Chapitre 3

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

III.1. Introduction
Dans une installation électrique, les récepteurs sont liés aux générateurs à travers une série
de dispositifs de protection. Ces systèmes de protection permettent d’éviter les conséquences
d’incident qui pourraient être dangereuses pour les personnes et le matériel, pour cela ils doivent
assurer la protection des personnes contre tout danger électrique, limiter les contraintes
thermiques, diélectriques et mécaniques auxquelles le matériel est soumis et préserver la stabilité
du réseau.
Dans ce chapitre nous allons présenter les différents systèmes de protection qui permettant de
couper le courant lors d’un danger dans une installation électrique.
III.2. La mise à la terre
La mise à la terre, parfois simplement appelée « la terre », est l'ensemble des moyens mis
en œuvre pour relier une partie métallique conductrice à la terre. La mise à la terre est un élément
important d'un réseau électrique, que ce soit en haute ou basse tension. Elle est caractérisée par sa
résistance ou son impédance, elle doit être capable d’assurer l’écoulement du courant de défaut
ou de courant de foudre, sans se détruire par échauffement. Pour ces raisons, les mises à la terre
ont pour but d’éliminer des potentiels anormaux sur les masses.
Pour une installation ou une structure de faible étendue, on emploie l’expression ‘prise de terre’,
en réservant le terme ‘réseau de terre’ à l’installation importante telle que celles des postes .
A fréquence industrielle, l’étude du comportement d’un réseau de terre nécessite l’analyse
préalable de la répartition du potentiel dans le sol qui l’entoure. Cette répartition est fonction des
caractéristiques électriques du terrain, c’est-à-dire de sa résistivité, des caractéristiques
géométriques du réseau de terre et de la source. La conception d’un réseau de terre doit donc être
précédée d’une étude géologique du sol. [10]
III.2.1. Rôle de la mise à la terre
Le rôle d’une mise à la terre d’une installation électrique est de permettre l’écoulement rapide
à l’intérieur du sol de courants de défaut de toutes origines, qu’il s’agisse, par exemple, cause dû
aux surtensions encore de défauts à 50 Hz.
Lors de l’écoulement de tels courants par une prise ou un réseau de terre, des différences de
potentiel peuvent apparaître entre certains points ou entre deux masses métalliques, par exemple
entre la prisse de terre et le sol qui l’entoure, ou entre deux points de sol. Les schémas de liaison à
la terre seront abordés sous l’aspect de leurs relations avec les réseaux de terre. La conception des
prises et des réseaux de terre doit permettre, même dans ces conditions, d’assurer le maintien de :

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 La sécurité des personnes et des animaux,


 La protection des installations de puissance,
 La protection des équipements sensibles,
 Le maintien d’un potentiel de référence. [10]
III.2.2. Les précautions à prendre pour une bonne prise de terre :
Bien choisir l’endroit est primordial. En effet, la prise de terre est généralement installée dans
le fond de fouille ou dans la cave (de toutes façons, dans un endroit protégé de la sécheresse et du
gel), et loin de tout produit corrosif qui pourrait l’abîmer. De plus, il faut éviter les terrains
caillouteux et préférer un sol en terre végétale (la conductivité du sol est meilleure et votre prise
de terre n’en sera que plus efficace). [11]
III.2.3. Constitution de prise de terre :
La prise de terre est constituée d’une électrode en métal, bon conducteur et non corrodable en
bon contact avec le sol, Cette électrode peut être :
Conducteur enfoui dans le sol : Le conducteur enfoui dans une tranchée horizontale à un mètre
de profondeur environ. Il faudra veiller à recouvrir le conducteur de terre sans pierres ni cailloux
qui pourraient nuire à l’efficacité de la prise de terre (valeur ohmique trop élevée). Le conducteur
sera en cuivre 25mm².

Figure III.1: Conducteur en tranchée


Conducteur enfoui en fond de fouilles : Aussi appelé boucle à fond de fouilles, la technique la
plus efficace, elle consiste à creuser une tranchée autour de la maison puis a enterré un câble
dénudé qui formera une boucle. La résistance est de l’ordre de 100 Ohms, vous devrez utiliser un
câble (de cuivre nu ≥ 25 mm2, ou 95 mm2 pour de l’acier galvanisé).

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Figure III.2 : Boucle fond de fouilles


Piquet vertical : Le piquet de terre est d’utilisation courante. Pourtant, cette technique est d’un
résultat moyen si elle est utilisée sur un sol pierreux, calcaire ou granitique, c’est-à-dire un terrain
sec. Sur un sol plutôt humide, cette technique offre une bonne qualité de résistance (très faible) et
une réalisation simple. Elle consiste à planter un piquet dans le sol et d’y relier le conducteur de
terre, il est fortement recommander de réaliser un regard de visite pour vérifier l’état de la
connexion et la protéger de la corrosion .La valeur de terre peut être améliorée en interconnectant
plusieurs piquets qui seront distants entre eux d’au moins une fois leur longueur. [12]

Figure III.3: Piquet vertical

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III.2.4. La résistance de prise de terre :


La résistance de terre, également appelée résistance de dispersion, est la résistance de contact
entre l’électrode de terre et la terre qui l’entoure, sa valeur dépend de :
 La forme et ses dimensions ;
 La nature du terrain (résistivité du terrain) ;
 Contact entre le conducteur et le sol. [12]
Dans une installation aux normes, et pour garantir la sécurité des individus, il faut que les
dispositifs de protection se déclenchent dès qu’une « tension de défaut » circulant dans
l’installation dépasse la tension limite par le corps humain.
Dans le but de minimiser les risques la prise de terre doit avoir une résistance conforme à celle
donné par la relation suivante :
𝐔𝐋
𝑹≤𝐈 [III.1]
𝚫𝐧

UL : La tension limite de sécurité (50V).


