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Brain Wash par Little Brown Spark, une marque de Little, Brown
and Compagny, un département de Hachette Book Group, Inc.
ISBN : 978-2-5011-5918-0
À celles et ceux qui veulent se reconnecter.
SOMMAIRE
Couverture
Page de titre
Page de Copyright
Chapitre 8 - Doux rêves - S'il est une habitude à laquelle on doit devenir
accro, c'est bien celle-ci
Remerciements
Notes
Léon Tolstoï
Quand vous êtes-vous pour la dernière fois senti vraiment heureux, comblé,
lucide, bien reposé et profondément connecté non seulement avec vous-
même mais également avec votre entourage et votre environnement ? Il y a
déjà un bon bout de temps ? Alors, pas l’ombre d’un doute, ce livre est pour
vous ! Et croyez-moi, vous n’êtes pas la seule personne dans ce cas.
Aujourd’hui, des millions d’hommes et de femmes sont en sou rance. Soit
ils n’en ont pas conscience, soit ils ne savent pas comment remédier à cette
situation, soit ils baissent les bras et font de leur mieux pour s’en sortir au
quotidien. Or ce n’est pas ainsi que les choses devraient être.
Vous pouvez sortir de cette vie terne et peu satisfaisante et vous mettre en
quête d’un bonheur durable et d’une existence avec un sens profond, et ce,
même si, pour y arriver, vous devrez vous battre, surmonter des déceptions
et relever des dé s. Car si les embûches sont inévitables, ne pas se sentir
ancré, ne jamais avoir les idées claires, être en permanence inquiet quant à
un avenir plein d’incertitudes et avoir continuellement la sensation d’être
frustré, voire anéanti par la vie elle-même n’est pas une fatalité. Sachez-le, il
y a des solutions bien concrètes qui permettent de supprimer un grand
nombre de ces sensations et, plus important encore, de faire entrer le
bonheur dans votre existence. Comment ? En ayant recours aux stratégies
que nous allons vous présenter au l de ces pages. Certaines vous
demanderont plus d’e orts que d’autres, mais toutes sont à la portée de tout
un chacun.
Pour être tout à fait francs, nous devons vous dire que nous ne sommes pas
en mesure de vous o rir une solution clé en main. Ce que nous vous
proposons, c’est de vous accompagner, car nous avons le sentiment d’avoir
trouvé comment restructurer et raviver ce potentiel que nous avons tous en
nous de recouvrer une santé mentale et physique exceptionnelle, et nous
avons hâte de vous aider a n que votre vie change.
Aujourd’hui, nous sommes face à un paradoxe. Le monde moderne nous
o re une multitude de possibilités. Nous pouvons manger ce que nous
voulons quand nous voulons. Nous pouvons baigner dans le monde ô
combien vaste et attrayant du numérique. Il su t d’appuyer sur un bouton
ou de faire glisser son doigt sur l’écran de notre tablette ou de notre
smartphone pour acheter une marchandise ou un service, voire rencontrer
celui ou celle qui pourrait bien être notre âme sœur. Nous pouvons évoluer
dans un monde virtuel 24 heures/24, notre vie privée – pensées, projets,
achats, photos, déplacements, ce que nous aimons et ce que nous détestons,
lieu où nous nous trouvons – étant rendue publique. Nous pensons que cette
nouvelle réalité dont nous dépendons 24 heures/24, 7 jours/7 est le gage
d’une bonne santé et du bonheur. Mais il n’en est rien. Tous ces logiciels
supposés répondre, voire anticiper, à bien des égards, nos besoins
fondamentaux ne créent pas un monde idéal. Bien au contraire. Pour
preuve, nous n’avons jamais eu à faire face à une telle recrudescence de
maladies qui pourraient être évitées et il n’y a jamais eu autant de personnes
seules, déprimées et angoissées. Rares sont ceux qui sont véritablement
heureux.
Le plus cocasse dans l’histoire, c’est que, malgré ce qu’essaient de nous faire
croire les informations qu’on nous passe en boucle, le monde moderne dans
lequel nous vivons est relativement paisible. Certes, il y a les sondages qui
montrent que certains groupes d’individus et la majorité d’entre nous
pensent que nous vivons une époque di cile. Craintifs, anxieux et nerveux,
ils se sentent piégés. Pour eux, la vie est, en général, tout sauf agréable. Qui
plus est, on ne s’est jamais autant mé és les uns des autres. Selon une étude
récente menée sur 10 000 Américains, il n’y a jamais eu depuis plusieurs
décennies autant de divergences en termes d’idéologies politiques et, depuis
2004, le pourcentage de démocrates ayant une opinion négative des
républicains et vice versa a plus que doublé1. Ce qui n’est certainement pas le
fruit du hasard.
Ce que nous sommes en mesure de vous promettre, c’est de vous o rir un
nouveau cadre a n que vous puissiez vivre pleinement votre vie. Ensemble,
nous allons trouver comment mettre en place, de manière durable, une
existence épanouissante qui ne se limitera pas à une santé de fer et à un
bien-être psychologique. Cela vous dit ? Alors lisez ce qui suit.
LA PROMESSE… ET LE PROBLÈME
Ce n’est pas tous les jours que vous lirez un ouvrage écrit à quatre mains par
un père et son ls. Nous avons conjugué les forces de deux générations qui,
bien que très di érentes, se posent la même question, à savoir : qu’est-ce qui
empêche les gens d’être heureux ? Ci-dessous, chacun de nous vous dit, avec
ses propres mots, comment cette question lui est venue à l’esprit.
Austin : À la n de mon internat, j’avais une approche traditionnelle de la
médecine avec, d’une part, le diagnostic et, d’autre part, le traitement
adéquat pour une maladie donnée. Je faisais de mon mieux a n d’identi er
et de gérer les problèmes pour lesquels des patients venaient me consulter,
mais, en dépit de tous mes e orts, la plupart d’entre eux ne semblaient guère
intéressés par ce que je leur proposais. Pour moi, il était impensable qu’ils
refusent de prendre des médicaments supposés augmenter leur espérance de
vie ou de consommer des aliments qui, en théorie, devaient leur éviter de
sou rir d’une insu sance cardiaque.
Je croyais, à tort, que mes intérêts et ceux de mes patients étaient les mêmes.
Une erreur de jugement qui fut réparée lorsque j’ai commencé à leur poser la
question suivante : qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? Je m’attendais à
ce qu’ils me répondent que c’était leur santé, mais je me méprenais
complètement. En e et, personne ne m’a répondu : « Ma santé. » – tout au
moins dans le sens où je l’entendais. Ce qui comptait le plus pour eux,
c’étaient leur famille, leurs amis et, plus surprenant, leurs passe-temps. Il
était clair que c’était là ce qui donnait du sens à leur vie et était source de
joie. Ce qui leur importait, c’était d’être connectés. Être en bonne santé
n’était rien d’autre qu’un outil pour y arriver.
C’est alors que j’ai compris que je devais revoir ma manière de leur venir en
aide. Si je voulais vraiment aider mes patients, de la meilleure façon qui soit,
je devais partir de cette notion de connexion.
Ce constat m’a obligé à m’interroger a n de mieux comprendre la manière
dont nous interagissons avec nous-mêmes, avec les autres et avec notre
environnement. J’ai compris qu’une connexion qui avait du sens n’avait rien
à voir avec le fait d’acheter des choses nouvelles ou avec des interactions
fugaces sur les réseaux sociaux – et ce, alors que notre culture semble de plus
en plus nous pousser dans ce sens. Des données préoccupantes montrent
que nous passons chaque jour de plus en plus de temps focalisés sur des
choses qui nous satisfont à court terme et que, de ce fait, nous négligeons
totalement le moment présent, ce qui a un impact négatif sur la qualité de
notre vie. Je sais aujourd’hui que la question n’est pas simplement de savoir
comment être connecté mais de savoir comment identi er et supprimer tout
ce qui, dans notre vie, nous empêche de l’être. J’ai commencé à regarder
comment faire pour être mieux connecté, et c’est ainsi que j’ai découvert que
la vraie question était comment faire pour ne plus être déconnecté. Avoir la
possibilité de traiter ce sujet, ô combien important, avec mon père et
partager avec vous ce que nous avons découvert a été l’une des expériences
les plus grati antes de toute ma vie.
David : La mission qui fut la mienne au cours des quarante dernières
années a été de mettre mes connaissances au service des autres. Comment le
mode de vie – y compris l’alimentation et l’activité physique – in ue sur la
santé et la longévité a toujours été le thème central de mes livres et de mes
conférences. Je partage avec vous toutes les informations collectées, car il ne
pouvait en être autrement dans ce monde où la publicité est omniprésente.
Le fait que la « déconnexion » soit au centre de tout ce qui nous empêche
d’être en bonne santé, de vivre vieux, d’être heureux et satisfaits est devenu
pour moi une évidence. Or vivre longtemps, heureux et en bonne santé, c’est
possible.
Ce livre est une preuve d’amour. Ce fut un honneur pour moi de pouvoir
être connecté avec mon ls sur un projet d’une telle ampleur et d’apprendre
de lui en tant qu’individu mais aussi en tant que représentant de toute une
génération. Grâce à lui, j’ai foi en l’avenir.
Lorsque nous avons commencé nos recherches pour écrire cet ouvrage, nous
n’avions aucune idée de ce que nous allions trouver. Au cours du premier
mois, l’un comme l’autre, nous avons pris peur en réalisant dans quoi nous
nous étions embarqués. Plus nous avancions dans nos recherches, plus nous
prenions conscience que nous nous étions attaqués à quelque chose de
GIGANTESQUE – quelque chose qui allait avoir un impact non
seulement sur les individus (nous compris), mais aussi sur la planète au sens
large, avec toutes les sociétés qui font qu’elle est ce qu’elle est. Eh oui ! La
planète, rien que ça. Car c’est bien la destinée de la Terre qui est en jeu.
Cela peut vous paraître quelque peu exagéré, mais c’est vraiment ce que nous
avons compris. Car ce sont les gens connectés et heureux qui font que la
planète est heureuse et en bonne santé – bonne santé des hommes et bonne
santé de l’environnement qui est le leur.
Lorsque vous regardez autour de vous et que vous voyez l’état dans lequel se
trouve notre planète, vous vous dites que ça ne peut pas durer. Nous avons
besoin de vous. Nous avons besoin les uns des autres.
Nous ne demandons pas que la technologie disparaisse de nos vies. Nous
n’aurions pas pu écrire ce livre si nous n’avions pas eu accès aux données
scienti ques en ligne ou pu organiser des vidéoconférences. Ce que nous
demandons, c’est que nous ayons un rapport di érent avec le monde
numérique. Nous voulons pouvoir avoir recours de manière délibérée à la
technologie et refusons d’être utilisés par elle. Le monde numérique nous
o re des occasions incroyables d’apprendre et de communiquer les uns avec
les autres grâce aux réseaux sociaux, à condition que nous en fassions bon
usage. Ce monde a beaucoup à nous o rir, et les outils pour changer notre
vie – et notre santé – sont là, devant vous. Nous avons hâte de vous en faire
pro ter.
Bien que le sujet de ce livre soit des plus vastes, nous nous sommes
appliqués à dé nir un cadre facile à mettre en pratique dans la vie
quotidienne, et ce, dès aujourd’hui. Nous vivons et travaillons dans le
monde moderne et nous avons conscience des limites quant à ce qui est
possible et réalisable. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons agir et
changer la plupart des choses qui nous empêchent d’accéder à un bonheur et
à une santé durables. Vous avez ce pouvoir et nous savons que vous allez y
arriver. Comment ? En réinitialisant le système d’exploitation de votre
cerveau. Pas question que nous soyons les victimes d’une mauvaise santé, de
la solitude et du besoin viscéral d’avoir un plaisir immédiat. Ce nouveau
cadre – 10 jours pour détoxi er le cerveau, pour vous reconnecter et changer
de vie – vous explique comment faire le ménage dans votre tête et activer les
voies cérébrales qui vous permettent d’avoir les idées claires, de tisser des
liens profonds avec les autres et de vous sentir bien mentalement.
Vous vous sentez prêt pour l’aventure ? Oui ? Alors, c’est parti !
PREMIÈRE PARTIE
LE SYNDROME DE DÉCONNEXION
UNE SITUATION AFFLIGEANTE
« Dans le mode de vie matérialiste, le concept de l’amitié n’existe pas, le concept de l’amour n’existe
pas. Il n’y en a que pour le travail vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Travailler comme une machine.
Et c’est ainsi que, dans la société moderne, nous nissons par devenir un rouage de cette grande machine
en mouvement. »
En vous réveillant ce matin, quelle est la première chose que vous avez
faite ? Comment décririez-vous ce qui, pour vous, est un matin ordinaire ?
Nous sommes prêts à parier que ce que vous faites aujourd’hui n’a plus rien
à voir avec ce que vous faisiez il y a encore dix ou quinze ans. Combien de
minutes se sont écoulées avant que vous véri iez si vous avez eu des appels
sur votre téléphone portable, que vous lisiez des informations sur le Net ou
que vous sur ez sur les réseaux sociaux ou sites divers ? Combien de clics ?
Combien de pages avez-vous fait dé ler ? Que mangez-vous habituellement
au petit déjeuner ? Des céréales dans du lait froid, un bagel, un mu n, une
viennoiserie ou encore un beignet avalés sur le pouce ? Quels échanges
intimes avez-vous avec les êtres que vous aimez avant de partir vaquer à vos
occupations ?
Lorsque vous êtes au volant de votre voiture et que vous parcourez la route
que vous empruntez jour après jour pour vous rendre au travail, êtes-vous à
l’écoute de vous-même et ré échissez-vous calmement à la journée qui vous
attend ou êtes-vous inquiet, avez-vous l’esprit qui vagabonde et avez-vous
l’impression d’être dépassé par les événements ? Envoyez-vous des textos,
lisez-vous vos mails ou téléphonez-vous au lieu de faire attention aux
panneaux signalétiques ? Arrivé à destination, avez-vous du mal à vous
concentrer, à xer votre attention sur votre travail pendant un certain laps de
temps sans vous laisser distraire par les messages et autres perturbateurs
numériques ? Déjeunez-vous à votre bureau ? Faites-vous mille choses à la
fois en ayant toujours votre téléphone portable à portée de main ? Comment
communiquez-vous avec les personnes de votre entourage ? Par mail, SMS,
appel téléphonique ou en allant les voir ?
Après le travail, prenez-vous le temps de vous promener ou de pratiquer une
autre activité physique pour vous ressourcer ou rentrez-vous directement
chez vous pour vous servir un verre et dîner – le plus souvent en avalant des
aliments transformés ou un plat tout préparé ? Allez-vous vous coucher
épuisé, lessivé sans pour autant trouver le sommeil ? Vous réveillez-vous
plusieurs fois durant la nuit ? Le matin, vous levez-vous déprimé et sans la
moindre énergie pour retomber dans cette routine quotidienne ?
Au cours des vingt dernières années, notre société a connu un changement
radical dû, en grande partie, à l’explosion d’une technologie à la portée de
tous qui nous mobilise entièrement. Si l’on en croit les statistiques, en 2020,
70 % des individus sur la planète posséderont un smartphone1. Selon
plusieurs études, les personnes qui utilisent Internet passent en moyenne
plus de deux heures par jour sur les réseaux sociaux2. Une enquête a révélé
que lorsqu’ils ne dorment pas, les Américains passent 42 % de leur temps les
yeux xés sur un écran de télévision ou d’ordinateur, un smartphone, une
tablette ou tout autre appareil de ce type3. Si l’on considère que les
Américains dorment en moyenne huit heures, cela signi e qu’ils passent
environ six heures et quarante-trois minutes par jour les yeux rivés sur un
écran, soit, si l’on ramène ce calcul à une durée de vie moyenne, 7 956 jours,
ou, autrement dit, pratiquement 22 ans.
Ce glissement tectonique s’est traduit par une déconnexion totale – nous
déambulons tête baissée, les yeux xés sur notre téléphone ou autre appareil,
sans tenir compte des idées qui di èrent des nôtres et en étant en
permanence confrontés à des messages qui nous dictent ce que nous devons
faire (manger plus, acheter plus, publier plus, avoir le plus de « J’aime »
possible).
Et si nous regardons vraiment ce qui se passe, nous ressentons un grand vide
au fond de nous. Et un besoin. Or le fait de prendre part à cette existence
qui repose sur la consommation modi e physiquement notre cerveau.
Comment ? D’une part, en supprimant l’accès à la partie la plus évoluée de
notre cerveau qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble et de prendre des
décisions en toute connaissance de cause et, d’autre part, en renforçant les
voies cérébrales qui font que nous sommes impulsifs, anxieux, craintifs et en
quête permanente d’un plaisir immédiat. Cette reprogrammation de notre
cerveau fait que nous consacrons plus de temps et dépensons plus d’argent
pour des choses qui ne procurent aucun bonheur durable. Résultat, nous
sommes constamment insatisfaits. Et c’est exactement ce que veulent les
entreprises, cette perpétuelle insatisfaction étant, pour elles, la garantie
d’engranger toujours plus de béné ces. La réalité fait peur : dans notre
cerveau, tourne de plus en plus un programme contrôlé par les autres –
comprenez tous ceux qui ont des intérêts commerciaux – avec l’espoir de
maîtriser notre cerveau primitif qui recherche une grati cation immédiate.
Votre attention et vos décisions sont vendues aux plus o rants, à ces sociétés
qui savent pertinemment comment vous manipuler – sur les plans
psychologique et biologique – pour que cela leur rapporte. Ces sociétés
savent exactement comment exploiter certaines voies neurologiques en nous
rendant quasi dépendants de plaisirs éphémères et en nous faisant croire que
le bonheur ressenti est durable. C’est le fait de ne pouvoir accéder à un
bonheur durable que nous appelons syndrome de déconnexion, et il est temps
que nous luttions contre ce syndrome. Ci-après, vous découvrirez les huit
particularités de ce syndrome avec, pour chacune d’elles, les répercussions
sur la santé et sur le fonctionnement de notre cerveau.
UN PARADOXE DES TEMPS MODERNES
É
pratiquement tous les États et a même grimpé de 56 % chez les adolescents
entre 2007 et 20164. Aux États-Unis, le nombre d’antidépresseurs prescrits
a progressé de plus de 400 % depuis les années 19905. La consommation de
drogues, licites et illicites, n’a, quant à elle, jamais été aussi forte. Près de la
moitié des séniors sou rant de troubles anxieux prennent des
benzodiazépines, médicaments psychotropes dont les e ets secondaires
potentiellement graves sont bien connus6. Environ 25 % des adultes
américains sou rent d’insomnie, un grand nombre ayant recours à des
somnifères7. Qui plus est, des études montrent une augmentation de la
consommation d’alcool dans le monde, notamment dans les pays qui,
comme l’Inde et la Chine, s’occidentalisent progressivement8. Autre éau en
progression dans toutes les parties du monde, le binge drinking ou beuverie
express chez les adolescents et les jeunes adultes, soit la consommation de
plus de 5 verres pour un homme et de plus de 4 verres pour une femme en
une seule occasion (selon l’Organisation mondiale de la santé)9.
En France, où l’on enregistre l’un des taux de suicides les plus élevés
d’Europe, les chi res sont depuis quelques années en diminution, selon
l’agence Santé publique France. Près de 25 % des Français sont traités par
anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères, selon la Caisse primaire
d’assurance maladie. Chez les Français âgés de 18 à 25 ans, le binge drinking
est en forte progression, notamment chez les lles. (Source : Institut
national de prévention et d’éducation pour la santé/Inpes)
Autant de statistiques a igeantes qui font ré échir et qui ne sont
aucunement le re et de personnes pleinement satisfaites et heureuses de
vivre.
On pourrait s’attendre à ce que le recours quasi obsessionnel aux réseaux
sociaux nous permette d’être plus connectés aux autres. Or près de la moitié
des Américains avouent sou rir parfois, voire toujours, de solitude, avec le
taux le plus élevé chez les jeunes entre 18 et 22 ans10. Seul environ un
Américain sur deux reconnaît avoir de vraies interactions sociales en face-à-
face avec d’autres personnes11. Aristote avait raison lorsqu’il écrivait :
« L’homme est par nature un animal social », mais encore faut-il
comprendre ce que le philosophe entendait par la vie en société. Quoi qu’il
en soit, nous sommes prêts à parier que lui ne sou rait pas du syndrome de
déconnexion.
Pour comprendre les raisons à l’origine de ces problèmes liés au monde
moderne – et la manière dont ils peuvent être résolus –, nous devons faire
usage de l’outil le plus puissant que nous ayons à notre disposition. Notre
cerveau a été façonné par la force la plus formidable qui soit sur Terre, à
savoir l’Évolution. Le cerveau humain s’est adapté aux pressions liées aux
changements qui se sont opérés sur une période de plusieurs millions
d’années a n de réagir au mieux face à une multitude de situations. Plus la
recherche avance quant au pouvoir de résilience et à la plasticité du cerveau
(ou neuroplasticité), plus nous réalisons à quel point cet organe est
incroyable. Toutefois, nous devons comprendre que le cerveau, aussi
remarquable soit-il, exécute des programmes écrits il y a fort longtemps qui
peuvent être réquisitionnés ou « piratés » par les technologies modernes, un
peu à la manière d’un virus qui infecte un logiciel et modi e sa
fonctionnalité. Le désir primal pour les aliments sucrés et le besoin d’être
socialement acceptés, par exemple, avaient un sens profond il y a de cela
plusieurs millénaires quand nos ancêtres devaient se soucier du manque de
nourriture durant l’hiver ou des risques de se voir exclus d’une tribu. Ces
adaptations qui, par le passé, ont permis aux humains de survivre sont
aujourd’hui des points d’entrée pour une exploitation des hommes. Les
systèmes de survie fondamentaux qui, pendant longtemps, ont fait partie du
câblage du cerveau humain sont aujourd’hui les cibles de ces entreprises qui
s’e orcent de manipuler le processus de décision qui est le nôtre a n de
s’emparer de notre argent, capter notre attention et s’assurer de notre
délité. Plus important, la manière dont nous nous voyons et dont nous
nous considérons est en train de nous échapper, avec une dévalorisation de
qui nous sommes, véhiculée par un ot perpétuel de messages qui nous
disent ce à quoi nous sommes supposés ressembler, ce que nous devons
ressentir et ce à quoi nous devons aspirer. Résultat, nous ne nous sentons
pas à la hauteur.
Qu’on se le dise, il est temps de nous reconnecter à un raisonnement et à des
fonctions cognitives supérieures.
Vos pensées et vos décisions sont en jeu, car elles ont de la valeur : elles génèrent du
pro t pour les entreprises.
Le cerveau humain est une richesse incroyable, d’une complexité et d’une
capacité a priori illimitées. Ce qui, entre autres, di érencie les humains des
autres espèces est la taille particulièrement importante du cortex préfrontal
par rapport au reste du cerveau. Le CPF, comme on l’appelle dans le jargon
médical, situé juste derrière le front, correspond à peu près au tiers de la
substance grise, ou néocortex. Le cortex préfrontal est le siège des fonctions
cognitives supérieures, notamment la capacité à plani er une action,
éprouver de l’empathie, adopter le point de vue d’une autre personne,
prendre des décisions judicieuses, s’engager dans des interactions sociales
positives – autrement dit, toutes ces choses qui font de nous des êtres
humains. (À titre de comparaison : chez le chimpanzé, le cortex préfrontal
compte pour seulement 17 % du néocortex, contre 13 % chez le chien.) Le
CPF orchestre les pensées et les actions qui nous permettent d’atteindre les
buts que nous nous sommes xés, qu’il s’agisse d’un simple objectif –
comme préparer un repas – ou d’une tâche plus complexe – par exemple,
écrire un livre. On désigne par les termes fonctions exécutives l’ensemble des
processus dont le siège est le cortex préfrontal, tels que la capacité à faire le
tri parmi des pensées con ictuelles ; faire le distinguo entre le bien et le mal,
le mieux et le meilleur, ce qui est pareil et ce qui est di érent ; comprendre
les conséquences qu’une action à l’instant T peut avoir sur le futur ; œuvrer
de manière à atteindre le but que l’on s’est xé ; prévoir les conséquences
d’une action grâce à l’expérience acquise ; la capacité à « contrôler » un
comportement social (c’est-à-dire avoir la capacité à réprimer une impulsion
qui, dans le cas contraire, pourrait avoir des conséquences socialement
inacceptables).
À l’heure actuelle, les fonctions exécutives font l’objet d’une multitude
d’études qui montrent que nombre de facteurs environnementaux que nous
pouvons contrôler peuvent e ectivement avoir une in uence sur la santé et
la fonctionnalité de notre cortex préfrontal et, par-delà, avoir des
répercussions sur nos comportements et notre bien-être.
Malheureusement, la vie d’aujourd’hui fait que notre cerveau ne tire pas
pleinement parti des propriétés fonctionnelles du cortex préfrontal. Pour
preuve, nous agissons souvent de manière impulsive, par peur ou en quête
d’une satisfaction immédiate du fait d’une suractivation de l’amygdale
(partie du cerveau qui gère les émotions) et d’une stimulation permanente
du circuit de la récompense du cerveau (point sur lequel nous reviendrons
plus en détail).
Nous verrons comment le fait de modi er votre alimentation, retrouver un
sommeil de qualité, pro ter de la nature, pratiquer régulièrement une
activité physique, consommer non plus de manière irresponsable mais de
manière consciente, méditer (méditation de pleine conscience), développer
des interactions sociales et renouer avec son soi profond peut vous aider à
rétablir les connexions avec le cortex préfrontal, soit, littéralement, à vous
fabriquer un meilleur cerveau pour qu’au nal, vous vous sentiez mieux.
LA GUERRE BIOLOGIQUE
ÉPOUSTOUFLANT
L’INCROYABLE HISTOIRE
DE VOTRE CERVEAU
« Il faut bien peu de choses pour vivre heureux. Tout est là, en vous, dans votre mode de pensée. »
Marc Aurèle
Le cerveau est une pure merveille électrique. À chaque instant, des signaux
électriques sont transmis le long des neurones pour véhiculer une
information entre les cellules cérébrales. Lorsqu’un signal électrique
parvient jusqu’à la terminaison nerveuse d’un neurone, un messager
chimique, ou neurotransmetteur dans le jargon scienti que, est libéré et
pénètre dans le minuscule espace entre deux neurones appelé « synapse ».
Parmi les neurotransmetteurs, sur lesquels nous reviendrons plus en détail
dans cet ouvrage, la dopamine, la sérotonine, l’adrénaline, la noradrénaline
et les endorphines.
Aussi incroyable que ce soit, chaque neurone peut mettre en place des
milliers de liaisons avec les cellules cérébrales voisines, ce qui confère au
cerveau humain la particularité d’avoir des milliers de milliards de synapses.
Les neurotransmetteurs parviennent jusqu’aux autres neurones au niveau des
dendrites, prolongements rami és d’un neurone, qui reconvertissent les
neurotransmetteurs en signaux électriques, et le message est ensuite
acheminé vers un autre neurone.
Ce circuit complexe permet aux neurones de communiquer entre eux et de
générer ces miracles biologiques que sont la pensée, les sensations et les
mouvements.
L’une des découvertes les plus édi antes de ces dernières années nous a
permis de comprendre à quel point le cerveau est plastique. Autrement dit,
le cerveau a la capacité de se réorganiser en mettant en place de nouvelles
connexions neuronales, et ce tout au long de la vie. Le cerveau est
modulable, modulaire, malléable. En d’autres termes, vous pouvez, sans plus
attendre, modi er les circuits à l’intérieur de votre cerveau. Comme on le
dit dans le milieu neurologique, les neurones qui s’excitent ensemble se lient
entre eux. Pour le dire de manière plus explicite, lorsqu’un neurone envoie
des signaux à un autre neurone, la synapse entre ces deux neurones se
renforce. Et plus le nombre de signaux envoyés d’un neurone à un autre est
élevé, plus les connexions sont solides. À chaque fois que vous vivez une
expérience nouvelle, votre cerveau se réorganise légèrement de manière à
s’adapter à cette nouvelle expérience. Et plus vous vous adonnez à une
activité spéci que, plus les connexions neuronales nécessaires pour pratiquer
cette activité deviennent pérennes et prennent de l’importance. Plus
simplement, plus vous faites une chose, plus vous ferez cette chose, et ce,
que la chose en question soit béné que ou délétère pour vous.
En fait, la façon dont vous utilisez votre cerveau in ue sur la manière dont
votre cerveau est organisé. Les liaisons neuronales se modi ent en fonction
des apprentissages et des expériences. De nouvelles connexions se mettent
en place alors que les connexions non sollicitées disparaissent. C’est ainsi
que le cerveau devient plus performant. Il se façonne et se refaçonne de
façon permanente et dynamique – et ce aussi bien sur le plan structurel que
sur le plan fonctionnel – en fonction des expériences vécues, des
apprentissages et même des blessures. Notre ami le Dr Michael Merzenich,
qui fut l’un des premiers neuroscienti ques à avoir travaillé sur la
neuroplasticité, décrit parfaitement ce processus : « L’expérience couplée à
l’attention conduit à des changements physiques dans la structure et le
fonctionnement à venir du système nerveux. Ce qui revient à dire qu’à tout
moment nous choisissons et façonnons la manière dont notre cerveau en
perpétuel changement va travailler. Nous choisissons qui nous serons
l’instant d’après, et de manière très concrète, puisque ces choix sont
physiquement estampés dans la personne que nous sommes. »
La description de la plasticité donnée par le Dr Merzenich est
fondamentale, car cela signi e que la neuroplasticité – la capacité du cerveau
à créer et structurer des connexions synaptiques – peut être aussi bien en
notre faveur qu’en notre défaveur. En d’autres termes, si nous choisissons de
nous lancer dans des activités qui font naître des émotions négatives ou qui
suscitent la peur, de nouvelles connexions cérébrales se mettront en place de
manière que notre cerveau soit en mesure de réagir face à ces situations.
Comme le dit si bien le Dalaï-lama : « Notre cerveau évolue et est le re et
de la vie que nous menons. »
Vous vous demandez peut-être comment le cerveau améliore et protège ses
connexions. Eh bien, sachez que c’est en partie grâce à une protéine, appelée
« facteur neurotrophique dérivé du cerveau », ou BDNF (de l’anglais brain-
derived neurotrophic factor), impliquée dans la mise en place de nouvelles
connexions synaptiques. Ce que nous savons sur cette protéine, nous le
tenons des résultats de plusieurs études menées sur des personnes avec un
faible taux de BDNF, notamment de travaux ayant montré une diminution
du taux de BDNF chez les sujets Alzheimer1. Comme l’explique le Dr Dale
Bredesen, expert en maladies dégénératives mondialement reconnu, la
principale caractéristique de la maladie d’Alzheimer est la perte de
connexions synaptiques entre les neurones2.
Dans cet ouvrage, nous vous expliquerons dans quelle mesure le syndrome
de déconnexion peut être un facteur favorisant le développement de
certaines pathologies, y compris la maladie d’Alzheimer. En e et, prévenir
un déclin cognitif est conforme au postulat de ce livre – avoir des projets,
vivre heureux et en bonne santé, et ce jusqu’à la n de vos jours. Faire en
sorte que notre cerveau soit en parfaite santé pour que notre raisonnement
et notre intellect ne soient pas altérés est primordial, et c’est le but du
programme que nous avons élaboré pour vous.
Ceci étant dit, vous ne serez pas étonné d’apprendre que l’un des objectifs
des chercheurs est de trouver comment augmenter le taux de BDNF dans le
cerveau. Or, les premières études montrent que les choix que nous faisons
au quotidien ont un impact considérable sur le taux de BDNF. Il est donc
capital de garder cette information en tête a n de créer de nouvelles
connexions neuronales, en ciblant des zones cérébrales majeures comme le
cortex préfrontal, qui vous aide à prendre de bonnes décisions en toute
connaissance de cause, et ce, en fonction du vécu mais aussi des
conséquences envisagées pour l’avenir. Le programme que nous vous
proposons inclut des stratégies qui vous permettront d’augmenter votre taux
de BDNF avec, à la clé, un impact béné que sur votre cerveau.
LES TROIS CERVEAUX
LE CERVEAU LIMBIQUE
La deuxième structure de notre cerveau est véritablement apparue avec les
premiers mammifères. Le cerveau limbique, situé au-dessus du tronc
cérébral, reçoit des informations du cerveau reptilien, situé en dessous de
lui.
Le cerveau limbique génère des émotions qui reposent sur des informations
sensorielles. Comme pour le tronc cérébral, les réponses du cerveau
limbique sont automatiques et souvent dictées par des ré exes ; elles ne
découlent pas d’une analyse consciente, d’une ré exion ou d’une
interprétation. Ces réponses sont dictées par un besoin de conservation et
de survie. Le cerveau limbique est le siège physique et émotionnel des
expériences primaires telles que la faim, la douleur, la colère, la peur et le
plaisir.
