AlMaliya 65
AlMaliya 65
AlMaliya 65
de Finances:
Levier de modernisation
de la gestion
publique
Al Maliya
N°65 Août 2019
Directeur de Publication
Mohammed El KHARMOUDI
Directeur des Affaires Administratives et Générales
Directeur de Rédaction
Hicham ZAKANI
Adjoint au Directeur des Affaires Administratives et Générales
Rédacteur en Chef
Bouthaïna LEBNIOURY
Chef du Service des Publications à la DAAG
Responsable de Rédaction
Malika OUALI
Chef de la Division de la Communication et de l’information
Comité de Rédaction
Fatiha CHADLI, Hanane IDRISSI, Chahrazed BOUALI, Karim BEN YAKOUB
Infographie
Saloua NEJJAR, Malika EL ASSALI
Impression
Abdelali El OUALI
Khalid ZOUHAIR
Mounir KEHIL
Diffusion
Hanane HALOUACH, Khalid SOUISSI
Avant Propos 07
Le Dossier
Loi Organique des Finances n° 130-13 Principes, concepts et apports 09
Renforcement du rôle du Parlement à travers la mise en œuvre de la Loi
Organique relative à la loi de Finances 13
Budget programme axé sur la performance : quel dispositif d’accompagne-
ment pour la mise en place du Budget ? 15
Dialogue de gestion au sein du MEF : Un dispositif renouvelé au service du
pilotage de la performance 19
LOF : Pour une meilleure gestion des dépenses du personnel de l’Etat 24
Dispositif de formation : un outil d’accompagnement du changement 28
Faits marquants
52ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la
planification et du développement économique de la CEA à Marrakech: un
nouvel élan pour l’intégration africaine 32
Le Maroc abrite la 44 réunion annuelle de la Banque Islamique de
ème
Développement 35
Une nouvelle étape franchie en matière d’inclusion financière avec la création
du Conseil National de l’Inclusion Financière au Maroc 38
Délais de paiement des Etablissements et Entreprises Publics 44
Initiative « Compact with Africa » du G-20 : une nouvelle impulsion à la
promotion des investissements 47
Cadre Juridique de l’émission des certificats de sukuk 50
Caisse Marocaine des Retraites : Les normes et les meilleures pratiques
internationales au service des retraités du secteur public 52
TGR : Une étude de faisabilité pour un référentiel des prix pour les marchés
publics 54
Capsules vidéo diffusées sur les réseaux sociaux : Nouveau support de
communication 56
Les clients et partenaires de la TGR satisfaits à 93% en 2018 58
En Bref 62
Etudes
Inégalités sociales et régionales: Clés de compréhension, enjeux et réponses
de politiques publiques 65
Focus Loi
Loi 31.13 : Le droit d’accès à l’information 69
Conjoncture
Conjoncture économique nationale au premier trimestre 2019 : Orientation
favorable 74
Sa genèse
2011 Projet de texte de loi organique relative à la Loi de Finances
2012 Adaptation du projet aux grands principes édictés par la nouvelle Constitution ;
Ouverture sur le Parlement notamment via la mise en place des commissions mixtes
entre le Ministère de l’Economie et des Finances et les deux Chambres du Parlement
dans le but d’enrichir le projet de réforme
2013 Présentation du projet de texte amélioré suite aux propositions, devant les commissions
mixtes au niveau des deux chambres du Parlement ;
Présentation et débat avec les Secrétaires Généraux de l’ensemble des départements
ministériels sur le contenu de la Loi en projet
2014 Dépôt du projet et première adoption par le Parlement avant la décision du Conseil
Constitutionnel n°14/950 du 23 décembre ;
Nouvelle version du projet de loi organique N° 130.13 relative à la loi de finances
2015 Adoption par le Parlement ;
Publication de la décision n°15/961 du Conseil Constitutionnel du 18 mai ;
Promulgation de la loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances par le Dahir
n° 1-15-62 du 14 chaabane 1436 (2 juin 2015) ;
Décret nº2-15-426 du 28 Ramadan 1436 (15 juillet 2015) relatif à l’élaboration et à
l’exécution des lois de finances.
10 LE DOSSIER
Transparence des finances publiques suivi de l’exécution budgétaire, la comptabilité
Condition sine qua non de la gouvernance de générale qui permet d’évaluer le patrimoine et
l’action publique, la transparence des finances la situation financière de l’Etat et la comptabilité
publiques se base désormais sur de nouveau d’analyse des coûts qui permet d’avoir le coût
principes tels le principe de la sincérité selon réel des politiques publiques.
lequel les comptes de l’Etat et les hypothèses
qui président à l’élaboration des lois de Reddition des comptes
finances doivent être sincères, ou encore sur La LOF a introduit un ensemble de mesures
l’institution de nouvelles règles financières visant à renforcer considérablement le rôle du
visant la maîtrise du déficit budgétaire et une Parlement, aussi bien en termes d’amélioration
meilleure appréciation du patrimoine de l’Etat de la qualité du débat budgétaire, de contrôle des
et de sa situation financière. dépenses publiques, de suivi de l’exécution du
budget que d’évaluation des politiques publiques.
Ainsi, le principe de la sincérité renvoie à la
sincérité budgétaire et à la sincérité comptable. La LOF prévoit ainsi l’enrichissement de
La première exige la pertinence des hypothèses la documentation budgétaire soumise au
qui président à la préparation de la loi de Parlement, qui comprend en plus des projets
finances et la présentation sincère au niveau de des lois de finances, les rapports qui les
la loi de finances de l’ensemble des ressources accompagnent. Les documents accompagnant
et des charges de l’État. Elle appelle également le projet de loi de règlement de la loi de finances,
l’engagement de procéder à la présentation d’une part, et ceux accompagnant les budgets
des lois de finances rectificatives en cas de des ministères, d’autre part, sont également
modifications significatives des priorités et des enrichis. D’autres informations peuvent
hypothèses de la loi de finances. également être communiquées au Parlement
sur les mesures opérées par le Gouvernement
Quant à la sincérité comptable, elle implique en cours d’année.
que les comptables publics chargés de veiller au
respect des principes et des règles comptables, Parallèlement, la LOF introduit une nouvelle
doivent s’assurer notamment de la sincérité procédure d’examen et de vote du projet de loi
des enregistrements comptables et du respect de finances. Ainsi, le projet de loi de finances
des procédures et de la qualité des comptes est déposé le 20 octobre de chaque année ; il est
publics. La cour des comptes certifie par examiné et voté dans un délai de 58 jours.
ailleurs la régularité, la sincérité et la fidélité
des comptes de l’Etat. Tout changement significatif au niveau des
hypothèses qui prévalent lors de la préparation
S’agissant des nouvelles règles financières, de la loi de finances de l’année doit être
elles concernent la maîtrise de l’équilibre matérialisé dans le cadre de lois de finances
budgétaire (Interdiction d’inscrire les rectificatives, consacrant par là le principe de
dépenses de fonctionnement dans le budget sincérité. Le délai global d’examen et de vote du
d’investissement, limitation des reports des projet de loi de finances rectificative institué par
crédits d’investissement au seuil de 30% des la LOF est de 15 jours.
crédits de paiement, consécration du caractère
limitatif au chapitre des dépenses de personnel,…) La LOF consacre également le rôle dévolu au
et la rationalisation de la gestion des Services Parlement en matière de contrôle des finances
de l’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) publiques. C’est dans cette optique qu’elle
et des Comptes Spéciaux de Trésor (interdiction a consacré la disposition constitutionnelle
de versement d’un SEGMA à un autre ou d’un relative à la date de dépôt du projet de loi de
CST à un autre et détermination des conditions règlement de la loi de finances. Ainsi, le projet
de création d’un SEGMA ou CST). Par ailleurs, de loi de règlement de la loi de finances de
la LOF prévoit la tenue de trois comptabilités, la l’année N est déposé au plus tard à la fin du 1er
comptabilité budgétaire qui permet de faire le trimestre de l’année (N+2).
2016
Nouveau calendrier d’examen et de vote du projet
de loi de finances, du projet de loi de finances
rectificative et du projet de loi de règlement ;
Réduction des catégories des Comptes Spéciaux de
Trésor et adoption des nouvelles règles concernant
leur création et leur utilisation ;
Nouvelles règles de création et d’utilisation des
2017 Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome ;
Accompagnement du projet de loi de finances par
Application du caractère limitatif des crédits de de nouveaux rapports en l’occurrence la note sur la
personnel ouverts au niveau de la loi de finances répartition régionale de l’investissement et la note
sur les dépenses relatives aux charges communes;
Création du nouveau chapitre relatif aux
remboursements, dégrèvements et restitutions,
fiscaux ;
Accompagnement du projet de loi de règlement
du rapport sur l’affectation des ressources aux
collectivités territoriales ;
Interdiction des autorisations d’engagement
par anticipation au niveau des dépenses de
fonctionnement du budget général ;
Interdiction d’inclure les dépenses de
fonctionnement au niveau du budget
d’investissement;
Dispositions relatives aux postes budgétaires ;
Nouvelle présentation du tableau d’équilibre et
nouvelle règle d’encadrement de l’endettement.
2018
Nouvelle nomenclature budgétaire pour le
Budget Général, les Services de l’Etat Gérés de
Manière Autonome et les Comptes d’Affectation
Spéciale;
2019 Comptabilité Générale;
Programmation Budgétaire Triennale.
