Cours: Risques Naturels Urbains.

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Introduction générale
La notion du risque a évolué dans un cadre global de l’évolution des sciences et
parmi lesquelles la géographie qui a contribuée efficacement à la mise en
exergue de la dynamique des espaces naturels et des risques.
Les catastrophes qui sont commandées aussi par des facteurs locaux
complexes, se rapportant aussi aux spécificités et aux interventions humaines
qualifiées souvent comme vulnérabilité qui aggrave les effets des premiers
facteurs liés aux aléas naturels. Des aléas certes, mais qui peuvent se
manifester néanmoins d’une manière soudaine.
Enfin la question des risques naturels est devenue, sans conteste, un souci
partagé de la société internationale encadré par l’ONU qui a instaurée plusieurs
conventions, organisations et des comités de suivi des catastrophes.
I- Définitions et composantes des risques naturels.
Quel que soit la multitude des définitions des risques naturels, les auteurs
et les organismes concernés ne nient pas les différentes origines des risques,
liées essentiellement aux facteurs physiques, endogènes et exogènes de la terre,
d’où même les variations des définitions dans les dictionnaires. Bien que les
composantes des risques naturels soient précises, leurs définitions comportent
des divergences notables, mais le plus souvent elles se complètent et ne
diffèrent qu’au niveau des expressions langagières.
1- Définitions des risques naturels
On peut se contenter au début de certaines définitions globales des risques
naturels. D’où une définition générale, celle de l’OMM (Organisation Mondiale
de la Météorologie) et une définition technique, sans oublier les détails qui
peuvent être examinés à partir des exercices proposés.
1.1- Définition générale 
Un risque naturel désigne un risque lié aux phénomènes naturels tel
que : avalanche, feu de forêt, inondation, mouvement de terrain, cyclone,
tempête, séisme et éruption volcanique, ... .
Le produit combiné des aléas issus d’un phénomène naturel et d’une
vulnérabilité peuvent mettre en péril des vies humaines, causer des dommages
économiques importants, détruire des monuments et modifier les équilibres
écologiques.
1.2- Définition de l’OMM 
2

L’organisation mondiale de la météorologie (OMM) défini les risques


naturels comme suit : '' On entend par risque naturel un phénomène naturel
violent ou extrême, d’origine météorologique ou climatique, qui peut se
déclencher en n’importe quel point de la planète, sachant que certaines
régions sont plus exposées que d’autres à tel ou tel risque. Lorsque des vies et
des moyens d’existence sont détruits, on parle de catastrophe naturelle. Or les
pertes en vies humaines et les dégâts matériels causés par ce type de
catastrophes constituent un obstacle majeur au développement durable. Il
nous est aujourd’hui possible de protéger la vie et les biens en diffusant des
prévisions et des avis fiables, sous une forme suffisamment claire, et en
apprenant aux populations à se préparer à ces phénomènes pour limiter les
risques de catastrophe.
1.3- Définition technique 
Elle est issue de la Commission Interministérielle de l'Evaluation des
Politiques Publiques Françaises, Commissariat Général du Plan (1997) et La
prévention des risques naturels. Cette définition qui se trouve dans le rapport
d'évaluation est la suivante : ''Le risque est un événement dommageable, doté
d'une certaine probabilité, conséquence d'un aléa survenant dans un milieu
vulnérable. Le risque résulte, donc, de la conjonction de l'aléa et d'un enjeu, la
vulnérabilité étant la mesure des dommages de toutes sortes, mais qui se
rapporte à l'intensité de l'aléa. A cette définition technique du risque, doit être
associée la notion d'acceptabilité pour y intégrer sa composante sociale.''
En effet, le terme du risque remonte à la renaissance, c'est-à-dire au 13è,
14è et 15è siècle, il désignait alors le danger concouru par les bateaux du
commerce. C’est donc un terme très anciennement lié à l’assurance, puisque
les cargaisons des bateaux étaient assurées pour faire face aux dangers qui les
menaçaient. Pendant longtemps, dans les populations agricoles, on considérait
essentiellement les calamités agricoles liées aux aléas climatiques qui sont
souvent responsables de disettes voir même de famines.
Aujourd’hui nos sociétés de pays riches n’acceptent pas le risque et
recherchent le risque zéro alors que nous sommes entrés dans «la société du
risque» soumise à une multitude de risques s’exprimant à différentes échelles
du risque global (changement climatique…) au risque individuel, lié aux
changements survenus dans les structures sociales et familiales. Le risque serait
donc intrinsèque à la société du XXI siècle.
En faite, le risque peut être naturel, mais aussi technologique s’il est lié aux
activités industrielles et de transports. Le risque peut être même économique
certes, mais peut être également sanitaire lié à l’apparition de maladies et de
3

grandes épidémies : Grippe aviaire, Vache folle, Zika, Ebola… poussant les
gouvernements à préparer des plans de gestion de crise dans les différents cas.
2- Composantes des risques naturels : Aléa, vulnérabilité, catastrophe
Trois composantes des risques naturels qui peuvent être définies. Sachant
que l’aléa et la vulnérabilité sont des facteurs de dimensions différentes, alors
que la catastrophe et le résultat effectif du facteur principal lié à l’aléa, la
vulnérabilité n’est donc qu’un facteur secondaire qui peu limiter ou aggraver les
dommages causés par l’intensité de l’aléa qui déclenche la catastrophe.
2.1- Aléa 
Du point de vu physique ou naturel, l’aléa est un événement naturel
susceptible de se produire et dont on s'efforce d'évaluer la probabilité.
Plusieurs définitions de ce terme peuvent être énumérées, sachant que l’aléa
dans son contexte des risques naturels est considéré comme facteur principal
qui peut déclencher un risque, c’est-à-dire le passage à la catastrophe. Nous
allons voir quelques définitions des aléas qui se complètent d’ailleurs, mais qui
sont encadrés par certains phénomènes naturels généraux ou spécifiques et
par des organisations, des auteurs, des services et des commissions
concernées.
- Un Aléa naturel selon la commission interministérielle de l'évaluation des
politiques publiques françaises (Commissariat Général du Plan, 1997) est un
événement qui a pour origine un phénomène "naturel", par opposition à un
événement provoqué par une action humaine. C'est donc un événement à
probabilité non nulle qui a sa source et se développe initialement dans un
milieu naturel, au sol et au sous sol, à l’air et à l’eau...
- L'aléa naturel traduit selon le service de Restauration des Terrains en
Montagne de l'Isère en France, en un point donné, la probabilité d'occurrence
d'un phénomène naturel de nature et d’intensité définie. Du fait de la grande
variabilité des phénomènes naturels et des nombreux paramètres qui
interviennent dans leur déclenchement, l'aléa ne peut être qu'estimé et son
estimation est très complexe. Son évaluation reste en partie subjective,
puisqu’elle fait appel à l'ensemble des informations recueillies au cours de
l'étude, au contexte géologique, aux caractéristiques des précipitations... et à
l'appréciation du chargé d'étude. Pour limiter l'aspect subjectif, des grilles de
caractérisation des différents aléas ont été définies à l'issue de séances de
travail regroupant des spécialistes de ces phénomènes.
- Yvette VEYRET a définit l’aléa en 2004 comme Evénement possible qui
peut être un processus naturel, technologique, social, économique et sa
probabilité de réalisation. Si plusieurs événements sont possibles, on parle
d'ensemble d'aléas. L'équivalent en anglais est "hazard" (pour définir l'aléa
4

naturel). Certains auteurs utilisent le terme de danger, notamment quand il


s'agit des risques technologiques.
- Dans le glossaire grand public, l’aléa signifie la probabilité qu’un
phénomène accidentel produise en un point donné des effets d’une gravité
potentielle donnée, au cours d’une période déterminée. L’aléa est donc
l’expression, pour un type d’accident donné, du couple probabilité
d’occurrence / gravité potentielle des effets. Il est spatialisé et peut être
cartographié.
- L’aléa au sens du risque lié à l'eau (Schéma Directeur d'Aménagement et
de Gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée-Corse), constitue une
notion comprenant pour une parcelle ou un groupe de parcelles données, tout
ce qui caractérise l’élément perturbateur conditionné par l’extérieur, mais qui
est susceptible de provoquer des modifications aux sols, à l’écosystème et de
porter atteinte aux personnes, aux biens et aux activités. Dans ce sens, les aléas
sont, en règle générale, d’origine climatique (à l’exception des incidents dus à
des ouvrages hydrauliques). Leur apparition dans l’espace et le temps est
imprévisible. La notion de risque prend en compte l’aléa et la vulnérabilité du
site (bien exposés, réactions humaines,...). Par exemple, l’aléa pour une
parcelle inondée caractérise la submersion par sa durée, par la hauteur d’eau,
par la vitesse du courant lors d’une crue de récurrence donnée. Pour les crues
torrentielles, le critère « vitesse de montée des eaux » peut également être pris
en compte.
Pour concrétiser certains aléas naturels, on peut présenter quelques types
à titre d’exemples seulement :
1- Aléas géologiques et géomorphologiques : Ce sont des Processus ou
phénomènes naturels de la terre susceptibles de provoquer des pertes en vies
humaines, des blessures ou autre impact sur la santé, des dégâts matériels, la
perte des moyens de subsistance et des services, des perturbations sociales et
économiques ou une dégradation environnementale. Des facteurs qui sont liés
aux différents mouvements internes et de surface de la terre, telles que les jeux
et les rejeux tectoniques, les mouvements de terain.
2- Aléa sismique : L’aléa est une estimation de la probabilité qu’un
événement naturel survienne dans une région donnée et dans un intervalle de
temps donné. L’aléa sismique est donc la probabilité, pour un site, d’être
exposé à une secousse tellurique de caractéristiques données. L’évaluation de
l’aléa sismique intègre la magnitude, l’ampleur et la période de retour des
séismes.
3- Aléas hydrométéorologiques : Processus ou phénomènes de nature
atmosphérique, hydrologique ou océanographique susceptibles de provoquer
des pertes en vies humaines, des blessures ou autre impact sur la santé, des
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dégâts matériels, la perte des moyens de subsistance et des services, des


