I. L'ensemble Des Nombres Entiers Naturels.: ES Ensembles DE Nombres

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Cours - chap.

01 - Seconde

DES ENSEMBLES DE NOMBRES

I. L’ensemble des nombres entiers naturels.

1. Notations.
ℕ = {0 ; 1 ; 2 ; … ; n ; …}.
ℕ* = ℕ\{0} (ℕ privé de 0).

2. Des nombres particuliers dans ℕ (un peu d'arithmétique).


a/ Définitions.
Définition 1 : Soit a ∈ ℕ, b ∈ ℕ*.
On dit que b est un diviseur de a s’il existe un entier naturel k tel que a=k ×b .
On dit aussi que b divise a (on note : b|a), ou que a est divisible par b, ou encore que a est
un multiple de b.

Définition 2 : On appelle nombre premier un entier naturel qui possède exactement deux
diviseurs : 1 et lui-même.

Exemples : Les nombres premiers inférieurs à 50 sont : 2 ; 3 ; 5 ; 7 ; 11 ; 13 ; 17 ; 19 ; 23 ;


29 ; 31 ; 37 ; 41 ; 43 ; 47.
Voir crible d’Ératosthène.
14 n’est pas un nombre premier : il est divisible par 1, 2, 7 et 14.

Remarques : 1 n’est pas premier car il n’a qu’un seul diviseur : 1.


2 est le seul nombre premier pair.
Il y a une infinité de nombres premiers (la démonstration de ce théorème est, semble-t-il, la
première preuve par l'absurde de l'histoire des mathématiques, publiée dans les Éléments
d'Euclide, vers 300 av. J.-C.).

Critères de divisibilité :
Un nombre est divisible par 2 s’il se termine par 0, 2, 4, 6 ou 8.
Un nombre est divisible par 3 si la somme de ses chiffres est multiple de 3.
Un nombre est divisible par 4 si ses deux derniers chiffres forment un multiple de 4.
Un nombre est divisible par 5 s’il se termine par 0 ou 5.
Un nombre est divisible par 9 si la somme de ses chiffres est multiple de 9.

Définition 3 :
On appelle nombre composé un entier naturel différent de 1 et qui n’est pas premier.

b/ Décomposition en un produit de facteurs premiers.


Théorème fondamental de l'arithmétique (admis) : Tout entier naturel non premier (différent
de 1) se décompose de façon unique en produit de facteurs premiers.

Remarque : On trouve la démonstration de ce théorème dans les Éléments d'Euclide.

Principe de la démonstration de l'unicité de la décomposition : Après avoir prouvé qu'il existe


toujours une façon de décomposer un nombre en produit de facteurs premiers, on suppose
qu'il existe une deuxième façon de faire cette décomposition. Puis on prouve que ces deux
décompositions sont forcément identiques.

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Exemples : 28=22 ×7 60=22×3×5

28 2 60 2
14 2 30 2
7 7 15 3
1 5 5
1

c/ Comment reconnaître qu’un nombre est premier ?


On peut bien sûr diviser ce nombre par les nombres entiers qui lui sont inférieurs, jusqu'à ce que
l'on trouve un quotient entier…
L'intérêt est de trouver des règles qui limiteront le nombre d'opérations à effectuer.
On peut alors construire un algorithme (et l’implémenter dans un langage de programmation).

3. Des lacunes de ℕ.
La soustraction et la division ne sont pas toujours possibles dans ℕ.
En effet :
Soit p ∈ ℕ et q ∈ ℕ ; (p – q) ∈ ℕ si et seulement si p≥ q .
Par exemple : 8 – 5 = 3 ; (8−5) ∈ ℕ. Par contre, on ne peut pas soustraire 8 à 5 dans ℕ.
Soit p ∈ ℕ et q ∈ ℕ* ; p÷q ∈ ℕ si et seulement si p est un multiple de q.
Par exemple : 12÷3=4 ; 12÷3 ∈ ℕ. Par contre, on ne peut diviser 2 par 5 dans ℕ.

II. L’ensemble des nombres entiers relatifs.

1. Notations.
ℤ = {... ; – 3 ; – 2 ; – 1 ; 0 ; 1 ; 2 ; 3 ; ... }
ℤ∗ = ℤ\{0} (ℤ privé de 0)
ℤ- = {... ; – 3 ; – 2 ; – 1 ; 0} : c'est l’ensemble des entiers négatifs.

Remarques : 0 est le seul nombre à la fois positif et négatif.


