Société
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le contenu
33 fiches pour réviser tout le cours de Droit des sociétés : 3e édition
• les définitions à connaître, les erreurs à éviter, les points essentiels à retenir
• des exercices corrigés pour vérifier ses connaissances
• des repères bibliographiques pour aller plus loin
• 1 index
3e éd.
le sommaire
1. Introduction au droit des sociétés 16. Les assemblées générales
2. Les classifications des sociétés 17. Les pactes d’associés
3. La formation des sociétés 18. Le statut du dirigeant
4. Le capital social 19. La responsabilité des dirigeants
5. Les apports 20. La gouvernance des sociétés anonymes
Droit
6. La participation aux résultats 21. Les conflits d’intérêts
7. L’affectio societatis 22. Le commissaire aux comptes
8. La personnalité morale 23. Les conflits entre associés
9. Les sociétés dépourvues de personnalité 24. Les salariés de la société
Franck Marmoz
l’auteur le public
Franck Marmoz est directeur de l’institut • Licence 3 Droit
de Droit et d’Économie des Affaires, et doyen • CRFPA et ENM
honoraire de la faculté de droit de l’Université
Jean Moulin – Lyon 3.
-:HSMDOA=UXZVXX:
fiches de
Droit des sociétés
3e édition
Franck Marmoz
Directeur de l’Institut de Droit et d’Économie des affaires
Doyen honoraire de la Faculté de droit
Université Jean Moulin – Lyon 3
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ISBN 9782340-053847
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2019
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
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Index...................................................................................................... 235
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Fiche 1
Introduction au droit des sociétés
I. La notion de société
II. Les enjeux du droit des sociétés
• Définitions
Le droit des sociétés trouve sa source dans le Code civil aux articles 1832 et suivants
et dans le livre deuxième du Code de commerce consacré aux sociétés commerciales
et aux groupements d’intérêt économique. Le Code monétaire et financier, en son
livre deuxième, contient les dispositions relatives aux instruments financiers.
Les sociétés sont l’objet d’une réglementation abondante et en constante évolu-
tion afin d’adapter les structures juridiques des entreprises aux besoins du marché.
Quelques lois méritent cependant d’être distinguées au regard de l’importance des
modifications qu’elles ont apportées. La première est la loi n° 2001-420 relative aux
nouvelles régulations économiques, dite loi NRE, du 15 mai 2001, la deuxième est
la loi n° 2008-776 de modernisation de l’économie, dite loi LME, du 4 août 2008.
Plus récemment, la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la
transformation des entreprises, dite loi PACTE, vise à poursuivre le mouvement
de libéralisation de l’économie en simplifiant le droit des entreprises mais aussi
en améliorant la gouvernance des sociétés et en proposant une redéfinition de la
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place des parties prenantes de la vie des sociétés. Enfin, à l’heure où ces lignes sont
écrites, la proposition de loi de simplification, de clarification et d’actualisation du
droit des sociétés a été adoptée sans modification en deuxième lecture par le Sénat
le 10 juillet 2019. Elle devrait être promulguée pendant l’été 2019 sans modification
majeure du texte voté par le Sénat.
I. La notion de société
Dans la vie des affaires, la notion d’entreprise est souvent plus employée que
la qualification de société. Pourtant, l’entreprise est une notion que le droit peine
à définir. Pour s’en tenir à l’essentiel, l’entreprise est la notion la plus large. Une
entreprise est toute entité exerçant une activité économique, indépendamment de
son statut juridique et de son mode de fonctionnement (CJCE, 23 avril 1991, Höffner,
aff. C-641/90, Rec. p. 1979, att. 21). Le décret n° 2008‑1354 pris en application
de la loi LME du 4 août 2008 utilise de la même manière des critères économiques
pour qualifier l’entreprise à des fins statistiques pour l’INSEE. Selon cette dernière,
on dénombrait 4 365 000 entreprises en France en 2016. 691 000 entreprises ont
été créées en 2018. Les plus petites sont les microentreprises employant moins de
10 personnes, elles ont un CA ou un total du bilan n’excédant pas deux millions
d’euros. Les petites et moyennes entreprises (PME) occupent moins de 250 salariés,
ont un chiffre d’affaires de moins de 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excé-
dant pas 43 millions d’euros. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) emploient
entre 250 et 4 999 salariés et ont soit un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard
d’euros soit un total du bilan inférieur à deux milliards d’euros. L’une des faiblesses
de l’économie française est l’insuffisance du nombre d’ETI comparativement à l’Alle-
magne, respectivement 5 800 contre 12 500. Ces entreprises constituent la richesse
du tissu économique français.
