Rapport Lascolaf Cas Cameroun
Rapport Lascolaf Cas Cameroun
Rapport Lascolaf Cas Cameroun
ENQUÊTE-PAYS : CAMEROUN
Par
Avec la collaboration de :
M. Prosper DJIAFEUA, Inspecteur national des langues et cultures nationales, MINESEC, Yaoundé
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION...................................................................................................................................... 1
2. POLITIQUE LINGUISTIQUE................................................................................................................ 5
ii
5. RESULTATS ET IMPACTS DES POLITIQUES MISES EN ŒUVRE ......................................... 47
7. CONCLUSION......................................................................................................................................... 51
8. PRÉCONISATIONS ARGUMENTÉES............................................................................................... 53
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... 56
ANNEXES ..................................................................................................................................................... 57
iii
LISTE DES ABREVIATIONS
iv
1. INTRODUCTION
Le Cameroun est bien connu en Afrique et dans le monde comme un pays plurilingue.
L’atlas linguistique a dénombré à ce jour 287 unités-langues. Dès l’aube de l’indépendance,
les pouvoirs publics ont pris conscience de l’importance des langues nationales non seulement
pour la promotion de la diversité culturelle, mais aussi et surtout parce qu’elles constituent un
trésor à préserver. Ainsi, la seule manière de pérenniser les langues nationales, et partant, la
culture qu’elles véhiculent est qu’elles soient mises par écrit et introduites dans le système
éducatif. Cette volonté politique de sauvegarder l’identité culturelle camerounaise est
exprimée dans la Constitution de janvier 1996 : « la République du Cameroun (…) œuvre
pour la protection et la promotion des langues nationales ». Celles-ci sont appelées à être des
langues partenaires du bilingue officiel camerounais (français/anglais).
Pour promouvoir ce trésor culturel, il faudrait à terme mettre en place une politique
linguistique éducative nationale qui prendra en compte l’aménagement linguistique dans son
élaboration, le volet didactique avec la conception des outils didactiques et le volet
pédagogique avec la formation initiale et continue des enseignants, etc.
1
i) Principaux objectifs de l’étude
ii) Méthodologie
La présente étude a été menée par une équipe constituée de six personnes, dont cinq
enseignants-chercheurs et un inspecteur national chargé des langues et cultures nationales.
Des assistants de recherche ont été ponctuellement associés au travail en fonction des tâches
précises à effectuer.
2
La démarche méthodologique globale suivie se présente ainsi qu’il suit :
Divers rapports antérieurs ont été consultés. Entre autres, on peut citer :
1. le rapport du séminaire relatif à « l’élaboration et la mise en œuvre des politiques
linguistiques », organisé par l’OIF du 26 au 30 septembre 2005 à Kinshasa en
République démocratique du Congo ;
2. le rapport du séminaire relatif au thème « langues africaines et français : quel
partenariat ? Comment ? Pourquoi ? », organisé du 25 novembre au 04 décembre
2005 à Mons en Belgique ;
Quant aux acteurs rencontrés, il s’agit de hauts responsables des ministères de
l’Enseignement supérieur, des Enseignements secondaires et de l’Éducation de base en charge
de la promotion des langues et cultures nationales.
3
La population-cible représente une masse critique tout à fait considérable. Soit
3 649 898 élèves fréquentant les écoles maternelles, primaires et normales ; 87 265
enseignants formant les effectifs de l’éducation de base ; 48 242 instituteurs formés de 1995 à
2009 (Ces données sont fournies par le journal L’Action, numéro spécial de mars 2010
consacré à la célébration du 25ème anniversaire du RDPC, parti au pouvoir).
- Un séminaire de pré validation devant regrouper les principaux acteurs n’a pas pu se
tenir à Yaoundé, faute de moyens.
4
2. POLITIQUE LINGUISTIQUE
Au Cameroun, les langues nationales font l’objet d’une réglementation qui encadre
leur usage et le mode de leur vulgarisation dans les institutions scolaires publiques et privées.
Cette réglementation s’appuie à la fois sur un arsenal de textes parmi lesquels on peut citer :
- les décisions de la 1ère Conférence sur l’Éducation des pays africains tenue à Addis-
Abeba en 1961 recommandant l’enseignement par le biais des langues maternelles ;
- la Déclaration universelle des droits linguistiques adoptée par la Conférence
mondiale des droits linguistiques tenue du 6 au 9 juin 1996 à Barcelone en
Espagne ;
- la Constitution de 1996 qui, dès son préambule dispose que « La République du
Cameroun œuvre pour la promotion et la protection des langues nationales » ;
- la loi d’orientation de l’éducation au Cameroun N° 98/004 du 14 avril 1998 qui,
dans ses dispositions générales, prévoit notamment :
5
- les recommandations de la huitième Conférence des Ministres de l’Éducation des
États membres d’Afrique (MINEDAF VIII) tenue à Dar-es-Salaam en 2002 visant le
changement et l’amélioration du statut de la langue nationale avec une politique
linguistique claire fondée sur une loi ;
Mais ce qui semble plus important, ce sont les recommandations des Etats Généraux
de l’Education tenus à Yaoundé du 22 au 27 mai 1995 qui accordent une place prépondérante
à l’enseignement des langues et cultures nationales et dont le rapport fait clairement mention
de ce qui suit :
- sur les nouvelles missions de l’école camerounaise : l’école doit assurer la formation
des citoyens respectueux du bien commun, instruits, enracinés dans leur culture et ouverts au
monde extérieur (P. 21).
- sur les programmes : ceux-ci (…) devront systématiser l’éducation morale et civique,
l’éducation à l’environnement, à la vie familiale, à la santé, aux droits de l’homme, à la
démocratie et à la tolérance. Les deux langues officielles, les langues et cultures nationales
auront la place de choix qu’elles méritent (P. 35).
6
- sur le plan pédagogique : (…) l’introduction des langues et cultures nationales dans
le système éducatif, (P. 77)
Au demeurant, l’élaboration d’un état des lieux a permis de mettre en lumière les
aspects suivants :
7
Il conviendrait ainsi de dépasser le bilinguisme officiel (français/anglais) pour
instaurer le plurilinguisme langues nationales/français/ou anglais dans les attitudes et
comportements des enseignants, des apprenants, des parents, bref, de tous les partenaires du
secteur éducatif et ce, dans le cadre d’une vision globale et planifiée. En dernière analyse, il
faut que l’association entre langues nationales et langues française/anglaise et d’autres encore,
soit heureuse et fructueuse. À cet effet, il faut que les langues soient égales en droit et
participent à la scolarisation du citoyen ; qu’elles aient les mêmes matériaux, les mêmes
fonctions, la même discipline. La langue maternelle1 doit être approfondie et affinée pour
faciliter la langue seconde2.
1 Il s’agit en fait d’une L1 qui peut être soit une langue camerounaise, soit une des langues véhiculaires en contexte urbain (français ou pidgin-english).
2 Qui peut être, pour certains enfants née en contexte urbain, une langue d’origine camerounaise.
8
d’être marginalisées, puisqu’aucun texte règlementaire n’instituera véritablement leur
vulgarisation dans les institutions scolaires publiques. Seules quelques écoles des
missionnaires catholiques, protestantes et baptistes maintiendront pour la lecture et
l’évangélisation bibliques, quelques langues du Littoral, du Centre, de l’Ouest et du Sud du
pays.
Cependant, si les langues nationales ne sont pas encore réellement prises en compte
dans les programmes d’enseignement, elles demeurent présentes dans les discours officiels.
C’est ainsi qu’au début des années 60, Ahmadou Ahidjo, premier président du Cameroun
indépendant, défendra constamment les langues nationales, qu’il présentera comme le
principal vecteur de l’identité et de la culture du Cameroun.3. Ces discours officiels ont
conduit à la mise sur pied, par des universitaires, de deux programmes spécifiques destinés à
donner aux langues nationales plus de visibilité : le projet ALCAM (Atlas linguistique du
Cameroun) et le projet AALNC (Atlas administratif des langues nationales du Cameroun)
dont a par ailleurs fait état Jean Tabi-Manga4 dans son ouvrage sur les politiques linguistiques
du Cameroun.
Initié par H. Bot Ba Njock en 1974 et encouragé par l’Agence française de
coopération culturelle et technique de Yaoundé, le projet ALCAM avait été placé sous la
coordination du CERDOTOLA (Centre de recherche et de documentation sur les traditions
orales et pour le développement des langues africaines). Il publiera les premiers résultats de
ses recherches en 1983 consistant à :
• l’inventaire de toutes les variétés linguistiques en usage au Cameroun ;
• la localisation précise de ces variétés linguistiques sur une carte géographique ;
• la comparaison et la classification de ces variétés linguistiques sous forme d’unités
langues (langues distinctes) ;
• la description systématique de ces langues dans tous les registres : phonologique,
syntaxique et sémantique ;
3
Voici quelques extraits de ses discours :
« Le génie d'une nation est fait plus de ses diversités qu'il convient de respecter, que de son uniformité et nous
sommes persuadés que la confrontation de cultures et de pratiques (linguistiques) différentes sera
éminemment profitable au Cameroun de demain. » (Discours prononcé devant l’Assemblée nationale le 11
août 1961)
« S’agissant du contenu et de l'inspiration des enseignements, nous soulignons l'orientation résolument
bilingue de l'Université fédérale du Cameroun et l'option vers une spécialisation africaine qui amènera les
enseignements spécifiques tels que ceux du droit coutumier, de la psychologie sociale, de la linguistique
africaine, des langues et civilisations d'Afrique. » (Discours à l’occasion de la rentrée solennelle de
l’université fédérale du Cameroun, le 19 novembre 1962)
4 Voir Les politiques linguistiques du Cameroun. Essai d’aménagement linguistique, Paris, Karthala, p. 71 et suiv.
9
• l’inventaire et le recensement de tous les travaux descriptifs et théoriques portant
sur ces langues ;
• l’étude des modalités d’usage et d’emploi de ces langues dans la société.
Le second programme, dont les résultats ont été publiés en 1991, était conduit
conjointement par R. Breton et B. Fohtung. Dans le prolongement et l’approfondissement de
l’ALCAM, ce programme comme le montre J. Tabi-Manga (2000 :76) présente dans un
premier temps, une vue d’ensemble des langues nationales à l’échelle du pays tout entier, et
ensuite décrit leur répartition géographique par régions et par départements.
Ces différentes recherches ne sont certes pas en rapport direct avec l’enseignement des
langues nationales au Cameroun, mais elles ont le mérite et l’avantage d’offrir une
visualisation précise du paysage linguistique camerounais.
10
2.4 Acteurs et bailleurs promouvant cette politique
11
2.5 Les langues en présence au Cameroun et leur degré d’équipement
12
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
cription Ecrite
Langues de locuteurs scolaire et type disponible
en L1
13
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
cription Ecrite
Langues de locuteurs scolaire et type disponible
en L1
14
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
cription Ecrite
Langues de locuteurs scolaire et type disponible
en L1
20 08 :
-Dictionnaires
Yemba 300 000 Oui Oui Oui Médium - Syllabaires
Enseignement -post syllabaires
2% formel -Arithmétique
expérimental -Grammaire
-contes et proverbes
-Journal
-Histoires biblique.
N.B. la présentation des langues dans le tableau selon un ordre alphabétique procède
du fait que toutes ces langues sont encore à la phase expérimentale. Les données relatives à
la standardisation et aux matériels didactiques ne seront pertinentes qu’à la phase
d’implémentation effective.
D’une manière générale, l’État est responsable des institutions scolaires et de leurs
curricula de formation. En fonction du niveau d’aménagement et de la disponibilité du
matériel didactique, les langues vont être choisies par région, département ou localité. Le rôle
de l’Etat est prépondérant ici parce qu’il y a, en filigrane, cette appréhension que la diversité
linguistique ne soit pas synonyme de divisions tribales. D’où la prudence des autorités telle
qu’elle transparaît dans cet extrait qui insiste sur la liberté de choix des langues d’expression :
Ce principe implique que nul ne pourra dans le cadre de la mise en œuvre de la
présente politique être contraint, de quelque manière que ce soit d’apprendre une quelconque
langue nationale contre son gré, ou de s’exprimer en celle-ci.
