Exposé Arbitrage

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PARTIE I  

: QU’EST-CE QUE L’ARBITRAGE ?


- Selon René DAVID « l’arbitrage est une technique visant à faire donner la
solution d’une question, intéressant les rapports entre deux ou plusieurs
personnes, par une ou plusieurs autres personnes (arbitres) lesquelles
tiennent leurs pouvoirs d’une convention privée et statuent sur la base de
cette convention, sans être investis de cette mission par l’Etat » et pour
Charles Jarrosson « L’arbitrage est l’institution par laquelle un tiers règle
le différend qui oppose deux ou plusieurs parties, en exerçant la mission
juridictionnelle qui lui a été confiée par celles-ci » donc arbitrage =
accord de volonté destiné à conférer à un tiers le pouvoir de trancher un
litige

- Un mode alternatifs de règlement des différends (mode juridictionnel) qui


suppose une convention d’arbitrage, un litige, une instance procédurale (si
tous ces éléments constitutifs se sont déroulés dans un seul espace
juridique = arbitrage interne (règles de droit interne = très libérales)  ≠
arbitrage international = celui qui met en cause des intérêts du commerce
international, et dont l’une des parties au moins à son domicile ou son
siège à l’étranger ou si régi par une convention internationale ou un
règlement d’une institution internationale

- Justice privée, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas d’un pouvoir investi par
l’Etat, en parallèle à celle organisée par l’état

- Justice qui repose sur un socle contractuel

- Grandes distinctions au sein de l’arbitrage


Arbitrage ad hoc : La procédure est réglée par les parties elles-mêmes
(liberté totale) ; le tribunal arbitral fonctionne sans l’assistance d’une
institution d’arbitrage
C’est pourquoi ils faut que toutes les modalités et hypothèses de
difficultés aient été prévues de manière détaillée, une telle organisation
procédurale étant à l’évidence, plus simple a édicter dans un cadre d’un
compromis. Mais cela ne constitue pas, a priori, un véritable obstacle en
matière interne puisque la règlementation est largement supplétive quand
elle n’est pas d’ordre public. Mais peut constituer un écueil en matière
internationale où le principe d’une grande liberté s’applique.
Déterminer l’institution n’est pas toujours chose aisée dont soit on opte
pour un arbitrage institutionnel, soit il est nécessaire d’avoir un bon
avocat
Ce type d’arbitrage permet de réduire les frais d’arbitrage dans la mesure
où les parties n’ont pas à supporter les frais administratifs d’une
institution d’arbitrage.
Cependant, il faut faire attention car en cas de difficultés dans la mise en
œuvre et/ou la gestion de la procédure, ils devront saisir la juridiction
étatique (et ne pourront pas demander l’intervention de l’institution
arbitrale).
 repose sur la seule et unique volonté des parties (rôle du juge d’appui)
et où la convention d’arbitrage a un rôle primordial


Arbitrage institutionnel : lorsqu’il a lieu sous l’égide d’une institution
d’arbitrage qui propose son propres règlement d’arbitrage et veille au bon
déroulement de la procédure. L’institution d’arbitrage organise alors
l’arbitrage mais ne détient aucun pouvoir pour statuer sur le fond du litige.
[Règlement d’arbitrage ? : parties doivent s’en informer + parties doivent
s’y soumettre sauf accord contraire des parties]

Arbitrage international : se caractérise selon une approche économique et


non pas par le biais d’un rattachement à tel ou tel ordre juridique ; seule la
nature de l’opération litigieuse permettra de savoir si l’on est ou non en
présence d’un arbitrage international, sans considération particulière du
droit applicable ; l’essentiel est que l’opération litigieuse ne se dénoue pas
économiquement dans un seul Etat
Réforme : a aménagé avec souplesse une procédure moins formaliste dans
laquelle les parties entendent avoir une grande liberté pour définir le cadre
de l’arbitrage

Arbitrage interne : unification du régime de la convention d’arbitrage dont
l’autonomie est réaffirmée ; décret rappelle la grande liberté des parties
pour organiser la procédure et, parallèlement, consolide l’autorité de la
juridiction arbitrale en matière de mesures provisoires et conservatoires,
de production de preuves, d’audition de témoins etc.

