7 Impact Des Facteurs Abiotiques Sur La Croissance Darbres de Reboisement Dans La Lutte Contre Le Réchauffement Climatique À Beni - Lubero

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Multidisciplinary Research Academic Journal (MDRAJ)

Vol 7. Issue 1, June 2022, 67-42


ISSN: l-2467-4699
ISSN: e-2467-4834
https://www.openlu.org/research/

Impact des Facteurs Abiotiques sur la Croissance d’Arbres de Reboisement dans la Lutte
Contre le Réchauffement Climatique à Beni/Lubero

Gustave Chishweka Lubala1


[email protected]

Résumé
Cette étude avait pour objectif d’analyser l’impact des facteurs abiotiques sur la croissance
de quatre espèces d’arbres de reboisement dans la lutte contre le réchauffement climatique à
Beni/Lubero. Douze sites avaient été sélectionnés volontairement dont : le site de Bulungo1,
Bulongu2, Paida1, Paida2, Pasisi, Oicha, ITAV1, ITAV2, Musienene1, Musienene2, Mulo1 et
Mulo2. Après compilation et analyse des données, les résultats révèlent quel que soit le facteur
fertilité du sol, les espèces forestières croissent mieux sur les sites de basse altitude à cycle
végétatif relativement court. Les résultats montrent que les bons sols de basse et de moyenne
altitude présentent des productivités significatives suivantes : l’Eucalyptus saligna 35,911
m³/Ha/an, l’Eucalyptus grandis de 31,960 m³/Ha/an, l’Eucalyptus maideni de 16,016 m³/Ha/an et
le Grevillea robusta de 36,196 m³/Ha/an. Tandis que les sols médiocres de basse et moyenne
altitude présentent des productivités telles que : l’Eucalyptus saligna de 17,405 m³/Ha/an,
l’Eucalyptus grandis de 10,104 m³/Ha/an et le Grevillea robusta de 6,867 m³/Ha/an. La
productivité est meilleure en Territoire de Beni à cause de ses bonnes terres et son climat équatorial
de transition à cycle végétatif court. En Territoire de Lubero, la productivité est moyennement
bonne, les fortes pluies ayant lessivé les bonnes terres vers les vallées. Une autre étude devrait être
faite pour que d’autres facteurs abiotiques tels que les précipitations et les températures puissent
être pris en compte pour cerner leur impact sur la croissance des espèces forestières étudiées.

Mots clés : Facteur abiotique, croissance d’arbres de reboisement, lutte contre et


réchauffement climatique

Abstract
The study aimed to analyze the impact of abiotic factors on the growth of four species of
reforestation trees in the fight against global warming in Beni/Lubero. Twelve sites had been
selected voluntarily, including Bulungo1, Bulongu2, Paida1, Paida2, Pasisi, Oicha, ITAV1,
ITAV2, Musienene1, Musienene2, Mulo1, and Mulo2. After compilation and analysis of the data,
the results reveal whatever the soil fertility factor, forest species grow better on low-altitude sites
with a relatively short vegetative cycle. The results also show that good soils at low and medium
altitudes have the following significant productivity: Eucalyptus saligna 35.911 m³/Ha/year,
Eucalyptus grandis 31.960 m³/Ha/year, Eucalyptus maideni 16.016 m³ /Ha/year and the Grevillea
robusta of 36.196 m³/Ha/year. In comparison, the mediocre soils of low and medium altitudes have
products such as Eucalyptus saligna of 17.405 m³/Ha/year, Eucalyptus Grandis of 10.104
m³/Ha/year, and Grevillea robusta of 6.867 m³/Ha/year. Thus, it turns out that productivity is better

1
Candidat PhD et Enseignant, Open Learning University et partenare, [email protected]

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in the Territory of Beni because of its good soils and its equatorial transition climate with a short
vegetative cycle. In the Territory of Lubero, productivity is moderately good, and the heavy rains
have washed away the excellent land towards the valleys. Another study should be done so that
other abiotic factors, such as precipitation and temperature, can be considered to determine their
impact on the growth of the forest species studied.

Keywords: Abiotic factor, growth of reforestation trees, fight against global warming