15
Ceci implique qu’à tous les niveaux et notamment à celui du système éducatif, la mise
à disposition d’un large éventail de langues nationales de scolarisation, afin que chacun
puisse librement opérer le choix qui lui convient5.
Ce qui est contant, c’est le caractère irréversible de la politique linguistique du
Cameroun qui accorde une place prépondérante aux langues nationales comme vecteurs
culturels et comme langue d’accès à la connaissance.
5
Extrait du draft du document de politique linguistique nationale élaboré en septembre 2006.
16
3. MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE LINGUISTIQUE DANS
L’EDUCATION DE BASE (PRIMAIRE ET ALPHABETISATION)
Les langues nationales au Cameroun sont employées dans tous les secteurs d’activité.
Elles se placent ainsi au centre de la communication sociale à travers les échanges familiaux,
les médias, par l’intermédiaire des multiples radios communautaires locales, les tribunaux
17
coutumiers et d’instance, l’administration, les campagnes de sensibilisation et de plaidoyer, la
musique, les arts plastiques, le théâtre, les expressions culturelles, les rites coutumiers, etc.
À côté des deux langues officielles héritées de la colonisation et par ailleurs
principales langues de scolarisation, certaines langues nationales sont aujourd’hui, à titre
expérimental, enseignées dans les établissements scolaires privées et publics. Dans ce sens et
comme le montre l’état des lieux élaboré plus haut, des initiatives louables ont déjà été prises
par des organismes non-gouvernementaux au rang desquels le Projet de recherche
opérationnelle pour l’enseignement des langues au Cameroun (PROPELCA), une figure
emblématique dans le domaine au Cameroun dont les travaux ont d’ailleurs été très
déterminants dans le choix de cette politique linguistique vers laquelle s’est résolument
orienté le pays.
Mis sur pied en 1979 à l’Université de Yaoundé comme projet et intégré à partir de la
décennie 90 comme programme au sein de l’Association nationale des comités de langues
camerounaises (ANACLAC), le PROPELCA poursuit un triple objectif ; la généralisation et
le renforcement de l’enseignement bilingue français/anglais ; l’introduction des langues
nationales maternelles à l’école primaire et l’enseignement de certaines langues nationales
véhiculaires au secondaire. Ces différents objectifs trouvent leur fondement dans l’idée selon
laquelle la maîtrise préalable de la langue nationale constitue un facteur facilitateur dans le
processus d’apprentissage.
La politique linguistique qui sert de cadre théorique au projet/programme PROPELCA
est exprimée dans Tadadjeu, (1985 : 191) en ces termes :
Nous avons pu assigner deux fonctions essentielles à toutes les langues en usage dans
ce pays. Une fonction horizontale permettant à tout Camerounais de communiquer avec tout
autre Camerounais, quelles que soient leurs origines respectives. Cette fonction est assumée
par nos deux langues officielles et par les quelques langues nationales véhiculaires. Une
fonction verticale permettant à tout Camerounais de s’intégrer dans sa communauté
linguistique d’origine (ou de choix) et de participer au développement culturel de cette
communauté. Cette fonction est assumée par n’importe quelle langue nationale et à très long
terme par toute langue nationale viable sous la forme standard … C’est ainsi que nous avons
pu formuler l’hypothèse du trilinguisme extensif qui suggère, pour tout Camerounais et à long
terme, la possibilité de communiquer oralement et par écrit en trois langues dont sa langue
maternelle et les deux langues officielles, et par extension, la possibilité de communiquer
oralement ou semi-oralement en une langue véhiculaire camerounaise.
18
PROPELCA s’intéresse aux développements de modèles d’enseignement des langues
et en langues maternelles dans le système éducatif camerounais. Compte tenu du contexte
linguistique et culturel particulier du Cameroun. Cette équipe travaille sur la base d’un
modèle d’aménagement et d’intégration des langues nationales qu’elle a proposé, le modèle
dénommée trilinguisme extensif d’après lequel le Camerounais type des temps futurs sera
celui qui aura la capacité de communiquer en trois langues au moins dont l’une devra être
maternelle), l’autre sa première langue officielle (le français pour les francophones et
l’anglais pour les anglophones). La troisième langue devrait être, pour certains une langue
véhiculaire camerounaise et pour d’autres, la deuxième langue officielle. (Tadadjeu, 1984).
En effet, trois langues représentent la base des compétences linguistiques souhaitées
pour les Camerounais scolarisés. Le caractérisant adjectival « extensif » traduit la non
limitation, la possibilité d’étendre ce nombre, cette fois, en fonction des biographies
linguistiques individuelles, des contextes linguistiques, des possibilités et nécessités
institutionnelles respectives, etc. Tabi-Manga (2000 :177), le promoteur d’un autre modèle
appelé le quadrilinguisme, reconnaît d’ailleurs au modèle de PROPELCA la formulation la
plus achevée des réflexions sur l’intégration des langues nationales. Pour J. Tabi Manga «le
trilinguisme extensif nous parait fondamental [---] Il constitue la première approche
significative dans le domaine de la planification linguistique au Cameroun. [Cette hypothèse]
a permis, par sa formulation et son organisation, d’aller plus loin que les divers points de
vue intuitifs et trop passionnés échangés sur la question. »
Dans l’optique de voir concrétiser la composante langues maternelles/langues
nationales dans l’enseignement fondamental au Cameroun, l’équipe PROPELCA a, après
plus de deux décennies de travaux de terrain et d’expérienciation recouvrant des phases de
Planification – Expérimentation – Extension et Pré-généralisation, proposé au gouvernement
camerounais des éléments suivants consignés dans le numéro 144-01 de Pédagogie des
langues maternelles africaines de la collection Propelca publié en 2004:
• Des programmes pour l’enseignement des langues maternelles aux cycles primaire et
secondaire;
• Des approches méthodologiques pour l’enseignement des langues maternelles dans
une perspective bilingue ;
• Des approches méthodologiques pour l’enseignement des langues maternelles au
secondaire.
19
L’optique pédagogique du PROPELCA en matière d’enseignement au niveau
fondamental fait valoir la réelle volonté de cet organisme de promouvoir les langues
nationales, aux côtés du français et de l’anglais. Elle est ainsi résumée par Tabi-Manga
(2000 : 90) :
La structure des enseignements (du PROPELCA) tend à maintenir un équilibre
fonctionnel entre les diverses langues impliquées dans l’éducation en respectant leur
véritable statut. Sur ce plan, le français et l’anglais, langues officielles, sont en chronologie
des langues secondes. En conséquence, sur le plan méthodologique, l’apprentissage de la
lecture et de l’écriture en français ou en anglais serait tardif. La primauté est donnée à
l’oralité. En cela, le projet PROPELCA s’inspire de la démarche pédagogique de P. Dumont
au Centre de linguistique appliquée de Dakar (CLAD). L’élève doit être initié d’abord aux
techniques, aux stratégies de langage avant de pouvoir écrire et lire correctement. C’est
pourquoi les langues d’instruction au tout début de la scolarité sont les langues locales. Dans
les trois premières classes visées par l’expérimentation, le français (dans les provinces
francophones) ou l’anglais (dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest) est enseigné
oralement à la section d’initiation à la lecture (SIL). Il s’agit, à ce stade, de faire acquérir à
l’élève une compétence communicative susceptible de l’aider à formuler des actes de discours
simples et intelligibles. La lecture et l’écriture interviennent au cours préparatoire et sont
consolidées au cours élémentaire. Le projet pédagogique est de transférer en français ou en
anglais les habiletés acquises lors de l’apprentissage de la langue camerounaise.
Cette réflexion montre bien l’importance des langues nationales à la fois pour la
promotion de la diversité linguistique et pour l’amélioration de la qualité de l’éducation ;
autrement dit, elle affiche bien une volonté politique de sauvegarde de l’identité culturelle
camerounaise tout en s’ouvrant à d’autres cultures étrangères au moyen des langues
officielles.
20
D’autres ONG œuvrent pour la promotion des langues nationales dans le système
éducatif camerounais, à l’exemple de la SIL (Société internationale de linguistique), de la
CABTAL (Cameroon Association for Bible Translation and Literacy) et du CERDOTOLA
(Centre régional de recherche et de documentation sur les traditions orales et pour le
développement des langues africaines).
21
ajouter près d’une dizaine d’autres langues enseignées informellement dans les classes
supérieures de certaines écoles primaires privées et publiques.
L’enseignement formel des langues nationales constitue aujourd’hui comme le
confirment bon nombre d’études sur le sujet, le moyen le plus adéquat psychologiquement,
sociologiquement et pédagogiquement pour l’acquisition des savoirs véhiculés par les
systèmes éducatifs. Or, le plurilinguisme du continent africain a été avancé comme obstacle à
la diffusion des savoirs. C’est pourquoi, des approches plus ou moins heureuses mais tout au
moins bénéfiques dans les contextes auxquels elles ont été appliquées, ont permis une
éducation de qualité. Divers projets/programmes ont été expérimentés, étendus mais
subitement arrêtés ou restreints à une sphère beaucoup plus étroite. Ce ne sont pas les
approches qui ont été mauvaises, mais plutôt les politiques qui devraient les accompagner qui
ont fait défaut.
Néanmoins, une approche d’enseignement efficace des langues nationales ne peut se
réaliser sans la prise en compte des autres langues environnantes qui sont tout aussi bien des
instruments de communication et d’acquisition des savoirs. L’expérience PROPELCA qui
constitue la base de ce programme est présentée ici comme une voie possible basée sur la
reconnaissance du fait qu’un enfant africain en général doit pouvoir communiquer à l’oral et à
l’écrit en au moins trois langues ayant les fonctions d’enracinement, d’ouverture et de
flexibilité.
Si la langue d’enracinement est la langue maternelle de l’individu, la langue
d’ouverture liée à la mobilité sociale et la langue de flexibilité participent de la diversification
des compétences et possibilités linguistiques de celui-ci pour de multiples actions de contacts,
d’acquisition de connaissances dans divers contextes. Les objectifs et les programmes d’une
éducation authentiquement africaine et ouverte au monde ne peuvent échapper à ces
considérations cardinales.
22
3.3. Déploiement de la programmation
a) Au primaire
23
C’est dire que le projet prépare le jeune Camerounais à être non seulement bilingue, mais de
manière optimale trilingue.
- dans les centres urbains linguistiquement hétérogènes, compte tenu du fait que la
plupart des enfants commencent l’école avec une bonne connaissance de la première langue
officielle, l’enseignement de la langue maternelle peut être généralisé à l’oral, tandis que dans
les classes supérieures du primaire, l’initiation à l’écriture est envisagée comme un transfert
de connaissances acquises en langues officielles vers la langue maternelle. Ce processus
inverse pour les locuteurs natifs apparaîtra comme une seconde langue pour les non natifs.
Concrètement, deux types de manuels doivent servir de support à ces objectifs
pédagogiques : les manuels d’orientation théoriques utilisés pour la formation des formateurs
et les manuels pour l’enseignement des langues spécifiques à l’usage des maîtres et des élèves
dans les salles de classe. Tels sont, brièvement rappelés, les objectifs de l’enseignement des
langues camerounaises à l’école primaire.
b) Au secondaire.
24
3.3.2. Objectifs spécifiques par niveau
b) Au primaire.
- au C P
1) approfondissement de la lecture et de l’écriture mécanique en L1.
2) transfert des aptitudes de lecture et d’écriture de L1 vers LO1.
3) approfondissement du calcul en L1.
4) développement de la pratique orale de LO1.
5) épanouissement de la personnalité de l’enfant et son développement culturel en L1.
- Au CE1
1) maîtrise de la lecture et de l’écriture mécanique et l’initiation à l’écriture créative en L1.
2) approfondissement de la lecture et de l’écriture mécanique en LO1.
3) calcul, problèmes et mathématiques : poursuite et approfondissement en L1 ou LO1.
4) acquisition de nouvelles connaissances scientifiques en L1 ou LO1.
5) poursuite du développement de la pratique orale de L1.
6) épanouissement de la personnalité de l’enfant et son développement culturel en L1.
25
- Du CE2 Au CM2
1) approfondissement de la culture traditionnelle et poursuite de l’écriture créative en L1.
2) maîtrise de la lecture, et l’apprentissage de l’orthographe en LO et l’initiation à l’écriture
créative en LO1.
