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Cours 1.
Thème I.
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Les unités de langue qui sont l’objet de la grammaire sont: le morphème
grammatical, la forme du mot, le groupe de mots libre, la proposition simple, la
phrase complexe.
Les unités sont fonctionnellement liées entre elles ce qui implique leur
indépendance, elles s’organisent dans un système grammatical fermé.
Le système grammatical peut être présenté comme constitué de deux niveaux: un
niveau (système) morphologique et un niveau (système) syntaxique. Dans la
différenciation de la morphologie et de la syntaxe un rôle important revient à
l’opposition des formes par les valeurs morphologiques et les valeurs syntaxiques.
Les formes morphologiques se distinguent des formes syntaxiques en ce qu’elles
peuvent avoir une valeur grammaticale hors de la proposition.
En revanche, les valeurs syntaxiques ne se manifestent que dans la proposition.
Cela signifie que les mots acquièrent des valeurs syntaxiques quand ils deviennent
éléments d’une structure syntaxique. C’est pourquoi les mots différent par leurs
valeurs morphologiques peuvent être identiques par leurs valeurs syntaxiques.
La morphologie étudie les classes de mots d’ après leurs indices grammaticaux, les
formes grammaticales de mots, d’après leur structure et de leurs corrélation entre
elles.
Toute science se sert des notions qui l’aident à décrire l’objet ou le procès qu’elle
étudie. Les notions morphologiques essentielles sont la forme grammaticale, la
valeur grammaticale et la catégorie grammaticale. Les notions de forme
grammaticale aussi bien que la catégorie grammaticale ne sont pas concevables
sans la présence de la notion de valeur grammaticale.
La forme et la valeur constituent une unite dialectique.
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Certaines formes synthétiques sont dépourvues d’indice grammatical (les formes à
marque formelle zéro). Puisque ces formes entrent en relation avec les formes qui
sont marquées par l’indice grammatical, l’absence d’une marque formelle est aussi
caractéristique que sa présence. P.e. dans l’opposition lever - se lever la forme
marquée est se lever. On reconnaît lever pour une forme morphologique corrélative
à l’absence de l’élément grammatical se. Dans l’opposition des mots ukrainiens
місяць – місяці l’absence/la presence de i indique la forme du singulier et celle du
pluriel.
La forme analytique est caractérisée par la séparabilité de l’élément grammatical et
de l’élément lexical: (nous) avons parlé.
Les grammairiens ont révélé les traits distinctifs de la forme analytique
morphologique. La forme analytique est constituée au moins de deux éléments
dont l’un est grammatilisé, l’autre porte le sens lexical. C’est, p.e. le cas de la
forme verbale composée du verbe auxiliaire avoir ou être + participe passé: (avoir
chanté, (il) a chanté, (il) avait chanté, etc.).
La forme analytique caractérisée par l’inséparabilité de ses composants a la valeur
unique d’ordre idiomatique. Sa valeur grammaticale se distingue sensiblement de
la valeur de chacun de ses constituants pris séparément. Si on remplace l’auxiliaire
par un autre verbe à la même forme temporelle la valeur de la construction devient
tout à fait autre: il a vieilli – il semble vieilli. Il est parti – Il vous croit parti – Il
reste parti.
Les formes analytiques sont caractérisées encore par deux traits suivants: la
présupposition, fondée sur la régularité de la formation et l’englobement de tous
les mots d’une partie du discours.
La combinaison article + substantif elle aussi a toutes les caractéristiques d’une
forme analytique. Elle est constituée d’un élément grammatical (l’article) et d’un
élément lexical (le substantif). Les constructions de ce type se distinguent par la
régularité de la formation et embrassent toute la classe des substantifs. Aucun des
constituants ne peut entrer indépendamment du second constituant en rapports
syntaxiques avec un terme de la proposition: une belle femme; le livre de mon
père. A la différence de la forme analytique verbale cette forme n’a pas
d’analogues synthétiques. Cela s’explique par la nature différente des composants
servant d’indices grammaticaux: le verbe auxiliaire et l’article. Les verbes être et
avoir de la construction sont des mots pleins ayant chacun son sens lexical. Ils sont
désémantisés seulement en qualité de composants de la forme analytique. L’article
n’a pa besoin d’être désémantisé: il est un élément grammatical d’après sa nature.
La fonction permanente de l’article est de server d’indice grammatical du
substantif. Cette difference entre les verbes auxiliaries et l’article explique
pourquoi la forme analytique verbale, pour entrer comme telle dans le paradigme
verbal, a besoin d’un support sur les formes synthétiques et pourquoi la
combinaison article + substantive n’en a pas besoin (Basmanova, 1977, 13).
