Les Eaux Usees Et Leur Eperation

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Université sidi Mohammed Ben Abdellah

Ecole Supérieure De Technologie Fès


Département Génie Des Procèdes

Licence Professionnelle :
Qualité En Agroalimentaire

Les eaux usées et leur épuration

Réalisée par : Encadré par :

- Chouayb ELBIED - Pr. A. KHERBECH


- Younes DAHMANE
- Youssef BOUMHIDI

Année universitaire 2021-2022


1. Généralités sur les eaux usées
En parlant de l’eau usée il semble important d’avoir une idée sur sa définition, son origine et ses
caractéristiques, ainsi que les différentes méthodes utilisées pour son épuration.

1.1. Définition

Les eaux résiduaires urbaines (ERU), ou eaux usées, sont des eaux chargées de polluants, solubles ou
non, provenant essentiellement de l’activité humaine. Une eau usée est généralement un mélange de
matières polluantes répondant à ces catégories, dispersées ou dissoutes dans l’eau qui a servi aux besoins
domestiques ou industriels. Donc sous la terminologie d’eau résiduaire, on groupe des eaux d’origines
très diverses qui ont perdu leurs puretés ; c'est-à-dire leurs propriétés naturelles par l’effet des polluants
après avoir été utilisées dans des activités humaines (domestiques, industrielles ou agricoles). (REJSEK
2002)

1.2. Origine des eaux usées

On peut classer comme eaux usées, les eaux d’origine urbaines constituées par des eaux
ménagères (lavage corporel et du linge, lavage des locaux, eaux de cuisine) et les eaux vannes chargées
de fèces et d’urines ; toute cette masse d’effluents est plus ou moins diluée par les eaux de lavage de la
voirie et les eaux pluviales. Peuvent s’y ajouter suivant les cas les eaux d’origine industrielle et agricole.
L’eau, ainsi collectée dans un réseau d’égout, apparaît comme un liquide trouble, généralement grisâtre,
contenant des matières en suspension d’origine minérale et organique à des teneurs extrêmement
variables. En plus des eaux de pluies, les eaux résiduaires urbaines sont principalement d’origine
domestique mais peuvent contenir des eaux résiduaires d’origine industrielle d’extrême diversité. Donc
les eaux résiduaires urbaines (ERU) sont constituées par :

 Des eaux résiduaires ou eaux usées d’origine domestique, industrielle et/ou agricole
 Des eaux pluviales ou de ruissellement urbain.
(RODIER et al 2005)

2.1. Origine industrielle

Les déchets et les effluents industriels définissent largement la qualité et le taux de pollution de ces
eaux usées. Les établissements industrieux utilisent une quantité importante d’eau qui tout en restant
nécessaire à leur bonne marche, n’est réellement consommée qu’en très faible partie le reste est rejeté. On
peut néanmoins, faire un classement des principaux rejets industriels suivant la nature des inconvénients
qu’ils déversent :

 Pollution due aux matières en suspension minérales (Lavage de charbon, carrière, tamisage du
sable et gravier, industries productrices d’engrais phosphatés…)
 Pollution due aux matières en solution minérales (usine de décapage, galvanisation…)
 Pollution due aux matières organiques et graisses (industries agroalimentaires, équarrissages, pâte
à papier…)
 Pollution due aux rejets hydrocarbonés et chimiques divers (raffineries de pétrole, porcherie,
produits pharmaceutiques…)
 Pollution due aux rejets toxiques (déchets radioactifs non traités, effluents radioactifs des industrie
nucléaires…)
Les eaux résiduaires d’origine industrielle ont généralement une composition plus spécifique et
directement liée au type d’industrie considérée. Indépendamment de la charge de la pollution organique
ou minérale, de leur caractère putrescible ou non, elles peuvent présenter des caractéristiques de toxicité
propres liées aux produits chimiques transportés. (RODIER, 2005).

