Chapitre 7 Les Liants Hydrauliques

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Chapitre 7 : LES LIANTS HYDRAULIQUES

1- Différents liants hydrauliques ................................................................................................ 3


1-1- Ciments ........................................................................................................................... 3
1-1-1- Constituants principaux et additions ....................................................................... 3
1-1-2- Les principales catégories de ciment. ...................................................................... 4
1-1-3- Résistance à la compression .................................................................................... 6
1-2- La chaux ......................................................................................................................... 7
1-3- Le liant hydraulique routier ............................................................................................ 7
1-3-1- Historique ................................................................................................................ 7
1-3-2- Définition ................................................................................................................ 8
1-3-3- Domaines d’emploi ................................................................................................. 9
1-3-4- Limites d’utilisation ................................................................................................ 9
1-4- Laitiers de haut-fourneau ................................................................................................ 9
1-5- Cendres volantes ........................................................................................................... 10
1-6- Pouzzolanes .................................................................................................................. 11
2 - Caractéristiques et applications des liants hydrauliques ..................................................... 11
2-1- Résistance à la compression et temps de prise ............................................................. 11
2-2- Résistance à la traction et à l’adhérence ....................................................................... 12
2-3- Retrait et fissuration...................................................................................................... 12
3- Essais sur les liants............................................................................................................... 12
3-1- Essais chimiques ........................................................................................................... 12
3-2- Essais physiques ........................................................................................................... 12
3-3- Essais mécaniques ........................................................................................................ 12
Selon leur composition, les liants peuvent être classés en deux grandes familles : les liants
minéraux et les liants organiques.
Les liants minéraux sont généralement obtenus par traitement à haute température de matière
minéral. Selon leur mode de durcissement, ils peuvent être classés en deux familles :
• Les liants aériens : durcissement à l'air dû à une réaction de carbonatation : chaux
aériennes, plâtres, argiles ;
• Les liants hydrauliques : durcissement en milieux humides ou dans l’eau dû à une
réaction d'hydratation de silicates ou d'aluminates : chaux hydrauliques, ciment prompt,
ciments (ciment Portland), laitiers.
Comme liants organiques, on distingue :
• Les liants hydrocarbonés : bitumes, goudrons ;
• Les résines et surtout les polymères : les aminoplastes, par exemple, sont des
polymères largement utilisés comme liants dans l'industrie du bois et de ses dérivés.

Les liants hydrauliques sont des produits capables, lorsqu’on les met en présence d’eau, de
donner lieu à un phénomène de prise, c’est-à-dire à des mécanismes de dissolution et de
recristallisation qui rigidifient le produit jusqu’à en faire une véritable roche. Ces liants ne sont
pas utilisés seuls, mais ajoutés en faible proportion à des granulats.
On peut les classer en trois catégories :
• les liants hydrauliques au sens strict qui forment, par réaction avec l’eau, des composés
hydratés stables présentant entre eux et avec les granulats une forte adhérence. Ce sont
les ciments et les cendres volantes hydrauliques. Ces dernières proviennent de la
combustion de lignite dans les centrales thermiques ;
• les liants dont les propriétés hydrauliques ne se manifestent qu’en présence d’un
activant. C’est le cas du laitier qui ne réagit qu’en présence de bases telles que la chaux
ou le gypse sodé ;
• les liants pouzzolaniques qui réagissent après addition de chaux en proportion
appropriée. La chaux n’est plus seulement un activant, mais un élément de la réaction
qui s’intègre dans les édifices moléculaires qui se créent au cours de la cristallisation.
Entrent dans cette catégorie les pouzzolanes volcaniques et les cendres volantes silico-
alumineuses provenant des centrales thermiques au charbon.

La figure 5 situe les différents produits sur le diagramme classique CaO/SiO2/Al2O3.


