Module Finances Publiques New
Module Finances Publiques New
Module Finances Publiques New
Plan du module
Présentation du module
Introduction générale
Les objectifs du module
Chapitre 1 : Les acteurs des finances publiques
I. Les au niveau de l’exécutif (présidence et ministères)
II. Les acteurs au niveau du législatif (l’assemblée nationale)
III. Les acteurs au niveau des organes indépendants (consultatifs et de conseil)
IV. Les acteurs des finances publiques au niveau des collectivités territoriales
V. Les acteurs rattachés l’exécutif au niveau central et local
Chapitre 2 : Les lois de finances
I. La loi de finance initiale
II. La loi de finance rectificative
III. La loi de règlement
Chapitre 3 : Les principes budgétaires
I. L’objectif des principes budgétaires
II. Le contenu des principes budgétaires
Chapitre 4 : Les déficits budgétaires et la dette de l’Etat
I. Le déficit budgétaire
II. La dette de l’Etat et la dette publique
III. Lien entre le déficit budgétaire et la dette de l’Etat
Chapitre 5 : Les finances publiques et l’économie
I. Les stabilisateurs automatiques
II. L’activisme budgétaire
III. La politique budgétaire
Bibliographie
Présentation du module
Nombre de crédits : 3
Volume horaire : 34
Introduction générale
Mais, il faudra attendre le Moyen-âge pour que les finances publiques connaissent un
nouvel essor. En effet, la période qui va du Moyen-âge à 1789 voit l’apparition de l’Etat
moderne. Son développement, notamment au plan militaire, suppose de trouver de nouvelles
recettes, plus précisément de lever des impôts. Face à l’hostilité des contributeurs, des
mécanismes d’approbation à travers par exemple les assemblées ont été mises à contribution.
Les finances publiques sont au cœur de la décision publique. Elles constituent un des
principaux leviers de l’action publique et expriment des choix de société : par les impôts et les
dépenses, les acteurs publics pèsent sur la croissance économique, la répartition des
ressources et le développement de certains secteurs. Les finances publiques relèvent du droit
public, du droit fiscal, du droit budgétaire et des règles précises encadrant les actions
financières et comptables des acteurs publics (administrations centrales, collectivités
territoriales, règles d’établissement des budgets et des comptes, de perception des impôts,
d’exécution des dépenses, de contrôles, …).
Limitées à l’origine aux fonctions régaliennes telles que la défense, la justice, la police,
la diplomatie, … le périmètre des finances publiques s’est accru avec l’élargissement du champ
de l’intervention publique. Les finances publiques concernent de nos jours, tous les domaines
de l’action publique. Elles sont qualifiées de discipline-carrefour : elles traversent les champs
du droit, de l’économie, de la science politique et de la philosophie : « La diversité des
disciplines qui concourent à la connaissance des finances publiques, tout en bénéficiant des
enseignements de la science financière, donne aux finances publiques le caractère d'une
science-carrefour » (Paul Marie Gaudemet, Joël Molinier, Finances publiques, Montchrestien,
7e éd. 1996).
Les finances publiques sont véritablement une discipline charnière qui touche les questions
relatives aux politiques publiques, aux théories et concepts sur l’impôt d'une part, et la
réflexion sur les principes comptables d’autre part. Elles s’ouvrent de plus en plus à de
nouvelles thématiques telles que l’évaluation des politiques publiques ou encore la réforme
de l'Etat (au sens large) et de l’administration.
Objectif général :
Le module vise à inculquer aux étudiants un premier survol des questions des
finances publiques et du rôle de l’Etat dans l’économie.
Objectifs spécifiques :
Ce sont des moyens institutionnels, mis en place hors des structures centrales internes
des ministères, afin de remplir certaines tâches spécialisées qui leur sont déléguées. En
d’autres termes, c’est le prolongement des services centraux des ministères.
Ces services centraux sont décomposés en Direction générale, Direction, Unités,
Services et Sections.
Ce sont les relais administratifs des ministères, constitués par les Services établis sur
tout le territoire de la République pour mettre en œuvre la politique des administrations
centrales.
L'État a pour devoir d'assurer l’accès légal de la population aux Services Publics, à cet
effet, il se déconcentre pour mettre en œuvre des politiques publiques sur tout le territoire
national.
2. Le pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire est confié aux juges ; il est exercé sur tout le territoire du Burkina
Faso par les juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif déterminées par la loi.
le Tribunal des conflits (juridiction de règlement des conflits de compétence entre les
juridictions) ;
les cours et les tribunaux institués par la loi.
La Haute Cour de justice est compétente pour connaître des actes commis par le
Président du Faso dans l’exercice de ses fonctions et constitutifs de haute trahison, d’attentat
à la Constitution ou de détournement de deniers publics.