- Procédure rénovée : décret du 13 janvier 2011  pas de bouleversements


mais une meilleure organisation plus claire, et c’est une matière qui ne
peut rester figée donc déterminant qu’ils ait continué de laisser cette place
prédominante à la JP.
On parle de « refonte » et de « modernisation » bien que l’arbitrage n’ait
pas vieilli grâce à la JP. Il manquait juste des bases textuelles. Rend plus
accessible l’arbitrage.
Le décret de 2011 maintient la dualité entre l’arbitrage interne et
international, cependant il opère une approche plus libérale et plus souple
de l’arbitrage international et le préserve des évolutions plus
contraignantes du droit interne.
En effet, la distinction perdure puisque le législateur souhaite libérer
l’arbitrage international dans un cadre très libéral mais prévoir un cadre
précisément organisé pour l’arbitrage interne
 Indépendance
.
PARTIE II : POURQUOI L’ARBITRGE ?
Dans l’absolu rien n’oblige l’arbitrage, c’est que si accord mutuel des parties en
litige (convention d’arbitrage)  suffit qu’une des parties exprime son
désaccord pour que la voie de l’arbitrage soit fermée
L’arbitrage, par les libertés qu’il octroie, est ce que l’on en fait. Bien utilisée elle
est la meilleure des chose.

Avantages :
- Mode de résolution souple et flexible : une procédure « sur mesure »,
adaptée à leur conflit (choix des règles procédurales qui correspondent le
mieux) = plus de sécurité
Il s’agit d’une justice modelée selon les besoins, qui n’est pas enfermée
strictement, surtout en matière internationale, dans un cadre règlementaire
prédéfinit  découle notamment de sa nature conventionnelle  liberté
procédurale certaine dans l’organisation de l’instance
l’absence de formalisme est donc bien la règle
Cependant, il ne faut pas ignorer que la sophistication procédurale de
l’arbitrage constitue , parfois, une faiblesse en termes d’efficacité

- Un mode de résolution des litiges apte à appréhender leur complexité. En


effet, le dossier sera étudié méticuleusement, les parties pourront
présenter tous leurs arguments, ils participeront à une audience
suffisamment longue pour que tous les témoins et sachants soient
entendus etc.
- Choix des règles de procédure, donc juge peut s’affranchir des contraintes
de la procédure judiciaire = un des principaux attraits de l’arbitrage et
autorise justement les parties pour convaincre l’arbitre, à combien des
règles relatives à la preuve issues de traditions juridiques distinctes, dans
le respect des principes directeurs du procès  Larges pouvoirs
d’instruction, qui remédient à l’absence d’imperium de l’arbitre donc
conduit à une instruction du litige moderne et efficace en matière
d’arbitrage
Art 1464 CPC donne priorité aux parties pour choisir les règles de
procédure
Tout cela aboutit à un justice créative car les parties ainsi que les arbitres
peuvent proposer des solutions innovantes (dans le respect de leur mission
et de l’objet du litige tels que définis par les parties)
Un juge étatique agit fort logiquement dans le carcan de son ordre
juridique, alors que les arbitres bénéficient d’une plus grande liberté.

- Des arbitres aux compétences techniques : parties choisissent les arbitres


de leur choix (sous réserve des dispo de l’article 1450 du CPC) ;
personnes + comprises, conflit mieux examiné
Il s’agit la du critère le plus objectif du choix des membres du tribunal. La
compétence juridique (indispensable à mon sens) et surtout la compétence
dans la matière objet du contentieux apparait comme un avantage
considérable.
Grâce à ces outils, l’arbitre est mieux que le juge judiciaire pour mener
une instruction correspondant aux objectifs de la réforme du droit des
obligations dans l’exercice des nouveaux pouvoirs d’amputation et de
révision du contrat par le juge
Choix donc adapté aux contentieux techniques qui réclament des
connaissances particulières

- Le choix de son juge : un « droit à l’arbitre » : « tant vaut l’arbitre, tant


vaut l’arbitrage »  liberté et qualité de choix qui font la valeur de
l’arbitrage

