Exament Corriger Paris 7

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Université de Paris 7 2002-2003

CAPES: Ecrit

Un corrigé du test d’algèbre

Exercice I:
1) Soit G un groupe. Qu’est-ce qu’un sous-groupe de G ?
Solution – Un sous-groupe de G est une partie H de G telle que e ∈ H, le produit de deux éléments
quelconques de H appartient encore à H et l’inverse de tout élément de H appartient encore à H.
2) Rappeler la définition du groupe GL2 (R).
Solution – Le groupe GL2 (R) est le couple (G, ∗), où G est l’ensemble des matrices carrées inversibles
2 × 2 à coefficients réels et la loi de groupe ∗ : G × G → G est donnée par la multiplication des matrices.
3) Soit H ⊂ GL2 (R) la partie formée de toutes les matrices
 
1 a
, a ∈ R.
0 1

La partie H, est-elle un sous-groupe de GL(2, R) ? Justifier.


Solution – La matrice identité appartient à H (on prend a = 0). Quels que soient a, b ∈ R, on a
    
1 a 1 b 1 a+b
= ,
0 1 0 1 0 1

ce qui montre que le produit de deux éléments quelconques de H appartient encore à H. Finalement, pour
a ∈ R, on a
 −1  
1 a 1 −a
=
0 1 0 1
ce qui montre que l’inverse de tout élément de H appartient encore à H. Nous avons ainsi vérifié que H
est bien un sous-groupe de GL2 (R).

Exercice II:
Dans le groupe Sn des permutations de {1, . . . , 7}, considérons les éléments
   
1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 7
σ= et τ = .
5 6 1 7 3 4 2 5 4 7 6 3 2 1

1) Décomposer σ et τ en produits de cycles à supports disjoints.


Solution – Nous avons les décompositions en produits de cycles à supports disjoints

σ = (153)(2647) et τ = (246)(1537).

2) Ces deux éléments sont-ils conjugués ?


Solution – Si α est une permutation quelconque, nous avons la décomposition en cycles à supports disjoints

ασα−1 = (α(1) α(5) α(3))(α(2) α(6) α(4) α(7)).

Donc pour  
1 2 3 4 5 6 7
α= .
2 1 6 3 4 5 7
nous avons bien ασα−1 = τ . Cela montre que σ et τ sont conjugués.
3) Quel est l’ordre de σ ? Quel est l’élément σ 145 ?
Solution – L’ordre de σ est le PPCM des longueurs des cycles qui apparaissent dans la décomposition en
produit de cycles à supports disjoints de σ. Ainsi, σ est d’ordre 12. Comme 145 est congru à 1 modulo
12, nous avons σ 145 = σ 1 = σ.
4) Quel est le plus petit n tel que Sn contienne un élément d’ordre 14 ?
Solution – Soit σ ∈ Sn un élément d’ordre 14. Si n < 14, la décomposition en cycles à support disjoint
de σ doit comporter un cycle de longueur 2 et un cycle de longueur 7. Donc n ≥ 9. De l’autre côté, la
permutation σ = (12)(34 . . . 9) est bien d’ordre 14. Donc le nombre n minimal est 9.

1
Exercice III:
A) Quels sont les éléments inversibles de l’anneau Z/18Z ?
Solution – On sait que la classe d’un entier relatif x est inversible dans Z/mZ si et seulement si x est
premier avec m. Les éléments inversibles de Z/18Z sont donc les classes de 1, 5, 7, 11, 13, 17.
B) Déterminer le plus petit entier x ≥ 0 tel que x est congru à 1 modulo 13 et congru à 2 modulo 14.
Solution – Nous avons 14 − 13 = 1. Ainsi l’entier x0 = 1 × 14 + 2 × (−13) = −12 est congru à 1 modulo
13 et à 2 modulo 14. Un entier relatif x quelconque vérifie ces conditions si et seulement si x − x0 est
multiple de P P CM (13, 14) = 13 × 14 = 182. Donc x = x0 + 182k = −12 + 182k pour un entier relatif k.
Parmi ces x, le plus petit qui soit ≥ 0 est x = −12 + 182 = 170.

Exercice IV:
A) Un polynôme à coefficients réels sans racines réelles est-il irréductible dans R[X] ?
Solution – Non ! Les seuls éléments irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes
DE DEGRE 2 sans racines réelles. Par exemple, le polynôme X 4 + 1 n’a pas de racines réelles mais il
est réductible : √ √
X 4 + 1 = (X 2 + 2X + 1)(X 2 − 2X + 1).