La Haute Cour de justice est également compétente pour juger les membres du
Gouvernement en raison des faits qualifiés crimes ou délits commis dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. Dans tous les autres cas, ils demeurent justiciables
des juridictions de droit commun et des autres juridictions.
1.1. Le Bureau
La conférence des Présidents est convoquée par le Président, au jour et à l’heure fixés
par lui, en vue d’examiner l’ordre des travaux de l’Assemblée et de faire toutes propositions
concernant le règlement de l’ordre du jour, en complément des discussions fixées par priorité
par le Gouvernement. La conférence des Présidents réunit autour du Président de
l’Assemblée, le nombre des vice-présidents, des présidents des groupes parlementaires, ceux
des commissions générales et le ministre chargé des Relations avec le parlement représentant
le gouvernement, s’il y a lieu, y participent également les présidents des commissions
spéciales.
1.3. Le Bureau
La conférence des Présidents est convoquée par le Président, au jour et à l’heure fixés
par lui, en vue d’examiner l’ordre des travaux de l’Assemblée et de faire toutes propositions
concernant le règlement de l’ordre du jour, en complément des discussions fixées par priorité
par le Gouvernement. La conférence des Présidents réunit autour du Président de
l’Assemblée, le nombre des vice-présidents, des présidents des groupes parlementaires, ceux
des commissions générales et le ministre chargé des Relations avec le parlement représentant
le gouvernement, s’il y a lieu, y participent également les présidents des commissions
spéciales.
le Conseil Economique et Social : il est chargé de donner son avis sur les questions à
caractère économique, social ou culturel portées à son examen par le Président du
Faso ou le Gouvernement. Il peut également procéder à l’analyse de tout problème de
développement économique et social. Il soumet ses conclusions au Président du Faso
ou au Gouvernement.
VI. Les acteurs des finances publiques au niveau des collectivités territoriales
L’autonomie de gestion : elle se traduit par les marges de manœuvre dont jouissent
les collectivités territoriales pour définir les modalités d’exercice de leur
compétence (gérer leur patrimoine, fixer les tarifs des services, valoriser leur
trésorerie, participer au capital des sociétés privées, externaliser certaines
activités ;
L’autonomie budgétaire : elle se traduit par la capacité de déterminer leurs recettes
et leurs dépenses, d’affecter librement les recettes ;
L’autonomie fiscale (une composante de la précédente) : elle se traduit par la
capacité de créer des taxes, de déterminer leur assiette, leurs taux.
Les collectivités territoriales reçoivent des fonds de dotation prévus par la loi n°055-
2004-AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina
Faso dont le montant est déterminé lors de l’adoption des lois de finances annuelles.
Les modalités de répartition des fonds de dotation sont fixées chaque année par arrêté
conjoint du ministre chargé des collectivités territoriales et du ministre chargé des finances.
Les acteurs rattachés à l’exécutif au niveau central et local sont constitués des
entreprises d’Etat financées par des fonds publics. Le Burkina Faso dispose à ce jour de 19
sociétés d’Etat et de deux agences de prévoyances sociales que sont la Caisse Autonome de
Retraite des Fonctionnaires (CARFO) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Ce sont des personnes morales de droit public financées par des fonds publics et
disposant d’une autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt
général, précisément définie, sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État,
région, commune). Ils disposent d’une certaine souplesse qui leur permet de mieux assurer
certains services publics.
Ce sont des personnes morales de droit privé, dotées de l’autonomie financière et d’un
capital-actions détenu partiellement d’une part, par l’Etat, les collectivités territoriales ou les
sociétés à capital public et d’autre part, par les personnes morales ou physiques de droit privé.
Les sociétés d’économie mixte et les sociétés à capital public, parce qu’elles revêtent
généralement la forme de sociétés commerciales - très souvent des sociétés anonymes - qui
exercent des activités commerciales sont en principe soumises aux règles régissant les
sociétés commerciales telles que prévues par le droit OHADA.
3. La sécurité sociale
Le régime de la sécurité sociale est assuré au Burkina Faso par deux organes que sont :
la Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO) pour les travailleurs des
Créée en 1986 sous la forme juridique d’un Etablissement public à caractère industriel
et commercial, la CARFO a été transformée en un Établissement public de prévoyance sociale
(EPPS) par décret n° 2008 - 155 /PRES /PM /MFPRE/MEF du 3 avril 2008.
