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Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Diagraphies

Acquisitions des données

BENTELLIS Abdelhakim
Avant propos

Ce cours est destiné à l’usage des étudiants en licence et master de géophysique et de


géologie.

Il est divisé en deux parties. Cette première partie aborde l’acquisition des données
diagraphiques, alors que la seconde partie concerne les diagraphies d’interprétation
géologique (imagerie, pendagemétrie).

J’ai tenté de simplifier cette partie du cours en expliquant les différents paramètres influents
les enregistrements des diagraphies puis présenter toutes les diagraphies d’études de la
coupe géologique sous forme simple qui regroupe le principe physique, les facteurs influents
(géologiques et parasites), le principe d’interprétation et les applications.

Ce cours doit être mis à jour régulièrement (tous les 5 ans) vu l’évolution technologique
rapide des diagraphies qui sont développées dans des centres de recherche appartenant à
des sociétés de services pétroliers.
Sommaire

Introduction
Conditions de mesure
Méthodes diagraphiques
- Classification
1. Etude de coupe géologique
1.1. Polarisation spontanée
1.2. Dispositifs de résistivité
Macrodispositif
Microdispositif
1.3. Diagraphies de pendagemétrie
1.4. Diagraphies nucléaires
1.5. Diagraphies acoustiques
2. Géométrie du puits
3. Diagraphie d’échantillonnage
4. Diagraphies de production
Introduction :

L’étape principale de la recherche et de la prospection est l’exécution de forages


d’exploration.

En effectuant les opérations de forage, on cherche à déterminer la coupe géologique du


trou, à relever les caractéristiques lithologiques et pétrographiques des terrains traversés
par le sondage, à détecter les substances minérales utiles dans ces terrains et à déterminer
leur quantité.

A cet effet, on procède lors du forage au prélèvement d’échantillons de roches (l’échantillon


n’étant pas appelé carotte, ce procédé est connu sous le nom de carottage mécanique) et à
l’examen de la boue et des déblais de forage remontés à la surface. Dans les puits de pétrole
et de gaz ainsi que dans les sondages hydrogéologiques on effectue aussi le test de
formations.

Pourtant les résultats obtenus par cette méthode ne donnent pas de renseignements
complets sur la coupe géologique des sondages.

Au cours de la prise de carotte et de leur remontée en surface, les propriétés de la roche et


du liquide qui remplit les pores varient un peu.

Lors du découpage et de l’extraction, une partie de la carotte se trouve détruite et, de ce


fait, n’est pas remontée en surface (récupération incomplète). Ainsi, par exemple le
pourcentage de récupération de carotte provenant des couches réservoirs qui présentent le
plus grand intérêt, est assez souvent médiocre, ce qui rend difficile l’appréciation, d’après les
carottes, des terrains traversés par le trou de sonde. En outre, la prise de carotte complique
le forage et augmente le temps de nécessaire à son exécution.

Pour toutes ces raisons, il importe de réduire le nombre de prises de carottes en passant au
forage sans carottage mécanique de certains intervalles ou même des trous entiers. Le test
de formations prend aussi beaucoup de temps.

Les difficultés que présentent la prise de carottes et l’étude des coupes des terrains d’après
les carottes et les autres renseignements géologiques ainsi que les difficultés que revêt la
détection des substances minérales utiles dans les terrains traversés par le trou de sonde ont
nécessité la mise au point d’autres méthodes permettant l’étude de la coupe géologique de
forage.

Pour la prospection et l’exploration, on utilise largement, sur le terrain les différentes


méthodes géophysiques (sismique, prospection électrique…). Il est bien naturel que l’idée
soit venue d’appliquer ces méthodes pour l’étude des terrains dans les sondages (forages).

Les méthodes géophysiques utilisées pour l’étude de la coupe géologique des sondages et
pour la localisation des minéraux sont désignées sous le nom de « diagraphies ».
Les diagraphies apportent une assistance considérable dans la détermination des roches
traversées et dans la détermination de leur séquence. Elles permettent de détecter les
substances minérales utiles (pétrole, gaz…).

Les diagraphies sont enregistrées essentiellement pour :


- Etablir des corrélations de puits à puits.
- Vérifier et corriger les côtes des données relatives à la colonne lithologique établie
habituellement grâce aux déblais.
- Interpréter qualitativement les renseignements obtenus pour en déduire les
paramètres de production et l’étude des réservoirs.
- Interpréter quantitativement ces mêmes données.
- Résoudre des problèmes particuliers (qualité de cimentation, détection des
épaisseurs utiles et du contact hydrocarbures/eau, venues de gaz…).

La résolution des ces problèmes est très importante pour les géologues et les producteurs.

Il est nécessaire également de signaler que ces dernières années, d’autres méthodes
d’approche à l’aide de diagraphies ont fait leur apparition et permettent d’expliquer même
certains phénomènes géologiques (conditions de sédimentation, évolution tectonique,…).

Pour choisir un programme de diagraphies, il faut bien connaître les conditions de mesure,
les caractéristiques des formations et les problèmes à résoudre. Les diagraphies constituent
à l’heure actuelle la principale documentation géologique des terrains traversés par le
sondage.

Nous présentons les conditions de mesure (boue de forage, facteurs influents,…), les moyens
mis en œuvre d’une manière générale, puis dans le paragraphe commentant les diagraphies
même nous noterons les facteurs particuliers influant sur chaque diagraphie.
Conditions de mesure

1. Programme de forage et de boue :

La méthode de forage utilisée en Algérie et plus particulièrement dans le Sahara est le forage
« Rotary ».
Pour cette région, le programme de forage est établi pour la plupart des puits en quatre
phases.
Le programme de boue de forage utilisée varie selon les puits et les couches à traverser.

2. Conditions d’exécution :

Vu sous l’angle physique, un puits peut être considéré comme une cavité tabulaire plus au
moins verticale et rempli de boue. Nous allons examiner les principaux facteurs existants à
l’intérieur du puits lors des diagraphies et pouvant influencer sur les paramètres physiques ;
ainsi le programme de diagraphie dépend des mesures suivantes :
- Construction du trou de sondage (déviation, diamètre du puits, cimentation et
tubage).
- Boue de forage : les paramètres principaux Rm (résistivité), Rmf (filtrat de boue), Rme
(mud-cake), dm (densité de boue)…
- Vitesse d’enregistrement.
- Pression.
- Invasion…

La connaissance des ces paramètres nous facilite l’interprétation des résultats des
diagraphies et nous permet de juger de l’efficacité et de la qualité des diagraphies.

Déviation du sondage et position de l’appareil :

A l’intérieur d’un puits plus au moins vertical, la sonde de diagraphie se trouve


approximativement sur l’axe de sondage tandis que dans un puits incliné l’appareil se pose
sur la paroi de sondage. Les mêmes formations étudiées dans les deux positions de l’appareil
provoquent un enregistrement tout à fait différent. Dans le cas de puits incliné, le signal
venant vers la sonde sera plus grand et l’influence de sondage se trouve diminuer. D’autre
part, la déviation de puits de sondage aboutit à une lecture erronée de l’épaisseur des
couches constituant la formation à étudier.

Toutes les diagraphies s’accompagnent de l’enregistrement ou de la déviation de puits de


sondage, ce qui donne la possibilité de savoir assez précisément la position possible de
l’appareil à chaque moment de l’enregistrement ; de même, l’information sur l’inclinaison
est appliquée par les calculs des épaisseurs de formations, on place parfois des centreurs ou
excentreurs sur certaines sondes.
Diamètre de sondage :

Le diamètre de sondage peut varier suivant une suite de formations traversées par le puits ;
en général, il s’accroit en face des couches argileuses et diminue en face des formations
perméables ou des argiles gonflantes. Près des formations dures et compactes, le diamètre
de sondage garde sa valeur initiale, égale au diamètre du trépan. Avec l’augmentation de
diamètre, le signal à enregistrer s’affaiblit dû à l’augmentation de l’influence de sondage,
l’absorption par la boue…

Les diagraphies sont accompagnées toujours de l’enregistrement du diamètre.


En connaissant le diamètre réel, on introduit les corrections nécessaires. Néanmoins, les
compagnies de services donnent pour chaque outil le diamètre maximum d’utilisation.

Boue de forage :

La boue détermine le choix de l’appareil, c'est-à-dire suivant la nature de la boue (boue


salée, boue à huile, boue ordinaire…) on applique telle ou telle méthode de diagraphies,
d’autre part, la boue exerce une influence considérable sur tous les paramètres de
diagraphies.

La boue de forage peut jouer un rôle positif ou négatif, c’est soit un agent qui transmet les
signaux de l’appareil vers la formation et de la formation vers la sonde, soit un agent
parasite qui absorbe les signaux utiles et parfois rend difficile l’enregistrement. La boue de
forage se caractérise par ses paramètres que les opérateurs de diagraphie doivent signaler
(densité, viscosité, pouvoir de filtration, résistivité, radioactivité, composition…).