Tous les entiers naturels sont des entiers relatifs (tous les éléments de ℕ sont dans ℤ); on dit que
ℕ est inclus dans l'ensemble ℤ et on écrit : ℕ ⊂ ℤ.

2. Comment ℤ comble une lacune de ℕ.


Définition :
Deux nombres opposés sont deux nombres dont la somme est nulle.
Propriété : Tout élément n de ℤ admet dans ℤ un opposé, noté – n .

Exemples : 2 a pour opposé – 2 ;


– 5 a pour opposé 5.

Cette propriété a pour conséquence que la soustraction de deux entiers relatifs est toujours possible
dans ℤ. Si m ∈ ℤ et n ∈ ℤ alors m−n=m+(– n) ∈ ℤ.

III. L’ensemble des nombres rationnels.

1. Définition.
p
Définition : On appelle nombre rationnel tout nombre que l’on peut écrire sous la forme ,p
q
étant un nombre entier et q un nombre entier non nul.

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8 −4
Exemples : et sont des nombres rationnels.
3 5
−2 25
– 2 et 25 sont des nombres rationnels ; en effet, on peut écrire : – 2= ; 25= .
1 1

Notation : ℚ désigne l’ensemble des nombres rationnels.

Remarques :
Un nombre rationnel peut s’écrire d’une infinité de façons sous forme de quotients d’entiers.
3 −3 6 3k
Exemple : – = = =...=– , k ∈ ℤ∗.
5 5 −10 5k

Tous les éléments de ℤ sont dans ℚ : ℤ ⊂ ℚ.

2. Comment ℚ comble une autre lacune de ℕ.


1
Tout nombre rationnel non nul a admet un inverse noté (x et y sont dits inverses si leur produit
a
vaut 1: x× y=1 ).
Cette propriété a pour conséquence que la division de deux rationnels a et b (b non nul) est toujours
1
possible dans ℚ (diviser a par b revient à multiplier a par l’inverse de b : a÷b=a× ).
b

3. Rappel des règles de calcul dans ℚ.


Dans les cadres suivants, a et c sont des nombres rationnels quelconques, b et d des nombres
rationnels non nuls.
a a c ac 1 d
a= × = =
1 b d bd b b
1 −1 1 a c ad +bc d
= = + =
b b −b b d bd a
=0 si et seulement si a=0
0 a ad b
=0 =
b b bd (et b ≠ 0 )
b a c a+ c a c
=1 + = = si et seulement si ad−bc=0
b b b b b d
(et b ≠ 0 et d ≠0 )

4. Cas particuliers : les nombres décimaux.


a/ Définition : Un nombre décimal est un nombre qui possède une écriture fractionnaire de la
a
forme où a est un entier relatif et n un entier naturel.
10 n

Notation : L’ensemble des nombres décimaux est noté 𝔻 .

3 75
Exemples : = ∈ 𝔻
4 100
1
mais ∉ 𝔻 car on ne peut pas se ramener à une puissance de dix au dénominateur.
3

Méthode : Pour savoir si un nombre rationnel est décimal ou pas, on peut mettre ce nombre sous
la forme d’une fraction irréductible ; si le dénominateur est de la forme 2m×5 n , m et n étant
des entiers naturels, alors ce nombre est décimal, sinon il ne l’est pas.

54 126 75
Exercice : Les nombres , et sont-ils des décimaux ?
40 450 90
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b/ Écriture décimale.
Comme on divise un entier par une puissance de dix, cela signifie que les décimaux sont des
nombres à virgule ayant un nombre fini de chiffres après la virgule (sans zéro inutile).
1 385
Exemples : = 13,85 13 est la partie entière de 13,85
100
0,85 est la partie décimale de 13,85

notation notation
fractionnaire décimale

4
= 0,004 0 est la partie entière de 0,004
1 000
0,004 est la partie décimale de 0,004

1 3 1
Par contre, =0,333...=0 , 3=∑ k : n'a pas d'écriture décimale finie.
3 k⩾1 10 3
1
On dit que 0,333… est le développement décimal de .
3
Propriété : Un nombre est rationnel si et seulement si il admet un développement décimal
périodique à partir d'un certain rang.

c/ Notation scientifique.
Tout nombre décimal peut s’écrire a×10 p ou – a×10 p où a est un décimal tel que 1⩽a <10
(i.e. ayant un seul chiffre avant la virgule, autre que 0) et p un entier relatif.
Cette écriture est appelée "notation scientifique" du nombre.