3) initiation aux activités liées à l’art traditionnel, à l’environnement et à la morale (en L1 de
préférence mais aussi en LO1).
4) acquisition de nouvelles connaissances scientifiques en LO1.
c) Au secondaire
- En 6e ET 5e ou 1ere et 2e Années techniques
Objectifs théoriques.
1) initiation à l’articulation des sons propres aux langues africaines avec insistance avec
insistance sur les sons de la langue d’ouverture (L2).
2) introduction à l’identification des tons et à leur transcription.
3) acquisition de quelques notions préliminaires sur l’alphabet, l’orthographe et les
catégories grammaticales dans les langues maternelles.
4) acquisition de la capacité de transfert de la lecture et de l’écriture à n’importe quelle
langue africaine. De préférence dans chaque pays, la langue africaine sera une des langues
du pays concerné.
Objectifs pratiques.
5) Compréhension et élocution de L2 : l’élève devra, au terme de la classe de 5e, être capable
de suivre toute conversation, discours, émission radiodiffusée ou télévisée, théâtre, film,
chanson etc. dans cette langue d’ouverture ; il devra aussi pouvoir mener une conversation
avec un locuteur natif sur un sujet courant.
6) maîtrise intuitive (i.e. sans apprentissage explicite des règles) de la grammaire de base de
la langue d’ouverture.
- En 4e et 3e et 4e Années techniques
Objectifs théoriques :
1) maîtrise des sons et des tons des langues camerounaises.
2) acquisition des notions de base de la grammaire générale des langues africaines (le
nom et ses déterminants, le verbe et la conjugaison).
Objectifs pratiques :
3) lecture et écriture créative en L1.
26
4) approfondissement de la connaissance de la culture et de l’environnement
(inculturation).
27
SIL CP CEI CE2 CM2
- Alphabet de la langue maternelle - Lecture courante - lecture suivie
- orthographe
- Initiation à la - correcte - Arts et culture
lecture et à Perfectionneme - Notions traditionnels
Langue l’écriture nt en lecture grammaticales - Rédaction
maternelle (LI) écriture - Rédaction de petits
textes
- Nombres de 1 – - Nombres 1 -
- Nombres 1 –10000,
20 100, les quatre
Les quatre opérations
(Concepts et opérations en
avec retenue, notions
Calcul chiffres) ; LI et
géométriques la
Addition et - Notions
monnaie, les unités de - Programme
soustraction en LI mathématiques
mesures (distance, traditionnel
poids) en LI et LOI
Programme PROPELCA pour l’enseignement primaire (avec un accent sur les trois
premières années)
28
3.4.2. Au secondaire
Horaire hebdomadaire 6e et 5e 4e et 3e
29
3.5. Matériels didactiques
3.5.1. Au primaire
- un syllabaire 2 en L1.
- un deuxième manuel de calcul en L1 vers LO1.
30
d) Pour le CE2-CM2 (Class Four to Six)
Pour une continuation de cet enseignement bilingue dans les classes supérieures du
primaire, un manuel de lecture suivie est élaboré. Il est également envisagé l’extension, au
niveau scolaire, d’un éventuel journal en L1 qui existerait dans la communauté linguistique
concernée. Cette extension préparerait mieux les enfants à s’intégrer dans le circuit de
communication écrite en L1 dès leur sortie de l’école primaire.
Les ouvrages mentionnés ci-dessus sont conçus suivant des canevas structurés dans le
souci de doter les guides pratiques généraux pour les maîtres d’une certaine homogénéité tout
en permettant leur élaboration progressive.
3.5.2. Au secondaire
3.6. L’évaluation
3.6.1. Au primaire
Il va de soi que les examens doivent tester les contenus enseignés. Il s’ensuit que le
programme d’enseignement bilingue L1/LO1 au niveau du primaire testera les compétences
en langue nationale et en langue officielle et que les résultats de ces examens trouveront leur
place dans des bulletins de notes. Ainsi, les passages en classe supérieure se feront en fonction
des résultats de tous les tests en langue maternelle, langue officielle, calcul etc.
Les tests relatifs à ce programme bilingue sont à quelque chose près conçus de la
même façon pour toutes les écoles et pour tous les niveaux. A la SIL, les enfants composent
en dictée, lecture, copie, écriture, dessin et calcul, pour ce qui est de la langue maternelle, et
31
en expression orale, pour ce qui est de la langue officielle. Au CP, ils composent en dictée,
lecture et copie dans les deux langues en L1, en lecture et copie en LO1.
Pour le calcul, les exercices sont donnés en langue maternelle et les enfants doivent
répondre en cette langue.
Au CE1, on propose une épreuve de dictée et de vocabulaire/grammaire en langue
maternelle. A cela s’ajoutent toutes les autres épreuves du programme habituel du
MINEDUC.
De toute façon, la langue d’enseignement est utilisée pour la confection du test. Le
test est donc soit en langue officielle, soit en langue maternelle selon que la discipline est
enseignée au moyen de l’une ou de l’autre langue.
Du CE2 au CM2, il s’agira d’une dictée suivie de question de compréhension de
vocabulaire et de grammaire et d’une rédaction en rapport avec les thèmes et centres
d’intérêts étudiés.
3.6.2. Au secondaire
a) En 6e et en 5e.
Dans ces classes, l’élève est évalué à deux niveau essentiels : au niveau de la
phonétique pratique et au niveau du dialogue.
i) La phonétique pratique.
L’objectif visé en 6è et en 5è dans le domaine de la phonétique pratique, c’est
d’amener l’élève à reconnaître et à pourvoir utiliser les sons et les tons des langues
camerounaises. Aussi, les questions porteront-elles sur les points suivants :
- la connaissance des sons prononcés : on vérifiera l’aptitude des enfants en leur
donnant par exemple une dictée renfermant des mots contenant les sons visés. Il est utile
d’insister sur les sons propres aux langues camerounaises.
- la distinction des tons : l’interrogation portera sur la distinction des tons dans les
mots. On peut prendre des mots connus ou encore se baser sur des langues artificielles
(kalabas).
Par exemple, l’on peut demander de traduire des mots déjà vus dans la lecture, de
rechercher et de donner des paires minimales qui ont un contraste au niveau des tons.
32
ii) Les dialogues.
Le but visé c’est de mesurer d’abord la compréhension orale des élèves et leur
élocution dans la langue d’ouverture et, plus tard, la lecture de cette langue. Pour ce faire, on
les invite à pratiquer les dialogues appris en classe, à engager et à soutenir de très courtes
conversations sur des sujets simples. Ces exercices oraux sont notés. Une façon de tester les
élèves, c’est aussi de demander à l’un d’entre eux de prendre la place du professeur et de
mener le dialogue.
b) En 4e et en 3e.
i) Systèmes d’écriture
L’objectif, c’est d’amener les enfants à une plus grande maîtrise des sons et des tons
déjà vus en 6è et en 5è, afin qu’ils écrivent bien leur langue maternelle.
Pour ce faire, le professeur leur posera des questions qui leur permettront de s’assurer
que les élèves savent bien identifier les tons et les sons même lorsque ces derniers sont dans
des mots ou des phrases. Un certain nombre de questions sont adaptées à cette circonstance.
On demandera donc aux enfants :
- d’identifier les sons et les tons : ainsi l’enseignant prononce des mots qui ont le son
recherché et invite les élèves à l’identifier ;
- d’écrire des mots ou des phrases ayant tel ou tel son ;
- de marquer les tons sur des mots dans des phrases traduites ;
- L’enseignant pourra tout aussi bien écrire des mots sans ton, les traduire et demande
aux enfants de marquer les tons convenables ;
- trouver quelques mots qui ont le même ton que tel ou tel mot.
ii) Grammaire et étude des textes.
Dans les classes de 4é et de 3é, l’enfant à affaire à sa langue maternelle. On veut
évaluer son aptitude à comprendre ce qu’il lit, à écrire sa langue maternelle en respectant les
règles orthographiques et grammaticales. De ce fait, nous suggérons que l’enseignant prenne
soit un texte déjà étudié soit un texte qui ne se trouve pas dans le livre. L’essentiel, c’est que
le texte choisi soit à la portée des élèves. Il pose ensuite des questions concernant :
- la compréhension du texte,
- le vocabulaire : explication des mots, construction des phrases avec tel ou tel mot,
recherche de deux ou plusieurs mots qui appartiennent à la même famille que tel autre mot,
- la grammaire : conjugaison, classes nominales (exercices à trous, ou tout autre genre
d’exercice).
33
Il pourra terminer avec :
- une petite rédaction,
- un thème français à traduire en langue maternelle,
- etc.
Nous venons d’exposer les grandes lignes de l’enseignement des langues nationales
dans les établissements privés du primaire et du secondaire. L’articulation suivie a été la
suivante : exposé des motifs, présentation des objectifs généraux, des objectifs spécifiques par
niveau, des programmes, des documents didactiques et de l’évaluation.
L’ensemble des documents élaborés dans ce cadre durant ces 15 dernières années, au-
delà de tout discours, constitue la preuve concrète que le Cameroun a enfin mis au point un
système éducatif qui, en prenant en compte l’identité culturelle de l’apprenant, est adapté à la
lutte pour le développement durable du continent.
Etant donné que le projet initial n’était pas uniquement orienté sur l’enseignement
fondamental (il s’agissait en fait du projet MAE (Amélioration de l’efficacité des politiques
linguistiques éducatives et des stratégies pédagogiques articulant langues nationales et langue
française dans les pays d’Afrique subsaharienne)), nos premières enquêtes de terrain dont
nous présentons ici les résultats de celles menées à Douala (Libermann) et ses environs
(Souza) à titre d’exemple-modèle, ont porté exclusivement pour un début, sur l’enseignement
secondaire.
Nous présentons ici en complément les observations de classe faites entre décembre
2008 et février 2009 dans deux écoles primaires de la région du Nord-Ouest pour ce qui est de
l’expérience de la langue kom. Toutes les autres expériences, bien qu’annoncées
officiellement (exemple de l’École publique du Centre administratif de Yaoundé, de l’École
publique de Melen dans la même ville, pour ce qui est de l’enseignement de l’ewondo) ont
tourné court pour des raisons diverses.
34
3.7.2. Les sites d’observation
L’analyse des résultats des observations s’est faite en conformité avec le protocole
d’enquête élaboré à l’issue de la réunion de Cotonou en septembre-octobre 2008 et dont nous
présentons les grandes rubriques :
Dans toutes les classes, nous avons observé que le temps de parole de l’enseignant
était supérieur à celui des élèves et cette anomalie pourrait s’expliquer par le fait que ces
jeunes élèves de class I n’ont pas encore acquis les aptitudes à s’exprimer librement dans un
cadre nouveau qui est celui de l’école.
Le maître pose toujours des questions, certainement pour la simple raison que
l’approche pédagogique en vigueur dans la plupart les écoles primaires camerounaises est la
« NAP » (Nouvelle Approche Pédagogique) qui est une approche pédagogique axée sur le
développement de la pensée inférentielle.
Les questions posées par le maître ne sont pas fermées, ce qui exclut des réponses
uniques. L’enseignant prend en compte plusieurs types de réponses et se charge d’en faire la
synthèse. Les interactions élèves-élèves sont autorisées dans le cadre des jeux de rôle.
35
L’enseignant évite de réduire sa procédure d’enseignement des règles à la formulation
de celles-ci suivie de leur application par les élèves. L’approche d’enseignement est inductive.
En clair, l’enseignant part de l’observation et de la manipulation des objets de connaissance
pour aboutir à la formulation des règles. Dans ce contexte d’apprentissage, l’activité de
l’élève ne saurait être réduite à la répétition/récitation des règles. L’élève est même amené à
transférer ses acquis dans des situations de vie.
Il ressort de ce qui précède que les méthodes d’enseignement pratiquées dans les
écoles visitées ne sont pas de type transmissif, mais de type constructiviste. Il s’agit d’un
enseignement qui exploite les méthodes actives d’éducation et l’animation de la classe est
basée sur l’exploitation des questions inférentielles qui permettent aux apprenants d’apporter
aux questions posées non des réponses figées mais de les diversifier.
