Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
III.1. Introduction
Dans une installation électrique, les récepteurs sont liés aux générateurs à travers une série
de dispositifs de protection. Ces systèmes de protection permettent d’éviter les conséquences
d’incident qui pourraient être dangereuses pour les personnes et le matériel, pour cela ils doivent
assurer la protection des personnes contre tout danger électrique, limiter les contraintes
thermiques, diélectriques et mécaniques auxquelles le matériel est soumis et préserver la stabilité
du réseau.
Dans ce chapitre nous allons présenter les différents systèmes de protection qui permettant de
couper le courant lors d’un danger dans une installation électrique.
III.2. La mise à la terre
La mise à la terre, parfois simplement appelée « la terre », est l'ensemble des moyens mis
en œuvre pour relier une partie métallique conductrice à la terre. La mise à la terre est un élément
important d'un réseau électrique, que ce soit en haute ou basse tension. Elle est caractérisée par sa
résistance ou son impédance, elle doit être capable d’assurer l’écoulement du courant de défaut
ou de courant de foudre, sans se détruire par échauffement. Pour ces raisons, les mises à la terre
ont pour but d’éliminer des potentiels anormaux sur les masses.
Pour une installation ou une structure de faible étendue, on emploie l’expression ‘prise de terre’,
en réservant le terme ‘réseau de terre’ à l’installation importante telle que celles des postes .
A fréquence industrielle, l’étude du comportement d’un réseau de terre nécessite l’analyse
préalable de la répartition du potentiel dans le sol qui l’entoure. Cette répartition est fonction des
caractéristiques électriques du terrain, c’est-à-dire de sa résistivité, des caractéristiques
géométriques du réseau de terre et de la source. La conception d’un réseau de terre doit donc être
précédée d’une étude géologique du sol. [10]
III.2.1. Rôle de la mise à la terre
Le rôle d’une mise à la terre d’une installation électrique est de permettre l’écoulement rapide
à l’intérieur du sol de courants de défaut de toutes origines, qu’il s’agisse, par exemple, cause dû
aux surtensions encore de défauts à 50 Hz.
Lors de l’écoulement de tels courants par une prise ou un réseau de terre, des différences de
potentiel peuvent apparaître entre certains points ou entre deux masses métalliques, par exemple
entre la prisse de terre et le sol qui l’entoure, ou entre deux points de sol. Les schémas de liaison à
la terre seront abordés sous l’aspect de leurs relations avec les réseaux de terre. La conception des
prises et des réseaux de terre doit permettre, même dans ces conditions, d’assurer le maintien de :
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Dans ce type d’installation, toutes les masses des matériels électriques à protéger par un même
dispositif doivent être interconnectées et reliées à une même prise de terre. En cas de défaut
l’appareil de protection doit assurer la coupure automatique de l’alimentation si la tension de
contact UC présente un danger sur les personnes. [14]
III.3.2. Régime du neutre TN
Il est utilisé dans les installations tertiaires ou industrielles, le neutre de l’alimentation est mis à
la terre et les masses sont reliées au neutre, ainsi, tout défaut d’isolement est transformé en un
défaut entre phase et neutre soit un court-circuit dont la valeur est limitée par l’impédance des
câbles. On distingue deux types de régime TN:
Un schéma TNC, Le conducteur neutre et de protection électrique sont combinées en un seul
conducteur N ou (PEN).
Un schéma TNS, le conducteur neutre N et celui de protection PE sont séparés. L’emploi de ce
schéma est recommandé dans les canalisations dont les conducteurs de cuivre ont une section
inférieure à 10 mm2 (ou 16 mm2 pour l’aluminium). [14]
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Avantage :
Coupure au premier défaut.
Peu de calculs pour la mise en œuvre.
Ne nécessite aucune personne qualifiée.
Idéal pour les mauvaises valeurs de prises de terre.
Extension de l'installation est simple à réaliser.
Choix du DDR en fonction de la tension d’alimentation, sensibilité adaptée au local et la prise
de terre, l’intensité nominale et du pouvoir de coupure.
Inconvénients :
Pas de continuité de service lors d'un défaut d'isolement.
Dispositif différentiel parfois coûteux (surtout les Hautes Sensibilités).
Limité aux installations, ayant peu de courant de fuites (phase-terre).