Se fondant sur la mission qui lui est assignée, la CARFO sert actuellement les prestations
suivantes :
la pension de retraite ;
la pension d’invalidité ;
la pension de survivants (veuves/veufs et orphelins) ;
les remboursements des retenues pour pension
Outre les activités liées à son objet social, la CARFO assure la liquidation et le payement
du capital décès pour le compte de l’État qui en assure le financement. Ce n’est donc pas une
prestation à la charge de la CARFO.
Elle est placée sous la tutelle technique du Ministère en Charge de la Sécurité Sociale
et sous la tutelle financière du Ministère de Economie, des Finances et du Développement.
Les termes loi de finances renvoient au budget de l’Etat et recouvrent plusieurs types
de lois à objet financier.
LOLF est un texte qui détermine la cadre juridique des lois de finances. Elle une valeur
supérieure à la loi ordinaire et dans une certaine mesure aux autres lois organiques. On peut
l’assimiler à une constitution financière. LOLF fixe les règles fondamentales relatives à la nature,
au contenu, à la présentation, à l'élaboration et à l'adoption des lois de finances, ainsi qu'aux
opérations d'exécution et de contrôle du budget de l'Etat et des autres organismes publics.
La loi de finances initiale est la loi qui prévoit et autorise, pour chaque année civile
(principe de l’annualité budgétaire), l’ensemble des ressources et des charges de l’État. La loi
de finances peut contenir, outre le budget de l’Etat, des dispositions relatives aux ressources
et aux charges.
Le projet de loi de finances initiale doit être voté avant le début de l'année à laquelle il
se rapporte. Il comprend deux parties distinctes :
les impôts, les taxes ainsi que les produits des amendes ;
les rémunérations des services rendus, les redevances, les fonds de concours, des dons
et les legs ;
les revenus de domaines et les participations financières ainsi que les parts de l’Etat
dans les bénéfices des entreprises nationales ;
les remboursements de prêts et avances ;
les produits des emprunts à moyen et à long termes ;
les recettes provenant de la cession des actifs ;
les produits divers.
L’autorisation de percevoir les impôts est annuelle. Elle résulte de plein droit, d’une
part, du vote des lois qui en ont fixé l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement, et
d’autre part, de la loi de finances de l’année.
Elles sont établies par la loi, toutefois, le taux des taxes parafiscales à caractère
économique est fixé en conseil des ministres sur rapport du Ministre chargé de l’économie,
des finances et du développement ainsi que du Ministre intéressé.
La rémunération des services rendues par l’Etat ne peut être établie et perçue qui si
elle est instituée par décret en conseil des ministres sur rapport du Ministre chargé de
l’économie, des finances et du développement ainsi que du Ministre intéressé.
Les produits des amendes, des rémunérations des services rendus, les revenus des
domaines et participations financières, les bénéfices des entreprises publiques, les
remboursements des prêts ou avances et le montant des produits divers sont prévus et
évalués par la loi de finances de l’année.
De même, le montant des souscriptions et des tirages sur les emprunt à moyen et long
termes ainsi que le montant des dons et des appuis budgétaires doivent être prévus et évalués
par la loi de finances de l’année.
Les dépenses constituent une canalisation des recettes, des impôts et des emprunts
vers la réalisation des objectifs choisis. Mais l'Etat se heurte à de nombreuses difficultés pour
identifier, concevoir et réaliser les opérations orientées vers la consommation,
l'investissement susceptibles d’augmenter le revenu.
Les ressources et les charges font l’objet d’une affection comptable au budget général
ou par dérogation établie par une loi de finance, à un budget annexe ou à un compte spécial
du trésor.
Les Budgets retracent les dépenses et les recettes d’un service de l’Etat dont l’activité
tend essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à paiement.
Ce sont des comptes distincts du budget général, retraçant les dépenses et les recettes
de l’Etat entre lesquelles on veut établir un lien, soit on veut affecter certaines recettes à la
couverture de certaines dépenses (compte d’affectation spéciale), soit on veut faire
apparaître une sorte de bilan entre des opérations qui sont en étroite corrélation (compte de
prêts par exemple).
La loi de finances rectificative (appelée aussi « collectif budgétaire ») est la loi qui
modifie en cours d’exercice les dispositions de la loi de finances de l’année.
Au moins une loi de finances rectificative est votée en fin d’année pour autoriser des
mouvements de crédits ou réestimer le niveau des recettes. En cas de changement de cap de
la politique gouvernementale, un collectif budgétaire est généralement discuté.
