Helminthologie 21

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 62

Universté Joseph KI-ZERBO/ UFR SDS

Service de Parasitologie- Mycologie

Dr Adama ZIDA
Dr Marcel P. SAWADOGO
Dr Thierry K. GUIGUEMDE

PARASITOLOGIE GENERALE

LES HELMINTHES
Dr Thierry GUIGUEMDE

2021

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

1
GENERALITES SUR LES HELMINTHES PARASITES DE L’HOMME
Les helminthes, communément appelé « vers » sont des zooparasites appartenant au
sous-règne des métazoaires triploblastiques acœlomates, et ont deux phyla :

-le phylum des Némathelminthes ou Nématodes qui sont des vers ronds ;

-le phylum des Plathelminthes qui sont des vers plats, avec deux classes :
o les Trématodes ou vers plats non segmentés ;
o les Cestodes ou vers plats segmentés.

1. LES NEMATODES
1.1. Morphologie externe
Ce sont des vers cylindriques, non segmentés à extrémités effilées, à sexes séparés (vers
gonochoriques).
La femelle est généralement plus grosse que le mâle, son extrémité postérieure est obtuse et
porte l’anus.
Le mâle présente souvent une extrémité postérieure recourbée ventralement en crosse, et qui
porte, en position sub-terminale, un orifice sub-cloacal où l’on trouve des spicules sexuels
copulateurs. Leur longueur varie de 3mm (anguillule) à 1m (ver de Guinée).

1.2. Morphologie interne


- La paroi est constituée de 3 parties :
*Une cuticule externe incolore et élastique, inextensible permettant une croissance par
mues ;
*Une sous cuticule (analogue à l’hypoderme)

*Une couche musculaire

- Le tube digestif est complet (bouche munie de lèvres, œsophage musculeux de forme
caractéristique, intestin simple se terminant par le cloaque chez le male et un pore anal chez
la femelle).

- Le système nerveux : il est constitué d’organes sensoriels, les phasmides en position


caudale; leur présence est utilisée dans la classification.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

2
- L’appareil excréteur : constitué de deux canaux excréteurs latéraux, se réunissant à la
partie médiane du ver et s’ouvrant par un pore excréteur ventral médian.

- L’appareil circulatoire et l’appareil respiratoire sont inexistants.

- L’appareil reproducteur est de type dioïque gonochorique (sexes séparés).

La reproduction des nématodes se fait à la faveur d’un accouplement du mâle et de la


femelle. Cela aboutit à la formation d’un œuf qui se transforme en embryon. Selon le type de
développement embryonnaire, on distingue trois grands types de Nématodes :

• Les Nématodes ovipares, dont les femelles pondent des œufs segmentés :
✓ Trichocéphale (Trichuris trichiuria)
✓ Ascaris (A.lumbricoides)
✓ Ankylostomes (Ancylostoma duodenal, Necatoramericanus)
• Les Nématodes ovovivipares, dont les œufs, au moment de la ponte, renferment un
embryon :

✓ Anguillules (Strongyloides stercoralis)


✓ Oxyure (Enterobius vermicularis)

• Les Nématodes vivipares, chez lesquels l’embryon est formé dans l’utérus de la
femelle et est pondu libre :
✓ Trichine : Trichinella spiralis
✓ Filaires : *Filaires sous cutanées: -Onchocerca volvulus ;
-Loa loa ;
-Dracunculus medinensis ;
-Mansonella streptocerca
*Filaires lymphatiques: -Wuchereria brancofti ;
-Brugia malayi ;
*Filaires péritonéales: -Mansonella perstans ;
-Mansonella ozzardi.

Les larves de Nématodes subissent toujours 4 mues avant de devenir adultes. En général ce
sont les larves de stade 3 (L3) qui sont les formes infestantes.

2. LES TREMATODES

Les Trématodes ou distomiens sont des Plathelminthes (des vers plats) non segmentés. Ils
sont caractérisés par des petites ventouses sur leur corps. On les appelle distomiens car

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

3
possédant deux (2) ventouses fixatrices (une ventouse buccale ou orale et une 2eme ventouse
ventrale). Dans leur cycle évolutif il y’a toujours un hôte intermédiaire qui est un mollusque.

Deux familles sont à distinguer :


❖ Schistosomidés (regroupant les schistosomes ou bilharzies)
❖ Fasciolidés (regroupant les douves).
2.1. Schistosomidés

Ce sont des Trématodes à cycle hétéroxène. Les adultes (mâle 10mm x1mm, femelle 20mm x
0,3mm) vivent dans le réseau veineux splanchnique. La fécondation a lieu par accouplement,
la femelle se loge dans le sillon gynécophore puis elle pond les œufs qui gagnent la lumière
du tube digestif ou de la vessie. Les œufs sont retrouvés dans les selles ou les urines et
gagnent ainsi le milieu extérieur ; ils libèreront leur embryon le miracidium, qui ira parasiter
un mollusque d’eau douce (hôte intermédiaire) laissant échapper une larve infectante
(furcocercaire) aquatique capable de traverser la peau. Les Schistosomes sont responsables
de maladies parasitaires appelées Schistosomiases ou bilharzioses.

2.2. Fasciolidés

Trématodes à cycle hétéroxène dont les adultes sont hermaphrodites, en forme de feuille
(foliacé) et de taille variable (de 1mm à 7,5 cm). Ils vivent au niveau des voies biliaires, de
l’intestin ou des poumons. Les œufs libérés en milieu aquatique vont poursuivre leur
évolution en nécessitant deux hôtes intermédiaires. C’est la consommation alimentaire du
second hôte intermédiaire (végétaux, poissons, crustacés) contenant les formes enkystées
qui conduira à la maladie parasitaire humaine appelée distomatose. Les distomatoses peuvent
donc être intestinales ou pulmonaires selon l’espèce en cause.

3. LES CESTODES

Les Cestodes (ténias) sont des vers plats (Plathelminthes) segmentés :

- à corps nu de forme rubanée, toujours segmentés (au moins à l’état adulte) et comportant, le
plus souvent, un grand nombre de segments, disposés en chaine : c’est le strobile ;

- munis, à l’extrémité antérieure d’un organe de fixation, le scolex ;

- dépourvus de tube digestif ;

- l’appareil génital est de type hermaphrodite ;

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

4
- toujours parasite aux stades larvaire et adulte : les formes adultes vivent chez les vertébrés,
le plus souvent dans le tube digestif de leurs hôtes, et sont généralement très spécifiques. Les
formes larvaires se développent chez des vertébrés ou des invertébrés, en divers organes ou
dans des cavités splanchniques, et leur spécificité est généralement beaucoup moins étroite
que celle des vers adultes ;

- Le cycle évolutif de type hétéroxène (indirect).

3.1. Morphologie des cestodes


Ils sont de dimensions très variables: allant de 1mm à 8-10 de long sur une fraction de mm à
1-1,5 cm de large chez Diphyllobotrium latum. Le corps comprend 4 parties:

➢ Le scolex (improprement appelé tête) qui porte les organes de fixation : ventouses en
formes de cupules arrondies chez les tenias, ou bothridies, sortes de fentes allongées
chez le bothriocéphale.

➢ Le cou, aminci, non segmenté, ne montre pas encore de segmentation. C’est une zone
très active d’où se forment constamment les anneaux.

➢ Le strobile (ou tronc) formé d’une chaine de segments (anneaux ou proglottis). Les
premiers anneaux sont petits et indifférenciés ; au fur et à mesure qu’ils s’éloignent du
scolex, ils sont plus importants, mûrs et organisés.

➢ L’appareil génital : les cestodes sont hermaphrodites. Les œufs renferment un


embryon muni de crochets.

3.2. Classification des Cestodes

La classe des cestodes est divisée en 2 ordres suivant la nature de l’organe de fixation et la
disposition des orifices génitaux. On dintingue : les Cyclophyllidea et le Pseudophyllidea.

❖ Ordre des Cyclophyllidea : Le scolex porte toujours 4 ventouses et parfois des crochets.
Les pores génitaux sont latéraux. Il n’existe pas d’orifice de ponte. L’œuf n’est pas
operculé, il est embryonné à la ponte. Il n’est pas éliminé avec les selles (sauf en cas de
déchirure de l’anneau). Le cycle évolutif nécessite généralement un seul hôte
intermédiaire. L’ordre des Cyclophyllidea est subdivisé en 3 familles : Taeniidae,
Hymenolepididae et Dipylididae.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

5
- La famille des taeniidae (pores génitaux alternés) renferme 2genres importants : le
genre Taenia et le genre Echinococcus. Le genre Taenia comprend plusieurs espèces :
T.saginata, T.solium, T.multiceps multiceps et T.multiceps sérialis. Le genre
Echinococcus comprend aussi plusieurs espèces : E.granulosus et E.multilocularis.

- La famille des Hymenolepididae (pore génitaux unilatéraux) renferme le genre


Hymenolepis avec plusieurs espèces dont H.nana et H.diminuta.

- La famille des Dipylidae comporte le genre Dipylidium avec l’espèce D.caninum.

❖ Ordre des Pseudophyllidea : Le scolex porte 2 ventouses longitudinales appelées


bothridies. L’œuf est operculé, non embryonné à la ponte et est émis avec les selles. Le
cycle évolutif nécessite l’intervention de 2 hôtes intermédiaires. Il existe une famille
intéressante, celle des Diphyllobothridea, avec le genre Diphyllobothrium et l’espèce
Diphyllobothrium latum ou Bothriocéphale.

3.3. Biologie des Cestodes

Les cestodes sont toujours et exclusivement parasite aux stades larvaire et adulte de leur
évolution. Les formes adultes vivent chez les vertébrés, le plus souvent dans le tube digestif
de leurs hôtes. Ils sont solidement fixés à la paroi par leurs ventouses et, éventuellement, leurs
crochets, déterminant des lésions plus ou moins préjudiciables au niveau de la muqueuse
digestive. Les formes larvaires se développent chez des vertébrés ou des invertébrés, dans les
parties les plus diverses du corps : cavités splanchniques, viscères, système nerveux, tissus
musculaire et conjonctifs. Les cestodes se nourrissent surtout de glucides, qui sont pris aux
dépens de l’hôte. Ils utilisent peu de protides ou de lipides. Certaines espèces ont besoin de
vitamines pour leur survie : vitamine B12 pour le Bothriocéphale, vitamines C, B1, et PP pour
H.diminuta. L’absorption se fait généralement à travers les téguments, par simple osmose
pour les produits solubles.

La reproduction par auto copulation au niveau des segments mûrs. Mais la copulation croisée
entre des segments mûrs situés à des niveaux différents du strobile est possible. Les Cestodes
sont le plus souvent très prolifiques, expliquant la grande fréquence de l’infestation humaine
pour certains d’entre eux.

3.4. Cycle évolutif des Cestodes

Il diffère selon l’ordre des Cestodes :

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

6
3.4.1. Chez les Cyclophyllidea

L’œuf est libéré par destruction des anneaux gravides expulsés par le sujet parasité. Il contient
un embryon armé de 6 crochets, l’embryon hexacanthe ou oncosphère. Lorsque l’œuf est
avalé par un hôte intermédiaire favorable, sa coque est dissoute par les sucs digestifs, et il
libère l’embryon hexacanthe dans le tube digestif. Ce dernier perfore la paroi intestinale par
l’intermédiaire de ses crochets et va être transporté par voie circulatoire ou lymphatique en un
point de l’organisme ou il va se transformer en larve. Quoiqu’il en soit, la larve, avalée par un
deuxième hôte (définitif) un carnivore la plupart du temps, est débarrassée de ses enveloppes ;
le scolex se dévagine, se fixe sur la muqueuse intestinale et prolifère en donnant le Cestode
adulte.

