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PROJET PROFESSIONNEL
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Thème :
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MOUDHARABA
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DEDICACE
A tout jamais !
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REMERCIEMENTS
Nous ne saurions commencer la rédaction de ce projet sans adresser, de prime abord, toute notre
reconnaissance à l’Eternel Dieu qui a rendu toute chose disponible et à la famille AGOUDAVI
pour tous les sacrifices consentis pour que cette formation soit une réussite.
Nos remerciements vont également à l’endroit de Pr. Serges Francis SIMEN, qui, malgré son
programme chargé, a trouvé bon de nous encadrer de tout cœur. Nous avons tellement puisé de
son savoir-faire, de son humilité et de sa parfaite maîtrise du thème que nous avons choisi de
traiter, ce qui pour nous, a été d’une aide profonde.
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du Programme Master Banque et Finance pour son humilité, sa compréhension, ses conseils et
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tous ses sacrifices pour nous permettre d’avoir une formation de qualité.
CESAG, pour nous avoir donné l’occasion de nous former dans l’une des meilleures grandes
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écoles du monde.
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A ces autres que nous avons beaucoup sollicités par ailleurs, au Dr Aboudou OUTTARA pour
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A l’endroit de toute la coordination, nous adressons nos vifs remerciements pour avoir été là
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C’est le lieu pour nous d’exprimer toute notre gratitude à l’endroit de l'ensemble de la 14ème
promotion MBF pour leur soutien dans la réalisation de ce travail ; trouvez ici, toute notre
considération.
Annexe n°2 : Taux de cotisation sociale en vigueur au Sénégal depuis le 1er Janvier
2014………………………………………………………………………………………...page 68
Graphiques
Graphique n°1 : Evolution des cashflows sur la période d’étude de cinq ans……..….….page 57
SOMMAIRE
Introduction .................................................................................................................................................. 1
Chapitre 1 : L’offre et la demande de financement des PME au Sénégal ..................................................... 6
1. Caractéristiques et besoins de financement des PME au Sénégal ......................................................... 7
2. L’offre de financement des banques à l’égard des PME au Sénégal et les difficultés associées ........ 13
3. Les difficultés d’accès des PME au financement ................................................................................ 19
Chapitre 2 : Faisabilité et implémentation du modèle de financement des PME par le moudharaba ........ 26
1. Les grands principes de la finance islamique en matière économique ............................................... 27
2. Mode d’organisation et positionnement du modèle de financement................................................... 32
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1. Les hypothèses de la relation partenariale entre les parties dans le cadre du financement par le contrat
moudharaba ................................................................................................................................................. 49
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BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 63
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RESUME....................................................................................................................................................... 76
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ABSTRACT................................................................................................................................................ 76
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Le Sénégal a, dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), misé, entre autres priorités, sur la
promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (PME). A ce titre, la PME a été identifiée comme
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un des leviers essentiels de l’émergence en ce sens que ses effets sur le reste de l'économie en
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La PME constitue donc un facteur puissant du secteur privé, représentant actuellement 80 à 90%
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du tissu économique des entreprises et concentrant environ 30% des emplois au Sénégal,
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(SNDES, 2013-2016) ». Cependant, sur la même période, si les PME représentent près de 90%
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des entreprises privées au Sénégal, elles ne réalisent qu’environ 20% de la valeur ajoutée
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nationale, 25% du chiffre d’affaires, 20% au PIB, d’après la Direction de l’Appui au Secteur
Privé (DASP, 2012).
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par le système bancaire classique demeure entier. Abondant dans le même sens, SIMEN1 et
DIOP (2012) à travers une étude menée sur l’avenir de la microfinance islamique au Sénégal,
constatent que le taux de bancarisation n’est que de l’ordre de 6% à 7%, quand sur la même
période, les populations qui sont dans le besoin n’ont pas accès aux services financiers des
banques et des SFD. En effet, ciblant une clientèle solvable, crédible et plus accessible, ces
1
Dr Serge Francis SIMEN et Ndèye Bougouma DIOP, Quel avenir pour la microfinance
islamique au Sénégal : entre pessimisme et possibilités offertes, application à un mutuelle
d’épargne et de crédit islamique, Congrès…, Libreville, 2012.
institutions concentrent l’essentiel de leurs activités en zone urbaine. Pour appuyer cet avis, une
Enquête Nationale sur les Petites et Moyennes Entreprises (ENPME, 2013) a été effectuée par
l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) à la demande de la Direction
des Petites et Moyennes Entreprises (DPME). Cette enquête estime qu’en 2012, 5,3% des PME
enquêtées ont un chiffre d’affaires à l’exportation de 100,3 milliards de FCFA sur un total de
1114,3 milliards de FCFA et 30,9% ont contracté un prêt pour le financement de leurs activités.
Face à ce constat, le Sénégal a fait un choix consistant à promouvoir les projets dont la finalité
est l'appui à la création et au développement de la PME.
Cette initiative vise deux objectifs :
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d'autre part, ouvrir des guichets pouvant gérer directement les besoins de la PME en
tenant compte de ses faiblesses (exemple de l’ADPME).
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Malgré ces efforts, et même avec une croissance rapide des systèmes financiers décentralisés
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encore réglée pour autant. Pour preuve, sur les 30,9% de PME financées, 14,2% ont eu un prêt
bancaire et 9,6% auprès des IMF (ENPME 2013). D’autres créneaux ont été utilisés mais de
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Un autre constat d’après les rapports de la SNDES est le fait que le secteur informel regorge
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essentiellement de PME et contribue à hauteur de 55% au PIB, étant du coup considéré comme
un secteur refuge, permettant de capter toutes les initiatives de création d’emplois. Ceci en fait
un secteur attractif pour la plupart des jeunes, en butte à la restriction des capacités d’absorption
du secteur structuré. L’emploi informel qui représente plus de 60% des emplois non agricoles,
s’accentue avec l’urbanisation selon le Rapport National sur la Compétitivité du Sénégal en 2011
(RNCS).
A travers une approche qualitative, du côté des institutions financières, il en est ressorti le
problème de la constitution des dossiers de demande dû au manque d’expertise de la part des
L’autre révélation, fut la peur d’entreprendre ou de demander des crédits bancaires ou auprès des
microfinances, bref, une méfiance avérée vis-à-vis des institutions financières qui a gagné
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certains d’entre les promoteurs. En effet, selon une étude commanditée par la DPME en
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On se retrouve alors dans une situation où d’un côté le besoin de financement reste inassouvi, et
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proposer des produits islamiques à même de pallier les insuffisances remarquées au niveau de la
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dans leur méfiance. Pour celles qui sont à la quête de financement, l’incapacité à produire les
garanties exigées par les institutions de financement constitue le plus grand frein à l’accès au
financement.
Ce tableau ainsi présenté suscite une question de fond à savoir : quel modèle de financement
mettre en place pour une relance effective de la création et du développement durable des PME
au Sénégal?
L’objectif de notre recherche sera alors de proposer un modèle de financement, devant faciliter
l’accès des PME au financement. Plus précisément, nous ferons dans un premier temps l’état des
lieux sur la problématique d’accès au financement des PME, et dans un second temps nous
proposerons les procédures de mise en œuvre du modèle en question.
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Pour ce faire, nous aborderons alors un développement qui s'articulera autour de trois chapitres.
Le premier fera la lumière sur l’offre et la demande de financement pour en ressortir les
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dans un second chapitre, pour enfin laisser place à un dernier chapitre qui nous permettra de
présenter le modèle de financement proposé, en termes d’implémentation de façon à faire
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ressortir sa rentabilité.
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Chapitre 1 :
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L’offre et la demande de
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Cette section portera d’abord sur la définition et les caractéristiques des PME, pour ensuite faire
la lumière sur leurs besoins de financement et les difficultés auxquelles elles font face.
Le développement de cette partie sur les activités des PME au Sénégal débutera par une
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Pour proposer une définition à la notion de PME, celle retenue par la charte des PME au Sénégal
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qui régit l'ensemble des PME situées sur le territoire sénégalais nous a paru pertinente.
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En effet, selon la charte des PME au Sénégal, la notion de PME (Petites et Moyennes
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Entreprises) prend en compte d’une part, la Micro Entreprise et la Petite Entreprise (PE) et
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- par un effectif compris entre un (1) et vingt (20) employés, la tenue d'une comptabilité allégée
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ou de trésorerie certifiée par une structure de gestion agréée (SGA) selon le SYSCOA ;
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- un chiffre d'affaires annuel hors TVA ne dépassant pas les limites suivantes prévues dans le
cadre de l'impôt soit :
50.000.000 (cinquante millions) de francs CFA pour les Petites Entreprises qui effectuent
des opérations de livraisons de biens ;
25.000.000 (vingt-cinq millions) de francs CFA pour les entreprises qui effectuent des
opérations de prestations de services ;
50.000.000 (cinquante millions) de francs CFA pour les entreprises qui effectuent des
opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs à l'impôt.
milliards de FCFA ;
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98% ont au moins 15 milliards FCFA de CA et représentent des PME au sens de la charte
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des PME ;
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26% ont un CA inférieur à 50 millions FCFA (elles représentent donc des micro et très
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petites entreprises) ;
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les PME de 3 à 50 salariés occupent environ 50% de l’effectif dont 33% sont constituées
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Pour les entreprises artisanales, elles sont inscrites au Registre des Chambres de Métiers qui est
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demande expresse de l'entreprise, si elle répond aux conditions relatives à sa classification. Cette
qualité, attribuée pour une durée de cinq ans, peut être retirée à l'entreprise après constatation de
non-respect des engagements ou en cas de fraude avérée.
Dans l’exercice de leurs activités, les PME se situent à des niveaux de développement et
d'activités différents, ce qui a permis l’élaboration d’une classification en trois catégories :
Catégorie 1 : celles qui sont en création dans des créneaux porteurs mais dont les
promoteurs n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure. Elles exercent le plus
souvent dans l’informel en tant que petites entreprise individuelles ou artisanales.