Les méthodes d’enseignement mises en œuvre dans ce programme nous paraissent
recommandables dans la mesure où elles permettent à l’apprenant de participer effectivement
à la construction de ses connaissances. Nous pensons que dans un système éducatif qui prend
en compte l’enseignement–apprentissage des langues maternelles, cela aurait été préjudiciable
que des méthodes de type transmissif soient employées. Il eut été difficile de permettre à
l’élève d’apporter sa contribution effective dans une entreprise éducative dans laquelle il en
sait parfois autant que l’enseignant.
Dans les classes visitées, la langue nationale locale et l’anglais sont les co-vecteurs
d’enseignement/apprentissage. En class I, c’est la langue maternelle, l’ItaΝ ikom, qui est la
langue de scolarisation. L’anglais fait l’objet d’un enseignement oral. Pendant les trois années
que dure l’enseignement bilingue dans sa phase intensive (class I, class II, class III.), l’anglais
prend progressivement le rôle de principale langue de scolarisation. Il est prévu que dans les
classes supérieures de l’école primaire, la langue nationale serve de médium d’enseignement
de certaines disciplines telles que les cultures nationales.
S’agissant de l’apprentissage de la langue de scolarisation, entendue comme langue
nationale, la lecture, la production écrite font l’objet d’un apprentissage systématique. Quant à
la compréhension orale et la production orale, il s’agit plus d’un approfondissement des
acquis dont dispose l’apprenant du fait de sa qualité de locuteur natif de cette langue.
L’enseignement pratiqué est effectivement un enseignement de type communicatif
dans la mesure où l’élève est amené à apprendre à travers des situations où il doit exercer ses
compétences communicationnelles en situation.
36
En ce qui concerne la langue anglaise, l’écrit ne fait pas encore l’objet d’un
apprentissage systématique. L’enseignement est centré sur la production orale et la
compréhension orale construites à travers les dialogues et conversations.
Dans l’enseignement/apprentissage de la langue de scolarisation, appuyé sur les
syllabaires en langue nationale, les leçons comportent des aspects liés à l’enseignement
effectif du fonctionnement de la langue, la morphosyntaxe. Les activités relatives à la
phonétique de la langue ainsi qu’au lexique de celle-ci sont prévues dans l’apprentissage des
exercices se rapportant aux cadres syllabiques et à ceux de construction des mots.
Dans la classe de langue anglaise, seules les activités de correction phonétique et
d’enrichissement de la langue étaient observées. Celles relatives à la morphosyntaxe n’étaient
pas encore abordées, le programme de langue seconde de cette classe ne prévoyant pas encore
d’apprentissage systématique du fonctionnement de la langue.
L’apprentissage des deux langues de scolarisation en présence, la langue maternelle et
l’anglais nous paraît équilibré. Celui de chaque médium d’enseignement intervient en son
temps. La langue maternelle, vecteur principal d’enseignement en début de scolarisation, eu
égard au fait qu’elle est déjà maîtrisée oralement par les apprenants, n’est visée qu’à travers
des habiletés langagières spécifiques : la compréhension de l’écrit et la production de l’écrit.
La langue anglaise, co-vecteur d’enseignement /apprentissage, elle, est visée d’abord dans le
cadre des activités orales et c’est après la maîtrise des compétences liées à l’oral que celles
relatives à l’écrit sont envisagées. Ce type d’apprentissage des langues de scolarisation aurait
assuré l’obtention des locuteurs bilingues équilibrés si jamais le maintien des deux langues
dans le système éducatif durait tout le temps du cycle primaire. C’est du reste la suggestion
qu’il conviendrait de faire aux promoteurs de programmes comme celui qui a fait l’objet de
notre observation.
3.7.4.3. Modèles didactiques : existe-t-il des liens entre les apprentissages en LN et les
apprentissages en français ?
Dans le cours de langue nationale, au niveau de la classe observée, il n’y avait pas
encore de comparaison explicite entre les systèmes des langues en présence. En class II, cela
va être le cas à travers des cours dont une partie permet d’opérer des analyses les erreurs des
apprenants à partir des différences entre les langues et au besoin, de recourir à des traductions
d’une langue à l’autre.
Le niveau de développement du programme observé ne nous permet pas d’émettre un
avis fondé sur des données empiriques. Toutefois, il conviendrait de suggérer que des modèles
37
didactiques axées sur une gestion favorable des interférences entre les langues maternelles et
les langues secondes/étrangères soient mises à contribution afin que les deux systèmes
linguistiques contribuent alternativement à l’enrichissement de l’apprenant.
Pendant le cours de langue nationale, cette langue se trouvait être médium et objet
d’enseignement. Pendant le cours d’expression orale en langue anglaise, la langue maternelle
et la langue anglaise étaient utilisées comme co-vecteurs d’enseignement.
Le taux d’emprunt de mots d’une langue à l’autre était très faible. Dans le cours en
langue nationale, des efforts notables étaient faits par les deux enseignants pour qu’il n’y ait
pas d’emprunts à la langue anglaise.
En plus de l’usage de la langue maternelle pour mieux faire comprendre la langue
anglaise, le principe de l’alternance codique aux fins d’explication de certaines notions et
concepts est exploité pendant les cours de sciences et mathématiques dans le programme
bilingue identitaire.
L’effort fait par les deux enseignants pour ne communiquer qu’en langue maternelle
lors des cours la concernant est fort louable. Le faible taux d’emprunts d’une langue à l’autre
est aussi recommandable dans la mesure où il préserve l’intégrité de chacune des langues en
présence. L’alternance codique dans l’apprentissage de certaines disciplines pourrait
défavoriser les langues maternelles africaines qui s’avèreraient être les plus démunies. En
conséquence, il serait souhaitable que les pratiques pédagogiques axées sur la convergence
LN-français/anglais, impliquent un effort soutenu dans la modernisation des langues
africaines de scolarisation. En tout état de cause, nous suggérons que la gestion des langues de
scolarisation fasse l’objet d’une planification qui prenne en compte l’intérêt des apprenants et
non des considérations purement extrascolaires. A cet égard, des modèles de gestion de
langues dans les programmes d’enseignement bilingue éprouvés par la réalité des faits,
existent et on gagnerait à les adapter aux contextes africains.
38
entend par là l’acquisition des habiletés en lecture et en écriture, il va sans dire que ce
renforcement a bel et bien eu lieu.
La didactique de la langue maternelle à l’école primaire constitue un élément
fondamental du recyclage des maîtres destinés au programme bilingue identitaire au
Cameroun. Les deux maîtres nous ont confiés qu’ils étaient armés pour enseigner la langue
maternelle, c’est –à- dire les habiletés en lecture et en écriture. De même, ils ont déclaré être
armés pour enseigner d’autres connaissances dans cette langue.
Ils souhaiteraient recevoir un renforcement dans le domaine de la didactique, en ce qui
concerne la pratique d’enseignement.
Le niveau linguistique des enseignants observés nous a paru satisfaisant. Mais, on a
tout intérêt à introduire une didactique impliquant la convergence langues maternelles –
français/anglais en formation initiale des instituteurs. Ne pas se contenter tout simplement des
stages de recyclage qui comportent des limites quant à la maîtrise de la langue maternelle
écrite.
En ce qui concerne les manuels, dans les classes visitées, les élèves utilisaient un
manuel comme support de l’enseignement. Dans ce programme, le ratio d’utilisation de
manuel était d’un élève ou deux par manuel. Dans l’ensemble tous les élèves ont accès aux
manuels qui leur sont distribués en début de leçon et récupérés à la fin.
Des productions du Comité d’étude de la langue kom (Kom education pilot Project)
comme des journaux et d’autres ouvrages de sensibilisation à l’hygiène, à la culture et à la
santé sont exploités dans ce programme d’enseignement. D’autres matériels le sont aussi, en
l’occurrence, des flashes cards, des figurines, des poinçons, etc.
Les manuels didactiques utilisées dans le programme observé nous ont paru
satisfaisants dans la mesure où, sans entrer dans les polémiques qui entourent les méthodes
d’enseignement /apprentissage des langues, ils comportent des contenus qui rapprochent
l’apprenant de son environnement. De même, ils assurent une progression mesurée de
l’apprenant à travers le processus de construction de ses connaissances. Les deux principes
pédagogiques suivants qui ne sont que des truismes, et qui consistent à aller du connu vers
l’inconnu, du concret à l’abstrait, sont visibles à travers ces manuels. Il conviendrait de mettre
en place un système cohérent d’édition de manuels en langue maternelle.
En guise de conclusion, nous pouvons dire de notre observation des classes dans le
projet éducatif kom que celui-ci constitue une pratique à être encouragée. Fondée sur le
39
modèle II du PROPELCA, cette pratique a donné à la communauté éducative camerounaise
l’occasion d’expérimenter une autre vision de l’éducation, enracinée dans la culture de
l’apprenant. Ici, l’élève va à la conquête des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être
progressivement, sans se heurter d’entrée de jeu, à la barrière linguistique érigée par le
système colonial. Le modèle bilingue pratiqué ici gagnerait à être étendue à tout le cycle
primaire. La didactique des langues nationales en convergence avec les langues
secondes/étrangères devrait être inscrite dans la formation initiale des instituteurs.
Le deuxième site d’observation dont nous présentons les résultats ici à titre de
comparaison, a été celui de deux établissements secondaires dans la ville de Douala, le
Collège Libermann, et ses environs, le Collège Saint Hubert de Souza, tous les deux collèges
missionnaires. Au Collège Libermann de Douala, les enseignants suivants ont été sollicités :
Thomas Eyoum Ndando (pour l’enseignement du duala), Gaston Sop (pour l’enseignement
du ghomala’) et François Désiré Samnick (pour l’enseignement du basaa). Au Collège Saint
Hubert de Souza, c’était Adolphe Ndjong Makoum pour l’enseignement du bankon.
Les observations menées se sont déroulées dans des salles de classe en plusieurs
étapes dont les plus représentatives sont :
a) Le déroulement des cours
Deux cours semblent donner la mesure de ce qui se passe sur le terrain : le premier se
déroule au Collège Libermann en classe de 6ème M3 (effectif - 21 élèves, durée - 01 heure).
Après avoir identifié avec les élèves (dans le cours précédent) les différents articulateurs, ce
sont les sons du langage qui sont présentées sous un titre assez classique pour tout étudiant de
linguistique à l’université : Les sons de la parole. L’enseignant invite les élèves à identifier
avec lui les différents organes articulateurs qui rentrent en jeu pendant l’exécution de chacun
des sons de la parole. Le schéma adopté est celui d’un tableau phonique, ce qui permet de
caractériser chacun des sons étudiés sous forme de traits articulatoires. A la fin du cours, le
devoir à faire à domicile est celui-ci : « Quels organes de la parole permettent de produire les
sons suivants : [p], [j], [t], [f], [v], [b], [m], [n], [w], [r].
Le deuxième cours, observé au Collège Saint Herbert est la partie introductive au
cours intitulé « Langues et cultures nationales » (Classe 6e, durée - 01h, effectif - 60 élèves
présents). Le plan des enseignements met en évidence une configuration bipartite : une partie
théorique et une partie pratique. La partie théorique équivaut à un cours de linguistique et
surtout de phonétique (une pratique identique à ce qui est présenté ci-dessus pour le Collège
Libermann). Dans la partie pratique, des activités identifiées comme culturelles sont prévues.
Ce sont entre autres l’exploitation de documents produits par l’enseignant ou les élèves
40
(chants, récits, contes). Il est également prévu la production d’instruments de musique (tam-
tam, balafon) et du matériel à usage domestique (mortier); la fabrication de mets (miondo) ; la
pratique de l’extraction d’huile de palme ; etc.
Pendant et après les cours, l’équipe s’est intéressée aux supports d’enseignement le
manuel, dont la place paraît prégnante dans le dispositif d’enseignement.
b) Les manuels
Ceux utilisés dans les deux établissements sont soit des productions du PROPELCA
(Fiches provisoires de phonétique pratique, 6e), soit des productions locales s’inspirant du
modèle PROPELCA :
- Nigi bankon (manuel pour lire et écrire le bankon, 2000)
- Mba na ee .. Initiation au duala, (Tomes 1 et 2), collège Libermann, 2007
- Chants d’enfants en duala et basaa, langues et littératures nationales, Collège
Libermann, 1982
Ces textes sont conçus par les enseignants de ces différentes disciplines (qui ont
d’ailleurs montré aux enquêteurs des extraits des prochaines publications que ce soit à Souza
ou à Douala), et édités soit par l’établissement d’exercice (le cas de Libermann) ou bien par
les comités de langues mis en place grâce à l’appui technique de PROPELCA.
