Peinture

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On fabrique les peintures en vue de l’usage sur un support avec une méthode d’application définis à

l’avance.

La formulation d’une peinture s’effectue à partir de sa destination. L’artiste, technicien ou artisan qui
la mélange pour un usage immédiat peut utiliser des recettes pratiques ; des professionnels en ont
publié des recueils depuis la Renaissance. La production industrielle établit la composition à partir
d’un cahier des charges fonctionnel[3].

La peinture est un milieu dispersé colloïdal, plus précisément un sol, dispersion de particules solides
de 1 à 10 µm dans un liquide.

Liant Modifier

Le liant donne son nom à la peinture : peinture glycérophtalique, peinture à l’huile, etc. Le liant
assure la fonction de protection du matériau peint. Il doit adhérer au support. Il participe à l’aspect
de la surface peinte par son état de surface et par son indice de réfraction, qui gouverne l’interaction
de la lumière avec les pigments qu’il contient. Plus l’indice de réfraction du liant est élevé et sa
surface, lisse, et plus la peinture est brillante. La plupart des liants sont organiques ; la chaux est un
liant minéral historique.

Le liant est liquide et durcit après la mise en œuvre. Ce durcissement se produit quand le processus
de réticulation a constitué des interactions entre molécules. On appelle ce durcissement « séchage »
par analogie, puisqu’il est le résultat de l’exposition à l’air. Il peut se produire d’au moins deux façons
différentes.

Le liant peut être dissous dans un solvant, qui s’évapore, laissant les liaisons chimiques transformer
le liquide en polymère. La pellicule de peinture reste soluble dans son solvant.

Très souvent, le processus est chimiquement très différent d’un séchage : le liant se transforme en
polymère par oxydation. La peinture « sèche » forme alors une couche plastique insoluble dans le
solvant initial.

Les peintures en poudre n’ont pas de solvant, et quelquefois pas de pigment. Elles sont constituées
d’une matière plastique fusible, qu’une teinture peut colorer dans la masse. Projetées en dispersion
dans l’air sur la surface à peindre, chargée électriquement de façon à attirer les particules, elles sont
ensuite fondues par la chaleur d’un four ou d’un rayonnement infrarouge.

Solvants et diluants Modifier

Diluant et solvants rendent le liant assez fluide pour faciliter l’application de la peinture.
On appelle souvent « sans solvant » les peintures acryliques ou vinyliques, dont le diluant est l’eau.

Le terme diluant a un sens plus général. Un solvant dissout le liant, c’est-à-dire que les molécules se
trouvent indistinctement mélangées, comme le sucre dans l’eau ; un diluant s’ajoute à une émulsion,
qui est une dispersion de particules beaucoup plus grosses, comme la crème dans le lait[4]. Un liant
dissous dans un solvant peut-être ensuite dilué.

Exemple de liant dissous puis dilué :

L’acétone dissout le nitrocellulose. L’alcool dilue ce liquide[5].

Les solvants sont des liquides volatiles. De se fait, ils s’évaporent rapidement, ce qui les fait choisir,
par exemple, pour peintures en aérosol. Leur odeur et les dangers qui leur sont associés leur fait
préférer les peintures en émulsion pour le bâtiment. Le danger principal des solvants vient de leur
inflammabilité, qui peut être explosive. Beaucoup de solvants sont nocifs, irritants ou toxiques.

L’incorporation de solvants et diluants permet de régler la viscosité et plus généralement les


propriétés rhéologiques de la peinture liquide.

Pigments et charges Modifier

Les pigments et les charges sont des poudres insolubles dispersées dans le liant. Ils déterminent
l’aspect de la surface peinte.

Les pigments ont pour rôle de rendre opaque, de colorer, et dans le cas d’une peinture métallisée, de
réfléchir la lumière. Le dioxyde de titane, très présent comme opacifiant, a aussi, dans certaines
formulations de peintures d’extérieur, un rôle photocatalytique pour la destruction de polluants dans
l’air[6].