Il existe des abaques de corrections pour corriger les mesures des effets de la boue de
forage.

Invasion du filtrat dans les formations :


Dans les roches imperméables, il n’y a pas de modifications de la formation au contact de la
boue, pour une formation perméable dans la plupart des cas, la pression hydrostatique de la
colonne de boue surpasse celle de l’eau et d’autres fluides contenus dans les roches
perméables. Il en résulte que sous l’action de cet accroissement de pression, la boue
s’infiltre dans les couches perméables. Il existe, ainsi, au voisinage du puits dans la formation
perméable une zone perturbée, dans laquelle, les formations sont dans un état différent de
l’état original. On appelle cette zone « zone envahie ».

En s’éloignant du forage, la proportion du fluide interstitiel avec le filtrat varie. La zone la


plus proche du sondage ne contient plus que du filtrat avec une quantité résiduelle de
liquide original, on appelle cette zone « zone lavée » où presque tout le fluide original est
remplacé par le filtrat.
Schéma de répartition des fluides

La profondeur d’invasion varie suivant la perméabilité et la porosité de formation, la nature


de la boue et les différences de pression.
L’influence de la zone envahie sur les diagraphies et leurs résultats dépend des facteurs
suivant :
- Type de sonde appliquée (centre) contre la paroi.
- Lithologie des formations.
- Nature de la boue de forage.

En fonction de l’espacement de la sonde, sa position par rapport à la paroi, sa construction,


ses émetteurs et récepteurs, l’influence de la zone envahie varie.
Pour une sonde de grand espacement, ceci peut être assez faible ; mais l’influence augmente
avec la diminution de l’espacement des capteurs de la sonde.

En appliquant la sonde contre la paroi, on augmente l’épaisseur radiale étudiée des roches
de formation et ainsi on peut dépasser la zone envahie et diminuer son influence.
Pour la boue ordinaire, le rayon de la zone envahie et lavée varie avec la porosité des
formations. Dans les limites de notre région, les principaux réservoirs constitués de grés ont
une porosité moyenne de 10 à 20% et une perméabilité de 50 à 200 md, pour ce cas le
diamètre de la zone envahie varie de 40 cm à 1m.
D’une façon générale et pour les formations dont la perméabilité est supérieure à la
perméabilité critique (1 < Kcri < 5 md), le rayon de la zone lavée et envahie s’accroit avec la
diminution de la porosité de la formation.

Pour les formations poreuses, la profondeur d’invasion du filtrat sera faible, tandis que pour
les réservoirs peu poreux le rayon d’invasion du filtrat peut atteindre quelques mètres.
Pour les formations perméables, le volume du filtrat qui pénètre dans les roches se
détermine par la nature de la boue et la puissance de la pompe. Puisque le temps de la
circulation de boue est très grand, la perméabilité des formations ne joue presque aucun
rôle. Le filtrat pénètre presque dans les formations perméables. Dans ce cas, plus la porosité
est grande, moindre est le volume des formations contaminées par le filtrat.
En utilisant la boue à huile, on peut décroître l’influence de la zone envahie parce que la
boue à huile dégage une quantité de filtrat négligeable. De même pour le mud-cake (dépôt
de boue), sa formation en face des réservoirs est négligeable.

Température :

La température s’accroit en fonction de la profondeur. Cet accroissement de la température


se détermine par le gradient géothermique qui varie suivant les provinces géologiques et
pour chaque région donnée. Lors de l’interprétation de diagraphies, on doit appliquer les
chiffres du gradient géothermique local. Pour les régions peu étudiées, généralement on
utilise la valeur du gradient géothermique moyen égal à 1°C pour 33m.

Dans certaines régions, la température au fond du puits atteint 100 à 150 °C et plus.
L’interprétation quantitative des diagraphies exige de tenir compte de l’augmentation de la
température avec la profondeur et lors des calculs on doit introduire des corrections dues à
la température (à l’aide des abaques appropriés).

Influence de pression :

Il est évident que lors du forage, la pression hydrostatique à l’intérieur du puits doit dépasser
celle des formations.

Ainsi les appareils de diagraphies sont soumis à une pression relativement grande et l’une
des exigences de ces appareils est de pouvoir supporter la pression à l’intérieur du sondage.
C’est pourquoi le montage électrique des sondes se trouve dans une gaine protectrice
d’acier.

La pression hydrostatique dans un puits dépend de la profondeur et de la densité de la boue


de forage.
Ph = H ρm / 10 [atm]

Ph : pression à l’intérieur du puits


H : profondeur
ρm : densité de la boue
La densité de la boue peut varier de 1.1 à 2 gr/cm 3. En général, sa valeur se situe entre 1.2 et
1.6 gr/cm3. Cela veut dire que dans les profondeurs (4000 – 5000 m) la pression peut
atteindre 800 à 1000 atm. L’appareil devra supporter ces grandes pressions.

Toutes les diagraphies s’effectuent dans les puits remplis de boue (sauf les cas de forages
par gaz).

Les compagnies de services indiquent pour chaque outil les conditions limites d’utilisation
(T° et pression).

Influence tubage et cimentation :

L’efficacité des diagraphies dans les puits non tubés est meilleure que dans un puits cimenté
et tubé. Ce tubage et cette cimentation joue le rôle d’écran entre la sonde et la formation.
Dans les puits tubés, les diagraphies électriques ne sont pas effectuées.

On applique dans ces cas, les diagraphies nucléaires. Cependant même pour ces diagraphies
nucléaires, l’efficacité est meilleure dans des puits ouvert (non tubés).

L’épaisseur du ciment derrière le tubage peut varier ce qui aboutit à une influence différente
de ce facteur aux différents niveaux du puits. Pour pouvoir tenir compte de ces facteurs, on
doit connaître l’épaisseur des tubes et du ciment dans l’espace annulaire du puits de
sondage.

Vitesse d’enregistrement :

La vitesse d’enregistrement dépend principalement du paramètre enregistré. Elle va donc


varier avec le type d’outil. Dans les outils nucléaires, le phénomène de radioactivité ,que
cette dernière soit naturelle ou provoquée, étant par nature aléatoire, on est obligé
d’enregistrer les impulsion pendant un certain temps pour en déduire la valeur moyenne
représentative.

Cette période appelée constante de temps est ajustée en fonction du taux de comptage et la
vitesse d’enregistrement est réglée de telle sorte que son produit par la constante de temps
corresponde à 1 pied (0.3 m).

Ainsi la vitesse sera d’autant plus lente que la constante de temps sera élevée.
La vitesse d’enregistrement dépend également des caractéristiques des appareils (inertie
des galvanomètres…).

Le contrôle de la vitesse d’enregistrement se fait directement pendant l’enregistrement. Un


trait vertical à gauche des films porte des marques-minute.
Le tableau suivant rassemble pour chaque outil les vitesses maximales préconisées qu’il ne
faut en aucun cas dépasser. Pour les outils combinés, il faut naturellement se référer à la
plus faible vitesse maximale autorisée.

Outil Vitesse maximale en


m/mn
PS 30 m/mn
Induction 30 m/mn
Latero Log 15 m/mn
Micro Latero Log 10 m/mn
Neutron TC = 2ˮ ; 9 m/mn
TC = 4ˮ ; 6 m/mn
GR
Densité TC = 4ˮ ; 4.5 m/mn
TDT
Sonique 20 m/mn
Amplitude 10 m/mn

Ainsi avant de passer aux moyens mis en œuvre, il est important de signaler qu’actuellement
lors de la conception d’un appareil diagraphique, l’un des objectifs principaux est de
minimiser l’effet des facteurs que nous avons cités ci-dessus.

L’appareillage moderne est beaucoup moins sensible à ces effets que les anciens
instruments.

Dans les techniques diagraphiques nous citerons pour chaque diagraphie les facteurs
essentiels influents sur son enregistrement.

3. Mise en œuvre :

a. Matériels mis en œuvre :

Les diagraphies différées enregistrent des paramètres physiques à l’aide de sondes


descendues au bout d’un câble s’enroulant autours d’un treuil placé dans un camion qui
contient de surcroit des appareils d’enregistrements et de contrôle.

Camion :

La coupe du camion laboratoire (voir schéma) montre les différents équipements qu’il
contient et leur place :
- Le treuil principal (E) sur lequel peuvent s’enrouler plusieurs kilomètres de câble
(8000 m) avec une capacité de traction de plusieurs tonnes.
- Un treuil auxiliaire (G).
- Le pupitre de commende du treuil (C).
- Les appareils électroniques ou panneaux de surface (panels) (A) permettent de
controler sonde et cartouches, de calculer les paramètres physiques des roches
traversées à partir des signaux de base transmis le long du câble et de transmettre
ces informations aux appareils d’enregistrement.
- Les appareils d’enregistrements : enregistreur photographique (B), enregistreur sur
bande magnétique (J).
- Un dispositif de mesure des profondeurs (F).
- Un générateur de courant (H).
- Une chambre noire pour le développement du diagramme enregistré sur film (D).
- Une tireuse sur papier.