La morphologie et la dénomination de la larve varie selon l’espèce de Cestodes :

-Larve Cysticercoide : petite vésicule de 150 microns de diamètre environ, à paroi épaisse, ne
contenant que peu de liquide et formée de 2parties : une antérieure, ovoïde, qui présente un
seul scolex invaginé, et une postérieure, cylindrique, formant un appendice caudal. Elle
s’observe chez Hymenolepis nana.

-Larve Cysticerque : vésicule de dimension variable (du volume d’un petit pois à celui d’une
noix), à paroi mince, renfermant un liquide clair, transparent, et présentant un scolex
invaginé. C’est la larve de Taenia solium et de Taenia saginata.

-Larve coenure : elle ressemble à la larve Cysticerque, mais elle contient une dizaine de
scolex. C’est la forme larvaire du Taenia multicerps.

-Larve Hydatide : sa taille peut atteindre le volume d’une tête d’enfant. L’Hydatide est la
forme larvaire du Ténia Echinocoque (Echinococcus granulosus et Echinococcus
multilocularis).

3.4.2. Chez les Pseudophyllidea

Les œufs émis dans les selles ne sont pas embryonnés. Ils sont ovoïdes et munis d’un clapet.
Ils ne peuvent se développer que dans l’eau ou se forme l’embryon cilié, le coracidium.
Absorbé par un petit crustacé d’eau douce, le cyclops, il se transforme en larve procercoide.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

7
Quand le cyclops est avalé par un poisson d’eau douce (brochet, saumon) la larve
procercoide est libérée, gagne les viscères ou les muscles et se transforment en larve
plerocercoide ou sparganum.

L’Homme s’infeste en absorbant la chaire des poissons d’eau douce insuffisamment cuite
(poissons salés, fumés ou caviar). Dans son tube digestif la larve plérocercoidese transforme
en bothriocéphale adulte en 5 semaines.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

8
ENTEROBIUS VERMICULARIS
1. DEFINITION

Enterobius vermicularis, communément appelé oxyure, est un nématode intestinal


appartenant à l'ordre des Ascaridida et à la famille des Oxiuridae. Il est responsable de
l'oxyurose, parasitose très répandue chez l'enfant. Il est la cause d'un prurit anal (le soir au
moment du coucher) douloureux, parfois des phénomènes nerveux. L'Homme constitue le
réservoir de virus. L'oxyurose est favorisée par la promiscuité et la vie en communauté.

2. MORPHOLOGIE

Les adultes sont de petits vers blancs très mobiles, avec un renflement céphalique et une
bouche munie de 3 lèvres coupantes en coupe transversale faisant voir deux (2) crêtes
latérales longitudinales. Le male mesure 3-5 mm avec une extrémité postérieure enroulée et
1 spicule (permet de différencier les 2 sexes). La femelle meure 9-12 mm et son extrémité
postérieure est effilée translucide. Elle possède une vulve ventrale au tiers antérieur. Les œufs
sont ovoïdes, asymétriques avec une face presque plane, une coque lisse incolore et fine. Ils
sont embryonnés à la ponte, mesurant 55 x 30 Um.

3. MODE DE CONTAMINATION

-La contamination se fait: Par voie digestive à partir des mains souillées d'œufs ou par
inhalation des œufs infectieux (par survie des œufs dans la poussière (3 semaines)).

-La surinfection est possible: par auto infestation ; par hétéro infestation (œufs infectieux
dans les poussières de maison); et par rétro infestation (hypothèse non prouvée d'éclosion des

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

9
œufs et remontée des larves infectieuses dans le colon).

Remarque: L'auto infestation orale est possible par ingestion d'œufs éliminés la nuit même
suite au prurit anal. Ces œufs recueillis sur les doigts et les ongles peuvent être transmis dans
la bouche.

4. CYCLE EVOLUTIF

L’oxyure est un parasite monoxène. L’Homme constitue l’hôte définitif, chez qui les vers
adultes situés dans la dernière partie du grêle, le caecum et le colon ascendant se nourrissent
de débris alimentaires. Après fécondation, les mâles meurent et les femelles restent dans le
colon puis migrent vers l’anus qu’elles traversent la nuit pour pondre à la marge anale
(environ 10 000 œufs /femelle pondus en 20 à 60 minutes). Ensuite, elles remontent dans
l’intestin et meurent après 2 à 3 mois.

Les œufs pondus sur la marge anale sont embryonnés (larve L1), en quelques heures à la
température du corps. La larve L1 donne L2 (vermiforme) puis L3 infectante. L’éclosion et
l’obtention des L3 se font dans l’intestin grêle après 2 mues sans migration viscérale. Les
premières pontes d’œufs surviennent entre 30 et 60 jours après la contamination.

5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE: Les oxyures sont des parasites cosmopolites.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

10
ASCARIS LUMBRICOIDES
1. DEFINITION

Ascaris lumbricoïdes est un nématode (vers rond) parasite de l’homme appartenant à la


famille des Ascaridés. Parmi les Ascaridés, seul A. lumbricoides est spécifiquement humain;
car les ascaris du cheval (Ascaris megalocephala) et du porc (A. suum), les ascaris du chien
(T.canis) et du chat (T.cati) sont incapables d’accomplir chez l’homme la totalité de leur cycle
évolutif. Il s’agit d’un parasite responsable de l’ascaridiose, une infection cosmopolite dont la
fréquence est élevée dans les zones tropicales chaudes et chez les populations à hygiène
précaire dont les signes majeurs sont les troubles digestifs avec des complications
chirurgicales.

2. CLASSIFICATION
L’ascaris est un ver rond du Phylum des Nematoda, de la Classe des Secernentea
(Phasmidia), à l’Ordre des Ascaridia, à la Famille des Ascaridae, et au genre Ascaris.

3. MORPHOLOGIE

ADULTE
Ascaris lombricoïdes est un ver cylindrique légèrement effilé aux extrémités, de couleur
blanc rosé, recouvert d’une cuticule épaisse élastique et finement striée, sans que cette
striation ressemble à une segmentation interne.

La femelle : Mesure 20 à 35 cm de long sur 4 à 6 mm de diamètre. La vulve se situe au tiers


antérieur et ventral du corps. L’anus est ventral et subterminal.

Le mâle : Plus petit et plus grêle, mesure 15 à 17 cm de long sur 2 à 4 mm de diamètre. Son
extrémité caudale est recourbée en crosse. Les spicules copulateurs faisant issue au niveau de
l’orifice cloacal sont courts et visibles à l’œil nu.

ŒUF : Quand il est typique, l’œuf d’ascaris est ovoïde, possédant deux enveloppes, une
externe brune et mamelonnée et l’autre interne et lisse. L'œuf mesure 70 µm de long sur 50
µm de large, il est fécondé mais non embryonné à l’émission. Les œufs non fécondés sont
atypiques difficiles à identifier et posent un problème au niveau du diagnostic.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

11
4. MODE DE CONTAMINATION

La contamination de l’homme se fait par voie féco-orale par ingestion d'eau ou d'aliments
souillés par les œufs embryonnés, ou par les mains sales.

5. CYCLE EVOLUTIF

Le cycle est relativement complexe. Les adultes vivent dans l’intestin grêle de l’homme. Les
femelles fécondées pondent des œufs qui sont éliminés dans les selles. Au moment de son
émission dans les fèces, l’œuf ne renferme qu’une masse cellulaire. Il ne possède pas
d’embryon, il ne peut donc y avoir auto-infestation et le passage par le milieu extérieur est
obligatoire. Ces œufs sont extrêmement résistants au froid, à la chaleur et aux antiseptiques.
Non infestants à la ponte, c’est dans le milieu extérieur qu’ils vont s’embryonner en 2 à 4
semaines. L’homme s’infeste en ingérant de l'eau ou d'aliments souillés par ces œufs
embryonnés.

Dans le tube digestif la coque de l’œuf est dissoute par le suc gastrique et une substance
sécrétée par l’embryon. La larve libérée traverse la paroi intestinale, gagne le foie par la
veine porte en rampant sur le péritoine. Par les veines sus-hépatiques, elle gagne ensuite le
cœur droit, l’artère pulmonaire et les capillaires pulmonaires qu’elle atteint le troisième jour.
La larve subit deux mues à ce niveau. Le dixième 10éme jour, elle franchit la paroi alvéolo-
capillaire et passe de la voie sanguine à la voie aérienne. Elle quitte les alvéoles et remonte les
bronchioles, les bronches et la trachée pour parvenir au carrefour aéro-digestif. Sa présence à
ce niveau détermine une toux réflexe et, à la l'aide d’une déglutition elle passe dans le tube
digestif, œsophage, estomac puis intestin grêle où, après une dernière mue elle devient adulte.
La ponte débute le 60ème jour après la contamination.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

12
La longévité de l’ascaris est difficile à établir de par les possibilités de ré-infestation, mais on
peut estimer entre 12 et 18 mois la durée de vie moyenne du ver adulte. A partir de leur
localisation intestinale habituelle, les vers adultes peuvent s’égarer dans le tube digestif et
enrichir par leur migration la symptomatologie de l’ascaridiose.

6. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Ascaris lumbricoides est un parasite cosmopolite, plus fréquent dans les pays où le péril fécal
est majeur. Il y a aussi une prédilection particulière pour les zones chaudes et humides
(conditions favorables à la formation de l’embryon).

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

13
TRICHURIS TRICHIURA
1. DEFINITION

Le trichocéphale ou Trichuris trichiura (du grec trikhos, cheveu, et kephalê, tête) est un
nématode responsable de la trichocéphalose. Il s'agit d'une helminthiase digestive
généralement bénigne mais pouvant se compliquer par des perforations intestinales et des
prolapsus rectaux chez l’enfant en cas d’infestation massive. Le parasite est spécifique de
l’homme et appartient à la famille des Trichuridae.

2. MORPHOLOGIE

Adulte : Il est filiforme, mesure 3 à 4 cm pour le mâle, 5 cm pour la femelle sur 1 mm de


large, sa couleur est blanchâtre. Sa partie antérieure, effilée comme un cheveu (0,5 mm de
diamètre) est occupée par un œsophage formé de cellules glandulaires digestives. Sa partie
postérieure est renflée et enroulée en spirale chez le mâle avec un cloaque subterminal muni
d’un spicule copulateur. Chez la femelle, elle est à peine arquée en avant avec une vulve sur
sa face ventrale.

Œufs : Il est ovalaire et mesure environ 55µm de long sur 25µm de large. Il possède une
coque épaisse et double, colorée en brun plus ou moins foncé avec à chaque pôle un bouchon
muqueux plus clair donnant à l’œuf un aspect caractéristique en citron. L’œuf n’est pas
embryonné à la ponte et ne contient qu’une seule cellule arrondie finement granuleuse.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

14
3. MODE DE CONTAMINATION

La contamination de l’homme se fait par voie féco-orale par ingestion d'eau ou d'aliments
souillés par les œufs embryonnés, ou par les mains sales.