Si le cerveau limbique est aussi important, c’est parce qu’il est associé à la
libération de la dopamine, un neurotransmetteur, et d’opiacés naturels
(appelés endorphines). Dans le chapitre 3, nous reviendrons plus en détail
sur ces messagers chimiques au rôle majeur, mais sachez d’ores et déjà que si
la dopamine a de multiples fonctions, elle a un fort impact sur le circuit de
la récompense et nos comportements, y compris nos habitudes et, il faut
bien le dire, nos addictions. Comme nous le verrons, la dopamine joue un
rôle majeur dans le besoin perpétuel que nous avons à ressentir un plaisir
immédiat et dans la mise en place d’une addiction. Les endorphines, ces
substances chimiques qui font que l’on se sent bien et qui agissent sur les
récepteurs opiacés du corps, sont également impliquées dans ces circuits.
Lorsque nous vivons une expérience qui active le circuit de la récompense,
les endorphines poussent le cerveau et le corps à rechercher les stimuli, quels
qu’ils soient, qui génèrent cette sensation de plaisir.
Le système limbique n’est pas une seule et unique structure mais est
constitué de plusieurs parties qui jouent un rôle majeur : l’amygdale,
l’hippocampe, le thalamus, l’hypothalamus, les ganglions de la base et le
gyrus cingulaire. Toutes travaillent de concert et contrôlent certains des
processus cérébraux les plus importants. Rassurez-vous, vous n’êtes pas tenu
de comprendre cette anatomie complexe ni même de savoir dans les
moindres détails comment ces di érentes zones collaborent. C’est pourquoi
nous avons sélectionné et vulgarisé les informations que vous devez
connaître, et nous nous concentrerons plus spéci quement sur une zone du
cerveau limbique qui a retenu toute l’attention des chercheurs, à savoir
l’amygdale.
En e et, au cours de ces dernières décennies, l’amygdale a fait l’objet d’un
grand nombre d’études scienti ques. Des expériences menées en laboratoire
ont montré qu’après une ablation de l’amygdale, non seulement les animaux
n’avaient plus un comportement agressif mais qu’en plus, ils réagissaient
anormalement dans une situation générant normalement de la peur.
Autrement dit, ils n’avaient peur de rien. Ces travaux menés sur des singes
remontent déjà à plusieurs décennies. Or des études plus récentes, réalisées
cette fois sur des êtres humains, ont abouti à la même conclusion. En 2010,
le cas atypique d’une patiente a permis à des chercheurs de con rmer que le
fait de ne pas avoir d’amygdale avait des conséquences sur le
comportement4. La femme en question, âgée de 44 ans, connue sous le code
SM a n de protéger son anonymat, sou rait d’une maladie rare et
présentait une destruction des tissus cérébraux à l’endroit même où est
normalement localisée l’amygdale. Non seulement la patiente ne ressentait
aucune peur à la vue de certaines créatures – serpents et araignées – mais il
lui arrivait aussi de se mettre dans des situations susceptibles de mettre sa
vie en danger. Par exemple, une nuit, elle traversa seule un jardin public et
fut attaquée à l’arme blanche par un homme, ce qui ne l’empêcha pas de
retourner sur les lieux le lendemain soir. Autre illustration, le cas d’Alex
Honnold. Ce grimpeur professionnel américain est mondialement connu
pour ses prouesses en solo intégral, notamment l’ascension sans cordes ni
autre système d’assurage du Half Dome (demi-dôme) dans le parc national
du Yosemite. Sa performance donna lieu à un lm, Free Solo, récompensé
par l’Oscar du meilleur lm documentaire. Si Alex Honnold ne sait pas ce
qu’est la peur, c’est parce que son amygdale ne s’active pas normalement5.
Lorsque, avide de sensations fortes, il se lance dans une ascension qui
pourrait lui être fatale, il reste relativement calme. Si son amygdale
fonctionnait normalement, il ne dé erait certainement pas ainsi la mort.
L’amygdale est le centre de contrôle de la réponse à une menace et du
système d’interprétation. Elle module les souvenirs d’événements ayant
généré de la peur, qu’elle ait été réelle ou imaginaire. Soyons clairs :
l’hippocampe, autre structure du système limbique, est le principal centre de
la mémoire. Or l’hippocampe se situe à proximité de l’amygdale, ce qui
explique que les deux soient intimement liés. L’hippocampe et l’amygdale
sont activés suite à un événement ou à une discussion qui font naître des
émotions, dans le mécanisme de consolidation de la mémoire.
Le cortex préfrontal est lié aux souvenirs en général, et ce, qu’ils suscitent ou
non des émotions fortes. Les interactions entre l’hippocampe et le cortex
préfrontal jouent un rôle dans l’assimilation de souvenirs récents dans des
réseaux préexistants de la connaissance, qui précède la consolidation de la
mémoire et, plus tard, la récupération des souvenirs.
Mais l’amygdale permet également d’enregistrer des menaces réelles ou
ctives ainsi que d’autres expériences donnant lieu à de vives émotions. Ces
souvenirs étant stockés, il est possible d’identi er d’autres menaces au
moment où elles se présentent. C’est ce qui se passe lorsque vous êtes au
volant de votre véhicule et que vous appuyez sur la pédale du frein dès que
vos yeux détectent un obstacle sur la route. Dans ce cas précis, la réponse est
instantanée, automatique, et ne requiert aucune prise de décision consciente
de votre part. C’est une réponse qui est dictée par votre instinct de survie.
David et son amygdale :
Il y a plusieurs années de cela, la vie m’a donné une bonne leçon. Ma femme et moi venions juste de nir de faire nos
courses à Costco et nous faisions la queue à la caisse. S’étant aperçue qu’elle avait oublié d’acheter un article, mon
épouse est repartie dans les rayons pendant que j’attendais mon tour pour payer. Lorsque ma femme est revenue, le fait
qu’elle reprenne sa place dans la queue après l’avoir quittée a, semble-t-il, quelque peu perturbé l’homme qui se trouvait
derrière nous, et ce, alors que la caissière n’en avait pas encore terminé avec le client qui nous précédait. Le monsieur
derrière nous jeta un regard noir tout en faisant des commentaires fort désagréables. Je pris le parti de l’ignorer.
C’est alors qu’il changea de cible et s’en prit à ma femme. La manière dont il s’adressa à mon épouse eut pour effet
immédiat de déconnecter mon cerveau de toute rationalité et de toute réaction sensée. Lorsque je me suis approché de
lui, j’étais passé dans le mode « attaque » et, grâce à Dieu, l’homme l’a senti. Il a immédiatement levé les mains et
reculé. Heureusement, j’ai réussi à me contrôler, et tout est rentré dans l’ordre. Autant vous dire que, sur le trajet du
retour, cette histoire m’a fait ré échir.
L’émotion et la peur sont tellement liées que l’on peut imaginer que tout
fonctionnement anormal de l’amygdale – dû à des troubles du
développement, à un déséquilibre au niveau des neurotransmetteurs ou à
une lésion structurelle – soit impliqué dans certaines pathologies,
notamment la dépression, le trouble de stress post-traumatique (TSPT), la
phobie, l’anxiété et l’impulsivité. Et c’est le cas. Mais ce qu’il faut savoir,
c’est que ce circuit peut être piraté ou altéré, même si l’amygdale
fonctionne comme il se doit. Il su t d’un grain de sable dans le rouage
pour que les problèmes surviennent. L’anxiété, par exemple, est une
réaction générée par l’amygdale lorsque nous sommes face à quelque chose
qui est perçu comme dangereux seulement du fait de notre vécu. Les
signaux d’alerte envoyés par l’amygdale, bien qu’il n’y ait en réalité aucun
danger, peuvent déclencher des crises de panique. Mais ce n’est pas tout. En
e et, l’amygdale ne joue pas uniquement un rôle dans les troubles
psychiques. C’est pourquoi nous allons vous expliquer comment une trop
forte activation de cette structure du cerveau peut interférer avec votre
capacité à prendre de bonnes décisions et à contrôler vos émotions. Plus
important encore, nous allons vous montrer comment gérer votre amygdale
pour reprendre le contrôle de votre vie.
L’amygdale, qui a une très forte in uence sur les émotions, l’impulsivité et la
récompense, est une composante essentielle de l’histoire qui nous a conduits
à la fâcheuse situation sociétale qui est la nôtre aujourd’hui. Mais le cerveau
n’est pas un ensemble de structures et de fonctions isolées. Si l’amygdale fait
que nous réagissons d’une certaine manière face à des événements qui font
peur et que nous avons la capacité de nous souvenir de ces événements, elle
travaille également de concert avec d’autres zones du cerveau, dont le cortex
préfrontal.
omas Je erson
Si vous pouviez revenir douze mille ans en arrière, soit avant l’avènement de
l’agriculture, et que vous demandiez aux hommes quand ils ont pour la
dernière fois ressenti un plaisir intense, il y a fort à parier que les réponses
qui vous seraient données auraient trait au sexe ou à un trophée de chasse
célébré avec des amis autour d’un feu de camp.
Ce faisant, vos ancêtres feraient, sans le savoir, référence à l’activation d’un
mécanisme biologique appelé « système » ou « circuit de la récompense ».
En e et, la récompense est une source de plaisir. Elle est une réponse à des
stimuli qui suscite un sentiment de satisfaction et une excitation. Ce
processus biologique est essentiel dans notre développement évolutionniste.
Sa fonction – favoriser les activités indispensables pour que la vie ne s’arrête
pas, comme par exemple, trouver de la nourriture et de l’eau, avoir des
relations sexuelles pour se reproduire, prendre soin des nouveau-nés – a, en
e et, été cruciale dans la survie de l’espèce humaine Homo sapiens durant
plusieurs millénaires. Et grâce à une recherche scienti que de pointe, nous
sommes aujourd’hui en mesure de comprendre les connexions impliquées
dans ce système cérébral mis en place il y a bien longtemps.
Malheureusement, cela signi e également que les humains sont devenus
extrêmement compétents dès lors qu’il s’agit d’exploiter ce système.
Après ce point sur l’évolution biologique du cerveau humain, intéressons-
nous maintenant aux di érentes réactions chimiques à l’intérieur du cerveau
a n de comprendre comment nous devenons accros à des choses qui nous
empêchent d’aller bien.
LE POUVOIR DU PLAISIR
LA LOI DES RENDEMENTS DÉCROISSANTS
Alors que le circuit de la récompense est activé et que le taux de dopamine
ne cesse de grimper, vous devez vous battre avec la loi des rendements
décroissants, que connaissent bien les économistes. Et c’est là que vous allez
découvrir pourquoi certaines drogues sont aussi problématiques. Les
drogues les plus addictives, soit les drogues qui rendent le plus accro, font
que les cellules cérébrales augmentent massivement la libération de
dopamine, ce qui se traduit par une sensation de bien-être, un « haut »
intense. Lorsqu’une personne prend une drogue addictive, son cerveau
compense ce phénomène en diminuant la sécrétion de dopamine et en
réduisant le nombre de récepteurs auxquels la dopamine se lie. La
conséquence de ce processus est que la prochaine fois que la personne
prendra de la drogue, l’e et sera moindre, du fait de la mise en place d’une
tolérance à cette drogue, et, malheureusement, pour ressentir le même bien-
être ou une telle intensité de hauteur, le consommateur devra prendre plus
de drogue. Tandis que le cerveau continue à s’adapter aux drogues, les aires
cérébrales impliquées dans le jugement et la mémoire sont modi ées, le
besoin de prendre de la drogue devenant une habitude qui ouvre la voie à
l’addiction.
Aujourd’hui, les drogues ne sont pas uniquement des substances addictives
classiques, comme les opiacés et l’alcool. Tout ce qui, de manière répétée, se
traduit par une suractivation du système de la récompense modi e le
cerveau et est lourd de conséquences. Comme on le sait, un comportement
qui induit du plaisir n’est pas toujours béné que. Lorsque nous sommes
24 heures/24 et 7 jours/7 à la recherche du plaisir, d’une récompense
immédiate, et que nous appuyons sur les boutons pour activer cette
substance chimique qu’est la dopamine, nous renforçons les voies neuronales
qui mènent au plaisir et faisons taire notre cortex préfrontal en diminuant sa
capacité à exercer un contrôle sur le cerveau limbique. Surfer sur le Web,
faire dé ler des pages sur son smartphone, acheter en un clic sur le Net,
avaler des aliments hypercaloriques et passer des heures sur les réseaux
sociaux sont autant de comportements que l’on retrouve aujourd’hui chez
nombre d’individus en quête de plaisir.
É
Cette analyse portant uniquement sur la situation aux États-Unis, le
chercheur s’est ensuite intéressé au reste du monde et a passé au crible des
données du Summary of World Broadcast. Les conclusions montrent, entre
1979 et 2010, « une tendance stable, voire linéaire, à être plus négatif ».
Pourquoi ce constat est-il important ? Parce que ce sont les points de vue
négatifs véhiculés par les médias qui, en partie, font que les individus sont
divisés sur les plans politique et idéologique, cette séparation étant due à la
peur et à la colère, deux émotions qui favorisent l’activation de l’amygdale.
Être en permanence exposés à des faits négatifs ne fait qu’empirer le
problème. De plus, si nous nous accordons tous à dire qu’être toujours
négatifs est loin d’être idéal, il est important de préciser que cet état d’esprit
est intimement lié à une multitude de problèmes de santé. Pour nir, être
négatif fait grimper la sécrétion et la libération de cette hormone du stress
qu’est le cortisol et, comme nous l’avons vu, le stress est un super carburant
qui permet à l’amygdale d’enclencher le turbo.
Mais ce n’est pas tout. Nous devons aujourd’hui nous inquiéter de l’impact
qu’ont sur nous les fausses informations ou les informations di usées pour
nous induire en erreur. Une étude menée en 2017 par le MIT
(Massachusetts Institute of Technology) a montré que les fausses
informations « sont di usées géographiquement plus largement, plus
rapidement, et touchent plus d’individus que les informations qui véhiculent
des faits avérés, et ce, dans quelque domaine que ce soit20 ». Sur les réseaux
sociaux, les fausses informations ont 70 % plus de chances de faire l’objet de
tweets que les informations qui ne trompent pas. Les robots-rédacteurs
véhiculent autant d’informations vraies que d’informations erronées, ce qui
laisse sous-entendre que ce sont les individus – et non les robots – qui
partagent les fausses informations –, ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait
que 86 % des Américains qui s’informent via les réseaux sociaux ne
prennent pas la peine de véri er les faits qui leur sont communiqués. Plus
important, nous sommes incapables de faire le distinguo entre une
information vraie et une information fausse. Une étude récente a révélé que
59 % des jeunes adultes a rment avoir l’esprit critique. Or la majorité
d’entre eux sont incapables de faire la part du vrai et du faux21. Un constat
qui n’est pas nécessairement lié à un manque d’esprit critique. En e et,
aujourd’hui, arriver à déterminer ce qui est vrai n’est pas chose facile, et
lorsque nous ne savons plus ce qui est vrai, nous devenons victimes du
sensationnel et d’histoires controversées, ce qui, il faut le reconnaître, est de
plus en plus fréquent. Or plus nous sommes envahis par la peur et la colère,
plus il nous est di cile de mobiliser notre cortex préfrontal. Cette aire
cérébrale étant moins activée, nous nous posons moins de questions quant à
la validité d’une information, et la situation devient alors plus critique.
Nous devons également être conscients que le Web et les autres outils
technologiques véhiculant des informations piratent notre circuit de la
récompense a n de capter notre attention et de voler notre temps.
Des plates-formes numériques (notamment sur les réseaux sociaux) utilisent
des algorithmes a n d’identi er précisément ce qu’ils doivent nous montrer.
Par le biais de ltres – le fruit de programmes informatiques –, sont
précisément sélectionnées toutes les informations qui nous sont présentées
lorsque nous nous connectons sur le Web. Ces algorithmes sont utilisés non
pas pour nous instruire mais pour capter notre attention. Ce qui apparaît sur
l’écran de notre ordinateur a pour objectif de nous diriger vers un site
spéci que, d’attirer notre attention, d’extraire des données sur qui nous
sommes et la manière dont nous vivons et de prendre notre argent. Nous
sommes en permanence exposés à des contenus web salaces et
grandiloquents communément appelés pièges à clics, attrape-clics ou encore
appâts à clics, persuasifs et extrêmes. Le seul et unique but de ces véritables
déclencheurs de dopamine est de nous pousser à toujours en vouloir plus, et
ce, a n que nous nous reconnections. À chaque fois que nous cliquons, nous
appuyons sur les boutons qui, dans notre cerveau, déclenchent une réponse
de notre amygdale au détriment de notre cortex préfrontal.
DÉBOIRES AU TRAVAIL
Lorsque cela se produit, nous sommes malheureux, nous avons du mal à
nous concentrer et nous sommes stressés. Nous avons la sensation d’être
déconnectés de notre travail. En fait, près d’un Américain sur deux avoue ne
pas être pleinement satisfait par son travail22. Les employés disent que leur
travail les ennuie environ 10 heures par semaine23 alors qu’une étude réalisée
par l’institut Gallup a révélé que 87 % des employés dans le monde ne sont
pas impliqués dans leur travail24. Rien d’étonnant alors à ce que 79 % des
employés américains disent être toujours, souvent ou parfois distraits ou
avoir du mal à se concentrer au travail25. Or le simple fait qu’ils aient du mal
à se concentrer est la preuve même qu’ils sou rent du syndrome de
déconnexion – les connexions au niveau de leur cortex préfrontal sont mises
à mal, ce qui a un impact négatif sur leur concentration. Distraits et sous
l’emprise d’un stress important, les employés passent environ 5 heures par
semaine sur leur téléphone au travail pour des activités autres que
professionnelles. Ils essaient de trouver du répit mais en vain. Et au lieu
d’opter pour une activité béné que pour leur santé – pratiquer une activité
physique, méditer ou être en contact avec la nature –, ils prennent des
habitudes auxquelles, très vite, ils deviennent accros et qui, pour la plupart,
favorisent l’isolement et la sédentarité. Comme nous le verrons
ultérieurement, être isolé et passer trop de temps assis ou rester inactif est
on ne peut plus délétère.
LA FIN DE LA JOURNÉE
Après une journée passée au travail, notre cerveau, qui a été largement
sollicité, est trop fatigué pour qu’on lui en demande plus. En règle générale,
les Américains passent près de 6 heures par jour devant l’écran de leur
télévision (en moyenne 4 heures 45), de leur ordinateur ou sur leur
téléphone, à regarder des informations, ce qui signi e qu’ils appuient sur le
bouton « marche » ou qu’ils se connectent dès qu’ils arrivent à la maison26.
Nous cherchons tous une manière simple et rapide de nous soustraire au
stress de la journée, et un repas riche en glucides est souvent la solution.
Bien sûr, nous continuons à utiliser notre smartphone pendant que nous
mangeons et faisons dé ler les pages, cliquons, envoyons des textos, bref,
nous appuyons sur tous les boutons qui déclenchent la sécrétion et la
libération de dopamine. Nous avons alors la sensation d’être de nouveau
connectés alors qu’en fait nous sommes profondément déconnectés. Nous
terminons notre journée en espérant qu’une bonne nuit de sommeil mettra
un terme à toutes nos obligations et éliminera tous les facteurs de stress de
la journée mais, une fois encore, nous nous trompons sur toute la ligne.
Vous l’aurez compris, une journée typique est remplie d’éléments qui
stimulent notre amygdale et inhibent notre cortex préfrontal. Qui plus est,
la vie d’aujourd’hui fait que lorsque nous sommes stressés, nous sommes
tentés par une multitude de choses qui nous font croire que le bonheur est
accessible et que nos besoins peuvent aisément et rapidement être comblés.
Malheureusement, dans les faits, il n’en est rien, et la situation ne fait
qu’empirer. On nous a fait subir un véritable lavage de cerveau en nous
faisant croire que pour accéder à un bonheur durable, il su sait de
demander et de redemander, ce qui, en fait, nous rend malheureux.
La bonne nouvelle est que vous avez la possibilité de changer tout cela.
Comment ? En restaurant un équilibre entre les diverses fonctions
cérébrales, notamment en réveillant votre cortex préfrontal, mis en veille, et
en rétablissant ses connexions. C’est la seule manière de vous sauver et de
sauver la planète.
CHAPITRE 4
PIRATAGE HIGH-TECH
COMMENT LE NUMÉRIQUE
NOUS DÉCONNECTE
« Dans un monde où il su t de sauter sur une application pour commander à dîner, sortir avec
un(e) inconnu(e), voire payer nos factures, tout porte à croire que nous avons de moins en moins besoin
d’interactions humaines. La technologie est un outil qui nous a permis de réaliser des progrès considérables,
notamment dans les domaines de la médecine, de la psychologie et de l’industrie, mais qui a également fait
de nous des robots déconnectés des autres humains et n’ayant plus aucune intimité avec eux. Soit des individus
qui, sur le plan émotionnel, sont détachés de tout ce qui ne s’est jamais vu dans toute l’histoire de l’humanité. »
Témoignage d’Austin
Lorsque j’étais enfant, je voyais des téléphones portables au cinéma et à la
télévision dans les lms de science- ction. Si je voulais contacter un ami,
j’utilisais le téléphone xe de la maison. Internet en était à ses balbutiements
et nous ne savions pas vraiment quoi faire des informations mises à notre
disposition. À cette époque, c’était dans les encyclopédies et les livres que
nous puisions nos connaissances.
Au l des ans, la technologie destinée au grand public allait révolutionner le
monde de la communication. J’utilisais la messagerie instantanée d’AOL et
un espace web personnalisé chez Myspace, et je possédais un téléphone à
clapet. À l’époque, les avantages de toute cette technologie étaient
conséquents : si j’étais perdu, je pouvais téléphoner pour demander de
l’aide ; si j’étais en retard, je pouvais envoyer un texto pour prévenir qui de
droit ; si je voulais communiquer avec quelqu’un habitant à l’autre bout de la
planète, je n’avais qu’à me connecter.
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux réseaux sociaux, j’ai découvert une
multitude de possibilités. J’allais pouvoir voir ce que des personnes faisaient
n’importe où dans le monde, et ce, sans bouger de mon canapé ; rester en
contact avec mes amis sans aucune di culté ; lancer une idée et avoir l’avis
d’un nombre impressionnant d’individus dans le monde. Mais, dans les
faits, je me suis contenté de regarder des photos dé ler sous mes yeux et de
mettre des posts en ligne, histoire de tuer le temps. J’étais submergé de
publicités, de commentaires désobligeants et de pensées stériles. Je me suis
mis à passer de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux, devenant de
moins en moins productif, sans avoir en retour un quelconque
enrichissement personnel. Je ne suis pas en train de dire que les réseaux
sociaux n’apportent rien de positif. Ce que je veux vous faire comprendre,
c’est qu’à cette époque, je ne me suis jamais demandé quel impact les réseaux
sociaux avaient sur moi.
Les téléphones, les ordinateurs et les tablettes sont passés du statut d’objets
clairement destinés à faciliter la vie à celui de machines qui accaparent notre
attention. En regardant autour de moi, j’ai vu mes collègues cesser d’utiliser
ces appareils dans le seul but d’améliorer leur vie et commencer à les laisser
prendre la place de la vraie vie. Pour preuve, il est rare de dîner ou de passer
du temps avec des amis sans que des appareils numériques viennent
perturber ces moments privilégiés. Je suis souvent interrompu en pleine
conversation par un texto ou un message d’alerte qui arrive sur mon
téléphone. Avant de mettre en place dans ma vie personnelle les
changements que nous avons indiqués dans le programme que vous
découvrirez au l des pages, j’avais du mal à rester concentré, trop occupé
que j’étais à lire un mail, à consulter Facebook ou Instagram, bref, à faire
précisément tout ce qu’il ne faut pas faire.
DISTRACTIONS NUMÉRIQUES
Dans le monde, rien n’est aussi révolutionnaire et n’évolue aussi vite que la
technologie. Très utile, celle-ci nous facilite la vie et est supposée
l’améliorer. Dans quelque domaine que ce soit – en passant par la médecine
et l’industrie –, les progrès technologiques ont révolutionné la société et
permis aux hommes de s’épanouir comme jamais on n’aurait pu, jusqu’à
encore très récemment, l’imaginer. La technologie d’aujourd’hui nous
simpli e la vie : achats, vie professionnelle, voyages, éducation,
divertissements, services bancaires et communications. La propagation
d’Internet et des technologies de communication associées a démocratisé la
connaissance, toute personne possédant un ordinateur, une tablette ou un
smartphone pouvant s’instruire via des podcasts, des blogs et des vidéos
di usées sur YouTube. Mais nous savons tous que la technologie a
également des points négatifs. Nul ne peut nier qu’elle détourne notre
attention. La technologie active le circuit de la récompense en nous faisant
devenir accros et en nous poussant à croire en une grati cation immédiate.
De plus, s’en remettre aux nouvelles technologies favorise un comportement
irrationnel. Surfer sur des sites de vente en ligne ou faire dé ler des
marchandises vendues par le biais des réseaux sociaux prend une grande
partie de notre temps et de notre énergie, sans même que nous en soyons
conscients. Et c’est exactement ce que visent les créateurs de ces sites : que
notre esprit vagabonde des heures durant.
La science essaie toujours de dé nir précisément dans quelle mesure ces
comportements irrationnels impactent notre santé mentale. Nous avons déjà
quelques réponses et nous savons notamment que plus nous passons de
temps à nous connecter sur les réseaux sociaux et autres outils numériques,
moins nous consacrons de temps à l’introspection et aux relations avec
autrui. Un constat qui touche pratiquement tout le monde, comme on peut
le voir dans tous les lieux publics. Lorsque nous sommes éveillés, notre
attention n’est plus focalisée sur ce qui la monopolisait jadis.
La majorité d’entre nous sont à la merci d’Internet et de ses tentations,
parce que nous sommes dépendants de cet outil informatique pour le travail
mais aussi pour un grand nombre d’activités quotidiennes propres à la vie
d’aujourd’hui. Nous sommes pris dans cet imbroglio et tentons de trouver
un équilibre entre les côtés positifs et les côtés négatifs de cette technologie
qui envahit notre existence. Si elle est essentielle pour vivre dans le monde
moderne, la technologie expose notre esprit à ce que sont, sans le moindre
doute, les techniques de persuasion les plus développées qui aient été mises
au point. Et si nous n’arrivons pas à nous séparer de nos appareils
numériques, c’est purement et simplement parce qu’ils sont conçus pour que
nous devenions accros et que nous ne puissions plus nous passer d’eux.
Tristan Harris est un éthicien (expert en éthique) qui, autrefois, travaillait
chez Google. Magicien à ses heures perdues, il aime faire des
rapprochements entre la manière dont les magiciens et les concepteurs de
produits s’y prennent pour tirer parti de la faiblesse d’esprit des gens. « Les
magiciens, nous explique-t-il, commencent par chercher les angles morts,
les bords, les vulnérabilités et les limites en termes de perception des
individus a n de pouvoir in uencer ce que font les personnes qu’ils ont face
à eux, et ce, sans qu’elles s’en aperçoivent. Lorsque vous savez sur quelles
touches appuyer, vous pouvez jouer avec les gens comme vous jouez sur un
piano1. »
Mais qu’en est-il lorsque la technologie moderne utilise ce savoir contre
nous ? Nous devenons accros à la dopamine qui envahit notre cerveau à
chaque fois que nous véri ons le nombre de personnes qui ont liké l’un de
nos posts, que nous regardons si nous avons de nouveaux messages dans
notre boîte mail ou que nous ajoutons des articles dont nous n’avons
absolument pas besoin dans notre panier sur des sites de vente en ligne. Ce
nouveau type d’addiction a eu du mal à trouver sa place dans les manuels de
médecine. En e et, la plupart de ces technologies sont entrées il y a peu de
temps dans notre vie ou n’ont pas fait l’objet d’un nombre su sant de tests
élaborés selon des méthodes scienti ques validées permettant, sur le long
terme, d’aboutir à des conclusions sérieuses. Pourquoi ? Parce que ce type de
dépendance n’est pas un domaine simple à étudier, même si nous
commençons à avoir su samment d’informations nous permettant de voir
les e ets des nouvelles technologies sur la santé – le meilleur exemple étant
l’addiction à Internet.
UNE NOUVELLE ADDICTION
Même si l’addiction à Internet n’est pas reconnue au même titre que d’autres
dépendances dans le DSM-5 (la version 5 du Manuel diagnostic et statistiques
des troubles mentaux publié par l’Association américaine de psychiatrie, qui
propose une classi cation des troubles mentaux), les professionnels de la
santé considèrent de plus en plus cette addiction comme un réel problème
de santé publique, et ce, à juste titre. Une méta-analyse internationale
évalue à 6 % le taux de personnes accros à Internet – comprenez tout
comportement compulsif lié à une connexion en ligne qui interfère avec une
vie normale et génère un stress grave avec des répercussions sur la famille,
les amis, les êtres qui nous sont chers et ayant un impact néfaste sur notre
productivité au travail2. Autant de facteurs qui permettent de parler sans
équivoque d’état pathologique. En e et, si l’on se base sur 4,4 milliards
d’internautes dans le monde, ce taux de 6 % correspond à 250 millions de
personnes considérées comme accros à Internet3, soit approximativement
cinq fois la population de l’Angleterre. Or ce nombre devrait encore
augmenter dans la mesure où certaines des plus grandes sociétés
internationales essaient d’accroître le potentiel addictif des supports
numériques.
Il est important de souligner que l’addiction, en tant que telle, n’est pas le
seul sujet de préoccupation. Nous devons, en e et, également tenir compte
du problème découlant d’un esprit sous l’emprise d’une addiction. Les
auteurs de la méta-analyse à laquelle nous faisions référence il y a un instant
ont découvert que l’addiction à Internet « est inversement associée à la
qualité de la vie, comme le montrent aussi bien les indicateurs subjectifs
(être satisfait de la vie que l’on mène) que les indicateurs objectifs (la qualité
des conditions environnementales) ». Pour faire simple : il existe une
corrélation entre notre addiction à Internet et une insatisfaction quant à la
vie qui est la nôtre, ce qui montre bien que le problème va au-delà de la
dépendance. En e et, nous ne pouvons pas nous contenter de dire que
lorsque nous sommes accros à Internet, nous portons un regard plus négatif
sur notre vie. Il se pourrait même que ce soit parce qu’elles ne sont pas bien
dans leur vie que certaines personnes deviennent dépendantes d’Internet.
Quelle que soit la relation de cause à e et, nous sommes confrontés à un
réel problème. L’addiction à Internet serait d’autant plus élevée chez les
jeunes générations. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée en
Chine montrant que le nombre d’adolescents accros à Internet avoisine les
16 %, ce qui est nettement supérieur à la moyenne générale4. Un constat
con rmé par d’autres études réalisées notamment sur le sol nord-américain,
qui stipulent que ce sont principalement les jeunes qui ont grandi avec
Internet qui sont accros5.
Face à ces chi res, nous sommes en droit de nous poser la question
suivante : mais que se passe-t-il dans le cerveau ?
Une multitude d’études très poussées menées ces dernières années nous ont
permis de répondre en partie à cette interrogation. En e et, les chercheurs
ont observé dans le cerveau d’individus accros à Internet des modi cations
structurales qui n’apparaissaient pas dans le cerveau des personnes faisant
partie du groupe de contrôle6. Vous vous souvenez que nous avons évoqué le
gyrus cingulaire antérieur, qui, avec le cortex préfrontal, nous permet de
contrôler nos impulsions. Eh bien, les chercheurs ont observé que chez les
personnes accros à Internet, le gyrus cingulaire antérieur, était plus petit que
la moyenne, alors qu’une autre étude a montré chez cette même population
de moins bonnes connexions entre le cortex préfrontal et le gyrus cingulaire
antérieur7.
Ce que nous ne sommes pas capables de dire à ce jour, c’est si les personnes
présentant ces caractéristiques structurales sont plus prédisposées à devenir
dépendantes d’Internet ou si c’est le fait d’être accros à Internet qui génère
ces modi cations. En revanche, ce que nous savons avec certitude, c’est que
nos choix et nos actions modi ent notre cerveau. S’il y a une possibilité – si
faible soit-elle – qu’une utilisation excessive d’une technologie addictive
puisse être à l’origine de modi cations cérébrales visibles sur un scanner,
nous devons la prendre très au sérieux. Toute personne qui utilise Internet
est vulnérable, certes à des degrés moindres, à ses e ets sur le cerveau.
Autrement dit, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas accro à Internet que
vous n’en subissez pas les conséquences.
UNE RÉFLEXION AMOINDRIE
Au-delà des e ets sur le circuit de l’addiction, la technologie nous
déconnecte de nos fonctions cérébrales supérieures en favorisant des
activités irrationnelles. Notre capacité à ré échir, à rester concentrés et
présents, est mise en péril dès lors que notre cerveau est livré aux pièges à
clics (voir chapitre 3), aux pages qui dé lent sur notre smartphone ou à des
vidéos di usées sur le Web. Lorsque, en n, nous parvenons à échapper à ces
activités auxquelles nous nous adonnons sans même en être conscients, nous
nous apercevons que le temps s’est évaporé sans que nous ayons été un tant
soit peu productifs – voire que notre cerveau est entré dans un quasi-état de
dormance. Et c’est en comprenant que nous avons perdu notre temps que
nous ressentons de l’ennui et de la lassitude et mettons tout en œuvre pour
que notre cerveau trouve une solution miracle et… la boucle est bouclée.
Soit nous nous reconnectons, soit nous nous ruons vers la cuisine pour
avaler des aliments riches en calories et pauvres en nutriments.
