Rapport D'activité 2010 - Fondation Pour La Mémoire de La Shoah
Rapport D'activité 2010 - Fondation Pour La Mémoire de La Shoah
Rapport D'activité 2010 - Fondation Pour La Mémoire de La Shoah
DITORIAL
a Fondation pour la Mmoire de la Shoah, institution tout fait unique tant par lorigine de ses fonds que par son positionnement la croise de la socit civile, de ltat et des institutions juives, compte dsormais dixannes dexercice derrire elle. Dans ce rapport, que nous avons voulu largi, nous avons choisi de rappeler ce qui a guid nos actions jusqu prsent dans nos dirents domaines dintervention. Nous avons ainsi accord une large place laction accomplie sous la prsidence de Simone Veil, qui a donn demble notre institution une stature minente, et dont nous nous eorons de nous montrer dignes. Nous noublions pas, bien sr, le Mmorial de la Shoah, qui se serait sans doute dvelopp sans nous, mais probablement pas cette vitesse, ni avec cette ampleur. Nous sommes ers de sa russite, mme si les ds ne manquent pas, commencer par louverture prochaine du centre dhistoire et de mmoire de Drancy, sur le lieu emblmatique en France de linternement des Juifs avant leur dpart vers la mort.
Nous sommes heureux davoir pu, au cours des annes, renforcer les moyens des grandes institutions juives pour rpondre aux enjeux de mmoire, de solidarit, de transmission et de lutte contre lantismitisme qui sont les ntres. Pour mtre impliqu dans le pilotage de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah ds lorigine, je peux mesurer tout ce quelle a apport, aussi bien sur le plan humain que nancier. Nous navons pas pu accorder ici aux plus de 2 000 projets soutenus par la Fondation depuis sa cration toute la place quils auraient mrite. Je voudrais nanmoins remercier chacun des porteurs de projets que nous avons eu lhonneur de soutenir, les experts et les membres minents de commission qui sinvestissent pour nous titre bnvole, ainsi que les membres de lquipe de la Fondation, pour le travail essentiel accompli depuis dix ans an daider les survivants de la Shoah, de rappeler la mmoire des disparus, de mieux faire connatre lhistoire de la Shoah et de fortier le judasme de demain.
David de Rothschild, prsident de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah
ix ans aprs sa cration, la Fondation pour la Mmoire de la Shoah est une institution solide, qui a trouv sa place et son mode de fonctionnement. Une place que nous souhaitons discrte, pour ne pas nous substituer aux institutions et aux porteurs de projets dont lexprience et les comptences ont fait leurs preuves. Et un fonctionnement que jespre ecace, avec une gouvernance saine, base notamment sur une quipe qui reste rduite, mme si elle a t, et jen suis heureux, largie en 2010 avec larrive de GabrielleRochmann, directrice adjointe, et de Judith Cytrynowicz, charge de la commission Mmoire et Transmission. Elles nous apportent dj beaucoup. Nous avons tous lesprit limportance de notre mission, et de notre responsabilit face tous les Juifs assassins par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Maintenir leur mmoire, permettre la transmission de leur culture, approfondir la connaissance de lhistoire de la Shoah dans ses dirents aspects,
la transmettre auprs des jeunes gnrations et, surtout, aider les survivants qui en ont besoin, autant de tches qui nous incombent et que nous ne saurions raliser sans les porteurs de projets. Nous souhaitons continuer les aider, avec lesprit de dialogue et douverture qui est le ntre depuis la cration de la Fondation. Nous nous attachons en eet valoriser la diversit des opinions et travailler dans la recherche du consensus, lappui de nos principes de collgialit et de recherche de lintrt gnral. Nous avons la responsabilit dassurer la prennit de notre action pour les gnrations futures, en ayant cur de rendre dlement compte de notre gestion et dtre le plus transparent possible sur nos procdures, en veillant ne jamais tomber dans la routine, la bureaucratie et lautosatisfaction. Cest ainsi que nous permettrons que les dix annes venir soient aussi riches et aussi importantes que celles que nous venons de vivre.
Philippe Allouche, directeur gnral de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah
Les projets soumis la Fondation sont examins par cinq commissions composes de personnalits qualies, bnvoles : Solidarit, Mmoire et Transmission, Histoire de lAntismitisme et de la Shoah, Enseignement de la Shoah, Culture juive. Les recommandations des commissions sont ensuite soumises au bureau puis au conseil dadministration de la Fondation.
La commission nancire veille la prservation de la valeur de la dotation, donne son avis sur les projets les plus importants et dnit les procdures de contrle de lemploi des fonds.
Repres Depuis sa cration, la Fondation pour la Mmoire de la Shoah a nanc plus de 2 000 projets. En 2010, plus de 13,5 millions deuros ont t attribus 245 projets.
245
80
2010 : 325
2008 : 417
La Fondation nance plus de 80% du budget de fonctionnement et dinvestissement du Mmorial de la Shoah. En 2010, ce nancement a reprsent plus de 7millions deuros, auxquels il convient dajouter dautres projets spciques, comme le nancement dun programme de voyages Auschwitz destination des professeurs et des lycens. La Fondation sest engage
nancer par ailleurs la construction du futur Centre dhistoire et de mmoire de Drancy, situ face la cit de la Muette, qui a servi de camp dinternement.
Repres Cette anne, la part consacre au Mmorial de la Shoah reprsente environ 35% des nancements accords par la Fondation pour la Mmoire de la Shoah (hors projets spciques).
64 %
36 %
56 %
44 %
65 %
35 %
245 projets
Autres 6 projets
*Incluant la part de la Fondation dans les projets nancs par la Fondation Gordin
La Fondation consacre le budget le plus important laction de Solidarit envers les survivants de la Shoah, mene par le biais dinstitutions juives. Elle a, en particulier, tripl en deux ans le budget allou au fonds durgence en leur faveur, quelle nance intgralement. Ce fonds, gr par le Fonds social juif uni, permet aux survivants dans le besoin de faire face des dpenses imprvues et urgentes. En matire de Mmoire et Transmission, les engagements ont augment de 50% entre 2009 et 2010. Outre laide importante Yad Vashem, pour contribuer notamment la collecte des noms des Juifs de Hongrie et de Pologne assassins, lanne a t marque par le soutien aux principaux lieux de mmoire en France, avec la prparation de louverture des nouveaux locaux du Cercil Orlans, et un soutien complmentaire accord au Mmorial du Camp des Milles. La Fondation a en outre aid la prservation du site de Birkenau travers la Fondation Auschwitz-Birkenau.
La commission Histoire de lAntismitisme et de la Shoah a galement vu ses subventions augmenter cette anne, an de permettre la poursuite et lachvement de limportant programme de numrisation des archives dpartementales men par le Mmorial de la Shoah. Lactivit de la commission Enseignement de la Shoah est reste stable, permettant de nombreux voyages sur les lieux de mmoire et des projets pdagogiques innovants. Laide des projets immobiliers a constitu lessentiel du budget de la commission Culture juive en 2010 ; ainsi, lanne a t marque par louverture des nouveaux locaux de la Maison de la culture yiddish. En matire dimmobilier scolaire, dans le cadre de la Fondation Gordin, la Fondation a, par exemple, particip lextension de lcole Mamonide Boulogne et la rnovation de lcole Beth Rivka Yerres.
des institutions mdico-sociales qui accueillent des victimes de la Shoah et, dautre part, de programmes visant rendre accessible la connaissance du judasme par une ducation juive de qualit. Laccord avec le CRIF porte sur la lutte contre lantismitisme et sur laction en faveur de la mmoire de la Shoah au niveau rgional. Enn, laccord conclu avec le Consistoire porte sur lducation, avec le dveloppement des programmes destins la jeunesse, et la modernisation de la formation rabbinique.
Organisation de la Fondation
Prsidente dhonneur Simone Veil BUREAU EXCUTIF Prsident David de Rothschild Vice-prsident Serge Klarsfeld Trsorier Roger Cukierman (depuis avril 2010, en remplacement de Jean-Franois Guthmann) Secrtaire gnrale Alice Tajchman Membres du Bureau Claude Lanzmann, Paul Schaffer (depuis avril 2010, en remplacement dric de Rothschild) Franois Bernard conseiller dtat, ministre de la Justice et des Liberts Norbert Engel inspecteur gnral de ladministration des aaires culturelles, ministre de la Culture et de la Communication Pierre Lubek inspecteur gnral des nances, ministre de lconomie, des Finances et de lIndustrie Alice Tajchman matre de confrences des universits, ministre de lducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative Laurent Touvet conseiller dtat, ministre de lIntrieur, de lOutre-mer, des Collectivits territoriales et de lImmigration Isabelle Yni inspectrice gnrale des affaires sociales, ministre du Travail, de lEmploi et de la Sant Joseph Zimet directeur adjoint de la Mmoire, Chargs de mission David Amar Solidarit Isabelle de Castelbajac Culture juive Judith Cytrynowicz Mmoire et Transmission Rachel Rimmer Pierre Marquis Communication du Patrimoine et des Archives, ministre de la Dfense et des Anciens Combattants Membres du collge des reprsentants des institutions juives de France Pierre Besnainou prsident du Fonds social juif uni (FSJU) Roger Cukierman prsident dhonneur du Conseil reprsentatif des institutions juives de France (CRIF) Raphal Esrail prsident de lUnion des dports dAuschwitz Jean-Franois Guthmann prsident de luvre de secours aux enfants (OSE) Serge Klarsfeld prsident de lAssociation des Fils et Filles des dports juifs de France (FFDJF) Jol Mergui prsident du Consistoire central Dominique Trimbur Histoire de lAntismitisme et de la Shoah, Enseignement de la Shoah Philippe Weyl Collection Tmoignages de la Shoah Assistantes Yanique Mervius Direction gnrale, Enseignement de la Shoah Richard Prasquier prsident du Conseil reprsentatif des institutions juives de France (CRIF) ric de Rothschild prsident du Mmorial de la Shoah Paul Schaffer prsident dhonneur du Comit franais pour Yad Vashem Marc Eisenberg prsident de lAlliance isralite universelle Membres du collge des personnalits qualies Claire Andrieu historienne Raphal Hadas-Lebel conseiller dtat Simone Halberstatd Harari productrice David Kessler conseiller dtat, directeur de publication Claude Lanzmann cinaste, crivain Samuel Pisar avocat David de Rothschild prsident de Rothschild & Cie Audrey Rouah Administration, Logistique, Relations extrieures Solidarit Jolle Sebbah Comptabilit Rgine Socquet Histoire de lAntismitisme et de la Shoah, Mmoire et Transmission Gladys Sroussi Culture juive
CONSEIL DADMINISTRATION DE LA FONDATION Membre dhonneur Professeur Ady Steg Membres du collge des reprsentants des pouvoirs publics Jacques Andrani ambassadeur de France, ministre des Aaires trangres et europennes DIRECTION GNRALE Directeur gnral Philippe Allouche Directeur gnral adjoint, administration et nances Jean-Luc Landier, (2001-2010) Directrice adjointe Gabrielle Rochmann (depuis septembre 2010)
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Cette reconnaissance ocielle intervient en 1995, aprs des annes de militantisme des associations de mmoire, ouvrant la voie de nouvelles initiatives en matire de rparations. Une Mission dtude sur la spoliation des Juifs est cre en 1997, prside par Jean Mattoli, ancien ministre, prsident de la Fondation de la Rsistance. Elle formule plusieurs recommandations, que ltat met en uvre entre 1999 et 2000 : > La cration dune commission dindemnisation des victimes de spoliation (CIVS) qui traite les demandes individuelles dindemnisation des victimes (ou ayants droit) de spoliations > Lattribution dune mesure de rparation pour les orphelins dont les parents ont t victimes de perscutions antismites > La cration dune Fondation pour la Mmoire de la Shoah dont la dotation provient des fonds juifs spolis en dshrence.