4. CYCLE EVOLUTIF
Le cycle est direct. Le trichocéphale adulte est localisé dans la région caecale et sa partie
antérieure s’enfonce dans la muqueuse intestinale. Après fécondation, la femelle pond des
œufs qui sont éliminés avec les selles dans le milieu extérieur. La maturation jusqu’au stade
infestant se fait en 6 à 12 mois dans les régions froides, en moins d’1 mois seulement dans les
pays chauds. L’œuf résiste au froid et peut survivre pendant 5 ans. L’homme se contamine par
voie orale en ingérant de l’eau ou des aliments souillés par les œufs embryonnés. Les œufs
libèrent leur larve dans le tube digestif et celle-ci se fixe dans la région caecale pour devenir
adulte en 1 mois.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

15
5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

C’est un ver à répartition cosmopolite, plus fréquent dans les régions humides.

Sa prévalence est beaucoup plus élevée parmi les populations des pays
tropicaux en voie de développement où l’hygiène fécale est insuffisante ou
inexistante.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

16
TRICHINELLA SPIRALIS
1. DEFINITION
Trichinella spiralis, communément appelé trichine, est un ver rond vivipare, parasite
commun à l’Homme et à de nombreux animaux mammifères. Trichinella spiralis est l’agent
causal de la trichinose. Il s’agit d’une helminthiase due au développement du ver adulte dans
l’intestin grêle de l’Homme. Une première infestation légère confère une immunité contre une
atteinte ultérieure. Une seconde infestation massive détermine une trichinose grave. Des
complications liées à la libération de toxines par le parasite peuvent apparaitre : atteintes
cardiaques, pulmonaires (œdèmes pulmonaires) et rénales ; l’issue est parfois fatale.

2. CLASSIFICATION
La trichine est un ver rond du Phylum des Nematoda, de la Classe des Adenophore ou
Aphasmidia, à l’Ordre des Trichocephalida, à la Famille des Trichinellidae, et au genre
Trichinella.

3. MORPHOLOGIE
Trichinella spiralis est un petit nématode blanchâtre, visible à l’œil nu. Le male mesure 1,5
mm de long x 60 µm de large. La femelle est plus grande, avec une longueur de 3 à 5 mm sur
une largeur de 60 Um.

La partie antérieure du corps est effilée, tandis que la partie postérieure, plus large et plus
courte, contient les glandes génitales.

4. MODE DE CONTAMINATION

L’homme s’infeste en mangeant de la viande d’animaux contaminés (porc, sanglier,


phacochère, ours, phoque) crue ou mal cuite (jambon, saucisses). Cela explique le caractère
épidémique, parfois familial, de l’affection.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

17
5. CYCLE EVOLUTIF
Les trichines adultes vivent dans l’intestin grêle (jéjunum particulièrement ) ,tandis que les
larves se localisent dans les muscles stries du même hôte ( homme et nombreux
animaux :porc ,sanglier ,chat ,chien ,ours blanc ) . L’évolution est indirecte puisque deux
individus interviennent ; assurant le transfert du parasite au sujet sain ; mais le même hôte est
à la fois hôte définitif hébergent le ver adulte, et l’hôte intermédiaire permettant le
développement de la larve infectante. Trichinella spiralis peut donc être considéré comme un
parasite permanent dont l’évolution comporte une migration entre deux organes d’un même
hôte : intestin ou vivent les formes adultes, muscles striés ou se développent les larves.

Des larves enkystées sont absorbées par ingestion de viande contaminée (porc le plus
souvent). Dans l’estomac, la coque de ces larves est dissoute, libérant des larves qui effectuent
très rapidement leur mue et deviennent adultes en 2 à 3 jours. C’est dans la lumière
intestinale qu’a lieu l’accouplement. Les femelles fécondées s’enfoncent dans les cryptes
glandulaires, la paroi intestinale, en particulier les plaques de PEYER, et peuvent même
gagner les ganglions mésentériques. Elles vont émettre de très nombreuses larves (entre 6000
et 10000 embryons) par femelle. Les larves pénètrent dans les capillaires portes et sont
véhiculées jusqu’au cœur droit, le poumon, le cœur gauche et la circulation générale qui les
disperse dans tous les muscles striés (sauf le cœur).

Parvenues aux muscles vers le 7-10eme jour, les larves s’immobilisent, grandissent et
deviennent des larves sexuellement différenciées, qui vont s’enrouler sur elles-mêmes et
s’enkyster en 3 à 7 semaines. Ces kystes formés par réaction inflammatoire de l’hôte, sont
ovoïdes, disposés parallèlement au grand axe des fibres musculaires et mesurent. Ils sont
localisés dans le diaphragme les muscles intercostaux, la région cervico-céphalique et la
langue. Les kystes se calcifient au bout de 1 à 2 ans et peuvent survivre jusqu’à 12 ans. Ils
sont détruits par la chaleur, le froid ou les radiations. La longévité des trichines adultes est
mal connue, mais au moins chez les animaux d’expérience, elle ne semble pas dépasser 5 à 8
semaines.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

18
6. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

La trichine est cosmopolite, mais s’observe surtout dans les pays où l’on mange la viande de
porc peu cuite (Allemagne, Angleterre, USA, Canada) ; dans le grand Nord et en Afrique, de
petites épidémies sont observées par consommation de phoques et de phacochères.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

19
LES ANKYLOSTOMES
1. DEFINITION
L’ankylostome est un ver rond intestinal. Il existe deux espèces pathogènes pour l’Homme :
Ancylostoma duodenale et Necator americanus. Ancylostoma duodenale et Necator
americanus sont spécifiquement humains. Ils ne peuvent accomplir leur cycle chez aucun
animal.

2. CLASSIFICATION
Ancylostoma duodenale et Necator americanus, sont des vers ronds appartenant au sous
Phylum des Nematoda, à la famille des Ancylostomatidae.

Ces 2 espèces se distinguent par leur morphologie et leur répartition géographique. Leur cycle
évolutif et leur pouvoir pathogène restent identiques.

3. MORPHOLOGIE
Les vers adultes d’Ancylostoma duodenale et de Necator americanus sont tous deux
cylindriques, blanc rosés, amincis à l’extrémité antérieure. Le mâle est un peu plus petit,
mesure 8 à 11 mm de long sur 400 à 500 µm de large ; alors que la femelle mesure 10 à 18
mm de long sur 0,5 à 1 mm de large. Les deux sexes possèdent une capsule buccale à leur
extrémité antérieure. Cette capsule porte, sur son bord antérieur et ventrale deux paires de
dents recourbées en crochets et dont la pointe est tournée vers l’intérieur (chez
l’Ankylostome), et deux lames tranchantes semi-circulaires ventrales et une dent médiane
dorsale (chez le Nécator). Le mâle présente à sa partie postérieure, une bourse caudale
membraneuse, soutenue par des côtes rigides. La femelle a l’extrémité postérieure terminée
par une pointe courte, et la vulve est située vers le tiers antérieur du corps, sur la face ventrale
(chez Ankylostome) et en avant du milieu du corps (chez le Nécator). Les œufs sont ovoïdes
avec une coque mince et transparente. (Cf. figure)

Au moment de la ponte, les œufs d’A duodenale qui mesurent 60 Um/ 40 Um contiennent 2 à
4 blastomères. Ceux de N americanus sont un peu plus allongés, mesurant 70 Um/ 40 Um et
ont 8 blastomères.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

20
4. ROLE PATHOGENE

A. duodenale et N. Americanus sont responsables de l’ankylostomose. Il s’agit d'une


helminthiase intestinale. Leur action pathogène dépend du nombre de vers hébergés par le
sujet parasité. La gravité des symptômes dépend de l’âge (les nourrissons et les jeunes enfants
sont particulièrement sensibles), du sexe (les femmes accusent des anémies plus profondes du
fait des règles, des grossesses, de l’allaitement), de l’état nutritionnel, et enfin d’infections
microbiennes et parasitaires associées. L’action nocive est une action spoliatrice et une action
toxique.

5. BIOLOGIE

a) Habitat
Les vers adultes des 2 sexes vivent dans la partie initiale de l’intestin grêle. A.duodenale vit
dans le duodénum et N.americanus dans le jéjunum. Les vers se fixent par leur capsule
buccale à la muqueuse qu’ils dilacèrent et font saigner. De plus, ils sécrètent une salive
anticoagulante qui augmente le saignement.

Le nombre de vers hébergé par un même sujet est variable, allant de quelques unités (moins
de 100) à plusieurs centaines ou voire des milliers. Le nombre de femelles dépasse
généralement le nombre de mâles ; quelquefois, on ne trouve que des femelles.

b) Mode de nutrition et longévité


Les 2 vers sont hématophages, ainsi ils n’utilisent pas pour leur nutrition tout le sang ingéré :
ils rejettent une grande quantité à l’état pur par l’anus.

Leur longévité est très grande : elle est de 5 ans environ pour l’ankylostome et d’environ 15
ans pour Necator.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

21
6. MODE DE CONTAMINATION

La contamination se fait généralement par voie transcutanée. En zone tropicale, elle se produit
lors de la marche pieds nus sur le sol humide. En zone tempérée, ou elle est devenue très rare,
elle a lieu au niveau des bras ou de torse nu par frottement contre les parois des mines.

Plus rarement, elle peut se faire par voie orale, mais dans ce cas, la larve infestante, après
ingestion doit traverser les parois du tube digestif.

7. CYCLE EVOLUTIF (Cf. figure)

Les femelles fécondées pondent leurs œufs dans la lumière intestinale. Ces œufs ne sont pas
embryonnés à la ponte et sont évacués avec les selles dans le milieu extérieur. Si les
conditions sont favorables (température située entre 24 et 34°C, humidité élevée, présence
d’obscurité, oxygénation suffisante, et pH proche de la neutralité), l’œuf s’embryonne en 24
heures. L’humus est un terrain particulièrement favorable ainsi que le charbon végétal ou
animal. De l’œuf sort une larve rhabditoide L1 (œsophage à 2 renflements) qui mesure200µ
de long ; 24 heures plus tard, elle se mue et se transforme en larve strongyloide L2 (œsophage
cylindrique). Cette larve va subir une nouvelle mue à son tour, mais reste inclus dans
l’enveloppe de la larve du stade précédent ; c’est la larve strongyloide enkystée L3, qui est la
forme infestante. Cette larve a des propriétés particulières : elle est mobile et très résistante.
Elle vit 2 à 10 mois dans le sol, et 18 mois dans l’eau. Elle a un géotropisme négatif (elle tend
à quitter le sol, et monte sur les tiges des plantes, le bois des galeries des mines jusqu’à 2
mètres), un hygrotropisme positif (elle est attirée par l’humidité) et un thermotropisme positif
(attirée par la chaleur, température entre 35 et 37°C), et un histotropisme positif (elle est
attirée par les tissus vivants humains ou animaux).

