Cours de Droit Des Sociétés
Cours de Droit Des Sociétés
Cours de Droit Des Sociétés
Le « droit des sociétés » est l’ensemble des règles juridiques qui régissent la
constitution, le fonctionnement, la dissolution des sociétés ainsi que leur restructuration et
groupement. Ces sociétés sont des acteurs principaux de la vie des affaires et constituent
des instruments indispensables de l’économie moderne. Elles traduisent le phénomène de
concentration et d’union économique qui exige l’association de plusieurs personnes afin
de créer une force économique susceptible de s’imposer à la concurrence.
L’importance qu’acquièrent ces entités appelle à s’interroger sur leur définition
(I), nature juridique (II), classification (III) et réglementation (IV).
I- Définition de la « société »
La notion de « société » a évolué au fil du temps (1). Cette notion doit être
distinguée des notions voisines (2).
(1) – Evolution de la notion de société
Le législateur tunisien a définit la notion de « société », d’une manière générale,
depuis 1906 au sein de l’article 1249 du Code des obligations et des contrats (C.O.C.)
comme étant : « un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens
ou leur travail ou tous les deux à la fois en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ». Cette
définition s’appliquait, avant, aux sociétés civiles et commerciales. Elle n’est valable
aujourd’hui que pour les sociétés civiles.
Pour les sociétés commerciales, cette définition a été mise à jour en 2000 avec la
promulgation du Code des sociétés commerciales (C.S.C.). Son article 2 alinéa premier
dispose que la société commerciale est « un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent d’affecter en commun leurs apports, en vue de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui pourrait résulter de son activité ». Cependant, l’alinéa 2 du même article
ajoute que la société commerciale peut être constituée par un associé unique et cite
l’exemple de la société unipersonnelle à responsabilité limitée (SUARL).
Cette définition appelle les observations suivantes. D’une part, le législateur de
2000 a élargit l’organe. La société commerciale peut résulter, exceptionnellement, d’un
acte unilatéral. Elle ne suppose pas forcément une pluralité de personnes mais un
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associé unique suffit. D’autre part, il a élargit la finalité de la société commerciale. Elle
ne vise pas seulement la réalisation de bénéfices en augmentant l’actif et le partage de
ces bénéfices entre les associés mais encore la réalisation d’économies en empêchant
l’actif social de diminuer (EX. : constitution d’une société pour fabriquer des pièces
accessoires à un coût moins cher au lieu de déléguer leur fabrication à un sous traitant).
(2) – Notions voisines
La notion de « société » doit être distinguée de notions voisines.
En premier lieu, la « société » diffère de « l’association » par sa finalité. En
effet, « l’association » est « une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en
commun, de façon permanente, leurs connaissances ou leurs activités, dans un but autre que de
partager des bénéfices » (article 1 de la loi du 7/11/1959 sur les associations).
En second lieu, la « société » diffère de « l’entreprise » par sa nature et forme.
« L’entreprise » est une notion économique reconnue par le législateur, qui désigne
« l’ensemble de moyens humain et matériel visant la réalisation d’une activité économique ». Elle
peut prendre une forme sociétaire comme elle peut prendre une forme individuelle.
Cette seconde forme d’exploitation est plus fréquente pour des activités de petite
dimension. Sa constitution est simple et sa gestion est libre. Il est à noter cependant
que la différence entre ces deux entités a été atténuée avec l’apparition en 2000 de la
société unipersonnelle à responsabilité limitée qui ressemble, dans sa forme, à
l’entreprise individuelle.
II- Classification des « sociétés »
Les sociétés sont nombreuses et variées. On peut citer différentes catégories de
sociétés opérant sur le marché. Il en est ainsi des sociétés étrangères ou sociétés
nationales, sociétés internationales ou multinationales, sociétés publiques ou semi
étatiques, sociétés résidentes ou non résidentes, etc.
Ces différents types de sociétés ne nous concernent pas dans le cadre limité de
ce cours. On s’intéresse plutôt des sociétés nationales privées. On peut les classer en
des sociétés civiles et des sociétés commerciales (1) ou en des sociétés de personnes,
de capitaux ou hybrides (2).
D’autres classifications sont possibles basées sur le critère de la personnalité
morale (faute d’immatriculation au registre de commerce, la société en participation est
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Enfin, La responsabilité des associés est limitée à leur apport. Les créanciers sociaux
ne peuvent pas poursuivre le patrimoine personnel des associés.
(c) - La société hybride
C’est une société qui est à cheval entre la société de personnes et la société de
capitaux. Le législateur a prévu une seule forme de société hybride, à savoir la société à
responsabilité limitée (SARL et SUARL). Son régime juridique emprunte, à la fois, du
régime de la société de personnes et de la société de capitaux. Elle s’apparente à la
première en ce sens que la personne de l’associé importe. En effet, les parts sociales ne
peuvent être cédées qu’avec le consentement de la majorité des associés représentant
au moins les trois quarts du capital social (article 109 alinéa 1 du C.S.C.). Elle
s’approche de la seconde en ce sens que la responsabilité des associés est limitée à leur
apport.