La Fondation pour la Mmoire de la Shoah est cre par dcret du 26 dcembre 2000.
Repres prsidents de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah Simone Veil de 2000 2007 David de Rothschild depuis fvrier 2007 directeurs de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah Pierre Saragoussi de 2001 2003 Anne-Marie Revcolevschi de 2003 2009 Philippe Allouche depuis septembre 2009
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plement dune prescription morale mais, comme la dit le pasteur Florence Taubmann, prsidente de lAmiti judo-chrtienne de France, dune injonction dordre spirituel de ne jamais cesser dassurer la transmission de la mmoire de cette horreur absolue, la Shoah, qui a marqu notre peuple jamais. Cette fondation a galement vocation uvrer pour soulager les blessures et les squelles induites par la Shoah, construire un rempart contre loubli, et contribuer assurer lavenir dun judasme vivant en France.
Ady Steg est prsident dhonneur de lAlliance isralite universelle, membre dhonneur du conseil dadministration de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah
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Serge Klarsfeld
Nous avons bti le socle
Vous tes de ceux qui ont prconis au sein de la Mission Mattoli la cration dune fondation. Est-ce quaujourdhui vous diriez que la Fondation pour la Mmoire de la Shoah a rpondu ce que vous en attendiez ? Dans lensemble, la Fondation a bien fait son devoir depuis dix ans. Ce nest pas une fondation de mcnat due la volont de quelques-uns mais une fondation issue dune volont collective, qui est, par nature, plus dicile mettre en uvre et orchestrer. La Fondation dispose de largent qui na pas pu tre restitu aux familles juives ananties, ce qui impose dtre extrmement rigoureux dans les choix et les bnciaires. Il tait dicile de mettre sur pied une organisation partir de zro, et je crois quaujourdhui, nous avons la chance davoir une fondation qui fonctionne bien, et qui couvre un trs vaste champ daction. Quelles sont les grandes russites de la Fondation ? Le Mmorial de la Shoah est la pice matresse de ldice que nous avons bti depuis la cration de la Fondation. Le Mmorial existait, mais il navait pas la stature quil a aujourdhui, et qui reste encore tendre sur le plan international pour devenir un centre de rfrence, au mme titre que Yad Vashem ou que le muse de lHolocauste de Washington. La Fondation a tout rcemment approuv un plan daide pour le Mmorial de la Shoah, an de cataloguer et de mieux exploiter son fonds darchives exceptionnel. Au-del du Mmorial, nous avons aussi accompagn des grands projets, comme celui du pre Desbois en Ukraine et dans les
pays Baltes, qui a permis denrichir ce que nous savons sur les massacres commis par les Einsatzgruppen. Quels sont les domaines sur lesquels on pourrait amliorer laction de la Fondation ? mon sens, il reste encore beaucoup de choses faire pour les orphelins de la Shoah, ceux qui ont perdu leurs parents alors quils ntaient que des enfants, totalement vulnrables, et qui, pour certains, nont jamais russi se construire. Aujourdhui, les enfants de la Shoah ont plus de 70ans, cest maintenant quil faut agir pour eux, leur faciliter laccs aux soins, aider ceux qui sont en dicult financire, leur apporter notre soutien. Une tude mene actuellement par la Fondation devrait rpondre plus spciquement ce public. Quest-ce qui a chang depuis dixans, selon vous, dans la manire dont on aborde lhistoire et la mmoire de la Shoah ? Quel est le rle de la Fondation dans cette volution ? La Fondation intervient un moment o les mdias se sont empars de la mmoire de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale, avec mme une sorte de fascination devant ce scnario funeste quavaient crit les nazis, de faire disparatre lensemble des Juifs dEurope. La Fondation veille rappeler lessentiel, rappeler la vie et la mmoire de ceux qui ont t anantis, rappeler que ces perscutions ont eu lieu en France, former les jeunes gnrations tirer les leons du pass et toujours dfendre les valeurs de dignit humaine. La plupart des lieux de mmoire que nous concevons actuellement (Drancy, les Milles, le Cercil Orlans) ont cette
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vocation, daccueillir les publics scolaires et de les faire rchir, un moment o les jeunes se posent des questions qui vont constituer leur identit future (en particulier au collge). Cest vrai aussi pour les voyages pdagogiques Auschwitz-Birkenau, qui sesont considrablement dvelopps ces dernires annes, et qui touchent directement les jeunes. Beaucoup duvres, notamment des longs-mtrages, se font sans laide de la Fondation, mais nous intervenons clairement sur la production de documentaires, dont la plupart nauraient pas pu se faire sans notre aide nancire, ou conseil scientique. Nous assistons aussi un foisonnement de travaux scientiques sur la Shoah, notamment des thses, qui ne sont certes pas toutes dgale valeur. Nous nous attachons soutenir celles qui nous semblent les plus prometteuses ; mais il manque mon sens un travail plus systmatique dans chaque dpartement de France pour naliser linven-
taire de ce qui sest pass localement, ce quon a fait aux Juifs, en matire de perscution, mais aussi de secours apport par les Franais qui, partir des grandes dportations des femmes et des enfants, ont massivement aid les Juifs. Est-ce que lavenir de la mmoire passe par une institutionnalisation ? Oui, je le crois. Nous, les militants de la mmoire, avons fait tout un travail prcurseur, tous les niveaux, notamment de collecte de noms, de photos, de documents, de tmoignages. Il nous faut accepter dsormais de transmettre cet hritage, car nous ne serons pas ternels, et des institutions comme le Mmorial de la Shoah ont vocation veiller la bonne utilisation de ces sources. La Fondation a aussi son rle jouer pour perptuer cette mmoire.
SergeKlarsfeld est vice-prsident de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, prsident de lAssociation des Fils et Filles des dports juifs de France
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Roch-Olivier Maistre
Une institution sans quivalent au niveau europen
Quand et comment avez-vous appris lexistence de la Fondation ? Depuis le premier jour, si jose dire. Javais entendu, bien sr, lintervention du Prsident de la Rpublique de lpoque au moment du discours du Vl dHiv de 1995 qui reconnaissait lesresponsabilits de la France mais, surtout, jai eu loccasion, de par mes direntes fonctions, de suivre lensemble des travaux menant la cration de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah et de la Commission dindem nisation des victimes des spoliations. Jtais prcisment entre 2000 et 2005 en charge des relations avec la communaut juive au sein du cabinet du Prsident de la Rpublique. Pourquoi avez-vous accept de vous engager personnellement pour la Fondation ? Jai toujours t particulirement sensible la Shoah, vnement majeur dans lhistoire de lhumanit qui soulve pour nous tous des questions essentielles. Quand Philippe Seguin, alors prsident de la Cour des comptes, a cherch un magistrat pour succder Daniel Houri et prsider la commission nancire de la Fondation, mon nom a circul car je connaissais bien le dossier et je remplissais les conditions requises. Jen ai t honor, mais cela me permettait aussi de concrtiser un engagement profond et de longue date.
Pourquoi un magistrat de la Cour des comptes pour prsider la commission nancire ? Parce que les statuts de la Fondation le prvoient. tant donn lorigine de la dotation, les fondateurs taient daccord pour prvoir une prsence de ltat et des institutions juives au conseil dadministration de la Fondation, et pour mettre disposition les meilleures comptences de part et dautre. Il a paru sage de prvoir quun magistrat de la Cour participe la bonne gouvernance nancire de la Fondation. Quest-ce qui vous parat le plus important dans laction de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah ? La prservation de la mmoire est pour moi le cur de laction de la Fondation, avec naturellement laide aux survivants. Je suis frapp de constater combien la mmoire des hommes seffrite rapidement, combien cette mmoire est fragile aujourdhui. Je suis dune gnration qui na pas connu la guerre, mais jai grandi avec les travaux de Serge Klarsfeld, les grands procs, la Shoah tait prsente dans mon ducation ; avec les nouvelles gnrations, on a le sentiment que cette mmoire est plus lointaine, et que la prserver devient un combat de tous les jours, et une grande responsabilit. Quel est le plus de la Fondation par rapport aux autres institutions ou organisations ? Cest dabord une institution sans quivalent au niveau europen par sa nature, par son fonctionnement, par lampleur de sa dotation. Et pourtant, elle reste dune remarquable discrtion, en privilgiant toujours lintrt gnral et en gardant sa vocation de neutralit.
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Par ailleurs, elle rassemble en son sein de multiples comptences et expertises, et permet le dialogue entre des sensibilits direntes. Par exemple, au sein de la commission nancire, nous avons la fois de grands banquiers, professionnels reconnus, et des personnalits dautres horizons qui nous apportent leur clairage ; tous se caractrisent par leur engagement sincre par rapport aux missions de la Fondation. Quel est le champ dintervention de la commission nancire ? La commission nancire sassure, dune part, de la bonne gestion de ladotation an de prserver les ressources disponibles et dinscrire laction de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah dans le long terme. Par ailleurs, elle veille la bonne gouvernance de la Fondation, ses rsultats, la manire dont les grands quilibres sont prservs. Quel rle la commission nancire joue-t-elle sur les projets ? La commission nancire na pas vocation se substituer aux commissions thmatiques ; elle nintervient que sur les projets de grande ampleur, pour donner un avis sur lquilibre du projet et sa compatibilit avec nos ressources, et rappeler quelques principes de prudence. Dans lensemble, elle est plutt bienveillante, mais a un rle dalerte pour certains projets, notamment ceux qui se situent aux limites de nos statuts ; par exemple, concernant limmobilier scolaire, nous avons recommand la cration dune fondation ddie et hberge par la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, pour grer au mieux cette demande laquelle nous nous devions de rpondre.
