Jullien, Francois - La Propension Des Choses
Jullien, Francois - La Propension Des Choses
Jullien, Francois - La Propension Des Choses
La propension
des choses
Pour une histoire
de l’efficacité en Chine
Éditions du Seuil
Cet ouvrage a été précédemment publié
dans la collection «Des travaux».
Collection fondée en 1982 par M. Foucault, P. Veyne et F. Wahl
Dirigée par A. de Libera et P. Veyne
ISBN 978-2-02-114051-4
(ISBN 2-02-013629-5, 1re publication)
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A ma mère,
le dernier été.
Guillestre, 1990.
Introduction
et:
Tous les matins j’ai cueilli des roseaux,
N’en ai pas même une poignée!
celui qui nage, avec une ligne; celui qui vole, avec
une flèche reliée par un fil. Mais pour le dragon, je
n’en puis rien savoir: s’appuyant sur vent et nuages,
il s’élève dans le ciel… J’ai vu aujourd’hui Laozi: il
ressemble au dragon14!»
Tel était déjà, on l’a vu, l’idéal du stratège: il renou-
velle constamment son dispositif, «tantôt dragon tan-
tôt serpent», et «n’a jamais de formation fixe»15, ce
qui lui permet de n’être jamais là où on l’attend, de
ne pas se laisser réduire et immobiliser. Non seule-
ment l’adversaire ne peut jamais l’atteindre, mais il
est, de plus, progressivement désemparé sous l’effet
Han de ce dynamisme – qui toujours rejaillit. Tel est aussi
Zhuo l’idéal du peintre. Quand il trace des pins, «le dispo-
sitif [che] en est si varié que l’aspect de toutes ces
transformations en devient insondable h16»: dans cet
arbre-dragon, l’artiste a rendu le foisonnement infini
de la vie. Il en va de même encore en poésie, surtout
quand le développement en est long (ce qui est plutôt
rare dans la poésie chinoise classique): à force de
varier en ondulant, le déroulement du poème échappe
à toute emprise prosaïque du lecteur, déçoit toute
immobilisation thématique et devient insaisissable.
Témoin ce poème (de plus d’une centaine de vers) où
Du Fu l’auteur retrace la «longue marche vers le nord» qui
VIIIe s.
le ramène vers sa famille après les grands troubles qui
viennent de secouer la Chine17:
… Du haut de la pente, je contemple Fuzhou:
Sommets et vallons émergent et s’enfoncent tour à tour.
Je suis déjà parvenu au bord de la rivière
Que mon domestique en est encore à la cime des arbres.
Les hiboux huent dans les mûriers pâlis,
Les musaraignes saluent au bord de leurs trous.
En pleine nuit, nous traversons un champ de bataille:
La lune froide éclaire les os blanchis.
Des milliers de soldats, à Tongguan:
Évanouis – tout s’est effondré d’un seul coup!…
V. «Tension-détente», «déploiement-repli»; ou
encore «ordre-désordre», «essor-déclin»: toute his-
toire passe inexorablement par des «hauts et des
bas» 1’48. Non point en vertu de quelque principe
métaphysique projeté sur le cours des temps, mais
par nécessité interne à tout processus: les facteurs
à l’œuvre – positifs ou négatifs – nécessairement
s’épuisent, des facteurs compensateurs les rempla-
cent. Une dynamique régulatrice se trouve donc ins-
crite – même de la façon la plus discrète, ne serait-ce
que sur un mode inchoatif – à chaque étape du deve-
nir, et c’est elle qui constitue toute situation historique
en dispositif à manipuler. La tactique est, à cet égard,
on ne peut plus simple, mais elle est aussi si constam-
ment pertinente qu’elle sert à l’homme de Voie morale:
savoir profiter de la tendance qui est à l’œuvre dans le
cours des choses est sa forme de sagesse, laisser opé-
rer en son sens le dispositif que constitue la situation
lui tient lieu d’idéal. Puisque toute situation histo-
rique, même la plus défavorable, est toujours riche
d’une évolution à venir qui, à plus ou moins long
terme, peut jouer de façon positive. Si ce n’est main-
tenant, ce sera plus tard. Il suffit de savoir compter sur
le facteur qui, de tous, se révèle en définitive le plus
déterminant: le facteur temps.
