Mémoire - NDIAYE Ibrahima Master
Mémoire - NDIAYE Ibrahima Master
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Thème :
« La place de la banque islamique dans le financement des
petites et moyennes entreprises africaines »
Année universitaire
2018/2019
La place de la banque islamique dans le financement des petites et moyennes entreprises (PME)
africaines
REMERCIEMENTS
Avant toute chose je remercie le bon Dieu de m’avoir aidé à mener à bien ce travail jusqu’à
sa fin, mes reconnaissances et mes vifs remerciements vont à tous ceux qui ont contribué de
près ou de loin à l’élaboration de ce travail en l’occurrence mes parents et ma famille qui
n’ont jamais cessé de m’encourager.
Je dédie aussi ce travail à mes frères et sœurs, toute ma famille, mes ami(es) et plus
particulièrement à ma femme.
Que ce travail soit l’accomplissement de vos vœux tant allégués, et le fruit de votre
soutien infaillible,
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DEDICACES
C’est avec profonde gratitude et sincères mots, que je dédie ce modeste travail de fin d’étude
à mes chers parents surtout à ma défunte mère Marie THIAM qui ont sacrifiés leurs vies pour
ma réussite et nous ont éclairés le chemin par leurs conseils judicieux pour moi, mes frères et
sœurs.
Surtout à ma femme et mes enfants, que Dieu nous garde aussi longtemps que possibles pour
savourer cette réussite ensemble incha allah.
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ABREVEATION
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SOMMAIRES
REMERCIEMENTS....................................................................................................................1
DEDICACES...............................................................................................................................2
ABREVEATION........................................................................................................................3
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................5
CONCLUSION.........................................................................................................................87
BIBLIOGRAPHIES..................................................................................................................90
ANNEXES................................................................................................................................92
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INTRODUCTION GENERALE
La finance islamique est née au début des années 60 en Egypte et en Malaisie, depuis son
apparition jusque dans les années 70, il y avait peu de banques islamiques, mais
essentiellement des startups. En effet, la finance islamique attire aujourd’hui l’attention de
tous les acteurs du monde de la finance.
La première banque islamique universelle est apparue en 1975, et c’est à partir des années 80
qu’on a assisté à un développement fulgurant de la finance islamique moderne marqué par
une croissance numérique et en taille d’actif, une construction d’une base de dépôt, d’une
extension géographique en Asie, un début d’innovation financière et des principes sous-
jacents plus cohérents.
Les banques islamiques, après s’être développées dans le monde arabe ont entamé leur
expansion dans les pays occidentaux et dans quelques-uns d’Afrique notamment en Afrique
occidentale (Sénégal et Niger) et au Maghreb. Ce développement s’est accéléré dans les
années 90 en raison des chocs pétroliers, du foisonnement intellectuel, de l’extension du
détail, du début de la désintermédiation et des principes plus raffinés. Dans les années 2000,
la finance islamique atteint un seuil d’âge mure marqué par une croissance qui ne faiblit pas,
une internationalisation qui s’accélère, une prise de conscience du caractère fragmenté du
marché et des principes sujets à de fortes interrogations.
Le 17 octobre 2007 la commission des finances présidée par Mr Jean Arthuis présentait
devant le sénat français un rapport qui témoignait de la croissance de 15% par an de la finance
islamique. La Direction Générale du Trésor et de la Politique Economique (DGTPE) en
France toujours, évalue la valeur des actifs gérés par les institutions financières islamiques
dans le monde à plus de 500 milliards de dollars et l’agence de notation financière Standard
and Poor’s estime les investissements financiers de ces institutions dans le monde à plus de
350 milliards de dollars. Cela est lié à la performance financière grandissante des
établissements financiers islamiques et à l’originalité de leurs moyens de financement et
d’investissement.
Aujourd’hui, l’importance de la finance islamique se traduit par la 32e réunion de la banque
islamique de Développement (BID) organisée à Dakar du 26 au 29 mai 2007 qui a permis
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d’évoquer la situation économique et financière du continent africain. Durant ces quatre jours
de réunion, la BID avait décidé de lancer un fond de solidarité de 10 milliards de dollars pour
lutter contre la pauvreté dans les pays sous-développés. Au sortir de cette réunion, les
institutions financières islamiques qui étaient jusque-là méconnus du grand public ont pris
petit à petit de l’ampleur en disposant de part de marché comme les banques classiques
locales. Ces dernières ne facilitent pas la tâche aux institutions financières islamiques. De
plus, le 17 octobre 2007 la commission des finances présidée par M. Jean Arthuis présentait
devant le sénat français un rapport qui témoignait de la croissance de 15% par an de la finance
islamique.la direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE) en France
toujours, évalue la valeur des actifs gérés par les institutions financières islamiques dans le
monde à plus de 500 milliards de dollars et l’agence de notation financière standard and
Poor’s estime les investissements financiers de ces institutions dans le monde à plus de 350
milliards de dollars. Cela est lié à la performance financière grandissante des établissements
financiers islamiques et à l’originalité de leurs moyens de financement et d’investissement.
L’invention de certains instruments de financement et d’investissement qui sont à l’origine de
ces résultats, est le fruit de l’ingéniosité des théoriciens de la finance islamique qui se trouve
face à des contraintes religieuses et sociales.
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Quelle devrait être la position de la finance islamique vis-à-vis des PME /PMI
africaines ?
Comment trouver un financement pour une PME ?
Est-ce que les conditions d’obtention de financement sont favorables pour les PME ?
Voici là, quelques questions qui mériteraient une attention particulière dans leur traitement.
Cependant la finance islamique a développé un certain nombre d’instruments visant à faciliter
l’accès au financement des PME/PMI africaines et, il convient pour nous de mesurer la
pertinence de ces instruments et leur impact sur les PME.
Toutes ces situations font ressortir la nécessité de financement des PME par les banques
islamiques et c’est d’ailleurs ce qui a motivé le choix d’un tel sujet portant sur la contribution
de la finance islamique dans le développement des entreprises africaines : cas de la PME.
Ainsi, pour répondre aux questions précédemment posées et pour mesurer la pertinence des
instruments de financement proposés par les banques islamiques aux PME/PMI, nous allons
dans une première partie donnée une généralité de la finance islamique notamment son
avènement. Ceci dans le but de mieux comprendre la finance islamique, son historique, ses
principes, ses fondements et aussi de mettre en évidence ses relations avec les entreprises
Africaines (PME/PMI).
Dans une seconde partie ensuite, nous ferons l’analyse de la finance islamique dans le
développement des PME. Ceci dans le souci de faire un diagnostic exhaustif des différents
instruments de financement proposés aux PME par les banques islamiques et de montrer les
forces et faiblesses de la finance islamique, de donner aussi les avantages et inconvénients
d’un tel financement pour les entreprises africaines.
Il ressort de cette réflexion une interrogation majeure à savoir :
Comment les institutions financières islamiques pourront-elles financer les besoins de
financement des PME/PMI ?
Voilà une question pertinente qui pourrait élucider le lecteur sur nos objectifs de recherche
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Ce n’est que depuis la seconde guerre mondiale et le début de l’indépendance des pays
musulmans qu’on voit émerger une renaissance de la finance islamique.la fin du colonialisme
et la recrudescence du sentiment de religiosité ont largement contribué à ce phénomène, mais
ce sont véritablement les immenses revenus engendrés par les différents booms pétroliers qui
ont alimenté et permis sa croissance.
Cependant, pour retrouver l’origine de ce mouvement, il faut remonter bien plus en arrière
vers la moitié des années 30, époque à laquelle certains oulémas (savent musulmans) tentent
une approche islamique des différents problèmes sociaux économiques, problèmes qui les
amenèrent à s’interroger sur la légitimité de l’application de l’intérêt dans leur économie.
Ainsi ils se distinguaient dans leurs réflexions, des économistes de l’époque puisque leur
volonté ne résidait pas comme ce fut le cas jusqu’alors, à modifier les injonctions islamiques
pour les adapter aux pratiques financières occidentales. Ils désiraient au contraire réaffirmer
les préceptes islamiques, sans accorder aucun compromis et convaincre l’opinion publique de
la nécessité d’un retour vers un système économique en conformité avec les normes de
l’islam. Certains banquiers et économistes musulmans répondirent à l’appel mais aucune des
tentatives n’eut réellement un impact décisif. On retrouve plusieurs exemples remontant à
cette époque en Malaisie dans le milieu des années 40 et dans le Pakistan des années 1950 1, à
travers l’apparition des coopératives rurales accordant des crédits sans intérêt. En 1962 le
gouvernement Malaisien mit à la disposition de sa population le « pilgrim’s Management
fund » qui permet aux fidèles d’épargner pour l’accomplissement du pèlerinage à la Mecque.
Malgré que l’étendu de l’activité de ces différentes Instances restait limité, elles représentaient
sans conteste l’ouverture à de plus larges aspirations et certains voient en cette première
ébauche la première phase de l’islamisation du système économique et financier.
L’émergence des discutions théoriques sur l’économie et la finance islamique n’a été
1
L. Siah, « le fonctionnement des organisations dans les milieux de culture interne ».
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concrétisée dans la réalité qu’en 1963 à Mit ghamr en Egypte. Cette première banque jouait
essentiellement le rôle d’une banque d’épargne basée sur le système du partage des profits et
des pertes mais ne projetait cependant aucun dessein religieux, évitant de cette manière d’être
perçue comme une manifestation du « fondamentalisme musulman » qui était alors un
anathème aux yeux du régime politique en place à cette époque.
Cette expérience se poursuit jusqu’en 1967, temps auquel plus de neuf succursales s’étaient
implantées à travers tout le pays, étant donné le succès grandissant qu’avait connu
l’application d’un système en conformité avec la charia. Peu de temps après la cessation de
l’activité de cette première banque apparue en 1971 la Nasser social Bank, qui opérait
également sans intérêt et dans les statuts de laquelle n’apparaissait aussi aucune référence à la
charia.
a) La problématique
De nos jours on assiste à une prolifération rapide des banques islamiques dans l’univers de la
finance. Cette croissance accélérée de la finance islamique s’explique par une part de marché
en progression de 11% sur cette dernière décennie qu’elle connait dans les pays musulmans et
aussi dans le monde non musulman.
La finance islamique est de plus en plus présente en Afrique et cette présence est salutaire
d’autant plus qu’elle vient soutenir les sources de financement déjà disponibles mais peu
évidentes pour les PME/PMI qui sont de plus en plus présentes dans l’univers économique
africain.
En effet les PME africaines sont confrontées à de réels problèmes tels que la concurrence et le
financement. Les financements islamiques représentent pour elles une nouvelle source
d’espoir pour assurer leur financement et développer leurs activités dans le court, moyen et
long terme et aussi de faire face à ce contexte économique hautement concurrentiel dont
seules les plus forts restent et les plus faibles sont appelés à disparaitre.
Dans un contexte de mondialisation dominé par la concurrence, tout homme d’affaire avisé
n’est pas sans savoir que seuls des investissements permanents et réguliers permettent de
survivre à cette situation de crise économique tant sur le plan national qu’international.
La finance islamique constitue donc sur ce plan un allier et un partenaire sur pour
accompagner les PME et PMI africaines dans cette bataille.
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Grâce à une absence de taux d’intérêt de la part des banques islamiques, les PME /PMI
pourraient bénéficier de ce partenariat, et même les banques islamiques y trouveront leur
compte.
En effet le taux d’intérêt étant considéré comme de l’usure par la charia (1) et son interdiction
dans toutes opérations financières constitue la base de la finance islamique.
Les banques islamiques sont donc conditionnées par l’observation et le respect strict de la
charia.
La difficulté majeure à la quelle est confrontée la finance islamique est que les institutions
financières islamiques sont encore très méconnues dans les secteurs économiques et financiers
en particulier en Afrique et pour des raisons multiples. Les banques islamiques sont en effet
très timidement représentées en Afrique par rapport aux banques conventionnelles d’où une
quasi absence remarquée vis-à-vis des PME/PMI et autres acteurs économiques.
Le peu d’acteurs économiques qui connaissent ou qui entretiennent des rapports financiers
Avec les banques islamiques sur place émettent des réserves quant aux conditions d’accès à
leur financement.
Avoir une bonne rentabilité c’est le maître mot de toute banque et les banques islamiques n’en
sont pas moins des exceptions, alors elles sont contraintes de respecter un certain nombre de
ratios imposés par la banque centrale, chose qui pourrait expliquer ces conditions d’octroi de
crédits plus ou moins difficiles pour ces acteurs économiques.
Il est clair que dans le contexte économique et financier africain, la coopération entre banques
islamiques et PME/PMI est indispensable car d’une manière ou d’une autre les PME/PMI ont
besoin des banques islamiques tout comme ces dernières ont besoin des premiers pour
atteindre leurs objectifs réciproques. Pour les banques islamiques se développer et pour les
PME/PMI assurer et financer leur croissance.
Faire l’historique de la finance islamique ;
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(2) ;
Définir la notion de Ribat
Donner une explication sur le fonctionnement des banques islamiques ;
Évoquer les différentes techniques de financements islamiques pour les PME/PMI ;
Mesurer les points forts et les faiblesses de ces instruments de financement en d’autres
termes son efficacité ;
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finance islamique. Beaucoup de ces documents ne traitent que des institutions financières
islamiques à travers l’histoire, leurs modes de financement et de fonctionnement. Les rares
documents qui sont allés un peu plus en profondeur sont malheureusement des documents qui
ne sont plus d’actualité car datant des années 70.
En ce qui concerne les PME, leur fonctionnement et leur mode de financement, il ya une
littérature bien fournie qui est mise à la disposition des intéressés. Il est très aisé d’avoir une
documentation concernant les PME du fait que le problème des PME est un problème qui
intéresse tous les acteurs de la vie politique, économique, sociale, financière en bref les
acteurs sociaux. Toute cette panoplie de documentations trouvée çà et là nous a permis
d’avoir une méthodologie de recherche et de répondre aux interrogations qui ont été
soulevées.
On espère que les résultats de ces travaux constitueront une littérature de plus par rapport à
celle déjà existante sur la finance islamique et sur son rôle vis-à-vis des PME.
e) Approche méthodologique
Suite à la lecture de la partie théorique de l’étude, on pourrait être amené à se demander dans
quel contexte ou dans quel cadre s’est déroulée cette étude sur la délimitation du sujet et les
techniques de recherches utilisées pour la rédaction de ce mémoire.
Le monde dans lequel on vie est en perpétuelle mutation, tant dans la vie économique,
politique, sociale et aussi financière. Avec la prolifération des banques de plus en plus
nombreuses et de la création de plus en plus d’instruments financiers. Tout ceci sans compter
l’environnement concurrentiel dans lequel évoluent nos entreprises notamment les PME/PMI
qui sont de plus en plus nombreuses et peu performantes par rapport à celle Européennes et
Asiatiques.
En d’autres termes une collaboration entre institutions financières islamiques et PME serait
une solution durable pour la croissance de ces dernières mais aussi pour le développement des
premières.
On se rend compte aujourd’hui de la méfiance des PME vis-à-vis des banques quand il s’agit
de prêts pour financer leurs activités mais aussi une méfiance des banques à investir dans les
PME/PMI. C’est dans ce contexte de méfiance et de possible collaboration entre banques
islamiques et PME/PMI pour un avenir meilleur que ce déroule notre recherche.
Notre recherche se limitera dans le cadre de l’étude de la contribution de la finance islamique
dans le développement des entreprises en général et en particulier des PME.
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Pour la bonne marche de notre recherche on sera amené à utiliser différentes techniques
d’investigations.
A cet effet, on a pu explorer presque tous les documents, articles ou livres qui étaient à notre
portée et qui traitaient du sujet, on s’est déplacé au niveau de la BIS pour avoir des réponses
liées à cette question et rencontré aussi des acteurs qui sont en relation directe avec notre
thème de recherche. On a aussi interpelé des acteurs qui ont une connaissance avérée en
matière de finance en général. On a effectué quelques visites au niveau de certaines
institutions de la place notamment la Haute autorité du WAQF2, l’APIX, la BCEAO,
l’ADEPME, et la chambre de commerce.
L’essentiel de nos recherches étaient axées sur l’internet car étant la seule véritable source
d’information qui pouvait nous fournir des informations plus complètes et plus détaillées sur
la question.
Le début des années 70 fut la scène d’un véritable changement politique et idéologique dans
le paysage Arabo-musulman. L’indépendance politique économique face à la main mise
occidentale était de plus en plus marquée, et permis à la population de ces différents Etats
d’exprimer et de pratiquer librement sa foi. Ce regain religieux se manifestait à tous les
niveaux de la population et dans tous les domaines, en particulier dans celui de l’économie et
de la finance. Ceci nous conduit à la deuxième phase dans laquelle les contours d’un système
2
Waqf : Une donation faite à perpétuité par un particulier à une œuvre d'utilité publique, pieuse ou charitable, ou à un ou plusieurs individus
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bancaire alternatif rejetant l’intérêt et conforme aux objectifs de la charia furent dessiné
pendant différents séminaires et conférences tenus à cette époque.
En 1975, un premier pas dans la concrétisation de ce système va être la constitution de la
Banque Islamique de Développement (BID) à Djeddah. La BID, considérée comme le point
de départ de l’essor des banques islamiques, est une banque intergouvernementale qui fournit
les fonds nécessaires à des projets de développement dans ces 54 pays membres. La BID
fournit des services rémunérés par la couverture des frais qu’ils engendrent et une assistance
financière à ses pays membres basée sur le partage des profits. Les opérations de la BID ne
contiennent aucun taux d’intérêt et font, cette fois, explicitement référence aux principes de la
charia.