Dépôt des projets de performance au niveau
des commissions parlementaires concernées,
en accompagnement des projets de budgets
ministériels.
2020
Intégration des cotisations patronales au titre
de la prévoyance sociale et de la retraite dans le
chapitre des dépenses de personnel;
Comptabilité d’analyse des coûts;
Certification de la régularité et de la sincérité des
comptes de l’Etat par la Cour des Comptes;
Accompagnement du projet de règlement de
la loi de finances, notamment par le rapport
annuel de performance et le rapport d’audit de
performance.
Source : lof.finances.gov.ma
12 LE DOSSIER
LE DOSSIER
14 LE DOSSIER
LE DOSSIER
LE PREMIER BILAN RELATIF À LA MISE EN PLACE DU BUDGET PROGRAMME AXÉ SUR LA PERFORMANCE
A PERMIS DE TIRER DES RÉSULTATS PROBANTS PRINCIPALEMENT EN TERMES D’APPROPRIATION
PROGRESSIVE ET D’IMPLICATION DES DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS. DES DÉFIS IMPORTANTS RESTENT
CEPENDANT À RELEVER POUR AMÉLIORER CE DISPOSITIF ET ANCRER DAVANTAGE LA CULTURE DE
PERFORMANCE.
D’une logique de moyens à une logique de fondamental de cette loi organique qui permet
résultats de mieux apprécier les choix budgétaires du
Gouvernement.
Avec l’adoption de la Loi Organique n°130-
13 relative à la loi de Finances (LOF), une Articulé autour de programmes budgétaires,
dynamique de modernisation de la gestion le budget de l’Etat reflète ainsi les grandes
publique a été lancée, mettant ainsi les politiques publiques sectorielles. Cette
impératifs de transparence, de performance et transformation du cadre budgétaire a impliqué
de reddition des comptes au cœur de l’action une refonte de la nomenclature budgétaire en
de l’État. Cette dynamique de modernisation passant d’une présentation par nature de la
a induit une évolution du cadre budgétaire à dépense à une présentation programmatique
travers, notamment la mise en place du budget orientée vers la destination de la dépense avec
programme axé sur la performance, un pilier une mise en exergue de la dimension régionale.
de performance de la
Nomenclature
dépense publique;
Nouvelle nomenclature
TITRE de programmation
• Adaptation de la
CHAPITRE TITRE
présentation budgétaire
aux exigences d’une
meilleure allocation des
ARTICLE CHAPITRE ressources ;
• Simplification de la
présentation budgétaire ;
PARAGRAPHE PROGRAMME
• Mise en évidence de la
territorialisation de la
LIGNE dépence ;
REGION
• Enrichissement du débat
parlementaire.
PROJET / ACTION
Par ailleurs, et afin d’améliorer l’efficacité de émerger un nouvel acteur chargé de définir
leur mise en œuvre, des objectifs dont l’atteinte les objectifs et indicateurs, en l’occurrence le
des résultats est mesurée par des indicateurs de responsable de programme, désigné au sein du
performance sont associés à ces programmes département ministériel afin d’assurer le suivi
budgétaires. Cet impératif d’efficacité a fait de sa mise en œuvre.
Responsable
PROGRAMME par
Programme
Indicateur Indicateur
1.1 1.2 Indicateur Indicateur
Indicateur Indicateur
3.1 3.2
2.1 2.2
Indicateur
1.3 Indicateur Indicateur
2.3 3.3
Les éléments constituant cette démarche de d’un dispositif d’accompagnement placé sous
performance sont retracés dans les Projets le signe de la progressivité, la participation, la
de performance (PdP) élaborés par les concertation et l’évaluation périodique.
départements ministériels et présentés au
Parlement en accompagnement de leurs projets En effet, vu les enjeux organisationnels et
de budgets. Le compte-rendu de la performance managériaux qu’implique le passage d’un budget
effective réalisée est traduit au niveau des basé sur les moyens au budget programme et
Rapports de Performance qui présentent
afin d’assurer son implémentation pertinente,
notamment l’explication des éventuels écarts
enregistrés entre les réalisations et les la Direction du Budget relevant du Ministère
prévisions initiales. de l’Economie et des Finances a déployé un
dispositif d’accompagnement au profit des
En contrepartie de cette responsabilisation
départements ministériels bâti autour de divers
dans l’atteinte des résultats escomptés, les
gestionnaires disposent de plus de souplesse aspects :
dans la gestion de leurs budgets et d’une Préfigurations
marge de manœuvre élargie en matière de
redéploiement des crédits.
Ainsi, la logique des résultats se substitue à Dispositif
partenariat
la logique des moyens avec le passage d’une d’accompagnement Appui technique
16 LE DOSSIER
D’abord, la mise en place du budget programme
axé sur la performance a été soutenue par la
conclusion d’un partenariat avec l’agence
française «Expertise France» ayant assuré
la mobilisation d’une expertise publique et de
l’assistance technique permettant à la Direction
du Budget de bénéficier de l’expérience
française en matière d’implémentation de ce
dispositif, en lui apportant de l’expertise, du
conseil et de la formation.
EN MOYENNE EN MOYENNE
5 Articles / Département 3 Programmes / Département
18 Paragraphes / Département 14 Projets ou actions / Département
6 Paragraphes / Article 4 Projets ou actions / Programme
18 LE DOSSIER
LE DOSSIER
20 LE DOSSIER
TEMOIGNAGES
« La mise en œuvre effective des dispositions de la Loi Organique relative à la loi de Finances,
particulièrement celles qui consacrent la démarche de performance, est tributaire du niveau
d’adhésion des services déconcentrés ».
22 LE DOSSIER
L’apport des nouvelles dispositions de la LOF présenté par :
M. JAOUAD BOUAKHRI, DIRECTEUR RÉGIONAL DES DOMAINES DE L’ETAT À
MARRAKECH
La dimension régionale occupe une place primordiale dans la nouvelle configuration budgétaire,
consacrant ainsi la déconcentration budgétaire comme choix irréversible (…) conférant à l’acteur
régional une marge de manœuvre élargie pour la réalisation des actions programmées.
Le Maroc a initié depuis plusieurs années une entre les chapitres des dépenses du personnel
démarche visant à améliorer le système de (article 61) ;
gestion budgétaire de l’État, d’où la mise en
place d’une nouvelle loi organique visant la • L’intégration à compter du 1er janvier 2020 des
bonne gestion des finances publiques. A ce titre, cotisations patronales de l’Etat au titre de la
la programmation, l’exécution et le contrôle prévoyance sociale et de la retraite au niveau
des dépenses du personnel sont concernés par du chapitre des dépenses de personnel de
cette grande réforme, qui prévoit des règles chaque département ministériel. Cette mesure
de gestion pour en renforcer l’efficacité et les contribuera à une meilleure transparence de
performances. ces dépenses ;
Loi organique des finances : des nouveautés • L’exclusion des dépenses du personnel du
en matière de dépenses du personnel de l’Etat plafond de 10% pour les virements entre
les programmes d’un même chapitre. Cette
La nouvelle loi organique n°130-13 relative à la mesure donne aux ordonnateurs plus de
loi de finances s’inscrit dans un processus de souplesse pour faire face aux spécificités de
réformes budgétaires menées depuis plusieurs cette nature de dépenses ;
années. L’un des objectifs stratégiques de
cette nouvelle réforme est l’amélioration de • La prise en compte des seules dispositions
l’équilibre financier du budget de l’Etat. statutaires régissant les personnels,
applicables à la date d’entrée en vigueur
En effet, elle prévoit de nouvelles dispositions de la loi de finances de l’année et dont les
touchant les dépenses du personnel qui crédits ont été évalués et autorisés par ladite
constituent plus de 38% des dépenses du budget
loi (article 59 de la LOF). La consécration de
général, et ont enregistré ces dernières années
cette mesure permet d’éviter le dépassement
une croissance importante. Ainsi, les principales
éventuel des crédits ouverts, et met ainsi un
innovations en la matière concernent :
terme aux pratiques ayant souvent conduit
• L’interdiction d’incorporer ou d’imputer à l’aggravation des charges de personnel en
les dépenses du personnel au niveau des cours d’année ;
dépenses d’investissement du budget général
• L’introduction du principe de la limitativité des
ou dans les budgets des Services de l’Etat
crédits des dépenses du personnel (article 58
Gérés de Manière Autonome (articles 17 et 22
de la LOF). Ainsi, les dépenses du personnel
de la LOF) ;
ne peuvent être engagées, ordonnancées et
• L’introduction de la possibilité de procéder payées que dans la limite des crédits ouverts
à des redéploiements de postes budgétaires au titre du chapitre. En effet, le passage au
24 LE DOSSIER
caractère limitatif des crédits ouverts au titre Les engagements des dépenses du personnel
des dépenses du personnel au lieu du caractère de l’Etat concernent l’engagement des
évaluatif appliqué auparavant, représente un dépenses permanentes et les engagements
des piliers phare de la nouvelle LOF. Cette complémentaires.
mesure vise à contribuer à une meilleure
maitrise de la masse salariale du personnel Les dépenses permanentes
de l’Etat et à améliorer le processus de Les dépenses permanentes sont toutes celles
programmation budgétaire lié aux dépenses relatives aux traitements, salaires, indemnités
du personnel. Elle permet également de du personnel en exercice de fonction au 1er jan-
responsabiliser les ordonnateurs sur la vier de l’année en cours, ainsi que les cotisa-
gestion budgétaire des dépenses de personnel tions que l’Etat doit verser aux organismes au
et de renforcer l’efficacité et l’efficience de la titre de la prévoyance sociale et de la retraite.
gestion du personnel de l’Etat ; L’engagement de ces dépenses permet d’assu-
rer le paiement des traitements et salaires des
Caractère limitatif des crédits du personnel de agents et fonctionnaires de l’Etat en exercice de
l’Etat fonction au cours d’une année budgétaire.