Introduction
L’Afrique est le deuxième continent au monde de par sa superficie (environ 30,2 millions de
km2) et sa population (plus d’un milliard d’habitants). Il occupe 6 % de la surface totale du globe
et abrite 15 % environ de la population mondiale. Il compte également un grand nombre de régimes
climatiques, sa superficie et sa position géographiques y jouant un rôle déterminant. Chevauchant
l’équateur, il est le seul continent qui s’étend des zones tempérées du nord à celles du sud (BAD,
2012).
La modification des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre (GES), des
aérosols, de la couverture des sols et du rayonnement solaire perturbe l’équilibre du système
climatique et engendre des changements du régime climatique. Les facteurs naturels (rayonnement
solaire et aérosols volcaniques) n’ont contribué que très peu aux changements planétaires depuis
un siècle. Il est très probable que la majeure partie du réchauffement observé depuis 150 ans est à
attribuer aux activités humaines et en particulier aux émissions de GES-dioxyde de carbone (CO2),
mais aussi méthane, protoxyde d’azote, chlorofluorocarbones et hydro chlorofluorocarbones –
liées à la combustion d’énergies fossiles (Orazio et al, 2010).
Depuis 2010, les forêts disparaissent au rythme d'environ 6,5 millions d'hectares par an, soit
à peine 60 % du rythme enregistré durant les vingt années précédentes. La dégradation des forêts
désigne la diminution de la capacité d'une forêt à produire des services écosystémiques, comme la
fourniture de produits forestiers, le soutien de la biodiversité ou le stockage du carbone, à cause
de changements environnementaux et anthropiques (Pearce, 2017). En République démocratique
du Congo (RDC), l’un des facteurs de déforestation, notamment à proximité des zones urbaines
est l’importante demande de consommation de bois-énergie, et en particulier de charbon et de bois
de chauffage, qui sont les principales sources d’énergie domestique utilisées par les ménages. Pour
la capitale, Kinshasa, où 87% des ménages se fournissent en bois-énergie (Wuenschel, 2019).
Les arbres jouent depuis fort longtemps un rôle très important pour les communautés aussi
bien rurales qu’urbaines, et ce à plusieurs niveaux. Ils servent de socle principal à la survie des
êtres humains tout en leur procurant de nombreux bienfaits. Ces bienfaits sont perceptibles sous
différentes formes, les produits forestiers non ligneux (alimentation, plantes médicinales), le
fourrage, ainsi que les services environnementaux tels que la conservation de la biodiversité, la
régulation du microclimat, la protection des sols, ou encore les multiples services culturels. Toutes
les normes de plantation d’arbres contribueraient à densifier les surfaces forestières et à améliorer
le couvert végétal de ces zones à écologie fragiles, soumises aux effets du changement climatique
et de la désertification (Tchigankong, 2018).
Avec la démographie galopante en Province du Nord-Kivu, suivi d’une demande accrue en
bois d’œuvre, bois de chauffage et charbon de bois ; le reboisement à grande échelle serait l’unique
solution envisageable pour palier à cet épineux problème mais aussi pour faire aux enjeux actuels
de lutte contre le réchauffement climatique. Au moment où la planète Terre est butée au
réchauffement climatique, il est impérieux d’organiser un reboisement à grande échelle. C’est
pourquoi cette étude a pour objectifs :
- Déterminer les facteurs abiotiques et leur implication sur la croissance ultime des arbres de
reboisement afin de faire face à la lutte contre le réchauffement climatique.

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- Analyser l’implication des facteurs abiotiques sur la croissance ultime des arbres de
reboisement afin de faire face à la lutte contre le réchauffement climatique.

Revue de la littérature
Les facteurs abiotiques
En écologie les facteurs abiotiques représentent l'ensemble des facteurs physico chimiques
d'un écosystème ayant une influence sur une biocénose donnée. C'est l'action du non-vivant sur le
vivant. On peut les classer en plusieurs catégories dont notamment les facteurs édaphiques (la
structure du sol, la teneur en humus, etc.) ; les facteurs climatiques (l’eau, la température, la
lumière et l’air) ; les facteurs chimiques (la concentration en gaz dans l’air : dioxygène, le dioxyde
de carbone) et les facteurs topographiques (altitude et exposition) (Wikipédia:Accueil Principal,
2019).
Selon Meunier (2006), la relation entre l'installation de la régénération et les températures
printanières et estivales existait tant à la limite altitudinale que latitudinale des arbres. Ce qui
permet de relier le réchauffement climatique enregistré à la physiologie de la reproduction d’une
espèce forestière. Plus que la température d'un été, la succession de saisons de croissance
favorables devrait accroître la densification des milieux. Pour Merret (2010), la croissance d’un
arbre est l’ensemble des processus biologiques qui se traduisent par une augmentation irréversible
des dimensions et du poids d’un individu ou des organes qui le composent.
Basées sur un modèle agricole, les plantations industrielles d’arbres à croissance rapide ont
des conséquences écologiques et sociales qui peuvent être importantes : déforestation et
conversion d’écosystèmes naturels, dégradation de la biodiversité, pollutions des sols et de l’eau,
fragmentation des milieux, accaparation des terres des communautés locales (Cateau, et al, 2018).
Les facteurs multiples naturels et anthropiques, telle la glaciation, les crises et les transitions, les
défrichements, les révolutions technologiques, les guerres, les épidémies, les plans de gestion
sylvicoles et les fluctuations du climat, affectent la croissance, la vitalité et la composition de la
forêt sont perçu dans un état instantané dans une évolution dynamique. Les enjeux liés à une
altération éventuelle de la fonction de protection des forêts sont de plusieurs ordres. La forêt
intervient à des degrés très divers en limitant le départ d’avalanches en milieu forestier, le départ
et l’impact des chutes de blocs, les mouvements de terrain, l’érosion superficielle des sols,
l’érosion des berges des cours d’eau, les inondations dans les zones aval, l’érosion des dunes sur
le littoral (La documentation Française, 2015).
Le phytoplancton est le producteur primaire à la base des chaînes trophiques aquatiques.
Dans les environnements terrestres, les microorganismes sont principalement impliqués dans la
dégradation de la matière organique et de manière générale dans le cycle du carbone et de l’azote
(Roy, 2014). Les termes de forêt, boisement, reboisement et déboisement ont d’ailleurs fait l’objet
de définitions à la Conférence de Bonn, celles-ci ayant des conséquences directes dans la
comptabilisation des émissions et des absorptions de carbone des forêts dans les inventaires
nationaux (Sommaruga, 2002). L’arbre prélève du carbone de l’air pendant toute sa croissance et
le réémet quand il est brulé. A production d’énergie égale, le bous émet pourtant plus de CO2 que
le gaz naturel et le fioul. A très court terme, décider d’utiliser le bois comme source d’énergie de
façon accrue serait donc plutôt défavorable à l’environnement. En plus d’être intéressante, la
biomasse offre des bénéfices (biens et services écosystémiques) que d’autres solutions n’ont pas.
Augmenter l’utilisation de la biomasse comme combustible est donc souhaitable (Scheercousse,
et al, 2019).
La flore montagnarde est-africaine ne compte pas moins de 3 000 espèces endémiques. Ces
espèces forment des végétations aussi originales que diverses : forêts montagnardes de feuillus et
résineux, steppes et prairies d’altitude, bambouseraies, buissons d’immortelles ou tapis de mousses
et de lichens se succèdent sur les pentes, des fonds de vallées humides aux sommets enneigés.

