Cours Comptabilité Publique

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COURS DE COMPTABILITE PUBLIQUE

L2 DROIT TC
Université Evangélique Internationale
de Man (UEIM) 2022

Dr NIAMIEN KESSEOI DENISE


L’EXECUTION DE LA LOI DE FINANCE
Chapitre 1 : LES ORGANES D’EXECUTION DE LA LOI DE
FINANCE

Le trésor public est le principal organe d’exécution de la loi de finance. La Banque Nationale
d’Investissement est quant à elle chargée de gérer les dépenses d’investissement.

Section 1 : LE TRESOR PUBLIC


Le trésor public n’a pas de personnalité juridique distincte de celle de l’Etat. C’est une direction du
ministère des finances. Il est chargé de l’exécution comptable du budget général de fonctionnement, des
budgets annexes. Il gère également les comptes hors budget.
Paragraphe 1 : L’organisation du trésor public
Paragraphe 2 : Les missions du trésor public
Le trésor public assure trois missions fondamentales :
- une mission traditionnelle selon laquelle le trésor public est le caissier de l’Etat ;
- Une mission moderne selon laquelle le trésor public est l’Etat agissant en tant que banquier ;
- Une mission de gestion des emprunts.

A- Le trésor public, c aissi er de l’Etat


En tant que caissier de l’Etat, le trésor public est tenu d’effectuer les opérations de recettes et de
paiements résultant de l’exécution de la loi de finance. Le seul problème auquel il est confronté est celui
d’assurer la gestion de ses disponibilités dans l’espace et dans le temps de sorte qu’à tout moment les
comptables puissent effectuer les paiements ordonnancés par les administrateurs. Il faut distinguer le problème
de trésorerie du problème financier.
D’une part du point de vue trésorerie, on doit tenir compte du facteur temps c’est-à-dire du moment où
la recette et la dépense sont effectuées. D’autre part pour faciliter les mouvements de compte dans l’espace, des
transferts de liquidités sont réalisés par l’intermédiaire du réseau bancaire.
B- Le trésor public, i nstru ment de l’Et at ban quie r
Le trésor public joue pour le compte de l’Etat le rôle d’un établissement bancaire. Ainsi peut-il être
prêteur, garant et actionnaire.
1- Le trésor public, prêteur
L’Etat peut accorder des avances pour une durée inférieure ou égale à deux ans ou des prêts pour une
durée supérieure à deux ans. Les prêts et avances de l’Etat sont regroupés dans les comptes spéciaux du trésor.
Le montant total des prêts et avances accordés par l’Etat est limité par la loi de finance.
2- Le trésor public, garant
L’Etat peut accorder sa garantie ou son aval à des emprunts pour des opérations jugées importantes
auxquelles il ne peut lui-même accordé le prêt. Les organes pouvant bénéficié de la garantie de l’Etat sont les
sociétés d’Etat, les EPIC, les sociétés d’économie mixte, les personnes morales interétatiques dont l’Etat
ivoirien est membre ou actionnaire, les associations reconnues d’utilité publique. Cette garantie est accordée
sous certaines conditions :
- Un décret pris en conseil des ministres ;
- Le prêt doit financer une opération d’intérêt général conforme au plan de développement ;
- Le bénéficiaire doit présenter des contreparties ;
- Le montant du prêt : le plafond global des avals est limité par la loi de finance.
Le trésor public est obligatoirement garant de tous les emprunts émis par la Banque Nationale
d’Investissements.
3- Le trésor public, actionnaire
Le trésor public peut devenir banquier d’affaire en prenant des participations au capital des entreprises,
qui deviennent dans la plupart des cas des sociétés d’économie mixte dotées d’un statut particulier et qui
réservent un certain droit à l’Etat. Ces participations sont autorisées par des décrets pris en conseil des
ministres.
C- La gestion des emprunts
Le trésor public gère les emprunts pour le compte de l’Etat et d’autres personnes publiques. Il est chargé
également de la tenue des statistiques de la dette publique.

1- Pour le compte de l ’Eta t


Le trésor public gère les emprunts contractés pour le compte de l’Etat. Il gère également les conventions
à paiements différés. Il s’agit de crédits fournisseurs d’une entreprise effectuant des travaux pour le compte de
l’Etat accepte d’être rémunéré à des échéances dont la durée dépasse celle de ses prestations, faisant ainsi crédit
à l’Etat.
2- Pour le co mpte d’a utre s organis mes
Le trésor public gère des comptes d’emprunts pour le compte d’autres personnes que l’Etat. Parmi ces
emprunts on a d’abord les emprunts répercutés. Ce sont des emprunts destinés à la réalisation d’investissements
rentables dont le trésor assure le service mais avec les remboursements effectués par les bénéficiaires.
A côté des emprunts répercutés, il y a les emprunts consolidés. Ce sont des emprunts de même nature
que les emprunts répercutés, mais pour les emprunts consolidés il n’y a pas de synchronisation des
remboursements. Le trésor public rembourse les bailleurs de fond avec ses propres fonds aux échéances fixées
par les conventions de prêt. Quant à l’organisme bénéficiaire il rembourse lentement le trésor.
3- La tenue des statistiques de la dette publique totale
En matière de crédit, la confiance et la transparence sont indispensable. Ainsi la connaissance de
l’ensemble de la dette extérieure est un facteur de crédibilité car les créanciers en ayant une vue exacte de
l’endettement de l’Etat peuvent apprécier ses capacités de remboursement. Le trésor a donc la responsabilité de
collecter les statistiques relatives à la dette publique gérée par lui et garantie par l’Etat.

Section 2 : LA BANQUE NATIONALE D’INVESTISSEMENT


Organisme financier incontrôlable dans le développement de la Côte d’Ivoire depuis plus de 40 ans, la
caisse autonome d’amortissement est devenu officiellement par le décret n°2004-188 du 19 Septembre 2004 la
Banque Nationale d’Investissement (BNI). La BNI s’appuie sur un renforcement des capacités humaines,
l’amélioration de structures fonctionnelles et opérationnelles, le développement du réseau afin de garantir à sa
clientèle un service de qualité. La BNI assure un certain nombre de missions.
Paragraphe 1 : Les missions de la BNI
La BNI assure deux sortes de mission :
- Une mission de financement ;
- Une mission de conseil et de gestion.
A- Une mission de financement
En tant que banque de développement, la BNI assure l’investissement et le refinancement dans six
domaines prioritaires à savoir la péréquation de l’Etat, le financement des investissements du secteur agricole,
le refinancement des banques et établissements financiers, le partenariat public et privé dans le financement
des investissements publics rentables et des PME, la mobilisation des fonds sur les marchés de capitaux,
l’exécution des missions contractuelles de service public. Ces six missions constituent des axes stratégiques
dans le développement puissent qu’elles permettent à la banque de financer l’investissement productif dans tous
les secteurs de l’activité économique.
Partenaire privilégiés des PME et PMI, la BNI est également engagée dans le financement des projets
d’intérêt national. Par le biais du financement structurel, elle favorise une plus grande implication des acteurs
nationaux dans la production économique. De plus, la banque assure une mission de conseil et de gestion.
B- Une mission de conseil et de gestion
La BNI assure une mission de conseil en restructuration d’entreprises et de dettes pour la levée de
capitaux sur les marchés financiers. Elle assiste l’Etat dans les négociations avec les bailleurs de fond, elle
intervient dans la recherche et la restructuration de financement. Elle mobilise des fonds sur les marchés de
capitaux.
La BNI est également gestionnaire pour le compte d’un tiers. Elle assure la gestion déléguée des fonds
nationaux. À ce titre elle est chargée de gérer un certain nombre de fonds alimentés par des ressources
affectées. Ainsi elle gère les fonds de soutien de l’habitat, le fond national des hydrocarbures, le fond de
soutien pour les jeunes.
Paragraphe 2 : Les moyens de la BNI
La BNI bénéficie de diverses ressources. Il s’agit notamment des dotations initiales de l’Etat et des
ressources variées qu’elle collecte sur les marchés de capitaux.