- Procédure rapide et efficace (grâce à la flexibilité) « célérité » : peut y


avoir procédure simplifiée ou accélérée si litige le prévoit + absence
d’appel
Une procédure dure 6mois environ (sauf pour les grosses affaires)
L’efficacité, qui s’évalue en fonction de la proportionnalité entre le temps
mis pour aboutir à un résultat final et les moyens déployés pour y
parvenir, est en effet un des principaux attraits de la procédure d’arbitrage
en ce que la sentence arbitrale est immédiatement exécutoire et n’y a pas
d’appel au fond (cf. l’Affaire Tapie c./ Crédit Lyonnais).
Et même au-delà de l’absence de recours, l’instance est rapide : le droit
interne de l’arbitrage prévoyait déjà avant le décret 2011 qu’à défaut
d’accord des parties dans la convention d’arbitrage, la mission du tribunal
arbitral est limitée par le délai légal de six mois à compter de sa saisine.
D’autant plus que les parties ont la maitrise de la procédure arbitrale et de
ses délais donc ils ont la faculté d’imposer un cadre plus bref ou au
contraire plus long. Cependant, dans un souci d’objectivité, cet avantage
est a nuancer car les délais sont de plus en plus longs, surement lié à son
succès et aux exigences croissantes des parties (car les enjeux sont
souvent considérables).

- Coûts maîtrisés et anticipés : on peut limiter les couts si on fait procédure


efficace et rapide. Parfois même moins cher que le contentieux judiciaire
car la dépense principale pendant le contentieux ce sont les frais
d’honoraires de l’avocat, or au vu de la rapidité des procédures il y a
moins de frais d’avocat et les coûts prévisibles (car ils respectent les
grilles tarifaires prévues à cet effet)
Souvent le coût de la procédure d’arbitrage est vu comme un
inconvénient, car ça peut être plus cher que la justice étatique, cependant
il faut tenir compte du fait que la procédure arbitrale met généralement fin
au litige (pas d’appel et autres voies de recours étroitement ouvertes). De
plus, la technicité des arbitres permet le plus souvent de ne pas recourir à
l’expertise (surtout en droit interne). En outre, la rapidité de la procédure a
un prix.

- Donc énorme liberté juridictionnelle et liberté des parties

- Confidentialité possible : les parties choisissent la confidentialité ou non,


et permettre donc de préserver de bonnes relations commerciales ainsi que
la réputation des parties.
En effet, la seule connaissance de l’existence du conflit peut être une
cause d’affaiblissement vis-à-vis de l’environnement économique et< :ou
de la sphère privée // peut permettre aux concurrents d’avoir des
informations confidentielles.
Cependant, cette confidentialité n’est pas obligatoire, les parties peuvent
définir et varier le degré de confidentialité adapté à leurs attentes et à la
nature du litige.
La confidentialité de la procédure est valable tant en arbitrage interne
qu’en arbitrage international
Par ailleurs, il faut faire attention à ce que ca ne heurte pas l’exigence de
transparence qui prévaut.

- Les mêmes règles et garanties que pour les juridictions étatiques :


impartialité, indépendance, neutralité, devoir de réserve, loyauté, intégrité,
dignité, diligence et secret professionnel.

- Confiance dans l’arbitrage : Tout d’abord, il existe déjà une certaine


méfiance des justiciables dans la justice étatique et son indépendance ou
sa neutralité Or, dans une procédure d’arbitrage, le rapport à la justice
arbitrale est très souvent plus souple que celui qui lie les parties ou les
avocats, au juge étatique. Il y a plus de proximité avec le juge donc moins
stressant/traumatisant, et favorise la conciliation des parties
Déjà parce que les conseillers d’un jour sont les arbitres de demain et
réciproquement // l’idée d’une hiérarchie rigide vis-à-vis de la
magistrature cède la place à celle d’une justice plus « participative »

- Caractère « lénifiant » de l’institution = pacificatrice, irénique, permet de


réconcilier // procédure particulièrement attentive à la loyauté de chacun

- Avantage arbitrage institutionnel = apporte sécurité juridique avec le


règlement d’arbitrage et par l’intervention d’une institution  donc gage
de qualité (voir affaire Cubic)

- Avantage arbitrage ad hoc : caractère informel, plus grande rapidité, coûts


généralement plus réduits : parties façonnent complétement sur mesure
avec le juge d’appui (dont les pouvoirs ont été renforcés depuis 2011) 
moins cher
- Avantage arbitre unique : également moins cher, cependant un accord
entre parties est plus difficile à obtenir et pour affaires complexes la
collégialité est préférable.

- La facilité d’exécution des sentences arbitrales résultant de l’adoption de


la convention de New York (pierre angulaire de l’arbitrage international)
sur la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères
Il est beaucoup plus aisé d’obtenir l’exécution et a reconnaissance d’une
sentence arbitrale que d’une décision judiciaire dans un Etat qui n’est pas
l’Etat d’origine.

PARTIE III : COMMENT Y RECOURIR ?


