G. Meigniez - Algèbre & Géométrie (2014)
G. Meigniez - Algèbre & Géométrie (2014)
G. Meigniez - Algèbre & Géométrie (2014)
Licence de Mathématiques
a|b
3
aZ = {. . . , −3a, −2a, −a, 0, a, 2a, 3a, . . .}
Il y a équivalence de `a divise b' avec `|a| divise |b|' ; aussi peut-on toujours
se ramener au cas où a et b sont positifs ou nuls.
La relation "divise" est dans l'ensemble N des entiers "naturels" (ce qui
veut dire positifs ou nuls) une relation d'ordre partiel, ce qui veut dire à la
fois réexive (a|a), antisymétrique (a|b et b|a impliquent a = b), et transitive
(a|b et b|c impliquent a|c.) Le qualicatif `partielle' signie que l'on n'a pas
nécessairement a|b ou b|a. Par exemple, 3 ne divise pas 2, et 2 ne divise pas
3.
Cette relation d'ordre a un plus grand et un plus petit élément. Le plus
grand élément est 0 (ce qui peut surprendre) puisque tout le monde le divise ;
le plus petit est 1, puisqu'il divise tout le monde.
Pour deux nombres a, b strictement positifs, a|b implique que a ≤ b.
de facteurs premiers :
n = p 1 . . . pr
Cette décomposition est unique, à l'ordre des facteurs près.
3. Il n'est pas dicile de se convaincre qu'une telle décomposition existe,
par récurrence sur n : si n ≥ 2 est premier, il n'y a rien à démontrer. Sinon,
n a un diviseur a compris entre 2 et n − 1, donc n = ab avec 2 ≤ a, b ≤ n − 1.
Par hypothèse de récurrence, a et b se décomposent en produits de facteurs
premiers ; donc n aussi.
Au contraire, la seconde partie du théorème, que la décomposition est
unique, n'est pas du tout évidente : pourquoi n'y aurait-il pas par exemple
0 0 0 0
quatre nombres premiers, deux à deux distincts, p, p , q , q , tels que pq = p q ?
4
Nous aurons besoin, pour le montrer, d'outils un peu moins naïfs que jusqu'à
présent. Avant de les présenter, tirons quelques corollaires de l'existence de
la décomposition.
p1 = 2, p2 = 3, p3 = 5, p4 = 7, p5 = 11, . . . , pn−1 , pn
Multiplions-les :
N = p1 p2 . . . pn
Comme N + 1 est un entier ≥ 2, c'est un produit de nombres premiers. Il y a
en donc un, disons pi , qui divise N + 1. Comme pi divise aussi N , on a deux
entiers successifs multiples de pi , ce qui est absurde.
Poser n=1 ;
(*) Ajouter 2 à n ;
Sin n'est pas barré, barrer tous les multiples de n strictement
plus grands que n ;
√
Si n ≤ N aller en (*) ;
Stop.
Les nombres premiers sont ceux qui n'ont pas été barrés.
Exercices. Dressez la table des nombres premiers moindres que 100. Prenez
ensuite au hasard quelques nombres ≤ 104 , et décomposez-les en produit de
facteurs premiers. Décomposez aussi : 85, 87, 90, 91, 101, 1001, 1003, 2003,
9001.
5
7. Les nombres premiers sont au centre de beaucoup de recherches con-
temporaines. Voici, entre cent, deux questions ouvertes célèbres : malgré des
eorts considérables, on ne sait toujours pas si ces énoncés sont vrais ou faux.
Si vous savez en démontrer un, ou le réfuter, vous aurez contribué puissam-
ment à l'avancement des sciences... et vous n'aurez plus à être inquiet quant
à l'obtention de votre diplôme de licencié en mathématiques.
Conjecture : Il existe une innité de p premiers tels que p+2 soit également
premier (nombres premiers jumeaux).
Les premières paires sont (3, 5), (5, 7), (11, 13), (17, 19). . .
Exercices. Trouvez toutes les paires de nombres premiers jumeaux moin-
9
dres que 100 ; et, à l'aide d'un ordinateur, moindres que 10 .
Indication. Il y en a 3.424.506.
aq ≤ b < a(q + 1)
On pose r = b − aq ; donc 0 ≤ r < b. On appelle q le quotient et r le reste.
C'est la "division avec reste" de l'école élémentaire, où vous avez appris à
l'eectuer par un algorithme ecace.
Attention au cas où b est négatif : la division euclidienne de 17 par 5 est
17 = 5 × 3 + 2 ; et celle de −17 par 5 est −17 = 5 × (−4) + 3.
0 ∈ G;
x ∈ G et y ∈ G impliquent x + y ∈ G ;
x ∈ G implique −x ∈ G.
Exemples. 1. L'ensemble aZ des multiples de a est un sous-groupe de Z.
0 0
En eet, 0 = 0a et ka + k a = (k + k )a et −(ka) = (−k)a.
On dit que aZ est le sous-groupe cyclique (ou monogène) engendré par
a. L'adjectif "monogène" est meilleur, mais ne se rencontre que dans l'en-
seignement élémentaire ; l'usage est pour "cyclique".
6
2. Le singleton {0} est un sous-groupe de Z. L'ensemble Z lui-même est un
sous-groupe de Z. Ces exemples sont d'ailleurs cas particuliers du précédent
puisque {0} = 0Z et que Z = 1Z.
3. Plus généralement, soient a1 , . . ., ar des entiers. On considère
G = a1 Z + a2 Z + . . . + ar Z = {k1 a1 + k2 a2 + . . . + kr ar / k1 , k2 , . . . , kr ∈ Z}
0 = 0a1 + . . . + 0ar
et
et
7
Nous avons vu au paragraphe précédent que aZ est contenu dans G. Etab-
lissons l'inclusion réciproque. Soit g un élément quelconque de G. Eectuez
la division euclidienne : g = aq + r avec q ∈ Z et 0 ≤ r < a. Comme G est
un sous-groupe qui contient a, il contient aussi aq , et donc aussi r = g − aq .
Par dénition de a, cela force r = 0, c'est-à-dire g = aq : on a bien établi que
g ∈ aZ.
Enn, l'écriture G = aZ est unique car aZ = bZ signierait que a divise
b et que b|a, donc que a = b puisqu'ils sont positifs.
p.g.c.d.
clique. Son générateur positif s'appelle "plus grand commun diviseur", ou
des entiers a1 , . . ., an . On va maintenant examiner cette notion. Par
souci de simplicité, nous nous concentrerons sur le cas de deux entiers a, b :
aZ + bZ = pgcd(a, b)Z
n nombres.
Le lecteur établira comme exercice les propriétés analogues pour
8
u, v ∈ Z tels que
au + bv = 1
(identité dite de Bézout, et dûe à Bachet.) Par exemple, 2 et 3 le sont puisque
(−1) × 2 + (1) × 3 = 1. En fait, dire que a et b sont étrangers c'est dire qu'ils
n'ont pas de diviseur premier commun, mais pour l'instant cette armation
globalement
n'est pas évidente . . .
a1 , . . ., an sont pgcd(a1 , . . . , an ) =
deux à deux
On dit que premiers entre eux si
1 ; et qu'ils sont premiers entre eux si pgcd(ai , aj ) = 1 pour tout
i 6= j , ce qui est plus fort si n ≥ 2. Par exemple, 10, 15 et 6 sont globalement
premiers entre eux puisque 10 − 15 + 6 = 1.
5) On ramène diverses considérations sur pgcd(a, b) au cas où ils sont
premiers entre eux, par ce raisonnement : soit d = pgcd(a, b). On a vu en 1)
0 0
que d|a et d|b. Posons a = a/d et b = b/d. D'après 2),
n = p1 . . . pr = q1 . . . qs
9
les pi étant rangés en ordre croissant ainsi que les qi , alors r = s, et pi = qi
pour chaque i. Par récurrence sur r + s :
Si r + s = 2, alors n = p1 = q1 .
Supposons l'unicité démontrée quand r+s est plus petit. Comme pr est
premier et divise le produit q1 . . . qs , par le "premier théorème d'Euclide" il
doit diviser l'un des facteurs qi . Comme qi est premier, pr = qi . Un raison-
nement symétrique montre que qs est égal à un pj . Comme pr ≥ pj et qs ≥ qi ,
on a pr = pj = qs = qi . On simplie les deux expressions par pr :
p1 . . . pr−1 = q1 . . . qs−1
pi p
Y
n=±
p premier
"Presque tous nuls" signie tous nuls, sauf peut-etre un nombre ni. De la
sorte, ce produit inni est en fait ni, puisque presque tous ses facteurs
égalent 1. L'entier ip s'appelle "ordre de
n en p", et se note ordp (n) ; ou bien
"valuation p-adique de n", et on le note vp (n). C'est la puissance de p dans
la décomposition de n. On pose souvent par convention vp (0) = −∞.
Cela éclaire la divisibilité. Au regard de l'étude qui précède, quels que
soient a, b entiers, a|b si et seulement si pour chaque p premier, ordp (a) ≤
ordp (b).
pgcd(a, b) = pgcd(b, r)
10
En eet, par dénition, pgcd(a, b) est de la forme au + bv . Comme a=
bq + r, on a
pgcd(b, r) = bu0 +rv 0 = bu0 +(a−bq)v 0 = b(u0 −qv 0 )+av 0 ∈ aZ+bZ = pgcd(a, b)Z
Autrement dit, pgcd(a, b) divise pgcd(b, r) Comme ils sont positifs, ils sont
égaux.