Il est primordial de comprendre que lorsque nous sommes dans cet état
d’esprit, nous faisons le jeu des entreprises. En e et, moins nous nous
posons de questions sur la manière dont nous passons notre temps, plus
nous surfons sur le Web, consultons des applications, allons d’une plate-
forme à une autre, plus les sociétés derrière tout cela engrangent de
béné ces. Les créateurs de YouTube l’ont bien compris et, dès que vous
regardez une vidéo, ils vous en proposent une autre susceptible de vous
intéresser. Idem pour les sites web qui vous poussent à enchaîner les clics. À
la n de ce chapitre, nous vous montrerons comment lutter contre ce
comportement irrationnel.
MOINS D’AMIS
Si les moyens de communication numériques présentent des avantages
certains, nous savons toutefois que rien ne vaut les relations directes entre
plusieurs personnes. Or de plus en plus nous voyons que nos appareils
numériques prennent le dessus sur les vraies relations. Ils nous perturbent et
ont un impact négatif sur nos rapports avec les autres.
Dans une étude datant de 2018, plusieurs centaines de personnes ont été
recrutées dans le but de partager un repas dans un restaurant avec des amis
ou des membres de leur famille8. Certaines personnes ont posé leur
téléphone sur la table alors que d’autres l’ont mis de côté. Comme on
pouvait s’y attendre, les personnes ayant gardé leur téléphone à portée de
main ont reconnu s’être laissé distraire et avoir moins apprécié le repas. Le
fait d’avoir un téléphone à proximité lorsque deux inconnus discutent
ensemble (que le téléphone appartienne à l’une des deux personnes ou à un
tiers) diminue le degré d’empathie. A contrario, il su t que l’on fasse
disparaître le téléphone en question pour que les personnes reconnaissent
avoir eu des rapports de plus grande qualité. De quoi nous souvenir de
laisser notre téléphone hors d’atteinte lorsque nous nous mettons à table ou
que nous nous lançons dans une conversation.
Une étude menée par des chercheurs des universités de Chicago et de
Harvard a montré que serrer la main d’une autre personne favorise la
collaboration et donne de meilleurs résultats lors d’une négociation9.
Lorsque nous sommes face à un individu, nous avons accès à une myriade
d’informations et de nuances. Sa gestuelle, les expressions de son visage et
même son odeur sont autant de facteurs qui contribuent à l’interaction
complexe d’une communication en face-à-face et qui sont, en grande partie,
perdus lorsque nous communiquons via le numérique.
L’espace partagé du numérique est un espace désincarné, comme le dit à
juste titre Stephen Asma. Philosophe et coauteur d’un ouvrage intitulé e
Emotional Mind (littéralement, l’esprit émotionnel), Stephen Asma souligne
les principales lacunes du monde numérique : « Nous ne pouvons pas nous
toucher les uns les autres, déceler les expressions du visage ou les
humeurs, etc. Un lien véritable est plus biologique que psychologique et
requiert un contact physique. L’enchevêtrement émotionnel d’une vraie
amitié favorise la sécrétion et la libération d’ocytocine et d’endorphines dans
le cerveau et le reste du corps des personnes amies, les unissant l’une à
l’autre d’une manière plus intense que toute autre relation10. »
Le Dr Lisa Strohman travaille depuis de nombreuses années sur les e ets
d’une utilisation excessive de la technologie par les enfants et les adultes.
Lorsque nous l’avons interrogée, elle n’a fait que corroborer les dires de
Stephen Asma : « Les indices comportementaux les plus simples que nous
captons chez une personne lorsque nous sommes en face d’elle et discutons,
par exemple, le fait qu’elle rougisse ou qu’elle s’agite sur son siège, nous
échappent totalement lorsque nous nous contentons d’échanges via des
outils technologiques. Nous codons nos souvenirs en ayant recours à nos
sens : l’odeur de l’herbe lorsque nous avons échangé notre premier baiser, la
chaleur dégagée par une tasse de chocolat, le chant familier des oiseaux dans
le jardin de la maison de notre enfance sont autant de données sensorielles
qui nous conduisent devant et au centre d’un espace émotionnel que nous
codons a n qu’il devienne un souvenir indélébile. Lorsque nous tombons
dans le monde du numérique et que nous apprenons à vivre sans ces
connexions émotionnelles, nous perdons une partie de ce qui fait de nous
des êtres sociables qui sont interconnectés par l’humanité, la douceur et
l’amour11. »
DÉCONNEXION SOCIALE
Nous sommes des créatures qui vivent en société. Nous avons besoin les uns
des autres pour survivre. C’est en partie pour cela que nous sommes autant
attirés par les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram, qui nous
permettent de nous rapprocher d’autres personnes, de partager des idées et
l’amour, où que nous soyons. Mais tout ça a un coût.
Dans le monde, les internautes ont en moyenne 5,54 comptes sur les
réseaux sociaux17. Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les 16-24 ans qui
arrivent en tête de liste avec 6,55 comptes par personne contre 2,85 comptes
pour les 55-64 ans. Replaçons ces chi res dans leur contexte avec une
population mondiale de 7,7 milliards d’individus, voire quasiment
8 milliards lorsque vous lirez ce livre. Comme nous l’avons vu, le nombre
d’internautes avoisine 4,4 milliards, dont 3,03 milliards d’utilisateurs actifs
sur les réseaux sociaux. Le temps passé en moyenne chaque jour sur les
réseaux sociaux est de 116 minutes par internaute. 91 % des distributeurs de
grandes marques utilisent deux, voire plus, réseaux sociaux pour promouvoir
leurs produits, et 81 % des petites et moyennes entreprises ont recours à
di érentes plates-formes.
Avez-vous l’impression que la manière dont vous utilisez les réseaux sociaux
donne plus de sens et de valeur à votre vie ou, au contraire, qu’elle diminue
votre capacité à vivre pleinement votre vie ? C’est la question que les
personnes qui développent les réseaux sociaux commencent à se poser, leur
objectif étant des plus révélateurs.
Chamath Palihapitiya est un entrepreneur qui brasse de très grosses sommes
d’argent. Impliqué dans la création de Facebook, il a quitté l’entreprise en
2011. Récemment, lors d’un échange organisé à l’école de commerce de
Stanford, les étudiants l’ont interrogé quant à son rôle dans la création d’une
entreprise de réseaux sociaux.
Avec honnêteté, l’homme d’a aires a répondu : « Je me sens terriblement
coupable. Je pense que nous savions que les choses pouvaient mal tourner.
Nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social et altèrent la manière
dont notre société fonctionne. Il faut que les gens arrivent à se détacher de
ces outils19. »
Malheureusement, rien ne montre que nous prenions ce message à cœur.
L’utilisation des réseaux sociaux est en pleine expansion, à tel point que des
chercheurs ont essayé d’évaluer la somme qu’une personne demanderait pour
arrêter d’utiliser Facebook pendant un an. Le Dr Jay Corrigan, professeur
d’économie à l’université Kenyon, a dirigé cette étude proposant des
enchères aux personnes qui acceptaient de fermer leurs comptes pendant
une journée minimum ou toute une année. L’équipe du Dr Corrigan, en
collaboration avec des chercheurs des universités Tufts et de l’État du
Michigan, a ainsi découvert que les utilisateurs de Facebook demandaient
en moyenne plus de 1 000 dollars pour désactiver leur compte pendant une
année20. La preuve que si nous aimons nos réseaux sociaux, nous sommes
néanmoins prêts à nous en détourner pour toucher une somme rondelette !
Une autre étude a porté sur plus de 1 000 utilisateurs réguliers de Facebook
(94 % des participants reconnaissant se connecter au quotidien à raison de
30 minutes, voire plus, pour la plupart)21. Pour les besoins de l’étude, des
participants choisis au hasard ont pu ne rien changer à leurs habitudes alors
que d’autres ont eu l’interdiction de se connecter durant une semaine. Tous
les participants ont répondu, avant et après l’étude, à un questionnaire
portant sur la qualité de leur vie. Au bout d’une semaine, les membres du
second groupe a rmaient être plus satisfaits de leur vie que les membres du
premier groupe. De plus, ce qui était prévisible, les personnes s’étant passées
de Facebook reconnaissaient avoir mieux pro té de leur vie sociale réelle par
opposition à la vie sociale virtuelle qu’ils s’étaient créée sur Facebook.
Une étude similaire a été menée par une équipe de l’université de
Pennsylvanie. Les chercheurs ont demandé à 143 étudiants soit de ne pas
passer plus de 10 minutes sur Facebook, Instagram et Snapchat par jour,
c’est-à-dire au total 30 minutes par jour, soit de ne rien changer à leurs
habitudes, et ce, pendant trois semaines d’a lée22. Les chercheurs ont passé
au crible toutes les captures d’écran a n de déterminer précisément le
nombre de minutes passées sur les di érents réseaux sociaux durant la
journée. Au bout des trois semaines, il est apparu que les étudiants du
premier groupe avaient obtenu des scores plus faibles sur une échelle de
solitude préétablie. Qui plus est, parmi ces étudiants, ceux qui au début de
l’étude étaient les plus dépressifs présentaient, au bout de trois semaines, le
moins de symptômes d’une dépression.
Dans une autre étude réalisée cette fois sur 1 800 Américains âgés de 19 à
32 ans23, les chercheurs ont voulu savoir s’il existait une relation entre
l’utilisation des réseaux sociaux et le fait de se sentir socialement isolé. Ils
ont constaté que les sujets qui passaient le plus de temps sur les réseaux
sociaux a chaient un taux d’isolement social plus de trois fois supérieur à
celui des participants qui se connectaient moins fréquemment. La
conclusion de l’étude est édi ante : « Contrairement à l’hypothèse de
départ, les jeunes adultes qui passent le plus de temps sur les réseaux sociaux
semblent être plus, et non pas moins, isolés socialement. »
Nous ne sommes pas en train de dire que les réseaux sociaux ne présentent
aucun bienfait. Ce sont des outils essentiels dans le monde des a aires, les
questions planétaires et les échanges entre les individus. Mais nous devons
comprendre qu’utiliser les réseaux sociaux de manière passive et irrationnelle
a un tout autre impact que le fait d’utiliser ces mêmes réseaux de manière
active et raisonnée. Les réseaux sociaux nous sont d’autant plus utiles et
béné ques dès lors que nous y recourons à bon escient, un constat qui
repose sur des données scienti ques24. Lorsque nous utilisons de manière
active les réseaux sociaux – en postant ou commentant une information
donnée par une autre personne plutôt qu’en nous contentant de faire dé ler
des pages et de lire des posts –, nous en tirons des béné ces et évitons de
tomber dans les pièges que nous avons décrits précédemment. Et c’est là
toute la di culté : comment trouver un équilibre entre une utilisation
salutaire et une utilisation délétère.
Nous vous donnerons quelques clés a n de parvenir à cet équilibre, mais,
avant cela, essayons de savoir comment et pourquoi vous avez recours aux
réseaux sociaux, si cela vous aide ou si cela vous permet tout simplement de
combler un vide.
La prochaine fois que vous vous connecterez à une plate-forme, mettez un
chronomètre et faites sonner l’alarme au bout de 5 minutes. Une fois le
temps écoulé, demandez-vous ce que le fait de vous connecter plus
longtemps pourrait vous apporter. Est-ce que cela vous serait béné que ?
Non ? Alors déconnectez-vous. Un exercice simple qui en dit long.
Nous avons vu comment une addiction à Internet pouvait modi er la
structure de notre cerveau. Dans la mesure où surfer sur les réseaux sociaux
est une forme d’addiction à Internet, il n’est pas surprenant que des
chercheurs aient observé des modi cations structurales au niveau du cerveau
découlant de l’utilisation des réseaux sociaux. L’imagerie cérébrale, ou
neuro-imagerie, montre que les personnes qui utilisent d’une manière
excessive les réseaux sociaux (au point de développer des tendances
addictives) ont moins de matière blanche dans le corps calleux – la partie du
cerveau qui relie les hémisphères droit et gauche25. Autrement dit, la
connexion entre ces deux hémisphères est de moins bonne qualité. Les
personnes pour lesquelles une mauvaise connexion est due à une
malformation génétique ont souvent des di cultés de communication et
d’apprentissage. Une utilisation excessive des réseaux sociaux pourrait donc
amoindrir notre capacité à communiquer de manière authentique avec
d’autres personnes. Quelle ironie du sort, n’est-ce pas ?
Ce constat est directement lié à l’estime de soi. Nous sommes tous sensibles
à l’approbation sociale – appartenir à un groupe, être accepté et apprécié par
ses pairs est l’une des principales motivations de l’être humain. Une fois
encore, cela remonte à notre besoin primal de faire partie et d’être accepté
par une tribu dans le seul et unique but de survivre. Or, aujourd’hui,
l’approbation sociale est entre les mains d’entreprises spécialisées dans la
technologie. En 2016, le Dr Lauren Sherman et ses collègues ont eu recours
à l’IMRf (imagerie à résonance magnétique fonctionnelle) pour étudier la
manière dont le cerveau est impacté par les réseaux sociaux26. Les
chercheurs ont montré à des adolescents des images supposées provenir de
comptes Instagram et ont changé le nombre de likes pour chacune des
photos. Comme on pouvait s’y attendre, les images avec le plus de likes ont
généré une suractivation des zones cérébrales impliquées dans le circuit de la
récompense. Une autre étude a, quant à elle, révélé que le fait de mettre un
like sur une image stimule ces mêmes zones du cerveau. Faut-il s’étonner
que nous soyons aussi accros ?
Le problème, c’est que nous pensons que nous agissons comme il se doit – à
savoir comme tout le monde – en nous inscrivant sur les réseaux sociaux.
Nous autres, les êtres humains, sommes rassurés dès lors que nous faisons ce
que les autres font, c’est pourquoi le fait de se connecter aux réseaux sociaux
nous semble ino ensif. Mais, dans les faits, le circuit dopaminergique est
activé à chaque fois qu’une personne réagit par rapport à l’un de vos posts.
Votre circuit de la récompense est ni plus ni moins piraté en direct, et c’est
de vous que l’on se joue.
La technologie a toujours été essentielle pour notre survie et notre réussite à
nous, les humains, en tant qu’espèce. La découverte du feu fut le fruit d’une
nouvelle technologie. La cuillère fut, en son temps, une nouvelle invention
technologique. Nombre d’aspects issus de la technologie d’aujourd’hui sont
également d’une incroyable utilité. Nous devons, toutefois, reconnaître que
nous avons atteint un nouveau stade dans l’évolution de l’humanité, où la
technologie est capable de nous utiliser et de nous manipuler. De plus, nous
ne pouvons ignorer que nous sommes devenus inextricablement liés à des
appareils au détriment d’authentiques interactions avec autrui. La
technologie tend, par ailleurs, à nous exposer à des lumières arti cielles,
notamment la lumière bleue, qui ont des e ets délétères sur notre santé, par
exemple, en nous empêchant d’avoir un sommeil profond (voir chapitre 8).
Et, plus important encore, nous devons prendre en compte le fait que nos
interactions numériques peuvent changer, en mal, notre cerveau.
Notre mission, par le biais de ce livre, est de vous redonner la possibilité de
ré échir clairement et d’être capable de faire des choix qui vous seront
béné ques sur le long terme.
La technologie addictive, irrationnelle et perturbatrice – qui, pour une
partie, peut vous terrasser sur le plan émotionnel – vous empêche
d’atteindre ces objectifs. Que votre problème soit dû au fait de passer trop
de temps sur les réseaux sociaux, à regarder trop de vidéos, à consulter à tout
moment vos mails ou simplement à une utilisation délétère d’Internet en
général, nous avons un outil susceptible de vous aider à le résoudre.
È
PASSER AVEC SUCCÈS LE TEST T.A.P.E.
Des applications destinées à comptabiliser le temps que vous passez sur vos
écrans pour vous éviter de devenir accros à votre smartphone commencent à
voir le jour. Mais sachez que, si elles existent, ces applications ne sont pas
indispensables et que vous pouvez vous détourner de la haute technologie et
recourir au test T.A.P.E. pour arriver à vos ns. Lorsque vous êtes sur le
point de faire appel à la technologie, notamment pour vous connecter à des
réseaux sociaux et communiquer, véri ez que ce que vous vous apprêtez à
faire passe avec succès le test T.A.P.E.
Temps limité : déterminez un créneau horaire pour faire ce que vous avez à faire
et n’y dérogez pas. Si vous voulez regarder une vidéo sur YouTube ou consulter
des pages sur une plate-forme – mais qu’habituellement vous y passez plus de
temps que prévu –, déclenchez un chronomètre a n de vous arrêter au bout de
20 minutes. Si après vous être connecté pour discuter avec des amis ou acheter
des articles en ligne, vous continuez à surfer et consultez des pages sans but
précis, mettez une alarme a n que vous stoppiez au bout de 5 à 10 minutes.
Fiez-vous à votre chronomètre tant que vous n’avez pas trouvé le temps dont vous
avez réellement besoin et, après, veillez à ne pas le dépasser !
Action délibérée : comme nous vous l’avons expliqué, l’utilisation que nous
faisons de la technologie est, en grande partie, destinée à pro ter aux autres.
Utiliser de manière plus rationnelle le numérique nous permet de reprendre les
choses en main. Avant d’ouvrir votre messagerie électronique, de regarder une
vidéo sur votre ordinateur ou un lm à la télévision, voire vous adonner à toute
autre activité problématique, demandez-vous ce que vous espérez en retour et
voyez si vous pouvez réellement en tirer des bienfaits. Si les réponses ne vous
satisfont pas pleinement, cherchez comment changer les choses. Toute utilisation
d’un support numérique doit être délibérée.
Pleine conscience : pour ce qui est de l’utilisation des supports numériques, on
entend par approche de pleine conscience être conscient, d’une part, de la
manière dont vous vous servez de ces technologies au moment même où vous les
utilisez et, d’autre part, de l’impact que ces technologies ont sur vous. Cette
utilisation consciente du numérique contrebalance le piège dans lequel vous
tombez lorsque vous donnez libre cours à des activités irrationnelles. Mais qu’est-
ce que cela signi e concrètement ? Lorsque vous recourez à un support
numérique, marquez une pause et demandez-vous comment vous utilisez cette
technologie et l’impact qu’elle a sur vous. Est-ce que tel site vous met en colère ?
Est-ce que la vue d’une photographie vous fait prendre conscience de qui vous
êtes, vous rend envieux(se), vous donne l’impression d’être incompétent(e) ou
inférieur(e) ? La pleine conscience ouvre une fenêtre dans votre cerveau et vous
donne la possibilité de vous retirer si vous n’aimez pas ce que vous voyez.
Enrichissement : la sphère numérique est remplie de pièges à clics et autres
contenus destinés à capter votre attention, la plupart étant une perte de temps.
Mais elle nous permet également d’accéder à un nombre phénoménal de
connaissances qui nous aident à mieux comprendre qui nous sommes mais aussi
le monde qui est le nôtre. Pour bien séparer les deux, demandez-vous si ce que
vous puisez dans cette sphère numérique est enrichissant pour vous. Est-ce que
cela accroît votre connaissance ? Est-ce que cela fait de vous une meilleure
personne ? Est-ce que cela vous rend plus heureux(se) et optimiste ? Ou est-ce
juste une distraction pour vous ?
Avant de faire quelque chose – quelle que soit cette chose –, prenez en
considération les quatre points du test T.A.P.E.
CHAPITRE 5
LA MALÉDICTION DU NARCISSISME
ET LA BÉNÉDICTION DE L’EMPATHIE
BRISER L’EMPRISE DU SYNDROME
DE DÉCONNEXION
« Cependant, au l du temps, mon cœur a appris à rayonner face au bonheur des autres et à fondre face à leur
malheur. »
Homère
John Donne
Témoignage de David
Il y a plusieurs années de cela, alors que je faisais ma tournée quotidienne
des chambres à l’hôpital, je suis entré dans celle d’un homme qui se
remettait d’un accident vasculaire cérébral. Franck – appelons-le par son
prénom – se portait plutôt bien lorsque, sans raison apparente, son état avait
commencé à se dégrader, ce qui m’avait obligé à prolonger son
hospitalisation. Alors que nous bavardions, je me suis aperçu que, par
rapport à ma précédente visite, son humeur avait considérablement changé.
Peut-être commençait-il à comprendre que, suite à son AVC, sa vie ne serait
plus jamais comme avant ou peut-être était-il resté trop longtemps
hospitalisé. Bref, quelle qu’en fût la raison, il était évident qu’il n’avait pas le
moral.
Au l de la conversation, j’ai fait allusion à son changement d’humeur. Je
me souviens qu’il a alors baissé les yeux et secoué la tête en me disant : « Je
ne suis plus heureux. » Je lui ai demandé si je pouvais l’aider et je lui ai
proposé de lui octroyer une sortie. Il m’a alors donné une réponse que je
n’oublierai jamais : « Tout ce que je veux, c’est un sandwich à l’oignon. »
Sa réponse m’a stoppé net. Premièrement, parce que j’étais totalement
estomaqué qu’un simple sandwich à l’oignon puisse avoir un tel e et sur
l’humeur de cet homme et, deuxièmement, parce que je ne savais pas ce
qu’était un sandwich à l’oignon ! « C’est simple, m’a expliqué Franck, c’est
une épaisse rondelle d’oignon entre deux tranches de pain blanc recouvertes
de mayonnaise. »
Bon, a priori, rien de bien compliqué. J’ai donc demandé à Franck pourquoi
manger un sandwich à l’oignon le rendrait aussi heureux. C’est alors qu’il
m’a expliqué que lorsqu’il était enfant, à chaque fois qu’il était contrarié, sa
mère lui faisait un sandwich à l’oignon. Comme on peut aisément le
comprendre, ce souvenir était profondément ancré dans sa mémoire et,
grâce à Franck, j’ai pris conscience que je pouvais d’une manière moins
conventionnelle venir en aide à mes patients.
Je suis resté encore quelques minutes auprès de lui, puis je me suis rendu au
poste de soins in rmiers et j’ai demandé s’il était possible de donner un
sandwich à l’oignon à Franck pour le déjeuner. Après avoir contacté les
cuisiniers, l’in rmière m’a fait savoir que ça n’était pas au menu standard et
que, donc, ce n’était pas possible.
Ayant compris à quel point manger un sandwich à l’oignon était important
pour Franck, il n’était pas question que je laisse tomber. J’ai donc pris son
dossier et, dans la partie réservée aux prescriptions médicales, analyses, etc.,
j’ai écrit noir sur blanc « sandwich à l’oignon », en énumérant précisément
les ingrédients.
J’ai poursuivi ma visite et je suis retourné dans mon bureau.
Le lendemain fut une journée chargée, avec plusieurs admissions. J’ai
ensuite enchaîné les visites à mes patients et, lorsque je suis arrivé dans la
chambre de Franck, je dois avouer que je ne pensais plus du tout à ce qui
s’était passé la veille. Franck était assis. Il m’a accueilli avec un large sourire.
Je ne puis dire avec certitude si c’était le sandwich à l’oignon qui avait opéré,
mais ce que j’ai constaté, c’était que son état de santé s’était
considérablement amélioré. Le jour suivant, j’ai signé son bon de sortie.
***
EMPATHIE ET CERVEAU
L’EMPATHIE, ÇA S’APPREND
Tout porte à croire que nous essayons tous d’inculquer les valeurs de
l’empathie à nos enfants. Nous leur apprenons à partager, à prendre en
compte ce que les autres ressentent en leur posant des questions du style :
« Comment réagirais-tu si on te faisait ça à toi ? » Lorsque des enfants se
querellent, nous leur disons de penser aux conséquences de leurs actes sur
les autres et de faire attention aux mots qu’ils utilisent. Mais alors, pourquoi
oublions-nous d’appliquer ces concepts aux adultes que nous sommes ?
L’empathie, est-ce quelque chose qui s’apprend et se réapprend ?
Si des personnes doivent se poser cette question, ce sont sans aucun doute
les professionnels de la santé. En tant que médecins, nous sommes formés
dans un environnement soumis à un stress chronique, voire intense par
moments, à l’intérieur d’un système qui nous récompense lorsque nous
réussissons à faire mieux que nos collègues. Pas étonnant que, tout au long
de nos études, notre taux d’empathie diminue. Or, en plus des bienfaits liés
à l’empathie que nous venons de voir, nous autres, médecins, avons une
raison supplémentaire de nous préoccuper de ce trait de la personnalité. En
e et, on sait que les médecins généralistes qui éprouvent de l’empathie
arrivent mieux à faire accepter un traitement à leurs patients et obtiennent
de meilleurs résultats. Ce qui n’est pas anodin. En e et, les patients veulent
que leur médecin voie en eux non pas un simple cas médical mais un être en
chair et en os. Lorsque ça se passe bien avec votre médecin, vous êtes plus
enclin à suivre ses recommandations et à mettre en pratique ses conseils.
Des chercheurs ont voulu savoir si l’on pouvait apprendre à des
professionnels de la santé à éprouver de l’empathie. Et la bonne nouvelle,
c’est que, a priori, c’est possible. Par exemple, dans le cadre d’une étude
datant de 2002, des étudiants en deuxième année de médecine en parfaite
santé ont été hospitalisés pendant plus d’une journée a n d’avoir l’occasion
de se mettre à la place des malades24. À l’issue de cette expérience, tous
semblaient avoir mieux compris quel était l’envers du décor. Exposer des
soignants à une technique de pleine conscience appelée « réduction du stress
basée sur la pleine conscience » favoriserait également le sentiment
d’empathie. Idem pour des interventions plus spéci ques telles que des
ateliers portant sur la communication. Des chercheurs ont passé au crible 17
études portant sur la manière d’apprendre à des étudiants en médecine à
éprouver de l’empathie. Leur conclusion : « Ces enseignements sont
e caces, car ils permettent de maintenir, voire renforcer l’empathie
éprouvée par les étudiants en médecine25. »
Il semblerait donc que les interventions visant à augmenter le sentiment
d’empathie soient possibles et même productives, même si nous n’avions pas
besoin de la recherche pour le savoir. Il su t d’être ouvert d’esprit et
d’écouter le point de vue d’une autre personne, par exemple, pour
s’approprier sa vision du monde et ainsi être plus à même de comprendre
d’où nous venons.
L’empathie est ce qui nous lie et fait de nous une famille, une communauté
et une société. L’empathie se cultive. Nous verrons comment dans les
chapitres qui vont suivre.
DEUXIÈME PARTIE
SE LIBÉRER DE L’EMPRISE
CHAPITRE 6
Anne Franck
« Chaque fois que l’on marche dans la nature, on reçoit plus que ce que l’on était venu chercher. »
John Muir
Les premiers hommes ont quitté les savanes africaines d’où ils étaient
originaires et migré vers d’autres régions du globe. Dans chaque nouvel
environnement, nos ancêtres ont dû relever des dé s inédits, s’adapter à de
nouvelles températures, de nouveaux reliefs et de nouvelles sources de
nourriture. De tout temps, les êtres humains n’ont eu d’autre choix que de
comprendre la nature pour survivre. Apprendre à connaître les plantes,
identi er celles qui pouvaient être mangées, celles qui étaient toxiques ou
qui avaient des vertus médicinales. Le moindre changement climatique qui,
aujourd’hui, passerait inaperçu a probablement fourni à nos ancêtres des
informations capitales. Pour se nourrir, ils étaient dépendants du ux et du
re ux des marées et de la migration des troupeaux. Mais, au l du temps, les
hommes se sont éloignés de la nature, littéralement. En 1900, environ sept
personnes vivaient en zone rurale contre une en zone urbaine. Aujourd’hui,
plus d’une personne sur deux – soit à peu près la moitié de la population
mondiale – vit dans un centre urbain, une proportion qui devrait encore
augmenter au cours des prochaines années3. En 2050, près de 70 % d’entre
nous devraient vivre en ville4. Nous avons trouvé un nouvel environnement
pour l’homme moderne, mais quelles en sont les conséquences ?
À vrai dire, nous n’avons aucune certitude, car jamais personne ne s’est
vraiment penché sur la question. C’est pourquoi la Mayo Clinic a lancé un
projet de grande ampleur appelé Well Living Lab (littéralement Laboratoire
du bien-être)5. Cette étude menée durant plusieurs années devrait permettre
aux chercheurs de comprendre l’impact du milieu bâti sur la santé de ses
occupants. (On entend par milieu ou environnement bâti l’espace arti ciel,
créé de toutes pièces par l’homme, dans lequel nous vivons, travaillons,
jouons, incluant les maisons et les immeubles, les routes et les jardins
publics.) L’objectif du projet Well Living Lab est de mettre en place « le
premier laboratoire qui aura pour seule mission d’étudier les véritables
répercussions des espaces intérieurs sur la santé des hommes ».
Ce que nous savons d’ores et déjà, c’est que les enfants nés dans un monde
moderne relativement stérile ont, a priori, un risque plus élevé de développer
certaines maladies, notamment de l’asthme, des troubles auto-immuns et
des allergies alimentaires. Si l’on se réfère à l’hypothèse hygiéniste, la
recrudescence de ces maladies dans les pays occidentaux serait en partie due
au fait que les enfants ne sont pas su samment en contact avec la nature et
exposés aux microbes6. Autrement dit, les hommes auraient évolué de telle
sorte que la saleté, dans une certaine limite, leur serait béné que, ce qui
expliquerait pourquoi un environnement aseptisé perturbe le système
immunitaire. Certains spécialistes ont proposé de renverser la tendance en
prescrivant des parasites aux enfants a n de stimuler leur système
immunitaire, l’objectif nal étant de les prémunir contre nombre de
maladies ! Si, pour notre part, nous n’allons pas jusque-là, nous sommes
d’avis qu’être plus en contact avec la nature – et, par-delà, avec un peu plus
de saleté – ne peut que nous être béné que.
Partir vivre en ville a également changé l’environnement dans lequel les
hommes étaient habitués à travailler, et rares sont ceux qui, aujourd’hui,
passent leurs journées dans les champs. Cela pourrait-il nous coûter cher ?
En 2016, des chercheurs ont voulu savoir si réintroduire la nature, dans une
moindre mesure, dans les espaces intérieurs pouvait avoir un impact
béné que sur la santé mentale7. Eh bien, tout laisse à penser que oui. Les
éléments naturels sur le lieu de travail se traduiraient par une meilleure santé
(moins de dépression et moins d’anxiété) ainsi que par une plus grande
satisfaction dans le domaine professionnel. Et ce sans qu’il faille tout
révolutionner. Mettre quelques plantes en pots ou accrocher aux murs des
posters avec pour thème la nature su rait. C’est bien de savoir qu’accrocher
la photo d’un paysage ou avoir une plante sur le coin de son bureau peut
faire toute la di érence. Attention toutefois à ne pas nous leurrer : rien de
mieux que sortir de chez soi pour prendre un grand bol d’air, sentir les
rayons du soleil et être en contact avec la végétation qui pousse à l’état
sauvage.
Or, malgré tout ce que nous apprend la science, les Américains, et les
Occidentaux en général, passent jusqu’à 87 % de leur journée à l’intérieur
d’un bâtiment et 6 % en plus dans leur véhicule8. Pratiquement toute notre
vie dans le monde moderne se passe entre quatre murs, sous la lumière
arti cielle et dans un environnement aseptisé. Le principal contact que nous
ayons avec le monde extérieur se fait à travers une fenêtre, des expériences
en ligne virtuelles et nos souvenirs. Dans une étude réalisée en 2018 sur
2 000 Canadiens, 87 % des participants ont con é être plus heureux, en
meilleure santé et plus productifs lorsqu’ils étaient dans la nature9, même si
près de 75 % d’entre eux reconnaissaient également qu’il était plus simple de
rester con né chez soi ou au travail. Comme les animaux que nous avons
domestiqués pour en faire des animaux de compagnie, nous sommes
devenus une espèce qui vit à l’intérieur et non plus à l’extérieur.
En vivant de cette manière, nous nous privons de la chaleur du soleil sur
notre peau et d’une bonne bou ée d’air pur, mais ce n’est pas tout. En e et,
comme le dit le journaliste et auteur à grand succès Richard Louv, cet état
de fait favorise un trouble dé citaire relié à une carence de nature ou
syndrome du manque de nature10. Fervent défenseur de la vitamine N – N
pour Nature –, Richard Louv est le cofondateur d’une association dont
l’objectif est d’aider les enfants, les familles et les communautés à se
reconnecter à la nature. Richard Louv sait combien un retour à la nature est
béné que et essentiel pour les humains, et c’est ce dont nous voulons que
vous preniez conscience. Pour ce faire, nous vous proposons de passer en
revue certains bienfaits de la nature sur notre santé, puis de voir précisément
pourquoi reprendre contact avec la nature est un outil indispensable pour
lutter contre le syndrome de déconnexion.
LA NATURE SOIGNE
Dans les années 1800, la tuberculose fait des ravages dans toute l’Europe et
les chercheurs ont beau tout faire pour trouver un traitement e cace, rien
ne semble marcher. C’est alors que le traitement par la lumière du soleil et
l’air pur voit le jour. Ce protocole, décrit dans la revue médicale britannique
Journal of the Royal Society of Medicine, repose sur une exposition adéquate
aux éléments extérieurs avec « de l’air frais de jour (en sortant de chez soi le
plus possible) comme de nuit (en dormant avec les fenêtres ouvertes) ». Si
ces recommandations semblent plus e caces que tout ce qui a été tenté
auparavant, nul ne sait précisément dire pourquoi. Aujourd’hui, nous
pensons que certains de ces bienfaits pourraient être dus à une exposition à
la lumière du soleil et à son rôle dans la sécrétion de la vitamine D, cette
hormone qui stimule une réponse immunitaire innée contre la tuberculose.
