 0,667 5 0,533
EFSE2 5 0,600 5 0,467
EFSE3 5 0,967 5 0,600
BI1 6 0,567 6 0,433
Panel 1 Panel 2
Critère
Médian EAM Médian EAM
BI2 6 0,600 6 0,367
BI3 6 0,600 6 0,367
BE1 6 0,421 6 0,467
BE2 6 0,833 6 0,433
BE3 5 0,321 5 0,867
BE4 6 0,667 6 0,400
TGWS1 5 0,800 5 0,700
TGWS2 5 1,067 5 0,600
TGWS3 5 0,667 5 0,467
TI1 4 0,632 3 1,167
TI2 3 0,623 3 0,362
TI3 3 0,532 3 0,140
TI4 4 0,689 4 0,321
DIS1 4 0,933 4 0,767
DIS2 4,5 0,327 4,5 0,867
DIS3 3 0,967 3 0,867
DIS4 3,5 0,685 4 0,800
PR1 3 0,326 2,5 0,560
PR2 3 0,348 3 0,423
PR3 3 0,231 3,5 0,235
AM1 5 0,498 5 0,633
AM2 5 0,667 5 0,633
AM3 6 0,600 6 0,533
321
Annexe N°6 : Quelques expériences de pratique de l’E-gouvernement’
dans le monde
Plusieurs études ont étudié l'adoption des services d’e-Gov basés sur des modèles
d'acceptation de la technologie tels que le TAM (Davis, 1989), Théorie de l'action
résonnée (Fishbein et Ajzen, 1975), la Théorie de la diffusion de l'innovation (DOI)
(Rogers, 1995) et Théorie unifiée de l'utilisation et de l'acceptation de la technologie
(UTAUT) (Venkatesh et al., 2003). La recherche d'adoption suppose que les
utilisateurs potentiels d'une technologie pèsent sur leur potentiel en utilisant cette
technologie, puis prennent leur décision de l'adopter ou de la rejeter (Al-Jabri et
Roztocki, 2015). Bien qu'il n'existe aucune définition standard de l'acceptation dans
la littérature, Lallmahomed et al. (2011) affirment que l'acceptation de la technologie
fait référence à l'étude de facteurs qui (1) obligent une personne à accepter ou à
rejeter une technologie, (2) des facteurs qui amélioreraient l'adoption par une
personne d'une technologie et (3) des facteurs qui préviendraient l'avenir
d’utilisation d'une technologie.
Le succès des services d’e-Gov dépend de l'adoption de ces services (Shareef et al.,
2011).
Poussé par les stratégies nationales d'information, le nombre total de sites Web
gouvernementaux en Chine a atteint 81.725 à la fin avril 2011, ce qui représente 4,4%
des 1,83 million de sites Web chinois (Zhaozhengfu.cn, 2011). De manière synchrone,
en décembre 2013, il y avait 618 millions d'internautes en Chine continentale, selon le
Centre d'information sur le réseau Internet en Chine (CNNIC, 2014). Néanmoins, il y
a encore un grand nombre de citoyens qui n'ont jamais visité les sites Web du
gouvernement ou qui en savent peu sur leurs fonctions (Guo 2007, Lu 2007, Wang et
Chen 2012). L'évaluation des sites Web du gouvernement chinois publiée par China
Computer World en janvier 2008 (Fan, 2008) a montré que 57,5% des personnes
interrogées n'avaient jamais visité les sites Web gouvernementaux, et 29% n'en
connaissaient aucune. Le rapport d'enquête sur la construction du gouvernement
électronique dans la province du Fujian a montré que 81% des personnes interrogées
n'avaient jamais visité les sites Web du gouvernement du comté, 93,4% préféraient
les canaux traditionnels lorsqu'ils devaient communiquer avec les services
gouvernementaux et seulement 6,6% a choisi les canaux en ligne en 2011 (Groupe de
recherche sur la construction du gouvernement électronique au niveau du comté dans
la province du Fujian, 2011).