En dehors du manuel de chanson, les autres ouvrages sont bilingues : Mba na ee …
combine deux versions du même texte (une version en duala et une traduction en français).
Quant aux Fiches provisoires de phonétique pratique produit par PROPELCA et Nigi bankon,
il s’agit d’ouvrages techniques en français qui décrivent le fonctionnement du système formel
des langues camerounaises. C’est dire que tous ces ouvrages sont construits sur une base
linguistique commune : le texte est rédigé en français avec des exemples ou bien une
traduction en langue locale.
c) Les langues utilisées
L’essentiel des interactions se déroule en français, les langues locales n’intervenant
que pour des exemples, sur invitation de l’enseignant. Une pratique observée au collège
Libermann est l’utilisation des langues locales dès l’amorce des interactions (à l’entrée du
professeur ou bien d’un étranger6). Une seule fois l’équipe a constaté que l’enseignant avait
précédé les élèves dans la salle de classe (cours de ghomala’). A l’entrée de chacun, on
pouvait entendre le rituel de politesse po ti yo lae (« bonjour à vous ») ou bien o ti lae
6
Cela a été le cas chaque fois que l’enquêteur est entré dans une salle de classe. Il faut cependant noter que les
élèves ont préalablement été informés de son arrivée et on peut considérer que leurs pratiques répondent à
des recommandations de leurs enseignants respectifs.
41
(« bonjour »). Il est arrivé que l’enseignant alterne les langues pendant des phases du cours,
ce qui lui permet d’expliquer certains aspects du même cours.
On comprend que le professeur veut utiliser le ghomala’ comme médium
d’enseignement, ce qui semble tétaniser l’auditoire, muré dans un silence dont le français
apparaît comme la clé d’ouverture. C’est lorsque la question est posée en français que les
élèves se décident à réagir. Ce silence est-il expliqué par l’insécurité langagière de ces
élèves qui auraient peur des réactions des autres camarades, de l’enseignant ou des enquêteurs
au cas où leurs discours étaient vus comme fautifs ? Comprenaient-ils seulement la question
de l’enseignant ? Aucune de ces hypothèses n’est à écarter. Mais il faut surtout relever un
fait : l’enseignement du duala, du bankon ou bien d’autres langues camerounaises se fait
essentiellement en français, ces langues étant tout simplement des matières d’enseignement.
On peut tout simplement regretter que les représentations prises en compte dans ces
pratiques didactiques, soient seulement celles des institutions de l’église. Dans cette optique,
c’est surtout la langue qui faciliterait le sermon du prêtre qui serait prioritaire. Que dire des
choix des populations7 ? Pourquoi privilégier une langue par rapport à une autre? Comment
prendre en compte différents rapports aux langues des différents acteurs sociaux ? Seul le
point de vue du linguiste est pris en compte à travers les descriptions rapportées par les livres,
auxquels se soumettent les enseignants.
d) Objectifs de l’enseignement
Au regard des articulations théoriques, on dira que les langues sont enseignées sans
ancrage effectif dans les pratiques quotidiennes. Même si certains enseignants reconnaissent
que ce choix de l’église de pratiquer ces enseignements est une manifestation du projet
d’évangélisation qui date de l’époque coloniale, on ne perçoit pas explicitement la prise en
compte de cet objectif dans les enseignements. Pendant les différentes observations, aucune
allusion ne sera faite à la religion, même implicitement. L’objectif général affirmé par les
enseignants est le rapprochement des apprenants de leurs pratiques quotidiennes, mais on a
l’impression que ce rapprochement se fera au simple fait de décrire des aspects de ces langues
et cultures. Il manque donc aux enseignants de réels éléments de mise en place de stratégies
qui permettent d’atteindre leurs objectifs.
7
Des populations d’origines ethniques différentes à Souza (du moins ceux à qui la question a été posée) auraient
aimé qu’à défaut de leurs langues, le pidgin soit également enseigné, ce qui supposerait alors leur prise en
compte en tant qu’ « allogènes » dans les orientations didactiques de l’église.
42
e) Le modèle pédagogique (relation maitre – élève)
L’enseignant adopte une stratégie d’enseignement assez classique : le maître est
détendeur du savoir. Les élèves quant à eux paraissent assez enthousiastes de découvrir ces
enseignements qui consisteront à faire entrer en salle de classe des « choses qui étaient pour
le quartier et la maison »8. Voilà pourquoi l’enseignant reconnaît vouloir exploiter cette
motivation pour adapter ses méthodes de travail, ce qui lui permettrait de créer un climat
favorable. L’enseignant domine la classe; il détient savoir et autorité, choisit les textes et
prépare les exercices, pose les questions et les corrige. L’ensemble du cours se déroule dans
une interaction à sens unique : de l’enseignant vers les élèves (enseignement de type
transmissif). On remarque une priorité accordée à l’écrit et parfois on s’arrête à des mots
qu’on traduit sans chercher à les contextualiser. Globalement, le cours de langues et cultures
s’apparente à un cours de linguistique de niveau universitaire (cf. Les éléments de
phonétique). Une des raisons qui explique ce choix est la formation de l’enseignant.
8
Réaction d’un des élèves à Souza dès que le contenu des éléments de cultures est évoqué.
43
4. DISPOSITIFS ET CURRICULUM DE FORMATION INITIALE ET
CONTINUE DES ENSEIGNANTS
Les maîtres sont recrutés et formés dans les Écoles normales d’instituteurs
d’enseignement général (ENIEG), structures à forte implantation régionale, voire
départemental. Le profil à l’entrée requiert le BEPC pour un cursus de trois ans, le probatoire
pour un cursus de deux ans et le Baccalauréat pour un cursus d’un an. C’est à la sortie et en
fonction de la capacité d’absorption de la fonction publique de l’État, que les instituteurs sont,
à compétence égale, soit recrutés comme fonctionnaires, soit comme contractuels. Ceux qui
n’entrent dans aucune de ces deux catégories sont temporairement utilisés comme des
instituteurs vacataires(IVAC). Le mode de gestion de tout ce personnel est fortement
concentré. Toutefois, dans la mise en œuvre de la politique de régionalisation, les délégués
régionaux ont vu leur compétence accroître, relativement à la question de la gestion des
carrières (affectation, mutation, promotion). Il n’y a pas incitation particulière, en dehors des
primes statutaires (rendement, technicité).
Les mesures incitatives en faveur des maîtres intervenant dans des dispositifs bi-
plurilingues devront être prises, à l’exemple des traitements servis aux maîtres des écoles
d’application (bonification de trente points d’indice).
44
4.3. Niveau linguistique des enseignants en LN et LO
9
On revoit ici, le modèle PROPELCA
45
MINESEC et le MINEDUB, a renforcé la problématique de l’insertion de langues nationales
dans le système éducatif camerounais.
L’expérience est plus avancée du côté des Enseignements secondaires où les structures
d’opérationnalisation sont déjà mises en place (création d’une inspection pédagogique
nationale, nomination des inspecteurs pédagogiques nationaux et régionaux). Du côté de
l’Education de base, le processus se met méthodiquement en place.
Pour ce qui est des curricula, il est stipulé, s’agissant du profil à la sortie, qu’à l’issue
de sa formation à l’Ecole Normale Supérieure, chaque professeur de langues et cultures
nationales doit être en mesure d’enseigner les matières suivantes sans exclusive :
- la phonétique et la grammaire appliquées aux langues camerounaises au sous-cycle
d’observation (6ème et 5ème) ;
- les cultures nationales camerounaises (proverbes, contes, épopées, chants, rites,
traditions, …) dans toutes les classes de l’enseignement secondaires (6ème – Tle) ;
- une langue nationale au sous-cycle d’orientation et au cycle de spécialisation (4ème,
Tle).
S’agissant des programmes de formation, ceux-ci sont appelés à habiliter l’élève-
professeur à maîtriser les savoirs dans les unités d’enseignement fondamental : linguistique
(phonétique, phonologie, morphologie, syntaxe, sociolinguistique), didactique de langues
camerounaises (alphabet, orthographe, grammaire scolaire), culture camerounaise
(anthropologie, arts, littératures, croyances et coutumes), sciences de l’éducation (psychologie
de l’enfant, histoire et sociologie de l’éducation, psychopédagogie, de docimologie),
informatique appliquée aux langues africaines, formation bilingue et unités d’enseignement
optionnelles (langues vivantes étrangères).
46
5. RESULTATS ET IMPACTS DES POLITIQUES MISES EN ŒUVRE
Les expériences en cours et les réformes entreprises autorisent à penser que leur
impact sera plus visible à plus ou moins brève échéance, dans la mesure où il est question de
valorisation des langues et cultures camerounaises. En outre, l’approche par compétence
récemment mise en œuvre dans le système éducatif camerounais va de plus en plus solliciter
des méthodologies fondées sur la complémentarité langues officielles/langues nationales.
47
6. PARAMETRES DE REUSSITE DES POLITIQUES BI-PLURILINGUES
Les politiques bi-plurilingues présentent incontestablement des avantages qui ont été
énumérés tout au long de cette étude. Toutefois, la réussite optimale de l’innovation va
exiger :
- un bon cadrage législatif et réglementaire ;
-Une volonté politique forte ;
- des politiques d’aménagement linguistique bien élaborées et soutenues
financièrement ;
- des institutions d’accompagnement (les ONG, les comités de langue, centres
d’alphabétisation en langues nationales, écoles normales des instituteurs, écoles normales
supérieures, centre de recherches) ;
- une ingénierie linguistique avec en prime une bonne numérisation des langues
camerounaises ;
- une conservation et une valorisation du patrimoine culturel national ;
- une promotion constante des industries culturelles avec l’aide des partenaires
nationaux et internationaux, etc.
a) Ressources humaines
On compte à ce jour 87 265 instituteurs qui forment les effectifs de l’éducation de
base, répartis dans 18 389 établissements scolaires, donc 7 459 écoles maternelles et primaires
publiques créés de 1985 à 2010. Il y a là donc un potentiel tout à fait considérable qui ne
demande qu’à être mis à contribution dans les dispositifs d’éducation bi-plurilingue.
48
instituteurs entamé en 2007 coûtera, à son terme en 2011, la somme de 194 milliards de
francs CFA, selon l’Action, organe d’informations du parti au pouvoir, dans sa livraison du 25
mars 2010.
Il existe des émissions quotidiennes en langues nationales dans les dix stations
régionales de la Cameroon Radio Television (CRTV). Les diffusions concernent les
informations officielles, les conseils pratiques (vulgarisation des programmes de santé,
49
d’agriculture, avec un point d’orgue sur la culture, la musique et le théâtre). Cette politique
assure d’une certaine manière la promotion de ces langues.
D’une manière générale, un débat national contradictoire n’a jamais été organisé. Une
étude ultérieure pourrait être entreprise en tant que de besoin.
Les élèves sont au contact avec les langues d’enseignement (français/anglais) dans les
zones urbaines où sont exposées et vendues plus de 100 quotidiens, hebdomadaires et
mensuels que compte le Cameroun. En outre, on trouve aussi, à des fins d’évangélisation ou
de vulgarisation agricoles des journaux en langues camerounaises, à l’exemple de NLEB bë
kristen (journal en langue beti) de l’archidiocèse de Yaoundé.
50
7. CONCLUSION
51
les curricula de formation, dès l’enseignement fondamental. L’apprenant a tout à gagner -
ainsi que l’ont démontré les travaux des linguistes acquisitionnistes - s’il maîtrise une ou
plusieurs langues nationales comme voie d’accès aux savoirs d’expérience, aux savoirs
experts et aux savoirs savants. La réduction des échecs scolaires dus au dépaysement du jeune
apprenant face aux savoirs exogènes dans une langue étrangère est le résultat attendu de cette
innovation. Divers facteurs de blocage de celle-ci sont enregistrés à tous les niveaux. Il
revient aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et de marcher au rythme du
monde. Contrairement à la doxa, le plurilinguisme n’est pas un obstacle à la promotion de
l’unité nationale, au contraire il est le gage de la diversité et de la richesse culturelle du
Cameroun. La préservation du patrimoine est un impératif catégorique car une langue qui
n’est ni pratiquée ni aménagée est vouée à la disparition ; ce qui constituerait une perte
irréversible pour toute l’humanité.