Quel bilan faites-vous de dix ans de gestion de la dotation ? Un bilan trs positif, car nous avons su concilier une gestion prudente mais cependant dynamique, qui a permis, part pendant la crise de 2008, dassurer des revenus denviron 20 millions deuros par an, et de mettre disposition des projets plus de 150 millions deuros sur dix ans. Nous devons toutefois rester vigilants face un accroissement des demandes plus important que celui des ressources. Comment envisagez-vous lavenir de la Fondation ? Nous avons le sentiment de construire quelque chose de solide. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah est devenue incontournable, elle dispose dun prsident et dune gouvernance exemplaires, elle sappuie sur une quipe trs professionnelle, sentoure des meilleurs experts, et toutes les personnes qui gravitent autour de la Fondation sont trs investies. Nous pouvons regarder lavenir avec conance et veiller ainsi prserver la mmoire de la Shoah dans le long terme.
Roch-Olivier Maistre est premier avocat gnral la Cour des comptes, prsident de la commission nancire de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah
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Le Mur des Noms au Mmorial de la Shoah Le Mur des Noms rend aux victimes de la Shoah une parcelle de lidentit quon leur a vole. Il leur confre la spulture quils nont pas eue, devant laquelle sexpriment la ferveur de notre recueillement et la dlit de notre mmoire.
Simone Veil, 23 janvier 2005
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sortir de la Seconde Guerre mondiale. Aujourdhui, de nombreuses familles disposent ou hritent de documents ou de photos dont elles ne connaissent pas la valeur. Certains les laissent labandon. Nous les incitons les dposer au Mmorial. Nous avons galement dans notre fonds dimportants documents comme le journal dHlne Berr. Nous en achetons un certain nombre et nous en recevons dautres, comme le projet de statut des Juifs annot de la main de Ptain, un document historique de grande importance. Aujourdhui, quel est votre rle pour les lieux de Mmoire ? Nous sommes, avec la Fondation, en quelque sorte le garant de la vrit historique, mais nous sommes aussi attachs ce que les structures qui se crent aujourdhui ( Drancy, o nous sommes matre douvrage, mais aussi au Cercil Orlans, aux Milles prs de Marseille) soient prennes. Nous devons veiller ce que ces lieux soient non seulement conservs, mais aussi quils parlent au public, et surtout que la mmoire de la Shoah soit une mmoire vivante et utile, notamment pour les jeunes gnrations.
tementales franaises relatives la situation des Juifs pendant la Shoah est en cours depuis de nombreuses annes, en relation avec lHolocaust Memorial Museum de Washington. terme, ce projet permettra aux chercheurs davoir accs plus facilement aux sources. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah soutient pleinement ce projet.
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notre public, dont les conditions de vie se dgradent physiquement et matriellement avec les annes : rpondre leurs attentes, les soulager au quotidien, comme cest le cas par exemple avec le projet Passerelles, qui est consacr 100% laide aux survivants et aux familles. Grce cette plateforme dcoute, cre par le Fonds social juif uni avec laide de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, on peut orienter les gens, les aider, leur apporter du rconfort. Nous sommes l au cur de notre mission.
Jean-Raphal Hirsch est prsident de la commission Solidarit de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah. Il est galement prsident du Comit franais pour Yad Vashem.
(ge, ressources, sant, histoire personnelle) et mettent en place une rponse adapte, selon des critres dligibilit. Cette action (soutien psychologique, accompagnement dans les dmarches dindemnisation, assistance tlphonique, maintien domicile, auxiliaires de vie ddies, aide durgence, etc.) complte les dispositifs des services publics (couverture sociale, aide au logement, retraite, aide sociale). La Fondation pour la Mmoire de la Shoah a dit une brochure pour permettre aux usagers et leurs familles de mieux connatre les services qui leur sont proposs.
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Laide la recherche
La Fondation soutient la recherche sur la Shoah, en particulier par son programme de bourses. Depuis sa cration, elle a ainsi accord prs de 200 bourses doctorales et post-doctorales, en histoire, littrature, sociologie, philosophie, histoire de lart, sciences politiques, droit An de consolider les liens entre les boursiers, la Fondation organise rgulirement des sminaires pour constituer un rseau de jeunes chercheurs vocation interdisciplinaire. Elle aide galement les chercheurs plus conrms, travers soit des aides la recherche, soit de laide ldition et la traduction duvres majeures (par exemple lAllemagne nazie et les Juifs de Sal Friedlnder). Elle a aussi organis de grandes confrences publiques au Collge de France, invitant successivement Philippe Burrin, Annette Wieviorka et Sylvie Lindeperg, et Christopher R. Browning prsenter le fruit de leurs travaux.
Repres 7 millions deuros au titre daides la recherche depuis la cration Prs de 200 chercheurs aids
gnral aux questions juives. Ces archives sont en eet essentielles pour comprendre laction de ladministration franaise envers les Juifs, mais sont galement consultes par les familles pour retrouver les dernires traces de leurs disparus.
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Andr Kaspi
veiller des vocations
Comment la Fondation pour la Mmoire de la Shoah est-elle intervenue dans le domaine de la recherche ces dix dernires annes ? Quand la Fondation a t cre, elle pouvait choisir, soit de susciter des recherches, soit de nancer des recherches. La premire option a t mise de ct car il aurait fallu intervenir directement dans le fonctionnement des universits, des grandes coles et des organismes de recherche. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah propose des bourses et contribue ainsi au nancement de recherches une fois que celles-ci sont programmes. Nous avons peu peu afn notre champ dintervention et dni les limites de notre territoire en prcisant nos objectifs scientiques, en remplaant par exemple le titre Histoire et Recherche de la commission en Histoire de lAntismitisme et de la Shoah, et en largissant notre action tous les champs de recherche (droit, psychologie, lettres, sciences politiques, etc.) avec laide dexperts extrieurs. La commission ne sinterdit pas de fixer de grandes orientations quelle transmet aux chercheurs. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah est-elle dsormais installe dans le paysage de la recherche ? Nous avons lanc plusieurs appels dores mais, globalement, il y a encore trop peu dtudiants en France qui travaillent sur lhistoire de la Shoah. Cela tient aux spcicits de la recherche historique en France, dans laquelle lhistoire de France reste largement
majoritaire par rapport lhistoire des autres pays. Par ailleurs, travailler sur la Shoah suppose davoir de bonnes connaissances linguistiques, notamment en allemand ou dans les langues dEurope centrale, ce qui est rare pour les tudiants franais. Il peut aussi y avoir des problmes de dbouchs face au faible nombre de postes au sein des universits et, a fortiori, dans des domaines se situant hors des sentiers battus. La Fondation a toutefois un trs bon rayonnement dans les universits europennes, et son action dpasse largement le cadre de nos frontires. Nous soutenons beaucoup de travaux qui nous viennent dautres pays dEurope et nous aidons les chercheurs trangers dvelopper dans leurs pays respectifs des tudes sur la Shoah. Pour vous, quels sont les enjeux futurs auxquels devra faire face la Fondation en matire daide la recherche ? La politique de recherche est dabord conditionne par les ressources dont dispose la Fondation. Par ailleurs, il nous faut rester la pointe de la recherche, nous tenir informs de ce qui se fait en France et ltranger, comprendre les nouvelles tendances qui mergent. Enn, un de nos enjeux lavenir sera, dans la mesure du possible, dveiller de nouvelles vocations.
Andr Kaspi, professeur mrite dhistoire la Sorbonne, prsident de la commission Histoire de lAntismitisme et de la Shoah
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massives des Juifs en Ukraine, en Bilorussie et en Russie. Ces recherches ont abouti la cration du centre de ressources pour la Recherche et lEnseignement de la Shoah lEst, o les tmoignages vido sont mis disposition du public, et un partenariat avec lUniversit de Paris IV Sorbonne.
Repres Cumul de laide accorde depuis dix ans pour ce projet : 850 000 euros
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Annette Wieviorka
Repenser la notion de mmoire
La Fondation a t cre lapoge de ce que vous appelez lre des tmoins. Pouvez-vous nous rappeler ce que cette poque a instaur comme systme de transmission ? La Fondation a t cre aprs la remise du rapport sur la spoliation des biens des Juifs de France, dans une priode o la ncessit de transmettre lhistoire du gnocide des Juifs faisait consensus dans la socit et lespace public. La priode qui va de 1987 2005 est celle du rexamen des responsabilits de ltat franais, sur le plan judiciaire avec les procs du nazi Klaus Barbie (1987), du milicien Paul Touvier (1994), du haut fonctionnaire Maurice Papon (1998) ; sur le plan symbolique avec le discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995 ; sur le plan matriel avec la Mission Mattoli qui dbouche sur direntes mesures, dont la cration de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah. Au survivant est alors dvolue la charge de porter le rcit dans lespace public. Son rle est fondamental, notamment lors de la clbration du soixantime anniversaire de la libration des camps. Simone Veil est la grande gure de ces annes. Vous dites quavec la disparation progressive des tmoins, on entre dans une nouvelle re. Comment cela se traduit-il aujourdhui et quelles en seront les consquences ? Nous entrons dans une nouvelle priode parce que le temps a pass. Trois, voire quatre gnrations nous sparent dsormais de ces vne-
ments. Cet loignement est inexorable. Il signie que les grands-parents des collgiens et lycens daujourdhui sont ns aprs la guerre. Il ny a plus de rcit familial de ces annes. Bref, mme si on utilise le terme de mmoire, il sagit aujourdhui dautre chose puisquil ny a pratiquement plus de souvenirs partags de cette priode. Ceux qui ont en charge la mmoire sont aujourdhui principalement ceux qui travaillent dans des institutions de mmoire (fondations, mmoriaux), ce qui traduit un changement majeur. Paralllement, le travail dlaboration historique continue dans le cadre des institutions universitaires et de recherche, et les ouvrages ou colloques traitant de tel ou tel aspect de la Shoah sont nombreux. Dans cette nouvelle re, comment envisager les missions de la Fondation, notamment en ce qui concerne la mmoire et la transmission ? Cette question est dicile. Nous ne savons pas quelles questions se poseront dans lavenir. Si on avait dit aux rares survivants dAuschwitz leur retour, quand ils se trouvaient dans le plus grand des dnuements et que personne ne souhaitait entendre leurs rcits, quils seraient lhonneur cinquante ans aprs, ils ne lauraient peuttre pas cru. Puisque les missions de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah sont prioritairement dassurer la mmoire de la Shoah, elle doit continuer le faire avec une grande rigueur et une extrme probit, sans jamais oublier que les fonds proviennent de la spoliation de ceux qui ont t engloutis Auschwitz.