Le Liban a entrepris une série d'initiatives entre 1998 et 2012 pour élaborer une
vision, une politique et une stratégie pour l’e-gouvernement grâce à des réformes
administratives. Par exemple, en 2002 et 2003, le Bureau du ministre d'État à la
Réforme administrative (OMSAR) a élaboré respectivement une vision du
gouvernement électronique et une e-Stratégie nationale (Commission économique et
sociale pour l'Asie de l'Est, 2009). En 2008, la stratégie d’e-gouvernement a été
révisée. Ensuite, en 2013, un nouveau portail (www.e-gov.gov.lb) est devenu
disponible et a présenté l'initiative d’e-gouvernement. En 2014, le Liban est classé
136 des 175 pays sur l'indice de perception de la corruption. La fiabilité est un facteur
important pour augmenter l'intention du comportement d'utiliser l'administration
électronique. Le chercheur indique que la fiabilité moyenne (3,94 sur l'échelle de 1 à
7) des citoyens libanais est faible. Ces résultats sont en corrélation avec le dernier
rapport du PNUD en 2009 où plus de 62,7% de la population totale ne font pas
confiance au Conseil des ministres (Harfouche & Robbin, 2012). Une recherche
menée au Liban sur l'acceptation publique des services électroniques montre que le
manque de confiance liée à la vie privée et à la sécurité publique des services
électroniques est importante (Harfouche & Robbin, 2012). Selon Michel (2005, p.
215), un agent passif «subit un certain nombre de contraintes» et répond à ses
fonctions alors qu'un citoyen actif est un acteur qui participe à la société civile, à la
323
vie communautaire et/ou politique127. Hoskins Mascherini, (2008) à son tour,
recommande que le gouvernement «se concentre sur la création d'une relation de
confiance avec l'électorat en dehors des limites de l'Internet plutôt que de créer une
expérience Web positive». Enfin, la transparence est une autre incitation importante
à l'utilisation des services électroniques (Bannister & Connolly, 2011; Reddick, 2011)
ont été étroitement liées à la confiance dans le gouvernement. Akhter, Kumar, Kumar
et Dwivedi (2011, p. 27) ajoutent le point critique selon lequel «si le gouvernement
électronique ne parvient pas à développer la perception de la confiance entre les
citoyens, il n'atteindra pas son plein potentiel».
127 Cependant, un citoyen actif a un grand potentiel pour «participer au processus de transformation,
concevoir et utiliser des services électroniques personnalisés, peu coûteux, de haute qualité et
sécurisés qui s'adapteront à leurs attentes et à leurs besoins» (Fakhoury & Aubert, 2013, p. 38).
128 J.-W. Lian (2015), International Journal of Information Management 35 98-109
129 Enquête gouvernementale des administrations publiques des Nations Unies, 2014
Ngulube (2007) soutient, que les principaux composants de l'e-Gov tels que
l'infrastructure, les ressources humaines et l'information manquent en Afrique
subsaharienne. Asiimwe et Lim (2010) ont étudié la convivialité de quatre sites Web
du gouvernement ougandais en termes de conception, de navigation et de politiques
juridiques. Leurs résultats montrent que les sites Web de l'Ouganda sont
partiellement utilisables mais ne présentent pas de fonctionnalités interactives et
d'accessibilité. Les auteurs suggèrent également que le cadre juridique qui régit ces
sites manque et que la confiance des citoyens pourrait être augmentée grâce à des
politiques de confidentialité claires. Bwalya et al. (2014) ont utilisé une méthode
mixte pour comprendre les facteurs qui influencent l'adoption d'eGov en Zambie au
niveau individuel et organisationnel à travers le modèle d'acceptation technologique
(TAM) et la théorie de la structuration de Giddens. Les auteurs suggèrent que les
solutions eGov de la Zambie devraient être conçues en tenant compte du contexte
local et qu'une campagne de marketing devrait être effectuée car la majorité de leurs
répondants ne sont pas au courant des services eGov. Bwalya et al. (2014) affirment
en outre que l'offre de services basés sur l'eGov peut aider la Zambie à revigorer le
service public en raison d'inefficiences aiguës et inefficacité.