Ces dernières années, un camion laboratoire plus performant équipé d’un ordinateur a été
mis sur le marché par les compagnies de services. Il contrôle l’acquisition des données et
permet des interprétations rapides sur chantier.

Câble :

Le câble joue un triple rôle :


- Il assure la descente et la remontée des sondes à des vitesses convenables.
- Il assure la liaison électrique entre la sonde et les appareils enregistreurs.

Représentation schématique d’une mesure dans un sondage


Bride :

Le câble est relié à l’aide d’un raccord-rapide à la bride constituée par une section de 25m
environ de câblage en matière souple isolante porteuse d’électrodes permettant des
combinaisons pouvant servir à l’envoi ou à la mesure des courants.
La bride supporte une tête de raccord qui permet la connexion mécanique et électrique avec
la sonde.

Poisson :

C’est une masselotte en plomb reliée au camion par un conducteur, qui sert de prise de
terre.

Sonde :

Instrument qu’on descend dans les sondages. Les sondes sont plus au moins complexes.
Elles sont en général surmontées d’une cartouche électrique dont le rôle est d’alimenter le
système émetteur, de contrôler son fonctionnement, d’alimenter le système récepteur et de
transmettre en surface par le câble.
La sonde-cartouche se termine par une sorte de tête-raccord qui permet la connexion
mécanique et électrique avec la bride.

Contrôle – Calibrations :

Au bas du log-figure généralement un intervalle sur lequel on a renouvelé l’enregistrement,


c’est la section répétée et une série d’étalonnage ou calibrations.
L’instrument est en effet susceptible de subir une dérive au cours de son existence ou de
l’enregistrement. Aussi avant chaque opération il est calibré à l’atelier, puis contrôlé à la tête
du puits à l’aide d’étalons qui sont soit internes à l’outil (L.L) soit externes (FDC, CNL, GR…).
Enfin l’outil est calibré avant et après l’enregistrement pour vérifier l’absence de dérive
pendant l’enregistrement.

b. Mise en œuvre sur le chantier :

Pour exécuter les diagraphies dans de bonnes conditions et pour éviter toute complication
des opérations, il est nécessaire de préparer le puits :
- Lavage du puits par circulation de la boue pendant 2 à 10h pour éviter la formation
de bouchons.
- Nettoyage du puits à l’aide du catcher pour éliminer tous déblais en suspension dans
la boue.
- Stabilisation de la température de fond…

Les diverses opérations nous permettent d’avoir une boue homogène et facilitent le
déroulement de l’enregistrement des diagraphies.
L’efficacité des diagraphies dépend aussi d’un nombre de consignes que doit respecter
l’opérateur lors de l’exécution des digraphies, les principales sont les suivantes :
- Collecter les informations : document de chantier, diagraphies antérieures,
caractéristique su fluide de forage…
- La séquence des enregistrements souhaitée.
- Vérification des calibrations, des en-têtes, des films, des échelles d’enregistrement…
- Contrôle de la qualité de l’enregistrement.

Il est important de signaler que de nos jours, les enregistrements sont effectués à l’aide des
C.S.U (Cyber Service Unit). Ces unités présentent beaucoup d’avantages :
- Enregistrement sur bande.
- Possibilité d’interprétation Quick Look.
- Visualisation de l’enregistrement sur écran permettant ainsi la reprise de
l’enregistrement en cas d’apparition de problèmes liés aux conditions du forage.
Méthodes diagraphiques

L’utilisation des diagraphies est très utile dans l’industrie pétrolière. Leur domaine
d’intervention peut être divisé en quatre grandes parties.
Elles permettent d’améliorer l’efficacité et l’étude géologique, d’effectuer les mesures
géophysiques nécessaires au contrôle du sondage au cours du forage.

Il est admis généralement d’y introduire les travaux de perforation des tubages, des
prélèvements d’échantillons et des tests.
Enfin les diagraphies trouvent leur utilité également pendant l’exploitation d’un gisement.

Diagraphie :
- Etude de la coupe géologique.
- Etude de la géométrie du puits.
- Perforation des tubes, des torpillages, prélèvement d’échantillons.
- Diagraphies de production.

Nous pouvons présenter schématiquement les différentes diagraphies utilisées pour la


résolution des problèmes cités ci-dessus.

1. Etude de la coupe géologique :

Diagraphies de Diagraphies de Diagraphies Autres diagraphies


résistivité radioactivité acoustiques
(nucléaires)
P.S FCD BHC HDT
ML CNL LSS SHDT
MLL LDT CBL OBDT
MSFL GR RMN
DLL NGT Imagerie
DIL GST
AIT
ARI

Nous pouvons également noter le deuxième problème et les méthodes utilisées pour son
étude.

2. Etude de la géométrie du puits :


- Thermomètre (BHT)
- Diamètre (BGT)
- Inclinométrie
- Pendage
- Différentes méthodes de contrôle et l’état technique dans les forages (CCL – SIT).
3. Problème :
- Perforation (unijet scallop)
- Torpillage
- Prélèvement

Le quatrième problème, celui de la diagraphie de production, il s’agit de débimétrie,


graduomanométrie, densitométrie… (RFT, MDT, XPT).

Dans le présent paragraphe, nous présenterons les différentes méthodes utilisées en Algérie
en général.
Dans cette description nous soulignerons principalement le principe physique, les facteurs
influents, l’application et le principe d’interprétation pour chaque diagraphie. Nous avons
tenu à effectuer cette présentation (groupement par catégorie) pour avoir une vue
d’ensemble avec le maximum d’information sur les diagraphies.
Polarisation spontanée (P.S.)

Principe physique :

C’est en 1928, que SHLUMBERGER découvrit pour la première fois ce phénomène


apparaissant spontanément dans les sondages.

La digraphie du P.S. mesure le long d’un trou le champ électrique naturel d’origine diverse
mais ce sont les processus de diffusion et de filtration qui jouent le rôle le plus important :
- La filtration de la boue dans les formations poreuses et perméable potentiel de
filtration électrocinétique.
- La diffusion des ions entre la boue et l’eau de formation.

On effectue les mesures en déplaçant une électrode de mesure, M, le long du trou de


sondage et on enregistre la différence de potentiel entre cet électrode et une autre N se
trouvant à la surface. Comme le champ électrique naturel près des contacts entre les
formations et le puits diffère, on peut observer la d.d.p variable entre M et N. Cette variation
du potentiel compose la courbe de P.S.

Schéma du principe de mesure du P.S.


Facteurs influents :

Toutes choses étant égales par ailleurs :

- Une augmentation du diamètre du trou a pour effet de diminuer la déflexion du P.S.


- Plus la couche sera mince, plus la déflexion sera atténuée
En ce qui concerne la résistivité des milieux en présence
- Quand le rapport Rt/Rm croît, la déflexion diminue,
Rt : résistivité de formation.
- Quand le rapport Rs/Rm croît, la déflexion augmente,
Rs : résistivité des épontes.
- Quand le rapport Rxo/Rm croît, la déflexion croît,
Rxo : résistivité de la zone envahie.

Il existe également des facteurs géologiques qui affectent le potentiel spontané :

- Composition de la roche :
Minéraux majeurs de la matrice.
Argiles (laminées, dispersées, structurales).
Les fluides : ce qui influe sur la déflexion du P.S. c’est le contraste de salinité.
- Texture de la roche.
- Température : l’influence intervient par le truchement du facteur.
- Pression.
- Milieu de dépôts, évolution séquentielle (épaisseur des couches).

Applications :

De l’étude des facteurs géologiques influençant la mesure, il découle que la courbe du P.S.
va être utilisée pour :

- La détection de couches poreuses et perméables : au droit de ces couches nous


observons généralement une déflexion de P.S.
- La détermination de la résistivité de l’eau de formation R w.
- Définition de la lithologie, reconnaissance des niveaux argileux et estimation de
teneur en argile d’un réservoir.
- Analyse faciologique et séquentielle, par l’étude de la forme de la courbe.
- Corrélations.
- Indication possible de la saturation en huile ou gaz des sables argileux.
- Indication possible du contact gaz-eau dans les bancs argileux.

Principe d’interprétation :

Sur les logs de diagraphies de PS, les déflexions négatives correspondent aux formations
sableuses et carbonatées perméables et les déflexions positives aux formations argileuses.
La forme des courbes de la PS est en général symétrique à la courbe (le maximum de la
déflexion en face du milieu de la couche).