I. Elaboration des conventions (d’arbitrage)
C’est la première étape obligatoire
L’assimilation de l’arbitrage à la convention d’arbitrage  Entrer en arbitrage =
consentir à la convention d’arbitrage
Donc consentement = l’élément permettant de définir la personne « partie à
l’arbitrage » même si l’arbitrage prend sa source dans le contrat.
Conséquence = exclusion de l’arbitrage forcé
Unité de principe : unification de la clause compromissoire et du compromis
d’arbitrage sous l’appellation générique de « convention d’arbitrage »
Unité de forme : exigence d’un écrit
Distinction : liés ni chronologiquement ni juridiquement ; indépendance pas
contestée
La convention d’arbitrage fixe les bases de l’arbitrage et son fondement
contractuel
Principe de base : arbitrage = justice qui repose sur un fondement conventionnel,
les litigants doivent être d’accord (c’est l’accord de volonté des parties qui fonde
le recours à l’arbitrage et qui attribue compétence aux arbitres pour trancher le
litige
3 étapes : accord de volonté, une fois convention d’arbitrage conclue =
obligatoire et contraignante (effet de la convention) puis contrôle de la x

A. Elaboration d’une clause compromissoire


Clause compromissoire : convention par laquelle les parties à un ou plusieurs
contrats s ’engagent à soumettre à l’arbitrage les litiges qui pourraient naitre
relativement à ce ou à ces contrats ; convention d’arbitrage antérieure à
l’apparition du litige
Il s’agit de la clause prévoyant le recours à l’arbitrage en cas de litige futur et
éventuel portant sur un ou plusieurs contrats. Elle permet d’anticiper, ce qui est
la vertu même du contrat, ce qui facilite l’entente au moment venu.
Les clauses compromissoires sont valable en droit international sous réserve de
l’ordre public international.

CONDITION DE FORME
Article 1443 du code de procédure civile :
«La clause compromissoire doit, à peine de nullité, être stipulée par écrit dans
la convention principale ou dans un document auquel elle celle-ci se réfère »

CONDITION DE FOND
Article 1444 du Code de procédure civile :
«La convention d'arbitrage désigne, le cas échéant par référence à un règlement
d'arbitrage, le ou les arbitres, ou prévoit les modalités de leur désignation. A
défaut, il est procédé conformément aux dispositions des articles 1451 à 1454»

Il en résulte deux choses :


- Les parties ne sont pas obligé de désigner les arbitres directement, le cas
échéant il faudra avoir recours au juge d’appui. De plus, désigner par
anticipation peut être chose délicate car les parties ignorent au moment de
sa signature, la nature du futur litige, les intérêts en jeu, tout comme les
contextes économiques, juridiques et concurrentiels dans lesquels il
interviendra.
Il apparait donc plus sage de simplement « prévoir les modalités de leur
désignation », ce qui laisse une grande latitude.
- Les parties n’ont pas besoin non plus de déterminer les litiges susceptibles
d’être soumis aux arbitres ; si la clause arbitrale est rédigée largement,
cela permet aux arbitres de se prononcer sur des demandes de nature
délictuelle

OPPOSABILITE DE LA CLAUSE
Article 2061 du Code civil:
«La clause compromissoire doit avoir été acceptée par la partie à laquelle on
l'oppose, à moins que celle-ci n'ait succédé aux droits et obligations de la partie
qui l'a initialement acceptée.
Lorsque l'une des parties n'a pas contracté dans le cadre de son activité
professionnelle, la clause ne peut lui être opposée»
Quelles sont les écueils à éviter afin d’empêcher qu’une clause compromissoire
ne soit qualifiée de « clause pathologique » ?
Les fonctions essentielles que doit remplir toute clause compromissoire :
- Produire des effets obligatoires entre les parties ;
- Ecarter l’intervention des tribunaux étatiques, tout au moins avant le
prononcé de la sentence ;
- Donner aux arbitres le pouvoir de régler les litiges ;
- Permettre la mise en place d’une procédure conduisant, dans les
meilleures conditions d’efficacité, au prononcé d’une sentence
Eléments pratiques à faire figurer dans une clause compromissoire :
- La loi applicable ;
- La composition du tribunal (arbitre unique, plusieurs arbitres) ;
- Langue dans laquelle se déroulera la procédure arbitrale
- Le siège de l’arbitrage
Clause d’arbitrage type de la CCI :
« Tous différends découlant du présent contrat ou en relation avec celui-ci
seront tranchés définitivement suivant le Règlement d'arbitrage de la Chambre
de commerce internationale par un ou plusieurs arbitres nommés conformément
à ce Règlement".
Les parties peuvent également ajouter le nombre d’arbitres, la langue ainsi que
le siège de l’arbitrage.
Exemple de clause pathologique (1)
« Tout litige découlant de l’interprétation du présent contrat sera soumis à un
tribunal arbitral siégeant dans un Etat autre que ceux des deux parties »
 Quels éléments posent problème ?
‒ Définition trop restreinte des litiges couverts pas la clause;
‒ Aucune précision quant au siège, au nombre d’arbitres ou à tout
mécanisme de désignation;
‒ Si l’autre partie n’est pas coopérative, il sera nécessaire de recourir
aux juridictions étatiques pour constituer le tribunal arbitral, or
aucune précision n’est donnée à ce sujet.
 Avoir recours à une clause type d’une institution d’arbitrage évite ce genre
de problématiques.