D’autres formes que la société sont envisageables.
La plus évidente est l’entreprise individuelle. Le commerçant individuel, le
professionnel libéral ou l’artisan, exploitent un fonds sans avoir fait le choix de la
structure sociétaire.
La personne physique est propriétaire du fonds qui est l’un des éléments de son
patrimoine. Si cette forme peut convenir aux entreprises de subsistance, elle n’est
guère concevable pour les entreprises de plus grande taille, en partie en raison de
l’absence de séparation entre le patrimoine personnel et le patrimoine professionnel
(art. 2284 C. civ.). Afin d’encourager la création d’entreprises, le législateur ne cesse
de multiplier les dispositifs incitatifs. À ce titre, on peut mentionner le statut de
l’auto-entrepreneur qui a rencontré un franc succès. Depuis la loi Pinel du 18 juin
2014, ce régime est devenu celui du micro-entrepreneur. Il offre des formalités de
création allégées ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations
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Ce sont les formes de sociétés qui seront l’objet de cet ouvrage. D’autres seront
exclues, il en est ainsi des sociétés d’exercice libéral, des sociétés interprofessionnelles
ou des sociétés coopératives relevant de l’important secteur de l’économie sociale
et solidaire. En 2017 les SAS représentent 60 % des sociétés créées et les SARL 36 %.
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de la société. Dès lors, et tant que l’intérêt des tiers n’est pas en jeu, la volonté des
associés doit être la plus large possible dans la rédaction du contrat de société.
Telle est l’orientation des choix législatifs les plus récents avec la création de la
L’entreprise est au cœur d’un réseau d’intérêts parfois convergents, parfois diver-
gents. La société est, en premier lieu, le produit de l’esprit d’aventure qui anime
ses créateurs. L’intérêt des associés à la prospérité de celle-ci est évident. Mais
la société est aussi un contractant qui met en jeu l’intérêt de ses créanciers et de
ses débiteurs. L’organisation des procédures collectives le révèle particulièrement.
En outre, la société emploie fréquemment des salariés. Quelle place convient-il de
leur faire ? On peut les considérer comme des contractants comme les autres. Cette
vision libérale n’est pas celle du droit français. On peut choisir de les associer à la
gestion de l’administration de la société. Ce système de cogestion caractérise le
capitalisme Rhénan. Il a ses partisans en France et ses manifestations législatives
sont nombreuses. Mais, plus traditionnellement, le dispositif législatif français
oscille entre ces deux tendances. Ces débats de société expliquent le temps qui
aura été nécessaire à l’adoption d’une Société Européenne (SE). La santé financière
d’une société peut avoir des effets pour l’économie d’un pays tout entier en raison
des risques systémiques que peuvent engendrer les plus grandes firmes. Dès lors,
deux théories s’opposent. La première dénommée « shareholder theory » s’oppose à la
seconde « stakeholder theory » en ce qu’elle conçoit le droit des sociétés comme ne
devant prendre en compte le seul intérêt des associés, quand la seconde considère
l’intérêt de toutes les parties prenantes à la vie de la société. Le rapport « L’entreprise,
objet d’intérêt collectif » présenté le 9 mars 2018 par Mme Nicole Notat et M. Jean-
Dominique Senard illustre parfaitement les difficultés du droit à définir la notion
d’intérêt social. La loi PACTE, sans définir l’intérêt social, complète l’article 1833 du
Code civil par un alinéa second lequel dispose « la société est gérée dans son intérêt
social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son
activité ». C’est reconnaître que la société a un intérêt propre distinct de l’intérêt
des dirigeants, des associés, des salariés ou des contractants et que cet intérêt doit
être considéré au regard de la Société qui est la nôtre. Cette considération pour
les enjeux environnement et sociaux dans la prise de décision peut être complétée
par une réflexion sur la raison d’être des sociétés. Le nouvel article 1835 offre la
possibilité aux sociétés qui le souhaitent de définir leur raison d’être, « constituée
des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter
des moyens dans la réalisation de son activité ». Des sociétés, et non des moindres,
se sont déjà emparées de cette faculté, dont on comprend bien les enjeux en termes
d’image de marque. Ainsi, par exemple la société ATOS a déjà choisi de modifier ses
statuts en ce sens. Selon le Président d’ATOS, Thierry Breton, « notre raison d’être
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nous permettra de jouer notre rôle dans le monde de la recherche académique ». Une
étape complémentaire sera franchie lorsque la société adoptera le statut de société
à mission prévue aux articles L.210-10 et L.210-12 du Code de commerce (voir par
exemple www.camif.fr). Un régime juridique lui est attaché avec deux obligations
principales à savoir la constitution d’un comité de mission et une certification par un
organisme tiers indépendant. Ce nouveau régime est inspiré des benefit corporations
(B Corp) introduites aux États-Unis en 2010 dans le Maryland et plus récemment
en droit italien en 2016. La société italienne Fratelli Carli SpA, certifiée depuis
juillet 2014 justifie ainsi son choix : « Becoming a B Corp confirmed our 100 + year
commitment to promote globally the Mediterranean tradition of healthy taste, harmony
with nature and sense of community, inheriting it from those who preceded us and
handing it to future generations ».