L’arrêté du Chef du Gouvernement n°3.221.16
du 27 décembre 2016 définit les nouvelles L’engagement des dépenses permanentes est
modalités de gestion budgétaire et comptable effectué au vu d’états d’engagements, appuyés
nécessaires au respect du nouveau principe de de relevés nominatifs du personnel, élaborés
limitativité des crédits du personnel de l’Etat, par les services de la Direction des Dépenses du
entré en vigueur le 1er janvier 2017. Ainsi, le Personnel au plus tard le 10 janvier de l’année
caractère limitatif des crédits du personnel budgétaire en cours, sur la base de la situation
a introduit des changements structurels du personnel des départements ministériels
tant au niveau des procédures de la gestion arrêtée au 31 décembre de l’année écoulée.
des dépenses du personnel qu’au niveau
Le montant de cet engagement comprend la
des systèmes d’information de la Trésorerie
rémunération brute annuelle des agents et les
Générale du Royaume, en l’occurrence les
cotisations de l’Etat au profit des organismes de
systèmes d’information Wadef-@ujour, GID et
prévoyance sociales et de retraite. A rappeler
Indimaj.
que les cotisations de l’Etat relatives à la
Principe de l’engagement des dépenses de prévoyance sociale et à la retraite ne figureront
personnel dans l’engagement des dépenses permanentes
Le recours au principe d’engagement des qu’à compter du 1er janvier 2020.
dépenses de personnel est fondé sur la base
Les engagements complémentaires
des dispositions de l’article 32 du décret Royal
Les engagements complémentaires
n°330.66 du 21 avril 1967 portant règlement
correspondent aux dépenses relatives aux
général de la comptabilité publique, et de
traitements, salaires et indemnités du
l’article 9 du décret n°2.07.1235 du 4 novembre
personnel ainsi qu’aux cotisations de l’Etat au
2008 relatif au contrôle des dépenses de l’Etat.
titre de la prévoyance sociale et de la retraite
La consécration de la règle d’engagement créées au moyen d’actes de recrutement, de
des dépenses du personnel responsabilise réintégration ou de régularisation des situations
davantage l’ordonnateur sur la gestion des administratives du personnel. Ces dépenses
ressources humaines et des crédits alloués sont engagées au fur et à mesure des décisions
à cette nature de dépenses, d’autant plus que prises par l’ordonnateur. La date limite de
cette règle est indispensable pour le respect du réception des actes du personnel de l’Etat est
caractère limitatif des crédits ouverts. le 16 décembre de chaque année budgétaire.
26 LE DOSSIER
Système INDIMAJ Système WADEF-AUJOUR Système GID
• Calcul de la dépense
permanente Création de la dépense
• Initiation de l’engagement permanente et des
de la dépense dépenses
permanente complémentaires;
• Transmission
automatique des actes au • calcul des coûts des actes
système Wadef-@ujour; du personnel;
28 LE DOSSIER
d’apprentissage optimale adaptée au public place à travers la démarche de performance au
cible, en vue de garantir des changements sein des départements ministériels, et ce dans
positifs, durables et profonds. Cette démarche le but d’améliorer l’efficacité de la dépense
suit la logique suivante : publique.
• Co-construction des supports de formation: A cet effet, pour une bonne maitrise de la
Au préalable de chaque activité de formation, démarche de performance, les départements
des ateliers de co-construction des supports ministériels et les institutions ont bénéficié de
de formation sont organisés par les sessions de formation sur la construction et
gestionnaires publics marocains et les experts gouvernance des programmes, le pilotage de la
français en tenant compte des spécificités et performance, la mise en œuvre et le suivi de la
du contexte marocains ; performance.
• Aspect pratique: Des ateliers pratiques et de Ces sessions de formation ont été l’occasion
mise en situation permettent de faire émerger d’en poser les principes, d’engager les
des questionnements et propositions et de échanges et les réflexions sur les bonnes
développer un sens critique sur la gestion pratiques en matière de performance entre
axée sur les résultats adoptée par les les participants issus de l’ensemble des
départements ministériels ; départements ministériels et institutions, de
définir les critères à remplir pour la conception
• Evaluation à chaud: Des évaluations de
des objectifs de performance, et de dresser le
l’efficacité de la formation, de la satisfaction
bilan des objectifs de performance réalisées
des participants et la validation des acquis
par les départements ministériels au titre de
sont réalisés dans un souci d’amélioration
l’exercice 2018.
continue du dispositif de formation ;
Ces sessions ont, en outre, mis l’accent sur
• Attestations de suivi des formations: A la fin de
le responsable de programme, nouvel acteur
chaque formation des attestations certifiant le
de la gestion publique créé par la LOF, sa
suivi de la formation à son terme sont délivrées
fonction dans la préparation et l’exécution des
aux formateurs et bénéficiaires directs.
programmes de politiques publiques et son rôle
Formations réalisées dans l’instauration du dialogue de gestion à
Lancées dans les locaux de l’IDF depuis le 16 travers la mise en place d’une charte de gestion
avril 2018, les sessions de formation LOF ont été précisant les modalités de concertation et de
assurées jusqu’a fin janvier 2019, par une équipe coopération entre les différents acteurs de la
pluridisciplinaire d’experts praticiens dans le performance : Secrétaires Généraux, Directeurs
domaine budgétaire. Ces sessions ont porté Centraux et représentants des établissements
sur les thématiques liées à la nomenclature publics sous tutelle.
budgétaire et sur la démarche de performance, Formation sur la nouvelle nomenclature
et ce de la construction des programmes au budgétaire
suivi et évaluation de la performance.
La LOF prône la gestion axée sur les résultats à
Formation sur la démarche de la performance travers la refonte de la nomenclature budgétaire,
La consécration d’une gestion budgétaire axée en passant d’une approche normative des
sur la performance au niveau de la nouvelle dépenses vers une approche programmatique.
LOF, induit un changement d’ensemble de Cette formation a été l’occasion d’inciter les
l’action publique ; elle permet de passer d’une départements ministériels et les institutions
logique de moyens à une logique de résultats. à se conformer aux règles de classement des
Cette nouvelle gestion budgétaire est mise en dépenses telles qu’elles sont définies par la LOF.
Chiffres-clés
Effectif des participants par module de formation réalisée (Avril 2018 – Janvier 2019)
• 686 participants
• Taux de présence atteint 80%
• 1458 J/H/formations
• 40 sessions de formation
Construction,
Pilotage Mise en œuvre
Nomenclature budgétisation et
Public cible de la et suivi de la TOTAL
budgétaire gouvernance des
performance performance
programmes
2018
30 LE DOSSIER
TEMOIGNAGES
M. BERRADA AHMED
ADJOINT AU DIRECTEUR DU BUDGET
CHEF DE PROJET DU JUMELAGE MAROCAIN
La mise en œuvre de la LOF n°130-13 représente une évolution importante dans les pratiques budgétaires de
l’Administration Publique marocaine, non seulement en raison des changements des règles législatives mais
aussi par ce que la mise en œuvre de la LOF va modifier profondément les pratiques et les comportements
des gestionnaires. Conscient de ce changement, la Direction du Budget a veillé sur l’intérêt d’accompagner les
départements ministériels et les institutions par le biais du dispositif de formation et d’accompagnement.
A cet effet, le plan de formation LOF élaboré, a été conçu de manière novatrice pour répondre à un double enjeu,
renforcer les capacités des gestionnaires et constituer un vivier de formateurs au niveau de chaque département
ministériel en vue de dupliquer et pérenniser les acquis de ce chantier de transformation.
Les sessions de formations LOF organisées dans ce cadre constituent des espaces d’échanges et de partage des
expériences interministérielles et des bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire. En outre, le contenu de
ces formations revêt un caractère opérationnel qui intègre les bonnes pratiques internationales et les acquis de
l’administration marocaine (textes législatifs et réglementaires, circulaires, guides opérationnels).
M. BOUNNAR ABDERRAHIM
EXPERT AUPRÉS DU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE LA PÊCHE MARITIME, DU
DÉVELOPPEMENT RURAL ET DES EAUX ET FORETS, DÉPARTEMENT DE L’AGRICULTURE
La nouvelle LOF a apporté de nouveaux outils de gestion et de management des services publics, visant une gestion
axée sur les résultats et la reddition des comptes pour tout responsable de service public.
Dans ce cadre, le plan de formation LOF, élaboré par la Direction du Budget en concertation et coordination avec
les Départements Ministériels, constitue une réponse à cette préoccupation de renforcement des capacités des
gestionnaires publics.
La formation LOF a permis une compréhension unifiée des concepts, outils et méthodes promus par la LOF et a
créé des réseaux de personnes ressources appartenant à divers Départements Ministériels.