1.2.2. Origine domestique

Les effluents domestiques sont un mélange d’eaux contenant des déjections humaines : urines, fèces
(eaux vannes) et eaux de toilette et de nettoyage des sols et des aliments (eaux ménagères). Ces eaux sont
généralement constituées de matières organiques dégradables et de matières minérales, ces substances
sont sous forme dissoute ou en suspension. Elles se composent essentiellement par des eaux de vanne
d’évacuation de toilette. Et des eaux ménagères d’évacuation des cuisines, salles de bains. Elles
proviennent essentiellement :

 Des eaux de cuisine qui contiennent des matières minérales en suspension provenant du lavage
des légumes, des substances alimentaires à base de matières organiques (glucides, lipides,
protides) et des produits détergents utilisés pour le lavage de la vaisselle et ayant pour effet la
solubilisation des graisses
 Des eaux de buanderie contenant principalement des détergents
 Des eaux de salle de bain chargées en produits utilisés pour l’hygiène corporelle, généralement
des matières grasses hydrocarbonées
 Des eaux de vannes qui proviennent des sanitaires (w.c), très chargées en matières organiques
hydrocarbonées, en composés azotés, phosphatés et microorganisme.
(REJSEK, 2002)
1.2.3. Origine agricole

Ce sont des eaux qui ont été polluées par des substances utilisées dans le domaine agricole. Dans le
contexte d’une agriculture performante et intensive, l’agriculteur est conduit à utiliser divers produits
d’origine industrielle ou agricole dont certains présentent ou peuvent présenter, des risques pour
l’environnement et plus particulièrement pour la qualité des eaux. Il s’agit principalement :

 Des fertilisants (engrais minéraux du commerce ou déjections animales produites ou non sur
l’exploitation)
 Des produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides,…)
(GROSCLAUDE, 1999)

Donc ces eaux sont l’issus :


- Des apports directs dus aux traitements des milieux aquatiques et semi aquatiques tels que le désherbage
des plans d’eau, des zones inondables (faucardage chimique) et des fossés, ainsi que la démoustication
des plans d’eau et des zones inondables (étangs et marais).
- Des apports indirects dus en particulier à l’entraînement par ruissellement, aux eaux de rinçage des
appareils de traitement, aux résidus présents dans des emballages non correctement rincés ou détruits, aux
eaux résiduaires des usines de fabrication et de conditionnement. (GROSCLAUDE, 1999)

1.3. Caractéristiques des eaux usées

Dans ce sous chapitre nous passerons en revue les principaux paramètres physicochimiques
analysés au cours de la partie expérimentale ainsi que les paramètres bactériologiques les plus rencontrés
dans les eaux usées.

1.3.1. Paramètres Physiques


 La température
Il est important de connaître la température de l’eau avec une bonne précision. En effet, celle-ci joue
un rôle dans la solubilité des sels et surtout des gaz, dans la dissociation des sels dissous donc sur la
conductivité électrique, dans la détermination du pH, pour la connaissance de l’origine de l’eau et des
mélanges éventuels, etc. (RODIER et AL, 2005).

 La matière en suspension (MES)


La pollution particulaire est due à la présence de particules de grande taille, supérieure à 10μm, en
suspension dans l’eau, et que l’on peut assimiler aux matières en suspension (MES). En fait, les matières
en suspension ne sont des particules solides véritablement en suspension que dans des conditions
moyenne d’écoulement des effluents correspondant à une vitesse minimale de 0,5 m/s. En fonction de la
taille des particules, on distingue les matières grossières ou décantables (diamètre supérieur à 100 μm) et
les matières en suspension. On peut également prendre en compte une partie des matières colloïdales, de
dimension inferieure, qui constituent la limite entre la phase solide et la phase dissoute (entre 1 et 10⁻²
μm). (REJSEK, 2002)

1.3.2. Paramètres Organoleptiques

 La Turbidité
La turbidité représente l’opacité d’un milieu trouble. C’est la réduction de la transparence d’un
liquide due à la présence de matières non dissoutes. Elle est causée, dans les eaux, par la présence de
matières en suspension (MES) fines, comme les argiles, les limons, les grains de silice et les
microorganismes. Une faible part de la turbidité peut être due également à la présence de matières
colloïdales d’origine organique ou minérale. Les unités utilisées pour exprimer la turbidité proviennent de
la normalisation ASTM (American Society for Testing Material) qui considère que les trois unités
suivantes sont comparables :
Unité JTU (Jackson Turbidity Unit) = unité FTU (Formazine Turbidity Unit) = unité NTU
(Nephelometric Tirbidity Unit). (REJSEK, 2002)

 La couleur
Une eau pure observée sous une lumière transmise sur une profondeur de plusieurs mètres émet une
couleur bleu clair car les longueurs d’ondes courtes sont peu absorbées alors que les grandes longueurs
d’onde (rouge) sont absorbées très rapidement. (REJESK, 2002). La coloration d’une eau est dite vraie
ou réelle lorsqu’elle est due aux seules substances en solution. Elle est dite apparente quand les
substances en suspension y ajoutent leur propre coloration. (RODIER et Al, 2005).