11
et donc,
pmin(ordp (a),ordp (b))
Y
pgcd(a, b) =
p premier
mais chaque homme paie quatre sous, chaque femme trois sous, chaque enfant
quatre deniers. Je demande combien il y a d'hommes, combien de femmes,
combien d'enfants.
NB : il fallait douze deniers pour faire un sou.
Solution. Notant x, y , z le nombre d'hommes, de femmes et d'enfants, il
faut résoudre en nombres entiers :
x + y + z = 41
1
4x + 3y + z = 40
3
Notez qu' il y a une inconnue de plus que d'équations : en nombres réels, il
y aurait une famille à un paramètre de solutions. En éliminant z, on trouve
11x + 8y = 79
Comme 8 et 11 sont premiers entre eux, cherchons u et v tels que
11u + 8v = 1
12
On eectue la division euclidienne :
11 = 8 × 1 + 3
8u0 + 3v 0 = 1
Solution évidente :
8(−1) + 3(3) = 1
D'où
1 = −8 + 3 × 3 = −8 + 3(11 − 8) = 11 × 3 − 8 × 4
Multiplions par 79 :
79 = 11 × 237 + 8 × (−316)
x0 − x y − y0
= =t∈Z
8 11
Pour que cette solution soit acceptable, il faut que x, y ≥ 0, c'est-à-dire :
−y0 x0
28, . . . = ≤t≤ = 29, . . .
11 8
Cela force t = 29, qui donne en retour x = 5, y = 3, puis z = 33 : il y avait
cinq hommes, trois femmes, et trente-trois enfants.
sous; les hommes ont payé dix-neuf sous chacun, les femmes treize. Combien
1.
par cheval et vingt écus par b÷uf. Les b÷ufs lui ont coûté sept écus de plus
2.
que ne lui ont coûté les chevaux. Combien a-t-il acheté de b÷ufs, et combien
de chevaux?
13
5. La notion de p.p.c.m. ou "plus petit commun multiple" est symétrique
de celle de p.g.c.d.
Soient a1 , . . ., ar des entiers. On considère l'intersection
a1 Z ∩ a2 Z ∩ . . . ∩ ar Z
a1 Z ∩ a2 Z ∩ . . . ∩ ar Z = ppcm(a1 , . . . , ar )Z
En conséquence :
pgcd(a, b) ppcm(a, b) = |ab|
Ce qui permet de calculer rapidement le p.p.c.m., puisque nous savons cal-
culer le p.g.c.d.
Le plus petit commun multiple intervient dans les sommes de fractions,
pour calculer leur plus petit dénominateur commun : soit à représenter la
somme de n1 /d1 , . . ., nr /dr comme une fraction unique. On pose
d = ppcm(d1 , . . . , dr ) = d1 q1 = . . . = dr qr
n1 nr q1 n1 qr nr q1 n1 + . . . + qr nr
+ ... + = + ... + =
d1 dr d d d
1.3 Congruences.
1. Soit a un entier. On dit que x, y ∈ Z sont congrus modulo a si x−y est
divisible par a ; et l'on écrit x ≡ y (mod a). C'est une relation d'équivalence.
En eet :
14
Elle est bien réexive (x ≡ x) puisque x − x = 0 = 0a ;
Elle est bien symétrique (x ≡ y implique y ≡ x) puisque x − y = ka
implique y − x = (−k)a ;
Elle est bien transitive (x ≡ y et y ≡ z impliquent x ≡ z ) puisque
x − y = ka et y − z = k 0 a impliquent x − z = (k + k 0 )a.
On peut remplacer a par −a, et donc supposer a positif. S'il est non nul,
chaque classe d'équivalence x̄ contient un et un seul entier de l'intervalle
[0, a[. En eet, soient q et r le quotient et le reste de la division euclidienne
de x par a : on a x − r = aq , donc x ≡ r (mod a). Si x, y ∈ [0, a[ et que x ≡ y
(mod a), alors |y − x|/a est entier et appartient à [0, 1[, donc x = y .
Autrement dit : deux entiers x, y sont congrus modulo a quand les divi-
sions euclidiennes de x et y par a ont même reste.
(x + x0 ) − (y + y 0 ) = (k + k 0 )a
et
(x − x0 ) − (y − y 0 ) = (k − k 0 )a
et
xx0 − yy 0 = x(x0 − y 0 ) + (x − y)y 0 = (xk 0 + ky 0 )a
•
n ≡ cr + cr−1 + . . . + c1 + c0 ( mod 3)
•
La preuve par 9 de l'école élémentaire consiste, quand on a eectué
une opération, à la vérier modulo 9, c'est-à-dire qu'en remplaçant chaque
nombre par la somme de ses chires, l'opération doit encore tomber juste. On
laisse ainsi en moyenne passer une erreur sur neuf. Il y a de même une preuve
par 11, qui laisse passer une erreur sur onze. L'application simultanée des
deux preuves laisse passer une erreur sur ppcm(9, 11) = 99.
x ≡ m ( mod a)
x ≡ n ( mod b)
où m, n, a, b sont des entiers donnés, les deux derniers non nuls.
Cherchons une solution. Posant x = ha + m = kb + n, on est ramené à
trouver h, k ∈ Z tels que m − n = −ha + kb. Soit d le p.g.c.d. de a et b. Si
d ne divise pas m − n, il n'y a pas de solution. Sinon, m − n = dd0 ; on sait
0
trouver u, v ∈ Z tels que au + bv = d, et il n'y a qu'à prendre h = −d u,
0
k = d v.
0 0
Ayant ainsi trouvé une solution x0 = −d ua + m = d vb + n, les autres
solutions sont les x tels que x − x0 ≡ 0 modulo a et modulo b, c'est-à-dire
16
quex − x0 est un multiple commun à a et b, autrement dit un multiple de
ppcm(a, b) :
x ∈ x0 + ppcm(a, b)Z
p
= p!/i!(p − i)!
i
i
p est premier à 1, à 2, . . ., et à p − 1. Donc
Démonstration. On sait que
i!(p − i)!, qui est un produit de nombres choisis parmi les
il est premier à
précédents. Comme p divise p!, par le lemme de Gauss il doit diviser le
coecient binomial. •
17
(a1 + a2 + . . . + an )p ≡ ap1 + ap2 + . . . + apn mod p
Autrement dit l'erreur standard des collégiens : (a + b)p = ap + bp est correcte
modulo p.
Démonstration. D'après le lemme ci-avant,
p p−1 p
p p
(a + b) = a + a b + ... + a1 bp−1 + bp ≡ ap + bp ( mod p)
1 p−1
Le cas à n termes s'ensuit par récurrence sur n. •
Démonstration du petit théorème de Fermat. 1. Comme la question ne
dépend que de la classe de x modulo p, on peut supposer que x ≥ 0. On a
par le lemme précédent,
xp = (1 + 1 + . . . + 1)p ≡ 1 + 1 + . . . + 1 = x mod p
18
Z/nZ
anneau.
On a ainsi dans deux lois de composition internes, qui le munis-
sent d'une structure d' C'est une structure très importante que nous
rencontrerons souvent ; voici quelques généralités.
2
de+ );
Il existe un élément 0∈A tel que quel que soit a ∈ A, on ait a+0 =
3
0+a=a (dit élément neutre de +, ou nul) ;
Quel que soit a ∈ A, il existe un élément −a ∈ A tel que a + (−a) =
4
−a + a = 0 a) ;
(dit opposé de
5
a, b ∈ A, on a a + b = b + a (commutativité de +) ;
Quels que soient
Quels que soient a, b, c ∈ A, on a a(b + c) = ab + ac (demi-distributivité
6
à gauche) ;
Quels que soient a, b, c ∈ A, on a (a + b)c = ac + bc (demi-distributivité
7
à droite) ;
8
a, b, c ∈ A, on a a(bc) = (ab)c (associativité de ×) ;
Quels que soient
9
a, b ∈ A, on a ab = ba (commutativité de ×) ;
Q uels que soient
Il existe un élément 1 ∈ A tel que quel que soit a ∈ A, on ait a1̄ = 1̄a = a
(élément neutre de ×, dit unité).
A groupe com-
mutatif
Les axiomes 1, 2, 3 et 4 s'expriment aussi ainsi : est un
pour la loi d'addition. Nous examinerons cette structure au prochain
chapitre.
On dit que A est intègre si quels que soient a, b ∈ A, l'identité ab = 0
implique a=0 ou b = 0.
Exemples et contre-exemples. Les ensembles Z, Q, R, C sont des anneaux
intègres pour l'addition et la multiplication usuelles. L'ensemble N n'est pas
un anneau pour ces lois de composition pourquoi ?
Un exemple d'anneau stupide mais que l'on rencontre quelquefois est
l'ensemble à un seul élément A = {0} muni des deux seules lois de compo-
sition internes possibles : 0 + 0 = 0 et 0 × 0 = 0 ! En eet l'on vérie sans
19
peine toutes les propriétés ci-dessus. . . On l'appelle l'anneau trivial.
Exercices. Montrer que dans tout anneau, 0 est absorbant pour la multi-
plication, en d'autres termes quel que soit a∈A:
a×0=0×a=0
En déduire que l'anneau trivial est le seul anneau qui soit un groupe pour la
multiplication.
Z∗ = {−1, +1}
20
4. Z/nZ est un anneau ; l'élément nul est 0̄ et l'élément
Il est clair que
unité 1̄ ; l'opposé de x̄ est −x. Mais Z/nZ pas toujours intègre : Z/6Z ne
l'est pas, puisque 2̄3̄ = 6̄ = 0̄ mais que 2̄ 6= 0̄ et que 3̄ 6= 0̄.