IΔn : Le courant de déclanchement du Dispositif Différentielle Résiduel (DDR).
Résistivité du terrain : La résistance d’une mise à la terre est directement proportionnelle à la
résistivité du sol, si celle-ci peut être considérée comme homogène. La résistivité du sol dépend
des facteurs suivants:
 La nature et la composition du sol (homogénéité du sol et du sous-sol) ;
 Le degré d’humidité du sol (selon les saisons) ;
 La température du sol (différence entre sol gelé et sol non gelé).
Le tableau suivant exprime les différentes valeurs en fonction de nature de terrain :
Nature du terrain ρ (Ω.m)
Terrains arables gras, remblais, compacts humides 50
Terrains arables maigres, gravier, remblais grossier 500
Sols pierreux nus, sables sec, roches imperméables 300

Tableau III.1: Résistivité du terrain


Tension de pas : Comme représenté à la figure ci-dessous, la tension de pas est la différence de
potentiel entre deux points à la surface du sol, séparés par une distance d’un pas, que l’on
assimile à un mètre, dans la direction du gradient de potentiel maximum. [13]

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Figure III.4: Tension de pas.


III.2.5. Raccordement au tableau de distribution :
La liaison électrique entre la prise de terre et le tableau de distribution se fait à l’aide de
circuit suivant :

Figure III.5: Circuit de mise à la terre


Le conducteur de terre : Le conducteur de terre (appelé encore canalisation principale de terre)
relie la prise de terre à la borne principale de terre ou barrette de mesure, sa section doit être au
moins de :
 16 mm2 cuivre ou acier galvanisé protégé contre la corrosion et non protégé des chocs ;
 25 mm2 cuivre ou 50 mm2 acier galvanisé non protégé contre la corrosion.
La borne principale de terre : La borne principale de terre est généralement placée à proximité
du tableau de distribution. C’est la borne de connexion entre la partie souterraine et la partie en
surface de l’installation de mise à la terre.
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La barrette de mesure : C’est un dispositif de mesure prévu sur le conducteur de terre,


démontable seulement à l’aide d’un outil et assurer la continuité électrique.
Le conducteur de protection : Le conducteur principal de protection rend possible la liaison
entre la borne principale de terre et la barrette de terre du tableau de distribution. Les conducteurs
de protection sont isolés par une gaine de couleur verte/jaune. [13]
III.2.6. Réseau de terre de la centrale électrique :
Les mises à la terre sont établies en vue de contribuer à la sécurité des personnes et à la
protection du matériel notamment à l'égard des courants à fréquence industrielle ou d'origine
atmosphérique.
Le réseau de terre est destiné à écouler à la terre les courants résultant de la mise en contact
accidentelle des parties métalliques avec les organes sous tension et les courants résultant en cas
d'incident à la terre sur les machines, transformateurs…..etc.
La tension entre le sol et les parties mises accidentellement au contact des parties sous tension
doit avoir une valeur acceptable et ne doit pas présenter de danger.
Le système de mise à la terre doit limiter la tension de pas et la tension de contact à une valeur
maximale.
La résistance du circuit de terre en tout point de la centrale et en toute saison de l'année
n'excédera pas 1Ω.
Le réseau général de terre est unique pour la centrale. Il sera réalisé en réseau maillé et bouclé de
telle façon que la rupture d'un élément en un point quelconque de l'installation n'entraîne pas
l'isolement du point considéré.
Le réseau est enterré à une profondeur adéquate. Il sera en câble de cuivre étamé de section
convenable. La section réelle sera calculée en fonction des courants de défauts à la terre et
soumise à l'approbation du maître de l’ouvrage.
Dans le cas où la nature du sol ne permet pas d'avoir une résistance inférieure à 1 ohm, le réseau
collecteur sera complété par des puits de terre ou des piquets de terre, enterrés et posés en patte
d'araignée.
Les liaisons des puits de terre et des collecteurs principaux au réseau général se feront dans des
chambres de contrôle.
Les largeurs de mailles allant de 20×20 m jusqu’à 40×40 m, se sont révélées économiquement les
plus avantageuses.

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Figure III.6: Réseau maillé


III.3. Les schémas de liaison à la terre SLT
Ils servent à protéger les personnes et les biens contre les défauts d’isolements, ils offrent la même
efficacité en ce qui concerne la sécurité des personnes mais diffèrent en termes de disponibilité de
l’énergie et de maintenance.
La norme NF C 15-100 définit trois régimes de neutre qui sont caractérisés par deux lettres :
La 1 ère Lettre symbolise la situation du Neutre du transformateur par rapport à la Terre :
T: Neutre du transformateur relié à la Terre ;
I : absence de liaison ou liaison par l’intermédiaire d’une impédance.
La 2ème Lettre symbolise la liaison des masses de l’installation :
T: Liaison des Masses à la Terre ;
N : Liaison des Masses reliées au Neutre.
Dans les nouvelles normes, la désignation comprend trois lettres, la troisième lettre désigne
la situation des masses du poste de livraison :
R : Si ses masses sont reliées au neutre et aux masses de l’installation BT ;
N : Si elles sont reliées au neutre seulement ;
S : Si ces masses ne sont reliées ni au neutre ni aux masses de l’installation BT. [14]

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Figure III.7 : Les différents régimes du neutre


III.3.1. Régime du neutre TT :
Neutre du transformateur à la Terre.
Schéma TT
Liaison des Masses à la Terre.

Dans ce type d’installation, toutes les masses des matériels électriques à protéger par un même
dispositif doivent être interconnectées et reliées à une même prise de terre. En cas de défaut
l’appareil de protection doit assurer la coupure automatique de l’alimentation si la tension de
contact UC présente un danger sur les personnes. [14]
III.3.2. Régime du neutre TN

Neutre du transformateur à la Terre.