Le Département de l’Agriculture, riche de cette expérience, compte dupliquer ces formations à partir de l’année
2019 pour en faire bénéficier ses ressources humaines au niveau de l’Administration centrale et déconcentrée.
« POLITIQUE BUDGÉTAIRE, COMMERCE ET SECTEUR PRIVÉ À L’ÈRE NUMÉRIQUE : UNE STRATÉGIE POUR
L’AFRIQUE », TEL EST LE THÈME DE LA 52ÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS DES FINANCES, DE
LA PLANIFICATION ET DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS
UNIES POUR L’AFRIQUE (CEA) QUI S’EST TENUE, DU 20 AU 26 MARS 2019 À MARRAKECH.
32 FAITS MARQUANTS
sur le continent ainsi que de la forte transition
démographique marquée par la prépondérance
de la population jeune.
M. le Ministre a indiqué que l’essor du commerce
électronique sur le continent Africain est de
nature à contribuer significativement à la
création d’emplois et de nouvelles opportunités
d’affaires et à l’accélération de la croissance
économique.
La Conférence de Marrakech a été également
La numérisation contribue également à stimuler l’occasion de réitérer, encore une fois,
l’engagement du Maroc en faveur du
la croissance, en facilitant le développement
renforcement de l’intégration africaine et de
du secteur privé et le commerce, notamment
la consolidation des bases d’une coopération
le commerce intra-africain. Selon les chiffres
sud-sud dynamique et porteuse d’espoir pour
de la CEA, la numérisation a permis, en 2011,
les peuples africains. A cet effet, les équipes
outre la création de plus de 600 000 emplois,
du Ministère de l’Economie et des Finances,
une croissance du PIB de l’Afrique de l’ordre de en collaboration avec les services du Ministère
8,3 milliards de dollars. des Affaires Etrangères et de la Coopération
UNE PARTICIPATION DISTINGUÉE DU Internationale, ont déployé des efforts
MINISTÈRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES considérables pour faire de cet évènement
continental une grande réussite, aussi bien au
L’organisation de la 52ème Conférence des niveau logistique et opérationnel qu’au niveau
ministres africains des finances, de la de la conduite des travaux et de la qualité des
planification et du développement économique débats et de la participation marocaine.
de la CEA à Marrakech a été marquée par
DES RECOMMANDATIONS CONCRÈTES
l’élection du Maroc, en la personne de M.
POUR MIEUX EXPLOITER LE POTENTIEL DES
Mohammed Benchaâboun, Ministre de
TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
l’Economie et des Finances, à la présidence du
Bureau de la Conférence ministérielle et celle A l’issue des travaux de la Conférence, les
de M. Zouhair CHORFI, Secrétaire Général du Ministres et experts participants ont formulé
Ministère, pour présider les travaux du Comité une série de recommandations visant à
des experts de la Conférence. améliorer la conduite de la politique budgétaire
et fiscale dans les pays africains, notamment à
Ce choix reflète toute la confiance et l’estime travers l’intégration des nouvelles technologies
dont le Royaume jouit auprès de ses pairs numériques dans les processus budgétaires,
africains et constitue une reconnaissance à définir des politiques budgétaires favorables
du savoir-faire et de la valeur ajoutée que le à la mise en œuvre de la Zone de libre-
Maroc est en mesure d’apporter en matière échange continentale africaine (ZLECAf) dans
d’intégration des technologies numériques le cadre du programme de développement
dans les processus des réformes budgétaires durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063
et fiscales. de l’Union africaine, et à renforcer le rôle du
secteur privé africain dans la dynamique de la
A cette occasion, M. Benchaâboun a prononcé
croissance à l’ère numérique. Les principales
un discours d’ouverture à l’attention des
recommandations ainsi formulées concernent :
participants aux travaux de la Conférence, dans
lequel il a souligné l’importance pour l’Afrique • La nécessité pour les gouvernements de
de s’approprier davantage les technologies concevoir et d’améliorer des mécanismes
numériques et l’intelligence artificielle, en numériques novateurs qui facilitent la collecte
profitant du boom de la technologie mobile des recettes et accroissent l’efficacité de
A propos de la CEA
Créée en 1958, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) est l’une des
cinq commissions régionales qui relèvent du Conseil Economique et Social de l’ONU (ECOSOC),
auquel cette institution rend directement compte. La CEA, qui siège à Addis-Abeba en Ethiopie,
a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses 54 membres répartis
en cinq sous régions (l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique de
l’Est et l’Afrique Australe).
Le rôle principal de la CEA est d’encourager l’intégration régionale et la promotion de la
coopération internationale pour le développement de l’Afrique. La Commission apporte
également des services consultatifs techniques aux gouvernements africains, ainsi qu’aux
organisations et institutions intergouvernementales Elle dispose de cinq Bureaux sous-
régionaux, dont le Bureau pour l’Afrique du Nord installé à Rabat (couvrant le Maroc, l’Algérie,
l’Egypte, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et la Tunisie).
La Conférence des Ministres des finances, de la planification et du développement économique
est l’instance suprême de la CEA, qui mène des débats thématiques sur des problématiques
d’actualité touchant directement les économies africaines et adopte des résolutions pour la
mise en œuvre des solutions proposées à ces problématiques.
34 FAITS MARQUANTS
FAITS MARQUANTS
SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SM LE ROI MOHAMMED VI, LE MAROC A ABRITÉ LA 44ÈME RÉUNION AN-
NUELLE DU GROUPE DE LA BANQUE ISLAMIQUE DE DÉVELOPPEMENT, DU 3 AU 6 AVRIL 2019 À MAR-
RAKECH. ONT PRIS PART À CETTE MANIFESTATION PLUS DE 2000 PERSONNES DONT LES DÉLÉGA-
TIONS OFFICIELLES CONDUITES PAR LES MINISTRES EN CHARGE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
DES PAYS MEMBRES DE LA BID, AINSI QUE DES EXPERTS INTERNATIONAUX ET REPRÉSENTANTS DU
SECTEUR PRIVÉ ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE.
36 FAITS MARQUANTS
Pour cela, le financement islamique sera, selon
M. HAJJAR, l’instrument le plus important pour
alimenter ces industries, voyant là une occasion
pour que les banques islamiques adoptent la
FinTech, la Big Data et l’Intelligence artificielle
et se repositionnent en tant qu’institutions
bancaires rentables et diversifiées.
M. HAJJAR a ensuite exposé les différentes
initiatives mises en œuvre par la Banque au
cours des deux dernières années dans le cadre
Dans un tel scénario, la BID sera en mesure de ce nouveau modèle, citant comme exemple
d’attirer des projets de grande efficacité le Gabon comme pays pilote pour l’application
économique et ayant un impact tangible sur le de ce programme.
développement, ce qui lui permettra de mobiliser
plus facilement les ressources financières A noter que le détail de la nouvelle vision du
nécessaires à ces projets qui créeront une Groupe de la BID pour l’atteinte des objectifs de
valeur ajoutée et des emplois et transfèreront développement durable (ODD) a été présenté
les connaissances et les compétences aux pays lors des travaux de cette 44ème réunion annuelle,
membres. Ainsi, le rôle de la BID ira au-delà de et notamment le rôle que la Banque peut jouer
celui d’un bailleur de fonds pour devenir celui conformément aux quatre piliers essentiels de
d’un catalyseur du développement, d’un acteur son plan quinquennal à savoir «les partenariats
dynamique des marchés et d’un facilitateur de public-privé», «la science, la technologie et
l’investissement au service du développement, l’innovation», «la chaîne de valeur mondiale» et
a poursuivi M. HAJJAR. «la finance islamique».
ATTEINDRE LE NIVEAU MOYEN DE PÉNÉTRATION DES SERVICES FINANCIERS, RÉDUIRE LES ÉCARTS
D’INCLUSION LES PLUS SIGNIFICATIFS ET TIRER PROFIT DE L’INCLUSION FINANCIÈRE COMME LEVIER
D’INCLUSION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE, TELS SONT LES OBJECTIFS DE LA STRATÉGIE NATIONALE
D’INCLUSION FINANCIÈRE.
38 FAITS MARQUANTS
subventions des populations défavorisées et/ ETAT DES LIEUX DE L’INCLUSION FINANCIERE
ou exclues, de diminuer le niveau de l’informel, AU MAROC
et d’accroître la productivité de l’économie à
travers la digitalisation et la dématérialisation Le contexte
des circuits financiers. Depuis près d’une décennie, l’inclusion
S’agissant des entreprises, l’inclusion financière est devenue l’une des préoccupations
financière favorise un meilleur accès au des autorités marocaines, soucieuses de réduire
financement (en particulier pour les TPE), les inégalités sociales et économiques et de
un assainissement du climat des affaires, et favoriser une croissance inclusive bénéficiant
également une productivité plus élevée des aux différentes franges de la population. Dans ce
opérateurs. cadre, le secteur financier s’est mobilisé, sous
l’impulsion du Ministère de l’Economie et des
Quant aux opérateurs financiers, de nouveaux Finances (MEF) et de Bank Al-Maghrib (BAM),
usagers et usages sont stimulés et permettent pour renforcer l’accessibilité et améliorer
de faire croître la base adressable par ces l’utilisation des services financiers formels.
acteurs et de diversifier leur sources de revenus
et leurs risques. Parallèlement, la réflexion sur le développement
d’une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Sur le plan macroéconomique, il existe une (SNIF) a été engagée au cours des dernières
forte corrélation entre l’inclusion financière, années par BAM et le MEF en collaboration
la croissance économique et le développement avec la Banque Mondiale et l’Agence de
humain (figure 1). En effet, les expériences Coopération Internationale Allemande pour
internationales montrent que les pays qui ont le Développement (GIZ). C’est dans ce cadre
développé une stratégie d’inclusion financière qu’une première étude a été initiée début
ciblant les populations exclues se sont 2016 dans l’objectif de définir les modèles de
développés plus rapidement, à la fois en termes gouvernance de la stratégie les plus appropriés
de PIB par habitant et d’IDH. compte tenu du contexte marocain et ce, en
examinant les pratiques internationales en la
Un cercle vertueux entre Inclusion Financière
matière et en consultant les principaux acteurs
et développement économique et social
du secteur financier marocain.