Supposons n ≥ 2. Dans quel cas Z/nZ est-il intègre ? Si n|ab implique
n|a ou n|b, ce qui revient à dire que n est premier.
Dans quel cas x̄ est-il inversible dans Z/nZ ? Cela revient à dire qu'il
existe u ∈ Z tel que xu ≡ 1 modulo n, ou encore qu'il existe u, v ∈ Z tels
que xu − 1 = nv , c'est-à-dire que x et n sont premiers entre eux.
Donc Z/nZ est un corps si et seulement si n ≥ 2 et 1, 2, . . ., n − 1 sont
n≥2 Z/nZ
sont les classes des entiers premiers à . L'anneau
n est un corps si et
Z/nZ
seulement si est premier. L'anneau
n est intègre si et seulement si
Z/nZ n
est premier.
1.5 Répartition des nombres premiers.
1. Nous avons vu qu'il y a une innité de nombres premiers ; un coup
d'oeil à une table fait voir qu'ils se raréent. La raison est évidente : plus
un entier est grand, plus il y a de nombres plus petits que lui, et plus il y a
de chances qu'il ait un diviseur. La question qui vient naturellement ensuite
est d'évaluer la vitesse de cette raréfaction, et si elle est régulière. C'est un
problème très beau et très dicile, sur lequel il y a eu depuis deux siècles,
théorie
et il se fait en ce moment encore, des recherches subtiles. La pluspart des
21
3. Il y a deux façons d'évaluer la raréfaction des nombres premiers. On
peut les numéroter : p1 = 2, p2 = 3, . . ., pn = le n-ième nombre premier ; ou
compter π(x), le nombre des nombres premiers plus petits ou égaux à x. On
essaie de préciser le comportement asymptotique de pn lorsque n → +∞ ou
de π(x) lorsque x → +∞. Il est clair que pn ≥ n. On peut aussi facilement
la majorer :
Cela signie que pn tend lentement vers l'inni, donc que la raréfaction
est modérée. Par exemple, en comparant, pour chaque s > 1, cette série avec
la série convergente
n−s
X
on conclut que pour une innité de n, le n-ième nombre premier est plus
s
petit que n .
1/pi11 . . . piNN
X
=
i1 ,...,iN ∈N
C'est donc la somme des inverses de tous les entiers positifs dont la décompo-
sition en facteurs premiers ne fait intervenir que p1 , . . ., pN . Tous les entiers
plus petits que N sont plus petits que pN , donc tombent dans ce cas. Donc :
N N
Y 1 X
≥ 1/k
n=1 1 − 1/pn k=1
22
Comme la série harmonique est divergente, la limite pour N → +∞ est
innie. En passant aux logarithmes, on trouve :
∞
X
− log(1 − 1/pn ) = +∞
n=1
C'est une série positive dont le terme général est équivalent à 1/pn , donc
•
P
n 1/pn est également divergente.
Z +∞
π(x)
dx = +∞
1 x2
(Diviser [1, x] en sous-intervalles ayant pour bornes deux nombres premiers
consécutifs, et intégrer par parties.) Peut-on en déduire une comparaison de
π(x) avec xs pour s < 1 et x → +∞ ?
pn ∼ n log n
Par exemple, le milliardième nombre premier devrait être de l'ordre de 109 ×
9 × 2, 30258, donc de vingt milliards.
pn
→1
n log pn
23
Passons aux logarithmes et divisons par log n :
Comme pn → ∞, le terme log log pn est inniment petit devant log pn , donc
le numérateur équivaut à log pn , qui est donc équivalent à log n, d'où en
remplaçant l'un par l'autre :
pn
→1
n log n
•
et log10 e = 0, 43429 . . .. •
5.
estimations de Tchebychev.
A défaut du théorème des nombres premiers, nous allons établir un
résultat analogue plus modeste, les
p premier ≤n
p ≤ 4n−1 ≤ 4n
Y Y
p=
p premier ≤n p premier ≤n−1
Y
P1 = p
p premier ≤m+1
Y
P2 = p
m+2≤p premier ≤n
Y
P = p = P1 P 2
p premier ≤n
n
P2 |
m
donc
n
P2 ≤
m
Majorons le coecient du binôme. On a n − m = m + 1, donc n − m 6= m,
donc :
n
n n n n
n n
X
2 = (1 + 1) = ≥ + =2
i=0
i m n−m m
25
d'où
n
≤ 2n−1 = 4m
m
Au total, on obtient bien
P = P1 P2 ≤ 4m+1 4m = 4n
•
Démonstration de la majoration de Tchebychev. D'après le lemme, quel
que soit k≤n :
4n ≥ k = k π(n)−π(k) ≥ k π(n)−k
Y Y
p≥
k<p premier ≤n k<p premier ≤n
n
π(n) ≤ (log 4) +k
log k
n n
π(n) ≤ (log 4) +
log n − 2 log log n (log n)2
dn = ppcm(1, 2, . . . , n)
Z 1
I(m, n) = tm−1 (1 − t)n−m dt
0
Z 1 n−m
X n−m
m−1
I(m, n) = t (−1)n−m−i tn−m−i dt
0 i=0
i
n−m
n−m−i
n−m
n−m
Z 1 X (−1)
n−m
i
(−1)n−m−i tn−i−1 dt =
X
=
i=0
i 0 i=0 n−i
Par réduction au même dénominateur, I(m, n) est un entier divisé par dn .
D'autre part, on peut calculer I(m, n), en remarquant que, pour tout réel
s 6= 1 :
n Z 1 n
n − 1 m−1 n−1
(st)m−1 (1 − t)(n−1)−(m−1)
X X
s I(m, n) = dt
m=1
m−1 0 m=1
m−1
Z 1
n−1 ((s − 1)t + 1)n 1
= (1 − t + st) dt = [ ]0
0 n(s − 1)
n
sn − 1 1 X
= = sm−1
n(s − 1) n m=1
C'est une identité entre deux polynômes en s, donc leurs coecients sont
égaux :
1 (m − 1)!(n − 1 − m + 1)!
I(m, n) = =
n−1 n((n − 1)!)
n
m−1
(m − 1)!(n − m)! m!(n − m)! 1
= = =
n
n! m(n!)
m
m
Au total, on a pour tout 1≤m≤n :
n
m | dn
m
27
En particulier, on a premièrement, en prenant n = 2m :
2m
m |d2m |d2m+1
m
et secondement, en posant n = 2m + 1 :
2m 2m 2m
m(2m + 1) = ppcm m , (2m + 1) d2m+1
m m m
2m
m(2m + 1) ≤ d2m+1
m
2m
Par ailleurs, de tous les coecients binomiaux avec 0 ≤ i ≤ 2m,
i
le plus grand est le coecient du milieu i = m. Pour s'en convaincre, on peut
2m
considérer la suite ui = :
i
2m
2m 2m
2m 2m 2m
m 2m
X X
4 = (1 + 1) = ≤ = (2m + 1)
i=0
i i=0
m m
m4m ≤ d2m+1
n−1 n
dn = d2m+1 ≥ m4m = 2 ≥ 2n
4
28
Et pour n = 2(m + 1) pair ≥ 10 :
n−2 n
dn =≥ d2m+2 ≥ d2m+1 ≥ m4m = 2 ≥ 2n
8
Le lemme de Nair est donc démontré sauf pour n = 8, cas dans lequel on le
d8 = 840 ≥ 28 = 256. •
vérie directement :
p premier ≤n p premier ≤n
log n 1 n
(log 4) + ≤C
log n − 2 log log n log n log n
29
Il mesura la circonférence de la terre par le moyen que voici. Chaque an-
née, au midi du solstice d'été, dans la ville de Syène (aujourd'hui Assouan),
le soleil éclairait entièrement un puits très profond autrement dit il était
au zénith. Eratosthène observa le même jour et à la même heure l'élévation
du soleil à Alexandrie. Il en déduisit la diérence des latitudes de ces deux
cités : un cinquantième de cercle. Sachant qu'elles sont situées sous le même
méridien, et connaissant leur distance : 5.000 stades, il put calculer la circon-
férence terrestre : 250.000 stades ; mais les auteurs anciens rapportent qu'il
trouva 252.000 stades, ce qui semble plus précis. La valeur de cette mesure
est disputée, car il faut savoir ce qu'était un stade ; on convient généralement
qu'il employa le stade égyptien et que celui-ci contenait 157,5 mètres ; ce
qui donne pour tour de la terre 39.690 kilomètres, résultat juste à un pour
cent près. Cette impressionnante exactitude est trompeuse ; elle provient en
vérité de deux erreurs qui se compensent : Assouan et Alexandrie n'ont pas
précisément la même longitude ; et leur distance, fort dicile à mesurer dans
l'antiquité, est en fait de 5.346 stades égyptiens.
Eratosthène évalua aussi l'inclinaison de l'axe terrestre sur l'écliptique. Il
établit une carte du monde alors connu en Occident : du Portugal au delta
du Gange. Ses calculs de longitude et de latitude, à cette époque très déli-
cats, fondèrent la cartographie mathématique. Il travailla à un calendrier qui
employait des années bissextiles ; et à une chronologie des évènements poli-
tiques et religieux depuis la guerre de Troie jusqu'à son temps. Il écrivit des
pièces de théâtre et des poèmes inspirés par ses découvertes astronomiques
et géographiques.
Nous n'avons d'idée de ses travaux mathématiques que par la relation de
Pappus. Eratosthène aurait étudié la duplication du cube, la construction de
la moyenne proportionnelle, et les nombres premiers.