Si on désigne par a' l'arrondi à l'unité de a, on peut choisir a '×10 p comme étant un ordre de
grandeur du nombre.

Exemples : 2 328 423=2,328423×106


L'arrondi à l'unité de 2,328423 est 2.
2×106 est un ordre de grandeur de 2 328 423.

−0,000352=– 3,52×10−4
l'arrondi à l'unité de – 3,52 est – 4.
– 4×10−4 est un ordre de grandeur de – 0,000352.

2 328 423×( – 0,000352) ≈ 2×106 ×(– 4×10−4)


≈−8×10 6−4
≈−800
Le produit 2 328 423×(– 0,000352) a pour ordre de grandeur – 800.

5. Une lacune de ℚ.
Si on ne considère que les nombres rationnels, le côté c et la diagonale d d'un d
carré ne peuvent pas être mesurés avec la même unité (ce sont des grandeurs
dites incommensurables).
d
d c
Autrement dit, le rapport ne peut pas être écrit à l’aide de deux nombres
c
c
entiers et n’est pas un nombre rationnel.
d2 d 2
Or, on sait que 2 =2 , soit
c c ()
=2 .

Ce qui précède revient à dire que l'équation x 2=2 n'a pas de solution dans ℚ.
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IV. L’ensemble des réels.

1. Définitions.
L'ensemble des nombres réels permet de compléter l'ensemble des rationnels en comblant
l'insuffisance théorique mentionnée ci-dessus : tous les nombres pouvant être la longueur d'un
segment ou d'un arc de courbe, et leurs opposés, forment l'ensemble des nombres réels.

Autrement dit : Soit un axe (une droite graduée) de repère (O , I).


Chaque nombre réel correspond à un seul point sur cette droite.
Et, réciproquement, à chaque point de cette droite correspond un unique nombre réel, appelé
abscisse de ce point dans le repère (O , I).
L’ensemble de ces abscisses est appelé ensemble des nombres réels et est noté ℝ.
L’axe de repère (O ,I) est appelé axe des réels ou droite réelle.

Remarque : Parmi les nombres réels, il y a les entiers naturels, les entiers relatifs, les nombres
décimaux, les nombres rationnels (ℚ ⊂ ℝ). Les nombres réels qui ne sont pas rationnels sont
appelés nombres irrationnels.

O I

–4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4 5
3

2 √2  4,7

2. Une lacune de ℝ.
L'équation x 2=−1 n'a pas de solution dans ℝ.
Quel nombre pourra combler cette lacune ?
Quel ensemble de nombres pourra-t-on construire pour compléter ℝ ?

V. Quelques considérations générales.

1. Chaque nouvel ensemble de nombres complète le précédent.


On a : ℕ ⊂ ℤ ⊂ 𝔻 ⊂ ℚ ⊂ ℝ

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2. Chaque nouvel ensemble permet de combler une lacune de l'ensemble précédent.


Dans ℕ, on ne peut pas résoudre x+ 5=3 .
Dans ℤ, on ne peut pas résoudre 3 x=7 .
Dans ℚ, on ne peut pas résoudre x 2=2 . Cette lacune est connue depuis l'Antiquité, mais ce n'est
qu'à la fin du XIXe siècle, pour les besoins de l'analyse, que l'ensemble des nombres réels fut
construit rigoureusement (voir 4.).
Dans ℝ, on ne peut pas résoudre x 2=– 1 . Le nombre imaginaire i comble cette lacune (histoire à
suivre…).

3. ℕ est un ensemble discret (chaque élément est isolé ; entre deux entiers naturels quelconques, il y a
un nombre fini d'entiers naturels).
ℝ est un ensemble continu (entre deux réels quelconques, comme entre deux points quelconques
d'une droite, il n'y a pas de "trou").
ℚ est un ensemble discontinu ("discontinu" est le contraire de "continu"…).

4. L'ensemble ℕ fut créé par Peano (1858-1932), et c'est de naturale en italien que provient la lettre
ℕ.
La lettre ℤ, qui désigne l'ensemble des entiers relatifs, vient de zahl (nombre) et zalhen (compter),
du fait que son inventeur, Dedekind (1831-1916) était allemand.
L'ensemble 𝔻 est une notation franco-française issue de la pédagogie des années 1970.
C'est encore Peano qui créa l'ensemble des rationnels, ℚ venant de quotiente en italien.
La notation ℝ vient du mot real ; cet ensemble a aussi été construit par Dedekind.

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