Au début du e siècle, nombre de sanatoriums ont ouvert leurs portes aux
États-Unis. C’était bien longtemps avant l’arrivée des antibiotiques, et il
n’existait rien d’autre pour traiter la tuberculose. Le soleil et l’air sec du
désert de l’Arizona attiraient quantité de patients (ou de poitrinaires,
comme on les appelait à l’époque) sou rant de tuberculose, de rhumatismes,
d’asthme et d’autres pathologies. Les premiers camps pour tuberculeux
À
étaient constitués de tentes à même le sol et de cabanes. À l’époque, les
médecins savaient combien vivre à l’extérieur était béné que pour la santé,
même si, scienti quement, il leur était di cile d’expliquer pourquoi. Ce
n’est qu’aujourd’hui que nous commençons à comprendre précisément
pourquoi et comment la nature opère, comme par magie.
En 1984, le biologiste de renom Edward O. Wilson décrivit les bienfaits
possibles de la nature dans un article intitulé « Hypothèse de la biophilie ».
La théorie avancée est la suivante : « La dépendance des êtres humains vis-
à-vis de la nature ne se limite pas aux simples besoins matériels et
physiques. Ce sont aussi des besoins esthétiques, intellectuels, cognitifs,
voire spirituels, que la nature arrive à combler11. » L’hypothèse de la
biophilie avancée par Edward O. Wilson laisse entendre que nous sommes
intrinsèquement a liés à l’environnement naturel et que ce lien va bien au-
delà de ce que nous croyons être notre relation à la nature. Aujourd’hui, tout
semble corroborer cette hypothèse.
La même année (1984), le Dr Roger Ulrich publia dans la revue médicale
Science un article intitulé « Regarder par une fenêtre peut in uencer le
rétablissement suite à une intervention chirurgicale », article qui allait
devenir une référence12. Comme vous vous en doutez, dans le monde
médical, nombreuses sont les discussions quant à la manière d’aider au
mieux les patients à recouvrer la santé. Nous avons compris que traiter un
problème sévère n’est qu’une étape et que, après une intervention
chirurgicale, un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque ou tout au
long d’un combat mené contre un cancer, le processus de guérison sur le
long terme est toujours critique. Pour cette raison, nous ne pouvons pas
passer outre aux études qui nous montrent qu’être en contact avec la nature
aide les patients sou rant des pathologies ci-dessus énumérées à se rétablir
plus rapidement.
Le Dr Ulrich a passé en revue et comparé toutes les données post-
chirurgicales des patients d’un hôpital de Pennsylvanie. Ceux-ci étaient tous
hospitalisés dans des chambres strictement identiques à une exception près :
les fenêtres de la moitié des chambres donnaient sur un mur de briques alors
que les fenêtres de l’autre moitié donnaient sur une rangée d’arbres. Et le
Dr Ulrich de noter que les patients dont la fenêtre donnait sur les arbres
sortaient plus rapidement, prenaient moins d’antalgiques et que dans le
rapport des in rmières il y avait trois fois moins de commentaires du style :
« énervé(e) et sujet(te) aux crises de larmes » ou « a besoin d’être beaucoup
encouragé(e) ». Nombre d’établissements médicaux ont été conçus en tenant
compte des observations du Dr Ulrich. Loin de nous le temps où les
hôpitaux étaient dessinés et construits de manière à ressembler à des
bureaux stériles. Aujourd’hui, les architectes veillent à créer un
environnement apaisant, tant à l’intérieur des bâtiments que dans les
jardins, avec des œuvres d’art, des murs végétalisés, des parois vitrées
donnant sur l’extérieur, laissant passer la lumière et permettant de voir de la
verdure, sans oublier l’utilisation de matériaux naturels comme le bois et la
pierre.
Depuis les révélations du Dr Ulrich, une multitude d’études ont con rmé
les bienfaits de la nature sur le processus de guérison. C’est notamment le
cas d’une étude parue en 2011, menée sur 278 patients hospitalisés dans un
centre de réadaptation cardiaque et pulmonaire situé dans un village de
montagne en Norvège. Les chercheurs ont comparé l’évolution des patients
dont la chambre donnait sur un espace naturel et celle des patients dont la
vue était arrêtée par un bloc d’immeubles13. L’étude a con rmé ce qu’avait
observé le Dr Ulrich quelques décennies plus tôt, à savoir que les hommes
et les femmes dont la fenêtre donnait sur les immeubles se remettaient
moins bien physiquement et mentalement que ceux qui avaient la nature
sous leurs yeux.
Le Dr Seong-Hyun Park s’est tout particulièrement intéressée à la relation
de cause à e et entre la nature et le rétablissement des patients après un acte
chirurgical. Dans l’une de ses études, elle a au hasard installé 90 patients
ayant subi l’ablation de l’appendice dans des chambres identiques, mis à part
la présence d’une plante ou de eurs dans certaines d’entre elles14. Le Dr
Park a observé que les patients séjournant dans les chambres avec des
végétaux avaient un rythme cardiaque plus lent et une tension artérielle
systolique plus basse que les patients des autres chambres. De plus, les
personnes du premier groupe avaient également moins recours aux
antalgiques. En n, lorsqu’on les interrogeait, ces mêmes patients a rmaient
qu’avoir une plante ou des eurs dans leur chambre était ce qu’ils avaient le
plus apprécié, les quali catifs utilisés pour décrire l’expérience qu’ils venaient
de vivre étant « satisfaisante, reposante, confortable, pleine de couleurs,
odorante, apaisante et agréable… ». Depuis cette étude, le Dr Park en a
réalisé d’autres qui, toutes, ont con rmé ces observations.
Même si, a priori, il n’y a rien d’exceptionnel à mettre une plante en pot
dans une chambre, les conséquences sur le rétablissement du malade sont
signi catives, ce qui, une fois de plus, prouve l’attraction gravitationnelle sur
le corps de la nature, ainsi que ses propriétés thérapeutiques. Et même si
une tension artérielle plus basse, un rythme cardiaque plus lent et la
sensation d’être plus détendu ne sont pas, à première vue, liés au cerveau, il
existe néanmoins une forte connexion avec l’amygdale et la manière dont
nous réagissons au stress.
Des travaux complémentaires quant aux bienfaits de la nature sur les
patients hospitalisés montrent qu’il n’est pas nécessaire que les plantes soient
physiquement présentes pour que les patients en tirent des béné ces. En
2012, à Amsterdam, des chercheurs ont aménagé des salles d’attente dans
un hôpital avec soit des plantes, soit des posters de plantes, soit sans plante
ni poster15. Les chercheurs ont alors observé que les patients qui attendaient
leur tour dans la salle d’attente avec des posters ou de vraies plantes étaient
moins stressés. Une autre étude menée cette fois par des chercheurs de la
Mayo Clinic a mis en évidence une diminution de l’anxiété et de la douleur
chez les patients qui entendaient un mélange de sons provenant de la nature
et de notes de musique16.
Dans le monde entier, les médecins commencent à considérer ces études
avec sérieux et, en 2018, des médecins écossais ont, pour la première fois,
prescrit à leurs patients de passer du temps en plein air. Le National Health
Services, service de santé britannique, encourage les professionnels de la
santé à di user des brochures rédigées par la Royal Society for the
Protection of Birds (RSPB), la ligue de la protection des oiseaux, indiquant
le nombre de randonnées à faire, avec, à chaque fois, des informations sur la
ore et la faune à découvrir. Il existe même un site web à partir duquel les
médecins américains peuvent imprimer une ordonnance pour que leurs
patients aillent se promener dans leur parc préféré !
Ê
SHINRIN-YOKU : UN BAIN DE FORÊT POUR NOUS
APAISER, NOUS RESSOURCER ET NOUS RECONNECTER
Les Japonais ont compris bien plus tôt que les Américains et autres
Occidentaux que la nature o rait de réels bienfaits thérapeutiques. Ils ont
même donné le nom de « shinrin-yoku » – littéralement s’imprégner de
l’atmosphère de la forêt ou « bain de forêt » – à une pratique qui consiste à
être au plus près de la nature17. Cette pratique apparue au Japon dans les
années 1980 est devenue un élément majeur de la médecine préventive et
curative japonaise. À l’origine, des chercheurs au Japon et en Corée du Sud
ont réuni de nombreuses données scienti ques montrant que passer du
temps sous la canopée d’une forêt avait nombre de bienfaits sur la santé.
Aujourd’hui, le shinrin-yoku est de plus en plus répandu dans le monde. Or
ces mêmes données nous permettent d’a rmer que cette pratique a
également des e ets béné ques sur le syndrome de déconnexion.
L’idée est simple : si une personne se promène sans aucun stress dans un
environnement naturel, elle se sent plus apaisée, plus alerte, et a un regain
d’énergie, soit autant de bienfaits sur le corps et l’esprit que nous avons
toujours intuitivement supposés (probablement parce que le contact avec la
nature repose sur les cinq sens) et qui, au cours de ces dernières décennies,
ont été con rmés par plusieurs études scienti ques.
C’est notamment via notre odorat que la nature semble avoir le plus d’e ets
sur notre santé, ce qui pourrait expliquer pourquoi nous sommes attirés par
les odeurs dégagées par les arbres et les plantes, voire par les parfums et les
désodorisants à l’odeur eurie. Des chercheurs ont même établi une
corrélation entre les odeurs et la fonction immunitaire, voire l’humeur, les
fonctions cognitives et la manière de se comporter avec autrui18. Certains
parfums de plantes ont, en e et, de réelles propriétés thérapeutiques. En
1937, le biochimiste russe Boris P. Tolkin a inventé le terme « phytoncide »,
néologisme utilisé pour parler de toutes les substances que les végétaux
émettent a n de ne pas être décomposés ou mangés par les insectes. Les
phytoncides, qui englobent toutes les odeurs de la forêt, sont les substances
chimiques qui donnent aux huiles essentielles leurs odeurs caractéristiques,
qui, comme on le sait, sont très utilisées pour soigner.
Mais quelle est la corrélation entre la nature et les fonctions immunitaires ?
Des études ont montré qu’être en contact avec la nature favorise la
prolifération des cellules du système immunitaire. Des chercheurs ont
analysé le sang et les urines d’in rmières pendant leur journée de travail,
puis après qu’elles eurent passé trois jours et deux nuits dans une forêt19. Ils
ont observé dans le sang une nette augmentation du taux de cellules
naturelles tueuses et dans les urines une diminution signi cative des taux
d’adrénaline et de noradrénaline, deux des principales substances chimiques
du système nerveux sympathique impliquées dans les réponses à un stress.
Les cellules naturelles tueuses, ou NKC pour Natural Killer Cells, sont
indispensables, car elles permettent à l’organisme de lutter contre les virus et
les tumeurs. L’étude a montré, chez les in rmières qui avaient passé trois
jours en forêt, une stimulation de leur système immunitaire et une activation
moins forte du système nerveux sympathique. Les chercheurs ont mené une
étude similaire mais, cette fois, sur des volontaires masculins. Les résultats
après une journée passée en pleine nature ont révélé une forte augmentation
du taux de NKC dans le sang et une diminution conséquente du taux
d’adrénaline dans les urines20. Les chercheurs ont alors émis l’hypothèse que
ces e ets pourraient être dus aux phytoncides présents dans la forêt. Ils ont,
par ailleurs, établi une relation de cause à e et entre les phytoncides et une
diminution du stress, ce qui favoriserait une stimulation du système
immunitaire. Si cette stimulation est capitale, la baisse du niveau de stress
notée chez les participants l’est tout autant. En e et, souvenez-vous que le
stress chronique a un impact négatif sur les connexions au niveau du cortex
préfrontal. Par conséquent, en diminuant le taux des hormones du stress, la
nature nous o re un outil merveilleux pour lutter contre ce processus.
L’un des attraits des huiles essentielles (phytoncides) est la sensation de
calme que l’on ressent dès qu’on les respire (raison probable pour laquelle on
les utilise autant dans les spas). Par conséquent, rien de surprenant dans les
résultats d’une étude portant sur les e ets de l’odeur de l’huile essentielle de
bois de cèdre (cédrol) qui ont montré une stimulation de l’activité
parasympathique, qui, généralement, aide à se sentir plus détendu21. Une
activation du système nerveux parasympathique a également été montrée
dans une étude portant sur les e ets chez les personnes qui sentaient de
l’huile de cyprès. Il est important de noter que la corrélation
relaxation/système parasympathique contrecarre les e ets du système
sympathique lié au stress (fuir ou combattre). Un équilibre parfait entre ces
deux systèmes est primordial. Mais quelle partie de notre cerveau nous
enferme dans le mode sympathique ? Vous l’aurez deviné : l’amygdale, bien
sûr.
Au cours de la dernière décennie, des études sur les e ets de certaines
odeurs sur les fonctions cérébrales des êtres humains ont donné des résultats
on ne peut plus étonnants. Elles ont, en e et, montré que le simple fait de
sentir certaines odeurs peut modi er les ondes cérébrales, avec une
diminution de l’activité des ondes associées à la maladie et au déclin cognitif
au pro t des ondes associées à la santé et au bien-être. Comment cela est-il
possible ?
Il s’avère que les substances odorantes sont capables de franchir la barrière
sang/cerveau et d’interagir avec les récepteurs du système nerveux central.
Un article datant de 2016 stipule que « […] la stimulation olfactive des
parfums entraîne des changements immédiats de certains paramètres
physiologiques comme la tension artérielle, la tension musculaire, la
dilatation des pupilles, la température de la peau, le rythme cardiaque et
l’activité cérébrale22 ». L’article décrit ce processus avec moult détails
expliquant comment des odeurs di érentes, en passant par la lavande, la
camomille, les encens et les huiles essentielles, ont un impact sur les diverses
parties du cerveau. Les chercheurs ont conclu que « […] les parfums
modulent de manière signi cative les activités des ondes cérébrales et sont
responsables de di érents états du cerveau ». Cela devrait nous donner à
ré échir la prochaine fois que nous respirerons l’odeur d’une eur ou d’un
parfum subtile.
Mais ce n’est pas tout. En e et, on sait avec certitude qu’être en contact avec
la nature présente des bienfaits autres que le ravissement de nos narines. Les
études sur le bain de forêt eurissent, au sens propre comme au guré et,
tous les ans, on en apprend un peu plus sur les bienfaits de cette pratique.
Parmi les e ets béné ques scienti quement prouvés :
• une stimulation du système immunitaire avec une prolifération et
une hyperactivité des cellules naturelles tueuses présentes dans
l’organisme ;
• une diminution de la tension artérielle ;
• une plus grande capacité à gérer le stress et une diminution du
stress en général ;
• une amélioration de l’humeur ;
• une pleine conscience accrue ;
• une meilleure aptitude à se concentrer, y compris chez les enfants
sou rant d’un trouble dé citaire de l’attention avec hyperactivité
(TDAH) ;
• un rétablissement plus rapide après une intervention chirurgicale
ou une maladie ;
• un regain d’énergie ;
• un sommeil de meilleure qualité.
« Des milliers de personnes fatiguées, ébranlées nerveusement et surcivilisées
commencent à comprendre qu’aller dans la montagne, c’est rentrer à la maison. La
nature sauvage est une nécessité. »
John Muir
Même si cela semble logique, il est important de s’interroger sur les raisons
qui font que la nature a un impact positif sur notre humeur. Comme nous
l’avons vu dans le chapitre 1, les traitements actuellement proposés aux
personnes dépressives laissent vraiment à désirer. Les seules options qui
reposent sur des preuves scienti ques et qui sont prescrites par les médecins
sont les médicaments et la thérapie cognitive et comportementale (TCC) –
psychothérapie destinée à changer les pensées et les comportements
négatifs. Or être en contact avec la nature peut augmenter les bienfaits de la
TCC. Dans une étude particulièrement intéressante, les chercheurs ont
voulu savoir si des séances de TCC pratiquées en plein air donnaient de
meilleurs résultats sur les patients dépressifs23. Les participants à cette étude
ont été répartis dans deux groupes distincts. Pour le premier groupe, les
séances de TCC avaient lieu en milieu hospitalier alors que pour le second
groupe, elles avaient lieu dans une forêt. Les résultats ont montré une
diminution de 61 % des symptômes dépressifs – conformément aux échelles
d’évaluation de la dépression – chez les sujets du second groupe, contre
seulement 21 % chez les sujets du premier groupe.
Une autre étude s’est intéressée à la relation entre le temps passé dans un
espace vert et le risque de développer une dépression24. Comme on pouvait
s’y attendre, les chercheurs ont observé que les personnes qui passaient
5 heures, voire plus, dans la nature avaient beaucoup moins de risques de
devenir dépressives. Les chercheurs ont conclu : « Être au plus près de la
nature est un outil de prévention contre la maladie très e cace, accessible au
plus grand nombre et gratuit. »
Voyons maintenant ce que dit la science sur la capacité de la nature à nous
rendre plus heureux (par opposition à sa capacité à diminuer le risque de
devenir dépressif ) ? En 2014, une méta-analyse a voulu savoir s’il existait
une corrélation entre la nature et le bonheur. Les chercheurs, après avoir
analysé plusieurs études portant au total sur quelque 8 500 individus, ont
observé que « les personnes qui sont le plus connectées à la nature ont
tendance à avoir un a ect plus positif, une plus grande vitalité et à être plus
satisfaites de leur vie25 ». Une technique plutôt moderne pour étudier le rôle
de la nature dans le bonheur est d’utiliser un GPS. Dans une étude
innovante, des chercheurs ont demandé à 20 000 participants de décrire leur
humeur alors qu’ils se déplaçaient de manière aléatoire. Pour chaque
participant, ils ont ensuite comparé l’humeur en fonction de l’endroit où il se
trouvait26. Dans un parc ? Dans un immeuble ? Ce faisant, les chercheurs
ont collecté environ un million de réponses qui, toutes, ont montré que les
participants étaient plus heureux lorsque leur GPS indiquait qu’ils étaient à
proximité d’un espace vert ou d’un milieu naturel que lorsqu’ils étaient dans
un environnement urbain.
« Une once de nature et tous les hommes sont frères. »
William Shakespeare
L’un des pouvoirs que l’on attribue à la nature est de nous aider à lutter
contre le stress, ce qui, vous le reconnaîtrez, paraît logique. Ce n’est pas pour
rien que les mots « relaxation » et « nature » vont souvent de pair. En e et,
comme nous venons de le voir, la nature active le système nerveux
parasympathique, qui favorise la relaxation et freine le système nerveux
sympathique, qui, lui, favorise le stress. On sait également que la nature fait
baisser le taux de cortisol. Par conséquent, si elle nous aide à gérer un stress
chronique – et nous savons que le stress chronique a des e ets délétères sur
le cortex préfrontal et active l’amygdale –, la nature peut très bien nous
freiner a n que nous arrivions à mieux nous contrôler, à prendre des
décisions plus judicieuses, et à mieux gérer nos émotions et notre
impulsivité. Pour faire simple : la nature nous permet de reprendre le
contrôle sur notre cerveau et d’échapper au syndrome de déconnexion.
« La nature à chaque instant s’occupe de votre bien-être. Elle n’a pas d’autre n.
Ne lui résistez pas. »
Henry David oreau
Dans le monde dans lequel nous vivons, où les connexions dans les zones de
notre cerveau – qui nous permettent d’éprouver de la compassion, de
l’empathie et d’avoir une approche visionnaire, soit tout ce à quoi nous
aspirons – sont sans cesse menacées, il est bon de savoir qu’il su t d’être en
contact avec la nature pour retrouver un équilibre. Demain, réveillez-vous
avec la lumière du jour et, si le temps le permet, ouvrez grand la fenêtre.
Achetez une plante que vous mettrez dans votre bureau, essayez une huile
essentielle et allez marcher au minimum 30 minutes par semaine dans la
nature (dans un parc ou dans la montagne), idéalement avec un ou deux
amis. Dès que cela vous est possible, pratiquez l’activité physique de votre
choix en plein air et, pour vos prochaines vacances, pensez à l’écotourisme.
La nature fait partie intégrante de notre programme. Alors n’attendez plus
et, pour aller mieux physiquement et mentalement, ayez recours à la pilule
verte.
CHAPITRE 7
DÉBARRASSER LA TABLE
ALIMENTER SA RÉFLEXION
« Les aliments que vous mangez peuvent être la plus sûre et la plus puissante des médecines, ou le poison
le plus lent. »
Ann Wigmore
Nous savons depuis longtemps que les aliments que nous consommons sont
des vecteurs d’informations. Ils envoient des signaux de l’environnement
dans lequel nous vivons jusqu’à notre ADN ou code du vivant. Chaque
bouchée avalée modi e l’expression de nos gènes ou la manière dont ces
séquences d’ADN sont mises en activité ou sous silence pour la production
des composantes essentielles (les protéines) de notre corps. Concrètement,
cela signi e que vous avez la capacité de modi er, pour le mieux ou pour le
pire, l’activité de votre ADN ! Ces modi cations chimiques de l’ADN, dues
à des facteurs extérieurs, sont dites épigénétiques. Plus de 90 % de ces
modi cations génétiques dans notre ADN associées à la longévité sont
in uencées de manière très signi cative par les choix que nous faisons, y
compris les aliments que nous consommons. Par exemple, une alimentation
riche en glucides ra nés diminue l’activité du gène qui code la protéine
BDNF (pour Brain-Derived Neurotrophic Factor, ou facteur
neurotrophique dérivé du cerveau), impliquée dans la protection du cerveau
et plus précisément des neurones13. A contrario, avec une alimentation riche
en graisses et en protéines (soit le type d’aliments que consommaient nos
ancêtres avant la révolution agricole), le gène codant du facteur
neurotrophique dérivé du cerveau est activé et la production de BDNF est
accrue.
On peut aisément comprendre les bienfaits de ce type d’alimentation qui
remonte aux temps les plus reculés. En e et, pendant plus de 99 % de
l’histoire de l’humanité, les hommes ont eu une alimentation moins riche en
glucides ra nés, plus riche en graisses et en bres, et, plus important
encore, plus variée que l’alimentation occidentale actuelle, qui diminue la
capacité de notre patrimoine génétique à protéger notre santé et à
augmenter notre espérance de vie. Or nous payons les conséquences de cet
état de fait au quotidien.
Ce qui prime dans les aliments que nous consommons n’est pas leur teneur en
nutriments. En e et, à chaque instant, nos choix en termes d’alimentation
permettent à chacun d’entre nous de contrôler l’expression de ses gènes.
Les aliments que nous consommons peuvent favoriser ou, au contraire,
diminuer l’in ammation. Ils peuvent augmenter ou amoindrir la capacité de
notre corps à se débarrasser des déchets et à créer des antioxydants. Et, dans
la mesure où les aliments ont une in uence sur la structure et le
fonctionnement de notre cerveau, ils peuvent soit nous aider à garder les
pieds sur terre, soit favoriser la peur, l’inquiétude ou l’impulsivité. Et là où la
science devient véritablement fascinante, c’est lorsqu’elle nous apprend que
la nourriture est peut-être l’outil le plus puissant que nous ayons à notre
disposition pour changer la manière dont nous nous comportons et dont
nous pensons.
Si l’agriculture d’aujourd’hui met à notre disposition des aliments bons pour
nous, elle produit aussi beaucoup d’aliments transformés, ce qui explique
que l’alimentation aux États-Unis et dans les pays occidentaux en général
soit riche en glucides ra nés qui favorisent l’in ammation et l’apparition de
certaines maladies. D’où une mise en péril de notre capacité à avoir accès à
nos fonctions cognitives supérieures et à nous en servir.
On vous a certainement déjà dit qu’une alimentation riche en glucides
ra nés favorise une augmentation du taux de glucose dans le sang (si vous
êtes diabétique, vous savez pertinemment de quoi nous parlons). Or si on a
établi, sans l’ombre d’un doute, une corrélation entre une glycémie élevée et
toutes les maladies dégénératives chroniques, nombre d’études ont
également prouvé qu’une glycémie légèrement supérieure à la normale
augmente les risques d’atrophie du cerveau, voire de démence. Un rapport
publié récemment dans le Journal of Alzheimer’s Disease montre une relation
de cause à e et entre un taux de glucose dans le sang supérieur à la normale
et cinq fois plus de risques de développer une démence14. Mais comment
une glycémie élevée peut-elle menacer le cerveau ? La réponse tient en un
mot : in ammation.
Agriculture moderne + aliments transformés = problème majeur. Les glucides
ra nés, notamment le sucre, augmentent l’apport calorique. Si l’on considère le
budget que nous consacrons à notre alimentation, on s’aperçoit qu’en trente ans,
nous avons presque doublé la part attribuée aux aliments transformés et aux
sucreries (11,6 % contre 22,9 %)15. Comme aiment le dire des chercheurs de
l’université Tufts, prescrire des fruits et des légumes aurait permis d’économiser
100 milliards de dollars sur les dépenses de santé aux États-Unis16.
LES MAUVAISES RÉCOMPENSES
Nous avons tous entendu dire que les femmes enceintes doivent faire
attention à ce qu’elles mangent, car elles « mangent pour deux ». Mais si
nous partons du constat que nos choix alimentaires ont une in uence sur les
bactéries qui vivent en nous, nous arrivons à la conclusion que nous
« mangeons pour quelque cent mille milliards de bactéries ». Ce que nous
consommons nourrit nos cellules, parle aux mille milliards de bactéries qui
peuplent nos intestins et modi e leur expression génétique. Mais en quoi
cela est-il important ? Prenons quelques instants pour faire le point sur ce
que l’on appelle le microbiome.
La ore intestinale, comme on l’appelait autrefois, joue un rôle majeur dans
notre survie. L’ensemble des organismes microscopiques qui vivent à
l’intérieur de notre corps constitue le microbiome. Ces micro-organismes
sont largement impliqués dans nombre de fonctions physiologiques. Ils
fabriquent les neurotransmetteurs et les vitamines que nous ne saurions pas
produire sans eux, ils permettent un fonctionnement normal de notre
système gastro-intestinal, ils nous protègent contre les infections, ils
régulent le métabolisme et l’absorption des aliments que nous consommons,
et ils contribuent à l’équilibre du taux de glucose dans le sang. C’est en partie
à cause de ces micro-organismes que nous sommes en surpoids ou, au
contraire, minces, que nous avons faim ou sommes rassasiés. De la bonne
santé du microbiome dépendent le bon fonctionnement du système
immunitaire et le degré d’in ammation. Le microbiome joue également un
rôle majeur dans l’apparition de nombre de pathologies aussi diverses que la
dépression, l’obésité, les troubles gastro-intestinaux, le diabète, la sclérose en
plaques, l’asthme, l’autisme, la maladie d’Alzheimer, la maladie de
Parkinson et le cancer. Ils participent au bon fonctionnement de la barrière
intestinale – la paroi de l’intestin bloque l’entrée aux substances étrangères.
En e et, une brèche dans la paroi intestinale permet aux toxines et aux
substances pathogènes de passer dans le sang, ce qui déclenche une réaction
immune agressive qui, souvent, devient chronique. Une porosité ou
perméabilité intestinale a des e ets délétères, d’une part, sur le système
gastro-intestinal et, d’autre part, sur d’autres organes et tissus, y compris le
système osseux, la peau, les reins, le pancréas, le foie et le cerveau.
Le livre intitulé L’Intestin au secours du cerveau (Marabout, 2016), que j’ai
coécrit avec Kristin Loberg, fait le point sur les bactéries intestinales et sur
la santé de nos intestins et de notre cerveau. N’hésitez pas à le lire si vous
souhaitez en savoir plus sur le sujet35.
Le programme de 10 jours présenté dans cet ouvrage a pour objectif de vous
aider à protéger la bonne santé de votre microbiome et, par-delà, à
optimiser vos fonctions cérébrales. Car, vous l’aurez compris, vous pouvez
agir et minimiser les facteurs de risques susceptibles de mettre à mal votre
microbiome. Parmi ces facteurs de risques, une alimentation riche en
glucides ra nés, en sucre, en édulcorants arti ciels, le manque d’activité
physique, voire le manque de sommeil réparateur.
Inversement, vous pouvez faire nombre de choses pour avoir un microbiome
en bonne santé, y compris mettre dans votre assiette des aliments fermentés
riches en probiotiques tels que du kimchi, des yaourts au lait fermenté et des
aliments enrichis en probiotiques. Les prébiotiques sont en quelque sorte
des engrais pour les bactéries qui élisent domicile dans votre organisme. Ils
les aident à se développer et à se multiplier. Les prébiotiques sont
naturellement présents dans l’ail, l’oignon, les poireaux et les asperges. Pour
protéger les petites bestioles qui peuplent vos intestins, évitez aussi de
consommer des aliments génétiquement modi és et privilégiez les produits
bio. Des études menées sur des animaux ont montré que les herbicides
utilisés sur les cultures d’espèces végétales génétiquement modi ées avaient
un impact négatif sur leur microbiome.
Notre nourriture est, en partie, altérée par les pesticides, les herbicides, les
hormones et les antibiotiques que nous utilisons. Consommer des aliments bio,
certes souvent plus onéreux, est une manière de reprendre le contrôle sur les
messages chimiques qui parviennent dans notre organisme. Sur le plan nancier,
vous avez le choix entre débourser plus aujourd’hui pour consommer des aliments
plus sains ou dépenser plus dans les années à venir pour traiter une maladie due à
une mauvaise alimentation.
Quel est le lien entre la nourriture et la dépression ? Une fois encore, c’est
l’in ammation qui est pointée du doigt.
La première chose qui vous vient à l’esprit lorsqu’on vous parle de
dépression, c’est probablement un déséquilibre entre di érentes substances
chimiques présentes dans l’organisme. C’est en tout cas ce que l’on enseigne
encore dans les facultés de médecine. Or cette explication quelque peu
simpliste n’est absolument pas con rmée par la documentation scienti que.
La dépression est une maladie mentale complexe, avec une multitude de
facteurs qui entrent en jeu. Par exemple, si l’on se e à une étude récente, la
dépression est un trouble in ammatoire, les marqueurs biologiques de
l’in ammation, habituellement élevés chez les sujets sou rant de troubles
cardiaques, ayant été identi és chez les personnes dépressives. Or nous
commençons tout juste à comprendre pourquoi, grâce aux progrès
technologiques et à plusieurs études longitudinales. Des taux élevés des
marqueurs biologiques de l’in ammation vont de pair avec un risque accru
de développer une dépression. En outre, plus élevés sont ces taux,
notamment le taux de la protéine C-réactive (CRP), plus grave est la
dépression. En 2013, une méta-analyse ayant pour objectif de valider ce qui
n’était qu’une hypothèse a con rmé la corrélation entre l’in ammation et la
dépression36. C’est pourquoi plusieurs études sont actuellement menées a n
de déterminer si la dépression peut être traitée par des médicaments anti-
in ammatoires – ce qui montre bien que la dépression entre dans la même
catégorie que les autres troubles in ammatoires, notamment le diabète, la
sclérose en plaques, la maladie d’Alzheimer et l’obésité. En e et, si chacune
de ces pathologies est bien spéci que, toutes ont un dénominateur
commun : une in ammation galopante.
Tout ce qui favorise une in ammation chronique, systémique, augmente le
risque de voir apparaître une dépression, qui ne fera qu’empirer au l du
temps. Et vous savez quelle substance est mise sur le banc des accusés ? Le
sucre. En e et, la littérature scienti que met clairement en avant un lien de
cause à e et entre la consommation de sucre et la dépression. Une étude
datant de 2002 a révélé « une corrélation claire et nette entre la
consommation de sucre et la dépression37 ». En 2018, une étude portant sur
15 000 adultes a, quant à elle, montré que consommer du sucre en grande
quantité augmentait de 35 % le risque de devenir dépressif38. Mais le sucre
n’est pas le seul coupable : les glucides ra nés ont également leur part de
responsabilité. Pour preuve, une étude de 2015 a mis en évidence un risque
accru de dépression chez les femmes ménopausées dont l’alimentation était
riche en glucides ra nés qui se digèrent rapidement39.
Le régime méditerranéen donne des résultats diamétralement opposés.
Faible en glucides et riche en huile d’olive, en fruits à coque et en graines,
cette alimentation diminue de 32 % les risques de dépression.
Les bactéries qui peuplent vos intestins jouent également un rôle dans la
stabilité de l’humeur et des émotions. Si ce lien suscite encore l’intérêt de
nombreux chercheurs, une multitude de travaux ont d’ores et déjà mis en
évidence une importante voie de communication à double sens entre le
cerveau et le système digestif. Concrètement, le cerveau reçoit des
informations sur ce qui se passe dans les intestins, auxquels il envoie ensuite
des informations a n qu’ils fonctionnent de manière optimale. C’est ce va-
et-vient d’informations qui vous permet, en partie, de contrôler la manière
dont vous mangez mais aussi la digestion des aliments consommés. Les
intestins envoient également des messages hormonaux qui déclenchent dans
le cerveau les sensations de satiété, de faim et même de douleur en cas
d’in ammation intestinale.
Nous autres, médecins, observons très nettement le lien entre les intestins,
l’humeur et les émotions dans les maladies qui ont pour cible les intestins.