Deux principes généraux suffisent, en effet, selon Wang Fuzhi
notre philosophe, pour bien gérer la logique tempo-
relle de l’alternance: d’abord, avant même que la
mutation ait lieu, se garder de tout excès afin d’éviter
que l’excès inverse ne s’ensuive par réaction; ensuite,
au moment même où se produit la mutation, tenir bon,
dans son for intérieur, en même temps que se prêter
de bon gré à la transformation49. Car rien ne serait
plus sot et destructeur que de vouloir s’opposer à la
mutation alors que celle-ci s’annonce désormais
nécessaire50: quelles que soient ses qualités person-
nelles, qui s’entête, par fidélité, dans le statu quo
198 La propension des choses
La propension à l’œuvre
dans la réalité
entre les deux pôles («ils se cherchent l’un l’autre») k; Liu Yin
XIIIe s.
au niveau du «rapport», enfin, et de sa «détermina-
tion numérique», il y a «flux» continuel qui ne cesse
de se «transformer». Au départ sont donc toujours
posées deux instances qui se font face et se correspon-
dent; de cette disposition découle une interaction réci-
proque qui constitue leur propension; et de ce rapport
dynamique procède l’actualisation des manifestations
phénoménales, en perpétuelle variation. Au sein de
cet enchaînement, la tendance est le terme intermé-
diaire qui unit la relation de principe et l’avènement
du concret, et constitue la tension, génératrice et régu-
latrice à la fois, qui est coextensive au réel dans sa
totalité.
Il y a accord général, au sein de la tradition chi-
noise, sur la conception de ce dispositif. La mésen-
tente proviendrait plutôt de la façon d’en user. Réagis-
sant à l’aggravation de la situation politique par un
rigorisme moral de plus en plus intransigeant, le lettré
confucéen, soucieux du «peuple» et de l’«État», est
tenté d’accuser ses adversaires de profiter frauduleu-
sement de la tendance pour réaliser d’autant plus sûre-
ment leurs ambitions privées. Le sage taoïste (à la Liu Yin
façon du Laozi) ne recommande-t-il pas de s’abaisser
volontairement soi-même, de se retirer humblement
en arrière, voire de se «vider» de son moi? Ne
prône-t-il pas en exemple le «morceau de bois brut»
ou le «nourrisson»? Mais c’est parce qu’il sait bien
que les contraires nécessairement s’appellent et se
remplacent, et que la fonction compensatrice de la
tendance jouera dès lors en sa faveur (non pas dans
un au-delà hypothétique, bien sûr, mais au sein de
l’avenir le plus imminent): s’il s’abaisse, c’est pour
être entraîné d’autant plus aisément à s’élever; s’il se
retire en arrière, c’est pour être entraîné d’autant plus
sûrement à avancer; s’il se vide ostensiblement de
son moi, enfin, c’est pour imposer d’autant plus impé-
rieusement celui-ci. Car il sait bien que, en sens
inverse, «la propension de ce qui est éblouissant est
230 La propension des choses
wang», p. 8) la formule fu bing zhe, fei shi heng shi ye qui peut
être comprise dans ce sens (cf. l’édition de Fu Zhenlun, Bashu
shushe, Chengdu, 1986, p. 7).
27. Ainsi, au début du chapitre XV, «Yi bing», de Xunzi ou
dans le chapitre de sommaire, «Yao lüe», du Huainanzi, p. 371-
372. Le chapitre bibliographique du Hanshu («Yiwenzhi»)
désigne une des quatre catégories d’ouvrages relatifs à la stratégie
comme celle des spécialistes du shi (bing xing shi); pour une
appréciation du contenu de cette rubrique d’après les ouvrages
subsistants, se reporter à Robin D. S. Yates, «New Light on Ancient
Chinese Military Texts: Notes on their Nature and Evolution, and
the Development of Military Specialization in Warring States
China», T’oung Pao, LXXIV (1988), p. 211-248.
28. Lun chijiuzhan (De la guerre prolongée), § 87, in Mao
Zedong xuanji, vol. II, p. 484.
29. Façon de rendre la notion de «linghuoxing» que la traduc-
tion habituelle de «souplesse» (cf. Mao Zedong, Œuvres choi-
sies, vol. II, p. 182) ne rend pas suffisamment.
30. Le Modèle occidental de la guerre (The Western Way of
War), Paris, Les Belles Lettres, 1990, p. 283.