III- Règlementation des « sociétés »
La réglementation des « sociétés » en Tunisie est une réglementation nationale.
Elle a connue une évolution en trois étapes différentes, à savoir : la phase antérieure à
l’indépendance (1), la phase postérieure à l’indépendance (2) et la phase postérieure à
la promulgation du C.S.C. (3).
(1) – Phase antérieure à l’indépendance
Le premier texte règlementant les sociétés en Tunisie est le C.O.C. promulgué le
15/12/1906 et toujours en vigueur. Dans son titre IX contenant les articles 1226-1451,
il a régit les sociétés civiles principalement et les sociétés commerciales accessoirement,
à défaut d’un texte particulier. Il a règlementé quelques formes de sociétés civiles à
vocation essentiellement agricole. Ce texte fondamental a été complété par des décrets
beylicaux insérant la réglementation française relative aux sociétés commerciales dans
le droit tunisien. C’est le droit français, en cette période, qui a été appliqué en Tunisie.
On peut citer à titre indicatif, d’abord, le décret du 28/2/1930 relatif aux sociétés de
capitaux. On cite, ensuite, le décret du 5/5/1930 instituant les SARL. On cite, enfin, le
décret du 23/2/1950 relatif aux formalités de publicité.
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fonctionnement et dissolution dans les articles 1 à 53. Il a prévu, également, des règles
spécifiques à chaque forme de société. En effet, les sociétés de personnes sont régies par les
articles 54 à 89. Les sociétés à responsabilité limitée sont règlementées par les articles 90 à 159.
Les sociétés de capitaux sont règlementées par les articles 160 à 407 du C.S.C.
Ce cours, préparé en coordination avec le cours de « droit des affaires » déjà
enseigné aux étudiants de la deuxième année, ne traitera pas les règles communes ni les
règles spécifiques aux sociétés de personnes, qui ont fait l’objet du cours de droit des
affaires. Ce cours se limite à l’étude des règles spécifiques aux sociétés à responsabilité
limitée. Il s’agit d’étudier, d’abord, les sociétés pluripersonnelles à responsabilité limitée
(Partie 1). Il s’agit d’étudier, ensuite, les sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée
(Partie 2). Il s’agit d’étudier, enfin, la répression pénale dans la S.A.R.L. (Partie 3).
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L’examen de cette forme sociale porte successivement sur sa constitution (Chapitre 1),
son fonctionnement (Chapitre 2), sa transformation (Chapitre 3), sa cession (Chapitre 4) et sa
dissolution (Chapitre 5).
Chapitre 1
La SARL n’est valablement constituée que si elle respecte certaines conditions (Section
1). L’irrespect de ces conditions implique des sanctions (Section 2). Un régime spécial s’applique
pour la constitution de SARL en ligne (Section 3).
Section 1- Les conditions de constitution
La constitution de la SARL pluripersonnelle est soumise à des conditions générales qui
s’appliquent à toutes les formes de société (ces conditions sont étudiées dans le cours de droit des
affaires mentionnés plus haut à l’introduction). Elle est également soumise à des conditions
particulières spécifiques à cette forme sociale. Ces conditions particulières sont soit des
conditions de fond (Sous section 1), soit des conditions de forme (Sous section 2).
Sous section 1- Les conditions de fond
Ces conditions sont relatives à l’objet social (Paragraphe 1), au capital social (Paragraphe
2) et au nombre d’associé (Paragraphe 3).
Paragraphe 1- L’objet social
La SARL peut, en principe, exercer toute activité civile ou commerciale. Toutefois,
l’article 94 du C.S.C. interdit à la SARL d’exercer une activité d’assurance, de banque et autre
institution financière ou établissement de crédit sous peine de nullité.
Paragraphe 2- Le capital social
Le législateur n’a pas imposé un capital maximum. Par contre, il a exigé un capital minimum.
En 1959 le Code de commerce exige un minimum de 300 dinars pour les sociétés de presse et 1000
dinars pour les autres. En 2000, avec la promulgation du C.S.C., ce capital a été ramené à 5.000 D
pour les sociétés de presse et 10.000D pour les autres. En 2005 (loi n° 12 du 26/1/2005), ce minimum
a été unifié à 1.000D. En 2007, la loi n° 69 du 27/12/2007 relative à l’initiative économique a
supprimé toute exigence de capital minimum. Le choix est libre pour les associés.