Figure 5 : Identification des liants hydrauliques et pouzzolaniques

1- Différents liants hydrauliques

1-1- Ciments
Le ciment (du latin caementum, signifiant moellon, pierre de construction) est une matière
pulvérulente, formant avec l’eau une pâte liante, capable d’agglomérer, en durcissant, des
substances variées. Il désigne également, dans un sens plus large, tout matériau interposé entre
deux corps durs pour les lier. Les ciments sont des produits constitués essentiellement de
silicates et d’aluminates de calcium anhydres obtenus par broyage de clinker. Le clinker est lui-
même obtenu par cuisson à haute température d’un mélange approprié de calcaire et d’argile en
proportion moyenne de 80 % - 20 %. Le clinker peut être additionné de laitier, de pouzzolanes
naturelles, de cendres volantes, etc. La gamme des ciments est très étendue et fait l’objet d’une
normalisation précise.
Outre les ciments normalisés, certaines usines proposent des liants spécialement adaptés à la
fabrication des graves traitées. On cherche pour ces liants un début de prise plus lent et un
durcissement plus progressif, permettant une mise en œuvre plus commode.

1-1-1- Constituants principaux et additions


Les principaux composants anhydres obtenus lors du refroidissement rapide du clinker sont:
• Le silicate tricalcique 3CaO.SiO2 (C3S) (50-70% du clinker).
• Le silicate bicalcique 2CaO.SiO2 (C2S) (10-30% du clinker).
• L’aluminate tricalcique 3CaO.Al.O3 (C3A) (2-15% du clinker).
• L’alumino-ferrite tétracalcique (Ferro-aluminate tetracalique)
4CaOAl2O3.Fe2O3 (C4AF) (5-15% du clinker).
Le clinker contient encore en faibles quantités, sous forme de solution solide ou pris dans des
combinaisons complexes, des alcalis (Na2O, K2O), de la magnésie (MgO), diverses traces de
métaux. La teneur en alcalis et magnésie doit rester faible, car ces matières peuvent influencer
défavorablement la stabilité du ciment durci.

Le ciment portland est composé de clinker moulu auquel on ajoute une quantité de gypse,
destiné à régulariser la prise. Pour modifier les propriétés du ciment, on ajoute les autres
constituants associés au clinker grâce à leurs caractéristiques chimiques ou physiques. Les
constituants les plus utilisés sont:
- Les calcaires qui sont un des constituants principaux du ciment.
- Le laitier, un sous-produit de l'industrie métallurgique obtenu par refroidissement
rapide (trempe) de certaines scories fondues provenant de la fusion du minerai de fer dans un
haut fourneau.
- les cendres volantes, produits pulvérulents de grande finesse, provenant du
dépoussiérage des gaz de combustion des centrales thermiques.

1-1-2- Les principales catégories de ciment.


Les ciments peuvent être classés en fonction de leur composition et de leur résistance normale.

1-1-2-1 Classification des ciments en fonction de leur composition


Le ciment est un produit moulu du refroidissement du clinker qui contient un mélange de silicates et
d’aluminates de calcium porté à 1450 – 1550 °C, température de fusion.
Le ciment usuel est aussi appelé liant hydraulique, car il a la propriété de s’hydrater et de durcir en
présence d’eau et par ce que cette hydratation transforme la pâte liante, qui a une consistance de départ
plus ou moins fluide, en un solide pratiquement insoluble dans l’eau. Ce durcissement est dû à
l’hydratation de certains composés minéraux, notamment des silicates et des aluminates de calcium. Le
traitement des sols au ciment est plus récent puisque la fabrication du ciment remonte aux environs de
1830.
Selon la norme NF EN197-1, les classes CEMI à CEMV correspondent aux classes courantes de ciment.
Le Erreur ! Source du renvoi introuvable. donne pour chaque classe la proportion de clinker, constituant
de base du liant hydraulique.

La proportion (en masse) des différents constituants est indiquée dans le tableau 1. Les
constituants marqués d’une étoile (*) sont considérés comme constituants secondaires pour le
type de ciment concerné ; leur total ne doit pas dépasser 5%. (Les fillers sont considérés comme
des constituants secondaires).