3. La loi de règlement
La loi de règlement est la loi qui constate les résultats financiers de chaque année civile
et approuve les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances initiale
éventuellement modifiée par sa ou ses lois de finances rectificatives. Celle de l'année N est
votée au cours de l'année N+1, avant l’examen du projet de loi de finances pour l’année N+2
et permet ainsi de suivre en « dynamique » l’évolution du budget (principe du « chaînage
vertueux »). A ce titre, la LOLF en revalorise d’autant plus le rôle et l’importance qu’elle est
désormais examinée avant le débat d’orientation budgétaire, et qu’à cette occasion, les
parlementaires peuvent auditionner les « ministres gestionnaires » afin qu’ils rendent compte
de leur gestion, le tout au vu de documents budgétaires substantiellement enrichis (les
rapports annuels de performances -RAP- qui sont le pendant des projets annuels de
performances -PAP- présentés en loi de finances initiale).
Si l’on associe à l’approche des pays de l’OCDE, qui ont adopté le budget – programme
et les évolutions récentes, l’accent est mis sur les quatre principaux aspects suivants :
Ces trois principes se trouvent dans presque les cas mais les modèles de mise en œuvre
sont très variés.
Un système dans lequel les crédits budgétaires sont adoptés par programme ;
Les prévisions du Cadre des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) sont axées sur
les programmes et coordonnent pleinement avec les prévisions de dépenses
du budget annuel ;
Les rapports annuels sur les résultats de l’exécution des budgets programmes
sont établis par tous les ministères/services gouvernementaux ; et
Sont mis à la disposition du parlement à la fin de chaque exercice comptable.
Encadré
Apparus au milieu du XIXe siècle, les grands principes s’inscrivent dans l’histoire de la
démocratie parlementaire et ont donc connu quelques infléchissements liés à la
modernisation du droit budgétaire à l’époque contemporaine. Appliqués strictement, ils
rendraient l’action budgétaire trop rigide et peu adaptée aux exigences d’une gestion efficace
des deniers publics. Ils connaissent donc une série de dérogations qui conduisent à les
fragiliser, mais qui ne les empêchent nullement de continuer à influencer la manière dont
fonctionne le budget de l’Etat.
Les grands principes budgétaires renvoient aux règles techniques traditionnelles considérées
comme nécessaires à une bonne gestion des finances publiques. Ils visent principalement à
faciliter le contrôle du Parlement sur les dépenses et les recettes des institutions publiques.
1. Le principe de l’annualité
Par ailleurs, on estime que les prévisions sur une période plus longue que l'année
seraient moins maîtrisées. L'année est par conséquent jugé comme une période à la fois assez
longue pour permettre au gouvernement de réaliser sa politique et suffisamment courte pour
que le parlement ne soit pas longtemps dessaisi de ses pouvoirs de contrôle. Ainsi l’objectif
du principe de l’annualité est d permettre à l’assemblée nationale de contrôler le budget et
son exécution.
Il est possible de voter, en cours d’année, des lois de finances rectificatives, appelées
également collectifs budgétaires, qui modifient la loi-finances. Une période
complémentaire à l’exercice budgétaire permet de rattacher au début de l’exercice
suivant certaines opérations de fin d’année effectuées dans le cadre de l’exercice qui
vient de s’achever ;
2. L’unité budgétaire
la règle de l’unité : elle exige que le budget de l’État soit retracé dans un
document unique (la loi de finances). Il s’agit ainsi d’assurer aux parlementaires
une bonne lisibilité du budget, et donc, un contrôle effectif sur les finances de
l’État ;
la règle de l’exhaustivité : selon cette règle, la loi de finances doit prévoir et
autoriser l’ensemble des recettes et des charges de l’État.
Ces deux règles ne sont pas toujours respectées. D’une part, la règle de l’unité
ne peut être appliquée au sens strict. En effet, le budget de l’État est certes articulé
autour d’un document central, la loi de finances, mais celle-ci s’accompagne de très
nombreuses annexes qui en développent la portée (budgets annexes, comptes
spéciaux).
Les budgets autonomes dans les services publics dotés d’une personnalité juridique et
morale distincte de l’Etat (les budgets annexes, les comptes spéciaux du trésor).
L’ensemble des dépenses et des recettes doit figurer dans un document unique ;
elles doivent être présentées de façon détaillée ;
elles doivent être de même nature afin de pouvoir être additionnées.
Cela permet un contrôle accru des parlementaires sur les Finances publiques. Il permet
aussi d'assurer la clarté de la présentation du budget. Il permet de vérifier si le budget est
réellement en équilibre, d'éviter l'existence de comptes hors-budget et de mettre en évidence
le volume total des dépenses de l'État.
Elle suppose que toutes les opérations de dépenses et de recettes soient retracées
dans le budget de l'État. Cependant, du fait de la centralisation et de la "Décentralisation, les
collectivités locales bénéficient de la "Personnalité juridique", les dépenses de l'État pour ces
collectivités n'apparaissent donc pas directement dans le budget de l'état. C'est également le
cas des établissements publics, des entreprises publiques et des organismes de "Sécurité
sociale".
