Droit Constit: Les Institutions en France de 1791 À 1875 (L1 Droit)

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 4

A – Droit constitutionnel – T8 – Les institutions en France de 1791 à 1875

T8 : Les institutions en France de 1791 à 1875

1789-1848 : 1er cycle constitutionnel en France


La constitution de 1791 : la première constitue en France et qui organise la séparation des
pouvoirs.
Philo des lumières, constitutionnalisme, révolution française : contexte de lutte contre la
monarchie, quelle place de la monarchie et du parlement ? Ces réflexions posent la base du
droit constitutionnel en France.

Question de la souveraineté : elle permet aux révolutionnaires de renverser la doctrine de la


souveraineté monarchique, idée de souveraineté transférés aux représentants de la nation
(députés, parlementaires) : DDHC de 1789, la notion de souveraineté appartenant de la nation
est mise en avant dans les articles 1 et 2 : origine du pouvoir est la nation, qui détient tous les
pouvoirs et les transmets aux représentants.

I. La constitution de 1791

C’est la première application de la séparation des pouvoirs : trois pouvoirs distingués par les
philosophes des lumières : législatif, exécutif, judiciaire (pour Montesquieu) ou fédéraliste
(pour John Locke).

a) La théorie de la séparation des pouvoirs et son application

2 ouvrages : L’esprit des lois de Montesquieu et le Traité du gouvernement civil de Locke.


Séparation des pouvoirs n’est pas un terme employé : plutôt collaboration (Montesquieu)
entre les différentes institutions chargées des différents pouvoirs. Le concept de séparation est
un terme plus contemporain. Le concept de distribution est plus adapté. Mais l’idée est que,
par rapport à la monarchie, il faut distinguer les pouvoirs pour qu’ils ne soient pas concentrés
entre les mains d’une seule personne (le roi).
Dans la constitution de 1791, le législatif s’incarne dans le parlement, l’exécutif dans le roi et
le judiciaire dans des juridictions.
Il faut aussi que les pouvoirs soient indépendants : la garantie de la séparation, aucun
pouvoir ne doit pouvoir dominer un autre. Les différentes institutions doivent pouvoir se faire
contrepoids, qu’il y ait un bon équilibre entre les pouvoirs : le risque est que le Roi reprenne
la main.

DDHC de 1789 : garantie des droits et libertés individuelles (constitutionnalisme) : article 16 :
primauté de la constitution, la séparation des pouvoirs est le corolaire nécessaire à la garantie
des droits et libertés.

Deux instituions :
 Le pouvoir législatif : chambre unique (745 membres)
 Exécutif : Roi des Français (et plus de France) : inviolable et sacré, entouré de ministres
qui doivent contresigner les actes du roi.
Article 3 de la constitution : pas d’autorité supérieur de la loi, le roi ne peut exiger
l’obéissance que selon la loi : le parlement maitrise la loi et la loi est l’autorité suprême : donc
le pouvoir législatif, l’assemblée domine.

La séparation des pouvoirs est très forte : peu interactions entre les pouvoirs : véritable
interaction est dans l’adaptation de la loi avec le droit de véto du Roi qui peut refuser de
A – Droit constitutionnel – T8 – Les institutions en France de 1791 à 1875

signer une loi et donc l’empêcher de passer, mais ce n’est pas absolu, il peut devenir
applicable (article 2).

Les ministres ne sont pas responsables politiquement devant l’assemblée et le roi ne peut
mettre en jeux l’assemblée. Mais l’assemblée peut suspendre le roi si :
- Il refuse de prêter semant à la constitution
- Il se place à la tête d’une armée contre la nation
- Il ne s’oppose pas à une telle entreprise faite en son nom
- Si le roi sort du royaume ou n’y rentre pas après invitation de l’assemblée

b) Échec de la constitution

Durée de moins d’1 an : bien sûr, le contexte joue (période de troubles révolutionnaires).
juin 1971 : fuite du Roi à Varennes, mais il est rattrapé et en juillet 1791 : manifestations qui
réclament la république, exil de la noblesse qui fuit la France, menace de guerre avec
l’Autriche, crise économique…

Trois événements principaux pour la fin de la constitution :


 Mars 1792 : le ministre des affaires étrangères est accusé d’être trop conciliant avec
l’Autriche, le roi doit remplacer tous ses ministres qui sont alors des « révolutionnaires
 Juillet 1792 : invasion du territoire
 10 aouts 1792 : le roi pose son véto sur les immigrés et les prêtes réfractaires : le roi
défend la noblesse et les prêtes qui ne veulent prêter semant à la constitution : le roi est
suspendu de ses fonctions : le 20 septembre 1792, la monarchie est supprimée et 21 septembre
1792, la république est proclamée.