Exemple de clause pathologique (2)


« Les parties soumettront tout litige en relation avec le Présent Contrat à un
arbitre unique siégeant à Paris ou à la compétence du Tribunal de Commerce
de Marseille »
 Quel élément pose problème ?
‒ La clause ne traduit pas le consentement des parties de recourir à
l’arbitrage et donc d’exclure la compétence des juridictions
étatiques.

Illustrations de clauses compromissoires sans restrictions


Arbitrage institutionnel : «  Tous les litiges relatifs au présent contrat [qui n’aura
pu être réglé amiablement par les parties dans un délai x jours à compter de la
date de réception par la partie B de la notification par la partie A de la
survenance de ce différend] seront tranchés définitivement par voie d’arbitrage
conformément au règlement d’arbitrage du CALIF. Le tribunal arbitral sera
composé de [un ou trois] arbitre(s) et siégera à … ».
Arbitrage ad hoc : « Tous les litiges relatifs au présent contrat [qui n’aura pu être
réglé amiablement par les parties dans un délai de x jours à compter de la date
de réception par la partie B de la notification par la partie A de la survenance de
ce différend] seront tranchés définitivement par voie d’arbitrage. Le tribunal
arbitral sera composé de [un ou trois] arbitre(s) et siégera… ».

Illustrations de clauses compromissoires avec restrictions :


Arbitrage institutionnel : «Les parties désignent le centre d’arbitrage des litiges
familiaux (Calif) afin d’organiser les conditions de leur arbitrage et la
constitution du tribunal arbitral. Le ou les arbitre(s) ainsi désigné(s) a(uront) à
trancher les points suivants : 1... ; 2... ; 3... » ou « Le ou les arbitre(s) ainsi
désigné(s) a(uront) à trancher tous les litiges nés à l’occasion du contrat, à
l’exception de : 1... ; 2... ; 3...».
Arbitrage ad hoc : « Les parties auront recours à l’arbitrage pour trancher
définitivement les litiges nés à l’occasion du présent contrat portant sur : 1... ;
2... ; 3... » ou « Les arbitres auront recours à l’arbitrage pour trancher
définitivement tous les litiges nés à l’occasion du contrat, à l’exception de : 1... ;
2... ; 3... Le tribunal arbitral sera composé de [un ou trois] arbitre(s) et siégera
à.... ».

Illustrations de clauses compromissoires en fonction du nombre d’arbitre :


Arbitre unique : «L’arbitre unique sera nommé d’un commun accord entre les
parties. A défaut d’accord dans un délai de x jours à compter de la notification
de la demande d’arbitrage, celui-ci sera nommé par le juge d’appui saisi par la
partie la plus diligente »
Trois arbitres : « La partie A devra faire connaitre le nom de l’arbitre qu’elle a
choisi dans sa demande d’arbitrage. La partie B disposera d’un délai de x jours à
compter de la date de réception de la demande pour choisir un arbitre. Le
troisième arbitre, qui exercera les fonctions de président du tribunal arbitral sera
nommé par les deux arbitres dans un délai de x jours à compter de la date de
nomination du deuxième arbitre. En cas de difficulté de désignation d’un arbitre,
la partie la plus diligente pourra saisir le juge d’appui. L’arbitrage sera
[confidentiel ou non]. Le tribunal statuera [en droit ou en équité] La voie d’appel
est [fermée ou ouverte] »
La clause doit être rédigée attentivement car elle restreint le droit des parties de
saisir un juge étatique.
Le recours au notaire et à l’avocat dans la rédaction des clauses
La difficulté de reconnaissance de ces clauses compromissoires par les juges qui
considèrent ces conventions entre parties impossibles dès lors qu’il n’est pas
saisi et qu’elles n’ont pas la libre disposition de certains de leurs droits