A l'âge de quatre-vingts ans, atteint d'ophtalmie, il devint aveugle, et se
suicida, dit-on, en se laissant mourir de faim.
30
Il est principalement l'auteur d'un manuel, les Eléments, ouvrage mon-
umental de treize livres, qui t autorité dans l'enseignement des sciences
pendant plus de deux millénaires.
Le premier livre traite des fondements de la géométrie plane ; le second,
des équations du second degré ; le troisième, du cercle ; le quatrième, des
polygones réguliers.
Le cinquième, sur les proportions, beaucoup moins élémentaire, contient
une construction des nombres réels positifs qui ne fut bien comprise qu'au
XIXème siècle.
Les septième, huitième et neuvième livres concernent les nombres entiers ;
le dixième, les irrationnels ; le onzième, les rudiments de la géométrie dans
l'espace ; le douzième, la mesure du volume des corps solides ; le treizième,
les polyèdres réguliers.
En fait les Eléments forment un ensemble hétérogène de qualité scien-
tique variable ; certains chapitres semblent des compilations d'÷uvres an-
térieures ; d'autres ont probablement subi des remaniements plusieurs siècles
après Euclide.
Il aurait également écrit quatre autre traités, dont il ne nous reste que
des fragments obscurs : les Données, les Porismes, les Coniques, et les Lieux
des surfaces.
31
32
Chapitre 2
Groupes
Parce qu'elle est générale, elle est aussi plutôt abstraite. Voici une de-
scription concise de la notion en une phrase :
Un groupe est composé d'éléments qui ont des inverses, et qui peuvent
être composés par une certaine opération sans sortir du système.
(b) Une loi de composition interne (dont la nature est également sans
aucune importance), c'est-à-dire une application de G×G dans G, que l'on
notera souvent (g, h) 7→ gh ;
Le tout vériant certaines propriétés :
Dénitions
Un groupe est un ensemble G muni d'une loi de composition interne
(g, h) 7→ gh telle que :
(a) Quels que soient g, h, k ∈ G, on a (gh)k = g(hk) (associativité);
33
(b) Il existe un e ∈ G, dit élément neutre, tel que quel que soit g ∈ G, on
a eg = ge = g ;
(c) Quel que soit g ∈ G, il existe un g ∈ G, dit symétrique ou inverse
−1
de g, tel que gg = g g = e.
−1 −1
34
(gg −1 )−1 geg −1 = (gg −1 )−1 gg −1 = e
donc g −1 est bien inverse bilatère ; de plus
ge = g(g −1 g) = (gg −1 )g = eg = g
G → G : x 7→ gx
G → G : x 7→ xg
geg h = gh = geh h
eg = eh
Cela est vrai quels que soient g et h ∈ G. Puisque G est non vide, on xe un
a ∈ G, et on pose e = ea . Pour chaque g xé, en posant h = a on trouve que
eg = e ; et en prenant h = g , que eg = eg . Donc e est neutre bilatère, ce qui
établit (b).
Quel que soit g ∈ G xé, notons g −1 la solution de gx = e et g−1 la
solution de xg = e, a priori diérente. On a
35
Notations commodes. Pour g∈G et n entier ≥ 1, on note
g n = gg . . . g
(avec n facteurs) ; et
g0 = e
et si n<0 :
g n = g −1 g −1 . . . g −1
m+n
(avec |n|facteurs). Vous vérierez que g = g m g n et que (g m )n = g mn . Si
n n n
g et h commutent, alors (gh) = g h .
n n n 2
Mais en général (gh) 6= g h . En fait, (gh) = ghgh et g 2 h2 = gghh ne
sont égaux que si g et h commutent, comme on le voit en simpliant à gauche
−1
par g et à droite par h. De même retenez que (gh) = h−1 g −1 ; vérication :
(gh)(h−1 g −1 ) = g(hh−1 )g −1 = geg −1 = gg −1 = e. On n'a (gh)−1 = g −1 h−1
−1
que si g et h commutent. Plus généralement (g1 . . . gn ) = gn −1 . . . g1 −1 :
l'ordre des facteurs est inversé.
A−1 = {a−1 / a ∈ A}
Ag = {ag / a ∈ A}
gA = {ga / a ∈ A}
AB = {ab / a ∈ A, b ∈ B}
n
A = {a1 . . . an / a1 , . . . , an ∈ A}
attention : A2 n'est pas l'ensemble des carrés d'éléments de A, mais l'ensem-
ble, en général plus grand, des produits de deux éléments de A.
G = {e}
la loi de composition est ee = e. Les axiomes a, b, c sont bien évidemment
vériés. Un tel groupe est dit trivial.
36
2 Groupes de permutations. Soit X un ensemble quelconque. On note
S(X) l'ensemble des permutations de X , c'est-à-dire des applications bijec-
tives de X sur X. Muni de la composition des applications, c'est un groupe.
L'élément neutre est l'application identique ; le symétrique de chaque bijec-
tion est l'application réciproque.
Quand X = {1, 2, . . . , n}, S(X) = Sn , groupe des permutations
on note
de n symboles. C'est un groupe ni d'ordre |Sn | = n!
Ce groupe est non commutatif dès que n ≥ 3, car par exemple les trans-
positions (1, 2) et (2, 3) ne commutent pas vériez-le en vous rappelant
que la transposition (x, y) est la permutation de X dénie par x 7→ y , y 7→ x
et z 7→ z quel que soit z 6= x, y .
Exercice : dressez la table de multiplication de S2 et celle de S3 .
x̄ + ȳ = x + y
Celle-ci est bien dénie puisque nous avons vu que l'addition est compatible
0 0
avec la congruence : si x̄ = x̄ et ȳ = ȳ , alors x + y = x0 + y 0 .
Muni de cette loi de composition, Z/nZ est un groupe commutatif. En
eet, elle est bien associative puisque
x̄ + ȳ = x + y = y + x = ȳ + x̄;
L'élément 0̄ = nZ est bien neutre puisque
x̄ + 0̄ = x + 0 = x̄;
Chaque élément x̄ a pour symétrique −x puisque
x̄ + −x = x + (−x) = 0̄.
37
C'est donc un groupe ni d'ordre |Z/nZ| = n.
Plus concrètement, on peut regarder Z/nZ comme l'ensemble des entiers
de 0 à n − 1, muni de l'addition modulo n, qui à x, y associe le reste de la
division de x + y par n.
Exercice. Dressez la table d'addition de Z/2Z, celle de Z/3Z et celle de
Z/4Z.
4 Le groupe inni cyclique. L'ensemble Z est un groupe commutatif
pour l'addition
(x, y) 7→ x + y
L'élément neutre est 0. Le symétrique de x est −x.
5 Groupes vectoriels. n n n n
Les ensembles Z , Q , R , et C sont des groupes
commutatifs pour l'addition vectorielle (règle du parallélogramme) :
k ∗ = k \ {0}
est un groupe commutatif pour la multiplication. L'élément neutre est 1. Le
symétrique de g est 1/g .
7 Groupes linéaires. Soit k = Q, R ou C. L'ensemble GL(n, k) des
matrices n × n à entrées dans k et de déterminant non nul est un groupe. La
loi de composition interne est la multiplication usuelle des matrices, `ligne par
−1
colonne'. L'élément neutre est la matrice unité. L'inverse de M est (det M )
fois la transposée de la matrice des cofacteurs de M.
8 Produit direct. Soient G, H deux groupes. Le produit cartésien G×H
est muni de la loi de composition interne :
2.2 Morphismes.
38
Dénition Soient G et H deux groupes et φ : G → H une application.
C'est un homomorphisme de groupes si quels que soient g et g ∈ G : 0
φ(gg 0 ) = φ(g)φ(g 0 )
On a alors automatiquement : (a) φ(e) = e ; et
(b) φ(g −1 ) = φ(g)−1 . En eet,
commutatifs nis,
parce que la classe de tous les groupes est trop grande. Dans ce cours, nous
établirons la classication des groupes non évidente mais
beaucoup plus facile que, par exemple, celle des groupes nis non commu-
tatifs. Nous montrerons en particulier que tout groupe commutatif ni est
isomorphe à un produit direct de groupes cycliques :
G∼
= Z/n1 Z × Z/n2 Z × . . . × Z/np Z
39
3 Deux groupes d'ordre 4 non isomorphes. Etablissez la table de Z/4Z
et celle de Z/2Z × Z/2Z. Montrez que quoiqu'étant tous deux d'ordre 4, ils
ne sont pas isomorphes : exhibez un élément de Z/4Z de carré non trivial,
et montrez que dans Z/2Z × Z/2Z le carré de chaque élément est trivial.
intg : G → G : x 7→ gxg −1
2.3 Sous-groupes.
Dénition Soient G un groupe et H ⊂ G un sous-ensemble. C'est un
sous-groupe si :
(a) L'ensemble H
est stable par la loi de G ; autrement dit : H2 ⊂ H ; ou
0 0
encore : quels que soient h, h ∈ H , on a hh ∈ H ; et
(b) La restriction de la loi de G à H fait de H un groupe.
Alors l'inclusion de H dans G est un homomorphisme de groupes. Pra-
tiquement, H est un sous-groupe de G si et seulement si :
0 0 2
(i) Quels que soient h, h ∈ H , on a hh ∈ H (autrement dit H ⊂ H ) ;
−1 −1
(ii) Quel que soit h ∈ H , on a h ∈ H (autrement dit H ⊂ H ) ;
40
(iii) On a e ∈ H.
Exemples. 1 Idiots : G est un sous-groupe de G. Le singleton {e} est
un sous-groupe de G : le sous-groupe trivial. Par abus de notation, on le note
souvent e ou 1. On dit qu'un sous-groupe de G est propre si ce n'est ni G ni
e.