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Entre 15° de latitude Nord et 34° Sud, de part et d’autre des rifts, les plateaux et massifs éthiopiens,
le Ruwenzori et les volcans des Virunga à l’ouest, l’Elgon, le mont Kenya, l’Aberdare, le
Kilimandjaro et le Meru à l’est marquent fortement le paysage et atteignent des altitudes
respectables : de 3 999 m pour l’Aberdare à 5 899 m pour le Kilimandjaro (Guillaumet, 2009).
Connaître le rôle respectif des mécanismes à l’origine de la diversité spécifique est une étape
importante pour la gestion et la conservation des communautés d’arbres au sein des écosystèmes.
La mesure de la diversité est d’importance capitale pour la recherche écologique et la conservation
de la biodiversité. Il y a donc une variation de la diversité et richesse spécifique dans la strate
arborescente en fonction de l’altitude (Bahimirwe, 2013).
Les relations entre le climat et la croissance radiale sur la période 1967-2010 de neuf
populations de pin d’Alep dans le massif de l’Ouarsenis (Nord-Ouest de l’Algérie) ont été étudiées
en fonction des facteurs stationnels à l’aide de méthodes de dendrochronologie. Les variations
interannuelles des épaisseurs de cernes ont été analysées (Sarmoum et al, 2016). L’analyse de cette
capacité peut se faire par des approches dendroclimatologiques qui corrèlent les variations
interannuelles de la croissance radiale des arbres aux données climatiques mensuelles,
généralement des températures et des précipitations. (Lebourgeois & Mérian, 2011). L'apport de
matière organique provenant de la biomasse produite par les systèmes agroforestiers agit sur le
recyclage des nutriments. L'interception des pluies par la canopée et la diminution de l'écoulement
d'eau de surface qui s'ensuit pourrait réduire l'exposition du sol au risque d'érosion et maintenir
une stabilité physique du sol grâce à l’augmentation du réseau racinaire et de la masse organique
du sol (Cabon, 2015).

Matériels utilisés et Méthodologie


La méthodologie de recherche quantitative a été retenue pour la collecte des données, était
la descente sur terrain pour délimiter 12 boisements échantillons dont six à Beni et six autres à
Lubero/Butembo. Le choix de ces 12 sites s’est fait suivant les critères d’âge (variant entre 5 ans
et 22 ans) et d’altitude. A Beni, les sites suivants ont été choisis ; il s’agit notamment de Bulongo1,
Bulongo2, Paida1, Paida2, Pasisi et Oicha. A Lubero, 6 sites ont été également choisis ; il s’agit
notamment de : ITAV1, ITAV2, Musienene1, Musienene2, Mulo1 et Mulo2. Deux genres d’arbres
font objet de notre étude, il s’agit de : Eucalyptus et de Grevillea.
Les matériels dendrométriques suivants ont été utilisés pour la collecte des données ; il
s’agit : Clisimètre Suunto, Ruban métrique de 5 m de portée, Ruban métrique de 50 m de portée
1 GPS, Boussole suunto, et 1 jalonnette de 1,30 m. Pour raison d’efficacité et de célérité, les 2
équipes prévues ont travaillé ensemble pendant les 8 jours de terrain. Elles étaient constituées de :
2 opérateurs forestiers, 2 aides agronomes techniciens, 4 machetteurs, et 1 coordinateur d’activités.
Pour raison de commodité des opérations sur terrain et tenant compte du matériel disponible,
c’est la circonférence à hauteur de la poitrine qui a été prélevée en lieu et place du diamètre à
hauteur de la poitrine ; le ruban circonférence ayant fait défaut. La prise des données s’est faite en
ceinturant l’arbre d’un ruban métrique à 1,30 m grâce à une jalonnette taillée pour cette fin ; d’où
la formule :
d = CHP
3,14
Le diamètre médian a été calculé après compilation des données en prenant juste la moyenne
des diamètres (à partir de la circonférence à hauteur de la poitrine) à hauteur de la poitrine d’un
boisement échantillon donnée. C’est la hauteur d’un arbre sur pied de sa base au niveau du sol
jusqu’à son bourgeon terminal. Elle a été prise par le clisimètre Sunnto en prenant soit les lectures
inférieures et supérieures par rapport aux distances séparant les arbres sur pied à l’opérateur. Deux
formules ont été alors utilisées :
- H= Dh x tgα