B. Absence d’une clause compromissoire et recours au compromis


Compromis d’arbitrage = convention par laquelle les parties à un litige né
soumettent celui-ci à l’arbitrage ; convention d’arbitrage postérieure au litige

Le contrat de compromis par l'arbitrage établi par un acte sous seing privé est
rédigé et co-signé par les parties opposées à un litige relatif à ce contrat. Il est à
noter que ce type de convention obéit à de strictes conditions de forme et aux
conditions de validité générale des contrats.
Il y a eu une simplification de la rédaction de la convention d’arbitrage. Il suffit
de mentionner l’institution arbitrale
Il y a recours au compromis lorsque le litige entre des parties est déjà né et
lorsqu’il n’y a pas de clause compromissoire.
▪ Le compromis doit réunir trois éléments :
o L’exposé du litige
o La désignation du ou des arbitres
o La volonté de faire juger le litige par arbitrage
[Litige présent et actuel (on peut même compromettre « au cours d’une
instance déjà engagée devant une juridiction ».]

Ce type de convention est régi par deux grandes conditions de forme :

 la convention est établie par écrit : il peut s'agir d'un procès-verbal signé
par les arbitres et les parties, d'un acte notarié ou d'un acte sous seing
privé (article 1449 du nouveau Code de procédure civile) ;
 la convention doit désigner les arbitres ou définir les modalités de leur
désignation et préciser leurs compétences.

Enfin, ce contrat doit, à peine de nullité, définir avec précision l'objet du litige
(article 1448 du nouveau Code de procédure civile).

Aujourd’hui, le régime est le même entre les deux en droit interne et leur
différence tend à s’estomper en arbitrage international.

II. La conduite de la procédure


A. Saisine et constitution du tribunal
Saisine : par voie de requête : unilatérale ou conjointe
Composition arbitrale : un arbitre seul (personne physique) ou 3 arbitres, liberté
contractuelle du choix des arbitres, impartialité, indépendance, loyauté (et
célérité), mais qui n’a pas l’ « imperium » (cad le pouvoir de contrainte) donc si
la partie condamnée n’exécute pas spontanément la sentence, il faudra recourir
au juge étatique pour lui demander l’exéquatur ; Les arbitres tirent leur pouvoir
de juger de la seule convention des parties.
« Lorsqu’un litige relevant d’une convention d’arbitrage est porté devant une
juridiction de l’Etat, celle-ci se déclare incompétente, sauf si le tribunal n’est pas
encore saisi et si la convention d’arbitrage est manifestement nulle ou
manifestement inapplicable
La juridiction de l’Etat ne peut relever d’office son incompétence.
Toute stipulation contraire au présent article est réputée non écrite »
 Il revient au tribunal arbitral de juger par priorité de sa compétence
juridictionnelle sous le contrôle antérieur, mais rigoureux, du juge
étatique de l’annulation  il en résulte une incompétence du juge étatique
 Si veulent juridiction étatique : ils doivent renoncer (de manière non-
équivoque) à la se prévaloir de la clause compromissoire
Compétence exceptionnelle du juge étatique ?
On sait que le règlement de certaines institutions d’arbitrage prévoit que la
saisine du tribunal ne s’effectue que par rapport à un autre moment, par
exemple, celui de la remise des dossiers des parties au tribunal constitué.
Les procédures d’arbitrage du CMAP sont soumises au contrôle de
la Commission d’arbitrage.
Cette commission est une instance indépendante présidée par le Professeur
Serge Guinchard, Recteur honoraire et Professeur émérite de droit privé et de
sciences criminelles à l’université Panthéon-Assas (Paris II). Sa mission est de
trancher certaines questions de procédure pouvant survenir au cours des
arbitrages. Elle est le garant du respect du droit et de l’impartialité des
procédures d’arbitrage se déroulant au CMAP.
La procédure est également encadrée par le Règlement d’arbitrage du Centre.

Les étapes d’une procédure d’arbitrage au CMAP


Comment soumettre votre arbitrage au CMAP?