2 Sous-groupes de Z. Nous avons vu au chapitre 1 qu'un sous-ensemble
de Z aZ
est un sous-groupe si et seulement si il est de la forme pour un a ∈ N.
3 Intersection de deux ou de plusieurs sous-groupes. Vériez que l'in-
tersection de deux sous-groupes de G est un sous-groupe de G ; et, plus
généralement, que pour toute famille (Hi )i∈I de sous-groupes de G (en nom-
bre ni ou inni), l'intersection
\
H= Hi
i∈I
41
Comme σ est une bijection, chaque facteur j − i, qui apparaît une unique fois
au dénominateur, apparaît aussi, au signe près, une unique fois au numéra-
teur. Par conséquent on peut réexprimer la signature ainsi : comptons le
nombre d'inversions, autrement dit le nombre de couples (i, j) tels que i<j
mais σ(i) > σ(j). La signature de σ est +1 ou −1 suivant que ce nombre
d'inversions est pair ou impair.
L'ensemble {+1, −1} est évidemment un sous-groupe de R∗ pour la mul-
tiplication. Je dis que l'application
: Sn → {+1, −1}
G → G : x 7→ xn
est un endomorphisme. En général il n'est ni injectif ni surjectif.
42
puisque sa dérivée, nX n−1 , n'a évidemment pour racine que 0. D'ailleurs on
connaît explicitement les racines n-ièmes de 1 : ce sont les nombres
C∗ → R∗ : z 7→ |z|
est un homomorphisme de groupes ; son noyau est le cercle unité :
U = {z ∈ C / |z| = 1}
C'est donc un sous-groupe de C∗ .
10 Groupes d'automorphismes. Si X est un ensemble muni d'une
"structure", en général l'ensemble des bijections de X sur lui-même qui
préservent cette structure est un sous-groupe de S(X). Par exemple :
(a) Soit X un groupe. On note Aut(X) l'ensemble des automorphismes
de X. C'est un sous-groupe de S(G) ;
(b) Soit X un espace topologique. L'ensemble des homéomorphismes de
X S(X).
est un sous-groupe de
n
(c) Soit X un ouvert de R , ou plus généralement une sous-variété de
Rn ; et soit r ≥ 1, ou r = +∞. L'ensemble des diéomorphismes de X de
r
classe C est un sous-groupe de S(X).
11 Centre et centralisateurs.
Pour h ∈ G xé, on note
43
12 Les groupes classiques. Ce sont des sous-groupes remarquables de
GL(n, C) liés à la géométrie. Voici les plus connus.
det : GL(n, C) → C∗
44
Nous verrons plus loin que si |g| est ni, alors hgi ∼
= Z/|g|Z ; et que si au
contraire |g| est inni, alors ∼
hgi = Z.
14 Groupes de matrices à un paramètre. Soit M une matrice complexe
n × n. L'application
R → GL(n, C) : t 7→ etM
est un homomorphisme de groupes. On peut le regarder comme une courbe
paramétrée dans GL(n, C) ; son vecteur vitesse à l'instant t = 0 est M . On
R dans GL(n, C) est de
mesurable.
peut montrer que tout homomorphisme continu de
cette forme ; et même tout homomorphisme Son image s'appelle le
sous-groupe à un paramètre déni par M . C'est l'équivalent continu du sous-
groupe engendré par un élément g . Déterminez le sous-groupe à un paramètre
déni par chacune des matrices suivantes :
0 −1 0 1 1 0
1 0 0 0 0 −1
nh ≤ x < (n + 1)h
|x − nh| < h ≤
45
on a bien montré que H est dense dans R.
Second cas : a > 0. Je dis que H = aZ. Je dis d'abord que a ∈ H . En
eet, il existe une suite (hi ) d'éléments de h tendant vers a en décroissant.
Donc
hi − hi+1 → 0+
na ≤ h < (n + 1)a
\
hAi = H
A⊂H⊂G
A. En notation condensée :
i
46
∞
(A ∪ A−1 )n
[
hAi =
n=0
(a1 . . . an )−1 = an −1 . . . a1 −1
Nous verrons que les groupes modulaires sont également de type ni. Montrez
que chaque groupe ni est à plus forte raison de type ni.
47
2.4 Quotients.
Soient G un groupe, H⊂G un sous-groupe. On va tenter de construire
un quotient G/H , de la même façon qu'on a déni Z/nZ à partir du groupe
Z et de son sous-groupe nZ. Disons tout de suite que lorsque G n'est pas
commutatif, notre tentative n'aboutira pleinement que pour certains sous-
groupes, dits distingués.
On considère dans G la relation :
x ≡ y ⇔ x−1 y ∈ H
Proposition et dénitions C'est une relation d'équivalence sur
l'ensemble G (congruence à droite modulo H ) et la classe de x est xH (classe
de x modulo H à droite.) En particulier, la classe de e est eH = H . L'ensem-
ble des classes se note G/H et s'appelle quotient de G par H à droite.
Démonstration. Exercice.
x ≡ y ⇔ xy −1 ∈ H
Proposition et dénitions C'est une relation d'équivalence sur
l'ensemble G (congruence à gauche modulo H ) et la classe de x est Hx (classe
de x modulo H à gauche.) En particulier, la classe de e est He = H . L'ensem-
ble des classes se note H\G et s'appelle quotient de G par H à gauche.
Démonstration. Exercice.
f : G → G : x 7→ x−1
est une bijection, et l'on a x ≡ y modulo H à gauche si et seulement si
f (x) ≡ f (y) modulo H à droite. En eet,
48
Donc f dénit une bijection de H\G sur G/H . Ils ont donc même cardinal.
•
Proposition ("théorème de Lagrange") On a |G| = |H|[G : H].
En particulier, si G est ni, l'ordre de H divise l'ordre de G.
Démonstration. Considérons par exemple les classes à gauche. Elles for-
ment une partition de l'ensemble G. Elles sont en nombre [G : H]. Chacune
est de cardinal |H|, car pour x ∈ G xé l'application
H → Hx : h 7→ hx
est une bijection. Donc |G| = |H|[G : H] par le principe des moutons : si
vous avez 5 rangées de moutons et que chaque rangée compte 7 moutons,
vous avez 7 × 5 = 35 moutons . . . •
Exercices 1. Faites la liste des sous-groupes de S3 .
Nous nous tournons maintenant vers des sous-groupes meilleurs que les
autres ; ils sont dits `normaux' ou `distingués'. Rappelons que dans un groupe
G, chaque élément g induit un automorphisme, dit `intérieur', déni par
x 7→ gxg −1 .
Proposition et dénition Soient G un groupe, H ⊂ G un sous-
groupe. Les propriétés suivantes sont équivalentes, et on dit que H est dis-
tingué, ou normal, dans G, et on note H / G :
(i) Quel que soitg ∈ G, on a gHg −1 = H ;
−1
(ii) Quel que soit g ∈ G, on a gHg ⊂H;
(iii) Quel que soit g ∈ G, on a gH = Hg ;
(iv) Quels que soient x, y ∈ G, on a x ≡ y modulo H à gauche si et
seulement si x ≡ y modulo H à droite ;
49
4. Montrez que l'image inverse d'un sous-groupe distingué de G0 par un
0
homomorphisme G → G est un sous-groupe distingué de G.
Il faut vérier que c'est bien une loi de composition interne, c'est-à-dire que
xHyH , qui a priori n'est qu'une partie de G, est bien une classe modulo H.
Or
50
Insistons, au risque d'être lourd, sur le fait que si l'on ne suppose pas H
distingué, il n'y a pas de loi de groupe naturelle sur G/H , ni sur H\G. En fait,
s'il existe une loi de groupe sur G/H par exemple, qui fasse de la projection
π un homomorphisme, alors H est nécessairement distingué puisque c'est le
noyau de π.
Bien sûr, si G est commutatif, tout sous-groupe est distingué, et l'on a
toujours un groupe quotient G/H , évidemment commutatif lui aussi. Par
Proposition
exemple, pour G=Z H = nZ, on retrouve comme quotient Z/nZ.
et
Soient , deux
G G0
groupes, un sous-groupe distingué, et un homomorphisme
("propriété universelle du quotient")
H /G f : G → G0
dont le noyau contient . Il existe un unique homomorphisme
H f¯ : G/H → G0
tel que . De plus est injective si et seulement si
f = f¯ ◦ π f¯ .
H = ker f
Démonstration. Vérions d'abord que f passe au quotient, i.e. qu'il existe
f¯ : G/H → G0 telle que f = f¯ ◦ π . La condition nécessaire et susante est
que x ≡ y modulo H implique f (x) = f (y). Elle est remplie puisque x ≡ y
−1 −1
modulo H équivaut à x y ∈ H , qui implique f (x y) = e, qui équivaut à
f (x) = f (y). L'unicité de f¯ est évidente.
Cette application f¯ est bien un homomorphisme, puisque
f¯ : G/ ker f → im f ⊂ G0
51
à 2Z × Z/2Z, car dans Z tout élément non nul est d'ordre inni, alors que
dans 2Z × Z/2Z l'élément (0, 1̄) est d'ordre 2.
φ : Z → G : n 7→ g n
HK = {hk/h ∈ H, k ∈ K}
52
n'est pas un sous-groupe de G.
La raison en est claire : il n'a aucune raison
0 0
d'être stable par multiplication. Le produit hkh k ne peut en général se
00 00 0
mettre sous la forme h k , à cause que k et h ne commutent pas.