Certaines pathologies telles que la maladie cœliaque, le syndrome de
l’intestin irritable ou les maladies in ammatoires chroniques de l’intestin
(MICI) ont un fort impact sur le bien-être des malades : changements
observés sur les émotions, le sommeil, l’énergie avec des hauts et des bas,
voire le mode de pensée. Et même si vous ne sou rez pas de l’une ou l’autre
de ces maladies, sachez que vos intestins in uent sur votre santé mentale.
Les intestins sont une barrière naturelle qui protège de l’in ammation.
Apporter des bactéries dites bienfaitrices à vos intestins supprime
l’in ammation et protège la paroi intestinale. Or lorsque l’in ammation est
importante et favorise une dépression ainsi qu’une perte de contrôle du
cortex préfrontal, cet apport est souvent négligé. Au risque de nous répéter :
ce que nous mangeons et ce que nous ressentons – en tenant compte de
notre vécu et du monde dans lequel nous vivons – est grandement
in uencé par la santé de nos intestins, qui dépend, nous le savons, des
aliments que nous consommons.
DÉTOXIFIER SON CERVEAU
Les informations qui vous ont été détaillées dans ce chapitre montrent que
minimiser l’in ammation grâce à l’alimentation est un outil important dans
la reconnexion avec le cortex préfrontal. Alors faites le vide sur votre table et
n’y mettez que des aliments naturels aux e ets les plus béné ques pour vos
fonctions cognitives et la bonne santé de votre cerveau !
Le protocole alimentaire que nous vous proposons sous la forme d’un
programme s’étalant sur 10 jours (voir ici) repose sur des recettes (voir ici)
qui rendent hommage à nos racines ancestrales, notre génome, notre
microbiome et aux aliments complets riches en nutriments d’origines
diverses dont notre organisme a besoin. L’objectif de ce programme est de
vous aider à consommer moins de glucides ra nés et de sucres ajoutés –
a n d’obliger votre organisme à brûler les graisses – tout en augmentant
votre consommation de bonnes graisses et en ayant recours à des
compléments alimentaires spéci ques. Parallèlement, nous vous
encouragerons à « manger à certaines heures de la journée » (nous
reviendrons plus en détail sur ce point) et à faire au moins un repas par jour
à base uniquement d’aliments d’origine végétale, ce qui aura pour
conséquences, d’une part, de diminuer l’apport en aliments pro-
in ammatoires et, d’autre part, de contribuer à la préservation de la planète.
Les aliments que vous devrez manger :
• des aliments pauvres en sucres et en glucides ra nés ;
• des aliments sans OGM (le plus possible) ;
• des aliments bio (le plus possible) ;
• des aliments riches en bres et très colorés (qui devront occuper la
plus grande partie de votre assiette) ;
• des poissons sauvages ;
• de la viande provenant d’animaux nourris à l’herbe (si vous voulez
manger de la viande) et des œufs pondus par des poules élevées en
plein air ;
• des céréales non ra nées, sans gluten (ex. : riz sauvage, quinoa*1,
sarrasin et millet) ;
• de bonnes graisses, y compris de l’huile d’olive extra-vierge, de l’huile
d’avocat et des noix ;
• des aliments fermentés riches en probiotiques ;
• des aliments riches en prébiotiques ( bres végétales), y compris des
feuilles de pissenlit, de l’ail, des oignons, des poireaux, du jicama (pois
patate) (voir liste) ;
• des aliments produits localement ;
• des repas faits maison.
DOUX RÊVES
S’IL EST UNE HABITUDE À LAQUELLE
ON DOIT DEVENIR ACCRO,
C’EST BIEN CELLE-CI
« Le sommeil est la chaîne en or qui lie la santé et notre corps ensemble. »
omas Dekker,
re
dramaturge sous le règne d’Élisabeth I d’Angleterre
omas Dekker avait raison : le sommeil contribue à ce que notre corps soit
durablement en bonne santé. Une idée que partageait William Shakespeare,
qui, un jour, vanta les bienfaits du sommeil qui rassemble ce qui nous
échappe et guérit notre cerveau. Ces deux auteurs avaient vu juste plusieurs
siècles avant que nous sachions précisément ce qui se passe durant la nuit et
que nous comprenions pourquoi dormir est aussi important.
Avez-vous bien ou mal dormi la nuit dernière ? Avez-vous dormi d’une
traite ? Avez-vous rêvé ? Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous
avez ouvert les yeux le matin avant même que le réveil sonne et que vous
vous êtes senti parfaitement reposé ? Si vous pensez ne pas être un bon
dormeur, pas de panique, vous n’êtes pas le seul dans ce cas. Pas moins d’un
tiers des adultes américains dorment moins que les 7 heures par nuit
recommandées pour une bonne récupération. Même constat pour la
population française (source : Bulletin épidémiologiste hebdomadaire ou
BEH). Ce qui, vous le reconnaîtrez, fait pas mal de monde. Plusieurs
dizaines de millions d’entre nous sont concernés. Un dé cit international
qui mérite toute notre considération.
Notre attention consciente étant sans cesse mise à rude épreuve, rien
d’étonnant à ce que nous ayons à mener un véritable combat pour avoir un
sommeil de qualité, et ce, de manière régulière. Les écrans d’une multitude
d’appareils numériques illuminent nos foyers bien longtemps après que la
nuit est tombée, et au lieu d’ouvrir les yeux sous la lumière naturelle du
soleil, nous sommes réveillés par les écrans LED de nos réveils ou de nos
smartphones. Notre rythme circadien est soumis à toutes sortes d’agressions
qui se traduisent par une fatigue et des e ets délétères sur notre santé. Nous
autres, médecins, savons parfaitement ce que veut dire manquer de sommeil.
Les internes et les praticiens se vantent tous d’être capables de travailler plus
de 24 heures d’a lée et de tenir grâce à la caféine et à des siestes
réparatrices. Nous a chons avec erté ce manque de sommeil, qui, il faut le
savoir, favorise l’apparition d’une multitude de troubles : troubles de la
mémoire, troubles de l’humeur, pathologies diverses – diabète, surpoids,
démence –, voire un décès prématuré. Mais ce n’est pas tout. Comme nous
allons le voir dans ce chapitre, manquer de sommeil réparateur a des
conséquences désastreuses sur les connexions au niveau du cortex préfrontal.
Du point de vue scienti que, nous comprenons aujourd’hui combien le
sommeil est important. Des expérimentations faites en laboratoire mais
aussi des études cliniques ont montré que pratiquement tous les systèmes
physiologiques et tous les organes – et tout particulièrement le cerveau1 –
sont directement a ectés par la qualité et la quantité de sommeil propres à
chacun d’entre nous. Le sommeil a un impact sur la quantité de nourriture
que nous mangeons au quotidien, sur les aliments que nous consommons et
sur la vitesse à laquelle notre métabolisme fonctionne. Le sommeil est
impliqué dans nombre de processus : le fait que nous grossissions ou
maigrissions ; la manière dont notre organisme lutte contre les infections ; le
fait que nous soyons plus ou moins créatifs et perspicaces ; la façon dont
nous gérons un stress ; la rapidité avec laquelle nous traitons des
informations et apprenons des choses nouvelles ; la manière dont nous
organisons et stockons nos souvenirs. La plupart des individus ne réalisent
pas à quel point leur rythme biologique est ancré dans leurs habitudes de
sommeil et contrôlé par leur esprit. Le cycle naturel jour/nuit du corps – ce
que l’on appelle le rythme circadien – est primordial dans le sens où c’est lui
qui commande toutes nos fonctions biologiques, y compris les sécrétions
hormonales et notre microbiome. En e et, les bactéries qui peuplent nos
intestins savent si nous sommes le jour ou la nuit et ont un impact sur la
qualité de notre sommeil.
Comme les choix que nous faisons lorsqu’il s’agit de nous nourrir, dormir
su samment – ce qui, pour la majorité d’entre nous, signi e dormir au
minimum 7 heures d’a lée – a un impact direct sur l’expression de notre
ADN. Début 2013, en Angleterre, des chercheurs ont découvert qu’un
dé cit en sommeil d’une semaine modi ait la fonction de 711 gènes, y
compris des gènes impliqués dans la gestion du stress, l’in ammation,
l’immunité et le métabolisme2. Or tout ce qui a un e et négatif sur ces
fonctions biologiques de la plus haute importance a des répercussions sur le
cerveau. Précisons que, dans la mesure où nous sommes totalement
dépendants de ces gènes dès lors qu’il s’agit de produire la quantité de
protéines nécessaires pour remplacer ou réparer les tissus endommagés, il est
capital que ces gènes fonctionnent comme il se doit. Si nous pouvons ne pas
nous apercevoir des e ets secondaires d’un sommeil de mauvaise qualité au
niveau génétique, a contrario nous ne pouvons ignorer d’autres conséquences
délétères : confusion mentale, perte de mémoire, idées peu claires, faible
immunité, obésité, maladies cardiovasculaires, diabète et dépression, soit
autant de troubles intimement liés au cerveau.
Les troubles du sommeil jouent un rôle capital dans les comportements addictifs,
les émotions négatives, les troubles de la mémoire et la prise de mauvaises
décisions. Ils ont un impact négatif sur notre santé et nous empêchent d’utiliser nos
fonctions cognitives supérieures. A contrario, un sommeil de bonne qualité est
l’un des outils les plus précieux, même si, souvent, nous n’en avons pas conscience,
permettant d’échapper au syndrome de déconnexion. Un sommeil de bonne qualité
est l’un des moyens les plus simples et les plus naturels de stimuler le cortex
préfrontal, et ce, sans débourser le moindre centime !
Le sommeil et surtout la raison pour laquelle nous devons dormir étaient, il
y a encore peu de temps, un mystère. Or lorsque nous ignorions à quel point
le sommeil était important, nous pouvions aisément considérer que c’était
un luxe dont nous pouvions nous passer. Aujourd’hui encore, nombre de
personnes persistent à dire qu’elles n’ont besoin de dormir que quelques
heures alors qu’il est de plus en plus clair qu’elles se fourvoient totalement.
Et malgré ce que nous apprend la science, nous croyons dur comme fer que
dormir peu nous permet de faire plus de choses et donc d’optimiser notre
productivité. Nous sommes formatés pour courir dans tous les sens, pour
nous lever tôt et être actifs jusque tard dans la nuit. Ce faisant, nous avons
tout simplement relégué le sommeil au second plan.
Une fois que vous aurez compris la façon dont votre sommeil vous a ecte,
vous et vos fonctions biologiques, nous espérons que vous ferez du sommeil
l’une de vos priorités. (Sachez toutefois que nous n’allons pas nous plonger
dans la science du sommeil et étudier en détail ses di érents cycles et son
« architecture » tout au long de la nuit, car ce n’est pas là l’objectif de ce livre.
Si le sujet vous intéresse et que vous voulez en savoir plus, nous vous
encourageons vivement à lire l’ouvrage du Dr Matthew Walker intitulé
Pourquoi nous dormons. Le pouvoir du sommeil et des rêves3 (La Découverte,
2018).
La luminothérapie :
oui, mais au moment opportun
Si vous décidez de moins vous exposer à la lumière bleue le soir avant d’aller au lit – soit en passant moins de temps
devant un écran, soit en mettant tous les appareils électroniques ailleurs que dans votre chambre (ou en portant des
lunettes anti-lumière bleue, si vous êtes obligé d’être devant un écran) –, sachez que la lumière naturelle du soleil (qui
contient de la lumière bleue) du matin est béné que. En effet, la lumière du soleil, en traversant vos yeux pour aller
jusqu’au noyau suprachiasmatique (NSC), minuscule partie du cerveau responsable du contrôle des rythmes circadiens,
contribue à la réinitialisation de votre horloge biologique.
Le point positif, c’est que plusieurs sociétés sont en train de développer des
technologies a n de minimiser les dommages sur la santé dus à l’exposition
à la lumière durant la nuit. Par exemple, nombre d’appareils électroniques
ont un mode nuit qui diminue l’émission de lumière bleue. Par ailleurs, une
étude menée en 2018 a montré que le port de lunettes aux verres orangés
qui ltrent la lumière bleue au lieu de verres placebo classiques semble
améliorer la qualité du sommeil33. D’autres données laissent à penser que
l’e et négatif de la lumière avant d’aller au lit peut être minimisé par une
exposition à la lumière naturelle du matin34.
Dans le programme de 10 jours que nous avons mis en place pour vous,
vous trouverez tous les outils nécessaires pour gérer au mieux l’exposition à
la lumière durant la nuit. Nous vous donnerons également une multitude de
petits trucs, ainsi que des outils essentiels, pour vous aider à améliorer, voire
résoudre certains troubles liés au sommeil tels que l’apnée du sommeil.
Cette maladie fréquente, qui se manifeste par des arrêts involontaires de la
respiration qui perturbent le cycle du sommeil, peut être traitée. Un taux
élevé de glucose dans le sang peut également expliquer certains troubles du
sommeil. Grâce à notre protocole, vous apprendrez à contrôler votre
glycémie, un point déterminant pour votre santé.
Pour conclure, gardez à l’esprit qu’un sommeil de bonne qualité est essentiel
pour que votre cerveau soit en bonne santé et que vous soyez heureux. Alors
n’attendez plus et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour avoir un
sommeil réparateur.
CHAPITRE 9
Hippocrate
Ce n’est un secret pour personne. Nous savons toutes et tous que nous
devrions faire plus d’exercice physique. Nous savons que se dépenser
physiquement permet de mieux contrôler son poids, toni e les muscles et
les os, diminue les risques de développer une maladie, améliore la con ance
en soi et le regard que l’on porte sur la vie. Autant de bienfaits qui pendant
longtemps ont fait les gros titres.
En revanche, ce que les médias ne disent pas assez souvent, c’est que les
exercices physiques favorisent les connexions cérébrales et restructurent
le cerveau avec des e ets positifs sur les fonctions exécutives et cognitives
supérieures. Rares sont les personnes qui sont conscientes du rôle joué par
l’activité physique dans notre manière de penser, de nous comporter, de
prendre des décisions et de communiquer avec les autres, et il est grand
temps que ça change !
Nous pensions avoir compris la raison pour laquelle notre corps et, plus
précisément, notre esprit avaient besoin que nous pratiquions une activité
physique pour aller le mieux possible. Or des études récentes ont mis en
évidence certaines de nos lacunes. Dans ce chapitre, nous vous expliquerons
comment le fait de bouger participe à la remise en état des circuits cognitifs
a n que vous soyez heureux et en bonne santé le plus longtemps possible.
L’exercice physique, et le fait de bouger en général, est l’un des préceptes sur
lesquels repose le programme que nous avons élaboré, car, tout comme le
sommeil et l’alimentation, l’activité physique a un impact direct sur
l’expression de notre ADN et rétablit les connexions avec le cortex
préfrontal.
Pendant des millénaires, les exercices physiques et le mouvement ont fait
partie intégrante de la vie quotidienne. Pour se nourrir, les chasseurs-
cueilleurs n’avaient d’autre choix que de cueillir des fruits et des baies et de
chasser et, pour ce faire, ils étaient obligés de marcher. Plus nous bougeons,
plus notre cerveau est en bonne santé – et plus il est gros – et mieux nous
vivons en communauté, partageons les ressources et dépendons les uns des
autres dans des structures sociales complexes.
Autrefois, les chercheurs évolutionnistes aimaient faire le parallèle entre les
aptitudes de cueilleurs et de chasseurs de nos ancêtres et notre capacité à
tisser des liens sociaux complexes, ces deux compétences reposant sur des
modes de pensée élaborés. Or, aujourd’hui, les scienti ques vont plus loin
en laissant entendre que l’activité physique en elle-même peut façonner
notre cerveau pour qu’il devienne une machine pensante élaborée. Les
anthropologues ont étudié chez les animaux la relation entre la taille de leur
cerveau et leurs capacités d’endurance1. Ces études, qui ont porté sur des
espèces aussi di érentes que les cochons d’Inde, les souris, les loups et les
moutons, ont toutes montré que les animaux qui, naturellement, avaient la
plus grande capacité d’endurance avaient un cerveau particulièrement
volumineux par rapport à la taille de leur corps. Les chercheurs se sont
ensuite intéressés à des souris et à des rats qui avaient été élevés dans le seul
but de courir et de grimper, les rongeurs parcourant plusieurs kilomètres
chaque jour. Ils ont alors découvert que les taux de BDNF et autres
substances qui favorisent la croissance des tissus et une bonne santé étaient
plus élevés chez ces animaux. Ils en ont conclu que c’était l’activité physique
qui, probablement, faisait que ces rongeurs avaient une intelligence plus
développée que la normale, qu’ils étaient plus vifs d’esprit et dotés d’un
cerveau plus gros, aux nombreuses circonvolutions, avec des connexions plus
élaborées.
Le cortex préfrontal, qui, chez les humains, est exceptionnellement
complexe et étonnamment gros – et, par-delà, notre capacité à éprouver
de l’empathie et de l’amour, à avoir des intentions conscientes et
ré échies, à ressentir de la compassion et à exister en tant qu’êtres vivants
très performants – pourrait en grande partie être la conséquence de nos
prouesses physiques.
Une hypothèse qui nous pousse à nous poser la question suivante : que se
passe-t-il lorsque nous devenons sédentaires ? Des études ont montré que le
cortex préfrontal est tout particulièrement activé lors d’un exercice
physique2. Renoncer à pratiquer une activité physique revient à renoncer aux
bienfaits d’un cortex préfrontal développé, avec le risque de devenir
égocentriques, instables sur le plan émotionnel, solitaires, anxieux et
déprimés. Autrement dit, être moins bien physiquement et mentalement,
avec un risque accru de développer un syndrome de déconnexion.
Même si nous avons délaissé les plaines d’Afrique pour vivre dans de
grandes villes industrielles, notre corps a aujourd’hui les mêmes besoins que
jadis. Pour que notre cerveau fonctionne comme il se doit, nous devons
pratiquer régulièrement une activité physique, et ce, à tout âge. Le simple
fait de bouger votre corps a plus de conséquences béné ques sur votre
cerveau que faire des mots croisés, résoudre une équation mathématique ou
lire un roman policier. Toutes les études – les plus récentes comme celles qui
remontent à plusieurs décennies – montrent que les exercices physiques
améliorent les fonctions cérébrales, les fonctions cognitives et la
neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à créer de nouvelles
connexions et à se réorganiser. Pratiquer une activité physique serait en
quelque sorte un kit de premier secours pour les cellules cérébrales lésées, ce
qu’aucun médicament n’est capable de faire à l’heure actuelle. Qui plus est,
l’activité physique diminue l’in ammation3, la résistance à l’insuline4, et
lorsqu’elle est pratiquée à une intensité modérée et bien équilibrée, elle
permet de contrôler le taux de cortisol5 (ce qui ne sera pas votre cas si vous
comptez participer au prochain triathlon Ironman… mais c’est une autre
histoire). En d’autres termes, pratiquer une activité physique a des e ets
positifs qui permettent au cortex préfrontal de moduler la réponse de
l’amygdale lorsqu’elle reçoit des données sensorielles. En résumé, pratiquer
une activité physique permet de restaurer des connexions importantes dans
le cerveau.
Nous n’avons plus besoin, aujourd’hui, de chercher dans les forêts de quoi
nous nourrir ou de migrer vers des pâtures plus verdoyantes. Désormais,
notre corps est bien calé sur un siège devant notre ordinateur, dans une
chaise longue ou sur un sofa douillet ; les stresseurs qui activent le
métabolisme et les e orts physiques qui aidaient nos ancêtres à rester en
bonne santé ont disparu. La technologie moderne nous a accordé le
privilège de mener une existence sédentaire dans une relative solitude.
Pratiquement tout ce dont nous avons besoin aujourd’hui est à notre portée,
sans que nous ayons beaucoup d’e orts à faire et parfois même sans que
nous ayons besoin de sortir de notre lit. Nous avons du mal à pratiquer
autant d’activité physique qu’il le faudrait pour être en bonne santé, et, à
tout bien ré échir, rien d’étonnant à ce que nous éprouvions une réelle
aversion pour les exercices physiques. En e et, comme le stipule le
biologiste évolutionniste Daniel Lieberman de l’université de Harvard :
« […] les hommes ont évolué a n de s’adapter à des quantités régulières et
modérées d’une activité physique d’endurance jusqu’à un âge avancé. » Mais
« les hommes ont aussi été sélectionnés pour éviter tout e ort inutile6 ». Le
corps humain est naturellement conçu pour répondre à une activité physique
régulière, mais le système qui permet de conserver l’énergie est, quant à lui,
conçu de manière à stocker les calories. Un phénomène connu sous le nom
de paradoxe de l’exercice. Nous sommes simultanément programmés pour
bouger et pour éviter de dépenser inutilement notre énergie.
Or c’est ce paradoxe qui est à l’origine de l’énorme problème de santé que
nous connaissons aujourd’hui dans le monde entier. Rien de mieux que de
pratiquer une activité physique pour régénérer le cerveau, le développer,
voire éventuellement endiguer la vague de maladies neurodégénératives et
de troubles de l’humeur qui déferle sur nombre d’individus.
Nous pourrions écrire plusieurs centaines de pages sur les bienfaits d’une
activité physique, mais nous avons préféré nous concentrer sur les e ets les
moins connus des exercices physiques sur le corps.
Faire des exercices avec son conjoint permet également de s’y tenir. Lorsque
plusieurs personnes décident de pratiquer une activité physique ensemble,
les bienfaits tant pour leur corps que pour leur cerveau sont multiples. Dans
le cadre d’une étude, les chercheurs ont donné à des séniors nombre
d’informations a n de les aider à pratiquer une activité physique. Au bout
de 4 semaines, « les participants qui s’adonnaient à une activité physique
avec leur conjoint avaient considérablement allongé les séances,
contrairement aux personnes qui pratiquaient une activité physique sans leur
conjoint et aux célibataires17 ». Une méta-analyse ayant porté sur 19 études,
soit quelque 4 500 participants, a montré que « marcher avec d’autres
personnes se traduisait par des séances plus longues et plus intenses18 ».
TROUVER LA MOTIVATION
Que faire si vous détestez faire du sport ? Comment faire pour que vous
commenciez à bouger ? Il n’y a pas de solution miracle et c’est à chacun
d’entre vous de trouver la motivation qui lui fera quitter son canapé. Ci-
après des petites astuces susceptibles de vous venir en aide :
• Demandez à un(e) ami(e) de vous aider et programmez des séances
ensemble (ex. : aller marcher, s’inscrire à un cours). Cette solution est,
en quelque sorte, un double traitement – vous pratiquerez une activité
physique et vous avez la possibilité de communiquer avec quelqu’un –,
voire triple, car si, par chance, vous pratiquez une activité en plein air,
vous vous reconnectez à la nature.
• Inscrivez-vous à un programme en ligne ou utilisez une application
qui vous permettra d’enregistrer toute activité physique pratiquée.
• Le soir, mettez votre tenue de sport au pied de votre lit avec pour
objectif de pratiquer une activité physique dès que vous vous lèverez.
• Dé nissez plusieurs créneaux dans la semaine et notez-les noir sur
blanc dans votre agenda. Et, surtout, n’y dérogez pas. Vous ne
trouverez jamais le temps de pratiquer une activité physique si vous
n’en vous libérez pas pour cela.
• Ayez recours à une supplémentation en vitamine D (voir dans le
programme que nous vous proposons). Il est scienti quement prouvé
qu’un apport en vitamine D peut augmenter les performances
physiques et éviter que vous baissiez les bras et laissiez tout tomber28.
Dans le programme que nous vous proposons, nous vous donnerons d’autres
astuces pour vous venir en aide. D’ores et déjà, sachez qu’il ne faut jamais
mettre la barre trop haut. Mieux vaut commencer doucement et progresser.
Toutes les études montrent qu’il n’est pas indispensable d’être un champion
de CrossFit ou un ultramarathonien pour pro ter des bienfaits d’une
activité physique. Comme nous vous l’avons dit précédemment, quitter
votre chaise pendant deux minutes toutes les heures est déjà une bonne
chose !
Si seul un nombre restreint d’études montre que lever des haltères a des
bienfaits sur les fonctions cognitives des personnes âgées, des études plus
nombreuses et toutes les expérimentations menées sur des animaux
prouvent les e ets béné ques de la course à pied et autres activités aérobies,
telles que la natation, la bicyclette, la marche et la marche rapide, à raison
de 20 minutes minimum par séance, cinq fois par semaine.
Nous avons bien conscience que faire des exercices physiques n’est pas, pour
la majorité d’entre vous, une priorité, mais nous espérons que les preuves
scienti ques que nous venons de vous livrer vous encourageront à ré échir à
la question et à revoir votre emploi du temps en fonction. Pour un
maximum de bienfaits, optez pour une activité physique qui inclut du
cardio, du renforcement musculaire et des étirements. Le renforcement
musculaire et les étirements sont indispensables pour éviter les blessures et
tenir sur la longueur.
Si vous ne pratiquez aucune activité physique de manière régulière, il est
temps de vous y mettre. Si vous le faites déjà, essayez d’allonger et
d’intensi er les séances ou optez pour une autre activité.
Ayez toujours à l’esprit qu’un corps qui bouge bougera toujours. Or lorsque
vous bougez, d’autres e ets biologiques apparaissent : moins
d’in ammation, moins de stress et moins de cortisol ; une glycémie mieux
contrôlée, une insuline plus équilibrée et un poids mieux contrôlé ; un
sommeil de meilleure qualité ; une amélioration de l’humeur et une
meilleure mémoire ; une plus forte sécrétion de sérotonine ; une plus grande
activation du cortex préfrontal ; plus d’empathie à l’égard des autres ; un
risque moindre de développer le syndrome de déconnexion. Bref, pratiquez
une activité physique, vous avez tout à y gagner !
CHAPITRE 10
CALME ET QUIÉTUDE
MÉDITATION DE PLEINE CONSCIENCE
« Le silence est un grand guérisseur. De temps à autre, fermez la porte au bruit qui vient de l’extérieur
et écoutez votre voix intérieure ; elle vous dira ce dont vous avez besoin. »
Auteur anonyme
LA SCIENCE DE LA TRANQUILLITÉ
La respiration profonde
À pratiquer n’importe où, n’importe quand. Si vous n’avez jamais médité, commencez par l’exercice ci-dessous, deux fois
par jour.
Asseyez-vous confortablement sur une chaise ou à même le sol. Fermez les yeux et éliminez toutes les tensions : dans le
cou, les bras, les jambes et le dos. Inspirez par le nez le plus longtemps possible. Vous sentez votre diaphragme et votre
abdomen qui se lèvent et votre ventre qui ressort. Avalez encore un peu d’air lorsque vous pensez que vos poumons sont
remplis. Expirez lentement en comptant jusqu’à 20 en prenant conscience de l’air qui sort de vos poumons. Faites cet
exercice au minimum cinq fois consécutives.
N’oubliez jamais que la méditation n’a rien à voir avec le fait d’accéder à
l’état d’éveil. Ce processus (et tous les dé s qui vont avec) favorise
l’introspection et la connaissance. Tout au long de la journée et même
lorsque nous méditons, nous avons tous des pensées intuitives. Cela fait
partie de notre vie d’humains. Si la méditation vous semble être une
technique di cile, ne vous découragez pas. Les débuts sont toujours
di ciles, pour tout le monde !
CHAPITRE 11
Mark Twain
Vous êtes sur le point de vous lancer dans une aventure qui va transformer
votre vie et nous voulons nous assurer que vous êtes n prêt pour faire le
premier pas. Ci-dessous quelques conseils pour que vous atteigniez vos
objectifs.
1. Soyez honnête. Pour tirer tous les bienfaits de notre programme,
vous devez faire preuve de sincérité et prendre en compte trois
éléments majeurs : votre état de santé, la place de la technologie dans
votre vie et votre alimentation. Ne vous voilez pas la face et soyez
conscient de qui vous êtes réellement, avec vos envies intempestives,
vos tendances impulsives, vos mauvaises habitudes, la gestion de vos
émotions, vos rapports avec les autres et la qualité de votre vie en
général. Même si la vie est compliquée, imprévisible, et vous lance en
permanence des dé s, sachez que vous êtes tout à fait capable de
mettre en place les changements nécessaires pour avoir le corps, le
cerveau et la vie que vous souhaitez.
2. Ne baissez pas les bras. Nous n’allons pas vous mentir : c’est un
véritable dé qui vous attend, car bouleverser sa vie pour accéder au
bien-être n’est pas chose facile ! Certains aspects de notre programme
vous sembleront plus contraignants que d’autres. Même si votre vie
est déjà bien remplie, nous savons que vous trouverez l’énergie
nécessaire pour relever ce nouveau challenge. Ayez toujours à l’esprit
que les changements que vous allez mettre en place feront que vous
vous sentirez de mieux en mieux, et ce, de manière durable. Le
programme que nous vous proposons représente la liberté. Grâce à lui,
vous allez vous libérer de vos kilos super us, de cette in ammation et
de ces douleurs chroniques qui vous pourrissent la vie, de votre
manque d’énergie, de cette solitude si di cile à supporter, de ce
sentiment d’impuissance et de cette cruelle perte de contrôle sur votre
vie. Libéré du syndrome de déconnexion qui vous habite. Les
8 premiers jours sont un peu spéci ques, puisque chaque jour portera
sur un domaine de votre vie en particulier :
=> Jour 1 : interactions numériques
=> Jour 2 : empathie
=> Jour 3 : contact avec la nature
=> Jour 4 : régime alimentaire
=> Jour 5 : sommeil
=> Jour 6 : exercices physiques
=> Jour 7 : méditation
=> Jour 8 : relations avec autrui
Les 9e et 10e jours, quant à eux, vous permettront d’évaluer les progrès
réalisés et de faire le point pour aller plus loin encore, jusqu’à ce que les
éléments ci-après fassent partie intégrante de votre vie quotidienne :
• Avant d’entreprendre toute activité reposant sur des accessoires
numériques, faire le test T.A.P.E. (voir chapitre 4).
• Faire une pause quotidienne de 3 à 5 minutes pour exprimer de la
bienveillance envers autrui.
• 1 fois par semaine, passer 30 minutes en pleine nature.
• Respecter les consignes alimentaires de notre programme (voir
chapitre 7).
• Suivre nos conseils pour avoir un sommeil de qualité (voir chapitre 8).
• Faire 30 minutes d’exercice physique par jour.
• Méditer 12 minutes par jour.
• Consacrer 10 minutes aux relations avec l’entourage.
Si vous n’arrivez pas à respecter ces di érents points, ce programme n’est pas
pour vous. Laissez tomber et faites une nouvelle tentative quand vous vous
sentirez prêt. Sachez également qu’il vous est possible de modi er un tant
soit peu notre programme a n qu’il corresponde au mieux à vos besoins. Si
vous avez l’impression que les choses vont trop vite, libre à vous de ralentir
le rythme. Par exemple, si pour modi er vos habitudes alimentaires, vous
avez le sentiment qu’une journée (jour 4) n’y su t pas, consacrez-y plus de
temps. La seule chose que nous vous demandons est d’aller au bout des
choses. En cas de problème majeur, vous pouvez également inverser certains
jours (jours 1 à 8), même si, toutefois, nous vous le déconseillons.
3. Trouvez ce qui marche pour vous. Nous avons conçu ce programme
de sorte qu’il convienne au plus grand nombre, mais il va de soi que
c’est à chacun d’entre vous d’identi er ses propres besoins avant,
pendant et après les 10 jours. Par exemple, vous n’aurez peut-être
aucun problème à diminuer le nombre d’heures consacrées à surfer sur
les réseaux sociaux pour passer plus de temps en pleine nature, alors
que consommer moins de glucides, d’aliments ultratransformés et
boire moins de boissons gazeuses sera pour vous un véritable calvaire.
C’est à vous d’identi er les points pour lesquels vous aurez besoin
d’une aide supplémentaire. Pour ce faire, nous vous encourageons
vivement à tenir un journal de bord sur lequel vous inscrirez ce qui
vous semble facile ou, au contraire, ce qui vous pose problème. Notez
tous les progrès réalisés avec le plus de détails possible. En e et,
chacune de ces informations vous permettra ultérieurement de
personnaliser le programme a n qu’il corresponde au mieux à votre
pro l et réponde à vos attentes sur le long terme. Si vous rencontrez
un problème majeur, consultez notre site Internet (en anglais) : www.
BrainWashBook.com
Avant toute chose, vous devez absolument mettre des barrières entre votre
cerveau et l’in uence incessante de tous les appareils numériques auxquels
vous êtes connecté. Ne vous méprenez pas ! Pas question de renoncer à tout
jamais à la technologie ; il s’agit simplement de revoir la manière dont vous
utilisez tous les accessoires numériques dont vous disposez et de trouver un
équilibre. Nul ne peut se passer de technologie, mais c’est à vous de poser les
limites a n d’avoir du temps pour autre chose et de libérer votre cerveau. Et
c’est là qu’entre en jeu le test T.A.P.E., que nous vous avons présenté dans le
chapitre 4.
Les objectifs de cette première journée :
1. Passez en revue les noti cations, e-mails, etc., sur votre smartphone
et votre ordinateur, puis éliminez ceux qui ne vous sont pas
indispensables. Une bonne manière de libérer votre esprit a n de vous
consacrer à des tâches plus essentielles.