De la même manière, plusieurs banques islamiques tant dans la lettre que dans l’esprit vont
apparaitre dans les années 70 au Moyen Orient. Ainsi, on peut citer la Doubaï Islamic Bank
(1975), la Fayçal Islamic Bank du Soudan (1977), la Fayçal Islamic Bank d’Egypte (1977), la
Banque islamique de Bahreïn (1979), pour ne mentionner que celles-ci.
Les pays de l’Asie du pacifique, bien que précurseurs du système financier islamique étaient à
cette époque moins enclin au changement, et il fallut attendre le début des années 80 pour voir
s’établir en Malaisie la première banque islamique à part entière, la Bank islam Malaysia
Berhad (BIMB). Le mouvement fut dès lors enclenché et le nombre de banque islamique ne
cesse d’augmenter depuis cette époque.
La plupart des banques islamiques sont d’initiatives privées, dans lesquelles le gouvernement
n’a pas de rôle ou seulement un rôle passif. Dans ce cas, les banques islamiques coexistent
avec des banques opérant selon le système conventionnel, c'est-à-dire en pratiquant l’intérêt.
Cependant, quelques pays musulmans comme l’Iran, le Pakistan et le Soudan ont adopté une
approche différente, celle de l’islamisation progressive de tout leur système économique et
financier.
La finance islamique fut introduite en Afrique en général et en particulier dans la zone de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) par l’intermédiaire du groupe
financier Saoudien Dar Al Maal Al islam qui, dans les années 80 a signé plusieurs accords
avec les gouvernements des pays de la sous-région pour l’ouverture de banques islamiques.
C’est ainsi qu’on a assisté à la création de la banque Massraf Fayçal Al islami du Niger
(MFIN) en 1983, la société islamique d’investissement du Niger (SIIN) en 1983 aussi, la
banque Massraf Fayçal Al islami du Sénégal (MFIS) le 22 février 1983, la Société islamique
d’investissement du Sénégal (SIIS) le 9 mars 1983.
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De nos jours les banques islamiques se sont implantées un peu partout dans le monde et dans
beaucoup de pays Africains.
La première expérience d’une institution islamique a eu lieu en Egypte, sous la forme des
caisses d’épargne rurales du Mit-Ghamr (Delta du Nil) entre 1963 et 1967. Le modèle utilisé
était celui des caisses d’épargne Allemandes, adapté à l’environnement rural d’un pays
islamique en développement. La majorité de la population rurale très religieuse, était alors très
méfiante vis-à-vis des banques fonctionnant sur le modèle occidental. Une part importante des
revenus de cette population était économisée pour faire face à des problèmes de nature social,
des urgences, etc.…. La condition indispensable à un changement de comportement, c'est-à-
dire le passage d’une « épargne en actifs réels » à une « épargne financière », était de créer de
nouvelles institutions financières qui respecteraient les principes religieux de cette population.
L’expérience dut prendre fin pour des raisons politiques. Néanmoins, elle ouvrit la voie à des
entreprises ultérieures, telles que la Nasser Social Bank en 1971, première banque à caractère
social pour les groupes sociaux à bas revenus.
Il ya actuellement plus d’une centaine d’institutions financières en fonctionnement contre 34
en 1983 puis 200 en 2000. La plupart ont été créés dans la seconde partie des années 70 dans
les pays Arabes comme l’Egypte, le Soudan et les Etats du Golf.
Outre ces institutions d’épargne et de prévoyance sociale, des banques islamiques à caractère
commercial furent aussi créer dès le milieu des années 70. Elles souhaitaient offrir une
solution de remplacement d’investissement, et les sociétés internationales de portes feuilles
islamiques.
Un événement important dans l’histoire de la banque islamique a été la création de la Banque
Islamique de Développement (B.I.D), institution intergouvernementale, à Djeddah (Arabie
Saoudite) en 1975. Selon ses statuts, la BID a pour mission de favoriser le développement
économique et le progrès social dans les pays membres et dans les autres communautés
musulmanes, individuellement ou conjointement, suivant les principes et la loi islamique. La
BID peut fournir des fonds propres et des prêts sans intérêts pour des projets de
développement. Elle est également engagée dans le financement du commerce international.
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Outre son aide financière, la BID apporte son assistance technique, notamment dans la
coordination des projets de développement des pays membres.
Les institutions financières islamiques peuvent être classées comme suit :
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un conseil de dix-huit membres. Sa société d’exploitation, qui est une filiale à 100%, la DMI-
SA ; est enregistrée à Genève comme « Trustee ». DMI-Trust a également un conseil de
surveillance religieux composé de six membres, qui sont toutes d’éminentes personnalités
religieuses du monde musulman.
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Aumône : purificatrice légale
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Dans son éthique englobant, l’islam s’est intéressé ainsi aux comportements commerciaux, il
impose le respect de certains principes islamiques de base qui découlent des grands principes
de base (qui découlent entre autres des grands principes islamiques de la justice, de l’équité,
de la transparence et du consentement mutuel des contractants).
Ce sont ces principes qui fondent désormais les banques et assurance dites islamiques ou plus
généralement la finance islamique.
Le Maysir et Qimar
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Riba : veut dire surplus ou usufruit
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Etymologiquement le Maysir était un jeu de hasard (sourate 2 verset 219, et sourate 5 verset
90 et 91), Maysir vient de l’adjectif arabe yasir qui veut dire facile avant l’avènement de
l’islam, les Arabes considéraient ces jeux comme moyen facile de gagner l’argent. Comme
cause des troubles dans la cité. Spéculer, parier sont des synonymes de Maysir.
Le Qimar et le Maysir se définissent comme toute forme de contrat dans lequel le droit de
parties contractantes dépend d’un événement aléatoire. C’est notamment le principe que l’on
trouve dans les jeux de hasards et les pariages avec mise.
L’incertitude quant aux termes d’un contrat financier est bannie, mais pas le risque en tant que
tel. Par conséquent, la spéculation (Gharar) est interdite. Les contrats dérivés sont donc
difficilement envisageables.
Le Gharar :
Ce terme signifie incertitude, aléa. En islam il désigne toute vente à caractère aléatoire ou
possédant un élément vague, imprécis, ambigu, incertain, caché ou dépendant d’autres
événements relatifs notamment à l’objet de la vente, au prix ou au délai de livraison.
Al- Gharar reprend ainsi les activités qui ont un élément d’incertitude, d’ambiguïté ou de
déception. Dans un échange commercial, il se réfère à une tromperie ou à une ignorance sur
l’objet du contrat (incertitude sur les matières, le prix des matières). La vente « Gharar » est
celle où il y a incertitude quant à l’objet, sa quantité ou il sera possible de livrer ou non.
Le Gharar est considéré comme normale dans une transaction s’il n’est pas excessif et si son
impact sur l’économie ou la société est minimal.
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Les parties à une transaction financière doivent partager les risques et les rendements y
afférant.
La tangibilité d l’actif :
On entend par tangibilité de l’actif une opération qui doit être obligatoirement sou tendue à
un actif tangible, réel, matériel et surtout détenu (exemple : ABS), les cibles de prédilection
sont l’immobilier, les complexes énergétiques, l’énergie, les matières premières, etc. . ..
Toutes transaction financière doit être sous tendu par actif tangible et identifiable. C’est le
principe de l’asset-backing.
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Le problème posé par l’utilisation du taux d’intérêt et de l’usure est un problème qui date de
fort longtemps.
En effet la preuve la plus ancienne de la pratique du prêt à intérêt fut découverte par le code
d’Hammourabi (1792-1686 avant jésus christ). C’est ainsi que beaux nombres de savants se
sont pencher sur la question du prêt à intérêt avec des opinions relativement différentes. Parmi
ces illustres savants, on peut citer le plus connu d’entre eux nommé Aristote.
Aristote est né en 384 avant jésus christ. Dans ses théories sur l’économie, il critique
sévèrement le prêt à intérêt qu’il désigne sous l’appellation de chrématistique pure, selon lui
l’intérêt est une monnaie née d’une autre monnaie et que l’argent n’est qu’un utile instrument
pour la facilitation des échanges commerciaux. Aristote considère donc que le fait de
fructifier l’argent par la simple pratique du prêt à intérêt est illégitime.
Comme la plupart des grands intellectuels de son époque, il restait convaincu que le prêt à
intérêt est un moyen facile et malhonnête de s’enrichir au détriment des autres.
Tout comme Aristote, dans l’empire romain, un homme politique appelé Cicéron (106-43
avant jésus christ), fustige le prêt à intérêt qui selon lui n’a de fin que la richesse. Mais
contrairement à Aristote il tient un discours plus simple quant à cette question. Il pense que
dans une relation entre débiteur et créancier, la prudence et la vertu doivent dicter une
conduite pour chacun d’eux. En plus, il ne réclame pas comme Aristote la prohibition pure et
simple du prêt à intérêt mais recommande le juste milieu c'est-à-dire une collaboration qu’on
pourrait qualifier de nos jours de « gagnant- gagnant » ce qui est plus raisonnable et
entrainerait l’application d’un taux d’intérêt plus souple.
Cependant, il existe en dehors de ces savants qui se sont penchés sur la question du prêt à
intérêt de façon plus objective des doctrines religieuses qui traitent cette question de façon
plus ou moins identique.
Nous parlerons de la pensée Judaïque à propos du prêt à intérêt.
Dans la Torah, le problème de l’intérêt a été traité à plusieurs reprises. Contrairement à la
conception occidentale, le texte de la Torah ne fait aucune différence entre l’intérêt purement
dit et l’usure ; la Torah utilise le mot hébreux « Tarbit » pour désigner à la fois ces deux mots.
La Torah interdit aux juifs de pratiquer le prêt à intérêt et cela dans le livre d’Ezéchiel dans le
chapitre 18 aux versets 8 et 13.
Verset 8 : s’il ne prête pas à usure et ne prend point d’intérêt, s’il détourne sa
main de l’iniquité et juge suivant la vérité entre un homme et un autre.
Verset 13 : il prête à usure et prend un intérêt ; et il vivra ? Non, il ne vivra
pas. Il a commis toutes ces abominations, il doit aussi mourir ; son sang sera sur lui.
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Ces versets recommandent purement et simplement d’éviter la pratique du prêt
à intérêt avec rigueur.
Il existe cependant d’autres documents de l’ancien testament qui sont plus souples et
apportent des exceptions à cela. C’est ainsi que dans le livre du Deutéronome au chapitre 23,
versets 2O ; 21, il est interdit aux juifs d’utiliser ce prêt à intérêt entre juifs mais de l’utiliser
avec les autres non juifs6.
Verset 20 : tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt, Ni pour argent, ni pour
denrée, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt.
Verset 21 : de l’étranger tu peux exiger un intérêt ; Mais de ton frère tu n’en
exigeras pas ; Afin que l’éternel ton Dieu te bénisse dans tout ce que tu entreprendras
dans le Pays ou tu vas entrer pour prendre possession.
De nos jours le prêt à intérêt est devenu une pratique conventionnelle à tel point que le taux
d’intérêt se trouve être l’un des piliers de la politique monétaire des pays laïques.
L’intérêt est devenu un élément indispensable dans le monde économique et financier et en
guise d’illustration les banques classiques ne vivent pratiquement que des intérêts perçus donc
sans l’intérêt, elles seront appelé à disparaitre.
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En ce qui concerne la sphère réelle, le taux d’intérêt est un facteur important de
l’investissement, c’est aussi un facteur important de la consommation et enfin un facteur
important de la croissance.
Dans notre économie, l’intérêt est le revenu qui rémunère le service qu’un préteur rend à un
emprunteur en lui prêtant une somme d’argent appelé « capital »,pour une certaine durée.
C’est « le prix de l’argent », issue de l’équilibre entre l’offre et la demande de monnaie sur le
marché monétaire.
Cependant, le marché monétaire n’est pas un marché comme les autres, dans la mesure où
l’offre de monnaies dans l’économie est exogène, et dépend de la Banque Centrale, qui a le
privilège de la création monétaire.
Le taux d’intérêt est donc un véritable instrument de la politique monétaire menée par la
banque centrale dans le but d’atteindre un certain nombre d’objectifs. La banque centrale a
souvent recours à une politique monétaire visant à stimuler l’économie. Dans ce cas le taux
d’intérêt à un rôle soit sur la stimulation de la demande intérieur, soit sur celle des
exportations.
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point de vue du droit musulman, dans le cadre d’un prêt (Riba dit Al-nasia) ou d’une vente à
terme des monnaies (Riba dit Al-nassa’a) ou d’un troc déséquilibré des produits alimentaires
de même nature (Riba dit Al-fadl).
Bien qu’il existe plusieurs définitions et plusieurs formes du Riba, il n’en demeure pas moins
qu’une des plus répandues soit celle qui est relative au prêt avec intérêt, ce que les juristes
musulmans appellent Al-nasi-a. selon l’orientaliste français jacques Autrui, l’interdiction du
Riba semble être l’une des conséquences de l’égalitarisme recherché dans la loi musulmane.
Car d’après lui, cette interdiction, tout comme la prohibition canonique Chrétienne, est fondée
sur la double affirmation que le temps appartient à Dieu seul et ne peut être vendu, et que
l’argent, en lui-même, n’est pas productif.
Du point de vue historique, les nombreuses philosophies anciennes ont souvent remis en
cause l’usure et la logique de valorisation du capital au détriment du travail. Ainsi les célèbres
philosophes tels que Platon et Aristote ont critiqué sévèrement l’usure en résumant leur
pensée dans l’expression « un écu n’engendre pas ».
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Verset 130 : O les croyants ! Ne pratiquez pas l’usure en multipliant
démesurément votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissiez !
Les versets 278 et 279 de la sourate 2(chapitre 2 : la vache) mettent en garde toutes personnes
ayant recours à l’usure, contre la colère d’Allah.
Verset 278 : O les croyants, craignez Allah : et renoncez au reliquat de
l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants.
Verset 279 : Et si vous ne le faites pas alors vous recevrez l’annonce d’une
guerre de la part d’Allah et de son prophète. Et si vous vous repentez, vous aurez vos
capitaux, vous ne lèserez personne. Et vous ne serez point lésés.
Ces versets montrent clairement la volonté d’Allah d’éliminer la pratique du Riba dans la vie
quotidienne des musulmans.
A cela, il faut ajouter les nombreux Hadith8 qui viennent renforcer la prohibition de l’intérêt
tel formulé dans le saint Coran.
Tous ces éléments de réponse et ces différents propos montrent à quel point l’interdiction de
l’intérêt dans les opérations commerciales est quelque peu contraignant pour quelques
opérateurs économiques musulmans qui veulent épouser le monde de la finance islamique
tout en respectant les règles préétablies.
8
Hadith : est une communication orale du prophète de l'islam Mahammed (psl)
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Principe d’égalité :
L’interdiction de l’intérêt ou du Riba entre les contractants vise à établir une égalité du point
de vue religieux, social et économique.
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apporté la demeure dernière et n’oublie pas ta quote-part en cette vie et soi bienfaisant comme
Dieu t’a été bienfaisant ! » (Sourate le récit verset 77).
Le contrat de prêt en islam doit être totalement dépourvu d’intérêt pour préserver l’égalité
entre les parties contractantes. L’activité économique en islam ne peut donc être exercer qu’en
conformité avec les préceptes religieux et moraux. Cette recherche d’égalité et d’équilibre
entre les parties contractantes, à pousser certains auteurs, à donner une véritable ampleur à la
théorie de l’usure (ANNABHAN, 1989). il faut donc comprendre que derrière cette
interdiction de l’usure, c’est tout un système de pensées qui est remise en cause. Tout contrat
dans lequel il y a exploitation de l’une des deux parties, toutes opération par laquelle, une
personne exploite la faiblesse, l’ignorance, la naïveté de l’autre pour lui imposer des
obligations disproportionnées est interdite.
Principe de justice :
« ! Justice ! Principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité. La justice sociale exige
des conditions de vie équitables pour chacun ! » (Dictionnaire hachette). « ! Si vous vous
respectez, vos capitaux vous appartiendrez, ne lésez Personne (en prenant plus que ce qui
vous est de droit), et vous ne serez lésés !(en recevant moins que ce que vous avez prêté) »
(dictionnaire hachette éd. 2004).
Pour les musulmans, l’intérêt vise aussi le principe de justice. Nous envisagerons donc cette
notion de justice sous trois angles ! Du point de vue religieux, social, et économique :
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Justice du point de vue social :
La justice sociale est aussi au centre des préoccupations de l’islam.
L’interdiction de l’intérêt va donc dans ce sens ! : établir la justice entre les détenteurs de
fonds et ceux qui interviennent par leur travail. L’inconvénient de reconnaitre un surplus au
capital par rapport au travail n’est pas seulement d’ordre moral. En effet ce genre de
considération nous amène à rabaisser les valeurs de l’homme et à rehausser la valeur de la
matière.