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- H = (Ls – Li) x d
100
H : hauteur exprimée en m
Ls : lecture supérieure en %
Li : lecture inférieure en %
D : distance en m
α : angle exprimé en degré
Il est à noter que c’est la première formule qui a été adoptée par l’équipe de terrain par gain
de temps par rapport au second. Toutes les données de 12 boisements sont traitées dans les tableaux
en MS-Excel en recherchant les volumes individuels des arbres constituant chaque boisement
échantillon. Ensuite on cherche :
- Les volumes totaux,
- Les hauteurs dominantes,
- Les diamètres moyens,
- Les volumes à l’hectare,
- Les accroissements moyens annuels de chaque boisement échantillon.
La recherche du volume d’un peuplement s’obtient en calculant le volume individuel des
arbres constituant ce peuplement :
V = CHP². H. f

Ou encore la formule la plus courante de : V = π. D². H. f
4
V : c’est le volume d’un arbre exprimé en m³,
CHP : circonférence à hauteur de la poitrine exprimée en m et f : coefficient de forme
Pour les 12 boisements ayant constitué l’échantillonnage de l’étude, par commodité
d’opérationnalité, c’est un inventaire en plein qui a été exécuté. L’estimation des volumes a été
faite grâce à la formule ci-haut au point 3.5 pour toutes les tiges des boisements échantillons. Le
coefficient de forme (f = 0,7) a été appliqué suivant l’auteur Auvergne. Tout un fichier en Excel a
traité de la formule en s’adressant individuellement à chaque sujet inventorié dans les 12
boisements. Les différents volumes et les accroissements moyens annuels tels que présentés dans
le tableau I (tableau synthèse) ont été estimés d’après ce cubage individuel en inventaire plein.
Brève description du milieu d’étude
Cette étude a été faite dans les Territoires de Beni et Lubero. Les territoires de Beni et Lubero
sont situés à l’extrême Nord de la province du Nord Kivu, désignés souvent par « grand nord »
pour désigner sa position Nord du Nord Kivu (Kujirabwinja et al, 2007),.
Territoire de Beni/ville de Beni
Situé en Province du Nord-Kivu, fait frontière avec le Parc National des Virunga et de
l’Ouganda. Les altitudes variantes entre 950 m et 1180 m. La population est estimée à 1.399.915
habitants sur une superficie de 7.484 Km² (Rapport annuel Territoire de Beni, 2019) ; le sol est
moyennement bon.
Territoire de Lubero/ville de Butembo
Il est contigu au Territoire de Beni. De l’Est à l’Ouest, il fait frontière à deux Parcs nationaux
: Parc national des Virunga et celui de Maiko. Les altitudes des sites varient entre 1.700 m et 1.900
m aux sols moyennement pauvres. Sa population est estimée 1.703.102 habitants sur une superficie
de 17.095 Km² (Rapport annuel Territoire Lubero, 2020) ; soit à peu près 100 habitants par Km²
en moyenne. Notre étude avait couvert 12 sites dont six se trouvant dans le Territoire de
Lubero/Butembo et six autres dans le Territoire de Beni.

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Tableau 1 Synthèse des données compilées

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Paida1 Paida2 Pasisi Bulungo1 Bulongo2 Oicha ITAV1 ITAV2 Musienene1 Musienene2 Mulo1 Mulo2
Age 15 ans 18 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 7 ans 7ans 14 ans 15 ans 22 ans 10 ans
Superficie (en
0,60 0,50 0,50 0,50 0,40 0,40 0,52 0,62 0,53 0,37 0,48 0,52
Ha)
Essence Grevillea Eucaly. Eucaly. Eucaly. Grevillea Eucaly. Eucaly. Eucaly. Eucaly. Grevillea Grevillea Eucaly.
forestière robusta Grandis Saligna grandis robusta Saligna maideni Saligna grandis robusta robusta grandis
Volume tot
352,914 183,712 126,454 95,881 92,904 55,698 69,498 77,32 74,973 36,198 76,17 79,853
(en m³)
Volume/Ha
588,19 367,424 252,908 191,762 232,260 139,245 112,093 148,692 141,458 97,832 158,687 153,563
(en m³)
AAM
39,212 20,412 50,581 31,96 33,180 17,405 16,013 21,241 10,104 6,522 7,213 15,356
(m³/Ha/an)
N tige/Ha 301 330 600 380 330 335 324 476 418 475 381 348
Hdom (en m) 30,50 34,31 26,79 25,30 25,35 30,98 28,16 31,70 29,20 22,40 28,80 31,70
Hm (en m) 21,79 22,40 18,75 21,40 16,22 22,51 18,26 19,74 19,99 16,29 19,53 21,13
CHP moyen
1,23 0,90 0,62 0,64 0,74 0,56 0,57 0,50 0,51 0,43 0,57 0,55
(en m)
Dm (en cm) 39,17 28,66 19,75 20,38 23,57 17,83 18,15 15,92 16,24 13,69 18,15 17,52

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Résultats de l’étude
Présentation des résultats par sites bioclimatiques
Le tableau 2 montre les volumes et accroissements annuels moyens pour les 12 sites sont
repris dans le tableau 2. C’est a1 Beni qu’on voit plus la basse altitude de deux espèces qui
croissent mieux et c’est là où l’on trouve des bons sols par rapport à Lubero/Butembo.