1.3.3. Paramètres Chimiques

 Le potentiel Hydrogène (pH)


L’acidité, la neutralité ou l’alcalinité d’une solution aqueuse peut s’exprimer par la concentration en
H₃O⁺ (noté H⁺ pour simplifier). De manière à faciliter cette expression ; on utilise le logarithme décimal
de l’inverse de la concentration en ion H⁺ : c’est le pH. (MATHIEU et PIELTAIN, 2003)
pH = log 1/[H⁺]

 La Conductivité
La conductivité est la propriété que possède une eau de favoriser le passage d’un courant électrique.
Elle est due à la présence dans le milieu d’ions qui sont mobiles dans un champ électrique. Elle dépend de
la nature de ces ions dissous et de leurs concentrations. (REJSEK, 2002). La conductivité électrique
d’une eau est la conductance d’une colonne d’eau comprise entre deux électrodes métalliques de 1 cm2.
L’unité de conductivité est le siemens par mètre (S/m).
1 S/m = 104 μS/cm = 103 mS/m. (RODIER, 2005)

 L’Oxygène Dissous
L’oxygène dissous est un composé essentiel de l’eau car il permet la vie de la faune et il conditionne
les réactions biologiques qui ont lieu dans les écosystèmes aquatiques. La solubilité de l’oxygène dans
l’eau dépend de différents facteurs, dont la température, la pression et la force ionique du milieu. La
concentration en oxygène dissous est exprimée en mg O2 l⁻¹ (REJSEK, 2002)

 La Demande Chimique en Oxygène (DCO)

La demande chimique en oxygène (DCO) est la quantité d’oxygène consommée par les matières
existantes dans l’eau et oxydables dans des conditions opératoires définies. En fait la mesure correspond à
une estimation des matières oxydables présentes dans l’eau quelque soit leur origines organique ou
minérale. La DCO étant fonction des caractéristiques des matières présentes, de leurs proportions
respectives, des possibilités de l’oxydation. (RODIER, 2005). La DCO est la concentration, exprimée en
mg.L⁻¹, d’oxygène équivalente à la quantité de dichromates consommée par les matières dissoutes et en
suspension lorsqu’on traite un échantillon d’eau avec cet oxydant dans des conditions définies par la
norme. (REJSEK, 2002)

 La Demande Biochimique en Oxygène (DBO)

Pratiquement, la demande biochimique en oxygène devrait permettre d’apprécier la charge du milieu


considéré en substances putrescibles, son pouvoir auto-épurateur et d’en déduire la charge maximale
acceptable, principalement au niveau des traitements primaires des stations d’épuration. (RODIER,
2005). La demande biochimique en oxygène après 5 jours (DBO5) d’un échantillon est la quantité
d’oxygène consommé par les microorganismes aérobies présents dans cet échantillon pour l’oxydation
biochimique des composés organiques et/ou inorganiques. (REJSEK, 2002)
 L’azote
L’azote présent dans l’eau peut avoir un caractère organique ou minéral. L’azote organique est
principalement constitué par des composés tels que des protéines, des polypeptides, des acides aminés, de
l’urée. Le plus souvent ces produits ne se trouvent qu’à de très faibles concentrations. Quant à l’azote
minéral (ammoniaque, nitrate, nitrite), il constitue la majeure partie de l’azote total. (RODIER, 2005)