Toutefois si l'un des deux groupes, disons H , est normal, alors quel que
soit k ∈ K, on a Hk = kH . Donc HK = KH , d'où il résulte que
et que
(HK)−1 = K −1 H −1 = KH = HK
Comme évidemment e = ee ∈ HK , nous avons montré que HK est un
G.
Proposition Soient H / G un sous-groupe normal, et K ⊂ G un
sous-groupe de
sous-groupe. Alors :
HK/H ∼
= K/H ∩ K
Démonstration. On considère l'application
K → HK/H : k → k̄
a b
Z/abZ ∼
= Z/aZ × Z/bZ
En eet, soient G = Z, H = aZ, K = bZ. Le résultat précédent, traduit
en notation additive, est
H + K/H ∼
= K/H ∩ K
a b H +K =Z H ∩ K = abZ. •
A propos des groupes cycliques nis.
Comme et sont premiers entre eux, et
π : Z → G : x 7→ π(x) = x̄
53
Détermination des sous-groupes. Soit H ⊂ G un sous-groupe. Alors π −1 (H)
−1
est un sous-groupe de Z contenant nZ, donc de la forme π (H) = xZ avec
x|n. Posons n = xy . Le groupe H = π(xZ) = hx̄i, que l'on note xZ/nZ, est
cyclique. Quel est son ordre ? C'est l'ordre de x̄, c'est-à-dire y . Donc l'indice
de H dans G égale x.
2.5 Actions
A quoi sert un groupe ? A agir sur un ensemble. Comment comprendre,
étudier un groupe ? en le faisant agir sur des ensembles.
G × X → X : (g, x) 7→ g · x
54
Les classes d'équivalence s'appellent orbites de l'action. Autrement dit
l'orbite de x est l'ensemble :
G · x = {g · x / g ∈ G}
A · Y = {a · y / a ∈ A, y ∈ Y }
Gx = {g ∈ G / g · x = x}
g −1 · x = g −1 · (g · x) = (g −1 g) · x = e · x = x
(gh) · x = g · (h · x) = g · x = x
si bien que gh ∈ Gx . •
On dit que l'action de G sur X est libre si le stabilisateur de chaque x∈X
est réduit à e; c'est-à-dire si, quels que soient g ∈G et x ∈ X, l'équation
g·x=x implique g = e.
On dit que l'action est dèle si l'homomorphisme φ est injectif, c'est-à-
dire si pour chaque g ∈ G, si pour chaque x∈X on a g · x = x, alors g = e.
C'est une propriété beaucoup plus faible que la précédente.
55
Enn des exemples :
2. Le groupe des permutations S(X) opère sur X par g·x = g(x). Montrez
que cette action est transitive, et que le stabilisateur de chaque x ∈ X est
naturellement isomorphe à S(X \ {x}). L'action est dèle, non libre.
3. Le même groupe S(X) opère sur l'ensemble P (X) des parties de X,
par
g · A = g(A) = {g(a) / a ∈ A}
Vériez les axiomes. Montrez que l'orbite de A est l'ensemble des parties de
X qui ont même cardinal que A (si vous ne savez pas assez de théorie des
ensembles, limitez-vous au cas où X est ni.) Montrez que le stabilisateur de
chaque A ∈ P (X) est naturellement isomorphe à S(X \ A).
L'action est dèle, non libre.
g · W = gW = {gw / w ∈ W }
On appelle Gpn une Grassmannienne. Montrez que l'action est transitive. Pour
quelles valeurs de n, p est-elle libre ? dèle ?
7. Le groupe GL(n, k) opère sur M (n, k), ensemble de toutes les matrices
n × n à coecients dans k , par g · M = gM g −1 . Deux matrices sont dans la
même orbite si et seulement si elles sont semblables. Pour k = C, les orbites
sont caractérisées par la forme de Jordan.
56
On appelle gxg −1 le conjugué de x par g . Pour chaque g ∈ G xé, l'application
adg : G → G : x 7→ gxg −1
Z(x) = {y ∈ G / xy = yx}
et s'appelle le centralisateur de x.
9. SiH ⊂ G est un sous-groupe, son image gHg −1 est également un sous-
groupe. On a ainsi une action de G sur l'ensemble de ses sous-groupes. On
−1
qualie gHg de conjugué de H par G. Le stabilisateur de H est
N (H) = {g ∈ G / gHg −1 = H}
K/(H ∩ K) ∼
= HK/H
Démonstration. Exercice.
10. Soient une action quelconque de G sur un ensemble quelconque X , x,
y∈E dans la même orbite. Montrez que Gx et Gy sont conjugués.
n
11. Flot d'un champ de vecteurs. Soient U ⊂ R un ouvert et V un champ
n ∞
de vecteurs sur U , c'est-à-dire une application de U dans R , de classe C .
n
(Ou plus généralement, soient U une sous-variété de R et V un champ de
vecteurs sur U .)
On considère l'équation diérentielle autonome du premier ordre
dx
= V (x)
dt
Elle vérie les hypothèses de Cauchy-Lipschitz. On suppose que toutes les
solutions maximales sont dénies sur R tout entier ; c'est le cas par exemple
57
si V est à support compact dans U, ou si V est linéaire sur U = Rn . On
note φt (x) la valeur à l'instant t de la solution qui vaut x à l'instant 0. Alors
l'application
R × U → U : (t, x) 7→ φt (x)
est une action de R surU . En eet :
De toute évidence, φ0 (x) = x ;
Pour vérier que φt+s (x) = φt (φs (x)), on xe s et x et on considère
l'application
u : R → U : t 7→ φt+s (x)
Elle vaut φs (x) à l'instant t = 0; et on a par la formule de Leibniz de
composition des dérivations :
du
= V (u(t))
dt
donc u est solution de l'équation diérentielle, donc on a bien
Cette action, dont les orbites sont les images des solutions, s'appelle le ot
Proposition
du champ de vecteurs V.
Soit une action d'un groupe
G sur un espace X . Le cardinal de chaque orbite G · x égale l'indice du
("équation des classes")
X
|X| = [G : Gxi ]
i∈I
G → G · x : g 7→ g · x
G/Gx → G · x
0 −1 0
En eet, on a g · x = g · x si et seulement si (g g ) · x = x, ce qui équivaut
−1 0 0
bien à g g ∈ Gx , c'est-à-dire à g ≡ g modulo Gx à droite.
Le cardinal de X est la somme des cardinaux des orbites des xi , ce qui
conclut •
58
Voici un exemple d'application. Le centre d'un groupe G est l'ensemble
des éléments z tels que zg = gz quel que soit g ∈ G. Il se note Z(G) ; c'est
un sous-groupe distingué de G (exercice).
Dénition Soit p un nombre premier. On appelle p-groupe tout groupe
ni dont l'ordre est une puissance de p (c'est-à-dire p = 1 ou p = p ou p 0 1 2
ou p ...).
3
n
X
|G| = |Z| + [G : ZG (xi )]
i=1
Corollaire Tout groupe dont l'ordre est le carré d'un nombre premier,
est commutatif.
La démonstration repose sur un petit lemme :
Lemme Le quotient d'un groupe non commutatif par son centre n'est
jamais cyclique.
Démonstration. Soient G un groupe, Z son centre. Supposons que G/Z
est cyclique ; nous allons montrer queG est commutatif.
Soit ḡ G/Z , et soient x, y deux éléments quelconques
un générateur de
m 0 −m 0
de G. Il existe m ∈ Z tel que x̄ = ḡ . L'élément x = xg vérie x̄ = e,
0 n 0 −n
donc x ∈ Z . De même, il existe n ∈ Z tel que ȳ = ḡ ; et y = yg vérie
0 0
ȳ = e, donc y ∈ Z . On a donc :
xy = x0 g m y 0 g n = x0 y 0 g m+n = y 0 x0 g n+m = y 0 g n x0 g m = yx
59
Démonstration du corollaire. Soit G un groupe d'ordre p2 avec p premier.
2
Soit Z son centre. D'après le théorème de Lagrange, Z est d'ordre 1, p ou p .
L'ordre 1 est exclus puisque le centre d'un p-groupe n'est pas trivial. Si Z
2
était d'ordre p, alors G/Z serait d'ordre p /p = p. Mais nous avons démontré
qu'un groupe d'ordre p est toujours cyclique. Ceci est impossible d'après le
2
lemme précédent. Donc Z est d'ordre p , c'est-à-dire que Z = G, qui est donc
commutatif. •
Par contre, il y a des groupes d'ordre p3 non commutatifs ; par exemple
le groupe quaternionique
X = {1, 2, . . . , n}
La loi de composition est la composition des permutations. Nous avons déjà
vu que son ordre est n!. On note :
1 2 3 ... n
σ=
σ(1) σ(2) σ(3) . . . σ(n)
1 2 3 4
3 1 2 4
désigne la permutation 1 7→ 3, 2 7→ 1, 3 7→ 2, 4 7→ 4.
On appelle support de σ , et on note spt(σ), l'ensemble des x∈X non
xés par σ , c'est-à-dire tels que σ(x) 6= x.
60
On appelle orbite de x par σ l'orbite de x sous l'action de hσi, c'est-à-dire
k
l'ensemble des σ (x) pour k ∈ Z.