Le capital est composé d’apport en numéraire et en nature. L’évaluation de l’apport en nature
s’effectue selon l’article 100 du CSC. Si la valeur de l’apport ne dépasse pas 3000 D, l’évaluation
peut être faite par les associés. Si la valeur dépasse ce montant, elle doit être faite par un commissaire
aux apports désigné par les associés ou par un le président du Tribunal de première instance à la
demande d’un associé par une ordonnance sur requête.
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Le capital doit être intégralement souscrit et libéré et déposé dans compte bancaire de la
société. Le gérant ne peut retirer ces fonds qu’après l’immatriculation de la société, d’après l’article
98 du CSC.
Paragraphe 3- Le nombre d’associés
L’article 93 du CSC prévoit un nombre maximum d’associés qui ne peut dépasser 50. S’il le
dépasse, la SARL doit se transformer en une société par actions dans un délai de un an ou réduire le
nombre. A défaut, tout intéressé peut demander la dissolution judiciaire de la société.
Le nombre minimum d’associé ne peut être inférieur à deux. Si les parts sociales se réunissent
entre les mains d’une seule personne, la société se transforme en une SUARL, d’après l’article 93 du
CSC.
Sous section 2- Les conditions de forme
La SARL doit obéir aux conditions de forme communes ainsi qu’à des conditions de
forme particulières. Ces conditions particulières ont trait à l’acte constitutif (Paragraphe 1) et à la
procédure de constitution (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 – La préparation de l’acte constitutif
La constitution de la SARL exige la rédaction d’un écrit. L’écrit doit être signé par tous
les associés ou leur mandataire (Art. 96 al. 1). S’il y a un apport d’un immeuble immatriculé,
l’écrit doit être rédigé selon l’article 377 et ss. Du CDR. S’il y a un apport d’un fonds de
commerce, l’écrit doit être rédigé conformément à l’article 190 du C.C.
Cet écrit doit contenir des mentions obligatoires. En plus des mentions communes prévues
à l’article 9 du CSC relatives à la forme, durée, dénomination sociale, siège social, objet social,
capital social, etc., le statut de la SARL doit contenir des mentions particulières prévues à l’article
91, 96, 97et 100 du CSC. Il s’agit, notamment, de la répartition des apports en numéraire et en
nature et leur évaluation, l’indication de l’institution bancaire et financière habilitée à recevoir les
apports en numéraire, l’indication des modalités de libération, du gérant et de la date de clôture
des états financiers annuels, l’identité des associés, l’indication de la répartition intégrale des
parts représentants des apports en numéraire ou en nature et la libération totale de leur valeur, etc.
Toute SARL constituée en violation des articles 93 à 100 est nulle d’après l’article 104 du CSC.
Paragraphe 2 – La procédure de constitution
La SARL obéit à des procédures générales de constitution valable avec toutes les formes
de sociétés. Cependant certaine spécificité se manifeste. En effet, l‘immatriculation de la SARL
au registre de commerce s’effectue selon les procédures et les délais prévues aux règles
communes (article 14 du CSC). L’article 103 du CSC précise dans son alinéa premier qu’à défaut
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d’immatriculation, la SARL est considérée comme une société à responsabilité limitée en cours
de construction. Elle est soumise au régime de la société en nom collectif de fait.
Section 2 – Les sanctions d’inobservation des règles de constitution
Les sanctions sont de deux types. Elles rappellent les sanctions communes.
D’une part, l’inobservation des règles posées par les articles 93 à 100 du CSC est
sanctionnée d’après l’article 104 du CSC par la nullité. La société nulle ne disparaît pas. Elle est
considérée comme une société au nom collectif afin de ne pas nuire aux tiers. Les associés sont
alors personnellement et solidairement responsables. La régularisation est possible. Elle
s’effectue par les associés. Elle peut s’effectuer par tout intéresser si la nullité est fondée sur la
violation d’une règle de publicité. Ce dernier doit agir en référé pour désigner un mandataire qui
se charge de la régularisation en application de l’article 108 du CSC.
D’autre part, les règles de la responsabilité seront mises en jeu. La responsabilité peut être
civile. Les gérants et les associés auxquels la nullité est imputable sont solidairement
responsables à l’égard des autres associés et des tiers des dommages issus de l’annulation. Elle
peut pénale. L’article 146 du CSC sanctionne par l’emprisonnement les associés faisant de
fausses déclarations dans les statuts ou toute personne attribuant de mauvaise foi aux apports en
nature une valeur supérieure à leur valeur réelle.
Section 3 – La constitution d’une SARL en ligne
La loi n° 89 du 31/12/2004 relative aux procédures de constitution de société en ligne a
autorisé la constitution de certaines formes de société en ligne. Il s’agit de la SARL, la SUARL et
la SA sous le respect de certaines conditions. D’abord, la société doit exercer une activité régie
par les dispositions du Code d’incitation aux investissements promulgué par la loi n° 120 du
27/12/1993. Parmi ces activités, on cite : l’agriculture et pêche, artisanat, tourisme, formation
professionnelle, transport, environnement, etc. D’autre part, le capital social de la société ne doit
pas comporter des apports en nature parce que la constitution en ligne suppose que l’opération
soit dématérialisée.