Schéma TN
Liaison des Masses reliées au Neutre.

Il est utilisé dans les installations tertiaires ou industrielles, le neutre de l’alimentation est mis à
la terre et les masses sont reliées au neutre, ainsi, tout défaut d’isolement est transformé en un
défaut entre phase et neutre soit un court-circuit dont la valeur est limitée par l’impédance des
câbles. On distingue deux types de régime TN:
 Un schéma TNC, Le conducteur neutre et de protection électrique sont combinées en un seul
conducteur N ou (PEN).
 Un schéma TNS, le conducteur neutre N et celui de protection PE sont séparés. L’emploi de ce
schéma est recommandé dans les canalisations dont les conducteurs de cuivre ont une section
inférieure à 10 mm2 (ou 16 mm2 pour l’aluminium). [14]
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Figure III.8 : Les types de régime du neutre TN


III.3.3. Régime du neutre IT
Absence de liaison ou liaison par l’intermédiaire d’une impédance.
Schéma IT
Liaison des Masses à la Terre.
Il est obligatoire dans les installations sensibles aux coupures (industrie, hôpitaux, centrales
électriques…).
Dans le régime IT, un premier défaut d’isolement n’entraine pas de tension dangereuse, ainsi une
coupure de l’alimentation n’est pas obligatoire au premier défaut, par contre, le double défaut
entraine l’apparition d’une tension dangereuse, dans ce cas, on doit provoquer la coupure
automatique de l’installation.
Les masses sont mises à la terre à travers une prise de terre de résistance Ru. Un contrôleur
permanent d’isolement (CPI) est nécessaire pour signaler tout défaut d’isolement (alarme sonore).
Le défaut doit être éliminé avant l’apparition d’un second défaut, qui produirait la coupure de
l’installation, la coupure a lieu lors de deux défauts d’isolements simultanés par déclanchement des
protections contre les surintensités (disjoncteurs, fusibles). [14]
III.3.4. Choix du régime du neutre :
 Pour notre projet, nous avons décidé d’adopter le régime du neutre TT, le choix du régime
du neutre TT pour notre cas est justifié, car l’installation ne nécessite pas une continuité de
service impérative.
Avantages et inconvénients du schéma TT, en BT :
Le courant de premier défaut se referme par la boucle comprenant les prises de terre, des
masses et du neutre. Un dispositif différentiel coupe l'alimentation dès que la tension de défaut
Ud est supérieure à 50 v ou 25 V. [3]

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Avantage :
 Coupure au premier défaut.
 Peu de calculs pour la mise en œuvre.
 Ne nécessite aucune personne qualifiée.
 Idéal pour les mauvaises valeurs de prises de terre.
 Extension de l'installation est simple à réaliser.
 Choix du DDR en fonction de la tension d’alimentation, sensibilité adaptée au local et la prise
de terre, l’intensité nominale et du pouvoir de coupure.
Inconvénients :
 Pas de continuité de service lors d'un défaut d'isolement.
 Dispositif différentiel parfois coûteux (surtout les Hautes Sensibilités).
 Limité aux installations, ayant peu de courant de fuites (phase-terre).
Pour la mise en œuvre du schéma TT, la normalisation impose la protection des circuits par un
Dispositif Différentiel Résiduel ou DDR en tête d’installation. Si les masses d’utilisation ne sont
pas toutes connectées à une même prise de terre, il faut placer un DDR par groupe d’équipement
ayant une prise distincte Dans la pratique, un besoin en continuité de service peut aussi amener à
placer des DDR sur les départs avals Si un dispositif différentiel ne peut être placé en tête
d'installation, toute la partie située en amont des bornes aval des dispositifs différentiels doit être
réalisée en classe II ou équivalent. [3]
III.4. Les différents dispositifs de protection
L’énergie électrique, bien qu’utile, est dangereuse pour l’homme. Si un courant traverse le
corps humain, il y a risque de lésions voir de mort. Il est donc nécessaire de protéger les personnes
contre de tels dangers.
Les réseaux de distribution sont caractérisés essentiellement par la nature du courant et le nombre
de conducteurs actifs, ainsi que par la liaison à la terre ou régimes de neutre.
La sécurité des personnes et du matériel est assurée différemment en fonction du régime de neutre
utilisé dans une installation électrique. [14]
III.4.1. La protection des personnes :
Le corps humain est très sensible au courant électrique, des études internationales sur les effets
du courant électrique sur le corps humain sont effectuées depuis de nombreuses années.
La CEI a établi une courbe définissant le temps maximal pendant lequel une personne peut
supporter un courant donné sans risque d’effet physiopathologique dangereux.

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Figure III.9 : Effets du courant alternatif


Le corps humain sera traversé par un courant électrique dès lors qu’il sera soumis à une différence
de potentiel (tension de contact), cette dernière peut être liée à deux causes principales :

Figure III.10 : Les contacts directs et indirects


Les contacts directs : Contact d’une personne avec des conducteurs actifs (phase ou neutre) ou des
pièces conductrices habituellement sous tension.
Les contacts indirects : Contact d’une personne avec des masses mise accidentellement sous
tension. Cette mise sous tension accidentelle résulte de la défaillance de l’isolation d’un appareil
amenant un défaut d’isolement. [14]