L'étude de Sn repose sur la notion de cycle. Une permutation σ est qual-
iée de circulaire (ou de cycle) s'il existe des éléments deux à deux distincts
i0 , i2 , . . ., ik−1 , avec k ≥ 2, tels que σi0 = i1 , σi1 = i2 , . . ., σik−2 = ik−1 ,
σik−1 = i0 ; et σi = i pour tout i 6= i0 , . . .ik−1 . On appelle le nombre k
longueur du cycle ; c'est aussi son ordre. Son support est {i0 , . . . , ik−1 }. On
note
σ = ( i0 i2 i3 . . . ik−1 )
Notez que cette écriture n'est pas unique ; par exemple :
1 2 3 4
= (1 3 2) = (3 2 1) = (2 1 3)
3 1 2 4
Un cycle de longueur 2 est une transposition.
σ = c 1 c 2 . . . cr
ces points sont deux à deux distincts et sont permutés cycliquement par σ.
On pose
ci = ( x i σ(xi ) σ 2 (xi ) . . . σ ki −1 (xi ) )
et il est clair qu'en restriction à G · xi on a σ = ci et cj = id pour tout j 6= i.
Donc σ = c1 . . . cr ; et les ci commutent deux à deux puisque leurs supports
sont disjoints.
L'ordre de σ est le p.p.c.m. des longueurs des cycles. En eet : soit k=
ppcm(k1 , . . . , kr ). On a
61
La signature d'un cycle de longueur k (−1)k−1 , comme on le voit en
est
k +...+kr −r
comptant les inversions. Donc la signature de σ est (−1) 1 = (−1)n−r .
Deux permutations σ , τ sont conjuguées si et seulement si, pour tout k ≥
1, elles ont le même nombre de cycles de longueur k . En eet, si τ = γσγ −1 ,
alors les orbites de τ sont les images par γ des orbites de σ :
mutatifs. commutatif
On commence par deux lemmes préliminaires concernant les groupes
SoitG un groupe ni.
r
que G est d'exposant r g∈G g =e
Lemme 1 Si est d'exposant r, alors |G| divise une puissance de r.
On dit si quel que soit , on a .
G
Démonstration par récurrence sur |G|. Clair pour le groupe trivial. Sup-
posons la propriété établie pour tous les groupes d'ordre plus petit que G.
Soit g ∈G un élément autre que e ; et soit H ⊂ G le groupe cyclique en-
gendré par g . Comme g r = 1, l'ordre de H divise r. Par ailleurs, G/H est
d'exposant r , donc par hypothèse de récurrence, [G : H] divise une puissance
ri de r. Donc |G| = |H|[G : H] divise ri+1 . •
Lemme 2 (Cauchy) Soit un groupe commutatif ni d'ordre divis-
G
ible par , premier. Alors contient un élément d'ordre .
p G p
n 0 0
Démonstration. On pose m = |G| = p m avec n ≥ 1 et pgcd(p, m ) = 1.
0
En particulier m ne divise aucune puissance de m ; donc d'après le lemme
0
précédent, m n'est pas un exposant de G ; il existe donc un g ∈ G tel que
0
g m = h 6= e. L'ordre de g est un diviseur de m mais non de m0 : il est divisible
q
par p ; disons que |g| = pq . Alors |g | = p.
62
On revient au cas général, non nécessairement commutatif. Soit G un
n 0
groupe ni, d'ordre m. Soit p un diviseur de m ; on a donc m = p m avec
n ≥ 1 et pgcd(p, m0 ) = 1.
On appelle p-sous-groupe de G un sous-groupe H dont l'ordre est une
puissance de p. Par le théorème de Lagrange, cette puissance est nécessaire-
i
ment p avec i ≤ n. On dit que H est un p-sous-groupe de Sylow (ou plus
n
brièvement un p-Sylow) si son ordre est exactement p . Il n'est pas clair que
G p-Sylow.
Théorème (Sylow) Soit un groupe ni et p un diviseur premier
contienne nécessairement un
G
de |G|.
Alors :
(i) Chaque p-sous-groupe de G est contenu dans un p-Sylow;
(ii) Les p-Sylow sont deux à deux conjugués;
(iii) Le nombre de p-Sylows est un diviseur de m ; il est congru à 1 modulo
0
p.
Il résulte en particulier de (i), ou de (iii), qu'il existe au moins un p-Sylow.
La démonstration est en plusieurs étapes, et consiste en plusieurs emplois
Pour chaque i, l'élément xi n'est pas central. Donc ZG (xi ) est strictement
n
contenu dans G. Si son ordre |ZG (xi )| est divisible par p , alors par hypothèse
n
de récurrence il contient un sous-groupe d'ordre p , et l'on a ni.
n
Reste le cas où l'ordre de chaque ZG (xi ) n'est pas divisible par p . Donc
son indice
[G : ZG (xi )] = |G|/|ZG (xi )|
est divisible par p. |G|, est
Le membre de gauche de l'équation des classes,
également divisible par p. Donc, vue l'équation des classes, l'ordre de Z est
également divisible par p. Comme Z est commutatif, par le lemme de Cauchy
il contient un élément z d'ordre p. Le sous-groupe hzi qu'il engendre est donc
63
distingué dans G. Soit G0 = G/hzi ; m0 pn−1 . Soit π : G → G0
il est d'ordre
0
la projection canonique. Par hypothèse de récurrence, G contient un sous-
0 −1
groupe S d'ordre p
n−1
. On pose S = π (S 0 ) ; c'est un sous-groupe de G et
S/hzi ∼
= S 0 , donc |S| = |hzi||S 0 | = pn . •
Lemme 4 Soient S⊂G un -Sylow (il en existe d'après le lemme 3)
p
et H⊂G un -sous-groupe. Alors est contenu dans un conjugué de .
p H S
Démonstration. On fait opérer G par automorphismes intérieurs sur l'ensem-
ble de ses sous-groupes :
N (K) = {g ∈ G / gKg −1 = K}
|G|
#(G · S) = [G : N (S)] =
|N (S)|
r
X
#(G · S) = [H : H ∩ N (Si )]
i=1
Chaque terme de droite est l'indice dans H d'un sous-groupe, donc divise
l'ordre de H, qui est une puissance de p. Donc chaque [H : H ∩ N (Si )]
est une puissance de p. Nous avons vu que le terme de gauche n'est pas
divisible parp. Donc l'un des termes de droite non plus : il existe i tel que
[H : H ∩ N (Si )] = 1, c'est-à-dire que H ∩ N (Si ) = H , ou autrement dit :
H ⊂ N (Si ).
64
On se place dans le groupe N (Si ), dans lequel on a deux sous-groupes :
Si , qui est distingué dans N (Si ) par dénition de celui-ci ; et H. Donc leur
produit HN (Si ) est un groupe, et
HN (Si )/Si ∼
= H/(H ∩ N (Si ))
Il en résulte que
|Si ||H|
|HN (Si )| =
|H ∩ N (Si )|
C'est donc une puissance de p, disons |HN (Si )| = ps . HN (Si ) con-
Comme
n
tient N (Si ) qui contient Si , son ordre est divisible par celui de Si , à savoir p .
s
p doit en retour diviser m. Donc s = n. En d'autres termes HN (Si ) = Si .
Comme HN (Si ) contient évidemment H , celui-ci est contenu dans Si , qui
est un conjugué de S . •
Démonstration du théorème. (i) Soit H un p-sous-groupe de S , et S un
p-Sylow (il en existe au vu du lemme 3.) D'après le lemme 4, H est contenu
dans un conjugué de S , qui est un p-Sylow.
0 0
(ii) Soient S , S deux p-Sylow. D'après le lemme 4 appliqué à H = S ,
−1 n
celui-ci est contenu dans un gSg . Comme ils ont même ordre p , ils sont
0 −1
égaux : S = gSg .
(iii) Soit x le nombre de p-Sylow. Nous avons démontré (ii) que les p-
Sylow forment une seule orbite sous l'action de G. Autrement dit : G · S est
l'ensemble de tous les Sylow. Leur nombre est donc x = [G : N (S)]. Comme
N (S) contient S qui est d'ordre pn , cet indice est un diviseur de m/pn = m0 .
Reprenons l'équation des classes, appliquée à H = S :
r
X
x= [S : S ∩ N (Si )]
i=1
65
Corollaire. Tout groupe d'ordre pq, où p et q sont deux nombres
premiers, p < q, et q 6≡ 1 modulo p, est cyclique.
En eet, comptons ses Sylow. Le nombre de p-Sylows est un diviseur de
q, donc 1 ou q. Il est congru à 1p, donc c'est 1. Soit Sp l'unique p-
modulo
Sylow. Tout sous-groupe de G Sp est un p-Sylow, donc égale Sp .
conjugué à
En d'autres termes Sp est distingué dans G. De même, G possède un unique
q -Sylow Sq , qui est distingué. Leur intersection Sp ∩ Sq est un groupe dont
l'otrdre divise p et q , donc est réduite à e. Enn, l'ordre de G est le produit
pq de l'ordre p de Sp par l'ordre q de Sq . Toutes les conditions sont réunies
pour conclure que G est produit direct de Sp par Sq . Comme leur ordre est
premier, Sp est isomorphe à Z/pZ, et Sq , à Z/qZ. Enn, comme p et q sont
premiers entre eux,
G∼
= Z/pZ × Z/qZ ∼
= Z/pqZ
K × H → H : (k, h) 7→ k · h
66
On dénit une loi de composition interne dans l'ensemble H ×K par :
67
pour un ḡ ∈ Z/mZ. Ce sera un automorphisme s'il est bijectif, c'est-à-dire
s'il est injectif, c'est-à-dire si m|yg implique m|y , ce qui revient à dire que g
est premier à m.
En somme, les automorphismes de Z/mZ sont les
φg : x̄ 7→ xg
x̄ · ȳ = φ(x̄)(ȳ) = yg x
où 0≤g ≤m−1 et gn est congru à 1 modulo m.