La constitution et l’échange de documents nécessaires et le paiement des droits exigibles
auront lieu par des moyens électroniques fiables conformément à la législation en vigueur relative
aux échanges électroniques promulguée par la loi n° 83 du 09/8/2000. La constitution par voie
électronique dispense de la présentation sur papier des documents nécessaires à l’organe
responsable de cette tâche à savoir l’API.
Chapitre 2
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Pour que la SARL fonctionne, plusieurs organes doivent intervenir à savoir, l’organe de gestion
ou gérant (Section 1), les organes de délibération (Section 2) et les organes de contrôle (Section 3).
Section 1 – Le gérant de la SARL
Plusieurs questions méritent l’étude à savoir le statut du gérant (Sous section 1), le rôle du
gérant (Sous section 2) et la responsabilité du gérant (Sous section 3).
Sous section 1 – Le statut du gérant
Ce statut se caractérise par des règles relatives à sa nomination (Paragraphe 1) et à la
cessation de ses fonctions (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 – Nomination du gérant
Les associés bénéficient d’une liberté dans le choix du gérant. Ils peuvent désigner un ou
plusieurs gérants dans les statuts (gérant statutaire) ou par acte postérieur (gérant non statutaire).
Il peut être désigné parmi les associés ou les tiers. Le gérant peut exercer sa fonction à titre
salarié ou gratuit. La rémunération du gérant peut être fixée par les statuts ou par le délibération
des associés. Elle peut être fixe, proportionnelle ou les deux à la fois. La durée de fonction du
gérant est fixée par les statuts ou par la décision séparée de nomination. En cas de silence, la
durée du mandat sera de trois ans renouvelable (article 112 du CSC).
On note, cependant, que la gérance ne peut être exercée que par une personne physique
d’après l’article 112 du CSC. Cette exigence se justifie par le fait que la personne morale n’a pas
d’existence physique (elle ne peut signer des contrats, négocier des transactions, etc.).
Paragraphe 2 – Cessation des fonctions du gérant
Les fonctions du gérant peuvent cesser suite à sa démission (I) ou à sa révocation (II).
(I) – La démission du gérant
Le CSC n’a pas régi cette question. Les statuts peuvent la règlementer. A défaut, deux cas
se présentent. D’une part, pour le gérant statutaire, sa démission nécessite la modification des
statuts. Elle doit être approuvée par des associés représentant les ¾ au moins du capital social
dans une assemblée générale extraordinaire d’après l’article 122 du CSC. D’autre part, pour le
gérant non statutaire, il peut démissionner sans l’approbation des associés et même avec leur
désapprobation pourvu qu’il ne porte pas préjudice à la société.
(II) – La révocation du gérant
D’après l’article 122 du CSC, la révocation du gérant statutaire est possible par une
décision des associés réunis en une assemblée générale extraordinaire et représentant au moins ¾
du capital social. Elle est possible, quant au gérant non statutaire nommé par un acte séparé, par
une décision des associés représentant la simple majorité. Le gérant associé majoritaire est, par
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conséquent, irrévocable. C’est pourquoi, l’article 122 du CSC a permit à tout associé représentant
¼ du capital social au moins de veiller à une révocation judiciaire pour cause légitime.
Sous section 2 – Les pouvoirs du gérant
Le gérant d’une SARL joue un rôle très important. C’est pourquoi il bénéficie de pouvoirs
considérables. Il convient de distinguer entre ses pouvoirs à l’égard des associés (Paragraphe 1)
et ses pouvoirs à l’égard des tiers (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 - Pouvoirs du gérant à l’égard des associés
Le gérant dispose de pouvoirs larges. Cependant, l’article 113 du CSC prévoit des
limitations de deux types. D’une part, il prévoit des limitations conventionnelles. Il autorise les
associés à fixer des limites. Ils peuvent répartir les pouvoirs de gérance entre plusieurs gérants. Ils
peuvent aussi limiter ses pouvoirs en imposant par exemple la nécessité de l’obtention de
l’autorisation préalable des associés pour les opérations importantes comme les actes de cession
des biens sociaux. D’autre part, il prévoit des limitations légales. En effet, le gérant ne peut pas
effectuer des actes ne relevant pas de l’objet social ou qui ne sont pas conformes à l’intérêt social.
Il faut remarquer que la notion « d’intérêt social » est une notion floue qui a fait l’objet
de controverse. La jurisprudence a proposé deux critères pour définir l’acte anti-social, à savoir
l’absence de contrepartie (acte ne procure aucun bénéfice à la société) et la présence d’un risque
(acte faisant courir à la société un risque anormal ou exceptionnel).