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Catégorie 2 : celles qui existent mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un
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Catégorie 3 : celles qui sont en développement et qui ont déjà atteint un niveau d'activités
plus important avec des perspectives de développement, avec une vision claire de la
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Dans cette classification basé sur des critères observables liés à la taille et la phase de
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l’entreprise, nous constaterons alors que les PME susceptibles de trouver des appuis financiers
auprès des banques sont celles en développement (catégorie 3), et il y en a peu dans ce cas. Ces
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Généralement, du côté des PME de la catégorie (2), les institutions bancaires sont un peu
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enthousiasmées dans l’accompagnement financier. Elles pourraient trouver des appuis auprès de
certaines IMF notamment les principaux réseaux, sous réserve que ceux-ci bénéficient de
ressources longues sous forme de prêts auprès des banques ou des fonds d'investissement.
Les PME en création (catégorie 1) sont plus risquées pour les banques et pour les IMF. A part le
financement par épargne propre des promoteurs, elles ne peuvent, le plus souvent, trouver un
financement qu'à travers des mécanismes innovants du type de capital-risque. Et même dans ce
cas, il s'agira seulement de celles ayant le plus grand potentiel de croissance.
Au regard de toutes ces caractéristiques, nous pouvons faire une classification en deux grands
groupes des PME. Il s'agit des PME agissant en conformité avec la réglementation et celles
faisant leurs activités dans le secteur informel.
Les PME s'activant dans le secteur formel: elles constituent un point important dans le
dynamisme de l'économie sénégalaise du fait qu'elles engendrent de l'innovation et de la
créativité dans leur secteur d'activité. Elles jouent un rôle essentiel au niveau de la promotion
viable et de la création d'emplois en participant très fortement au développement social, culturel
et environnemental. Ces entreprises peuvent bénéficier de mesures de facilités en ce qui concerne
leur financement et doivent respecter les clauses contractuelles. Elles doivent être en règle avec
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l'administration fiscale, assurer une transparence totale dans la production des documents de
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gestion, répondre aux principes de gouvernement d'entreprise, bénéficier des mesures d'aide et de
soutien. Pour ces entreprises, la tenue d'une comptabilité régulière et fiable est fortement requise
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Les PME exerçant dans le secteur informel : ces types d'entreprises se sont multipliés et ont une
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importance déterminante dans divers secteurs de l'économie. Pour autant, selon le rapport
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d’étude de la DPME (Direction des PME) en 2010, le secteur informel représentait environ 60%
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du PIB et emploie 90% de la main d'œuvre. Selon l’enquête nationale sur le secteur informel
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Chef d’unité, du soutien de parents ou d’amis et, dans une moindre mesure, de l’héritage et des
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dons. Les tontines ont financé à peine 1,4% du capital des UPI, tandis que 2,9% des UPI ont eu
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recours aux prêts bancaires et 2,5% aux institutions de microfinance. La difficulté de ces entités
provient du fait qu'elles produisent généralement sur la base des avances reçues de leurs clients,
ce qui constitue une entrave puisque cela ne leur permet pas de faire des projections optimales
des opérations de fabrication et d'atteindre à travers des circuits de vente, un marché autre que
celui caractérisé par une proximité géographique. Ces entreprises souffrent de la concurrence des
produits étrangers. Ce comportement des consommateurs crée une diminution de leur chiffre
d'affaires mais s'explique aussi par la qualité médiocre des produits fabriqués et le manque
d'innovation.
d'où le besoin de recourir à d'autres sources sur la base de l'élaboration d'un plan
d'affaires. Ce dernier doit démontrer l'intérêt et la rentabilité de l'affaire. Le besoin
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de roulement.
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activités. Seulement, dans la plupart des cas, les besoins des premières catégories de PME
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va jusqu’aux services financiers spécialisés. Qu’en est-il alors des besoins non-financiers de ces
acteurs ?
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Au-delà du financier, les PME expriment également des besoins de services non financiers,
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notamment en termes de :
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et en gestion d'entreprise ;
promotion des produits et services artisanaux (encadrement à la recherche de débouchés,
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En matière d’activités, malgré leur importance numérique, les petites et moyennes entreprises
sont marquées par la faiblesse de leur chiffre d’affaires. En effet, elles sont confrontées à des
besoins en matière d’équipements technologiques et à des difficultés d’accès aux marchés du fait
de la qualité inférieure de leurs produits, de l’emballage, des problèmes de logistique et de
marketing. Les 246 grandes entreprises du CUCI ont réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 6
325 milliards de FCFA. Le chiffre d’affaires moyen est de 425,7 millions de FCFA pour les
moyennes entreprises et de 13,3 millions de FCFA pour les petites entreprises. Seulement très
peu accèdent aux marchés extérieurs d’après les conclusions de l’enquête ENPME en 2012.
A partir de ces besoins ainsi définis, l’autre question demeure, celle de trouver les moyens
appropriés en vue de la satisfaction des acteurs concernés. Il s’agit de l’offre de financement aux
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La loi d’orientation relative à la promotion et au développement des PME, reconnaît parmi les
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au fait qu’elles ne sont le plus souvent pas en mesure de faire face aux critères d’éligibilité
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problèmes. Parmi ceux-ci, la difficulté d'accès aux crédits bancaires constitue plus que tout autre,
un handicap sérieux parce que les prêts consentis par les banques (souvent à court terme) ne leur
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conviennent pas. Cependant, si les PME représentent près de 90% des entreprises privées au
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Sénégal, elles ne réalisent qu’environ 20% de la valeur ajoutée nationale, 25% du chiffre
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d’affaires, 20% au Pib et 30% des emplois, d’après la Direction de l’appui au secteur privé
(DASP, 2012). Quel est alors l’état des lieux de l’offre de financement ?
management du dirigeant. Très peu de banques se réfèrent à la loi d’orientation pour définir la
PME. Le niveau de chiffres d’affaires retenu varie d’une banque à l’autre.
Les institutions de microfinance en revanche définissent la PME en fonction du niveau de
financement recherché. La petite entreprise correspond à celle dont les besoins de financement se
situent dans une fourchette déterminée, moins de 3 à 15 millions de FCFA. En l’absence d’états
financiers, les agents de crédit sont formés pour reconstituer le patrimoine des entreprises à partir
d’entretiens suivis de validation sur le terrain (DPME, 2010). Abordons cette section par les
lignes de crédits.
Les lignes de crédits domiciliées auprès des banques : ce sont des lignes crédit accordées à
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certaines institutions bancaires, des mécanismes de long terme, soit par l’Etat, soit par des
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de PME. Ces constats, si avérés, remettent en cause l'efficacité des lignes de crédits dans leur
fonctionnement actuel comme instrument pertinent de financement de la PME.
IB
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Les fonds de garantie : la logique des fonds de garantie est d'amener les intermédiaires financiers
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agréés à octroyer du crédit à des opérateurs économiques qui ne disposent pas de garanties
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exigées par ces intermédiaires. Ils offrent par ailleurs d’autres services non-financiers aux
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entreprises bénéficiaires. L'analyse sommaire des fonds de garantie indique que de bons résultats
ont été atteints en termes d'impact et de recouvrement. Ces performances résultent du partenariat
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entre les intermédiaires financiers sélectionnés pour la mise en œuvre des prêts aux cibles visées
E
et une structure chargée d'apporter une assistance technique dans le processus d'identification des
promoteurs, de montage de dossiers de prêt et d'encadrement. Il faut toutefois souligner que les
fonds de garantie ont certaines limites :
On retiendra à propos de ces principaux dispositifs de financement de la PME, que malgré toutes
ces mesures mises en place, les promoteurs des Petites Entreprises continuent de se voir refuser
l'accès aux facilités de crédit. Les banques exigent d'eux l'affectation en garantie de biens qu'ils
ne possèdent pas parfois. Les nombreux dispositifs mis en place n'ont pas permis de prendre en
charge de manière durable et soutenable la question du financement de la PME. Ceci fait signaler
C
par certains acteurs, le problème de multiplicité et de non coordination des structures créées.
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effet le manque de garantie, les problèmes liés à la structuration des dossiers, entre autres, qui
constituent des causes de rejets des demandes de crédits auprès des institutions financières.
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La banque ouvre des lignes de crédit réparties en crédits de trésorerie tels que les escomptes
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commerciaux, les découverts, les crédits court, moyen, long terme et les crédits par signatures
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tels que les crédits documentaires, les cautions, les obligations cautionnées, les effets avalisés.
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On appelle crédit de trésorerie, l'ensemble des crédits qui font l'objet d'un décaissement au
niveau des banques ou des institutions de micro finance. Dans cette rubrique on a les facilités de
caisse et les crédits à terme.
- les facilités de caisse sont des crédits de durée relativement très courte (quelques jours). Elles
sont destinées à financer l'activité courante de l'entreprise, c'est-à-dire des besoins résultant du
décalage entre les recettes et les dépenses. Ces crédits sont sollicités par les PME car elles ont
souvent des besoins de trésorerie. On peut en citer plusieurs : le découvert, l'escompte
commercial et le crédit spot pour les grandes entreprises.
Ils se définissent comme étant des prêts amortissables selon la durée de vie indiquée par le
contrat. Il s'agit des crédits à court terme et des crédits à moyen terme.
Les premiers ont une durée maximale de deux ans et servent à financer les besoins urgents des
entreprises. Ils sont essentiellement sollicités pour le financement des activités comme le
commerce, la pêche, le tourisme, l'agriculture, etc.
C
Quant aux seconds, leur durée est relativement longue et est comprise entre l'intervalle de deux à
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Ceux à long terme assurent également ces financements mais ont une durée excédant sept ans. Le
crédit-bail et les avances sur marché par exemple.
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L'engagement par signature est celui délivré par une banque pour le compte de ses clients au
TH
profit de l'Etat, des collectivités publiques, des établissements publics à caractère industriel et
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commercial et d’autres entreprises privées. Les engagements par signature pris par les banques
profitent aux deux parties, car ils leur offrent les avantages escomptés. Ils ont pour effet de
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Le système de tarification est de type classique pour la quasi-totalité des banques. Seule la
Banque Islamique du Sénégal applique une tarification inspirée de la finance islamique qui prend
en compte les pesanteurs socioculturelles liées à l’usure à travers des produits comme le
moudharaba, le moucharaka, le mourabaha, l’ijara, etc. Ceux pratiqués sur les crédits à court et
moyen termes se situent entre 8% et 14%. Pour les crédits à long terme qui occupent une place
limitée par rapport au portefeuille global des banques, les taux semblent être fixés en fonction du
pouvoir de négociation du demandeur. Les frais de dossier et les commissions varient de 0,5% à
3% du montant accordé. En outre, pour les garanties réelles proposées, d’autres frais de notaire
de 2% à 3% sont imputés à la PME.