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1) Protection contre les contacts directs : La protection contre ce contact s’effectue de la façon
suivante :
 Isolation des parties actives ;
 Transformateur de séparation ;
 Éloignement des conducteurs ;
 Avertissement et signalisation ;
 Emploi des barrières, des enveloppes ou des obstacles ;
 Utilisation de la très basse tension T.B.T (limitée à 25V) ;
 La protection complémentaire (disjoncteur différentiel résiduel DDR).
2) Protection contre les contacts indirects : La protection contre ce contact s’effectue de la façon
suivante:
Sans coupure automatique : Ce type de protection est réalisé par l’emploi de matériel de classe II
(double isolation), l’isolation supplémentaire lors de l’installation, la séparation électrique
(transformateurs d’isolement) et les liaisons équipotentielles locales, non reliées à la terre.
Par coupure automatique de l’alimentation : La coupure automatique par un dispositif de
protection lors de l’apparition d’un défaut d’isolement est destinée à empêcher le maintien d’une
tension de contact pouvant présenter un danger sur les personnes. Les conditions de réalisation de la
protection sont liées à la nature du schéma de liaison à la terre. [14]

III.4.2. La protection du matériel électrique


Le problème de la protection des installations consiste à définir la nature des perturbations puis à
choisir l’appareil capable de les détecter et capable de les supprimer.
Les principales perturbations sur une installation électrique se traduisent par les surintensités
(Surcharges ou Court-circuit) et les surtensions.
1) La protection contre les surintensités :
Une surintensité se produit lorsque le courant circulant dans le circuit est supérieur à celui prévu
initialement pour l’installation, la protection consiste à installer un dispositif destiné à interrompre
le courant lorsque celui-ci dépasse une certaine valeur. Elle peut être due à :
Des surcharges : Trop d’appareils raccordés sur un même circuit, l’intensité absorbée est alors
supérieure à l’intensité nominale, elles proviennent d’un dysfonctionnement de l’installation et
doivent provoquer la coupure du système de protection.
Des courts-circuits : Mise en contact accidentellement de deux conducteurs de polarités
différentes, ce sont également des surintensités, mais elles sont très importantes. Le courant de
court-circuit (Icc) n’est limité que par l’impédance de la ligne.

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2) La protection contre les surtensions :


Protection contre les défauts d’isolement au niveau des postes de transformation :
 Dans les installations TT, elle est assurée par la limitation de la résistance de la prise de terre
du neutre.
 Dans les installations IT, on utilise, au niveau de chaque transformateur HT/BT, un limiteur de
surtension (détecteur de défaut), placé aux bornes de l’impédance de la mise à la terre (entre
neutre et prise de terre).
Protection contre les surtensions d’origine atmosphérique :
 Les lignes aériennes situées dans des zones exposées la foudre sont protégées par des
éclateurs et parafoudres.
 Les bâtiments sont protégés contre la foudre par l’emploi de paratonnerre permettant d’écouler
directement à la terre le courant de la décharge atmosphérique. [14]
Protection contre les surtensions de manœuvres :
Les surtensions de manouvres sont habituellement limitées par l’emploi de matériels modernes.
III.4.3. Calcul de courant de court-circuit par la méthode des impédances :
La méthode des impédances consiste à calculer l’impédance Z de la boucle de défaut en
tenant compte de l’impédance de la source d’alimentation (réseau, batteries, groupe…). Cette
méthode est précise et permet de calculer Icc maxi et mini, mais nécessite la connaissance des
paramètres du circuit en défaut.
C’est la méthode que nous allons retenir dans notre cas d’étude, elle consiste à additionner toutes
les résistances R et toutes les réactances X du circuit en amont du c-c, puis à calculer l’impédance
Z. [16]
U0
𝐼𝑐𝑐 = [III.2]
√3xZt

Avec : Z2t = ∑R2 + ∑X2 [III.3]


U0 : tension entre phases du transformateur.
U0 = 400 V pour réseau 380 V.
U0 = 230 V pour réseau 220 V.
Zt : impédance totale par phase en amont du défaut en mΩ.
∑ R : la somme des résistances situées en amont d’un point en mΩ.
∑X : la somme des réactances situées en amont d’un point en mΩ.
Détermination des différentes impédances de court-circuit :
Impédance du réseau amont : La connaissance de l’impédance du réseau amont se limite aux
indications fournies par le distributeur à savoir la puissance de court-circuit Scc.

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On a alors :
𝑈02
Xa (Ω) = et Ra (Ω) = 0.15*Xa [III.4]
𝑆𝑐𝑐

U0 : tension composée à vide du réseau.


Impédance du transformateur : Elle se calcule à partir de la tension de court-circuit.
Ucc∗ U02
X(Ω) = et R ≈ 0 [III.5]
𝑆𝑛∗100

Ucc : Tension de court-circuit du transformateur ;


Sn : Puissance apparente nominale ;
U0 : La tension composée à vide du transformateur.
Impédance des liaisons : Elle se calcule à partir des résistances et réactances linéiques et des
longueurs des liaisons selon les équations suivantes :
ρ∗L
𝑅= [III.6]
S

X = ʎ*L [III.7]
L : longueur de la canalisation en Km.
S : section de la conduite en mm².
ρ : Résistivité de la ligne à la température normale de fonctionnement
- ρ =0,0225 Ωmm²/m pour le cuivre ;
- ρ=0,036 Ωmm²/m pour l’aluminium ;
ʎ : Réactance linéique de la canalisation en Ω/m
Les valeurs de ʎ en BT sont :
- 0,08 mΩ / m pour un câble triphasé ;
- 0,12 mΩ / m pour les câbles unipolaires ;
- 0,15 mΩ / m pour les jeux de barres et les câbles unipolaires espacés. [16]
 Nous détaillerons dans ce qui suit un exemple de calcul du courant de court-circuit appliqué au
circuit d’éclairage du bâtiment administratif. Ce calcul couvre les différents points du circuit en
partant du réseau amont jusqu’aux récepteurs.
Réseau amont :
𝑈02
Xa (Ω) = AN: Xa (mΩ) = 0,32
𝑆𝑐𝑐

Pour le réseau amont la résistance est négligeable donc Z = X


Avec : U0 = 400V et Scc = 500 MVA.
Transformateur:
Pour le transformateur la résistance est négligeable donc Z=X
Ucc U²
𝑍 = 100 x Sn AN: Z=25.6

Avec: S = 250KVA, Ucc = 4%, U0 = 400 V.