La larve infestante pénètre habituellement chez l’homme par voie cutanée. Elle perd alors son
enveloppe et va effectuer une longue migration dans l’organisme. Elle passe dans la
circulation veineuse et parvient au cœur droit, puis aux poumons ou elle mue et devient la
larve L4. Elle franchit par effraction la paroi alvéolaire, gagne les bronches, remonte le
carrefour aéro-digestif, et finalement est déglutie. Elle tombe alors dans le duodénum, ou elle
mue deux fois et devient adulte vers le 15éme jour. La durée moyenne de vie de l’adulte est
de 1 à 5ans, avec possibilité de vie jusqu’à 14 ans.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

22
Les premiers œufs sont pondus vers le 40emes jours après l’infestation. La ponte quotidienne
est estimée à 9000 œufs pour Necator americanus et 10 à 30000 œufs pour Ancylostoma
duodenale.

Parfois, peut survenir une auto-réinfestation : au niveau du duodénum, des adultes sont
retenus dans une zone inflammatoire. Les œufs donnent naissance in situ à des larves L1, qui
muent en larve L2 et L3. Elles traversent alors la muqueuse intestinale et reprennent le cycle.

8. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

L’ankylostome est un parasite endémique dans les pays chauds et humides.

Dans les pays subtropicaux et tempérés chauds, on rencontre plutôt A. duodenale,


notamment : pourtour Méditerranéen, Moyen Orient, Inde.

En zone tropicale et intertropicale, sévit surtout N. americanus : Afrique, Amérique, Asie,


Océanie.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

23
STRONGYLOIDES STERCORALIS
DEFINITION

Strongyloides stercoralis, communément appelé Anguillule ou Strongle est un petit


nématode intestinal, responsable de l’Anguillulose ou Strongyloidose. Strongyloides
stercoralis se caractérise par un cycle évolutif comportant une alternance de génération de
parasites et d’adultes libres.

CLASSIFICATION

L’Anguillule intestinale ou Strongyloides stercoralis est un métazoaire appartenant :

-au phylum des Nematoda ;

-à la famille des Strongyloididae, caractérisée par l’existence de générations parasites pouvant


alterner avec des générations libres;

-au genre Strongyloides et dans ce genre, la génération parasite est représentée exclusivement
par des femelles parthénogénétiques c’est-à-dire qui ont la propriété de pouvoir se reproduire
sans fécondation.

NB : seule la femelle est parasite, uniquement retrouvée dans l’organisme, jamais de mâle.

3. MORPHOLOGIE

3.1. Les adultes

Strongyloides stercoralis comporte 2 types d’adultes : parasites et libres (mâles et femelles).

Adultes parasites (femelles parthénogénétiques)

C’est un petit ver cylindrique, très mince, transparent qui mesure 2 à 2.8 mm de long et
37micromètre de large. La partie antérieure du corps est atténuée ; l’extrémité postérieure est
rétrécie, courte, conique et pointue.

La bouche a une ouverture hexagonale. Elle est suivie d’un long œsophage de type
strongyloide (cylindrique) qui est pourvu d’un anneau nerveux, situé à environ ¼ de la
longueur à partir de l’extrémité antérieure. L’intestin est un long tube fin qui est situé non loin
de l’extrémité de la queue.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

24
Adultes libres

*La femelle: C’est un petit ver cylindrique qui mesure 1 à 1.5 mm de long et 85 micromètre
de large, et qui s’effile vers les deux extrémités. La cuticule présente de fines striations
transversales. L’extrémité postérieure est simple, conique et pointue. L’œsophage est
musculeux et du type rhabditoïde.

*Le mâle: Il mesure 0.95 à 1.2 mm de long et 55 micromètre de large. Il se distingue de la


femelle par son extrémité postérieure courte, large, conique, pointue et recourbée
ventralement vers la partie antérieure du corps.

3.2 Les œufs (des femelles libres et parasites)

Ce sont des œufs à coque mince, elliptiques. Ils mesurent environ 40-70 micron de long et
sont 2 fois plus long que large. A la ponte, ils contiennent plusieurs cellules et peuvent même
être embryonnés.

3.3 Les larves

-Larve rhabditoïde de 1er stade (L1), mesure 250micromètre de long et 17micromètre de


large. Elle est plus élargie dans sa partie antérieure que dans sa partie postérieure. Le tube
digestif comprend une bouche transversale allongée, une cavité buccale courte et un
œsophage du type Rhabditoïde.

-Larve Strongyloide de 3e stade (L3), longue et fine, mesure 400-700 micromètre de long et
12-20micromètre de large. L’œsophage est cylindrique (type Strongyloide) et occupe environ
la moitié de la longueur du corps. L’extrémité postérieure est terminée par deux pointes. La
cuticule est finement striée transversalement.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

25
4. BIOLOGIE

Les femelles parasites vivent dans l’intestin grêle de l’homme, au niveau du duodénum ou
elles sont enfoncées dans la muqueuse de l’épithélium. Dans les manifestations massives,
elles sont présentes également dans le jéjunum et l’iléon. Leur longévité est très grande. La
femelle parasite se reproduit par parthénogenèse.

Les adultes libres se reproduisent par voie sexuée.

5. ROLE PATHOGENE

La Strongyloidose se manifeste par des troubles digestifs (diarrhées, duodénites, cholécystite


ou l’appendicite), des signes cutanés (urticaires, dermatite rampante= larva currens), des
signes pulmonaires allergiques (syndrome de Loeffler), et des troubles neurologiques

Il existe des formes graves de l’anguillulose quelques fois mortelles, survenant sur un terrain
débilité (=immunodéprimé) :c’est l’anguillulose maligne aigue, très grave mais rare.

6. CYCLE EVOLUTIF

L’homme est le seul hôte. S.stercoralis se caractérise par l’existence de 3 types de cycles : 2
faisant intervenir le milieu extérieur et un cycle interne.

6.1. Cycle externe ou heterogonique ou stercoraire

a. Cycle long

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

26
Les laves rhabditoides émises dans le milieu extérieur avec les selles subissent 4 mues et
donnent des adultes libres mâles et femelles. Le male mesure 0.95mm et son extrémité
postérieure est recourbée et porte 2 spicules. La femelle mesure 1 à 1.5mm et son extrémité
caudale est effilée. Les adultes libres à la différence des adultes parasites ont un œsophage
rhabditoide (c’est-à-dire 2 renflements) et ont une taille plus petite. Ces adultes s’accouplent
et les femelles donnent les œufs. Ces œufs donnent des larves rhabditoides (250-
300micromètres) qui après 2 mues deviennent des larves Strongyloides infestantes mesurant
600micomètres. Celles-ci comme la larve strongyloide d’ankylostome infecte l’homme par
pénétration transcutanée, subissent une mue au niveau des poumons, remontent la trachée,
passe dans l’œsophage et parviennent au duodénum ou elles deviendront des femelles adultes
parthénogénétiques. Les premières larves rhabditoides sont émises dans les selles 2 semaines
après la contamination.

b. Cycle court

Lorsque par exemple la température est voisine de 15°C, les larves rhabditoides des selles se
transforment directement en larves Strongyloides infestantes.

6.2. Cycle interne

Chez les malades débilités l’auto infestation est possible. Les œufs pondus au niveau de
l’intestin grêle par les femelles parthénogénétiques donnent des larves rhabditoides. Ces
larves rhabditoides gagnent le gros intestin ou elles se transforment en larves Strongyloides
infestantes après 2mues.

Celles-ci traversent la paroi intestinale et par la circulation gagnent les poumons ou elles
subissent une mue. Et, comme dans le cycle indirect, elles gagnent le duodénum ou elles
deviennent des femelles parthénogénétiques qui pondent des œufs.

Ce cycle interne explique que l’anguillulose puisse évoluer pendant 25 ans chez le même
sujet.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

27
7. MODE DE CONTAMINATION

La contamination se fait à partir des larves Strongyloides infestantes par pénétration active à
travers la peau intacte à la faveur d’une marche dans la boue, (de bains dans des rivières ou
piscines) contaminées par des selles parasitées.

Mais il existe une possibilité d’auto infestation (par cycle interne) et de contamination par
ingestion d’eau ou de crudités souillées de selles parasitées.

8. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

L’anguillule est un parasite cosmopolite qui est surtout fréquent dans les régions tropicales.
Elle se rencontre dans les pays froids car des températures de 15°C suffisent à l’évolution des
larves dans le milieu extérieur. Elle est souvent associée à l’ankylostome dans les régions
tropicales.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

28
GENERALITES SUR LES FILAIRES
DEFINITION

Les filaires sont des Nématodes filiformes appartenant à la classe des Secernentea (ou
Phasmidia) et avec 2 ordres :

- L’ordre des Spirurida avec la superfamille des filaroidea ;

- L’ordre des Camallanida avec la superfamille des Dracunculoidea.

Les adultes femelles sont vivipares et pondent des embryons appelés microfilaires.

Le tableau 1 résume leur classification selon la localisation des adultes et des microfilaires,
selon l’hôte intermédiaire, selon la pathogénicité, les signes cliniques, et la répartition
géographique.

Tableau 1 : Classification des filaires

Le tableau 2 résume les caractères différentiels des microfilaires.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

29
TABLEAU 2

NB : Mansonella streptocerca et Mansonella rodhaini sont 2 filaires africaines, peu


pathogènes dont les adultes et les microfilaires sont dermiques.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

30
Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

31
LES FILAIRES LYMPHATIQUES

1. DEFINITION
Les filaires lymphatiques sont des parasites dont les adultes vivent dans le système
lymphatique (vaisseaux et ganglions lymphatiques) et dont les embryons ou microfilaires
circulent dans le sang et la lymphe.

Les filaires lymphatiques sont responsables de filarioses lymphatiques qui se manifestent sous
forme de lymphangites, d’hydrocèle, d’éléphantiasis.

Un programme mondial d’élimination des filarioses lymphatiques est en cours, basé sur le
traitement de masse avec l’association Ivermectine +Albendazole.

2. CLASSIFICATON
Les filaires lymphatiques sont les nématodes qui appartiennent à la famille des Filariidae, à la
sous famille des Onchocercinae qui renferme 2 genres :

*le genre Wuchereria avec une espèce parasite de l’Homme W. bancrofti qui existe sous 2
formes :

- W. bancrofti dont les microfilaires ont une périodicité nocturne dans le sang (c’est la forme
la plus répandue) ;

- W. bancrofti pacifica dont les microfilaires ont périodicité subpériodique diurne et qui
existe seulement dans les Îles du Pacifique.

*le genre Brugia avec 2 espèces parasites de l’Homme présentes en Asie:

- B.malayi

- B.timori

3. MORPHOLOGIE

a) Les vers adultes

Les filaires adultes des genres Wuchereria et Brugia sont morphologiquement très voisines.
Ce sont des vers filiformes, blanchâtres, transparents, à tégument lisse. Le mâle mesure 4cm
sur 0,1mm, son extrémité postérieure est recourbée. La femelle est plus longue : elle mesure 8
à 10cm sur 0,3mm. Les adultes mâles et femelles vivent pelotonnés dans les vaisseaux
lymphatiques et en amont des ganglions de leur hôte. Ils se nourrissent de lymphe. Leur
longévité est d’environ 15ans.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

32
b) Les microfilaires
Elles mesurent entre 250 et 310µm sur 8µm. leur morphologie varie selon les espèces (voir
généralités sur les filaires : tableau des caractères différentiels des microfilaires). Les
microfilaires vivent de façon permanente au niveau de la lymphe et de façon périodique dans
le sang. Leur durée de vie est d’environ 1an.

c) Les vecteurs
Ce sont des moustiques qui sont des insectes diptères, Nématocères, de la famille des
Culicidae et appartenant aux genres Culex, Anopheles, Aedes et Mansonia. Seule la femelle
est hématophage.