31. Karl von Clausewitz, De la Révolution à la Restauration,
Écrits et lettres, choix de textes traduits et présentés par Marie-
Louise Steinhauser, Paris, Gallimard, 1976, p. 33. Ce rapport de
moyen à fin fait en particulier l’objet du chapitre II du premier
livre de De la guerre, qui est capital; sur l’importance de cette
conception chez Clausewitz, se reporter à Michael Howard, Clau-
sewitz, Oxford University Press, «Past Masters», 1983, chap. III,
ainsi qu’aux études de Raymond Aron, Penser la guerre, Paris,
Gallimard, 1977, et Sur Clausewitz, Paris, Complexe, 1987.
Shang Yang, IVe siècle avant notre ère (chap. 24), et le Lüshi chun-
qiu (chap. «Shen shi»).
L’édition de référence est le Zhuzi jicheng, vol. V et VI. Pour le
Hanfeizi et le Lüshi chunqiu est indiquée de plus, entre paren-
thèses, la référence à l’édition de Chen Qiyou, Hanfeizi jishi,
Shanghai renmin chubanshe, 1974, 2 vol., et Lüshi chunqiu xiao-
shi, Xuelin chubanshe, 1984, 2 vol.
1. Zhuangzi, chap. 33, «Tian xia», paragraphe consacré à Shen
Dao. Passage difficile en même temps que fascinant, et dont la tra-
duction est plutôt une interprétation; cf. ce qu’en disait déjà
Arthur Waley dans Three Ways of Thought in Ancient China (trad.
fr. par G. Deniker, Trois Courants de la pensée chinoise antique,
Paris, Payot, 1949, p. 190).
2. Sur le problème du rapport à établir entre le Shen Dao
«taoïste» qui nous est présenté dans le Zhuangzi et le Shen
Dao légiste que nous connaissons par ailleurs (cf. le Hanshu), se
reporter à P. M. Thompson, The Shen Tzu Fragments, Oxford
University Press, 1979, p. 3 sq., et aussi Léon Vandermeersch, La
Formation du légisme, École française d’Extrême-Orient, 1965,
p. 49 sq.; pour une étude des principales références du terme che
(shi) dans ce cadre politique, se reporter à Roger T. Ames, The Art
of Rulership, op. cit., p. 72 sq.
3. Shen Dao, chap. 1, «Weide», vol. V, p. 1-2; cf. P. M. Thomp-
son, op. cit., p. 232 sq.
4. Shangjunshu, chap. 24, «Jin shi», p. 39.
5. Hanfeizi, chap. 40, «Nan shi», p. 297 (p. 886).
6. Même comparaison dans Hanfeizi, chap. 34, p. 234 (p. 717).
7. Chen Qiyou (p. 894, note 27) considère que ce deuxième
développement n’est pas de Han Fei, mais ses arguments ne me
paraissent pas déterminants. De toute façon, cette argumentation
est trop bien développée pour ne pas mériter par elle-même le plus
grand intérêt.
8. Voir, par exemple, Guanzi, chap. 31, «Jun chen», p. 177.
9. Ibid., chap. 78, «Kui duo», p. 385.
10. Ibid., chap. 16, «Fa fa», p. 91.
11. Ibid., chap. 67, «Ming fa jie», p. 343.
12. Hanfeizi, chap. 14, p. 68 (p. 245).
13. Guanzi, chap. 64, «Xing shi jie», p. 325.
14. Ibid., chap. 31, «Jun chen», p. 178, et Hanfeizi, chap. 48,
3e canon, p. 332. (p. 1006); cf. aussi chap. 34 et 38.
15. Lüshi chunqiu, chap. «Shen shi», vol. VI, p. 213 (p. 1108).
Notes du chapitre 2 271
19. Shuihuzhuan (Au bord de l’eau), chap. LI; cf. trad. fr. par
Jacques Dars, Au bord de l’eau, Paris, Gallimard, «Bibliothèque
de la Pléiade», vol. II, p. 111-118. On retrouve le même type de
manipulation dans d’autres scènes du roman: pour attirer Xu Ning
au repaire (cf. «Pléiade», vol. II, chap. LVI, p. 222-232); pour for-
cer Lu Yunyi à se joindre à la bande (Ibid., p. 333 sq.); ou encore,
pour contraindre le mire An Daoquan à venir soigner Song Jiang
(Ibid., p. 442 sq.).
20. Commentaire de Jin Shengtan, Shuihuzhuan huipingben,
Pékin, Beijing daxue chubanshe, 1987, II, p. 944.
consacré au shi dans ce traité est sans doute une des réflexions les
plus explicites, comme les plus systématiques, que l’on trouve à
ce propos dans toute la littérature critique de la Chine.