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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Liaison transfo-disjoncteur d’arrivée (câble triphasé) :


L = 10 m et S = 176.8 mm2
Donc : R2 = 1 met puisque le câble est un câble triphasé donc :X2 = 0,08 *10 AN : X2 = 0.8mΩ
Le tableau ci-après regroupe les résultats de calcul des courants de court-circuit relatifs aux
différents points de circuit d’éclairage du bâtiment administratif :

Eléments U0 X R Z Xt Rt Zt Icc
Données
Considéré V mΩ mΩ mΩ mΩ mΩ mΩ KA
Pcc(MVA)=500
Réseau amont 400 0,32 0 0,32 0,32 0 0,32 721,71
U0(V)=400
S(KVA)=250
Transformateur Ucc%= 4 400 25,6 0 25,6 25,92 0 25,92 8,91
U0(V)=400
Disjoncteur TGBT 0,15 0 0,15 26,07 0 26,07 8,86
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=10
Disj – Jeu de barre TGBT 400 0,8 1,00 1,28 26,87 1,00 27,35 8,44
S (mm²)= 167.8
U0(V)= 400
Disj départ AGBT 0,15 0 0,15 27,02 1,00 27,50 8,40
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
CABLE L(m)=30
400 2,4 2.4 3.39 29.42 3.4 30.89 7.47
TGBT-AGBT S (mm²)= 276.7
Uo(V)=400
Disj arrivée AGBT 0,15 0 0,15 29.57 3.4 31.04 7.44
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=90
AGBT-CD01 400 7.2 145.7 145.87 36.77 149.1 176.91 1.3
S(mm²)= 13.8
Uo(V)=400
Disjoncteur départ CD01 0,15 0 0,15 36.92 149.1 177.06 1.3
Disjoncteur de tête EL 0,15 0 0,15 37.07 149.1 177.21 1.3
Disjoncteur de départ EL 0,15 0 0,15 37.22 149.1 177.36 1.3
ρ(mΩmm²/m)=0.0225
L(m)=20
CD01- Eclairage 400 1.6 300 300 38.82 449.1 477.36 0.48
S (mm²)= 1,5
Uo(V)=400

Tableau III.2 : Résultat du calcul de court-circuit

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Apres les calculs on trouve que le courant de court-circuit du circuit éclairage du coffre bâtiment
administratif (CD01) est de 0.48KA comme le montre le tableau ci-dessus, et logiciel CANECO
comme le montre la figure ci-dessous :

Figure III.11 : Résultat du courant de court-circuit

III.4.4. Réglage et calibrage des disjoncteurs :

Les disjoncteurs sont des dispositifs électriques qui permettent la protection des circuits
électriques. Il doit être installé sur chaque circuit pour assurer la coupure automatique du courant
électrique en cas de surcharge et de court-circuit.
Leur rôle est d'assurer la protection des biens en prévenant les risques d'incendie et en empêchant la
destruction de l'installation électrique par des courants qu'elle ne pourrait pas supporter.
Lorsque les disjoncteurs sont associés à un dispositif différentiel, ils assurent aussi la protection des
personnes contre les risques d'électrocution par contact direct ou indirect. Les disjoncteurs se
distinguent par leurs caractéristiques électriques, par leur mode de déclenchement, par leur type de
boîtier et par leurs fonctions auxiliaires. [3]
III.4.4.1. Différents types de disjoncteur :
Il existe plusieurs types de disjoncteur :
 Les disjoncteurs magnétiques : ils assurent la protection contre les courts-circuits ;
 Les disjoncteurs thermiques : ils assurent la protection contre les surcharges ;
 Les disjoncteurs magnétothermique : ils assurent la protection contre les courts-circuits ainsi
que les surcharges ;

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 Les disjoncteurs électroniques : ils réalisent les fonctions des déclencheurs thermiques et / ou
magnétiques, tout en disposant d’une large plage de réglage (du niveau de déclenchement, du
délai de déclenchement) ;
 Les interrupteurs et les disjoncteurs magnétothermiques différentiels : ils assurent la protection
contre les courts-circuits, les surcharges et la protection des personnes contre les contacts
indirects. [3]

III.4.4.2. Caractéristiques fondamentales d'un disjoncteur :

Courant d'emploi Ib : il s'agit du courant nominal ou maximal de la charge.


Courant nominal du dispositif de protection In : est le calibre en Ampères de la cartouche fusible.
Courant admissible dans la canalisation Iz : il s'agit de l'intensité maximale autorisée dans la
ligne.
Courant assigné In : c’est la valeur maximale du courant interrompu que peut supporter un
disjoncteur équipé d’un déclencheur à une température ambiante précisé par le constructeur, en
respectant les limites d’échauffement prescrites. Le terme “assigné” utilisé dans les normes a une
signification équivalente à l’ancien terme “nominal”.
Courant de réglage Ir ou (Irth): c’est le courant d’après lequel sont déterminées les conditions de
protection assurées par le disjoncteur, il représente aussi le courant maximal que peut supporter le
disjoncteur, sans déclenchement. Cette valeur doit être supérieure au courant d’emploi Ib et
inférieure au courant admissible dans la canalisation Iz.
Les déclencheurs thermiques sont en général réglables de 0,7 à 1×In alors qu’en technologie
électronique les plages sont généralement plus larges (couramment de 0,4 à 1×In).
Courant de fonctionnement Im: courant qui provoque le déclenchement pour les fortes
surintensités. Il peut être fixe ou réglable et peut varier entre 1,5 In et 20 In.
Pouvoir de coupure Icu ou Icn: c’est la plus grande intensité de courant de court–circuit (courant
présumé) qu’un disjoncteur peut interrompre sous une tension donnée. Il s’exprime en général en
kA efficace symétrique et est désigné par Icu (pouvoir de coupure ultime pour les disjoncteurs
industriels) et par Icn (pouvoir de coupure assigné pour les disjoncteurs à usage domestique ou
assimilé).
Pouvoir de limitation: c'est la capacité d'un disjoncteur à ne laisser passer qu'un courant inférieur
au courant de court-circuit présumé.
Tension assignée d’emploi Ue : c’est la tension pour laquelle le disjoncteur a été conçu pour
fonctionner dans des conditions normales de performances.