Maurice n'a pas les mêmes problèmes que ses homologues sur le continent africain.
Le sondage sur l'e-gouvernement des Nations Unies 2014 énumère l'île Maurice
comme l'un des six premiers pays d'Afrique qui ont un indice d’eGov supérieur à la
moyenne mondiale. Maurice a amélioré son classement de 93 en 2012 à 76 en 2014
(Sondage sur les administrations publiques des Nations Unies, 2014). Trente et un
pour cent des abonnements Internet haut débit ont accès au service par une ligne fixe
et 68,6 pour cent ont accès via un appareil mobile. La proportion de ménages avec un
ordinateur est de 53,1% et ceux qui ont accès à Internet sont de 52%.
E-démocratie : L'Inde est la plus grande démocratie du monde. Prime Minister Modi
(MyGov, 2014) croit que le succès de la démocratie ne peut être imaginé sans la
participation des citoyens. Le gouvernement de l'Inde a accordé la priorité aux projets
susceptibles d'être mis à l'échelle (Kumar&Misra, 2007). Le Plan national de
325
gouvernance électronique (NeGP, 2015) vise à jeter les bases pour permettre la mise
en œuvre à grande échelle du gouvernement électronique. En août 2014, le payé a
approuvé l'Inde numérique, qui vise à transformer le pays en une société de la société
et de l'économie du savoir. L'Inde numérique est de nature transformationnelle et
devrait veiller à ce que les services gouvernementaux soient accessibles aux citoyens
par voie électronique (PIB, 2014). Les services gouvernementaux sont actuellement
offerts en utilisant des centres de services communs (CSC) à travers le pays. Les CSC
sont des points de livraison de services avancés au niveau du village pour la
prestation de services initiés par le gouvernement aux utilisateurs, où la plupart des
services ont lieu. Au 31 août 2013, environ 127.000 CSC étaient opérationnels et
fournissaient des services aux personnes (INDG, 2014).
L'Inde a lancé le système de gestion et de registre foncier basée sur les TIC de
Bhoomi, mis en œuvre par le gouvernement du Karnataka. La réalisation la plus
importante de Bhoomi provient de l'intégration électronique du service d'inscription
auprès des organismes d'acquisition de terres, des banques et d'autres institutions
financières. Cette intégration électronique a entraîné des activités rationalisées
d'administration des enregistrements fonciers et des transactions simplifiées.
130 Rapport d’enquête des nations unies 2016 sur l’e-gouvernement, gouvernement électronique à
l'appui du développement durable, p.11
131 Source: Gouvernement du Karnataka, Inde, 2014
2003). Alors que le gouvernement électronique a le potentiel d'améliorer la
transparence, la réactivité et la responsabilité du gouvernement, les services
électroniques ne seront adoptés que si les citoyens les jugent fiables.
Le niveau d'intégration que l'ISASS est allé au-delà de ce qui a été réalisé dans de
nombreux autres pays. ISASS intègre 16 institutions publiques via le service web et
intègre des informations auprès de 1001 bureaux locaux d'assistance sociale. Tous les
processus d'assistance sociale allant des applications aux paiements peuvent être
réalisés dans une plate-forme électronique. Par exemple, on peut accéder à
l'information sur tous les cas d'aide sociale financés par le gouvernement dans un
même centre. Ainsi Les dispositions institutionnelles pour le partage des données
entre les institutions gouvernementales sont importantes pour une intégration
efficace.