Chapitre 2 : LES MODALITES D’EXECUTION DES LOIS DE


FINANCE

Section 1 : L’EXECUTION DE LA LOI DE FINANCE DANS LE TEMPS : LA REGLE


DE L ‘ANNUALITE BUDGETAIRE
Les crédits accordés par la loi de finance ne sont valable que pour une année. Il est donc indispensable
d’exécuter les dépenses publiques dans le cadre de l’année. Pour chaque année, les lois de finance déterminent
la nature, le montant et l’application des ressources et des charges de l’Etat.
Paragraphe 1 : La signification et la portée de la règle de l’annualité budgétaire
A- La signification
Le principe de la dualité signifie que l’autorisation donnée par la loi de finance n’est valable que pour
er
une année. L’année budgétaire commence en Côte d’Ivoire le 1 Janvier et s’achève le 31 Décembre. Au-delà
de cette date, aucune recette ne peut être perçue et aucune dépense ne peut être engagée sans aucune nouvelle
autorisation parlementaire.
Mais d’application apparemment simple, le principe de la dualité soulève le problème de rattachement
des opérations budgétaires à l’année budgétaire.
B- Le rattache ment de s op érations b udgétai re à l ’année bud gétaire
Deux méthodes permettent de concevoir l’année budgétaire :
- Le système de la gestion ;
- Le système de l’exercice.
1- Le système de la gestion
Dans le système de la gestion, on tient compte de la date de paiement de la dépense et de la réalisation
de la recette. Ainsi on rattache toutes les opérations de dépenses et de recettes effectuées au jour le jour à
l’année où elles sont effectivement soldées quelle que soit l’année d’origine des dettes où des créances
correspondantes. C’est le procédé des comptes de caisse ou procédé de la gestion.
Ce système a l’avantage de simplicité mais il peut comporter un budget dans la mesure où
l’administration peut retarder certains paiements de dépenses et accélérer le recouvrement des recettes pour
présenter à la fin de l’année un budget en équilibre tout en aggravant les charges de l’année suivante.
2- Le s ystè me de l’exer ci ce
Il consiste à rattacher à l’année budgétaire non toutes les dépenses effectuées réellement au cours de
cette année. Mais les recettes et les dépenses qui ont juridiquement pris naissance au cours de cette année mais
si elles sont effectivement soldée après expiration de l’année budgétaire. C’est le système de l’exercice.
Ce système a l’avantage d’empêcher que l’on retarde indument le paiement de certaines dépenses pour
présenter un exercice en équilibre mais il a l’inconvénient de créer pour les comptables d’assez graves
complications à la fin de l’exercice. Il y a deux catégories et deux catégories de recettes. Les unes sont
imputables au budget de l’année nouvelle, les autres doivent être rattachées au budget de l’année précédente.
La CIV a essayé de concilier les deux systèmes. Finalement, elle a opté pour le système de la gestion.
Mais compte tenu de la continuité de la gestion financière de l’Etat, le principe de la dualité connait des
exceptions.
Paragraphe 2 : Les exceptions au principe
La règle de la dualité a un caractère artificiel compte tenu du principe de la continuité des services
publics de l’Etat. Il est artificiel de vouloir découper la vie financière de l’Etat en tranche annuelle. Aussi a-t-on
été conduit à assouplir la règle de la dualité pour donner plus de sens à la gestion financière de l’Etat. Cet
assouplissement a conduit d’une part à admettre que certaines autorisations de dépenses peuvent être données
pour une période qui dépasse le cadre annuel. D’autre part, à admettre parfois des autorisations de dépenses
dont la durée de validité est inférieur à un an.
A- Les opérat ions fi nanciè res dépass ant le ca dre annuel de p révisio n et d’exécution
Plusieurs opérations ont conduit à allonger l’autorisation budgétaire pour tenir compte des exigences
d’une révision ou d’une exécution de longue durée. Il s’agit des lois de programme, des autorisations de
programme et des reports de crédit.
1- Les lois de programme
Le besoin d’une combinaison entre le principe de l’établissement annuel du budget de l’Etat et la
nécessité d’une révision et d’une exécution pour certaines dépenses, essentiellement les dépenses en capitales,
est à l’origine de la création des lois de programme. La recherche de solutions de compromis s’est traduite à
l’intérieur même des lois de finance sous la forme des autorisations de programme en vue d’assurer une bonne
exécution d’opérations d’investissement de grandes envergures comportant plusieurs branches. L’ordonnance
er
de 1959 relative aux lois de finance prévoit dans son article 1 que « les plans approuvés par l’assemblée
législative définissant les objectifs à long terme ne peuvent donner lieu à des engagements de l’Etat que dans
les limites déterminées par des autorisations de programme votées dans les conditions fixée par la présente
loi ». Les autorisations de programme peuvent être groupées dans les lois dites lois de programme.
La loi organique tout en définissant la loi de programme met l’accent sur les moyens à mettre en œuvre
pour atteindre les objectifs contenus dans les lois de programme. Le conseil constitutionnel français ne dit pas
autre chose lorsqu’il écrit ceci : « on doit entendre par loi de programme à caractère économique et social, une
loi qui non seulement définit les objectifs à moyen et long terme en matière économique ou social mais
comporte en outre des prévisions de dépenses chiffrées pour la réalisation de ces objectifs ».
Les lois de programme ont un contenu en partie identique à celui des lois de finances dotations de crédit
sur lesquels l’engagement de dépense capitale peut être effectué. Les autorisations de programme sont appelées
à figurer dans une loi de finance mais elle peut aussi constituer une loi de programme. En revanche, ces deux
types de loi s’opposent en termes de portée juridique. A la différence des lois de finance, les lois de programme
sont dépourvues d’applicabilité directe. En disposant que les lois de programmes ne peuvent permettre
d’engager l’Etat à l’égard des tiers que dans les limites des autorisations de programme contenues dans la loi de
finance de l’année, l’ordonnance de 1959 prive d’effets juridiques immédiats les autorisations de programme
groupés dans une loi de programme. Les dotations qu’elle prévoit étant par elle-même inopérante puisse que
leur utilisation est subordonnée à leur reprise dans une loi de finance ultérieure, les lois de programme
paraissent dénuer de toute force contraignante et par conséquent présenter un intérêt réduit. Il reste cependant
que par-delà des lois de programme, ce sont les autorisations de programme contenues dans la loi de finance
qui ont l’exclusivité de la valeur juridique.
2- Les autorisations de programme
Seules les dispositions relatives aux autorisations de programme peuvent engager l’équilibre financier
des années ultérieures. Les autorisations de programme constituent une exception majeure à la règle de la
dualité. Elles concernent les dépenses capitales, les prêts et exceptionnellement les dépenses ordinaires
d’équipements. Les autorisations de programme constituent la limite supérieure des dépenses que les ministres
sont autorisés à engager pour l’exécution des investissements prévus par la loi. Elles déterminent le montant
maximum de crédit qui peut être engagé par un ministre au cours des années à venir au titre d’une opération
d’investissement prévue par la loi. Elles couvrent une ou plusieurs années (6 ans maximum d’après une
directive de l’UEMOA). Elles sont à la fois une révision pluriannuelle et une autorisation d’engagement dans la
limite d’un plafond.
Techniquement, les autorisations de programme présentent deux particularités importantes :
- Elles sont valables sans limitation de durée jusqu’à leur exécution ou leur anéantissement ;
- Elles ont pour but de financer une branche constituant une unité individualisée formant un ensemble
cohérent de nature à être mise en œuvre sans adjonctions.
3- Les reports de crédits
Le report de crédit d’une année sur l’autre prolonge l’autorisation budgétaire au-delà de l’année. Le
report de crédit évite que les administrations soient portées en fin d’année à utiliser en hâte voir même à
gaspiller leur crédit dans la crainte qu’il soit annulé. Les reports de crédit restent légalement exceptionnels. Ils
sont contraires au principe de l’annualité étant donné que la règle est celle de l’annulation des crédits prévue par
l’ordonnance de 1959 en son article 16 aux termes duquel « tout crédit qui ne vient sans objet en cours d’année
peut être annulé par l’arrêté du ministre des finances après accord du ministre intéressé ». C’est dans les cas
limitativement énumérés que le ministre des finances peut autoriser un report de crédit. Font exception à la
règle les comptes spéciaux du trésor dont le solde est reporté d’année en année.

B- Les autori sation s pour une période inférie ure à l’année


Les autorisations pour une période inférieure à l’année se révèlent parfois nécessaire soit en raison de la
difficulté de prévision soit en raison du manque de temps dont dispose le Parlement pour voter un budget
véritable. Deux techniques sont à l’heure actuelle utilisées. Il s’agit d’une part des douzièmes provisoires
d’autre part des crédits supplémentaires groupés en collectifs.
1- La technique des douzièmes provisoires
Il arrive parfois que le budget ne soit pas voté le 31 Décembre. Pour éviter que la vie de l’Etat ne
s’arrête, faute de pouvoir procéder à des dépenses et à des encaissements, la technique des douzièmes
provisoires a été imaginée pour permettre d’assurer le fonctionnement régulier des services publics.
L’article 80 de la Constitution permet en cas de retard imputable au Parlement, la mise en place du
budget par ordonnance. Dans le cas où le retard est imputable au gouvernement (dépôt tardif du projet de
budget) ou à une autre circonstance, pour être promulgué avant le début de l’exercice l’article 80 permet au PR
de demander d’urgence à l’Assemblée Nationale l’autorisation de reprendre de l’année précédente par
douzième provisoire. Le douzième provisoire ouvre des crédits pour tous les services pour un ou plusieurs mois
sur la base du douzième du montant des crédits accordés au titre de l’année précédente. De même l’autorisation
de percevoir les impôts est accordée pour la même période.
2- Les crédits supplémentaires
Les crédits supplémentaires sont des crédits votés en cours d’année pour compléter les dotations
budgétaires insuffisantes. Ces crédits ont pour inconvénient de fausser les perspectives financières arrêté par la
loi de finance initiale. Ces crédits sont aujourd’hui inclus dans les lois de finance rectificatives. Plus qu’une
dérogation à la règle de l’annualité, c’est à la limitation du crédit dans leur montant que la pratique des lois de
finance rectificatives porte atteinte.