• À retenir
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CORRIGÉ
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Fiche 2
Les classifications des sociétés
• Définitions
Le droit reflète l’esprit cartésien qui est supposé habiter la mentalité collec-
tive française. Certes, il faut relativiser l’importance des classifications et ne pas
perdre de vue leur aspect parfois arbitraire ou esthétique mais elles présentent au
moins l’avantage pédagogique de faciliter l’approche d’une matière. En outre, elles
permettent de comprendre les grandes lignes de fractures du droit des sociétés.
Les sociétés qui sont l’objet du présent ouvrage peuvent être classées de diffé-
rentes manières.
A. Le critère de distinction
En la matière, le critère est assez simple. La majorité des sociétés est dotée d’une
nature juridique qui dépend de leur forme sociale et non de leur objet (art. L. 210-1
al. 2 C. com.). Cette solution évite une casuistique et une insécurité préjudiciable
à la vie des affaires.
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Quelle que soit leur activité, les sociétés commerciales par la forme sont : les
SA, SARL, SAS, SNC, SCA et SE. Rien n’empêche par ailleurs ces sociétés d’exercer
une activité civile par nature. Le législateur a créé des SARL et des SA adaptées
aux professions libérales (par exemple la Société d’Exercice Libéral à Responsabilité
Limitée qui ne sera pas étudiée dans cet ouvrage).
La solution n’est pas identique pour les sociétés civiles : les sociétés civiles
professionnelles (SCP), sociétés civiles de moyens (SCM), sociétés civiles immobilières
(SCI). Du point de vue du droit des sociétés, elles devront bien se garder d’exercer
une activité commerciale. Même si la sanction juridique n’est en réalité pas établie,
la fiscalité deviendrait en effet rédhibitoire.
B. Les enjeux
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Le critère est celui de l’intuitu personae qui habite les associés. En principe,
lorsque l’intuitu personae est important, la société est classée parmi les sociétés de
personnes. En revanche, lorsque la personne de l’associé s’efface derrière l’importance
des capitaux qu’il apporte, on peut caractériser une société de capitaux.
Si l’on prend en considération deux exemples extrêmes, la solution paraît évidente :
x L’exercice de l’art de l’avocat requiert une confiance absolue entre lui et son
client. Le client consulte tel avocat en raison de sa renommée et non, en
principe, un avocat choisi au hasard dans l’annuaire téléphonique. Si des
avocats choisissent d’exercer leur activité en commun, la logique veut qu’ils
choisissent une société de personne telle que la SCP archétype de la société
de personne.
x Le contre-exemple est celui du client de supermarché. Il choisit de faire ses
emplettes dans telle enseigne en raison de l’image de marque de la société et
non des associés de la société de capitaux par excellence qu’est la SA cotée
sur les marchés financiers.
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• À retenir
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CORRIGÉ
1. La SARL est de nature hybride. Elle est une société de capitaux car la
responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports, mais,
en même temps, le capital minimal est désormais d’un euro. Les associés
disposent d’un nombre de droits de vote proportionnel au nombre de parts
sociales qu’ils détiennent, ce qui la place dans la catégorie des sociétés de
capitaux, mais, en même temps, les parts ne sont pas librement cessibles
entre vifs.
2. L’EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) est une forme
de SARL. Elle en a donc toutes les caractéristiques et, en application de
l’article L. 210-1 du Code de commerce, elle est une société commerciale.
Si la SCI introduit l’action en justice, elle a donc le choix entre le tribunal
de commerce et le tribunal de grande instance en application du Code de
procédure civile.