W.bancrofti est transmise dans les zones urbaines par les moustiques du genre Culex
(Culexquinquefasciatus), et dans les zones rurales par les moustiques du genre Anopheles
(An.arabiensis, An.gambiae) qui transmettent en même temps le paludisme.

B.malayi est transmis par les Anophèles, et les Mansonia.

Brugia malayi
Wuschereria bancrofti

4. CYCLE EVOLUTIF
Il nécessite l’intervention de 2 hôtes : un hôte vertébré, l’homme ou animal, qui est l’hôte
définitif et un hôte invertébré qui est un moustique, qui est l’hôte vecteur.

-Cycle chez le moustique


Le moustique femelle hématophage au cours d’un repas sanguin absorbe les microfilaires.
Certaines de ces microfilaires ingérées perdent leur gaine dans l’estomac du moustique,
traversent la paroi stomacale, passe dans la cavité générale et migrent vers les muscles
thoraciques ou elles sont sous forme courte et trapus (aspect en saucisse). Elles vont ensuite
muer deux fois et s’allonger, devenant successivement des larves de second stade (L2) et de

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

33
3eme stade (L3). Es dernières sont des larves infestantes ; très mobiles, elles gagnent la
trompe du moustique et sont susceptibles d’être déposées sur la peau de l’hôte vertébré à
l’occasion d’un repas sanguin du moustique infectant.

La durée de ce développement larvaire chez le moustique dépend :

-de la température ambiante : optimale à 30°C, elle est d’autant plus courte que la température
est élevée ;

-de l’espèce : 10 à 14 jours pour W.bancrofti ; 7 à 10 jours pour B.malayi et B.timori.

-Cycle chez l’hôte définitif


Lorsque le moustique infesté se gorge sur un nouvel individu, les larves L3 quittent la trompe
et pénètrent à travers la peau du sujet piqué par l’orifice créé par la piqure du vecteur. Celles-
ci gagnent les vaisseaux lymphatiques ou elles poursuivent leur développement en passant
successivement par les larves de 4eme stade(L4) et le stade de jeune adulte, pour aboutir
finalement à la filaire adulte mâle ou femelle en 3mois environ.

Les filaires adultes des 2 sexes vivent pelotonnées en amont des ganglions. Après la
fécondation, les filaires femelles donnent naissance à des milliers d’embryons (microfilaires)
qui parviennent dans la circulation générale.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

34
5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Les filaires lymphatiques sont largement répandues dans les zones chaudes du globe entre les
30° de latitude Nord et Sud. Au total près de 100millions d’individus sont infectés dont
80millions par W. bancrofti.

.Wuchereria bancrofti est le plus répandu, il existe :

-En Asie : Inde, Bangladesh, Birmanie, Chine, Indonésie, Malaisie, Sri Lanka, Thaïlande,
Viet Nam

-Dans les îles du Pacifique ;

-En Amérique : Amérique Centrale et du Sud, Antilles, Guyane Française, Caraïbes ;

-En Afrique : en Afrique de l’Est, Afrique Centrale, Afrique Occidentale (Burkina Faso,
Sénégal), en Egypte, à Madagascar et îles voisines (Comores, l’Ile Maurice) ;

.Wuchereria bancrofti pacifica est limité à Tahiti

.Brugia malayi a une distribution plus limitée, elle est exclusivement asiatique. On la
rencontre en Malaisie, dans le Sud de la Chine, en Inde, en Indonésie, aux Philippines, en
Corée, en Thaïlande, au Viet Nam.

.Brugia timori est limité à quelques îles de l’Indonésie : principalement à Timor.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

35
LOA LOA
1. Définition

Loa loa est une filaire appartenant à la classe des secernentea et à la famille des filariidae.
C’est une filaire spécifiquement humaine, cutanéo-dermique par la localisation des vers
adultes, et sanguine par celle des embryons.
Il est responsable de la loase qui touche 4 à 10 millions d’individus en Afrique.
La loase constitue un véritable problème de santé publique à cause de ses complications
mortelles, de type neurologique (encéphalite), rénal et cardiaque.

2. MORPHOLOGIE
a) Les adultes
Ce sont des vers blanchâtres dont la cuticule épaisse et non striée, est recouverte de bosselures
lisses et arrondies, irrégulièrement espacées.
Le mâle mesure 3.5cm de longueur sur 0.4mm de diamètre .sa queue est incurvée sur sa face
ventrale et présente 2 spicules copulateurs.
La femelle dont l’extrémité postérieure est arrondie, mesure 5 cm à 7 m, de longueur sur
0.5mm de diamètre.
Les adultes vivent dans les tissus conjonctifs lâches de l’hôte définitif avec une nette
prédilection pour les tissus sous-cutanés, particulièrement ceux des membres. Leur durée de
vie peut être supérieure à 15 ans.
b) Les microfilaires
Le diagnostic différentiel se fait au microscope avec les microfilaires lymphatiques. La
microfilaire de Loa loa mesure 200-300µm de longueur sur 2 à 3 µm de large et comme celle
de la microfilaire de bancroft est entourée d’une gaine courte peu colorée au Giemsa. Les
noyaux somatiques sont gros et ovoïdes. Le corps interne n’est pas coloré habituellement par
le Giemsa. Les noyaux vont jusqu’au bout de l’extrêmité postérieure (noyaux terminaux) et
l’extrémité caudale est effilée.
En goutte épaisse, elle prend des courbures irrégulières et tortillées, caractéristiques.
Les microfilaires gagnent la circulation sanguine périphérique selon une périodicité diurne.
Elles se concentrent activement la nuit dans les capillaires pulmonaires et se distribuent
passivement le jour dans le sang périphérique .Habituellement le taux maximal s’observe

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

36
entre 11 et 15 heures et la périodicité de la microfilarémie correspond à l’activité diurne du
vecteur. La longévité des microfilaires est de quelques jours.

c) Le vecteur
C’est un diptère brachycère (antennes courtes), de la famille des Tabanidae et du genre
Chrysops. Les Chrysops ou taons ou mouches rouges, ont l’aspect de grosses mouches
grisâtres de 3cm de long aux ailes ornées de taches brunes. Ils vivent dans les forêts humides.
Seules les femelles sont hématophages et attirées par des animaux ,l’Homme et les objets ,
mobiles. Elles ont une activité diurne avec un maximum, d’agressivité a midi.
La durée de vie d’un adulte n’excède pas 3-4semaines.
Les larves vivent dans le sol humide et dans la vase au bord des rivières à courant lent, riches
en végétaux.
3. ROLE PATHOGENE
La loase est douloureuse dans ses localisations oculaires. Elle est gênante par la répétition des
œdèmes dites œdèmes de Calabar qui sont des accidents allergiques dus aux métabolites du
ver. Les microfilaires secrètent une toxine neurotrope responsable de graves accidents
d’encéphalites.
4. CYCLE EVOLUTIF
Il se déroule chez 2 hôtes un hôte définitif, l’homme et un vecteur, le Chrysops.
- Chez le vecteur

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

37
Les microfilaires diurnes sont prélevées dans le sang circulant de l’hôte par le Chrysops. Les
embryons perdent leur gaine, traversent la paroi de l’intestin moyen de l’insecte et se
développent dans le tissu adipeux péri-intestinal .Ils muent et se transforment en larves
infestantes L3 qui gagnent la trompe. Le développement jusqu’au stade infectant s’effectue
en 7 a 12 jours.
- Chez l’Homme
Lorsqu’un Chrysops infecté prend son repas de sang, les larves infestantes sont déposées sur
la peau de l’hôte et pénètrent activement celle-ci pour gagner les tissus sous-cutanés.
Apres 2 mues, les larves deviennent des adultes au bout de 3 mois .Les vers femelles
fécondées émettent des microfilaires dans le tissus conjonctif. Celle-ci passent dans le
système lymphatique et gagnent le courant sanguin dans la journée.

5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Loa loa est un parasite strictement africain. Sa distribution est limitée au bloc forestier
Congolais .L’aire de répartition comprend Nigeria, Cameroun, RCA, RDC, Congo, Guinée
équatoriale, Gabon, Angola.
Il existe des zones ou des cas sporadiques ont été signalés sans que la transmission ait été
confirmée Togo, Benin, Ghana, Cote d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

38
ONCHOCERCA VOLVULUS

1. Définition
Onchocerca volvulus est une filaire cutanéo-dermique qui appartient au phylum
des Némathelminthes a la famille des Filariidae, à la sous-famille des Onchocercinae, au
genre Onchocerca et dont les adultes vivent sous la peau, et les microfilaires dans le derme et
les tissus de l’œil. Les microfilaires sont transmises d’Homme à Homme par un insecte, la
simulie. Onchocerca volvulus est responsable de l’onchocercose encore appelé volvulose ou
cécité des rivières.
Avant la mise en œuvre du programme d’éradication en 1974 l’onchocercose était un
problème majeur de santé publique par la cécité, notamment en Afrique de l’Ouest.
2. MORPHOLOGIE
a) Les Adultes
Le ver adulte ou macrofilaire se présente sous la forme d’un ver effilé blanc opalin et assez
transparent. Le mâle est très petit et mesure 3 cm de long sur 0.2 cm de large. Son extrémité
caudale est recourbée en crosse et est pourvue de 2 spicules inégaux. La femelle est beaucoup
plus grande et mesure 50 à 70 cm sur 0.4 à 0.6mm. Les filaires adultes mâles et femelles
vivent dans les espaces lymphatiques ou dans les nodules fibreux cutanés appelés
onchocercomes et dont la taille varie en fonction du nombre de vers adultes. Ces adultes ont
une longévité très grande (10 à 15 ans).
b) Les microfilaires
Les larves ou (microfilaires) sont pondues dans les nodules et quittent ce site pour se retrouver
dans les tissus sous-cutanés dans la lymphe dermique. Ces microfilaires 300µm de long sur 5-
8µm de diamètre, sont dépourvues de gaine et sont sans périodicité. Ce sont ces microfilaires
que prélève la simulie lors de son repas sanguin. Les larves vont subir 3 mues avant de
devenir infectantes.
c) Le vecteur
Le vecteur est un diptère nématocère, la simulie, petit moucheron noirâtre bossu. C’est le
complexe simulium damnosum qui est rencontré en Afrique. Seule la femelle est
hématophage. Elle pond ses larves dans cours d’eaux rapides et aérés. Il en sort une larve qui
se transforme en nymphe contenue dans cocon de soie fixé aux objets immergés. Les larves
aquatiques ont une exigence respiratoire très stricte pour l’oxygène. La nymphe se transforme
en adulte.
3. ROLE PATHOGENE

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

39
La volvulose est caractérisée par des nodules, des lésions cutanées et des complications
oculaires.
Les lésions cutanées sont dues à la destruction aigue ou lente des microfilaires dermiques. Ce
sont entre autres : des prurits entraînant des lésions de grattages, on parle de gale filarienne ;
des kystes ou nodules ou onchocercomes etc.
Les lésions oculaires siègent au niveau de l’iris de la cornée, pouvant conduire à la cécité.