L’E-gouvernement en Tunisie
La Tunisie était, en 2005, le pays hôte de la deuxième phase du sommet mondial sur
la société de l'information. Ce sommet a pris fin dans l'adoption de l'engagement de
132 Rapport d’enquête des nations unies 2016 sur l’e-gouvernement, gouvernement électronique à
l'appui du développement durable, p.10
133 Source: Gouvernement de la Turquie, 2015; KOÇ, 2011
134 Rapport d’enquête des nations unies 2016 sur l’e-gouvernement, gouvernement électronique à
327
Tunis et de l'agenda de Tunis pour la société de l'information (SMSI, 2006). Selon les
Nations Unies (2014), la Tunisie occupe la 75ème place au monde et la 1ère position
en Afrique en termes d'EGDI136. En outre, il a enregistré un EGDI supérieur à la
moyenne mondiale de 0,4712.
Les initiatives d’adoption d’e-gouvernement ont commencé dans les années 80 puis a
été suivie par la création de la première génération de sites Web informatifs (2000-
2002) qui ont assuré une présence en ligne. Au cours de la période 2003-2005 (la
phase d'interaction), la deuxième génération de sites Web publics se caractérisait par
l'utilisation de courriers électroniques, de moteurs de recherche et de
téléchargements de formulaires et de spécifications. Au cours de la phase de
transaction (2006-2009).
En Inde, PAN est un code alphanumérique à dix chiffres, émis sous la forme d'une
carte stratifiée par le Département de l'impôt sur le revenu en Inde. Il est obligatoire
de citer le PAN dans toute la correspondance avec l'autorité de l'impôt sur le revenu.
Tous les contribuables existants ou les personnes qui sont tenues de fournir un
revenu, doivent obtenir un PAN. La carte PAN est obligatoire et requise par les
autorités lors de transactions financières avec elles. Par exemple, une photocopie d'un
PAN est requise lors de la demande d'un nouveau compte bancaire, de l'achat ou de la
vente de biens, ou de bijoux à haute valeur. En outre, les détails de la carte PAN sont
requis dans les placements en valeurs mobilières et les opérations sur le marché
boursier. Conformément aux directives de la Banque de réserve de l'Inde, des
numéros d'identification personnels (NIP) sont requis lors de l'exécution de
transactions en ligne.
Ces auteurs soutiennent que l'une des initiatives les plus réussies du gouvernement
électronique en Afrique du Sud a été le dépôt fiscal électronique (e-Filing), introduit
par le South African Revenue Services (SRAS) en 2001. Ce service gratuit permet aux
contribuables, aux fiscalistes et aux entreprises de s'inscrire gratuitement et de
soumettre des déclarations et des déclarations, d'effectuer des paiements et
d'effectuer plusieurs autres interactions avec le SRAS dans un environnement en
ligne sécurisé (SRAS eFiling, 2013). L'option de dépôt électronique a été élargie au
cours de la saison de production de 2006 aux personnes qui ont gagné un salaire de
base et des allocations. Au cours de la saison de production 2007, le dépôt
électronique a été mis à la disposition de tous les contribuables et cette méthode
permettait aux particuliers de présenter leur déclaration de revenus sans fournir de
pièces justificatives.
138 Journal of Economic and Financial Sciences | JEF | April 2016 9(1), pp. 120-136
329
Annexe N°7 : Critiques des Objectifs et des indicateurs de la stratégie
2013 par la CDC : Evolution des indicateurs et réalisation des objectifs
L’un des objectifs fixés est l'évolution de l’indice de l’e- gouvernement de l’ONU à 0,8
à fin 2013. Cet objectif n’est réalisé qu’à hauteur de 50% à la fin d'échéancier de la
stratégie. Aussi les services et projets E-Gov réalisés ont atteint 42 sur les 89 prévus.
Toutefois, les sites de l’e-gouvernement qui s’affichent dans le top 100 des sites les
plus visités sont au nombre de 17 dépassant l’objectif de 5.