Au-delà de cette constatation, il y a des répercussions directes sur la structure même de la
société. L’intérêt favorise les disparités sociales en canalisant les richesses sans risque ni
peine entre les mains d’une minorité. Ce constat est en opposition directe avec ce que
proclamé le Coran ! Qui interdit les monopoles ! : « ! Afin que les richesses, dont Dieu vous a
doté, ne circulent pas simplement parmi les riches d’entre vous et que pour que les jours de
gloire et de prospérité se succèdent en circuit touchant tous les musulmans ! » (Sourate
l’exode, verset 6). Nous pouvons remarquer que même dans nos sociétés occidentales, on
commence à dénoncer ces monopoles qui font de plus en plus l’objet d’une concurrence
déloyale.
Justice du point de vue économique :
Dans le système bancaire classique, le créancier tire un montant préétabli que représentent les
intérêts. Dans ce cas, par le contrat de prêt, le capital et le travail n’appartiennent qu’à une
seule personne qui est le preneur qui les manie à ses risques et périls. On peut dès lors se
demander s’il y a réellement une justice du point de vue économique dans ce genre de
procédé. Car si le capital vient à se détériorer, c’est le preneur qui va en assumer l’entière
responsabilité. L’islam dit que si l’on veut faire participer le préteur au bénéfice réalisé, il faut
en même temps le faire participer à la perte que l’on risque de subir. Voilà pourquoi faire
jouer la balance du côté du préteur constitue une justice. Or, à partir du moment où le
propriétaire du capital participe aux bénéfices ainsi qu’aux pertes, il ne s’agit plus d’un prêt
mais d’une véritable coopération solidaire que l’islam appelle Moudarabah, ou capital et
travail sont mis sur un même pied d’égalité (Draz ! 1958).
Ce concept nous amène sur le point de l’interdiction de la thésaurisation.
En droit musulman, la richesse n’est destinée à constituer une source de puissance
économique, ni à être immobilisée. La richesse doit servir à aider les autres et leur permettre
également de gagner. « ! A ceux qui thésaurisent or et argent sans les dépenser dans la voie de
Dieu, fais l’annonce d’un supplice douloureux. Un jour, ces métaux rendus incandescent au
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feu de l’enfer, leur seront appliqués sur le front, leurs flancs et leurs dos- et on leur dira- voici
ce que vous amassiez, pour vous-même, savourez donc ce que vous avez thésaurisez ! »
(Sourate le repentir verset 34).
Cette dénonciation de l’islam nous amène à comprendre qu’à travers la forme la plus directe
d’aide qu’est la Zakat (sous forme d’aide), ceux qui reçoivent (les pauvres, les faibles, les
orphelins) ont une tendance marginale à consommer. Ce transfert de richesse accroitrait donc
la demande et serait générateur de développement économique dans une certaine mesure (Al
Gabid, 1958).
A travers cette interdiction de l’intérêt, l’islam valorise le travail productif ou mériter les
richesses que Dieu lui a confiées, l’homme doit travailler et engager pleinement son énergie et
son intelligence. « ! L’homme ne possédera que ce qu’il acquiert par ses efforts ! » (Sourate
l’étoile, verset 39).
Aux yeux des musulmans, le capital ne devrait pas avoir de valeur s’il n’est pas accompagné
de travail.
D’après le Prophète (PSL) « ! Même si parmi vous il ya là quelqu’un sur le point de périr et
qu’il détient une racine, qu’il la plante ! ».
Le placement de l’argent n’étant pas considéré comme un travail, l’intérêt est vu comme un
revenu sale car il développe chez l’individu la paresse.
Au-delà du fait que la pauvreté était perçu comme de l’impiété à l’âge d’or de l’islam, nous
pouvons nous demander si cette prohibition de thésauriser n’incite-t-elle pas les hommes à
investir !? Nous en concluons donc qu’au mouvement de mobilisation de capitaux,
s’accompagne tout un processus de développement économique.
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En matière de finance islamique, il existe un conseil de conformité à la charia qui valide le
caractère islamique d’un produit financier ou d’une transaction financière appelé Charia
Board.
Toute institution financière islamique est dotée d’une structure de gouvernement bicéphale.
D’un côté, il y a la structure de direction classique qui veillent à la gestion quotidienne de la
société. De l’autre, il ya une entité spécifique aux institutions financières islamiques, le Charia
Board.
Cette institution, composée de membres à la fois compétent pour interpréter la jurisprudence
islamique et avec des connaissances suffisantes en matière de finance et d’ingénierie
financière, veille à la conformité aux normes de la charia des produits proposés aux clients
mais aussi de modalités de fonctionnement de la société elle-même.
Il serait erroné toute fois, de considérer que le Charia Board est exclusivement préoccupé par
des considérations religieuses, au détriment de tout objectif commercial ou financier.
Le Charia Board prend des décisions en fonction de trois préoccupations :
Est-ce que les termes du contrat financier sont compatibles avec les principes de la
Charia ?
Est-ce que cet investissement est optimal pour le client ?
Est-ce que cet investissement crée de la valeur ajoutée pour le client mais aussi pour la
communauté ?
Les Charia Board ne sont en aucune façon des entités passives.ils peuvent avoir, au contraire
une influence forte sur le développement des institutions financières islamiques qu’ils
conseillent.
Le Charia Board, un comité de conformité composé de trois Sharia Scholars au moins, et est
totalement indépendant dans ses prises de décisions des instances dirigeantes de
l’établissement pour lequel ils exercent.les résolutions qu’ils adoptent, que ce soit à la
majorité ou à l’unanimité (suivent le mode opératoire retenu), doivent nécessairement être
respecté et appliquer par l’organisme financier.il à pour principale mission :
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• Les impératifs d’honnêteté, d’intégrité et d’équité (à travers le juste partage des risques
notamment) entre les différents partis.
• L’interdiction de l’abus, de la tromperie et du mensonge,
• L’interdiction de contribuer directement à des opérations illicites dans la Charia
(comme l’investissement dans une société qui à pour activité principale la production
d’alcool).
• L’interdiction de l’intérêt.
• La nécessaire absence d’incertitude importante et d’aléa majeur au niveau des
contrepartie, etc.….
-D’émettre son avis (fatwa) de Charia compatible au terme des échanges avec les
responsables de l’institution financière, lorsque les éventuelles modifications requises dans la
structuration des produits ou autre ont été apportés.
-De procéder à l’audit régulier des produits Charia compatibles pendant leur duré de vie
afin de s’assurer que dans la pratique, les normes imposées pour la validité et le caractère
licite de chacune des opérations réalisées sont effectivement respecter. En effet il suffit
parfois d’une modification mineur dans le déroulement des différents phases composant une
transaction pour rendre celle-ci caduque : dans le cadre d’une Mourabahah par exemple ou le
financeur achète un bien sur demande de son client pour le lui revendre avec une marge
bénéficiaire déterminée (ce montage constitue une alternative toléré au crédit à la
consommation), si la marchandise acquise est revendu avant que l’intermédiaire en prenne
possession (directement ou par le biais d’un agent), c’est l’ensemble de l’opération qui n’est
plus Charia compatible.
-D’adopter les mesures requises en cas de non respect avéré des conditions imposées dans
la mise en application d’un produit au sujet duquel un avis de Charia compatible à été émis.
-De purifier les retours d’investissement Charia compatible en y retranchant la part
éventuelle de revenu résultant d’opérations illicites réalisés de façon secondaire pour l’offrir à
une cause charitable. C’est le cas notamment des dividendes provenant de sociétés dont
l’activité principale est licite mais dont une petite part du chiffre d’affaire provient de
placement à intérêt.
-De réaliser des rapports annuels afin de confirmer le caractère Charia compatible des
opérations réalisées par les institutions financières. Le choix de s’orienter vers les outils de la
finance islamique résultant la plus part du temps de considérations religieuses, morale, et
spirituel, ces rapports sont déterminant pour rassurer les investisseurs et clients musulmans.
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d’investissement, le capital initial sera garanti, ce qui permet au détenteur de retirer ses fonds
lorsqu’il le désire. Ceux-ci seront investis par la banque sans que le client ne soit concerté sur
la nature de ces investissements.
En contrepartie, la banque s’engage à lui remettre une partie des bénéfices selon une part
déterminée à l’avance.
En guise de complément des produits financier islamiques proposés, les banques islamiques
disposent d’un certain nombre de contrats.
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couverture des frais réels par
l’emprunteur
Ijara Achat d’un actif du client par la Crédit-bail
banque puis revente à terme à
ce dernier
Ijara wa iktina Location avec acquisition. Un Cessions-bails, s’applique
bien est loué pour une période principalement à des biens
déterminée. Le cout de location d’équipement et du matériel de
est échelonné sur la période. A transport.
terme, celui qui loué peut
acquérir le bien
Bay’mu’ajjal Achat d’un actif par la banque Vente à terme ou forward
puis revente à son client avec
paiement différé
Bay ias-Salam ou Bay ias-salaf Vente à livraison différée. S’applique surtout à des biens
L’acheteur paie comptant au agricoles et manufacturés dont
vendeur le prix négocié avec la qualité et la quantité peuvent
promesse du vendeur de livrer être spécifiées sans ambigüité.
le bien à terme
Sukuks Emprunt obligataire adossé à un Emprunt obligataire
contrat de crédit-bail
Source : site internet BIS (www.bis-bank.com)
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Dans leur fonctionnement, les banques de façon générale sont tenues de produire
régulièrement des informations concernant leurs activités à la banque centrale affiliée. Il est
donc impératif pour les banques de respecter les ratios définis par la banque centrale.
Les Banques islamique étant différentes des banques classiques rencontrent d’énormes
difficultés à ce niveau de détermination des ratios puisque la nature de leurs opérations
financières diffère des autres Banques.
Les Banques islamiques présentent au niveau de l’actif de leur bilan des opérations qui ne
peuvent être totalement considérées comme des opérations de prêt du fait de l’application du
système des 3p (Partage des profits et des pertes).
Selon certains ces opérations sont des investissements directs ou des quasi-fonds propres. Il
est donc claire qu’à partir de ce moment des difficultés vont surgir dans le calcul du ratio de
Cook qui est le rapport des fonds propres par les actifs aux quels on ajoute les éléments hors
bilan pondérés en fonction du niveau de risque qu’ils présentent. Il est important de rappeler
que dans la zone U.E.M.O.A, ce ratio doit être supérieur ou égal à 8%.
En guise de rappel le ratio de Peter Cook :
Des difficultés sont aussi notées au niveau des réserves obligatoires. Les banques islamiques
sont souvent pénalisées par rapport aux banques classiques. Les réserves obligatoires sont
constituées auprès de la banque centrale par rapport à un pourcentage de dépôts détenus par
les banques. Elles font l’objet d’une rémunération de la part des banques centrale sur la base
d’un taux d’intérêt. Les banques islamiques ne sont pas en mesure de bénéficier de cette
avantage-là du fait du taux d’intérêt, qui rappelons-le est interdit par les textes fondamentaux
régissant le fonctionnement d’une banque islamique. Or les banques islamiques sont
contraintes de constituer ces réserves obligatoires auprès des banques centrales. Dans certains
pays, des banques centrales, pour résoudre ce problème ont tout simplement modifié la
proportion de ces réserves là uniquement pour les banques islamiques. C’est le cas notamment
de la Jordanie qui, en 1970 avait un ratio de 25% pour les banques islamiques contre 30%
pour les autres banques. Ce genre de problème entre les banques centrales et les banques
islamiques est certes fréquent dans le monde mais n’existe pas dans les pays qui ont un
système bancaire purement islamique.
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Si l’on examine la structure du portefeuille des banques classiques et des banques islamiques,
on constate que ces dernières engagent directement plus de ressources que les banques
classiques dans les transactions économiques et commerciales. Les banques commerciales
canalisent de plus en plus des ressources vers l’acquisition de bons du trésor et d’autres
obligations gouvernementales qui génèrent un taux de rendement élevé, représentant peu de
risque et s’accompagne d’avantages fiscaux importants. Dans le cas de la Turquie par
exemple au moment ou les banques islamiques allouent 80 à 85 % de leurs actifs à des
activités productives, les banques classiques n’en affectent que 40 %. on remarque aussi que
dans les pays musulmans, les firmes réduisent de plus en plus leurs dépenses vis-à-vis des
banques classiques en recourant aux opérations de Mourabahah, les substituant aux lignes de
crédits couteuses que les banques classiques mettent à leur disposition pour financer leur
fonds de roulement.les opérations dites Ijara ou leasing offertes par les banques islamiques
permettent de leur coté aux firmes de financer leurs opérations.
Dans le système bancaire classique, le rôle d’une banque est de collecter des fonds et de les
utiliser pour des opérations de prêts, généralement à long terme, c'est-à-dire pour opérer
l’intermédiation financière.la banque tire ses revenues en jouant sur les taux d’intérêts
créditeurs et débiteurs.
Contrairement à la banque islamique, elle ne se livre pas à des transactions commerciales,
industrielles ou agricoles.
Le recours à l’intérêt est interdit à la banque islamique. Celle-ci collecte les fonds des
épargnants comme la banque classique, qu’elle emploiera dans diverses opérations.
Mais ces opérations seront fondées sur le principe de la participation ou celui du partage des
pertes et des profits. Dans la philosophie des banques islamiques les clients sont des
partenaires. S’ils sont des « déposant » rémunèrent, ils doivent accepter de partager les risques
des activités financées par les dépôts. S’ils sont « emprunteur », la banque leur avance des
fonds et est de ce fait partenaire dans leurs activités.
La banque islamique, lorsqu’elle s’engage dans un processus d’allocation de ressources
(dépôts des clients), elle agit comme fiduciaire des déposants en même temps que principal
vis-à-vis des entrepreneurs actifs à qui elle avance les fonds nécessaires au démarrage d’un
projet (Moucharakah). Elle à donc une relation contractuelle double. De cette relation
contractuelle double découlent des implications importantes.
Malgré les conflits d’intérêt qui en découlent c’est la banque qui sort la grande gagnante.
En effet les déposants tout en assumant la totalité des risques payent des frais de gestion à la
banque. La banque ne leur assure pas un revenu fixe sur leurs dépôts comme le ferait une
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banque classique, mais s’engage à leur verser une part du profit réalisé ou à défaut à les
débiter d’une part des pertes encourues le cas échéant.
De plus les déposant ne bénéficient d’aucune assurance contre leurs dépôts et n’ont aucun
droit de regard direct sur les choix d’investissement fait par la banque. Les entrepreneurs, qui
sont en même temps agents et partenaires, ils recevront une part de profit, selon un
pourcentage. Si le projet essuie des pertes réelles, seul le banquier et en dernière analyse les
déposants les assument. L’entrepreneur quant-à lui, son risque se limite à la perte de son
temps et d’effort.
Dans la relation d’agence qui doit s’établir entre la banque et son agent, le choix de
l’entrepreneur est donc crucial. Pour assurer un certain control sur les activités du projet, la
banque qui est actionnaire insiste toujours pour avoir un siège au conseil d’administration en
plus d’imposer certains ratios comptable (convenant) en matière de gestion, le cas échéant.
Cette situation est d’autant plus difficile voir normalement inacceptable pour les déposants
que la banque ne semble avoir vraiment aucun pouvoir de gouvernance réel sur les dirigeants
des firmes ou elles investissent.
Les investisseurs (déposants) ne sont pas des actionnaires à proprement parler et de ce fait
n’ont aucun droit de vote. La banque islamique est l’actionnaire détenant le contrôle des fonds
et accompagne l’investissement. C’est la banque qui à travers ces fonds à le droit de regard
sur les entreprises ou ces fonds mutuels sont investis. Les investisseurs (déposants) n’en ont
aucun contrôle.
Les banques islamiques, n’étant pas prêteuses au sens classique du terme, n’ont aucun moyen
de discipliner les dirigeants des firmes en tant que créanciers comme le ferait une banque
commerciale. Celle-ci se doit d’intervenir, par exemple, lorsque des indicateurs de défaut de
paiement d’un prêt apparaissent. Les banques islamiques pour leur part ne peuvent intervenir
qu’en tant qu’actionnaire par leur présence au conseil d’administration. Reste à savoir si cette
présence au conseil d’administration conduit en cas de besoin, à des changements au niveau
de l’équipe de direction de la firme. En définitive il ne semble, donc, pas aisé pour les
banques islamiques d’avoir une influence décisive en matière de gouvernance corporative.
Grace aux indicateurs financiers, la banque islamique peut en principe intervenir par le biais
de sa représentation au conseil d’administration, mais on ne connait pas la véritable capacité
des banques à discipliner les hauts dirigeants des entreprises.
Les banques ne semblent pas être les garants de la gouvernance corporative. Elles ne semblent
pas être équipées pour jouer un rôle de surveillance des hauts dirigeants des firmes. La dette
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force les dirigeants à agir d’une manière plus conforme aux intérêts des actionnaires. Ce
schéma suppose bien entendu que les dirigeants ne détiennent pas d’actions.
Dans un contexte islamique, cependant, certaines nuances sont de mise.
-Les marchés financiers dans les pays islamiques ne sont pas très développés et encore
moins les marchés pour le contrôle corporatif.
-Le financement par voie de dette est supposé être prohibé, puisque tout financement doit
se faire par voie d’équité ou sous d’autres formes excluant l’intérêt, tel le leasing ou la
Moudarabah. Par voie de conséquence, il est difficile de parler d’une structure de capital
optimale dans un contexte islamique, vu l’inexistence d’emprunt.
Cependant, on constate que dans un contexte ou le schéma classique de transformation des
dépôts en prêt est en train de perdre du terrain, les banques islamiques ont une longueur
d’avance sur les banques classiques dans les pays musulmans en matière de « sécurisation » et
de produits de même nature aux investisseurs (déposants).