2. Passez en revue et éliminez toutes les applications sur votre
téléphone qui, à votre sens, ne sont pas nécessaires.
3. Activez l’option « Ne pas déranger » sur votre téléphone et sur votre
ordinateur.
4. À l’heure des repas, pendant une conversation importante ou lorsque
vous allez vous coucher, activez le mode « Avion ».
5. Programmez vos appareils numériques de manière qu’ils ne
perturbent pas votre sommeil. Le soir, activez le mode « Nuit » a n
de ne pas être incommodé par la lumière bleue. Si vos appareils n’ont
pas cette fonctionnalité, téléchargez une application mode « Nuit ».
6. Faites le tri dans tous les réseaux sociaux a n de ne retenir que ceux
qui sont essentiels pour vous sur les plans professionnel et privé. Si en
éliminer certains vous semble compliqué, voire impossible, essayez de
ne plus vous connecter ou de vous connecter moins longtemps. Si,
pour une raison ou une autre, vous devez rester connecté, dé nissez
une plage horaire pour une activité précise et n’y dérogez pas.
7. Dé nissez un créneau dans la journée pour répondre à vos messages,
envoyer des SMS, lire et répondre à vos mails, et passer vos coups de
téléphone. Respectez cette plage horaire (voir ci-dessous le test
T.A.P.E.).
8. Diminuez le temps passé devant votre écran de télévision a n de
pouvoir vous adonner à d’autres occupations, comme lire – y compris
sur une liseuse –, converser avec des proches ou regarder une émission
en podcast.
9. Si vous êtes un adepte des achats en ligne, faites le tri et ne gardez
que les sites qui sont essentiels pour vous.
Nous sommes conscients que tout le monde n’a pas la chance d’habiter à
proximité d’une forêt. Cela dit, à chacun de faire en fonction de ses
possibilités. Les chercheurs s’interrogent encore quant au temps que l’on
doit passer en pleine nature pour en tirer tous les bienfaits. En attendant
une réponse précise, nous vous recommandons de passer aujourd’hui au
minimum 30 minutes dans un jardin public ou tout autre espace à proximité
de votre domicile. Inutile de chercher trop loin, il su t de franchir le seuil
de votre maison pour prendre un bol d’air, même si vous vivez en ville.
Pro tez de toutes les occasions qui s’o rent à vous, ne serait-ce qu’en vous
rendant à pied sur le lieu de votre travail ou en rentrant le soir. Regardez le
paysage autour de vous. Surfez sur le Web ou consultez l’o ce du tourisme
de votre région a n de trouver les sites susceptibles de répondre au mieux à
vos attentes (promenades à pied, à bicyclette, pêche en étang, rivière, etc.)
Une fois votre choix fait, reste à savoir comment pro ter au mieux des
bienfaits de la nature. Il n’y a pas de recette miracle, et c’est à chacun de
trouver ce qui lui fera le plus de bien. Ne vous xez pas un but précis, mais
É
essayez d’être au plus près de la nature. Écoutez les bruits, regardez ce qu’elle
vous o re, respirez les odeurs des plantes et des eurs autour de vous. Faites
appel à chacun de vos sens. Prenez le temps. Marchez lentement et
appréciez la diversité et la complexité de la nature, que vous soyez sur la
plage, dans un jardin public ou dans votre jardin. Observez chaque lieu et
accordez-vous une pause là où vous vous sentez le mieux.
Les bienfaits thérapeutiques de la nature sont parfaitement compatibles avec
nombre d’autres règles sur lesquelles repose notre programme. En e et, être
dans la nature permet de s’adonner à diverses activités, comme méditer,
pique-niquer avec un ami et renforcer les liens qui vous unissent, lire,
dessiner ou tenir un journal intime. Dans certains jardins publics, vous
pouvez même pratiquer le taï-chi et/ou le yoga. Quelle que soit votre
motivation, le plus important est de pro ter du moment présent et d’être
réceptif à tout ce qu’o re la nature. Alors n’oubliez pas de mettre votre
téléphone portable sur silencieux ou d’activer le mode « Avion » (ou, mieux
encore, de le laisser dans votre voiture) a n de ne pas être perturbé et de
focaliser toute votre attention sur ce qui est autour de vous.
Autre conseil : achetez des plantes d’intérieur et faites entrer la nature chez
vous ou dans votre bureau. Mettez-les à un endroit où vous pourrez en
pro ter tout au long de la journée. Optez de préférence pour des espèces
végétales comme les cactus, qui demandent peu d’entretien.
C’est dans la cuisine et dans votre cellier que tout commence. Passez en
revue tous les aliments que vous consommez au quotidien et débarrassez-
vous de tout ce qui est mauvais pour votre santé. Si certaines concessions
sont permises (toujours avoir quelques gâteaux secs à o rir à des amis ou
une boîte de céréales pour le petit déjeuner au cas où), c’est le moment
d’apprendre à dire « non ». Les aliments transformés, comme les glucides
ra nés, inhibent le cortex préfrontal. N’oubliez jamais que les aliments sont
des informations utilisées par votre organisme – réseaux neuronaux,
connexions cellulaires et expression génétique – et que, pour avoir les idées
claires et bien ré échir, votre alimentation doit être de très bonne qualité.
É É
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Il est temps de mettre en pratique les conseils donnés dans le chapitre 7.
Essayez, tant que faire se peut, de consommer plus de produits d’origine
végétale ne contenant qu’un ingrédient. Si vous êtes sur le point d’acheter
des plats préparés, lisez attentivement la liste des ingrédients. Un plat qui
contient plus de cinq ingrédients est à bannir. Attention, cela ne signi e pas
que vous ne devez pas mettre plus de cinq ingrédients dans une préparation
maison. La règle des cinq ingrédients à bannir ne vaut que pour les plats de
fabrication industrielle. Évitez d’utiliser ou de consommer des ingrédients
que vous n’avez pas l’habitude de cuisiner ou que, d’ordinaire, vous ne
mettriez pas dans vos plats.
Vous pouvez manger de la viande mais avec parcimonie. En d’autres termes,
la viande ne doit pas être la denrée principale mais plutôt un
accompagnement. Une fois par jour, par exemple au déjeuner, faites un
repas végétarien (sans viande et sans aucun produit d’origine animale).
Veillez à avoir, chaque jour, un apport important en aliments riches en
probiotiques et en prébiotiques.
À LA POUBELLE !
À GARDER
Remplacez tous ces produits, véritables poisons, par des produits naturels,
bons pour la santé (pour la plupart, vous ne trouverez pas d’étiquettes
précisant leur valeur nutritionnelle). Privilégiez autant que faire se peut les
aliments bio, sans OGM et produits localement.
Autre option : les produits surgelés. Avant d’aller faire vos courses, listez
tous les produits à acheter, en incluant des légumes de couleurs di érentes,
des bonnes graisses comme l’avocat, l’huile d’olive extra-vierge, les fruits à
coque et les graines.
Et si vous choisissez de consommer des produits d’origine animale, optez
pour des sardines, des maquereaux, des anchois, du saumon ou des harengs,
qui vous garantissent un apport en acides gras oméga 3. (N’hésitez pas à
télécharger un exemple de liste de courses typique sur notre site
www.BrainWashBook.com (en anglais). Penchez-vous sur les recettes (ici),
notez celles qui vous inspirent le plus et ajoutez tous les ingrédients
nécessaires à votre liste. Ci-dessous, un aperçu de ce à quoi doit ressembler
votre liste de provisions :
• Des graisses bonnes pour la santé : huile d’olive extra-vierge, huiles de
sésame, de noix de coco ou de noix coco à triglycérides à chaînes moyennes
(TCM), huile d’avocat, suif de bœuf, beurre bio ou beurre fait avec du lait
de vaches élevées en plein air, ghee (beurre clari é), noix de coco, olives,
fruits à coque et beurre de fruits à coque, graines (de lin, de tournesol, de
citrouille, de sésame et de chia).
• Des fruits à faible teneur en sucre : avocat, poivron, concombre, tomate,
courgette, courge d’été, aubergine, citron et citron vert.
• Des protéines : des protéines d’origine végétale, y compris des
légumineuses cuites (ex. : haricots noirs, haricots rouges, haricots pinto,
fèves, haricots navy, lentilles, pois et pois chiches), des produits à base de
soja fermenté, sans OGM, comme du tempeh et du miso. Remarque :
pour diminuer la teneur en acide phytique et en lectines, mieux vaut cuire
les aliments que les faire tremper. Des protéines d’origine animale, y
compris des œufs de poules élevées en plein air, du poisson sauvage
(saumon, anchois, harengs, maquereaux, sardines), des crustacés et des
mollusques (crevette, crabe, homard, moules, palourdes, huîtres), de la
viande d’animaux nourris à l’herbe, des volailles élevées en plein air et du
gibier. Remarque : la viande ne doit pas être l’ingrédient principal de votre
repas mais un accompagnement.
• Des légumes : verts à feuilles, y compris de la salade verte, du chou
cavalier, des épinards, du chou frisé, des blettes ; du brocoli, du chou, des
oignons, des champignons, du chou- eur, des choux de Bruxelles, de la
choucroute, des artichauts, des pousses de luzerne, des haricots verts, du
céleri, du pak choï, des radis, du cresson, des navets, des asperges, de l’ail,
des poireaux, du fenouil, des échalotes, de la cébette, du gingembre, du
jicama, du persil, des châtaignes d’eau, du céleri-rave et du radis blanc.
• Des aliments fermentés riches en probiotiques : (ex. : du kimchi), du
ké r, du chutney et des yaourts enrichis en bactéries bienfaitrices pour le
microbiome.
• Des aliments riches en prébiotiques : des pissenlits, de l’ail, des oignons,
des asperges, des poireaux, du jicama et des artichauts de Jérusalem
(topinambours).
À consommer avec modération (par modération, nous entendons par petite
quantité une fois par jour) :
• Des légumes farineux (légumes féculents) : des betteraves, du maïs, des
pommes de terre, des patates douces et des ignames.
• Des céréales sans gluten : de l’amarante, du sarrasin, du riz (brun, blanc,
sauvage), du millet, du sorgho, du te et du quinoa*1. Remarque : ces
produits ne contiennent certes pas de gluten, mais ils ont une teneur élevée
en glucides.
• Du fromage, du fromage blanc, des yaourts et du ké r.
• Du lait de vache (entier) et de la crème. À utiliser avec parcimonie dans
une recette et n’en mettre que quelques gouttes dans une tasse de café ou
de thé.
• Des édulcorants (stévia naturelle) et du chocolat noir (80 % de cacao au
minimum).
• Des fruits. Privilégiez les baies. Attention aux fruits ayant une forte
teneur en sucre, comme l’abricot, la mangue, le melon, la papaye, la
banane, l’ananas et les fruits secs.
• Du vin : un verre par jour, de préférence rouge, avec une teneur en alcool
inférieure ou égale à 12,5° et, si possible, bio.
À table, concentrez-vous sur ce qui se trouve dans votre assiette. Ne vous
laissez pas distraire et focalisez votre attention sur la saveur et la texture des
aliments. Au besoin, modi ez l’heure à laquelle vous prenez vos repas.
Plusieurs études menées sur les e ets de l’alimentation sur le métabolisme
montrent que la répartition des trois repas principaux sur 12 heures
maximum augmente la sensibilité à l’insuline, a des e ets béné ques sur la
tension artérielle et les fonctions immunitaires, et, plus important encore
pour le sujet qui nous intéresse, diminue l’in ammation. Qui plus est, une
répartition des repas sur 12 heures correspond mieux à notre horloge
biologique (pour plus d’informations sur le sujet, consultez notre site
www.BrainWashBook.com (en anglais) et lisez le très édi ant livre du Dr
Satchin Panda intitulé e Circadien Code, en anglais). Sachez, par ailleurs,
qu’il est recommandé, preuves scienti ques à l’appui, de ne rien consommer
d’autre que de l’eau dans les 3 heures qui précèdent le coucher.
En termes de dé , l’alimentation arrive en première ligne, car si vous pouvez
aisément contrôler ce que vous mangez chez vous, tout se complique lorsque
vous déjeunez ou dînez à l’extérieur. Il est donc essentiel que vous soyez prêt
à a ronter ce genre de situations. Pour vous faciliter la vie, ayez toujours
avec vous une collation (idéalement un petit sachet de fruits à coque) bonne
pour la santé. Vous serez un jour ou l’autre amené à côtoyer des hommes et
des femmes qui mangent et boivent des produits qui sont totalement exclus
de notre programme. Les selfs, les cafétérias, les restaurants d’entreprise
regorgent d’aliments riches en calories et pauvres en nutriments.
Consommer ces produits mauvais pour la santé ou résister et ne pas déroger
à notre programme est une décision qui n’appartient qu’à vous. Tricher,
certes un tout petit peu, est tentant, alors mé ance ! N’activez pas le
système de récompense qui peut vous pousser à faire et refaire les mauvais
choix.
Mettre en place de nouvelles habitudes alimentaires durables est l’un des
aspects les plus di ciles de notre programme et nous avons conscience du
dé que vous aurez à relever. C’est un véritable combat qui vous attend, vous
et toutes les personnes qui se lanceront dans cette aventure. Ne vous isolez
pas sous prétexte de bien manger et saisissez toutes les occasions pour
partager avec des amis un petit déjeuner ou un dîner constitués de produits
bons pour la santé. Pour vous faciliter les choses, ayez toujours un menu en
tête (voir ci-dessous) et n’oubliez pas d’avoir sous la main les quatre
compléments nutritionnels décrits ci-après.
Qui aurait cru que les heures qui, la nuit, échappent à notre conscience
apportent autant de bienfaits ? Or c’est ce que montrent toutes les études :
les e ets du sommeil sur la santé sont des plus étonnants (pour plus
d’informations sur le sujet, reportez-vous au chapitre 8). Un sommeil
réparateur permet de reprogrammer votre cerveau et de rétablir les
connexions au niveau du cortex préfrontal. Ci-après, trois recommandations
essentielles pour avoir un sommeil réparateur que vous devez prendre en
compte dès à présent :
• Créer un environnement propice au sommeil : veillez à ce que votre
chambre soit calme, paisible et propice au sommeil. Pour ce faire, éliminez
tous les appareils électroniques (télévision, ordinateur, téléphone,
tablette, etc.) susceptibles de perturber votre nuit. Éteignez ou, mieux,
sortez de la pièce tous les appareils, sources de lumière, qui stimulent vos
yeux et votre cerveau.
• Mettre en place une routine favorisant l’endormissement : ne
consommez aucun aliment et aucune boisson contenant de la caféine après
14 heures. Menez une vie la plus régulière possible a n que votre corps
sache quand arrive le moment de dormir. Même si vous êtes dans une
autre pièce que votre chambre, veillez à ne pas être exposé à la lumière vive
dans l’heure qui précède le coucher. Si vous devez regarder un écran le soir,
mettez des lunettes avec des verres anti-lumière bleue. Privilégiez les
lumières tamisées dans toute la maison et surtout dans votre chambre, et
veillez à ce que la température ambiante soit comprise entre 18 et 21 °C.
• Se relaxer : juste avant de vous coucher, prenez une douche ou un bain
chauds, écoutez une musique apaisante ou lisez un livre. Autres options :
écrivez dans votre journal intime les moments qui vous ont fait du bien
dans la journée ou méditez.
Un sommeil paisible et réparateur ne s’obtient pas du jour au lendemain. De
même, mettre en place une routine propice à un sommeil de qualité peut
parfois prendre du temps. Si, au début de notre protocole, vous avez du mal
à vous endormir ou si votre sommeil est perturbé, pas de panique.
Progressivement, les choses rentreront dans l’ordre. Dites-vous que toute
amélioration, si petite soit-elle, sera béné que pour votre cerveau et votre
santé en général.
Alors, à ce stade, quel est votre ressenti ? Même si vous avez l’impression de
n’en être qu’au début d’une longue aventure, il est temps de faire le point sur
les 8 jours qui viennent de s’écouler et de poser des jalons pour le futur.
Relisez les notes que vous avez prises. Qu’est-ce qui vous a semblé le plus
di cile ? Qu’est-ce qui vous a demandé le moins d’e orts ? Avez-vous
pro té de la nature ? Est-ce que vous libérer de votre addiction aux appareils
numériques a été pour vous un dur combat ? Il y a fort à parier que certains
points sont encore à améliorer, mais rassurez-vous, c’est normal.
Sur le tableau ci-dessous, entourez la réponse qui, dans votre cas, vous
semble la plus juste et voyez sur quoi vous devez concentrer tous vos e orts.
Bravo ! Vous avez tout mis en route pour que votre vie soit meilleure. Des
changements signi catifs se sont mis en place avec une incidence
immédiate, notamment sur votre humeur, votre métabolisme et le
fonctionnement de votre cerveau. Plus important, vous commencez à
reprendre le contrôle de vos pensées et de vos actes pour, au nal, vous
débarrasser du syndrome de déconnexion.
Notez-vous d’ores et déjà certaines améliorations ? Un sommeil de meilleure
qualité, moins de troubles digestifs, moins d’envies intempestives de manger
des aliments sucrés ou très riches en calories mais pauvres en nutriments, un
regain d’énergie, une rémission dans une maladie chronique ou un bien-être
général ? Tout changement positif – aussi petit soit-il – doit être pris en
considération et vous donner l’énergie pour continuer ce que vous avez
entrepris.
La dernière étape de ce programme est de dé nir un cadre a n que vous
pro tiez au mieux des enseignements proposés dans cet ouvrage dans les
années à venir. Les 10 jours qui viennent de s’écouler vous ont permis de
modi er certains éléments de votre vie, mais pour recâbler votre cerveau et
vivre longtemps en bonne santé et heureux, vous devez vous engager à ne
pas revenir en arrière. Même si cela vous semble impossible, n’oubliez jamais
que n’inclure dans votre quotidien qu’un seul de ces changements est déjà un
grand pas en avant.
Pour vous aider au mieux, essayez de suivre ces trois recommandations :
1. Le neuvième jour, passez en revue le tableau et focalisez votre attention
sur les points qui vous ont demandé le plus d’e orts (les jours où vous
avez entouré le mot « Di cile »). Relisez les fondamentaux de notre
programme a n de voir comment vous pourriez procéder pour
surmonter ces di cultés. N’hésitez pas à consulter notre site
www.BrainWashBook.com (en anglais).
2. Repassez en revue les parties de notre programme qui ont eu le plus de
sens pour vous. Identi ez ce qui vous a donné le plus d’énergie, de
force, de motivation ; l’élément qui arrive en tête doit être votre objectif
no 1 pour le programme que vous allez mettre en place pour le futur. Si
vous sentez un manque d’intérêt ou de la lassitude pour une chose en
particulier, essayez de trouver l’alternative (par exemple, opter pour une
autre activité physique, cuisiner des repas di érents, aller vous
promener dans un autre jardin public, tenter un autre type de
méditation).
3. Nous vous avons demandé de changer beaucoup de choses dans votre
vie. Certaines vous apporteront des bienfaits ; d’autres, aucun. Si vous
décidez de ne pas suivre toutes nos recommandations, libre à vous.
Toutefois, nous vous encourageons vivement à dé nir une priorité et à
garder le plus d’éléments possible parmi les 8 grands thèmes suivants :
• Avoir recours au test T.A.P.E.
• Ressentir de la bienveillance et de la gratitude au quotidien.
• Être en contact 30 minutes par semaine avec la nature.
• Respecter nos recommandations alimentaires.
• Faire 30 minutes d’exercices physiques, 5 jours par semaine.
• Dormir au minimum 7 heures par nuit.
• Méditer au minimum 12 minutes par jour.
• Consacrer au minimum 10 minutes par jour à votre entourage.
Pour véri er que vous êtes sur la bonne voie, n’hésitez pas à vous référer aux
check-lists sur notre site www.BrainWashBook.com (en anglais). Nous
espérons que les fondamentaux de notre programme font désormais partie
intégrante de votre vie. N’hésitez pas à partager votre expérience avec nous
sur notre site. À très bientôt !
CHAPITRE 12
Ce que vous choisissez de manger et de boire est l’une des décisions les plus
importantes que vous prenez au quotidien, car c’est là que commence le
processus qui permet de remodeler votre cerveau et votre corps. Avoir une
alimentation saine est le prix à payer pour être en bonne santé physiquement
et mentalement. C’est pourquoi nous vous avons concocté des recettes
originales et rassasiantes – petit déjeuner, amuse-gueule, soupes, salades
composées, plats de résistance, desserts et boissons – qui respectent les
principes de base de notre programme. Si toutes ces recettes sauront ravir
vos papilles gustatives, elles ont aussi la particularité d’avoir des propriétés
anti-in ammatoires et de fournir à votre corps tout ce dont il a besoin pour
fonctionner comme il se doit – en nourrissant toutes les bactéries
bienfaitrices qui peuplent vos intestins aussi bien que les neurones, ces
cellules qui, dans le cerveau, reçoivent, traitent et transmettent les
informations. Le repas étant un moment de partage, n’hésitez pas à doubler
ou tripler les proportions selon le nombre de convives.
Le pain, les pâtes et les pâtisseries étant exclus de notre programme, nous
vous proposons de délicieux desserts qui sauront satisfaire vos envies
intempestives de manger du sucre ou votre besoin d’avaler ces glucides
auxquels vous êtes accro. Dans la mesure du possible, privilégiez les fruits et
les légumes frais et bio, la viande d’animaux nourris à l’herbe, la volaille et
les œufs de poules élevées en plein air. Parmi les ingrédients qui ont notre
préférence : l’huile d’olive extra-vierge, les huiles de noix de coco et d’avocat,
les boissons de fruits à coque non sucrées, les herbes aromatiques et les
épices bio dont les propriétés n’ont pas été altérées au cours du processus de
transformation. S’il n’y a pas de marché près de chez vous, approvisionnez-
vous dans les supermarchés, les grandes chaînes agroalimentaires, les
boutiques spécialisées ou sur le Web.
Faites-vous plaisir et donnez libre cours à votre imagination, à condition de
bien respecter nos recommandations et de ne pas bafouer les principes de
base de notre programme. N’hésitez pas à vous inspirer des recettes
présentées sur notre site www.BrainWashBook.com (en anglais).
LES INCONTOURNABLES
B
Pour 1,4 litre
(Préparation : environ 1 heure)
Même si vous trouverez dans le commerce des bouillons de viande et de
légumes de bonne qualité, rien de mieux qu’un bon bouillon fait maison.
Utilisez les légumes de votre choix, mais sachez que les légumes forts en
goût, comme le chou ou le brocoli, donneront un bouillon au goût
prononcé. Pour ses vertus thérapeutiques, nous mettons toujours un petit
morceau de gingembre dans nos bouillons.
• 3 oignons de grosseur moyenne, bio, pelés et émincés
• 3 gros poireaux bio, soigneusement lavés et coupés en morceaux
(la partie blanche avec un peu de vert)
• 2 carottes bio, épluchées, lavées et coupées en morceaux
• 2 gousses d’ail bio, pelées et coupées en morceaux
• 1 bulbe de fenouil bio, paré et coupé en morceaux
• 250 g de champignons bio coupés en morceaux
• 3 à 6 tiges de persil bio
• 2 feuilles de laurier bio
• 1 morceau de gingembre bio de 2,5 cm
• 1 c. à café de grains de poivre noir bio
• Sel de mer
1. Mettez les oignons, les poireaux, les carottes, l’ail, le fenouil et les
champignons dans une grande casserole. Ajoutez 1,6 l d’eau et
mélangez.
2. Ajoutez le persil, les feuilles de laurier, le gingembre et les grains de
poivre. Salez. Portez à ébullition sur feu vif, puis laissez mijoter
30 minutes, jusqu’à ce que tous les ingrédients libèrent leurs arômes.
3. Retirez la casserole du feu et ltrez la soupe (utilisez une passoire à
petits trous). Servez immédiatement ou laissez refroidir. Le bouillon se
conserve jusqu’à 3 jours au réfrigérateur et jusqu’à 3 mois au
congélateur.
Variantes :
— Pour faire un bouillon de champignons, ajoutez aux ingrédients ci-
dessus 200 g de champignons déshydratés et laissez mijoter 45 minutes
pour un bouillon au délicieux goût de champignons. Passez le bouillon,
consommez-le immédiatement ou conservez-le au frais.
— Pour un bouillon de viande ou de volaille, faites cuire au four
(180 °C) les dos et les ailes d’un poulet ou d’une dinde élevés en plein
air pendant 30 minutes ou faites cuire au four (180 °C) la carcasse avec
un peu de viande pour ragoût (bœuf ou autre animal élevé en plein air)
pendant 40 minutes, jusqu’à ce que tous les morceaux soient bien
dorés. Versez le tout dans la casserole avec les légumes (voir recette ci-
dessus) et suivez les instructions.
L
Pour 480 ml
(Préparation : environ 15 minutes)
Leize, épouse de David et mère d’Austin, tient cette recette d’une adorable
dame française avec laquelle elle a vécu lorsqu’elle étudiait en France, il y a
plusieurs années de cela. Leize a répété si souvent les mêmes gestes qu’ils
sont devenus automatiques : elle ne dose même plus les ingrédients et
prépare directement cette vinaigrette dans un saladier en bois. Nous vous
conseillons de toujours en avoir à portée de la main pour assaisonner une
salade composée ou en verser juste un let sur un poisson, des crustacés, du
porc ou une volaille grillés. Vous pouvez remplacer l’huile d’olive par de
l’huile d’avocat, de noix de coco ou de tout autre fruit à coque.
• 1 petite gousse d’ail bio, pelée et émincée
• 2 c. à soupe de vinaigre de vin rouge ou blanc
• Environ ¼ de c. à café de sel de mer n
• 1 ½ c. à café de moutarde de Dijon bio
• 120 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• Poivre noir fraîchement moulu
• Environ 1 c. à soupe d’herbes aromatiques ciselées nement
(basilic, estragon, persil ou ciboulette) (facultatif )
A
Pour environ 440 g
(Préparation : environ 12 minutes)
Un mot exotique pour ce qui n’est en fait qu’une simple mayonnaise au goût
d’ail très prononcé. L’aïoli se marie merveilleusement avec des légumes
grillés ou cuits à la vapeur, du poisson poché froid, du poulet froid, des œufs
pochés ou durs. N’hésitez pas à modi er la recette de base ci-dessous en
fonction de vos goûts.
• Quelques ls de safran
• 1 c. à soupe de vinaigre de champagne ou de jus de citron
• Les jaunes de 3 gros œufs de poules élevées en plein air, à
température ambiante
• 1 c. à café d’ail bio écrasé
• ½ c. à café de sel de mer
• ¼ c. à café de poudre de moutarde déshydratée bio
• 360 à 480 ml d’huile d’olive extra-vierge bio ou d’huile d’avocat
bio
C ,
P Â
Pour 1 pain
(Préparation : environ 90 minutes)
Il existe des variantes de ce pain dans le monde entier. Facile à réaliser,
extrêmement riche en nutriments et rassasiant, ce pain rustique est
l’alternative par excellence au pain blanc. Personnellement, nous en avons
toujours à la maison, et nous en avons très souvent o ert à des voisins et à
des amis désireux de changer leurs habitudes alimentaires dans le cadre des
recommandations de notre programme.
S’il est un ustensile indispensable pour cuisiner, c’est bien une balance.
Toutes les grandes enseignes et de nombreux sites Internet proposent des
balances à petit prix.
Pour cette recette, inutile de moudre les graines et de concasser les fruits à
écaler. Utilisez-les tels quels.
• 105 g de graines de citrouille bio
• 105 g de graines de tournesol bio
• 105 g de graines de lin bio
• 105 g de graines de sésame bio
• 105 g d’amandes bio
• 105 g de noix bio
• 5 gros œufs pondus par des poules élevées en plein air
• 120 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• 2 c. à café de sel de mer
PETIT DÉJEUNER
P
Pour 2 verres
(Préparation : environ 7 minutes)
Une recette facile et rapide pour un petit déjeuner bon pour la santé. Les
légumes verts, l’avocat, le gingembre et le curcuma vous apportent tous les
nutriments dont vous avez besoin pour bien commencer la journée. Pour
vous simpli er la vie, préparez tous les ingrédients la veille au soir et mettez-
les dans le blender à votre lever.
• 4 brins de persil plat bio
• 1 gros avocat bio, épluché et dénoyauté
• 1 chou frisé à grandes feuilles bio (nettoyez et coupez les
feuilles)
• 15 g de jeunes pousses d’épinards bio
• 2 c. à soupe de feuilles de menthe bio
• ¼ c. à café de gingembre frais bio, râpé
• ¼ c. à café de curcuma bio en poudre
• 480 ml d’eau de noix de coco bio
M
Pour 2 parts
(Préparation : environ 5 minutes)
Plus consistant que le muesli traditionnel, le muesli aux amandes est le petit
déjeuner idéal des matins d’hiver, la meilleure recette qui soit pour bien
commencer la journée.
• 50 g d’amandes bio concassées
• 75 g de graines de chanvre bio
• 30 g de ocons de noix de coco non sucrés bio
• 25 g de ocons d’avoine sans gluten bio*2
• 2 c. à soupe de graines de chia bio
• 1 c. à soupe de graines de lin bio
• ¼ c. à café de cannelle bio en poudre
• 1 pointe de couteau de gingembre bio en poudre
• 360 ml de lait de noix de coco bio
• 1 c. à café d’huile de coco à triglycérides à chaînes moyennes
(TCM) (voir ici)
• 60 g de myrtilles bio
T ’
Pour 1 part
(Préparation : environ 25 minutes)
Si cette recette a vu le jour en Australie, elle a su s’imposer dans le monde
entier, certes avec des variantes : seulement de l’avocat, du sel, du poivre et
un toast ; avec de la viande, des herbes aromatiques fraîches, du fromage, de
l’huile et des tomates. Bref ! Donnez libre cours à votre imagination et
faites-vous plaisir. Ci-dessous notre recette préférée, qui saura ravir vos
papilles gustatives et vous apportera tous les nutriments nécessaires pour
bien commencer la journée.
• 1 gros œuf pondu par une poule élevée en plein air, à
température ambiante
• 1 c. à café de vinaigre blanc
• 1 petit avocat bio
• 1 c. à café de coriandre bio, ciselée
• Le jus de ½ citron vert bio
• Sel de mer
• 1 tranche de pain Âge de pierre (voir recette ici)
• Piment rouge bio, râpé (plus ou moins selon votre goût)
• 1 brin de coriandre bio, ou 1 feuille de menthe bio, ou
1 morceau de citron vert bio (facultatif )
1. Versez environ 7,5 cm d’eau froide dans deux petites casseroles. Portez
à ébullition sur feu vif, puis laissez frémir – des petites bulles doivent
apparaître sur le bord des casseroles. Ajoutez le vinaigre.
2. Cassez l’œuf dans une petite passoire à petits trous placée au-dessus
d’une casserole. Le blanc de l’œuf doit s’égoutter dans l’eau. Transvasez
ensuite l’œuf dans une tasse que vous placerez dans l’autre casserole. Ce
procédé permet que les laments blancs s’agglomèrent autour du jaune
et que vous obteniez un œuf poché bien rond.
3. Avec une cuillère en bois, brassez l’eau pour obtenir un léger tourbillon,
puis faites délicatement glisser l’œuf au milieu de la casserole. Laissez
cuire environ 2 ½ minutes, jusqu’à ce que le blanc soit ferme et que le
jaune ne coule plus sans toutefois être dur.
4. Avec une cuillère à trous ou une spatule, transvasez l’œuf dans la tasse
gardée au chaud dans la casserole.
5. Réservez et préparez le toast.
6. Coupez l’avocat en deux dans le sens de la longueur et, à l’aide d’une
cuillère à soupe, retirez la pulpe et enlevez le noyau. Mettez la pulpe
dans un bol avec la coriandre et le jus de citron vert. Salez et écrasez
grossièrement le tout avec une fourchette.
7. Étalez la purée d’avocat sur la tranche de pain. Aplatissez le dessus avec
le dos d’une cuillère. Transférez le toast sur une petite assiette.
8. Sortez délicatement l’œuf de l’eau avec une cuillère à trous. Si
nécessaire, coupez les laments blancs avec des ciseaux de cuisine.
9. Faites glisser l’œuf sur l’avocat. Saupoudrez de piment rouge et, si vous
le désirez, décorez d’un brin de coriandre, d’une feuille de menthe ou
d’un morceau de citron vert.
C ’
L
Pour 4 parts
(Préparation : 35 minutes)
Utilisez les légumes que vous aimez. Pour varier et obtenir une préparation
plus forte en goût, optez pour des pissenlits et/ou des feuilles de moutarde,
auxquels vous pourrez, si vous le souhaitez, ajouter des feuilles de blettes et
du chou frisé. Dans la mesure où cette recette demande un peu de temps,
réservez-la au petit déjeuner ou au brunch du week-end. Elle peut
également être consommée au déjeuner.
• 60 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• 2 gros poireaux bio, uniquement le blanc, coupés en nes
rondelles
• 2 échalotes bio, épluchées et émincées nement
• 1 grosse botte de blettes bio, lavées et déchiquetées
• 1 chou palmier bio, lavé et déchiqueté
• 1 c. à café d’ail bio, émincé
• 1 c. à soupe de jus de citron bio
• 4 gros œufs pondus par des poules élevées en plein air, à
température ambiante
• 1 c. à café d’estragon frais bio, haché nement
• ½ c. à café de ocons de piment rouge bio
• ½ c. à café de sumac en poudre bio
P -
Pour 4 personnes
(Préparation : 25 minutes)
Parfaits pour le petit déjeuner ou un brunch, ces pancakes se marient
merveilleusement aussi avec une viande, une volaille ou un poisson grillés à
l’heure du déjeuner. Le curcuma apporte une touche de couleur ainsi qu’un
léger goût de tannin et une odeur délicate.