Section 2 : LES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE


Il s’agit dans cette partie de présenter le circuit général de la finance publique dans le cadre de
l’exécution du budget de l’Etat. Les dépenses publiques sont exécutées selon une procédure complexe basée sur
le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables.
Paragraphe 1 : Les agents d’exécution des dépenses publiques
L’exécution des dépenses publiques est confiée à deux catégories d’agents : les ordonnateurs et les
comptables. Les ordonnateurs décident de l’opportunité de la dépense, les comptables assurent quant à eux le
paiement de la dépense après avoir vérifié la régularité de celle-ci.
L’article 107 du décret du 30 Décembre 1912 pose le principe de la séparation des ordonnateurs et des
comptables en ces termes : « Les fonctions d’agents de l’ordre administratif et d’ordonnateurs sont
incompatible avec celle de comptable ». Ce principe permet de distinguer l’opportunité de la régularité de la
dépense. Il permet également un double contrôle et institue une double responsabilité par la division et la
spécialité des agents d’exécution.
A- Les ordonnateurs
Les ordonnateurs sont des agents publics des différentes administrations qui, en plus de leur fonction
découlant de l’appartenance à la fonction publique, bénéficient d’un statut particuliers leur conférant des
pouvoirs de décision dans le domaine financier.
1- Le rôle des ordonnateurs
On appelle ordonnateur de recettes ou de dépenses toute personne ayant qualité au nom de l’Etat,
d’une collectivité ou d’un établissement public pour contracter, constater ou liquider une créance ou une
dette ou encore pour ordonner soit le recouvrement d’une créance soit le paiement d’une dette. Les
attributions des ordonnateurs concernent donc les dépenses qu’ils engagent, liquident et ordonnancent mais
aussi les recettes qu’ils sont chargés de liquider après constations des droits des organismes publics et de les
recouvrer.
En définitive, l’ordonnateur est chargé d’effectuer toutes les opérations successives d’une dépense ou
d’une recette depuis la naissance de la dette ou de la créance jusqu’à l’ordre de payer ou de recouvrer
inclusivement. Il nécessite deux catégories d’ordonnateurs :
- Les ordonnateurs principaux ;
- Les ordonnateurs secondaires.
En CIV au niveau central, le ministre chargé des finances est l’ordonnateur unique des opérations des
dépenses publiques du budget général de l’Etat et des comptes spéciaux du trésor. Il est le seul à pouvoir
calculer le montant de la dépense et à donner l’ordre au comptable de payer. Les fonctions d’engagement et
d’ordonnancement des dépenses de l’Etat sont exercées au niveau de chaque ministère et de institutions par les
DAAF qui assurent par délégation du ministre, chef du département ministériel le rôle d’ordonnateur sauf en
matière de dépenses de personnels et de remboursement de dette gérée respectivement par le directeur de la
solde et celui de la dette.
Les ordonnateurs délégués assurent les fonctions d’engagements et d’ordonnancent. Seuls les
ordonnateurs délégués émettent et signent les actes de dépenses que sont les engagements et les
ordonnancements qui sont soumis au visa préalable du contrôleur financier.
En matière d’engagement, ils s’assurent de la qualité de l’administrateur de crédit délégué, apprécient
l’opportunité de proposition et veillent au respect de l’exact imputation des dépenses. L’engagement doit rester
dans les limites des autorisations d’engagement. Il doit demeurer subordonné dans les limites prévues par les
lois et règlements en vigueur.
En matière d’ordonnancement, ils vérifient la signature de l’administrateur de crédit délégué, le
certificat de service-fait, la conformité de l’objet du mandatement à celui de l’engagement dont il procède et le
mode de paiement des dépenses de l’Etat au niveau de chaque ministère et institution.
Au niveau local les crédits ouverts au plan central peuvent être délégué aux services déconcentrés de
l’Etat, dénommés administrations régionales, aux ambassades et aux représentations économiques à
l’étranger. Les délégations de crédit sous forme de délégation d’engagement ou délégation d’ordonnancement
sont adressées par l’ordonnateur délégué au plan central à un ordonnateur secondaire. La procédure de
délégation d’engagement est utilisée au profit des services déconcentrés de l’Etat dans la nomenclature
budgétaire de l’Etat. Elle est également utilisée au profit des chefs de projet d’investissement.
Les ordonnateurs secondaires sont des fonctionnaires locaux en général des préfets ou ambassadeurs ou
des acteurs des dépenses déconcentrées désignés par les textes en vigueur. Ils exercent, dans les limites des
circonscriptions territoriales administrées, une activité financière dans le cadre des délégations ministériels qui
leurs sont consenties. Tous les actes de dépenses des ordonnateurs secondaires sont soumis au visa du
contrôleur financier local auquel ils transmettent au paiement les pièces justificatives de dépenses à l’appui des
mandats avant d’être transmis au comptable assignataire.
Le comptable du trésor territorialement compétent doit avant d’effectuer le paiement procéder au
contrôle de la qualité de l’ordonnateur délégué, de l’exact imputation budgétaire, de la disponibilité du crédit,
de la régularité des pièces justificatives de leur conformité aux lois et règlements en vigueurs, de la qualité des
personnes habilitées à la certification du service-fait, du visa du contrôleur financier, du caractère libératoire du
paiement et de l’absence d’opposition au paiement. Le comptable du trésor territorialement compétent y
compris à l’étranger assure la fonction de contrôleur financier en l’absence du contrôleur financier local.
Les ministres sont également des administrateurs de crédit qui leurs sont alloués par les lois de finance
et les actes budgétaires subséquents. La mise en œuvre des dépenses des ministères est assurée par des
administrateurs de crédit délégué. Les administrateurs de crédit délégué sont identifiés dans la nomenclature
budgétaire de l’Etat par la destination administrative pour les dépenses des pouvoirs publics de l’administration
centrale, des services centralisés et des projets. Les signatures des administrateurs de crédit délégué doivent être
déposées chez l’ordonnateur délégué auprès duquel ils sont accrédités, chez le contrôleur financier compétent et
chez le comptable assignataire. Des propositions de dépenses formulées par les administrateurs de crédit
délégué doivent rester dans les limites des autorisations d’engagement et demeurer subordonnées aux
autorisations, avis ou visa prévus par les lois et règlement en vigueur.
Les DAAF sont des observateurs de crédit délégué du ministère auprès duquel ils exercent les dépenses
de transfert au profit de tiers public ou privé et des délégations de crédits au profit des administrations
régionales. Le directeur de la dette est l’administrateur de crédit délégué pour les dépenses relatives au
remboursement de la dette et aux pertes de change qui y sont liées. Le directeur des soldes est l’administrateur
de crédit délégué pour les dépenses de personnels et les dépenses centralisées qu’ils gèrent.
Après la réalisation des prestations, les administrateurs de crédit délégué reçoivent les factures,
mémoires et décomptes, procèdent à la liquidation de la dette, certifient le service-fait et y mentionnent ou
contrôlent le mode de paiement. Ils sont responsables des certifications données. Au plan local, les
administrateurs e crédit secondaires initient les dépenses qu’ils soumettent à la signature de l’ordonnateur
secondaire.
2- La responsabilité des ordonnateurs et des administrateurs
Dans l’exercice de leur fonction, les ordonnateurs et les administrateurs peuvent commettre deux sortes
d’erreurs :
- Les erreurs de gestions ;
- Des infractions aux dispositions budgétaires.
Dans la gestion des deniers publics, ils peuvent se tromper sur le caractère important de la dépense. Or
l’opportunité est appréciable a postériori selon la réussite ou l’échec de l’opération. Le contrôle de la bonne
utilisation des crédits ne peut être exercé que par le supérieur hiérarchique ou par l’autorité politique devant
lesquels ils sont responsables. La sanction de telles erreur est difficile à mettre en œuvre en raison de la
l’appréciation très subjective de la bonne ou mauvaise foi de l’administrateur dans la plupart des cas. C’est
pourquoi dans la pratique ces erreurs qui peuvent avoir des répercussions financières sur l’Etat ne sont presque
jamais sanctionnées.
Dans d’autres cas les administrateurs et ordonnateurs de connivence peuvent enfreindre les règles
budgétaires et procéder à des dépassements des virements de crédit, des dépenses sans engagement préalable
véritable entorse aux règles budgétaires. L’appréciation de ces actes en marge des dispositions budgétaire
présente un caractère objectif et l’irrégularité peut être sanctionnée. Selon l’article 44 de l’ordonnance de
1959 les ministres et administrateurs sont personnellement et civilement responsable des engagements exécutés