68
Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Polarité d’un disjoncteur : c’est le nombre de pôles étant coupés lors d’un déclenchement et le
nombre de pôles étant surveillés par un relais thermique.
La taille d’un disjoncteur : lorsqu’un disjoncteur peut être équipé de plusieurs déclencheurs de
courants assignés différents, la taille du disjoncteur correspond au courant assigné le plus élevé des
déclencheurs qui peuvent l’équiper. Exemple : Un C630N peut recevoir les déclencheurs D400 (In
= 400 A), D500 (In = 500A), D630 (In = 630 A). La taille du disjoncteur est 630 A. [3]
Courbes de déclenchements normalisés :

Figure III.12 : Les courbes de déclenchement


Courbe Déclenchement Utilisation
Protection des générateurs, des
Courbe B 3 à 5 In câbles de grande longueur et des
personnes dans les régimes TN et IT
Courbe C 5 à 10 In Applications courantes
Courbe D 10 à 14 In Protection des circuits à fort appel de
courant
Courbe Z 2.3 à 3.6 In Protection des circuits électroniques
Courbe MA 12.5 In Protection des départs moteurs.

Tableau III.3 : Types de courbes de déclenchement des disjoncteurs


Pour une protection satisfaisante des installations, les disjoncteurs doivent être bien calibrés pour
réaliser une protection efficace. Et pour cela ils doivent répondre à trois conditions :
 Le courant de réglage Ir qui doit être supérieur au courant d’emploi Ib : Ir ≥ Ib.
 Le courant de réglage Ir qui doit être inférieur au courant admissible Iz que peut supporter le
câble : Ir ≤ Iz.
 Son pouvoir de coupure Pdc doit être supérieur ou égale au courant de court-circuit.

69
Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

III.4.4.3. Choix de type de disjoncteur :


La première étape est de choisir les disjoncteurs pour les tableaux principaux, les circuits
d’éclairages et les circuits prises de courants de site.
Nous décrivons dans ce qui suit un exemple de choix des calibres et PDC des disjoncteurs départs
du TGBT.
Exemple de choix des calibres des disjoncteurs :
 Calibre des disjoncteurs
On a : S=250 KVA ; U=400V
Or 𝑆 = √3 × U × In
250
D’où 𝐼𝑛 = √3×400

Soit In = 360.84 A, on choisit pour Le départ du TGBT le disjoncteur de calibre 400 A.


 PDC des disjoncteurs
U0
Nous avant : 𝐼𝑐𝑐 =
√3xZt

(Voir chapitre calcul des courants de court-circuit)


Icc = 8.4KA
Le disjoncteur doit avoir un pouvoir de coupure supérieur à 8.4 Ka
 Choix de disjoncteur
D’après ce qui précède nous proposons un disjoncteur de NS400N, ayant un Pdc=50KA.
Pour la suite logiciel CANECO nous indique les disjoncteurs pour les tableaux principaux, les
circuits d’éclairages et les circuits prises de courants de site sur l’annexe II.
 Pour les départs des coffrets, on a choisi : disjoncteur magnétothermique type C.
 Pour les départs prise de courant : la norme impose des disjoncteurs différentiels 30mA.
 Pour les départs éclairage et climatisation : disjoncteur magnétothermique type C.
III.5. Sélectivité
Dans une installation électrique, la continuité de service est une nécessité. Un défaut
survenant en un point quelconque de l’installation doit être éliminé par le disjoncteur placé
immédiatement en amont du défaut.
La sélectivité est une technique qui consiste à coordonner les protections de manière à ce qu’un
défaut sur un circuit ne fasse déclencher que la protection placée en tête de ce circuit, évitant ainsi
la mise hors service du reste de l’installation. La sélectivité améliore la continuité de service et la
sécurité de l’installation .on distingue deux types de sélectivité :
La sélectivité totale : Si pour toute valeur de Icc triphasé présumé, seul le dispositif AVAL
fonctionne.
70
Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

La sélectivité partielle : Si le dispositif AVAL fonctionne seul jusqu’à une valeur de court-circuit
inférieure à Icc présumé. Au-delà AMONT et AVAL fonctionnent. [3]
Avantages de la sélectivité :

Figure III.13 : Sélectivité totale et partielle


 Disponibilité permanente de l’énergie ;
 Impératifs de production respectés : pas de rupture de fabrication ni de reprise de procédure
de démarrage et pas d’arrêt intempestif et dangereux de machines ou systèmes tels que
pompes de lubrification, extracteur de désenfumage.
La sélectivité peut être Ampérmétrique ou Chronométrique.
Sélectivité ampérmétrique : Elle repose sur le décalage en intensité des courbes de protection. Elle
est totale si le courant de court-circuit en aval de D2 IccD2 est inférieur au seuil de déclenchement
magnétique Isd1, si non elle est partielle. La sélectivité ampèremètrique est d’autant plus étendue
que les calibres des disjoncteurs amont et aval sont différents.
Sélectivité chronométrique : Elle repose sur le décalage temporel des courbes de déclenchement et
se détermine graphiquement.
Critères de sélectivité : Dans le réseau basse tension le type de sélectivité à mettre en place est la
sélectivité ampérométrique renforcée en cas de besoin par une autre chronométrique.
La sélectivité est assurée si le rapport du courant de réglage (Ir=In) du disjoncteur amont surcelui
du disjoncteur aval est supérieur à 1,6. [3]