Tableau 2 Volumes totaux et AAM de 12 boisements


N° Site boisement Espèces forestières Volumetot/Ha AAM (en
(en m³) m³/Ha/an)
1 ITAV1 Eucalyptusmaideni 112,093 16,013
2 ITAV2 Eucalyptus saligna 148,692 21,241
3 Musienene1 Eucalyptus grandis 141,458 10,104
4 Musienene2 Grevillea robusta 97,832 6,522
5 Mulo1 Grevillea robusta 158,687 7,213
6 Mulo2 Eucalyptus grandis 153,563 15,356
7 Paida1 Grevillea robusta 588,190 39,212
8 Paida2 Eucalyptus grandis 367,424 20,412
9 Pasisi Eucalyptus saligna 252,908 50,581
10 Bulongo1 Eucalyptus grandis 191,762 31,960
11 Bulongo2 Grevillea robusta 232,260 33,180
12 Oicha Eucalyptus saligna 139,245 17,405

Il est question que l’on remarque qu’en Territoire de Beni la productivité va mieux qu’à
Lubero. Plusieurs facteurs que nous analyserons dans les paragraphes qui suivent sont à la base
de ce décalage : le sol, le climat, le traitement sylvicole, etc.

Figure 1 Graphique des Accroissements Annuels Moyens par boisement

60

50

40

30

20

10

0
1

a
i

o1

o2
o1

o2

a1

a4
1

sis

ch
AV

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ne

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id

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Pa

Oi
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IT

IT

ne

Pa

Pa
M

lo

lo
ie

ie

Bu

Bu
us

us
M

Nous avons soulevé plus haut que le cycle végétatif joue un grand rôle dans la croissance ;
relativement, un végétal qui croit dans 4 ans en Territoire de Lubero fait 2 ans en Territoire de
Beni (climat équatorial en basse altitude).

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Haute altitude à Lubero
Les boisements en Eucalyptus se comportent mieux par rapport aux boisements en
Grevillea

Figure 2 Graphique des altitudes par boisement


1950
1900
1850
1800
1750
1700
1650
1600
ITAV1 ITAV2 Musienene1Musienene2 Mulo1 Mulo2

Ce graphique montre bien que la productivité est aussi liée à l’altitude du boisement ;
selon que les sols sont dégradés ou riches.

Figure 3 Graphique des AAM par boisement par rapport aux altitudes

25

20

15

10

0
ITAV1 ITAV2 Musienene1 Musienene2 Mulo1 Mulo2

Basse altitude à Beni


De par les 2 graphiques ci-après, les deux espèces étudiées s’adaptent mieux sur les bons
sols de basses altitudes. C’est là même pour l’écologie naturelle de ces deux espèces originaires
de l’Australie.

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Figure 4 Graphique des altitudes par boisement en basse altitude

1400

1200

1000

800

600

400

200

0
Paida1 Paida2 Pasisi Bulongo1 Bulongo2 Oicha

Figure 5 Graphique des AAM des boisements en basse altitude

60

50

40

30 Série1

20

10

0
Paida1 Paida2 Pasisi Bulongo1 Bulongo2 Oicha

Analyse des résultats et discussion


Pour mieux cerner notre analyse, les aspects suivants sont pris en compte afin de porter
une projection plus ou moins objective pour tout projet de reboisement à grande échelle :
Productivités par boisement par rapport à la haute altitude, Productivités par boisement
par rapport à la basse altitude, Productivités d’Eucalyptus saligna par boisement, Productivités
d’Eucalyptus grandis par boisement, Productivités de Grevillea robusta par boisement,
Productivités par boisement par rapport aux sols riches, Productivités par boisement par rapport
aux sols moyens, Productivités par boisement par rapport aux sols médiocres, Productivités par

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boisement par rapport aux semences d’origines connues, Productivités par boisement par
rapport aux semences d’origine incertaine, Productivités par boisement par rapport aux
associations culturales, Productivités par boisement par rapport à l’absence d’une association
culturale, Productivités par boisement par rapport aux traitements sylvicoles, et Productivités
par boisement par rapport à l’absence des traitements sylvicoles .

Productivité par essence forestière et site bioclimatique


Types d’Eucalyptus
Cette espèce accepte le climat de montagne mais le climat équatorial de basse altitude est
sa préférence écologique.

Tableau 3 Types d’Eucalyptus


N° Site boisement Climat Eucalyptus AAM
saligna (en m³/Ha/an)
Productivités d’Eucalyptus saligna par boisement
1 Pasisi Equatorial Eucalyptus saligna 50,581
2 Oicha Equatorial Eucalyptus saligna 17,405
3 ITAV2 Tropical de Eucalyptus saligna 21,241
Montagne
Productivités d’Eucalyptus grandis par boisement
1 Paida2 Equatorial E. grandis 20,412
2 Bulongo1 Equatorial E. grandis 31,960
3 Musienene1 Tropical de E. grandis 10,104
Montagne
4 Mulo2 Tropical de E. grandis 15,356
Montagne
Productivités de Grevillea robusta par boisement
1 Paida1 Equatorial G. robusta 39,212
2 Bulongo2 Equatorial G. robusta 33,180
3 Musienene2 Tropical de G. robusta 6,522
Montagne
4 Mulo1 Tropical de G. robusta 7,213
Montagne

Eucalyptus grandis
L’Eucalyptus grandis accepte les deux climats mais également, elle préfère le climat
équatorial (comme Beni qui a un cycle végétatif court) comme on le remarque ci-dessous :
Grevillea robusta
Cette espèce est acceptée par le monde paysan malgré qu’elle reste aussi exigeante de
point de vue fertilité du sol. Il y a lieu de remarquer une forte différence en croissance pour
cette espèce qui a une très bonne croissance en climat équatorial mais s’adapte au climat de
montagne par une croissance moyennement bonne sur des terrains moins accidentés.
Eucalyptus maideni
Lors de l’étude, nous n’avons pu identifier qu’un seul boisement en âge d’au moins 5 ans
dans les deux Territoires ; l’espèce reste moins connue. Productivité : 16,013 m³/Ha/an à
Butembo.