17. Da Chongguang, Leibian, p. 802.
18. Shen Zongqian, Leibian, p. 906.
19. Fang Xun, Leibian, p. 915. Cette analogie célèbre est attri-
buée pour la première fois au grand peintre Lu Tanwei (fin du
Ve-début du VIe siècle) s’inspirant de la calligraphie de Wang
Xianzhi, le fils du fameux calligraphe Wang Xizhi et lui-même
célèbre pour la façon radicale dont il a tenté d’exploiter les
ressources de la cursive.
20. Shen Zongqian, Leibian, p. 907.
21. Ibid., p. 905.
22. Ibid., p. 906.
23. Liu Xie, Wenxin diaolong, chap. «Fuhui», II, p. 652. La
logique de cette image ne me semble pas avoir été suffisamment
perçue par les commentateurs chinois contemporains (sens de
zhen: soulever). Cf. les éditions complètes de Lu Kanru et Mou
Shijin, II, p. 297, et de Zhou Zhenfu, p. 465. Bien rendue, en
revanche, par Vincent Yu-chung Shih, The Literary Mind and the
Carving of Dragons, p. 324.
24. Notion de wenshi différente de celle de wenzhang. Voir, par
exemple, des emplois significatifs de ce terme dans le Wenjing
mifulun, chap. «Dingwei», p. 341 sq.
25. Liu Xie, Wenxin diaolong, chap. «Shenglü», II, p. 553-554.
L’image est, on le sait, celle du Sunzi, chap. «Shipian».
26. Wenjing mifulun, «Lunwenyi», p. 308, et «Dingwei»,
p. 340.
27. Ibid., «Dingwei», p. 343-344.
28. Wang Shizhen, Daijingtang shihua, III, «Zhenjuelei», § 9,
p. 79.
29. Wang Fuzhi, Jiangzhai shihua, p. 222, § 33. Que «la
conscience tende véritablement à s’exprimer» traduit ici la notion
de yi.
30. Ibid., p. 48.
31. Cette conception du shi poétique n’a pas obtenu, me semble-
t-il, l’attention qu’elle mérite, notamment chez les commentateurs
de Wang Fuzhi, cf. en particulier l’étude de Yang Songnian
Recherches sur la poétique de Wang Fuzhi, Wang Fuzhi shilun
yanjiu, Taiwan, Wenshizhe chubanshe, notamment p. 39 et 47.
Cette réflexion sur la conception du procès poétique chez Wang
284 Notes du chapitre 6
Mêmes références que dans les chapitres précédents (de III à VI);
sur le motif du dragon, se reporter à l’étude générale de Jean-
Pierre Diény, qui est exhaustive, Le Symbolisme du dragon dans
la Chine antique, Paris, Institut des hautes études chinoises, 1987.
1. Guo Pu, Zangshu; voir, par exemple, le recoupement signifi-
catif d’expressions telles que «le shi qui vient de loin» et «le
dragon qui vient de milliers de li» (yuan shi zhi lai, qian li lai
long). Sur ce thème du dragon comme «what all topographical
formation resemble», cf. Stephan D. R. Feuchtwang, Chinese
Geomancy, op. cit., p. 141 sq.
2. Gu Kaizhi, «Hua yuntai shan ji», op. cit., Leibian, p. 581.
3. Jing Hao, «Bi fa ji», op. cit., Leibian, p. 605.
4. Han Zhuo, «Shanshui chun quanji», Leibian, p. 665.
5. Ibid., p. 666.
286 Notes du chapitre 7
1961, p. 118: «Ce qui est brisé par le break down, what has
broken down, c’est l’harmonie, la coopération entre les êtres
humains qui possèdent la puissance créative au sein de la minorité
dirigeante, ceux qui avaient effectivement participé activement à
la croissance de la civilisation.»
43. Songlun, chap. XV, p. 259.
44. Wang Fuzhi, Chunqiu shilun, chap. IV.
45. Songlun, chap. VII, p. 135.
46. Ibid., chap. VI, p. 118.
47. Dutongjianlun, chap. IV (Yuandi), p. 106-107.
48. Cf. par exemple, pour ces expressions, et dans l’ordre,
Dutongjianlun, chap. XIII (Wudi), p. 405; Songlun, chap. XV,
p. 259; Dutongjianlun, chap. XX (Taizong), p. 691; Ibid., chap.
XIII (Chengdi), p. 411.