In fine, l’équipe-pays qui s’est déployée sur le terrain Cameroun:
• considérant le rôle primordial des langues nationales dans la préservation et le
renforcement de l’identité nationale, ainsi que la nécessité pressante de
sauvegarder ce riche patrimoine national dans toute sa diversité ;
52
8. PRECONISATIONS ARGUMENTEES
• de prendre des mesures incitatives en faveur des maîtres intervenant dans les dispositifs
bi-plurilingues, à l’exemple des traitements servis aux maîtres des écoles d’application
(bonification de points d’indice) ;
53
• de signer des conventions de partenariat avec les associations et organisations œuvrant à
la promotion des langues et cultures nationales;
• d’introduire les langues et cultures nationales dans les systèmes d’évaluation afin que
ces enseignements prennent plus de valeur et cessent d’être considérés comme de
simples cours de distraction faisant l’objet de curiosité de toutes sortes;
• de former des formateurs dans l’optique d’une véritable didactique des langues
nationales et d’une pédagogie convergente langues nationales/français et/ou anglais). La
didactique des langues nationales en convergence avec les langues secondes/étrangères
devrait être inscrite dans la formation initiale des instituteurs.
• de promouvoir dans les pratiques de classe des méthodes d’enseignement de type non
directif. À cet égard, il conviendrait d’encourager les modèles didactiques axés sur une
gestion favorable des interférences entre les langues maternelles et les langues
secondes/étrangères afin que les deux systèmes linguistiques contribuent alternativement
à l’enrichissement de l’apprenant ;
• de promouvoir une gestion des langues de scolarisation qui prenne en compte l’intérêt
des apprenants et non des considérations purement extrascolaires.
54
8.4 Aux universités (Facultés, Écoles normales supérieures (Yaoundé,
Maroua et Bambili), Centres de langues et cultures camerounaises…)
• de faire tenir lesdits résultats assortis des propositions concrètes aux autorités
compétentes ;
• d’organiser une séance de restitution des travaux de cette équipe avec l’appui de l’AUF,
à l’instar des deux autres ateliers précédents (Mons (2005), Kribi (2006) à l’intention
des décideurs, pour une prise de conscience nationale du retard accusé dans la
valorisation des langues nationales ;
• d’organiser des séminaires de recyclage dans les ENS pour une mise à niveau des
praticiens sans formation initiale.
8.5 Aux partenaires du développement (AFD, MAE, OIF, UNICEF, AUF, etc)
55
BIBLIOGRAPHIE
56
ANNEXES
57
ANNEXE N°1 : Termes de référence du projet
LASCOLAF
1. Présentation générale
2. Contexte
Plusieurs pays francophones ont engagé, ces dernières années des réformes nationales
visant à l’introduction d’une (ou des) langue(s) nationale(s) comme medium d’enseignement
dans l’enseignement de base. Dans l’enseignement primaire l’utilisation des langues
nationales vise à favoriser les apprentissages fondamentaux et à rendre plus aisée l’acquisition
progressive d’une langue de communication internationale. La langue première de l’élève
exerçant une influence déterminante sur son développement cognitif et affectif, le recours au
bi/plurilinguisme scolaire à ce niveau d’apprentissage permet de réduire l’échec scolaire.
58
de la qualité des apprentissages. Les réformes des usages linguistiques dans l’enseignement de
base peinent à produire les effets escomptés.
Les analyses des résultats obtenus par les systèmes éducatifs d’Afrique subsaharienne
francophone (notamment celles réalisées par la CONFEMEN - programme PASEC) montrent
un faible niveau des acquisitions scolaires, en mathématiques notamment, qui semble corrélé
avec une mauvaise maîtrise du français. Ces difficultés causent un échec scolaire massif et
expliquent la faible efficacité interne de l’enseignement de base (redoublements, abandons).
Pour y remédier une réforme des pratiques pédagogiques et de l’organisation du système
éducatif est nécessaire : la révision des curricula, en cours dans de nombreux pays, a un
impact direct sur les choix de politiques linguistiques au sein des systèmes éducatifs.
- Comment réduire l’échec scolaire massif observé faute d’une maîtrise suffisante des
langues d’enseignement ? Quelle place accorder aux langues nationales dans l’enseignement ?
Pour quels types d’enseignements ? A quels stades du cursus (préparatoire, élémentaire,
moyen)?
59
3. Objectifs
La finalité de l’étude est d’identifier les stratégies pédagogiques les plus appropriées
dans le contexte multilingue africain au service d’une meilleure efficacité des politiques
linguistiques des pays considérés.
L’objectif principal de l’étude est d’examiner les interactions entre langue française et
langues nationales africaines dans les politiques publiques d’éducation et de formation, à
l’aune de leurs résultats en terme de succès pédagogique pour déboucher sur des
recommandations aussi opérationnelles que possibles pour les Etats comme pour leurs
partenaires techniques et financiers.
4. Champ de l’étude
60
Niger – études à venir) ; pour le Mali, une simple mission conclusive est à prévoir, sans mise
en œuvre d’une enquête ;
3. pays où le français est en zone de « contact direct » avec une autre langue
internationale (exemple : Cameroun – étude en cours) ;
La liste des pays à étudier sera finalisée après accord du ministère de l’Education du
pays concerné pour la participation à l’étude.
61
- des entreprises et organisations d’employeurs pour analyser l’efficacité externe du
parcours linguistique offert par le système éducatif (public et privé) ;
Ils réaliseront également des observations de classe sur des échantillons pertinents
d’écoles et dialogueront avec les services déconcentrés en charge de l’encadrement et du
pilotage pédagogique des établissements. Les échantillons de classe seront choisis de manière
à être représentatifs, dans chaque pays, des modèles d’articulation possibles entre langues
africaines et français.
Les monographies par pays pourraient plus particulièrement être l’occasion d’un
approfondissement des éléments suivants :
1. Politique linguistique
- dans quel cadre sont mises en place les scolarisations bilingues/plurilingues (lois,
arrêtés, règlements, dispositifs législatifs) ?
- quelle(s) est (sont) la(es) finalité(s) de l’enseignement dans une ou plusieurs langues
africaines ?
- quels sont les acteurs et bailleurs promouvant cette politique (Etat, régions,
communautés, associations nationales ou étrangères) ?
- qui fait les choix des langues d’enseignement dans les écoles (Etat, région,
communauté
62
- les méthodes d'apprentissage/enseignement : sur quel mode pédagogique s’opère la
relation didactique entre le maître, l’élève, le savoir ? S’agit-il d’un
enseignement/apprentissage transmissif, constructiviste, etc. ? En dehors des interactions
verticales (maître-élèves), existe-t-il des interactions horizontales (élèves-élèves), et quels
sont les moments de la classe concernés par ces deux types de relations ?
- les modèles didactiques ; existe-t-il des liens entre les apprentissages des langues
africaines et les apprentissages du français ?
63
4. Les effets mesurables, dans les écoles où les classes sont observées, des pratiques
pédagogiques en matière de langues de scolarisation :
- analyse des performances des élèves dans les langues enseignées lors des évaluations
et examens) ;
5. Quels paramètres doivent être pris en compte pour que les enseignements articulant
langues nationales et langue française réussissent sur le terrain, notamment au regard des
environnements culturels locaux et des profils de compétences recherchés aux différents
niveaux des systèmes éducatifs?
- les ressources consacrées à la recherche sur les langues nationales en vue de leur
usage à l’écrit dans le système éducatif ;
- la prise en compte des différentes images des langues appelées à être langues
d’enseignement chez les différents acteurs (décideurs, enseignants, parents d’élèves) ;
6. Quel est le profil de formation générale des enseignants ? Quel est le niveau
linguistique des enseignants dans les langues dans lesquelles ils sont censés enseigner ?
Existe-t-il des dispositifs d'évaluation et de renforcement du niveau linguistique des
enseignants ?
64
En conclusion
Les auteurs des études pays chercheront à répondre aux questions suivantes : quelles
mesures sont à préconiser pour améliorer les dispositifs bilingues/plurilingues dans
l’enseignement fondamental, en cohérence avec les profils de compétences recherchés aux
différents niveaux ? Dans chaque situation spécifique, in fine déterminée par la politique
linguistique des Etats, existe-t-il, dans les situations d’enseignement/apprentissage, des
pratiques didactiques plus efficaces à recommander, d’autres, risquées, à éviter ? Quelles
précautions faut-il prendre pour leur mise en œuvre ? Quels sont les avantages relatifs des
différentes manières d’organiser l’articulation entre langues nationales et langue française, au
sein des systèmes éducatifs en termes d’efficacité pédagogique constatée (qualité des
apprentissages, rentabilité sociale et économique) ?
Temps de travail des experts chargés des études-pays (études pays et bibliographie)
Le temps de travail estimé pour les experts est à titre indicatif comptabilisé sur la base
forfaitaire de :
65
ANNEXE N°2 : Liste de personnes rencontrées.
66
ANNEXE N°3 : Calendrier de travail
67
• Du 17 au 24 janvier 2010 : mission de l’équipe camerounaise au Burundi
- Séances de travail avec l’accompagnateur scientifique et l’équipe-hôte à l’effet de
relire les propositions de finalisation-approfondissement des rapports-pays
transmis par le Comité scientifique ;
- Observations de classes à Bujumbura ;
- Rencontre avec les inspecteurs pédagogiques du Burundi réunis en séminaire de
formation au CELAB ;
- Séance de travail avec le doyen de la Faculté des lettres et Sciences humaines de
l’université de Burundi ;
• De février à avril 2010 : compléments d’enquêtes et reformatage du rapport selon les
recommandations du Comité scientifique.
• 03 mai 2010 Transmission du rapport à l’AUF
68
ANNEXE N°4 : Fiches d’observations de classes
69
L’enseignement de la langue de scolarisation s’accompagne-t-il d’une réflexion sur le fonctionnement
(grammatical, linguistique) de cette langue ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- activités sur la morphosyntaxe de cette langue 1
- activités sur la correction phonétique de cette 1
langue
- activités sur le lexique de cette langue 1
Total 3/3
3. Modèles didactiques : existe-t-il des liens entre les apprentissages en LN et les apprentissages en
anglais ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- comparaisons explicites faites entre les systèmes 1
- analyses d’erreurs des apprenants à partir des 1
différences entre les langues
- recours à des traductions d’une langue à l’autre 1
Total 3/3
4. Gestion de l’utilisation des langues dans la classe
- une seule langue présente dans la communication 0
- recours à des emprunts à l’autre langue quand le 1
mot emprunté n’existe pas
- recours à de l’alternance codique servant à mieux 1
expliquer
Total 2/3
5. Niveau linguistique du maître dans la langue de scolarisation
- le maître a-t-il la langue de scolarisation comme 1
langue première ?
- le maître a-t-il eu une formation initiale générale ? 1
- le maître a-t-il eu un renforcement linguistique 0
dans cette langue ?
- le maître a-t-il eu une formation didactique dans 1
cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner dans cette langue ?
- dans quel(s) domaine(s) le maître aimerait-il Approche didactique
recevoir un appui ?
Total 5/6
6. Supports de l’enseignement
- un manuel est-il utilisé ? oui
- combien d’élèves avec le manuel pendant la Les manuels sont distribués aux élèves et repris
leçon ? après la leçon
- des supports authentiques (journaux, chansons, Des productions du comité de langue kom
publicités) sont-ils utilisés ? Si oui, lesquels ? (association pour le développement de la langue
kom)
- d’autres matériels sont-ils utilisés ? Si oui, des flahs-cards, des figurines, etc.
lesquels ?