Pour interpréter efficacement le PS, nous devons introduire certaines corrections, les
principales sont :

- On observe une réduction due à la grande résistivité des couches et l’épaisseur faible
des formations, exprimée par le coefficient 

 = PS / PSS = 1

PSS : PS Statique, PS en face des formations peu résistantes, non argileuses et dont
l’épaisseur est supérieure à 5d (diamètre du sondage).

- Nous introduisons également une correction pour l’influence de la lithologie en


calculant le coefficient 
 = PScorr / PSS = 1

- Détermination de l’argilosité :
Il existe des abaques qui nous permettent de trouver ces valeurs et qui tiennent
compte de tous les facteurs.

- Détermination de la minéralisation de l’eau interstitielle :

E = -K log Rm/Rw si Rw  0.13 .m


E = -K log Rme/Rwe (efficace) si Rw  0.13 .m

On retrouve Rw à partir d’abaques qui tiennent compte de la température du PS


Statique.
Détermination de Rwe à partir de la PS

Détermination de Rw à partir de Rwe


Dispositifs de mesures de résistivité

Dans ce paragraphe, nous verrons les dispositifs les plus fréquents utilisés, à savoir les
macrodispositifs focalisés DLL DIL AIT et microdispositifs focalisés et non focalisés ML MLL
MSFL.

A. Macrodisposotifs :

Les diagraphies classiques de résistivité (normale et inverse) ont certains inconvénients :


- Dans le cas des bancs minces, les lectures s’écartent beaucoup de la résistivité vraie,
par suite de l’influence des épontes.
- La colonne de boue perturbe souvent fortement les mesures.
- La délimitation des bancs est très difficile à réaliser correctement.

C’est pour éviter ces inconvénients que ce genre de mesure se fait de plus en plus rare au
profit d’outils qui focalisent le courant suivant des directions déterminées.

Laterolog :

Principe :

Il consiste à obliger le courant à pénétrer dans la formation suivant un fin pinceau de lignes
de forces parallèles en envoyant de part et d’autre un courant de focalisation à l’aide
d’électrodes de garde.

Ce type d’outil donne des réponses beaucoup moins influencées par la colonne de boue ou
les épontes que les normales et latérales, car le courant est confiné dans une tranche de
terrain de faible épaisseur perpendiculaire à l’axe de sondage. Il en résulte une mesure plus
significative.

Il existe plusieurs outils : LL3, LL7, LL8, DLL.

 LL3 :

Comporte une petite électrode centrale d’envoi de courant A 0 et deux longues électrodes de
garde court-circuitées entre elles A1 et A1’.

On mesure le potentiel de A1 et A1’ et on envoie par A1 A1’ un courant Ig tel que Vg soit égal à
un potentiel de référence VR.

On mesure le potentiel V0 de A0 et on envoie par A0 un courant variable I0 tel que V0 = Vg.

On mesure en surface l’intensité du courant I0 nécessaire au maintien du potentiel V0. I0 est


proportionnel à la conductivité du terrain.

De ce fait, LL3 sera un outil adapté aux formations conductrices.


Schéma de la sonde LL3

 LL7 :

Cette sonde comprend une électrode central d’envoi de courant A 0 et trois paires
d’électrodes de focalisation M1 M2, M1’ M2’ et A1 A1’ placées symétriquement par rapport à
A0 et respectivement court-circuitées entre elles.

On envoie par A0 un courant d’intensité constante I0 et par A1 et A1’ un courant variable Ia tel
que la différence de potentiel entre les paires d’électrodes M 1 M1’ et M2 M2’ soit
pratiquement nulle créant ainsi deux écrans électriques perpendiculaires à la sonde entre A 0
et A1 d’une part et A0 et A1’ d’autre part.

On mesure alors le potentiel de l’une des électrodes M proportionnel à la résistivité


apparente du terrain.

De ce fait, LL7 sera un outil mieux adapté aux formations résistantes que LL 3.

Schéma de la sonde LL7


 LL8 :

Il est identique au LL7, à l’exception de l’espacement et de la distance entre les deux


électrodes de garde qui sont plus courts.

 DLL : (Dual Latero Log)

La sonde comprend une électrode centrale d’envoi de courant A 0 et quatre paires


d’électrodes de focalisation M1 M1’, M2 M2’, A1 A1’ et A2 A2’ symétriquement par rapport à A0
et respectivement court-circuitées entre elles.

Lorsqu’elle est employée pour une investigation profonde (LL d, Deep Laterolog), les retours
se font en surface, la profondeur d’investigation est plus grande que celle du LL 7 et donne Rt.
Lorsqu’elle est employée pour une investigation courte (LL s, Shallow Laterolog), le retour du
courant émis par A1 et A1’ se fait sur A2 et A2’, ce qui limite la focalisation donc la profondeur
d’investigation. On obtient dans ce cas une valeur de R xo.

Schéma de la sonde DLL

Facteurs influençant la mesure :

- L’influence de la colonne de boue : si la boue est résistante, le courant ne passe pas.


- L’influence des épontes est négligeable si l’épaisseur du banc est supérieure à
l’espacement.
- L’influence de la zone envahie, surtout si R xo > Rt (cas où Rmf > Rw).
Principe d’interprétation :

Le pouvoir résolvant vertical du laterolog est assez puissant. Les formations d’épaisseur
supérieure à 80cm peuvent être déterminé nettement sur les logs si le diamètre du puits est
inférieur à 40cm, la détermination de la résistivité n’exige pas la correction de l’influence du
diamètre et de la boue de forage.

Dans ces cas on peut prendre les lectures de résistivités vraies directement des logs.
Cependant, il existe des abaques de correction sur le diamètre du sondage, l’épaisseur des
formations ...

Les conditions favorables pour le laterolog sont les suivantes :


- Rm < 5 Rw
- Rm < 50 Rt
- Rxo < Rt
- e > 0,8m

IL (induction):

Principe :

Dans son principe, la sonde à induction comprend essentiellement une bobine émettrice de
champ électromagnétique sinusoïdal et une bobine réceptrice.
En plus des deux bobines principales, la sonde possède des bobines de focalisation pour
améliorer la réponse et en confirmer l’investigation à une zone donnée.
Le champ électromagnétique induit dans le terrain des courants qui circulent en anneaux
coaxiaux à la sonde. Ceux-ci induisent à leur tour un signal dans la bobine réceptrice.
Le signal est proportionnel à la conductivité du sol, donc inversement proportionnel à la
résistivité.

Schéma de l’outil à induction


Cet outil présente des avantages du point de vue rayon d’investigation en particulier, son
emploi a été généralisé dans la plupart des types de boue et a remplacé aujourd’hui la
diagraphie électrique classique.
Cette diagraphie permet de réduire l’influence du puits et des formations.

Dans la pratique des sondes à induction comportent plusieurs bobines émettrices et


réceptrices. L’outil le plus moderne est le DIL (Dual Induction Log), qui comporte :
- une induction profonde (deep) ILd qui mesure la résistivité de la zone vierge Rt.
- une induction moyenne ILm qui mesure la résistivité de la zone envahie.

Ces résistivités sont lues directement sans correction.

Facteurs influençant la mesure :

- influence de la colonne de boue et de la position de l’outil dans le trou : la colonne de


boue devient influente si d > 60 (diamètre).
- Influence des épontes – épaisseur des bancs : cette dernière devient importante si
l’épaisseur est inférieure à l’espacement.
- Influence de l’invasion : proportionnelle au diamètre d’invasion.
- Effets d’annulus : phénomènes pouvant intervenir dans le cas d’une formation à huile
très perméable à faible saturation en eau et à grande mobilité d’huile.

Principe d’interprétation :

On enregistre généralement avec un IL les diagraphies de PS ou GR.

Il existe différentes abaques qui nous permettent d’introduire les corrections pour éliminer
l’influence des facteurs parasites déjà cités (effets de trou, bancs minces, influence de la
boue...).

Les conditions favorables à l’application de IL :


- Epaisseur > 1 – 1,5 m
- Rm > 5Rw
- Rxo > Rt
- Dp  25cm
- Di < 5 d p

AIT (Array Induction Tool):

C’est la nouvelle sonde à induction qui fonctionne dans la boue à base d’huile non
conductrice.

Elle comprend huit dispositifs à induction mutuellement équilibrés avec des espacements
allant de quelques pouces à plusieurs pieds.
Un seul émetteur opère simultanément à trois fréquences (25, 50,100 Hz) et six autres
dispositifs utilisent les autres paires de fréquences pour produire un ensemble de cinq logs
de résistivité à des profondeurs d’investigation de 10, 20, 30, 60, 90 pouces, et cela à partir
du centre du sondage.

Un traitement adéquat, effectué lors de l’enregistrement des logs, élimine toute influence
des caves et des épontes

La sonde AIT donne une image de résistivité de la formation qui traduit la stratigraphie, la
teneur en hydrocarbures et les caractéristiques d’invasion.

