179-Article Text-647-1-10-20200814
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ISSN: 2550-469X
Numéro 5 : Juin 2018
AOUZAL Lamya
Doctorante en sciences économiques,
Université Hassan II de Casablanca
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Mohammedia, Maroc.
Laboratoire : Performance économique et logistique
Email : [email protected]
Ahmed HEFNAOUI
Professeur de l’Enseignement Supérieur
Université Hassan II Casablanca
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Mohammedia, Maroc.
Laboratoire : Performance économique et logistique
Email : [email protected]
Résumé :
Depuis deux décennies, les marchés financiers font l'objet de la majorité des attentions et
controverses, et sont devenus un système généralisé que toute économie désire améliorer.
À partir des années quatre-vingt-dix, le Maroc à l’instar de nombreux pays dans le monde,
a engagé plusieurs réformes visant la libéralisation de ses économies axées principalement sur
le secteur bancaire, avec une attention accordée à la modernisation des marchés financiers.
La présente étude vise à mieux appréhender à travers un modèle économétrique approprié,
les déterminants du développement des marchés financiers et leurs conséquences sur la
croissance économique au Maroc. Enfin les résultats de cette étude pourraient orienter les
autorités compétentes à l'élaboration des politiques économiques efficaces pour favoriser le
développement du marché financier.
Abstract:
For two decades, financial markets have been the focus of attention and controversy, and have
become a generalized system that any economy wants to improve. From the nineties,
Morocco like many countries in the world, has initiated several reforms aimed at liberalizing
its economies, mainly focused on the banking sector, with attention being paid to the
modernization of financial markets.
This study aims to better understand, through an appropriate econometric model, the
determinants of the development of financial markets and their consequences on economic
growth in Morocco. Finally, the results of this study could guide the competent authorities in
the development of effective economic policies to promote the development of the financial
market.
Introduction
L’expérience montre que les marchés financiers aident à la stabilité financière en réduisant
les risques de change et en allongeant les échéances des financements. Ils apportent aussi
de l’efficience en générant des taux d’intérêt déterminés par le marché, et qui reflètent les
coûts d’opportunité des fonds à des échéances différentes.
Ce développement important des marchés financiers est lié aux choix des politiques
économiques adoptées par la plupart des pays en développement, favorables au libéralisme
économique dans les années quatre-vingt-dix: une plus grande ouverture au commerce
international et, sur le plan intérieur, des réformes allant dans le sens du recul de l’Etat dans le
fonctionnement de l’activité économique et l’amélioration de la gestion de la dette publique.
Au Maroc, les banques dominent les systèmes financiers, rapportés au PIB, leurs actifs ne
sont pourtant pas considérable et les crédits alloués au secteur privé ne consomment qu’une
fraction de leurs ressources. Alors que les emprunteurs publics – grandes entreprises et Etat-
absorbent en large partie les ressources prêtables disponibles. Les banques doivent gérer des
risques de crédit importants, ceci résultant à la fois d’un environnement économique volatil et
de système juridique peu favorables aux droits des créanciers. Alors qu’en l’absence
d’alternatives de financement, la pénurie de crédits bancaires pèse particulièrement sur les
PME et se traduit, pour les particuliers par de faibles taux de bancarisation.
Après des années de dirigisme et de participation de l’Etat, un système économique ayant
montré ses défaillances, le Maroc a vite fait de lancer un vaste programme de réformes visant
le passage d’une économie d’endettement à une économie de marché. L’un des principaux
chantiers est la création de marchés financiers capables de drainer l’épargne aux emplois
les plus productifs. En effet, le système financier du pays, était, avant la première phase de la
libéralisation financière des années 90 caractérisé par une étroitesse, une faible profondeur et
une non-diversification.
Le marché financier devrait d’une part aider à la diversification du système financier, et
surtout à créer la concurrence vis-à-vis du système bancaire, pour plus d’efficience dans ce
dernier. En d’autre part, il concourt au développement économique et est considéré comme
l’instrument adéquat pour la réalisation des programme de privatisation. La mobilisation de
l’épargne et sa canalisation vers l’investissement productif. Il joue également un rôle
appréciable dans l’amélioration de la gouvernance des entreprises et l’attractivité des capitaux
étrangers.
structurel préconisé par la banque mondiale et le fond monétaire internationale au début des
années 80.