Seulement 10% des entreprises qui ont bénéficié du programme Moussanada TI pour
s’équiper en systèmes d’information professionnels. Pour le programme Infitah,
seulement 30% des dirigeants de PME ont obtenu le permis numérique, alors que
l’objectif était de 10.000.
Sur les cinq indicateurs fixés au niveau de cet axe, un seul indicateur était suivi. Il
s'agit du chiffre d’affaires de l’offshoring en TI qui a atteint en 2012 mois de 30% de
l’objectif. Quant à l'axe d'accompagnement "capital humain", mise à part des
formations urgentes des profils offshoring TI, des informations manquent pour
évaluer l’avancement de la formation de 30.000 autres profils que la stratégie a défini
comme des besoins du secteur TI.
Pas du tout d'accord (1), Pas d'accord (2), Plutôt pas d'accord
(3), Neutre (4), Plutôt d'accord (5), D'accord (6), Tout à fait 1 2 3 4 5 6 7
d'accord (7)
Comportement attendu
Intention d'utilisation
Performance Attendue
Effort Attendu
331
Pas du tout d'accord (1), Pas d'accord (2), Plutôt pas d'accord
(3), Neutre (4), Plutôt d'accord (5), D'accord (6), Tout à fait 1 2 3 4 5 6 7
d'accord (7)
EE3: Il serait facile pour moi d'entrer et de modifier des données lorsque
j'utilise un système de télédéclaration fiscale
Influence Sociale
SI2. Les gens qui sont importants pour moi pensent que je devrais
utiliser le système de télédéclaration fiscale
Influence de Médiats
Conditions Facilitatrices
Pas du tout d'accord (1), Pas d'accord (2), Plutôt pas d'accord
(3), Neutre (4), Plutôt d'accord (5), D'accord (6), Tout à fait 1 2 3 4 5 6 7
d'accord (7)
Soutien du gouvernement
Confiance à l'Internet
333
Pas du tout d'accord (1), Pas d'accord (2), Plutôt pas d'accord
(3), Neutre (4), Plutôt d'accord (5), D'accord (6), Tout à fait 1 2 3 4 5 6 7
d'accord (7)
Disposition à la confiance
DIS3: J'ai tendance à faire confiance à une personne même si j'ai peu de
connaissance de lui.
Risque perçu
ABDELOUAHED DGI
23 Cadre Manager Marrakech
(Confidentiel)
335
N° Nom & Prénom Fonction Ville
337
Annexe N°11 : Principaux indicateurs macroéconomiques 2017 et
prévisionnels 2018 (HCP143)
339
Tables des Matières :
Introduction générale ........................................................................................ 7
1. Contexte et problématique de la recherche ............................................................. 8
2. Cadre théorique de la recherche ............................................................................. 11
3. Problématique et objectifs de la recherche .............................................................14
4. Positionnement épistémologique et démarche méthodologique ...........................16
5. Structure de la recherche ........................................................................................ 17
Partie I – Cadre théorique de la recherche ....................................................... 20
Introduction de la première partie............................................................................................21
Chapitre 1 Les fondements théoriques du comportement d’adoption des TI .... 22
Introduction chapitre 1 ............................................................................................................ 23
1.1 La théorie de l’action raisonnée (TAR) ............................................. 23
1.2 La Théorie du Comportement Planifié (TCP) .................................... 26
1.2.1 La définition des construits de la TCP ................................................................... 27
1.2.2 Les travaux ayant mobilisé la TCP ......................................................................... 28
1.3 La théorie de diffusion des innovations (TDI) .................................. 29
1.4 La Théorie de la Cognition Sociale (TSC) .......................................... 33
1.5 Théorie des comportements interpersonnels (TCI) .......................... 37
1.6 La théorie de la confiance (TC) ......................................................... 38
1.6.1 Définition et dimensions du concept de la confiance ............................................ 39
1.6.2 Confiance et comportement d’adoption des TI : une perspective structurationniste
………………………………………………………………………………………………………………….39
Conclusion chapitre 1 ............................................................................................................... 44
Chapitre 2 Modèles de prédiction de l’utilisation des Technologies
d’Information et des Systèmes d’Information .................................................. 46
Introduction chapitre 2 ............................................................................................................ 47
2.1 Le Modèle d'Acceptation de la Technologie (TAM) ........................... 47
2.1.1 Les fondements du Modèle d'Acceptation de la Technologie ................................ 48
2.1.2 Définition des construits du TAM ......................................................................... 50
2.2 Applications du Modèle d’Acceptation de la Technologie.................. 50
2.2.1 Aperçu de travaux d’application du TAM (1989-2000) ......................................... 51
2.2.2 Applications du TAM dans le cas de la banque mobile (2000-2010) ................... 55
2.3 Validation des relations causales (IC)/ (UR)/ (UP) ........................... 58