La paradigmatique et la syntagmatique
Dans la grammaire on distingue le plan syntagmatique et le plan paradigmatique
liés entre eux. Les relations syntagmatiques sont conçues comme la succession
linéaire des unités de langue hétérogènes, mais se rapportant au même niveau, p.e.
verbes, substantifs, adjectifs, adverbes. Les relations paradigmatiques sont révélées
d’après la ressemblance, la différence et les rapports associatifs des unités de
langue relativement homogènes: p.e. les rapports entre les formes morphologiques
du verbe. La paradigmatique grammaticale inclut l’inventaire des unités
grammaticales, leurs relations et leur position dans le système grammatical. Les
rapports syntagmatiques se forment sur la chaîne parlée linéaire. Sur le plan
syntagmatique les éléments de langue peuvent se succéder, puisqu’ils sont
hétérogènes, mais ils ne peuvent pas se substituer. La paradigmatique unit les
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éléments selon la possibilité de leurs substitutions sur le plan syntagmatique,
horizontal. Parfois on associe la notion de paradigme à une catégorie
grammaticale, ce qui semble inconcevable vu la définition de la catégorie
grammaticale (morphologique). Le paradigme peut inclure plusieurs catégories
formées à la base des relations (oppositions) différentes des formes du même
paradigme (p.e. le paradigme de la conjugaison du verbe inclut les catégories
grammaticales de la personne, du mode, du temps, de l’aspect, de la voix).
Le signifiant et le signifié
Dans la langue il y a cette régularité connue: chaque signifiant a son signifié,
l’identité formelle témoigne de l’identité du contenu. Mais en même temps certains
cas de l’asymétrie du signe grammatical se manifestent dans l’homonymie
grammaticale (la coïncidence de la forme et la divergence de la valeur: l’article le,
la, les et les pronoms le, la, les), la polysémie (une forme à plusieurs valeurs:
comme en qualité de conjonction à significations différentes), le pléonasme
grammatical (la valeur de la première personne verbale du pluriel est rendue à la
fois par deux moyens: le pronom nous et la flexion –ons), la présence des
variantes de la même marque formelle (la troisième personne du passé simple est
exprimée par les flexions –a, -it, -ut). Dans le dégagement des catégories
morphologiques l’asymétrie grammaticale est prise en considération.
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Thème III. Le substantif
Thème V. L’adjectif
Cours 1.
Le nom de nombre est une classe de mots qui désigne une notion de nombre précis,
de quantité. On distingue les numéraux cardinaux (un, deux, cinq, cent etc.), les
numéraux ordinaux (troisième, sixième).
Seuls les noms de nombre cardinaux constituent une partie du discours autonome.
Les ordinaux ont les traits des adjectifs de relation du point de vue de la forme et
de la syntaxe (C’est le premier pas, le deuxième tour). Les numéraux cardinaux ont
leur spécifité qui permet de les dégager comme une classe de mots à part. Du point
de vue de la forme ils sont invariables, sauf un petit nombre de cas (un, une). Du
point de vue de la fonction syntaxique ils cumulent les particularités de plusieurs
parties du discours, mais en totalité ils ne ressemblent à aucune d’elles. Comme les
noms ils peuvent servir de sujet, de complément, d’attribut (Quatre et un font cinq;
On est cinq aujourd’hui); comme les adjectives ils se combinent avec l’article et
les déterminatifs (mes deux amis; les deux amis; le dix janvier); ils peuvent
remplacer les déterminatifs (deux grands garçons); comme les adverbes ils
peuvent introduire un nom (deux de mes élèves).
Le verbe est une classe de mots (partie du discours) dont la valeur générale du
procès est réalisée dans les catégories grammaticales propres au verbe.
La plupart des verbes servent à désigner une action (écrire, courir, parler), un
changement d’état (grossir, brunir, changer), un état (dormir, se reposer, souffrir)
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et les verbes qui n’expriment ni procès, ni état, mais les rapports (avoir, savoir,
consister, se composer, aimer).
Le procès (ou l’état) peut être désigné aussi par le substantif (le départ, la lecture,
l ‘amour). Mais le substantif désigne l’événement comme l’objet. Par exemple, la
notion du verbe arriver est conçue comme un procès tandis que le substantif
l’arrivée est conçu comme un objet, comme un événement dans son sens le plus
large. A la différence du substantif le verbe représente l’action comme un
processus se déroulant dans le temps.
Les catégories verbales proprement dites sont celles qui embrassent toutes les
formes verbales (personnelles et non-personnelles).
Les catégories grammaticales prédicatives ne sont propres qu’aux formes
personnelles.
En français aux catégories essentiellement verbales se rapportent la corrélation de
temps (les formes composées/les formes simples) et la voix (les verbes
pronominaux/les verbes non-pronominaux).
Les catégories prédicatives – la personne, le mode, le temps – sont liées à la
prédicativité syntaxique. Le rapport au temps, à la personne grammaticale, à la
réalité (la modalité) caractérise toute prédicativité. Autrement dit, le temps, le
mode, la personne tout en étant des catégories morphologiques servent de formes
de la réalisation de la prédicativité syntaxique. La catégorie grammaticale de
l’aspect en français (l’imparfait/le passé simple) se renferme aussi dans les formes
personnelles prédicatives et n’existe qu’à l’indicatif du plan passé.