Annette Wieviorka est historienne, directrice de recherche au CNRS, prsidente de la commission Mmoire et Transmission
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Alice Tajchman
Encourager linnovation
Dans le domaine de lenseignement, la Fondation nest pas arrive en terra incognita. Lhistoire de la Shoah tait dj au programme des collges et des lyces, les professeurs prenaient dj trs au srieux cet enseignement, et il faut saluer le formidable travail accompli dans ce domaine. La cration de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah et le dveloppement du Mmorial de la Shoah ont permis dinitier des changes plus approfondis avec le ministre de lducation nationale. Inspecteurs, enseignants, chefs dtablissement sont prsents dans nos instances ; de la mme manire, nous participons direntes commissions mises en place par lducation nationale, dont le Concours national de la Rsistance et de la Dportation. Chacun est dans son rle : nous navons pas vocation dire au ministre de lducation nationale ce quil convient de faire, mais nous pouvons appuyer les initiatives intressantes. Nous nous sommes ainsi nettement positionns en faveur dune sensibilisation ds le primaire, et avons encourag des publications adaptes
cette tranche dge, notamment avec les ditions Fleurus (collection Je lis des histoires vraies). Aujourdhui, les tmoins sont absolument centraux dans la transmission de lhistoire de la Shoah, quand ils se rendent dans les classes, au Mmorial de la Shoah ou quand ils accompagnent les voyages Auschwitz. Cest dailleurs ce que les lves retiennent le mieux, car les tmoins donnent corps aux lieux, ils les animent. Il est trop tt pour prdire lavenir des voyages sur les lieux de mmoire quand les tmoins ne seront plus l. Dans limmdiat, nous devons nous concentrer sur les dispositifs dvaluation de ces voyages, quil nous faut harmoniser. plus long terme, nous aurons nous confronter un autre grand d, celui des nouvelles technologies, qui est dj en train de rvolutionner les modes traditionnels denseignement et la manire dont on conoit les savoirs. Cest un vritable tournant, nous en sommes conscients et nous serons prsents pour accompagner les projets les plus innovants dans ce domaine.
Alice Tajchman est matre de confrences des universits, prsidente de la commission Enseignement de la Shoah
sion de la Shoah. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah encourage des initiatives conues notamment pour les publics scolaires, comme le travail de la Compagnie Transeurope thtre autour du tmoignage de Sam Braun, Personne ne maurait cru, alors je me suis tu.
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Mmoire Demain
Parmi les projets destins aux publics scolaires, le DVD-Rom Mmoire Demain occupe une place spcique. Ralis par lUnion des dports dAuschwitz, il permet daccder aux tmoignages
des dports lms sur les lieux mmes du site dAuschwitz-Birkenau et den comprendre ainsi le fonctionnement dans toute sa complexit. Les tmoignages sont dcoups en squences courtes, facilement exploitables dans le cadre dun enseignement de la Shoah.
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Akadem
Le site Internet www.akadem.org, conanc ds lorigine par la Fondation pour la Mmoire de la Shoah et le Fonds social juif uni, a t conu pour mieux diffuser et valoriser les confrences, colloques, sminaires, tables rondes et cours organiss au sein des institutions juives. Pens la fois comme une biblio-
thque denseignement, une plateforme dchanges et un outil de communication, Akadem constitue le premier campus numrique juif accessible par tous, en tout lieu et tout moment.
Repres 1,8 million de visiteurs depuis 2006 4 500 visiteurs par jour
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Lducation juive
Laide lducation juive, formelle et informelle, est lun des axes cls de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, qui souhaite encourager la transmission de lhritage du judasme par la connaissance des textes, leur mise en perspective historique, et lapprentissage de lhbreu. La Fondation a nanc des programmes de formation des matres, des projets pdagogiques pour les coles juives et lenseignement religieux (talmud torah), des programmes de formation des cadres des principaux mouvements de jeunesse juifs. Face limportance des demandes concernant limmobilier scolaire, la Fondation sest associe aux autres nanceurs de lcole juive pour crer la Fondation Rachel et Jacob Gordin.
Repres 35 coles juives aides directement ou indirectement par la Fondation pour la Mmoire de la Shoah 170 enseignants forms aux matires juives par lInstitut Andr et Rina Nher avec laide de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah
Raphal Hadas-Lebel
Construire lavenir
Jai ressenti comme un privilge la proposition qui ma t faite par Ady Steg en 2007 de lui succder la tte de la commission Culture juive de la Fondation. Un privilge qui est aussi une mission. Celle de transmettre lhritage culturel des millions de Juifs anantis par la Shoah en Europe, une rgion qui avait t un centre dtude et de foi juives depuis plus dun millnaire. Cest cet hritage que nous devons contribuer faire renatre et fructier. Il tait logique, ds lors, quune attention particulire soit porte aux actions tendant une renaissance de la culture yiddish, qui avait nourri tout un pan de la culture juive en Europe centrale et orientale. Cest cette n qua rpondu le soutien substantiel de la Fondation la Maison de la culture yiddishbibliothque Medem, la publication dune anthologie de la littrature yiddish et de nombreuses expositions sur des thmes yiddish. La partie la plus substantielle des sommes alloues la commission est alle, toutefois, des projets relevant du domaine de lducation. Cest en effet aux nouvelles gnrations quil sagit de penser. Les actions pour lamlioration des lments immobiliers, essentielles la qualit de lenvironnement de travail et de vie des enfants des coles juives, sont dsormais gres par la fondation Gordin, abrite par la Fondation pour la Mmoire de laShoah en troite relation avec les services ducatifs du Fonds social juif uni. Mais au-del des murs, ce sont les programmes lis lducation juive qui ont surtout t encourags par la
commission, avec un accent particulier sur la formation des matres ( travers lInstitut Andr Nher), sur le dveloppement de projets pdagogiques novateurs et sur le renforcement de lducation informelle. Une charte a t propose linitiative de notre commission, regroupant les principes que les tablissements aids doivent respecter, tant en matire de gestion que de projets pdagogiques, notamment en ce qui concerne lenseignement de lhbreu et de lhistoire juive. La mise en uvre de cette charte nest pas aise, eu gard la diversit dorientations et de traditions de ces tablissements. Elle nen est pas moins ncessaire si lon veut que les coles juives permettent lmergence dune gnration de jeunes Juifs la fois dles leur patrimoine et ouverts sur la socit qui les entoure. Une autre orientation prioritaire de la commission concerne la diusion de la culture juive sous toutes ses formes, en particulier la prservation du patrimoine juif, la rhabilitation et la numrisation des grandes bibliothques, lencouragement des travaux universitaires de qualit, la traduction des grands textes de la littrature juive et la valorisation des uvres artistiques. Une place particulire est enn consacre aux actions tendant la lutte toujours recommence contre un antismitisme qui na pas disparu, et a mme pris ces dernires annes des formes nouvelles. Ce faisant, la commission Culture juive, dans la riche diversit des personnalits, des comptences et des talents qui la composent, entend marquer sa dlit la vocation dune fondation dont la mission est de conjuguer la mmoire dupass et la construction de lavenir.
Raphal Hadas-Lebel est prsident de la commission Culture juive
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Jalons 2001-2010
Anne aprs anne, certains vnements, initis par la Fondation pour la Mmoire de la Shoah ou raliss en partenariat avec elle, ont fait date. Retour en images sur ces moments marquants.
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2002
Prsentation de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah au monde de la recherche
Une journe dinformation a eu lieu le 5 juin 2002 aux Archives nationales, runissant les acteurs du monde de la recherche sur la Shoah : reprsentants des ministres, historiens, reprsentants des Archives nationales, universitaires, etc. La Fondation pour la Mmoire de la Shoah et le et le CDJC (Centre de documentation juive contemporaine) ont expliqu leurs modes dactions respectifs. Les perspectives dresses lors de cette journe ont permis dorienter le travail de la commission Histoire et Recherche pour les annes suivantes.
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2003
Fondation du camp des Milles Mmoire et ducation
Situe entre Aix-en-Provence et Marseille, la Tuilerie des Milles a servi de camp dinternement ds 1939, et a t le lieu de dpart pour Drancy, puis Auschwitz-Birkenau de plus de 2 000 hommes, femmes et enfants juifs, en aot et septembre 1942. Dix mille personnes de 27 nationalits y furent internes ou dportes, avant loccupation allemande de la zone libre. Ce lieu de mmoire est unique en France par ltat de conservation du btiment ainsi que par les peintures laisses par les nombreux artistes et intellectuels interns, parmi lesquels Max Ernst ou HansBellmer. Le projet Mmoire du camp des Milles, initi en 1982 par danciens rsistants et interns, a pour ambition de crer in situ un lieu dhistoire, de mmoire, dducation citoyenne et de culture. Partenaire du projet ds sa mise en place en 2003, la Fondation pour la Mmoire de la Shoah est devenue propritaire de la Tuilerie an de prenniser la vocation mmorielle du lieu. Par sa contribution, elle accompagne activement le dveloppement du projet en liaison avec le Mmorial de la Shoah et les autres partenaires privs et publics (tat, collectivits territoriales, CRIF, associations, mcnes) rassembls au sein de la Fondation du Camp des Milles (reconnue dutilit publique), dont le prsident est Alain Chouraqui et le vice-prsident Serge Klarsfeld. Le Mmorial du Camp des Milles accueillera de faon permanente lexposition nationale des Fils et Filles des dports juifs de France sur les enfants dports. Linauguration du Mmorial du Camp des Milles est programme en 2012.
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2004
Manifestations autour du 60 e anniversaire de la destruction des Juifs de Hongrie
Pour rappeler la dportation et lextermination des Juifs hongrois, dramatique chapitre de la Solution nale stant droul au mme moment que la Libration de la France, la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, en partenariat avec la Bibliothque nationale de France et la Mairie de Paris, a organis une srie de manifestations en 2004 : colloque et table ronde la BnF sur lhistoire de la destruction des Juifs de Hongrie ; programmation cinmatographique (rtrospective Peter Forgacs et lms hongrois au cinma MK2 Bibliothque) ; exposition au Mmorial du Marchal Leclerc-Muse Jean Moulin intitule 1944 : La destruction des Juifs de Hongrie.