L’avantage des banques islamiques réside dans le fait qu’en plus de la satisfaction
psychologique sur le plan religieux que retirent les clients, les profits distribués par les
banques islamiques sont toujours au moins égaux aux intérêts que reçoivent les déposants des
banques classiques pour des montants similaires.
Il ne faut pas, cependant, oublier que l’industrie bancaire islamique est à ces premiers pas,
dont le véritable départ a commencé voilà une décennie seulement, comparée à l’industrie
conventionnelle qui remonte à 500 ou 600 ans.
En conclusion, on peut dire qu’à cause de l’influence de l’environnement intangible, les
banques islamiques ont un fonctionnement qui leur est propre. En s’inspirant de la charia pour
établir leurs principes opérationnels, les banques islamiques diffèrent des autres banques
classiques sur plusieurs points. La relation entre les banques islamiques et leurs clients n’est
pas une relation de type classique entre créancier et débiteur. Il s’agit d’une relation ou les
deux parties partagent les risques et les profits.
Une autre différence réside dans le fait que le profit n’est pas le seul objectif de la banque
islamique. Elle doit satisfaire des besoins d’ordre religieux et éthique. Elle doit s’assurer que
les fonds sont investis conformément à la charia. A cet effet un comité de la charia doit
assurer la supervision des opérations de la banque. Etant donné la nature évolutive des
opérations financières, ce comité doit déterminer ce qui est Halal9et Haram10.
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Halal : autorisé par la charia
10
Haram : illicite et non autorisé par la charia
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6. Présentation de la Banque Islamique du Sénégal (B.I.S)
L’Organigramme de la BIS
Le conseil d’administration
PRESIDENT
Amadou Thierno
DIALLO 90
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Directeur Général
Mouhamadou
Madana KANE
Directeur Adjoint
Aminata Faye
SECK
Le comité de gestion
Directeur Risque
Directeur Exécutif et contrôle des
Pole support Engagements
Directeur Exécutif
Mamadou Pole Finances Abdourahmane
DIALLO Mamadou FAYE SOW
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permanent
Directrice du Capital Humain Khar NIANG
Depuis sa création jusqu’à nos jours la BIS s’implante un peu partout sur l’ensemble du
territoire national (l’ouverture de nouvelles agences).
Jusque-là, les activités de la BIS étaient entièrement consacrées à l’importation des matières
premières indispensables au développement de certains secteurs d’activités. La BIS travaillait
pour des entreprises comme la S.EN.E.L.E.C, les ICS, la SAR.
Les activités de la BIS sont aussi axées sur l’immobilier, le tourisme et des concessions
automobiles. La BIS à même eu à se lancer dans l’importation du riz au Sénégal.
Après voir vue dans cette première partie la finance islamique dans sa généralité, on va
maintenant voir dans une seconde partie son rapport avec les entreprises africaines notamment
PME.
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I. Rôle de la finance islamique et les conditions de financement
islamique
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Bien que leur typologie soit très variable d’un pays à l’autre, en fonction du niveau de
développement, les PME ont une caractéristique commune : le caractère personnel et familial
de l’entreprise. Pour certaines, cette dernière est indispensable ; c’est le cas notamment des
PME en démarrage, celle qui rencontrent des difficultés de croissance ou qui ont besoin d’un
soutient externe pour se restructurer. Pour d’autres l’intervention de la banque est moins
indispensable ou n’est pas souhaité du tout. Elles manifestent un fort désir d’autonomie et
d’indépendance, d’autant plus facile à sauvegarder qu’elles disposent d’une bonne liquidité
financière.
La demande de financement des PME naissantes nécessite des crédits longs car il s’agit de
financer des investissements qui s’amortissent sur un long ou moyen terme ; le
développement des PME ne peut donc se faire qu’avec une politique basée sur des ressources
longues. Les banques commerciales ont toujours privilégié le financement à court terme ou
continuent d’exiger des garanties importantes parce que leurs principales ressources
proviennent des dépôts à vue ou à terme.
L’approche du marché des PME par les institutions financières islamique, peut être analysée
selon trois critères :
2.1 L’investissement :
La banque islamique exige de tout promoteur d’un projet la présentation d’une étude de
faisabilité qui doit en principe fournir des renseignements sur les aspects financiers,
économiques, commerciaux et organisationnels.
Comme les dossiers présentés renferment rarement tous ces éléments, les banques islamiques
se sont dotées de départements d’étude, de projet et de suivi. La banque islamique dispose
d’une panoplie de modèles et d’outils de financement (Moudarabah, Moucharakah,
Mourabahah, Ijara, etc.…)
Pour l’évaluation du dossier et le montage du financement total de l’investissement en
intervenant comme associé. Ce type de financement convient parfaitement aux PME qui
démarrent pour obtenir les fonds nécessaires à la mise en place de l’investissement.
2.2 La rentabilité :
C’est l’élément primordial en finance islamique. En effet, pour une banque islamique, ce qui
importe le plus, c’est la rentabilité de la PME à financer dans la mesure où la rémunération de
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la banque dépend quasi-exclusivement de la rentabilité. Le partage des profits entre la PME et
la banque traduit le fait que le bénéfice n’est que la symbiose du travail et du capital.
2.3 Le risque :
L’octroi du crédit aux PME est généralement assorti d’un risque élevé, en raison notamment
du risque d’insolvabilité et du caractère fragile des garanties offertes par les PME. Au niveau
des banques islamiques, le problème des garanties se pose toutefois avec moins d’acuité que
pour les banques classiques. Par exemple, dans le cadre d’un prêt de Mourabahah, il est
fréquent qu’en plus des garanties classiques (hypothèque, avale ou nantissement) il soit exiger
une tierce détention, pour couvrir le risque encouru au niveau de l’opération d’achat-revente
avec marge.
De façon générale, les problèmes liés au financement bancaire des PME restent similaires
d’une institution à l’autre, qu’elle soit classique ou islamique.
Les conditions de financement islamique respectent trois normes que nous venons de voir
c'est-à-dire l’investissement, la rentabilité et le risque.
Ainsi, nous allons après avoir vue ces conditions, faire une présentation détaillée des PME
africaines.
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-Chiffre d’affaires hors taxe annuel n’atteignant pas les limites suivantes définis dans le cadre
de l’impôt « synthétique » :
+ 50millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations de livraison de biens ;
+ 25 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations de prestation de services ;
+ 50 millions de FCFA pour les PE qui effectuent des opérations mixtes telles que définies
par les textes relatifs au dit impôt.
Article 4 : les Moyennes Entreprises (ME) :
Les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants :
-effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés :
-tenue d’une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un
membre inscrit à l’ordre National des Experts Comptables et comptables Agréés (ONECCA) ;
-Chiffre d’affaires hors taxe annuel compris entre les limites fixées à l’article 3 ci-dessus et 15
milliards de FCFA ;
-Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.
Quand on évoque les possibilités de développement en Afrique, ce continent qui plus que les
autres aura besoin de sa jeunesse, on ne peut pas omettre la contribution des PME/PMI. Les
dragons d’Asie ont assuré leur développement à partir de la petite et moyenne entreprise. En
Afrique la PME existe mais elle est tout sauf actrice de développement !
Elles doivent être les vrais acteurs du développement mais la plupart des entreprises s’y
prennent plutôt très mal. Les PME Africaines se distinguent de par leurs caractéristiques qui
leurs sont propres.
La confusion du patrimoine :
La confusion du patrimoine est la première caractéristique. Les patrons des TPE se promènent
souvent avec tous les chéquiers de l’entreprise. Ils peuvent le faire pour des raisons de
sécurité, mais là où le bât blesse c’est quand ils effectuent des dépenses en ville en émettant
un chèque à partir du compte de l’entreprise sachant que la dépense est personnelle et puis la
dépense n’est pas enregistrée et ne sera pas enregistrée dans la comptabilité de l’entreprise. Le
comptable reste au bureau, se trompe et se trompera sur la situation réelle de la trésorerie de
l’entreprise jusqu’au jour ou il obtient le relevé de compte à la banque.
Il faut toujours s’occuper des besoins personnels du patron avant de régler les affaires de
l’entreprise. Un chef comptable d’une PME de vente de produits informatiques Béninois
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disait à ce propos de son patron « vous avez prévu de régler un fournisseur ; mais parce que le
ciment est terminé sur le chantier de la maison du patron, il faut suspendre le remboursement
de votre fournisseur au profit de l’achat du ciment. Moi, j’ai attiré l’attention de mon patron
sur ce fait, il n’a jamais voulu m’écouter. Aujourd’hui l’entreprise traverse une crise de
trésorerie que nous avons vraiment du mal à gérer. Même là encore, le peu de liquidités que
nous avons est d’abord utilisé pour les besoins personnels du patron ».
Cet exemple est partagé par tous les pays Africains, c’est un cas typique de gestion de nos
PME.
Le chef d’entreprise se confond au chef de famille, la première Damme est bien présente dans
l’entreprise et joue à la bonne gardienne de la tradition. L’entreprise se confond avec le
domicile car toute ou presque toute la famille y travail et lors des réunions, les problèmes
familiaux prennent le dessus sur l’essentiel c'est-à-dire les problèmes de la structure. En plus
les ordres viennent de toute part, si ce n’est pas le patron, c’est la Damme ou le fils ou encore
le cousin chef de service qui vous rappelle par son comportement que l’entreprise est à eux et
qu’ils y recrutent qui et quand ils veulent.
Selon Emmanuel Vieira, consultant en restructuration et organisation d’entreprise «
l’entreprise est le lieu où l’objectivité doit contribuer à la révélation de comportements qui
concourent efficacement à la performance ; quand la subjectivité y pond ses œufs, il sera
difficile de produire du résultat ; et c’est le vraie problème de l’entreprise Africaine. La
famille ne peut pas être transposée en entreprise ».
On ne sait pas qui est qui et on ne sait pas non plus qui fait quoi. Le comptable est envoyé à
toutes les missions et va négocier des marchés. Le planton lave la voiture du directeur général.
Le commercial fait des photocopies et décompte les encaissements. Rien de cela n’est
mauvais en soi. On peut décider dans le cadre de la définition des taches attribuées à un
employé qui fasse plusieurs choses à la fois. Peut-être incompatible ? Mais la mauvaise
nouvelle avec les PME Africaines c’est que les fonctions ne sont pas clairement
définies. « Notre gérant est tout à la fois. Il tient la caisse, il remplit et signe les chèques- il est
le seul à renseigner ses « Clients importants » ce que je ne regrette pas c’est d’être payé pour
faire peu de chose », regrette Mariama, comptable dans un hôtel à Dakar.
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L’entreprise n’a pas de vision, ce n’est pas trop grave. Mais l’entreprise n’a pas de plan de
route. La gestion budgétaire se fait au quotidien. On fait du pilotage à vue. Quand tout va bien
et que l’argent rentre, la continuité dans les méthodes est chose garantie. Quand viennent les
difficultés, toutes les méthodes utilisées jusque-là et quel que soit le domaine sont passé pour
mauvais. « C’est vrai que pour celui qui ne sait ou li va on ne peut pas parler de plan. On ne
saurait parler de bilan non plus. Mais si c’est bien cela, acceptez que nous ne parlions pas de
gestion donc ! » Se désole Hermann.H.Cakpo, consultant de gestion des PME.
Tout s’improvise. Tous les membres de l’entreprise, et le chef d’entreprise en tête, sont des
hommes de terrain. « C’est le terrain qui commande ! ». Et puisque c’est le terrain qui
commande on n’en prépare rien donc. Pour preuve dans le cadre de nos recherches, on a été
dans une PME de la place et il n’y avait personne dans les locaux sauf un planton devenu pour
l’occasion un vigile. C’est vous dire la situation désolante dans la quelle baigne les PME
Africaines.
Employé égal serf ? On peut facilement répondre « oui ». Un directeur d’entreprise, il est
quand même master en gestion des entreprises, mais comme il est en Afrique, il a pu dire un
jour à ses employés » de toutes les façons, vous avez le choix si vous voulez. Il ya des gens
qui attendent depuis quatre ans mais sont obligés de donner des cours dans les collèges. Vous
au moins, vous avez 100.000 FCFA réjouissez- vous en ! Celui qui veut partir peux venir me
présenter sa démission ». « Je n’oublierai jamais ces mots. Ils résonnent encore dans ma tête.
Mais c’était le bon déclic. J’en ai profité pour partir et je ne le regrette pas », confie Eric,
gérant d’une entreprise de consommables informatiques au Burkina Faso. On crie sur les
gens. Ils sont traités en enfant. Ils n’ont pas de décision à prendre, ils n’ont pas de cahier de
charge précis et ils sont bon pour tout faire au bon vouloir du chef d’entreprise et de sa
famille.
Voilà en quelque ligne bien résumer les caractéristiques des PME africaines avec leur lot de
désolation et de frustration quand on voit que c’est tout le contraire dans le reste du monde
notamment en Asie ou le développement des PME doit être une référence pour l’Afrique.
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3. L’environnement économique des PME Africaines :
Le développement du secteur privé est très hétérogène d’un pays d’Afrique à l’autre. Un
secteur des PME prospère s’est constitué en Afrique du sud à Maurice et en Afrique du Nord,
soutenu par un système financier relativement développé et des politiques publiques de
promotion du secteur privé volontaristes. Ailleurs, le développement d’une classe de petits
entrepreneurs a été compromis par l’instabilité politique ou une forte dépendance vis-à-vis de
quelques produits de base. En république démocratique du Congo, par exemple, la plus part
des PME ont fait faillite dans les années 1990. Soit à la limite de pillages de 1993 et 1996, soit
pendant la période de guerre. Au Congo, en Guinée Equatorial, au Gabon, et au Tchad, la
prédominance du pétrole a freiné l’émergence d’un secteur privé non pétrolier. Entre ces deux
extrêmes, le Sénégal et le Kenya ont mis en place les ingrédients du développement et leur
secteur privé, mais reste contraint par un système financier sous développé. Au Nigéria, si les
PME sont essentiel pour l’activité économique, elles représentent approximativement 95% de
l’activité manufacturière formelle. L’insécurité, la corruption et l’inadéquation des
infrastructures les empêchent de jouer leur rôle de moteur de croissance.
De façon générale, le secteur privé en Afrique est majoritairement composé de micro-
entreprises informelles, qui coexistent avec de grands groupes. La petite taille de la majorité
des entreprises s’explique à la fois par l’émergence récente du secteur privé et par l’existence
de freins juridiques et financiers à l’accumulation de capital. Parallèlement à ce foisonnement
de petites structures ce sont développées de grandes entreprises. Entre les deux les PME
restent très peu nombreuses et constituent le « chainon manquant ». Même en Afrique du sud
caractérisé par un secteur privé dynamique, les micro-entreprises et les très petites entreprises
représentaient plus de 55% de l’emploi total et 22% du PIB en 2003, tandis que la
contribution des grandes entreprises au PIB était de l’ordre de 64%.
La faiblesse des PME en Afrique s’explique par l’étroitesse des marchés locaux dans un
contexte d’intégration régionale peu poussé et un environnement général des affaires hostile :
lourdeurs administratives ; infrastructures déficientes ; manque de crédibilité de l’appareil
judiciaire ; intermédiation financière insuffisante et des régimes fiscaux désincitatifs.
De nombreuses entreprises restent petites et informelles, et ont recours à des technologies
simples qui n’imposent pas l’utilisation intensive des infrastructures. Leur petite taille les
protège également des recours en justice. Les actifs à saisir en cas de faillite étant limité et
leur permet une plus grande souplesse face à un environnement économique instable. Les
grandes entreprises ont les moyens de contourner les contraintes juridiques et financières,
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elles ont un pouvoir de négociation supérieur et souvent un bon réseau de relation ce qui leur
permet d’obtenir des traitements préférentiels.
Pour mieux apprécier les besoins en financement des PME africaines il nous semble opportun
de représenter schématiquement ces besoins :
Schématiquement on aura :
Bénéfices conservés et réi- Emission de nouvelles actions Versée par l’Etat dans
nvestis dans l’entreprise sur le marché financier certains cas
Les capitaux que l’entreprise n’a pas à rembourse
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Délai de réglem- Avance par les la banque auto- accordés par les une société spéc-
ent accordé par banques des rise l’entreprise banques sous ialisée paie
Les fournisseurs créances de à utiliser son certaines comptant les
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L’histoire des rapports entre les banques et les PME Africaines ressemble fort à celle des
vieux couples qui se font des reproches incessants mais doivent vivre ensemble. Cette
situation est sans doute encore plus vraie en Afrique sub saharienne ou les systèmes financiers
sont jusqu’ici totalement dominés par les banques, ce qui laisse aux PME peu de marge de
manœuvre dans la recherche de financements alternatifs aux concours bancaires. Comme
souvent dans ce cas, les torts sont partagés et chacun des deux acteurs présente de réelles
faiblesses par rapport aux exigences que l’autre formule au regard de ses besoins et de ses
habitudes. De profonds changements sont cependant à l’œuvre de part et d’autre, ce qui
augure d’une amélioration de la situation à moyen terme.
Sous l’influence de leur actionnariat, de leurs méthodes de travail et de leurs règles de gestion,
autant que sous l’effet de réglementations de plus en plus contraignantes, les banques sont à
l’aise avec des états financiers fiables et validés par des commissaires aux comptes. Elles
souhaitent en outre trouver chez leurs clients des structures bien organisées et encadrées,
requièrent en permanence des entreprises qu’elles exposent une vision claire et précise de leur
avenir et demandent que celles-ci disposent de fonds propres substantiels capables de faire
face aux imprévus. Enfin, les banques espèrent toujours appuyer leurs concours sur des
garanties solides leur permettant de satisfaire les exigences de leurs autorités de tutelle.