perturbations sociales et économiques ou une dégradation environnementale.
Il ne faut pas confondre l’aléa avec la vulnérabilité, puisque certains
risques naturels peuvent avoir des vulnérabilités humaines (socio
économiques, juridiques) et technologiques. 
2.2- Vulnérabilité
D’après l’étymologie, la vulnérabilité est le fait d’être sensible aux
blessures, aux attaques ou d’éprouver des difficultés pour recouvrer une santé
mise en péril. Cette définition implique la prise en compte de deux effets de la
vulnérabilité aux risques naturels urbains : les dommages potentiels ou la
capacité d’endommagement des phénomènes naturels menaçants, les
difficultés qu’une société en milieu urbain mal préparée rencontre pour réagir à
la crise, puis restaurer l’équilibre en cas de sinistres (perturbations directes et
indirectes, immédiates et durables). Plusieurs définitions peuvent être signalées
dans ce sens. 
températures, les précipitations, les vents, fragilités aux mouvements de
terrain, fragilités aux incendies de forêts…
2- Vulnérabilité d’une construction au séisme : Elle mesure l’importance
des dommages attendus lors d’un séisme d’une intensité donnée. 
3- Vulnérabilité environnementale : Elle concerne l'ensemble des forêts
péri urbaines, parcs et écosystèmes.
4- Vulnérabilité fonctionnelle : Elle est liée à la gestion de nos systèmes
socio-économiques. 
2.3- Catastrophe 
On peut se contenter de trois principales définitions qui insistent sur trois
termes essentiels : rupture grave et ampleur des dégâts, intensité anormale
d’un aléa, grave perturbation.
- La Catastrophe est définie en général par le Comité français pour la
décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles, comme
rupture grave du fonctionnement d'une communauté, accompagné
d'importantes pertes humaines, matérielles ou environnementales qui
dépassent sa capacité à faire face, par ses propres moyens, aux actions
nécessaires de secours, de récupération et de reconstruction.
considérés comme les effets de catastrophes naturelles, au sens de la
présente loi, les dommages matériels directs ayant eu pour cause
déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel (aléa), lorsque les
mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n'ont pu empêcher
leur survenance ou n'ont pu être prises.
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Ce sont donc des définitions et des composantes générales des risques


naturels qui ne touchent pas uniquement les milieux urbains, mais qui peuvent
aussi impacter le milieu rural et le milieu physique lui-même, terrestre et
aquatique. Les risques sont des accidents probables déterminés par des facteurs
réels qui peuvent se manifester à n’importe quel lieu et à n’importe quel
moment. Les risques naturels comme les autres risques, sont caractérisés par
leurs aléas comme facteurs déterminants qualifiés d’imprévus et de brutalité du
déclenchement de la catastrophe.
 II- Dynamique naturelle et risques : quelques définitions
La dynamique naturelle liée aux risques, est subdivisée en deux principaux
axes, à savoir, la dynamique interne de la terre qui s’influe sur la surface ou se
trouve toutes les constructions et les activités humaines, et ensuite, la
dynamique externe de la terre liée aux phénomènes des érosions et aux
influences météorologiques et climatiques. Ce sont donc, des dynamiques tout à
fait normales du milieu physique qui s’interpénètrent et qui sont influencées
aussi par les facteurs anthropiques, impactant les différents milieux et en
l’occurrence les espaces urbains.
1- Dynamique interne
Elle est en relation avec les jeux des plaques et ceux de l’écorce terrestre,
d’où les accidents tectoniques, concrétisés par les failles, les diaclases, les
séismes et le volcanisme. Ce sont des accidents à l’origine des aléas des risques
comme principaux facteurs, voici quelques exemples :
- Exemple 1 : La tectonique des plaques : C’est une théorie de l'évolution
de la surface du globe, dont l’impact est général (voir la figure ci-dessous).

La surface de la Terre est formée par une mosaïque de blocs rigides en


mouvement permanent que l'on appelle plaques.
Lorsque les plaques se séparent, des forces d'extension amenuisent la
lithosphère et forment des vallées appelées rifts où apparaissent volcans et
failles. Si l'extension progresse, la croûte continentale se rompt et fait place à la
croûte océanique, le rift est alors appelé dorsale. Cette dernière s'élargit grâce
à la montée en surface, ou convection, de matériaux en fusion provenant du
manteau.

Dans d'autres zones, en revanche, les plaques entrent en collision : la


croûte océanique plonge sous la croûte continentale, on parle alors de
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subduction. Cette compression épaissit la croûte continentale et provoque la


formation d'une chaîne de montagnes.
Dans le cas d'une collision entre deux plaques continentales, il y a
également subduction et création de montagnes, comme l'Himalaya. Le
phénomène de subduction est aussi à l'origine de fosses marines profondes
conduisant, parfois, à la formation d'îles volcaniques, comme au Japon.
Tout ces mouvements tectoniques affectent l’écorce terrestre et sont
responsable des grandes unités de relief et du déclenchement des catastrophes
au cours de l’histoire humaine. Ils provoquent plusieurs dommages surtout au
niveau des agglomérations urbaines, les séismes et les volcans demeurent
actifs et constituent des risques inévitables au niveau des villes.

Structure interne de la terre


Légende
1. Croûte continentale 6. Noyau interne (ou graine terrestre
2. Croûte océanique A. Discontinuité de Mohorovičić
3. Manteau supérieur B. Discontinuité de Gutenberg
4. Manteau inférieur (ou Mésosphère) C. Discontinuité de Lehmann
5. Noyau externe

- Exemple 2 : L'activité sismique : Elle est concentrée le long de failles, en


général à proximité de frontières de plaques tectoniques. Lorsque les
frottements sont importants, le mouvement entre les plaques est bloqué. De
l'énergie est alors stockée. La libération brutale de cette énergie permet de
rattraper instantanément le retard du mouvement des plaques et cause un
séisme majeur. Après la secousse principale, des répliques, parfois meurtrières,
correspondent à des petits réajustements des plaques au voisinage de la faille.
L'importance d'un séisme se caractérise par deux paramètres : sa
magnitude et son intensité.

- La magnitude traduit l'énergie libérée par le séisme. Elle est


généralement mesurée sur l'échelle ouverte de Richter. Augmenter la
magnitude d'un degré revient à multiplier l'énergie libérée par 30.
- L'intensité mesure les effets et dommages du séisme en un lieu donné.
Elle apprécie la manière dont le séisme se traduit en surface et dont il est
perçu. L'intensité varie dans toute la zone touchée. Des conditions
topographiques ou géologiques locales peuvent créer des effets de site qui
amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet de site, l'intensité d'un séisme est
maximale à l'épicentre et décroît avec la distance.

Population des états et territoires urbains dans le monde, 2017


(A commenter en superposant sur la carte des séismes)
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Chaque année, à la surface du globe, il y a plus de cent cinquante séismes


de magnitude supérieure ou égale à 6 sur l'échelle de Richter (c'est-à-dire des
séismes potentiellement destructeurs) et 1 à 2 de magnitude supérieure à 8.
- Exemple 3 : Le volcanisme
Le volcanisme est toujours le résultat d'une remontée en surface d'un
magma profond, mais ses manifestations en surface peuvent différer d'une
éruption à une autre.
Les nuées ardentes sont des émissions brutales et dirigées d'un mélange
constitué de gaz brûlants transportant des roches à plus de 800 °C, "bombes
volcaniques", cendres, ... L'ensemble dévale les flancs du volcan à des vitesses
de 200 à 500 km/h, sur de grandes distances. Ces phénomènes sont
caractéristiques d'un volcanisme "explosif".
Les coulées de lave, dont la température moyenne est de 1 000 °C, sont
caractéristiques des éruptions effusives. Elles s'écoulent à des vitesses de
l'ordre de quelques centaines de mètres à l'heure. Cette vitesse diminue en
s'éloignant du lieu d'émission, sous l'effet de la solidification due à la baisse
progressive de la température.
Les émanations de gaz se produisent aussi bien au cours d'une éruption
explosive, qu'au cours d'une éruption effusive. Elles peuvent également être
plus ou moins continues entre les phases éruptives. Les gaz sont émis au niveau
de la gueule du volcan et sous forme de fumerolles sur les flancs.

Ville St- Pierre avant la catastrophe

ville de St-Pierre après la nuée ardente de mai 1902

Les dangers qui en découlent sont généralement les suivants :


- Les nuées ardentes détruisent tout sur leur passage, ce qui en fait le
phénomène volcanique le plus dévastateur,
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- les cendres peuvent se déposer sur plusieurs mètres d'épaisseur en


quelques heures et causer l'effondrement de bâtiments sans, en général, faire
de victimes,
- les coulées de lave sont lentes ; les dégâts sont en règle très générale
exclusivement matériels,
- les tsunamis peuvent remonter loin dans les terres et créer des dégâts
humains et matériels à plusieurs kilomètres du littoral.
Les impacts de cette dynamique interne sont nombreux dans les milieux
urbains. Nous donnons ici l’exemple de l’estimation du nombre de décès suite
aux déclenchements de certains volcans dans le monde de 1815 à 1995
(tableau ci dessous). Le grand nombre de décès a touché certainement la
population urbaine (comparer les deux cartes de la répartition des volcans et
des villes dans le monde ci haut).
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Les éruptions volcaniques historiques les plus meurtrières