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2005
60 e anniversaire de la libration des camps
Simone Veil
tmoigne au nom de tous les Juifs assassins
Venus de tous les continents, croyants et non croyants, nous appartenons tous la mme plante, la communaut des hommes. Nous devons tre
vigilants, et la dfendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes. Nous, les derniers survivants, nous avons le droit, et mme le devoir, de vous mettre en garde et de vous demander que le Plus jamais a de nos camarades devienne ralit.
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une refonte totale de lexposition permanente et de la musographie. La Fondation a nanc la galerie du Sauvetage et de la Rsistance, ralise en hommage aux Justes et aux rseaux de sauvetage qui ont permis de sauver de nombreuses vies juives en Europe et en particulier en France.
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avant la construction de lextension des rails jusqu lintrieur du camp. Elle tait reste abandonne sous la vgtation pendant soixante ans jusqu ce que la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, linitiative de Serge Klarsfeld, permette de restaurer ce lieu tragique, o la plupart des survivants ont vu leur famille pour la dernire fois.
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de presque toute lEurope, larrive dans cet immense centre de mise mort o la plupart furent anantis dans les heures qui suivirent. Intgralement reproduit en fac-simil couleur dans son format dorigine, lAlbum rassemble un appareil critique tabli sous la direction de Serge Klarsfeld, intgrant les apports rcents de la recherche historiographique mene principalement par lInstitut Yad Vashem Jrusalem, dcrivant lorganisation du complexe dAuschwitz et rappelant les circonstances de la dcouverte de lensemble de ces photographies.
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2006
Archives audiovisuelles Mmoires de la Shoah
Dans un souci de prservation et de restitution de la mmoire, la Fondation pour la Mmoire de la Shoah et lInstitut national de laudiovisuel ont enregistr 110entretiens lms : anciens dports, enfants de dports, enfants cachs, monitrices de maison denfants, Justes et rsistants. Les 110 tmoignages sont accompagns des interventions de cinq acteurs de la mmoire, Serge Klarsfeld, Annette Wieviorka, Pierre Truche, Claire Andrieu et Jacques Andrani, qui mettent en perspective la parole des tmoins. Le choix de ces tmoignages vise constituer un corpus de documents audiovisuels tentant de reter la varit des parcours et la singularit de chaque destin. Loriginalit du projet repose sur la mise disposition
dune interface de navigation proposant des fonctionnalits avances : chapitrage, transcription intgrale du texte synchronis limage, recherches transversales sur lensemble du corpus grce un moteur de recherche intgr Ces tmoignages peuvent tre visionns au centre multimdia du Mmorial de la Shoah, et lInathque (Bibliothque nationale de France). Une copie a galement t remise lInstitut Yad Vashem de Jrusalem.
Repres 300 heures dentretiens enregistrs 57 anciens dports, 38 enfants cachs, 4 justes, 5 rsistants, 3 dports de la rsistance, 2 monitrices de maisons denfants, 1 frre de dport.
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2007
La reconnaissance nationale du rle des Justes de France Une lumire dans la nuit de la Shoah
linitiative de Simone Veil, une grande crmonie a t organise en janvier 2007 par les pouvoirs publics, en partenariat avec la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, an dapposer une plaque au Panthon la mmoire des Justes de France qui refusrent de sassocier la politique de dportation nazie et vichyste et grce auxquels la majorit de la population juive en France chappa lextermination.
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pour la Mmoire de la Shoah et lassociation Latet, comprenant un volet alimentaire, un volet mdical et un dispositif daide durgence pour les personnes dans les situations les plus diciles. Il sest rendu dans un centre daction sociale Lod et a allum la premire bougie de Hanouka avec des survivants de la Shoah bnciaires de ce programme.
2008
Panneau sur la rae du VeldHiv la station de mtro Bir-Hakeim
Aprs la rae des 16 et 17 juillet 1942, 13 152 personnes sont arrtes, les familles sont enfermes dans le Vlodrome dhiver (Vel dHiv) en attendant leur transfert Beaune-la-Rolande et Pithiviers, et leur dportation. La police franaise insiste pour que les enfants soient galement dports. Aucun des 3 000 enfants ne reviendra. An de rappeler cet vnement et suite une initiative de la Fondation pour la Mmoire de la Shoah, la RATP a install un panneau pdagogique la station de mtro Bir-Hakeim, loccasion du 66e anniversaire de la rae. 50
2009
Lutter contre le ngationnisme le projet Aladin
La Fondation pour la Mmoire de la Shoah a initi en 2009 un grand projet pour lutter contre le ngationnisme dans les pays arabo-musulmans et pour favoriser le dialogue et la connaissance. Ce projet comporte dirents volets : site Internet multilingue ; bibliothque Aladin comprenant les grands textes sur la Shoah tlchargeables gratuitement ; voyages Auschwitz-Birkenau vocation interculturelle et interreligieuse ; traduction et diusion en farsi, arabe et turc du lm Shoah de Claude Lanzmann ; confrences sur Primo Levi dans de nombreux pays dAfrique du Nord et du Moyen-Orient.
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2010
La collection Tmoignages de la Shoah publie son 50 e ouvrage Si quelquun seul ne peut dcrire lindicible, la multiplicit des rcits peut sen approcher
Simone Veil
La collection Tmoignages de la Shoah est ne en 2004 linitiative de Simone Veil et de Serge Klarsfeld. Il sagissait de publier les manuscrits des tmoins de la Shoah pour les rendre disponibles, mais aussi pour les conserver. Les textes font lobjet dun examen attentif par un comit de lecture compos dhistoriens et de spcialistes, et sont le plus souvent annots, comments, enrichis par un appareil critique, par des documents et par des illustrations pour la plupart indites. Aujourdhui, plus de 50 rcits ont t publis, tmoignages de dports, tmoignages dinterns en France, tmoignages denfants cachs, mais aussi parcours militants et ouvrages historiques.
Les ouvrages, runis dsormais dans un catalogue, sont disponibles la librairie du Mmorial de la Shoah, et peuvent tre commands en format papier ou numrique auprs du site Internet www.manuscrit.com La Fondation fournit les titres de la collection une slection de bibliothques universitaires de sciences humaines et de bibliothques municipales.
Repres 26 tmoignages de dports publis 11 tmoignages denfants cachs 8 tmoignages parcours de militants et ouvrages historiques 5 tmoignages sur les camps dinternement en France
Serge Klarsfeld
Une collection-monument
La Collection Tmoignages de la Shoah sert raconter la Shoah par ceux qui lont vcue. Les tmoins, qui veulent laisser une trace, le savent bien : rien ne remplace cette vision de
lintrieur. Au-del des tmoignages individuels, la collection fait sens par lensemble des tmoignages qui se compltent et permettent de mieux comprendre tel ou tel aspect particulier. Lensemble est pour nous comme un monument, non de pierre, mais de mots, qui resteront pour les gnrations venir.
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Commission
Solidarit
Prsident Jean-Raphal Hirsch Membres de la commission Jeannine Barberye (dcde en dcembre 2010), David Ben Ichou, Anne-Carole Bensadon, Grard Brami, Gilles Brcker, Lucien Jibert, Andre Katz, Francis Neher, Catherine Schulmann-Khaat, Marcel Stourdze, Yves Wolmark, Nathalie Zajde Charg de mission David Amar
tude prospective
Projet Constellation sur lamlioration de la prise en charge du vieillissement des orphelins et enfants cachs de la Shoah Fondation pour la Mmoire de la Shoah
Aide durgence
Fonds durgence pour les survivants de la Shoah FSJU
Formation
Psychologie et psychopathologie des survivants de la Shoah Journe de formation professionnelle Fondation pour la Mmoire de la Shoah, Nathalie Zajde
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Commission
Gardiennes SS Ravensbrck et Neubrandenburg Marges de manuvre et comportements Johannes Schwartz Universit de Berlin, Allemagne The Jewish Struggle for Survival in German occupied Soviet Territories: Gendering Resistance, Gendering Memory Anika Walke Universit de Californie, tats-Unis
La Shoah en Tribunal Les effets des procs sur le dbat public en France et en Italie Diego Guzzi Universit de Turin, Italie Functions, Perceptions, and Representations of Camp Drawings The Visual Archives of Ravensbrck and Neuengamme Christiane Hess Universit de Bielefeld, Allemagne Experiments in Controlling and Repressing Social Deviance and Criminality Concentration Camp Connement of Asocials and Professional Criminals, 1933-1937/38 Julia Hrath Birkbeck College Universit de Londres, Royaume-Uni La construction de la mmoire du gnocide des Tutsi tude des processus de mmorialisation Rmi Korman EHESS Du roman yiddish moderne aux ctions de la Shoah : hritage culturel et reprsentation
de lhistoire chez Isaac Bashevis Singer, Joseph Opatoshu, Andr Schwarz-Bart et David Grossman Fleur Kuhn Universit Paris III The Catholic Ways to Anti-Semitism in Italy and France (19th-20th Centuries): Production, Exchanges and Transformations of Religious Anti-Jewish Traditions Simon Levis Sullam Universit dOxford, Royaume-Uni Jean de Menasce : juif, sioniste, prtre De la Renaissance juive au dialogue judo-chrtien Anal Lvy EHESS La mmoire clandestine Lempreinte souterraine de la Shoah dans le cinma contemporain Ophir Levy Universit Paris I Les lois de rparation allemandes et leur application en France, de 1953 aux annes soixante-dix Johanna Linsler Universit Paris I
Aides la Recherche