4. CYCLE EVOLUTIF

Il se déroule chez 2 hôtes un hôte définitif l’Homme et un vecteur, la simulie.

- Chez le vecteur
La simulie femelle pique pendant le jour les parties découvertes de l’Homme et prélève des
microfilaires avec la lymphe dermique. Ces microfilaires quittent le tube digestif et gagne
l’hémocoele de l’insecte puis les muscles thoraciques. Au bout de 6-8 jours et après 3 mues,
la larve devient une larve L3 infectante qui migrent vers la trompe. Lors d’une nouvelle
piqûre, les larves seront déposées sur la peau et c’est par l’orifice de piqûre qu’elles vont
entrer et se loger dans le tissu sous-cutané et devenir adulte en 1-3 mois.

- Chez l’homme
Les filaires adultes vivent dans les tissus cellulaires sous-cutanés et dans les nodules
onchocerquiens. La femelle pond des centaines de milliers de microfilaires qui vont se
déplacer dans le derme et l’hypoderme ainsi que dans les muqueuses (principalement celle de
l’œil). Ces larves cheminent dans le derme sans périodicité et s’accumulent dans les zones où
le plan osseux est direct sous la peau (deltoïde, crête iliaque ; crête tibiale, gril costale ;
coude…).

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

40
5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Il existe 3 foyers:
-Le foyer africain : sa répartition n’est pas uniforme mais lié au cours d’eau rapides
conditionnant la présence de la simulie. Avant le lancement du programme OCP
(Onchocercoses Control Program) en 1974 en Afrique de l’Ouest, cette zone était hyper
endémique, notamment au Burkina Faso, Mali, Cote d’Ivoire, Ghana, Benin, Togo.
Actuellement la transmission est arrêtée en Afrique de l’Ouest. Le foyer africain concerne
actuellement l’Afrique centrale (Cameroun, RDC, Congo, Ouganda) et l'Afrique de l’est
(Soudan, Zimbabwe) où se déroule le programme APOC (Africa Program for Onchocercoses
Control)
-Un foyer asiatique : le Yémen
-Un foyer américain : Mexique, Amérique Central et le Nord de l’Amérique du sud.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

41
DRACUNCULUS MEDINENSIS
1. DEFINITION
Dracunculus medinensis encore appelé ver de Guinée, ou filaire de Médine, ou
dragonneau, ou fil d’Avicenne, est un nématode qui appartient au phylum des Nematoda,
l’ordre des Camallanida et à la famille des Dracunculidae. Il est responsable de la
dracunculose. La transmission à l’Homme se fait par l’absorption d’eau contenant l’hôte
intermédiaire, le cyclops renfermant la microfilaire infectante.
2. MORPHOLOGIE
a) Les adultes
L’adulte est un ver blanc.
La femelle mesure 50 à 100 cm ×1.5mm. Elle n’a pas d’orifice de ponte. Elle est vivipare.
Tout son corps constitue un utérus contenant des microfilaires.
Le mâle est beaucoup plus petit et ne dépasse pas 2-3cm de long. Il est rarement découvert
dans les infestations.
Les adultes mâles et les femelles vivent généralement dans le tissu sous-cutané au niveau des
membres inférieurs.
b) Les microfilaires
La microfilaire mesure 500-700µm × 15-20 µm. Elle n’a pas de gaine, et sa cuticule est striée
transversalement. Son extrémité antérieure est amincie.

c) L’hôte intermédiaire
L’hôte intermédiaire des D.medinensis est un petit crustacé d’eau douce de la famille des
Cyclopidae, très souvent appelé «cyclops »alors que ce genre est absent d’Afrique. Les hôtes
intermédiaires présents en Afrique appartiennent aux genres Thermocyclops, Mesocyclops,
Microcyclops.
Le corps des adultes est segmenté avec un céphalon, un thorax, un abdomen et une queue ou
furca munie de soies.
Les femelles mesurent 0.5 à 2mm de long, donc visible à l’œil nu comme des points se
déplaçant par bonds dans l’eau. Les œufs sont contenus dans un sac ovigère attaché
latéralement au niveau de l’abdomen en regard du réceptacle séminal.
Les mâles sont plus petits et sont reconnus grâce à leurs antennes recourbées.

3. ROLE PATHOGENE

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

42
L’évolution de la dracunculose est asymptomatique durant les 9-12 mois que couvre
l’incubation. La sortie du ver est marquée par la formation d’une phlyctène puis d’une
vésicule qui s’ouvre à la faveur d’un contact avec l’eau et créant une plaie.

4. CYCLE EVOLUTIF
Il se déroule chez 2 hôtes un hôte définitif et un hôte intermédiaire passif, le cyclops.
- Chez le cyclops

Le cyclops intègre des microfilaires sous forme de larves L1. Ces larves L1passent dans la
cavité générale et se transforment L2 en puis en L3infectieuse après 4-5 semaines.

- Chez l’Homme
L’ingestion par l’Homme du cyclops avec l’eau parasité de boisson conduit à la libération des
L3 dans le tube digestif. La L3 mue et devient une filaire adulte. La copulation des adultes a
lieu après 2 ou 3 mois, suivie de la disparition des mâles. Les femelles fécondées vont migrer
et gagner le tissu sous-cutané au niveau des membres inférieurs en général. Elles induisent
une papule. Au contact de l’eau la papule va s’ulcérer laissant apparaître la femelle adulte ;
l’utérus se rompt et laisse échapper les larves. Celles-ci vont être avalées par les cyclops.
Le temps entre la contamination et l’apparition du ver sous la peau est d’environ 12 mois.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

43
5. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Jusqu’en 1990, la dracunculose était endémique en:
-Asie Inde, Arabie (Médine, Yémen) ;
-Afrique de l’ouest tous les pays sauf la (Gambie, le Liberia, la Sierra Leone)
-Afrique de l’Est(Soudan).
Depuis la mise en œuvre du programme mondial d’éradication en 1990, seulement quelques
pays de l’Afrique ont signalé des cas autochtones en 2008 Soudan, Ethiopie, Nigeria, Ghana,
Mali, Niger.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

44
LES SCHISTOSOMES
1. Définition

Les schistosomes sont des vers appartenant au phylum des plathelminthes(ou vers plats), à la
classe des trematoda, à la sous-classe des Digenea, à la famille des Schistosomatidae et au
genre schistosoma (Zeinland, 1858).
Cinq espèces sont reconnues comme parasites de l’Homme:
• Schistosoma haematobium (Bilharz, 1852), agent de la bilharziose urinaire ;
• Schistosoma mansoni (Sambon, 1907) responsable de la bilharziose intestinale
• Schistosoma intercalatum (Fischer, 1934), responsable de la bilharziose intestinale ;
• Schistosoma japonicum (Katsudara, 1904), agent de la bilharziose hépatosplénique ou
artério-veineuse ;
• Schistosoma mekongi (Vogel et Coll., 1978) agent de la bilharziose hépatosplénique.

2. MORPHOLOGIE
a. Caractères communs (Cf. schémas)
Les schistosomes sont à l’état adulte des vers plats non segmentés à sexes séparés, mesurant
de 1 à 2 cm de long. Ils possèdent 2 ventouses, une buccale qui entoure la bouche, l’autre,
ventrale toujours située en avant du pore génital.
Le mâle mesure 1 à 1,5 cm de long et sa largeur ne dépasse pas 1 mm. Son corps est plat mais
paraît cylindrique. Il s’élargit après la ventouse ventrale et ses deux bords se rejoignent sur la
ligne médiane pour former un canal appelé canal gynécophore dans lequel est logé la femelle
pendant l’accouplement.
La femelle mesure de 1.5 à 2 cm de long sur 0.1 à 0.2 mm de large. Les œufs de grande taille,
mesurent de 140 à 200 µm sur 60 à 70 µm. Ils présentent un éperon caractéristique et
renferment un embryon cilié appelé miracidium.

2.2-Caractères propres à chaque espèce

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

45
▪ Schistosoma haematobium

Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes terrestres pulmonés du genre
Bulinus (Bulinus truncatus et Bulinus globosus), communément appelés bulins. Les œufs
pondus dans les capillaires splanchniques passent dans la vessie et sont retrouvés
essentiellement dans les culots urinaires après centrifugation. Ils mesurent 120-160µm sur 4-
60 µm. Ils sont ovalaires avec une coque lisse, épaisse. Ils possèdent un éperon court et
terminal.
La longévité des adultes peut atteindre 30 ans.

▪ Schistosoma mansoni
Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes terrestres pulmonés du genre
Biomphalaria (B.pfeifferi, B alexandrina, B.glabrata), communément appelés planorbes.
Les œufs sont éliminés avec les selles .Ils mesurent 130-160 µm et ils sont de forme ovalaires.
Ils ont une coque lisse, épaisse avec un éperon long et latéral. Ils contiennent un embryon
cilié : le miracidium
La longévité des adultes peut atteindre 25 ans.

▪ Schistosoma intercalatum

Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes terrestres pulmonés du genre
Bulinus ou du genre physopsis (P. africana)

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

46
Les œufs pondus dans les capillaires splanchniques passent dans l’intestin et sont retrouvés
dans les selles après concentration. Ces œufs ressemblent à ceux de S.haematobium mais ils
sont plus grands, de taille variant entre 140-240µm sur 60-70µm. Ils sont ovalaires avec un
rétrécissement dans la largeur sur le côté à l’éperon. Ils ont une coque lisse, épaisse avec un
éperon long et terminal.

▪ Schistosoma japonicum

Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes aquatiques prosobranches du


genre Oncomelania. C ‘est un parasite très peu adapté à l’Homme, ce qui le rend très peu
pathogène. Les œufs mesurent 60 à 75 µm de long sur 40 à45 µm de large. Ils sont plus petits
et minces que les autres cités ci-contre. L’éperon est latéral et très petit.

▪ Schistosoma mekongi
Les hôtes intermédiaires sont des mollusques gastéropodes aquatiques prosobranches du
genre Oncomelania
Les œufs mesurent 50 à 70 µm de long sur 45 à 75 µm. L’éperon est latéral et très petit.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

47
4 CYCLE EVOLUTIF
Il est identique pour toutes les espèces de schistosomes et se déroule toujours chez 2 hôtes, un
hôte définitif l’Homme et un hôte intermédiaire passif le mollusque.
- Chez le mollusque
L’œuf émis dans le milieu extérieur avec les selles ou les urines doit impérativement tomber
dans l’eau douce pour y poursuivre son développement. Là, lorsque la température est
suffisante (20 à 26° C), l’œuf gonfle, la membrane ovulaire se fend et le miracidium
s’échappe. C’est un petit organisme cilié de 200 à 250 microns. Il peut survivre environ 24
heures dans des conditions favorables du milieu.
Pour que le miracidium puisse poursuive son évolution, il est impératif qu’il pénètre chez un
mollusque qui lui soit spécifique. Chez le mollusque, le miracidium se transforme en quelques
jours en une masse cellulaire irrégulière ; dépourvue de tube digestif, le sporocyste primaire.
A l’intérieur du sporocyste, des amas cellulaires bourgeonnent et, en deux semaines environ,
vont se transformer en plusieurs sporocystes fils. Le sporocyste primaire se rompt et les
sporocystes fils, tubulaires, migrent dans l’hépatopancréas du mollusque. Dans ces
sporocystes fils s’élaborent toujours par bourgeonnement plusieurs nouvelles formes
larvaires, les furcocercaires. La furcocercaire a environ 500µm de long. Le corps, ovoïde est
prolongé par une queue bifurquée à sa partie postérieure d’où son nom de furcocercaire.
A maturité, les furcocercaires quittent par effraction le corps du mollusque et passent dans
l’eau. Cette émission, qui peut se poursuive pendant plusieurs semaines, se produit dans des
conditions bien déterminées de température et d’éclairement (28°C et flux lumineux
important). Dans la nature la sortie débute plusieurs heures après le lever du soleil pour
atteindre son maximum entre 12 heures et 13 heures et cesser avant le crépuscule. Les
cercaires nagent à la surface de l’eau. Elles sont rapidement tuées lorsque la température
atteint 30°C. Dans les conditions elles peuvent survivre environ 48 heures, mais bien souvent,
elles ne résistent pas plus de quelques heures. Elles sont attirées par la peau de l’Homme ou
des animaux.