Ces nombreuses caractéristiques sont très difficiles à réunir par la clientèle des PME en
Afrique sub Saharienne, quelque soient les secteurs d’activités et les pays que l’on considère.
L’expérience montre en effet que pratiquement toutes les sociétés privées à capitaux locaux, y
compris celles de grandes tailles, existant déjà de longues dates, affichant un chiffre d’affaire
régulier et bénéficiant d’une bonne rentabilité, sont dans l’incapacité de présenter l’ensemble
des attributs qui leur permettraient de respecter les critères classiquement requis par les
banques. L’insuffisance de structuration concerne ainsi la plus grande partie de l’appareil
économique des pays sub sahariennes, filiales de grandes sociétés internationales et sociétés
d’Etats mises à part, ce qui explique l’étendue des difficultés rencontrées à la fois par les
banques et les PME pour travailler ensemble et leur insatisfaction mutuelle permanente.
Face à cette quadrature du cercle, quelles sont les principales responsabilités qui pourraient
être honnêtement imputées à chacun des deux « partenaires » obligés
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5.1 Un manque de structuration des PME :
Du coté des entreprises, trois aspects constituent une préoccupation prédominante pour les
banques.la faiblesse généralisée des fonds propres des PME apparait comme le premier
d’entre eux. Cette faiblesse s’explique à la fois par les réticences des promoteurs à rechercher
d’autres actionnaires, la rareté des trésoreries disponibles, les sous-évaluations fréquentes des
couts de fonctionnement et D’investissement dans les budgets ainsi que la sous-estimation du
capital nécessaire pour réaliser le chiffre d’affaire envisagé.
En conséquence, le poids des emprunts dans les plan de financement apparait souvent trop
important, ce qui d’une part conduit les banques à durcir une position déjà naturellement
réservée ou à multiplier les demandes de garanties, et d’autre part, freine les entreprises dans
l’atteinte de l’équilibre financier, les faisant ainsi redoubler de fragilité.
Le deuxième obstacle important rencontré par les banques est l’insuffisance d’organisation
des PME, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, la comptabilité, la gestion
administrative et les fonctions de contrôle. Le chef d’entreprise, y compris pour des PME de
grande taille, est souvent le seul décideur de la société. La formalisation modeste, voire
parfois balbutiante, favorise les erreurs, les fraudes et nuit à la régularité des processus, qui
peut particulièrement pénaliser les entreprises du secteur manufacturier, notamment celles
destinées à l’exploitation. L’action est trop rarement précédée d’une réflexion qui permettrait
de garantir la stabilité des processus de production et de commercialisation. Le contrôle, tant
au niveau interne qu’au niveau des auditeurs, est relégué au second plan. Cela empêche la
détection rapide des faiblesses de la société, facilite les éventuelles velléités de non
transparence de certains promoteurs et amenuise la sérénité des banquiers face aux PME
.Enfin le manque de vision du futur de l’entreprise constitue le troisième principal obstacle.
Trop de sociétés naissantes sont issues d’une initiative plutôt impulsive de l’entrepreneur,
sans analyse approfondie du marché et de la concurrence. Ceci entraine fréquemment des
désillusions sur le chiffre d’affaire, et, en conséquence, sur les capacités de remboursement
des concours bancaires. Trop d’entreprises nouvelles sur dimensionnent leur investissement
au démarrage, au lieu de concevoir leur projet par étapes, compromettant ainsi presque à cout
sur leur rentabilité. Trop de PME en développement analysent de façon très approximative
leur potentiel et leur rythme de croissance et handicapent donc leur futur, même si elles
avaient été exemplaires dans une première phase de leur existence.
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5.2 Une insuffisance de moyens dédiés aux PME au sein des banques :
Du coté des banques, il faut reconnaitre également au moins trois insuffisances notables.
La première est la faiblesse du suivi des concours mis en place. La fragilité anormale des
PME en termes d’organisation et de projection dans le futur devrait Contraindre les banquiers
à surveiller de près le fonctionnement quotidien de l’entreprise, la pertinence de ses
investissements et les difficultés qu’elle rencontre.
Les PME étant naturellement peu enclines à donner une vraie place de conseiller à leurs
banquiers, ceux-ci devraient prendre systématiquement l’initiative. Or ce rôle demeure mal
assumé. La récente intensification des exigences de suivi des Principales clientèles
traditionnelles (grandes entreprises et particuliers) imposées par les réglementations, le
manque de temps face aux nombreux dossiers de PME souvent tous différents les unes des
autres ainsi que la faible rentabilité de telle actions d’encadrement par rapport à d’autres
activités sont autant de facteurs qui peuvent expliquer l’insuffisance de suivi de la part des
banques. Cela peu créer un cercle vicieux dans la mesure où cette insuffisance de suivi est
précisément à l’origine de la dégradation de nombreux dossiers, ce qui renforce alors
l’aversion des banques aux PME.
La deuxième insuffisance des banques, partiellement responsables de la précédente, est la
pénurie au sein des équipes bancaires de cadres de référence spécifique ayant une expérience
approfondie de la gestion des dossiers de financement des PME. La diversité des PME, que ce
soit en termes de taille, de secteurs, de caractéristiques ou d’appuis, est bien sur à l’origine de
cette situation. Elle explique les difficultés rencontrées pour mettre au point des solutions. Les
efforts d’amélioration restent cependant insuffisants. Les banques continuent dans la plus part
des cas à souffrir d’une pénurie de département spécialisés aux PME, d’un manque de
procédures bien adaptées à la modestie des informations financières et des quelques
indicateurs de suivi disponibles, d’une faible capacité d’innovation en ce qui concerne les
garanties acceptables et de l’inexistence de formations spécifiques au financement des PME
pour les analystes de crédit et les chargés de clientèle. Ces facteurs sont autant de handicapes
pour que les banques accroissent leur intérêt pour les PME. Enfin, la troisième insuffisance
des banques est liée à l’environnement institutionnel dont les PME dont les déficiences
pénalisent l’action de ces derniers. En effet, malgré les réels progrès apportés par
l’organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires(O.H.A.D.A), certaines faiblesses
persistantes du cadre juridique (par rapport à la réalisation des garanties par exemple) et les
carences graves et généralisées des appareils judiciaires rendent très difficile la récupération
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des crédits défaillants. Ces difficultés amenuisent encore l’attrait des concours aux PME et
poussent en même temps les banques à durcir leurs conditions.
De même, la multiplicité, la complexité et le caractère parfois peu orthodoxe des pressions de
l’administration, police économique, fiscale, sécurité sociale, fragilisent encore d’avantage les
PME prêtes à intégrer les secteurs formels sous la pression des banques.
Après avoir fait une revue littéraire de la finance islamique, on va maintenant dans une
deuxième partie faire une analyse de sa situation par rapport aux PME/PMI, et apprécier les
instruments de financement qu’elle propose à ces dernières.
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des garanties au sein d’une communauté d’emprunteurs, semble être une voie porteuse de
potentiel. Ces différentes pistes pourraient être explorées par les bailleurs de fonds notamment
la banque islamique, afin de contribuer à améliorer le financement des PME Africaines.
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La finance islamique, qui est en accord avec l’éthique de l’islam est basée sur deux principes
majeurs que sont l’interdiction de l’intérêt, aussi appelé usure et la responsabilité sociale de
l’investissement. Elle associe la rentabilité financière d’un investissement avec les résultats du
projet concret associé.
L’islam interdit les transactions tant civils que commerciales faisant recours à l’intérêt (Riba),
à la spéculation (Gharar) ou au hasard (Maysir).
Il serait dès lors intéressant de montrer les avantages et inconvénients qui découlent de ces
principes fondamentaux en l’occurrence l’interdiction de l’intérêt, de la spéculation et ou du
hasard.
La finance islamique qui s’est inspiré de la Charia (la référence en termes de conduite et de
comportement pour tous musulman) est basée sur des principes tels que l’interdiction l’intérêt
(usure) et la responsabilité sociale de l’investissement.
Dans la pratique, ces principes semblent très intéressants du fait des avantages qu’ils
procurent dans leur application.
En effet, l’interdiction de l’intérêt (usure) qui résulte du verset 275 de la deuxième sourate du
coran : « Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt », est à l’origine de ces avantages.
L’interdiction de l’intérêt par l’islam vise à rechercher des solutions au dilemme des
musulmans qui ne souhaite ni déposer ni demander un crédit à une banque conventionnelle.
L’intérêt crée un déséquilibre dans une transaction entre deux parties contractantes.
En effet, dans un contrat de prêt avec intérêts, la partie prêteuse se trouve l’aisé du fait de
l’intérêt qu’elle doit supporter à la fin. Cet intérêt constitue selon la Charia un surplus
considéré comme illicite du fait que « nul ne doit s’enrichir sur le dos de son prochain » et que
selon certains auteurs comme Aristote « l’écu n’engendre pas ».
Aujourd’hui, on se rend bien compte des disparités que le taux d’intérêt crée dans l’économie
mondiale particulièrement en matière de finance avec la prolifération des banques et
institutions financières.
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Les personnes, qu’elles soient physiques ou morales subissent de plein fouet les « caprices »
du taux d’intérêt (fluctuations) au profit des préteurs que sont souvent les banques et
institutions financières.
Pour mieux comprendre le bien-fondé de l’interdiction du taux d’intérêt par l’islam, il
conviendrait de faire un petit rappel de la définition conventionnelle du taux d’intérêt et celle
islamique.
Le taux d’intérêt traditionnellement vue est un pourcentage calculé sur le montant emprunté
destiné à la rémunération de l’organisme préteur.
On a choisit la définition la plus simple du taux d’intérêt, mais quelque soit la définition
conventionnelle qu’on pourrait lui attribué, l’islam s’y oppose catégoriquement en considérant
que le taux d’intérêt est un abus du fait qu’on cherche à profiter du besoin de son prochain
pour s’enrichir.
Le taux d’intérêt vue par l’islam est un avantage ou surplus qui sera perçu par l’un des
contractants sans aucune contre partie acceptable et légitime du point de vue du droit
musulman, dans le cadre d’un prêt ou d’une vente à terme des monnaies ou d’un troc
déséquilibré des produits alimentaires de même nature. C’est une définition très technique
mais encore une foi qui confirme tout le désavantage que peut causer l’application du taux
d’intérêt dans une transaction.
En résumé, on peut donc clairement constater que, c’est par soucis de nous préserver de
l’injustice, de l’inégalité, de la cupidité et surtout de la facilité que l’islam a interdit
l’utilisation du taux d’intérêt dans les transactions, quel que soit la nature.
S’agissant de l’interdiction de la spéculation, ici aussi il serait important d’abord de donner
une définition exacte de ce mot pour mieux comprendre l’intérêt et la portée de son
interdiction par l’islam.
La spéculation est une activité humaine consistant à imaginer, à anticiper les réactions et
activités d’autrui, comme si on était à sa place, et à porter un regard sur notre propre activité,
comme si on était un autre. C’est une définition générale qu’on vient de donner car c’est un
mot qui peut s’adapter à beaucoup de secteurs (boursier, immobilier, financier etc.). L’islam,
dans son interdiction ne visait aucun secteur nommément mais tous les secteurs de façon
générale. Ce qui nous intéresse ici c’est notamment le secteur économique dans sa globalité.
La spéculation constitue un risque énorme dans le monde de la finance et on a plusieurs
illustrations qui le démontrent notamment le « Crach » le plus récent qu’est la crise des
« subprimes » aux Etats unis, qui est le résultat d’une spéculation effrénée dans le domaine de
l’immobilier. Les conséquences ont été énormes car ce fut le début d’une longue crise
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financière et économique dans le monde de fin 2006 à fin 2009. C’est comme pour dire que
cette situation aurait pu être évitée si comme indiqué par la Charia, l’interdiction de la
spéculation était mise en application dans le domaine économique et financière.
La finance islamique qui est considérée comme une finance d’éthique a choisie de se baser
sur des principes fondamentaux inspirés de la Charia tels que l’interdiction de l’intérêt, de la
spéculation, du hasard, et surtout du partage des bénéfices et des pertes visait des objectifs
biens précis que sont la justice, l’équité, la transparence mais aussi et surtout l’égalité dans
toutes formes de transactions.
Il faudrait cependant relativiser les choses car si d’une part ces principes ont des avantages
visibles, ils peuvent aussi avoir des inconvénients.
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la chose à prêter qui devait servir pour autre chose. On décide de mettre de côté nos projets au
profit d’un autre. Logiquement on doit être en droit de réclamer d’un commun accord avec
l’emprunteur un surplus en guise de dédommagement du « temps perdu ».
Pour résumer, l’égalité en matière de prêt ou de transaction financière réside dans
l’application d’un taux d’intérêt qui joue un rôle de régulateur et d’équilibre entre le préteur et
l’emprunteur.
S’agissant maintenant de la spéculation, elle fait partie intégrante de la finance classique voir
même de la vie. La spéculation en finance n’est pas opérée de façon gratuite car elle repose
parfois sur des éléments fiables comme par exemple une étude préalable ou sur des prévisions
chiffrées. A partir du moment où la finance classique met à la disposition des professionnels
tout un ensemble d’instrument pouvant les aider à anticiper de façon objective les événements
futurs, on peut donc penser qu’elle est justifiée. En plus la spéculation est un moyen profitable
qui peut rapporter gros à sa hauteur car en spéculant, il anticipe et en anticipant il gagne du
temps et encore mieux de l’argent.
Il faut aussi rappeler que sans l’existence de spéculateurs, les entreprises ne seraient pas à
même de s’assurer contre les effets des fluctuations du prix des matières premières, des
devises ou des taux d’intérêts. Par exemple la spéculation en bourse trouve son avantage sur
le risque qu’elle engendre. Elle peut soit nous apporter une plus-value intéressante, soit nous
faire perdre de l’argent, dont le montant peut même s’avérer être phénoménal. L’essentiel
c’est de savoir s’y prendre en spéculation. L’autre avantage de la spéculation boursière c’est
aussi le fait de pouvoir vendre des biens dont on ne dispose pas encore, ou acheter des biens
qu’on revendra directement après ou encore spéculer sur de gros montants avec une faible
somme de départ ; et tout cela dans le but d’obtenir plus.
Au final, en bourse, tout est question de spéculation et la meilleure méthodologie serait peut-
être même liée au fait de bien gérer toutes les spéculations que l’on entreprendra.
Du point de vue pratique, la spéculation présente également des avantages. Le spéculateur
prend le risque lui-même, à la place de cet autre opérateur à qui il achète des actions ou des
biens. Il assure l’investissement qu’il a effectué et il prend en sa charge tous les risques
qu’auront pu présenter les actions. Il s’agit ici d’une opération qu’on appellera « couverture
de risque » et on peut dire que le rôle du spéculateur peut s’assimiler au cas d’un assureur vis-
à-vis de son client.
En résumé, on dira que la spéculation constitue la sève nourricière de la bourse et on peut
presque affirmer que sans la spéculation la bourse n’aurait pas sa raison d’être.
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On vient ainsi de voir les avantages et inconvénients de deux des principes fondamentaux de
la finance islamique, on va maintenant voir les instruments de financement proposés par la
banque islamique au PME/PMI.
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Les instruments participatifs utilisés par la finance islamique dans le financement des PME
sont la Moucharakah et la Moudarabah.
1.1 La Moucharakah (association)
C’est un contrat de prise de participation dans lequel la banque et son client participent
ensemble au financement d’un projet. Le droit de propriété est réparti en proportion de la
contribution de chaque partie, et les bénéfices sont partagés selon un accord convenu.
Concernant le partage des profits, deux thèses sont développées : soit la libre répartition des
bénéfices (thèse des écoles Hambalite ou Hanafite) ; soit la répartition des bénéfices en
fonction de la mise de chacun (thèse des écoles Malikite et chafite).
Les associations par Moucharakah peuvent revêtir la forme d’une société anonyme et jouir de
tous les droits en tant que telle. Dans cette opération toutes les parties prenantes sont associées
à la gestion du projet sauf en cas de refus de l’une d’elles d’y prendre part. Les associés sont
rémunérés pour les fonctions qu’ils assument dans la conduite du projet et cela
indépendamment de la répartition générale des bénéfices.
On distingue plusieurs types de contrats de Moucharakah, mais en ce qui concerne notre
étude, il nous semble opportun de parler que du contrat de Moucharakah dégressif et du
contrat de Moucharakah de durée indéterminée.
Le contrat de Moucharakah dégressif est un prêt participatif ou le remboursement se fait selon
un plan définit dans le contrat. A l’échéance, la banque cède ses parts à l’entrepreneur et se
retire complètement du projet au bénéfice de ce dernier. Un contrat de Moucharakah respecte
dans toutes ses lignes les règles du droit contractuel et islamique et est soumis aux mêmes
conditions que le contrat de Moudarabah.
Le contrat de Moucharakah de durée indéterminée est une prise de participation pure et
simple de la banque dans une société et elle demeure actionnaire tant que le projet fonctionne
normalement.