3. La SNC présente la particularité d’être une société commerciale dont les
associés sont commerçants et doivent donc avoir la capacité d’exercer le
commerce. Jusqu’en 2010 la réponse à la question posée était négative en
raison de la prohibition pour un mineur, même émancipé, d’être commerçant.
La réponse résultait de l’article L. 121-2 du Code de commerce qui a été
modifié par la loi n° 2010-658 du 15 juin 2010 lequel dispose à présent
« le mineur émancipé peut être commerçant sur autorisation du juge des
tutelles au moment de la décision d’émancipation et du président du
tribunal de grande instance s’il formule cette demande après avoir été
émancipé ».
4. L’expression ne résulte pas de la loi. Il s’agit de la dénomination retenue
lors de la vague de privatisations sous le gouvernement d’Édouard Balladur
en 1986. Les pouvoirs publics souhaitaient qu’ils structurassent le capital
de la société. L’objectif était notamment d’éviter une prise de contrôle
hostile lors d’une OPA (Fiche n° 30). Ces « noyaux durs » s’engageaient à
garder leurs titres pendant une durée préalablement définie. La plupart du
temps, il s’agissait de « zinzins ». L’expression tend à disparaître mais pas le
concept actuellement plus connu sous le nom d’actionnaires de référence.
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Fiche 3
La formation des sociétés
I. Les pourparlers
II. Les statuts
III. La nullité des sociétés
• Définitions
Ministère régalien (du latin Rex : roi) : Les ministères régaliens sont ceux auxquels
sont rattachées les fonctions relatives à la souveraineté de l’État (Police, Justice,
Forces armées).
Principe de spécialité : En matière de signes distinctifs, le propriétaire du signe
jouit d’un droit d’exploitation exclusive du signe uniquement pour les produits
identiques ou similaires.
INPI : Institut national de la propriété intellectuelle.
Créer une société est le plus souvent le fruit d’une réflexion qui a été mûrie.
Le projet entrepreneurial qui justifie le recours à la technique sociétaire doit, pour
réussir, prendre en compte de nombreux aspects juridiques mais aussi financiers.
Il faut envisager les aspects de la vie personnelle des associés : sont-ils mariés
et si oui quel est leur régime matrimonial ?
Il faut encore tenir compte de l’équilibre de la société. Les associés seront-ils
plusieurs, unis ou non par des liens familiaux, souhaitent-ils être majoritaires,
minoritaires, ou encore égalitaires ?
En résumé, entre le jour où l’idée de recourir à la technique sociétaire s’impose
comme une nécessité et le jour où le contrat de société est prêt à être conclu, une
phase plus ou moins longue de discussions peut apparaître. La phase de pourparlers
permet d’obtenir une société dont on est certain de la viabilité (I).
Lorsque les pourparlers sont terminés, il est alors temps de conclure le contrat
de société qui se matérialise par la signature des statuts de la société (II).
La nullité viendrait sanctionner un contrat de société illégalement conclu (III).
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I. Les pourparlers
La période de pourparlers entre les associés est tout à fait fondamentale. C’est
Selon les sociétés, la capacité juridique des associés est une notion plus ou moins
importante. L’hypothèse la plus remarquable est celle des sociétés dans lesquelles les
associés ont le statut de commerçant et doivent, par conséquent, avoir la capacité
d’exercer le commerce.
Ainsi, un mineur émancipé peut être associé d’une SNC ou associé commandité
s’il est autorisé par le juge des tutelles ou le Président du TGI selon qu’il demande
l’autorisation d’exercer le commerce en même temps que la demande d’émancipation
ou a posteriori (art. 413-8 C. civ.). Pour les autres sociétés il peut librement s’engager,
aucun âge minimum n’est requis. Les représentants légaux agissent en représentation
du mineur. Toutefois, l’article 387-1 du Code civil conduit à réserver l’hypothèse dans
laquelle le mineur apporterait un immeuble ou un fonds de commerce au titre d’un
apport en nature. L’administrateur légal doit préalablement requérir l’autorisation
du juge des tutelles.
Le statut professionnel des futurs associés peut parfois être une entrave au
projet. En effet, il existe des incompatibilités entre certaines professions et le statut
d’associé. Il est nécessaire en cas de doute de vérifier dans chaque statut. Il faut
être prudent lorsque le futur associé exerce, par exemple, une profession libérale ou
est fonctionnaire d’un ministère régalien et souhaite être associé d’une société lui
donnant le statut de commerçant. Ainsi, un notaire ne peut être associé d’une SNC
pas plus qu’un gendarme. En revanche, rien ne les empêche d’être associés d’une SA.