La dynamique interne de la terre est un facteur principal des risques qui


touchent inévitablement les milieux urbains. Une dynamique tout à fait
naturelle pour l’équilibre du système de la planète. La tectonique des plaques
s’avère imposante, mais les séismes et les éruptions volcaniques qui y font
souvent partie ont des effets néfastes bien qu’ils demeurent très localisés dans
l’espace. Les caractéristiques internes de la terre en relation avec les degrés très
forte des températures impactent cette dynamique qui se répercute sur les
constituants de la surface terrestre. Tous les phénomènes de risques en surface
se conjuguent avec les facteurs de la dynamique externe de la terre.
2- Dynamique externe 
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L’objet de présenter cette dynamique est de balayer l’ensemble des


facteurs naturels, qui agissent dans les paysages urbains et naturels. Il ne s’agit
évidemment pas de former des topographes ou des géomorphologues
chevronnés, mais bien de donner des définitions de base pour permettre d’une
part une compréhension des espaces sur lesquels sont crées les villes et d’autre
part, lorsque c’est nécessaire, la mise en œuvre de facteurs de de risques qui
menacent les espaces urbains.
2.1- Topographie 
La surface topographique joue le rôle d’interface entre les parties solides,
liquides ou gazeuses de la Terre. Ce sont elles que nous connaissons le mieux,
d’un point de vue sensoriel et physique, elles font l’objet de nombreuses
sciences et techniques.
La première question que doit se poser le cartographe, le topographe ou
l’architecte est la suivante : quelles sont les informations que l’on souhaite
obtenir du terrain? Ceci doit permettre de définir le plus petit objet qui devra
être visible sur la carte ou le plan, conditionnant ainsi l’échelle du document.
On en détermine ainsi la teneur en information.
Quelques exemples pour illustrer ces propos : nous partirons du principe
que le plus petit détail aisément discernable, ainsi que la précision de report
manuel, ne peuvent être inférieurs au dixième de millimètre. Ainsi, nous
obtenons les relations suivantes entre les échelles classiques des documents et
le type de détails représentés, on peut par exemple définir quelques échelles :
• Plan de maison : 1/50,
• plan de corps de rue (murs, égouts, trottoirs…) : 1/200 à 1/500,
• plan de lotissement, d’occupation des sols et de cadastre : 1/1000 à
1/2000,
• échelles de différentes cartes, topographiques, géologiques, sols,
couvert végétal…
Il existe Trois grandes unités topographiques :
- Les espaces de montagnes : Une montagne est un espace topographique
et géologique significatif en relief positif, située à la surface de la terre, et
faisant généralement partie d'une chaîne de montagnes. En termes de
description, on retient souvent deux critères pour donner l'appellation de
« montagne » à un relief positif : l'altitude d'une part et le dénivelé d'autre
part, sinon on parlera plutôt par exemple de colline ou de plateau. En langage
commun, on utilise aussi souvent des termes synonymes tels que sommet, pic,
mont, aiguille, etc. Il existe une grande diversité de structures géologiques qui
peuvent porter l'appellation de « montagne » : plissements rocheux, volcans
actifs ou éteints, reliefs sous-marin...
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- Plusieurs critères permettent de parler de montagnes, d’abord l’altitude


qui doit être supérieure à 1000 – 1500 mètres. Ensuite, il y a la présence de
plusieurs lignes de crêtes, d’où la forte dénivellation entre les sommets et les
bas fonds.
- Comment caractériser une montagne? L’élément principal est l’altitude
pour distinguer les montagnes basses (au dessous de 1500 mètres), des
moyennes montagnes (entre 1500 et 2000 mètres) et des hautes montagnes
(au dessus de 2000 mètres).
- Si une montagne est totalement isolée, on parle de chaînon. Le massif
est un ensemble plus vaste et plus complexe regroupant des lignes de crêtes et
des versants. A petite échelle, on évoque le terme de chaîne, c’est à dire
l’organisation spatiale qui définit l’agencement respectif des crêtes et des
dépressions. Elle peut être soit très régulière soit très confuse. En rapport avec
cette unité, au Maroc comme au niveau mondial, il y a plusieurs villes qui se
localisent en plein milieu montagnard, souvent exposées aux différents risques
naturels en relation avec les facteurs endogènes et exogènes de la terre.

Ville montagnarde de chefchaouen


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Ville montagnarde de Tétouan


- Les espaces de plateaux : Le plateau est l’une des trois formes
principales du relief topographique. C'est une aire géographique relativement
plane où les cours d'eau sont encaissés (contrairement aux plaines). Les
interfluves restent relativement plans avec une morphologie peu marquée (à la
différence des montagnes).
La dénivellation entre le cours d'eau et le rebord du plateau peut être si
profonde et que la largeur du fond de vallée est si réduite ou insignifiante, que
le complexe des vallées et vallons est alors appelé gorges ou canyon.
Les limites du plateau sont des zones de changement de relief ou
d'altitude, elles peuvent être marquées par des escarpements abrupts ou des
pentes, ces espaces sont appelés talus en topographie.
Comment décrire un plateau ? Il faut préciser son altitude, son inclinaison,
l’encaissement, la forme de ses vallées et la dissection plus ou moins grande de
sa surface par le réseau hydrographique. Son modelé est Parfois uniforme,
mais il peut aussi offrir des formes de dissection plus ou moins marqués
comme des reliefs de détails plus affirmés (buttes, croupes, collines) ou
certaines ondulations des interfluves.

Plusieurs villes s’installent sur les espaces de plateaux, comme Rabat, Salé,
Meknès, Fés et bien d’autres. Mais selon leur croissance, la prolifération de
l’habitat peut atteindre les talus des plateaux et exposer certains quartiers aux
risques topographiques liés aux pentes et aux glissements.
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Ville de Meknès, centre ville et institution en bas du talus sud est

Villes Rabat-Salé à l’embouchure de l’Oued Bou Regreg

Il faut préciser ici que les plateaux et Les plaines se différencient par
l’encaissement des rivières et non par l’altitude. Les plaines et les plateaux
peuvent être réduits à l’état de collines qui sont des fois sous forme de très
basses montagnes.
- les espaces de plaines : Une plaine, qui dérive du mot latin plana, est
une grande étendue de terrain sans relief , espace géographique caractérisé
par une surface plane, ou légèrement ondulée, d’altitude peu élevée par
rapport au niveau de la mer ou d’altitude moindre que les régions
environnantes. Le relief de la France métropolitaine est de 0 à 200 m pour les
plaines2. En Asie centrale, la plaine se situe à environ 500 m au-dessus du
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niveau de la mer. En Amérique du Sud, il existe de vastes plaines dans les très
hautes montagnes. Une plaine est dominée par les reliefs environnants.
Comment la décrire ? Il faut préciser son altitude, son inclinaison, sa plus
ou moins grande platitude par l’écoulement superficielle du réseau
hydrographique.

Ville de Kénitra

Ville de Sidi Slimane


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Ville de Sidi Allal Tazi


Les principales villes du Gharb se situent dans l’espace de plaine, Kénitra
en partie, Sidi Slimane, Sidi Kacem, Souk Arbaa El Gharb, Sidi Allal Tazi. Les
risques dans ces villes ne sont pas liés totalement à la topographie, mais
surtout aux inondations et à la mécanique des sols de plaines causée par la
dynamique de soutirage et de suffusion, d’où des formes réduites de
dépression causées par les effondrements dans les formations superficielles
(subsidence, dynamique des eaux des nappes phréatiques).
2.2- Géomorphologie 
La géomorphologie est la science qui a pour objet la description et
l'explication des formes du relief terrestre. Cette discipline s'est construite au
sein de la géographie physique (dont elle a longtemps été le fleuron) puis
des géosciences. Elle est pratiquée par les géographes, les géologues, les
archéologues selon des méthodes et des champs de recherche qui leur sont
propres (géodésie, géotechnique, etc.).
Les formes de la surface terrestre (et des planètes telluriques) évoluent
en réponse à une combinaison de processus naturels et anthropiques, et
tendent à équilibrer les processus d’ablation et d’accumulation. Ces processus
agissent à des échelles spatiales et temporelles variées. Dans le temps long
(petites échelles), le paysage se construit notamment par le soulèvement
tectonique et le volcanisme (géomorphologie structurale). Il s'agit donc de
l'analyse du milieu naturel, qui est un géosystème, c’est-à-dire, un ensemble
géographique doté d'une structure et d'un fonctionnement propres, qui
s'inscrit dans l'espace et dans le temps (spatio-temporel).
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La géomorphologie est donc une discipline qui analyse l'une des


composantes du milieu naturel, en relation étroite avec les autres disciplines de
la géographie physique et des sciences de la terre (géologie). Trois domaines se
partagent actuellement le champ scientifique de la géomorphologie :
- La géomorphologie générale ou dynamique se spécialise dans l'étude
analytique des processus externes qui contribuent à la formation et à
l'évolution des formes de relief, l’érosion, l’altération, l'ablation, le transport, le
dépôt, etc., édifient et modifient les formations (des littoraux, du réseau
hydrographique, etc.),
- la géomorphologie structurale concerne l'influence de la structure
(lithologie et tectonique, voir géodynamique) sur le relief à différentes échelles
depuis la tectonique des plaques jusqu’aux formes structurales élémentaires
(surfaces, escarpements, etc.) géodynamique,
- la géomorphologie climatique qui concerne aussi l’aspect particulier de
telle forme en fonction des climats anciens surtout au cours du quaternaire,
basé sur des héritages des climats passés (voir climatologie et biogéographie).
Schématiquement, la géomorphologie structurale explique les grandes
lignes du relief, l'architecture principale ou la structure, tandis que la
géomorphologie dynamique et climatique retouche les grands traits du
paysage généralement sous l'effet du climat actuel ou passé.

Toutes les villes et sans exception, ont un soubassement rocheux et de


formations superficielles. Elles font partie par conséquent de l’environnement
physique général et soumises aux différents risques causés par les phénomènes
de surface de la terre, tels que l’érosion qui est en relation avec les effets du
climat actuel, les formations superficielles, le soubassement rocheux et les
effets des éléments climatiques extrêmes.
2.3- Climat 
Le climat est la distribution statistique des conditions de l'atmosphère
terrestre dans une région donnée pendant une période donnée. L'étude du
climat est la climatologie. Elle se distingue de la météorologie qui désigne
l'étude du temps à court terme et dans des zones ponctuelles.