1. La catégorie de la personne
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La catégorie grammaticale de la personne exprime le rapport entre l’énonciation et
les participants à l’acte de la parole.
La personne grammaticale est un trait distinctif et fondamantal du verbe. Le trait
spécifique du verbe qui le distingue des autres classes de mots est la conjugaison.
Les formes de la conjugaison sont liées directement à la personne, elles sont
classées d’après leur référence à la personne;
Il existe 2 types de moyens grammaticaux pour exprimer la personne verbale:
- moyens flectifs
- moyens analytiques
Dans les langues dites flectives (comme le latin) la personne est marquée par la
terminaisons du verbe: amo, amas, amat.
Dans les langues dites analytiques (comme le français) la personne est
essentiellement marquée par les pronoms personnels conjoints: j’aime, tu aimes, il
aime. Dans certais cas la personne est désignée par é moyens à la fois (nous
aimons, j’aimai, tu aimas, il aima) ou exclusivement par les terminaisons
(impératif: marchez, marchons).
La personne verbale marque deux rapports: la participation et la non-participation à
l’acte de la parole. Deux personnes participent toujours à l’acte de la parole: la
personne qui parle (=le locuteur) et la personne à qui la parole est adressée (=
l’allocuteur). Si le sujet de la proposition coïncide avec le locuteur on a la première
personne du singulier ou du pluriel. Si le sujet de la proposition est identique à
l’allocuteur, on a la deuxième personne du singulier ou du pluriel. La troisième
personne marque la personne ou l’objet dont on parle. La troisième personne est
définie d’une manière négative par relation à la première et à la deuxième
personne: la troisième personne est ce qui n’est pas la première et la deuxième
personne. La troisième personne marque la non-participation à l’acte de la parole.
L’opposition entre la troisième personne et les deux autres personnes ets très nette.
C’est par le manque d’unicité que la troisième personne s’oppose à la première et à
la deuxième personne. Le trait particulier de la première et de la deuxième
personne est leur unicité spécifique: le sujet parlant (le locuteur) et l’interlocuteur
(l’allocutaire) sont chaque fois uniques. La troisième personne peut représenter une
infinité de sujets ou qucun. Cette particularité est propre à toutes les langues
(Benveniste, Isachenko).
Une autre distinction entre la troisième et les deux premières personnes consiste en
ce que la première et la deuxième personne sont inversibles: le je peut devenir un
tu et vice versa; une relation de ce genre n’est pas possible entre l’une de ces deux
personnes et la troisième (Benveniste).
Comme on l’a dit (voir le chapitre sur les pronoms personnels) la valeur des
formes du pluriel de la personne a sa spécifité. Le pluriel des personnes verbales
n’est pas du tout un equivalent du pluriel nominal (discontinuité nominale):
nous marchons – nous ce n’est pas plusieurs moi, c’est moi plus une ou plusieurs
personnes non locutives; vous marchez – vous ce n’est pas plusiers toi, c’est toi
plus une ou plusieurs autres personnes qui peuvent ne pas être allocutives.
1. 3. La forme impersonnelle
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Trois voyageurs sont arrivés – Il est arrivé trois voyageurs. Une pluie fine et
monotone tombait depuis hier – Depuis hier il tombait une pluie fine et monotone.
Au sens figuré quelques verbes impersonnels dits «météorologiques» peuvent être
aussi suivis d ‘un complément:
Il pleut de grosses pierres dans son jardin (A.France)
Cet emploi double donne aux grammairiens le droit de parler de la forme
impersonnelle comme d’une forme grammaticale verbale autonome.
D’une façon générale les verbes intransitifs et même certains verbes transitifs (y
compris à la forme pronominale) sont soumis à la forme impersonnelle.
La forme impersonnelle est surtout typique pour les verbes venir, arriver, rester,
tomber, passer, manquer, se faire, dire, s’écouler, sentir et d’autres:
Il est bon de parler et meilleur de se taire ( La Fontaine)
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Par exemple, d’après A. Eskénazi, il est venu les personnes que vous attendiez est
moins probable que les personnes que vous attendiez sont venues, tandis que il est
venu des gens a plus de chances d’existence que des gens sont venus (Eskénazi).
Cours 2
Le verbe
2. La catégorie du mode
2.1. Le mode et la modalité
Le problème du mode est très étroitement lié à une notion plus large, celle de la
modalité.
La modalité est caractérisée comme le rapport de l’énonciation à la réalité du point
de vue du sujet parlant. Comme le rapport à la réalité est exprimé dans chaque
énonciation, la modalité fait partie intégrante de chaque proposition. Elle sert
d’indice de la prédicativité.
La modalité peut être exprimée par des moyens grammaticaux et lexicaux, aussi
bien que par l’intonation.
Les moyens grammaticaux reviennent d’habitude aux formes verbales.
Les moyens lexicaux sont représentés par la plupart des cas par le sens lexical des
verbes et des adverbes. Dans leur majorité ce sont les verbes et les adverbes
modaux. Les sens modaux sont multiples:
réalité, irréalité, éventualité, doute, désir, hypothèse, commandement, prière,
résignation, conseil, incertitude, affirmation etc.