Les parties doivent se mettre d’accord sur le recours à l’arbitrage au


CMAP soit :

Avant la survenance du litige


Le contrat signé entre les parties doit contenir une clause
compromissoire. Cette clause est un acte par lequel les parties à un contrat
décident de soumettre à l’arbitrage tout différend relatif à ce contrat. La clause
compromissoire bénéficie d’un régime juridique autonome par rapport au
contrat dans lequel elle est intégrée. Pour éviter toute difficulté de mise en
œuvre, le CMAP met à votre disposition des modèles de clauses
compromissoires.
N’hésitez pas à nous contacter au moment de la rédaction de vos clauses pour un
conseil personnalisé.

Après la survenance du litige


Le compromis d’arbitrage est un acte par lequel les parties décident de
soumettre à l’arbitrage un litige qui a déjà commencé et pour lequel aucune
clause compromissoire n’a été prévu préalablement.

Le choix des arbitres


Les parties peuvent convenir de faire désigner un Tribunal arbitral composé
d’un ou de trois arbitres. A défaut d’accord, la Commission, conformément au
règlement d’arbitrage du CMAP, fixe le nombre d’arbitres selon le montant du
litige et sa nature.
Les arbitres sont désignés par les parties ou à défaut d’accord entre elles, par la
Commission d’arbitrage. Si le Tribunal arbitral compte trois arbitres, chaque
partie propose un arbitre, puis les deux arbitres ainsi désignés choisissent le
président du tribunal arbitral. A défaut d’accord desdits arbitres, le Président
pourra être nommés par la Commission d’arbitrage.

Les provisions pour frais et honoraires


Le CMAP fixe les provisions pour frais et honoraires de la procédure selon
le barème en vigueur. Les parties sont alors invitées à régler les provisions sur
honoraires appelées par le CMAP afin de pouvoir lancer la procédure.

L’Acte de mission
L’acte de mission définit le périmètre de l’arbitrage. Il précise les questions que
la formation arbitrale doit trancher ; les règles de procédure de l’arbitrage et son
calendrier. L’acte de mission est signé par les parties et les membres du Tribunal
arbitral.

Les mémoires et les audiences


Le calendrier et le nombre de mémoires et audiences est fixé d’un commun
accord avec les parties par le tribunal arbitral. Après l’échange des mémoires et
la tenue des audiences, le tribunal procède à la clôture des débat.

La sentence arbitrale
La sentence est la décision motivée par laquelle les arbitres tranchent les
questions litigieuses qui leur ont été soumises par les parties. Elle a autorité de la
chose jugée et peut faire l’objet d’une exécution forcée après avoir été revêtue
de l’exequatur. En principe, elle n’est pas susceptible d’appel.

B. Les pouvoirs de l’arbitre


Pouvoirs de l’arbitre  L’arbitre peut :
- prendre des mesures provisoires,
- prendre des mesures conservatoires…,
- …mais il ne peut pas ordonner de saisies d’exécution et suretés
judiciaires. Dans cette hypothèse, il faudra saisir le juge étatique pendant
l’arbitrage sur le fondement des articles 1468 et 1469 du CPC, procéder à
des actes d’instruction : enjoindre à une partie de communiquer tel
document ou recevoir ou entendre une partie, statuer en droit ou en équité,
rédiger et prononcer une sentence ayant une autorité de la chosé jugée
Sentence arbitrale : Notion qui recèle de nombreuses incertitudes, or
délimitation de la notion de sentence arbitrale capitale car un grand nombre de
conséquences juridiques y sont attachées : peut faire l’objet que d‘un nombre
limité de recours, elle dessaisit les arbitres des contestations qu’elle tranche,
contrairement à leurs décisions et doit, dans certains cas, être soumise à
l’approbation préalable de l’institution d’arbitrage à laquelle la procédure
arbitrale est soumise.
Définition ni dans la loi française ni dans les grands textes relatifs à l’arbitrage
(ex Conv de New York)
C’est une décision de justice contraignante susceptible de recours (voir les
recours : en appel si parties demande, en annulation etc), qui une fois rendue,
dessaisit le tribunal arbitral, et qui tranche définitivement le litige,
confidentielle, autorité de chose jugée (donc pas possible pour les parties de
saisir un juge avec même parties, même cause et même objet), exécutée une fois
que les parties ont demandé sa reconnaissance devant les juridictions étatiques =
ordonnance d’exequatur
= l’acte juridictionnel qui met fin à la procédure arbitrale et tranche tout ou
partie du litige (=/ décisions du tribunal arbitrale qui ne sont pas considérées
comme des sentences)
Recours et exéquatur ?