Paragraphe 2 – Pouvoirs du gérant à l’égard des tiers
Le gérant est le représentant légal de la société (art. 112 CSC). D’après l’article 114 du
CSC, qui consacre la règle de la plénitude des pouvoirs du gérant, tous les actes accomplis par le
gérant au nom de la société relevant de ses pouvoirs engagent la société à l’égard des tiers. Par
ailleurs, même si le gérant dépasse ses pouvoirs, la société demeure engagée vis-à-vis des tiers.
En effet, le gérant dépasse ses pouvoirs lorsqu’il ne respecte pas l’objet social, l’opposition d’un
co-gérant ou les limitations statutaires. C’est le principe de l’inopposabilité du dépassement à
l’égard des tiers qui découle de la théorie de l’apparence et vise à sécuriser les tiers.
Ce principe admet, toutefois, une exception. Le dépassement est, par contre, opposable au
tiers de mauvaise foi. La société peut se délier de ses engagements et annuler les actes conclus si
elle prouve que les tiers ne pouvaient pas ignorer les dépassements.
Sous section 3 – La responsabilité du gérant
On distingue la responsabilité civile (Paragraphe 1) de la responsabilité pénale (Paragraphe 2).
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souscription publique à des valeurs mobiliers, la présentation de comptes annuels ne reflétant pas la
situation véritable de la société, l’abus de biens sociaux, l’abus de pouvoir contrairement à l’intérêt
social dans un but personnel ou pour favoriser une autre société, le défaut de convocation de
l’assemblée des associés au moins une fois par an, le défaut d’établissement d’un inventaire ou rapport
de gestion pour chaque exercice, etc. (L’étude des infractions et des sanctions commises par le gérant en détails sera
faite dans le titre 3 de ce cours relatif à la « Répression pénale dans la SARL »).
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de la comptabilité, sa sincérité et sa conformité aux règes comptables. Il exclut tout contrôle des
actes de gestion et de leur opportunité.
Le Code de commerce de 1959 n’a pas prévu de CAC pour les SARL. Le CSC promulgué
en 2000 a imposé, dans son article 13, la désignation d’un CAC pour toutes les sociétés
commerciales. Mais, pour les sociétés autres que les sociétés de capitaux cette désignation n’est
pas automatique. Elle est conditionnée. Le régime juridique applicable au CAC dans la SARL
(attributions, obligations, droits, responsabilités, missions…) est le même celui de la SA.
D’ailleurs l’articles 125 du CSC renvoie sur ces questions aux articles 258 à 273 du CSC relative
à la SA. Cependant, la désignation du CAC dans la SARL obéie à un régime juridique spécifique.
Il est désigné par l’AGO à la majorité simple (123 CSC), pour une période de trois ans (125 CSC)
On distingue la désignation légale (I) de la désignation conventionnelle (II).
(I)- Désignation légale du CAC
Avant 2005 l’article 123 du CSC imposait la désignation obligatoire d’un CAC dans toute
SARL dont le capital est supérieur ou égal à 20 mille dinars. La loi N° 96 du 18/10/2005 est venu
changer cette règle. Depuis l’article 13 du CSC exonère les SARL pendant le premier exercice de
la désignation d’un CAC et l’impose lorsque deux critères de trois sont remplis, à savoir : total
bilan (TB), total produits hors TVA (TPHTVA) et nombre d’employés (NE). Le décrêt N° 1546
du 06/6/2006 (annexé au CSC) a définit les chiffres comme suit :
Si TB=100MD, TPHTVA=300MD et NE=10, la désignation d’un CAC est obligatoire. Il
peut être un comptable.
Si TB=1500MD, TPHTVA=2000MD et NE=30, la désignation d’un CAC est obligatoire.
Il doit être un expert comptable.
(II)- Désignation conventionnelle du CAC
Le rôle du CAC est de contrôler et de garantir une transparence de la comptabilité afin de
sécuriser la société et les associés. C’est pourquoi, les associés peuvent opter pour une
désignation conventionnelle d’un CAC même dans les cas ou la loi ne les oblige pas.
Cette désignation peut être statutaire (124-2 du CSC). En cas de silence des statuts, deux
situations se présentent :
Un ou plusieurs associés ayant 10% du Capital social peuvent demander à l’AG la
désignation d’un CAC. L’AG est libre d’accepter ou de refuser (123-2 du CSC).
Un ou plusieurs associés ayant 20% du Capital social peuvent demander à l’AG la
désignation d’un CAC. L’AG est obligée de le désigner. A défaut, ces associés ont le
droit, d’après l’article 124-1 du CSC, de saisir le président du TPI par le biais d’une
ordonnance sur requête afin de demander la désignation d’un CAC.