B) Quelle est la partie entière et quelle est la forme de la décomposition en éléments simples dans
R(X) de la partie fractionnelle de
X6
(X + 1)(X − 1)3
2

(On ne demande pas de déterminer les coefficients).


Solution – La partie entière est X + 3, la forme de la décomposition en éléments simples de la partie
fractionnelle est
aX + b c d e
+ + + ,
X 2 + 1 (X − 1)3 (X − 1)2 (X − 1)
pour des constantes a, b, c, d, e ∈ R.

Exercice V:
On considère un système d’équations linéaires à coefficients réels homogène à 3 équations et 5 inconnues.
1) Quelle peut être la dimension de l’espace des solutions ?
Solution – Elle peut être 5, 4, 3 ou 2 (”chaque équation diminue la dimension de l’espace des solutions de
1 au plus”). En effet, on sait que la dimension de l’espace des solutions est 5 − r où r est le rang de la
matrice du système. Comme il s’agit d’une matrice 3 × 5 le nombre r varie entre 0 et 3.
2) Donner un exemple de système d’équations pour chaque valeur possible de la dimension de l’espace
des solutions.
Solution – Notons x1 , . . . , x5 les inconnues. Les systèmes

x1 = 0 x1 = 0 x1 = 0 0 = 0
x2 = 0 , x2 = 0 , x1 = 0 , 0 = 0
x3 = 0 x2 = 0 x1 = 0 0 = 0

ont des espaces de solutions qui sont respectivement de dimension 2, 3, 4 et 5.

Exercice VI:
Soient A et B des matrices n × n à coefficients réels. Développer (A + B)2 .
Solution –

(A + B)2 = (A + B)(A + B) = A(A + B) + B(A + B) = A2 + AB + BA + B 2 .

Exercice VII:
Soit S ⊂ R4 le sous-espace engendré par les colonnes de la matrice
 
1 2 0 1
 2 3 1 0 
A=  −1 3 3
 .
1 
−2 −1 1 0

2
1) Quelle est la dimension de S ? Combien d’équations faut-il pour caractériser les vecteurs de S ?
Solution – Effectuons des opérations élémentaires sur les colonnes de la matrice A :
       
1 2 0 1 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0
 7→  2 −1 1 −2  7→  2
 2 3 1 0  1 0 0   7→  2 1 0 0 
   
 
 −1 3 3 1   −1 5 3 2   −1 −5 8 −8   −1 −5 1 0 
−2 −1 1 0 −2 3 1 2 −2 −3 4 −4 −2 −3 1/2 0

La dernière matrice est UNE forme échelonnée par rapport aux colonnes (=cef=column echelon form).
Pour une telle matrice, le sous-espace engendré par les colonnes est de dimension égale au nombre de
colonnes non nulles. Donc il est de dimension 3. Comme les opérations élémentaires laissent inchangé
le sous-espace engendré par les colonnes, le sous-espace S est de dimension 3. Il faut donc 4 − 3 = 1
eq́uation pour caractériser les vecteurs de S.
2) Donner un système d’équations homogène dont S est l’ensemble des solutions.
Solution – Continuons les opérations élémentaires sur les colonnes
   
1 0 0 0 1 0 0 0
 0 1 0 0  7→  0 1 0 0 

 .
 9 −5 1 0   0 0 1 0 
4 −3 1/2 0 −1/2 −1/2 1/2 0

La dernière matrice est LA forme échelonnée réduite suivant les colonnes (=rcef=reduced column echelon
form). Nous lisons sur la forme réduite que l’espace S est formé des vecteurs
       
1 0 0 t1
 0   1   0   t2 
 0  + t2  0  + t3  1  = 
t1        .
t3 
−1/2 −1/2 1/2 −t1 /2 − t2 /2 + t3 /2

Il s’ensuit que les vecteurs de S sont caractérisés par l’équation

x4 = −x1 /2 − x2 /2 + x3 /2 ,

ou, de manière équivalente, par


x1 + x2 − x3 + 2x4 = 0.

