Chapitre 2 - Les Amortissements
Chapitre 2 - Les Amortissements
Chapitre 2 - Les Amortissements
Introduction
De manière générale, l’amortissement économique mesure la consommation des avantages
économiques attendus d’une immobilisation. L’amortissement économiques est déterminé en
fonction de l’usure physique, de l’obsolescence ou de la protection juridique limitée dans le temps.
Les amortissements acceptés en déduction du résultat fiscal peuvent différés des amortissements
économiques, le CGI prévoyant des règles différentes sur les modalités d’amortissements (base
amortissable, durée d’amortissement) et des techniques d’amortissement exceptionnels pour inciter
les entreprises à investir.
Lorsque l’amortissement accepté en déduction du résultat fiscal est différent de l’amortissement
économique, deux techniques peuvent être utilisées :
Le mécanisme de l’amortissement dérogatoire : C’est une correction « comptable » de
l’amortissement économique, il consiste à comptabiliser des dotations/reprises aux
amortissements exceptionnels pour modifier le résultat comptable et donc fiscal. Ce
mécanisme ne peut pas toujours être utilisé, notamment lorsque les amortissements
économiques sont plus importants que les amortissements admis en déduction du résultat
fiscal au début de l’amortissement. En effet, le compte d’amortissement dérogatoire ne peut
pas être négatif, on ne peut pas « reprendre » ce qui n’a pas été doté au préalable.
Le mécanisme des réintégrations/déductions : c’est une correction extra-comptable de
l’amortissement économique qui s’opère sans la comptabilisation d’écritures comptables.
Article 39B du CGI « le cumul des amortissements à la fin d’un exercice comptable doit au moins être
égal aux amortissements linéaires calculés sur la durée d’usage du bien. A défaut de cette obligation,
l’entreprise perd le droit de déduire cette fraction d’amortissement différé. »
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• Le bien ne doit pas être exclu par une disposition fiscale
Les amortissements des biens somptuaires ne sont pas admis en déduction du résultat
fiscal.
L’amortissement fiscalement déductible des biens donnés en location peut être plafonné.
D’après le CGI,
Lorsqu’un bien est donné en location par une personne physique, l’amortissement déductible est
limité.
Autrement dit, le montant de l’amortissement ne peut pas aboutir à obtenir un résultat fiscal
négatif sur un bien donné en location.
L’amortissement non déduit est déduit ultérieurement dans le cadre de cette limite, la notion
d’amortissement différé est utilisée.
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II. L’amortissement des immobilisations non décomposées
Les divergences entre les règles comptables de l’amortissements économique et les règles fiscales
permettant de déterminer l’amortissements fiscalement déductible doivent être connues.
1. Base amortissable
2. La durée d’amortissement
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Durée d’usage > durée d’utilisation
La dotation écnomique est supérieure à la dotation fiscale et l’entreprise doit donc procéder à des
réintégrations extra-comptables au début du plan d’amortissement puis à des déductions extra-
comptables à la fin de l’amortissement. L’administration fiscale admet la durée comptable si elle ne
s’écarte pas de plus de 20% de la durée fiscale.
Ce mécanisme permet de déterminer des dotations aux amortissements plus importantes au début
de l’amortissement du bien pour minorer le résultat imposable des 1ères années.
Ces mécanismes sont des puissants leviers pour l’investissement des entreprises, ils permettent un
amortissement supplémentaire en plus de l’amortissement économique classique.
De manière générale, le suramortissement consiste à amortir 40% de plus que la valeur d’origine du
bien par le mécanisme de la déduction extra-comptable.
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D’après le livre de droit fiscal DUNOD 2022
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III. L’amortissement des immobilisations décomposées
Le PCG prévoit l’obligation de décomposer la valeur d’une immobilisation entre la structure et ses
composants lorsqu’elle est constituée d’éléments s’amortissant à des rythmes différents.
Structure
Eléments rattachés à une immobilisation qui doivent être remplacés à intervalles réguliers et qui ont
une durée de vie différente de la structure.
Les composants significatifs devant être isolés répondent aux conditions suivantes :
- La valeur du composant est supérieure à 15 % pour les biens meubles ou 1% pour les biens
immeubles de la valeur totale de l’immobilisation.
Dépenses d’entretien qui ont pour seul but de vérifier le bon état des immobilisations sans en
prolonger la durée de vie. Les composants de 2 ème catégorie ne sont pas obligatoirement isolés, ils
peuvent être pris en compte par le mécanisme des provisions pour grandes révisions (voir UE10).
Si la méthode des composants de 2 ème catégorie est retenue par l’entreprise, la valeur de la structure
est diminuée de la valeur des composants de 2 ème catégorie.
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2. Amortissement des immobilisations décomposées
Au niveau fiscal, l’administration n’a pas fixé de durée d’usage pour les immobilisations
décomposées.
- Le composant de catégorie 2 identifié à l’origine doit être amorti sur la même durée que la
structure, le droit fiscal ne le reconnaît pas comme un actif autonome : réintégration (ou
déduction à la fin du plan d’amortissement) de la différence entre les deux amortissements
tout au long de la durée d’amortissement de la structure.
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IV. Les amortissements différés
Un amortissement différé est un amortissement prévu dans le plan d’amortissement mais qui n’a pas
été comptabilisé volontairement ou involontairement.
Un amortissement est irrégulièrement différé lorsque l’article 39B du CGI n’est pas respecté : la
somme des amortissements comptabilisés à la fin de l’exercice différé est inférieure à la somme des
amortissements linéaires calculés sur la durée d’usage.
Pour savoir si un amortissement est irrégulièrement différé ou non, il faut comparer, l’année de la
non- comptabilisation de l’amortissement, la somme des amortissements comptabilisés à
l’amortissement linéaire calculé sur la durée d’usage fiscale du bien.
Si la somme des amortissements comptabilisés est inférieure aux amortissements linéaires, alors
l’amortissement est irrégulièrement différé pour la différence entre ces deux montants. Si
l’amortissement différé est supérieur à cette différence, alors le surplus du différé est régulièrement
différé.
Pour le calcul des plus-values de cessions les AID sont considérés comme fiscalement déduits.
Un oubli d’amortissement peut contenir une partie régulièrement différée et une partie
irrégulièrement différée.
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4. Le rattrapage fiscal des amortissement régulièrement différés
En règle générale, la dotation aux amortissements oubliée est rattrapée comptablement l’exercice
suivant.
Si elle contient un amortissement régulièrement différé, celui-ci n’est pas nécessairement déductible
au moment du rattrapage comptable, il peut être déductible sur des exercices suivants.
Le rattrapage de l’amortissement différé est étalé dans le temps, l’entreprise n’a pas le droit de le
« récupérer » en totalité sur l’exercice fiscal où la dotation est comptabilisée.
Si l’immobilisation est amortie suivant le mode dégressif, l’amortissement différé est étalé sur la
durée restante de l’amortissement du bien. Il faut reconstituer un nouveau plan d’amortissement
dégressif pour déterminer l’amortissement fiscalement déductible sur les années restantes.