Pour la mise en œuvre du schéma TT, la normalisation impose la protection des circuits par un
Dispositif Différentiel Résiduel ou DDR en tête d’installation. Si les masses d’utilisation ne sont
pas toutes connectées à une même prise de terre, il faut placer un DDR par groupe d’équipement
ayant une prise distincte Dans la pratique, un besoin en continuité de service peut aussi amener à
placer des DDR sur les départs avals Si un dispositif différentiel ne peut être placé en tête
d'installation, toute la partie située en amont des bornes aval des dispositifs différentiels doit être
réalisée en classe II ou équivalent. [3]
III.4. Les différents dispositifs de protection
L’énergie électrique, bien qu’utile, est dangereuse pour l’homme. Si un courant traverse le
corps humain, il y a risque de lésions voir de mort. Il est donc nécessaire de protéger les personnes
contre de tels dangers.
Les réseaux de distribution sont caractérisés essentiellement par la nature du courant et le nombre
de conducteurs actifs, ainsi que par la liaison à la terre ou régimes de neutre.
La sécurité des personnes et du matériel est assurée différemment en fonction du régime de neutre
utilisé dans une installation électrique. [14]
III.4.1. La protection des personnes :
Le corps humain est très sensible au courant électrique, des études internationales sur les effets
du courant électrique sur le corps humain sont effectuées depuis de nombreuses années.
La CEI a établi une courbe définissant le temps maximal pendant lequel une personne peut
supporter un courant donné sans risque d’effet physiopathologique dangereux.
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1) Protection contre les contacts directs : La protection contre ce contact s’effectue de la façon
suivante :
Isolation des parties actives ;
Transformateur de séparation ;
Éloignement des conducteurs ;
Avertissement et signalisation ;
Emploi des barrières, des enveloppes ou des obstacles ;
Utilisation de la très basse tension T.B.T (limitée à 25V) ;
La protection complémentaire (disjoncteur différentiel résiduel DDR).
2) Protection contre les contacts indirects : La protection contre ce contact s’effectue de la façon
suivante:
Sans coupure automatique : Ce type de protection est réalisé par l’emploi de matériel de classe II
(double isolation), l’isolation supplémentaire lors de l’installation, la séparation électrique
(transformateurs d’isolement) et les liaisons équipotentielles locales, non reliées à la terre.
Par coupure automatique de l’alimentation : La coupure automatique par un dispositif de
protection lors de l’apparition d’un défaut d’isolement est destinée à empêcher le maintien d’une
tension de contact pouvant présenter un danger sur les personnes. Les conditions de réalisation de la
protection sont liées à la nature du schéma de liaison à la terre. [14]
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On a alors :
𝑈02
Xa (Ω) = et Ra (Ω) = 0.15*Xa [III.4]
𝑆𝑐𝑐
X = ʎ*L [III.7]
L : longueur de la canalisation en Km.
S : section de la conduite en mm².
ρ : Résistivité de la ligne à la température normale de fonctionnement
- ρ =0,0225 Ωmm²/m pour le cuivre ;
- ρ=0,036 Ωmm²/m pour l’aluminium ;
ʎ : Réactance linéique de la canalisation en Ω/m
Les valeurs de ʎ en BT sont :
- 0,08 mΩ / m pour un câble triphasé ;
- 0,12 mΩ / m pour les câbles unipolaires ;
- 0,15 mΩ / m pour les jeux de barres et les câbles unipolaires espacés. [16]
Nous détaillerons dans ce qui suit un exemple de calcul du courant de court-circuit appliqué au
circuit d’éclairage du bâtiment administratif. Ce calcul couvre les différents points du circuit en
partant du réseau amont jusqu’aux récepteurs.