sans autorisations préalable. L’article 36 du décret de 1998 prévoit que tout agent de l’Etat qui engage une
dépense en contravention des dispositions du présent décret encourt une responsabilité qui peut être
disciplinaire, civile ou pénale sans préjudice des sanctions qui peuvent lui être infligés par la juridiction
financière.
Les ordonnateurs et les administrateurs encourent dans l’exercice de leur fonction trois sortes de
responsabilité en cas d’infraction aux règles de la comptabilité publique :
- Une responsabilité civile qui met à la charge des ordonnateurs et des administrateurs la réparation du
dommage que leur gestion à causer à l’Etat ;
- Une responsabilité pénale qui intervient en cas de faute intentionnelle ;
- Une responsabilité pour les fonctionnaires qui résulte des usages de la fonction publique, elle est mise
en œuvre par le supérieur hiérarchique. En outre les ordonnateurs et les administrateurs peuvent être
traduits devant la chambre des comptes de la Cour suprême qui peut leur infligée une amende égale ou
plus à une année de traitement. En pratique, ils échappent à toutes ces responsabilités. Quant aux
ministres ils ne sont pas passibles de cette juridiction mais ils sont politiquement responsables.
En pratique toutes ces mesures qui tentent à organiser une responsabilité des ordonnateurs connaissent
en partie un échec.
B- Les comptables publics
Il n’y a pas de définition légale du comptable public en droit ivoirien. On peut tenter de le définir à
partir de trois éléments :
- L’acte de nomination : les comptables publiques sont nommés par le ministre des finances ou avec son
agrément ;
- Les opérations effectuées : les comptables publics sont chargés de certaines taches comme la prise en
charge et le recouvrement des ordres de recettes, paiement des dépenses, conservation des pièces
justificatives des opérations, etc. ;
- Le statut juridique des organismes pour le compte desquels agit le comptable publique (Etat,
collectivités territoriales et EPN ou locaux).
1- L’organisation du corps de
comptable
Les comptables publiques se répartissent en réseau plus ou moins spécialisé.
a- Les comptables du trésor
Ils constituent le premier réseau des comptables publics à cause de leur importance en nombre et
relèvent de la direction générale de la comptabilité publique et du trésor. Peuvent être cités :
- Les comptables supérieurs : l’agent comptable central du trésor, le receveur général des finances, le
payeur général du trésor, l’agent comptable des créances contentieuses, le trésorier général étranger,
l’agent comptable de la dette publique, l’agent comptable central de l’impôt, le prêt général des forces
de défense et de sécurité.
- Les comptables subordonnés qui sont les trésoriers principaux et les trésoriers.
Les comptables sont dit principaux quand ils sont tenus de rendre directement compte au juge du compte
et secondaire quand ils rendent leur compte par l’intermédiaire des comptables principaux dont ils relèvent.
b- Les comptables spéciaux
Ce deuxième réseau de comptables publics est constitué par les comptables exclusivement chargés du
recouvrement des impôts directs et des droits de douanes (receveur des impôts, receveurs des douanes) qui
jouent un rôle important dans l’encaissement des recettes.
c- Les comptables des guichets annexes et des EPN
2- La responsabilité des comptables publics
Les comptables publics encourent une responsabilité civile, disciplinaire et pénale en cas de faute dans
l’exercice de leurs fonctions. En outre, ils ont soumis à une responsabilité exceptionnelle très lourde de nature
pécuniaire. Ces différentes responsabilités constituent une garantie contre les détournements de deniers publics.
Elles facilitent le contrôle que le comptable doit exercer sur les ordonnateurs.
a- L’étendue de la responsabilité des comptables publics
Les comptables publics sont responsables de leur fait personnel et du fait d’autrui. En ce qui concerne
leur fait personnel, ils sont personnellement et pécuniairement responsables du recouvrement des opérations de
recette, du paiement des dépenses et de la gestion des disponibilités. Ils sont également responsables de la
conservation certaines valeurs et de certains documents ainsi que de la tenue de la comptabilité des postes
comptables qu’ils gèrent. A côté des opérations que les comptables publics effectuent de sa propre initiative, il
exécute principalement les opérations qui leur sont ordonnées par une personne, c’est le cas des opérations de
paiement des dépenses et d’encaissement des recettes publiques qui sont effectuées en exécution des décisions
de l’ordonnateur.
Les comptables publics principaux sont également responsables en ce qui concerne les fautes d’autrui,
des opérations des comptables secondaires, des régisseurs ainsi que des comptables de faits s’ils ont eu
connaissance de leurs actes et ne les sont pas signalés à leur supérieur hiérarchique. Ils peuvent être
responsables de la gestion de leur prédécesseur pour des opérations prises en charges lors de la passation de
service ou constatées dans les six premiers mois.
Cependant certaines limites sont prévues à l’étendue de leur responsabilité. Ainsi ils ne sont pas
responsables des erreurs commises dans l’assiette et la liquidation des impôts qu’ils recouvrent sauf en cas de
mauvaise foi. Ils ne sont pas non plus responsables des opérations effectuées sur réquisition régulière des
ordonnateurs.
b- Les conséquences de la responsabilité des ordonnateurs
La responsabilité des comptables publiques est très haute car elle est appréciée objectivement par
l’absence de toutes fautes intentionnelles. La responsabilité est acquise dès lors que l’on reconnait que
l’administration a subi un préjudice.
Les conséquences sont doubles pour les comptables publiques puissent qu’ils ont l’obligation de payer
sur leur bien personnel une somme égale soit au montant de la perte de recette subie, de la dépense payée à tort
ou de l’indemnité mise à cause de leur fait à la charge de l’organisme public, soit dans le cas où ils tiennent une
comptabilité par tiers à la valeur du bien manquant. La responsabilité des comptables est donc essentiellement
civile, elle peut être une responsabilité disciplinaire en cas de non-paiement. Le comptable sera constitué en
débet par un arrêt de la chambre des comptes s’il s’agit d’un comptable principal ou par un arrêté ayant force
exécutoire du ministre des finances s’il s’agit d’un comptable secondaire.
Pour garantir leur solvabilité, les comptables publics sont astreints avant leur prise de fonction à la
constitution d’un cautionnement. Ils doivent également stipuler une assurance mais celle-ci ne pourra couvrir
que 9/10 des sommes mises à leur charge. En outre, le trésor public dispose d’un privilège général sur les biens
meubles et d’une hypothèque légale sur les immeubles des comptables publics. Mais compte tenu de la gravité
des conséquences pécuniaires découlant de la responsabilité des comptables, il a été prévu deux procédures qui
permettent au ministre d’exonérer en toute partie les comptables fautifs des sommes dues. Il y a d’une part la
procédure qui consiste en la décharge partielle ou totale des comptables en cas de force majeure, d’autre part il
y a la remise gracieuse par le ministre des finances des sommes laissées à la charge des comptables. Il s’agit là
d’un acte discrétionnaire et dans ce cas, l’Etat se substitue au comptable fautif.
Paragraphe 2 : Les procédures d’exécution des dépenses publiques
Il existe deux procédures d’exécution des dépenses publiques :
- La procédure normale ;
- La procédure simplifiée.
A- La procédure normale
La procédure normale ou procédure ordinaire s’effectue en quatre phases :
- L’engagement ;
- La liquidation ;
- L’ordonnancement ;
- Le paiement.
1- L’engageme nt
L’engagement est le fait générateur de la dépense. C’est l’acte par lequel l’Etat ou les autres organismes
créent ou constatent à leur compte une obligation de laquelle résulte une charge publique. En d’autres termes
c’est l’acte par lequel ils se reconnaissent débiteur. L’engagement est donc l’acte fondamental qui engage
l’Etat. C’est le premier acte de l’ordonnateur délégué. Certains engagements sont soumis au contrôle préalable.
Le contrôleur financier vérifie, avant de viser la proposition d’engagement, l’existence et la mobilisation des …
pour dépense.
2- La liquidation
Apres avoir exécuté ses prestations, le fournisseur adresse ses factures, mémoires ou décomptes à
l’administrateur de crédit délégué concerné à l’appui du bordereau d’envoi des factures, mémoires ou
décomptes. L’administrateur de crédit délégué vérifie les comptes, le mode de règlement et certifie le service-
fait. Le dossier est ensuite transmis à l’ordonnateur pour ordonnancement avec la liste des pièces justificatives.
Concrètement la liquidation consiste à calculer le montant exact de la dépense. Elle ne peut intervenir qu’après
constatation du service-fait matérialisé par le certificat de service-fait. C’est donc une règle fondamentale en
matière de comptabilité publique, aucune dépense ne peut être payée avant la réalisation de son objet.
3- L’ordonnancement