Le Maroc a entamé donc, dès 1983 une série de réformes des structures de l'économie. Ces
réformes ont porté entre autres, sur la restructuration du système financier, en se concentrant
principalement sur deux axes généraux : la libéralisation du marché financier par la mise en
place de mécanismes institutionnelles et juridiques, afin de le rendre actif et attractif, et une
refonte du système bancaire par le renforcement de sa capacité concurrentielle dans un cadre
de contrôle et supervision adéquat et efficace.
Ce programme qui comporte d’autres réformes de fonds comme la libéralisation du
Commerce Extérieur et de change, celle des prix, la réforme fiscale, la refonte des codes
d’investissement et la privatisation s’est inspiré des évolutions internationales afin de réaliser
une plus grande intégration dans l’économie mondiale. Cette intégration implique en plus du
rétablissement de l’équilibre budgétaire, un système financier solide, organisé et efficace,
pour promouvoir l’épargne et l’investissement, fondement de tout développement. Une
libéralisation bancaire, à travers le désencadrement de crédit, la libéralisation des taux
d'intérêt et l'élimination des emplois obligatoires, a accompagné la libéralisation du marché
financier entamée par des dispositifs institutionnels et juridiques. Ces réformes ont consolidé
la position du marché financier afin de permettre un passage d'une économie d'endettement à
une économie de marché.
Toutefois et jusqu’à nos jours, le financement de l'économie nationale est essentiellement
intermédié : quasiment tout passe par l'entremise du système bancaire. Les flux traités sur le
marché financier primaire sont négligeables. Lorsque les banques éternuent, c'est toute
l'économie marocaine qui se dérobe. Dans de telles conditions de dépendance absolue, il
devient urgent de proposer une politique économique alternative susceptible de redynamiser
la Bourse de Casablanca en incitant les entreprises à lever des fonds propres sur le marché, les
épargnants à placer leurs économies dans les titres des sociétés cotées, les investisseurs
institutionnels locaux à réorienter leurs ressources longues sur le marché actions et les fonds
des marchés émergents à procéder à des arbitrages de positions pour transférer leurs liquidités
vers la Place de Casablanca.
3. Analyse économétrique de l’impact de la performance du marché financier sur la
croissance économique au Maroc
3.1. Hypothèses de recherche
Notre recherche s’appuie sur les hypothèses suivantes :
VAR/VECM. Nos sources de ces données sont les Statistiques Financières Internationales du
FMI, la banque mondiale, Bank AL Maghreb et le haut-commissariat au plan (HCP).
Afin de mener notre analyse, nous retenons les variables suivantes :
Croissance du PIB (% annuel) (CROISSANCE) ;
Inflation, prix à la consommation (% annuel) (INFLATION);
Capitalisation boursière des sociétés nationales cotées (% du PIB)
(CAPITALISATION);
Indice boursier S&P (% de variation annuelle) (INDICE);
Encours de la dette privée (emprunts obligataires et TCN) en (MDH) (DPRIVEES)
Émissions du Trésor total maturité en (MDH) (TRESOR)
Nous pouvons à priori définir et justifier l'importance du choix de ces variables. La
capitalisation boursière des sociétés nationales cotées, l’indice boursier, les encours de la dette
privée et les émissions du Trésor, à travers leurs évolutions expriment bien la dynamique et la
performance du marché financier. L’inflation et le PIB représentent les meilleurs indicateurs
pour évaluer la situation économique et surtout la croissance économique d'une nation. Ainsi
la prise en compte de ces variables permettra de mettre en évidence les effets du
développement du marché financier sur la croissance économique marocaine.