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La Moucharakah peut s’appliquer aux activités du commerce, de l’industrie et de
l’agriculture. Les banques islamiques du Soudan utilisent cette technique de financement dans
le milieu agricole, elles fournissent aux paysans tous les outils, les semences, les engrais, le
carburant etc.… A la vente des récoltes, les fermiers engrangent 30% et la banque et les
paysans se partagent les 70% restant selon les termes du contrat.
Dans ce type de contrat l’importance réside sur l’association car toutes les parties au contrat
jouissent des fruits de l’activité faisant l’objet du contrat au prorata de leur apport et c’est très
avantageux d’autant plus que les pertes aussi sont partagées entre eux selon les mêmes
principes que les profits. Une telle technique nous parait adéquate et adaptées aux besoins des
PME/PMI Africaines qui rencontrent d’énormes difficultés à ce niveau car quand elles
subissent des pertes dans une grosse opération, elles se relèvent difficilement et parfois cette
perte peut entrainer leur disparition.
Schématiquement on aura une représentation du principe de fonctionnement du contrat de
Moucharakah comme suit :
1.2 La Moudarabah (commandite)
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La seule source de revenue possible pour l’emprunteur est sa part de bénéfice (il ne perçoit
aucun salaire).
Dans un contrat de Moudarabah, la responsabilité de la bonne conduite et la gestion du projet
reposent entièrement sur les épaules de l’entrepreneur, la banque évite de s’immiscer dans la
gestion du projet sauf si l’entrepreneur le souhaite. Toute fois dans la pratique, la banque
désigne un ou plusieurs experts chargés de suivre le déroulement du projet grâce au plan de
développement présenté par le promoteur. L’entrepreneur doit coopérer pleinement avec ces
experts et ces derniers doivent être associés à toute modification stratégique ou changement
susceptible d’influencer les résultats. Le promoteur a donc le feu vert tant qu’il suit la ligne de
conduite stipulée dans le contrat de Moudarabah.
Les fonds de Moudarabah sont accordés après une analyse des dossiers de demande présentés
par les intéressées .le choix porte d’abord sur les projets qui ont une rentabilité prévisionnelle
très élevée(atteignant 25%) et présentant moins de risques. A cela s’ajoute la faisabilité du
projet, le cout des investissements, la compétence de l’entrepreneur, ses expériences en la
matière, sa moralité, sa motivation etc.
En générale dans une opération de Moudarabah, la banque fournit 75 à 95% des fonds et cela
par tranche selon la planification indiquée dans le contrat.
Concernant les bénéfices, une clé de répartition est fixée suite aux négociations entre les deux
parties. La rémunération de la banque varie entre 40 et 55% des bénéfices nets. En cas de
faillite, la banque supporte les pertes financières et le promoteur ne subira que des couts
d’opportunité c'est-à-dire son temps et ses efforts. Cependant si la faillite est due à une
négligence ou une faute de gestion de l’entrepreneur, celui-ci devra assumer sa part de
responsabilité.
Un tel contrat trouve son avantage sur plusieurs aspects. Sur le plan de l’apport, on constate
que l’entrepreneur n’a pratiquement aucun apport à faire en dehors de ceux précité. Il faut dire
que le fait que la banque assiste l’entrepreneur sur sa demande pour la bonne conduite du
projet est un avantage pour l’entrepreneur d’autant plus qu’en cas de faillite les
responsabilités seront partagées et que la banque prendra en charge les pertes financières
subis.
L’autre avantage pour le promoteur réside sur le fait qu’il peut s’il le désire être seul
responsable de la gestion du projet sans avoir à ses cotés la banque, cela lui permettra de
mener à sa guise son projet sans recevoir d’ordre de qui que ce soit et de rendre des comptes
sauf en cas de faillite dont sa responsabilité est prouvé.
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Cependant ce type de contrat peut avoir aussi un coté obscure pour le promoteur. En effet si
l’entrepreneur peut assurer seul la gestion du projet il court le risque de remboursement en cas
de faillite si sa responsabilité est mise en cause. Mais aussi le fait d’avoir à ses cotés des
experts commis par la banque pour surveiller et accompagner l’entrepreneur dans cette
gestion de l’affaire peut faire naitre un climat de tension entre les deux parties et ceci ne
favorise pas la bonne marche du projet.
En ce qui concerne le contrat proprement dit de Moudarabah, on note certaines insuffisances
liées notamment à cette possible ingérence dans la gestion du projet, mais aussi et surtout sur
les critères de sélection des projets à financer. Quand ici le choix porte d’abord sur les projets
qui ont une rentabilité prévisionnelle élevée (atteignant 25%) et présentant moins de risque, il
est claire qu’ici les PME en démarrage sont exclus car ne renfermant pas ces critères de
rentabilités très élevés et en ce qui concerne le risque il existera toujours dans le financement
d’un projet.
Ce type de contrat est un contrat certes avantageux mais sélectif car ne s’adressant qu’à une
infime catégorie de projets.
Schématiquement on aura une représentation du principe de fonctionnement du contrat de
Moudarabah comme suit :
Capital Financier Rémunération (1)
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La finance islamique dispose et propose aussi aux PME des instruments de dettes tels que la
Mourabahah et l’Ijara qui sont des outilles très utilisés dans la pratique pour le financement
des projets.
2.1 La Mourabahah :
C’est le produit vedette de la finance islamique actuelle. C’est un contrat d’achat et de revente
dans lequel la banque achète à un fournisseur un bien corporel à la demande de son client,
auquel elle revend le bien avec une marge bénéficiaire. La banque achète le bien puis le
revend au client par traite selon un prix ouvertement publié, entrainant des couts et un profit
administratif. L’opération de crédit n’est qu’un accessoire à l’opération commerciale.
Après la signature du contrat, la banque se charge de toutes les opérations liées à l’acquisition
et au transfert du bien au donneur d’ordre. Après la livraison, le bien devient la propriété
exclusive du donneur d’ordre. Ce dernier à la possibilité de payer comptant le bien après la
livraison ou opter pour un paiement différé. Dans ce dernier cas, le paiement peut être sous
forme de loyer avec un échéancier bien défini que le client doit s’engager à respecter. Cette
modalité de paiement amène certains auteurs à affirmer que la Mourabahah est identique au
prêt à intérêt, parce que ces loyers comprennent la marge de profit de la banque et peuvent
être considéré comme des intérêts versés par le client. En guise de réponse, les théoriciens de
la finance islamique affirment que la différence entre ces deux opérations est que le prêt à
intérêt classique ne concerne que l’argent alors que la Mourabahah ne porte que sur des actifs
réels.
La Mourabahah pose les mêmes conditions de validité du droit contractuel, d’abord les
cocontractants doivent manifester librement leur consentement, jouir de la capacité de
contracter et le bien objet du contrat doit être connu en détaille. Les dossiers de demande de
financement sous forme de Mourabahah déposés par les clients doivent comprendre non
seulement la nature, la qualité, les quantités mais aussi les caractéristiques techniques des
biens concernés. Il ne doit y avoir aucune ambigüité au sujet du prix du bien, la banque et son
client doivent informer en détaille sur toutes les charges liées à l’acquisition de
l’immobilisation. Ainsi la banque ne peut sous aucun prétexte modifier le prix au départ dans
le contrat sauf avec l’accord du client donneur d’ordre.
Pour les opérations de Mourabahah, les banques islamiques demandent les mêmes garanties
que les banques classiques.
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En effet, pour se protéger contre les risques de défaut de paiement et de changement d’avis
des clients, les banques islamiques exigent des garanties qui en principe doivent être en
fonction des moyens du client. La banque peut aussi prendre le bien vendu comme gage, tout
dépend des termes du contrat. La banque centrale du Liban par exemple conseille les banques
islamiques à exiger un apport personnel du client qui ne doit pas être inférieur à 15% du
montant total du contrat. En cas de défaut de paiement lié à la mauvaise gestion du client, la
banque peut appliquer des pénalités mais aussi exiger un dédommagement selon un taux fixé
dans le contrat.
La Mourabahah est l’instrument de financement le plus utilisé dans le monde de la finance
islamique.
La Mourabahah peut être très utile aux PME qui, à cause de leur faiblesse sur le plan
financière et commercial ont des difficultés à accéder à certains marchés contrairement aux
grandes entreprises. Pour les PME, la Mourabahah pourrait être un excellent moyen pour
importer des marchandises, des matières premières ou des équipement et outils industriels.
Il serait prétentieux de présenter le contrat de Mourabahah comme étant parfait mais en tout
cas c’est une aubaine pour les PME/PMI Africaines, il reste juste à le vulgariser.
Schématiquement on aura une représentation du principe de fonctionnement du contrat de
Mourabahah comme suit :
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C’est un contrat de crédit-bail par lequel une partie loue des biens durables (mobiliers ou
immobiliers) pour un loyer et une échéance déterminée. Le Propriétaire du bien (la banque)
supporte tous les risques liés à la propriété. L’Ijara peut prendre la forme d’un simple contrat
bail (Ijara tachghilia) ou être accompagné d’un contrat permettant au preneur de bail
d’acquérir le bien à la fin d’une période donnée (Ijara Wa iqtinaa). Pour être en conformité
avec la charia, le financeur du cycle de production doit d’abord acheter et prendre possession
des produits ou des équipements avant de les revendre à l’industriel avec une marge. Ceci est
consigné dans un contrat impliquant les trois parties prenantes : la banque, le client et le
fournisseur. Cette « triangulation » de l’opération de financement est censée non seulement
garantir la destination du prêt mais aussi et surtout impliquer le préteur dans l’évaluation de
son client donc de sa prise de risque effective.
Dans une opération d’Ijara, le matériel demeure la propriété de la banque pendant toute la
durée du contrat. En d’autres termes l’établissement de crédit garde la nue-propriété du bien et
ne transfert au client que l’usus et le fructus. Le contrat d’Ijara ne concerne que les biens
durables et répondant à un standard défini par la banque.
Les actifs comme les licences d’exploitation et ressources naturelles (pétrole, minéraux etc.),
les brevets, les droits d’auteur, n’entrent pas dans le cadre d’un contrat d’Ijara.
Pour jouir d’un contrat d’Ijara, le client (locataire) doit fournir un certain nombre de
documents qui feront l’objet d’une analyse de la part de la banque. Ce sont : la demande
d’acquisition du bien sous Ijara, une facture pro forma, les états financiers des trois dernières
années.
Le contrat d’Ijara doit contenir des clauses précisant : la nature de l’opération, le bien,
l’engagement du client à louer le bien, le montant des loyers, les modalités de son paiement et
les dates d’échéance, les divers frais et les cas ou conditions de résiliation du contrat et de son
renouvellement.
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Dans cette opération, les loyers sont déterminés d’accords partis entre l’institution de crédit
islamique et le locataire. Les loyers sont en général fixés en fonction des moyens du locataire,
ainsi on distingue deux types de barèmes : un barème linéaire et un barème dégressif.
Pendant toute la durée d’un contrat d’Ijara, le locataire est seul responsable du bien, raison
pour laquelle il est souvent sollicité directement ou indirectement pour l’assurance. Le contrat
d’Ijara nécessite aussi des garanties qui peuvent être des suretés réelles ou personnelles,
souvent c’est le bien objet du leasing qui constitue la garantie. L’Ijara est un contrat
synallagmatique et sa durée est irrévocable. Les causes pouvant mettre fin au contrat d’Ijara
sont : le non-paiement des loyers, la sous location, la cession ou la mise en gage du bien,
l’asymétrie de l’information. Si le locataire ne respecte pas ses engagements, il devra restituer
le bien à la banque et verser les loyers restant en guise d’indemnisation. Les banques
islamiques sont beaucoup plus souples concernant les garanties dans les contrats d’Ijara que
les banques classiques dans les contrats de crédit-bail.
En effet, les banques islamiques sont en principe plus sensibles aux difficultés d’ordre
économiques et financières aux quelles peuvent être confrontées les locataires et qui sont
indépendant de ces derniers. En général dans ces cas, les banques islamiques accordent un
délai supplémentaire pour permettre aux locataires d’améliorer leur situation de trésorerie.
A la fin du contrat, le locataire peut renouveler le contrat, dans ce cas les loyers seront
inférieurs à ceux du premier contrat. Il peut aussi décider de restituer le bien et mettre fin au
contrat d’Ijara ou simplement convenir avec la banque pour un transfert de propriété en
achetant le bien. Dans ce dernier cas en principe la banque ne demande qu’une somme
symbolique puisqu’elle est déjà rentrée dans ses fonds, la BIS en général remet le bien au
locataire à la fin du contrat.
L’Ijara ou le crédit-bail est un mode de financement qui peut permettre aux particuliers et aux
entreprises surtout les PME en démarrage d’obtenir des équipements ou des immobilisations
qu’ils ne peuvent acheter directement. Ce type de financement doit être privilégié par les PME
grâce aux avantages du système des amortissements et du fait que les loyers payés sont
considérés comme des charges sur le plan comptable.
Le seul problème qu’on peut noter sur ce type de contrat réside sur les documents à fournir
pour un locataire pour bénéficier de ce contrat car encore une fois il parait difficile pour une
PME fraichement créée de disposer de tous ces documents par exemple les états financiers
des trois dernières années.
Le contrat d’Ijara est aussi utilisé dans la conception des obligations islamiques (les sukuks)
ou les loyers représentent les coupons et le bien l’actif sous- jacent. Au niveau de la société
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générale de banque du Sénégal (SGBS) par exemple dans le cadre d’une opération de crédit-
bail, la banque peut financer le matériel jusqu’à hauteur de 100% du prix d’achat, les frais de
dossier sont de 0,25% de la base Locative (minimum 75000 FCFA) et les loyers sont réglés
d’avance le 15 de chaque mois.
Du coté de la BIS, l’ouverture du dossier de crédit Ijara est fixée à 5000 f CFA, la mise en
place varie entre 30000 et 10000fcfa en fonction du client et les loyers sont déterminés entre
les parties.
Il est important de signaler qu’en dehors de l’Ijara simple il existe aussi l’Ijara Wa Iqtinaa, qui
est un contrat de crédit-bail au même titre que la première cité. La seule différence est que le
locataire s’engage ici dès le départ à racheter le bien à la fin du contrat. Dans cette opération,
les loyers payés servent à la fois de rémunération à la banque mais aussi de marge
bénéficiaire. La BIS ouvre au nom du locataire un compte d’investissement dans lequel seront
versés les loyers et ce compte fait l’objet d’une rémunération de la part de la banque au profit
du client.
Schématiquement on aura une représentation du principe de fonctionnement d’un contrat Ijara
comme suit :
3.1 Le Salam :
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C’est un contrat d’achat comportant la livraison différée de marchandises payés au comptant
(principe inverse de la Mourabahah). La banque intervient en qualité d’acquéreur d’une
marchandise qui sera livrée à terme par un client qui bénéficie d’un paiement comptant
immédiat.
Cela permet au client de disposer de liquidités pour financer son cycle de production.« Les
règles de la charia interdisent en principe toute transaction commerciale dont l’objet est
inexistant au moment de sa conclusion. Cependant, certaines pratiques Commerciales, bien
que ne répondant pas à cette condition, sont tolérées compte tenu de leur nécessité dans la vie
des gens. C’est le cas de la vente Salam qui a été autorisée par le Prophète Mohamed (PSL)
dans le Hadith « celui qui pratique le Salam, qu’il le fasse pour un volume connu, pour un
poids connu et pour un délai connu » ».
3.2 L’Istina :
C’est un prêt gratuit exceptionnel accordé en général à un client fidèle qui rencontre des
difficultés. La banque ne prend pas de profits et le client ne rembourse que le principal qui lui
a été accordé. Ce produit ne représente qu’à peine 1% des emplois des banques islamique.
Après étude des différents instruments proposés par la banque islamique aux PME/PMI, on
constate qu’à part les quelques insuffisances soulignées que ces instruments constituent un
moyen efficace et très adapté aux besoins des PME/PMI Africaines. Il appartient dès lors à
ces dernières de s’approprier ces instruments pour satisfaire leurs besoins de financement et
en même temps faire de la banque islamique un allié sure pour leur développement et assuré
ainsi leur pérennité dans un environnement économique très hostile.
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Le terme arabe Sukuk signifie littéralement « titre » ou « certificat ». Dans le droit musulman,
les Sukuk sont des titres d’investissement collectifs qui atteste que, au terme de la période de
souscription, leur porteur est propriétaire d’une part :
- Dans la propriété du bien (ou d’un ensemble de biens) identifié (s) ;
- Dans la jouissance d’un bien (ou d’un ensemble de biens) identifié (s) ;
- Ou plus largement dans un projet d’investissement Sharia compatible ;
Le porteur de Sukuk bénéficie ainsi des avantages découlant de cette propriété : il a droit à
une part de revenus qui est généré par l’actif qui sert de sous-jacent à l’opération. Mais, en
même temps, en tant que propriétaire, il doit également supporter les risques inhérents à la vie
de l’actif (risque de propriété, de l’usage, de liquidité, de marché, etc.) : ce qui explique
notamment que, en cas de mauvaise performance économique de celui-ci, il en subit les
conséquences. C’est là d’ailleurs une différence fondamentale entre les Sukuk et les
obligations : le paiement du coupon et le remboursement de l’investissement est garantie
contractuellement à l’investisseur, et ce, quelque soit la performance de l’actif ou du projet lié
à l’émission obligataire.
Il existe plus d’une dizaine (quatorze types sont énumérés par l’AAOIFI) de types de Sukuk
différents, et ce, en fonction du contrat établi sur l’actif qui sert de sous-jacent à l’opération.