La constitution a oublié l’équilibre entre les pouvoirs : trop de pouvoir au Parlement.

II. L’essor du régime parlementaire en France entre 1792 et 1871

2 éléments phares :
- Importance de la DDHC et de ses principes
- La succession des différents régimes

Important : le rapport de force entre législatif et exécutif, et difficile de concevoir l’exécutif et


son incarnation (Roi ou pas), composition du parlementent, …

Idée de succession : idée de cycle constitutionnel, politique : alternance entre domination de


l’exécutif et du législatif

a) Importance de la DDHC et de ses principes

Aspect individuel : garantie des droits et libertés individuelles (article 1) + ligne directrice des
bons régimes politiques comme on le pense à l’époque.
Article 16 DDHC : séparation des pouvoirs et garantie des pouvoirs sinon pas de constitution.

Article 3 : enracine la légitimité politique dans la nation : « Le principe de toute Souveraineté
réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui
n'en émane expressément. »
A – Droit constitutionnel – T8 – Les institutions en France de 1791 à 1875

Se joue la domination d’un pouvoir sur l’autre : domination du pouvoir législatif avec la loi
mise en avant (expression de la volonté générale).

b) La succession des différents régimes

3 grandes phases :

 Domination de la représentation parlementaire : 1789-99

Régime de la convention : 22 septembre 1792 qui proclame la république : mort du Roi est
fondatrice du conflit entre régicides et tenants de l’Ancien Régime.
Ce régime s’apparente d’un régime totalitaire : article 27 de la constitution du 24 juin 1793 :
« que tout individu qui usurperait la souveraineté soi à l’instant mis à mort par les hommes
libres ». Mais la constitution de 1792 n’est plus effective, la convention gouverne par décret.

10 octobre 1793 : suspension de la constitution de 1793 et mise en place de la terreur jusque


mi 1794.

Constitution de l’an III du 22 aout 1795 qui essaie d’instituer des institutions plus équilibrées,
mais à l’intérieur du directoire, arrive Bonaparte mais le système n’arrive pas à fonctionner
(domination du législatif) : coup de force de Bonaparte avec le coup d’état du 18 brumaire an
VIII.

 Dictature de l’exécutif : 1799-1815

Constitution du 3 décembre 1799 : fixe le cadre de la dictature de Napoléon Bonaparte :


primauté de l’exécutif.

Le régime et l’empire s’effondrent rapidement (15 ans seulement) à cause des défaites
militaires) en 1814.

 Émergence du parlementarisme : 1815-1875

Donnera lieu au penchant parlementaire.


Restauration : 1814-1830 : retour à la monarchie : rejet de la souveraineté nationale et retour
du retour de la souveraineté royale : sens contraire des autres constitutions. Dans la pratique,
tournant parlementaire même si entrecoupé de phases autoritaires.
25 juillet 1930 : soulèvement et charte d’aout est signé : la monarchie de Juillet donne
naissance à l’orléanisme : tournure parlementaire encore une fois, avec des innovations
institutionnelles. Elle s’achève dans la violence en février 1848.

Seconde république proclamée en 1848 : Louis-Napoléon Bonaparte incarne le pouvoir


exécutif mais collaboration très inégale, le pouvoir législatif domine (assemblée unique de
700 et plus membres)
Coup d’état du 2 décembre 1851 ; Second empire en novembre 1852 : le chef de l’état est la
source de tous les pouvoirs, très peu pour le législatif. Pourtant, prend une tournure
parlementaire : restauration du contrôle parlementaire de l’exécutif, en 1867 le Sénat est une
vraie deuxième chambre et le Sénatus consulte du 8 septembre 1869 qui renforce les pouvoirs
du parlement.
A – Droit constitutionnel – T8 – Les institutions en France de 1791 à 1875

Puis Sénatus-Consulte du 21 mai 1870 qui adopte une nouvelle constitution renforçant le
parlementarisme
Fin du régime encore une fois dans la violence avec des défaites militaires.

1870-1875 : période de transition vers la IIIème République.

Vous aimerez peut-être aussi