La caractérisation du climat est effectuée à partir de mesures statistiques


annuelles, mensuelles et journalières sur des données atmosphériques
locales : précipitations, températures, pression atmosphérique, ensoleillement,
humidité, vitesse du vent. Ces éléments sont également pris en compte leur
récurrence ainsi que les phénomènes exceptionnels.
Ces analyses permettent de classer les climats des différentes régions du
monde selon leurs caractéristiques principales. Il faut dire que le climat a
fortement varié au cours de l'histoire de la Terre sous l'influence d’une pluralité
18

de phénomènes astronomiques, géologiques, etc., et plus récemment sous


l'effet des activités humaines (réchauffement climatique).
Le climat désigne les caractéristiques statistiques (moyenne, maxima et
minima, dispersion), calculées sur une longue période de temps (30 ans, par
convention, pour les météorologistes), des observations de paramètres tels
que la température, la pression, la pluviométrie ou la vitesse du vent, en un lieu
géographique et à une date donnés.
Le système climatique est composé de plusieurs sous-ensembles :
l'atmosphère, l'océan et la cryosphère, la lithosphère continentale et
la biosphère de la Terre. L'apport d'énergie du rayonnement solaire et les
échanges d'énergies entre les sous-ensembles du système climatique
déterminent le climat de la planète.
Les océans représentent le principal réservoir de la chaleur capturée et de
l'humidité. La circulation océanique, que l'on appelle aussi circulation de la
thermohaline parce qu'elle est causée à la fois par des différences de
températures et par différences de salinité, redistribue la chaleur des régions
chaudes vers les régions froides.
La surface terrestre est soumise aux différentes dynamiques internes,
externes (de surface en relation avec la topographie et les formations
superficielles) et atmosphériques. Ces dynamiques transforment les espaces de
surface de la terre par les dynamiques des érosions.
2.4- Erosion 
En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de
transformation du relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est
causé par tout agent externe (donc autre que la tectonique).
Un relief dont le modelé s'explique principalement par l'érosion est dit
« relief d'érosion ». Les facteurs d'érosion sont :
- le relief et le climat,
- la physique (dureté) et la chimie (solubilité par exemple) de la roche,
- des facteurs écologiques et pédologiques (présence/absence de faune,
fonge, couverture végétale et lichéneuse…) et leur nature,
- l'histoire tectonique (fracturation par exemple),
- l'action humaine (pratiques agricoles telle que labours, surpâturage,
minéralisation des sols, cultures sur pentes…), déforestation,
imperméabilisation, artificialisation, urbanisation qui dans le monde prend une
importance croissante et préoccupante.
L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de
millions d'années, araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des
falaises et toucher par conséquent les quartiers des villes. De même, les
19

phénomènes naturels violents tels qu'une avalanche, ou un orage peuvent


modifier considérablement le paysage en quelques heures, voire en quelques
minutes et dévaster les milieux urbains ou se concentrent bon nombre de
populations et d’activités, d’où les dommages en perte humaine et de
patrimoine et bien d’autres.
III- Typologie des risques naturels et leur processus
Les types des risques naturels se répartissent souvent en deux grands
groupes : les risques géophysiques et les risques biologiques (voir le détail dans
le tableau en dessous).
1- Typologie proprement dite
Les risques naturels peuvent être classés aussi de la façon suivante :
• Météorologiques/climatiques
• Géophysiques
• Biologiques
• Anthropiques
• Mixtes
Le tableau synthétique ci-dessous présente les types des risques naturels
dans leurs normes logiques, avec des exemples à titre exhaustif.
Risques géophysiques Risques biologiques
R. géol. et géom. R. météo. et R. floristiques R. faunistiques
clima.
Avalanche Aridité Différentes Différentes
maladies maladies
Séisme Inondation
Glissement Brouillard Incendies Invasions des
animaux :
Eboulement Gel
Mouv. de sables Froid Pollution
Tsunami Haute temp.
volcans Incendie

1.1- Risques géophysiques


Ils sont divisés en deux, les risques géophysiques endogènes et de surface
(géologiques et géomorphologiques) d’une part, les risques exogènes
(météorologiques et climatiques) d’autre part.
20

A - Risques géologiques et géomorphologiques : Parmi les risques d'origine


géophysique on peut faire remarquer : Séismes, volcans, subsidences,
glissements de terrains, chutes de blocs, avalanches. Il y a aussi, ceux reliés à
des problèmes littoraux, essentiellement les affaissements des côtes et
l'érosion.
 B- Risques météorologiques et climatiques : Une grande partie des risques
naturels est fortement liée aux conditions atmosphériques. On peut distinguer
entre deux grands types commandés par différents processus, il ya lieu de
citer :
- Les risques dont l'aléa est exclusivement lié aux conditions
météorologiques ou climatiques :
• Tempêtes de vent,
• vagues de froid ou de chaleur,
• tornades : Une tornade est le phénomène météorologique le plus
dévastateur. Une tornade se forme lors d'orage violent. C'est un puissant
tourbillon d'air ascendant en entonnoir, dont le diamètre est généralement
compris entre 50 et 1000 m. Elle prend naissance à la base d'un énorme nuage
le Cumulonimbus.
21

• ouragans : Les ouragans, typhons ou cyclones sont des cyclones


tropicaux qui frappent les côtes d'Amérique du Nord et du Sud, d'Afrique et
d'Asie avec des vents pouvant atteindre 380 kilomètres. Leur force destructrice
est alimentée par leur large diamètre, qui peut atteindre plusieurs kilomètres
de long.
22

• Grêle : La grêle est un des types solides de précipitations


atmosphériques. Elle est constituée de billes disjointes de glace dont le
diamètre peut varier de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres,
mais il est en général de 5 à 50 millimètres.
• Chutes de neige exceptionnelles
• Tempêtes électriques : Perturbation atmosphérique violente
caractérisée par des éclairs et du tonnerre, accompagnés souvent de pluie et
de vent.
23

- Les risques dans lesquels interviennent d'autres facteurs, soient


naturels ou anthropiques :
• Avalanches (géologie - météorologie)
• Inondations (météorologie - hydrologie)
• Mouvements de terrain (géologie, climat
• Grands incendies de forêt
• Sécheresses (changement climatique actuel et l’action de l’homme)
- Les risques naturels d'origine non-atmosphérique mais qui produisent
un impact important sur l'atmosphère :
• Éruptions volcaniques,
• les situations de forte pollution atmosphérique (non naturelle), se
situeraient à la frontière entre les risques technologiques et naturels.
Nous remarquons que les types des risques géophysiques liés aux
phénomènes endogènes, de surface ou exogènes ont des relations d’interaction,
puisque certains risques peuvent impacter la surface terrestre ou les éléments
climatiques locaux. Néanmoins l’activité humaine est toujours présente pour
activer et dynamiser certains processus des risques naturels de surface et
exogènes.
1.2- Risques biologiques (voir seulement l’exemple de fléaux écologiques et d’insectes ci dessous)
Ce sont des risques qui ne touchent le milieu urbain que partiellement, ce
qui ne nécessite pas de les détailler. Il faut tout simplement savoir qu’il y a des
types qui peuvent toucher les villes, comme :
- Les risques liés aux maladies de la flore,
- les risques liés aux maladies de la faune,
- et bien d’autres thèmes comme détail de ces risques qui sont liés aussi
aux conditions climatiques, aux invasions des animaux et des insectes, et aux
incendies.
2- Principaux processus des risques géophysiques
Les différents processus seront abordés à partir de quelques exemples
précis.
2.1- Risques atmosphériques
Les catastrophes atmosphériques résultent d’une perturbation de la
circulation générale de l’atmosphère et des conditions locales. Elles peuvent
être liées à :
• des dépressions atmosphériques : ouragans, cyclone, tempête,
tornade
• des phénomènes électriques : foudre
24

• un changement d’état physique de l’eau atmosphérique : grêle, neige


et pluie verglaçante.
2.2- Risques d’avalanches :
L’avalanche de neige correspond à un déplacement rapide d’une masse de
neige sur une pente provoquée par une rupture du manteau neigeux.
Le déclenchement d’une avalanche peut être dû à :
• la surcharge : abondance de la neige, vent, passage d’un skieur ou
d’un animal,
• la transformation de la neige liée aux variations de température, au
vent et aux précipitations.
Il existe, par ailleurs, des écoulements lents de la neige, conséquence des
déformations subies par le manteau neigeux sur une pente, appelées reptation.
Les avalanches font en moyenne plus de 30 victimes par an en France,
essentiellement des skieurs. Elles affectent de nombreuses voies de
communication et certains lieux habités dans les Pyrénées et dans montagnes
dans le monde.
2.3- Risques liés au mouvement du terrain
Les mouvements de terrains regroupent un ensemble de déplacements,
plus ou moins brutaux, du sol ou du sous-sol, par l’influence de facteurs
naturels ou humains. Elles se produisent essentiellement dans les zones de
montagnes. Ponctuellement, des glissements ou effondrements peuvent se
produire en zone de plaine. Deux types de mouvements peuvent être
distingués :
+ Mouvements lents
• Affaissements,
• tassements,
• glissements.
+ Mouvements rapides
• effondrements,
• chutes de blocs et éboulement,
• coulée de boue.
+ Ravinements et bad lands
• Rils : sous forme de petites ravines centimétriques en profondeur et en
largeur et qui s’effacent après les labours ou qui peuvent sur certains rebords
évoluer pour se transformer en en ravine apparentes sous forme de rigoles,
• rigoles : Ce sont des petites ravines plus expressives et décimétriques
du ruissellement diffus. El peuvent s’évoluer en forme de ravains.
25

• ravins : Ce sont des formes typiques de l’érosion par ruissellement


concentré. Elles sont souvent en forme de V encaissés de plus d’un mètre avec
des berges qui évoluent constamment.