B. Microdispositifs :

a. Microdispositifs non focalisés :

ML :

Principe :

Sur la face extérieure d’un patin de caoutchouc appliqué contre la paroi par un ressort, sont
disposées en ligne trois électrodes espacées chacune d’un pouce (2.5 cm).
Elles sont associées pour constituer une micronormale (2 et une micro inverse 1x1).
Le rayon d’investigation d’une microsonde latérale est plus petit que celui d’une
micronormale.

Schéma de la sonde Microlog


Facteurs influençant la mesure :

- L’influence de la colonne de boue est nulle si le patin est bien appliqué contre la
paroi.
- Du fait de la faible profondeur d’investigation, dans les cas des zones poreuses et
perméables, l’influence du mud-cake n’est pas négligeable, surtout si son épaisseur
est faible.

Principe d’interprétation :

On combine en général les réponses des deux microdispositifs et en connaissant l’épaisseur


et la résistivité du mud-cake on peut arriver à déterminer R xo.

b. Microdispositifs focalisés :

MLL :

Principe :

Il est tout à fait comparable à celui du latérolog7 sur un patin de caoutchouc maintenu
appliqué contre la paroi du trou par un ressort : une électrode centrale d’envoi A0 et trois
électrodes circulaires concentriques.

Par l’électrode externe A1, on envoie un courant I1 tel que le potentiel de l’électrode M1 soit
égal à un potentiel référence V0, et par l’électrode A0, on envoie un courant d’intensité I0
variable mais tel que la différence de potentiel entre M 1 et M2 soit nulle. On mesure le
courant I0 dont le retour se fait par une électrode de bride.

Le rayon d’investigation est faible (8 à 10 cm), ce qui fait que l’invasion est suffisante, la zone
vierge n’a aucune influence sur la lecture.
L’espacement est de l’ordre de 1,7.

Schéma de la sonde Microlaterolog


Facteurs influençant la mesure :

- L’influence de la colonne de boue : nulle, si le patin est bien appliqué contre la paroi.
- Si l’épaisseur du mud-cake est élevée, son influence ne peut pas être négligeable.
- Influence des épontes : négligeable dés que l’épaisseur du banc est supérieure à
l’espacement.
- Influence de la zone vierge : négligeable si l’invasion est suffisante.
Si l’invasion est nulle on aura R t.

Principe d’interprétation :

La mesure du microlatérolog est en général beaucoup plus proche de R xo que de Rt dans les
formations poreuses perméables envahies.

Si l’épaisseur du mud-cake hmc < 12 mm on obtient directement sur le log la résistivité de la


zone lavée.
Si hmc > 12 mm, on utilise l’abaque suivant :

MSFL :

C’est un dispositif de DFL à espacement plus réduit monté sur patin, présentant deux
avantages sur les autres microdispositifs :
- Il peut être combiné avec le simultaneous dual latérolog, ce qui permet de gagner un
temps d’enregistrement.
- Il donne une valeur proche de Rxo même avec un mud-cake épais et une invasion
faible.
Sa profondeur d’investigation est intermédiaire entre celle du MLL et PL.

Schéma de la sonde MSFL


C. Facteurs géologiques :

Avant de voir les applications de la mesure de la résistivité, voyons les facteurs géologiques
fondamentaux qui d’une façon générale influencent à des degrés divers la mesure de
résistivité.

- Composition de la roche, intervenant par la nature et le pourcentage de la matrice.


En général, les éléments solides constituant la matrice sont résistants (à l’exception
de certains minéraux conducteurs : sulfures métalliques, métaux natifs, ou encore les
argiles qui sont plus au moins conducteurs du fait de leur porosité propre.)
La nature et la composition du contenu (fluide).
Les hydrocarbures résistants et l’eau de formation dépendra de la nature des sels
dissous.
Le pourcentage des fluides dans la roche (porosité) et dans les pores (saturation en
eau).

- La texture de la roche : la forme, la taille, l’arrangement et l’orientation des cristaux,


grains... peut conditionner le volume des pores, leur répartition dans la roche, leur
taille et de ce fait peut avoir une influence sur :
- La tortuosité, donc par contrecoup sur a et m de la relation en F et .
- La perméabilité ce qui se répercute sur la saturation et l’invasion.
- L’anisotropie.
Par ailleurs, le mode de répartition des minéraux conducteurs (sulfures métalliques,
argiles) va également avoir une influence sur la résistivité.

- Pendage apparent des couches vis-à-vis de l’outil peut augmenter la résistivité


apparente de la roche, par la suite du phénomène d’anisotropie.

- Température.

- Pression – compaction : la différence de pression au niveau de la formation entre la


colonne de boue et la pression de couche, peut jouer sur l’existence et
éventuellement l’importance de la zone envahie.

- Milieu de dépôt et évolution séquentielle : ces deux facteurs vont intervenir d’une
part sur l’épaisseur des couches d’autre part sur la nature des séries encaissantes
(donc des épontes) et vont de ce fait contrôler l’anisotropie macroscopique.

D. Applications :

Les principales applications de la mesure de résistivité sont les suivantes :

- Mesure de la saturation en eau (par conséquent en hydrocarbures) dans la zone


vierge et la zone lavée des formations réservoirs.
On détermine Rxo à l’aide des microdispositifs et Rt à l’aide des macrodispositifs et en
introduisant éventuellement quelques corrections à l’aide d’abaques.
- Calcul de la porosité en passant par le calcul du facteur de formation : F = Rxo / Rw
Et par ailleurs : F = a / m

- Calcul de la résistivité de l’eau interstitielle : connaissant la porosité, on détermine


Rmd à l’aide d’un microdispositif et Rw à l’aide d’un macrodispositif donnant Rt.

- F peut être déterminé à partir d’un sonique, d’une densité ou d’une combinaison
neutron – densité.

- Corrélation : basé sur le principe de similitude (mêmes causes, mêmes effets),


certains intervalles présentent la même figure diagraphique sur une épaisseur plus
au moins grande.

- Etude de la compaction des formations argilo – sableuses essentiellement l’évolution


de la résistivité avec la profondeur.

- Applications lithologiques et sédimentaires : une étude approfondie de la résistivité


peut apporter des informations lithologiques d’une part (argilosité par exemple) et
sédimentologiques d’autre part (texture de la roche, évolution séquentielle).

- Détermination de l’épaisseur des bancs : le latérolog et surtout le microlatérolog et le


microlog sont les meilleurs outils de détermination des limites de bancs et leur
épaisseur (ech. 1/200 et 1/500).
Diagraphies nucléaires

On regroupe sous le nom de diagraphies nucléaires, les diagraphies enregistrant :


- La radioactivité  naturelle des formations traversées.
- La radioactivité  réfléchie par effet Compton lorsqu’on soumet les formations à une
émission de rayons .
- Le flux de neutrons thermiques ou épithermiques résultant du bombardement de la
formation par des neutrons de haute énergie.
- La radioactivité  engendrée lors de l’interaction avec la roche des neutrons envoyés
par une source émettrice.

A. Radioactivité naturelle :

On appelle radioactivité naturelle la transformation spontanée d’un noyau atomique au


cours de laquelle ce dernier émet un rayonnement.

a. Diagraphie Gamma Ray : GR

Principe :

On mesure le rayonnement à l’aide de détecteurs appropriés : compteur GEIGER, chambre à


ionisation, compteur à scintillations. Ce dernier étant préférable par son rendement (50 à
60% comparé aux deux premiers).

La réponse de l’outil est fonction de la concentration en poids du minéral radioactif dans les
formations, mais aussi de la densité de cette formation.

L’équation suivante traduit cette relation :


GR = (ρ.V.A) / (ρb)

GR : radioactivité globale mesurée.


ρ : densité du minéral ou de l’élément radioactif.
V : pourcentage volumique du minéral ou de l’élément radioactif dans la formation.
ρb : densité globale de la formation.
A : facteur de proportionnalité correspondant à l’activité  du minéral ou de l’élément
radioactif.

Il en découle que deux formation ayant le même pourcentage du même matériel radioactif
par unité de volume constant mais ayant deux masses spécifiques globales différentes
présenteront des niveaux de radioactivité différents. La plus légère apparaîtra comme la plus
radioactive.
Ceci est lié au fait que l’absorption des rayons  par la formation elle-même est d’autant plus
élevée que la densité de cette dernière est plus forte.

Il est nécessaire de noter que les trois éléments radioactifs fondamentaux des roches
sédimentaires sont le Potassium (K), le Thorium (Th) et l’Uranium (U).
Mis à part les sels potassiques, les argiles constituent les roches radioactives les plus
fréquentes.
C’est pourquoi, très souvent, on admet en première approximation que la radioactivité
d’une formation traduit son argilosité, et on admet alors que la relation suivante permet de
calculer le pourcentage d’argile.
Le point de mesure est pris au milieu du détecteur.