L’ordonnancement est l’acte administratif par lequel conformément aux résultats de la liquidation,
l’ordre est donné au comptable de payer la dette de l’Etat ou celles des autres organismes publics.
L’ordonnancement s’analyse en un acte discrétionnaire de la part de l’autorité administrative.
En pratique, l’ordonnateur délégué est le seul compétent pour ordonnancer les dépenses. Le créancier ne
peut contraindre l’ordonnateur à ordonnancer le paiement de sa créance. Il peut seulement demander au juge la
condamnation de l’Etat ou de l’organisme public à des dommages-intérêts moratoires destiné à compenser le
retard de paiement. Les ordonnancement ne peuvent avoir lieu que dans la limite des crédits et doivent être
conforme aux lois et règlements en vigueur. L’ordonnancement fait par un ordonnateur délégué se traduit par
un mandat de paiement dans le SYGFIP (Système Intégré de Gestion de Finance Publique) numéroté dans une
série continue par l’ordonnateur délégué. Celui-ci fait référence à l’engagement qu’il l’a généré et indique
toutes les informations nécessaires à l’exécution du paiement dont le mode de paiement. L’ordonnateur délégué
adresse le mandat et les pièces justificatives à l’appui du bordereau du contrat de transmission de mandat au
contrôleur financier. Le cas échéant les mandats sont accompagnés par les bons de caisse émis par
l’ordonnateur, les autres types de règlement étant après.
Pour faciliter le contrôle préalable à l’ordonnancement, un SYGFIP a été créé en remplacement du
er
service autonome et central d’ordonnancement (SACO) et mis en service à compter 1 Janvier 1999 au
ministère des finances. Ces trois étapes constituent la phase administrative de la dépense car elles dépendent
des ordonnateurs te des administrateurs.
4- Le paiement
Cette dernière étape constitue la phase comptable de l’exécution de la dépense. Les comptables des
dépenses du budget général de l’Etat des comptes spéciaux du trésor procèdent au visa à la prise en charge et au
règlement des mandats visés par le contrôleur financier qu’ils reçoivent des ordonnateurs délégués.
Les comptables sont à la fois payeur et caissier. En tant que caissier, ils doivent s’assurer de la régularité
de la dépense. Ainsi ils procèdent au contrôle de la qualité de l’ordonnateur délégué, de l’exacte imputation
budgétaire, de la disponibilité des crédits, de la régularité des pièces justificatives, de leur conformité aux lois et
règlements en vigueur, de la qualité des personnes habilitées à la certification du service, du visa du contrôleur
financier, du caractère libératoire du traitement et de l’absence d’opposition au paiement. La sanction de ce
contrôle est le refus de payer.
Si les mandats transmis paraissent entacher d’irrégularité, le comptable diffère ou refuse son mandat. Le
comptable refuse également son visa s’il peut établir que les certifications mentionnées dans les pièces
justificatives en sa possession sont inexactes. Toutefois, en cas de désaccord persistant entre l’ordonnateur et le
comptable, le dossier est présenté devant le ministre chargé des finances. Le ministre chargé des finances donne
l’ordre au comptable par décret d’effectuer le paiement si le rejet n’est motivé que par l’omission ou
l’irrégularité des pièces. Le comptable procède au paiement sans autre délai. Dans ce cas, un nouveau mandat
SYGFIP par l’ordonnateur délégué faisant référence au mandat rejeté et au rejet du comptable. Ce nouveau
mandat est appuyé des pièces justificatives initiales du rejet et de l’original de la réquisition du ministre chargé
des finances. Le comptable ne peut déférer à l’ordre du ministre de payer que dès lors que le refus du visa est
motivé par l’absence du crédit disponible, une imputation erronée, l’absence de servie-fait ou du caractère
libératoire du traitement.
Le refus de visa d’un mandat par le comptable assignataire interdit la prise en charge dans ses écritures
et à fortiori son paiement. Le refus de visa reconstitue automatiquement la disponibilité des crédits de
l’ordonnateur délégué et du contrôleur financier sur l’engagement concerné et en mandatement sur la ligne
budgétaire consacrée.
En tant que caissier, le comptable est chargé d’effectuer le paiement des dépenses selon le mode de
règlement retenue soit en espèces, soit en chèque ou par virement. Mais avant d’émettre en paiement les
mandats de paiement qu’il a pris en charge, le comptable doit s’assurer de l’identité du créancier et traiter dans
le SYGFIP les oppositions qui ont été régulièrement notifiées et les retenues règlementaires qu’il doit effectuer.
B- La procédure simplifiée
Les dépenses soumises à la procédure simplifiée sont les dépenses engagées et ordonnancées de façon
concomitantes. A la fin de la procédure, le document produit est le mandat de paiement. Dans le cas de la
procédure simplifiée, seuls les documents d’ordonnancement sont édictés. Les administrateurs de crédit délégué
formulent des demandes qu’ils adressent aux ordonnateurs délégués. Ceux-ci émettent des mandats qu’ils
adressent pour visa au contrôleur financier avant de les transmettre au comptable assignataire pour prise en
charge du paiement.
La procédure simplifiée concerne un ensemble de dépense notamment les régies d’avance dont
l’exécution rapide exige un mécanisme de paiement spécial. Pour faciliter l’exécution des petites de dépenses
courantes de service, des régies d’avances sont créées par arrêtés du ministre des finances auprès de nombreux
services administratifs. Le régisseur d’avance est un agent de l’Etat qui n’a pas la qualité de comptable publique
mais qui est chargé du paiement immédiat de certaines dépenses. Nommé par le ministre des finances, les
régisseurs d’avance reçoivent les avances d’un comptable assignataire auquel ils sont rattachés et à qui ils
doivent rendre compte. Les avances sont limités quant à leur durée à un an maximum pour les dépenses non
renouvelable destinées à une opération déterminée et à trois mois pour les avances renouvelables destinées à
des opérations permanentes. Elles sont limitées aussi par leur montant.
Les infractions de la régie d’avance constituent des fautes de gestion passibles d’une amende. Comme
les comptables, les régisseurs d’avances dans l’exercice de leur fonction peuvent être mis en délais.
Paragraphe 3 : La prescription des dépenses publiques
Le paiement est le mode normal d’extinction des dettes de l’Etat durant l’année au cours de laquelle
elles sont nées. Mais les créanciers des personnes peuvent ne pas faire valoir leurs droits en temps utile et
tomber sous le coup d’une prescription propre aux dettes publique : c’est la déchéance quadriennale.
La déchéance quadriennale a pour but dans un délai relativement rapide d’apurer les comptes de l’Etat
afin d’éviter que celui-ci n’accumule trop d’arriérés « est prescrite au profit de l’Etat toute créance qui n’a pas
été payée dans un délai de quatre ans à partir du premier jour de l’année suivant celle au cours de laquelle la
prise en charge est effective par le comptable assignataire sans préjudice de l’application de la règlementation
en vigueur sur les délais de prescription relatifs aux créance de l’Etat » (article 7 du décret n°98-716 du 16
Décembre 1998). Outre l’Etat, la déchéance quadriennale bénéficie aux services publics, administratifs, aux
collectivités territoriales même si le décret ne les mentionne pas expressément. Les services publics industriels
et commerciaux bénéficient également de la déchéance quadriennale.
Elle est très avantageuse pour les organismes publics car elle est d’ordre public c’est-à-dire qu’elle est
obligatoire pour tous, opposable à tous. La déchéance commence à courir à compter du premier jour de l’année
suivant celle au cours de laquelle la prise en charge est devenue effective. Mais la prescription est interrompue
dans les cas suivants :
 Lorsqu’une demande de paiement ou une réclamation écrite est adressée par un créancier à l’autorité
administrative dès lors que la demande ou la réclamation a trait au fait générateur, à l’existence, au
montant ou au paiement de la créance ; même si l’administration saisie n’est pas celle qui aura
finalement la charge du règlement.
 Lorsqu’un recours relatif au fait générateur, à l’existence, au montant ou au paiement de la créance est
formé devant une juridiction ; quel que soit l’auteur du recours et même si la juridiction saisie est
incompétente pour en connaître et si l’administration qui aura finalement la charge du paiement n’est
pas partie à l’instance.
 Lorsqu’une communication est écrite par une administration intéressée ; même si cette communication
n’a pas été adressée directement au créancier qui s’en prévaut dès lors qu’elle a trait au fait générateur, à
l’existence au montant ou au paiement de la créance.
 Toute émission de moyen de règlement interrompt la prescription même si ce paiement ne couvre
qu’une partie de la créance ou si le créancier n’a pas été exactement désigné.
 La méconnaissance par le créancier de l’existence de la créance, l’opposition frappant la créance ou
l’impossibilité pour le créancier d’agir.
 Le retard imputable à l’administration.