La modalité peut être exprimée par des formes verbales, c’est-à-dire
morphologiquement.
La modalité exprimée par des formes verbales morphologiques s’appelle mode.
Le mode est une catégorie grammaticale dans le système verbale qui sert à
exprimer le rapport de l’action à la réalité objective du point de vue du locuteur (le
sujet parlant) ou du protagoniste (le sujet de l’action).
La quantité de modes en français varie d’un auteur à l’autre.
Certains grammairiens distinguent six modes:
infinitif, participe, indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif (Van Daele);
D’autres en comptent cinq:
Indicatif, subjonctif, impératif, infinitif, participe (Wagner, Pichon);
Il y a ceux qui ne reconnaissent aucun mode au français moderne (Stepanov,
Guillaume);
La grammaire traditionnelle distingue quatre mode:
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Impératif, subjonctif, indicatif, conditionnel (Grevisse, Bogomolova).
La plupart des grammairiens contemporains distinguent deux ou trois modes:
indicatif/subjonctif, indicatif/subjonctif/impératif. Dans ce cas le conditionnel est
considéré comme une forme temporelle de l’indicatif (futur hypothétique)
(Damourette et Pichon).
Conclusion: la catégorie du mode n’est liée qu’aux formes personnelles. Hors des
formes personnelles il n’y a pas de catégorie du mode.
2.2. L’impératif
On peut mettre en doute l’autonomie de l’impératif français:
l’impératif emprunte ses formes à l’indicatif ou au subjonctif.
Les grammairiens qui considèrent l’impératif comme une forme du mode citent
deux verbes qui ont des formes particulières à l’impératif distinctes de l’indicatif,
aussi bien que du subjonctif: vouloir et savoir
vouloir
indicatif subjonctif impératif
savoir
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dans les propositions indépendantes (Qu’il parte!), par l’interjection (Baste!), par
la proposition sans verbe (Et maintenant à la plage!)
- l’absence de pronoms conjoints sujets ne peut pas non plus servir de marque
formelle de l’impératif. Les pronoms manquent aussi à l’indicatif si le sujet est
exprimé par d’autres parties du discours (Désirer ne veut pas dire réaliser) ou si la
forme verbale indique assez nettement la personne et le nombre (Croyez pas que
pourrions descendre);
- la postposition des pronoms personnels conjoints d’objet ne peut être prise non
plus pour une marque formelle de l’impératif, sinon il faudrais inclure les pronoms
d’objet conjoints dans la conjugaison verbale;
- le sens de l’impératif (=l’appel à l’action) a sa spécifité en comparaison avec
celui des autres formes du mode. L’impératif sert à désigner les intentions
émotionnelles et volitives du sujet parlant, c’est pourquoi l’impératif n’existe pas
sans intonation. Par sa nature l’impératif se trouve à la périphérie du système
verbal et se rapproche des interjections.
Du point de vue fonctionnel l’impératif n’exprime pas le procès proprement dit,
mais l’appel à l’action, l’ordre, l’interdiction, la volonté ce qui n’est pas identique
à l’action même.
Il faut considérer l’impératif comme une construction syntaxique d’un type à part.
Puisque l’appel à l’action peut être exprimé non seulement par l’impératif, mais
aussi par d’autres moyens (l’infinitif, le futur simple, le conditionnel, le substantif,
l’interjection) il y a plus de raisons de parler des propositions impératives que du
mode impératif.
2.3. Le subjonctif
La nature grammaticale du subjonctif est un problème litigieux de la grammaire
française.
La première question qui se pose: y a-t-il des formes spéciales qui ne sont propres
qu’au subjonctif?
Selon certains grammairiens (Doppagne), le français ne dispose plus de formes
originales strictement réservées à ce mode: l’imparfait et le plus-que-parfait du
subjonctif ont disparu de la langue. Aussi A.Doppagne appelle le subjonctif «mode
malade»: il n’y a que neuf verbes irréguliers (avoir, être, aller, faire, falloir,
pouvoir, savoir, valoir, vouloir) qui ont une forme spéciale du subjonctif. L’auteur
conclut que c’est vraiment très peu de choses; quant à l’élément que qui
accompagne le subjonctif il fait partie du contexte et non du verbe.
Ces raisonnements sont discutables. Il y a des raisons qui permettent de contester
les arguments de Doppagne:
- la forme particulière de subjonctif de 9 verbes irréguliers qui sont les plus
employés témoigne du fait que le subjonctif garde ses positions dans la langue. Il y
a des corrélatifs qui ne gouvernent que le subjonctif (les verbes de volonté et de
sentiment, les conjonctions sans que, à condition que et d’autres – la
subordination acritique).
- le passé de subjonctif – une forme vivante – est formé à l’aide des verbes avoir et
être qui tous les deux ont uine forme particulière au présent du subjonctif;
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- l’élément que accompagne toujours le subjonctif. Le subjonctif ne se rencontre
dans le français moderne qu’avec que, employé seul ou, comme élémént d’une
conjonction composée.