2.3.1 Relation : Intention Comportementale et Usage Réel. .......................................... 58
2.3.2 Relation : Utilité Perçue, Attitude, Intention Comportementale .......................... 58
2.3.3 Relation : Utilité Perçue, Facilité d’Utilisation Perçue et variables externes ........ 59
2.3.4 Relation : Facilité d’Utilisation Perçue et variables externes ................................ 59
2.4 Extensions du Modèle d’Acceptation de la Technologie .................... 60
2.4.1 Le Modèle d’Usage des Micro-ordinateurs (MUPC), Igbaria, Guimaraes et Davis
………………………………………………………………………………………………………………….60
2.4.2 Le Modèle d’Usage des Ordinateurs (MUPC), Igbaria et Iivari, ............................ 62
2.4.3 Le TAM Augmenté ................................................................................................ 63
2.4.4 Le Modèle Motivationnel (MM) ............................................................................ 65
2.4.5 Le Modèle Révisé ................................................................................................... 66
2.4.6 Le Modèle d’Acceptation dans les petites firmes ................................................... 67
2.4.7 Le modèle d’Acceptation D’Argawal et Karahanna ............................................... 69
2.4.8 Le Modèle Etendu de l’Acceptation de la Technologie (TAM2) ............................ 70
2.4.9 Le Modèle de Kwon et Chidambram ...................................................................... 71
2.4.10 Le modèle des Déterminants de la Facilité d’Utilisation Perçue de Venkatesh .... 72
2.5 La Théorie unifiée de l’Acceptation et de l’Utilisation de la
Technologie UTAUT ..........................................................................................75
2.5.1 Les fondements de l’UTAUT .................................................................................. 75
2.5.2 Les travaux d’application de l’UTAUT ................................................................... 77
Conclusion du chapitre 2 ......................................................................................................... 81
Chapitre 3 – Modélisation de l’utilisation des Technologies de l’information
dans le contexte de l’e-gouvernement............................................................... 82
Introduction du chapitre 3 ....................................................................................................... 83
3.1 Présentation de l’objet de recherche : E-gouvernement, e-
administration ................................................................................................. 84
3.1.1 La notion d’e-gouvernement.................................................................................. 84
3.1.2 « E-administration » : Un impact croissant sur les métiers .................................. 86
3.1.3 Technologies de l’e-gouvernement ........................................................................ 87
3.2 Les modèles d’adoption des TI appliqués au contexte de l’e-
gouvernement .................................................................................................. 90
3.2.1 Les modèles de prédiction de l’adoption des services e-gouvernement ................ 90
3.2.2 Modèles de prédiction de l’adoption des systèmes de télédéclaration fiscale ....... 95
3.3 Présentation du modèle de recherche : ........................................... 112
3.3.1 Construction du modèle de recherche .................................................................. 112
3.3.2 Présentation des hypothèses................................................................................. 115
Conclusion du chapitre 3.........................................................................................................132
Conclusion de la première partie ............................................................................................133
Partie II – Contexte, méthodologie et résultats de la recherche ...................... 135
Introduction De La Deuxième Partie ..................................................................................... 136
Chapitre 4 - Contexte de la recherche : e-gouvernement et de e-administration
fiscale au Maroc .............................................................................................. 137
Introduction du chapitre 4 ..................................................................................................... 138
4.1 Le ’E-gouvernement’ au Maroc : contexte d’adoption et évolution .. 140
4.1.1 Evolution de l’adoption de l’E-gouvernement au Maroc ..................................... 140
4.1.2 Analyse critique & Recommandations de la stratégie ‘MN2013’......................... 148
4.2 Evolution de l’implémentation de la TI : ‘Simpl’ au sein de la DGI
Marocaine ....................................................................................................... 155
4.2.1 Caractéristiques fonctionnelles du système ‘Simpl’ de télédéclaration fiscale..... 155
4.2.2 Evolution des téléservices de la DGI : une amélioration continue vers la
performance attendue ............................................................................................................. 161
4.2.3 Evaluation et perspectives du système de ‘TD-TP fiscale’ ‘Simpl’ : Vers une