Tableau 1: Désignation des différents types de ciment en fonction de leur composition


Ciment au
Ciment Ciment Portland Ciment de haut Ciment
laitier et aux
Portland composé fourneau pouzzolanique
cendres
CPJ- CPJ- CHF- CHF- CLK- CPZ- CPZ- CLC- CLC-
CPA-
CEM CEM CEM CEM CEM CEM CEM CEM CEM
CEM I
II/A II/B III/A III/B III/C IV/A IV/A V/A V/B
/80% /65% /35% /20% /5% /65% /45% /40% /20%
Clinker (K) /95%
≤94% ≤79% ≤64% ≤34% ≤19% ≤90% ≤64% ≤64% ≤39%
/36% /66% /81% /18% /31%
Laitier (S) * * *
≤65% ≤80% ≤95% ≤30% ≤50%
Pouzzolanes 10% ≤ 36% ≤
* * * * 18% ≤ 31% ≤
(Z) total total
6% ≤ 21% ≤ total total
Cendres ≤35% ≤55%
* total total * * * ≤30% ≤50%
siliceuses (V) (fumée (fumée
≤20% ≤35%
de de
Fumée de (fumée (fumée
* * * * silice ≤ silice ≤ * *
silice (D) de de
10%) 10%)
silice ≤ silice ≤
Cendres
10%) 10%)
calciques * * * * * * * *
(W)
Schistes (T) * * * * * * * *
Calcaires (L) * * * * * * * *
Fillers (F) * * * * * * * * * *

Le ciment doit être transporté et conservé dans des endroits très secs car une fois en contact
avec l'humidité, il perd sa qualité, (ex : après 1 an de stockage le ciment perd 7 à 20 % de ses
qualités).

1-1-2-2- Classification des ciments en fonction de leur résistance normale


Tableau 2 : Spécification et valeurs garanties en fonction de la classe
Correspondance entre classe vraie et dénomination normalisée des ciments.

Dénomination normalisée (MPa) 32,5 42,5 52,5


Classe vraie  ’c (MPa) 45 55 > 60

Trois classes sont définies en fonction de la résistance normale à 28 jours ; des sous classes
“R” sont associées à ces 3 classes principales pour désigner des ciments dont les résistances
au jeune âge sont élevées. Ces classes sont notées, classe 32,5, classe 42,5, classe 52,5. Elles
doivent respecter les spécifications et valeurs garanties du tableau 2. Les valeurs entre
parenthèses sont les valeurs garanties lorsqu’elles peuvent être inférieures aux valeurs
spécifiées.

1-1-3- Résistance à la compression


Les résistances mécaniques des ciments sont déterminées par les essais sur mortier dit
"normal", à 28 jours d'âges en traction et en compression des éprouvettes 4 x 4 x 16 cm3.

Figure 10: Résistance du mortier normal


La résistance du mortier est alors considérée comme significative de la résistance du ciment.
Elle dépend de la classe de ciment et est exprimée en Mpa.
Pour chaque type de ciment, il existe effectivement plusieurs classes de résistances pour
lesquelles les fabricants garantissent des valeurs minimales et maximales.

1-2- La chaux
La chaux est une matière obtenue par décomposition thermique du calcaire aux environs de
1000°C. Chimiquement, c'est un oxyde de calcium avec plus ou moins d'oxyde de magnésium.
On les distingue notamment dans le langage courant par rapport à leurs utilisations dans la
construction :
• La chaux vive est le produit direct de la thermolyse (ou calcination) du calcaire,
principalement de l'oxyde de calcium (CaO). La chaux vive (CaO) est obtenu en chauffant le
carbonate de chaux à une température de 850°C : Ca CO3 ----------------> CO2+CaO

• La chaux aérienne, ou chaux éteinte, est obtenue par la réaction de la chaux vive avec
de l'eau. Elle est constituée surtout d'hydroxyde de calcium (Ca(OH)2). Elle est dite « aérienne
», car elle réagit avec le CO2 de l'air.
Il existe des chaux dites aériennes qui ne peuvent durcir qu'à l'air par une carbonatation. Parmi
les chaux aériennes on distingue :
- La chaux grasse : obtenue par cuisson de calcaire puis extinction, la densité apparente
de la chaux grasse est de 0,4 et sa masse volumique est de 2.25 kg/dcm3.
- La chaux maigre : obtenue par cuisson de calcaire marneux, sa densité apparente est
0,5 et sa masse volumique est 2,3 kg/dcm3.

• La chaux hydraulique contient en plus des silicates et des aluminates, car elle provient
de calcaires argileux. Elle est appelée « hydraulique » parce qu'elle durcit en présence d'eau.
Ses propriétés se rapprochent de celles des ciments.