PARTIE IV : LA PLACE DE L’AVOCAT DANS LA PROCEDURE


D’ARBITRAGE :
- Peut intervenir en tant que conseil ou prescripteur de son client, mais
aussi en qualité d’arbitre ou encore d’expert nommé par les parties
- Avant la procédure : Choix de l’arbitrage: Rédacteur d’acte, prescripteur
du choix de l’arbitrage en plus d’être le défenseur des intérêts de son
client dans le cadre d’un contentieux
- Peut conseiller à son client de choisir l’arbitrage comme mode alternatif
de règlement des litiges par l’introduction d’une clause compromissoire
ou une clause d’arbitrage.
- Constitution du tribunal arbitral : Rôle déterminant dans la constitution du
tribunal
- Pendant la procédure : rôle clé notamment lors de la première audience de
procédure (lors de laquelle les règles applicables à la procédure arbitrale
vont être discutées puis validées par le tribunal arbitral).
De plus il devra négocier avec partie adverse pour établir une procédure
reflétant au mieux les intérêts de son client.
Il devra également avoir le rôle de pilote de la stratégie procédurale
(comme devant une juridiction étatique)
- Il est le premier contact entre tribunal arbitral et partie adverse donc
permet d’envisager un règlement amiable
- Après la reddition de la sentence, il a la possibilité d’introduire :
- un recours en interprétation ou en correction d’erreur matérielle de la
sentence rendue
- un recours en annulation (seul l’état du siège est compétent pour
contrôler la régularité de la sentence)
- une exécution de la sentence arbitrale ou bien de la stratégie de
résistance à l’exécution
- un recours en révision de la sentence
- ou, si les parties l’ont convenu expressément, il est possible d’interjeter
appel
- Les sept principaux types de travail que les avocats d’arbitrage effectuent
généralement pour assister leurs clients :
- les avocats en arbitrage effectuent des évaluations de cas
- les avocats en arbitrage peuvent aider le client à obtenir un financement
tiers
- les avocats en arbitrage assistent le client dans les négociations
amiables, ou médiation, avec la partie adverse
- les avocats en arbitrage maîtrise le droit applicable
- les avocats en arbitrage sécurisent et assistent les experts juridiques,
experts quantiques et témoins appropriés
- les avocats en arbitrage assistent les clients dans l’exécution des
sentences arbitrales

PARTIE V : Périmètre de l’arbitrage


- Elargissement du champ du recours a l’arbitrage : droit du travail, droit de
la consommation, rapport entre non-pro, actes de la vie
- Par souci de protection de l’intérêt général et de certains contractants, la
loi détermine les litiges arbitrales et fixe le domaine de la clause
compromissoire
- Litiges susceptible d’être soumis à un arbitrage : droits disponibles (et pas
les droits indisponibles) «  toutes personnes peuvent compromettre sur les
droits dont elles ont la libre disposition »
- Droit disponible = « droit sous la totale maîtrise de son titulaire qui peut
tout faire à son propos, l’aliéner, voire y renoncer (ex : droit patrimonial
des affaires, droit de la famille, ou né après un licenciement)
- Indisponible = question d’téta et de capacité des personnes, celle relative
au divorce et séparation de corps, elle intéressant l’OP
- Domaine s’est étendu (surtout par la clause compromissoire car devenue
valable dans tous les contrats)
- Limite de l’arbitralité : l’état et la capacité des personnes, les personnes
publiques, et de manière moins nettes les établissements industriels et
commerciaux qui n’auraient pas bénéficiés d’une autorisation particulière
de telle ou telle disposition législative ou règlementaire prévue, le plus
souvent en pure opportunité sous la contrainte de la nécessité
économique. Les cas précités engendrent, naturellement, une nullité
absolue de la convention et donc de la procédure arbitrale qui y puiserait
son fondement
- Impossibilité de soumettre à l’arbitrage tout ce qui concerne la matière
fiscale et pénale cas particulier des successions : possible
- Procédures collectives : peut pas être utilisé si objet porte sur
l’organisation ou le règlement de la procédure mais peut si c’est à titre
accessoire, comme un outil juridictionnel par ex .
-

PARTIE I : Qu’est ce que l’arbitrage ?


PARTIE II : Pourquoi l’arbitrage ?
PARTIE III : Comment y recourir ? (élaboration des conventions puis
conduite de la procédure)
PARTIE IV : Place de l’avocat ?
PARTIE V : Périmètre de l’arbitrage ?

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