« administration connectée ».................................................................................................. 176
Conclusion du chapitre 4 ........................................................................................................187
Chapitre 5 Méthodologie et démarche de recherche ...................................... 188
Introduction du chapitre 5 ..................................................................................................... 189
5.1 Positionnement épistémologique ................................................... 190
5.1.1 Les principaux paradigmes épistémologiques ..................................................... 190
5.1.2 Posture épistémologique : le positivisme ............................................................ 192
5.2 La démarche préalable à l’analyse explicative : la méthode Delphi .. 193
5.2.1 La méthode Delphi : définition et objectifs ......................................................... 193
5.2.2 Mise en œuvre de la méthode Delphi .................................................................. 194
5.3 Méthodologie de l’étude quantitative............................................... 197
5.3.1 Déroulement de l’enquête quantitative ................................................................ 197
5.3.2 L’épuration des échelles de mesure ..................................................................... 199
5.3.3 Outils méthodologiques de l'analyse explicative : les méthodes d’équations
structurelles ............................................................................................................................ 207
Conclusion du chapitre 5........................................................................................................ 218
Chapitre 6 Présentation et discussion des résultats de la recherche ................ 219
Introduction du chapitre 6 ..................................................................................................... 220
6.1 Présentation des résultats de la démarche Delphi ........................... 221
6.1.1 Déroulement de l’enquête Delphi ........................................................................ 222
6.1.2 Résultats de l’enquête Delphi .............................................................................. 229
6.2 Les résultats de l’analyse explicative par les méthodes d’équations
structurelles (PLS) ......................................................................................... 233
6.2.1 Analyse descriptive de l’échantillon..................................................................... 233
6.2.2 Epuration des échelles de mesure ....................................................................... 237
341
6.3 Test du modèle des équations structurelles (PLS) .......................... 254
6.3.1 Analyse du modèle de mesure ............................................................................. 254
6.3.2 La qualité globale du modèle : le test d’adéquation (GoF) .................................. 260
6.3.3 Le modèle structurel ............................................................................................ 262
6.4 Discussion des résultats de la recherche ........................................ 268
6.4.1 L’influence de la performance attendue sur l’Intention d'utilisation .................. 268
6.4.2 L’influence de l’effort Attendu sur l’Intention d'utilisation ................................. 268
6.4.3 L’influence de la confiance dans le gouvernement du site web sur l’Intention
d'utilisation ............................................................................................................................ 270
6.4.4 L’influence sociale et son impact sur l’intention d’utilisation ............................. 272
6.4.5 L’influence des conditions de facilitation sur l’utilisation ................................... 273
6.4.6 L’influence de l'auto-efficacité vis-à-vis de la télédéclaration fiscale sur le
comportement d’utilisation attendu ...................................................................................... 274
6.4.7 La relation entre «risque perçu» et «intention comportementale d'utilisation»
………………………………………………………………………………………………………………..275
Conclusion du chapitre 6 ....................................................................................................... 276
Conclusion générale ........................................................................................ 277
1. Synthèse du travail doctoral : .............................................................................. 277
2. Principaux Apports .............................................................................................. 278
3. Limites de la recherche ........................................................................................ 280
4. Perspectives de la recherche ................................................................................ 282
Bibliographie ................................................................................................. 283
Annexes …………………………………………………………………………….…………………312
Titre : Proposition d'un modèle d'analyse des déterminants de l'acceptation
de l'usage des dispositifs de télédéclaration fiscale au Maroc.