• bad lands : Ce sont des formes de ravins qui se multiplient dans un


espace donnés, d’où la dégradation d’une plus grande superficie des terres
appelée champs de bad lands qui deviennent inutilisables.
26

2.4- Risques liés aux inondations


Le débit d’un cours d’eau, en un point donné, est la quantité d’eau
passant en ce point en une seconde.
Une crue est une augmentation du débit d’un cours d’eau qui se traduit par
une montée des eaux présentant un danger.
Une inondation est une invasion d’un territoire par les eaux (lit majeur).
On distingue 3 types d’inondations :
• les inondations de plaines ou lentes :
A partir de la pluie qui les déclenche, l’apparition du ruissellement, la
propagation de la crue et la montée des eaux jusqu’au niveau de débordement
laissent généralement le temps de prévoir l’inondation et d’avertir les riverains.
Elles peuvent néanmoins entraîner la perte de vies humaines par
méconnaissance du risque et par le fait qu’elles peuvent comporter des
hauteurs de submersion et localement des vitesses de courant fortes.
Il faut noter que l’urbanisation des zones inondables a pour effet de réduire les
champs d’expansion des crues, limitant ainsi la capacité d’atténuation et de
ralentissement des crues lors de la propagation le long du cours d’eau.
• les crues torrentielles ou rapides :
Elles se forment lors d’averses intenses à caractère orageux, lorsque le terrain
présente de fortes pentes ou dans des vallées étroites. La brièveté du délai
entre la pluie génératrice de la crue et le débordement rend difficile voire
impossible l’avertissement des populations menacées, d’où des risques accrus
pour les vies humaines et les biens exposés.
27

• les inondations par ruissellement urbain 


Elles se produisent lors de pluies importantes par un écoulement dans les
zones urbanisées de volumes d’eau ruisselée exceptionnels dus à une
imperméabilisation des sols et à une insuffisance du réseau d’assainissement
superficiel ou souterrain. Les conditions d’urbanisation, la définition, le
dimensionnement et la construction des réseaux, sont de la responsabilité des
communes, qui doivent ainsi prendre en compte et apprécier le risque
d’inondation par ruissellement urbain lors de la délimitation dans les Plans
d’Occupation des sols des zones constructibles.
Les conséquences des inondations sont multiples. Elles affectent les personnes,
les biens et les activités.
2.5- Risques liés aux feux de forêt
Les feux de forêts sont des sinistres qui se déclarent et se propagent dans
des formations forestières ou sub-forestières (maquis-garrigue). Les facteurs de
déclenchement et de propagation des feux de forêt sont multiples, dont :
• une source de chaleur (flamme, étincelle, foudre)
• les conditions météorologiques (vent, sécheresse)
• l’existence d’un combustible (végétation…)
Les statistiques montrent que la majorité des feux sont d’origine humaine
(accidentelle ou malveillante).
Tous les risques énumérés ci-dessus peuvent toucher les espaces urbains
limitrophes de certains espaces naturels vulnérables. Il s’agit par exemple des
inondations, des glissements, du retrait des lignes de cotes, propagation de
maladies, feux de forêts, précipitations exceptionnelles des pluies, de neige ou
des tempêtes de grêle, de froid et de hautes températures. De même, certains
phénomènes climatiques extrêmes peuvent causer des problèmes au niveau de
l’alimentation des villes en eau potable, et bien d’autres phénomènes naturels
et anthropiques qui portent atteinte aux milieux urbains.
2.6- Risques liés aux maladies et aux fléaux (voir aussi l’exposé des étudiants)
Etude d’exemples : Les fléaux écologiques et d’insectes
2.6.1- Les fléaux écologiques
Cet exemple montre que, si l'humanité veut s'en donner la peine, et s'il
n'est pas trop tard, elle peut traiter les problèmes environnementaux qu'elle a
elle-même créés. De même que dans le cas du réchauffement climatique, il
montre que ces "réparations" prennent du temps et qu'elles ne montrent leur
efficacité que sur plusieurs générations.
A la fin des années 1970, les scientifiques ont attiré l'attention mondiale
sur le trou dans la couche d'ozone qui entoure la planète et la protège des
28

rayons ultraviolets du soleil, nocifs pour les êtres vivants. L'interdiction des
chlorofluorocarbures qui sont à l'origine de ce trou au-dessus de l'Antarctique
devrait permettre la reconstitution de celle-ci dans plus d'un demi-siècle.
Les fléaux provoqués par l'activité humaine, souvent par ignorance, mais
aussi par une vision égoïste et court-termiste de son développement, ne se
limitent pas au trou de la couche d'ozone, ni même au réchauffement
climatique. D'autres catastrophes écologiques menacent pareillement
l'humanité. Elles ne font pas encore la Une des médias, ni même l'objet d'un
consensus de la part des scientifiques quant à l'ampleur des dégâts potentiels
ou à leur conséquence sur la survie de notre espèce.
Elles font encore moins l'objet d'une mobilisation de la part des hommes
politiques.
Tableau des fléaux écologiques
 Fléaux ‫األوبئة‬ Origines‫أسباب‬ Conséquences‫االنعكاسات‬

Emission des gaz à effet de serre - Fonte des glaciers et de la calotte polaire
(dioxyde de carbone) par - montée du niveau des eaux, inondations,
Réchauffement climatique combustion des énergies fossiles : - intensification des cyclones,
‫االحتباس الحراري‬ charbon, gaz, pétrole) - sècheresses,
- famines, migrations.

- Ponction excessive des eaux de - Pénurie d'eau potable pour 1,8 milliard
surface et des nappes phréatiques de personnes d'ici une quinzaine d'années,
du fait de l'activité humaine, notamment en Asie et en Afrique,
notamment agricole, - Maladies (gastro-intestinales, diarrhées,
- Pollution liée à l'activité humaine choléra…)
Pénurie d'eau douce (nitrates, métaux lourds) - Désertification,
‫نقص حاد في المياه العذبة‬ - Précipitations plus faibles et plus - Destruction des écosystèmes dans les
grande évaporation mers et les océans à cause des rejets
(conséquences du réchauffement massifs d'eaux usées.
climatique)

Pollution, surexploitation des ressources naturelles, combustion


d'énergies fossiles, sont à l'origine de fléaux dont les conséquences, sont soit
d'autres fléaux, soit, au bout du compte, la faim, la soif, la maladie ou la mort.
Il faut aussi avoir en tête que l'inertie de l'impact de l'activité humaine sur
la planète est telle qu'une mobilisation générale et un changement de
comportement général n'aurait des effets réparateurs significatifs qu'à l'échelle
de plusieurs générations. Pensons à nos petits enfants et à nos arrières-petits
enfants.
2.6.2- Les fléaux d’insectes: Le fléau acridien au Maroc (http://www.criquet-
maroc.ma/criquets/1.htm)
Parmi les 200 espèces acridiennes recensées au Maroc, seules deux
menacent sérieusement les cultures et les pâturages : le Criquet
marocain Dociostaurus maroccanus (Thunberg) et le Criquet
29

pèlerin Schistocerca gregaria  (Forskâl). Quels sont donc les aspects de ces


ciquets, leurs impacts et leurs genèses ?
- Présentation du Criquet marocain : C’est une espèce autochtone à une
seule génération par an, relativement aisée à contrôler dans ses zones de
reproductions bien connues. Par contre, le Criquet pèlerin (figure1) est une
espèce allochtone à vaste aire de répartition et qui envahit le Maroc
généralement en automne à partir du sud et sud est.
Cette dernière espèce très redoutée, est considérée depuis l'Antiquité
comme l'un des principaux fléaux de l'humanité. Des dessins de ces ravageurs
ont, en effet, été trouvés en Egypte gravés sur des tombes de la sixième
dynastie (2420 - 2270 av. J.C). Ce fléau est également mentionné dans la bible
et le Coran comme la septième plaie de l'Egypte.
- Impact économique et écologique du Criquet pèlerin : En période
d'invasion, le Criquet pèlerin peut causer des dommages considérables aux
cultures et aux pâturages.
Quoique l'insecte ait quelques préférences pour certaines espèces
végétales, il dévore le plus souvent tout ce qu'il trouve comme feuilles, écorces
jeunes, chaumes etc. Des observations précises ont montré qu'un Criquet peut
consommer par jour en moyenne l'équivalent de son poids (2 g). Un kilomètre
carré d'essaim dense compte environ 50 millions d'insectes qui peuvent donc
dévorer chaque jour 100 tonnes de végétaux. Il faut noter que les essaims
peuvent parfois atteindre plusieurs dizaines voir centaines de Km2.
En 1780, l’agriculture marocaine avait sévèrement été touchée par le fléau
acridien. Le Souverain Marocain Mohamed III avait reçu, lors de sa visite à
Tanger, une aide en produit alimentaire de la part de son homologue espagnol
le Roi Carlos lll, pour pallier aux dégâts causés par ce ravageur.
Au cours de l'invasion de 1954-1955, les dégâts enregistrés au Maroc ont
été estimés à 40 millions de Livres Sterling (valeur de 1986). En 1958, on estime
les pertes de l'Ethiopie en céréales à 167.000 tonnes ce qui correspond à quoi
nourrir un million de personnes durant une année entière.
En ce qui concerne les pâturages, certains spécialistes rapportent que
théoriquement un essaim couvrant le sol sur 25 Km 2 d'une densité de 100
insectes posés au mètre carré, est capable de consommer autant d'herbage
qu'un troupeau de bovins de 50.000 têtes.
En 1951, le Kenya a enregistré une baisse de 20% de production laitière;
cause attribuée aux dégâts occasionnés aux pâturages par le Criquet pèlerin.
- Genèse des invasions du Criquet pèlerin : Durant certaines périodes,
d'importants essaims (groupes) de Criquet pèlerin envahissent de nombreux
pays dont le Maroc, puis ils semblent disparaître pendant plusieurs années et
30

cette périodicité irrégulière rend difficilement la lutte contre ce ravageur. Quels