Tableau n°1 : Illustration de l’offre de financement classique
LES OFFRES DE INITIATEURS CARACTERISTIQUES OBJECTIF
FINANCEMENT ASSIGNE
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Lignes de crédits Offerte par l’Etat ou les Instrument pertinent de Faciliter un appui
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non-financiers pour le
TH
financement des
EQ
projets porteurs de
croissance dans
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des secteurs
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prioritaires
Les crédits bancaires Les institutions Les crédits par Assurer le
bancaires et des IMF décaissement et les financement des
crédits par signature et besoins de court,
l’épargne moyen et long
terme des PME
Source : nous-mêmes selon notre étude
Dans le cadre de sa mission d’assistance aux PME, l’ADEPME a mis en place un fonds destiné à
financer partiellement les services non financiers. Ce fonds, dénommé Fonds à Frais Partagés
(FFP), est placé sous l’autorité d’une Unité Stratégique issue du Conseil de Surveillance de
l’ADEPME.
Le FFP a pour objectif d’assister les entreprises privées à améliorer leur compétitivité et leur
C
croissance par un accès aux services d’experts susceptibles de contribuer à la mise à niveau
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subventions, entre 50% et 75%, en vue de leur permettre de se développer, d’améliorer leur
compétitivité et de réaliser des gains de croissance.
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Malgré ces dispositions, le taux de mortalité des PME, selon la Direction de l’Appui au Secteur
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Privé (DASP, 2012), a atteint 65 % au Sénégal. Et, d’après les experts de cette institution,
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environ 60% des PME disparaissent durant la première année de leur création. Ce qui est un taux
très élevé par rapport à tant de pays. Le soutien au développement du secteur privé est considéré
comme un outil permettant de réaliser une croissance économique durable réduisant ainsi la
pauvreté. Fort de cette vision, l’Etat se doit de revoir son engagement sur tous les fronts, afin de
pouvoir répondre à un besoin exprimé par ces entreprises en difficulté.
En outre, on retrouve à ce niveau, d’autres prêteurs comme la famille, les clubs d’amis, les
tontines, les services financiers spécialisés comme le crédit-bail et le marché financier. Parlant de
crédit-bail, il faut toutefois admettre, d’après le rapport CLARKE2 faisant état du fait que sur la
période de 1990 à 2009, le volume de crédit-bail en Afrique se retrouve bien en deçà de
cinquante milliards (50.000.000.000) de dollars quant au même moment, en occident, il va
jusqu’à atteindre les quatre cent milliards de dollars US. Le Sénégal ne fait pas exception à cette
situation où seuls les PME dites structurées pourront se permettre de se financer par ce moyen,
vu la question de garantie qui y est associée.
Au regard de toute cette diversité d’offre de financement à la disposition des PME, quelles sont
effectivement, les difficultés que semblent rencontrer les promoteurs des PME dans leurs projets
de développement ? Le développement suivant nous en dira un peu plus sur cette question.
C
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Au regard d’une multitude d’études réalisée essentiellement par l’ANSD et par d’autres acteurs
tant nationaux qu’internationaux, l’accès au financement a depuis fort longtemps été un
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problème majeur rencontré par les acteurs économiques. Cela constitue dès lors, une entrave
sérieuse pour le développement de l’initiative privée et de promotion de la croissance
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économique au Sénégal. Que peut-on dire de la couverture des besoins de financement par le
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système financier ?
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banques. Par ailleurs, le climat des affaires au Sénégal est essentiellement caractérisé par le
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financement des projets des entreprises sur fonds propres. En effet, seulement 64% des
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entreprises sénégalaises en général ont accès au crédit et la distribution des crédits bancaires est
plus orientée vers les grandes entreprises qui disposent d’une plus grande visibilité ou vers celles
évoluant dans les sous-secteurs « commerce, bars, restaurants », les activités de rente ou celles
qui sont de nationalité étrangère souvent situées dans une vision expansionniste avec des
capacités d’endettement très élevées (DPEE, 2012).
Parmi les problèmes relevés lors de nos recherches, il a été retenu comme principaux handicaps
pour les PME, la constitution des garanties bancaires, la structuration du dossier de demande de
2
Source : Rapport White Clarke 2010
pays émergents tels que l’Afrique du Sud (80%), le Brésil (110%), le Maroc (114%) et la
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Chine (155%). Le taux global de rejet des requêtes de financement des entreprises est de l’ordre
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de 72%. Toujours d’après la même source, des études ont révélé qu’environ 51% des PME, qui
constituent 90% du tissu économique sénégalais, n’ont pas accès au crédit pour défaut de
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garantie et 35% de leurs demandes sont rejetées pour cause de dossiers incomplets.
Si à ce niveau, la question de la garantie est d’autant plus importante, à quoi s’en tenir quand l’on
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La banque ouvre des lignes de crédit réparties en crédits de trésorerie tels que les escomptes de
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papier commercial, les découverts, les crédits court, moyen, long terme et en crédit par
signatures comme les crédits documentaires, les cautions, les obligations cautionnées, les effets
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avalisés.
Une autre classification à propos des garanties les met en lien avec deux catégories de crédits :
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Rapport de l’étude sur le financement des PME au Sénégal produit par la DPME en collaboration avec la
Coopération Financière Allemande, 2010.
4
Interview du DG de la BNDE au journal Nouvel Horizon paru en avril 2015
Pour toutes ces lignes de crédit, la banque a prévu des garanties afin de se couvrir contre
d'éventuels impayés. Ainsi, le travail au niveau de ce service consiste à formaliser les garanties
notifiées par le contrôle des risques.
Les garanties requises peuvent être sous forme d'acte de cautionnement solidaire à hauteur du
montant du crédit accordé, de déposit suivant un certain pourcentage qui doit être versé avant la
mise en place :
d'hypothèque ;
de cautionnement hypothécaire ;
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de promesse d'hypothèque ;
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de nantissement de véhicule ;
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La formalisation de ces garanties peut prendre un certain temps suivant les informations à
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fournir, la disponibilité des clients et le processus que suivent certains actes. Les actes de
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nantissement doivent être envoyés à l'enregistrement au niveau des impôts et domaines puis à
l'inscription au niveau du tribunal régional ; tandis que les actes notariés suivent les étapes ci-
U
dessous :
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Ainsi, on peut dire que ces garanties constituent une nécessité pour l'élaboration d'un dossier. Il
faut noter qu'on doit les spécifier suivant le type de crédit à accorder et suivant leur importance.
Le financement bancaire est assujetti à des garanties suffisantes. Toutefois, cette prise de
garantie n’est souvent pas subordonnée à des repères bien déterminés, selon qu’il s’agit d’une
PME ou d’une grande entreprise. La typologie des garanties, pour une demande de financement,
se décline comme suit:
Cautions personnelles ;
Nantissement et domiciliation des marchés ;
Nantissement du matériel de production ;
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Hypothèques.
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Outre ces aspects liés à la garantie, d’autres considérations sont tout aussi déterminantes dans le
processus d’octroi de financement.
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l’octroi de crédits
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Le PSE explique que Les PME sont en outre confrontées à des taux d’intérêt élevés et à des
offres dominées par les crédits courts termes peu adaptés à leurs besoins.
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En agissant sur les produits des emplois et sur les coûts des ressources les banques atteignent leur
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objectif. En effet, agir sur les produits des emplois pour les banques consiste à jouer sur deux (2)
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vecteurs : augmenter le volume des emplois sur la clientèle saine d’une part et, limiter les risques
pour éviter d’avoir ultérieurement à constituer des provisions pour créances douteuses d’autre
part.
Pour être conforme à ce principe les banques sélectionnent leur clientèle en tenant compte de
leur capacité, de la structure du personnel de la direction du crédit de la banque et des
opportunités du marché interbancaire. La capacité de la clientèle est évaluée par son autonomie
financière et la qualité de la gestion. Autrement l’entreprise doit présenter en plus une surface
financière acceptable qui doit être d’une rentabilité jugée satisfaisante en comparaison avec
d’autres entreprises concurrentes du même secteur. L’insuffisance du fonds de roulement et
l’incapacité des entreprises à augmenter leurs capitaux propres est l’étape majeure au cours de
laquelle le dossier de crédit est arrêté. En effet, l’augmentation des fonds propres indispensables
pour relever le niveau du fonds de roulement constitue un problème majeur pour la plupart des
entreprises confrontées à l’absence d’un marché des actions accessible à ces acteurs.
Une fois la question du fonds de roulement dépassée, la banque examine la qualité de la gestion
par la structure des charges (frais de personnel et frais financiers) et par la réalité du bénéfice.
La non-satisfaction de ces conditions aboutit à l’exclusion de certains clients, mais
paradoxalement la satisfaction des mêmes conditions n’engendre pas l’octroi systématique du
crédit selon les constats. De même les banques refuseront d’octroyer du crédit lorsque les
opportunités du marché interbancaire sont plus lucratives.
C
Il faut reconnaître par ailleurs que les institutions de financement surtout bancaires, sont aussi
ES
souvent pris en étau entre le respect rigoureux des normes et exigences internationales et l’élan
AG
de bien vouloir accompagner les PME. Ainsi, par prudence et par souci de respect de la
réglementation bancaire, les banques se limitent au crédit de court terme lorsqu’elles ne placent
-B
pas leur excédent de trésorerie sur le marché monétaire et rarement dans les participations.
L’excès de prudence des banques a conduit à une faible progression du crédit à la clientèle selon
IB
la DPEE.
LI
A propos des taux dits élevés, il ressort de nos travaux qu’au niveau des SFD, la majorité des
O
clients est constituée de Micro et Petites Entreprises qui sont caractérisées par un processus
TH
microfinance étant déterminé par le niveau de patrimoine accumulé. Entre autres raisons, les
SFD évoquent des coûts élevés de transactions liés à leur mode opératoire, pour ainsi justifier les
U
taux dits élevés des crédits octroyés. Parmi les facteurs qui grèvent les coûts figurent la faible
E
activités souvent de rentabilité faible, à pouvoir rentrer dans leurs fonds investis le plus
rapidement possible. S’en sortant endettées, elles deviennent des candidats non éligibles pour
d’autres financements.