• 450 g de chou- eur bio ( eurettes et tiges)
• 3 œufs pondus par des poules élevées en plein air, à température
ambiante
• 1 petit oignon blanc bio, épluché et râpé
• 1 c. à café d’ail bio, râpé
• ½ c. à café de curcuma bio en poudre
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
• 40 g de ghee (beurre clari é)
• 10 g d’oignons verts bio émincés
• 220 g de crème aigre entière faite avec du lait de vaches nourries
à l’herbe (facultatif )
É
AMUSE-GUEULE, SOUPES, SALADES COMPOSÉES
ET ENTRÉES
H -
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : 12 minutes)
Léger et goûteux, l’houmous de chou- eur se déguste en dip avec des
bâtonnets de crudités mais aussi dans un sandwich au pain Âge de pierre
(voir recette ). Pour plus de saveur, faites cuire le chou- eur au four.
• 1 gros chou- eur bio, nettoyé et cuit al dente
• 4 gousses d’ail bio (plus ou moins selon votre goût)
• 60 g de tahini bio (crème de graines de sésame)
• 1 c. à café de cumin bio en poudre
• Le jus de 1 citron bio (plus ou moins selon votre goût)
• Huile d’olive extra-vierge bio
• Sel de mer
1. Dans le bol d’un blender doté d’une lame en métal, mélangez le chou-
eur, l’ail, le tahini et le cumin. Sans arrêter le moteur, ajoutez petit à
petit le jus de citron (la quantité varie selon le degré d’acidité
recherché). Ajoutez de l’huile d’olive jusqu’à l’obtention d’un mélange
homogène et onctueux. (L’huile d’olive apporte une note fruitée.)
Salez.
2. Transvasez le mélange dans un récipient non réactif muni d’un
couvercle. L’houmous de chou- eur se conserve jusqu’à 1 semaine au
réfrigérateur.
3. Il se déguste à température ambiante avec des bâtonnets de légumes
crus.
Variante : pour l’esthétique, juste avant de le servir, parsemez l’houmous de
graines de grenade fraîches ou de graines de sésame noir grillées.
S M
Pour 6 parts
(Préparation : 40 minutes)
Le piment et les épices tout droit venues de la côte est de l’Inde rehaussent
subtilement le goût peu prononcé des pois cassés et du yaourt, et se marient
merveilleusement avec les herbes aromatiques. Utilisez de préférence des
petits pois surgelés, plus colorés que les petits pois frais. Cette soupe se
consomme chaude ou froide, sans modération, seule au déjeuner ou comme
entrée au dîner.
• 1 c. à soupe d’huile de noix de coco bio
• 75 g d’oignon blanc bio, émincé
• 1 c. à soupe de gingembre bio, émincé
• 1 c. à café d’ail frais bio, écrasé
• 2 c. à café de graines de cumin bio en poudre, grillées
• ½ c. à café de coriandre bio en poudre
• ½ c. à café de cannelle bio en poudre
• 450 g de pois cassés séchés bio
• 1 petite carotte bio, épluchée et coupée en morceaux
• 1 piment serrano ou jalapeño, épépiné et coupé en morceaux
(plus ou moins selon votre goût)
• 720 ml de bouillon de légumes (voir recette) ou de bouillon bio
en conserve
• Sel de mer
• Le jus de 1 citron bio
• ½ c. à café de garam masala bio
• 125 g de yaourt au lait entier et un peu plus pour la garniture
• Poivre noir fraîchement moulu
• 150 g de petits pois bio surgelés, décongelés et séchés*3
• 1 c. à soupe de coriandre fraîche bio, émincée
• 1 c. à soupe de menthe fraîche bio, émincée
• 6 à 8 feuilles de coriandre ou de menthe fraîches bio (facultatif )
1. Dans une grande casserole à fond épais, faites chau er l’huile sur feu
modéré. Ajoutez l’oignon, le gingembre et l’ail, puis, en remuant
fréquemment, laissez revenir environ 5 minutes, jusqu’à ce que l’oignon
commence à dorer. Incorporez le cumin, la coriandre et la cannelle, et
laissez revenir 1 minute. Ajoutez ensuite les pois cassés, la carotte, le
piment, le bouillon et 720 ml d’eau. Portez à ébullition. Salez.
2. Réduisez le feu et laissez frémir environ 30 minutes, jusqu’à ce que les
pois cassés soient tendres. Si le mélange est trop épais, ajoutez du
bouillon ou de l’eau (pas plus de 120 ml à la fois).
3. Retirez la casserole du feu et incorporez le jus de citron, le garam
masala et le yaourt. En fonction de la contenance, versez une partie du
mélange dans le bol du blender et réduisez en purée. Procédez de
même pour le restant de la préparation.
4. Transvasez la purée dans une casserole propre. Faites chau er sur feu
modéré, puis réduisez le feu et laissez mijoter en remuant
fréquemment. La soupe ne doit pas bouillir sous peine que le yaourt
caille. Goûtez et, si besoin est, ajoutez du sel ou du poivre fraîchement
moulu.
5. Incorporez les petits pois, la coriandre et la menthe. Servez dans des
bols individuels et, si vous le souhaitez, ajoutez sur le dessus 1 cuillerée
de yaourt et 1 feuille de coriandre ou de menthe.
Variante : cette soupe peut être dégustée chaude ou froide. Si vous
choisissez cette seconde option, versez la préparation réduite en purée dans
un récipient muni d’un couvercle et mettez-la 4 heures au réfrigérateur,
jusqu’à ce qu’elle soit glacée. Au moment de servir, incorporez les petits
pois, la coriandre et la menthe, et, si vous le souhaitez, ajoutez 1 cuillerée de
yaourt et quelques feuilles de coriandre ou de menthe pour décorer. Cette
soupe peut être conservée au congélateur.
S ’
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : 40 minutes)
Nombre de pays ont leur soupe à l’ail. L’Espagne a sa sopa de ajo, le Portugal
son açorda, l’Italie sa merveilleuse zuppa all’aglio et la France son aïgo bouïdo
provençal. Cette soupe – notamment si vous ajoutez du fromage et du pain
Âge de pierre (voir recette) – est su samment rassasiante pour être l’unique
plat d’un déjeuner automnal ou hivernal. L’odeur qui s’échappe de la cuisine
donne déjà faim !
• 3 têtes d’ail bio de grosseur moyenne, très fraîches
• 1 oignon doux (ex. : Vidalia) bio, de grosseur moyenne, épluché
et coupé en morceaux
• 2 feuilles de laurier bio
• 2 clous de giro e bio
• 2 feuilles de sauge fraîches bio
• 2 brins de thym frais bio
• Sel de mer
• Le jaune de 3 gros œufs pondus par des poules élevées en plein
air, à température ambiante
• 60 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• Poivre noir fraîchement moulu (facultatif )
• 1 c. à café de persil plat bio frais, ciselé
• 1 c. à café de ciboulette bio fraîche, ciselée
• Parmesan fraîchement râpé (au moment de servir)
1. Dans une grande casserole, portez 2 litres d’eau à ébullition sur feu vif.
2. Pendant ce temps, avec les doigts, retirez les parties de l’enveloppe des
têtes d’ail qui s’e ritent. Coupez grossièrement les têtes d’ail avec la
pelure.
3. Lorsque l’eau bout, jetez dans la casserole l’ail, l’oignon, les feuilles de
laurier, les clous de giro e, les feuilles de sauge et les brins de thym.
Salez et laissez frémir pendant environ 25 minutes, jusqu’à ce que l’ail
soit bien tendre.
4. Pendant ce temps, mettez les jaunes d’œufs dans un bol et mélangez-les
à l’aide d’un fouet jusqu’à l’obtention d’un mélange très léger mais assez
épais. Sans cesser de battre les œufs, ajoutez petit à petit l’huile comme
pour faire une mayonnaise. Couvrez et réservez.
5. Lorsque l’ail est tendre, retirez le bouillon du feu et égouttez-le dans
une passoire à petits trous au-dessus d’un grand récipient pour
récupérer le liquide. Goûtez et, si nécessaire, salez et poivrez.
6. Transvasez le liquide ltré dans la casserole et réservez.
7. Au moment de servir, portez le bouillon à ébullition sur feu modéré.
8. Pendant ce temps, versez le mélange à base de jaunes d’œufs dans une
soupière ou un grand saladier. Lorsque le bouillon commence à
bouillir, retirez la casserole du feu et versez environ 240 ml de liquide
sur les jaunes d’œufs sans cesser de remuer avec un fouet. Lorsque le
mélange est parfaitement homogène, versez le reste du bouillon.
Répartissez le persil et la ciboulette ciselés sur le dessus. Servez dans
des bols individuels avec du parmesan.
S C
Pour 4 parts
(Préparation : environ 35 minutes)
Même si la liste des ingrédients est longue, ne vous laissez pas
impressionner. Tous sont des produits que vous avez très certainement dans
votre placard et votre réfrigérateur. L’assaisonnement et le poulet peuvent
être préparés très à l’avance, et le chou frisé être cuit au four 1 heure, voire
plus, avant de servir. Il faut ensuite 2 minutes pour mélanger tous les
ingrédients et obtenir cette délicieuse salade César façon Perlmutter.
• Les jaunes de 3 gros œufs de poules élevées en plein air, à
température ambiante
• 1 c. à soupe de moutarde en grains bio
• 1 c. à café de moutarde de Dijon bio
• 1 c. à café de pâte d’anchois bio
• 1 c. à café d’ail bio cuit au four (voir ici)
• 1 c. à soupe de vinaigre de cidre
• 120 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
• 4 blancs de poulet de 180 g chacun sans la peau (poulets élevés
en plein air)
• 80 g de parmesan nement râpé
• 8 feuilles de chou frisé bio, sans les tiges
• 2 têtes de jeune salade romaine bio, préparée et lavée
• 45 g de jeunes pousses d’épinards bio
• 100 g de choux de Bruxelles bio
• 60 g de radis bio, coupés en nes lamelles
• 35 g d’amandes e lées bio, passées au four
S ’
Pour 4 parts
(Préparation : 15 minutes)
Une salade atypique. L’amertume des endives se marie merveilleusement
avec la douceur des noix et l’onctuosité de l’assaisonnement. Pour le plaisir
des yeux, mélangez plusieurs variétés d’endives – pourpres, jaunes ou
tachetées.
• 300 g d’endives bio de variétés di érentes (frisée, chicorée de
Bruxelles, chicon, radicchio, etc.) ou autre légume vert amer
• 50 g de noix bio, concassées et passées au four
• Sauce tahini (voir recette ci-après)
• Environ 40 g de graines de grenade bio (facultatif )
1. Dans un grand saladier, mélangez les endives et les noix. Assaisonnez
et mélangez délicatement.
2. Servez immédiatement avec quelques graines de grenade sur le dessus
(facultatif ).
K - ’
Pour 28 brochettes
(Préparation : environ 15 minutes + 1 heure de trempage pour
les brochettes)
Des amuse-gueule qui raviront vos convives lors d’un barbecue estival.
Mettez tous les ingrédients à disposition et laissez chacun composer sa
brochette. Kebabs à consommer tels quels ou avec le dip à l’avocat.
• 2 contre- lets ou faux- lets de bœuf de 450 g dégraissés
(provenant de bœufs nourris à l’herbe)
• Sel de mer et poivre noir fraîchement concassé
• 140 g de graines de sésame bio
• 240 ml d’huile d’avocat bio
• Dip à l’avocat (voir recette ci-après) (facultatif )
P
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 15 minutes)
À déguster en amuse-gueule en été, à l’apéritif ou lors d’un cocktail, ou pour
calmer une petite faim. La préparation est rapide et à la portée de tous, et
permet de cuisiner tout en discutant avec les convives. Pour plus de goût et
de bienfaits nutritionnels, servez les palourdes avec la sauce aux herbes
aromatiques et aux agrumes, qui apporte de la légèreté et une note de
fraîcheur. Cette sauce se marie merveilleusement aussi avec un poisson, une
volaille ou une viande grillés.
• 3 douzaines de palourdes sauvages, soigneusement nettoyées
avec une brosse
• Sauce aux herbes aromatiques et aux agrumes (voir recette ci-
dessous)
S
A
Pour 4 parts
(Préparation : environ 30 minutes)
La recette idéale lorsque des amis déboulent à l’improviste. Les épices se
marient merveilleusement avec la viande d’agneau bien juteuse. Selon la
quantité de côtelettes d’agneau, doublez, voire triplez la quantité d’épices.
• 1 carré d’agneau nourri à l’herbe (8 côtelettes)
• 3 c. à soupe de moutarde en grains bio
• 1 ¼ c. à café de curcuma en poudre bio
• 1 c. à café de garam masala bio
• ½ c. à café de piment en poudre bio
• 2 c. à soupe d’huile de noix de coco bio
• Sel de mer
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 25 minutes)
Pour cette recette, comme son nom l’indique, notre préférence va au poulet
de Cornouailles, que vous pouvez toutefois remplacer par une autre espèce
de coquelets, de la dinde, du porc, voire des crustacés. Ce plat se marie à
ravir avec des steaks de chou- eur ou des légumes grillés.
• 1 c. à soupe de pâte de tamarin bio, dissoute dans 2 c. à soupe
d’eau chaude
• 2 piments rouges ou verts bio, frais, équeutés et épépinés (plus
ou moins selon votre goût)
• 240 ml de lait de noix de coco bio, non sucré
• 25 g d’oignon jaune bio, émincé
• 1 c. à soupe d’ail bio, émincé
• Sel de mer
• 3 poulets de Cornouailles élevés en plein air, parés et coupés en
deux dans le sens de la longueur
• Le jus de 1 un citron bio
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 1 heure + 24 heures pour la marinade)
Une manière originale de faire rôtir un poulet. Pour les non-initiés : le
tandoor est un four traditionnel indien (mais typique aussi d’autres régions
du Sud-Est asiatique) en terre cuite, chau é au bois ou au charbon. La
température du four est toujours comprise entre 230 et 260 °C. Si vous
n’avez de tandoor, sachez qu’un barbecue avec couvercle fera l’a aire, même
si vous ne retrouverez pas exactement la texture d’un vrai poulet tandoori. Il
su t d’une pincée d’épices pour que la viande soit délicatement parfumée.
Si vous cuisinez le poulet entier, laissez-le mariner dans la préparation à
base de yaourt et d’épices au maximum 24 heures. Si vous préférez le couper
en morceaux, n’oubliez pas de faire des entailles dans la peau a n que la
marinade pénètre bien.
• 375 ml de yaourt entier bio
• 2 c. à soupe de jus de citron vert bio fraîchement pressé
• 1 à 1 ½ piment rouge, épépiné et coupé en petits morceaux
• 75 g d’oignon jaune bio, coupé en petits morceaux
• 1 c. à soupe de gingembre frais bio, écrasé
• 1 c. à café d’ail bio frais, écrasé
• 1 c. à soupe de paprika bio
• 2 c. à café de garam masala bio
• 1 c. à café de curcuma bio en poudre
• 1,5 à 2 kg de poulet élevé en plein air
1. Dans le bol du robot mixeur, doté d’une lame en métal, mélangez le
yaourt et le jus de citron vert, puis ajoutez le piment, l’oignon, le
gingembre et l’ail. Mélangez, puis incorporez le paprika, le garam
masala et le curcuma pour obtenir une préparation lisse et onctueuse.
2. Mettez le poulet dans un grand sac congélation. Ajoutez la préparation
à base de yaourt, fermez le sac et secouez jusqu’à ce que toutes les
parties du poulet soient enduites du mélange. Laissez mariner
24 heures au réfrigérateur en retournant le sac de temps à autre.
3. Environ une demi-heure avant de mettre le poulet à cuire, préchau ez
le four à 260 °C ou, si utilisez un barbecue, allumez le charbon de bois
et attendez d’avoir de belles braises. Véri ez que la température a
atteint 260 °C avant de mettre le poulet à cuire.
4. Sortez le poulet du sac congélation et retournez le sac sur la viande a n
de récupérer toute la marinade. Mettez le poulet sur la plaque du four
ou du gril, le plus haut possible par rapport à la source de chaleur. Si
vous utilisez un barbecue, baissez le couvercle. Laissez cuire le poulet
en le retournant régulièrement. Si besoin est, ajoutez du charbon de
bois a n que la température soit toujours de 260 °C. Pour la cuisson,
comptez au maximum 40 minutes au four et environ 2 heures au
barbecue.
5. Une fois cuit, sortez le poulet et réservez-le environ 15 minutes avant
de le couper.
B
Pour 6 parts
(Préparation : environ 40 minutes)
Cette recette peut être réalisée avec tout autre poisson entier de votre choix,
mais aussi avec des lets de poissons sauvages à chair ferme comme du
saumon ou du étan. La cuisson du poisson entier à forte température
permet d’avoir une chair tendre et juteuse.
• 2 bars rayés sauvages de 1,3 kg, vidés
• 2 gros citrons bio, bien lavés et coupés en nes rondelles
• 10 brins d’estragon bio et un peu plus pour la garniture
(facultatif )
• 10 brins de persil plat bio et un peu plus pour la garniture
(facultatif )
• 3 c. à soupe d’huile d’olive extra-vierge bio
• 2 c. à soupe de jus de citron bio frais
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
• 2 gros bulbes de fenouil bio, découpés en nes lamelles dans le
sens de la diagonale
• Environ 900 g d’échalotes bio, épluchées, émincées et blanchies
• 120 ml de vin blanc sec
Pour 4 parts
(Préparation : 15 minutes)
Une recette aussi facile que rapide. Quoi de mieux lorsque vous êtes pressé
par le temps en semaine ou que vous avez des convives qui débarquent à
l’improviste ?
• 2 bottes de roquette bio (épinards ou toute autre variété de
couleur verte avec une légère amertume), bien lavées
• 70 g de beurre doux fait avec du lait de vaches nourries à l’herbe
• Sel de mer et poivre
• 1 c. à soupe d’huile de noix de coco
• 4 lets de saumon sauvage de 180 g sans la peau
• Cumin en poudre bio
Pour 6 parts
(Préparation : environ 30 minutes)
Si vous ne trouvez pas un saumon entier de 2,7 kg, prenez un poisson plus
petit ou simplement le dos d’un gros saumon. Par ailleurs, à la place du
saumon, vous pouvez cuisiner un bar rayé ou tout autre poisson légèrement
gras. Le poisson peut être servi chaud ou à température ambiante. Il fera le
plaisir de vos convives, qui pourront également pro ter des bienfaits des
prébiotiques fournis par les artichauts de Jérusalem et les poireaux.
• 680 g de petits artichauts de Jérusalem (topinambours) bio,
nettoyés avec une brosse à légumes
• 3 branches de 12,5 cm de romarin frais bio ou toute autre herbe
aromatique de votre choix
• 1 citron bio, coupé en rondelles
• 2,7 kg de saumon sauvage, vidé, sans la tête et sans la queue,
lavé et essuyé
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
• 1 c. à soupe d’huile de noix de coco bio
• 6 poireaux bio (la partie blanche avec un peu de vert), ouverts
dans le sens de la longueur et bien lavés
• 1 c. à café d’aiguilles de romarin frais bio
• Quelques feuilles de cresson (facultatif )
1. Faites chau er un grand récipient d’eau sur feu vif. Lorsque l’eau bout,
plongez-y les artichauts de Jérusalem. Attendez que l’eau bouille de
nouveau, puis réduisez le feu et laissez frémir environ 5 minutes, soit
jusqu’à ce que les légumes soient juste cuits. Égouttez-les et essuyez-
les. Réservez.
2. Préchau ez le four à 190 °C.
3. Glissez les branches de romarin et les rondelles de citron à l’intérieur
du saumon. Salez et poivrez, puis, avec un pinceau, badigeonnez
légèrement le dessus du poisson d’huile de noix de coco.
4. Mettez les artichauts de Jérusalem et les poireaux dans un plat allant au
four su samment grand pour contenir le poisson. Répartissez les
aiguilles de romarin sur les légumes, salez et poivrez. Disposez le
saumon sur les légumes.
5. Enfournez et laissez cuire environ 15 minutes pour 2,5 cm d’épaisseur.
Autre option : insérez un thermomètre dans la partie la plus épaisse du
saumon : lorsque la température atteint 57 °C, le poisson est cuit.
6. Sortez le plat du four et réservez-le pendant 10 minutes.
7. Servez le saumon et les légumes avec des quartiers de citron et du
cresson (facultatif ).
Pour 4 à 8 parts
(Préparation : 90 minutes)
Nous adorons ces lasagnes qui sont réalisées avec des courgettes à la place
des pâtes. Autre option : utilisez des aubergines à la place des courgettes.
Aussi nourrissantes mais plus légères et meilleures pour la santé que les
lasagnes traditionnelles, celles-ci seront appréciées de tous les convives lors
d’un dîner, une crémaillère ou toute autre occasion.
• 1 kg de courgettes
• Sel de mer
• 2 c. à soupe d’huile d’olive extra-vierge bio
• 100 g d’oignons jaunes bio, coupés en petits dés
• 1 c. à soupe d’ail bio, écrasé
• 800 g + 150 g de tomates bio concassées en conserve
• 1 c. à soupe de basilic bio déshydraté
• 2 c. à café d’origan bio déshydraté
• ¼ c. à café de ocons de piment rouge bio
• 500 g de ricotta au lait entier (voir recette)
• 550 g de mozzarella râpée faite avec du lait de bu onnes
nourries à l’herbe
• 220 g de parmesan râpé bio
• 1 gros œuf pondu par une poule élevée en plein air, à
température ambiante
S - ’
Pour 4 parts
(Préparation : environ 45 minutes)
Les steaks de légumes ont belle allure sur un plat de service et permettent
de se familiariser avec une alimentation plus saine. Si vous manquez de
temps, faites simplement griller les steaks, puis arrosez-les d’un let de
vinaigrette ou d’un peu d’huile d’olive extra-vierge et de vinaigre
balsamique.
• 1 aubergine bio de 900 g, équeutée
• Piment de Cayenne
• 1 grosse tête de chou- eur bio, équeutée et coupée dans le sens
de la longueur en tranches de 2,5 cm d’épaisseur
• 1 grosse tête de brocoli, équeutée et coupée en 4 morceaux de
même grosseur
• 25 g ou 10 c. à soupe de feuilles d’origan bio
• 1 c. à soupe d’ail rôti, réduit en purée*4
• 1 c. à soupe de graines de fenouil bio
• Sel de mer et poivre noir concassé
• Sauce tahini (voir recette ici)
• Poudre de sumac (facultatif )
ACCOMPAGNEMENTS
S
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 20 minutes)
Une salade on ne peut plus riche en prébiotiques, qui se marie
merveilleusement avec du poisson sauvage, du poulet ou du porc grillés,
notamment si vous ajoutez une petite pincée d’épices. L’été, pensez à cette
recette pour vos barbecues et vos pique-niques.
• Le jus de 2 petites oranges bio
• Le jus de 1 citron vert bio
• 2 gousses d’ail bio, sans la peau
• 1 bouquet de coriandre fraîche, les feuilles seulement
• 60 ml d’huile d’olive extra-vierge bio
• 3 petits jicamas (ou pois patates), pelés et coupés en julienne
(allumettes)
• 1 oignon rouge bio, pelé et coupé en julienne
• 1 bouquet de menthe bio, les feuilles seulement, coupées en
petits morceaux
• 1 botte d’oignons verts bio, nement coupés en diagonale
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 10 minutes)
Sautées, les asperges sont un peu plus fortes en goût que lorsqu’elles sont
cuites à la vapeur et servies avec du citron. Idéales pour accompagner
pratiquement toutes les viandes, volailles ou les gibiers, ou à déguster au
déjeuner avec, sur le dessus, des œufs pochés ou brouillés.
• 2 c. à soupe de ghee (beurre clari é)
• 2 petites échalotes, épluchées et émincées nement
• 2 bottes d’asperges vertes bio, épluchées et coupées en deux
• 2 brins de thym bio
• 1 piment mariné, épépiné et émincé
• Sel de mer et poivre blanc fraîchement moulu
• ½ c. à soupe de vinaigre de cerise bio
1. Faites fondre le ghee dans une grande sauteuse sur feu modéré. Faites
revenir les échalotes pendant 3 minutes, en mélangeant régulièrement.
Lorsqu’elles sont translucides, ajoutez les asperges, le thym et le
piment. Salez, poivrez et poursuivez la cuisson, en remuant
fréquemment, pendant environ 7 minutes, jusqu’à ce que les asperges
soient tendres mais encore croquantes.
2. Environ 1 minute avant la n de la cuisson, déglacez la sauteuse avec le
vinaigre de cerise. Remuez et retirez la sauteuse du feu.
3. Servez immédiatement a n que les asperges gardent de leur croquant.
N ,
Pour 4 parts
(Préparation : environ 20 minutes)
Si, comme la plupart des familles, vous n’avez pas de coupe-légumes en
spirale, ou spiralizer, dans votre cuisine, sachez que la plupart des grandes
surfaces vendent des nouilles de légumes (courgettes, carottes, betteraves et
autres légumes fermes). Si nous préférons faire nos propres nouilles de
légumes, c’est uniquement parce que, au moins, nous sommes sûrs de la
qualité et de la fraîcheur de ces aliments à consommer en accompagnement
ou en plat de résistance.
• 450 g de eurettes de brocoli bio
• 55 g de parmesan râpé nement (et un peu plus à saupoudrer)
• 45 g de noix de cajou bio
• Sel de mer
• 60 ml d’huile d’olive extra-vierge bio (et un peu plus pour
arroser le plat au moment de servir)
• 2 gousses d’ail bio, épluchées et coupées nement
• 1 piment rouge bio, équeuté, épépiné et coupé nement (plus
ou moins selon votre goût)
• 1 c. à soupe de zeste de citron bio
• 675 g de nouilles de courgette bio
• 225 g de nouilles de panais bio
• 225 g de céleri bio, râpé
G ’ J
Pour 4 parts
(Préparation : environ 35 minutes)
En gratin, les artichauts de Jérusalem sont légèrement sucrés. C’est
pourquoi nous ajoutons du poivre noir a n de contrebalancer la douceur de
ce légume et de donner du caractère à ce plat, à déguster en
accompagnement ou comme plat de résistance, au déjeuner ou au dîner.
• 2 c. à soupe de beurre fait avec du lait de vaches nourries à
l’herbe
• 1 c. à soupe d’huile d’avocat bio
• 1 gros oignon blanc bio, épluché et coupé dans le sens de la
longueur en petits morceaux
• 450 g de petits artichauts de Jérusalem (ou topinambours) bio,
épluchés et coupés en lamelles de 3 mm d’épaisseur
• 1 c. à soupe de thym bio
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
• 60 g de crème fraîche faite avec du lait de vaches nourries à
l’herbe
• 60 g de cheddar râpé fait avec du lait de vaches nourries à
l’herbe
1. Dans une grande poêle allant au four, faites chau er l’huile et le beurre
sur feu modéré, puis faites revenir l’oignon, en remuant fréquemment,
pendant environ 10 minutes, jusqu’à ce qu’il soit tendre et commence à
dorer.
2. Ajoutez les artichauts de Jérusalem et le thym. Salez et poivrez
généreusement. Ajoutez 120 ml d’eau et portez à ébullition. Réduisez
le feu, couvrez et laissez cuire environ 20 minutes, jusqu’à ce que les
artichauts de Jérusalem soient bien tendres. Ôtez le couvercle et laissez
réduire le jus sur feu doux. Si nécessaire, ajoutez un peu d’eau pour
déglacer la poêle.
3. Préchau ez le gril.
4. Recouvrez les artichauts de Jérusalem d’une bonne cuillerée de crème
fraîche, étalée avec le dos d’une cuillère. Répartissez le fromage dessus
et mettez la poêle sous le gril.
5. Laissez dorer environ 4 minutes. Des petites bulles doivent apparaître
sur les bords.
6. Retirez le plat de sous le gril et servez.
P
Pour 4 personnes
(Préparation : environ 20 minutes)
Le mélange poireaux/blettes peut sembler un peu fade. C’est pour en
rehausser le goût que nous cuisinons ces légumes avec de l’ail, du curry et du
lait de noix de coco. Pour cette recette, vous pouvez remplacer les blettes par
du chou frisé ou tout autre légume vert, à condition qu’il ne soit pas trop
amer et que l’on ne sente plus le goût des poireaux.
• 5 poireaux bio, bien lavés (la partie blanche et un peu de vert)
• 2 c. à soupe de ghee (beurre clari é)
• 2 gousses d’ail bio, pelées et émincées
• 225 g de feuilles de blettes, sans la tige et coupées en rubans
• 1 c. à café de curry en poudre bio, fort en goût
• ¼ c. à café de curcuma en poudre bio
• Sel de mer
• 315 ml de lait de coco bio non sucré
• 60 g de fruits à coque (à votre convenance) bio, grillés et
concassés
B
Pour 4 parts
(Préparation : environ 15 minutes)
Une recette à la fois facile et goûteuse. Attention à ne pas cuire
trop longtemps le brocoli, qui doit rester croquant et ne pas étrir. Si vous
aimez les épices, ajoutez quelques ocons de piment fort.
• 450 g de eurons de brocoli bio
• 2 c. à soupe d’huile de noix de coco bio
• 2 échalotes bio, épluchées et coupées en diagonale en nes
rondelles
• 1 petit poivron rouge bio, sans la queue, épépiné, sans la
membrane blanche et coupé en petits dés
• 1 c. à café d’ail bio écrasé
• Sel de mer et poivre noir fraîchement moulu
P
Pour 4 parts
(Préparation : environ 30 minutes)
Les pissenlits sont à déguster de préférence au printemps, lorsque les feuilles
sont petites, tendres et peu amères. Très riches en vitamines et en
prébiotiques, les pissenlits, malheureusement, ne sont pas appréciés à leur
juste valeur et sont, de ce fait, trop peu souvent consommés. Vous pouvez
les cueillir vous-même, à condition d’être sûr qu’ils n’ont pas été contaminés
par un pesticide ou des déjections d’animaux.
• 900 g de pissenlits bio, sans les tiges et émincés
• 60 ml + 1 c. à soupe d’huile d’olive extra-vierge bio
• 1 gros oignon bio, épluché et coupé en nes rondelles
• 100 g d’échalotes bio, émincées
• 1 c. à soupe d’ail bio, émincé
• 15 g (6 c. à soupe) d’herbes aromatiques (persil, coriandre,
ciboulette ou basilic)
• Le jus de 1 citron bio
• Sel de mer
1. Portez un grand récipient d’eau salée à ébullition sur feu vif. Ajoutez les
pissenlits et laissez cuire environ 3 minutes, jusqu’à ce que les feuilles
soient tendres.
2. Retirez le récipient du feu et égouttez les pissenlits dans une passoire à
petits trous avant de les essorer dans un torchon propre pour éliminer
le maximum d’eau. Réservez.
3. Faites chau er 60 ml d’huile dans une grande poêle sur feu moyen-vif.
Lorsque l’huile est bien chaude, ajoutez l’oignon. Remuez pour briser
les rondelles et bien graisser chaque morceau. Laissez légèrement dorer
(comptez environ 5 minutes et remuez de temps à autre). Réduisez le
feu à moyen-doux et poursuivez la cuisson environ 15 minutes, jusqu’à
ce que les rondelles d’oignon soient dorées et croustillantes. Remuez de
temps à autre.
4. Avec une cuillère à trous, transférez les rondelles d’oignon sur deux
feuilles de papier absorbant superposées pour enlever l’excédent d’huile.
Salez.
5. Versez le reste de l’huile dans une grande casserole. Ajoutez les
échalotes et l’ail, et laissez revenir environ 5 minutes, en remuant
fréquemment. Retirez du feu lorsqu’ils commencent à se colorer.
6. Ajoutez les pissenlits et les herbes dans la casserole. Faites chau er sans
cesser de remuer. Goûtez et, si nécessaire, ajoutez du sel.
7. Retirez la casserole du feu et transférez la préparation dans un plat.
Ajoutez le jus de citron (plus ou moins selon votre goût) et répartissez
l’oignon dessus.
8. Servez immédiatement.
DESSERTS
N
C
B
Pour 8 à 10 biscotti
(Préparation : 1 heure – Repos : 12 heures)
Bien secs, les biscotti sont un régal à l’heure du thé. Vous pouvez, si vous le
souhaitez, ne pas mettre de stévia dans la pâte ; les biscotti seront alors non
sucrés mais tout aussi rassasiants.
• 280 g d’amandes bio
• 30 g de noix de coco non sucrée, bio
• 3 c. à soupe de poudre de cacao bio
• 2 c. à soupe de graines de chia bio
• 1 gros œuf de poule élevée en plein air, à température ambiante
• 60 ml d’huile de noix de coco bio
• 1 c. à soupe de stévia
• 1 c. à café de levure chimique bio
1. Dans le bol du robot mixeur, doté d’une lame en métal, mélangez les
amandes, la noix de coco, la poudre de cacao et les graines de chia.