3.4. Modèle à estimer:
La modélisation VAR à « 6 » variables et « p » retards de notre étude s'écrit de la
manière suivante :
Yt = A0 + A1Yt-1 + A2Yt-2 +……+ ApYt-p +νt
3.6 90
7
3.2 80
6
2.8 70
5 2.4 60
4 2.0 50
1.6 40
3
1.2 30
2 0.8 20
1 0.4 10
1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
80,000 160,000
60
70,000 140,000
60,000
120,000
40
50,000
100,000
40,000
20 80,000
30,000
60,000
20,000
0
40,000
10,000
0 20,000
-20
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On rejette H0 de racine
Décision
unitaire(prob=0,0000<0,05),
(CROISSANCE)
Processus stationnaire
T-statistic -2.85
On rejette H0 de racine
Décision
unitaire(prob=0,007<0,05),
(CAPITALI-SATION)
Processus stationnaire
T-statistic -0.99 -13.16
On accepte H0 de racine On rejette H0 de racine
Décision
unitaire (prob=0.27>0.05), unitaire(prob=0,001<0,05),
(EPRIVEE)
Processus non stationnaire Processus stationnaire
T-statistic -6.29
On rejette H0 de racine
Décision
unitaire(prob=0,0000<0,05), Processus
(TRESOR)
stationnaire
« Source : Elaboré par AOUZAL Lamya »
Les tests de racine unitaire confirment l'impossibilité de rejeter l'hypothèse selon laquelle les
variables (la croissance du PIB, la Capitalisation boursière des sociétés nationales cotées, et
les émissions du Trésor total maturité) sont intégrées d'ordre 1 (I (1)), alors que la variable
(les encours de la dette privée) est intégrée d'ordre 2 (I (2)).
Etude de Cointégration :
Les résultats du test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) montrent que
l’inflation et l’indice boursier sont stationnaires en niveau. Alors que les variables (la
croissance du PIB, le taux de change, la Capitalisation boursière des sociétés nationales
cotées, les entreprises intérieures cotées en bourse, les Actions transigées, et les émissions du
Trésor total maturité) sont stationnaires en différence première et la variable (les encours de la
dette privée) est stationnaire en différence seconde.
Les résultats de notre test de stationnarité, nous montrent que les variables de notre modèle
n’ont pas le même ordre d’intégration. Donc un test de cointégration au sens de Granger n’est
pas nécessaire. La méthode vectorielle autorégressive (VAR) sera notre méthode d’analyse.
3.5.3. Présentation des résultats d'estimation du modèle
Choix du nombre de retard (p)
Il existe plusieurs critères d’information à savoir Akaike info criterion (AC), Schwarz
criterion (SC) et Hannan-Quinn (HQ). Le choix consiste à choisir le critère qui nous donne la
valeur la plus faible.
Tableau 3 : Résultats de choix de nombre de retard
Décalages Akaike (AIC) Schwarz (SC) Hannan-Quinn (HQ)
0 66.26 66.59 66.27
1 65.14 66.50 65.22
« Source : Elaboré par AOUZAL Lamya »
On constate que les critères nous conduisent à retenir un processus VAR(1). Nous résumerons
alors que la méthode que nous utiliserons tout au long de l’estimation est celle du VAR avec
un retard.