70
Classe : École publique de Mboh
Lieu et date : 18 mars 2008
Effectif : 38 élèves
Niveau : class I
Langue d’enseignement : langue ItaΝikom
Matière enseignée : culture générale (éducation
à l’environnement)
Sujet de la leçon : le bambou
Les méthodes d’enseignement/apprentissage des langues
Type transmissif (indices ci-dessous donnent une note agrégée de 0 à 6)
Le temps de parole du maître est supérieur à celui 1
des élèves
Le maître pose toujours les questions 1
Il n’y a qu’une réponse possible aux attentes du 0
maître
Il n’y a pas d’interaction élèves-élèves 0
Le maître donne d’abord la règle, que les élèves 0
appliquent
L’activité de l’élève est souvent résumée à la 0
récitation/répétition de la règle
Total 2/6
Type constructiviste (indices ci-dessous donnent une note agrégée de 0 à 6)
Le temps de parole des élèves est supérieur à celui 0
du maître
Les élèves posent des questions 1
Le maître prend en considération plusieurs types de 1
réponses
Il y a des interactions élèves-élèves 1
Les élèves construisent une règle à partir de 1
manipulations/observations
L’élève est amené à réinvestir les règles dégagées 1
Total 5/6
2. Apprentissage de la langue de scolarisation
L’enseignement de la langue de scolarisation est-il un enseignement de type communicatif ? (indices
agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 4)
- apprentissage de la compréhension orale 1
- apprentissage de la lecture 1
- apprentissage de la production orale 1
- apprentissage de la production écrite 1
Total 4/4
L’enseignement de la langue de scolarisation s’accompagne-t-il d’une réflexion sur le fonctionnement
(grammatical, linguistique) de cette langue ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- activités sur la morphosyntaxe de cette langue 1
- activités sur la correction phonétique de cette 1
langue
- activités sur le lexique de cette langue 1
Total 3/3
71
3. Modèles didactiques : existe-t-il des liens entre les apprentissages en LN et les apprentissages en
anglais ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- comparaisons explicites faites entre les systèmes 1
- analyses d’erreurs des apprenants à partir des 1
différences entre les langues
- recours à des traductions d’une langue à l’autre 1
Total 3/3
4. Gestion de l’utilisation des langues dans la classe (indices agrégés ci-dessous donnent une note
de 0 à 3)
- une seule langue présente dans la communication 0
- recours à des emprunts à l’autre langue quand le 1
mot emprunté n’existe pas
- recours à de l’alternance codique servant à mieux 1
expliquer
Total 3/3
5. Niveau linguistique du maître dans la langue de scolarisation. (indices agrégés ci-dessous
donnent une note de 0 à 6)
- le maître a-t-il la langue de scolarisation comme 1
langue première ?
- le maître a-t-il eu une formation initiale générale ? 1
- le maître a-t-il eu un renforcement linguistique 0
dans cette langue ?
- le maître a-t-il eu une formation didactique dans 1
cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner dans cette langue ?
- dans quel(s) domaine(s) le maître aimerait-il didactique
recevoir un appui ?
Total 5/6
6. Supports de l’enseignement
- un manuel est-il utilisé ? 0
- combien d’élèves avec le manuel pendant la Les manuels sont distribués à tous les élèves le
leçon ? temps que dure la leçon
- des supports authentiques (journaux, chansons, -
publicités) sont-ils utilisés ? Si oui, lesquels ?
- d’autres matériels sont-ils utilisés ? Si oui, Des matériaux de l’environnement, des flashs
lesquels ? cards, des figurines
72
Classe : École publique de Mboh
Lieu et date : 18 mars 2008
Effectif : 38 élèves
Niveau : class I
Langue d’enst : langue ItaΝikom
Matière enseignée : langue anglaise
Sujet de la leçon : l’expression orale
Les méthodes d’enseignement/apprentissage des langues
Type transmissif (indices ci-dessous donnent une note agrégée de 0 à 6)
Le temps de parole du maître est supérieur à celui 1
des élèves
Le maître pose toujours les questions 1
Il n’y a qu’une réponse possible aux attentes du 0
maître
Il n’y a pas d’interaction élèves-élèves 0
Le maître donne d’abord la règle, que les élèves 0
appliquent
L’activité de l’élève est souvent résumée à la 0
récitation/répétition de la règle
Total 2/6
Type constructiviste (indices ci-dessous donnent
une note agrégée de 0 à 6)
Le temps de parole des élèves est supérieur à celui 0
du maître
Les élèves posent des questions 1
Le maître prend en considération plusieurs types de 1
réponses
Il y a des interactions élèves-élèves 1
Les élèves construisent une règle à partir de 1
manipulations/observations
L’élève est amené à réinvestir les règles dégagées 1
Total 5/6
2. Apprentissage de la langue de scolarisation
L’enseignement de la langue de scolarisation est-il un enseignement de type communicatif ? (indices
agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 4)
- apprentissage de la compréhension orale 0 (pas encore)
- apprentissage de la lecture 0
- apprentissage de la production orale 1
- apprentissage de la production écrite 0(pas encore)
Total 1/3
L’enseignement de la langue de scolarisation s’accompagne-t-il d’une réflexion sur le fonctionnement
(grammatical, linguistique) de cette langue ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- activités sur la morphosyntaxe de cette langue 0(pas encore)
- activités sur la correction phonétique de cette 1
langue
- activités sur le lexique de cette langue 1
Total 2/3
73
3. Modèles didactiques : existe-t-il des liens entre les apprentissages en LN et les apprentissages en
français ? (indices agrégés ci-dessous donnent une note de 0 à 3)
- comparaisons explicites faites entre les systèmes 0 (pas encore)
- analyses d’erreurs des apprenants à partir des 0 (pas encore)
différences entre les langues
- recours à des traductions d’une langue à l’autre 1
Total 1/3
4. Gestion de l’utilisation des langues dans la classe
- une seule langue présente dans la communication 0
- recours à des emprunts à l’autre langue quand le 1
mot emprunté n’existe pas
- recours à de l’alternance codique servant à mieux 1
expliquer
Total 2/3
5. Niveau linguistique du maître dans la langue de scolarisation
- le maître a-t-il la langue de scolarisation comme 0
langue première ?
- le maître a-t-il eu une formation initiale générale ? 1
- le maître a-t-il eu un renforcement linguistique 0
dans cette langue ?
- le maître a-t-il eu une formation didactique dans 1
cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner cette langue ?
- le maître s’estime-t-il bien « armé » pour 1
enseigner dans cette langue ?
- dans quel(s) domaine(s) le maître aimerait-il didactique
recevoir un appui ?
Total 4/6
6. Supports de l’enseignement
- un manuel est-il utilisé ? 1
- combien d’élèves avec le manuel pendant la Les manuels sont distribués à tous les élèves le
leçon ? temps que dure la leçon
- des supports authentiques (journaux, chansons, Des productions du Comité de langue kom (Kom
publicités) sont-ils utilisés ? Si oui, lesquels ? education pilot project)
- d’autres matériels sont-ils utilisés ? Si oui, des flashs cards, des figurines
lesquels ?
74
ANNEXE N° 5 Tableau des vingt langues les plus aménagées au Cameroun
75
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
Langues de locuteurs cription Ecrite scolaire et type disponible
en L1
76
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
Langues de locuteurs cription Ecrite scolaire et type disponible
en L1
77
Nom des Pourcentage Véhicularité Trans- Utilisation Utilisation Matériel pédagogique
Langues de locuteurs cription Ecrite scolaire et type disponible
en L1
20 08 :
-Dictionnaires
Yemba 300 000 Oui Oui Oui Médium - Syllabaires
Enseignement -post syllabaires
2% formel -Arithmétique
expérimental -Grammaire
-contes et proverbes
-Journal
-Histoires biblique.
N.B.1 La présentation des langues dans le tableau selon un ordre alphabétique procède
du fait que toutes ces langues sont encore à la phase expérimentale. Les données relatives à la
standardisation et aux matériels didactiques ne seront pertinentes qu’à la phase
d’implémentation effective.
N.B. 2 : Ces données sont extraites de l’ouvrage de Bitjaa Kody, Zachée Denis
(2003), Annuaire des langues du Cameroun, Yaoundé, CERDOTOLA
78
ANNEXE N° 6 : Curriculums Vitae des auteurs
C.V.N°I : Pr MBALA ZE
1- ÉTAT CIVIL
NOM : MBALA ZE
Prénom: : Barnabé
Né le : 13 septembre 1954 à Akekela-Awae
De : ZE ATEBA Ignace
Et de : BESSA NKOUDOU Xaverie
Nationalité : Camerounaise
Grade : Maître de conférences, indice 1300.
Situation familiale : marié, 5 enfants
Adresse : B.P. 11376 Yaoundé-CAMEROUN ;
e-mail : mbalaze@yahoo. Tél : 99 95 60 61
2- CURRICULUM STUDIORUM
79
3- EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE ET ADMINISTRATIVE
• 1980-1982 : Professeur et animateur pédagogique au lycée d’Abong-Mbang (Est-
Cameroun) ;
• 1982-1991 : Secrétaire général de la Faculté de Droit et des Sciences économiques
de l’Université de Yaoundé ;
• 1990 : Assistant à l’ENS (Sémiotique et didactique du français) ;
• 1991-1993 : Chef de Division des Bourses à l’Université de Yaoundé ;
• 1992 : Titulaire dans l’Enseignement supérieur, dans le grade de Chargé de cours ;
• 1993-2000 : Chef du Département de Français à l’ENS ;
• Depuis février 2003 : Maître de conférences à l’ENS ;
• De 2005 à 2009 : Chef de cellule de la Prospective au ministère de l’Enseignement
supérieur ;
• Depuis le 27 mars 2009 : Directeur des études à l’ENS de Yaoundé ;
• Depuis décembre 2004 : Chef du Département de français à l’ENS ;
4- AUTRES ACTIVITÉS
• 1978 et 1979 : préparation militaire supérieure au CIFAN de Ngaoundéré ;
• 2002 : Conseiller municipal de la Commune rurale d’Awae, Président de la
commission des finances ;
- Articles
1991 : - " Le couple actantiel sujet/Objet dans le théâtre d’Aimé Césaire et de Kateb
Yacine » in SYLLABUS N° 3, revue interdisciplinaire de l’ENS de Yaoundé ;
1994 : - " Per(ré)ception et fantastique dans la nuit sacrée 2 de Tahar Ben Jelloun, in
ÉCRITURES N° V, revue du Département de français de la Faculté des Arts, Lettres et
Sciences humaines de l’Université de Yaoundé I ;
80
1995 : -" Voyage et proximique dans Les Amandiers sont morts de leurs blessures de
Tahar Ben Jelloun », in LECTURES N° 1, revue scientifique du Cercle d’Études littéraires et
sémiolingustiques de Yaoundé (CELSEY) ;
-" Sémiotique de l’espace urbain dans l’Ange aveugle de Tahar Ben Jelloun", i n
SOSSONGO N° 1, revue internationale de critique littéraire de l’Université de Yaoundé 1;
-" Les droits de l’enfant dans l’Enfant de sable de Tahar Ben Jelloun : essai de
sémiotique juridique", in LECTURES N° 2, revue scientifique du CELSEY ;
1996 :-" La modalisation cognitive de l’espace parisien dans Les yeux baissés de Tahar
Ben Jelloun, in La revue française N° 1, revue de l’Université de Captown (Afrique du Sud) ;
2000 :-"Narrativité et quête identitaire dans Les Chambres de bois d’Anne HÉBERT
in IAPÉTUS N° 4, Bulletin de liaison scientifique afro-québécois, Québec (Canada).
81
2 0 0 4 : -Réception critique de la littérature maghrébine in Expressions
professeurs de français.
2008 : L’illusion référentielle dans Ils ont mangé mon fils de Jacques FAME
NDONGO, communication présentée au Congrès mondial du Centre international d’Études
francophones, (CIEF) juin 2008 à Limoges (France).
5.1.2- Ouvrage
1993 :-"Usage du français langue seconde en milieu multilingue", IIe partie, chapitre
1, in État de la Francophonie dans le monde, Paris, Documentation française, 1993,
424 p.
1994 :-"quel français pour enseigner les mathématiques ?", Synthèse des travaux de
recherche conjoints ENS de Yaoundé/ENS de Saint-Cloud Fontenay- aux Roses, in
DIAGONALES N° 30, mai 1994.
82
TRAVAUX INEDITS OU EN COURS
-
"Sémiologie et anthropologie : étude la jonction dans les mariages
endogamique et exogamique", à paraître dans LECTURES N° 3, revue
scientifique de CELSY ;
- Sémiotique des récits de réclusion ;
- Introduction à la didactique du récit.
-
6- EXPÉRIENCE DANS L’ANIMATION D’UNE RECHERCHE
83
2001 : Participation à la conférence des recteurs d’Afrique centrale à Malabo en
Guinée Equatoriale.