Ainsi, il y a toutes les raisons d’affirmer que le substantif reste en français une
forme vivante.
La deuxième question concernant le subjonctif c’est sa valeur grammaticale.
Il y a deux groupes principaux des théories du subjonctif. D’après le premier
groupe, le subjonctif est une forme modale. Selon l’autre, le subjonctif n’a aucune
modalité.
Les représentants du premier point de vue partent le plus souvent de l’entourage
contextuel, dans ce cas la modalité de toute l’énonciation est attribuée au
subjonctif.
Les théories d’amodalité du subjonctif sont fondées dans leur majorité sur des
critères structuraux et syntaxiques.
Le subjonctif se manifeste comme une forme verbale de subordination
fonctionnelle.
Les facteurs qui permettent de considérer le subjonctif comme une forme verbale
de subordination fonctionnelle sont nombreux:
- le subjonctif est employé surtout dans les propositions subordonnées où il réalise
sa fonction primaire, celle de subordination. Le subjonctif dans les propositions
indépendantes remplit sa fonction secondaire, celle de l’impératif;
- l’emploi du subjonctif est régi par des structures bien déterminées à la
systématisation desquelles sont consacrés plusieurs ouvrages (Nordhal, Boyssen)
- le subjonctif produit un certain effet de sens: il sert à interpréter l’action à travers
la modalité de la structure régissante;
- le fait que le subjonctif sert de forme de subordination a amené la disparition de
la concordance des temps du système du subjonctif qui remplit aussi la fonction de
subordination. Le remplacement de l’imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif
par le présent et le passé du subjonctif est la conséquence de ce que la fonction
primaire du subjonctif est celle de la subordination grammaticale.
Lorsqu’on emploie l’imparfait du subjonctif, la subordination est exprimée
simultanément par le subjonctif même et par la concordance des temps. La langue
tend à économiser ses moyens. Le subjonctif étant une forme spéciale de
subordination d’une proposition à l’autre suffit, la concordance des temps dans le
système du subjonctif (c’est-à-dire l’emploi de l’imparfait du subjonctif et
conformément du plus-que-parfait du subjonctif) est superflue, ce qui donne le
remplacement de l’imparfait du subjonctif par le présent du subjonctif et du plus-
que-parfait du subjonctif par le passé du subjonctif.
- si l’on met la conjonction que à la tête de la phrase subordonnée, c’est toujours le
subjonctif qui s’impose indépendamment du verbe régissant: C’est certain qu’il
venu. – Qu’il soit venu c’est certain.
- il est à noter que si le sujet parlant emploie un indicatif là où l’on n’emploie que
le subjonctif, l’énonciation ne change pas de sens et l’indicatif est considéré
comme une faute de grammaire (Schogt)
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- dans la langue parlée il y a une tendance à remplacer le subjonctif par l’indicatif
(ou le suppositif) dans le cas où le lien de subordination s’affaiblit. Ce phénomène
a lieu dans les propositions de concession introduites par bien que, quoique,
malgré que: Je ne suis trop mal logé, bien qu’une douche serait la bienvenue, vu le
métier salissant que j’exerce (L’Humanité dimanche)
-l’alternance subjonctif/indicatif dans la subordonnée après les mêmes corrélatifs
sert de pierre de touche dans la définition de la signification du subjonctif. Etant
donné que la modalité des phrases avec un subjonctif n’est pas la même qu’avec un
suppositif et un indicatif certains savants attribuent au subjonctif une valeur
modale particulière. Par exemple: Il dit qu’elle vienne et Il dit qu’elle vient. (Вiн
каже, щоб вона прийшла i Вiн каже, що вона прийшла). La pensée qu’elle
vienne me rassure et La pensée qu’elle viendra me rassure. (Думка, що вона
може прийти, мене заспокоює i Думка, що вона прийде, мене заспокоює).
Dans la phrase Il dit qu’elle vienne le subjonctif n’exprime par lui-même la
modalité, il sert à discerner le sens volitif du verbe dire (dire=ordonner). Dans la
phrase avec l’indicatif dire signifie affirmer, constater.
Cours 3
3. La catégorie du temps
3.1. Le temps physique et son interprétation dans la grammaire
Le temps physique existant dans le monde matériel trouve son expression dans tout
verbe. Le procès verbal est conçu comme situé sur l’axe temporel. La notion
temporelle fait partie intégrante du verbe. Le verbe comme une partie du discours
temporelle exprime le temps morphologiquement. C’est-à-dire les formes verbales
peuvent exprimer la localisation de l’action par rapport au moment de la parole. La
catégorie grammaticale du temps est définie comme le rapport de l’action verbale
au moment de la parole.
Dans notre vie quotidienne le temps objectif est conçu comme le présent, le futur,
le passé. Les formes verbales peuvent être utilisées pour désigner des actions se
rapportant au passé, au présent et au futur. Mais ce n’est pas par cela qu’est
déterminée la valeur temporelle des formes morphologiques. La valeur temporelle
des formes verbales est déterminée à partir du système même du verbe, à partir des
relations des formes verbales et non pas du temps à priori.
