Remue Meninges

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Méthodologie du travail intellectuel

Département de philosophie de l’UQAM

Le remue-méninges

1. Le remue-méninges
Le remue-méninges (aussi appelé « tempête d’idées », « brainstorming ») est une
procédure structurée dont la fonction est de générer des idées, que ce soit des solutions
à un problème, des thèmes de recherche possibles, des endroits à visiter, etc. L’objectif
principal de la procédure de maximiser la créativité, et ce en minimisant les idées
préconçues, les habitudes de pensée, etc. Il peut se pratiquer seul ou en équipe. Le
remue-méninges en équipe se distingue en gros de la version solitaire par la nomination
d’un membre de l’équipe au rôle de modérateur et dont la fonction est d’assurer la
bonne démarche de la procédure – voir ci-dessous). Lorsque le remue-méninges est
pratiqué seul, la même personne doit assurer la fonction de modérateur tout en
accomplissant elle-même les différentes étapes de la procédure de remue-méninges.

En contexte d’écriture, on peut utiliser le remue-méninges à diverses fins :


 Trouver des thèmes possibles de recherche ;
 Trouver des textes à critiquer, lire, évaluer, etc. ;
 Identifier des objections à une thèse ;
 Trouver diverses façons d’illustrer une idée,
 etc.

La procédure formelle de remue-méninges est fondée sur l’idée qu’on maximisera la


créativité et l’originalité dans la mesure où l’on parvient à garder distincts le moment de
la production des idées de celui de leur évaluation. Pour ce faire, on divise en général la
procédure en quatre étapes distinctes : une étape de préparation, une étape de
recherche, une étape de développement et une étape de conclusion. Il est important de
garder chacune des étapes distinctes en allouant une période de temps définie pour
chacune, par exemple 20 minutes.

1. Préparation : D’abord, on réfléchit et discute sur la nature de la recherche à


effectuer. Est-ce qu’on recherche des solutions à un problème, des arguments
contre une thèse, un sujet de recherche, etc. ? Quels sont les paramètres à
respecter ? Etc.? En équipe, le modérateur peut-être désigné pour présenter la
recherche à effectuer en donnant toutes les informations nécessaires pour la bonne
marche de la procédure. Il ou elle peut décider que le groupe discutera
formellement de la question. Par exemple, à tour de rôle, chacun explique la façon
dont il comprend le problème. L’idée ici est que chacun des participants comprenne
bien la recherche qu’il aura à effectuer à l’étape suivante. Les écueils à éviter à
cette étape sont une définition trop large, vague ou ambiguë de la recherche à
effectuer.
2. Recherche : Après cette phase préparatoire, chacun émet les idées qui lui viennent
à l’esprit, sans s’auto-censurer ou critiquer les autres. Il est important d’écrire tout
ce qui est proposé, car ce sera nécessaire pour les étapes ultérieures. En équipe, il
est important que le modérateur s’assure que tous aient la parole et, surtout, qu’il
n’y ait aucune critique (explicite ou implicite) des idées exprimées car la critique
est le déterminant principal de l’échec de la procédure. A cette étape, la censure
personnelle et d’autrui est donc interdite. L’étape de recherche peut commencer
par une courte période d’échauffement où des idées sont émises en vrac, sans être
écrites sur papier. Plusieurs écueils doivent être évités à cette étape : le manque
de confiance et la peur de la critique, les critiques personnelles ou même des idées
(car elles sont encore trop directement associées aux personnes), les interruptions
(par exemple pour demander de nouvelles explications) qui interrompent le rythme
nécessaire de l’étape de recherche, et enfin les bouffonnerie (par exemple, émettre
des idées simplement pour blaguer, etc.) qui risquent de tourner la séance en
farce.
Note1 : Si les idées ne viennent pas, on peut dégeler l’atmosphère en posant
des questions comme : Où ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Qui ? Il
est aussi utile de reprendre les idées déjà émises et de les associer à
d’autres, de les déformer et modifier et ce afin d'en produire de nouvelles.

Note2 : Il peut être utile à cette étape de tracer des schémas heuristiques ou
cartes mentales (aussi appelées « mindmaps »). Il existe plusieurs logiciels
pour faciliter la production de ces cartes. Toute technique graphique (couleur,
taille de police, forme, etc.) peut être utilisée. (la carte ci-dessous est tirée
du site :
http://www.ebsi.umontreal.ca/jetrouve/projet/etape1/heuristi.htm)

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3. Développement : Il s’agit maintenant de développer les idées proposées en les
modifiant, les améliorant. Certains des idées proposées seront alors implicitement
rejetées, parce que non développées, alors que d’autres seront officiellement
reçues. Lorsque la procédure est appliquée en équipe, il est important que le
modérateur s’assure que ce sont les idées et non les personnes qui les ont émises
qui sont approuvées ou rejetées.

4. Conclusion. À cette dernière étape, toutes les idées développées seront analysées
et évaluées rationnellement. Sont-elles applicables ? Utiles ? Nouvelles ? Etc. ? Un
rapport peut être rédigé.

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