Death Marches in 20th Century Genocide and Mass Killing Daniel Blatman Universit de Jrusalem, Isral La Shoah en Bilorussie : le cas du district de Borissov (rgion de Minsk) tude au croisement de lhistoire orale, lhistoire locale et lanthropologie visuelle Gueorgui Chepelev Universit Paris I Museums and Their Communities: The Case of Jewish Krakow Katherine Craddy Universit de Birmingham, Royaume-Uni Des familles de prisonniers de guerre juifs de France dans la Shoah Captivit de guerre, dportation Bergen-Belsen et mmoire en France Janine Doerry Universit de Hanovre, Allemagne
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Les sauvetages Nieuwlande pendant la Seconde Guerre mondiale Michel Fabreguet IEP Strasbourg Face lantismitisme de rue de la France des annes trente : actions de contrle et ractions rpublicaines Valeria Galimi Universit de Sienne, Italie tablissement dun recueil de documents concernant la Turquie et la Shoah Corry Guttstadt Le silence sessoufe Thmatiques de la mort dans les musiques de cultures juives, Europe centrale et tats-Unis, des annes 1880 aux annes 1960 Jean-Sbastien Nol Universit de Nancy Rwanda : visages, paysages, traces Nathan Rra Universit de Provence Yid, du, partizaner ! (Juif, toi, le partisan !) Que documentent vraiment les photographies classes sous rsistance juive dans les fonds spcialiss ? Bernard Suchecky
Warsaw, The History of a Jewish Metropolis Section on the Shoah and Its Aftermath Institute of Jewish Studies, Universit de Londres, Royaume-Uni Confrence publique de lhistorien Christopher R.Browning au Collge de France Fondation pour la Mmoire de la Shoah, ditions les Belles Lettres Lantismitisme et le ngationnisme Holocaust Education Trust Ireland, Dublin, Irlande Governments in Exile and the Jews during the Second World War Universit de Southampton, Royaume-Uni Everyday Approaches to the Persecution of Jews of Greater Germany and the Protectorate 1941-1945 Universit de Toronto, Canada Lancement de louvrage Genocide Denials and the Law Institut Margna Carta, Bruxelles, Belgique Le dlit de judit Justice pnale et politiques antijuives en Europe (1933-1945) Centre de recherche dhistoire quantitative de lUniversit de Caen European Muslim Perceptions of the Holocaust Groupe Socits, Religions, Lacit, CNRS
Aryanisation conomique et spoliations des Juifs dans lEurope nazie (1933-1945) Mairie et Universit de Grenoble The Fate of European Roma and Sinti during the Holocaust Internationaler Verein fr Wissenschaft und Kultur, Vienne, Autriche
La chambre gaz du chteau de Hartheim en Autriche (1941-1945) Jean-Marie Winkler, ditions Tiresias Les enfants cachs dans la rgion du Grand Sud-Ouest en France pendant la Seconde Guerre mondiale Numro spcial Revue Arkheia Images dun pillage Album de la spoliation des Juifs Paris (1939-1945) Sarah Gensburger ditions Textuel Le vol administr : laryanisation de lconomie franaise dans les annes 1940 1944 Martin Jungius ditions Tallandier Le crpuscule de la raison Benjamin, Adorno, Horkheimer et Levinas lpreuve de la catastrophe Orietta Ombrosi Academic Studies Press Ralisation dun ouvrage consacr lhistoire des maisons denfants OSE
Zwischen Rassenhass und Identittssuche: Deutsch-jdische literarische Kultur im nationalsozialistischen Deutschland (Between Racial Hatred and the Search for Identity: German-Jewish Literary Culture in National Socialist Germany 1933-1945) Kerstin Schoor ditions Wallstein
Archives
Aide lenrichissement du centre de ressources sur la Shoah dans lest de lEurope Yahad-In-Unum Reproduction des archives relatives la perscution des Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale conserves dans les archives dpartementales franaises Mmorial de la Shoah Acquisition dun instrument darchivage Fondation Casip-Cojasor
Colloques et confrences
La Shoah : cinma et thtre aux limites de la reprsentation Dpartement des Arts du Spectacle, Universit Paris-Ouest Nanterre
Aide lenrichissement de lencyclopdie des violences de masse partie relative la Shoah Encyclopdie Internet des Violences de Masse, CERI, Sciences-Po
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Commission
Mmoire et Transmission
Prsidente Annette Wieviorka Membres de la commission Audrey Azoulay, Claude Bochurberg, Henri Borlant, Tal Bruttmann, Zeev Gourarier, Jean-Claude Grumberg, Michel Laftte, Olivier Lalieu, Marcello Pezzetti, Martine Saada, Joseph Zimet Chargs de mission David Amar (jusquen septembre 2010) Judith Cytrynowicz (depuis septembre 2010)
vnements et confrences
Musiques de Terezin Concerts Rodo dme Jubil de Paul Celan Institut Goethe Cycle de confrences et tmoignages autour des expositions Hlne Berr, une vie consque et Dsobir pour sauver Association culturelle et cultuelle isralite du Maine-et-Loire Organisation dune journe dtude sur les questions poses par le site dAuschwitz IRICE, Universit Paris1
Productions audiovisuelles
Attention aux enfants ! Jos Ainouz Film et DVD 24 Images, Les documentaristes indpendants Destins denfants cachs Benot Cornuau Beta Productions Respite et Images du monde et inscription de la guerre Harun Farocki DVD, Survivance On lappelait Tommy Philippe Frling Merapi Productions Dieulet, le village des Justes Alexandre Fronty et Guillaume Loiret Zoulou Compagnie DArusha Arusha Christophe Gargot Livre DVD, Atopic La Loi de mon pays Dominique Ladoge, Productions Franco American Serge et Bate Klarsfeld, gurilleros de la mmoire lisabeth Lenchener On Line Production LEngagement Michle Masse Ana Films
Les Rgiments Ficelles Robert Mugnerot et Jean-Pierre Richardot Victorimage En remontant les vieilles routes Barbara Spitzer Les Films dIci Le Procs Barbie Philippe Truault DVD, Arte France Dveloppement
Le Petit Maurice dans la tourmente Maurice Rajfus, Mario et Miguel dAgostini bande dessine ditions Tartamudo Simon Wiesenthal, lhomme qui refusait doublier Tom Segev ditions Liana Levi Les Objets fabriqus dans les camps dinternement de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers Cercil
Publications
Les Juifs Berlin 1933-1941 photographis par Abraham Pisarek Dominique Bourel ditions Biro Les Oublis William Huon Cercil Les Rsistances juives pendant lOccupation Georges Loinger avec le concours de Sabine Zeitoun ditions Albin Michel
Thtre
Le Chercheur de traces Bernard Bloch Cration thtrale daprs une nouvelle dImre Kertesz Le Rseau LHomme dans le plafond Timothy Daly mise en scne par Isabelle Starkier Compagnie Star Thtre Les Cerises au kirsch Laurence Sendrowicz Compagnie Bessa
Expositions
Spolis ! Laryanisation conomique en France, 1940-1944 Conseil gnral de lIsre, Grenoble 1939-1945 : Musiques en Pologne sous loccupation nazie Association pour le Festival Musiques Interdites Felix Nussbaum 1904-1944 Muse dart et dhistoire du judasme, Paris propos du Rwanda Politiques mmorielles dtat face aux gnocides Exposition virtuelle, Centre dhistoire sociale du XXe sicle
Commmorations
Yom Hashoah 2010 Numro spcial de Tenoua MJLF Pose dune plaque commmorative Mairie de Saint-Antoine-Cumond
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dication dune stle Tallinn (Estonie) Association Familles et Amis des Dports du Convoi 73 Ralisation et inauguration dune frise des noms en hommage aux acteurs du sauvetage denfants OSE Hommage aux enfants juifs de la Maison des Morelles Association AZI La Garance Pose dune plaque commmorative Montjean Association Familles et Amis des Dports du Convoi 8 Pose dune plaque commmorative Beauprau Association Familles et Amis des Dports du Convoi 8 Pose de plaques commmoratives dans la rgion de Toulouse Association Toulouse MEJD
Les Justes parmi les nations Cration dun centre virtuel dinformation sur les Justes Institut Yad Vashem, Jrusalem, Isral
Renforcement de laction du Comit en faveur de la reconnaissance des Justes en France Comit franais pour Yad Vashem
Muses et mmoriaux
Programme dextension de la Maison dIzieu Maison dIzieu, Mmorial des enfants juifs extermins Amnagement du Cercil Mairie dOrlans Aide au dmarrage de lactivit de la Fondation Auschwitz-Birkenau Fondation AuschwitzBirkenau, Pologne Contribution aux travaux du futur Mmorial du Camp des Milles Fondation du Camp des Milles Rnovation de la crypte et du Mur des Justes Mmorial de la Shoah
Archives
Achvement du chier des enfants et des adultes interns dans les camps du Loiret Mmorial de la Shoah
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son arrive Auschwitz, Eva est interne dans le Block 10, celui des expriences mdicales. Durant dix mois, elle parvient chapper au pire, notamment grce la solidarit de ses camarades. Elle est ensuite transfre Birkenau puis au camp annexe de Rajsko, une ferme agricole exprimentale o les conditions sont un peu moins dures. Elle survivra encore trois marches de la mort qui la mneront aux camps de Ravensbrck et de Malchof. Au-del des horreurs dont elle tmoigne, Eva Golgevit livre ici un chant despoir empreint de cette foi en la vie dont elle ne sest jamais dpartie.
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vad de Treblinka
Mieczyslaw Chodzko Traduit du polonais par Batrice Nowak et Isabelle Choko Annot par Tal Bruttmann Si le camp dextermination de Treblinka est aujourdhui tristement clbre, le camp de travail cr antrieurement (Treblinka I) lest beaucoup moins. Le rcit de Mieczyslaw Chodzko gure parmi les rares tmoignages voquant ce camp. Mieczyslaw Chodzko est n Lodz en 1903. Ra dans le ghetto de Falenica, il est dport Treblinka et transfr ds son arriv vers le camp de travail. deux kilomtres de l, son pre est immdiatement gaz dans leroyable usine de mort de Treblinka II o prirent entre 700 000 et 900 000 Juifs. Mieczyslaw est contraint de travailler dans des conditions inimaginables. Malgr la surveillance troite, il russit svader avec douze de ses camarades puis retrouve sa femme et ses lles, sauves grce de faux papiers. Ds aot 1944, il publiera des articles et des rapports sur Treblinka.
Birkenau, il est le tmoin de lassassinat massif des Juifs hongrois. cette priode, lusine de mort nazie marche plein rgime. Charles Mitzner russira survivre cet enfer et aux marches de la mort, une errance de quatre mois qui le mnera vers quatre autres camps allemands avant dtre libr.