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Chapitre 3
Le régime juridique de la cession dans une SARL est mixte : libre et limité. Il dépend de
la qualité du cessionnaire : un associé (Section 1) ou un tiers (Section 2).
Section 1- Cession à un associé
En principe, la cession à un associé est libre. Cette règle se justifie par le fait que les
associés se connaissent. Cette cession n’a pas besoin de l’accord des associés.
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Cependant, des limitations conventionnelles sont possibles à condition qu’elle ne soit pas
plus sévères que les limitations légales prévues par l’article 109 du CSC. Les limitations plus
sévères ne sont pas valables.
Section 1- Cession à un tiers
Le législateur n’a pas définit le « tiers ». Toutefois, la lecture des textes (notamment 141
du CSC) permet de considérer que les héritiers ne sont pas des « tiers ».
Cette cession est caractérisée par son caractère limité. On distingue les limitations légales
(Sous section 1) des limitations conventionnelles (Sous-section 2).
Sous section 1- Limitations légales
L’article 109 du CSC limite la cession à un tiers dans la SARL par la nécessité d’obtenir
l’accord des associés rassemblés dans une AGE rendu à la majorité absolue. Ce texte impose une
procédure de notification obligatoire et préalable au cédant, qui doit présenter une demande à la
société et aux associés pour les informer du projet de cession, du cessionnaire, du prix, etc. En
cas de silence pour trois mois, la cession est acceptée implicitement. En cas de refus de cession.
L’AG doit présenter une proposition d’achat par les associés eux même, par la société ou
proposer un acquéreur qu’elle accepte. Elle peut renégocier le prix, et ce dans un délai de trois
mois du refus. Si aucune proposition n’a été formulée dans ce délai, l’associé devient libre de
cèder ses parts à la personne de son choix.
Sous section 1- Limitations conventionnelles
L’article 109 du CSC autorise les associés de limiter la cession conventionnellement. Il
pose un principe selon lequel toute convention des parties contraire aux limitations légales est
nulle. Cependant, il autorise les clauses plus souples, comme la réduction des délais ou de la
majorité.
Chapitre 5
La dissolution de la SARL obéit aux règles communes de dissolution de toutes les formes
de sociétés quant à ses causes et ses effets. Toutefois, certaines règles spéciales à la SARL
s’appliquent relativement aux causes de la dissolution.
D’abord, l’article 141 alinéa 1 prévoit que le décès d’un associé n’implique pas la
dissolution de la SARL et ajoute que toute clause statutaire contraire est nulle. Ensuite, le
redressement judiciaire, la faillite ou la perte de capacité d’un associé ne conduit pas à la
dissolution de la SARL d’après l’article 142 du CSC alinéa 2. Enfin, la perte de la SARL plus de
la moitié de son capital n’entraîne pas la dissolution de plein droit de la société. Mais, selon
l’article 142 du CSC, une assemblée extraordinaire sera convoquée pour se prononcer soit sur la
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dissolution anticipée de la société ou l’augmentation de son capital social, soit sur la réduction du
capital social. A défaut, tout intéressé peut demander la dissolution judiciaire.
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Le CSC a introduit en 2000 cette nouvelle forme de société. Elle est constituée par l’acte
de volonté d’une seule personne. Cet associé unique décide d’affecter une partie de son
patrimoine personnel pour l’exercice d’une activité économique en vue de réaliser des bénéfices
ou des économies et de ne supporter les pertes qui peuvent en résulter que jusqu’à concurrence de
son apport.
Le choix de cette forme sociétaire est avantageux sur plusieurs plans. D’une part, il
permet de procurer à l’entrepreneur individuel une sécurité financière en lui évitant d’exposer son
patrimoine personnel à l’emprise de ses créanciers professionnels. D’autre part, il permet de
moraliser le droit des sociétés par l’élimination des sociétés fictives constituées réellement par
une seule personne qui opte pour la forme sociale dans le but de limiter sa responsabilité.
La SUARL est une variante des SARL. Elle est soumise au régime juridique de la SARL
d’après l’article 148 du CSC. Toutefois, les dispositions des articles 126 à 132 du CSC sont
inapplicables à la SUARL. Elle est aussi soumise à un régime juridique spécial lui est propre
objet des articles 148 à 159 du CSC.
Il convient d’examiner le régime spécial de la SUARL relativement à sa constitution
(Section 1), son fonctionnement (Section 2) et sa dissolution (Section 3).