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Productivité par essence forestière et fertilité du site
Sols riches et Sols moyens
A voir ces réalités, les deux espèces ont une meilleure croissance sur des bons sols ; or
ces bons sols sont souvent réservés à l’agriculture. Les vocations des sols auront à amoindrir la
productivité suivant que le paysan accorde plus d’importance à la production agricole. Dans le
Lubero, les bons sols sont plus réservés aux fermes qu’à l’agriculture. Le problème des terres
est à la base des espaces réduits réservés à sylviculture malgré les bonnes volontés remarquées
chez nombreux paysans. A Beni, la plupart des sols sont bons et c’est maintenant que les
paysans comprennent que la plantation d’arbres constitue un investissement sûr pour l’avenir.
Les sols moyens donnent une bonne production pour les eucalyptus.

Tableau 4 Productivités par boisement par rapport aux sols riches et Sols moyens
N° Sites boisement Essence forestière AAM (en m³/Ha/an
Productivités par boisement par rapport aux sols riches
1 Paida 1 Grevillea robusta 39,212
2 Bulongo1 Eucalyptus grandis 31,960
3 Bulongo2 Grevillea robusta 33,180
4 Pasisi Eucalyptus saligna 50,581
5 ITAV2 Eucalyptus saligna 21,241
Productivités par boisement par rapport aux sols moyens
1 Paida2 Eucalyptus grandis 20,412
2 ITAV 1 Eucalyptus maideni 16,013
3 Mulo2 Eucalyptus grandis 15,536
Productivités par boisement par rapport aux sols médiocres
1 Oicha Eucalyptus saligna 17,405
2 Musienene1 Eucalyptus grandis 10,104
3 Musienene2 Grevillea robusta 6,522
4 Mulo1 Grevillea robusta 7,213

Sols médiocres sont ces sols qui sont à vocation forestière dans les milieux à
démographie galopante comme Beni et Lubero. Il y a lieu d’améliorer le rendement pour cette
catégorie de terres s’il y a un bon encadrement des jeunes plantations forestières par de
techniques appropriées. Dans la plupart de ces boisements, il y a eu négligence de traitement
sylvicole (élagage et éclaircie) au moment où les écartements initiaux sont petits ; les petits
écartements favorisent un effilement de plusieurs sujets moins compétitifs par rapport à
l’accroissement en diamètre.

Productivité par essence forestière et qualité des semences


Pour les deux cas, on constate que le choix d’une bonne semence a une influence positive
sur l’avenir du boisement. Sur de bons sols, on remarque que toutes les semences (de récolte
locale ou d’origine bien connue) donnent un bon rendement pour le peuplement forestier mis
en place. Qu’à cela ne tienne, en foresterie, le choix des semences devrait être une grande
préoccupation de tous les acteurs impliqués dans les projets de reboisement.

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Tableau 5 Productivité par essence forestière et qualité des semences
N° Site boisement Essence forestière AAM (en m³/Ha/an
Productivités par boisement par rapport aux semences d’origine connue
1 Paida1 Grevillea robusta 39,212
2 Paida2 Eucalyptus grandis 20,412
3 Pasisi Eucalyptus saligna 50,581
4 ITAV1 Eucalyptus maideni 16,013
5 ITAV2 Eucalyptus saligna 21,241
Productivités par boisement par rapport aux semences d’origine incertaine
1 Bulongo1 Eucalyptus grandis 31,960
2 Bulongo2 Grevillea robusta 33,180
3 Oicha Eucalyptus saligna 17,405
4 Musienene1 Eucalyptus grandis 10,104
5 Musienene2 Grevillea robusta 6,522
6 Mulo1 Grevillea robusta 7,213
7 Mulo2 Eucalyptus grandis 15,356

Productivité par essence forestière et association culturale.


Avec association culturale
Étant donné que les entretiens sylvicoles de jeunes boisements coûtent chers chez les
acteurs de reboisement, l’association de la plantation d’arbres avec les plantes vivrières
contribue à un bon démarrage de la plantation. Il est connu que le paysan fait des entretiens
réguliers pour les cultures vivrières ; les jeunes arbres en profitent aussi pour une bonne
croissance.

Tableau 6 Productivités par boisement par rapport aux associations culturales


N° Site boisement Essence forestière AAM (en m³/Ha/an
Productivités par boisement par rapport aux associations culturales
1 Paida1 Grevillea robusta 39,212
2 Paida2 Eucalyptus grandis 20,412
3 Pasisi Eucalyptus saligna 50,581
4 Bulongo1 Eucalyptus grandis 31,960
5 Bulongo2 Grevillea robusta 33,180
6 Oicha Eucalyptus saligna 17,405
7 ITAV1 Eucalyptus maideni 16,013
8 ITAV2 Eucalyptus saligna 21,241
Productivités par boisement par rapport aux traitements sylvicoles
1 Musienene1 Eucalyptus grandis 10,104
2 Musienene2 Grevillea robusta 6,522
3 Mulo1 Grevillea robusta 7,213
4 Mulo2 Eucalyptus grandis 15,356

Sans aucune association culturale


Ces différents rendements reflètent la réalité chez certains paysans qui croient que les
arbres n’ont pas besoin des entretiens courants. Les cas constatés ici, sont des institutions qui
ont de moyens pour effectuer les entretiens mais il faut qu’ils soient les plus réguliers possibles.