 Les nitrates

Les nitrates se trouvant naturellement dans les eaux provenant en grande partie de l’action de
l’écoulement des eaux sur le sol constituant le bassin versant. Leurs concentrations naturelles ne
dépassent pas 3 mg /L dans les eaux superficielles et quelques mg/L dans les eaux souterraines. La nature
des zones de drainage joue donc un rôle essentiel dans leur présence et l’activité humaine accélère le
processus d’enrichissement des eaux en nitrates. La teneur en nitrates est en augmentation ces dernières
années, de l’ordre de 0,5 à1 mg/l/an, voire 2 mg/l/an dans certaines régions. Cette augmentation a
plusieurs origines :

 Agricole : agriculture intensive avec utilisation massive d’engrais azoté ainsi que rejets
d’effluents d’élevage. Cette source représente les 2/3 de l’apport en nitrates dans le milieu
naturel.
 Urbaine : rejet des eaux épurées des stations d’épuration où l’élimination de l’azote n’est pas
totale qui peuvent rejeter des nitrates ou des ions ammonium qui se transformeront en nitrates
dans le milieu naturel. Cette source représente les 2/9 des apports.
 Industrielle : rejet des industries minérales, en particulier de fabrication des engrais azotés. Cette
source représente 1/9 des apports. (REJSEK, 2002)

 L’azote ammoniacal
Pour désigner l’azote ammoniacal, on utilise souvent le terme d’ammoniaque qui correspond au
formes ionisées (NH4+) et non ionisées (NH3) de cette forme d’azote. L’ammoniaque constitue un des
maillons du cycle de l’azote. Dans son état primitif, l’ammoniac (NH3) est un gaz soluble dans l’eau,
mais, suivant les conditions de pH, il se transforme soit en un composé non combiné, soit sous forme
ionisée (NH4+). Les réactions réversibles avec l’eau sont fonction également de la température et sont les
suivantes :
NH3 +H2O → NH4OH → NH4+ + OH- (REJSEK, 2002)
 Le Phosphore
Le phosphore peut exister dans les eaux en solution ou en suspension, à l’état minéral ou organique.
Les composés phosphorés qui, sans hydrolyse ou minéralisation, répondent au test spectrophotométrique
sont considérés comme étant des orthophosphates. L’hydrolyse en milieu acide fait apparaître le
phosphore hydrolysable et minéralisation, le phosphore organique. Chaque fraction (phosphore en
solution ou en suspension) peut être séparé analytiquement en orthophosphates, phosphore hydrolysable
et phosphore organique. Suivant les cas, la teneur en phosphates peut être exprimée en mg/L de PO4 ou
de P2O5
1mg/L PO4 = 0,747 mg/L P2O5 = 0,326 mg/L P
 Le sulfate

La concentration en ion sulfate des eaux naturelles est très variable. Dans les terrains ne contenant pas
une proportion importante de sulfates minéraux, elle peut atteindre 30 à 50 mg/L, mais ce chiffre peut être
très largement dépassé (jusqu’à 300 mg/L) dans les zones contenant du gypse ou lorsque le temps de
contact avec la roche est élevé. La teneur en sulfates des eaux doit être reliée aux éléments alcalins et
alcalinoterreux de la minéralisation. Leur présence dans l’eau est généralement due à des rejets en
provenance d’ateliers de blanchiment (laine, soie, etc.), d’usines de fabrication de cellulose (pâte à papier,
etc.) et d’unités de décoloration. Sont utilisées, par ailleurs, les propriétés réductrices des sulfites dans les
eaux de chaudières pour éviter la corrosion liée à la présence d’oxygène dissous ; l’injection dans le
circuit se fait habituellement en continu à la concentration de 20 mg/L. Cependant un excès d’ions sulfites
dans les eaux de chaudières peut avoir des effets néfastes car il abaisse le pH et peut alors développer la
corrosion. En cas de rejet dans l’environnement, les sulfites se combinent à l’oxygène en donnant des
sulfates. (RODIER, 2005)

1.3.4. Paramètres Bactériologiques :


Les bactéries sont ubiquitaires dans la nature car il s’agit probablement des premiers êtres vivants
apparus sur la terre (archéobactéries). Seules quelques dizaines d’espèces sont adaptées à l’homme : la
plupart sont inoffensives ou même utiles, étant commensales et faisant partie des flores cutanées,
digestive, buccale, génitale, certaines sont pathogènes, opportunistes ; une minorité est régulièrement
pathogène. (RODIER, 2005)
Vu leur rôle dans le processus, il nous a paru utile l’étude de quelques bactéries les plus rencontrées :