Les 22 et 23 mai 2017, en collaboration avec la
GIZ et la Banque Mondiale, le MEF et BAM ont
organisé une « Search Conference » qui a connu
la participation des experts internationaux et
a permis de discuter des enjeux associés à
l’inclusion financière et de l’importance d’une
stratégie nationale pour faire face aux défis qui
entravent son développement au Maroc. Cet
L’inclusion financière est corrélée au développement humain
atelier a réuni les principales parties prenantes
pour partager les meilleures pratiques
internationales, dresser l’état des lieux de
l’inclusion financière au Maroc, rappeler les
défis à relever par l’inclusion financière et
entamer la réflexion sur les prérequis d’une
stratégie réussie.
Dans le cadre de cette démarche participative,
une deuxième étude a été lancée en 2018 pour
analyser l’état des lieux de l’inclusion financière
Les pays ayant développé une stratégie au Maroc, formuler la vision et l’ambition cible
se sont mieux développés de la stratégie nationale et établir une feuille
40 FAITS MARQUANTS
Disparités dans l’adoption des produis financiers
• Une extension des solutions de financement Tirer profit de l’inclusion financière comme
pour toucher plus de TPE et de ménages (par levier d’inclusion économique et sociale
exemple à travers la microfinance) ;
L’enjeu sera d’optimiser l’additionnalité des
• Un accès à des solutions d’assurance couvrant leviers d’inclusion financière par rapport à
les risques importants (par exemple assurance d’autres actions publiques, par exemple :
maladie).
- Optimisation de la diffusion et du ciblage des
Réduire les écarts d’inclusion les plus aides et des prestations sociales dans le cadre
significatifs de solutions de paiements ou de bancarisation ;
Créer les conditions d’un plus grand usage des produits financiers
• Un rôle de catalyseur de la dématérialisation des paiements, en particulier ceux entre l’État et les usagers, pour ancrer l’inclusion financière dans les
comportements des ménages
• Besoin de renforcer l’éducation financière, notamment à l’attention des populations les plus exclues (femmes sans emploi, ruraux, jeunes, TPE)
6 Accélérer la dématérialisation des paiements 7
Renforcer et coordonner les actions d’éducation financière
42 FAITS MARQUANTS
LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE Par ailleurs, et partant du diagnostic réalisé,
il a été proposé la constitution des groupes de
Pour soutenir l’atteinte des ambitions de
travail thématiques sur la base des cibles de la
la stratégie, un schéma de gouvernance a
stratégie.
été entériné par la Conseil national à l’effet
d’intégrer les principales parties prenantes Un rapport annuel sera établi par l’équipe
à travers trois organes, en l’occurrence, un BAM-MEF qui fera l’objet d’une présentation
Conseil national présidé par le MEF, un Comité au Conseil National de l’Inclusion Financière,
stratégique présidé par BAM et un Groupe qui sur la base de l’analyse du bilan, peut être à
de pilotage et de coordination constitué des même de modifier et recadrer les orientations
équipes de BAM et du MEF. et leviers de la stratégie.
II
Comité Stratégique - Présidence BAM
III
Comité de pilotage et de coordination
IV
Groupes de travail
Groupe Groupe Groupe Groupe
1 2 3 4
44 FAITS MARQUANTS
• La responsabilisation de toutes les parties crédit de TVA, via notamment des protocoles
concernées en particulier les organes de d’accord entre l’Etat et ces EEP ou à travers le
gouvernance des EEP, leurs managers, les recours à l’affacturage à partir de 2018 ainsi
autorités budgétaires et les agents de contrôle qu’un accompagnement spécifique de certains
en matière de suivi des délais de paiement et EEP pour la mise à niveau de leur système
de prise de mesures et d’actions en vue de d’information, le renforcement de leur dispositif
leur amélioration. de contrôle interne, l’amélioration de leur cadre
de gestion et le renforcement en personnel des
EVOLUTION DES DETTES FOURNISSEURS ET Paieries des Etablissements Publics.
DES DÉLAIS DE PAIEMENT DES EEP
REFONTE DES DISPOSITIFS LÉGAL ET
La DEPP assure, depuis 2012, un suivi régulier RÉGLEMENTAIRE
et un accompagnement permanent en matière
de délais de paiement des fournisseurs pour un Concernant les volets institutionnel, législatif
échantillon de 83 EEP (73 établissements publics et règlementaire des avancées en matière
et 10 entreprises publiques représentant 77% du de délais de paiement ont été apportées par
montant total des subventions versées par l’Etat la loi n° 49-15 modifiant et complétant la loi
et 76% du montant total des Investissements n° 15-95 formant Code de commerce et
des EEP) avec un accompagnement ciblé au édictant des dispositions particulières relatives
profit de certains d’entre eux qui présentent un aux délais de paiement ainsi que le Décret
volume important de dettes fournisseurs. n° 2-16-344 du 22 Juillet 2016 relatif aux délais
de paiement et aux intérêts moratoires en
Ainsi et dans le cadre de ce suivi trimestriel des matière de commande publique.
délais de paiement des principaux EEP, il y a lieu
de constater une baisse des dettes fournisseurs Deux textes d’application de cette loi, sont en
échues des EEP à 17 MMDH à fin septembre cours de publication. Le premier concerne
2018 contre 19,3 MMDH en décembre 2017. le projet de décret modifiant le décret
De même, les délais moyens de paiement ont n° 2-12-170 du 12/07/2012 pris pour l’application
enregistré une amélioration en descendant du chapitre III du titre IV du livre premier de
pour la première fois, depuis 2015, en deçà de la loi n° 15-95 relative au Code de commerce
70 jours avec un délai moyen 67,8 jours à fin qui fixe le taux de l’indemnité de retard sur la
septembre 2018 contre 77,9 jours à fin 2017 et base du taux directeur de Bank Al-Maghrib,
72 jours en septembre 2017. majoré d’une marge qui sera fixée par arrêté.
Le second texte concerne le projet d’arrêté
Ce suivi a également permis de déceler les conjoint du MEF et du Ministère de l’Industrie,
principaux facteurs à l’origine des retards de l’Investissement, du Commerce et de
enregistrés au niveau de certains EEP et qui l’Economie Numérique (MIICEN) relatif au taux
portent, outre certaines insuffisances en termes de l’indemnité de retard et aux modalités de
de procédures de gestion, sur le fait que les EEP décomposition du solde des dettes fournisseurs
concernés ne disposent pas d’une trésorerie dans les transactions commerciales, qui fixe la
suffisante. Néanmoins, d’autres EEP affichent marge susmentionnée à 300 points de base à
des délais de paiement élevés malgré la compter du 1er janvier 2019 et à 400 points de
disponibilité au niveau de la trésorerie et ce, en base à compter du 1er janvier 2021.
relation avec des considérations managériales
(périodes d’intérim des dirigeants…). OBSERVATOIRE DES DÉLAIS DE PAIEMENT ET
PLATEFORME AJAL
Pour résoudre cette problématique, le MEF
a mis en place un accompagnement ciblé au Ce dispositif légal et réglementaire a été
profit de certains d’entre eux qui présentent un renforcé par la mise en place de l’Observatoire
volume important de dettes fournisseurs (AREF, des Délais de Paiement, suite à la publication
ONEE, ONCF et ONDA) à travers l’accélération du décret n°2-17-696 du 30 novembre 2017,
des déblocages des subventions du Budget portant sur le fonctionnement et la composition
Général de l’Etat (AREF...), l’apurement du de l’Observatoire dont la présidence de
L’Observatoire est chargé du suivi des délais Enfin, la mise en ligne le 4 octobre 2018 de
de paiement entre les entreprises de façon la plateforme électronique AJAL dédiée à la
générale, ce qui implique un suivi des délais réception et au traitement par les EEP des
de paiement du secteur privé et public. Il devra réclamations des fournisseurs concernant
publier, annuellement, un rapport comportant les délais de paiement apporte une valeur
le bilan de l’évolution des comportements des supplémentaire à ce dispositif et permet de
entreprises en termes de délais de paiement. dématérialiser et de fluidifier la communication
entre les fournisseurs et les EEP dans des délais
La première réunion de l’Observatoire, tenue au maîtrisés, d’identifier les causes du retard
du 10 juillet 2018, a mis en évidence plusieurs de paiement et de leur apporter les solutions
constats concernant : adéquates.