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Les relations modales et temporelles exprimées par le verbe sont interdépendantes.
Il y a cette régularité qui est universel linguistique: les distinctions temporelles sont
exprimées plus nettement par les formes du mode qui énoncent des faits réels
(affirmés ou niés).
La catégorie grammaticale du temps (=le rapport de l’action au moment de la
parole) est réalisée différemment à l’indicatif, au suppositif et au subjonctif.
4. La catégorie de l’aspect
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L’aspect grammatical est fondé sur l’opposition morphologique des formes
(catégorie modificatoire) ou sur l’opposition des classes différentes des verbes
(catégorie classificatoire).
Certains savants ne reconnaissent pas l’existence de la catégorie de l’aspect au
français (Damourette et Pichon, Meillet, Tesnière). Les grammairiens qui
reconnaissent l’aspect grammatical au verbe français ne sont pas du même avis sur
sa présentation morphologique. On propose les corrélations suivantes: formes
simples/formes composées (Benveniste, Martin, Klum); imparfait/passé simple
(Martin, Pitskova); passé simple, futur simple/présent/imparfait, futur
hypothétique (Togeby); présent, imparfait/toutes les autres formes personnelles
(Klum).
A la différence de l’aspect grammatical, l’existence des modes d’action en français
est reconnue par tous les linguistes. Mais les grammairiens ne sont pas du même
avis quant aux moyens d’expression des modes d’action. Selon le premier point de
vue, les modes d’action sont définis commes des différenciations sémantiques
entre les verbes.
On révèle les moyens suivants: 1) le lexème du verbe (лексично характеризованi
способи дієслівної дії). Par exemple: distribuer (le mode d’action distributif),
forcer (le mode d’action intensif), murmurer (le mode d’action atténuatif); 2) les
affixes et la forme verbale (морфологiчно характеризованi способи дiєслiвної
дії). Par exemple: les suffixes –oter, -iller: picoter, sautiller (le mode d’action
atténuatif saccadé), les préfixes entre-, sous-, é-, en-(em-), re-, sur-: soulever,
entrouvrir (le mode d’action atténuatif), s’échauffer (le mode d’action évolutif),
ramasser, surcharger (le mode d’action intensif); 3) la combinaison des indices
lexicaux et syntaxiques (лексико-синтаксично характеризовані способи дії). Par
exemple, le verbe + l’adverbe ou son équivalent: crier fort (le mode d’action
intensif), se taire un peu (le mode d’action atténuatif ou délimitatif), regarder
successivement (le mode d’action distributif), des constructions infinitives: se
mettre, se prendre + l’infinitif: se mettre à pleurer (le mode d’action évolutif); le
verbe éclater, partir + un nom ou un groupe nominal introduit par une préposition:
éclater en sanglots, éclater de rire, partir de plus belle (le mode d’action évolutif)
etc.
Les modes d’action sont nombreux: momentané, inchoatif, terminatif, résultatif,
duratif, évolutif, progressif, ingressif, imminent, itératif, fréquentatif, multiplicatif,
distributif, intensif, atténuatif, délimitatif et autres.
Dans l’étude des problèmes de l’aspectualité une grande importance revient à la
répartition des verbes en 2 groupes: perfectifs (terminatifs) et imperfectifs (cursifs)
(on emploie aussi d’autres termes: limitatifs/alimitatifs, verbes à terme fixe/verbes
sans terme fixe, verbes déterminés/verbes indéterminés).
Les verbes perfectifs sont ceux dont le lexème indique que le procès atteint son
terme et il ne reste aucune partie à accomplir: sortir, trouver, terminer, tomber etc.
Le lexème des verbes imperfectifs insiste sur le déroulement même du procès
verbal sans indiquer son terme: respecter, regarder, méditer, marcher, nager.
Si on pouvait répartir tous les verbes en 2 groupes (perfectifs et imperfectifs) et si
les verbes gardaient dans tout contexte leur sens perfectif ou imperfectif, on
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pourrait parler de la catégorie de l’aspect qui se présenterait comme catégorie
classificatoire.
Le perfectif/l’imperfectif est la valeur la plus abstraite de celles des modes
d’action.
Dans l’aspectologie on discute non seulement le problème des indices
grammaticaux de la catégorie de l’aspect, mais aussi le contenu de cette catégorie.
On propose les valeurs suivantes: l’accompli/l’inaccompli; le duratif/le non-
duratif; la durée déterminée/la durée indéterminée; la globalité(totalité)/le
processus.
Il est à noter que les valeurs citées sont rapportées par certains grammairiens à
celles des modes d’action.
Ainsi la solution du problème de l’aspect grammatical du verbe français pose 2
questions fondamentales: 1) laquelle des corrélations verbales peut être reconnue
pour la catégorie grammaticale de l’aspect et 2) quel est le contenu de cette
catégorie.