Les plus connus sont les suivants :
o Sukuk salam, ou les sommes récoltées des porteurs de Sukuk servent à régler au
comptant un bien devant étre livré à terme suivant des conditions biens définies. Après
livraison, ledit bien est généralement revendu et le bénéfice réalisé alors constitue la
rémunération des investisseurs.
o Sukuk istinâ, ou les sommes récoltées des porteurs de Sukuk servent à régler un bien
qui va être produit, construit suivant des caractéristiques bien définies. Ici
généralement, le bien est revendu après livraison et le bénéfice réalisé alors constitue
la rémunération des investisseurs.
Ces deux premiers types de Sukuk peuvent être utilisés dans le cadre de financement
d’infrastructures couteux faisant l’objet d’un partenariat public-privé. Mais ils ne sont pas
négociables et ne peuvent donc être vendus sur le marché secondaire.
o Sukuk Mourabahah, ou les sommes récoltées des porteurs de Sukuk servent à régler
un bien qui est ensuite revendu avec une marge bénéficiaire déterminée, ce bénéfice
constituant encore une fois la rémunération des investisseurs.
o Sukuk Ijara, les sukuk les plus populaires et les plus répandus dans le monde
aujourd’hui. Ici les sommes récoltées des porteurs de Sukuk servent à faire
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l’acquisition, pour le compte de ces derniers, d’actifs définis (de nature immobilière
ou mobilière) pour les mettre en location (s’ils ne le sont pas déjà).
Comme indiqué précédemment, cette propriété leur donne droit à une part du loyer
perçu, mais les rend également responsables des éventuelles dépenses engagées pour
le maintien de l’actif en état d’être loué. De même, les investisseurs sont soumis au
risque de pertes liés à une mauvaise ou une absence de performance des actifs : c’est
le cas par exemple dans une opération immobilière ou il y aurait des locaux non loués.
Puis, à terme, les actifs sous-jacents sont vendus et le montant obtenu alors est reversé
aux investisseurs.
Dans la pratique, le montage d’une opération de sukuk est un exercice qui se révèle
relativement complexe. Il faut ainsi trouver les véhicules juridiques appropriés et les contrats
adéquats qui permettent de répondre simultanément à une double exigence :
- Il s’agit, d’un côté, de trouver le moyen pour rendre l’opération financièrement
attractive. Ce qui, dans la pratique et avec des actifs de nature immobilière
notamment, n’est pas une mince affaire : il faut par exemple éviter les surcoûts liés
aux multiples transferts de propriété, en sachant que le « trust », autour duquel sont
régulièrement élaborés les montages de sukuk en droit anglo saxon, n’a pas de réel
équivalent dans le droit français, ou encore trouver le mécanisme qui permettrait
d’avoir un traitement fiscal optimisé de la rémunération versée aux investisseurs.
- Et, d’un autre côté, bien évidemment, il faut que l’ensemble des impératifs de
conformité au niveau du droit musulman soient respectés. Ainsi, il faut par exemple
que le droit exercé par les porteurs de Sukuk sur l’actif sous-jacent répond
scrupuleusement aux conditions de la propriété telle que celle-ci est perçue dans le
droit musulman.
- Autre exemple : il faut que les relations contractuelles entre les porteurs de Sukuk et
les gestionnaires de projets ne comprennent pas de clauses problématiques : on peut
utilement rappeler que, dans une opération de Sukuk Ijara portant sur un actif
immobilier, un gestionnaire agissant en tant que « wakil » ou moudarib pour les
investisseurs ne peut prendre l’engagement de racheter, au terme de l’opération, le
bien concerné à son prix initial. Cela constitue en effet un moyen détourné pour
garantir aux porteurs de Sukuk le capital qu’ils ont investi : ce qui, dans une opération
de nature participative, n’est pas autorisé dans le droit musulman.
- Dernier exemple : il faut que les contrats conclus sur les actifs sous-jacents soient, eux
aussi, Sharia compatible : ainsi, dans un sukuk Ijara, le contrat de location devra
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respecter les règles du droit musulman qui réglemente l’usage de l’actif, les
responsabilités du locataire etc.….
En tous les cas, toute opération de lancement de sukuk doit, au préalable, faire l’objet d’un
examen approfondi de la part d’un Sharia Board, qui prononcera alors un avis de conformité
sous la forme d’une « fatwa ».
Enfin, il ne faut pas oublier que les sukuk Ijara ne constituent qu’un type parmi tant d’autres :
a chaque type de projet son sukuk approprié.
Augmenter le nombre de sukuk pouvant potentiellement être lancé, c’est ouvrir à chaque fois
un peu plus grand la porte aux investisseurs potentiels.
Après avoir mesuré la pertinence des instruments financiers islamiques, on va maintenant voir
ses spécificités vis-à-vis de la finance traditionnelle.
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En effet, les banques islamiques se heurtent à des obstacles spécifiques dans la gestion de la
liquidité, l’interdiction des intérêts ayant entrainé le sous développement des sources de
financement.
De plus, le risque opérationnel et l’incertitude juridique peuvent être accentué par l’absence
de normalisation des produits et le manque d’harmonisation des normes islamiques, en raison
notamment des différences entre les interprétations de spécialistes et la Charia, entre les
normes comptables, etc.…
De même, l’interdiction de financer certains secteurs limite les catégories d’actifs éligibles
aux investissements, ce qui contribue à accroître le risque de concentration dans des secteurs
plus sensibles à la conjoncture tels que l’immobilier.
La finance islamique comporte certes des atouts comme on vient de le voir mais aussi elle
connait des limites dues principalement aux risques cités ci-dessus (risque opérationnel et
l’incertitude juridique).
Ainsi, après avoir étudié ses atouts et ses limites on va faire un diagnostic de la finance
islamique en montrant ses avantages et ses inconvénients.
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Dans le cadre toujours de notre étude, nous tenterons autant que faire se peut de faire une
analyse exhaustive de la finance islamique en faisant apparaitre les avantages et inconvénients
qui découlent de la relation de financement entre les banques islamiques et les PME/PMI et
aussi de donner quelques recommandations visant à améliorer cette relation de façon à le
rendre plus fluide et plus équilibrer pour une meilleure collaboration future.
La finance islamique procure beaucoup d’avantages pour les PME surtout du fait du caractère
plus social des banques islamiques par rapport à la plupart des banques classiques. En général,
les banques islamiques tiennent compte des éléments indépendants des actions et de la volonté
de l’entrepreneur et qui peuvent influer sur les résultats provoquant ainsi des perturbations
dans le remboursement des prêts. Dans ces cas les banques islamiques ont souvent l’habitude
de rallonger les délais de remboursement. L’absence de taux d’intérêt constitue aussi un
avantage pour les PME car en lieu et place de l’intérêt les banques islamiques optent pour un
partage des profits mais aussi de pertes. Ce partage ne concerne que les résultats après
déduction de toutes charges y compris la rémunération de l’exploitant. En plus la clé de
répartition n’est pas imposée par la banque mais plutôt déterminée en commun accord entre la
banque et le client. Dans les financements islamiques, les banques assument autant de risques
que leurs clients dans les projets et cela à cause du principe selon lequel c’est lui qui est à
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même d’assurer les risque qui doit le faire. Les banques islamiques agissent ainsi sauf si les
pertes sont dues à des fautes de gestion de l’entrepreneur (négligence, mauvaise foi etc..).
Aussi la nature de certaines opérations financières islamiques peut être d’un grand intérêt pour
les PME. Comme nous l’avons vue, les opérations de Moudarabah, Moucharakah ou
Mourabahah peuvent être très utile aux PME.
Les financements islamiques peuvent être aussi utile aux entreprises débutantes ou celles qui
veulent exploiter de nouveaux marchés et cela grâce aux instruments de participation comme
la Moucharakah et la Moudarabah. Ainsi les promoteurs grâce à un partenariat reposant sur un
partage des risques et des profits pourront réaliser leurs projets. Il ya aussi les opérations
d’Ijara, d’Istina de Salam et de khard Hassan sont des instruments très adaptés au financement
du haut du bilan que les PME peuvent facilement intégrer dans leur plan d’investissement.
Au niveau des garanties, les banques islamiques demandent souvent presque les mêmes que
celles des banques classiques. Mais au niveau des banques islamiques ces garanties peuvent
être supprimées au profit de la réputation du promoteur, de l’impacte social du projet et de la
qualité des relations entre l’entrepreneur et la banque.
Toutefois, il ressort que les produits offerts par les banques islamiques pourraient être
particulièrement adaptés aux besoins des petites et moyennes entreprise, notamment en
Afrique et ce, pour quatre raisons :
• la faiblesse des PME en fonds propres est bien connue et constitue, en effet un obstacle
majeur à l’accès au crédit bancaire ; or le financement islamique n’exige pas d’apport en
fonds propres et moins de garanties par rapport aux banques dits classiques. Au niveau des
garanties les banques islamiques demandent souvent presque les mêmes que les banques
classiques, mais au niveau des banques islamiques ces garanties peuvent être allégés ou même
supprimés au profit de la réputation du client, de l’impact social du projet et de la qualité des
relations entre la banque et son client.
• l’endettement excessif résultant de cette faiblesse en fonds propres entraine des frais
financiers importants et met en péril l’équilibre financier de la PME toute entière ; or le
financement islamique ne permet pas l’imposition d’intérêt fixes, il est basé sur le principe du
partage des profits et des pertes, après cout. En plus, la clé de répartition des pertes et des
profits n’est pas imposée par la banque mais plutôt déterminée par négociation entre la
banque et le ou les clients.
La banque islamique assume cette situation sauf en cas de pertes dues à des fautes de gestion
flagrant de l’entrepreneur (négligence, mauvaise foi etc. …).
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• la banque peut faire jouer son poids et ses relations, alors qu’une PME seule ne fait pas le
poids sur les marchés et doit souvent subir des fluctuations importantes dans
l’approvisionnement des impôts.
• la gestion de bon nombre de PME est loin de créer la confiance dans une banque ; or le
financement islamique conçoit la relation banque-PME plutôt à long terme, dans un
partenariat avec notamment un rôle actif de la banque dans la gestion de l’affaire (voir la
Moucharakah).
Le premier des inconvénients liés aux financements islamiques pour les PME est que les
banques islamiques refusent de financer les activités dont la licéité du point de vue de la
charia n’est pas prouvée. Certains projets doivent obtenir l’approbation du comité de charia
pour bénéficier du financement des banques islamiques. Il peut arriver que l’activité financée
soit « halal » mais engendre indirectement une autre activité qui ne respecte pas les normes de
la charia. Tout ceci fait que les montages financiers comprenant une part islamique sont très
difficiles à mettre en œuvre, nécessitant souvent l’intervention de spécialistes du droit
islamique et des financements islamiques. Ce qui peut avoir pour conséquence une
augmentation du cout final du projet.
Dans le cadre d’un projet, les banques islamiques exigent souvent la preuve de rentabilité
prévisionnelle très élevée avant d’accorder leur financement. Et si le projet est jugé risqué ou
si la banque n’a pas une excellente relation et qui date de plusieurs années avec
l’entrepreneur, les garanties peuvent être très élevées (hypothèque en général). Etant donnée
que les banques islamiques prennent plus de risques que les banques classiques, elles exigent
un dossier solide du promoteur, de l’expérience et la maitrise dans son domaine d’activité.
Aussi, en recourant aux financements islamiques, les PME peuvent courir le risque
d’ingérence de la banque dans leurs affaires. C’est le cas des opérations de Moudarabah et de
Moucharakah ou le promoteur peut difficilement apporter des modifications dans la conduite
du projet sans l’autorisation de la banque.
Les produits financiers islamiques sont souvent plus couteux que ceux des banques classiques.
Cela ne tient qu’au fait que ces produits sont souvent très imposés, même si pour l’instant
certaines banques islamiques sont en négociation avec les administrations fiscales pour une
baisse de leurs charges fiscales. On peut citer le cas des opérations de Mourabahah ou on
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constate une double imposition, d’abord la banque en achetant le bien doit payer la TVA qui
est de 18% (Sénégal) ce qui sera répercuté sur le prix de vente. Le client en achetant le bien
au niveau de la banque doit également payer la TVA sur le prix d’achat constitué par le prix
de revient du bien plus la marge de la banque.
Sur le plan financière, les instruments de financement par participation ont un effet de levier
nul parce que le client dans ces opérations ne reçoit directement aucune somme d’argent
provenant de la banque,
D’où D/CP = 0 avec D= dettes et CP = capitaux propres.
Ce qui à une conséquence sur la rentabilité financière que l’on ne peut négliger.
Après avoir vu les avantages et inconvénients du financement islamique pour les PME, nous
allons maintenant voir les forces et les faiblesses pour les banques islamiques.
Il est très intéressant pour les banques islamiques de financer des activités des PME/PMI car
en concentrant une partie de leurs activités sur les PME/PMI, les banques islamiques
diversifient ainsi leur clientèle et agrandissent du coup leur part de marché. Même si elles
enregistrent moins de recettes avec les PME/PMI qu’avec les grandes entreprises, les banques
islamiques peuvent compter sur l’effet d’échelle induit par l’importance du nombre de
PME/PMI pour s’en sortir.
Dans le cadre des opérations de financement par participation, les banques islamiques
enregistrent souvent des résultats supérieurs à ceux des opérations de crédit classiques. Les
banques islamiques étant rémunérées à partir des profits réalisés voient donc leurs recettes
augmenter au fur et à mesure que la rentabilité du projet financé s’améliore. Alors que les
recettes du crédit classique sont souvent fixes et ne varient qu’avec les taux de base bancaire
si seulement cela est précisé dans le contrat.
Etant donné que la plupart de leurs financements ne portent que sur des actifs réels, les
banques islamiques règlent de manière partielle leurs problèmes de garanties car les actifs
financés constituent en même temps des suretés (Ijara, Istina, la Salam, et le khard Hassan).
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Les banques islamiques dans beaucoup de leurs opérations de financement rencontrent de
nombreuses difficultés. Ces difficultés sont liées soit à la nature de leurs opérations de
financement ou aux principes même de la finance islamique.
Dans le cas des opérations de participations comme la Moucharakah et la Moudarabah, les
banques islamiques prennent des risques que les banques classiques ne prennent pas. En
posant comme condition de leur rémunération la réalisation de profits grâce à l’activité
financée, les banques islamiques non seulement s’exposent aux aléas de la vie économique,
aux risques de défaut de paiement et sont souvent victimes d’asymétrie de l’information de la
part de leurs clients. En jetant un coup d’œil dans les rapports annuels de la BIS, on remarque
un montant des créances en souffrance qui est très élevé. Au niveau de l’actif du bilan, les
créances douteuses et litigieuses pour les exercices 2005 et 2006 se chiffrent respectivement à
487 et 780 millions de FCFA soit une augmentation de 60,2% en l’espace d’une année et c’est
énorme. Même si l’on ne peut attribuer la totalité de ces comptes aux PME/PMI, il faut
reconnaitre qu’elles y ont une part qui n’est pas négligeable.
Aussi sur le plan fiscal, ressortent de ces opérations des problèmes qui ont tendance à minorer
les gains des banques islamiques. La marge sur les actifs vendus dans les opérations de
Mourabahah et les bénéfices des opérations de participation ne sont souvent pas considérés
par les administrations fiscales comme des produits financiers au même titre que l’intérêt
classique, donc ces profits subissent l’impôt sur les revenus.
De même la TVA et les taxes d’enregistrement sur certains produits comme Ijara et la
Mourabahah entrainent une augmentation du cout de ces produits. Ce qui est un obstacle pour
ces produits sur le plan de la compétitivité par rapport aux produits financiers classiques.
Selon les principes de la finance islamique, les banques islamiques doivent prendre dans les
opérations de financement au moins autant de risques que leurs clients, elles ne peuvent donc
transférer la majeure partie des risques sur les clients comme peuvent le faire les banques
classiques. Et aussi en cas de retard de paiement de la part des clients, les banques islamiques
par principe peuvent difficilement appliquer des pénalités de retard par crainte de se voir
pratiquer le Riba. Par peur de pratiquer le « Gharar », les banques islamiques n’ont pas
recours aux instruments de couverture comme le SWAP, les options etc.… ce qui à pour
conséquence une exposition aux risques de taux de change dans les opérations au niveau
international.
Au terme de cette analyse, il semble donc important pour nous de faire quelques
recommandations par rapport à la finance islamique en général mais en particulier par rapport
à sa relation avec les PME/PMI.
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3. Les recommandations :
Avec l’évolution de la finance islamique, le champ d’action de la charia board sera
probablement amené à s’étendre. Plusieurs défis se profilent déjà à l’horizon pour les charias
scholars. En témoignent les voix qui s’élèvent aujourd’hui de part et d’autre pour réclamer
notamment que :
Dans leur avis de charia compatibilité, en sus de la nécessaire vérification des
caractéristiques des produits pour s’assurer de leur concordance avec les grands
principes du droit musulman, les experts accordent aussi une plus grande attention à
leur éventuel impact négatif au niveau éthique. Concrètement, il s’agirait par exemple
de condamner totalement pour un musulman l’actionnariat dans une société dont
l’activité principale est, en soi licite mais qui, au vu et au su de tous, se montre
coupable de graves dérives envers son personnel, les consommateurs, la société ou
l’environnement.