- Chez l’Homme
La pénétration des furcocercaires se fait en quelques minutes dans la peau. Seule la portion
antérieure s’enfonce tandis que la queue reste à la surface du tégument. Une fois parvenue au
niveau du tissu conjonctif sous-cutané, la larve va pénétrer dans un vaisseau sanguin, ou
mieux lymphatique. La partie antérieure de la furcocercaire devient alors une schistosomule
qui va être entrainée jusqu’aux poumons par le torrent circulatoire. Elle y séjourne une

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

48
huitaine de jours avant de revenir au cœur gauche qui l’enverra, par la grande circulation, au
foie. C’est là qu’elle deviendra adulte en une vingtaine de jours. Après leur accouplement
dans la veine porte, les femelles migrent à contre-courant vers leur lieu de ponte : veines péri
vésicales pour S. haematobium et veines péri- intestinales pour les autres espèces. Les œufs
font en quelques jours, une migration à travers les tissus pour gagner la lumière de l’organe
(vessie ou intestin) d’où seront disséminés dans le milieu extérieur. Il se passe 5 à 8 semaines
entre le bain contaminant et l’élimination des premiers œufs dans les excrétas.

5 .REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Les schistosoma sont répartis en zone tropicale:
- Schistosoma haematobium : Afrique, Moyen Orient ;-
- Schistosoma mansoni : Afrique, Amérique du sud
- Schistosoma intercalatum : Afrique centrale
- Schistosoma japonicum : Chine, Japon, Philippines, Corée
- Schistosoma mekongi: Delta du Mekongi (péninsule indochinoise).

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

49
LES DOUVES

1. Définition

Les douves sont des métazoaires triploblastiques acœlomates, appartenant au phylum des
plathelminthes et à la classe des trématodes.

Leur corps est foliacé (en forme de feuille), non segmenté, pourvus de 2 organes adhésif : les
ventouses, possédant un tube digestif terminé en cul-de sac et dépourvu d’un anus. Les œufs
sont à clapet (operculés).

Les douves sont hermaphrodites et toujours parasites des vertébrés. Elles ont un cycle évolutif
indirect, nécessitant un ou 2 hôtes intermédiaires.

2. CASSIFICATION DES DOUVES PARASITES DE L’HOMME

Selon la localisation du parasite chez l’hôte définitif, on les classe en 3 groupes

Douves hépato-biliaires

Fasciola hepatica (Grande douve du foie) ;

Fasciola gigantica (Douve géante)

Dicrocoelium dendriticum (Petite douve du foie)

Clonorchis sinensis (Douve de Chine)

Opistorchis felineus (Douve de félidés)

Douves intestinales
Fasciolopsis buski

Heteropyes heterophyes

Metagonimus yokogawaï

Douves pulmonaires
Paragonimus ringeri

Paragonimus africanus.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

50
3. Epidémiologie

3.1. Fasciola hepatica (Grande douve du foie)

Cette douve appartient à la famille des Fasciolidae et au genre Fasciola.

3.1.1. Répartition géographique

C’est un parasite cosmopolite et on le retrouve généralement dans les régions d’élevage.

3.1.2. Morphologie

La grande douve du foie mesure 15 à 30 mm de long sur 8 à 13 mm de large. Elle a le corps


grossièrement ovalaire, mais légèrement élargi à l’avant. Elle présente un cône céphalique,
petit prolongement situé à l’avant. Son corps est hérissé de petites saillies épineuses.

Les organes adhésifs sont des ventouses, fortement musclées, généralement au nombre de
deux :
-Une ventouse antérieure, au centre de laquelle s’ouvre la bouche, c’est la ventouse buccale
ou ventouse orale ;
-Une ventouse située ventralement dans la région moyenne du corps appelée ventouse
ventrale ou acetabulum.
Les œufs sont ovoïdes, ils ne sont pas embryonnés à la ponte. Ils mesurent 140µm de long sur
80 µm de large. Ils sont bruns avec un clapet à l’extrémité antérieure.

3.1.3. Biologie
Les douves sont des endoparasites qui vivent dans divers organes tube digestif, canaux
biliaires, bronchioles, cerveau. Elles sont fixées plus ou moins fortement par leurs ventouses.
Elles se nourrissent de mucus.
La reproduction peut se faire selon 2 modalités :
-Soit par accouplement ventre à ventre de 2 douves, qui se fécondent réciproquement ;
-Soit par autofécondation

3.1.4. Cycle évolutif

Il est indirect et nécessite :

-Un hôte ou 2 hôtes intermédiaires (mollusques, poissons, crustacés) ;

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

51
-et un hôte définitif, vertébré (animal et accidentellement l’Homme).

Les douves adultes vivent dans les canaux biliaires de nombreux animaux (mouton, bœuf), et
accidentellement dans ceux de l’Homme. Après fécondation, les femelles pondent des œufs.

- Cycle chez l’hôte intermédiaire

L’œuf, muni d’un opercule, n’est pas embryonné au moment de la ponte. Il est évacué dans le
milieu extérieur avec les selles. Pour poursuive son évolution, il doit tomber dans l’eau douce
ou sur un terrain boueux. Il s’embryonne et lorsque la larve atteint son plein développement,
l’opercule de la coque de l’œuf se soulève et il sort une larve recouverte de cils appelée
miracidium, qui nage dans l’eau.

Le miracidium a une forme vaguement triangulaire, mesure environ une centaine de microns
de long. Pour poursuive son évolution, il doit rencontrer un hôte intermédiaire convenable,
qui est généralement un mollusque gastéropode (genre Limnea). Dans le cas contraire, le
miracidium meurt au bout de 48 heures. Lorsque le miracidium rencontre un hôte
intermédiaire convenable, il pénètre activement dans l’organisme de celui-ci, atteint la cavité
respiratoire et s’y fixe. Il perd ses cils et par dégénérescence de tous ses organes, à l’exception
du tégument et des cellules germinatives, et devient un sporocyste. Un œuf donne naissance à
de très nombreuses larves : il s’agit d’un phénomène de polyembryonie.

Le sporocyste mesure environ 500µm de diamètre. Il contient des cellules germinatives (5 à 8


en moyenne) qui donne naissance, par bourgeonnement, à autant de rédies, qui se libèrent par
rupture du sporocyste et gagnent l’hépatopancréas du mollusque.

Une jeune rédie mesure environ 250 µm et atteint à maturité 1.5 mm. Cette nouvelle forme
larvaire est un organisme de forme allongée, munie d’une nouvelle ventouse buccale et
possédant une ébauche de tube digestif représenté par un caecum unique, simple ou ramifié.
L’évolution des rédies varient selon la température ambiante. Si la température est assez
élevée, chaque rédie donne naissance à un certain nombre de rédies filles ; lorsque la
température est basse la rédie (et également chaque rédie fille) donne plusieurs cercaires.

La cercaire est constituée par un corps ovalaire d’environ 300 µm, présentant deux ventouses
et un intestin à deux cæcum, prolongé par une queue simple ou bifurquée, de 600 µm de

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

52
longueur environ. Ces organismes, qui ressemblent à de minuscules têtards de grenouilles,
quittent le mollusque, et nagent activement dans l’eau, mais n’y vivent que peu de temps.

Aussitôt après leur libération, les cercaires s’enkystent dans l’eau ou sur des plantes
aquatiques (cressons) et deviennent des métacercaires infectieuses.

- Cycle chez l’hôte définitif

Les herbivores et accidentellement l’Homme se contaminent en ingérant des métacercaires


enkystées sur des plantes parasitées.

Dans le tube digestif de l’hôte définitif, les métacercaires sortent de leurs kystes, deviennent
de jeunes douves (douvules) qui traversent la paroi intestinale, la cavité péritonéale, la capsule
de Glisson, le parenchyme hépatique, avant d’atteindre les canaux biliaires où elles
deviennent des adultes en 2 à 3 mois. Elles s’accouplent et pondent des œufs.

3.2. Dicrocoelium dendriticum (petite douve du foie)

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

53
D. dendriticum est un parasite fréquent des bovins et des ovins. L’Homme va se contaminer
de façon exceptionnelle. Il appartient à la famille des Dicroelidoe, au genre Dicrocoelium.
Cette famille renferme une seule espèce D.dendriticum, ou petite douve de foie.

3.2.1. Répartition géographique

C’est un parasite cosmopolite.

3.2.2. Morphologie (Cf. schéma)

Le corps est lancéolé (d’où son autre appellation de D.lanceolatum), long de 5 à 12 mm et


large de 1.5 à 2.5 mm. La ventouse buccale est un peu plus petite que la ventouse ventrale. Le
pore génital s’ouvre en avant de la ventouse ventrale. L’œuf est ovale dissymétrique, operculé
mesurant 40 à 50 µm, non embryonné (lorsqu’il est en transit intestinal, provenant de la
consommation de foie de bovidé parasité).

3.2.3. Biologie
La petite douve du foie vit dans les canaux biliaires du mouton. Son cycle évolutif terrestre,
nécessite 2 hôtes intermédiaires.

*Le premier hôte intermédiaire est un mollusque terrestre du genre Zebrina ou Helicella.

*Le deuxième hôte intermédiaire, est une fourmi chez qui se développent les métacercaires
infectantes.

*L’hôte définitif habituel (le mouton) et accidentellement, l’Homme en intégrant des fourmis
renfermant des métacercaires. C’est dire combien l’infestation humaine est exceptionnelle :
une centaine de cas seulement ont été décrits chez l’Homme (dans ces cas l’œuf est pondu
embryonné).

3.3. Douves pulmonaires

Les douves des poumons appartiennent à la famille des Troglotremidoe, au genre :

Paragonimus. Ce genre comporte plusieurs espèces :

*P. ringeri ou (P.westermanni) ou douve des poumons, espèce asiatique ;

*P.africanus, douve africaine (Africaine centrale) ;

*P.kellicoti, douve nord-américaine.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

54
3.3.1 Répartition géographique

Les douves pulmonaires se rencontrent en extrême Orient, en Amérique tropicale et en


Afrique centrale

3.3.2. Morphologie

Les adultes mesurent 8 à 16 mm de long sur 4 à 8 mm de large ; ils sont de couleur brunâtre et
ressemblent à des grains de café. Les 2 ventouses ont à peu près la même taille. Le pore
génital est situé derrière la ventouse ventrale.