Exercice VIII:
Soit E l’espace des fonctions y : R → R de classe C 2 solutions de l’équation différentielle y 00 + y = 0.
1) Donner une base de E.
Solution – Les fonctions x 7→ sin(x) et x 7→ cos(x) forment une base de E.
2) Soit x0 ∈ R et soit φx0 : E → R2 l’application qui, à y ∈ E, associe (y(x0 ), y 0 (x0 )). Montrer que
φx0 est linéaire et bijective.
Solution – Si y1 et y2 sont deux solutions et a1 , a2 ∈ R, on a
       
(a1 y1 + a2 y2 )(x0 ) a1 y1 (x0 ) + a2 y2 (x0 ) y1 (x0 ) y2 (x0 )
φx0 (a1 y1 + a2 y2 ) = = = a1 + a2
(a1 y2 + a2 y2 )0 (x0 ) a1 y10 (x0 ) + a2 y20 (x0 ) y10 (x0 ) y20 (x0 )
= a1 φx0 (y1 ) + a2 φx0 (y2 ).

Donc φx0 est linéaire de E dans R2 . On sait que pour tous (a, b) ∈ R2 , il existe une solution et une seule
de l’équation y 00 + y = 0 telle que y(x0 ) = a et y 0 (x0 ) = b. Cela signifie que φx0 est bijective.
3) Déterminer la matrice dans la base canonique de l’application φx0 ◦ φ−1 0 .
Solution – Nous avons φ0 (cos) = (1, 0) et φ0 (sin) = (0, 1). Donc

φx0 (φ−1
0 (1, 0)) = φx0 (cos) = (cos(x0 ), − sin(x0 ))
φx0 (φ−1
0 (0, 1)) = φx0 (sin) = (sin(x0 ), cos(x0 ))

Ainsi, la matrice recherchée est  


cos(x0 ) sin(x0 )
.
− sin(x0 ) cos(x0 )

3
Exercice IX:
Soit la matrice  
2 −2 0
A =  1 0 −1  .
0 0 0
1) Trouver les valeurs propres de A.
Solution – Nous avons
 
2 − x −2 0
det(A − xI3 ) = det  1 −x −1  = x2 (2 − x) − 2x = −x3 + 2x2 − 2x = −x(x2 − 2x + 2)
0 0 −x
= −x((x − 1)2 + 1) = −x(x − 1 + i)(x − 1 − i).

Les valeurs propres sont donc 0, 1 − i et 1 + i.


2) La matrice A, est-elle diagonalisable sur C ? Sur R ?
Solution – Comme la matrice A est 3 × 3 et admet trois valeurs propres distinctes, elle est bien diagonal-
isable sur C. Comme certaines valeurs propres de A ne sont pas réelles, elle n’est pas diagonalisable sur
R.
3) La matrice A8 , est-elle diagonalisable sur C ? Sur R ?
Solution – Les puissances d’une matrice diagonalisable sont diagonalisables (pourquoi ?). Donc A8 est
encore diagonalisable sur C. Ses valeurs propres sont 0,

(1 − i)8 = ((1 − i)2 )4 = (−2i)4 = 16 et (1 + i)8 = (2i)4 = 16.

Elles sont réelles. Comme la matrice A8 est diagonalisable sur C et que ses valeurs propres sont réelles,
elle est diagonalisable sur R.

Exercice X:
A) Quelle est la signature de la forme quadratique q(x, y, z) = x2 + 2yz − xz ?
Solution – Nous avons
1
x2 + 2yz − xz = (x − z/2)2 − z 2 + 2yz = (x − z/2)2 − (z − 4y)2 + 4y 2 .
4
Comme les trois formes linéaires x − z/2, z − 4y et y sont linéairement indépendantes, la signature de q
est (2, 1).
B) Soit b la forme bilinéaire symétrique de matrice
 
1 0 1
 0 4 1 
1 1 4

dans la base canonique de R3 . Montrer que b est définie positive. Compléter le vecteur e1 = t (1, 0, 0) en
une base orthonormée pour b.
Solution – Soit q la forme quadratique associée à b. Nous avons

q(x, y, z) = x2 + 2xz + 4y 2 + 2yz + 4z 2 = (x + z)2 + +4(y + z/4)2 + 11/4 z 2 .

Comme les formes linéaires x + z, y + z/4 et z sont linéairement indépendantes, la forme b est bien définie
positive. Un vecteur (x, y, z) est orthogonal à e1 ssi il vérifie

x + z = 0.
−1
Le vecteur v = ( √13 , 0, √ 3
) est orthogonal à e1 et vérifie q(v) = 1. Un vecteur est orthogonal à e1 et v ssi
il vérifie

x+z = 0
−y − 3z = 0

Il est alors proportionnel au vecteur w0 = (−1, −3, 1). On a

q(w0 ) = 1 + 2(−1) + 36 − 6 + 4 = 33.



Si on pose w = 1/ 33 w0 , les vecteurs e1 , v, w forment une base orthonormée pour b.

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