Les budgets annexes : Ils retracent les opérations des structures de l'État non
dotées de la personnalité morale et qui mènent des activités de production de
biens ou de prestation de service donnant lieu à paiement».
Le caractère de budget annexe leur a été conféré pour leur donner une indépendance
financière. Cependant, l'existence de budgets annexes porte atteinte à l'intégrité du principe
d'unité budgétaire.
Les comptes spéciaux du Trésor : Ce sont des comptes ouverts dans les écritures
du Trésor pour retracer des opérations de recettes et de dépenses effectuées en
dehors du budget général, par des services de l'État qui ne sont dotés ni de la
personnalité juridique ni de l'autonomie financière. Ils servent à comptabiliser des
opérations budgétaires provisoires destinées à se solder en équilibre, comme les
prêts et les avances. Ils permettent également de déroger aux règles de la
3. L'universalité
4. La spécialité
Au Burkina, le titre budgétaire est l'unité de gestion et de vote des crédits. En France
c'est par contre le chapitre. C'est une règle de gestion qui se fonde sur le fait que si les crédits
budgétaires étaient présentés de manière globale, le parlement ne pourrait pas donner une
autorisation précisée et exercer un contrôle efficace. Cette règle vise donc à assurer un
contrôle parlementaire efficace et une bonne gestion budgétaire. Le principe de spécialité vise
également à assurer une information suffisante pour permettre l’exercice d’un contrôle
efficace sur l’exécution du budget de l’État. Pour préserver la notion de programme, qui lie
crédits, objectifs et indicateurs, la LOLF crée des "dotations", composant les deux missions
"Provisions" et "Pouvoirs publics" comportant des crédits globaux, dont la répartition ne peut
être déterminée au moment où ils sont votés.
moment où le parlement adopte la loi de finances ou bien ils sont utilisés pour
faire face à des dépenses imprévues dans leur montant et dans leur principe.
Aussi appelés « fonds secrets », ils sont mis à la disposition de certaines hautes
personnalités de l’Etat comme le Président du Faso, le Premier Ministre, le Président
de l’Assemblée Nationale et le Président du Conseil Constitutionnel. Leur utilisation est
hors de tout contrôle. En effet, ils sont soumis à aucune affectation particulière et sont
soustraits à toutes les règles de la procédure budgétaire et de la comptabilité publique.
Les fonds spéciaux sont destinés à financer les campagnes électorales, le contre-espionnage,
les dépenses de propagandes.
Ces dérogations sont constituées par les transferts et les virements de crédits.
Selon l’article 19 de la loi n°006 2003/AN du 24 janvier 2003 : « Les transferts modifient
la détermination du service responsable de l’exécution de la dépense sans modifier la nature
de cette dernière. Ils sont fixés par décret en conseil des ministres sur rapport du ministre
chargé des finances sous réserve d’intervenir à l’intérieur du même titre entre plusieurs
sections et d’être maintenus dans la limite du dixième de la dotation initiale votée par
l’Assemblée Nationale, de chacun des chapitres intéressés à l’exception des crédits
globaux visés à l’alinéa 2 de l’Article 11 ».
Dans la pratique, les virements et les transferts de crédits sont pris en comptes dans
les réaménagements de crédits budgétaires.
L’équilibre budgétaire
elle est prônée par l’utilisation du déficit budgétaire, par l’Etat, pour relancer
l’activité économique. Elle est née de la conception moderne des finances
publiques. Le budget contribue ainsi de façon active à l’équilibre économique
en devenant interventionniste et des déséquilibres sont désormais admis. Pas
donc d’égalité stricte entre les recettes et les dépenses.
6. Le consentement à l’impôt
7. L’autorisation budgétaire
L’autorisation de dépenses est donnée non pas globalement mais de manière précise
: elle porte sur un objet spécialisé. La spécialisation se fait à travers des chapitres et des articles
budgétaires qui servent de base au vote.
Au Burkina Faso c'est l'ordonnance 69-47 PRES /MFC du 18 Septembre 1969 qui
souligne le caractère annuel de l'autorisation en ses articles 5 et 16.
I. Le déficit budgétaire
Le déficit budgétaire est la situation globale dans laquelle les recettes de l’État sont
inférieures à ses dépenses au cours d’une année. C’est donc un solde négatif.
Le déficit budgétaire se différencie du déficit public, car il n’englobe pas les soldes des
recettes et des dépenses des autres administrations publiques (collectivités territoriales et
organismes de Sécurité sociale notamment).