Réseau amont :
𝑈02
Xa (Ω) = AN: Xa (mΩ) = 0,32
𝑆𝑐𝑐
Eléments U0 X R Z Xt Rt Zt Icc
Données
Considéré V mΩ mΩ mΩ mΩ mΩ mΩ KA
Pcc(MVA)=500
Réseau amont 400 0,32 0 0,32 0,32 0 0,32 721,71
U0(V)=400
S(KVA)=250
Transformateur Ucc%= 4 400 25,6 0 25,6 25,92 0 25,92 8,91
U0(V)=400
Disjoncteur TGBT 0,15 0 0,15 26,07 0 26,07 8,86
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=10
Disj – Jeu de barre TGBT 400 0,8 1,00 1,28 26,87 1,00 27,35 8,44
S (mm²)= 167.8
U0(V)= 400
Disj départ AGBT 0,15 0 0,15 27,02 1,00 27,50 8,40
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
CABLE L(m)=30
400 2,4 2.4 3.39 29.42 3.4 30.89 7.47
TGBT-AGBT S (mm²)= 276.7
Uo(V)=400
Disj arrivée AGBT 0,15 0 0,15 29.57 3.4 31.04 7.44
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=90
AGBT-CD01 400 7.2 145.7 145.87 36.77 149.1 176.91 1.3
S(mm²)= 13.8
Uo(V)=400
Disjoncteur départ CD01 0,15 0 0,15 36.92 149.1 177.06 1.3
Disjoncteur de tête EL 0,15 0 0,15 37.07 149.1 177.21 1.3
Disjoncteur de départ EL 0,15 0 0,15 37.22 149.1 177.36 1.3
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=20
CD01- Eclairage 400 1.6 300 300 38.82 449.1 477.36 0.48
S (mm²)= 1,5
Uo(V)=400
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Apres les calculs on trouve que le courant de court-circuit du circuit éclairage du coffre bâtiment
administratif (CD01) est de 0.48KA comme le montre le tableau ci-dessus, et logiciel CANECO
comme le montre la figure ci-dessous :
Les disjoncteurs sont des dispositifs électriques qui permettent la protection des circuits
électriques. Il doit être installé sur chaque circuit pour assurer la coupure automatique du courant
électrique en cas de surcharge et de court-circuit.
Leur rôle est d'assurer la protection des biens en prévenant les risques d'incendie et en empêchant la
destruction de l'installation électrique par des courants qu'elle ne pourrait pas supporter.
Lorsque les disjoncteurs sont associés à un dispositif différentiel, ils assurent aussi la protection des
personnes contre les risques d'électrocution par contact direct ou indirect. Les disjoncteurs se
distinguent par leurs caractéristiques électriques, par leur mode de déclenchement, par leur type de
boîtier et par leurs fonctions auxiliaires. [3]
III.4.4.1. Différents types de disjoncteur :
Il existe plusieurs types de disjoncteur :
Les disjoncteurs magnétiques : ils assurent la protection contre les courts-circuits ;
Les disjoncteurs thermiques : ils assurent la protection contre les surcharges ;
Les disjoncteurs magnétothermique : ils assurent la protection contre les courts-circuits ainsi
que les surcharges ;
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Les disjoncteurs électroniques : ils réalisent les fonctions des déclencheurs thermiques et / ou
magnétiques, tout en disposant d’une large plage de réglage (du niveau de déclenchement, du
délai de déclenchement) ;
Les interrupteurs et les disjoncteurs magnétothermiques différentiels : ils assurent la protection
contre les courts-circuits, les surcharges et la protection des personnes contre les contacts
indirects. [3]
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Polarité d’un disjoncteur : c’est le nombre de pôles étant coupés lors d’un déclenchement et le
nombre de pôles étant surveillés par un relais thermique.
La taille d’un disjoncteur : lorsqu’un disjoncteur peut être équipé de plusieurs déclencheurs de
courants assignés différents, la taille du disjoncteur correspond au courant assigné le plus élevé des
déclencheurs qui peuvent l’équiper. Exemple : Un C630N peut recevoir les déclencheurs D400 (In
= 400 A), D500 (In = 500A), D630 (In = 630 A). La taille du disjoncteur est 630 A. [3]
Courbes de déclenchements normalisés :
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La sélectivité partielle : Si le dispositif AVAL fonctionne seul jusqu’à une valeur de court-circuit
inférieure à Icc présumé. Au-delà AMONT et AVAL fonctionnent. [3]
Avantages de la sélectivité :
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III.6.2. Les risque liés à la foudre : Les effets de la foudre sont habituellement classés en deux
catégories :
Les effets indirects: sont les plus fréquents. Ils se font ressentir à distance, sans que l'objet ou la
personne soit touché directement par l'éclair.
Surtensions par conduction : lorsqu'un coup de foudre frappe une ligne électrique, l'onde
électrique se propage le long du conducteur, c'est donc une très forte énergie qui est injecté dans
la ligne électrique qui provoque une surtension et presque toujours un court-circuit.