49. Songlun, chap, VI, p. 118.
50. Ibid., chap. VIII, p. 155.
51. Ibid., chap. VII, p. 134.
52. Ibid., Sur cette interprétation du rôle historique de Huo
Guang dans l’historiographie chinoise, se reporter à Michael
Loewe, Crisis and Conflict in Han China, Londres, Georges
Allen, 1974, p. 72, 79, 118.
53. Dutongjianlun, chap. VIII (Lingdi), p. 263.
54. Songlun, chap. X, p. 193. Sur ce «mythe» auquel Yue Fei a
tant sacrifié, voir l’étude de Hellmut Wilhelm, «From Myth to
Myth: The Case of Yüeh Fei’s Biography», in Arthur F. Wright et
Denis Twitchett (éd.), Confucian Personalities, Stanford Univer-
sity Press, 1962, p. 146 sq. Ce thème de l’«opportunisme» (au
sens le plus positif du terme bien sûr) se trouve déjà dans Mencius
et a pour modèle Confucius (Mencius, chap. V «Wanzhang»,
IIe partie, § 1, cf. Legge, p. 369-372).
55. Dutongjianlun, chap. XXVIII, p. 1038-1039.
56. Wang Fuzhi, Chunqiu jiashuo, chap. I. La dernière phrase
du passage, ran er you bu ran zhe cun yan, a prêté à diverses
interprétations; cf. Vierheller, Nation und Elite, op. cit., p. 88; et
J. F. Billeter, «Deux études sur Wang Fuzhi», op. cit., p. 155.
57. Dutongjianlun, chap. II (Wendi), p. 49-50.
58. Songlun, chap. IV, p. 94.
59. Ibid., chap. XIV, p. 244.
60. Cf., sur l’activité de Wang Fuzhi en tant que résistant à l’in-
vasion mandchoue, l’étude de Ian McMorran, «The Patriot and
the Partisans, Wang Fu-chih’s Involvement in the Politics of the
292 Notes du chapitre 7
a) Qi zhan sheng bu te
b) Sheng yu yi sheng zhe ye
c) Qi qiao zai yu shi
d) Qi shi, di shi, yin shi
e) Shi zhe, suoyi ling shi bi dou ye
f) Ren sui zhong duo, shi mo gan ge
g) Shi ru kuo nu
h) Qiu zhi yu shi, bu ze yu ren
i) Yong qie, shi ye
j) Shi sheng ren
k) Ji li yi ting, nai wei zhi shi, yi zuo qi wai
a) Qu wu er bu liang
b) Shi wei zu yi qu xian
c) Bu shi qi qiang er shi qi shi
d) Yi shi wei zu shi yi zhi guan
e) Wu suo wei yan shi zhe, yan ren zhi suo she
h) Chu shi
i) Ren jun shi shi, ze chen zhi zhi
j) De cheng xin xing zhi shi
k) Duo jian feng, suoyi bian qi shi ye
l) Can et wu
m) Guan ting zhi shi
n) Cong ming zhi shi xing
il est qualifié de ming zhu
o) Fa et shu
p) Yi zhong wei shi
q) Chu shi er bu neng yong qi you
r) Zhi bing yi chu shi
s) De shi wei ze bu jin er ming cheng
c) Shi qi ze bu yi
d) Ren fu er shi cong zhi
Ren bu fu er shi qu zhi
e) Bi, d’une part; mo bu, de l’autre
f) Bi bi zuo qi gui jue ren zhi shi
c) Bi shi, zi shi
d) Yi ti tong shi
e) Qi shi – xing shi
f) Shi yi sheng zhi
g) Xu qiu dian hua shang xia yan yang li he zhi shi
a) Chansi jing
b) Ge qi shi
c) Shi distinct de fa
d) Shoushi distinct de zhefa
e) Xing sui bie er shi tong
f) Gao shou zuo shi, yi ju geng bie qi yi
l) Ni qi shi
m) Qi shi guan chuan
n) Zong zhi tong hu qi yi cheng qi huodong zhi qu zhe, shi ji suo-
wei shi ye
o) Yi bi zhi qi shi mao wu zhi ti shi
p) You suo cheng jie er lai, you suo tuo xie er qu
b’) Bi shi qi wu
c’) Wenshi weiyi quzhi zhi ji
d’) Die cheng qi shi, shi xia wen zou de xun ji ke xiao
a) Shi weiyi quzhe, qian bian wan hua, ben wu ding shi
b) Di shi yuan mai, shan shi yuan gu, weiyi dongxi huo wei nanbei
g) Bishi yaojiao
h) Qi shi wan zhuang, bian tai mo ce
v) Zheng tong
w) Li er he zhi, he zhe bu ji li
Glossaire des expressions chinoises 309
x) Shen qi zhe, shi zhong xiang guan, wu ju sheng ju mie zhi lishi
e’) Shun biran zhi shi zhe, li ye; li zhi ziran zhe, tian ye
f’) Tai et pi
g’) Qu er neng shen zhe, wei qi shi ye
p’) Qing zhong zhi shi, ruo bu ke fan, fan zhi ji zheng zai shi ye