Depuis plus de 30 ans la plupart des pays développés connaissent des déficits
budgétaires qui ont tendance à s’alourdir depuis la crise de 2007 - 2009. Ils dépensent
davantage plus qu’ils ne perçoivent.
Selon les certains économistes, le déficit budgétaire peut jouer différents rôles. Pour
Keynes, il peut stimuler la croissance et l’emploi dans une économie en récession. En
revanche, les libéraux réfutent théoriquement l’efficacité de la relance conjoncturelle et
insistent sur les effets néfastes de l’accroissement de la dette publique. Toutefois la théorie
de Keynes a refait surface depuis la crise de 2007 - 2008.
Le déficit budgétaire peut être caractérisé par différents soldes budgétaires qui
donnent des vues analytiques intéressantes. Ce sont entre autres :
Le solde budgétaire de base : Recettes totales (hors dons) auxquelles on soustrait les
dépenses courantes (y compris les prêts nets) et les dépenses d’investissement public
financées sur ressources internes.
I. La dette publique
La dette publique représente la totalité des engagements d'un Etat (les administrations
centrales, locales et de sécurité sociale) à une date déterminée ; elle est le résultat des flux de
ressources empruntées et remboursées par un Etat jusqu'à cette date.
Pour faire face au déficit, un Etat peut emprunter sur les marchés financiers, auprès des
banques ou des institutions de Breton Wood (cas des PED). A la différence d’un ménage, un
Etat n'emprunte généralement pas auprès d’une banque, mais émet des titres,
essentiellement des obligations, sur les marchés. Il s’engage à rembourser ces obligations, en
payant des intérêts, à une date future. Malheureusement, beaucoup d'Etats ne parviennent
plus à se financer sur les marchés financiers à des taux raisonnables. Or si les taux d'intérêt
auxquels un Etat emprunte montent trop, celui-ci devient incapable de rembourser sa dette,
la charge des intérêts pesant trop lourds sur son économie.
La dette de l'État est l'ensemble des emprunts que ce dernier a émis ou garantis et
dont l'encours (c'est à dire le montant total des emprunts) résulte de l'accumulation des
déficits de l'État.
La dette publique correspond à l'ensemble des engagements financiers pris sous forme
d'emprunts par l'Etat, les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent
directement. La dette publique évolue constamment au rythme des remboursements
d'emprunts effectués par l'Etat et les administrations publiques et des nouveaux emprunts
qu'ils contractent pour financer leurs déficits.
La dette publique est une conséquence directe du déficit budgétaire de l'état. Quand
un État est en situation de déficit public, il est contraint de s'endetter. En effet, pour continuer
à financer ses dépenses, il doit emprunter des fonds sur les marchés financiers en contrepartie
du versement d'intérêts.
Ces deux données, bien que différentes, sont liées : le flux du déficit budgétaire vient
alimenter l’encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l’augmentation des
intérêts versés, qui sont une charge (dépense) budgétaire.
La relation entre les finances publiques et l’économie remonte aux les travaux de J. M.
Keynes, et a servi à réguler la crise de 1929. Malgré ses effets d’éviction, cette relation a été
mise en œuvre pour résorber les crises économiques et financières des années 2004, 2008, …
et reste d’actualité dans le cadre de la crise économique et financière actuelle provoquée par
le COVID 19, couplée à d’autres mécanismes.
Depuis les années 80, la théorie des finances publiques a été dominée par la
préoccupation de stabiliser l’économie à un haut niveau d’activité. La relance de l’activité en
période de chômage, ou le freinage de la demande en temps de pression inflationniste sont
devenus, depuis J. M. Keynes, les mobiles essentiels des politiques économiques. L’objectif de
la stabilité à court terme a, dans la théorie économique actuelle, largement supplanté la
grande préoccupation classique : celle de la croissance à long terme.
Il ne fait aucun doute, aux yeux de nombreux économistes, que des politiques
économiques actives sont indispensables. Pour les économistes d’obédience keynésienne, ne
pas utiliser les instruments des politiques économiques pour stabiliser l’économie serait un
véritable gaspillage. Il serait facile de stabiliser l’économie si les impacts des politiques
économiques étaient immédiats. Malheureusement, les politiques économiques sont
confrontées aux retards dans la mise en œuvre et les impacts différés des politiques publiques.
Les économistes distinguent deux types de délais dans la mise en œuvre des politiques
économiques de stabilisation : le délai interne et le délai externe. Le délai interne est le temps
qui sépare un choc sur l’économie et la mesure de politique économique qui y réagit. Le délai
externe est le temps qui s’écoule entre le moment où la mesure de politique économique est
prise et celui où elle génère ses effets. Il s’explique par le fait que les politiques économiques
n’influencent pas instantanément les dépenses, le revenu et l’emploi.
