Chapitre 7 Les Liants Hydrauliques
Chapitre 7 Les Liants Hydrauliques
Chapitre 7 Les Liants Hydrauliques
Les liants hydrauliques sont des produits capables, lorsqu’on les met en présence d’eau, de
donner lieu à un phénomène de prise, c’est-à-dire à des mécanismes de dissolution et de
recristallisation qui rigidifient le produit jusqu’à en faire une véritable roche. Ces liants ne sont
pas utilisés seuls, mais ajoutés en faible proportion à des granulats.
On peut les classer en trois catégories :
• les liants hydrauliques au sens strict qui forment, par réaction avec l’eau, des composés
hydratés stables présentant entre eux et avec les granulats une forte adhérence. Ce sont
les ciments et les cendres volantes hydrauliques. Ces dernières proviennent de la
combustion de lignite dans les centrales thermiques ;
• les liants dont les propriétés hydrauliques ne se manifestent qu’en présence d’un
activant. C’est le cas du laitier qui ne réagit qu’en présence de bases telles que la chaux
ou le gypse sodé ;
• les liants pouzzolaniques qui réagissent après addition de chaux en proportion
appropriée. La chaux n’est plus seulement un activant, mais un élément de la réaction
qui s’intègre dans les édifices moléculaires qui se créent au cours de la cristallisation.
Entrent dans cette catégorie les pouzzolanes volcaniques et les cendres volantes silico-
alumineuses provenant des centrales thermiques au charbon.
1-1- Ciments
Le ciment (du latin caementum, signifiant moellon, pierre de construction) est une matière
pulvérulente, formant avec l’eau une pâte liante, capable d’agglomérer, en durcissant, des
substances variées. Il désigne également, dans un sens plus large, tout matériau interposé entre
deux corps durs pour les lier. Les ciments sont des produits constitués essentiellement de
silicates et d’aluminates de calcium anhydres obtenus par broyage de clinker. Le clinker est lui-
même obtenu par cuisson à haute température d’un mélange approprié de calcaire et d’argile en
proportion moyenne de 80 % - 20 %. Le clinker peut être additionné de laitier, de pouzzolanes
naturelles, de cendres volantes, etc. La gamme des ciments est très étendue et fait l’objet d’une
normalisation précise.
Outre les ciments normalisés, certaines usines proposent des liants spécialement adaptés à la
fabrication des graves traitées. On cherche pour ces liants un début de prise plus lent et un
durcissement plus progressif, permettant une mise en œuvre plus commode.
Le ciment portland est composé de clinker moulu auquel on ajoute une quantité de gypse,
destiné à régulariser la prise. Pour modifier les propriétés du ciment, on ajoute les autres
constituants associés au clinker grâce à leurs caractéristiques chimiques ou physiques. Les
constituants les plus utilisés sont:
- Les calcaires qui sont un des constituants principaux du ciment.
- Le laitier, un sous-produit de l'industrie métallurgique obtenu par refroidissement
rapide (trempe) de certaines scories fondues provenant de la fusion du minerai de fer dans un
haut fourneau.
- les cendres volantes, produits pulvérulents de grande finesse, provenant du
dépoussiérage des gaz de combustion des centrales thermiques.
La proportion (en masse) des différents constituants est indiquée dans le tableau 1. Les
constituants marqués d’une étoile (*) sont considérés comme constituants secondaires pour le
type de ciment concerné ; leur total ne doit pas dépasser 5%. (Les fillers sont considérés comme
des constituants secondaires).
Le ciment doit être transporté et conservé dans des endroits très secs car une fois en contact
avec l'humidité, il perd sa qualité, (ex : après 1 an de stockage le ciment perd 7 à 20 % de ses
qualités).
Trois classes sont définies en fonction de la résistance normale à 28 jours ; des sous classes
“R” sont associées à ces 3 classes principales pour désigner des ciments dont les résistances
au jeune âge sont élevées. Ces classes sont notées, classe 32,5, classe 42,5, classe 52,5. Elles
doivent respecter les spécifications et valeurs garanties du tableau 2. Les valeurs entre
parenthèses sont les valeurs garanties lorsqu’elles peuvent être inférieures aux valeurs
spécifiées.
1-2- La chaux
La chaux est une matière obtenue par décomposition thermique du calcaire aux environs de
1000°C. Chimiquement, c'est un oxyde de calcium avec plus ou moins d'oxyde de magnésium.
On les distingue notamment dans le langage courant par rapport à leurs utilisations dans la
construction :
• La chaux vive est le produit direct de la thermolyse (ou calcination) du calcaire,
principalement de l'oxyde de calcium (CaO). La chaux vive (CaO) est obtenu en chauffant le
carbonate de chaux à une température de 850°C : Ca CO3 ----------------> CO2+CaO
• La chaux aérienne, ou chaux éteinte, est obtenue par la réaction de la chaux vive avec
de l'eau. Elle est constituée surtout d'hydroxyde de calcium (Ca(OH)2). Elle est dite « aérienne
», car elle réagit avec le CO2 de l'air.
Il existe des chaux dites aériennes qui ne peuvent durcir qu'à l'air par une carbonatation. Parmi
les chaux aériennes on distingue :
- La chaux grasse : obtenue par cuisson de calcaire puis extinction, la densité apparente
de la chaux grasse est de 0,4 et sa masse volumique est de 2.25 kg/dcm3.
- La chaux maigre : obtenue par cuisson de calcaire marneux, sa densité apparente est
0,5 et sa masse volumique est 2,3 kg/dcm3.
• La chaux hydraulique contient en plus des silicates et des aluminates, car elle provient
de calcaires argileux. Elle est appelée « hydraulique » parce qu'elle durcit en présence d'eau.
Ses propriétés se rapprochent de celles des ciments.
-Les chaux hydrauliques font prise assez rapidement et peuvent atteindre des valeurs
de résistance à la compression, supérieures à 30 MPa. Leur temps de prise et leur résistance
dépend de leur teneur en silice soluble : la NHL-2 contenant moins de 8% de silice soluble
atteint au minimum 2 MPa après 20 jours alors que la NHL-5 contenant plus de 12% de silice
peut atteindre 15 MPa après seulement 3 jours.
-Les ciments portland font prise très rapidement. Leur résistance nominale, de l’ordre
de 30 à 60 MPa est supérieure à celle des chaux hydrauliques, et est atteinte généralement en
moins de 28 jours. Leur durcissement n’entraîne à long terme qu’une faible élévation de ces
valeurs nominales. La résistance est due essentiellement à la formation de tobermorite γ (à court
terme) et β (à long terme).
-Les ciments alumineux font prise extrêmement rapidement (moins d’un jour, début
de prise après 1h30), et n’évoluent plus après. Leur résistance finale est de l’ordre de 60 MPa.
2-2- Résistance à la traction et à l’adhérence
La résistance à la traction des chaux aériennes ou hydrauliques est généralement très faible : la
valeur de 2 MPa peut être considéré comme un maximum, pour les chaux hydrauliques.
La valeur de 2 à 3 MPa doit par contre être considérée comme un minimum pour les matières
à base de ciment portland ou du plâtre. L’adhérence de ces matières sur un support minéral est
en général égale à leur valeur de résistance à la traction.