A la lumière des réalités élucidées jusque-là sur les modes de financement dit conventionnel, la
question qui ressort est de savoir le rôle que devra jouer le moudharaba, à la croisée des chemins
entre les environnements conventionnel et islamique ? A cette question, SIMEN et DIOP cités
plus haut, répondent qu’au niveau des instances de l’UEMOA, on doit penser à élaborer des lois
réglementant spécifiquement la finance islamique. L’idéal serait de ne pas limiter les activités
des Institutions de Finance Islamique (IFI) aux activités bancaires. Cela favoriserait l’émergence
d’une économie islamique.
C
De tout ce qui précède, on retiendra que les PME de la première catégorie et celles de la
ES
deuxième sont le plus souvent concernées par le financement de leurs implantations qui, le plus
AG
souvent, requiert un crédit plus long que celui de court terme qu’on leur propose. La catégorie 3
des PME structurées et dans une moindre mesure celles de la catégorie 2, font d’habitude face
-B
aux besoins de croissance interne et voire externe ; en plus, elles sont plus actives soit dans la
demande de services financiers spécialisés, ou soit dans les appels d’offre de marchés. Toutes les
IB
trois catégories ont cependant besoin de financer leurs stocks et leur fonds de roulement.
LI
En face, l’offre est généralement standard mais spécifiques des fois, et concerne tous les coûts
O
liés au crédit avec les exigences de dépôt de garanties ou de garanties formalisées et celles
TH
relatives à la qualité des dossiers présentés. Pour les promoteurs, les taux sont toujours élevés par
EQ
appréciation de la rentabilité des affaires. En dépit des efforts d’accompagnement des fonds de
garantie et des lignes de crédit disponibles, l’accès à bon nombre de PME n’en a pas pour autant
U
été facilité, surtout pour les deux premières catégories à cause des exigences qui n’ont guère
E
Par ailleurs, à part la question de la réglementation, même si la BIS, qui constitue le cadre de
mise en œuvre de ce projet, fait montre du produit moudharaba entre autres produits, d’abord,
cela profite plus aux grandes entreprises qui démontrent une grande stabilité financière ; ensuite,
l’accent est plutôt mis sur les produits comme le mourabaha et le mousharaka, le salam et l’ijira.
Cela est dû en grande partie au taux de risque que le premier comporte par rapport aux seconds.
Le moudharaba n’est donc pas pour l’instant exploité au regard de l’envergure que cela pourrait
prendre en termes de financement, tel que proposé dans le cadre de ce projet.
On peut ainsi dire que l’appréciation du risque et sa couverture par le banquier tient une place
importante en ce qui concerne l’accès des PME au financement.
La réflexion sur d’autres alternatives pouvant réellement faciliter l’accès des PME au
financement proposé par les institutions financières devient donc capital. Existe-t-il des
mécanismes pouvant permettre d’aller au-delà de ce clivage dans la prise de risque dans la
relation entre la PME et la banque ? Quels peuvent alors être les apports du modèle de
financement basé sur le moudharaba ?
C
ES
Ainsi, parlant du contrat moudharaba, quelle peut en être la faisabilité au niveau de l’économie
sénégalaise ?
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E
Chapitre 2 :
C
ES
AG
Faisabilité et implémentation du
-B
par le moudharaba
LI
O
TH
EQ
U
E
La finance islamique affiche des différences à plusieurs niveaux par rapport à la finance dite
conventionnelle. Dans son expression structurée et opérationnelle, elle s’est fixée comme
objectif et finalité l’offre de services financiers répondant aux besoins d’une économie moderne
tout en observant les prescriptions de la charia musulmane prohibant les intérêts sur prêts et les
transactions financières aléatoires et spéculatives. Quelles en sont alors les caractéristiques, les
principes phares et les principaux modes de financement ? Qu’en est-il du moudharaba et de son
application dans le contexte socio-économique sénégalais ? Le développement suivant nous en
dira un peu plus sur ce sujet. D’abord, voyons quels sont les grands principes de la finance
islamique.
C
économique
AG
La finance islamique a connu un grand essor depuis certaines années déjà et a démontré une forte
résilience face aux dernières crises. En effet, pour Martens (2001)5, «la finance islamique,
-B
parfois appelée laribã (non ribã), peut être vue comme l’ensemble des modes de financement qui
IB
ont été adoptés par les musulmans pour respecter l’interdiction simultanée de l’usure proprement
LI
dite et de l’intérêt au sens conventionnel du terme ». Elle s’appuie sur les objectifs et règles de la
O
Sharia.
TH
A la différence de la finance classique qui fonctionne énormément avec des produits spéculatifs,
la finance islamique elle, est étroitement liée à l’économie réelle selon le principe du « asset-
EQ
entre l'économie, qui désigne un ensemble de normes visant à assurer le bien-être matériel de la
E
Quant aux débuts de la finance islamique moderne, cela remonte dans les années 1960 en Égypte
avec la naissance de la première banque islamique, la Mit Gham en 1963. La redynamisation est
5
MARTENS André, la finance islamique fondements, théorie et réalité, Centre de recherche et développement en
économie de l’Université de Montréal (2001), http ://www.crde.umontreal.ca
6
Alexandre KATEB, Economiste, consultant financier, Maître de conférence à Sciences Po et à l'ESG
www.alexandrekateb.com
Du point de vue étymologique, le mot ribâ (nom arabe masculin) vient du verbe rabâ & arbâ qui
signifie augmenter et faire accroître une chose à partir d’elle-même. Il est intéressant de noter
AG
avant de donner une définition technique du ribâ que certains juristes estiment que toutes
transactions interdites en islam fait partie du ribâ.
-B
Du point de vue juridique, nous pouvons définir le ribâ comme étant tout avantage ou surplus qui
IB
sera perçu par l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de
LI
vue du droit musulman, dans le cadre d’un prêt (ribâ dit al-nasî’a) ou d’une vente à terme des
O
monnaies (le ribâ dit al-nass’a) ou d’un troc déséquilibré des produits alimentaires de même
TH
qu’une des plus répandues soit celle qui est relative au prêt avec intérêt, ce que les juristes
U
musulmans appellent al-nasî’a. Selon l’orientaliste français Jaques Austruy, l’interdiction du ribâ
E
semble être l’une des conséquences de l’égalitarisme recherché dans la loi musulmane. Car
d’après lui, cette interdiction, tout comme la prohibition canonique chrétienne, est fondée sur la
double affirmation que le temps appartient à Dieu seul et ne peut être vendu, et que l’argent, en
lui-même, n’est pas productif.
L’intérêt : rémunération d’un prêt d’argent effectué par un agent économique (le prêteur)
à un autre agent économique.
L’usure : intérêt d'un prêt au taux abusif généralement fixé administrativement.
Le Maysir (spéculation) : cette notion fait référence à tout type de jeux de hasard, de pari et
AG
spéculation. En effet, le Coran interdit toutes les activités économiques entachées de hasard ou
qui éloignent de la lucidité. Comme exemple d’interdiction, dans le domaine économique, toute
-B
forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d'un événement aléatoire.
IB
L’exclusion des activités et produits illicites (haram) : interdiction est relative aux activités
LI
comme celles liées aux boissons alcoolisées, aux drogues, aux produits porcins, aux jeux de
O
Le partage des profits et des pertes entre le prêteur et l’emprunteur ou le risk sharing : c’est une
alternative à la rémunération du préteur par le taux d’intérêt. Il s’agit de l’établissement d’une
U
E
relation entre l’investisseur et le bénéficiaire fondée sur le partenariat au lieu d’une simple
relation de créancier/débiteur (A DIEYE : 2015).
7
Muhammad AYUB, Understanding Islamic Finance, ed. John Wiley & Sons Ltd, 2007.
8
RIDHA SAADALLAH, le financement islamique: concept et principes généraux, Institut Islamique pour la
Recherche et la Formation, acte de séminaire n° 37, 1992, Djeddah, Arabie Saoudite.
de financement permissibles sont tous liés à des opérations économiques réelles, et de ce fait le
volume de flux financiers ne peut dépasser les besoins de financement des flux réels de biens et
de services. Toutefois, pour le Pr Alexandre KATEB cité précédemment, la déconnexion entre la
sphère monétaire et l’économie réelle est intenable à terme, et la déconnexion entre productivité
et croissance économique est tout aussi intenable et illusoire.
Ijara
C
ES
La banque achète des biens qu’elle met à la disposition du client sur la base d’un contrat de
IB
Le client verse les loyers dans un compte d’investissement islamique dont le solde créditeur sera
O
dans lequel sont déposés les loyers est rémunéré par la banque au profit du client.
La BIS souhaite promouvoir cette technique de financement des investissements (mobilier et
EQ
immobiliers) relativement récente pour diversifier son offre en direction des PME/PMI pour la
U
les principes de la shari’a en fait une formule privilégiée et très adaptée pour l’accompagnement
de cette catégorie de notre clientèle.
Moudaraba
Le financement Moudaraba est accordé aux clients jouissant d’une bonne moralité et d’une
parfaite maîtrise de leur domaine d’activité mais ne disposant de ressources financières leur
permettant d’exploiter leur expertise.
Ainsi, dans le contrat de Moudaraba, le client apporte son expertise et la banque apporte le
financement nécessaire à la réalisation de l’opération. Sur les profits générés par l’opération, le
client est rémunéré pour son travail et son expertise, tandis que la banque est rémunérée pour son
apport en capital. Si l’opération est déficitaire, le client perd son effort et la banque perd ses
fonds.
Les principes comptables sont les mêmes que ceux du financement Moucharaka.
Morabaha
La Morabaha est un contrat par lequel un client qui souhaite acquérir des produits ou des biens
d’équipement demande à la banque de les acheter pour les lui revendre aux prix coûtant
augmenté d’une marge bénéficiaire fixée d’accord partie.
Le contrat de Morabaha précise notamment la nature de la marchandise, le prix d’achat, les
C
changes, le prix de revient, la marge bénéficiaire, le prix de vente ainsi que les conditions de
ES
livraison et de paiement.
AG
La Morabaha peut porter sur des opérations de commerce intérieur ou de commerce extérieur.