Proposition Soient G un groupe, H un sous-groupe distingué, K un
sous-groupe. On a une action de K sur H par automorphismes intérieurs :
k · h = khk . On suppose que :
−1
f : H ×φ K → G : (h, k) 7→ hk
68
Exemple 1. Groupe symétrique. Le groupe Sn contient le sous-groupe
distingué An d'indice 2. Soit τ une transposition quelconque, par exemple
(12). Le sous-groupe cyclique qu'elle engendre,
hτ i = {id, τ }
est d'ordre 2 et son intersection avec An est triviale. Donc Sn est produit
semi-direct de An par hτ i.
Exemple 2. Groupe diédral. Pour chaque n ≥ 3, on considère le groupe
diédral Dn des isométries planes (positives ou négatives) qui préservent le
polygone régulier à n côtés. Ce sont les n rotations d'angle k2π/n, avec k ∈ Z,
et les symétries autour des n droites vectorielles passant par un sommet ou
par le milieu d'un côté du polygone. Les rotations forment un sous-groupe
cyclique H d'ordre n, distingué dans Dn . Une symétrie quelconque σ engendre
un sous-groupe cyclique K d'ordre 2. Le groupe Dn est produit semi-direct
de H par K .
−1
L'action de K sur H est id · h = h et σ · h = h . Autrement dit Dn est
isomorphe au produit semi-direct de Z/nZ par Z/2Z, opérant sur Z/nZ par
0̄ · ȳ = ȳ et 1̄ · ȳ = −ȳ .
Exemple 3. Groupes d'ordre 2p. Si p est un nombre premier autre que 2,
il y a, à isomorphisme près, exactement deux groupes d'ordre 2p : le groupe
cyclique Z/2pZ et le groupe diédral Dp .
En eet, comptons les p-Sylows : leur nombre est un diviseur de 2, congru
à 1 modulo p, donc égale 1. L'unique p-Sylow, disons Sp , est nécessairement
distingué. Il est d'ordre p premier, donc isomorphe à Z/pZ. Le nombre de
2-Sylows peut être 1 ou p. Soit un 2-Sylow quelconque S2 . Il est d'ordre 2
premier, donc isomorphe à Z/2Z. L'intersection de S2 avec Sp a pour ordre
un diviseur commun à 2 et p, donc elle est triviale. Comme |G| = |Sp ||S2 |, le
groupe G est produit semi-direct de Sp par S2 .
Restent à trouver toutes les actions par automorphismes de Z/2Z sur
Z/pZ. Nous avons vu qu'elles sont données par les 0 ≤ g ≤ p − 1 tels que
g 2 ≡ 1 modulo p. Ceci signie que
p|g 2 − 1 = (g + 1)(g − 1)
69
puisque 2 et p sont premiers entre eux.
Dans le second cas, 0̄ · ȳ = ȳ et 1̄ · ȳ = −ȳ , donc G∼
= Dp .
hg = gg(hg)hh = g(gh)(gh)h = gh
Z = {e, z}
70
et z 2 = e. Le quotient Q est un groupe d'ordre 4 non cyclique, donc isomorphe
Z/2Z × Z/2Z. Pour simplier les notations nous ferons comme si Q était
égal
à
à Z/2Z × Z/2Z. On notera la projection canonique :
G → Z/2Z × Z/2Z : h 7→ h̄
hgi = {e, g, g 2 = z, g 3 = g −1 }
L'ordre 12. Le plus petit ordre non encore résolu est 12 = 22 × 3. Les
cas commutatifs sont Z/12Z et Z/2Z × Z/6Z. Soit donc G un groupe non
commutatif d'ordre 12. Soit S3 un 3-Sylow : il est cyclique d'ordre 3. Soit
S2 un 2-Sylow : il est isomorphe à Z/4Z ou à Z/2Z × Z/2Z. D'après les
théorèmes de Sylow, le nombre k2 de 2-Sylows égale 1 ou 3 ; et le nombre k3
de 3-Sylows égale 1 ou 4.
71
Si k3 = 1, alors S3 est distingué, donc G est produit semi-direct de S3 par
S2 . Quelles sont les actions possibles de S2 sur S3 ∼
= Z/3Z ? On a
Aut(Z/3Z) = {±id} ∼
= Z/2Z
Aut(Z/2Z × Z/2Z) → S3
72
des 2-Sylow (1 ou 3) et par la structure des 2-Sylows (cycliques ou non). Il y
a exactement 5 groupes d'ordre 12, à isomorphisme près.
Le plus petit ordre non encore résolu est 15 = 3 × 5. Comme ce sont deux
nombres premiers dont aucun n'est congru à 1 modulo l'autre, tout groupe
d'ordre 15 est isomorphe à Z/15Z.
Nous nous arrêtons là car nous tombons sur l'ordre 16, fort épineux
puisque 16 est le nombre premier 2 à la puissance 4.
d1 |d2 | . . . |dr
73
Tout sous-groupe est distingué, et H et G/H sont également des groupes
commutatifs nis.
On a 0g = 0, n0 = 0, 1g = g , (m + n)g = mg + ng , et m(ng) = (mn)g .
Chaque g ∈ G engendre un sous-groupe cyclique :
hgi = Zg = {ng / n ∈ Z}
n(g + h) = ng + nh
G → G : g 7→ ng
74
Reste à montrer que Gm ∩ Gn = {0}. En eet, pour tout g ∈ Gm ∩ Gn ,
on a
g = umg + vng = 0 + 0 = 0
•
Pour chaque nombre premier p, notons G(p) l'ensemble des g∈G dont
l'ordre est une puissance de p. C'est un sous-groupe de G. En eet :
0
L'ordre de 0 est 1 = p , donc 0 ∈ G(p) ;
n m
Si g, h ∈ G(p), alors p g = p h = 0, donc
ce qui montre que l'ordre de g+h est un diviseur de pm+n , donc une puissance
de p;
Si g appartient à G(p), alors −g , qui a même ordre que G, appartient
ipso facto à G(p).
Nous savons par le théorème de Lagrange que si G(p) est non trivial,
alors p divise l'ordre de G. Réciproquement, si p
divise l'ordre de G, alors le
1
lemme de Cauchy dit que G contient un élément d'ordre p ; donc G(p) est
non trivial.
75
76
Chapitre 3
Corps
3.1 Généralités.
1. Un corps est, rappelons-le, un anneau commutatif unitaire k non
trivial donc il a au moins deux éléments distincts 0, 1 dans lequel tout
∗
élément non nul est inversible pour la multiplication :k = k \ {0}. Pensez
par exemple à Q, R , C
et, pour chaque nombre premier p, à Z/pZ.
0
Un homomorphisme de corps, φ : k → k , est simplement un homomor-
0
phisme d'anneaux dont la source k et le but k sont des corps ; c'est-à dire par
dénition une application qui vérie φ(x+y) = φ(x)+φ(y), φ(xy) = φ(x)φ(y)
et φ(1) = 1. En conséquence on a aussi φ(0) = 0 et φ(−x) = −φ(x). Sii x 6= 0,
−1 −1
alors φ(x) 6= 0 et φ(x ) = (φ(x)) .
On dit aussi que K est une extension de k . La théorie des corps étudie
77
principalement les extensions.
2. Tout corps est une extension soit de Q, soit d'un Z/pZ, avec p pre-
mier. Dans le premier cas on dit qu'il est de caractéristique nulle; dans le
second, de caractéristique p.
On dit qu'un corps est premier Q
s'il est isomorphe à Z/pZou à pour un
nombre premier p. En eet, pour chaque n ∈ Z, notons comme d'habitude
n l'élément de K égal à 1 + 1 + . . . + 1 (n fois) si n > 0, à 0 si n = 0, et
à −1 − 1 . . . − 1 ( |n|fois) si n < 0. L'application φ : Z → K : n 7→ n
est évidemment un homomorphisme d'anneaux, donc son image φ(Z) est un
sous-anneau de K . En particulier φ(Z) est intègre. Son noyau, étant un idéal
de Z, est de la forme pZ avec p ≥ 0. Cet entier p s'appelle la caractéristique
de K . Par propriété universelle, le quotient Z/pZ est isomorphe à φ(Z), donc
intègre. Seules solutions : ou bien p = 0, ou bien p est un nombre premier.
Dans le second cas, on a bien trouvé un sous-corps de K isomorphe à Z/pZ
avec p premier. Dans le premier cas, φ est injective et on peut l'étendre en
une application
Φ : Q → K : m/n 7→ φ(m)
φ(n)
Vérions que Φ est bien dénie. Si m/n = m0 /n0 alors mn0 = m0 n donc
et elles vérient bien les axiomes d'un espace vectoriel : quels que soient λ,
µ ∈ k et u, v , w ∈ K , on a (u + v) + w = u + (v + w), u + v = v + u,
u + 0 = u, u + (−u) = 0, 1u = u, (λµ)u = λ(µu), (λ + µ)u = λu + µu,
λ(u + v) = λu + λv .
78
La dimension (nie ou innie) de K comme k-espace vectoriel s'appelle
degré de l'extension et se note [K : k]. Prenez garde à ne pas confondre avec
l'indice d'un sous-groupe, qui se note de même : ce degré n'est ni l'indice
de k comme sous-groupe additif de K , ni l'indice de k comme sous-groupe
∗
79
80
Table des matières
1.3 Congruences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10
2 Groupes 33
2.1 La notion de groupe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2 Morphismes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
33
2.3 Sous-groupes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
2.4 Quotients. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
40
2.5 Actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
48
3 Corps 77
3.1 Généralités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
81