Rencontre sur le thème «la réduction des délais de paiement, une responsabilité collective»
Organisée à l’initiative de la CGEM, en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur et le Ministère
de l’Economie et des Finances, la rencontre tenue le 19 février sur «la réduction des délais de
paiement, une responsabilité collective» constitue un bilan d’étape sur les mesures prises par
l’État et le secteur privé dans la réduction des délais de paiement.
Dans ce sens, M. Mohamed BENCHAABOUN, a mis en avant, lors de cette rencontre les efforts
déployés par les différents intervenants pour résoudre la problématique des délais de paiement qui
«porte préjudice à une saine gestion publique, à l’entreprise et à la vitalité de l’économie nationale».
M. le Ministre a ainsi évoqué l’accélération des déblocages des dotations budgétaires et des actions
d’apurement du crédit TVA, notant que cette mesure a permis de ramener le crédit TVA de 40
milliards de dirhams en 2017 à moins de 10 milliards de dirhams en 2018.
Ces actions ont également eu pour résultats une baisse considérable des délais de paiement :
19 jours pour ce qui concerne l’État (de 58 jours en 2017 à 39 jours en 2018), 14 jours pour ce qui
concerne les collectivités locales (58 à 44 jours), 14 jours pour ce qui est des établissements et
entreprises publics (78 à 64 jours).
En vue de pérenniser cette dynamique, M. le Ministre a annoncé la mise en place, début mai 2019,
d’un dispositif de dépôt électronique des factures.
46 FAITS MARQUANTS
FAITS MARQUANTS
LE MAROC FIGURE PARMI LES ONZE PAYS AFRICAINS PARTENAIRES DE L’INITIATIVE ALLEMANDE DU G20-
«COMPACT WITH AFRICA». L’OBJECTIF EST D’ACCROÎTRE L’ATTRACTIVITÉ DE L’INVESTISSEMENT PRIVÉ,
GRÂCE À L’AMÉLIORATION DES CADRES MACROÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER.
L’initiative Compact with Africa part du Les membres du G20 se sont mis d’accord, lors
principe que la stabilité macroéconomique, un du sommet de juillet 2017 à Hambourg, pour
environnement des affaires favorable et une continuer à soutenir l’initiative CwA au-delà
intermédiation efficace du secteur financier de la présidence allemande. Ils ont également
sont des conditions nécessaires pour stimuler convenu de la nécessité d’avoir un processus
l’investissement privé. En améliorant ces fluide de reporting et de suivi afin d’accroître
trois piliers, le CwA cherche à catalyser les les chances de réussite de l’initiative.
investissements du secteur privé dans les
A cet égard, un modèle de suivi intitulé
pays du Compact et à renforcer les liens
«Rapport aux Ministres des Finances et aux
entre les initiatives du G20, les Organisations
Internationales et les pays africains. Gouverneurs des Banques Centrales du G20
sur les Compacts d’investissements» a été
Ainsi, les pays africains bénéficiaires s’engagent mis en place par le G20. Ce modèle comprend
à identifier les améliorations nécessaires au titre un descriptif sommaire des obstacles liés à
des trois piliers du Compact et à entreprendre l’investissement et une matrice des réformes
les réformes nécessaires. Ces réformes peuvent qui présente les priorités des pays en termes
concerner des domaines tels que la mobilisation d’actions à mettre en œuvre dans les domaines
des ressources domestiques, les réformes de macroéconomique, environnement des affaires
48 FAITS MARQUANTS
en tant qu’instrument d’appui au développement de réforme sont publiées sur le site web du
et aux réformes dans les pays africains grâce Compact, des réunions à distance de toutes
à deux caractéristiques importantes de cette les équipes du Compact et du G20 ont lieu au
initiative qui la distinguent des pratiques moins une fois par trimestre et un suivi formel
antérieures. biannuel est assuré à travers des Rapports
de Suivi Pays et des rapports d’évaluation des
D’abord, il s’agit d’une initiative à long terme
qui encourage le renouvellement constant institutions internationales qui font l’objet de
des priorités de réforme au fur et à mesure discussion dans le cadre de l’Africa Advisory
de l’évolution de la situation des pays Group.
bénéficiaires. De ce fait, l’initiative CwA permet Le Compact with Africa s’inscrit ainsi dans le
d’accompagner les réformes institutionnelles sillage des schémas de coopération innovants
qui sont, par nature, plus longues à mettre en
pour le développement, en adoptant une
œuvre mais également plus importantes pour
approche de coopération triangulaire basée sur
la durabilité des autres réformes.
un effort commun, des engagements mutuels
Ensuite, l’initiative prévoit une responsabilité et des contributions partagées entre les pays en
mutuelle, un dispositif de suivi continu et des développement, les institutions internationales
exigences de transparence. Les matrices de développement et le secteur privé.
50 FAITS MARQUANTS
• Publication de l’Arrêté du ministre de A signaler que la Direction du Trésor est en
l’économie et des finances portant cours de préparation du cadre réglementaire
homologation de la circulaire de l’Autorité régissant les autres catégories de sukuk
(moucharaka, wakala, moudaraba,….) dans
marocaine du marché des capitaux n° 03/18
l’optique de la mise en place de l’assise globale
fixant la forme et le contenu du document de
pour l’émission de toutes les catégories de sukuk
synthèse visé à l’article 7-3 de la loi n°33-06 et répondre ainsi aux besoins des différentes
relative à la titrisation des actifs, telle que parties prenantes au sein du compartiment de
modifiée et complétée. la finance participative.
L’OBTENTION PAR LA CMR EN 2018 DU CERTIFICAT ISO 9001 VERSION 2015, VIENT S’AJOUTER À UNE
SÉRIE DE CERTIFICATIONS ET DE LABELS OBTENUS CES DERNIÈRES ANNÉES ET QUI DÉNOTENT TOUTES
DE LA QUALITÉ DE SERVICES RENDUS, DES BONNES PRATIQUES EN TERMES DE GESTION D’ACTIFS, DE LA
MATURITÉ DU SYSTÉME D’INFORMATION. CE QUI CONSTITUE UNE RECONNAISSANCE À L’INTERNATIONAL
ET UNE CONFIRMATION EN INTERNE.
52 FAITS MARQUANTS
internationale constitue ainsi une assurance
supplémentaire pour les organes de
Gouvernance, les auditeurs internes et externes
des FDR quant à la qualité du dispositif et de
l’environnement du contrôle mis en place par
la Caisse et sa capacité à livrer une information
financière fiable et crédible.
TGR : UNE ÉTUDE DE FAISABILITÉ POUR UN RÉFÉRENTIEL DES PRIX POUR LES
MARCHÉS PUBLICS
L’élaboration d’un référentiel des prix Cette étude ambitionne ainsi de répondre aux
intervient dans un contexte national marqué besoins de tous les acteurs de la commande
par des capacités de financement limitées, publique, que ce soit ceux relevant du secteur
des divergences dans l’appréciation des coûts public ou du secteur privé, en tant que partie
des prestations, aussi bien par les opérateurs prenante dans le processus d’achat public.
privés, au moment du dépôt de leurs offres, Elle intervient également pour consolider
que par les acheteurs publics, dans la phase le processus continu de transparence et
de détermination des besoins et de suivi de de rationalisation de l’action et du pouvoir
l’exécution du marché. d’appréciation de l’Administration.
Toutes ces difficultés, liées à l’absence de A terme, l’étude permettra à tous les acteurs
réglementations en matière de fixation des prix de disposer d’un seul outil qui leur fournit des
dans le domaine de l’achat public au niveau informations détaillées sur les prix établis par
de chaque région, constituent des contraintes région, par province et par ville afin d’être en
majeures à l’efficacité et à l’efficience de la mesure de se servir des mêmes informations
gestion des marchés publics. que l’Administration.
C’est dans ce cadre que se situe l’intérêt de Déclinés à partir des objectifs généraux,
cette étude qui vise à répondre à un double les objectifs spécifiques auxquels l’étude
objectif : permettre aux acteurs de connaître devra répondre apporteront un éclairage
54 FAITS MARQUANTS
sur l’opportunité de la mise en
place d’un référentiel des prix, en
mettant en lumière les avantages et
les inconvénients d’un tel outil, en
déterminant le potentiel d’un référentiel
tenant compte des opportunités offertes
par les technologies de l’information et
de la communication et en identifiant les
contraintes de différentes natures qui
pourraient entraver sa mise en place.
PERMETTANT DE VÉHICULER DES MESSAGES DE MANIÈRE PLUS EFFICACE, LES CAPSULES VIDÉO
PUBLIÉES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX SONT UN OUTIL DE PROMOTION TRÈS PERFORMANT FACILE À
«CONSOMMER» ET PLUS ACCESSIBLE GRÂCE À L’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX. DES ATOUTS QUI
ONT ÉTÉ DERRIÈRE LE RECOURS À CET OUTIL PAR L’ADMINISTRATION FISCALE ET DOUANIÈRE.
56 FAITS MARQUANTS
des Douanes a lancé le 30 novembre 2018 une
troisième capsule mettant la lumière sur les
formalités douanières relatives au dédouanement
des colis postaux et envois express.