Estimation du modèle VAR :
Tableau 4 : Résultat de l'estimation du modèle VAR (1)
DCAPITALI- DCROISS- DDEPRI- DTRE- INFLA-
INDICE
SATION ANCE VEES SOR TION
DCAPITALI- 0.244486 0.062406 223.7917 -1662.506 0.983192 0.071560
SATION [ 0.39992] [2.51271] [ 0.41631] [-1.26978] [ 0.62946] [ 1.96957]
0.681142 -0.731128 -666.2932 -1342.617 -0.765522 0.015806
DCROISSANCE
[ 0.55066] [-2.96868] [-0.61258] [-0.50681] [-0.24222] [ 0.16042]
-0.000335 3.17E-05 -0.927150 0.808609 -0.000618 -7.80E-06
DDEPRIVEE
[-1.83551] [ 0.87327] [-5.78566] [ 2.07174] [-1.32737] [-0.53737]
-0.000167 -7.64E-06 0.068731 -0.326693 -0.000190 -1.04E-05
DTRESOR
[-1.19634] [-0.27433] [ 0.55875] [-1.09044] [-0.53118] [-0.93642]
0.039576 0.006141 213.7521 360.4314 -0.150039 -0.019313
INDICE
[ 0.13803] [ 0.10757] [ 0.84780] [ 0.58695] [-0.20481] [-0.84564]
1.026753 -0.173346 233.6102 -6894.550 8.178864 -0.065516
INFLATION
[ 0.27521] [-0.23336] [ 0.07121] [-0.86287] [ 0.85803] [-0.22047]
0.183409 0.480123 -3862.863 17668.84 -2.988663 1.868021
C
[ 0.02892] [ 0.38028] [-0.69276] [ 1.30099] [-0.18446] [ 3.69830]
R2 0.411839 0.593881 0.855201 0.588406 0.263241 0.362271
F-Statistic 1.050324 2.193500 8.859168 2.144367 0.535945 0.852098
« Source : Elaboré par AOUZAL Lamya »
Tenant compte du décalage dégagé au point précédent, les résultats de l'estimation du modèle
VAR (1):
DCAPITALISATION = 0.244485907865*DCAPITALISATION(-1) + 0.681141715344*DCROISSANCE(-1)
- 0.000334507966939*DDEPRIVEES(-1) - 0.000167355757226*DETRESOR(-1) +
0.0395761606663*INDICE(-1) + 1.02675309663*INFLATION(-1) + 0.183409473548+ eCAPITALISATION
DCROISSANCE = 0.0624059493488*DCAPITALISATION(-1) - 0.731128296201*DCROISSANCE(-1) +
3.16861915469e-05*DDEPRIVEES(-1) - 7.64063864697e-06*DETRESOR(-1) +
0.00614088845015*INDICE(-1) - 0.173345928553*INFLATION(-1) + 0.480122883455+ eCROISSANCE
DDEPRIVEES = 223.791704304*DCAPITALISATION(-1) - 666.293241013*DCROISSANCE(-1) -
0.927150259104*DDEPRIVEES(-1) + 0.0687307450484*DETRESOR(-1) + 213.75213647*INDICE(-1) +
233.610180645*INFLATION(-1) - 3862.86336107+ eEPRIVEES
DETRESOR = - 1662.50553964*DCAPITALISATION(-1) - 1342.6167877*DCROISSANCE(-1) +
0.808609140494*DDEPRIVEES(-1) - 0.326692569191*DETRESOR(-1) + 360.431382098*INDICE(-1) -
6894.55049358*INFLATION(-1) + 17668.8432572+ eTRESOR
INDICE = 0.983191945087*DCAPITALISATION(-1) - 0.765522470438*DCROISSANCE(-1) -
0.000618053734523*DDEPRIVEES(-1) - 0.00018985158505*DETRESOR(-1) - 0.15003931852*INDICE(-1)
+ 8.17886408741*INFLATION(-1) - 2.98866329351+ eINDICE
INFLATION = 0.0715604022062*DCAPITALISATION(-1) + 0.015805863162*DCROISSANCE(-1) -
7.80050330361e-06*DDEPRIVEES(-1) - 1.04341590394e-05*DETRESOR(-1) - 0.0193132122991*INDICE(-
1) - 0.065516162292*INFLATION(-1) + 1.86802097938+ eINFLATION
Les résultats des tests diagnostiques nous montrent que les résidus sont normaux et ne sont
pas corrélés et absence d'hétéroscédasticité, Nous concluons ainsi que notre modèle est validé
et significatif.
3.5.4. Interprétation des résultats d'estimation
Les résultats de cette modélisation VAR mettent en évidence non seulement les relations entre
les indicateurs de performance du marché financier et les grandeurs économiques marocaines
mais également les interrelations entre ces agrégats.
L'observation de nos résultats d'estimation VAR indique que la croissance
économique et l’inflation dépendent positivement de Capitalisation boursière des
sociétés nationales cotées décalés d’une période. Les émissions du Trésor dépendent
positivement des encours de la dette privée décalés d’une période.
Concernant les autres variables du modèle, elles ne dépendent d'aucune variable retenue dans
notre modèle puisque les coefficients sont non significatifs.