Grâce à la Morabaha, la BIS offre à ses clients un produit de financement qui tout en respectant
-B
leurs principes, leur permet de financer aussi bien leur besoin d’exploitation (stocks, matières,
produits intermédiaires) que leur investissement.
IB
LI
Moucharaka
O
La Moucharaka est une formule de financement participatif. Ainsi, dans ce type de financement,
TH
conjointement le risque au prorata de leur participation. Les profits ou les pertes sont répartis
entre le client et la banque sur des bases fixées à l’avance d’accord des parties.
U
clients afin de minimiser les risques de pertes de la banque, d’autant plus que le financement
peut être à court, moyen et long terme.
Istisnaa
L’Istisna’a est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (MOUSTASNI’I) demande à
une autre (SANI’I) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération
payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s’agit d’une variante qui s’apparente au
contrat SALAM à la différence que l’objet de la transaction porte sur la livraison, non pas de
marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi un processus de
transformation.
Comparé aux pratiques commerciales de notre temps, l’Istisna’a s’identifie au contrat
d’entreprise : « Le contrat d’entreprise est le contrat par lequel l’une des parties s’oblige à
exécuter un ouvrage ou à accomplir un travail moyennant une rémunération que l’autre partie
s’engage à lui payer ».
La formule de l’Istisna’a, mise en pratique par une Banque Islamique peut revêtir l’aspect d’une
opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la Banque, le Maître de l’ouvrage et
l’Entrepreneur dans le cadre d’un double l’Istisna’a.
La formule de l’Istisna’a permet à la BIS d’apporter son concours dans le cadre de travaux de
C
Le financement Khard Hassan est un financement consenti à titre gratuit par la banque qui ne
IB
On retiendra de cette présentation d’une part, le contenu éthique plus important de la finance
TH
islamique qui la rendrait moins susceptible de détériorer la stabilité financière. Cela, du fait
EQ
qu’elle soit moins impliquée dans la spéculation, en raison notamment de l’importance d’adosser
les activités financières à un actif tangible ou sinon à un usufruit ou des services. D’autre part, on
U
notera que le principe de partage de perte et profit fait que les variations du revenu d’une banque
E
sont transmises aux déposants sous la forme de rémunérations variables pour leur épargne. Ainsi,
moins de profit pour la banque signifie également moins de rémunération à verser à ses
créanciers, ce qui n’est pas le cas pour une banque conventionnelle.
Mais alors, à quelles spécificités s’attendre s’agissant d’un financement par le moudharaba ?
à gérer les fonds (lignes de crédit) mis à sa disposition par des investisseurs, pour financer des
projets à forte rentabilité. D’autre part, elle pourra se positionner en qualité de bailleur de fonds
au bénéfice d’entrepreneurs, et financer avec les dépôts collectés, les besoins d’investissement ou
de fonds de roulement de ses clients. De quelle façon sera alors organisée la gestion du modèle ?
entendra par-là que la réussite du mode d’organisation aujourd’hui ne peut être exclusivement
axée sur l’exhaustivité des principes respectés dans un processus donné. En dehors de cela, nous
AG
retrouvons l’individu en tant que promoteur, ses compétences et ses traits de vie. En ce sens, ce
qui a été toujours fait en matière de financement conventionnelle, ne saura toujours prévaloir
-B
Développement
- Gestion autonome de la cellule
EQ
Cette cellule aura pour objet principal, le financement sous forme de fonds propres, des projets
des promoteurs des PME. Ce partenariat sera une association à buts lucratifs dans laquelle la
banque apportera le capital financier ou sa quasi-totalité, et l’entrepreneur le savoir-faire et la
gestion de l’activité.
9
Yvon MOUGIN, Processus: les outils d'optimisation de la performance, édition d'organisations, Paris
Cedex 05, 2004.
relation, sera défini autour des points suivants, et selon le modèle proposé par le Professeur
ES
les capitaux sont sans garanties, ni de l’entrepreneur, ni de l’entreprise ; les garanties sont
O
prévisionnelle du projet ;
EQ
la totalité de l’investissement sera financée par les capitaux propres ; la possibilité d’avoir
d’autres types de financement tels que les ventes à tempérament, le leasing, le
mourabaha, ne seront envisagés qu’à partir d’un certain nombre d’années d’activité.
la répartition des bénéfices est fixée d’un commun accord par la banque et
l’entrepreneur ; la part de la banque va se situer généralement entre 60% et 75% ;
A propos de la sortie de relation ou la rétrocession des parts de la banque, les clauses sont telles
que le remboursement des fonds engagés par la banque sera effectué selon une formule qui
consistera à évaluer le montant du remboursement en fonction des résultats réalisés. En principe,
le prix de cession de la part sociale ou de l’action sera déterminé sur la base de la négociation
entre les deux parties à la fin de la période du financement. Il s’agira ainsi de la valeur
marchande unitaire de l’entreprise.
Par ailleurs, selon que l’entrepreneur le souhaite, une autre situation de sortie pour la banque
serait un engagement de la banque de céder ses parts, avec une priorité donné à l’entrepreneur, à
la valeur mathématique si le rendement de la société atteint un niveau annuel moyen déterminé
d’un commun accord. A ce niveau, le dénouement sera plus aisé au cas où la société est cotée en
bourse.
Le champ d’intervention concernera aussi bien les entreprises nouvellement créées et celles déjà
LI
existantes. Pourront ainsi être concernées, les phases du cycle de vie des entreprises telles que :
O
les phases d’étude de faisabilité, de création, de lancement, de croissance, les phases de reprise et
TH
de rachat d’entreprises.
EQ
L’accompagnement des PME sera en lien avec les secteurs d’activités, quand selon l’enquête de
la DPME, (ENPME, 2013) le commerce et les services de réparation de véhicules automobiles et
U
motocycles, représentent 39,5% des PME, suivis des autres services (26,0%). Quant aux
E
industries manufacturières, les BTP, ainsi que les transports et communication, ils représentent
respectivement 12,9%, 7,5% et 6,3%. Le secteur des activités extractives (0,2%) et celui de
l’électricité, de l’eau et du gaz (1,0%) enregistrent les plus faibles proportions.
Une fois le champ d’intervention défini, quelle stratégie adopter pour un bon positionnement ?
sur le plan politique, le pays jouit en général d’une situation relativement stable par
rapport à la sous-région ouest-africaine, avec un taux de croissance du PIB qui était de
6,5% 2015 selon la DPEE ;
à propos de l’économie, le rapport N°14/84 de mars 2014 du Fond Monétaire
International indique que les perspectives sont celles d’une croissance vigoureuse et
d’une inflation modérée ; à cela viennent s’ajouter les enjeux du PSE, pour une vraie
émergence socio-économique du Sénégal ;
C
sur le plan social, il est à noter que le taux de croissance démographique est d’environ
ES
2,6%, avec une population majoritairement jeune, avec les caractéristiques ci-après : 55%
en milieu rural, ½ a moins de 20 ans et 2/3 moins de 25 ans selon la SNDES (2013-
AG
sur le plan technologique, le constat est celui d’une avancée prononcée par rapport aux
IB
du côté de l’environnement des affaires, le pays a fait des efforts considérables surtout
O
Pour ce qui est de l’offre des produits financiers islamiques, il faudra remarquer qu’il existe
E
d’ores et déjà, un certain nombre de produits de type islamique sur le marché sénégalais. Notons
d’abord, en termes d’organisation du secteur, et selon les conclusions de l’étude menée par
SIMEN et DIOP sur l’avenir de la microfinance islamique, la volonté du Ministère de
l’économie et des finances (MEF) du Sénégal de développer la finance islamique surtout dans le
secteur de la microfinance. Pour cela, le Ministère, par le biais de la Direction de la Monnaie et
du Crédit (DMC), organise des séminaires de formations, des ateliers de réflexion sur la finance
islamique, souvent en associant des organisations de promotion comme l’AIIF (African Institute
of Islamic Finance ou Institut Africain de Finance Islamique) et de l’AFIFCO SA (African
Islamic Finance Corporation SA ou Société Africaine de Finance Islamique). Les acteurs
économiques sénégalais considèrent désormais que les produits financiers islamiques peuvent
constituer des opportunités de financement des infrastructures et des moyens plus aptes à
financer les PME et le secteur informel, toujours selon l’étude précitée. Le projet de financement
par le lancement du sukuk par l’Etat du Sénégal pour la mobilisation de cent milliards de francs
CFA pour 6.25% de marge de bénéfice su la période de 2014-2018, est une preuve de l’intérêt
des autorités étatiques pour cette alternative de la finance islamique.
Aussi, s’est-il développé des tentatives d’offre de produits financiers islamiques par l’entremise
d’un nombre restreint d’institutions de la finance islamique. On en compte actuellement quatre
que sont: la Banque Islamique du Sénégal (BIS), et des IMF comme le Groupe MECIS, le DEFI-
C
Seulement, un seul texte dans la loi permet l’application des techniques de financement
AG
les taux et conditions des opérations effectuées par les banques et établissements financiers avec
leur clientèle. Elle pourra instituer des dispositions particulières en faveur de certains
IB
établissements à statut spécial, notamment les établissements ne recourant pas à l’usage du taux
LI
Ainsi, en dépit de tous les efforts déployés, la finance islamique reste un phénomène peu connu
EQ
et peu développé au Sénégal, ce qui n’empêche tout de même pas que des tentatives de
développement soient soutenues. La BIS de son côté s’est engagée dans une intensification de
U
son réseau et de sa présence sur le terrain, dans le but certainement de pouvoir mieux se
E
Notons par ailleurs que le marché potentiel, celui des PME déjà en activité et celles en projet de
la part des jeunes entrepreneurs et autres, est assez important à voir les statistiques qui font état
d’une demande de financement inassouvie plus considérable (80% des demandes rejetées selon
le FONGIP).
de la cellule ;
IB
dans l’étude financière des projets depuis la sélection jusqu’au financement effectif ;
O
un gestionnaire de risques de niveau BAC+5 : chargé de toutes les questions liées aux
TH
A propos du produit, il est bien sûr question du contrat de financement moudharaba illimité
C
dédié au financement des PME. C’est dire que tout secteur d’activité halal pourra être financé.