Mots clés : Télédéclaration fiscale ; e-gouvernement ; Acceptation des TI ; Systèmes d’information ;
Méthode Delphi ; Equations structurelles ; Confiance perçue ; Maroc.
Résumé :
Ce travail doctoral s’intéresse aux facteurs L’originalité est ici de s’intéresser aux
d’acceptation, d’adoption puis d’utilisation des technologies de télédéclaration fiscale au Maroc
technologies de l’information de type e- c’est-à-dire en contexte socioéconomique
gouvernement. Il s’intéresse en particulier au cas émergeant. Les principaux résultats de ce travail
de la télédéclaration fiscale au Maroc. Partant doctoral ont confirmé l’hypothèse globale selon
d’une posture épistémologique positiviste, la laquelle l’intention d’utilisation des TI par les
recherche s’appuie sur une démarche contribuables influence le comportement d’usage
méthodologique mixte en deux étapes, la de la technologie.
première est basée sur une démarche qualitative Néanmoins, ces résultats sont étoffés par
exploratoire reposant sur la méthode Delphi et la l’importance de certains déterminants moins
seconde s’appuie sur une démarche quantitative médiatisés comme l’influence sociale, des
par équations structurelles à vocation conditions de facilitation, de la confiance dans la
confirmatoire. Son objectif est classique et en gouvernance du site web dédié à la
cohérence avec le corpus théorique dominant en télédéclaration, de la performance attendue, de
management des systèmes d’information car il l’effort attendu. L'ensemble de ces facteurs
s’agit de mettre en lumière les facteurs explicatifs influence la décision d’acceptation puis d'usage
et prédictifs de l’acceptation d’une technologie de de la télédéclaration fiscale pour le contribuable
l’information donnée (Davis, 1989 ; Venkatesh et marocain et peuvent être à ce titre des leviers à
al., 2003, 2012; Benbasat et Barki, 2007). mobiliser.
Title : Proposal for a model for analyzing the determinants of the acceptance
and use of online tax reporting tools in Morocco.
Keywords : Tax e-filing; e-government; Acceptance of Information Technologies; Information system;
Delphi method; Structural equations; Perceived trust; Morocco.
Abstract :
This doctoral thesis is concerned with the factors Moreover, they have shown that the social
influencing the adoption and use of e-government influence, the facilitation conditions, the trust in
technologies. As positivist epistemological the website governance, the expected
posture, the research is based on a mixed performance, as well as the expected effort are the
methodology: a qualitative approach based on the most significant factors predicting the adoption of
Delphi method, followed by a hypothesis test. This the IT in the tax E-filing.
thesis aims to highlight the factors that explain The present thesis, furthermore, contributes to
and predict the acceptance of information better understand the adoption behavior of e-
technologies (Davis, 1986, Venkatech et al., 2003, government services, among other things through
2012, Benbasat et Barki, 2007) in the tax E-filing the mobilization of unified theory of acceptance
systems in Morocco. The results of this thesis and use of technology (UTAUT) which is
have confirmed the overall hypothesis that the improved and completed by the trust theory.
intention of taxpayers to use IT influences Moreover, it suggests many variables actions that
technology behavior use. can support managerial action in the deployment
of tax E-filing projects at the individual,
technological and organizational levels.
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