2006 : Participation sur invitation à des concertations à Paris entre l’ENS de Yaoundé
et l’ENS de la Rue d’Ulm à Paris.
2008 : Chef de projet du Cabinet GESTION SUD dans le cadre de la conception des
programmes de l’ENS de Maroua.
84
C.V.II Pr.WAMBA
CURRICULUM VITAE
Mme WAMBA
Née Ndogmo Guimkeng Rodolphine Sylvie
B.P.: 13544 Yaoundé (Cameroun)
Port. (237) 99-87-19-28/ 22-01- 27- 35
Email : [email protected]
Née le : 05/09/1966 à Yaoundé
Mariée : 05 enfants
Nationalité : Camerounaise
Bac. Série A4 obt. en juin 1984
I. SITUATION ACTUELLE
85
III. EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
V. DOMAINES DE COMPETENCE
86
• Du 19 au 21 mars 2009 : Aimé Césaire : dialogues contemporains avec le
monde francophone, MC Master University, Hamilton, Ontario, Canada.
• Du 26 au 29 mai 2009 : Emergences et prise en compte de pratiques
linguistiques et culturelles innovantes en situations francophones plurilingues.
Journées Scientifiques Inter-Réseaux de l’AUF. Damas (Syrie).
• Du 16 au 18 juin 2009 : Pluralités linguistiques et culturelles. Université de
Rennes 2.
• Du 30 novembre au 02 décembre 2009 : Atelier de synthèse du projet
« LASCOLAF- Cameroun ». Paris, AUF, AFD.
• Du 10 au 12 décembre 2009 : Pour une épistémologie de la sociolinguistique.
Université de Montpellier.
87
2006 -«Problématique des langues et question de développement en Afrique francophone
subsaharienne » in Nouvelles Etudes Francophones, revue du Centre International
d’Etudes Francophones (CIEF), USA, Vol.21, n°2, pp. 136-148.
2006 Les Chauves-souris de Bernard Nanga : une approche structurale du récit, Presses
Universitaires de Yaoundé, 167 pages.
2005 -« La conscience linguistique de l’élément poétique dans le paysage littéraire en
Afrique Subsaharienne », in Nouvelles Etudes Francophones, revue du Centre
International d’Etudes Francophones (CIEF), USA, vol. 20, n° 1, pp. 163-179
2005 -« De l’immanence du fait stylistique à la construction sémantique » in Annales de
la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Douala, Vol.3, n° 6
et7, pp.220-228.
88
C.V. III Dr. TSOFACK.
CURRICULUM VITAE
- professionnelle
TSOFACK Jean-Benoît
Université de Dschang
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Département des Langues Etrangères Appliquées
BP 049 Dschang - Cameroun
Tél : Portable : (+237) 74 96 94 53 / (+237) 77 86 90 51/ (+237) 94 02 92 42
Bureau : (+237) 33 45 17 90
Courriels : [email protected]
[email protected]
[email protected]
- personnelle
TSOFACK Jean-Benoît
s/c Pierre Eugène Kamdem
BP 318 Dschang-Cameroun
Tél : Portable : (+237) 74 96 94 53 / (+237) 77 86 90 51/ (+237) 94 02 92 42
Bureau : (+237) 33 45 17 90
Courriels : [email protected]
[email protected]
[email protected]
• Date et lieu de naissance : 22 janvier 1970 à Fongo-Ndeng
• Situation familiale : Marié
• Enfants en charge : 05
• Nationalité : Cameroun
Formation
89
Monsieur le Professeur Gervais Mendo Zé. Il soutient son Diplôme d’Etudes Approfondies
(D.E.A) en Linguistique française (Option stylistique) intitulé « Etude des stratégies
discursives dans les textes publicitaires au Cameroun : Essai d’analyse sémiostylistique ».
Parcours professionnel
Domaines de recherche
Ses recherches portent sur plusieurs domaines, tous liés l’Analyse des discours
(publicitaire, toponymique, politique, médiatique, littéraire etc) et du plurilinguisme urbain
(parlers jeunes, parlers des villes, français régional, etc.) dans le cadre de. la sociolinguistique
urbaine, recherche majeure devant aboutir à une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR).
1. TSOFACK, J.B. (2009), « Les divisions d’une ville coloniale par les mots : les deux
Tanga et la Ville cruelle de Mongo Beti », in BULOT. T., (dir), Formes & normes
sociolinguistiques. Ségrégations et discriminations urbaines, Paris, L’Harmattan, coll.
90
Espaces discursifs, pp. 223-242.
2. TANDIA MOUAFOU, J-J. R. et TSOFACK, J.B. (2009), « Langues, discours et
paroles intergénérationnelles : le camfranglais dans un journal pour jeunes », in
ANDRIOT-SAILLANT, C. (dir), Paroles, langues et silences en héritage, Clermont-
Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, pp. 311-327.
3. TSOFACK, J.B. (2009), « (Re)penser les pratiques et les politiques linguistiques pour
une gestion durable des villes plurilingues au Cameroun », in
5. TSOFACK, J.B. (2009), « Dire, parler, écrire « entre les langues » ou le parler
« plurilingue » dans un journal camerounais pour jeunes », in
Activités scientifiques
91
Membre du comité de rédaction de N’KA, Revue pluridisciplinaire de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Dschang.
92
Membre du jury du Prix international de sociolinguistique francophone, organisé en
partenariat avec les Editions L’Harmattan (Paris, Budapest, Turin, Ouagadougou) sous le
patronage de l’Association internationale des études québécoises (Québec / Canada).
Membre de l’équipe de recherche sur le projet LASCOLAF (« Etude sur les langues
de scolarisation dans l’enseignement fondamental en Afrique subsaharienne francophone »,
Enquête-pays (Cameroun), AUF 2008-2009.
Langue d’apprentissage
italien
93
C.V. IV Dr. EBA’A
Université de Poitiers
1992-2002 : DEUG, Licence, Maîtrise et D.E.A de Lettres modernes et Doctorat
Linguistique Française, Option civilisation médiévale [Titre de la thèse : "Quant" dans la
prose en moyen français. Analyse et description d’un signifiant grammatical] (mention très
honorable)
A/ Articles : revues et collectifs
94
11 « Le paradigme des opérateurs prépositionnels de thématisation et de structuration
argumentative dans le discours politique », à paraître dans les Annales de la Facultés des Arts
Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé » I
En ligne :
12 « L’ancrage identitaire chez Mongo Beti à travers deux figures de rhétorique : la métaphore
et la comparaison », in Baobab, Revue internationale en ligne de l’Université de Cocody
Abidjan 15 p.
13 « La phrase en liberté de Violette Leduc dans Thérèse et Isabelle », in Trésors à prendre,
Revue internationale en ligne. 13 p.
B/ Communications aux colloques
18 L’épopée romane [Texte imprimé] : actes du XVe Congrès international [de la Société]
Rencesvals, Poitiers, 21-27 août 2000/ textes rassemblés par Gabriel Bianciotto, Germain
Eba'a, Claudio Galderisi... [et al.] ; publ. par Gabriel Bianciotto et Claudio Galderisi. –
Poitiers : Université de Poitiers, Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, 2002
(87-Panazol : Impr. Lavauzelle, 2003). - 2 vol. (1068 p.) : ill., couv. ill. ; 27 cm. - (Civilisation
médiévale, ISSN 1281-704X ; 13).
19 Pr. Gervais MENDO ZE, avec la collaboration de Pr. FOSSO, Dr. TONYE, Dr. EBA’A :
En relisant l’Hymne National. Ô Cameroun Berceau de nos ancêtres. Approche historique et
linguistique, Paris, F.-X. de Guibert, 2004.
20 Prépa Bac. L’épreuve de langue française au Baccalauréat, sous la direction de Gervais
MENDO ZE et en collaboration avec Louis Martin ONGUENE ESSONO, Gérard Marie
NOUMSSI, Bienvenu NOLA, Alphonse TONYE et Pierrette BIDJOCKA, Yaoundé, Presses
Universitaires de Yaoundé, 2007.
D/ Comptes-rendus
95
22 « Mémoire Senghor. 50 écrits en hommage aux 100 ans du poète-président, Paris, Editions
de l’Unesco, 2006, 193 p. », in Le Français en Afrique. Revue du Réseau des Observatoires du
Français Contemporain en Afrique, n°22, p. 405-408.
96
C.V. Dr. FEUSSI
Valentin FEUSSI
FORMATION
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
PUBLICATIONS
FEUSSI, Valentin, 2007-b, « A travers textos, courriels et tchats : des usages de français au
Cameroun » dans Pierozak, Isabelle (dir), « Regards sur l’Internet, dans ses
97
dimensions langagières. Penser les continuités et discontinuités », Glottopol n°10,
juillet 2007, pp. 70-85 ; disponible sur www.univ-rouen.fr/dyalang/glottopol
FEUSSI, Valentin, 2007-a, « Le français et les pratiques linguistiques en contexte urbain : une
dynamique interactionnelle », Le Français en Afrique N°22, pp. 232-252.
FEUSSI, Valentin, 2008-b, Parles-tu français ? Ça dépend … Penser - Agir - Construire son
français en contexte plurilingue - Le cas de Douala au Cameroun -, Paris,
L’Harmattan, Espaces Discursifs.
À paraître
FEUSSI, Valentin, « “Talk your own, I go talk my own” - Quelques pistes de traduction du
discours sur Internet au Cameroun », Carnets d’Atelier de sociolinguistique n°6.
98
FEUSSI, V., M. EYQUEM-LEBON, A. MOUSSIROU-MOUYAMA et P. BLANCHET
(dirs) : Hétérogénéité sociolinguistique et didactique du français : contextes
francophones plurilingues, Agence Universitaire de a Francophonie, Editions des
Archives Contemporaines.
ASSOUMOU, J., A. F., AMABIAMINA et V. FEUSSI, ABA n°1, Revues les Lettres et
Sciences Humaines de l’Université de Douala
99
Communications orales dans un congrès international ou lors de séminaires
100
C.V. VI M. DJIAFEUA
CURRICULUM VITAE
ETAT CIVIL
SCOLARITE
DIPLOMES
1978 : CEPE
1982 : BEPC
1984 : Probatoire A4
1985 : BAC A4 (Mention A B)
1988 : Licence es-lettres (Lettres Modernes Françaises Option : Anglais
Spécialisation : Linguistique) (Mention AB)
1989 : Maîtrise en Linguistique (Mention AB)
1991 : DIPES II (Mention AB)
2001 : DEA en Linguistique Appliquée (Mention Bien)
101
2000 : Attestation de participation au séminaire d’initiation au management (Yaoundé,
du 26 au 30 juin 2000)
2000 : Attestation de participation au séminaire de spécialisation au management
(Yaoundé, du 20 au 21 juillet 2000)
2005 : Attestation de participation à l’atelier sur l’élaboration et la mise en œuvre des
politiques linguistiques, organisé par l’Organisation Intergouvernementale de la
Francophonie (Kinshasa, du 26 au 30 septembre 2005)
2005 : Attestation de participation à l’atelier sur l’apprentissage « CADRE » organisé
par la SIL –Cameroon (Yaoundé, du 10 au 14 octobre 2005)
2005 : Attestation de participation au Séminaire organisé par l’Agence
Intergouvernementale de la Francophonie sur le thème langues africaines et français :
Quel partenariat ? Comment ? Pourquoi ? (Mons – Belgique, du 25 novembre au 04
décembre 2005)
2006 : Co- facilitateur de l’atelier de restitution des séminaires de l’OIF sur les
langues nationales organisé par le MINEDUB (Kribi, du 04 au 07 mai 2006)
2007 : Organisateur du Séminaire de sensibilisation et de lancement de
l’enseignement des langues et cultures nationales au secondaire
CARRIERE PROFESSIONNELLE
MATRICULE : 543593- M
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ACTIVITES DE RECHERCHE
2001 : Sujet de DEA : Vers une didactique des langues nationales dans les ENIEG au
Cameroun
2002 : Sujet de thèse : Didactique des Langues nationales dans les Ecoles Normales
d’Instituteurs de l’Enseignement Général au Cameroun
CONNAISSANCES UTILES
ACTIVITES ASSOCIATIVES
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