Vsh niveau  (GRniveau – GRmin) / (GRmax – GRmin)

La radioactivité naturelle est exprimée en API ou en µg Ra eq / T :


1 µg Ra eq / T = 16,5 API

Facteurs influençant la mesure:

Les facteurs influençant la forme de la courbe du GR sont les suivants :


- Variation statistique : le phénomène de radioactivité est aléatoire.
- La vitesse d’enregistrement doit être ajustée sur la constante du temps. Elle devra
être d’autant plus lente que la constante de temps sera plus grande.
- Influence de la boue (volume, densité, composition).
- Influence du tubage (épaisseur, densité).
- Influence du ciment (épaisseur, densité, nature).
- Epaisseur des bancs : l’amplitude sera d’autant plus réduite que le banc sera mince.

Applications :

La mesure de la radioactivité naturelle sert essentiellement pour :


- La détermination des formations poreuses et perméables.
- L’estimation du pourcentage d’argile des réservoirs.
- Les corrélations entre sondages.
- La détermination de la lithologie (argile, sels d’évaporites, minéraux lourds
radioactifs).
- Les applications sédimentologiques (analyse faciologique et séquentielle).

Schéma de la sonde Gamma Ray


b. Spectrométrie du rayonnement naturel : SGT

Principe :

Dans la diagraphie de Gamma Ray, on enregistre la radioactivité  naturelle globale des


formations traversées ; or, cette radioactivité est due à trois éléments radioactifs principaux
40 232
K, TH, 238U.

L’examen du spectre d’énergie du rayonnement de ces éléments fait apparaître que certains
sont caractéristiques par leurs énergies (40K 1,46 MeV, 232Th 2,62 MeV, 238U 1,76 MeV).

Théoriquement l’enregistrement des trois fenêtres correspondantes au spectre d’énergie 


complet permet de déterminer la part du rayonnement  total revenant à chacun des
éléments radioactifs principaux, dans la mesure où l’équilibre radioactif est atteint.

Facteurs influençant la mesure :

Ce seront essentiellement les teneurs respectives en Uranium, Thorium et Potassium qui


influeront chacune des mesures faites par l’outil. Mais il ne faut pas oublier l’influence de
pics d’énergies voisines ou de pics d’échappement de création de paires dues au Thorium sur
la mesure de l’Uranium et ceux dues à l’Uranium et au Thorium sur la mesure du Potassium.

Facteurs parasites :

- Constante de temps, vitesse d’enregistrement.


- Trou de sonde : son influence dépendra du diamètre du trou et de la densité de la
boue.
- Position de l’outil dans le trou, excentricité.
- Epaisseur des bancs : l’intensité de la déflexion va dépendre de l’épaisseur du banc
contenant les éléments radioactifs.
- Présence du tubage : le tubage absorbe plus de rayons  de basse énergie que ceux
de forte énergie. Son influence dépendra de son épaisseur et de sa densité.

Interprétation :

On peut pour chaque fenêtre établir une relation entre le taux de comptage et le
pourcentage des radioéléments U, Th et K. Cette relation générale s’écrit :
Fi = Ai CTh + Bi CU + Ci CK
Avec :
Fi : taux de comptage dans la fenêtre.
Ai, Bi et Ci : coefficients de calibration de l’outil pour Th, U et K dans la fenêtre i.
CTh, CU et CK : concentration en Th, U et K dans la roche.

A partir des relations établies pour chaque fenêtre d’énergie, on calcul la concentration de
chacun des éléments directement dans les appareils de surface (panels) et les résultats sont
reproduits en fonction de la profondeur.
Application :

- La détermination des formations poreuses et perméables.


- L’estimation du pourcentage d’argile des réservoirs.
- Détermination de la nature des argiles.
- Détermination de la lithologie.
- Définition des milieux de dépôt.
- Etude de la diagenèse.
- Etude géochimique.
- Corrélations.

B. Radioactivité provoquée :

a. Diagraphies de densité :

FDC :

Principe :

On soumet la formation à un rayonnement  émis par une source spéciale (Co60 ou Cs137).
Les rayons  sont des particules sans masse, se propageant à la vitesse de la lumière. Ces
photons  incidents entrent en collision avec la matière et trois types d’interaction peuvent
se produire suivant l’énergie du photon incident :

- Production de paire : lorsque l’énergie du photon est supérieure à 1,02 MeV,


l’interaction conduit à la production d’un négaton et d’un positon. Son influence est
négligeable ou nulle dans les outils Gamma – Gamma.
- Effet Compton : le photon incident entre en collision avec un électron, son énergie se
retrouve en partie sous forme d’énergie cinétique ; il intervient principalement dans
la mesure de la densité.
- Effet photoélectrique : le photon incident (lorsqu’il est de faible énergie) transmet
toute son énergie sous forme cinétique, l’électron est alors éjecté et le photon
disparaît.

Les détecteurs les plus couramment utilisés sont les compteurs à scintillations réglés pour
détecter les rayons  au dessus d’un certain seuil d’énergie.

Quant aux outils, les premiers possédaient un seul détecteur appliqué contre la paroi par un
ressort, la mesure était influencée par le mud-cake en fonction de sa nature, de sa densité
propre et de son épaisseur. Des abaques permettaient cette correction.

Pour éliminer cet effet, les compagnies de service proposent maintenant des outils
compensés, à deux détecteurs. Les corrections y sont faites.

Le rayon d’investigation de cet outil est d’autant plus faible que la densité de la roche est
élevée. Dans les milieux perméables et poreux, l’outil voit donc dans la zone lavée.
Facteurs influençant la mesure :

L’influence principale est la densité globale qui dans l’intervalle correspondant à


l’espacement dépend de la densité des différents constituants moléculaires de la matrice et
de leur pourcentage volumique respectifs dans la roche.
Dans le cas des roches poreuses, la densité globale dépendra des différents fluides et de leur
pourcentage dans la roche (porosité) et dans les pores (saturation).

Mais une interprétation correcte impose de tenir compte de l’influence du rapport Z/A.

Il existe également les facteurs parasites qui affectent la mesure et l’allure de la courbe et
pour lesquelles, nous introduisons des corrections à l’aide d’abaques, ce sont
principalement :
- Constante de temps, vitesse d’enregistrement, temps mort et l’épaisseur des bancs.
- Trou de sonde.
- Diamètre de trou.
- Nature du fluide de forage.
- Présence du mud-cake.
- Présence d’un tubage.
- Invasion.

Les facteurs géologiques affectant la mesure sont les suivants :


- Composition de la roche (densité électronique et pourcentage des minéraux
constituants la matrice).
- Texture de la roche : influence indirecte par son rôle sur la perméabilité et sur
l’invasion donc sur la nature des fluides.
- Température.
- Pression.
- Milieu de dépôts : ces facteurs vont contrôler l’épaisseur des bancs et l’évolution
lithologique.

Interprétation :

La densité globale d’une formation est rigoureusement égale à la somme des produits des
densités respectives de chacune de ses constituants par leur pourcentage volumique dans la
formation ; ce qui s’écrit, pour une formation poreuse :
ρb = .ρf + (1-).ρma
De cette équation on déduit :
- = (ρma – ρb) / (ρma – ρmf)

Il y a trois corrections à faire :


- Nature de la matrice et du fluide.
- Epaisseur du mud-cake.
- Densité du mud-cake.

On utilise généralement une combinaison FDC-CNL pour déterminer la porosité et la


lithologie.
Applications :

La mesure de densité est intéressante en elle-même particulièrement pour les


géophysiciens. Elle peut aider à l’interprétation des mesures de gravité et associée à la
mesure de la vitesse du son. Elle va permettre une interprétation des profils sismique à
l’aplomb des sondages.

Elle permet également de détecter les zones à gaz et à calculer la porosité dans les
formations argileuses et les formations à gaz.
LDT :

Cette mesure est réalisée à l’aide d’un outil récent appartenant à ce qu’on appelle la
deuxième génération des diagraphies de densité. C’est en effet fondamentalement un outil
de mesure de la densité auquel on a adjoint un dispositif de mesure de la section efficace
photoélectrique. Cet outil tend à remplacer le FDC.

Avantages sur le FDC :

- Variations statistiques réduites.


- Courbe Pe permettant la précision de la lithologie.

Applications :

Les paramètres mesurés par cet outil (ρb et Pe) permettent une détermination directe de la
lithologie de manière pratiquement indépendante de la porosité et de la nature des fluides
emplissant les pores.
L’enregistrement simultané du Gamma Ray et de l’index d’hydrogène nous permet par
ailleurs la détection des zones à gaz, l’estimation de l’argilosité et le calcul de la porosité.