sont les mécanismes qui déclenchent ces invasions acridiennes ? 
En période de rémission, le Criquet pèlerin mène généralement une vie
discrète à l'état solitaire dans les zones désertiques comprises entre l'Inde et
l'Océan Atlantique soit près de 15 millions de Km 2. Sous l'action de divers
facteurs environnementaux et surtout après de bonnes années pluvieuses,
cette espèce peut se multiplier et se regrouper dans ses zones d'habitat
permanent.
Au cours de ce processus dit de grégarisation, l'insecte subit une
transformation phasaire qui se traduit chez l'insecte par des modifications
morphologiques, biologiques, physiologiques et comportementales. Les
criquets deviennent alors très actifs et ont tendance à vivre en groupe sous
forme de bande larvaires et d'essaims migrateurs pouvant envahir une aire de
près de 30 millions de Km2.
Les données recueillies au cours des derniers cycles d'invasions du
Criquet pèlerin ont permis de mettre en évidence des zones où le processus
de grégarisation (édifier des groupes sociaux important) a souvent lieu. Ces
zones sont :
- La frontière Indo-Pakistanaise où les systèmes de vents favorisent des
concentrations importantes de populations acridiennes,
- Les bords de la Mer Rouge et du Golfe d'Aden où le régime des pluies
peut fournir durant toute l’année des conditions favorables à la reproduction,
- La bordure de certains massifs montagneux où les phénomènes
d'écoulement d'eau favorisent la création de sites favorables (Mauritanie, Mali,
Niger et sud Algérien).
En cas d'invasion, trois périodes principales de reproduction peuvent être
distinguées. Elles sont classiquement distinguées en fonction des principales
saisons de l'hémisphère nord: Reproduction d'été (Août - Septembre),
reproduction d'hiver (Octobre -Janvier), reproduction de printemps (Mars -
Juin).
L'arrêt de l'invasion est en général dû à une succession de conditions
défavorables : sécheresse,  froid, décimation des essaims par le vent vers les
océans, mais aussi par des opérations de lutte chimiques intensives dont
participent aussi certains pays européens pour se protéger du fléau d’invasion
des criquets qui peut toucher éventuellement les pays du nord.
III- Finalités des espaces urbains et types d’impacts
L'espace urbain ou espace à dominante urbaine est un concept élaboré
par l'INSEE de (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques)
pour appréhender et décrire l'organisation de l'espace géographique de
31

la France à l'occasion des recensements de 1990 et 1999. Ce concept a été


remplacé en 2010 par la notion d'aire urbaine puis en 2020 par celle d'aire
d'attraction d'une ville. Si on se place du point de vue plus général des
géographes, la notion d'espace urbain est beaucoup plus complexe et se
rapproche de celle de zone urbaine. Quelles sont d’abord les caractéristiques
générales des villes? Ensuite, quels sont les impacts des catastrophes dans ces
milieux de concentration de population et d’activités?
1- caractéristiques des espaces urbains (voir résumés des exposés)
2- Impacts des risques naturels
Les aléas des risques naturels sont bien définis, puisqu’ils sont liés
directement à la dynamique du milieu naturel. Mais certains aléas de surface et
de l’atmosphère sont influencés quand même, par les activités humaines
comme les risques liés aux dérèglements climatiques actuels, les inondations,
les feux de forêts... Avant d’aborder les différents impacts, il serait nécessaire de
rappeler certains facteurs limitant des risques et des dommages de
catastrophes.
2.1- Facteurs limitant
On se limitera essentiellement à l’effet de site et de proximité des zones à
risque et à certains facteurs comme vulnérabilités.
2.1.1- Zones exposés aux risques (voir aussi le résumé de l’exposé)
Diverses zones qui sont exposées aux risques naturels, à l’intérieur des
villes, dans les campagnes et tout particulièrement dans les zones touristiques.
Il ya lieu de spécifier certains sites de concentration de l’habitat, de
groupements de personnes ou de pratique des diverses activités. L’exemple
des sites d’habitats et d’activités est particulièrement important, s’ils sont
exposés aux risques. On peut vérifier ce qui suit (voir les détails dans le résumé de
l’exposé) :

- Habitat sur les versants et en contrebas des escarpements,


- habitat aux abords des oueds et cours d’eau,
- habitat aux abords des zones côtières,
- habitat aux abords des zones aux risques sismiques et volcaniques,
- habitat aux abords et dans les espaces forestiers,
- habitat dans des zones excessivement chaudes ou froides,
- campements dans les forets, aux abords des Oueds et sur les plages,
- activités sportives en montagnes et dans le désert.
32

2.1.2- Coexistences de facteurs de risques


La coexistence de plusieurs facteurs au moment du déclenchement de la
catastrophe et après le déclenchement, peut constituer des formes de
vulnérabilités comme d’autres facteurs limitant qui peuvent aggraver les
impacts en termes de pertes humaines et autres. On peut citer donc quelques
conditions particulières dans ce sens :
- Brutalité de l’événement suite à un aléa, ce qui limite le temps pour
l’avertissement,
- difficulté d’accès au lieu ou la catastrophe se produisit,
- incapacité des individus pour se protéger et prendre fuite.
Les risques en milieu urbain résultent donc de la conjonction de deux
facteurs : tout d'abord, l'emplacement géographique et l'exposition aux aléas,
et ensuite une vulnérabilité accrue due à la piètre qualité de la gouvernance
locale, à la dégradation de l'environnement ainsi qu'à l'épuisement des
ressources. Le milieu urbain est le centre des activités secondaires et tertiaires
et le cadre d'activités sociales et culturelles importantes qui génèrent aussi des
risques anthropiques.
Ceux- ci soulève en fait, un certains nombres de cas de figures liés aux
vulnérabilités. Celles- ci, explique aussi le manque de cohésion, d’information,
de communication, voir même le non respect des normes de constructions et
des textes législatifs et réglementaires en vigueur. Plusieurs anomalies
contribuent donc à la multiplication des impacts des catastrophes et des
dommages perceptibles et imperceptibles.
2.2- Types d’impacts
Ils peuvent être subdivisés en trois grandes catégories, sans nier que
plusieurs impacts sont imperceptibles et ne peuvent être connus que bien après
le déclenchement des catastrophes.
2.2.1- Mise en danger des personnes
Dans les espaces urbanisés ou touristiques (campings au bord des
rivières), la population exposée peut être très importante. Le danger survient
surtout lorsque les délais d’alerte et d’évacuation sont trop courts ou
inexistants (notamment dans le cas des crues rapides, et accidentellement lors
de la rupture brutale ou la défaillance d’ouvrages censés protéger les
populations). Par ailleurs, la grande majorité des décès survenus lors des
récentes inondations est liée à des imprudences lors de déplacements en
voiture. À ces risques, s’ajoutent les blessures et traumatismes multiples dont
notamment, les séquelles psychologiques.
33

Exemples des sources de catastrophes naturelles dans le monde entre 1900 et


2007 (Tableau à commenter)
Catastrophes Nombre de Nombre Total
morts d’atteints
Inondations 6.606.476 422.107.000 428.713.476
Sécheresse 11.150.000 214.750.000 225.900.000
Tempêtes de vents 300.000 3.648.000 3.948.000
Tremblement de terre 454.350 1.303.483 1.757.833
Tornades 2021 1.110.055 1.112.076
Total 18.512.847 642.918.538 661.431.385
Source : CRED/EMDAT, données revues

2.2.2- Dommages des biens et des activités


Ils touchent essentiellement les biens mobiliers et immobiliers. À côté des
dommages directs (habitat et biens personnels, pertes agricoles, machines
endommagées), d’autres sont souvent peu connus (infrastructures
d’équipement, dévalorisation du patrimoine immobilier, perte d’activité,
chômage technique, délocalisation).
Du point de vue assurance et face à une compétition internationale de
plus en plus vive, l'intégrité et la disponibilité des outils de production et des
actifs industriels représentent un élément clé de la pérennité des entreprises.
Celles-ci, pourront à tout moment, être exposées aux catastrophes naturels ou
anthropiques. Ces grands événements sont susceptibles de leur porter atteinte
(incendie-explosion, bris de machine, événements naturels, terrorisme,
carences fournisseurs ou clients, ...) peuvent provoquer d'importantes
destructions de valeurs ou interruptions d'activité.

2.2.3- Evolution et contamination du milieu naturel


On estime ainsi que les dommages indirects sont en réalité naturel dans
ces aspects positifs comme négatifs : phénomènes d’érosion, de charriage, de
suspension de matériaux et d’alluvionnement, de divagation du lit ordinaire.
Les zones inondables par exemple, peuvent constituer un ensemble
complexe et diversifié de milieux naturels limitrophes des villes (bras morts,
prairies humides …) d’une grande valeur patrimoniale et paysagère. Leur
présence et leur maintien en bon état supérieurs aux dommages directs. Elles
jouent un rôle fondamental dans la modération des crues par l’abaissement de
la ligne d’eau et la diminution des vitesses d’écoulement. Ce sont aussi des
lieux de refuge, de reproduction et des axes de déplacement privilégiés pour la
faune (oiseaux, mammifères, poissons).
Les inondations participent également à la vie des cours d’eau et aux
évolutions du milieu. La préservation et la conservation de ces milieux, en
préalable à d’autres interventions, permettent de réduire considérablement les
dégâts et les coûts occasionnés par les inondations (travaux, dommages…).
34

L’évolution du milieu naturel peu aussi se concrétiser sous forme de


dégradation des espaces sous plusieurs formes et leurs impacts sur la flore et la
faune.
En ce qui concerne la contamination du milieu naturel limitrophe des villes
ou ailleurs, l’exemple de l’application en droit français de la Directive CEE 80-
778 relative à l’eau potable, basé sur des dispositifs de surveillance de la
qualité des eaux. Ces dispositifs ont été mis en place, et de nombreux travaux
scientifiques et techniques ont été entrepris pour mieux décrire et comprendre
les transferts des pesticides dans l’environnement ainsi que, dans une moindre
mesure, leurs impacts sur des organismes non visés par leur utilisation. Les
références scientifiques et les données de contamination sont donc nettement
plus nombreuses pour l’eau que pour les autres compartiments de
l’environnement.
La « contamination » est définie comme la présence anormale de
substances, micro-organismes… dans un compartiment de l’environnement.
Pour tous les pesticides de synthèse, on peut donc parler formellement de
contamination y compris pour les sols agricoles, même si la présence de
pesticides y est attendue et volontaire (ce qui n’est pas le cas pour les milieux
aquatiques, par exemple). Le terme de « pollution » désigne la présence de
substances au-delà d’un seuil pour lequel des effets négatifs sont susceptibles
de se produire.
Les eaux continentales sont les milieux pour lesquels les données sont les
plus nombreuses, et font l’objet d’une compilation annuelle par l’Institut
français de l’environnement (IFEN). Ces données mettent en évidence une
contamination quasi-généralisée des eaux de surface et des eaux souterraines
par les pesticides, et la prépondérance des herbicides parmi les molécules les
plus fréquemment détectées.
La majorité des risques naturels sont des aléas plus ou moins dangereux
qu’il est difficile d’éviter mais qu’il est possible de maîtriser pour réduire leurs
effets. Cependant elles présentent de véritables risques pour les populations et
les infrastructures du moins dans les villes. La gestion des risques naturels
permet d’identifier le risque, de l’étudier, de l’évaluer pour prévoir son impact,
de mettre en place des mesures de prévention en cas de réalisation du risque et
réfléchir à des solutions techniques pour limiter les dommages humains,
matériels et financiers.