Les stabilisateurs automatiques1 devraient en fait réduire les délais associés aux
politiques de stabilisation. Comme leur nom l’indique, les stabilisateurs automatiques sont
1
Dans le domaine de la finance publique, la stabilisation automatique désigne la capacité des finances publiques
à atténuer les conséquences des événements conjoncturels sur l'activité. Un stabilisateur automatique est un
mécanisme économique ayant une activité régulatrice, passive, et anticyclique. Il s'agit principalement des impôts
et des prestations sociales.
En raison des inévitables délais liés au processus de prise de décision, des stabilisateurs
automatiques sont parfois préférables aux changements discrétionnaires. L’imposition
progressive, qui réduit l’impact de la taxation des pauvres en période de récession, est l’un de
ces stabilisateurs. (L’adoption de la TVA a éloigné le Burkina Faso de l’imposition progressive,
ce qui diminue l’efficacité du système fiscal en tant que stabilisateur automatique). Des filets
de sécurité bien conçus, qui protègent les groupes vulnérables durant les crises et sont, de
préférence, inclus dans les systèmes de protection sociale permanents constituent, avec les
fonds de stabilisation budgétaire, d’importants instruments à cet égard.
Les fonds de stabilisation budgétaire, qui stérilisent les recettes publiques temporaires,
devraient servir d’instrument central pour les orientations anticycliques. L’expérience tirée de
la gestion des fonds de stabilisation pour les produits de base ayant un impact budgétaire
significatif peut être étendue aux fonds de stabilisation budgétaire.
L’intérêt d'un fonds de stabilisation est qu’il permet de mettre de côté des fonds lorsque
l'économie est en plein essor afin de les utiliser en période de récession. Cependant, les
économistes ne conviennent pas tous de l’opportunité de la date d’instauration de ces fonds
et de leur utilisation.
Les effets de cette politique sont mieux perçus dans le modèle keynésien de base.
L’État peut se manifester, du point de vue de la dépense et du revenu, par les impôts prélevés
(notés T) et les dépenses publiques (notées G) ; les impôts sont des prélèvements qui font
partie de la dépense des personnes privées (utilisation du revenu), et les dépenses sont des
contributions à la demande globale, qui accroissent le volume de production.
On peut écrire : Y C E T et Y C I G, et la condition d'équiblibre est : E T I G
Dans ces deux équations, C représente la consommation, E le volume de l’épargne, I
l’investissement et Y le revenu national. Ainsi, les multiplicateurs budgétaires
d’investissement et de dépenses publiques peuvent s’exprimer comme suit :
YE C0 cYE cT I G
YE 1 c C0 cT I G, et C0 0
Les multiplicateurs sont alors :
YE 1 YE c YE 1
(1), (2), (3)
I 1 c T 1 c G 1 c
Chacune des variables I, T et G étant considérée séparément, toutes choses étant égales par
ailleurs.
Si maintenant, on établit une relation entre les impôts et les dépenses publiques, le
multiplicateur de dépenses gouvernementales sera différent :
soit ∆G = ∆T (les dépenses budgétaires sont financées totalement par des impôts) ;
alors, avec ∆I = 0, on obtient :
c 1 1 c
YE T G G G
1 c 1 c 1 c
Dans le cas de couverture des dépenses par des impôts, le multiplicateur est égal à 1
("Théorème de Haavelmo")
soit ∆𝑇 = 𝑎∆𝐺 (les dépenses budgétaires sont financées pour une certaine proportion
a par des impôts) ; alors, avec ∆I = 0, on obtient :
c 1 1 ac
YE T G G
1 c 1 c 1 c
1 ac 1
Le multiplicateur des dépenses publiques est donc : , avec 1
1 c 1 c
On peut pour terminer supposer que l’état prélève des impôts en fonction du revenu
national, par exemple sous la forme d’une fonction d’imposition du type 𝑇 = T0 tYE .
Le multiplicateur de dépenses publiques (et aussi d’investissement) sera :
YE C0 cYE cT I G C0 cYE c T0 tYE I G
YE cYE ctYE C0 cT0 I G
YE 1 c ct C0 cT0 I G, et C0 T0 0
YE 1
G 1 c ct
Si par exemple, l’État dépense 1000 F CFA pour construire une route, il embauche des
ouvriers, achète des matériaux, etc. Ces ouvriers et le fabricant de matériaux dépenseront
ensuite l’argent gagné, et ainsi de suite. Ainsi, les 1000 F CFA dépensés initialement peuvent
se traduire par un impact démultiplié sur l’activité économique, d’où l’idée de multiplicateur
(ΔI = kΔY).