Schéma de la sonde LDT


b. Diagraphies de neutron :

On distingue plusieurs méthodes basées sur la réaction du flux des neutrons sur les éléments
des roches :
- Diagraphie des neutron – neutron épithermiques.
- Diagraphie des neutron – neutron thermiques.
- Diagraphie des neutron – Gamma.

Les sources les plus utilisées sont constituées de plusieurs éléments radioactifs : Be
(Béryllium), Ra (Radium), Pu (Plutonium). La source BePu (Béryllium Plutonium) est la plus
utilisée.

Principe physique des diagraphies de neutrons :

Le mouvement des rayons  ne dépend que des collisions avec les atomes du milieu, car ils
ne portent pas de charges électriques. Au résultat des collisions avec les atomes, des
neutrons apparaissent. Nous avons trois états de neutrons.

Autours de la source, nous avons des neutrons très rapides. Après les collisions leur énergie
diminue, ils deviennent des neutrons lents. Au fur et à mesure que les neutrons viennent
frapper le noyau, ils deviennent des neutrons thermiques. Les atomes capturent ces
neutrons et donnent naissance aux rayons .

L’énergie des neutrons rapides est égale à 10 – 13 MeV et leur vitesse est de 3.108 m/s, ils
ralentissent et leur énergie devient égale à environ 100 keV. Ensuite ils deviennent des
neutrons lent épithermiques d’énergie de 10 – 20 keV et enfin lorsqu’ils sont des neutrons
thermiques leur énergie est à 0,1 eV et leur vitesse est de 2200 m/s.

Schéma représentant les différents états des neutrons en collision

En mesurant les différents types de rayonnements, on effectue soit la diagraphie neutron –


Gamma, soit la diagraphie neutron – neutron épithermiques.

Le ralentissement des neutrons s’explique par la perte d’énergie qui dépend de la masse des
atomes.
L’atome d’hydrogène possède à peu près la même masse que les neutrons, ce qui entraîne
une grande perte d’énergie après collision.

On trouve de l’hydrogène dans les milieux poreux, donc dans ces milieux il a une grande
absorption des neutrons thermique par les atomes d’hydrogène.

Les principaux outils utilisés sont le GNT mesurant les neutrons thermiques et les
rayonnements  de capture, le SNP mesurant les neutrons épithermiques et le CNL (le plus
utilisé) qui enregistre les neutrons thermiques.
Ce dernier comprend deux détecteurs afin de diminuer les effets du trou. Le rapport des
taux de comptage des deux détecteurs est directement traduit en indice d’hydrogène –
neutron (porosité neutron N).

Schéma de la sonde CNL

Facteurs influençant la mesure :

- L’hydrogène : possédant le plus fort pouvoir de ralentissement.


- Chlore : élément ralentisseur de par sa section de capture.
- Matrice : les principaux éléments constituants les roches sédimentaires contribuent
plus au moins au ralentissement et à la capture des neutrons.
- Argiles : contenant de l’hydrogène dans leur réseau cristallin.
- Eau salée : NaCl dissout dans l’eau a pour effet de prendre la place de l’hydrogène et
donc de réduire l’indice d’hydrogène.
- Hydrocarbures : les liquides ont pratiquement le même indice d’hydrogène que l’eau
sauf qu’ils sont très légers. Le gaz a un effet très important sur la mesure.

Facteurs parasites :

- Constante de temps, vitesse d’enregistrement, temps mort, épaisseur des bancs.


- Trou de sonde.
- Présence du mud-cake.
- Présence du tubage.
- Invasion.

Facteurs géologiques :

- Composition de la roche (minéraux constitutifs, fluides).


- Texture de la roche.
- Température, pression.
- Milieu de dépôt.

Applications :

La mesure de l’indice d’hydrogène – neutron va être utilisée pour :


- La mesure de la porosité neutron N (lue directement sur le log).
Cette porosité doit être corrigée de l’effet des argiles par la relation :
N corr = N – Vsh.N sh
- La différenciation des zones à gaz, zones à huile ou à eau.
- La définition de la lithologie en combinaison avec d’autres diagraphies.
- Les analyses sédimentologiques.
- Corrélations.

Spectrométrie des rayons  de capture :

Suite au phénomène de bombardement de la formation par les neutrons, les collisions entre
ces neutrons et les atomes constituant la formation ralentissent leur vitesse, ainsi, on
obtient les neutrons épithermiques (100 keV, 2200 m/s) dans un premier temps. Les
collisions se poursuivent, l’énergie diminue et ces neutrons deviennent des neutrons
thermiques (0,1 eV, 2200 m/s). Le ralentissement de ces neutrons est particulièrement
important lorsque la collision se fait avec l’hydrogène.

Au final, le neutron de faible énergie est capté par un atome, il donne naissance à un
rayonnement  et un dégagement d’énergie ( capture).

La spectrométrie de ce  de capture permet, avec l’outil approprié, de déterminer la


quantité des huit parmi les onze éléments qui représentent 97% des composants
minéralogiques.
Diagraphies acoustiques

Généralités :

Les diagraphies soniques sont basées sur les propriétés électriques des roches.
On mesure la vitesse de propagation des ondes élastiques.
On utilise les sources extérieures pour créer ces ondes qui se propagent dans les différentes
directions.
On distingue deux types d’ondes :
- Longitudinales : déplacement des particules le long de la propagation
- Transversales : déplacement perpendiculaire à la propagation

La grandeur qui caractérise ces ondes est la vitesse des mouvements qui dépend des
paramètres fondamentaux de l’élasticité.

- Module de Young E : (ou d’élasticité) est égal au rapport de la traction unitaire


longitudinale à l’allongement dans le même sens.

E= Kg/mm2
F: force
S: section
L: longueur
dL : allongement

E varie de 2000 à 7000 Kg/mm2 pour les roches.

- Coefficient de poisson  : est égal au rapport de la contraction latérale sur la


dilatation longitudinale.
=

: contraction latérale
l : dimension transversale
: dilatation longitudinale
L : dimension longitudinale

 varie de 0,24 à 0,35 pour les roches.

Ces ondes ont leurs vitesses propres :



VL = et VT =
  
d : densité

VL varie de 3000 à 7000 m/s pour les roches.


VT varie de 1500 à 4000 m/s pour les roches.
La vitesse de propagation est le paramètre sur lequel est basée la diagraphie sonique (BHC).
Pour ces diagraphies Δt (temps de parcours quelconque) dans un milieu poreux dépend de la
porosité :
Δt lu = .Δtfiltrat + (1-).Δtma
1/Vlue = /Vfiltrat + (1-)/Vma

Ces deux formules constituent la base de l’interprétation. Elles déterminent la porosité du


milieu.

Les vitesses des ondes diffèrent selon les milieux et peuvent ainsi nous informer sur les
formations de la coupe.

Roches V (m/s) Δt (µs/m)


Argiles 1840 548
Grès 2000 – 4000 2500 – 200
Calcaires 2500 380
dolomie 3000 – 7000 300 – 150

Diagraphie sonique (BHC)

Principe :

A l’aide d’un générateur à magnétostriction excité depuis la surface par envoi d’une
impulsion électrique, on émet un train d’ondes dont la fréquence moyenne est de l’ordre de
20 à 40 kHz. Cette émission de très courte durée (moins de 1ms) est répétée plusieurs fois
par seconde (10 à 60 fois selon le type d’outil).

Le train d’ondes émis se propage dans tout l’espace à partir du générateur E1 suivant des
fronts d’ondes sphériques, traverse la colonne de boue et atteint la paroi du trou en des
temps et sous des angles d’incidence croissants.

On peut soit mesurer le temps Tr1 (ou Tr2) mis par la surface d’ondes pour arriver au
récepteur R1 (ou R2), c’est alors le principe de la mesure de la vitesse du son avec un
récepteur ; soit mesurer le temps Δt s’écoulant entre l’arrivée de l’onde au premier
récepteur et son arrivée au second, et c’est alors le principe de la mesure de la vitesse du
son avec deux récepteurs.

L’outil sonique BHC (Bore Hole Compensated) mesure le temps de propagation d’ondes
acoustiques compressionnelles dans la formation. C’est un outil à deux émetteurs l’un en
haut, l’autre en bas et quatre récepteurs couplés deux par deux avec chaque émetteur.

On envoie donc le signal alternativement par l’émetteur du haut E1 et celui du bas E2 et l’on
enregistre alternativement par les couples R 1R1’ et R2R2’.
On fait la moyenne des deux mesures. C’est cette moyenne qui est enregistrée.
Δt = (Δt1 + Δt2) / 2

La profondeur d’investigation (dépendant de la longueur d’onde) varie de 12cm à environ


1m. Elle sera fonction de la vitesse de la formation.

Schéma de la sonde BHC

Facteurs influents :

- Matrice.
- Porosité : fluide (eau – huile – gaz) ou variation de la vitesse pour des salinités
différentes des eaux.
- Températures – pression.
- Texture.