Les charges sont généralement des produits beaucoup moins coûteux. Elles servent à ajuster les
caractéristiques rhéologiques de la peinture pour faciliter son application régulière. Elles peuvent
améliorer les qualités mécaniques comme la dureté, la facilité de ponçage, la résistance à l’abrasion,
ainsi que l’imperméabilité. Par convention, on appelle charges des poudres blanches d’origine
naturelle, d’indice de réfraction inférieur à celui du sulfate de baryum, 1,64. De ce fait, des matières
autrefois considérées, faute de mieux, comme des pigments, sont aujourd’hui classées comme
charges[7].
La couleur et l’opacité de la pellicule de peinture dépend des indices de réfraction respectifs du liant
et des pigments. Plus la différence est importante, et plus la peinture pourra être opaque. La craie,
dont l’indice de réfraction est d’environ 1,52, ne peut servir d’opacifiant dans l’huile de lin, dont
l’indice est d’environ 1,5[8]. C’est ce qui explique que le dioxyde de titane, dont l’indice est le plus
élevé de tous les pigments blancs, 2,7, soit le pigment le plus utilisé. À indice de réfraction égal, plus
les poudres sont fines, moins elles sont opaques.

La concentration pigmentaire volumique (CPV) exprime la proportion du volume des produits


pulvérulents, principalement pigments et charges, dans le volume de la pellicule de peinture. Les
vernis ont une concentration nulle, les laques, de 15 à 20%, la concentration croît pour les peintures
satinées jusqu’à 60% pour les peintures mates. La concentration pigmentaire critique est celle où il y
a juste assez de liant pour remplir les vides entre les particules de pigments et de charge. Elle permet
d’apprécier les propriétés de la peinture. Si la CPV est moindre, le liant enrobe largement les
particules, la surface peut être lisse, les pigments sont protégés du milieu ambiant. Si elle est
supérieure à la valeur critique, les pigments sont plus exposés, et la peinture tend à être poreuse. La
concentration pigmentaire critique équivaut à ce qu’on appelle en peinture à l’huile « prise d’huile ».
Elle peut s’apprécier en mesurant l’opacité de peintures composées avec une proportion variable de
liant[9].

La peinture en poudre doit se décrire par d’autres moyens. C’est un plastique, qui peut être teint par
des molécules dispersées en phase liquide et incorporer des pigments (insolubles[10]).

L’art de trouver des formules pigmentaires pour obtenir un aspect identique à celle d’une peinture
d’origine, quelles que soient les conditions d’éclairage s’appelle le contretypage. Il est délicat
lorsqu’on n’a pas connaissance des pigments d’origine ou pas la possibilité de se les procurer, à cause
du métamérisme, qui fait paraître les produits semblables sous une lumière donnée, mais différents
sous une autre. Il l’est plus encore si l’aspect inclut l’opacité, l’état de surface, le brillant,
particulièrement dans le cas des peintures métallisées[11].

Additifs Modifier

Les additifs sont des composants ajoutés en petite quantité pour améliorer les peintures, soit au
moment de l’application, soit en tant que pellicule protectrice et décorative.

Siccatif, accélérant la solidification du liant par oxydation sous l’effet de l’exposition à l’air, ou plus
rarement retardateur pour permettre une application plus lente ;

Conservateurs pour allonger le délai entre fabrication et mise en œuvre ;

Emulsifiants, qui évitent le dépôt ou sédimentation des poudres en émulsion au fond du liquide, ainsi
que la floculation ;

Plastifiants, qui améliorent l’élasticité de la couche de peinture ;


Produits mouillants destinées à favoriser le mouillage de la peinture liquide et sa répartition sur le
support ;

Des adjuvants peuvent renforcer certaines propriétés des peintures une fois appliquées, comme
l’élasticité, la résistance au feu (retardateur de flamme), aux champignons, aux insectes…

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