1-3- Le liant hydraulique routier


1-3-1- Historique
Dans les années 1980, parallèlement aux ciments normalisés, des liants spéciaux appelés «
liants hydrauliques routiers ou LHR » ont été élaborés en France pour le traitement des sols
en place ou en centrale, pour la fabrication de matériaux d’assises de chaussées ou encore pour
être utilisés en retraitement en place à froid des anciennes chaussées.
Ces liants composites sont issus d’un mélange et/ou broyage de clinker et/ou de coproduits de
l’industrie (laitiers, pouzzolanes, cendres volantes, etc.).
Bien que les proportions soient différentes et les cinétiques spécifiques, les constituants de ces
liants hydrauliques routiers sont principalement les mêmes que ceux des ciments. Quant
aux principes d’actions et au phénomène de prise hydraulique, ils restent pratiquement
identiques.
Deux normes européennes vont encadrer ces liants hydrauliques routiers :
• NF EN 13282-1 « Liants hydrauliques routiers à cinétique rapide - Composition,
spécification et critères de conformité », norme publiée en 2017 et applicable en France,
• NF EN 13282-2 « Liants hydrauliques routiers à cinétique normale – Composition,
spécification et critères de conformité ».
Sur le plan technique
Les liants hydrauliques routiers peuvent être formulés afin de donner les meilleurs résultats
pour les opérations de terrassements ou de construction d’assises de chaussées, tant en terme
de facilité d’usage (délai de maniabilité en particulier) que de niveau de performances du
mélange final (résistance mécanique et module d’élasticité). En effet, leur fabrication pouvant
être gérée de manière plus souple que celle des ciments, il peut être envisagé, si les enjeux du
projet le justifient, de fabriquer un liant optimisé à un sol ou matériau particulier et ayant une
cinétique de prise ajustée aux conditions climatiques régnant au moment des travaux et/ou aux
contraintes d’organisation du chantier. En outre, des liants hydrauliques routiers peuvent être
spécifiquement conçus pour le traitement de certains matériaux particuliers.
Sur le plan économique
Généralement, les prix des liants hydrauliques routiers sont légèrement inférieurs à ceux des
ciments « classiques ». Ceci s’explique notamment parce que leur fabrication se fait
majoritairement grâce à des coproduits d’industries qui n’ont pas besoin d’une cuisson
spécifique (laitiers, cendres volantes, pouzzolanes, etc.). Parfois, c’est aussi la finesse de
mouture choisie par le producteur qui va jouer.
1-3-2- Définition
Préparé en usine, un liant hydraulique routier est un produit fini et distribué prêt à l’emploi.
Il s’agit d’une poudre minérale qui, une fois combinée avec de l’eau, devient une pâte faisant
prise et durcissant progressivement, à l’air comme sous l’eau.
Ces phénomènes de prise et de durcissement sont dus à la formation d’éléments hydratés
stables, peu solubles dans l’eau, et dotés d’un fort pouvoir d’assemblage entre eux ainsi qu’aux
sols ou granulats destinés au traitement. Progressivement, ils permettent ainsi l’agglomération
des pâtes et des mélanges.
Deux caractéristiques le distinguent d’un ciment :
• L’absence ou la très faible proportion de clinker dans sa composition,
• Une plus lente cinétique de prise et de durcissement, qui convient particulièrement aux
exigences de délai de maniabilité minimal des matériaux des travaux routiers.
1-3-3- Domaines d’emploi
Les domaines d’emploi sont :
• Le traitement des sols en terrassements (Remblais, déblais, couche de forme),
conformément au guide technique « Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques, application à la réalisation des remblais et des couches de forme »
SETRA/LCPC, 2000,
• Le traitement des sols en assises de chaussées, conformément au guide technique «
Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques – Application à la réalisation
des assises de chaussées » - SETRA/LCPC, 2007 et conformément à la norme NF EN
14227-15,
• Le recyclage en place à froid des matériaux de chaussées, conformément au guide
“Retraitement en place à froid des anciennes chaussées” - SETRA/CFTR, 2003,
• Le traitement des matériaux granulaires en assises de chaussées, conformément à
la norme NF EN 14227-5 ou des graves hydrauliques à hautes performances, selon la
norme française NF P 98 128, et ce suivant les indications données par la norme NF P
98 115 « Exécution des corps de chaussée » et par la série des normes NF P 98 114 «
Méthodologie d’étude des matériaux traités aux liants hydrauliques ».
1-3-4- Limites d’utilisation
De par leur formulation, les liants hydrauliques routiers ne conviennent pas à la confection
des bétons de ciment. Ils sont uniquement élaborés pour le traitement des granulats et des sols,
destinés à la construction routière.
Néanmoins, une vérification préalable de l’aptitude du sol ou du matériau au
traitement, conformément à la norme NF P 94 100 « Essai d’évaluation de l’aptitude d’un sol
au traitement », est indispensable à l'emploi des liants hydrauliques routiers car la présence au
sein du matériau ou du sol de certaines substances telles les matières organiques, les sulfures
(pyrites) ou encore les chlorures (sel gemme), peut gêner, contrarier ou interrompre la prise du
liant hydraulique routier. De plus, la présence de substances telles les sulfates (gypse), peut
provoquer au sein du matériau traité des gonflements plus ou moins importants.