3.3.3. Biologie
Les douves vit dans les bronches de divers animaux domestiques ou sauvages (félidés,
canidés, porc) et accidentellement celles de l’Homme. Le cycle de ces douves nécessite 2
hôtes intermédiaires :

-Un mollusque gastéropode aquatique (genre Melania)

-Et un crustacé d’eau douce (écrevisses, crabes), chez qui les cercaires s’enkystent sous forme
de métacercaires. C’est par voie buccale que l’Homme se contamine en ingérant les
métacercaires vivantes contenues dans ces crustacés insuffisamment cuits. Les métacercaires
quittent alors leur kyste, traversent la paroi du tube digestif, parviennent dans la cavité
abdominale ; puis ils traversent le, diaphragme, arrivent dans la cavité thoracique d’où, après
y avoir séjourné un certain temps, elles passent à travers la paroi pleurale des poumons, pour
venir se fixer dans les bronchioles ; elles y deviennent des douves adultes qui pondent des
œufs qui sont évacués avec les expectorations ou les selles.

3.4. Douves intestinales


Les douves intestinales appartiennent à la famille des Fasciolidae et au genre Fasciolopsis.
Plusieurs espèces de douves peuvent parasiter l’intestin de l’Homme. L’espèce la plus
importante est Fasciolopsis buski (ou douve de l’intestin).

3.4.1. Répartition géographique


La douve intestinale est fréquente en Asie orientale.

3.4.2. Morphologie

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

55
La douve de l’intestin est une douve de grande taille, mesurant 3 à 7 cm de long sur 1,4 an 1,5
cm de large. La ventouse buccale est moins grande que la ventouse ventrale. Le corps est
épais, gris, pigmenté latéralement au niveau des vitellogènes.

3.4.3. Biologie
Cette douve vit dans l’intestin grêle de l’Homme et du porc, et parfois dans l’estomac. Son
cycle évolutif est comparable à celui de F.hepatica et nécessite un hôte intermédiaire, un
mollusque pulmoné du genre Planorbis. Les métacercaires s’enkystent sur des plantes
aquatiques (les châtaignes d’eau) ; l’Homme se contamine par voie buccale, en décortiquant
avec les dents les plantes contaminées.

TAENIA SAGINATA
1. DEFINITION
T. saginata appelé ténia du bœuf (HI est le bœuf) ou ténia interne (sans crochets) appartient à
l’embranchement des Plathelminthes, à la classe des Cestoda, l’ordre des Cyclophyllidea, à
la famille des taenidae et au genre Taenia.
T. saginata habite dans la portion antérieure de l’intestin grêle de l’Homme (HD) où sa
présence détermine un état d’immunité spécifique qui empêche la fixation d’autres vers de la
même espèce = Ténia solitaire.

2. MORPHOLOGIE
T. saginata est un ver, long de 3 à 4 m, pouvant atteindre 12 m.
-Sa tête, piriforme, est dépourvue de crochets (d’où son nom de ténia interne), mais possède 4
ventouses elliptiques.
-Le cou mesure quelques mm de long
-Le corps est composé d’une série d’anneaux dont le nombre varie de 1000 à 2000.
-Les anneaux mûrs sont plus longs que larges (20mm × 7 mm). Leur forme globuleuse les fait
ressembler à des graines de courge, d’où le nom de « cucurbitains » sous lequel elles sont
parfois désignées. Ces anneaux présentent des ramifications utérines nombreuses (15 à 30) et
dichotomiques. Leurs pores génitaux sont latéraux et irrégulièrement alternées.
L’utérus gravide contient des milliers d’œufs ou embryophores à coque épaisse, de 50 à 60
µ de long sur 20 à 30 µ de large. Ces œufs renferment un embryon hexacanthe (armé de 6
crochets).

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

56
Les anneaux terminaux mûrs se détachent un à un et franchissent activement le sphincter anal
en dehors de la défécation. On les trouve donc dans les vêtements, dans les lits de sorte que
l’Homme porteur de T. saginata ne peut ignorer son parasitisme.

3. CYCLE EVOLUTIF
L’hôte intermédiaire est le bœuf, qui héberge la larve cysticerque (dénommée Cysticercus
bovis) dans les tissus conjonctifs adipeux entourant les muscles graisseux.
L’homme s’infeste par absorption de viande de bœuf parasitée crue, (steak saignant) ou
insuffisamment cuite. Le scolex de la larve cysticerque s’invagine et se fixe par ses ventouses
à la paroi intestinale et se met à produire des anneaux.
Le ver adulte atteint sa maturité en 3 ou 4 mois.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

57
4. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
T. saginata est un parasite cosmopolite. Il est très fréquent dans les pays où on consomme
beaucoup de la viande de bœuf (par contre il est rare en Inde où la consommation de vaches
sacrées est interdite).

TAENIA SOLIUM

1. DEFINITION

T. solium appelé taenia du porc (HI est le porc) appartient à l’embranchement des
Plathelminthes, à la classe des Cestoda, l’ordre des Cyclophyllidea, à la famille des
taenidae et au genre Taenia .T.solium vit dans l’intestin grêle de l’Homme qui en est l’hôte
définitif. C’est un ver rarement solitaire, l’infestation étant souvent multiple.

2. MORPHOLOGIE

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

58
La longueur de T. solium varie de 2 à 8 m de long. Le scolex, globuleux, mesure environ 1
mm de diamètre et porte 4 ventouses arrondies et un rostre court rétractile armé d’une double
couronne de 25 à 50 crochets (d’où son nom de ténia armé)

Le cou est court et grêle. Le corps présente une série de 700 à 1000 anneaux. Les anneaux
mûrs sont environ 2 fois plus longs que larges (12 mm × 6 mm).L’utérus possède des
ramifications latérales épaisses et dendritiques peu nombreuses (5 à 10 branches) et des
pores génitaux latéraux régulièrement alternés d’un anneau à l’autre. Les œufs ou
embryophores, sont ovalaires, à coques épaisse, mesurant 50 à 60 µ de long sur 20 à 30 µ de
large. Ils renferment un embryon hexacanthe (armé de 6 crochets). Les anneaux gravides se
détachent par fragments de 3 à 4, mais ne franchissent pas spontanément le sphincter anal, Ils
sont éliminés passivement dans le milieu extérieur au cours de la défécation, de sorte que
l’Homme infesté peut ignorer longtemps qu’il est parasité.

CYCLE EVOLUTIF

L’hôte intermédiaire est le porc qui héberge la larve cysticerque mais accidentellement
d’autres animaux, voire l’Homme (=cysticercose ou ladrerie humaine).

Chez l’hôte intermédiaire, la larve cysticerque (qui porte le nom de Cysticercus cellulosae) se
forme dans le tissu conjonctif des muscles striés, la face antérieure de la langue et les muscles
du cou).

L’Homme s’infeste par absorption de viande de porc infestée (porc ladre) insuffisamment
cuite.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

59
Le scolex de la larve cysticerque s’invagine se fixe par ses ventouses à la paroi intestinale et
se met à produire des anneaux. Le ver adulte atteint sa maturité en 3 ou 4 mois.

REPARTION GEOGRAPHIQUE

Taenia solium est un parasite cosmopolite lié à la consommation de viande de porc. Il est
fréquent dans les pays où on pratique l’élevage extensif du porc, (Sud de l’Europe, en Afrique
en Amérique latine).

HYMENOLEPIS NANA

1. DEFINITION
Hymenolepis nana, appelé taenia nain, appartient à l’embranchement desPlathelminthes, à la
classe des Cestoda, à l’Ordre des Cyclophyllidea, à la Famille des Hymenolepididae et au
genre Hymenolepis. Le ver adulte vit dans les dernières parties de l’intestin grêle de
l’Homme.

2. MORPHOLOGIE

C’est le plus petit des cestodes de l’Homme. Il mesure en moyenne 10 à 25 mm de long sur
0,5 à0, 7mm de large.

Le scolex porte un rostre court, épais, rétractile, armé d’une seule couronne de crochets .Les
anneaux sont plus larges que longs (0,5 à 0,30 mm de long sur 0,5 à 0,7 mm de large) et les
pores génitaux sont unilatéraux.

Les œufs sont elliptiques, mesurent 48-60µm sur 36-48µm,et possèdent une double
enveloppe :une membrane externe, mince, et une membrane interne plus épaisse, présentant à
chaque pôle un petit mamelon d’où partent plusieurs filaments.

3. CYCLE EVOLUTIF

Le cycle évolutif ne comporte qu’un seul hôte, l’homme, qui est à la fois hôte définitif et hôte
intermédiaire. Les embryons hexacanthes des œufs ingérés sont mis en liberté dans l’intestin
et vont se loger dans les villosités intestinales du grêle; ils donnent naissance, en 72 heures, à
une larve cysticercoïde qui rompt la villosité, se fixe dans l’intestin et devient, en une
quinzaine de jours, un ver adulte.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

60
4. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
H nana est un ténia cosmopolite, mais très répandu dans les régions sèches du globe (en
Afrique et en Amérique du sud) où il atteint surtout les enfants.

DIPHYLLOBOTHRIUM LATUM
1. DEFINITION

Diphyllobothrium latum, appelé bothriocéphale, appartient à l’embranchement des


Plathelminthes à la classe des Cestoda, à l’ordre des Pseudophyllidea, à la famille des
Diphyllobothridea et au genre Diphyllobothrium.

2. MORPHOLOGIE
Diphyllobothrium latum est le plus long des ténias adultes (10 à 15 m de long ). La tête
présente 2 ventouses allongées ou bothridies. Son corps est constitué de 2 à 4000 anneaux.
Ces anneaux ont une forme trapézoïdale. Ils sont plus larges (12 mm) que long (2 à 4 mm) et
présentent un pore génital ventral et médian. Les œufs (70µ à 60µ) sont elliptiques et
possèdent un opercule. Ils ne sont pas embryonnés à la ponte, mais dans le milieu extérieur.

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

61
3. CYCLE EVOLUTIF
L’Homme (hôte définitif) héberge dans son intestin le ver adulte qui se fixe par ses bothridies.
Les œufs non embryonnés sont pondus et éliminés avec les selles. Leur développement ne
peut se faire que dans l’eau. Après deux semaines, ils éclosent et libèrent une première larve
ciliée, le coracidium qui nage puis est avalé par un crustacé microscopique du genre Cyclops.
Chez ce premier hôte intermédiaire elle devient une larve procercoïde. Quand le Cyclops est
avalé par un poisson d’eau douce (brochet, saumon) la larve est libérée, gagne les viscères ou
les muscles et se transforment en larve plérocercoïde ou (sparganum). L’Homme s’infeste en
absorbant la chaire des poissons d’eau douce insuffisamment cuite (poisson salé, fumé ou
caviar). Dans son tube digestif, la larve plérocercoïde se transforme en bothriocéphale adulte
en 5 semaines.

4. REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Le bothriocéphale est un ténia répandu, autour des régions lacustres (pays scandinaves, lacs
en Suisse et en Italie, lacs d’Afrique centrale, Canada, Etats-Unis d’Amérique).

Parasitologie générale/HEMINTHOLOGIE

62

Vous aimerez peut-être aussi