58 FAITS MARQUANTS
LES CONTRIBUABLES : 80% DE SATISFAITS
245 titulaires de commandes publiques qui leurs sont apportées. Ils souhaitent avoir un
interviewés s’attendent à « plus de souplesse accès aux responsables de la TGR notamment
dans l’interprétation des textes réglementaires les TM/TP pour disposer d’information précise
qu’il s’agisse de l’application des pénalités de sur l’état d’avancement de leurs dossiers (GID-
retard ou d’engagement des intérêts moratoires Fournisseurs fournit uniquement l’état du
notamment» dossier et non pas les motifs de rejet).
Les titulaires de commandes publiques L’accélération de la dématérialisation est très
apprécient le niveau de moralité des agents appréciée car elle apporte de la transparence
et responsables de la TGR et leur capacité à et de l’efficacité et pourrait améliorer la
renseigner ainsi que les services en ligne qu’ils rapidité du service et les délais de traitement
recommandent à 93%. Cependant, ils ont des et de délivrance des documents. Dans ce sens,
attentes fortes en matière d’amélioration des ils souhaitent plus d’information pour faire
délais (paiement, production des documents connaitre GID-fournisseur et faire évoluer le
et réponse aux réclamations), d’orientation, Portail des Marchés Publics pour disposer de
de prise en charge et d’écoute au niveau de l’information en temps réel en plus de rendre
l’accueil (physique ou téléphonique) par les obligatoire l’intégration des consultations par
agents de la TGR ainsi que l’aide et l’assistance voie de bon de commande sur ce portail .
60 FAITS MARQUANTS
LES CLIENTS DE L’ACTIVITÉ BANCAIRE : 98% DE SATISFAITS
1296 clients de l’activité bancaire enquêtés (personnes physiques et morales).
5 POINTS FORTS : selon l’échantillon
4 POINTS A AMELIORER : selon
sondé
l’échantillon sondé
• Qualité de l’espace d’accueil
• Proximité géographique des
(propreté, confort et aménagement) ;
agences bancaires ;
• Niveau de moralité des responsables
• Disponibilité insuffisante des GAB ;
et agents de la TGR ;
• Qualité des services bancaires en
• Courtoisie et considération des
ligne ;
agents de la TGR ;
• Indisponibilité de chargés d’affaires
• Capacité du personnel à renseigner ;
pour les grands comptes. n
• Coûts des prestations bancaires.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
satisfaction globale Accueil Information Qualité de service Traitement des Proximité Service en lignes
réclamations
Contribuables Fonctionnaires Titulaires de Commandes Publiques Départements Ministériels
Collectivités Territoriales Clients de l’Activité Bancaire Partenaires
62 EN BREF
Les efforts du Maroc en matière de gouvernance fiscale au centre
d’entretiens à Bruxelles entre M. Benchaâboun et le Commissaire
européen aux Affaires économiques
GOUVERNANCE
Jeudi 21 mars à Bruxelles, les efforts du Maroc pour promouvoir la bonne
FISCALE gouvernance fiscale ont été au centre d’entretiens entre le Ministre et le
Commissaire Européen aux Affaires Economiques et Financières, fiscalité et
douanes, M. Pierre Moscovici. Cette rencontre a permis de traiter un certain
nombre de sujets d’intérêt commun, dont ceux ayant trait à la fiscalité et la
bonne gouvernance fiscale.
M. Benchaâboun a noté, à l’issue de la rencontre que le Conseil de l’UE a enregistré «une évolution positive par
rapport à l’engagement du Maroc s’agissant du respect des règles de la bonne gouvernance telles qu’elles sont
pratiquées généralement pour tous les pays développés». Il a cité notamment la prochaine adoption au Maroc, au
cours de cette année, d’une loi-cadre destinée à «asseoir les grands principes de la fiscalité et en matière de
bonne gouvernance fiscale». Des efforts qui ont été salués par le Commissaire Européen qui estime
que «le Maroc a fait ce qu’il fallait en modifiant les régimes fiscaux qui pouvaient être dommageables
au titre d’une appréciation internationale de ce que pourrait être la bonne gouvernance fiscale».
64 EN BREF
ETUDES
La montée des inégalités sociales constitue une Evolution de la part des 10% et des 1% les plus riches
dans le revenu mondial 1980-2016
source de préoccupation majeure à travers le 56% 23%
18%
sein des pays de l’OCDE, les 10% les plus riches 50%
17%
disposaient d’un revenu 9,6 fois supérieur aux 16%
10% les plus pauvres vers la fin des années 47% 15%
Le Maroc, pays inscrit dans un processus Les inégalités avaient culminé au cours de
accéléré d’émergence, n’est pas à l’abri l’année 2000, puisque la part des 10% les plus
de ces préoccupations, aussi bien sociales riches dans le revenu mondial s’est située
qu’environnementales. à 55,3%. Depuis, une certaine atténuation
La DEPF, de par l’intérêt qu’elle porte aux des inégalités a été observée, mais une
questions structurelles à fortes incidences sur telle évolution cache encore des disparités
la trajectoire de développement de notre pays persistantes entre régions et pays du globe.
a jugé opportun d’apporter un éclairage sur la En particulier, les inégalités de revenus aux
question des inégalités sociales dans le but Etats-Unis se sont fortement creusées au
d’enrichir la réflexion et d’approfondir le débat point que l’écart entre ce pays et l’Europe n’a
sur cette question hautement prioritaire. cessé de s’élargir. En effet, les Etats-Unis
Evolution des inégalités à l’échelle et l’Europe affichaient en 1980 des niveaux
internationale quasiment similaires en termes de part des
10% des revenus les plus élevés (32% et 34%
Depuis le début des années 1980, les inégalités respectivement). Cette part s’est située en
se sont nettement aggravées à l’échelle 2014 à 47% aux Etats-Unis et à 37% en Europe.
mondiale, mettant un terme à la phase L’aggravation des inégalités éducatives
d’opulence qu’avaient connus la plupart des combinées à un système de taxation de
pays au lendemain de l’après deuxième guerre moins en moins progressif figurent parmi
mondiale. les principaux facteurs explicatifs de cette
01
« Tous concernés, pourquoi moins d’inégalités profite à tous ? », OCDE, 13 Novembre 2015.
permet de considérer ces pays comme étant à Source : Etabli sur la base des données du HCP, Rapport Pauvreté et prospérité
partagée au Maroc du troisième millénaire, 2001 – 2014.
la frontière des inégalités dans le monde. Dans
une mesure moindre, l’Afrique-subsaharienne
demeure aussi affectée par une résistance à Néanmoins, les avancéesPartenregistrées
10% par le
la hausse des inégalités. Avec des conditions Maroc en matière de lutte contre la pauvreté
de départ extrêmement difficiles, ces pays ne et la précarité n’ont pas permis de stopper le
semblent pas avoir réussi jusqu’à présent à creusement des inégalités sociales, reflétant
infléchir de manière forte les inégalités sociales. le caractère peu inclusif du modèle de
développement jusque-là poursuivi.
Afin de réduire les inégalités, une panoplie de
mesures de politiques publiques a été mise L’évolution de l’indice de Gini a affiché
en place, en vue de promouvoir une économie globalement une quasi-stagnation depuis des
inclusive et de créer les conditions propices à années, pour se situer en 2014 à 0,395, soit le
un vivre ensemble apaisé et harmonieux. Ces même niveau enregistré en 1998. Par milieu de
politiques portent sur des leviers variés visant résidence, les inégalités sont plus intenses en
soit à agir sur les inégalités à leur genèse ou milieu urbain, avec un indice de Gini de 0,388
à travers des mécanismes de redistribution en milieu urbain contre 0,317 en milieu rural en
pour corriger l’imperfection du système de 2014.
partage de la richesse nationale. Elles visent,
Selon une perspective régionale, les inégalités
notamment, l’amélioration de l’accès aux
sont plus prononcées dans les grandes
services publics et impulsion de la formation
métropoles du pays, notamment Rabat-Salé-
initiale, le développement des mécanismes
Kènitra (0.442) et Casablanca-Settat (0,396). Il
de transfert et de redistribution, la réduction
y a lieu de souligner que dans sept régions du
des écarts de salaires et soutien à l’emploi
Royaume, l’indice de GINI a évolué entre 0,344
décent, la promotion de l’emploi de la femme et
et 0,391, soit un niveau en-deçà de la moyenne
l’atténuation des inégalités spatiales.
nationale.
Les inégalités sociales au Maroc: Etat des lieux
et réponses de politiques publiques En plus des inégalités mesurées par l’indice
de GINI, l’accès inégal aux services de base
La Maroc a lancé plusieurs initiatives et demeure une source de préoccupation majeure,
programmes publics (BAJ2, BAJ2, INDH, notamment dans le domaine de l’éducation, la
02
Programmes des priorités sociales 1 et 2.