Ainsi, face aux différents déséquilibres macroéconomiques qui peuvent exister (par
exemple : inflation trop forte, un chômage trop élevé, un déficit commercial, …) les pouvoirs
publics interviennent pour mettre en place des politiques conjoncturelles qui visent à
améliorer l’état de santé de l’économie à court terme. Ils peuvent utiliser pour ce faire la
politique économique (la politique budgétaire et la politique monétaire). Nous nous
intéressons ici à la politique budgétaire, la politique monétaire étant la prérogative des
banques centrales qui sont indépendantes des pouvoirs publics. L’utilisations des deux
politiques s’appelle la politique mixte.
L’utilisation par les pouvoirs publics de la politique budgétaire pour réguler l’économie
se traduit par la variation ou l’utilisation des recettes et des dépenses du budget de l’Etat pour
réguler l’économie.
L’utilisation des recettes (variation des recettes) : l’augmentation des impôts pour
réduire son déficit budgétaire ou financer ses investissements (infrastructures), réduction des
impôts pour stimuler la consommation, l’investissement et l’activité économique, la mise en
place de taxes pour modifier le comportement des agents économique (incitations), …
L’utilisation des dépenses (variation des dépenses) : la création des emplois (postes
des fonctionnaires), des emplois pour diminuer le chômage, augmentation de l’investissement
publics, verser des subventions aux entreprises (incitation à accroitre les dépenses de
recherche & développement par exemple), …
Ces différentes interventions des pouvoirs publics dans les deux sens, visent à stimuler
d’une part, l’activité économique en période de récession (politique de relance ou
expansionniste), et pour déstimuler l’activité économique en période de croissance avec des
pressions inflationnistes (politique de rigueur ou restrictive).
Toutefois, le multiplicateur trouve parfois ses limites : il est des cas où il se montre plus
ou moins efficace pour relance l’activité économique. Dans les années 1970, le multiplicateur
s’est révélé inopérant pour résoudre les problèmes économiques de l’époque.
Les limites du multiplicateur budgétaire
L’effet d’éviction par le taux d’intérêt : lorsque l’État a recours au déficit et donc à
l’emprunt pour financer les dépenses, il pousse à la hausse les taux d’intérêt. Du coup,
ce sont les investissements privés qui sont pénalisés. Il n’y a pas d’amélioration
globale. Au contraire des dépenses publiques moins productives vont remplacer des
investissements privés a priori plus efficaces.
Conclusion générale
Si l’utilisation de l’outil budgétaire comme instrument de régulation de l’économie à
court terme, inspirée des travaux de J. M. Keynes a permis aux finances publiques de réguler
la crise de 1929, cet instrument, malgré ses insuffisances constatées, liées aux effets
d’évictions reste de nos jours un des outils utilisés par les pouvoirs publics en combinaison
avec d’autres instruments tels que la politique monétaire.
De nos jours, le débat sur le rôle des finances publiques à travers la politique
budgétaire dans la régulation de la conjoncture a évolué. La question n’est plus de savoir si la
politique budgétaire doit aller au-delà du libre jeu des stabilisateurs automatiques, ni si elle
est rendue inefficace par les effets d’éviction, mais plutôt comment une politique
traditionnellement pensée en fonction de cycles courts doit être repensée dans un contexte
de récession profonde et de durée incertaine.
Ainsi, malgré la mise en œuvre de la politique monétaire à travers la baisse des taux
directeurs, la baisse ou la suspension des réserves obligatoires des banques commerciales au
niveau des banques centrales (politique monétaire conventionnelle), le rachat massif des
titres des Etats par les banques centrales (politique monétaire non conventionnelle :
Assouplissement quantitatif / Quantitaive easing) couplés au recourt à l’endettement
démesuré à travers la suspension des plafonnements des ratios « dette/PIB » pour financer
les politiques de relance des économies, les effets escomptés sont toujours attendus.
Bibliographiques
1. Ouvrages
Raymond MUZELLEC, Matthieu CONAN, finances publiques, Campus LMD, Manuel intégral
concours, Edition DALLOZ, 16ème édition, 2013.
2. Autres outils
3. Sites web
http://www.oas.org/juridico/PDFs/mesicic4_hti_dec_org.pdf
http://www.lacipres.org/organismes-membres/article/la-caisse-autonome-de-retraite-des
http://www.lacipres.org/organismes-membres/article/caisse-nationale-de-securite-29
https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2006-1-page-43.htm
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/definition-
histoire/histoire/qu-entend-on-par-intervention-etat-economie.html
https://sesmassena.sharepoint.com/Documents/CHAP%204%20-%2046%20-
%20Les%20fondements%20de%20l'action%20de%20l'Etat%20(Cours%20-%202010-
2011).pdf