Malaxez à la vitesse rapide jusqu’à l’obtention d’un mélange n.
2. Transvasez le mélange dans un saladier de taille moyenne. Ajoutez
l’œuf, l’huile de noix de coco, la stévia et la levure. Mélangez
soigneusement.
3. Préchau ez le four à 190 °C.
4. Posez la pâte sur un tapis de pâtisserie et, avec les mains, formez un
pain d’environ 2,5 cm d’épaisseur. Enveloppez-le dans du lm
alimentaire et laissez-le environ 30 minutes au réfrigérateur a n qu’il
durcisse légèrement.
5. Sortez la pâte du réfrigérateur, retirez le lm et coupez dans le sens de
la largeur 8 à 10 bandes de même taille.
6. Disposez les bandes sur un tapis de cuisson non graissé en les espaçant
d’environ 2,5 cm. Enfournez et laissez cuire environ 10 minutes,
jusqu’à ce que la pâte soit ferme et que les bords commencent à dorer.
7. Vous pouvez soit consommer ces biscuits dès leur sortie du four, soit les
laisser refroidir a n qu’ils s’assèchent et soient plus croustillants. Pour
des biscotti très croquants, à leur sortie du four, transférez-les sur une
grille et laissez-les 12 heures à température ambiante avant de les
déguster.
M
Pour 4 parts
(Préparation : environ 15 minutes)
Un dessert léger et rafraîchissant qui peut être réalisé avec ou sans fruits
rouges, ou avec des pépites de chocolat noir amer (avec 80 % de cacao).
Pauvre en glucides, cette mousse est à consommer sans modération lors, par
exemple, d’une crémaillère ou d’un barbecue.
• 480 g de ricotta (voir recette)
• 60 g de crème fraîche entière faite avec du lait de vaches
nourries à l’herbe
• 2 c. à soupe de stévia (plus ou moins selon votre goût)
• 90 g de myrtilles ou de framboises
• 1 c. à café de zeste d’orange râpé nement
• Poudre de cacao (à saupoudrer)
P
Pour 4 à 6 parts
(Préparation : environ 30 minutes – Réfrigération : 4 heures)
Un dessert léger qui impressionne toujours ! Pour le plaisir des yeux et des
papilles gustatives, réduisez en purée 120 g de myrtilles à répartir
équitablement dans les assiettes à dessert. Sur le dessus de la panna cotta,
ajoutez quelques myrtilles entières et une feuille de menthe.
• 240 ml de lait d’amande bio non sucré
• 240 g de crème fraîche épaisse faite avec du lait de vaches
nourries à l’herbe
• 1 ½ c. à café de gélatine non aromatisée
• 1 c. à soupe de stévia
• 1 c. à café d’extrait d’amande pure bio
• 60 g de myrtilles bio (pour la garniture)
• 4 à 6 feuilles de menthe bio (pour la garniture)
1. Dans une petite casserole à fond épais, faites chau er à feu doux le lait
d’amande et 120 g de crème fraîche pendant environ 6 minutes, jusqu’à
ce que de petites bulles apparaissent sur le bord de la casserole.
2. Pendant ce temps, versez le restant de crème fraîche dans un bol
résistant à la chaleur. Ajoutez la gélatine et laissez-la ramollir.
3. Incorporez la crème et la gélatine au mélange lait d’amande/crème
fraîche chaud. Ajoutez la stévia et mélangez jusqu’à ce que la gélatine
se soit totalement dissoute.
4. Laissez refroidir à température ambiante, puis incorporez l’extrait
d’amande. Répartissez le mélange dans quatre ramequins de 120 g ou
six ramequins plus petits.
5. Couvrez chaque ramequin de lm alimentaire et placez-les au
réfrigérateur. Laissez refroidir au minimum 4 heures – la préparation
doit être bien prise.
6. Pour servir, retournez chaque ramequin sur une assiette à dessert.
Décorez avec des myrtilles entières et une feuille de menthe. Si vous
avez du mal à démouler la panna cotta, enveloppez le ramequin
quelques secondes dans un torchon très chaud.
7. Dégustez sans attendre.
BOISSONS
S
Pour 2 verres
(Préparation : 5 minutes)
Une boisson idéale pour fournir un regain d’énergie au milieu de l’après-
midi. Rafraîchissant et très goûteux, ce smoothie est béné que pour la
santé. Avant de le déguster, vous pouvez, si vous le désirez, lui ajouter
quelques glaçons mixés.
• 2 gros concombres libanais bio
• 5 g (2 c. à soupe) de feuilles de menthe bio
• ½ c. à café de poudre de thé vert matcha
• 480 ml d’eau de noix de coco bio, glacée
1. Coupez les concombres en morceaux et mettez-les dans le blender.
Ajoutez les feuilles de menthe, la poudre de thé vert matcha et l’eau de
noix de coco. Mélangez jusqu’à l’obtention d’une préparation
homogène.
2. Répartissez le mélange dans deux verres et dégustez.
B
I ’
Pour 4 grands verres
(Préparation : 15 minutes)
Consommée chaude ou froide, cette infusion d’hibiscus est une boisson à
privilégier en période de jeûne. Fruitée et rafraîchissante, c’est un régal en
été. Le gingembre et les herbes aromatiques se marient merveilleusement et
rendent incontournable cette boisson aux vertus thérapeutiques.
• 12 g (5 c. à soupe) de eurs d’hibiscus séchées bio*5
• 7 feuilles de basilic fraîches bio
• 1 morceau d’environ 1,25 cm de gingembre bio
• 1 c. à soupe de jus de citron vert frais bio
• Stévia (facultatif )
• 4 brins de menthe (pour la garniture, facultatif )
B
Pour 2 litres
(Préparation : environ 40 minutes)
Une très très vieille recette, appréciée des hommes et des femmes qui, en
été, travaillaient dans les champs. Non sucrée, elle doit son côté
rafraîchissant et revitalisant au gingembre. Idéale pour se réhydrater, en
compagnie d’amis un dimanche après-midi ou lors d’un pique-nique sur la
plage.
• L’écorce de 3 citrons bio, coupée en nes bandes
• L’écorce de 1 orange bio, coupée en nes bandes
• 180 g de gingembre bio, épluché et coupé en petits morceaux
• Stévia (plus ou moins selon votre goût)
• Brins de menthe (pour la garniture, facultatif )
C « P »
Pour 2 tasses
(Préparation : environ 5 minutes)
Une boisson au café pour bien commencer la journée ou avoir un regain
d’énergie en n d’après-midi. Sa texture en fait également un dessert
apprécié de tous. Pour une émulsion parfaite, utilisez un blender à vitesse
très rapide (par exemple, Vitamix®).
• 480 ml de café fort, chaud
• 3 c. à soupe de chocolat à forte teneur en cacao (80 %),
nement râpé
• 2 c. à soupe de beurre doux fait avec du lait de vaches nourries à
l’herbe
• 1 c. à soupe d’huile de coco à triglycérides à chaînes moyennes
(TCM) (voir ici)
• 2 c. à soupe de crème fraîche épaisse faite avec du lait de vaches
nourries à l’herbe
• Cannelle en poudre (facultatif )
M
« Le monde tel que nous l’avons créé est un processus de notre pensée. Il ne peut être
changé si nous ne changeons pas notre pensée. »
Albert Einstein
Nous recherchons tous la même chose dans la vie. Nous voulons le bonheur,
la réussite, et avoir un but. Nous voulons être bien portants, physiquement
et mentalement. Nous voulons créer et partager des relations solides avec
autrui. Nous voulons que notre vie suive un l conducteur et ait un sens.
Mais, souvent, ces objectifs sont di ciles à atteindre, du fait de mauvaises
habitudes et de comportements qui sabotent tous nos e orts.
Lorsque, stupidement, nous donnons libre cours à des envies intempestives,
à des réactions impulsives et à des jugements dictés par la peur, nous ratons
notre vie. La colère remplace l’amour, et le narcissisme, l’empathie. Nous
devenons négatifs et nous nous laissons envahir progressivement par le
pessimisme au lieu de faire preuve de positivisme et d’optimisme. Nous nous
renfermons sur nous-mêmes et nous éloignons de notre famille, de nos amis
et du monde en général. La vérité est douloureuse et ne nous apporte rien :
nous devenons des êtres solitaires dans un monde qui nous isole de plus en
plus. Et c’est ainsi que nous consacrons notre temps et notre énergie à des
activités qui, nous le savons, ne nous permettront pas de trouver ce que nous
recherchons.
Cette situation ne peut pas durer. Nous avons besoin d’être connectés – à
notre environnement, aux autres, à nos pensées et à nos actions conscientes.
C’est aussi simple que cela.
DES LIENS QUI UNISSENT
Il est facile de comprendre le besoin que tout être humain a d’être connecté
à ses congénères lorsque nous abordons le sujet du point de vue
évolutionniste. Les chasseurs-cueilleurs comptaient les uns sur les autres
pour étayer leurs connaissances et se protéger. Mais la technologie
d’aujourd’hui a réduit à son minimum ce besoin partagé. Le monde dans
lequel nous vivons est fait de manière à promouvoir et permettre la vie en
autarcie. Toutefois, être connectés aux autres s’avère être beaucoup plus
important qu’on ne le pense et va bien au-delà du simple fait de nous
permettre d’être informés et en sécurité.
Pendant plus de 80 ans, des chercheurs ont voulu, dans le cadre de l’étude de
Harvard sur le développement des adultes, mettre au jour les secrets d’une
vie longue et heureuse. Et l’un des facteurs qui arrivent en tête de liste est le
fait d’appartenir à une communauté1. Les premières données obtenues grâce
au suivi de 268 étudiants masculins de Harvard ont été collectées en 1938,
en pleine crise économique américaine, ou, comme on l’appela, la Grande
Dépression. L’actuel et quatrième directeur de l’étude est le Dr Robert
Waldinger, psychiatre à l’hôpital général du Massachusetts et professeur de
psychiatrie à la faculté de médecine de l’université de Harvard.
La conférence qu’il a donnée dans le cadre d’une rencontre TED sur le
thème « Le secret pour mener une vie comblée » a été visionnée plus de
26 millions de fois. Depuis de nombreuses années, le Dr Waldinger et son
équipe sont les auteurs d’une multitude d’articles des plus édi ants quant à
l’intérêt d’avoir, pour chacun d’entre nous, d’autres personnes dans sa vie.
L’une de leurs études a porté sur une éventuelle corrélation entre les
relations sociales et les problèmes de santé2. Les chercheurs ont posé un
certain nombre de questions à 81 couples a n d’évaluer leur bien-être et de
tester leur mémoire. Ils ont, par ailleurs, quanti é leur attachement, terme
qui en psychologie décrit « un lien profond et émotionnel tenace qui
connecte une personne à une autre, dans le temps et dans l’espace3 ». Deux
ans et demi plus tard, les chercheurs ont fait repasser les mêmes tests aux
di érents couples a n de réévaluer leur bien-être et leur mémoire. Les
couples chez lesquels l’attachement était le plus fort étaient moins
dépressifs, de meilleure humeur et plus satisfaits de leur vie en général. Qui
plus est, les femmes de ce groupe avaient une meilleure mémoire.
Si être unis par des liens puissants à d’autres personnes améliore la santé
mentale, des relations de mauvaise qualité peuvent-elles, à l’inverse, avoir un
e et délétère sur la santé mentale ?
Pour le savoir, les chercheurs de l’étude de Harvard se sont demandé s’il y
avait une corrélation entre la qualité des relations dans une fratrie au cours
de l’enfance et l’apparition d’une dépression à l’âge adulte4. Ce qu’ils ont
découvert est édi ant. En e et, l’étude a montré que de mauvaises relations
entre frères et sœurs avant l’âge de 20 ans étaient liées à un risque accru de
développer une dépression grave et d’avoir recours à des thymorégulateurs –
médicaments régulateurs de l’humeur – à un moment ou à un autre de leur
vie d’adulte.
Les relations solides et enrichissantes nous nourrissent, comme nous
nourrissent les aliments et l’eau que nous consommons. Et ce qui est
merveilleux dans tout ça, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour améliorer
les relations qui nous lient aux personnes qui nous sont chères. Il su t
parfois de simplement prendre son téléphone et de les appeler.
Témoignage d’Austin : ce que m’a appris mon travail dans une unité de
soins palliatifs
Pendant mon internat, j’ai travaillé dans une unité de soins palliatifs. Tous
les patients dont j’avais la charge étaient dans un état critique. Même si
c’était di cile et que, souvent, j’avais le moral en berne, mon passage dans
ce service reste l’un de mes meilleurs souvenirs d’étudiant. Dans ce service,
j’avais le privilège de m’occuper de patients qui vivaient leurs dernières
heures. Et même s’ils avaient mené une vie di érente avant d’être
hospitalisés, tous avaient le même désir face à la maladie et à la mort : ils
voulaient être entourés de leurs amis les plus proches et de leur famille,
c’était ce qui comptait le plus pour eux. Je n’ai jamais été confronté à des
moments aussi forts en émotions que durant cette période de ma vie. Et
c’est aussi à ce moment-là que j’ai arrêté de me demander ce que j’allais
manger au déjeuner ou au dîner, quel jour j’allais prendre un congé, voire ce
que je voulais faire du reste de ma vie. En revanche, j’ai appelé mes parents
et ma sœur, j’ai pris le temps de voir un vieux copain avec lequel je n’avais
plus guère de contacts et de penser à toutes les personnes qui comptaient
pour moi. Il y a mille et une raisons qui expliquent pourquoi on s’isole, mais
ce dont j’étais sûr, c’était que je ne voulais pas vivre de cette manière. Mes
parents m’ont donné énormément de choses, et s’il en est une que j’ai eu la
chance de recevoir d’eux, c’est la faculté de comprendre le sens que je voulais
donner à ma vie.
Nous vivons tous sur la même sphère bleue. Et si nous n’avons pas tous les
mêmes opportunités, si nous ne devons pas tous relever les mêmes dé s et si
nous vivons tous des choses di érentes, nous avons dé nitivement une
chose en commun : nous naissons, nous vivons et nous mourons. Le livre de
notre vie entre dans la catégorie des tragédies, des comédies, voire des
thrillers. Or la majorité des chapitres ont moins à voir avec ce que nous
vivons qu’avec la manière dont nous interprétons ce que nous vivons.
Nous ne devons pas nécessairement être le protagoniste passif de l’histoire
de notre vie. Nous pouvons en être l’auteur. L’histoire de notre vie ne devrait
pas être écrite par ceux qui pro tent du fait que nous n’allons pas bien
physiquement et/ou mentalement et que nous sommes insatisfaits. Soit
vous prenez le contrôle sur votre cerveau, soit quelqu’un d’autre le fera à
votre place.
Certes, nous sommes tous à un moment ou à un autre confrontés à des
épreuves terri antes et à des aléas épouvantables, et nous devons tous nous
battre contre le désespoir et la colère qui sont dans notre tête. Mais la
plupart des batailles ont lieu dans les espaces entre ces événements majeurs
de notre vie. Ce sont toutes ces petites choses – la nourriture que nous
choisissons de consommer, la technologie que nous utilisons, les supports
d’information auxquels nous nous abonnons, les médias que nous
consultons, les relations que nous choisissons de nourrir – qui
détermineront si notre cerveau nous appartient à nous ou s’il appartient à
ceux qui cherchent à le pirater. Réveillez-vous ! C’est une chance qui vous
est donnée de pouvoir voir le monde tel qu’il est et de vous demander si
votre histoire vous appartient. Si la réponse est « non », c’est à vous de
reprendre les choses en main.
Vous devez prendre une décision : allez-vous laisser les autres décider de
votre destin, recâbler votre cerveau ou, au contraire, allez-vous tirer pro t du
pouvoir de la neuroplasticité et restructurer votre cerveau a n de mener la
vie à laquelle vous aspirez ? Nous pensons que le syndrome de déconnexion
est un mal qui se soigne, et ce, au niveau individuel et au niveau social. Mais
nous ne pouvons pas y parvenir tout seuls. Nous avons besoin les uns des
autres. Nous avons besoin de vous.
REMERCIEMENTS
Ce livre a été beaucoup plus qu’une preuve d’amour. Écrire à quatre mains
pour transmettre un message crucial a permis au ls et au père qu’Austin et
moi sommes dans la vie de voir grandir et s’épanouir notre relation. Jamais,
avant de nous lancer dans ce projet, nous n’aurions pu imaginer l’expérience
que nous allions vivre. Et aujourd’hui, nous sommes plus connectés que
nous ne l’avons jamais été dans le passé. Nous avons réussi à écrire un
ouvrage ensemble bien que nous appartenions à deux générations di érentes
et que nous ayons des points de vue di érents, car notre objectif était le
même. Nous pouvons nous sentir ers d’y être arrivés, car ce que cela nous a
apporté a dépassé toutes nos attentes.
Nous ne nous sommes pas lancés seuls dans cette aventure et, comme le
savent tous les auteurs, accoucher d’un livre ne se fait pas sans le concours
de nombreuses personnes créatives, brillantes et infatigables. Nous devrions
remercier très chaleureusement plus de personnes que celles que nous
citerons ci-après, car une multitude d’hommes et de femmes ont apporté
leur pierre à l’édi ce. Nous sommes redevables envers tous les chercheurs,
les mentors et confrères qui ont partagé avec nous leur savoir et qui nous ont
aidés à percer les mystères du cerveau et du corps humains. Nous souhaitons
aussi exprimer toute notre gratitude à nos patients, dont l’histoire
personnelle nous enrichit sans cesse et qui, chaque jour, nous montrent
comment devenir de meilleurs médecins. Les enseignements que nous
tirons de votre vie sont irremplaçables. Cet ouvrage est autant le vôtre que le
mien. Et maintenant, remercions les personnes qui, directement, ont
contribué à l’écriture de ce livre.
Kristin Loberg a accepté de mettre ses qualités d’auteure à notre pro t et de
relever le dé d’uniformiser et de rendre cohérent un livre écrit par deux
auteurs. Merci à toi d’avoir su diriger notre équipe et réussi à faire un
fabuleux travail.
Notre agent littéraire Bonnie Solow a également joué un rôle majeur dans
cette aventure. Merci, Bonnie, d’être notre agent, mais aussi pour avoir été
notre guide et nous avoir soutenus, et ce, dans nombre de domaines. Tu ne
recules jamais devant rien et ton aide est plus que précieuse.
Un grand merci à Proton Enterprises, dirigé par James Murphy, pour avoir,
d’une main de maître, supervisé les nombreux messages qui ont contribué à
la rédaction de ce livre. Merci tout particulièrement à Andrew Luer, qui non
seulement a été une force de proposition mais qui a également supervisé
notre plate-forme.
Merci à nos amis de Digital Natives pour leur expertise et leur implication
dans notre projet, notamment sur tout ce qui a trait au numérique.
Merci à Leize Perlmutter, mon épouse et la mère d’Austin. Merci pour ton
amour indéfectible et tes suggestions toujours pertinentes qui nous ont aidés
à peau ner ce livre.
Merci à l’infatigable équipe de Little Brown Spark qui a soutenu notre
projet. Un merci tout particulier à Tracy Behar, notre chère éditrice, dont le
professionnalisme nous a permis de transmettre le message que nous
souhaitions, et ce, en clari ant certains passages ou en e ectuant de
judicieuses coupes a n que ce livre soit accessible à tous et réussisse à
convaincre le plus grand nombre. Grâce à votre travail et à vos
connaissances éditoriales, nous en livrons à nos lecteurs la meilleure version.
Merci aussi à Michael Pietsch, Reagan Arthur, Ian Straus, Jessica Chun,
Juliana Horbachevsky, Craig Young, Pamela Brown, Sabrina Callahan et
Juliana Lee. Ce fut un plaisir de travailler avec une équipe aussi
professionnelle et dévouée.
Merci à Judith Choate, qui a élaboré chacune des recettes dans sa cuisine,
en respectant nos consignes et en gardant à l’esprit que cuisiner doit être un
plaisir.
Et, pour nir, Austin souhaiterait faire cette déclaration : J’ai apprécié de
travailler avec James Murphy, John D’Orazio et Mitch Leonardi. Merci à
vous pour la curiosité, le soutien, la perspicacité et les encouragements dont
vous avez fait preuve alors que nous essayions de traiter quelques-unes des
questions les plus complexes ayant trait à la vie. Merci à Rachel Costantino
pour m’avoir rappelé de pro ter des merveilles qu’o re le monde qui
m’entoure. Merci pour m’avoir encouragé et pour avoir apporté l’équilibre
qui manquait dans ma vie.
CRÉDITS DES ILLUSTRATIONS
Ici [ART 4] : John M. Harlow, “Recovery from the Passage of an Iron Bar
through the Head,” publications of the Massachusetts Medical Society 2,
no. 3 (1868) : 327–47. Reprinted : David Clapp & Son (1869).
Ici [ART 5] : Kalev H. Leetaru, “Culturomics 2.0 : Forecasting Large-scale
Human Behavior Using Global News Media Tone in Time and Space,”
First Monday 16, no. 9 (2011). Available at :
https:// rstmonday.org/ojs/index.php/fm/article/view/3663/3040>. Date
accessed : 23 May 2019. Reprinted with permission.
Ici [ART 7] : Adapted from C. Pearson and Zaheer Hussain, “Smartphone
Use, Addiction, Narcissism, and Personality : A Mixed Methods
Investigation,” International Journal of Cyber Behavior, Psychology and
Learning 5, no. 1 (2015) : 17-32.
Ici [ART 11] : Adapted from Seung-Schik, et al., “ e Human Emotional
Brain without Sleep – a Prefrontal Amygdala Disconnect,” Current Biology
17, no. 20 (2007) : R877-8.
Ici [ART 14] : © Randy Glasbergen. Glasbergen.com Reprinted with
permission.
À PROPOS DES AUTEURS
Voici une liste d’articles scienti ques et autres références qui vous seront
peut-être utiles si vous désirez en savoir plus. Ils peuvent également vous
servir comme base de recherche. Si vous en voulez plus, les références
sont continuellement mises à jour sur www.BrainWashBook.com.
Introduction
1. Pew Research Center, “Political Polarization in the American
Public : How Increasing Ideological Uniformity and Partisan
Antipathy A ect Politics, Compromise and Everyday Life,” 12 juin
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2. Pour vous renseigner sur les maladies chroniques en Amérique,
consultez le site web du Center for Chronic Disease Prevention and
Health Promotion : www.cdc.gov, et spéci quement
https://www.cdc.gov/chronicdisease/resources/infographic/chronic-
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3. Centers for Disease Control and Prevention,
https://www.cdc.gov/healthcommunication/toolstemplates/entertainm
ented/tips/PreventiveHealth.html (consulté le 16 mai 2019).
4. e World Health Organization, https://www.who.int/ncds/en/
(consulté le 16 mai 2019).
Première partie
Chapitre 1
1. “Ericsson Mobility Report : 70 percent of world’s population using
smartphones by 2020,” press release, June 3, 2015,
https://www.ericsson.com/en/press-releases/2015/6/ericsson-mobility-
report-70-percent-of-worlds-population-using-smartphones-by-2020
(consulté le 18 mai 2019).
2. Pour les données sur l’utilisation des médias numériques, voir
www.Nielsen.com.
3. “Americans spend nearly half of their waking hours (42 percent)
looking at a screen, it’s been revealed by new research,” communiqué
de presse du 13 août 2018, enquête réalisée par OnePoll pour
CooperVision, https://coopervision.com/our-company/news-
center/press-release/americans-spend-nearly-half-their-waking-hours-
42-percent (consulté le 16 mai 2019).
4. S. C. Curtin, et al., “Recent Increases in Injury Mortality Among
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5. National Center for Health Statistics. Health, United States, 2010 :
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7. Voir National Sleep Foundation sur www.sleepfoundation.org
8. e World Health Organization, “Global Status Report on Alcohol
and Health,” 2018.
9. Ibid.
10. “New Cigna Study Reveals Loneliness at Epidemic Levels in
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https://cigna.newshq.businesswire.com/press-release/new-cigna-study-
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WT.z_nav=newsroom%2Fnews-releases%2F2018%2Fnew-cigna-
study-reveals-loneliness-at-epidemic-levels-in-
america%3BBody%3Bhttp%3A%2F%2Fcigna.newshq.businesswire.co
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11. Ibid.
12. R. Micha, et al., “Association Between Dietary Factors and
Mortality from Heart Disease, Stroke, and Type 2 Diabetes in the
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13. Rapport de Milken Institute, “America’s Obesity Crisis : e
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Chapitre 2
1. G. Weinstein, et al., “Serum Brain-derived Neurotrophic Factor
and the Risk for Dementia : the Framingham Heart Study,” JAMA
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2. Voir l’interview avec le Dr Bredesen sur www. DrPelrmutter.com.
3. La célèbre « théorie du cerveau triunique » a été développée par le
neuroscienti que Dr Paul MacLean dans les années 1960. Voir la
revue de J. D. Newman et J. C. Harris : “ e Scienti c Contributions
of Paul D. MacLean (1913-2007), J Nerv Ment Dis 197, no. 1 ( Jan
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7. Voir l’article du Smithsonian Magazine de Steve Twomey pour
découvrir les conseils de Phineas Gage, “Phineas Gage : Neuroscience’s
Most Famous Patient,” Janvier 2010,
https://www.smithsonianmag.com/history/phineas-gage-
neurosciences-most-famous-patient-11390067/ (consulté le 16 mai
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8. M. Ironside, et al., “E ect of Prefrontal Cortex Stimulation on
Regulation of Amygdala Response to reat in Individuals with Trait
Anxiety : A Randomized Clinical Trial,” JAMA Psychiatry (Oct 2018).
9. N. J. Kelley, et al., “Stimulating Self-Regulation : A Review of
Non-invasive Brain Stimulation Studies of Goal-Directed Behavior,”
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10. Anne T. Park, et al., Amygdala – medial Prefrontal Cortex
Connectivity Relates to Stress and Mental Health in Early
Childhood,” Soc Cogn A ect Neurosci 13, no. 4 (Avril 2018) : 430–439.
11. Ibid.
Chapitre 3
1. Pour un aperçu général de nos récompenses, voir : Eliot L. Gardner,
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Pathways,” Adv Psychosom Med 30 (2011) : 22-60.
2. Amy F. Arnsten, “Stress Weakens Prefrontal Networks : Molecular
Insults to Higher Cognition,” Nat Neurosci 18, no. 10 (2015) : 1376–
1385.
3. “Always Connected : How Smartphones And Social Keep Us
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Facebook%20Always%20Connected%20%281%29.pdf (consulté le
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4. Ibid.
5. “Kellogg Reveals Results of Monumental Breakfast Survey,” June
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10. Pew Research Center, July, 2016, “ e Modern News Consumer.”
11. Ibid.
12. Ibid.
13. American Psychological Association (2017). “Stress in America :
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Chapitre 4
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9. Juliana Schroeder, et al., “Handshaking Promotes Cooperative
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No. 14-117 ; Harvard Business School Marketing Unit Working
Paper No. 14-117. mai 2014. Disponible sur SSRN :
https://ssrn.com/abstract=2443674 ou
http://dx.doi.org/10.2139/ssrn.2443674.
10. Stephen T. Asma, “ is Friendship Has Been Digitized,” Op-Ed
for e New York Times, 23 mars 2019, Page SR10.
11. Pour plus d’information sur le Dr Lisa Strohman, voir son site sur
https://drlisastrohman.com
12. J. D., Elhai, et al., “Problematic Smartphone Use : A Conceptual
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13. Y. S. Cheng, et al., “Internet Addiction and Its Relationship With
Suicidal Behaviors : A Meta-Analysis of Multinational Observational
Studies,” J Clin Psychiatry 79, no. 4 ( Juin 2018).
14. Danielle L. Clark, Jean L. Raphael, and Amy L. McGuire,
“HEADS : Social Media Screening in Adolescent Primary Care,”
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15. ABC News Australia, “Internet-addicted South Korean Children
Sent to Digital Detox Boot Camp,” disponible sur
https://youtu.be/YuT_RAugJu0.
16. Compte Twitter de Matt Cutts : @MattCutts
17. Pour toutes les statistiques sur les tendances et les utilisations des
réseaux sociaux, téléchargez le rapport du Global Web Index : “ e
Latest Social Media Trends to Know in 2019” sur
www.glocalwebindex.com.
18. Ibid
19. L’interview de Chamath Palihapitiya a été postée par Tim Hain le
11 décembre 2017 sur realclearpolitics.com sous le titre “Former
Facebook Exec : Social Media Is Ripping Our Social Fabric Apart.”
20. Jay R. Corrigan, et al., “How Much Is Social Media Worth ?
Estimating the Value of Facebook by Paying Users to Stop Using It,”
PLoS One 13, no. 12 (Dec 2018) : e0207101
21. “ e Facebook Experiment” by the Happiness Research Institute,
2015. Ce rapport est téléchargeable sur
www.happinessresearchinstitute.com/publications.
22. Melissa G. Hunt, et al., “No More FOMO : Limiting Social
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23. B. A. Primack, et al., “Social Media Use and Perceived Social
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24. P. Verduyn, et al., “Passive Facebook Usage Undermines A ective
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Chapitre 5
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2. William Ickes, Everyday Mind Reading : Understanding What Other
People ink and Feel (New York : Prometheus Books, 2003).
3. S. H. Konrath, E. H. O’Brien, and C. Hsing, “Changes in
Dispositional Empathy in American College Students Over Time : A
Meta-analysis,” Pers Soc Psychol Rev 15, no. 2 (Mai 2011) : 180-98.
4. Pour vous renseigner sur l’empathie, voir : Helen Riess, “ e
Science of Empathy,” J Patient Exp. 4, no. 2 (2017) : 74-77. Voir
aussi : Kamila Jankowiak-Siuda and Wojciech Zajkowski, “A Neural
Model of Mechanisms of Empathy De cits in Narcissism,” Med Sci
Monit 19 (2013) : 934-941
5. Dennis E. Reidy, et al., “E ects of Narcissistic Entitlement and
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Individual Di erences 44 (2008) : 865-875.
6. Victoria Blinkhorn and Minna Lyons, “Drop the Bad Attitude !
Narcissism Predicts Acceptance of Violent Behaviour,” Personality and
Individual Di erences 98 (2016) : 157-16.1
7. Voir le site du Dr Campbell pour trouver la liste complète de ses
recherches et de ses livres sur le narcissisme :
https://wkeithcampbell.com
8. David G. Taylor, “(Don’t You) Wish You Were Here ? Narcissism,
Envy and Sharing of Travel Photos rough Social Media : An
Extended Abstract,” Marketing at the Con uence between
Entertainment and Analytics : Proceedings of the 2016 Academy of
Marketing Science (AMS) World Marketing Congress, édité par
Patricia Rossi, Volume 2, page 821-824
9. Phil Reed, et al., “Visual Social Media Use Moderates the
Relationship between Initial Problematic Internet Use and Later
Narcissism,” e Open Psychology Journal 12 (2019).
10. Sarah J. Woodru , Sara Santarossa, and Jillian Lacasse, “Posting
#sel e on Instagram : What Are People Talking About ?” e Journal
of Social Media in Society 7, no. 1 (2018) : 4-14.
11. Julia Glum, “Millennials Sel es : Young Adults Will Take More
an 25,000 Pictures Of emselves During eir Lifetimes :
Report,” International Business Times, 22 septembre 2015. L’enquête a
été réalisée par Luster Premium White, une société basée à Boston qui
fabrique des produits de blanchiment des dents.
12. Robert Lull and Ted M. Dickinson, “Does Television Cultivate
Narcissism ? Relationships Between Television Exposure, Preferences
for Speci c Genres, and Subclinical Narcissism,” Psychology of Popular
Media Culture 7 no. 1 (2018) : 47-60.
13. J. N. Beadle, S. Paradiso, and D. Tranel, “Ventromedial Prefrontal
Cortex Is Critical for Helping Others Who Are Su ering,” Front
Neurol 9 (Mai 2018) : 288.
14. Y. Mao, et al., “Reduced Frontal Cortex ickness and Cortical
Volume Associated with Pathological Narcissism,” Neuroscience 328
( Jul 2016) : 50-7.
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11. Voir le site du National Cancer Institute, consacré au lien entre
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Chapitre 10
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22. Voir : https://www.bensonhenryinstitute.org
23. Manoj K. Bhasin, et al., “Relaxation Response Induces Temporal
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24. Pour accéder aux études du Dr Newberg, voir :
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Conclusion
1. Voir : https://www.adultdevelopmentstudy.org
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5. Yuka Minagawa and Yasuhiko Saito, “Active Social Participation
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6. K. Orth-Gomér, A. Rosengren, and L. Wilhelmsen,
“Lack of Social Support and Incidence of Coronary Heart
Disease in Middle-aged Swedish Men,” Psychosom Med 55, no. 1
(1993) : 37-43.
7. Voir : https://www.bluezones.com.
Du même auteur, aux éditions Marabout
Ces glucides qui menacent notre cerveau (en collaboration avec Kristin
Loberg), 2015
Pourquoi et comment limiter gluten, céréales, sucres et glucides ra nés, 2015
L’Intestin au secours du cerveau
Protégez votre cerveau (en collaboration avec Kristin Loberg), 2018
Choisissez les aliments qui soignent et protègent votre cerveau, 2016