Section 1 – Constitution de la SUARL
LA SUARL peut être constituée ab initio. Seule une personne physique peut créer une
SUARL. Cette personne physique ne peut être associé unique de plus d’une SUARL. Elle ne peut
être crée par une personne morale. L’associé unique est nécessairement le gérant de la société. En
cas d’apport en nature, l’associé unique désigne un commissaire aux apports. A défaut, l’associé
unique sera responsable personnellement à l’égard des tiers de la valeur attribuée à l’apport. Il
s’expose à une peine d’emprisonnement d’après l’article 158 du CSC alinéa 2. Les statuts de la
SUARL contiennent les mêmes mentions que la SARL. Ils doivent être publiés selon les mêmes
procédures suivies pour la SARL. Le capital social est réparti en parts sociales. L’associé unique
peut les céder librement dans leur totalité. A partir de la publication de la cession, la société
continue avec le nouvel associé. La cession peut être faite en faveur de plusieurs cessionnaires.
La société devient pluripersonnelle.
La SUARL peut être constituée en cours de fonctionnement de la société. Elle résulte,
dans ce cas, de la transformation d’une autre forme sociétaire suite à la réunion des parts d’une
société de personne ou une SARL entre les mains d’un seul associé.
La constitution d’une SUARL en ligne est possible. Le même régime de constitution
d’une SARL pluripersonnelle, décrit plus haut, s’applique en application de la loi n° 89 du
31/12/2004 relative aux procédures de constitution de sociétés en ligne.
Section 2 – Fonctionnement de la SUARL
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Le fonctionnement de la SUARL obéit pour l’essentiel aux mêmes règles que celles de la
SARL avec certaines adaptations.
La gérance de la SUARL est assurée par l’associé unique. L’article 154 du CSC interdit à ce
dernier de déléguer la gestion de la société à un tiers. Il a tous les pouvoirs du gérant dans une
société pluripersonnelle. La loi le soumet à des obligations précises souvent accompagnées de
sanctions pénales. Ainsi, il doit établir un rapport de gestion, un inventaire et des états financiers
auxquels il doit annexer un rapport du commissaire aux comptes s’il en existe un. A défaut, il
s’expose à une peine d’amende d’après l’article 159 du CSC. S’il présente un bilan inexact en vue
de dissimuler la situation véritable de la société, il s’expose à une peine d’emprisonnement et /ou
une amende (article 158 du CSC). Il doit aussi respecter l’autonomie patrimoniale de la société.
L’associé unique exerce les attributions normalement confiées à la collectivité des
associés. Les règles de la SARL relatives à la consultation des associés sont logiquement
écartées. C’est pourquoi l’article 153 du CSC déclare inapplicables les dispositions des articles
126 à 132 du CSC sur les assemblées générales. L’exclusion est logique. Il appartient à l’associé
unique d’exercer les pouvoirs qui reviennent aux assemblées générales dans les sociétés
pluripersonnelles. A cet effet, il est chargé d’approuver ou désapprouver les états financiers et
tous les documents relatifs à la gestion et à la comptabilité (article 153 du CSC). Il prend les
décisions relatives aux résultats. Il signe toutes les décisions et les consigne dans un registre
spécial qui doit être tenu conformément aux dispositions de l’article 154 du CSC. Tout acte prit
en violation de cet article est nul. Tout intéressé peut saisir le juge de référés en vue d’en
ordonner la suspension d’exécution d’après l’article 154 du CSC.
Section 3 – Dissolution de la SUARL
La société est dissoute par l’incapacité, la faillite ou le décès de l’associé unique. Mais, le
décès de l’associé unique n’entraîne pas nécessairement la dissolution de la société. Si l’associé
unique laisse un seul héritier, celui-ci peut continuer la société. S’il laisse plusieurs héritiers, ils
peuvent cèder leurs parts successorales à l’un d’entre eux ou continuer l’exploitation en tant que
société pluripersonnelle et modifier les statuts et procéder aux formalités de publicité nécessaires.
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Il s’agit de répondre aux questions suivantes : est ce que le droit tunisien reconnaît une
responsabilité pénale à la S.A.R.L., en tant que personne morale ? (Section 1) et quels sont les
actes objet de la répression pénale dans la SARL ? (Section 2).
La réponse n’est pas aisée. Cette question problématique a fait l’objet d’une vive controverse.
La controverse a divisé ainsi la doctrine (Chapitre 1) que la législation (Chapitre 2).
La position prise par le législateur français (Paragraphe 1) diffère de celle prise par la
législateur tunisien (Paragraphe 2).
Depuis la réforme de 1994 par la loi n° 204 du 9 mars 2004, le nouveau Code pénal
français a consacré dans son article 121-2 d’une manière claire et expresse une responsabilité
pénale générale des personnes morales pour toutes les infractions commises par leurs
représentants. Cet article dispose, en effet, que : « les personnes morales, à l'exclusion de l'Etat,
sont responsables pénalement des infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou
représentants ».
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Depuis cette date, les sociétés en droit français, entre autres la S.A.R.L., assument une
responsabilité pénale générale pour les comportements de leurs représentants constituants une
infraction pénale. Il en est différemment pour le droit tunisien.
La position du droit tunisien sur cette question est, à ce jour, confuse et contradictoire. La
question n’a pas été tranchée d’une manière définitive.
