tr11 Convoitise

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LA CONVOITISE : IDOLÂTRIE ACTUELLE

Le mot convoitise vient du latin « cupiditus » et veut dire : désirer avec avidité,
ambitionner, soupirer après quelque chose ou en avoir une envie immodérée. On peut, bien
sûr, convoiter dans le bon sens c’est-à-dire désirer avec avidité de mieux connaître Dieu et sa
volonté, mais ce sentiment est, la plupart du temps mal dirigé. On désire, en effet, trop
souvent des choses purement terrestres.

LE CHRÉTIEN ET LA CONVOITISE

Dans la loi de Moïse il était déjà stipulé ceci : « 17 Tu ne convoiteras point la maison
de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa
servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain ». (Exode
20, 17)

L’apôtre Paul, quant à lui, cite la convoitise dans son Épître aux Romains (Romains 1,
29-32) parmi une longue énumération de choses réprouvées par Dieu dont la cupidité. Dans sa
lettre aux Galates (Colossiens 3, 5) il lance même cette affirmation : « 5 La cupidité est une
idolâtrie ». Il faut avouer que nous n’envisageons pas souvent le problème sous cet angle-là.

L’idolâtre est celui qui adore non le vrai Dieu, mais un dieu créé par sa propre
imagination, par ses désirs et ses appétits immodérés. L’homme qui cherche la satisfaction
dans les biens terrestres s’éloigne inconsciemment de Dieu et finit par le remplacer par une
idole : l’argent et la puissance qu’il confère. Il en arrive à adorer ce qu’il possède et rêve de
posséder. La convoitise est une forme d’idolâtrie pratiquée par nombre de gens, même parmi
les plus religieux. Ils veulent évidemment aller au ciel mais leur désir de posséder est plus fort
que leur obéissance à l’Éternel. Ces personnes finissent par se refuser de voir que leur
convoitise les mène tout droit à la ruine spirituelle.

Ni les idolâtres ni les cupides n’hériteront le royaume de Dieu dit Paul, (1 Corinthiens
6, 10) et c’est pourquoi il est important que nous sondions les pensées et notre cœur à ce sujet.
Quand on aime l’argent au point d’en faire son idole, on finit tôt ou tard par l’adorer au point
d’en négliger son devoir envers Dieu, l’Église, la famille et même la société en général. On va
même jusqu’à accepter de sacrifier sa vie pour satisfaire sa cupidité. On comprend pourquoi
Jésus atteste : « 15 la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens. » (Luc 12, 15) La
convoitise, dit Robert South « est à la fois le début et la fin de l’alphabet de Satan, le premier
vice qui peut corrompre la nature de l’homme et le dernier à mourir ». L’esprit de lucre peut
devenir si fort que l’être humain en arrive à ne plus trouver la joie et les satisfactions que dans
les choses purement terrestres. S’il ne refrène pas au plus vite ce sentiment, il atteindra le
point où il sera prêt à enfreindre la loi pour gagner encore davantage. C’est probablement ce
qui incite Paul à dire : « 10 Maintenant ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des
relations avec quelqu’un qui se nommant frère, est impudique ou cupide… de ne pas même
manger avec un tel homme ». (II Corinthiens 5, 10)

L’argent peut être soit un serviteur fidèle soit un maître implacable. L’argent
représente une bénédiction entre les mains d’un fidèle serviteur de Dieu. Mais, par contre, il
est une malédiction pour celui qui sans cesse convoite. Jésus-Christ dit avec une grande
justesse : « 24 Nul ne peut servir deux maîtres, car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il
s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon ». (c’est-à-
dire les richesses) (Matthieu 6, 24)

1
Un homme très riche mais profondément malheureux alla un jour consulter un vieux
sage afin de trouver une solution à son problème. Le sage le prenant par la main, le conduisit
vers une fenêtre et lui demanda : « Qu’aperçois-tu au travers de cette vitre ? » Il répondit :
« Je vois des femmes, des hommes et des enfants ». Le vieil homme le mena ensuite vers un
miroir et lui posa une autre question : « Et maintenant que vois-tu ? » La réponse fut : « Moi-
même ». Alors le sage lui dit d’une voix calme et douce : « La vitre de la fenêtre est
transparente et tu peux voir tes semblables, mais dès qu’on la recouvre d’argent les autres
disparaissent pour faire place à une seule personne ; toi-même ! »

Un homme peut très bien gagner sa vie tout en servant Dieu fidèlement et sans
convoiter ce qu’il ne possède pas. L’argent d’un chrétien doit être utilisé pour glorifier le
Seigneur et servir sa cause sur la terre.

LA VOLONTÉ DE DIEU ET LA CONVOITISE

La loi de Dieu est la seule qui réprouve et condamne la convoitise. La loi des hommes
prévoit des sanctions contre le mensonge, le vol, la tromperie et bien d’autres choses, mais
pas contre la convoitise. Aux yeux de Dieu il s’agit-là d’un péché, même s’il n’est pas
sanctionné par les lois humaines.