From Paris to Bergen-Belsen 1944-1945. Memories of a Deported Child, Jacques Saurel (Traduction anglaise)
Jacques Saurel Prface de Raymond Riquier Jacques Saurel est n Paris en 1933 dans une famille juive rcemment migre de Pologne. Durant la guerre, le pre de Jacques est fait prisonnier, ce qui vaudra un temps sa famille de ne pas tre inquite. Cependant, en fvrier 1944, Jacques, son frre, sa sur ane et sa mre sont interns Drancy pendant trois mois. Ils seront dports en tant quotages au camp de ltoile de Bergen-Belsen. Grce lamour et aux sacrices de leur mre, les enfants pourront survivre aux conditions trs difciles qui y rgnent. Avec larrive des prisonniers des camps de lEst, Bergen devient un vritable mouroir. En avril 1945, Jacques et sa famille sont vacus bord du train fantme. Errant durant 14 jours, la moiti des 2 000 Juifs du convoi perdra la vie. Atteints du typhus, Jacques et sa sur ne rentreront Paris que le 23 juin 1945.
Seuls au monde
Charles Mitzner Rcit recueilli par Marie Billet Charles Mitzner est un jeune soldat au moment de la dfaite franaise de 1940. Revenu la vie civile, il travaille Grenoble comme radiolectricien et met ses comptences au service de la Rsistance. Aprs linvasion de la zone doccupation italienne par les Allemands, il est arrt en fvrier 1944 alors quil allait rejoindre le maquis et mettre sa compagne en scurit. Charles et son jeune frre sont dports par le convoi n 69.
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Commission
Enseignement de la Shoah
Prsidente Alice Tajchman Membres de la commission Georges Benguigui, Pierre-Jrme Biscarat, Gilles Braun, Raphal Esrail, Philippe Joutard, Jean-Pierre Lauby, Thomas Morin, Iannis Roder Charg de mission Dominique Trimbur
Yzkor Voyage ducatif en Pologne Ozar Hatorah, Crteil La dportation et lextermination des Juifs et Tziganes dEurope Collge Denis Diderot, Deuil-la-Barre Voyage dtude Auschwitz-Birkenau Lyce du Bois, Envermeu Le Train de la mmoire Association ducative Notre-Dame-de-Sion, vry LEurope, de la guerre la paix Lyce Anna de Noailles, vian-les-Bains La dportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale Lyce professionnel Svign, Gap Communauts et individus face lextermination : Izieu-PragueCracovie Lyce Louis Aragon, Givors Lenfant dans le processus gnocidaire : lexemple de la Shoah Collge Paul Sixdenier, Hauteville-Lompns Lieux de mmoire de la Shoah et traces de la culture juive en Pologne Collge Jean Zay, Le Houlme Histoire, Mmoire et Rcits Collge Joseph Anglade, Lzignan-Corbires Culture juive, art et Shoah Berlin, Cracovie Lyce Guillaume le Conqurant, Lillebonne
Productions audiovisuelles
Les Sept Portes de Shelomo Selinger DVD et site Internet MEJUF La Rpression de la Rsistance en France Des rsistants dports juifs tmoignent DVD, Cercle dtude de la Dportation et de la Shoah
Activits pdagogiques
Mmoire et histoire de la guerre 1939-1945 Actions pdagogiques et expositions Association Mmoire et Histoire, Marseille La Rae de Millau Projet pdagogique Lyce Jean Vigo, Millau Semaine de la Mmoire 2010 Association Les Sentiers de la Mmoire, Lyce Lebrun, Coutances
La vie juive et la Shoah en Pologne et en Ukraine Lyce gnral Saint-Martin, lyce gnral et technique Urbain Mongazon, Angers LEurope, de la dchirure lunion change franco-polonais Lyce gnral et technique Pardailhan, Auch Mmoire de la Seconde Guerre mondiale : Shoah et Rsistance, France et Italie Collge du Bugey, Belley Contre loubli et pour un travail de mmoire Lyce Pierre-Andr Chabanne, Chasseneuil Totalitarisme et Shoah : des reprsentations la ralit dAuschwitz, lieu dhistoire et de mmoire Lyce Marcelin Berthelot, Chtellerault Sauver les Juifs de Hongrie Sur les pas de Rudolf Vrba Lyce Lebrun, Les Sentiers de la Mmoire, Coutances
Publications
Contextualising Visits to Poland Educational Materials for International Student Tours to Holocaust Sites in Poland laboration de matriel pdagogique Galicia Jewish Museum Aristides de Sousa Mendes 9 jours pour sauver 30 000 personnes Livret pdagogique Comit national franais en hommage Aristides de Sousa Mendes
Colloques et confrences
Le camp de concentration et dextermination dAuschwitz et le crime contre lhumanit Sminaire dtudes Chaire lyonnaise des droits de lHomme
Reprsentations thtrales
Personne ne maurait cru, alors je me suis tu Sam Braun Cie Trans Europe Thtre
Voyages pdagogiques
Mmoire de la Rsistance et de Dportation Lyce Henri Bergson, Angers
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Voyage dtudes Cracovie et Auschwitz Institution NotreDamedes-Minimes, Lyon tude de la Shoah en Europe occidentale au travers de lexemple de la France de Vichy Lyce franais, Madrid LExtermination des Juifs Collge Louis Lumire, Marly-le-Roi La Marche des Vivants 2011, De la destruction la renaissance MDV France, Marseille La Shoah en France Lyce professionnel Lonard de Vinci, Mayenne Auschwitz ou litinraire dune mmoire meurtrie Lyce Georges de La Tour, Metz Voir, comprendre et tmoigner Lyce Victor Duruy, Mont-de-Marsan Sur les traces de la Shoah Lyce Jean Mace, Niort Mmoire et citoyennet europenne Lyce professionnel Thodore Monod, Noisy-le-Sec Yzkor Tamid Voyage en Pologne Ozar Hatorah, Paris
Visite au camp dextermination dAuschwitz La Maison Moadon, Paris Voyages pdagogiques organiss par le Mmorial de la Shoah : campagne 2010-2011 Mmorial de la Shoah, Paris La Shoah Lyce Thophile Gautier, Paris Mmoire dun peuple Lyce Lucien de Hirsch, Paris La Shoah : Savoir, Sen souvenir, Transmettre Les Institutions Sina, Paris Berlin, dans la tourmente du totalitarisme : larchitecture de la terreur Lyce Racine, Paris La place de la trace crite dans la construction de la mmoire tablissement scolaire Georges Leven, Paris Lextermination des Juifs et des Tsiganes en Europe Voyage de la mmoire en Pologne UEJF, Paris Histoire, mmoire et transmission Ozar Hatorah, tablissements de Paris, Crteil et Sarcelles
Voyage Auschwitz de lAumnerie isralite des armes Les Amis de lAumnerie isralite des armes, Paris Histoire du camp dAuschwitzBirkenau IRICE, Paris Devoir de mmoire Lyce Yabn, Paris Enseignements de la Shoah pour lthique mdicale voyage destination des tudiants Association des mdecins isralites de France (AMIF), Paris En quoi le systme concentrationnaire a-t-il t une entreprise de dshumanisation et comment cela a-t-il t vcu dans la ralit des camps ? Lyce Heikhal Menahem, Paris Voyage tudes et Mmoire Dpartement du Rhne Mmoire de la Shoah et amiti judomusulmane Dportations, perscutions et mmoire Voyage Mmoire et citoyennet Ris-Orangis Ouverture lEurope de lEst pour duquer la tolrance et au respect Lyce professionnel rural priv de Sainte-Colombe, Saint-Denis-les-Sens
Les Justes, dfendre la dignit et les droits de lhomme, sur les traces de Schindler Collge Marcel Mariotte, Saint-Simonde-Bressieux Auschwitz : abme de lhumanit (victimes et bourreaux) Lyce Saint-Rmy, Soissons Les Juifs dhier et daujourdhui : des Juifs dEurope du dbut du XXe sicle aux Juifs europens du XXIe sicle Institution de la Doctrine chrtienne, Strasbourg coute Mdite Transmets ! cole Ozar Hatorah, Toulouse Action Citoyenne Jeunesse et Mmoire Voyage pdagogique Saint-Maur-des-Fosss
Journe de rexion
linitiative dlisabeth de Fontenay, une journe dtude interdisciplinaire intitule
La philosophie et son enseignement devant la destruction des Juifs dEurope sest tenue le 14 mars 2010 la Fondation pour la Mmoire de la Shoah. Elle a dbouch sur la cration dun groupe de rexion sur les reprsentations de la Shoah.