71
Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

III.6. Protection contre la foudre


La foudre est une très violente et très brève décharge électrique qui traverse l'espace
atmosphérique normalement isolant depuis la masse du nuage d'orage jusqu'au sol. En cas d’orage
le nuage se charge très rapidement d’électricité. Il se comporte alors comme un condensateur géant
avec le sol. Lorsque l’énergie emmagasinée devient suffisante, les premiers éclairs apparaissent à
l’intérieur du nuage (phase de développement). Dans la demi-heure suivante, les éclairs se forment
entre le nuage et le sol. Ce sont les coups de foudre. Ils s’accompagnent de pluies (phase de
maturité) et de coups de tonnerre (dus à la brutale dilatation de l’air surchauffé par l’arc électrique).
Progressivement, l’activité du nuage diminue tandis que le foudroiement s’intensifie au sol. Il
s’accompagne de fortes précipitations, de grêle et de rafales de vent violentes (phase d
‘effondrement).

Figure III.14 : Le phénomène de la foudre


III.6.1.Classification des coups de foudre : Les coups de foudre sont classés selon le sens de
progression du traceur et le signe de la charge qui se décharge.

Figure III.15 : Classement des coups de foudre

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

III.6.2. Les risque liés à la foudre : Les effets de la foudre sont habituellement classés en deux
catégories :
Les effets indirects: sont les plus fréquents. Ils se font ressentir à distance, sans que l'objet ou la
personne soit touché directement par l'éclair.
 Surtensions par conduction : lorsqu'un coup de foudre frappe une ligne électrique, l'onde
électrique se propage le long du conducteur, c'est donc une très forte énergie qui est injecté dans
la ligne électrique qui provoque une surtension et presque toujours un court-circuit.
 Les remontées de terre : la résistivité des sols fait que les prises de terres sont résistantes et
qu'elles ne peuvent empêcher, lors du passage du courant de foudre, une montée brutale en
potentiel de l'installation.
 Induction magnétique : L'impact de foudre est accompagné d'un rayonnement
électromagnétique; si ce dernier atteint un conducteur (une ligne électrique par exemple), le flux
électromagnétique est générateur de tensions induites élevées. [14]
La protection contre les effets indirects de la foudre :
La protection des installations électriques contre les surtensions produites par la foudre sur les
conducteurs actifs des liaisons électriques est réalisée par l'utilisation de composants
parasurtenseurs (éclateurs, thermistances…etc.) et parafoudre qui ont pour but de dériver l'énergie
de l'impulsion directement vers la terre et de réduire l'amplitude des surtensions.
Les effets directs: Se produisent lorsque la foudre touche directement un objet.
 Effets Thermiques : dégagements de chaleur par effet Joule dans le canal ionisé ;
 Effets électrochimiques : traduisent par une décomposition électrolytique ;
 Effets Lumineux : Les effets sur les installations sont limités aux équipements optiques. Chez
l'homme, des lésions oculaires peuvent survenir ;
 Effets sur un être vivant (humain ou animal) : le passage d’un courant d’une certaine intensité,
pendant une courte durée suffit à provoquer des risques d’électrocution par arrêt cardiaque ou
arrêt respiratoire. A cela s’ajoutent les dangers de brûlures. [14]
La protection contre les effets directs de la foudre :
Les dispositifs de protection contre les effets directs de la foudre sont :
Paratonnerres : Le rôle du paratonnerre est de protéger une structure contre les coups directs de la
foudre ; ce qui est toutefois assez rare. C’est pourquoi on trouve surtout des paratonnerres sur les
bâtiments industriels. Il se présente généralement sous la forme d’une pointe métallique, placée au
sommet de la construction, il est connecte à la terre via un câble, le but étant de canaliser l’énergie
de la foudre et de la disperser dans le sol.

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Par contre, un paratonnerre ne protège que contre les chocs directs, il n’est donc d’aucune utilité si
c’est par exemple une ligne qui est touchée. Or la plupart du temps, les dégâts sont liés à l’onde
magnétique dégagée par la foudre, donc à des coups de foudre indirects.
Quatre familles de protection répondent à ces préoccupations :

Figure III.16 : Les moyens de protection contre la foudre direct


III.6.3. Choix du paratonnerre :
Dans notre projet, on utilise l’installation d’un paratonnerre à long dispositif d’amorçage (PDA).
Le principe de base du paratonnerre PDA consiste à augmenter le nombre de charges libres
(particules ionisées et électrons) dans l’air environnant le paratonnerre et à créer, en présence d’un
champ électrique nuage-sol, un canal de forte conductivité relative constituant un chemin
préférentiel pour la foudre.
Model de protection :
 Termes et définitions : Pour le choix d’un paratonnerre, les termes et coefficients suivant
interviennent :

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Ng : Densité de foudroiement au sol (nombre de coups de foudre au Km2 par an) ;