ES
Pour ce qui est de la promotion du produit, un accent particulier sera mis sur une
AG
communication de proximité axée sur les contacts au niveau des agences de la banque, auprès
des clients fidélisés ou de passage, auprès des entreprises surtout dans la première phase de
-B
En interne, il peut même être initiées par la cellule, des sessions de formation et d’information
O
sur le produit, en vue d’assurer une parfaite symétrie d’information sur le produit, au niveau de
TH
tous les compartiments de la banque ; étant donné que tout le personnel est avant tout vendeur
des produits de la maison. Il s’agira essentiellement d’une orientation-produit.
EQ
Le modèle s’adresse aux promoteurs de PME ou aux artisans ayant des avantages décisifs
U
déterminés qui veulent créer ou développer leur entreprise, mais qui sont démunis de ressources
E
financières propres. Toutefois, la technicité, l’expertise et l’expérience des promoteurs vont être
déterminantes dans la sélection et dans l’octroi du financement.
Par rapport à la place dans le mix, le modèle moudharaba sera vendu dans tous les domaines
d’activités halal ou licites comme :
10
Jean Jacques LAMBIN & Chantal MOERLOOSE, Marketing stratégique et opérationnel, du
marketing à l'orientation-marché, 7eme édition, Dunod, Paris, 2008.
Pour ce qui est du prix, la facturation du produit se faisant essentiellement sur la base du
principe de partage des pertes et des profits, le prix est déterminé par la fixation d’une marge ou
C
dans ce cas précis, d’une clé de répartition conclue d’accord partie entre la banque et le
ES
promoteur.
AG
Une fois le marché potentiel défini, quelle politique de gestion adopter la cellule afin de se
constituer son portefeuille et accroître la part de marché de la banque ?
-B
IB
La particularité du contrat moudharaba, en termes de risques par rapport aux autres produits de la
O
finance islamique, constitue une situation qui exigera du chargé de cellule, de prendre des
TH
précautions afin de ne pas se tromper dans l’appréciation des projets. A cet effet, une attention
particulière selon CHEKIR, est alors requise à tous les niveaux du processus de prise de
EQ
et les universités. Cet effort de prospection active et directe est déterminant et préférable à
l’attente de candidatures spontanées parce qu’il permet d’obtenir des affaires de qualité en lieu et
place de dossiers à faible potentiel. Cela lui permet au même moment de recevoir des indications
fiables sur les secteurs d’activités et le réel potentiel que peut avoir tel ou tel autre projet dans tel
ou tel autre domaine d’activité.
analyser en détail les marchés auxquels s’adresse le projet, l’environnement dans lequel il va
IB
opérer, les produits offerts et leurs spécificités, de même que les objectifs qu’il cherche à
atteindre. Toutefois, il ne faudra pas perdre de vue que l’évaluation du promoteur prime sur le
LI
O
plan de développement en ce sens que le financement moudharaba est effectué sans garanties
TH
bancaire usuelles. Le risque d’une mauvaise information doit donc être écarté coûte que coûte
par le chargé de cellule puisque seuls ces détails, associés aux qualités personnelles, à l’expertise
EQ
de terrain.
Quant à l’appréciation du promoteur, les considérations suivantes peuvent être menées à savoir :
encouru, la part de capital qui pourrait être détenu par la banque. Cela fera l’objet de
IB
Selon la littérature en la matière, les expériences des banques islamiques ont montré que, dans
O
une certaine mesure, les entrepreneurs n’apportent pas toujours la diligence nécessaire lors de la
TH
gestion des fonds qui leur ont été alloués. Pour remédier à cette situation, on peut penser à la
EQ
nécessité d’impliquer d’une manière ou d’une autre ces derniers dans le capital, en insistant sur
le fait qu’ils y participent, même modestement. Cette mise, constituée le plus souvent d’une
U
épargne accumulée sur plusieurs années, les amènera à assurer la gestion des affaires en bon père
E
de famille. Selon CHEKIR, dans la pratique, on ne doit pas exiger du promoteur, une
contribution déterminée ; on lui laisse plutôt la liberté totale de participer au capital avec les
moyens dont il dispose.
Il faut noter de façon générale que, les capitaux avancés par la banque vont représenter entre
60% et 100% du financement total. Ce niveau d’engagement va dépendre du risque encouru
comme précité, de la rentabilité prévisionnelle du projet, du coût d’investissement, des moyens et
de la volonté d’investir de l’entrepreneur et du plafond fixé par projet par la banque dans le
secteur concerné. Parlant effectivement de risques, quelles en sont les mesures de gestion face
aux défis à relever ?
indépendamment de toute religion. On peut en déduire que dans tous les secteurs, les lois sont
AG
inspirées des principes et normes occidentales donc capitalistes. Cela suppose entre autres
considérations que dans une certaine mesure, les règles et les préoccupations de l’islam ne sont
-B
pas prises en charge même si près de 96% de la population est musulmane, d’après le
Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de la Pêche réalisé en
IB
2013.
LI
Par ailleurs, le pays faisant partie de l’Union Economique et Monétaire Ouest –Africaine
O
(UEMOA), il reste assujetti à la règlementation en vigueur au sein de ladite union. Ainsi, quant
TH
au fonctionnement des institutions financières, la norme est axée sur celle des pays occidentaux
EQ
où, selon le principe du coût d’opportunité, l’intérêt est applicable au niveau des transactions
financières, la spéculation est permise de sorte que le temps peut faire l’objet de marchandage.
U
Ajouté à cette situation, la finance islamique de son côté, se veut entièrement basée sur les règles
E
et principes de la Sharia, la loi islamique devant régir toutes les transactions au niveau des
musulmans.
Ceci étant, la banque islamique en l’occurrence est pris en étau entre d’un côté la règlementation
bancaire classique dans l’union monétaire, pour laquelle elle a reçu son agrément, et de l’autre, le
respect des normes de la Sharia en tant qu’une institution islamique.
A ce niveau, on peut envisager une restructuration future de la règlementation et pourquoi pas
l’instauration d’une règlementation double bien réfléchie, en vue d’ouvrir la voie aux multiples
possibilités que peuvent offrir la finance islamique au niveau de l’économie sénégalaise, en
transactions financières. Le risque se manifeste s’il y a possibilité à plus d’une issue et que
ES
l’issue finale n’est pas connue. Le risque peut être défini comme la variabilité ou la volatilité
d’une issue imprévue, souvent mesuré par l’écart-type de résultats enregistrés dans le passés.
AG
A cet effet, l’IFSB propose une distinction entre le risque d’affaire (business risk) et le risque
-B
financier, le premier étant lié à la nature de l’activité (produit et marché) et le second aux
mouvements des variables financiers. D'autre part, on a le risque systématique et non-
IB
systématique. Alors que le premier est associé au marché ou à l'état de l'économie en général, le
LI
risque non systématique est lié à un bien ou à une entreprise spécifique. Le risque systématique
O
peut être atténué par une diversification du portefeuille, ce qui n'est pas le cas de l'autre type.
TH
Cependant, on peut noter que certains aspects du risque systématique peuvent être réduits à
EQ
Les risques encourus par les banques islamiques peuvent être partagés en risques financiers et
E
non financiers. Les risques financiers peuvent être davantage partagés en risques de marché, de
taux et en risques de crédit. Les risques non financiers comprendront, entre autres, les risques
opérationnels, les risques de régulation et les risques d'ordre juridique.
Ainsi, nous avons les risques de marché (liés au prix des actions, au taux d'intérêt, au taux de
change, lié au prix des biens et services), le risque de taux (lié à l'exposition des conditions
financières de la banque à des variations du mouvement du prix de l'argent). Ce dernier peut
apparaître suite à un décalage des échéances entre les éléments d'actifs, de passifs et des éléments
hors-bilan. Le risque de crédit ou de contrepartie se manifeste quant à lui par le non-paiement par
juridiques (peut être inclus dans opérationnels) concernent le caractère exécutoire ou non des
AG
Pour quantifier les risques auxquels s'exposent les institutions financières islamiques, d’après les
IB
- la première approche est de mesurer les risques d'une manière segmentaire (par
O
valeur de marché sous risque ou VaR pour évaluer les risques de marché vu
qu’elle fournit une mesure probabiliste de l'exposition au risque, au sens où elle
U
Bien que les éléments essentiels de gestion des risques comprennent l'identification, la mesure, le
contrôle et la gestion des différentes situations de risques, ils ne peuvent être appliqués d'une
manière efficace sans qu'un système et un ensemble de processus global de gestion soient
réellement mis en place. Ainsi, l’autre proposition retenue concerne le fait que la banque
islamique puisse constituer des groupes de managers, qualifiés, dédiés aux différents types de
projets. Ces personnes doivent avoir des connaissances solides et une polyvalence. Par leur
expertise et leur savoir-faire, par la pertinence de leurs analyses des business plans proposés par
C
les investisseurs et des opportunités qu’offre le marché, ils permettront le choix de projets
ES
prometteurs.
AG
Selon l’IFSB, le modèle moudharaba permettra par ailleurs à la banque islamique de jouer le rôle
d'un intermédiaire d'investissement et non pas d'une simple banque commerciale. Dans ce cadre,
-B
étant donné que le capital de la banque représente la principale source de protection contre les
risque, il urge de renforcer les ressources de la banque par les dépôts d’investissements
IB
moudharaba qui, par définition, participent aussi bien aux rendements qu’au capital de la banque,
LI
Une autre alternative d’atténuation de risque proposée par les instances dirigeantes du système
financier islamique est la conception des banques islamiques comme banques universelles qui
EQ
offrent les deux types de financement: octroi de crédits (associé par ailleurs aux modes de
U
Abondant dans le même sens, les accords de Bâles, outre le respect scrupuleux des principes
édités, invitent les institutions à disposer d’une plus grande capacité d’absorption des pertes
issues de leurs activités diversifiées, en intégrant dans leurs valeurs, le recours accru aux codes
de déontologie et aux cahiers de gouvernance d’entreprise.
Les mécanismes propres à la finance islamique présentent une rationalité en matière de gestion
du risque dans l’optique d’une protection accrue de leurs valeurs. Toutefois, face aux banques
modernes et à la mondialisation des standards, les défis potentiels dans la gestion du risque dans
les banques islamiques persistent. Il s'agit pour les banques islamiques de se pencher sur les
nouvelles mesures de gestion du risque, c’est-à-dire les nouveaux standards en vigueur dans le
monde bancaire.