Chapitre 3 : LE CONTROLE DE L’EXECUTION DE LA LOI DE


FINANCE

Selon les catégories d’agents contrôlés, on distingue le contrôle sur les administrateurs et le contrôle sur
les comptables. Selon les catégories d’agents contrôleurs, on distingue le contrôle par l’administration, le
contrôle par le juge et le contrôle par les autorités politiques.

Section 1 : LE CONTROLE ADMINISTRATIF


Le contrôle de l’administration est un contrôle interne qui s’exerce sur les administrateurs et les
comptables.
Paragraphe 1 : Le contrôle sur les administrateurs
C’est un contrôle à priori. Il s’exerce avant l’engagement de certaines dépenses. C’est le contrôle du
contrôleur financier et avant le paiement c’est le contrôle du comptable.
A- Le contrôle du contrôleur financier
Les contrôleurs financiers relèvent du ministère chargés des finances. Ils sont détachés auprès d’un ou
plusieurs ministères. Le contrôle administratif a priori des dépenses du budget général de l’Etat et des comptes
spéciaux du trésor au plan central est exercé par la direction du contrôle financier pour les opérations hors
projets cofinancés et par la direction de la dette pour les opérations sur projet cofinancées. Les dépenses
relatives au remboursement de la dette et les pertes de change qui y sont liées ne sont pas soumises au contrôle
à priori du contrôleur financier. Le contrôle financier contrôle l’engagement et l’ordonnancement de la dépense.
Ainsi le contrôleur financier vise, diffère ou refuse les engagements et les ordonnancements dans un délai de
huit jours arrêté par le ministre des finances. Les contrôleurs financiers exercent deux sortent d’activités :
- Une activité de contrôle ;
- Une activité de conseil.
1- L’activité de contrôle
Elle s’exerce avant l’engagement de la dépense. Elle consiste à vérifier si des crédits ont été alloués à la
dépense prévue par la loi de finance et s’ils n’ont pas été déjà utilisés. En matière d’engagement, le contrôleur
financier contrôle la qualité de l’administrateur de crédit délégué et de l’ordonnateur de crédit délégué, le
respect de l’exacte imputation des dépenses et de la limite des autorisations d’engagements, la conformité aux
lois et règlements en vigueur et enfin il donne un avis sur les conséquences que les dépenses proposées peuvent
avoir sur les finances publiques.
Pour ce qui concerne les engagements de dépenses les projets d’investissements financés en toute ou
partie sur les ressources extérieures, le contrôleur financier s’assure de la mobilisation préalable de ces
ressources. En matière d’ordonnancement et en ce qui concerne les dépenses selon la procédure normale, le
contrôleur financier s’assure que tous les mandats se rapportent à un engagement de dépense déjà visé par lui et
se maintiennent à la fois dans ses limites et dans celles des crédits.
Pour ce qui concerne les ordonnancements qui lui sont présentés dans le cadre des dépenses selon la
procédure simplifiée, le contrôleur financier exerce son contrôle sous l’angle du contrôle des engagements en
observant les mêmes prescriptions qu’en matière d’engagement. Si les engagements présentés lui paraissent
entacher d’irrégularité, le contrôleur financier diffère ou refuse son visa.
En principe, le refus de visa d’un mandat par le contrôleur financier interdit à l’ordonnateur délégué ou
au comptable assignataire d’en exécuter le paiement. Il reconstitue automatiquement la disponibilité des crédits
de l’ordonnateur délégué sur l’engagement consacré et en mandatement sur la ligne budgétaire concernée. Le
cas échéant, le ministre chargé des finances peut passer outre le refus de visa s’il estime que la dépense est
indispensable ou que le refus n’est pas fondé.
Le contrôleur financier rejette les engagements afférant à l’exercice en cours présenté à son visa tant que
les réengagements en matière d’autorisation de programme ou d’engagement n’ont pas été effectués. Il en fait
rapport motivé au ministre chargé des finances qui a compétence pour prendre les mesures spécifiques de
régularisation et des sanctions.
2- Une activité de conseil
Chargé de contrôler l’utilité de la dépense et son coût, le contrôleur financier doit examiner les
conséquences que les mesures proposées peuvent entrainer pour les finances publiques. Il peut par ce biais
proposer des mesures susceptibles de donner une meilleure gestion de service et d’en réduire les coûts de
fonctionnement. Ceci l’emmène à apprécier l’utilité et une certaine matière la régularité de la dépense même si
les textes ne lui reconnaissent pas la compétence d’apprécier l’opportunité des mesures envisagées. Certes le
contrôleur financier n’a pas les moyens d’imposer ses points de vue puisse qu’il a un rôle de conseil et de
collaboration. Mais il peut arriver que tout en se prononçant sur le coût et la régularité d’une opération, le
contrôleur financier apprécie également l’opportunité de celle-ci et qu’il soit amené à être plus rigoureux dans
son contrôle lorsque l’opération lui paraît moins utile et inopportune.
Loin de court-circuiter l’ordonnateur qui contrôle son action, le contrôleur financier devient conseiller
de celui-ci dans la mise en œuvre de ses propositions d’engagement et l’avocat du ministre pour le paiement des
demandes de crédits. L’administration exerce également son contrôle sur les administrateurs par l’intermédiaire
du mandat.
B- Le contrôle par le comptable
L’intérêt essentiel de la séparation des ordonnateurs et des comptables publics est de permettre aux
comptables publics de vérifier la régularité des opérations de recette et surtout de dépense réalisées par les
ordonnateurs. Si les comptables publics ne constituent pas à proprement parler encore un corps de contrôle,
leurs interventions ne constituent pas moins un contrôle en cours d’exécution des opérations budgétaires. Elle
complète d’ailleurs l’action des contrôleurs financiers dont l’efficacité provient de l’existence d’une vérification
au stade du paiement. En effet le comptable a une double mission, il est d’une part caissier et à ce titre il doit
vérifier l’identité du créancier de l’Etat, sa capacité de donner une décharge, l’absence d’opposition au
paiement, l’absence de prescription ou de déchéance. Le comptable est également payeur et à ce titre
contrôleur. Il ne doit payer qu’après avoir procédé aux différentes formalités. Il est tenu de vérifier notamment
la qualité de l’ordonnateur délégué, l’exacte imputation budgétaire, la disponibilité du crédit, la régularité des
pièces justificatives, leur conformité aux lois et règlement en vigueur, ma qualité des personnes habilitées à la
certification de service-fait, le visa du contrôleur financier, le caractère libératoire du paiement et l’absence
d’opposition au paiement.
Ainsi défini dans son objet, le comptable publique ne saurait comporter une appréciation de
l’opportunité des décisions de l’ordonnateur. Il ne peut être que de stricte régularité. Il ne peut s’agir que de la
régularité budgétaire et comptable de la dépense et non de sa légalité générale. D’ailleurs le comptable ne peut
contrôler que la régularité extrinsèque des pièces produites. Le comptable doit de ce point de vue s’assurer
simplement que les pièces justificatives que l’ordonnateur est tenu de produire à l’appui des ordres de dépenses
sont complètes, cohérentes entres elles et régulière en la forme.
Si en effet le comptable public pouvait examiner la régularité au fond des pièces produites, il se
substituerait en fait à l’ordonnateur et entraverait, par des exigences excessives, le fonctionnement des services.
Il doit donc se limiter à des vérifications de forme. Comme le contrôleur financier en matière d’appréciation des
mesures administratives, le comptable n’a donc pas le droit de se prononcer sur la conformité des décisions
administratives au regard des dispositions législatives et règlementaire de portée générale. Le but recherché
dans les vérifications faites par le comptable est la suspension de paiement d’une somme ordonnancée
immédiatement, à charge pour le comptable d’en informer l’ordonnateur. Le contrôle sur la régularité des
opérations administratives de dépenses s’exercent également sur les comptables.
Paragraphe 2 : Le contrôle sur les comptables
Il s’agit d’un contrôle interne opéré au sein même du corps des comptables, c’est un contrôle
hiérarchique exercé par les comptables supérieurs sur les comptables inférieurs. En effet la gestion des
comptables publics fait l’objet d’un contrôle sur pièces et sur place de la part de leur supérieur hiérarchique en
particulier des trésoriers payeurs généraux et de l’inspection générale du trésor
A- Le contrôle sur place
L’inspection générale des finances publiques exerce sa fonction première par voie de tournées inopinées
effectuées sur place par des inspecteurs seuls ou par des brigades de jeunes inspecteurs sous la direction d’un
inspecteur général. Quand l’inspection arrive chez le comptable, l’inspecteur fait arrêter la situation de caisse
du comptable et vérifie si les fonds et valeurs détenus par lui correspondent à ce qui doit être d’après les
écritures du comptable. L’inspecteur peut réclamer la présentation des fonds des valeurs et de tout document. Il
peut exiger tous renseignements dans la seule limite de ne pas s’ingérer dans le fonctionnement du service. En
général ne prend pas de mesures immédiates et se contente de rédiger un rapport. Mais en cas d’urgence,
l’inspecteur peut prononcer la suspension immédiate du comptable s’il a constaté un déficit de caisse ou de
portefeuille non couvert par le comptable. Il doit alors en rendre compte au ministre. Sous cette réserve,
l’inspecteur se doit en fin d’inspection d’adresser au ministre un rapport contradictoire. Celui-ci doit contenir
respectivement les observations de l’inspecteur, la réponse du comptable vérifié, la réplique de l’inspecteur, les
observations du supérieur hiérarchique du comptable contrôlé, les conclusions de l’inspecteur des finances chef
de la brigade de contrôle et celles du chef de service de l’inspection.
B- Le contrôle sur les pièces
Outre le contrôle sur place, les inspecteurs peuvent effectuer les contrôles sur pièce notamment sur les
comptabilités administratives. Le contrôle de l’inspection générale des finances et du trésor sur les comptables
est susceptible d’être sanctionné par la responsabilité du comptable. Elle est mise en jeu par la Cour suprême
sous forme d’arrêt de débet. Elle peut l’être aussi par le ministre des finances sous la forme d’arrêté de débet.
Section 2 : LE CONTROLE JURIDICTIONNEL
Le contrôle juridictionnel est exercé par la Chambre des Comptes de la Cour Suprême.
Paragraphe 1 : Organisation et fonctionnement de la Chambre des Comptes
A- Organisation
La Chambre des comptes comprend :
- un vice-président, président de la chambre des comptes désigné parmi les conseillers de cette chambre
et suppléé en cas d’absence ou d’empêchement par le conseillé le plus ancien ;
- quatre conseillés : les conseillés référendaires et les auditeurs ;
- un secrétaire et un secrétaire adjoint de chambre.
Les fonctionnaires mis à la disposition de la Chambre des Comptes participent en qualité de vérificateur
aux travaux de contrôle sous la direction et la responsabilité des magistrats rapporteurs.
B- Le fonctionnement de la Chambre des Comptes
La Chambre des Comptes se réunit soit en formation de jugement, soit en chambre de conseil. Les audiences ne
sont pas publiques. Les justiciables ne sont admis à discuter à l’audience ni en personne ni par mandataires les
rapports, propositions ou décisions de la chambre.
1- La formation de jugement
La formation de jugement composée du président de la chambre et de deux conseillés peut se faire
assister sur l’initiative du président de la chambre de conseillés référendaires et auditeurs. Ceux-ci ont voix
consultatives au même titre que le magistrat rapporteur lorsque ce dernier ne fait pas partit de la formation de
jugement. La chambre de jugement est la chambre ordinaire qui juge les comptables.