Les remontées de terre : la résistivité des sols fait que les prises de terres sont résistantes et
qu'elles ne peuvent empêcher, lors du passage du courant de foudre, une montée brutale en
potentiel de l'installation.
Induction magnétique : L'impact de foudre est accompagné d'un rayonnement
électromagnétique; si ce dernier atteint un conducteur (une ligne électrique par exemple), le flux
électromagnétique est générateur de tensions induites élevées. [14]
La protection contre les effets indirects de la foudre :
La protection des installations électriques contre les surtensions produites par la foudre sur les
conducteurs actifs des liaisons électriques est réalisée par l'utilisation de composants
parasurtenseurs (éclateurs, thermistances…etc.) et parafoudre qui ont pour but de dériver l'énergie
de l'impulsion directement vers la terre et de réduire l'amplitude des surtensions.
Les effets directs: Se produisent lorsque la foudre touche directement un objet.
Effets Thermiques : dégagements de chaleur par effet Joule dans le canal ionisé ;
Effets électrochimiques : traduisent par une décomposition électrolytique ;
Effets Lumineux : Les effets sur les installations sont limités aux équipements optiques. Chez
l'homme, des lésions oculaires peuvent survenir ;
Effets sur un être vivant (humain ou animal) : le passage d’un courant d’une certaine intensité,
pendant une courte durée suffit à provoquer des risques d’électrocution par arrêt cardiaque ou
arrêt respiratoire. A cela s’ajoutent les dangers de brûlures. [14]
La protection contre les effets directs de la foudre :
Les dispositifs de protection contre les effets directs de la foudre sont :
Paratonnerres : Le rôle du paratonnerre est de protéger une structure contre les coups directs de la
foudre ; ce qui est toutefois assez rare. C’est pourquoi on trouve surtout des paratonnerres sur les
bâtiments industriels. Il se présente généralement sous la forme d’une pointe métallique, placée au
sommet de la construction, il est connecte à la terre via un câble, le but étant de canaliser l’énergie
de la foudre et de la disperser dans le sol.
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Par contre, un paratonnerre ne protège que contre les chocs directs, il n’est donc d’aucune utilité si
c’est par exemple une ligne qui est touchée. Or la plupart du temps, les dégâts sont liés à l’onde
magnétique dégagée par la foudre, donc à des coups de foudre indirects.
Quatre familles de protection répondent à ces préoccupations :
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Fréquence attendue Nd des coups de foudre directs sur une structure : La fréquence annuelle
moyenne Nd de coups directs sur une structure est évaluée à partir de l'expression :
Nd = Ng max .Ae .C1 .10−6 / an [III.9]
La surface de capture équivalente est définie comme la surface au sol qui a la même probabilité
annuelle de coups de foudre directs que la structure.
Pour une structure rectangulaire de longueur L, de largeur I et de hauteur H, la surface de capture
est alors égale à :
Ae = L × I + 6H(L + I) + 9π × 𝐻 2 [III.10]
La topographie du site et les objets situés à l’intérieur de la distance 3H de la structure influencent
de manière significative sa surface de capture. Cette influence est prise en compte par le coefficient
environnemental C1. [16]
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C2 : Structure
Structure/toiture Métal Classique Inflammable
Métal 0,5 1 2
Courante 1 1 2,5
Inflammable 2 2,5 3
C3 : Contenu de la structure
Sans valeur et ininflammable 0,5
Valeur courante et normalement inflammable 1
Forte valeur ou particulièrement inflammable 2
Valeur exceptionnellement, irremplaçable ou très inflammable, explosive. 3
C4 : Occupation de la structure
Inoccupé 0,5
Normalement occupé 1
Evacuation difficile ou risque de panique ou recevant du public 3
Modèle de sélection d’un PDA : Le tableau III.9 donne les valeurs critiques de l’efficacité
critique E correspondant aux limites entre les différents niveaux de protection et les niveaux
de protection correspondant aux efficacités calculées E.
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III.7. Conclusion
Dans ce chapitre, on a déterminé l’importance de la réalisation d’un système de protection,
afin d’éliminer les risques d’accidents qui peuvent mettre en jeu la sécurité des personnes et des
équipements et limiter les dégâts dans les matériels, tout en maintenant la continuité de servie dans
l’installation.
Les appareils de protection jouent un rôle de plus en plus important dans la sécurité électrique,
sécurité des personnes et sécurité des biens.
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