 Les coliformes
Sous le terme de « coliformes » est regroupé un certain nombre d’espèces bactériennes appartenant en
fait à la famille des Enterobacteriaceae. La définition suivante a été adoptée par l’Organisation
Internationale de Standarisation (ISO) :
« Bacille à Gram négatif, non sporogène, oxydase négative, facultativement anaérobie, capable de croître
en présence de sels biliaires ou d’autres agents de surface possédant des activités inhibitrices de
croissance similaire, et capable de fermenter le lactose (et le mannitol) avec production d’acide et
d’aldéhyde en 48 h, à des températures de 35 à 37 C° ». (REJSEK, 2002)
Les coliformes comprennent les genres : Echerichia, Citrobacter, Enterobacter, Klebsiella, Yersinia,
Serratia.
 Le terme de « coliformes fécaux » ou de « coliformes-tolérants » correspond à des coliformes qui
présentent les mêmes propriétés (caractéristiques de coliformes) après incubation à la température
de 44 C°. Le groupe des coliformes fécaux comprend les espèces suivantes : Citrobacter freundi,
Citrobacter diversus, Citrobacter amalonaticus, Entrobacter aerogenes, Entrobacter cloacae,
Echerichia coli, Klebsiella pneumonia, Klebsiella oxytoca, Moellerella wisconsensis, Salmonella,
Yersinia enterocoltica.
 Le terme « E. coli présumé » correspond à des coliformes thermotolérants qui produisent de
l’indole à partir de tryptophane, à 44 C°.
 Le terme « E. coli » correspond à des coliformes thermotolérants qui produisent de l’indole à
partir du tryptophane et ont les caractères biochimiques propres à cette espèce. (RODIER, 2005)

 Les streptocoques fécaux et Enterococcus


Sous la dénomination générale de « streptocoques fécaux », il faut entendre l’ensemble des
streptocoques possédant la substance (acide teichoïque) antigénique caractéristique du groupe D de
Lancefield, c'est-à-dire essentiellement : Enterococcus faecalis, E. faecium, E. durans, E. hirae,
Streptococcus bovis, S. suis et S. equinus. Ces streptocoques du groupe D sont généralement pris
globalement en compte comme des témoins de pollution fécale, car tous ont un habitat fécal. Toutefois,
d’une façon générale, les concentrations en streoptocoques fécaux sont, dans les milieux naturels autres
que ceux spécifiquement pollués par le bétail, inferieurs à celles des coliformes fécaux. Il faudra tenir
compte de cette différence des concentrations (que l’on peut évaluer à un rapport de 1 à 2 ou 4) dans le
choix des prises d’essai. (RODIER, 2005)
Le genre Streptococcus est vaste et divers, de sorte qu’il est dificile de classer ces bactéries de façon
satisfaisante. Les 29 espèces du genre Streptococcus sont subdivisées en 4 groupes princpaux :
 Les streptocoques pyogènes hémolytiques
 Les streptocoques oraux
 Les entérocoques
 Les streptocoques lactiques
L’application à ces bactéries des techniques de biologie moléculaire a donné un nouveau système
de classification. Le genre unique original est maintenant séparé en 3 genres différents :
 Streptococcus : comprend la plupart des espèces pathogènes pour l’homme.
 Enterococus : correspond au précédent groupe des enterocoques.
 Lactococcus : correspend aux streptocoques lactiques.

La norme ISO 7899-2 donne la définition suivante :


« Microorganismes se développant à 37 C° sur un milieu de Salnetz et Bartley, donnant une réaction
positive à 44 C° sur une gélose biliée à l’esculine et qui, de plus, donnent une réaction négative dans
l’essai à la catalase ». Dans la norme française NF EN 7899-2 les enterocoques sont définis comme
« Bactéries Gram positif, sphériques à ovoïdes, formant des chaînettes, non sporulées, catalase négative,
possédant l’antigène de groupe D, cultivant en anaérobiose à 44C°, et à pH 9,6 et capables d’hydroliser
l’esculine en présence de 40% de bile ». (REJSEK, 2002)