Un effort particulier soit mené pour le remplacement des pratiques de financement
comme la Mourabahah par des opérations permettant réellement à l’esprit de la
finance islamique de se manifester, comme le recours à des outils faisant appel à un
partenariat équitable, avec partage de risques et de profits.
Avant le lancement d’un nouveau produit ayant pour but de répliquer un mécanisme
sophistiqué de la finance islamique conventionnelle mais dont le caractère charia
compatible est controversé, un examen approfondi soit mené concernant les
conséquences négatives que celui-ci pourrait entrainer avec sa diffusion à grande
échelle.
Au niveau du suivi et du recouvrement, la qualité de l’information fournis par les PME
constituant un obstacle à l’intervention des intermédiaires Africains, il s’avère nécessaire, une
fois le crédit accordé, de mettre en place un système de suivi pour contrôler les travaux
relatifs à la réalisation de l’investissement d’une part, et à l’exploitation proprement dite de la
PME d’autre part. En outre, il doit exister une collaboration étroite entre les institutions
financières, islamiques ou non, avec les structures chargées de la promotion des PME.
Les banques islamiques sont considérablement désavantagées face à la concurrence des autres
banques classiques car elles n’ont pas véritablement accès au marché monétaire. Les banques
classiques ont toujours la possibilité d’avoir recours aux autres banques et à la banque
centrale lorsqu’elles ont des difficultés de liquidités. Il faudrait donc trouver une solution
contournant le problème de paiement des Intérêts pour que les banques islamiques puissent,
elles aussi, recevoir l’assistance financière requise dans de telles conditions.
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En ce qui concerne les banques centrales des pays de résidences des banques islamiques
notamment la BCEAO, elle doit faciliter la tache aux banques islamiques en réduisant le
montant des réserves obligatoire car ces réserves font l’objet d’une rémunération de la part de
la banques centrale(BCEAO) sur la base d’un taux d’intérêt. Or les banques islamiques ne
sont pas en mesure de bénéficier de cet avantage du fait du taux d’intérêt qui est interdit par
les textes fondamentaux régissant le fonctionnement d’une banque islamique. La BCEAO doit
suivre l’exemple de certains pays cités en exemple précédemment tel que la Jordanie en
1970(qui avait un ratio de 25% pour la banque islamique contre 30% pour celles classiques),
en diminuant son ratio pour la banque islamique et ainsi équilibrer la balance qui jusque là
était en faveur des banques classiques.
Si jamais cela arrivait, la banque islamique se trouverait dans une situation plus confortable
pour poursuivre et atteindre ses objectifs de croissance dans la sous région et logiquement les
entreprises Africaines en particulier les PME/PMI en seront les principales bénéficiaires.
Il pourrait aussi y avoir un dialogue entre les banques classiques et les banques islamiques.
En effet, les banques classiques pourraient, dans le cadre de la diversification de leurs
produits adoptés de nouveaux instruments financiers déjà expérimentés par les banques
islamiques. Ainsi, à coté du crédit ordinaire des banques, il serait nécessaire d’instituer le
pratique partenariat sous forme de joint-venture en couplant une PME national à une
entreprise étrangère ou encore, d’encourager la pratique du leasing correspondant à l’Ijara Wa
Iktina.
Inversement, la banque islamique pourrait trouver un moyen lui permettant d’utiliser les
opérations utilisées dans les banques classiques telles que l’escompte ou le découvert bancaire
selon des modalités conformes à la charia.
En ce qui concerne les PME/PMI, elles doivent faciliter la tâche aux banques islamiques en
produisant des informations fiables sur leur situation financière.
Ainsi les états financiers produits par les PME/PMI doivent respecter les normes requises par
le SYSCOA révisé et par les banques islamiques pour dissiper tout éventuel mal entendu qui
pourrait surgir lors d’une demande de financement.
Les PME//PMI doivent se rapprocher d’avantage des banques islamiques pour mieux
s’accommoder de leurs outils de financement et ainsi participer à la vulgarisation des
instruments qui leur sont proposés et en même temps de la finance islamique qui reste jusque-
là méconnu du grand public en général et dans le milieu des affaires en particulier.
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CONCLUSION
Vieille de ses 40 années, la finance islamique occupe aujourd’hui une place très importante
dans l’univers de la finance. Elle présente un taux de croissance très élevé dans le monde et
cela est la preuve que son efficacité n’est plus à démontrer.
Malgré ce regain de forme, il faut tout de même noter que la finance islamique à rencontrer et
continue de rencontrer d’énormes difficultés liées à la réglementation bancaire, à la fiscalité, à
la répartition des risques au niveau des banques islamiques mais aussi et surtout à son aspect
religieux.
Il est important de signaler les avancés connus par la finance islamique au cours des derniers
décennies dans le continent Africain car s’étant implanté dans plusieurs pays. En Afrique, la
finance islamique est encore à ses premiers pas même si on note de plus en plus l’ouverture
des banques islamiques dans la plupart des pays. On constate aussi que les banques islamiques
sont très peu connues même dans les pays dont la population est majoritairement musulmane
comme au Sénégal. On a l’impression que les banques islamiques sont plus replier sur elles
même par rapport aux banque classiques. Pourtant les banques islamiques peuvent jouer un
rôle très important dans la croissance économique des Etats en s’investissant d’avantage aux
cotés des PME/PMI. Les banques islamiques dans les pays de la zone U.E.M.O.A doivent
profiter des dérogations qui leur sont offertes sur le plan de la réglementation bancaire pour
amplifier leur coopération avec les PME.
En effet, les PME traversent une situation économique très difficile de nos jours, donc toutes
les sources de financement doivent être exploité par ces derniers y compris les financements
islamiques, qui d’ailleurs bien qu’un peu complexes offrent de réels avantages aux PME/PMI.
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Le principal défi qui se pose aujourd’hui aux banques islamiques réside dans la tentation
d’imiter les banques classiques en évitant de prendre des risques et en cherchant
systématiquement la sécurité dans le placement de leurs fonds, perdant ainsi leur raison d’être
et vidant leur action de sa dimension éthique et solidaire orientée vers le développement. Les
banques islamiques doivent remettre en cause leur positionnement d’intermédiaire financier
calqué sur le modèle occidental et qui a généré des modes de financement hybrides entre le
prêt et l’investissement, qui cherchent à garantir simultanément le capital et son rendement.
L’objectif stratégique de la finance islamique dépasse en effet le simple bannissement de
l’intérêt : son but ultime st de participer au développement, à l’augmentation de la production
de biens et services et à la création d’emplois. Le fait, au plan théorique, de ne pas mettre
suffisamment l’accent sur la règle « les profits doivent aller de pair avec les risques », et au
plan pratique d’ignorer totalement cette règle dans la plupart des opérations entreprises par les
banques islamiques, en recourant à des formules qui garantissent et le capital et le rendement,
vont manifestement à l’encontre de cet objectif ultime. La finance islamique est aujourd’hui
un marché lucratif qui utilise des techniques sophistiquées visant à réaliser le même
rendement que la finance traditionnelle. Elitiste, cette industrie cible avant tout les fortunes
des pétromonarchies, tandis que les classes moyennes et les PME peinent a trouver des
services bancaires respectant l’éthique islamique.
L’accès au financement est l’une des principales contraintes au développement des PME/PMI.
Les banques islamiques doivent abandonner leurs pratiques qui s’apparentent à l’usure et
s’inspirer du modèle Américain du capital-risque qui privilégie le partage des profits et des
pertes, comme l’exige l’éthique islamique au lieu des intérêts bancaires. En ce sens la pratique
du capital-risque par les institutions financières Américaines est plus « islamique » que
beaucoup des solutions proposées par les banques islamiques qui maquillent leurs produits
pour leur donner un semblant de conformité à l’islam alors qu’il s’agit en fait d’usure. En
acceptant de financer des projets avec un esprit de partenaire et non d’usurier, les banques
islamiques à l’instar des institutions de capital-risque occidentales permettront la
concrétisation de projets innovants ou à fort potentiel de développement (startups), et créeront
des milliers d’emplois.
Au vue de la situation économique que traverse nos pays, les banques islamiques ont une
carte très importante à jouer dans le paysage financier notamment dans le financement des
PME/PMI qui sont confrontées à de réelles difficultés de financement du fait de la réticence
des banques classiques qui hésitent à financer des structures confrontées à une réalité de crise
économique sans précédente.
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C’est d’ailleurs l’occasion pour nous de nous demander en poussant plus loin la réflexion, est
ce que la finance islamique ne serait-elle pas la solution tant espérée pour résoudre
définitivement les problèmes que connait le monde actuel c'est-à-dire les crises financières et
économiques à répétition ?
Une question très importante et bien sensée d’autant plus que Dieu le tout puissant a indiqué à
travers ses textes sacrés que sont la Tora, la Bible et le Saint coran le chemin à suivre pour les
hommes et cela dans tous les domaines notamment de la finance mais que l’homme a choisi
son propre chemin. N’est-il donc pas temps pour nous de suivre la voie indiquée par Dieu ?
Le monde d’aujourd’hui, plus exactement ce 21e siècle doit être pour nous un siècle spirituel,
de respect et d’ouverture. Spirituel sur le plan personnel, politique, économique mais aussi
spirituel sur le plan social.
Pour finir, ce siècle devrait être un siècle de retour vers des valeurs et des principes plus
spirituels donc un retour vers Dieu.
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BIBLIOGRAPHIES
www.bis-bank.com
ANNABHAN, 1989
Dictionnaire Hachette
Standard et Poors
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Figures 2
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ANNEXES
Annexe 1
Guide d’entretien (pour les cadres de la banque islamique)
1°) quelles sont les conditions de financement pour les PME/PMI ?
2°) quel est à peu près le nombre ou le pourcentage de PME/PMI qui sollicitent un
financement auprès de vous ?
3°) quel est le pourcentage de PME/PMI qui arrivent à remplir les conditions et obtenir un
financement ?
4°) quel est le pourcentage de PME/PMI qui respectent les échéances de remboursement ?
5°) quels sont les rapports entre les banques islamiques et les banques classiques ?
6°) la cohabitation avec les autres banques est –elle aisée ?
7°) vos conditions de financements sont-elles les mêmes pour aussi bien les PME/PMI que
pour les grandes entreprises ?
8°) si non quelle est la différence fondamentale ?
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9°) est-il prévu la création d’autres banques islamiques dans le reste du pays ? Et pour
Quand ?
10°) quelle est la différence entre la BIS et les autres banques conventionnelles ?
11°) on constate que la majeure partie de la population ignore l’existence et le mode de
fonctionnement de la BIS, alors qu’est-ce que vous pensez faire pour résoudre ce problème ?
12°) certaines personnes pensent que l’accès au financement auprès des banques islamiques
est difficile qu’en pensez-vous ?
13°) Quels sont généralement les problèmes que rencontrent les banques islamiques dans le
financement des PME/PMI ?
14°) quels sont en général vos principaux clients ?
15°) quels sont les attentes de la BIS à l’encontre des PME/PMI ?
16°) existe-t-il une coopération entre la BIS et Les Banque classiques ? Et comment pouvez-
vous définir cette relation ?
17°) quelle est votre appréciation par rapport à la crise économique et financière qui secoue le
monde actuel ?
18°) pensez-vous que la finance islamique serait une alternative sure pour l’éradication de ce
phénomène devenue récurant ?
19°) le retour aux principes de la charia par le biais de la finance islamique, qu’en pensez-
vous ?
20°) quel est l’avenir de la finance islamique dans l’univers de la finance qui on le sait est très
hostile ?
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7) Certains acteurs économiques pensent que, comme les banques classiques, L’accès aux
financements auprès des banques islamiques reste aussi difficile. Partagez-vous cet avis ?
8) Au vue de la crise financière actuelle, pensez-vous que la finance islamique puisse avoir
son mot à dire et qu’elle pourrait contribuer à régler de façon définitive ce problème ?
9) Quelles sont d’après vous les relations qu’entretiennent les banques islamiques et les
PME/PMI ? Et que faut-il faire pour qu’il puisse avoir plus d’harmonie entre ces deux
« partenaires » ?
10) Ne pensez-vous pas que les PME/PMI doivent faire beaucoup d’efforts pour permettre à
la BIS de mieux prendre en charge et satisfaire leurs exigences ?
11) La relation banque islamique et PME/PMI doit –elle se limiter à une relation entre banque
et son client ou doit-elle aller plus loin c'est-à-dire une étroite collaboration entre les deux voir
même un partenariat ?
12) Aviez-vous déjà eu recours aux services de la banque islamique ? Pour quelle raison ? Et
étiez- vous satisfaites du service ?
13) pensez-vous que compte tenu de l’environnement financier déjà difficile avec la multitude
des banques classiques, que la finance islamique à une chance de tirer son épingle du jeu ?
14) si vous aviez un conseil à donner aux cadres de la BIS quel serait-il
Annexe 2
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Objectif
Le Système de Financement des Exportations « SFE » de la Banque Islamique
de Développement a pour objectif de promouvoir les exportations des pays
membres quel que soit leur destination.
Eligibilité
Sont éligibles au financement « SFE » les produits non-traditionnels présentant
un taux d’intégration supérieur ou égal à 40%.
Modalités de Financement
La BID accepte le financement des opérations avant expédition en plus du
financement après expédition. Source :
Annexebid7 site
Les financements sont consentis selon le principe de la Mourabahah ou de la internet de
vente à tempérament. La BID conclut, directement ou par l’intermédiaire de la BID
l’Agence nationale, un contrat d’achat avec le vendeur et le règle du prix de
l’opération. Elle conclut, dans les mêmes conditions, un contrat de vente avec
l’acheteur en lui accordant des facilités de remboursement.
Périodes de financement
ü Produits consommables : 6 à 24 mois
ü Produits intermédiaires : 6 à 36 mois
ü Biens d’équipement : 6 à 120 mois
Monnaie de financement
Les financements sont accordés en dinars Islamique, en Euro, en Livre Sterling,
en Yen Japonais et en Dollars à condition que la BID dispose de la monnaie
demandée.
Pourcentage de financement
Jusqu’à 100% pour les opérations dont la valeur ne dépasse pas 3 millions de
Dinars.
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TABLE DES MATIÈRES
Remerciements............................................................................................................................1
dedicaces.....................................................................................................................................2
Abreveation.................................................................................................................................3
Introduction generale..................................................................................................................5
Chapitre 1 : l’avenement de la finance islamique.......................................................................9
1. Historique des institutions financières islamiques...........................................................9
2. Développement du système financier islamique dans le monde...................................14
3. Les institutions financières islamiques dans le monde..................................................16
4. Les principes de base de la finance islamique et les points de vue sur le taux d’intérêt18
4.1 Les principes de base de la finance islamique........................................................18
4.2 Le taux d’intérêt classique......................................................................................21
4.3 La conception islamique du taux d’intérêt.............................................................25
5. Mode de fonctionnement de la finance islamique et des banques islamiques............31
5.1 Fonctionnement de la finance islamique................................................................31
5.2 Fonctionnement des banques islamiques................................................................34
5.3 Coexistence avec les autres Banques......................................................................37
6. Présentation de la Banque Islamique du Sénégal (B.I.S)...............................................42
Chapitre 2 : la finance islamique et le financement des entreprises Africaines (PME/PMI). . .45
I. Rôle de la finance islamique et les conditions de financement islamique.....................45
1. Rôle de la finance islamique...................................................................................45
2. Les conditions de financement islamique...............................................................46
II. Présentation des PME Africaines...............................................................................47
1. Définition d’une PME............................................................................................47
2. Spécificité des PME Africaines..............................................................................48
3. L’environnement économique des PME Africaines :.............................................51
4. Les besoins de financement des PME Africaines :.................................................52
5. Les difficultés de financement des PME Africaines :............................................54
I. Les enseignements à tirer de cette situation des PME...................................................58
Chapitre 3 : Analyse de la finance islamique dans l’univers financier mondial.......................61
1. Les avantages découlant de ces principes fondamentaux..............................................61
2. Les inconvénients découlant de ces mêmes principes fondamentaux...........................63
Chapitre 4 : les instruments de financement proposes aux pme par les banques islamiques. . .66
1. Les instruments participatifs de financement islamique :.................................................66
1.1 La Moucharakah (association)................................................................................66
1.2 La Moudarabah (commandite)...............................................................................67
2. Les instruments de dettes...............................................................................................69
2.1 La Mourabahah :.....................................................................................................70
2.2 L’Ijara (location-vente)...........................................................................................72
3. Les autres types de contrats islamiques.........................................................................74
3.1 Le Salam.................................................................................................................74
3.2 L’Istina :.................................................................................................................75
3.3 Le Khard Hassan :..................................................................................................75
4. Présentation des Sukuk..................................................................................................75
5. Spécificités de la finance islamique...............................................................................78
Chapitre 5 : le diagnostic de la finance islamique....................................................................80
1. Les avantages et inconvénients du financement islamique pour les PME Africaines :.80
1.1. Les avantages pour les PME :........................................................................................80
1.2. Les inconvénients pour les PME............................................................................82
2. Les forces et les faiblesses du financement islamique pour les banques islamiques :...83
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La place de la banque islamique dans le financement des petites et moyennes entreprises (PME)
africaines
2.1 Les forces pour les banques islamiques :....................................................................83
2.2 Les faiblesses pour les banques islamiques :..........................................................83
3. Les recommandations :..................................................................................................84
Conclusion................................................................................................................................87
bibliographies............................................................................................................................90
listes des figures........................................................................................................................91
annexes................................................................................................................92
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