Nk : Niveau Kéraunique local (la valeur annuelle moyenne du nombre d’impacts de foudre par Km 2)
Na : Densité d’arcs donnée par la carte (service météo) ;
Nd : Fréquence attendue des coups de foudre directs sur une structure ;
Nc : Fréquence acceptée des coups sur une structure ;
E : Efficacité de la protection contre la foudre ;
Ae : Surface de capture équivalente de la structure seule m2 ;
C1 : Coefficient environnemental ;
C2 : Coefficient structurel ;
C3 : Contenu de la structure ;
C4 : Occupation de la structure ;
C5 : Conséquences d’un foudroiement. [16]
 Rayon de protection d'un PDA : Dans un PDA, le rayon d’amorçage est donné par la
formule suivante :
𝑅𝑝 = √ℎ(2𝐷 − ℎ) + ∆𝐿(2𝐷 + ∆𝐿) [III.8]
D : distance d'amorçage ;
∆L : gain en longueur du traceur ascendant ;

h : hauteur de la pointe du PDA au-dessus de la surface à protéger ;


Rp : rayon de protection du PDA ;
T : gain en instant d'amorçage du traceur ascendant continu.
Model de sélection du niveau de protection (PDA) :
Selon la norme NF C 17-102, la valeur de la fréquence acceptée de coups de foudre Nc sera
comparée avec la valeur de la fréquence attendue de coups de foudre sur la structure Nd.
Cette comparaison permet de décider si un système de protection contre la foudre est nécessaire, et
si oui, à quel niveau de protection :
Si Nd < Nc, le système de protection contre la foudre n'est pas systématiquement nécessaire,
Si Nd > Nc, un système de protection contre la foudre d'efficacité E > 1 - Nc/Nd doit être
installé et le niveau de protection correspondant doit être sélectionné.
 Détermination de la densité de foudroiement au sol Ng : La densité de foudroiement au sol
exprimée en nombre de coups de foudre au km2 par an peut être déterminée par :
Na
La carte de densité d'arcs Na, dans ce cas : Ng = 2,2

La consultation d'un réseau de localisation = Ng avec (Ng max = 2.Ng),


Nk
L'utilisation du niveau kéraunique local Nk : Ngmax = 0,04×Nk×1,25 ≈ .
10

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

 Fréquence attendue Nd des coups de foudre directs sur une structure : La fréquence annuelle
moyenne Nd de coups directs sur une structure est évaluée à partir de l'expression :
Nd = Ng max .Ae .C1 .10−6 / an [III.9]
La surface de capture équivalente est définie comme la surface au sol qui a la même probabilité
annuelle de coups de foudre directs que la structure.
Pour une structure rectangulaire de longueur L, de largeur I et de hauteur H, la surface de capture
est alors égale à :
Ae = L × I + 6H(L + I) + 9π × 𝐻 2 [III.10]
La topographie du site et les objets situés à l’intérieur de la distance 3H de la structure influencent
de manière significative sa surface de capture. Cette influence est prise en compte par le coefficient
environnemental C1. [16]

C1 : Situation relative de la structure


Structure située dans un espace ou il y a des structures ou des arbres de même hauteur ou 0,25
plus élevés
Structure entourées de plus petites structures 0,5
Structure isolées 1
Structure isolée au sommet d’une colline ou sur un promontoire 2

Tableau III.4 : Détermination du coefficient d’environnement C1


 Fréquence acceptée de coups de foudre (Nc) sur une structure : Les valeurs de Nc sont
estimées à travers l'analyse du risque de dommage en prenant en compte des facteurs
appropries tels que:
Le type de construction ;
Le contenu de la structure ;
L'occupation de la structure ;
Les conséquences du foudroiement.
Selon ce qui a été dit plus haut, quatre facteurs déterminants, donnés par les coefficients C2, C3, C4
et C5 doivent être évalués à l'aide des tableaux suivants.
Posons : C = C2.C3.C4.C5 [III.11]
Par suite Nc s'exprime par :
5,5×10−3
𝑁𝑐 = [III.12]
𝐶

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

C2 : Structure
Structure/toiture Métal Classique Inflammable
Métal 0,5 1 2
Courante 1 1 2,5
Inflammable 2 2,5 3

Tableau III.5 : Coefficient relatif à la structure

C3 : Contenu de la structure
Sans valeur et ininflammable 0,5
Valeur courante et normalement inflammable 1
Forte valeur ou particulièrement inflammable 2
Valeur exceptionnellement, irremplaçable ou très inflammable, explosive. 3

Tableau III.6 : Coefficient relatif au contenu de la structure

C4 : Occupation de la structure
Inoccupé 0,5
Normalement occupé 1
Evacuation difficile ou risque de panique ou recevant du public 3

Tableau III.7 : Coefficient relatif à l’occupation de la structure

C5 : Conséquence d’un transformateur


Pas de nécessité de continuité de service et aucune conséquence sur l’environnement 1
Nécessité de continuité de service et aucune conséquence sur l’environnement 5
Conséquence sur l’environnement 10

Tableau III.8 : Coefficient relatif aux conséquent d’un foudroiement

 Modèle de sélection d’un PDA : Le tableau III.9 donne les valeurs critiques de l’efficacité
critique E correspondant aux limites entre les différents niveaux de protection et les niveaux
de protection correspondant aux efficacités calculées E.

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Chapitre III : Protection de l’installation électrique BT

Niveau de protection I (kA) courant D (m) Distance


E : Efficacité calculée
correspondant d’amorçage d’amorçage
Niveau I + mesures
E > 0,98 - -
complémentaires
0,95< E < 0,98 Niveau I 2,8 20
0,80 < E ≤ 0,95 Niveau II 9,5 45
0 < E ≤ 0,80 Niveau III 14,7 60

Tableau III.9 : Les valeurs critiques de l’efficacité critique

III.7. Conclusion
Dans ce chapitre, on a déterminé l’importance de la réalisation d’un système de protection,
afin d’éliminer les risques d’accidents qui peuvent mettre en jeu la sécurité des personnes et des
équipements et limiter les dégâts dans les matériels, tout en maintenant la continuité de servie dans
l’installation.
Les appareils de protection jouent un rôle de plus en plus important dans la sécurité électrique,
sécurité des personnes et sécurité des biens.

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