Pouvoir Plaire Et Instruire
Pouvoir Plaire Et Instruire
Pouvoir Plaire Et Instruire
Après notre lecture pénétrante de ce texte, on peut dire qu’il contient des idées fondamentales du
POUVOIR PLAIRE ET INSTRUIRE :
La littérature détient un pouvoir moral, elle repose sur une double fonction, « plaire et instruire ».
Pour Compagnon le premier pouvoir : C’est grâce à la mimésis-traduite aujourd’hui par
représentation ou par fiction de préférence à imitation que l’homme apprend. L’imitation de la
réalité, la mimésis est pour les théoriciens grecs le principe même de la fiction. Pour Aristote, la
mimésis (la littérature) est un processus de représentation impliquant un apprentissage et
raisonnement par lequel le lecteur va de la perception du particulier à la connaissance de l’universel.
Ce processus inclut un plaisir, celui de la contemplation de la reconnaissance. La mimésis est assortie
d’une fonction morale, puisque l’auteur classique l’utilise pour permettre au lecteur d’atteindre le
plaisir intellectuel de la reconnaissance. La mimésis mène à la catharsis. Pour Aristote, la catharsis
est l’effet de purification produit sur le lecteur par la fiction. La littérature devient salutaire et pour
l’homme et pour l’ordre de la cité, qu’elle protège la satisfaction des passions mauvaises dans un
autre ordre, celui des imitations ou fictions.
La littérature est une éducation à la vie morale, Compagnon dans son projet de réflexion critique
sur les valeurs créées et transmises par la littérature remarque que nos habitudes de réception et de
lecture des textes de fiction sont héritées de la tradition morale depuis Aristote. Pour Compagnon «
la dimension éthique la plus évidente de la littérature tient au récit. Un moralisateur dit ce qu’il faut
faire, il partage le bien et le mal, il répète et conforte une morale admise pour corriger la conduite
des autres, en leur prescrivant des règles. Pour Parmentier, le discours des moralistes, s’inscrit dans
une perspective indicative et critique et non pas prescriptive. La littérature classique se refuse de
s’ériger en juge et d’être catégorique dans ses jugements, elle ouvre plutôt le lecteur à l’autre, à
l’identité et à la différence. L’esprit critique qui anime la fiction oriente la lecture et le lecteur vers
une éducation à la vie morale et non une éducation morale » ; « la morale devient critique de la
morale et critique des morales ».
Plaire et instruire, toute la littérature, à l’époque classique, a pour ambition de plaire aux honnêtes
gens et de les instruire. Avec Molière, « le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les
divertissant ».Pour Racine : « la tragédie ne cherche pas seulement à plaire mais à instruire en
représentant la vertu comme aimable et le vice comme détestable ». La préface de Phèdre vante les
auteurs qui songent « autant à instruire leurs spectateurs qu’à les divertir ». La Bruyère, dans la
préface des Caractères (1694), rappelle qu’ « on ne doit parler, on ne doit écrire que pour
l’instruction ». La Fontaine, en utilisant l’apologue, cherche à divertir au moyen d’un récit plaisant,
montre que l’apologue est le meilleur moyen pour persuader car il permet d’instruire par le
divertissement, Les fables de la Fontaine plaisent par un récit vivant et rythmé grâce à l’utilisation
de vers variés et instruisent car elles dispensent une leçon sur l’homme et sur le monde.