Facteurs parasites :

- Allongement du temps de trajet.


- Phénomènes de sauts de cycle (le signal arrivant au 2 ème récepteur est plus atténué
et de ce fait on rate le 1er et parfois même le 2ème cycle).
- Trou de sonde (diamètre, nature du fluide de forage).
- Invasion (tenir compte de son influence surtout pour la détermination de la
porosité).
- Effet de voûte (formation de cave).

Interprétation :

Si l’on se réfère aux facteurs influençant la mesure, on conçoit que la vitesse du son puisse
être utilisée comme moyen d’approcher la lithologie et la porosité.
Pour une lithologie donnée, la zone de lecture correspondante (la plupart du temps) à la
zone envahie par le filtrat, la vitesse du son (ou le temps de parcours Δt) est une fonction de
la porosité.

La formule de WYLLIE permet de passer directement du temps de parcours Δt à la porosité :


- Pour les formations consolidées :
s =

- Pour les formations non consolidées :


s = .

C = 0,8 à 1,2 dépend des conditions locales.

Dans les formations saturées, on introduit des corrections des fluides :  = lu . K
Gaz : K = 0,7
Huile : K = 0,8 à 0,9
Eau : K = 1

Il existe d’autres méthodes de détermination de la porosité et de la lithologie en utilisant les


données d’autres diagraphies (neutron – densité – résistivité).

Applications :

- La mesure du temps de parcours du son est principalement exploitée pour la


détermination de la porosité des réservoirs.
- Elle aide avec le CNL et le FDC à la détermination de la lithologie.
- On l’exploite pour l’étude de la compaction des formations argilo – sableuses.
- On l’utilise en combinaison avec le FDC pour l’établissement du log d’impédance
acoustique ce qui conduit à la réalisation du log impulsionnel et de la trace
synthétique qui aidera à l’interprétation des profils sismique à l’aplomb des
sondages.
- En la comparant la mesure à celle d’autres dispositifs (neutron – densité – résistivité)
on peut différencier le contenu en fluide des formations.
- Utilisée pour les corrélations.
- Peut être utilisée pour la détermination de l’épaisseur des bancs.
Diagraphies d’étude de la géométrie du puits

Au cours du forage, il s’avère nécessaire d’exécuter toute une série d’opérations de contrôle.
Le contrôle de l’état des forages et des travaux réalisés constitue une partie importante de
l’étude géophysique des sondages.
On regroupe dans cette partie toutes les diagraphies permettant l’étude et les conditions du
puits.

A. Diagraphie du diamétreur : BGT (Borehole Geometry Tool)

Le BGT est un dispositif à quatre bras permettant d’obtenir deux mesures de diamètreur
indépendantes, déterminées dans des plans perpendiculaires.
Les bras peuvent s’ouvrir de 4 à 30 ou 40 pouces, selon le diamètre maximum escompté. Ces
diamètres ont une bonne résolution verticale du fait de la très faible surface de contact
entre les bras et la paroi du puits.
Un intégrateur de volume placé en surface calcule le volume du sondage d’après les deux
lectures des diamètres, en supposant que le sondage a une forme elliptique. Le volume est
enregistré sur la diagraphie sous forme d’une série d’impulsions : le volume du sondage
entre deux petites impulsions consécutives est de 0,1 m 3 ; il est de 1 m3 entre deux grandes
impulsions consécutives.

Le BGT fournit aussi une mesure continue de la déviation du trou, de l’azimut de la déviation
et de l’orientation des diamétreurs par rapport au nord magnétique.

L’outil peut être ouvert ou fermé à volonté, et peut être combiné avec un Gamma Ray pour
les corrélations. Toutes les informations peuvent être enregistrées sur bande magnétique
pour traitement sur ordinateur afin d’obtenir un profil de sondage, de calculer la profondeur
réelle et de remettre en profondeur réelle toutes les autres diagraphies enregistrées dans le
puits.

Schéma de la sonde BGT


Facteurs influençant le diamètre du trou :

Le diamètre du trou dépend essentiellement de la lithologie :


- = Doutil dans les formations consolidées.
- > Doutil dans les formations meubles (éboulement) et dans les sels.
- < Doutil dans le cas des argiles gonflantes et dans le cas du dépôt du mud-cake.

Il dépend aussi de la texture et de la structure qui vont conditionner d’une part la porosité et
la perméabilité donc la possibilité de développement des phénomènes d’invasion avec dépôt
de mud-cake sur la paroi du trou, conduisant à un rétrécissement du diamètre, d’autre part,
le litage, la schistosité et l’effritement, et par la possibilité d’une microfissuration provoquée
par l’outil et les effets de voûte, argiles consolidés calcaires en plaquettes, ou d’une
fracturation en liaison avec les phénomènes tectoniques.

Applications :

- La reconnaissance des zones poreuses et perméables (présence du mud-cake), calcul


de l’épaisseur du mud-cake.
- La mesure du volume du trou pour l’estimation du volume du ciment.
- La localisation des intervalles consolidés pour l’ancrage de jackers d’essai de
formations.
- La correction des mesures des différentes diagraphies.
- Une approche de la lithologie.

B. Diagraphie de localisation des joints de tubage : CCL (Casing Collar Locator)

C’est la localisation des joints de tubage.


L’enregistrement continu des variations du flux magnétique créé dans le tubage par aimant
permet de localiser les joints ou autres anomalies.
Cet appareil peut être associé à tout outil descendu en trou tubé, on l’utilise pour contrôler
les profondeurs et éviter les perforations dans les joints.

C. Diagraphie de mesure de l’adhérence du ciment : CBL (Cement Bond Log)

Elle est définie par la mesure de l’atténuation de l’amplitude d’une onde acoustique. Dans
son exploitation comme log de cimentation, on mesure généralement l’amplitude de la
première arrivée de l’onde de compression au récepteur.

Ces arrivées ont une fréquence de l’ordre de 20 à 25 KHz. L’amplitude de la première arrivée
par le tubage peut varier d’une part suivant l’outil, et d’autre part suivant les conditions de
cimentation (nature du ciment, pourcentage de la circonférence du tubage adhérant
correctement à la formation).
Aussi, l’amplitude est minimale (donc l’atténuation maximale) quand l’outil est en face d’une
zone où le tubage est pris dans un anneau régulier de ciment suffisamment épais (1 au
moins). Elle est maximale quand le tubage est libre.

Schéma représentant la sonde CBL et l’atténuation de l’onde

La mesure de l’amplitude est réalisée à l’aide d’une fenêtre électronique qu’on ouvre
pendant un temps très court, et qui mesure la valeur maximale atteinte.

La transformation en atténuation du son de la réponse de l’outil CBL, qui enregistre


l’amplitude en millivolts, dépend principalement de l’espacement émetteur – récepteur. On
peut constater qu’un petit espacement (3 pieds) donne toujours une meilleure résolution
qu’un grand espacement.

L’interprétation du CBL consiste à déterminer l’indice de liaison qui est défini comme le
rapport de l’atténuation dans la zone d’intérêt à l’atténuation maximale déterminée au droit
d’une section bien cimentée. Un indice de liaison de 1 indique donc une liaison tubage –
ciment – formation parfaite. Un indice inférieur à 1 indique une liaison imparfaite.

D. Diagraphie de température : BHT

On sait que la température des formations augmente avec la profondeur et que dans des
conditions d’équilibre naturel, le taux d’augmentation est appelé gradient géothermique. Il
varie suivant le lieu et la conductibilité thermique des formations.
Mais l’équilibre thermique est perturbé, à proximité du trou, par la circulation de la boue.

Généralement, on descend avec l’outil diagraphique un thermomètre à maxima, qui va


donner une mesure de la température au fond du trou. Si on répète l’opération à chaque
descente d’outil, on observe généralement une croissance des températures, ainsi
mesurées, avec le temps qui traduit donc une tendance à l’équilibre, donc au retour à
l’équilibre initial du terrain.
La mesure est réalisée à l’aide d’un thermomètre dont l’élément sensible est un filament
métallique dont la résistance change avec la température. Ce filament constitue la
quatrième résistance du pont de Wheatstone.

L’enregistrement de la température est généralement réalisé au cours de la descente, afin


de ne pas rompre l’équilibre thermique par un brassage de la boue, occasionné par le
passage de la sonde et du câble.

Applications :

En trou ouvert :
- Permet de préciser le régime géothermique.
- Les variations de températures peuvent définir des unités lithologiques.
- Localisation des pertes de circulation ou au contraire venue de fluides, se traduisant
par un refroidissement.
- Détermination de Rw en combinaison avec la concentration en NaCl.
En trou tubé :
- Détermination de la hauteur du ciment derrière le tubage et des zones possibles de
« chauneling ».

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