L'objectif de l'étude étant de montrer les effets du développement du marché financier, à
savoir sur la croissance du PIB et l’'inflation. Nous allons analyser les effets de
DCAPITALISATION, DDEPRIVEES, DTRESOR et INDICE sur DCROISSANCE et
INFLATION.
Effets de la capitalisation boursière des sociétés nationales cotées, les encours
de la dette privée, les émissions du Trésor et l’indice boursier sur la croissance
du PIB
Les encours de la dette privée et les émissions du Trésor influencent négativement la
croissance du PIB, alors que la capitalisation boursière, l’indice boursier ont un impact positif
sur la croissance du PIB. Une augmentation de la capitalisation boursière d'une unité de
l’année précédente renforce la croissance du PIB de 0.062406 unités, ce résultat est
significatif au seuil de 5%. Le coefficient de détermination R2 = 0.41 soit 41% des variations
de la croissance du PIB sont expliquées par les variables explicatives retardées d'une année
(DCAPITALISATION, DDEPRIVEES, DTRESOR, INDICE et INFLATION).
Effets de la capitalisation boursière des sociétés nationales cotées, les encours
de la dette privée, les émissions du Trésor et l’indice boursier sur l’inflation
La capitalisation boursière a un effet positif sur l’inflation, l’augmentation de la capitalisation
boursière de l’année précédente d’un point entraine une hausse de l’inflation de 0.071560, ce
résultat est significatif au seuil de 5%.
Les encours de la dette privée, les émissions du Trésor et l’indice boursier influencent
négativement l’inflation, Ainsi, un accroissement des encours de la dette privée, des émissions
du Trésor et de l’indice boursier d’un point de l’année précédente réduit l’inflation de 7.80E-
06, 1.04E-05 et 0.019313 unités respectivement. Pourtant ce résultat n'est pas significatif au
seuil de 5% et le coefficient de détermination R2 = 0.36 soit 36% des variations de l'inflation
sont expliquées par les variables explicatives retardées d'une année (DCAPITALISATION,
DDEPRIVEES, DTRESOR, INDICE et CROISSANCE).
Après avoir repérer les différentes relations entre les variables dans notre économie de 1998 à
2016, c'est le test de causalité dans le sens de GRANGER qui va ressortir leurs causalités
deux à deux.
Conclusion
A travers ce travail, nous avons réalisé que le recours des entreprises au marché pour se
financer reste très faible par rapport au recours aux crédits bancaires qui restent dominants.
Au moyen de la modélisation VAR, nous avons étudié l’impact de la performance du marché
financier sur la croissance économique au Maroc au cours de deux décennies.
Des estimations de l’inflation et de la croissance économique marocaine sur la base d'un
modèle introduisant les déterminants de développement et de dynamisation du marché
financier, sont faits pour dégager les effets de la capitalisation boursière des sociétés
nationales cotées, les encours de la dette privée, les émissions du Trésor et l’indice boursier
sur le développement économique. Il est important de remarquer que nos résultats empiriques
montrent que le marché financier marocain est faiblement développé c’est pourquoi il affecte
faiblement la croissance économique (la capitalisation boursière impacte positivement la
croissance du PIB et l’inflation). A travers l’étude de la causalité, nous retenons que la
capitalisation boursière des sociétés nationales cotées cause au sens de Granger l’inflation.
En général, le niveau de développement des pratiques financières est loin de s'aligner aux
évolutions institutionnelles, surtout en matière de financement. Le marché manque de
compétitivité en terme de collecte de l'épargne à cause du caractère discontinu de ses
évolutions. L'hésitation des entreprises à procéder à des émissions sur le marché financier
limite les choix de placement et met en péril la liquidité du marché financier et sa
performance.
Le marché financier présente une multitude de choix de financement abondant à bon prix et
de placement rentable. Il renforce la notoriété de l'entreprise, représente un moyen efficace de
motivation des salariés et lui permet d'augmenter sa capacité de production, sa productivité et
sa compétitivité. Ainsi, et dans de telles conditions de dépendance absolue, il devient urgent
de proposer une politique économique alternative pour redynamiser le marché financier
marocain.
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