L’étude des formes grammaticales basée sur un principe à la fois formel et
fonctionel permet de dégager en tant que catégorie grammaticale de l’aspect la
corrélation imparfait/passé simple. La structure des catégories verbales
prédicatives se présente comme une organisation hiérarchique dans laquelle la
catégorie de l’aspect (imparfait/passé simple) est inférieure à celles du mode et du
temps.
Deux formes qui sont identiques quant au temps et au mode peuvent être opposées
du point de vue de l’aspect (Schogt).
Le passé simple et l’imparfait occupent la même place dans le passé de l’indicatif,
les deux formes servent à désigner le rapport interrompu avec le moment de la
parole.
Les grammairiens qui insistent sur une différence d’aspect entre l’imparfait et le
passé simple définissent différemment leur valeur d’aspect, pour la caractéristique
du passé simple et de l’imparfait sont introduits le duratif/le non-duratif (Klum),
l’accompli/le non-accompli (Burger), la globalité de l’action/le processus de
l’action (Razmunsen, Martin).
La distinction d’aspect entre l’imparfait et le passé simple non seulement ne
s’estompe pas, mais au contraire se manifeste d’une façon très nette. En comparant
deux phrases Six mois plus tard il se remariait (Maupassant) et Six mois plus tard
il se remaria il n’est pas difficile de voir que l’imparfait (se remariait) et le passé
simple (se remaria) expriment des actions identiques par leur caractère, leur
contenu: le remariage s’est effectivement réalisé six mois plus tard. C’est-à-dire les
deux formes se réfèrent à la même action du monde extérieur. Mais elles
interprètent le même fait différemment. Le passé simple représente l’action dans
toute son étendue sans atténuer son déroulement. L’imparfait comme sur un cadre
19
ralenti de cinéma insiste sur le processus même de l’action. Avec l’imparfait le
locuteur attire notre attention sur le déroulement même du procès. Pour garder ce
sens on traduirait en ukrainien l’imparfait stylistique par le présent imperfectif: Six
mois plus tard il se remariait (Через пiвроку вiн одружується). Il s’en suit que la
catégorie de l’aspect est la catégorie d’un caractère interprétationnel.
Conclusion
En français les catégories grammaticales prédicatives, qui ne s’étendent qu’aux
formes personnelles du verbe, sont:
personne, mode, temps, aspect.
1.
1.1. La catégorie grammaticale de la personne du verbe marque le rapport entre
l’énonciation et les participants à l’acte de la parole.
1.2. Quand le sujet de la proposition coïncide avec le locuteur on a la première
personne. Lorsque c’est l’allocutaire qui se présente comme le sujet de la
proposition, on a la deuxième personne. La troisième personne marque l’objet
animé ou animé dont on parle.
1.3. La forme personnelle du verbe en français contemporain est assurée par les
pronoms personnels conjoints (qui servent de mots outils) auxquels s’ajoutent aux
deux premières personnes du pluriel les éléments flectifs.
1.4. La catégorie de la personne verbale est représentée par la corrélation
hiérarchique de trois personnes:
Personne Non-personne
Participation à l’acte de la parole non-participation à l’acte de la parole
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Je chante (nous chantons) il, elle chante
Tu chantes (vous chantez) (ils, elles chantent)
subjectivité non-subjectivité
je chante tu chantes
(nous chantons) (vous chantez)
1.5. La troisième personne contrairement aux deux premières est marquée par les
indices formels du genre (il, elle) ce qui est expliqué par le fait que la troisième
personne est susceptible de renvoyer à un être animé aussi bien qu’à un objet.
1.6. La troisième personne a un emploi impersonnel, dans lequel la notion de
personne est exclue complètement.
1.7. Les formes personnellles cumulent les valeurs de la personne et celles du
nombre: le singulier et le pluriel. Dans la catégorie de la personne verbale, à la
différence du pluriel nominal, le pluriel ne représente pas la multiplication (moi +
moi + moi) mais l’amplification (nous=moi + toi, moi + vous, moi + lui, moi +
eux; vous=toi + lui).
1.8. La catégorie de la personne porte un caractère réflectoire.
Les catégories du mode, du temps, de l’aspect se construisent hierarchiquement, à
la base est le rapport à la réalité (le mode).
2.
2.1. La catégorie grammaticale du mode sert à exprimer le rapport de l’action à la
réalité objective du point de vue du locuteur ou du protagoniste.
2.2. La catégorie du mode en français est caractérisée par la hiérarchie de deux
corrélations:
subjonctif/non-subjonctif
indicatif suppositif
2.3. Dans la corrélation subjonctif/non-subjonctif (=indicatif + suppositif) c’est le
subjonctif qui sert de forme marquée (sa masse phonique est plus grande, il est
moins fréquent que toutes les autres formes personnelles). Dans la corrélation
indicatif/suppositif la forme marquée est le suppositif (sa masse phonique est plus
grande, son emploi est intensif).
2.4. La fonction primaire du subjonctif est celle de subordination grammaticale à la
structure qui le gouverne. Le subjonctif sert à exprimer le rapport à la réalité non
pas par lui-même, mais indirectement.