1-4- Laitiers de haut-fourneau


Le laitier de haut-fourneau est la scorie en fusion provenant du traitement des minerais de fer.
La température de sortie du creuset va de 1 450 à 1 600oC. Laissé à l’air libre, le laitier se
refroidit lentement en donnant un produit cristallisé inerte qui, concassé, est utilisé comme
granulat.
Un refroidissement brutal en fait un produit vitreux qui le rend apte, dans certaines conditions,
a donné lieu au phénomène de prise. Le refroidissement brutal peut être obtenu de deux façons
différentes :
— soit dans un pot de granulation soumis à des jets d’eau sous pression. On obtient alors
un sable granulé 0/5 appelé laitier granulé ;
— soit en projetant le laitier en fusion dans une atmosphère sursaturée d’eau. On obtient
alors le laitier bouleté, grave 0/20 dont on sépare par criblage la fraction 0/4 qui est utilisée
pour la route.
Les teneurs en fines généralement requises sont de 10 % en moyenne pour les laitiers granulés
prébroyés et de 15 % pour les laitiers bouletés prébroyés.
Les laitiers granulés sont caractérisés par leur « coefficient α ». C’est le produit, divisé par
1000, de la surface spécifique des fines du laitier par le pourcentage de fines obtenu par un
broyage normalisé dans un broyeur à boulets. Ce coefficient α est une relation avec la vitesse
de prise et la résistance à long terme des graves traitées. On distingue 4 classes de laitier :0)
α < 20 non employé en technique routière
20 < α < 40 (20/40) catégorie courante
40 < α < 60 (40/60) réservé aux granulats difficiles (sables, granulats peu anguleux)
60 < α classe exceptionnelle

1-5- Cendres volantes


Les cendres volantes sont le résidu de la combustion dans les centrales thermiques de charbon
ou de lignite pulvérisés. Ce sont de fines particules transportées par les fumées de la centrale et
captées par des dépoussiéreurs électrostatiques.
Les cendres volantes provenant de la combustion de houille ont des teneurs élevées en silice et
en alumine, et une faible teneur en chaux et en sulfates. Ce sont les cendres volantes silico-
alumineuses qui représentent 95 % de la production de cendres volantes.
Celles qui proviennent de la combustion du lignite ont des teneurs en silice et alumine plus
faibles et des teneurs en chaux et en SO3 nettement plus élevées. Ce sont des cendres volantes
sulfocalciques.
Les premières doivent être additionnées de chaux pour faire prise, les secondes font prise
naturellement, comme de véritables ciments.
Les cendres volantes sont des matériaux très friables, très fins (dimension maximale 0,2 mm),
elles sont légères (1,2 à 1,4 g/cm3 à sec après compactage), elles sont très hydrophiles, pouvant
absorber 20 à 25 % d’eau sans perdre leur stabilité.
1-6- Pouzzolanes
Ce sont les scories de certains types d’éruption volcanique. À l’état naturel, il s’agit de roches
poreuses, légères, friables, dont la granularité est de l’ordre de 2 à 20 mm avec une couleur
variable (du rouge au gris et au noir). Pour l’emploi en traitement d’assises de chaussée, elles
sont broyées en usine pour obtenir un sable 0/3 à 0/5 mm, avec une moyenne de 12 % de fines.
Mélangées avec de la chaux, elles donnent lieu à un phénomène de prise, d’autant plus marquée
que la teneur en fines est plus élevée.