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Productivité par essence forestière et traitement sylvicole
Avec traitement sylvicole (éclaircie)
Une bonne éclaircie favorise une bonne croissance en diamètre. Ce que l’on a remarqué
sur terrain, ce n’est même pas une éclaircie mais une récolte désordonnée faite par un acheteur
d’arbres. Les meilleurs sujets sont prélevés pour la vente et ce sont de mauvais qui restent par
manque des preneurs (acheteurs).

Tableau 7 Productivités par boisement par rapport aux traitements sylvicoles

N° Site boisement Essence forestière AAM (en m³/Ha/an


Productivités par boisement par rapport aux traitements sylvicoles
1 Bulongo1 Eucalyptus grandis 31,960
2 Oicha Eucalyptus saligna 17,405
3 Mulo2 Eucalyptus grandis 15,356
Productivités par boisement par rapport à l’absence des traitements sylvicoles
1 Paida1 Grevillea robusta 39,212
2 Paida2 Eucalyptus grandis 20,412
3 Pasisi Eucalyptus saligna 50,581
4 Bulongo2 Grevillea robusta 33,180
5 ITAV1 Eucalyptus maideni 16,013
6 ITAV2 Eucalyptus saligna 21,241
7 Musienene1 Eucalyptus grandis 10,104
8 Musienene2 Grevillea robusta 6,522
9 Mulo1 Grevillea robusta 7,213

Sans traitement sylvicole


Le traitement sylvicole dont il est surtout question dans cette étude concerne l’éclaircie
devant être faite à partir de 5 ans. Les élagages (pour le Grevillea) se feraient à partir de 4 ans.
Dans les boisements étudiés, il a été constaté qu’il y a absence de ces 2 pratiques pourtant d’une
importance capitale dans la croissance en diamètre et en hauteur. Dans ces boisements, on a
constaté que 50% de sujets sont de très petits diamètres à côté des sujets à très grands diamètres
ayant supporté la concurrence. A titre d’exemple, dans plusieurs peuplements forestiers on voit
des petits arbres d’un diamètre inférieur à 10 cm à côté de gros avec des diamètres supérieurs à
30 cm ; ce qui a biaisé la productivité dans la plupart des cas. Il est à signaler que les paysans
exploitent leurs boisements sans n’avoir fait ni élagage ni éclaircie. Avant la récolte proprement
dite, il est conseillé de faire au moins une éclaircie et deux élagages. Les produits d’éclaircie
sont aussi à rentabiliser sous forme des perches ou des poteaux électriques ou même en bois de
chauffage. Les arbres restants prennent une bonne croissance en diamètre car il y aura moins
de concurrence spatiale et racinaire (présence en matière organique).

Comparaison des résultats de l’étude à d’autres études


Comme souligné dans l’introduction, la plupart des études forestières de la RDC met
l’accent aux recherches sur les forêts naturelles ; les reboisements restent une affaire de l’Est
où effectivement les besoins en bois d’œuvre et de chauffage se font sentir. Nous avons fouillé
plusieurs archives, nous n’avons pas une moindre étude pouvant nous permettre de faire une
comparaison aux résultats ci-haut trouvés. En considérant la productivité des eucalyptus au
Rwanda, tel qu’énoncé dans le compte rendu du premier séminaire national sur la sylviculture
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des plantations forestières au Rwanda (ISAR, 1987), il y a lieu de noter ce qui suit :
Accroissements annuels moyens (m³/Ha/an) à 5 ans au moins. Les accroissements moyens
annuels sont presque les mêmes ; Lubero étant à la même altitude que le Rwanda.

Tableau 8 Productivités au niveau du Rwanda (en m³/ha/an)


N° Espèces forestière Ruhande Jari Rubona
1. Eucalyptus grandis 28,400 15,200 21,800
2. Eucalyptus maideni 34,200 - -
3. Eucalyptus saligna 34,200 15,800 18,100

Tableau 9 Comparaison des résultats avec d’autres études


Espèces forestière Beni Lubero
° Pasisi Paida Bulongo Mulo Musiene Butembo
Eucalyptus grandis - 20,412 31,960 15,356 10,104 -
.
Eucalyptus maideni - - - - - 16,013
.
Eucaly. saligna 50,581 - - - - 21,241
.
Grevillea robusta 39,212 33,180 7,213 6,522
.

Extrapolation des résultats sur le rayon d’action du projet de reboisement à grande


échelle en RD Congo
En prenant la moyenne des productivités par espèce et qualité du sol, il y a lieu
d’extrapoler les résultats de cette étude aux plantations du projet de reboisement à grande
échelle implantées de 2009 à 2012 au Nord-Kivu et Sud-Kivu, 6 000 Ha.

Extrapolation par essence forestière et type de sol


Tout laisse à croire que le projet de reboisement aura un impact positif sur le revenu du
petit paysan qui se retrouvera dans un business qui jadis était réservé aux biens nantis. S’il est
prouvé que les 6 000 Ha ont été reboisés, la productivité attendue est plus que satisfaisante.