L’indicatif et le suppositif réalisent leur rapport à la réalité par eux-mêmes,
directement. L’idicatif énonce un fait réel qui est affirmé ou nié. Le suppositif
traduit un fait potentiellement supposé.
2.5. Le subjonctif est de préférence une forme d’interprétation. L’indicatif et le
suppositif portent un caractère réflectoire.
2.6. L’impératif n’est pas un mode: il n’a ni contenu spécifique, ni forme spéciale.
L’impératif est une construction syntaxique d’un type à part.
21
3.
3.1. La catégorie grammaticale du temps c’est le rapport de l’action exprimée par
les formes personnelles au moment de la parole.
3.2. La valeur temporelle des formes est définie à partir du système même du verbe
et non pas du temps à priori. Elle se manifeste différemment ) chacun des modes:
le subjonctif, le suppositif, l’indicatif.
3.3. La catégorie du temps à l’indicatif est marquée par l’opposition des formes à
flexions (le passé simple et l’imparfait) à la forme à flexion zéro (le présent). Le
passé simple et l’imparfait servent de formes marquées. Le présent – forme non-
marquée – désigne le rapport non-interrompu au moment de l’énonciation. Le
passé simple est un temps du récit, l’imparfait est employé dans le récit que dans le
discours.
3.4. L’emploi des temps du subjonctif est différent dans le discours et dans le récit.
Dans le récit la catégorie du temps au subjonctif est formée par la corrélation de
l’imparfait et du présent. L’imparfait du subjonctif est une forme du récit. Dans le
récit le présent du subjonctif marque une action se rapportant au présent-futur.
Dans le discours le présent du subjonctif remplace l’imparfait du subjonctif. Le
présent du subjonctif désigne alors la simultanéité – postériorité à n’importe quel
moment du futur, présent, passé marqué par le verbe de la principale.
3.5. La catégorie du temps au suppositif est formée par la corrélation du futur (il
chantera) et de l’imparfait dusuppositif (il chanterait). La forme marquée est il
chanterait. A la différence de l’indicatif et du subjonctif dans le récit, les formes
en –r ne sont pas si nettement opposées par rapport au moment de la parole: il
chantera énonce un fait rapporté au futur, il chanterait au présent-futur, les deux
formes peuvent désigner le futur dans le passé (le discours indirect). Cela
s’explique par le fait que la valeur modale des formes en –r prévaut sur la valeur
temporelle.
3.6. Le futur est désigné par le présent, le périphrase verbale aller + infinitif et par
le futur du suppositif. Chaque forme a sa spécifité. Par la forme du présent
désignant un futur l’avenir est attiré dans le cadre du présent. Le futur immédiat
marque une action future dont le locuteur est toujours sûr comme si le présent était
inclu dans l’avenir. Le futur du suppositif présente un fait futur dans sa probabilité.
3.7. La catégorie du temps porte un caractère de préférence réflectoire.
4.
4.1. La catégorie grammaticale de l’aspect est définie comme le rapport du sujet
parlant au procès. Elle se manifeste par une représentation différente de l’action.
4.2. La catégorie de l’aspect est représentée par l’opposition passé
simple/imparfait. Par le passé simple le locuteur envisage le procès dans toute son
étendue, c-est-à-dire de son début jusqu’à sa fin (la vision de l’action est non-
sécante). L’imparfait indique le processus même de l’action (la vision de l’action
est sécante), par l’imparfait le locuteur envisage le procès en son déroulement.
4.3. La catégorie de l’aspect n’embrasse pas tout le système verbal, elle n’existe
que sur le plan du passé à l’indicatif. Dans le système des catégories prédicatives
organisées selon la hiérarchie elle se trouve au niveau inférieur après le mode et le
temps.
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- les formes passé simple/imparfait constituant la catégorie de l’aspect sont en
même temps des formes temporelles, c’est-à-dire que les mêmes morphèmes –ais,
-a, -it, -ut sont susceptibles de désigner la valeur de temps et celle de l’aspect. Ce
phénomène ne contredit pas la notion de catégorie grammaticale (morphologique):
l’imparfait et le passé simple par opposition à l’autre ils constituent la catégorie de
l’aspect.
4.4. La catégorie de l’aspect se rapporte aux catégories du type de préférence
interprétationnel.
Les temps composés du verbe français sont formés à l’aide de l’auxiliaire avoir et
être et du participe passé. Ils ont tous les traits d’une forme morphologique
analytique:
1) la grammaticalisation d’un des éléments (avoir, être);
2) l’inséparabilité grammaticale des constituants formellement séparés;
3) l’englobement de tout le système lexical d’une partie du discours (tout verbe est
soumis à la forme analytique);
4) présupposition fondée sur la régularité de la formation;
5) l’idiomatisme;
6) l’incapacité d’un des composants d’entrer indépendamment du second
composant en rapport syntaxique avec d’autres mots;
7) l’intégration au paradigme des formes synthétiques.
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