2 - Caractéristiques et applications des liants hydrauliques


La gamme étendue de compositions, de résistances, de vitesse de prise et de durcissement
répond aux usages très divers qui sont faits des liants hydrauliques.

2-1- Résistance à la compression et temps de prise


La prise est la transformation de l'état plastique en état solide. Le début de prise correspond au
moment où la pâte commence à perdre sa plasticité et à devenir raide. Cette opération prend fin
lorsque la pâte devient entièrement solide. La phase suivante correspond au durcissement de
leur vitesse de prise qui se prolonge pendant plusieurs mois. En fonction de leur vitesse de prise,
ils sont classés en trois catégories :
- Liants à prise rapide.
- Liants à prise demi-lente.
- Liants à prise pré-lente.

-Les chaux hydrauliques font prise assez rapidement et peuvent atteindre des valeurs
de résistance à la compression, supérieures à 30 MPa. Leur temps de prise et leur résistance
dépend de leur teneur en silice soluble : la NHL-2 contenant moins de 8% de silice soluble
atteint au minimum 2 MPa après 20 jours alors que la NHL-5 contenant plus de 12% de silice
peut atteindre 15 MPa après seulement 3 jours.
-Les ciments portland font prise très rapidement. Leur résistance nominale, de l’ordre
de 30 à 60 MPa est supérieure à celle des chaux hydrauliques, et est atteinte généralement en
moins de 28 jours. Leur durcissement n’entraîne à long terme qu’une faible élévation de ces
valeurs nominales. La résistance est due essentiellement à la formation de tobermorite γ (à court
terme) et β (à long terme).
-Les ciments alumineux font prise extrêmement rapidement (moins d’un jour, début
de prise après 1h30), et n’évoluent plus après. Leur résistance finale est de l’ordre de 60 MPa.
2-2- Résistance à la traction et à l’adhérence
La résistance à la traction des chaux aériennes ou hydrauliques est généralement très faible : la
valeur de 2 MPa peut être considéré comme un maximum, pour les chaux hydrauliques.
La valeur de 2 à 3 MPa doit par contre être considérée comme un minimum pour les matières
à base de ciment portland ou du plâtre. L’adhérence de ces matières sur un support minéral est
en général égale à leur valeur de résistance à la traction.

2-3- Retrait et fissuration


A l’exception du plâtre, qui gonfle durant la prise, tous les liants minéraux subissent un retrait
sensible, qui peut être limité par un choix adéquat d’agrégats ou être compensé par des
adjuvants.
Du fait de leur faible cohésion, les chaux hydrauliques ne se fissurent pas par retrait : leur faible
résistance à la traction répartit en de milliers microfissures espacées de quelques millimètres.
Pour le ciment portland, les fissures apparaissent là où les tensions internes cumulées dépassent
la résistance à la traction plus élevée de la matière : le phénomène se traduit par un faïençage
présentant des fissures apparentes, espacées d’une dizaine à quelques dizaines de centimètres.
Le phénomène affecte principalement les mortiers de rejointoiement et les enduits trop riches
en liant. Le retrait normal est de l’ordre de 0,5‰ pour le béton et de 2‰ pour les mortiers de
ciment. Il peut être nettement plus élevé si les matières ont été mal mises

3- Essais sur les liants


Les liants subissent des essais de différentes natures.

3-1- Essais chimiques


Analyse des composants.

3-2- Essais physiques


a. Finesse de mouture (jouant son rôle dans la qualité du liant).
b. Densité apparente.
c. Proportion d'eau de gâchage.
d. Durée de prise (essai à l'aiguille Vicat).

3-3- Essais mécaniques


a. De compression, on soumet à l'écrasement des cubes de 4cm d'arête. Ils sont
essayés sous presse hydraulique, les uns au bout de 7 jours, les autres au bout de
28 jours (résistance nominale), les résultats s’expriment en bars.
b. De traction jusqu'à rupture de l'éprouvette.
c. De flexion : peu important.
d. D’adhérence.
e. De résistance aux eaux agressives.

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