2- La chambre du conseil
Elle est composée du président de la chambre et des conseillers. Elle formule un avis sur des questions
de procédure ou de jurisprudence dont elle est saisie par la formation de jugement. Elle statue sur des affaires
renvoyées devant la chambre après cassation. Elle est saisie des projets de rapport général, de rapport sur la loi
de règlement, de déclaration de conformité, le rapport d’ensemble sur les entreprises publiques et en arrête le
texte. Le magistrat rapporteur est assisté de conseilles référendaires ou auditeurs qui participent à la séance avec
voies consultatives. En outre, la chambre du conseil délibère sur d’autres affaires qui lui sont soumises par son
président. La chambre du conseil est la formation qui prend les décisions.
Paragraphe 2 : Les attributions de la Chambre des comptes
Dans l’exercice de ses attributions juridictionnelles, la chambre des comptes juge les comptes des
comptables publics et apure les gestions de fait, prononcent les condamnations à l’amende dans les conditions
fixée par la loi, statue sur les recours, sanctionne les fautes de gestions.
A- Le contrôle des comptables publics
La chambre des comptes assure un contrôle budgétaire et de gestion et à ce titre elle juge des comptes
des comptables publics.
1- La procédure
La chambre des comptes instruit les comptes des comptables et rend des arrêts sur ces comptes.
a- La production des comptes
Les comptables publics ont l’obligation de présenter à la chambre des comptes leurs comptes affirmés
sincères et véritables, datés, signés et revêtus du visa de contrôle de leur supérieur hiérarchique dans les formes
et délais prescrit par les règlements. Ces comptes doivent être en état d’examen et appuyés des pièces
justificatives. Apres la présentation des comptes, il peut n’y être fait aucun changement. Il est établit un compte
unique des opérations de gestion. Le compte est préparé et mis en état d’examen par le comptable en fonction
au 31 Décembre. L’instruction de chaque compte est confiée par le président de la chambre à un rapporteur. Les
observations auxquels donnent lieu les vérifications sont consignés dans le rapport. La suite à donner à chaque
observation fait l’objet d’une proposition motivée. Le président de la chambre transmet le rapport et les pièces
adressées à un conseillé contre-rapporteur. Celui-ci fait connaitre son avis sur chacune des propositions
formulées. La chambre rend sur chaque proposition une décision qui est inscrite par le président en marge du
rapport. S’il est nécessaire de procéder à un vote, le président recueille successivement le vote du magistrat
rapporteur puis celui de chaque conseillé et il opine le dernier. En cas de partage, sa voie est prépondérante.
La chambre des comptes peut recourir pour des enquêtes de caractère technique à l’assistance d’experts
désignés par le président de la chambre. Les experts sont assujettis à l’obligation de secret professionnel.
b- Le jugement des comptes
Après instruction du compte, le rapporteur présente à la chambre un rapport appuyé des pièces
justificatives avec les observations. La chambre des comptes apprécie la régularité des justifications des
opérations inscrites dans les comptes. La procédure est menée par un juge, l’audience à lieu à huit clos. Ni le
comptable, ni ses représentants ne sont admis. Mais pour préserver les droits de la défense, le législateur a
institué la règle du double arrêt. Lorsque la chambre des comptes constate des irrégularités mettant en cause la
responsabilité comptable, elle enjoint à ce dernier d’apporter la preuve de leur rectification ou de produire des
justifications complémentaires. Les charges relevées contre le comptable sont portées à sa connaissance par un
arrêt provisoire. Cet arrêt peut comporter communication de pièces à charge de réintégration.
Dans son arrêt la chambre fixe également le reliquat en fin de gestion et fait obligation au comptable
d’en prendre charge au compte de la décision finale. Des injonctions sont alors adressées au comptable.
L’injonction est une mesure d’instruction qui ne préjuge pas de la responsabilité comptable dans la mesure où
ce dernier y répond et se justifie. Mais elle est aussi une décision qui arrête la situation comptable. Quand
celui-ci ne peut se justifier, les faits invoqués par l’injonction seront retenus dans l’arrêt définitif.
La chambre des comptes peut prendre trois sortes d’arrêt définitif :
- si le comptable est quitte ;
- le comptable est en avance ;
- le comptable est en débet.
Dans les premiers cas, elle prononce sa décharge définitive. L’arrêt d’avance est prononcé quand le
montant de l’exercice est supérieur à la ligne du compte. L’arrêt de décharge est prononcé quand il y a
concordance entre la ligne de compte et l’encaisse. Si le comptable cesse ses fonctions, elle autorise le
remboursement de son cautionnement et ordonne main levée et radiation des oppositions et inscriptions
hypothécaires mise sur ses biens en raison de sa gestion.
Dans le troisième cas, la chambre des comptes prononce un arrêt de débet lorsque le montant de
l’exercice du comptable est inférieur à la ligne de compte. Elle condamne le comptable à solder son débet avec
les intérêts au trésor ou à la caisse de la collectivité locale ou de l’établissement public intéressé.
La chambre des comptes est compétente uniquement pour apprécier la responsabilité pécuniaire du
comptable. Elle est incompétente pour régler les questions de droit commun. Si dans l’examen des comptes la
chambre trouve des faux ou des contusions, il en sera rendu compte au ministre de tutelle et référé au garde des
sceaux ministre de la justice qui fera poursuive le comptable fautif devant les tribunaux.
2- L’exécution des arrêt s et des voies de recou rs
Les arrêts définitifs sont exécutoires. Il n’y pas d’appel possible. Toutefois les comptables et autres
justiciables de la chambre des comptes, les ministres en ce qui concerne leur département respectif peuvent
dans les deux mois suivant leur notification saisir par requête la cour suprême d’un pourvoi en cassation pour
vice de forme, d’incompétence ou violation de la loi contre les arrêts définitifs de la chambre des comptes. Le
pourvoi doit être introduit dans un délai de deux mois à compter de la notification des arrêts. Le pourvoi est
examiné par une chambre spéciale présidée par le président de la cour suprême et composée de deux membres
de chacune des factions judiciaires, administratives et des comptes.
Après cassation de l’arrêt, l’affaire est renvoyée devant la Chambre des comptes siégeant en chambre du
conseil. Malgré le caractère définitif du jugement, la chambre peut par erreur, omission, faux ou double-emploi
découvert postérieurement à l’arrêt, procéder à sa révision soit sur demande du comptable appuyé de pièces
justificatives recouvrées depuis l’arrêt, soit à la demande du ministre compétent ou des représentants légaux,
des collectivités et établissements intéressés, soit d’office.
La demande n’est recevable que pour des faits qui s’ils avaient été portés à la connaissance du juge au
moment de l’arrêt définitif auraient modifié sa décision. La demande de révision est adressée au président de la
chambre. Elle doit comporter l’exposé des faits et moyens invoqués par la requérante. Elle doit être
accompagnée d’une copie de l’arrêt attaqué, des justifications servant de base à la requête ainsi que les pièces
établissant la notification de cette requête aux autres intéressés. Selon qu’elle estime après instruction que les
pièces produites permettent d’ouvrir ou non une instance en révision, la chambre des comptes statuant à titre
définitif admet ou rejette la demande en révision. Quand elle admet la demande, la Chambre des comptes prend
par le même arrêt une décision préparatoire de mise en état de révision des comptes inscrits et impartit au
comptable un délai de deux mois pour produire les justifications supplémentaires éventuellement nécessaire à la
révision lorsque celles-ci est demandée par lui ; ou à faire valoir ses moyens lorsque la révision est engagée
contre lui.
Apres examen des réponses ou après expiration du délai sus visé, la chambre des comptes statue au
fond. Lorsqu’elle décide la révision à titre définitif, elle annule l’arrêt attaqué, ordonne au besoin des garanties
à prendre et procède au jugement des opérations contestées dans la forme d’une instance ordinaire. L’exercice
du recours en révision n’est soumis à aucun délai. Le pourvoi en cassation n’a pas d’effet suspensif.
La chambre des comptes a également compétence pour juger les administrateurs qui se rendent
coupables d’une gestion de fait.
B- Le contrôle sur les comptables de fait (administrateur)
La chambre des comptes juge également les comptes de gestion effectuer par des personnes autre que
les comptables publics patents et qui de ce fait se rendent coupable de gestion de fait.
1- La notion de gestion de fait
Toute personne qui sans avoir qualité de comptables publics ou sans agir sous le contrôle et pour le
compte d’un comptable public, s’ingère dans le recouvrement des recettes affectées ou destinées à un
organisme public doté d’un poste de comptable ou dépendant d’un des postes doit rendre compte au juge
financier de l’emploi des fonds et valeurs qu’elle a irrégulièrement détenus ou manier. Il en est de même pour
toute personne qui reçoit ou manie directement ou indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement
de la caisse d’un organisme ; ou pour toute personne qui s’en avoir la qualité de comptable public procède à des
opérations portant sur des fonds ou valeurs n’appartenant pas aux organismes publics mais que les comptables
publics sont exclusivement chargés d’exécuter en vertu de la réglementation en vigueur.
Deux éléments sont constitutifs de la notion de gestion de fait :
- Le maniement des deniers publics ;
- L’absence de titre légal.
a- Le maniement des deniers publics
Le maniement consiste à recouvrer des recettes ou à payer des dépenses. On peut également assimiler au
maniement l’édition de mandats fictifs. Le maniement peut être direct ou indirect.
Le maniement est direct ou de gestion quand l’administrateur intervient ou agit seul sans interpeller une
tierce personne. Le maniement est indirect ou de longue main quand l’administrateur a agi sous l’ordre de son
supérieur hiérarchique ou quand ce dernier sans avoir participé à la gestion de fait, ne l’a pas ignoré mais n’a
rien dit pour y mettre fin.
b- L’absence de titre légal
Sont titulaires d’un titre légal pour manier les deniers publics, les comptables publics, les régisseurs de
recette et les régisseurs d’avance. Les administrateurs sont dépourvu de titre légal et de ce fait interdiction leur
est faite de manier les deniers publics. Les comptables et les régisseurs peuvent dans certains cas être dépourvu
de leur titre légal et se rendre coupable des actes de gestion de fait. Par exemple lorsqu’ils sont complices d’une
facture fictive. Les gestions irrégulières entrainent pour leurs auteurs déclarés comptables de fait par la chambre
des comptes, les mêmes obligations et responsabilités que les gestions patentes pour les comptables publics.
La procédure est la même que celles des comptables patents. En cas de poursuites exercées contre
l’intéressé devant la juridiction pénale avec institution de partie civile et lorsque l’action n’est pas prescrite, la
chambre des comptes réunis en chambre du conseil délibère sur le point de savoir si elle se saisit de l’affaire
après le jugement pénal. La chambre des comptes statue sur l’acte introductif d’instance. Si elle écarte la
déclaration de la gestion de fait, elle doit rendre un arrêt de non-lieu. Dans le cas contraire, le magistrat
rapporteur doit ordonner le séquestre des biens du gestionnaire de fait et par un arrêt provisoire, il lui est
impartit un délai de trois mois à compter de sa notification pour répondre aux injonctions dirigés contre lui en
apportant toutes les justifications et les moyens nécessaire à l’examen de sa gestion. Néanmoins, le juge des
comptes peut, hormis le cas de mauvaise foi ou d’infidélité du comptable de fait, suppléer par des
considérations d’équités à l’insuffisance des justifications produites.
Sont soumis à la juridiction de la chambre des comptes, tout agent de l’Etat ou du gouvernement ou
membre d’un cabinet ministériel, tout agent de collectivités territoriales, tout représentant, administrateur ou
agent des organismes qui sont soumis au contrôle de la chambre des comptes. En fait tous ceux qui exercent les
fonctions des personnes désignées ci-dessus.
2- La sanction des fautes de gestion
La sanction pour faute de gestion est une amende dont le montant varie selon la nature et la gravité de la
faute. Le montant minimum ne pourra être inférieur à 20 000 frs et le maximum pourra atteindre le montant du
traitement ou salaire brut annuel à la date de l’infraction ou de l’irrégularité. Sera punie de cette amende, toute
personne :
- Qui aura engagé une dépense sans respecter les règles applicables en matière de contrôle financier
portant sur l’engagement des dépenses ;
- Qui pour dissimuler un dépassement de crédit aura imputé ou fait imputer irrégulièrement une
dépense ;
- Qui pourrait engager des dépenses sans en avoir le pouvoir ou sans en avoir reçu les délégations de
signature à cet effet ;
- Qui en dehors des cas précédant aura enfreint les règles relatives à l’exécution des recettes ou des
dépenses de l’Etat, collectivité, établissement ou organisme soumis au contrôle de la Chambre des
comptes ou à la gestion des biens leur appartenant ou qui chargé de la tutelle des dites collectivités ou
organismes aura donné son approbation aux décisions incriminées ;
- Qui aura omis sciemment de souscrire les déclarations qu’elle est tenue de faire aux administrations
fiscales ou aura fourni sciemment des déclarations inexactes ou incomplètes ;
- Qui dans l’exercice de ses fonctions ou attributions aura en méconnaissance procuré à autrui un
avantage injustifié pécuniaire ou en nature entrainant un préjudice pour le trésor, la collectivité ou
l’organisme intéressé ou aura tenté de procurer un tel avantage.
Toutefois, les auteurs des faits constitutifs peuvent être exonérer dans trois hypothèses :
- Ils sont passibles d’aucune sanction s’ils peuvent justifier dans leurs écrits préalablement donnés à la
suite d’un rapport particulier à chaque affaire par leur supérieur hiérarchique ou par la personne
également habilitée à donner un tel ordre et dont la responsabilité se substitue, dans ce cas, à la leur ou
par le ministre compétent personnellement ;
- La prescription de l’action qui est de 5 ans ;
- Le décès de l’auteur de la faute de gestion.
-
Section 3 : LE CONTROLE POLITIQUE
Deux catégories de contrôle sont prévues par la loi organique de 1959 portant loi de finance :
- Un contrôle à postériori exercé par l’Assemblée Nationale ;
- Un contrôle en cours d’exécution des lois finance confiée à la commission des affaires économiques et
financière de ladite institution.
Théoriquement, le contrôle parlementaire est le contrôle principal. En effet, les finances publiques
constituent une matière réservée à la compétence législative. Le vote des lois de finance par les députés permet
à ceux-ci d’exercer un contrôle sur le programme.
Cependant dans les faits, le contrôle d’exécution administrative du budget par le Parlement ne retient
guère l’attention de celui-ci malgré l’importance de plus en plus grande de la fonction de contrôle et les moyens
constitutionnels et légaux de contrôle et d’information dont il bénéficie.