IV- Gestion des risques naturels


La gestion des risques naturels ne se limite pas aux mesures immédiates
des catastrophes, mais elle s’appui plus particulièrement sur l’évolution des
35

connaissances sur les risques et sur le rôle qui peut être joué par les Etats, les
différentes organisations et tout autant par l’Organisation des nations
Unies(ONU).
1- cadrage des risques naturels :
Les risques naturels et leur gestion ont connu aujourd’hui une évolution,
mais nécessitent encore un cadrage de la part de toutes les communautés
scientifique, économique et politique.
1.1- Evolution historique de la notion des risques naturels
La notion du risque a évolué dans un cadre global de l’évolution des
sciences et parmi lesquelles la géographie qui a contribuée efficacement à la
mise en exergue de la dynamique des espaces naturels et des risques. En effet la
géographie s’appui toujours sur les sciences annexes puisque l’évolution des
connaissances des risques est liée à l’évolution des relations entre l’homme et la
nature (milieu physique), relation qui peut être résumé comme suit :
1- Au 19ème siècle, régnait ce que l’on appelle le déterminisme
environnemental ou physique. Durant cette période l’homme n’était pas
capable d’intervenir et faire face aux contraintes du milieu physique, c’est la
soumission absolue de l’homme à l’environnement.
2- Au début du 20ème siècle, le déterminisme environnemental a régressé
au détriment de l’apparition d’une nouvelle école appelée possibilisme. Une
école qui a vu le jour suite aux résultats scientifiques de certaines études
géographiques régionales analysant les spécificités et la réalité de quelques
régions.
3- Aux environs des années cinquante du 20ème siècle les sciences
physiques et biologiques ont connu une évolution des conceptions à travers
des exemples concrets affirmant des réalités scientifiques qui commandent le
déroulement et l’évolution dans la nature. De ce fait, la géographie a de son
côté orientée ses méthodes dans le sens des méthodes des sciences naturelles
et physiques. Ceci a donné naissance à une nouvelle philosophie géographique
qui est la réalité scientifique, basée sur : la description d’abord,
l’expérimentation ensuite et enfin l’utilisation des instruments de calcul. C’est
donc une évolution qui a instaurée la philosophie du positivisme. C’est une
évolution importante conçue comme une révolution quantitative basée sur
l’utilisation des mathématiques pour analyser l’espace, d’où la naissance d’une
nouvelle géographie appelée la géographie du comportement.
4- Après les évolutions précédentes, il ya eu la naissance de l’école
géographique humanitaire qui tient compte aussi, dans le domaine de la
relation homme- environnement, des analyses des dimensions politiques,
économiques et sociales.
36

Dans ce cadre évolutif et depuis 1945 déjà, a vu le jour des études sur les
catastrophes naturelles, d’où l’apparition de plusieurs recherches :
- recherches de lois qui régularisent les inondations dans les Etats Unies et
surtout à Chicago,
- recherches dans le domaine des problèmes de la désertification et du
défrichement,
- participation dans ces orientations de recherches de plusieurs
spécialités : sciences de la terre, sociologie et économie, d’où l’apparition de
revues spécialisées dans le domaine des risques.
5- Au cours des années soixante dix, il ya eu apparition de 10 études sur
les catastrophes dans 26 sites et dans plusieurs Etats sous l’égide de
l’Association Mondiale de Géographie. Ce sont des recherches sur les
catastrophes causées par : les glissements, l’érosion, l’aridité, les avalanches,
les séismes, les volcans et les inondations.
La multiplication des études sur les risques et l’attention prêtées aux
risques naturelles ont débutées, vraisemblablement, après 1975 pour les
raisons suivantes :
- multiplication des catastrophes naturelles, des catastrophes
technologiques et des catastrophes liées aux changements climatiques actuels,
- multiplication des masses média,
- nouvelles orientations de la géographie physique qui s’intéresse de plus
en plus aux catastrophes naturelles et aux problèmes humains,
- apparition de groupes de pression académiques et politiques comme les
Groupes des verts et les Associations pour la préservation de l’environnement.
Enfin la question des risques naturels est devenue, sans conteste, un souci
partagé de la société internationale encadré par l’ONU qui a instaurée plusieurs
conventions, organisations et des comités de suivi des catastrophes.
1.2- Suivi de la question des risques par l’ONU
On se limite ici à deux exemples pour démontrer que la gestion des risques
naturels est l’affaire de tous. Il ya lieu d’examiner donc un appel de l’ONU pour
investir afin de réduire les risques naturels. On peut examiner de même un
indice d’exposition aux risques naturels publié par l’ONU.
1.2.1- L'ONU appelle les pays à investir pour réduire les risques naturels
A l'occasion de la cérémonie de lancement du premier '' Rapport
d'évaluation mondial sur la réduction des risques de catastrophes'' à Bahreïn
(Moyen-Orient), le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le 17 mai
2009 tous les pays à augmenter leurs efforts pour réduire les risques naturels,
37

soulignant que les mesures prises maintenant pouvaient être un des meilleurs
investissements que les pays puissent faire.
Un accroissement des investissements dans ce domaine est crucial pour
sauver des vies et des moyens de subsistance, a prévenu Ban Ki-moon dans un
communiqué. Réduire les risques de catastrophes peut aider les pays à réduire
la pauvreté, garantir le développement et s'adapter au changement climatique,
a-t-il ajouté.
Selon le rapport, entre 1975 et 2008, ce sont 8.866 désastres qui ont tué
2.284.000 personnes. 236.000 personnes ont été tuées en 2008 par plus de 300
catastrophes, alors que 200 millions d'autres ont été touchées directement,
avec des dommages atteignant plus de 180 milliards de dollars, a souligné
l'ONU.
Les risques de catastrophes naturelles sont en augmentation en raison de
la dégradation de l'environnement, du changement climatique et l'urbanisation
anarchique, menaçant les vies de centaines de millions de personnes à travers
le monde.
Les pays à bas et moyens revenus sont les plus exposés aux catastrophes.
Trois pays y sont particulièrement vulnérables et concentrent 75 % des risques
de mortalité : le Bangladesh, la Chine et l'Inde. Les petites îles restent
également les plus vulnérables et les moins capables de résister aux
catastrophes naturelles.
Le rapport préconise de prendre des mesures pour limiter l'impact des
catastrophes sur les populations tels que fournir des infrastructures et des
terrains pour les populations pauvres des villes, protéger les écosystèmes et
renforcer les conditions de vies dans les campagnes.
1.2.2- L'ONU publie un indice d'exposition aux risques naturels
Les Chinois et les Indiens figurent parmi les populations les plus exposées
dans le monde à un risque "extrême" de catastrophe naturelle, affirment les
Nations unies dans un rapport publié en juin 2009. Cette organisation
internationale cite également le Bangladesh, la Colombie, l'Indonésie et la
Birmanie comme pays de catastrophes meurtrières également : séismes,
cyclones, inondations et glissement de terrain qui est le plus élevé.
L'indice de l'ONU classe les pays en fonction d'une série de facteurs, dont
la prévalence des catastrophes naturelles, l'existence d'infrastructures
permettant d'y répondre et le niveau de préparation des Etats. Deux échelles
sont utilisées : l'une classe les pays en prenant en compte le nombre absolu de
morts qu'une catastrophe est susceptible de causer, alors que l'autre se fonde
sur le taux de mortalité relatif.
38

Le Bangladesh, la Chine, l'Inde et l'Indonésie ont un indice de dix sur dix,


devant la Colombie et la Birmanie (neuf sur dix). Suivent parmi les pays les plus
dangereux l'Afghanistan, le Guatemala, l'Iran, le Pakistan, le Pérou, les
Philippines, la Roumanie et l'Ouzbékistan.
Par rapport au nombre d'habitants, la Colombie, les Comores, la
République dominicaine, le Guatemala, la Birmanie et le Vanuatu sont les pays
les plus exposés. De nombreuses petites Îles, comme les Fidji, les îles Salomon,
Timor Leste, Sao Tome présentent également des risques élevés.
Les Etats-Unis sont exposés à tous les types de catastrophes naturelles,
avec un indice moyen de six sur dix et de sept sur dix pour les séismes. Le Japon
a un indice de sept.
Par ailleurs, le Bangladesh, la Chine, l'Inde et l'Indonésie figurent dans la
catégorie "extrême" quant au nombre moyen d'habitants exposés au risque de
catastrophes naturelles. A l'inverse, certains Etats du Golfe arabo-persique font
face à un risque très faible de décès par catastrophe naturelle. Le Danemark,
l'Estonie, la Finlande et la Lettonie sont également parmi les "endroits les plus
sûrs" au monde pour ce qui est du risque de catastrophe soudaine.
Enfin et parmi les pays européens les plus exposés aux risques avec un
indice de sept sur dix, il y a l'Albanie et la Turquie, en raison d'un fort danger de
tremblements de terre et de glissements de terrain à la fois. La Grèce et l'Italie
présentent un risque de cinq sur dix. Les autres pays européens sont au même
niveau que la Suisse. Quelles sont donc les mesures générales de gestion des
risques naturels ou anthropiques dans les différents milieux, en l’occurrence
dans les espaces urbains ou les densités sont plus apparentes.
2- Mesures de gestion des risques naturels
Parmi l'ensemble des actions face aux risques naturels, on doit considérer
de façon générique : les mesures de prévention, qu'elles soient structurelles ou
non, le rôle de la prévision a court, moyen et long terme, la fonction des acteurs
impliqués dans les systèmes d'alerte, la formation face au risque, ainsi que les
aspects concernant la législation et les systèmes d'assurances relatifs aux
risques naturels. Tous ces éléments peuvent être retrouvés dans les conclusions
de la « Décennie Internationale de la Prévention des Catastrophes Naturelles »
(DIPCN, 1990-1999), parmi lesquelles l'évaluation de l'aléa et de la vulnérabilité
ainsi que la cartographie du risque ont fait l'objet d'un intérêt particulier.
2.1- Prévention et prévision
La prévention et la prévision sont très liées entre eux. Elles se basent sur
des connaissances et des données scientifiques au préalable. Les spécialistes
des sciences de la terre, des statistiques, des sciences sociales et de plusieurs
autres disciplines effectuent des études pluridisciplinaires dans le domaine des
39