D’une part, on constate l’absence d’un texte juridique général qui reconnaît ou méconnaît
une responsabilité pénale générale pour les personnes morales. D’autre part, il est possible de
détecter des textes spéciaux dans l’un ou dans l’autre sens.
Certains textes spéciaux, d’un côté, reconnaissent une telle responsabilité lorsque les représentants
de la personne morale agissant en son nom et pour son compte commettent des infractions. Il en est ainsi
l’exemple de l’article 412 du Code de commerce qui punit d’une amende de 500 à 5.000 dinars toute banque
déclarant sciemment une provision d’un chèque inférieure à la provision existante.
D’autres textes spéciaux, d’un autre côté, méconnaissent une telle responsabilité. Il est
possible de citer l’article 45 de la loi n° 64 du 29 juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix qui
applique des sanctions personnelles aux représentants de la personne morale. Il dispose, en effet, que :
Article 45. - Lorsque le contrevenant est une personne morale, les peines prévues ci-dessus sont
applicables personnellement et selon le cas aux présidents-directeurs généraux, directeurs ou gérants et en général
à toute personne ayant qualité pour représenter la personne morale. Les complices sont punis des mêmes peines.
Cependant, aucun texte spécial n’a reconnu cette responsabilité aux SARL. En revanche, cette
responsabilité spéciale est reconnu à la SA notamment par l’article 263 du Code du C.S.C. qui fait
encourir à la SA qui ne désigne pas un commissaire aux comptes une amende de 2.000 à 20.000 D.
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C’est une infraction qui s’applique au dirigeant de la SARL et qui le sanctionne par une
amende de 300 à 3000 DT, d’après l’article 20 du CSC.
C’est une infraction qui s’applique également au dirigeant de la SARL et qui le sanctionne
par l’emprisonnement de 16 jours à 6 mois ou d’une amende de 1000 à 3000 DT ou les deux
sanctions à la fois, d’après l’article 145 du CSC.
C’est une infraction qui s’applique aux associés qui dans l’acte constitutif de la société ou
lors d’une augmentation du capital social font sciemment de fausses déclarations. Elle les
sanctionne d’une peine d’emprisonnement d’un an à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 DT,
d’après l’article 146/1 du C.S.C.
C’est une infraction qui s’applique à toutes les personnes qui sciemment et de mauvaise
foi font attribuer à des apports en nature une évaluation supérieure à leur valeur réelle. Elle les
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sanctionne d’une peine d’emprisonnement d’un an à 5 ans et d’une amende de 500 à 5000 DT,
d’après l’article 146/2 du C.S.C.
C’est l’article 13 sexies du C.SC. ajouté par la loi n° 96 du 18/10/2005 qui punit tout
dirigeant qui entrave les travaux du Commissaires aux comptes o qui refuse de lui fournir, à sa
demande, par tout moyen qui laisse une trace écrite, les documents nécessaires à l’exercice de
leurs missions. Il le sanctionne par un emprisonnement de six mois et d’une amende de 5000 D
ou de l’une des ces deux peines.
II – La gestion illicite
L’article 147 du C.S.C. sanctionne, d’une amende de 500 à 5000 D, le gérant qui commet
les actes illicites suivants :
● manque à l’établissement pour chaque exercice d’un inventaire, bilan ou rapport de gestion,
● manque à la convocation de l’assemblée des associés au moins une fois par an,
● manque à la communication aux associés un mois avant la tenus de l’assemblée générale des
états financiers, du rapport de gestion, des décisions proposées et le cas échéant du rapport du
commissaire aux comptes,
● manque à la consultation des associés en vue de prendre les mesures nécessaires dans le mois
qui suit l’approbation des états financiers lesquels ont fait apparaître que les fonds propres de la
société sont au dessous de la moitié du capital social suite aux pertes subies.
● manque aux dispositions de l’article 123 du C.S.C. relatives à la désignation du commissaire aux comptes.
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L’associé unique dans une SUARL est sanctionné pour la réalisation de certains actes.
Deux types de sanctions sont applicables.
D’une part, une sanction de 1 à 5 ans et une amende de 500 à 5000 D ou de l’une de ces
deux peines seulement en vertu de l’article 158 du C.S.C. pour les fausses déclaration dans l’acte
constitutif ou lors d’une augmentation du capital, la surévaluation d’un apport en nature, la
présentation d’un bilan inexact, l’abus des biens sociaux.
D’autre part, une sanction de 500 à 5000 D en vertu de l’article 159 du C.S.C. pour le
défaut de préparation de l’inventaire, des états financiers annuels et du rapport de gestion dans un
délai de 3 mois à compter de la clôture des comptes et pour la non prise des mesures légales
nécessaires en cas de pertes par la société d’un tiers de ses fonds propres ou plus.
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