Une fois les conditions d’implémentation étudiées, regardons ensemble ce que pourra y gagner
ou perdre, tout investisseur ou bailleur de fonds intéressé, par la mise en place du modèle
moudharaba.
C
ES
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E
C
ES
AG
Chapitre 3 :
-B
du moudharaba, enjeux et
LI
O
rentabilité
TH
EQ
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E
Dans ce chapitre final, il sera question de déterminer quels sont effectivement, les enjeux liés à
ce modèle de financement proposé en vue de s’assurer de sa crédibilité tout en faisant ressortir
par ailleurs, sa rentabilité économique et sa rentabilité financière.
La clé de répartition des bénéfices entre la Banque islamique et les promoteurs ira de
O
du moudharaba.
E
L’étude sera réalisée dans un contexte où la cellule jouirait d’une entièrement autonomie dans la
gestion de ses activités. Voici les détails des investissements.
FCFA
Frais d’étude de faisabilité Démarches administratives et autres
500
-B
prospections
Frais de mise en état du bureau de la Badigeonnage et autres travaux 150
IB
cellule d’aménagement
LI
650
Total
O
TH
Pour le lancement de nos activités, nous estimons nécessaire, dans le cas du financement de la
U
cinquantaine de PME, de procéder par une approche de proximité qui sera surtout basée sur une
E
sélection du partenaire au sein de la liste des clients existants. Ce dernier sera sélectionné sur
analyse de ses activités et de sa volonté affichée d’accéder à la création de son propre affaire.
Le tableau suivant, inspiré du tableau des taux de cotisations sociales en vigueur au Sénégal (cf
annexe n°2, page 68), donne une illustration de la charge que cette section entraîne.
Tableau n° 3 : Charge de ressources humaines (en milliers de francs)
Fonction Niveau d'études Salaire et charges Salaires et charges
sociales mensuels sociales annuels
Chargé de la cellule BAC + 5 minnimum
500 6,000
Analyste financier BAC + 5
400 4,800
Analyste risque BAC + 5
400 4,800
Agent de marketing BAC + 5
C
400 4,800
Secrétaire BAC + 2
ES
200 2,400
Chauffeur Instruit
AG
100 1,200
TOTAL
2,000 24,000
-B
salariale.
LI
Bureau secrétaire 1 90 90
ES
HP
Téléphonique fixe 3 15 45
Climatiseur Beko 1 175 175
-B
Matériel roulant
Véhicule de direction 1 4,000 4,000
IB
Total 6,000
Source : nous-mêmes selon nos prévisions.
O
Pour le calcul des amortissements relatifs à la section des amortissements, confer l’annexe n°4
TH
page 70.
EQ
financement moudharaba à la place de la cellule; ceci, dans le souci de favoriser une croissance
AG
durable des PME et de susciter une dynamique d’entreprenariat dont elle pourra largement
bénéficier pour accroître sa part de marché. Ainsi, cette participation financière de 900.000.000
-B
FCFA sera répartie comme nous le montre l’annexe n°6, page 71.
Voyons à présent l’évaluation du coût de financement.
IB
LI
Ce projet basé sur le contrat moudharaba est un modèle typique qui s’articulera autour de deux
TH
Montant/an
Désignation Charges/mois
(FCFA)
Consommation d'eau, électricité, téléphone 150 1,800
Autres consommations (services et
50 600
consommables bureau)
loyer en crèdit-bail 100 1,200
Impôts et taxes 600 1,590
Sécurité sociale 168 6,720
Charges du personnel 2,560 24,000
TOTAL 3,628 35,910
Source : nous-mêmes selon nos prévisions.
Quant au besoin d’investissement financier, le champ couvert s’étendra sur les trois secteurs
d’activité allant du primaire au tertiaire ; les quarante-cinq (45) PME bénéficiaires auront un
financement évalué à 900.000.000 FCFA comme nous l’indique le tableau ci-après.
Cela nous permet de déterminer notre besoin de financement au niveau de la cellule en associant
les besoins en investissement matériels et immatériels comme nous le montre le tableau ci-après :
Tableau n° 8 : Besoins de financement (en milliers de francs)
Montant (F
Besoins Financiers
CFA)
Investissements :
Charges immobilisées 650
Immobilisation corporelle 6,000
C
Sous-total 1 6,650
ES
BFR 35,910
TOTAL DES BESOINS DE FINANCEMENT 942,560
Source : nous-mêmes selon nos prévisions
-B
Le récapitulatif du coût total du projet ainsi que les revenus générés s’entrevoit ainsi à travers ces
IB
Montant du
TH
Les charges sont supposées être maîtrisées et maintenues à un niveau similaire pour la plupart
d’entre elles et les chiffres d’affaires correspondent aux revenus bruts générés par les projets
financés. En voici le détail :
Résultat financier - - - - -
O
Les revenus générés par le portefeuille (cf annexe n°6, page 71) enregistreront sur la période
U
d’étude selon nos prévisions, un taux d’accroissement courant de 5.50% en référence au taux de
E
croissance du PIB du Sénégal en 2015 qui est de 6.50%, en tenant en compte un taux de risque
de 1%.
Quelle est l’état des flux de trésorerie qui se dégagent de la mise en œuvre du modèle
moudharaba, voyons-en ce qu’il en est.
Tableau n° 11 : Flux de trésorerie générés par le modèle de financement (en milliers de francs)
Désignation Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
A. Ressources
Apport personnel (ou capitaux
1,000,000 100,597 113,860 120,428 129,909 140,018
propres)
Amortissements 1,417 1,417 1,417 1,200 1,200
Résultats nets 100,597 113,860 120,428 129,909 140,018
Total A 1,000,000 202,610 229,137 242,273 261,019 281,236
B. Emplois
Investissements 906,650
partir de la première année d’exercice, allant de XOF 123.587.000 à XOF 181.727.000. Ceci
IB
nous permet d’affirmer que le modèle disposera d’une liquidité suffisante pour la gestion des
LI
besoins conséquents, ce qui permettra de constituer par ailleurs des provisions diverses.
O
linéaire caractérisée par une augmentation du résultat de chaque nouvel exercice selon l’équation
EQ
de régression suivante :
Y = 153.405.000 X – 119.054.000 où Y symbolise le niveau de résultat et X l’année de
U
réalisation, avec un coefficient de variation de 0,9959 qui fait état de la forte corrélation entre le
E
niveau de revenus dégagé et les exercices dans le cadre d’un environnement maîtrisé. Le
graphique suivant nous montre l’évolution des cashflows.
500,000 Trésorerie
476,617
400,000 Cumulée
300,000 325,457
Linéaire
200,000 181,027 (Trésorerie
C
Cumulée)
100,000
ES
57,440
-
1 2 3 4 5 6
AG
Ainsi, à travers l’analyse de la CAF cumulée, nous constatons une récupération de capitaux
investis à hauteur de 82%. La rentabilité se présente donc comme l’affiche la section suivante.
IB
LI
résultat l’exploitation a pu générer au regard des capitaux investis et des capitaux propres. Ceci
nous donne l’occasion de pouvoir apprécier la rentabilité du modèle moudharaba que voici :
EQ
Sur les cinq années, on peut constater l’évidence de la rentabilité économique qui s’améliore
allant de 10,67% à 14,86%, ce qui nous permet d’affirmer que les capitaux investis sont à même
de couvrir les risques encourus bien au-delà du niveau de 10,5% recommandé par Bâles III et ce
dès la première année d’exercice.
Le même constat a été fait pour la rentabilité des capitaux propres de la cellule de financement
qui affiche un taux de 14% au bout des cinq ans Toutefois, elle demeure inférieure à la
précédente à cause de l’impôt sur le bénéfice et du niveau de capitaux considérés.
Au terme de notre analyse, sur les cinq premières années d’exercice, le modèle de financement
moudharaba a pu générer une capacité d’autofinancement cumulée de XOF huit cent vingt-
quatre millions cent quatre-vingt-sept mille (824.187.000), avec des capitaux de départ de
XOF un milliard (1.000.000.000). Par conséquent, la mise en œuvre du modèle de financement
C
A la fin de cette période d’étude, la banque islamique pourra alors procéder au lancement effectif
AG
de ses activités comme décrits dans les sections précédentes, en étant rassurée de la capacité
démontrée du modèle de financement en termes de rentabilité, dans le respect des normes
-B
prudentielles.
IB
LI
O
TH
EQ
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E
C
ES
AG
-B
IB
CONCLUSION
LI
O
TH
EQ
U
E
Notons cependant que le financement de ces PME demeure toutefois, le « chaînon manquant »
dans ce processus de développement, selon les mots de Céline Kauffmann dans « Financement
des PME en Afrique » dans une étude commanditée par l’OCDE, malgré les tentatives mises en
C
place par l'Etat, en collaboration étroite avec les organisations internationales comme la banque
ES
mondiale, afin de promouvoir le développement du secteur privé qui fait d'ailleurs l’objet d'un
volet spécial dans le Plan Sénégal Emergent. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la nombre
AG
exemple de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ), l’Agence pour l’emploi des
jeunes des banlieues (AJEB), l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole
IB
l’économie à la différence des grandes entreprises plus sûres pour les institutions financières. De
U
plus, sont soulevées dans ces mêmes considérations par les financiers, les questions de la
E
moindre qualité de la structuration des dossiers de demande de financement provenant des PME,
qui ignorent en grande partie les exigences en la matière. L’autre souci tient à la constitution de
garanties probantes, pouvant conforter la capacité d’endettement de ces entreprises qui en plus
n’en disposent pas ou peu. Ainsi, depuis de longues années, toutes ces tentatives, entreprises
surtout au niveau des institutions bancaires dites conventionnelles, ont toutes montré leurs
limites, vu qu’il reste encore beaucoup à faire. Cela entraine le faite que d’un côté, on hésite à
prendre le risque de financer, et de l’autre, on se retrouve le plus souvent dans des difficultés
notoires à lever des capitaux devant appuyer le développement des activités des promoteurs de
PME.
C’est à cette situation intenable que ce projet tente d’apporter des alternatives en guise de
proposition de solutions en présentant le modèle de financement des PME par le contrat
moudharaba de la finance islamique.