s’) Li zhe gu you ye, shi zhe fei shi ran; yi shi wei biran, ran er
you bu ran zhe cun yan
t’) Ji
u’) Shi liu bu fan
v’) Ci suowei shi bu tong er wu moni zhi neng
a) Di shi kun
b) Shi cheng zhi
c) Ji zhi shi
d) Yin qi shi yi cheng jiu zhi
e) Shi zhi ziran
f) Wu lei xiang ying yu shi
g) Tui (er) bu ke wei zhi shi
Glossaire des expressions chinoises 311
p) Jing ji lishi
q) Li dangran er ran, ze cheng hu shi
r) Shi jiran er bu de bu ran
s) Shi zhi shun zhe, ji li zhi dangran zhe yi
t) Qi, li
u) Li yi zhi qi, qi suo shou cheng, si wei zhi tian
a) Cheng shi
b) Miao
c) Shun
Table
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I. Entre statisme et dynamisme. – II. Une ambiguïté
embarrassante: le mot che («position», «circons-
tances» – «pouvoir», «énergie»). – III. Convergences
entre champs: potentialité à l’œuvre dans la configura-
tion, bipolarité fonctionnelle, tendance à l’alternance. –
IV. Un mot révélateur d’une culture. – V. Le dévisage-
ment en retour de nos partis pris philosophiques. – VI.
Remonter en deçà de nos interrogations.
Avertissement au lecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
I
1. Le potentiel naît de la disposition
(en stratégie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
I. La victoire est déterminée avant l’engagement. – II.
Notion de potentiel né de la disposition. – III. Priorité
du rapport de force sur les vertus humaines et évacua-
tion de toute détermination surnaturelle. – IV. Variabi-
lité circonstancielle et renouvellement du dispositif. – V.
Originalité majeure: dispenser de l’affrontement.
II
3. L’élan de la forme, l’effet du genre . . . . . . . . . . 73
I. Absence de la mimèsis: l’art conçu comme actualisa-
tion du dynamisme universel. – II. Forme-force en calli-
graphie. – III. Tension au sein de la configuration en
peinture. – IV. Le dispositif esthétique. – V. Configura-
tion littéraire et propension d’effet. – VI. Différence
avec la notion de style.
III
7. Situation et tendance en histoire . . . . . . . . . . . . 175
I. Qu’est-ce qu’une situation historique? – II. Nécessité
historique de la transformation (du féodalisme à la
bureaucratie). – III. La tendance à l’alternance. – IV. La
logique du renversement. – V. Stratégie morale: la situa-
tion historique comme dispositif à manipuler. – VI. Illus-
tration: la tendance au renouvellement en littérature. –
VII. La conception chinoise de l’Histoire est sans abou-
tissement et ne consiste pas en un récit d’événements. –
VIII. Explication causale et interprétation tendancielle.
Lu Xun
Écriture et révolution
Presses de l’École normale supérieure, 1979
La Valeur allusive
Des catégories originales de l’interprétation
poétique dans la tradition chinoise
Publications de l’École française d’Extrême-Orient, 1985
Réédition PUF, «Quadrige», 2003
Procès ou création
Une introduction à la pensée des lettrés chinois
Seuil, «Des travaux», 1989
Réédition Le Livre de poche, «Biblio», 1996
Éloge de la fadeur
Ph. Picquier, 1991
Réédition Le Livre de poche, «Biblio», 1993
Figures de l’immanence
Pour une lecture philosophique du Yiking,
le «Classique du Changement»
Grasset, 1993
Réédition Le Livre de poche, «Biblio», 1997
Fonder la morale
Dialogue de Mencius avec un philosophe des Lumières
Grasset, 1995
Réédition Dialogue sur la morale
Le Livre de poche, «Biblio», 1998
Traité de l’efficacité
Grasset, 1996
Réédition Le Livre de poche, «Biblio», 2002
De l’essence ou du nu
Seuil, 2000
Du «temps»
Éléments d’une philosophie du vivre
Grasset, 2001