Non, il nous est impossible de servir Dieu tout en ayant une idole dans le cœur. Dans
le livre de Josué nous est raconté l’histoire d’un certain Acan qui, poussé par un irrésistible
désir de s’approprier un butin, chose interdite par Dieu, paya sa cupidité de sa vie (Josué 7, 1 ;
22, 20). Ne croyons surtout pas mériter mieux. L’apôtre Paul le dit bien : « 5 Car, sachez-le
bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le
royaume de Christ et de Dieu ! » (Éphésiens 5, 5)

Soyons, au contraire, persuadés que nous perdrons la vie éternelle et tous les biens
temporels que nous avons convoités. Comme le dit très bien le prophète Job : « 21 Je suis
sorti nu du sein de ma mère et nu je retournerai dans le sein de la terre » (Job 1, 21). La
majorité d’entre nous passe beaucoup trop de temps à essayer d’accumuler. Il nous faut
l’aisance, puis la prospérité. On vise toujours plus haut : la fortune, l’abondance, la richesse,
l’opulence. On rêve, on convoite et on se perd aux yeux du Créateur. « Un homme qui
convoite ne fait jamais rien d’assez bien jusqu’à sa mort » (Thomas Fuller : Gnomoligia No.
51). Certains vivent comme s’ils ne devaient jamais mourir. Ces gens-là ont tous une chose en
commun, ils se plaignent tout le temps, n’en ont jamais assez et n’avouent pas l’envie qui les
ronge. Saint François d’Assise le disait bien : « j’ai entendu des milliers de confessions mais
pas une seule sur la convoitise. »

SURMONTER LA CONVOITISE

Mais, ce défaut, ce péché, ce vice peut être vaincu. Comment ? En ayant assez de foi
pour s’en remettre à la Parole de Dieu. Nous devons croire que Dieu est notre bienfaiteur et
que sa Parole est un véritable guide. Écoutons Jésus nous dire : « 33 Cherchez premièrement
le royaume et la justice de Dieu et toutes ces choses vous seront données par dessus ».
(Matthieu 6, 33)

C’est cela qui peut détruire cette sale convoitise qui grignote chaque jour davantage
notre spiritualité. L’argent et les possessions terrestres ne seront jamais pour nous un dieu ou
une idole si nous « recherchons avant tout le royaume et la justice divine ».

2
Nous savons tous que les choses matérielles nous sont nécessaires. Que personne ne
peut vivre de l’air du temps et de l’eau des fontaines. Dieu promet tout le nécessaire à chacun
de ses enfants à condition qu’ils se soumettent à sa loi, à ses directives. La majorité des
cupides convoitent pour leur usage propre, égoïste et exclusif. Leur foi est si faible qu’ils ne
font pas confiance à Dieu. Ils ont peur, peur du présent, peur surtout de l’avenir ! Ils
épargnent, grattent, souffrent pour se préserver de l’âge ou d’une calamité soudaine. Mais
quand la vieillesse arrive ils continuent à thésauriser, à se priver. Leur cœur se dessèche de
plus en plus. L’amour de l’argent, l’avarice, la convoitise, sont plus vivaces que jamais.
Comme le dit un proverbe russe : « Quand l’argent parle, la vérité doit se taire ». Ces pauvres
gens, car ils sont à plaindre, n’éprouvent plus aucune sécurité et tous vrais plaisirs leur sont
pratiquement interdits, mais à part la joie de savoir qu’ils ont faits amples réserves des biens
de ce monde. Leur confiance est placée beaucoup plus sur les choses matérielles que sur le
bonheur d’aimer Dieu et de faire sa volonté, ce qui est pourtant si doux et si enrichissant dans
le vrai sens du terme.

La vraie calamité, le plus grande est de se retrouver riche en biens matériels et pauvre
en trésors célestes. Oh ! comme Jésus avait raison en disant : « 15 la vie d’un homme ne
dépend pas de ses biens, fut-il dans l’abondance » (Luc 12, 15). La vraie richesse se trouve en
Dieu. « Qui est riche », demande Benjamin Franklin, « celui qui est satisfait. Mais qui l’est
vraiment ? Personne ! » (Almanach du pauvre richard)

Un vrai chrétien n’a pas le droit et ne devrait pas convoiter. C’est précisément ce qui
ronge notre société actuelle et qui produit la majorité de l’infidélité envers Dieu. On nous
apprend à aimer les mauvaises choses, c’est ça la société de consommation ! Créer des
besoins, exciter l’envie pour pouvoir vendre, vendre, vendre. Et pour acheter il faut de
l’argent, toujours plus d’argent. Quand apprendrons-nous à nouveau à aimer Dieu par la
satisfaction d’avoir assez ? Mais qu’est-ce qu’avoir « assez ». Pour la plupart des gens c’est
posséder un peu plus qu’ils n’ont déjà. C’est là que la course commence, c’est comme cela
qu’on commence à s’éloigner de Dieu. Achab s’est vendu pour une vigne (1 Rois 21) ; Judas
pour 30 pièces d’argent (Matthieu 26, 14-16) ; Acan pour un manteau et de l’argent (Josué 7,
21) Ananias et Saphira pour le prix d’une maison (Actes 5, 1-11) ; Ghéhazi (1 Rois 21, 2-16) !
Et vous êtes-vous à vendre ? Pour combien ?

Au fur et à mesure que s’accroissent nos biens, notre désir de posséder augmente et ce
sont ces biens qui finissent par nous posséder. Si ce mal se développe en vous, détruisez-le
vite avant qu’il ne vous détruise. Laissez l’amour et la foi pour Dieu prendre pied dans votre
cœur et vous verrez la convoitise, l’envie, l’avarice s’éloigner au galop.

Mon but a été plus de vous faire réfléchir que de vous convaincre. Y ai-je réussi ?
C’est mon plus cher désir.

L’auteur : M. JACQUES MARCHAL


Copier en forme de Word par M. Denis Tarko

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Une Publication du
CENTRE
D’ENSEIGNEMENT
BIBLIQUE
C.P. 9041, Québec 10
Québec, Canada
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