 Les bactéries sulfito-réductrices


Les Clostridiums sulfito-réducteurs sont souvent considérés comme des témoins de pollution fécale.
La forme spore, beaucoup plus résistante que les formes végétatives des coliformes fécaux et des
streptocoque fécaux, permettrait ainsi de déceler une pollution fécale ancienne ou intermittente.
Sans débattre de l’intérêt réel d’une telle indication concernant la date de pollution, il faut cependant
considérer que si les Clostridium sulfito-réducteurs peuvent certes être des germes fécaux, ce sont
également des germes telluriques et que, de ce fait, aucune spécificité d’origine fécale ne peut être
attribuée à leur mise en évidence. Dans une telle optique d’interprétation, il y a intérêt à ne rechercher que
les espèces les plus susceptibles d’être d’origine fécale : c’est le cas en particulier de Clostridium
perfringens. (RODIETR, 2005). Les spores des bactéries anaérobies sulfitoréductrices et celles de
Clostrodium perfringens peuvent être intéressantes en tant qu’indicateurs de traitement. Ainsi, elles
peuvent montrer l’efficacité d’un traitement de filtration, où elles se comportent comme des kystes de
parasites, aussi bien au niveau d’une station de traitement qu’au niveau du sol : signe d’efficacité de la
filtration naturelle. De plus, Clostridium perfringens, sous sa forme sporulée, est très résistant à la
chloration et va donc se comporter comme les microorganismes plus difficiles à mettre en évidence. Donc
la nomenclature sulfitoréducteurs est attribuée à ces germes car ils ont comme point commun de réduire
le sulfite de sodium en sulfure selon la réaction suivante : (REJSEK, 2002)
SO3⁻²+6H+ +6e- →S₂⁻+3H₂O

2. Epuration des eaux usées


La filière de l’épuration des eaux usées recommande différentes techniques à divers niveaux
technologiques souvent très élaborées ceci est illustré comme étant des méthodes classiques de traitement;
ainsi que de nouvelles techniques visant la protection de l’environnement et la sauvegarde du milieu
naturel ont apparus celle-ci est démontré sous le vocable de lagunage ou phytoépuration.

2.1. Les méthodes classiques de traitements


La ligne de traitement complète des eaux résiduaires peut être schématiquement scindée en deux
filières :
 La filière eau dans laquelle l’eau est débarrassée de tous les polluants avant son rejet dans le
milieu naturel ;
 La filière boue dans laquelle les résidus générés par la filière eau sont traités et déshydratés avant
leur évacuation. La filière eau comprend généralement :
 Un prétraitement pour l’élimination des objets de taille comprise entre 0,1 et 50 mm (dégrillage,
tamisage), des graisses et du sable,
 Un traitement primaire pour l’élimination des matières en suspension facilement décantables,
 Un traitement secondaire composé d’un réacteur biologique pour l’élimination de la pollution
biodégradable organique (DBO5) ou minérale (NH3, NO3 -, P).
 Certaines stations sont également équipées d’un traitement tertiaire pour l’élimination des
microorganismes ou du phosphore résiduel.
Les boues provenant du décanteur primaire (boues primaires) et du traitement biologique (boues
biologiques) seront ensuite traitées et conditionnées sur la filière boues.
EAU USEES ET PLUVIALES
Eaux Domestiques, Industriels, Pluviales...

RELEVAGE

PRETRAITEMENT
Réduction mécanique de 10 à 15 % de la pollution

TRAITEMENT PRIMAIRE
(Physico-chimique)
Réduction jusqu'à 60 % de MES
Réduction DCO d'environ 30 % à 40 °A)

TRAITEMENT SECONDAIRE
(Biologique/ Bactéries)
Réduction DBO d 'environ 85 à 95 % (matière organique dissoute)

TRAITEMENT TERTIAIRE
(Optionnel : dépend des pollutions spécifiques et du lieu de rejet)

Diagramme des méthodes classiques de traitements des eaux usées


2.1.1. PRETRAITEMENT
La première étape du traitement consiste à débarrasser les effluents de tout élément susceptible de
gêner le fonctionnement des ouvrages. (GROSCLAUDE, 1999). Ils permettent d’éliminer les matières les
plus grossières, susceptibles d’endommager les organes mécaniques ou de perturber l’efficacité des étapes
ultérieures.