La nationalité des associés ne soulève aucune interrogation particulière lorsqu’ils
sont ressortissants notamment d’un des pays de l’Union européenne en raison de
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l’assimilation aux nationaux. Pour les autres, la loi française fixe les conditions
dans lesquelles une personne peut acquérir la qualité d’associé. Sous réserve des
conventions internationales, pour les sociétés en nom collectif ou les sociétés dont
il serait commandité, il doit préalablement obtenir un titre de séjour lorsqu’il a établi
sa résidence en France art. L.311-1 Code de l’entrée et du séjour des étrangers et
du droit d’asile.
Les statuts de la société sont l’instrumentum du contrat de société. Ils sont géné-
ralement sous seing privé, mais un acte authentique est parfaitement envisageable
bien que plus onéreux. Ils doivent être signés en autant d’exemplaires originaux
que d’associés plus ceux qui devront être déposés auprès des administrations (voir
fiche n° 8).
Ils formalisent le pacte social et les règles de fonctionnement de la future
institution. Ils contiennent les engagements des associés. Or, ces engagements ne
pourront pas être augmentés sans leur consentement (art. 1836 C. civ) et la modi-
fication des statuts devra suivre des procédures lourdes et complexes (voir fiche
n° 16). Les statuts doivent contenir un certain nombre de mentions obligatoires.
Elles sont prévues à l’article 1835 du Code civil, il s’agit : des apports des associés,
de la forme sociale, de l’objet, de l’appellation, du siège social, du capital social,
de la durée et des modalités de fonctionnement.
A. La forme sociale
Il existe un numerus clausus des sociétés. Il n’est donc pas possible de créer
une forme de société sui generis. Pendant des décennies, le choix des associés s’est
limité entre une option pour telle ou telle forme sociale dont l’ensemble des règles
de fonctionnement à l’égard des tiers comme des associés était fixé par le législa-
teur. Aujourd’hui, le libéralisme ambiant pousse à donner plus de place à la volonté.
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B. L’objet social
C. L’appellation
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D. Le siège social
E. La durée
Selon l’article 1838 du Code civil, la durée d’une société ne peut excéder 99 ans.
Il s’agit souvent d’une clause type des statuts, mais rien n’empêche de constituer
une société pour une durée plus courte ou pour une opération ponctuelle. En toute
hypothèse, la société pourra prendre fin par anticipation en cas de dissolution
(voir fiche n° 39). Si les associés souhaitent que la société conserve la personnalité
morale au-delà du terme initialement convenu, ils doivent, au moins douze mois
avant celui-ci, se prononcer à cet effet. À défaut, la société est dissoute à l’arrivée
du terme. Les conséquences peuvent être tout à fait considérables et désastreuses
(Cass. Com. 13 sept. 2017, n° 16-12.479 pour un GAEC). La loi de simplification, de
clarification et d’actualisation du droit des sociétés, adoptée durant l’été 2019,
permet de manière fort judicieuse d’éviter cette situation. L’article 1844-6 du Code
civil offre une solution de rattrapage dans l’année suivant la date d’expiration de
la société. Le président du tribunal, saisi par un associé, peut constater l’intention
des associés de proroger la société et, si celle-ci est actée, les actes conformes sont
réputés avoir été accomplis par la société prorogée.
Il n’est pas possible d’établir une liste exhaustive de tous les choix pouvant
être effectués quant au fonctionnement des sociétés. On peut seulement signaler
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33 fiches pour réviser tout le cours de Droit des sociétés : 3e édition
• les définitions à connaître, les erreurs à éviter, les points essentiels à retenir
• des exercices corrigés pour vérifier ses connaissances
• des repères bibliographiques pour aller plus loin
• 1 index
3e éd.
le sommaire
1. Introduction au droit des sociétés 16. Les assemblées générales
2. Les classifications des sociétés 17. Les pactes d’associés
3. La formation des sociétés 18. Le statut du dirigeant
4. Le capital social 19. La responsabilité des dirigeants
5. Les apports 20. La gouvernance des sociétés anonymes
Droit
6. La participation aux résultats 21. Les conflits d’intérêts
7. L’affectio societatis 22. Le commissaire aux comptes
8. La personnalité morale 23. Les conflits entre associés
9. Les sociétés dépourvues de personnalité 24. Les salariés de la société
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