Paragraphe 1 : Les moyens de contrôle


Le Parlement peut exercer un contrôle sur l’exécution du budget grâce à ses moyens généraux de
contrôle sur l’exécutif et grâce aux missions d’enquête des commissions économiques et financières.
A- Le con t rôle d u Pa rle me n t a u cou rs d e l’e xé cu tion d e la loi d e fin a n ce
Ce contrôle se fait grâce aux pouvoirs généraux de contrôle d’une part et grâce aux moyens des lois de
finance rectificatives d’autre part.
1- Les pouvoirs généraux de contrôle
Le contrôle au cours de l’exécution du budget est l’œuvre des commissions de l’Assemblée Nationale.
Cette dernière possède des moyens constitutionnels d’information pour surveiller la gestion administrative,
financière et technique des services publics ou d’entreprises nationales. Pour contrôler l’exécution du budget
par les ministres telles que le prescrivent les dispositions de l’article 49 de la loi organique : « le ministre des
finances est tenu de faire parvenir à la commission des finances de l’assemblée législative, dans le courant du
premier mois de chaque trimestre, les documents ci-après se rapportant à l’exécution des divers budgets
pendant le trimestre écoulé :
- un tableau récapitulatif par service des effectifs du personnel ;
- une situation par chapitre des dépenses engagées ;
- une situation par chapitre des dépenses ordonnancées ;
- une situation par chapitre des titres de recette et des recouvrements effectués. »
Ces pouvoirs généraux d’information de la commission des finances lui permettent d’informer le
Parlement de l’exécution du budget et lui demandé le cas échéant d’exercer sa censure. Cette commission des
finances peut être chargée d’une mission d’enquête ou de contrôle financier au cours de l’exécution du budget.

2- Les lois de finance rectificatives


L’Assemblée Nationale peut se voir fréquemment demandé le vote des lois de finance rectificative au
cours de l’exécution du budget. C’est l’occasion pour les députés de critiquer l’exécution administrative du
budget et de demander au gouvernement des explications sur les ajustements de crédit qui nécessite le vote de
la loi rectificative. Les députés disposent également des rapports annuels des contrôleurs financiers sur la
situation trimestrielle des dépenses engagées.
B- Le contrôle à post erior i de l’ex écuti on des loi s de fi nance
Etant donné que le Parlement donne les autorisations budgétaires, il doit pouvoir en vérifier la correcte
exécution et sanctionner les irrégularités. Ce contrôle est réalisé au cours de l’examen de l’exposé de loi de
règlement des budgets exécutés dont le vote permet d’arrêter de façon définitive les résultats de l’exécution
d’une loi de finance d’une année déterminée. Les projets de loi de règlement sont prévus par l’article 48 de la
loi organique de 1959. Au terme de cet article « les ministres et les administrateurs sont tenus en fin d’exercice
de dresser et faire parvenir au ministre des finances la liste des dépenses non liquidées. En aucun cas, les
dépenses non déclarée ne pourront faire l’objet d’un paiement sur les crédits d’exercice clos. »
Il faut noter que le projet annuel de règlement constate le montant définitif des encaissements de recette et
des ordonnancements de dépenses se rapportant à une même année. Le cas échéant, il ratifie les ouvertures de
crédit par décret d’avance et approuve les dépassements de crédit résultant de circonstances de force majeure.
Il établit le compte de résultat de l’année. Ce projet est en outre accompagné de la déclaration générale de
conformité entre les comptes individuels des comptables et la comptabilité des ministères ainsi que d’un
rapport de la chambre des comptes. Tous ces documents constituent autant de moyens mis à la disposition de
l’Assemblée nationale pour exercer efficacement sa fonction de contrôle. En réalité ce contrôle se révèle
inefficace pour diverses raisons.
Paragraphe 2 : Les limites du contrôle politique
Malgré les divers moyens mis à la disposition de l’Assemblée nationale, le contrôle politique de
l’exécution administrative du budget est peu efficace. La portée limitée de ce contrôle s’explique par plusieurs
raisons juridiques, politiques et techniques.
A- Les raisons juridiques
Les prérogatives parlementaires sont d’abord réduites par le fait que les députés ne sont pas mettre du
détail de la planification budgétaire. Leur rôle en matière financière et budgétaire se trouve réduit par les textes
législatifs et constitutionnels. En outre les députés n’ont pas les moyens de procéder à une investigation et un
contrôle approfondi des prévisions gouvernementales même s’ils conservent le pouvoir de se prononcer dans
une certaine mesure sur les grandes orientations du gouvernement. Force est de constater, à l’état actuel des
textes, qu’il n’est pas possible aux députés de paralyser financièrement l’Etat sans motif grave.
B- Les raisons politiques
Une des raisons de la portée limitée du contrôle à postériori du budget réside dans le peu d’engouement
que les députés accordent au contrôle à posteriori. Les députés ne s’intéressent guère au contrôle technique de
l’exécution administrative du budget. Et l’on remarque souvent que l’esprit partisan l’emporte aisément sur
l’esprit de contrôle véritable.

C- Les raisons techniques


On peut également rechercher les causes de l’échec du contrôle parlementaire dans la technicité des
questions que pose la théorie et la pratique financières pour l’étude desquels les députés paraissent mal outillés.
Or les députés ne sont pas parvenus à passer du stade de la vérification technique au plan de la responsabilité
politique parce que le contrôle à postériori exige une analyse minutieuse des documents financiers. Pour
conserver donc sa pleine efficacité, le contrôle à posteriori du Parlement devrait provoquer la mise en œuvre de
la responsabilité financière ou même politique des ministres.
Face à une dépense en dépassement de crédit, le Parlement ne peut pas refuser son approbation puisse
que les crédits ont déjà été consommés et par conséquent le contrôle parlementaire à posteriori est devenu un
ensemble de procédure qui tourne à vide.

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