 Le Dégrillage
Grille a larges mailles (3 à 100 mm) retenant les objets encombrants récupères par un peigne et
transportés par une bande jusqu‘à un container. Ces déchets seront broyés puis incinérés ou stockés en
décharge.

 Le Dessablage
Circulation de 1'eau à faible vitesse afin de permettre au sable de se déposer sur le fond ou
utilisation de la technique du « cyclonage ». Le sable est finalement raclé ou aspiré puis lavé. Récupère
dans des containers il pourra alors dans certains cas être recyclé. (Ex: BTP…).

 Le Déshuilage
Situé à la sortie de chaque dessableur le déshuilage utilise la flottabilité des matières grasses que
l'on accentue par insufflation d'air. Les huiles et graisses surnagent et sont récupérées en zone
«tranquillisée » par un racleur de surface avant d 'être transportées vers un puisard à huile. Un tamisage
supplémentaire peut être rajouté pour les industries agroalimentaires. Huiles & graisses seront alors
incinérées ou digérées (bactéries).

2.1.2. TRAITEMENT PRIMAIRE


 Décantation Gravitaire

Décantation physique des particules en suspension à l'aide de Coagulants et Floculants dans des
Décanteurs Gravitaires. Les focs (boues) sont récupérés par un pont racleur (fond) permettant également
un écrémage des matières flottantes (surface) puis sont stockés dans une bâche. Ces boues primaires
fermentescibles et odorantes subissent des opérations telles que : épaississement, filtration, pasteurisation,
séchage (déshydratation) pour être valorisées en agricole, dans la production de gaz ou incinérées.

 Décantation Lamellaire

L'eau est introduite dans une cuve de mélange rapide où s'effectue la coagulation avec un réactif
chimique. Puis sous l'effet d'une agitation plus lente et en présence d'un poly électrolyte (polymère), les
focs formés par les matières en suspension coagulées sont misés en contact avec du micro sable. Le sable
leste les flocons et favorise ainsi leur décantation gravitaire. L'eau floculée aborde une zone de
décantation lamellaire à contre-courant. Les flocons se déposent sur les lamelles inclinées, glissent en
fond d'ouvrage et sont extraits pour être envoyés vers le traitement des boues

2.1.3. LE TRAITEMENT SECONDAIRE


 LES TRAITEMENTS BIOLOGIQUES
Les bactéries nécessitent une oxygénation (aérobie) afin de transformer les matières organiques dissoutes
en matières en suspension.
Matière organique + Bactéries + 02 >>CO2 + Bactéries
Il existe 4 techniques de traitement biologique :
• BOUES ACTIVEES (Bassins d 'aération)
• LITS / FILTRES BACTERIENS (cultures fixées)
• BIO DISQUES (cultures fixes)
• LAGUNAGE

 Décantation (Clarification) Gravitaire


Séparation de la biomasse formée et de 1 'eau épurée dans un décanteur. Adjonction d'un floculant
uniquement dans le cas des décanteurs lamellaires.
1- Dosage de Nutriments pour l’aérobie : Acide Phosphorique et Ammoniaque
2- Dosage de Floculants : Polymères pour les décanteurs lamellaires (plus rare).

2.1.4. TRAITEMENT TERTIAIRE


 LA DENITRIFICATION
Traitement Biologique : 2 phases :
Nitrification (aérobie)
Dénitrification (anoxie = absence d 'apport d 'oxygène)

 LA DEPHOSPHATATION
 Traitement Biologique : Bactéries déphosphatantes en Aérobie (traitement tertiaire) dans un bassin
d'aération ou bio filtre (immergé totalement).
 Traitement Physico-chimique :
Précipitation avec coagulants Fe3 + puis floculation (traitement primaire)
Traitement à la chaux (traitement primaire).

 LA DESINFECTION
Traitement Physico-chimique :
 Ultra violets
 Ozone
 Chloration...