Tableau 10 Extrapolation des résultats AAM et volume par hectare


N° Boisements en parcelles Essence forestière AAM(en V/Ha
échantillons m³/Ha/an (en m³)
1 PAIDA 1 Grevillea robusta 39,212 588,190
2 PAIDA 2 Eucalyptus grandis 20,412 367,424
3 PASISI Eucalyptus saligna 50,581 252,908
4 BULONGO1 Eucalyptus grandis 31,960 191,762
5 BULONGO 2 Grevillea robusta 33,180 232,260
6 OICHA Eucalyptus saligna 17,405 139,245
7 ITAV 1 Eucalyptus maideni 16,013 112,093
8 ITAV 2 Eucalyptus saligna 21,241 148,692
9 MUSIENENE 1 Eucalyptus grandis 10,104 141,458
10 MUSIENENE 2 Grevillea robusta 6,522 97,832
11 MULO 1 Grevillea robusta 7,213 158,687
12 MULO 2 Eucalyptus grandis 15,356 153,563
TOTAL 2 584,114
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Extrapolation des résultats par essence forestière
En foresterie, il serait biaisé d’extrapoler les résultats d’une étude en partant de la
moyenne des essences mais on doit tirer les conclusions en partant de l’espèce dans sa
particularité. C’est ainsi que le tableau suivant nous permet une extrapolation projective pour
notre étude. Le volume total pour les 12 boisements (de 1 Ha chacun) est de 2.584,114 m³.
Si 12 Ha des boisements échantillons ont 2.584,114 m³, alors 6000 Ha du projet GE auront
(dans les mêmes régions écologiques) un volume attendu de l’ordre de : (2.584,114 m³ x 6000
Ha) : 12 Ha Soit un volume attendu de 1 292 057 m³ dans les 5 ans à venir.
De ces 1 292 057 m³, il en faudra plus ou moins 2 000 000 stères de bois énergie pour
une valeur de ±30 000 000 $ US. C’est en ces termes que le projet de reboisement à grande
échelle devrait évaluer son apport dans le développement de la RDC en provinces du Nord-
Kivu et Sud-Kivu. De tous ces résultats, il s’avère que la productivité est meilleure en Territoire
de Beni à cause de ses bonnes terres et son climat équatorial de transition à cycle végétatif court.
En Territoire de Lubero, la productivité est moyennement bonne ; par rapport à sa démographie
galopante, les actions de reboisement individuel présentes partout sont à encourager.

Conclusion & Recommandations


Cette étude sur la productivité a été menée en Territoires de Beni et Lubero sur la
productivité de trois espèces forestières d’Eucalyptus et une espèce de Grevillea robusta. La
productivité étant spécifiquement liée aux facteurs abiotiques, le résultat de l’étude a abouti aux
productivités suivantes :
- Les résultats montrent que pour de bons sols de basse et moyenne altitude, l’Eucalyptus
saligna a une productivité moyenne de 35,911 m³/Ha/an, l’Eucalyptus grandis de 31,960
m³/Ha/an, l’Eucalyptus maideni de 16,016 m³/Ha/an et le Grevillea robusta de 36,196
m³/Ha/an.
- Pour de sols médiocres de basse et moyenne altitude, l’Eucalyptus saligna a une
productivité moyenne de 17,405 m³/Ha/an, l’Eucalyptus grandis de 10,104 m³/Ha/an et le
Grevillea robusta de 6,867 m³/Ha/an.
Les facteurs sol, altitude, association culturale (entretiens sylvicoles), provenance des
semences et traitement sylvicole ont une influence sur la productivité. Les deux Territoires
d’étude jouissant d’une pluviosité moyenne de plus ou moins 1 800 mm par an, nous n’en avons
pas fait objet d’une analyse particulière dans cette étude. Il est cependant à noter que le
Territoire de Beni avec ses bonnes terres et son cycle végétatif court s’est distingué en donnant
des productivités allant à 50 m³/Ha/an pour l’Eucalyptus saligna, 39 m³/Ha/an pour le Grevillea
robusta et 31 m³/Ha/an pour l’Eucalyptus grandis.
Les résultats montrent que la productivité est meilleure en Territoire de Beni à cause de
ses bonnes terres et son climat équatorial de transition à cycle végétatif court. En Territoire de
Lubero, la productivité est moyennement bonne ; par rapport à sa démographie galopante, les
actions de reboisement individuel présentes partout sont à encourager. L’extrapolation des
résultats de l’étude au projet de reboisement, au bout de 5 ans, permet à s’attendre à un volume
de 1 292 057 m³ soit à peu près à 2 000 000 de stères de bois correspondant à au moins
30 000 000 $US.
Ainsi donc, ayant été limité par une documentation limitée pour des études antérieures
dans le Grand-Nord de la Province du Nord Kivu, ces résultats n’ont été comparés qu’aux
productivités du Rwanda. En haute altitude où les terres arables ont été lessivées, un apport en
engrais chimiques devrait stimuler l’augmentation sensible de la productivité de boisement dans
le même ordre ou plus que dans les sols fertiles du Territoire de Beni.

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Les résultats atteints par cette étude permettront à l’ensemble d’agro-
environnementalistes de faire une projection objective de la valeur ajoutée pour l’ensemble de
boisements à mettre en œuvre sur une période bien déterminée. Que d’autres études soient faites
pour d’autres facteurs abiotiques tels que les précipitations et les températures puissent être pris
en compte pour cerner leur impact sur la croissance des espèces forestières étudiées. Quant aux
communautés locales, qu’à travers cette étude, trouvent l’importance de l’arbre qui est devenu
avant tout un vrai business au niveau des ménages et par la suite, un régulateur climatique jouant
un rôle important de lutte contre le réchauffement planétaire.

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