En effet, il s’agit d’un contrat participatif pour lequel, aussi bien la banque que le promoteur
entre en association d’affaire ; une association dans laquelle la banque fournit le capital et le
promoteur le savoir-faire technique et la gestion de l’affaire. Une autre particularité, et pas des
moindres, demeure le principe de partage des risques, à la grande différence de la finance dite
conventionnelle qui ne les fait supportés uniquement que par l’entrepreneur. Il faut dire que c’est
cet aspect même qui constitue l’opium des PME en ce sens qu’elles se résignent même
C
comporter comme étant un partenaire « dormant » mais plutôt alerte aux côtés de la PME, étant
entendu qu’en cas de perte, il perdra son capital apporté et le promoteur, ses efforts de gestion et
AG
Le modèle permet alors de créer une certaine émulsion entrepreneuriale, qui donnera le courage
IB
aux jeunes et promoteurs de tout genre, talentueux et pétris d’expériences dans tel ou tel autre
LI
fait qu’il s’agira pour les gouvernants, d’une occasion pour corriger le tir au niveau du chômage
TH
qui touche de plus en plus d’adultes et de jeunes, si on se réfère à « l'étude diagnostique sur
l'emploi des jeunes au Sénégal » publiée au mois de juin 2015, une étude commanditée par l’Etat
EQ
lui-même.
U
En outre, pour des questions de réglementation qui jusqu’alors freinent le réel développement de
E
la finance islamique aussi bien au niveau du pays que de la zone économique de l’UEMOA, les
autorités doivent un peu plus mener des actions et des négociations allant dans le sens, si
possible, de la mise en place d’une juridiction parallèle qui puisse favoriser la pleine expansion
de ce modèle de financement et de l’ensemble des autres produits de la finance islamique. Ceci
sera le déclic d’une expansion économique soutenue et contribuera énormément au bien-être de
la population sénégalaise et surtout de sa jeunesse.
En dépit de toute autre considération, il faut relever que Le financement de partage de profit est un
catalyseur du développement économique. C’est aussi un mode qui peut apporter aux banques
islamiques des rendements importants comme ce que rapportent les projets porteurs aux sociétés de
capital-risque occidentales. Le risque et les coûts élevés peuvent être surmontés en développant les
produits et en établissant un cadre institutionnel approprié.
En définitif, il peut être envisagé, la création d'un fonds de financement moudharaba, un fonds
auquel participeront toutes les banques de la place et des Institutions de Microfinance si possible.
Ce sera en quelque sorte une contribution de leur part, à la question du financement des PME et
par conséquent, de l’économie dans son ensemble.
C
ES
AG
-B
IB
LI
O
TH
EQ
U
E
C
ES
AG
-B
IB
BIBLIOGRAPHIE
LI
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Ouvrages :
1. Muhammad AYUB, Understanding Islamic Finance, John Wiley & Sons, Ltd, Wiley
Finance Series, 2007, 544 pages.
598 pages.
5. André MARTENS, la finance islamique fondements, théorie et réalité, Centre de
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7. Dr. Saadallah RIDHA, Mohamed Ali CHEKIR et Al., Introduction aux techniques
LI
8. Serge Francis SIMEN et Ndèye Bougouma DIOP, Quel avenir pour la microfinance
TH
28 pages.
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Rapports :
10. Rapport de l’ANSD suite à l’enquête nationale sur le secteur informel au Sénégal,
novembre 2013.
11. Rapport de l’OCDE sur les perspectives de développement en Afrique (les Repères
n°7,2005).
12. Rapport de la DPME suite à l’enquête national sur les PME, 2013.
13. Rapport du Plan Sénégal Emergent sur la période 2014-2018.
14. Rapport N°14/84 de mars 2014 des services du FMI sur les politiques communes des
Etats membres de l’UEMOA.
15. Rapport sur la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES,
2013-2016).
Webographie :
18. Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale, les cotisations
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http://www.izf.net/upload/Guide/Senegal/ChartePMEdec03.pdf
20. Ministère du commerce, du secteur informel, de la consommation, de la promotion des
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produits locaux et des PME du Sénégal, Direction des PME, les PME dans l'économie,
LI
http://www.commerce.gouv.sn/article.php3?id_article=176
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EQ
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C
ES
AG
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Clé de
distribution
C
Revenu brut
ES
généré
AG
prenantes
-B
Réserve de fonds
IB
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EQ
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Entreprises
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Annexe n°2 : Taux de cotisation sociale en vigueur au Sénégal depuis le 1er Janvier 2014
complémentaire cadres
Rémunératio
n directe
versée au 2,000 24,000
personnel Montant
permenant Désignation (FCFA)
Charges
sociales
280 3,360
(IPRES, 14%) Patentes 150
C
ES
Prestations
familiales 140 1,680 Taxes de logement (1% des
(7%) salaires) 240
AG
20 240
-B
Sécurité
sociale 560 6,720 Impôt 1,590
TH
Taux de
Taux de perte Montant Revenus générés Clé de
Nombre Revenu
Activités Secteurs
de PME
rentabilité de financement (en (en milliers de répartition
prévue profit (BI) pour la BI
milliers de frnacs) frnacs)
prévu
Télécommunications tertiaire 2 59.30% 0.88% 100,000 116,840 60% 70,104
C
Industries extractives secondaire 1 19% 0.91% 100,000 18,090 70% 12,663
Télécommunications 1 59.30% 0.88% 50,000 29,210 60% 17,526
ES
tertiaire
Energie secondaire 1 19% 0.75% 50,000 9,125 70% 6,388
Industries des oléagineux 3 19.00% 0.04% 20,000 11,376 70% 7,963
AG
secondaire
BTP tertiaire 3 59.30% 0.98% 20,000 34,992 60% 20,995
Industries laitiaires secondaire 4 19% 0.13% 20,000 15,096 70% 10,567
-B
Services aux entreprises tertiaire 10 59.30% 0.93% 10,000 58,370 60% 35,022
Habillement et textile tertiaire 2 59.30% 3.30% 10,000 11,200 60% 6,720
IB
Activités immobilières tertiaire 5 59.30% 0.61% 10,000 29,345 60% 17,607
LI
Production de viandes et
primaire 5 8.70% 2.56% 10,000 3,070 75% 2,303
poissons
O
industrie du papier et
TH
cartons, de l'édition et de secondaire 3 19% 0.06% 10,000 5,682 70% 3,977
l'imprimerie
EQ
Transport et communication tertiaire 3 59.30% 1.21% 10,000 17,427 60% 10,456
transformation fruits et
légumes et fabrication
U
primaire 2 8.70% 0.00% 10,000 1,740 75% 1,305
d'autres produits
E
alimentaires
TOTAL 45 - - - 361,563 223,596
Les revenus par années évoluent sur l'hypothèse suivante de croissance des activités taux de croissance 5.50%
Hypothèse de croissance des revenus générés: (taux de croissance PIB) 6.5% - 1% (taux de risque) soit 5.5%
C
ES
AG
-B
IB
2. L’offre de financement des banques à l’égard des PME au Sénégal et les difficultés associées ........ 13
IB
2.1. L’offre de financement des banques à l’égard des PME au Sénégal .......................................... 13
LI
3.3. La question du taux d’intérêt et d’autres considérations relevant de l’octroi de crédits ............. 22
Chapitre 2 : Faisabilité et implémentation du modèle de financement des PME par le moudharaba ........ 26
1. Les grands principes de la finance islamique en matière économique ............................................... 27
1.1. L’interdiction de la riba ou de l’intérêt ....................................................................................... 28
1.2. L’interdiction de l’incertitude (le gharar) et de la spéculation (le maysir) ................................. 29
1.3. Le partage des pertes et profits ................................................................................................... 29
1.4. La connexion à l’économie réelle ............................................................................................... 29
1.5. Quelques produits financiers islamiques..................................................................................... 30
2. Mode d’organisation et positionnement du modèle de financement................................................... 32
3.4. Les défis à relever et mesures de gestion de risques associés au modèle ................................... 43
3.4.1 Les défis à relever ............................................................................................................... 43
-B
1. Les hypothèses de la relation partenariale entre les parties dans le cadre du financement par le contrat
moudharaba ................................................................................................................................................. 49
O
TH
C
ES
AG
-B
IB
LI
O
TH
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E
RESUME
Le Plan Sénégal Emergent (PSE) relève que les PME, représentant près de 90% du tissu des
entreprises sur le plan national, constituent des acteurs essentiels de la croissance. Seulement,
l’accès au financement reste le problème essentiel de ces entreprises. Malgré les efforts des
institutions bancaires en place, des études ont révélé qu’environ 51% de ces PME n’ont pas accès
au crédit pour défaut de garantie et 35% de leurs demandes sont rejetées pour cause de dossiers
incomplets. Les PME ne représentent alors que 16% du portefeuille des banques. Le système
financier classique a donc du mal à couvrir l’essentiel des besoins de financement des PME.
Cette situation tient essentiellement à l’appréciation du risque par les parties, et requiert que
d’autres alternatives soient explorées. Aussi, ce projet se fixe-t-il pour objectif de proposer un
C
modèle de financement adéquat des PME basé sur le contrat moudharaba, un contrat participatif
ES
d’entreprendre est partagé entre les parties au contrat qui entretiennent une relation partenariale
et non celle de « créancier-débiteur ».
-B
############################################################################
LI
ABSTRACT
O
The Senegal Emergent Plan (PES) reveals that SMEs, accounting for nearly 90% of the business
TH
fabric on the national level, are key players of growth. But access to finance remains the main
EQ
problem of these companies. Despite the efforts of the banking institutions in place, studies have
revealed that about 51% of SMEs do not have access to the credit due to the lack of security,
U
35% of their applications are rejected due to incomplete files. SMEs will then represent 16% of
E
bank portfolios. The conventional financial system therefore has difficulty covering the bulk of
SME financing needs.
Such a situation is mainly related to the risk assessment by the parties, and requires that other
alternatives be explored. Thus, this project's objective is to propose a model of adequate funding
for SMEs based on the contract Moudharaba, a participatory contract of Islamic finance. Here, in
order to insure a sustained economic development, the entrepreneurial risk is shared between the
parties to the contract that maintain a partnership relationship and not that of "debtor-creditor".
Keywords: financial system, islamic finance, partnership relationship.