2.2. Processus de traitement des Boues


EPAISSISSEMENT
(Mécanique, gravitaire ou flottation)
TS : 0 5 % à 3 %

DIGESTION
(Optionnel : production de méthane dans un Digesteur)

EGOUTTAGE
(Table ou centrifugeuse d 'égouttage)
TS : 3 % à 9 %

DESHYDRATATION
(Lits de séchage Filtres presse ou à bande, Centrifugeuses)
TS:9%à30%

VALORIATION DE BOUES
(Epandage agricole, Incinération, Décharges)

Diagramme des Processus de traitement des Boues

2.2.1 Epaississement
 Dosage de chaux : éviter la fermentation
 Dosage de Polymère : améliorer l'épaississement (surtout en flottation)
 Dosage de Désodorisants : stagnation des boues > odeurs
2.2.2 Egouttage
Egouttage de 1 'eau sur un support filtrant (drainage) provoquant l'épaississement rapide de la
boue (Principe de filtration gravitaire). Un floculant est injecté au départ du bac de stockage par une
pompe doseuse dans le bac de floculation de la table où il est mélangé à la boue à traiter. L'ensemble se
déverse alors sur la toile filtrante qui se déplace en continu entraînée par un rouleau caoutchouté.
 Dosage de : Polymères cationiques en général
 Dosage de : Acide chlorhydrique pour le nettoyage des bandes.
2.2.3 Déshydratation par « Filtres Presses / Bandes »
Il se base sur 4 dosages:
Dosage de : Chaux (à éviter si possible)
Dosage de : Chlorure ferrique (améliore la séparation)
Dosage de : Polymères cationiques en général
Dosage de : Acide chlorhydrique pour le nettoyage des bandes

2.2.4 Déshydratation par « Centrifugeuse »

La centrifugation consiste à appliquer une force centrifuge sur les particules d'une suspension
boueuse pour provoquer leur décantation accélérée, aboutissant à l'obtention de deux phases :
 Le sédiment (boue déshydratée)
 Le centrât (liquide surnageant).
Dosage de : Polymères cationiques en général
Conclusion
Même si grâce aux équipements réalisés ces dix dernières années, le taux de dépollution s’est
sensiblement amélioré, les investissements doivent être poursuivis pour permettre de rénover les réseaux
et les stations qui existent et d’en créer de nouveaux là où cela est nécessaire. Ceci implique aussi en
parallèle une augmentation du prix de la redevance d’assainissement pour le contribuable dans les années
à venir. Pour améliorer les traitements et les rendements d’épuration ainsi que leur efficacité, un effort
constant de recherche est réalisé pour mettre au point de nouveaux procédés de traitements. L’élimination
des nuisances diverses engendrées par les traitements des eaux usées constitue un autre domaine de
recherche. La réduction des mauvaises odeurs, la diminution du bruit et l’intégration des stations
d’épuration dans le paysage participent aussi à la protection de l’environnement. Enfin, le traitements des
boues constitue un important chantier dans la perspective d’une réglementation sur la mise en décharge,
soit pour la valorisation, soit pour l’élimination. On doit également garder à l’esprit que des technologies
parfaites assurant une épuration à 100% et sans déchets terminaux n’existeront probablement jamais ou
alors à des coûts prohibitifs. En conséquence, dans ce domaine comme dans d’autres l’avenir est
également à la réduction des flux initiaux. Ceci implique donc un changement des habitudes en matière de
consommation d’eau, aussi bien chez le particulier que dans les industries.
Références
 Rejsek F. 2002. Analyse des eaux aspects réglementaires et techniques. Ed CRDP, Aquitaine.
France. 358 p.
 Grosclaude, Gérard, dir. (1999) L’eau, tome 1 : Milieu naturel et maîtrise et tome 2 : Usages et
polluants. Versailles, Institut National de la recherche Agronomique
 Rodier, J., Legube, B. and Merlet, N. (2005) L’analyse de l’eau, eaux naturelles, eaux
résiduaires, eau de mer, chimie, physico-chimie, microbiologie, biologie, interprétation des
résultats. Ed. Dunod, Paris, 1384 p
 Mathieu, C. and Pieltain, F. (2003) Analyse chimique des sols méthodes choisies. Editions Tec
et Doc/Lavoisier, Paris, 408 p
 Masson M. (2014) Application des sondes spectrophotométriques pour la mesure en continu des
Paramètres physico-chimiques (matières en suspension, nitrate, matière organique) dans les eaux
de rejet. Rapport AQUAREF-Irstea, 21 pp
 Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2017

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