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Commission
Culture juive
Prsident Raphal Hadas-Lebel Membres de la commission Miriam Barka, Michael Bar-Zvi, Rachel Cohen, Raphal Dra, Rachel Ertel, Benjamin Gross, Olivier Kaufmann, Laurence Sigal, Perrine Simon-Nahum, Mer Waintrater Charge de mission Isabelle de Castelbajac
Hok-L-Isral Habahir Nombres et Deutronome ditions Adlic La Lumire de lternel Or Hachem Hasda Crescas, ditions Hermann Relev de 380 stles du cimetire de Rosenwiller Cercle de gnalogie juive Le judasme et lesprit du monde Shmuel Trigano, ditions Grasset
Formation et Transmission
6e journe pdagogique nationale Htrognit et diffrenciation Association des directeurs des coles juives de France Formation des tudiantes Comprendre et transmettre le judasme contemporain Institut Talmud et Transmission Voyage dtude sur le Proche-Orient de jeunes leaders politiques en Isral et dans les territoires palestiniens UEJF Programme de formation des cadres 2009-2011 UEJF Cration dune classe denfants handicaps pour prparation lintgration scolaire Mthode Feuerstein 3e anne Association Japprends
Rnovation du programme de formation des rabbins Sminaire isralite de France, Consistoire central Programme H de formation alterne pour les enseignants de matires juives Institut Andr et Rina Nher Formation des enseignants la culture juive Muse dArt et dHistoire du judasme Cours intensifs de yiddish pour les artistes Cercle amical Medem Arbeiter Ring Formation initiale collective des matres de lenseignement juif Institut suprieur de formation des matres Beth Rivka, Yerres Programme suprieur dtudes juives SNEJ Beth Halimoud de Bordeaux Programme Hazac : sauvetage de 15 petites communauts en pril Consistoire central Moot au Kenya des jeunes des EEIF EEIF
Zohar, le Pentateuque Michal Sebban, ditions Robert Laont Haggada, traduite et commente par J. Grnewald Tsipa Laor Archologie du judasme en France et en Europe Actes du colloque du muse dArt et dHistoire du judasme, INRAP Dictionnaire didactique hbreu-franais ditions Edna Lauden et Liora Weinbach La solidarit juive, 200 ans daction sociale, du Comit de bienfaisance isralite de Paris la Fondation Casip-Cojasor ditions Somogy Mise en ligne de La Lettre spharade Association Aki Estamos, Paris tude de prguration et lancement dune bibliothque numrique Alliance isralite universelle
Publications et bibliothques
Manuels sur les ftes de Tichri et de Pourim ditions Tvouna
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Colloques / confrences
Confrence du Grand Rabbin Mer Lau Communaut de la Victoire, Paris Congrs international Lectures de Difcile libert Socit internationale de recherche Emmanuel Levinas Colloque Les judasmes, socio-anthropologie de la diversit religieuse et culturelle Universit Toulouse II Journes europennes de la culture juive en Lorraine Association Journes europennes de la culture juive Lorraine
Projets ducatifs
Lancement de lcole Tsohar cole Tsohar Dveloppement de lcole juive moderne (EJM) EJM
Aide durgence cole Aquiba, Strasbourg Aide durgence Gan Zikhron Yaacov, Paris
Muses
Exposition Chagall et la Bible MAHJ Cration dun muse sur lhistoire du judasme local : laboration des contenus et de la scnographie Commune de Foussemagne Travaux damnagement des nouveaux locaux Maison de la Culture yiddish Cration dun mmorial des Justes et dun centre culturel lemplacement de lancienne synagogue Centre culturel de Clermont-Ferrand
Reprsentations
Cration de la Symphonie juive Orchestre romantique europen Kichinev, 1903 de Zohar Wexler Le Rsda
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Commission nancire
Prsident Roch-Olivier Maistre Membres de la commission Anton Brender, Claude-Pierre Brossolette, Marc El Nouchi, Jean-Franois Guthmann, Jean-Claude Hirel, Dominique Laurent, Nelly Lonhardt, Andr Levy-Lang, Marcel Nicola
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La Rae Invite : Rose Bosch, ralisatrice Exposition Filmer les camps, au Mmorial de la Shoah Invit : Christian Delage, historien, professeur lUniversit Paris VIII, commissaire de lexposition Samuel Fuller Invite : Christa Fuller, pouse de Samuel Fuller La France des camps Invit : Denis Peschanski, historien et ralisateur Quand les mmoires dstabilisent lcole Invite : Sophie Ernst, philosophe Aprs les camps, la vie Invite : Virginie Linhart, ralisatrice La France libre et les Juifs Invit : Jean-Louis Crmieux-Brilhac, historien et rsistant Lanne 1940 Invit : Jean-Pierre Azma, historien Les ouvrages populaires dans la culture ashknaze Invit : Jean Baumgarten, directeur de recherches au CNRS Le futur du site dAuschwitz Invit : Piotr Cywinski, directeur du Muse Mmorial dAuschwitz Alfred Nakache, le nageur dAuschwitz Invits : Caroline Franois et Hubert Strouk, commissaires dune exposition au Mmorial de la Shoah Toulouse La spoliation des Juifs en Isre Invit : Tal Bruttmann, historien
Soigner les sourances des survivants de la Shoah Invites : Catherine Grandsard et Nathalie Zajde, matres de confrences lUniversit Paris VII Solidarit juive, 200 ans daction sociale Invits : Gabriel Vadna, directeur du Casip-Cojasor, et Laure Politis, archiviste au Casip-Cojasor Catholiques et protestants franais aprs la Shoah Invit : Georges Bensoussan, directeur de la Revue dhistoire de la Shoah LItalie fasciste et la perscution des Juifs Invite : Marie-Anne Matard-Bonucci, professeur dhistoire lUniversit de Grenoble Rencontre avec Michal Bar-Zvi philosophe, crivain Les nouveaux espaces du Mmorial de Caen Invit : Stphane Grimaldi, directeur du Mmorial de Caen Entretien avec Serge Klarsfeld prsident de lAssociation des Fils et Filles des dports juifs de France Une nouvelle lecture biblique Invit : Antoine Mercier, journaliste, crivain Exposition Felix Nussbaum Invite : Laurence Sigal, directrice du muse dArt et dHistoire du judasme Les Juifs de Lens face la perscution Invits : Nicolas Mariot et Claire Zalc, chercheurs au CNRS
Le procs de Jean Zay Invite : Hlne Mouchard-Zay, prsidente du CERCIL Irne Nmirovsky Invit : Olivier Philipponnat, biographe Linternement des Tsiganes en France Invit : Raphal Pillosio, ralisateur Les intellectuels et le nazisme Invit : Christian Ingrao, historien, directeur de lInstitut dhistoire du temps prsent Thtre Personne ne maurait cru, alors je me suis tu Invit : Sam Braun, ancien dport Les arbres pleurent aussi Invite : Irne Cohen-Janca, auteur douvrages pour la jeunesse Rtrospective au Mmorial Invit : Robert Bober, crivain et ralisateur Andr Chouraqui, lcriture des critures Invits : Francine Kaufmann, matre de confrences, et Emmanuel Chouraqui, ralisateur On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux Invit : Robert Bober, crivain et ralisateur Les Juifs, la Pologne, le communisme Invit : Jean-Charles Szurek, professeur de sciences politiques Andr Schwarz-Bart et ltoile du matin Invite : Francine Kaufmann, professeur lUniversit BarIlan, Isral
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MISSIONS EN 2010
Directeur de publication: Philippe Allouche Responsable de publication: Rachel Rimmer Cration graphique: les designers anonymes Crdits photos
Couverture 1944, Juifs hongrois Birkenau, quelques heures avant leur mise mort par gazage, Photographie extraite de lAlbum dAuschwitz Institut Yad Vashem Jrusalem. p. 11 Commmoration de lanniversaire de la rae du Vel dHiv Paris, Mmorial de la Shoah / CDJC. p. 12 Professeur Ady Steg la crmonie de dpart de Simone Veil de la Fondation en 2007, FMS / Philippe Weyl. p. 14 Serge Klarsfeld, prsident de lAssociation des Fils et Filles des dports juifs de France, la commmoration du soulvement du ghetto de Varsovie, 18 avril 2010, GeorgesWojakowski. p. 19 Claude Lanzmann, ralisateur, membre du Bureau de la Fondation, au Mur des Noms, 27 janvier 2009, FMS / Pierre Marquis. p. 21 Karen Taieb, Responsable du service archives du Mmorial de la Shoah, Mmorial de la Shoah / CDJC, Florence Brochoire. p. 22 Maison pour personnes ges du Cojasor Fondation Casip-Cojasor. p. 24 Sminaire des boursiers de la Fondation, 2007, FMS. p. 26 Muse-mmorial des enfants du Vel dHiv Orlans, Cercil. p. 27 Interview par le pre Desbois dAnton Kondratievitch Karpouk, Tomachovka, Nicolas Tkatchouk, Yahad in Unum.
p. 28 Joueur dorgue de Barbarie, 1942-1943, Felix-Nussbaum-Haus Osnabrck, ADAGP, Paris 2011. p. 30 Voyage Cracovie du Collge Jean Zay, Le Houlme, Collge Jean Zay. p. 32 Raphal et Liliane Esrail, photographies dOlivier Raffet prises lors du tournage du projet Mmoire Demain, UDA. p. 33 Couverture de lAnthologie du judasme parue aux dition Nathan Nathan. p. 36 Folks Lieder, chants yiddish, Maison de la culture yiddishbibliothque Medem. p. 38 Sal Friedlander, Jean-Pierre Azema et Annette Wieviorka aux Archives nationales, 5 juin 2002, FMS. p. 39 Tuilerie des Milles et wagon souvenir, Fondation du camp des Milles. p. 40-41 Inauguration et afche de lexposition La destruction des Juifs de Hongrie au Mmorial du Marchal Leclerc de Hautecloque et de la Libration de Paris-Muse JeanMoulin, mai 2004, FMS. p. 42 Simone Veil Auschwitz-Birkenau, 27 janvier 2005, lyse. p. 43 David de Rothschild au Muse de Yad Vashem, Jrusalem, dcembre 2007, Institut Yad Vashem. P. 44 Serge Klarsfeld lors de linauguration de la Judenrampe restaure, 27 janvier 2005, lyse. p. 45 Photographie extraite de lAlbum dAuschwitz, Institut Yad Vashem. p. 46 Capture dcran du tmoignage de Claire Schwartz INA p. 47 Georges Loinger
INA Martial Lorcet. p. 48 Crmonie la mmoire des Justes de France au Panthon, janvier 2007, lyse. Anne-Marie Revcolevschi devant la plaque grave dans la crypte, FMS. p. 49 Installation dAgnsVarda au Panthon, janvier 2007, lyse. p. 50 David de Rothschild Lod avec une survivante, et signature du partenariat avec lassociation Latet prside par Gilles Darmon, FMS / David Amar. p. 50 et 51 Inauguration du panneau commmoratif de la rae du Vel dHiv la station de mtro Bir-Hakeim, FMS / David Amar. p. 52 Anne-Marie Revcolevschi, lors du lancement du projet Aladin, 2009 Alain Azria. P. 53 Afche pour le lancement de Shoah en persan, 2011 projet Aladin. P. 55 Frise avec les auteurs des livres de la collection Tmoignages de la Shoah, FMS. p. 56 Daniel Urbejtel, ancien dport, INA / Martial Lorcet. p. 58 Aide aux personnes ges, FSJU / DanielMordzinski. p. 60 Budapest, octobre ou novembre 1944, Juifs exhibs dans les rues de Budapest par des miliciens des Croix ches, Bundesarchiv Koblenz. p. 62 Adolf Eichmann lors de son procs, 1961, USHMM / Mmorial de la Shoah. p. 64 Enfants dIzieu avant leur dportation, Mmorial de la Shoah, Coll. Klarsfeld.
p. 65 Garons du chteau du Masgelier Grand-Bourg (Creuse) participant la rcolte du potager avec une monitrice, 1942-1943, CDJC / Fonds OSE. p. 66 Eva Golgevit, juin 2011, FMS / Philippe Weyl. p. 68 Voyage Auschwitz-Birkenau, Mmorial de la Shoah / Jean-Marc Lebaz. p. 70 Voyage Auschwitz-Birkenau du collge Jean Zay, le Houlme, Collge Jean Zay. p. 72 Dtail de la maquette pour les vitraux de la synagogue de lhpital Hadassah de Jrusalem, La Tribu de Simon, 1959-1960, collection particulire, ADAGP Paris 2011 / Chagall. P. 74 Carte postale de Bar-Mitsvah, MAHJ. p. 77 Illustration de Maurizio A.-C. Quarello, extraite de Les Arbres pleurent aussi, d. du Rouergue, 2009, Quarello. p. 79 Photographie de mariage de YankevRozencwajg, Pologne, annes 1920 Archives personnelles dEva Golgevit.
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