risques pour analyser les états des lieux de chaque territoire dans l’objectif
d’éventuelles protections du déclenchement de risques.
La prévention comprend toutes les mesures établies avec anticipation afin
de pallier, de diminuer ou d'éviter les dégâts produits comme conséquence du
déclenchement du risque en question. Il s'agit de mesures prises à long terme
en fonction des risques dominants. Généralement, elles incluent
l'aménagement du territoire en fonction de la carte des risques et des actions à
caractère structurel (œuvres d'ingénierie, améliorations architectoniques, etc.)
ou non-structurel (législation et réglementations sur l'occupation du sol dans
des zones à risque, etc.).
Usuellement, face au risque d'inondation, la société a répondu de trois
façons. Les sociétés primitives et préindustrielles choisissaient de vivre
généralement en harmonie avec le territoire, en respectant les zones les plus
inondables et en fuyant rapidement vers des points plus élevés quand les
cloches sonnaient l'alarme, par exemple. À ceci s'ajoutaient des mesures à
caractère magique ou spirituel comme la prière adressée aux dieux ou, plus
tard, des oraisons et des prières publiques. Les mesures structurelles étaient
minimales et très localisées. Le développement réel de ces mesures apparaît
avec la croissance de la population et la révolution préindustrielle, qui conduisit
à l'implantation des usines près des rivières, et fut fortement influencé par les
actions nord-américaines sur le Mississipi.
La solution par des mesures structurelles a dominé jusqu'à nos jours,
motivée en grande partie par une société qui demande le risque zéro mais sans
modifier ses habitudes et consciente de la grande spéculation sur les terrains.
Pendant ces dernières années – et tel qu'il est déjà visible dans les
conclusions de la Décennie Internationale de la Prévention des Catastrophes
Naturelles – est apparue une tendance vers l'acceptation de la cohabitation
avec le risque à travers un équilibre entre des mesures structurelles et des non-
structurelles, plus respectueuses de l'environnement.
Au-delà de la création de dispositifs législatifs ou de certains organismes,
les solutions recherchées pour essayer de réduire les inondations se sont
traduites par deux types basiques de projets : ceux faisant référence à la
modification et/ou la tentative d'amélioration globale du réseau
hydrographique et ceux basés sur la réalisation d'études de solutions
individuelles pour chaque rivière. Parmi ces derniers et hormis la construction
de barrages, on peut souligner l'idée de dévier les principales rivières
traversant les villes en les emmenant en dehors du noyau urbain (solution
pratiquée par exemple dans la ville de Valence), les projets de rectification à
travers la construction de murs de contention ou la canalisation de portions de
rivières. De nombreuses actions de ce genre ont été réalisées pendant ces 100
40

dernières années, motivées principalement par la réponse immédiate à une


inondation préalable plus que par un plan directeur à caractère préventif.
La prévision a trait à l'anticipation du phénomène avec plus ou moins
d'avance, ce qui dépendra du type de phénomène, puisque dans certains cas la
prévision n'est réalisable que quelques heures auparavant et la détermination
du lieu qui sera touché est difficile (c'est le cas d'une crue torrentielle, par
exemple). Il y a des phénomènes pour lesquels la prévision n'est même pas
possible (séismes). Dans d'autres cas, la seule chose pouvant être anticipé est
que les conditions météorologiques vont favoriser le déclenchement potentiel
aux endroits présentant un certain risque (avalanches, glissements de terrain).
La prévention se rapporte à une planification pour un futur non
nécessairement immédiat dans les limites de la durabilité. Elle nécessite des
mesures qui doivent avoir une durée suffisamment prolongée en nombre
d'années, c'est à dire qui a un certain caractère statique par opposition au
concept de prévision, plus dynamique et qui produit de l'information et des
résultats constamment actualisés.
2.2- Intervention immédiate
L'action immédiate fait allusion à la gestion du risque à la suite de son
déclenchement (les tâches de suivi du phénomène, de sauvetage, d'évacuation,
de coordination des acteurs impliqués comme celui des Pompiers ou les
services de Protection Civile).
Cette tâche revient normalement à un seul organisme recteur ou aux
organismes régionaux ou municipaux les plus liés aux zones touchées, ou bien à
une combinaison des deux.
Prévention, prévision et gestion immédiate sont des aspects intimement
reliés. Une bonne gestion requiert une bonne prévision, mettant en jeu des
mesures développées par la prévention, par exemple : des mesures
structurelles ou d'occupation rationnelle du territoire établi par rapport au
risque auront une influence sur les tâches de sauvetage. Par conséquent, on
considère parfois la prévention, la prévision et les systèmes d'action et d'alerte
comme faisant partie d'une dénomination unique. Dans ce cas, tout l'ensemble
des actions est regroupé sous le nom de « prévention », parce qu'il s'agit de
réduire les dégâts possibles occasionnés par la matérialisation du risque naturel
en question.
2.3- Diagnostic post-crise
C'est l'étude des évènements passés pour améliorer la connaissance des
facteurs impliqués. Il fait généralement l'objet des recherches effectuées par
des centres spécialisés ou universitaires. Cependant, on pourrait aussi inclure
41

les études de retour d'expérience où sont impliqués aussi bien des techniciens
que des scientifiques et dont l'objectif est d'analyser la gestion intégrale d'un
désastre qui s'est produit, depuis le fonctionnement des systèmes de prévision
et d'alerte jusqu'à l'évaluation des dégâts produits. L'objectif est d'améliorer les
actions futures en tirant les leçons des expériences positives et négatives qui
pourront conduire à de nouvelles législations. 
2.4- Formation du comportement face au risque
Toutes ces démarches impliquent différents acteurs, mais on considère
aujourd'hui que les principaux interlocuteurs face au risque sont l'ensemble de
la société et les individus qui la composent. Ceci implique une sensibilisation et
une formation de la population, de plus en plus éloignée de la connaissance du
territoire où elle s'établit, mais exigeante quant à la minimisation de ces
risques.
Cette sensibilisation face au risque fait l'objet d'une préoccupation
majeure de la part de la communauté internationale et, en particulier de la
communauté européenne. Cet intérêt est démontré par plusieurs types de
projets surtout européens.
Les politiques principales d'action européenne face au risque d'inondation
ont été présentées à la « Conférence Internationale sur les Risques Naturels en
Montagne » tenue à Grenoble, où la France et l'Italie ont joué un rôle
important. Ce congrès a été organisé par le « Pôle grenoblois » sous les
auspices de l'ONU, du «  Ministère de l'Aménagement du Territoire et de
l'Environnement », du « Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et
de la Technologie » et de la « Plateforme Nationale Dangers Naturels de la
Suisse » ainsi que d'autres organismes. Le « Pôle grenoblois » est née en 1998
de l'initiative « Isère, Département pilote », lancée par le « Conseil Général de
l'Isère », le « Ministère de l'Environnement » et la « Délégation aux risques
majeurs », soutenue par la « Délégation à l'Aménagement du Territoire »
(DATAR), qui fait partie actuellement du « Ministère de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement ».
Une comparaison sur le thème de gestion des risques peut donc donner
des éléments intéressants qui éclairent la problématique plus générale du
développement. Au delà des investissements économiques liés à la sécurité, au
delà de la nature de processus et de comportements sociaux, la recherche
comparative sur la gestion des risques apparaît importante dans ses liens avec
le politique, la citoyenneté et la gouvernance multi-niveaux des espaces.
Conclusion générale
Ce cours a permis de mettre en exergue les principaux concepts liés aux
risques naturels urbains sans nier de définir les notions et les termes clés
42

souvent utilisés dans ce domaine. Les risques naturels, en tant que tels, sont
définis comme des phénomènes probables, mais qui peuvent se déclencher
subitement et se transformer en de véritables catastrophes qui peuvent toucher
différents milieux et en l’occurrence les milieux urbains.
Les risques naturels en termes de catastrophes nécessitent donc d’être
répertoriés et classés selon les principaux types, pour déterminer ensuite les
différents processus du déclenchement des catastrophes aux impacts variables
selon la nature du milieu récepteur. Ceci implique que l’aléa comme étincelle ou
facteur principal de la catastrophe est commandé en termes d’impacts par la
vulnérabilité qui détermine le volume et le degré des sinistres.
Les mesures d’intervention nécessitent des moyens de bords, du personnel
qualifié, de la coordination et la coopération entre les différents intervenants,
ainsi que l’organisation et le suivi de près des différentes missions. Les mesures
d’anticipation et de prospection post crise sont tellement nécessaires.
Dans le cadre de la gestion des risques, la communauté internationale
reconnaît le besoin d'améliorer plusieurs points, parmi lesquels, il y a entre
autres :
- La compréhension des processus physiques liés aux différents risques
naturels,
- l'analyse de l'impact du risque sur les constructions et leur vulnérabilité,
- la définition de mesures de protection optimales, incluant les systèmes
rapides d'alerte,
- l'harmonisation de la cartographie des risques,
- l'estimation de l'intensité des phénomènes, des seuils d'alerte et des
périodes de retour,
- combler l'insuffisance des outils permettant d'évaluer intégralement le
risque et établir les procédures pour le réduire,
- l'implication de tous les acteurs socio économiques, techniques,
scientifiques et politiques dans la diminution des risques naturels ou
anthropiques.