66 ETUDES
santé et l’emploi, qui constituent des domaines la matière et permettraient de constituer un
névralgiques qui conditionnent l’égalité des puissant rempart contre la prolifération des
chances au sein de la société. disparités sociales et spatiales. Les principaux
leviers identifiés sont articulés autour de trois
Malgré les efforts déployés par les pouvoirs principaux axes:
publics au cours des dernières années, le • Accélérer le processus de transformation
système éducatif demeure marqué par de structurelle de l’économie marocaine pour
fortes inégalités. L’indice de Gini pour le agir à l’amont sur les inégalités sociales, en
secteur de l’éducation, quoiqu’en baisse mettant l’accent autant sur l’élargissement
tendancielle depuis la décennie 1980, demeure des bases de création de la richesse nationale
élevé s’établissant à 0,55 en 2014. La baisse que sur la lutte vigoureuse contre les
de cet indice est consécutive à la progression
inégalités de chances et de capacités.
régulière du nombre d’années de scolarisation,
• Renforcer la cohérence des dispositifs sociaux
en lien avec les réformes menées au niveau de
dédiés à la lutte contre les inégalités et leur
ce secteur.
indexation sur des critères de ciblage pour
Pour ce qui est de l’accès à la santé, des maximiser les retombées de l’action sociale
disparités importantes persistent, comme en de l’Etat. Il serait question, également, de
témoignent quelques indicateurs clés issus placer la question de l’inclusivité genre et de
de l’Enquête Nationale sur la Population et l’intégration des jeunes au cœur des politiques
la Santé Familiale 2011: le taux de mortalité publiques de lutte contre les inégalités. Non
infantile s’établit à 33,9 pour 1.000 naissances moins important, la lutte contre les inégalités
vivantes pour les enfants issus des ménages mériterait d’être inscrite dans le cadre d’un
pauvres alors qu’il n’est que de 18,7 pour chantier sociétal impliquant l’ensemble des
1.000 naissances vivantes pour les riches. Une acteurs.
analyse de la couverture médico-sociale par • Consolider le système national d’information
quintile de revenu révèle que moins de 5% des et déployer des instruments sophistiqués
20% des ménages les plus pauvres ont une de suivi-évaluation des inégalités en vue de
couverture médico-sociale contre plus de 50% favoriser, de manière permanente, la collecte
pour les 20% des ménages les plus aisés. et le traitement des données sur les inégalités
et la mise sur pied d’un système d’évaluation
Dans le domaine de l’emploi, des inégalités performant pour mesurer l’efficacité des
importantes sont à relever en termes d’accès actions déployées en matière de lutte contre
des femmes au marché du travail. Le taux les inégalités dans toutes leurs dimensions.
d’activité des femmes est largement inférieur à
celui des hommes, situation qui a peu changé Qu’en est-il des disparités régionales?
depuis plus d’une décennie : 22,4% en 2016
L’Agenda relatif aux Objectifs de Développement
contre 72,2% pour les hommes. Celles qui sont
Durable (ODD) à l’horizon 2030, adopté par la
actives sont plus touchées par le chômage:
14,1% en 2016 contre 8,6% pour les hommes. communauté internationale en septembre 2015,
trace les contours d’une vision holistique et
Quelques leviers prioritaires de politiques intégrée du développement au sein de laquelle
publiques pour réduire les inégalités au Maroc. la dynamique de la croissance devrait aller de
pair tant avec l’impératif de l’inclusion sociale
Dans le but d’apporter des réponses de fond qu’avec les exigences de la préservation des
à la problématique des inégalités sociales équilibres environnementaux.
au Maroc, quelques leviers prioritaires de
politiques publiques ont été identifiés. Ces Ayant adhéré à cet agenda universel, le
leviers puisent leur fondement des résultats Maroc s’est activement engagé pour en faire
du diagnostic de l’état des inégalités au Maroc une composante centrale de sa stratégie
et des enseignements déduits à partir des de développement d’ensemble. La mise en
expériences pertinentes de certains pays en œuvre en 2017 de la Stratégie Nationale du
68 ETUDES
FOCUS LOI
• LA LOI 31.30 RELATIVE AU DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION VISE LA MISE EN ŒUVRE DES DISPOSITIONS
DE LA CONSTITUTION DE 2011 RELATIVES À LA PROTECTION DES LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX.
• CRÉATION DE LA COMMISSION DU DROIT D’ACCÈS AUX INFORMATIONS AUPRÈS DU CHEF DU
GOUVERNEMENT, CHARGÉE DU CONTRÔLE DE L’APPLICATION DU DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION.
70 FOCUS LOI
En cas de réponse négative de la part des réponse doit inclure la référence et le lieu
tiers, l’institution ou l’organisme décide du pouvant permettre au demandeur d’obtenir
sort de la communication des informations ces informations;
compte tenu des arguments présentés par
• Le cas où la demande d’informations a été
les tiers.
soumise plus d’une fois, au cours de la même
Les délais de réponse aux demandes d’accès année, par le même demandeur et concerne
aux informations la réception des informations qui lui ont été
communiqués précédemment;
• L’institution ou l’organisme concerné doit
• Si la demande d’information n’est pas claire;
répondre à la demande d’informations dans
un délai maximum de vingt jours ouvrables, à • Si les informations demandées sont encore en
partir de la date de réception de la demande. cours de préparation ;
Cette période peut être prolongée d’une du- • Si les informations demandées sont déposées
rée similaire si l’institution ou l’organisme à l’institution «Archives du Maroc».
concerné est incapable de répondre en tout ou
La procédure qui peut être engagée en cas de
en partie à la demande du demandeur dans le
refus de la demande d’accès aux informations
délai imparti, si la demande concerne un grand
nombre d’informations, s’il n’est pas possible A défaut de réponse à une demande ou en cas de
de fournir des informations au cours de la pé- refus, le demandeur dispose du droit d’adresser
riode susmentionnée, ou s’il est nécessaire de une réclamation au responsable de l’institution
consulter d’autres personnes avant de délivrer ou de l’organisme concerné et ce dans un délai
les informations en question. de vingt jours ouvrables, à compter de la date
d’expiration du délai légal pour répondre à sa
L’institution ou l’organisme concerné doit no-
demande ou à compter de la date de réponse.
tifier à l’avance à l’intéressé cette prorogation
par écrit ou par courrier électronique, tout en Le président de l’institution ou organisme exa-
précisant les arguments de cette prorogation. mine la plainte et informe la personne concer-
née de la décision prise dans les quinze jours à
• L’institution ou l’organisme concerné doit
compter de la date de sa réception.
répondre à la demande d’informations dans
les trois jours dans les cas urgents, en tenant Le demandeur d’informations peut également
compte des cas de prorogation. soumettre une plainte à la Commission du droit
à l’information dans les trente jours précédant
Les cas dans lesquels les institutions ou orga-
la fin du délai légal imparti pour répondre à la
nismes concernés sont tenus de justifier par
plainte adressée au responsable de l’institution
écrit leur décision de refus de communiquer
ou de l’organisme, ou à partir de la date de ré-
les informations demandées
ponse à cette plainte. La Commission examine
Les institutions ou organismes concernés sont la plainte et en informe la personne concernée
tenues de justifier par écrit leur réponse, en dans un délai de trente jours à compter de la
tout ou en partie, le refus de délivrance des in- date de réception. La plainte peut être adressée
formations demandées, en particulier dans les par lettre recommandée ou par courrier élec-
cas suivants : tronique avec accusé de réception.
La Commission du droit d’accès aux informa- • Garantir l’exercice effectif du droit d’accès aux
tions est instituée auprès du Chef du Gouverne- informations ;
ment en vue de garantir l’effectivité de ce droit. • Fournir des conseils et une expertise aux
Cette commission est composée de : institutions et organismes concernés sur les
• Le Président de la commission nationale pour mécanismes d’application des dispositions de
le contrôle de la protection des données à ca- cette loi, ainsi que sur la publication préalable
ractère personnel, créée en vertu de l’article des informations dont ils disposent;
27 de la loi 09.08 en sa qualité de président ; • Recevoir les plaintes des demandeurs d’in-
• Deux représentants des administrations pu- formations et prendre toutes les mesures
bliques désignés par le Chef du Gouverne- nécessaires, y compris des recherches et des
enquêtes, et faire des recommandations à ce
ment;
sujet;
• Un membre nommé par le président de la
• Sensibiliser à l’importance de fournir des in-
Chambre des représentants;
formations et de faciliter leur accès par tous
• Un membre nommé par le président de la les moyens disponibles, en particulier par l’or-
Chambre des conseillers; ganisation de formations en faveur des cadres
• Un représentant de l’Instance nationale de la des institutions ou organismes concernés;
probité, de la prévention et de la lutte contre • Emettre des recommandations et des sugges-
la corruption ; tions tendant à améliorer la qualité des pro-
• Un représentant de l’institution « Archives du cédures d’accès aux informations ;
Maroc » ; • Soumettre au gouvernement toute proposition
• Un représentant du Conseil National des relative à l’adéquation des textes législatifs et
Droits de l’Homme ; réglementaires en cours avec le principe du
droit d’accès à l’information;
• Un représentant du Médiateur ;
• Donner des avis sur les projets de textes lé-
• Un représentant d’une association œuvrant gislatifs et réglementaires qui lui ont été sou-
dans le domaine du droit à l’information, dési- mis par le gouvernement;
gné par le chef du gouvernement.
• Préparer un rapport annuel sur les résultats
Le président de la commission peut inviter, à de ses activités dans le domaine du droit à
titre consultatif, toute personne, organisme ou l’information, comprenant notamment une
représentant d’une administration pour prendre évaluation des résultats de la mise en œuvre
part aux réunions de la commission ou à utiliser de ce principe, lequel doit être publié par tous
son expertise. les moyens disponibles.
Le mandat de la Commission est fixé à cinq ans, La publication préalable des informations
renouvelable une fois. La commission se réunit
Les institutions et organismes concernés,
en cas de nécessité, sur l’invitation de son pré-
doivent, dans le cadre de leurs compétences
sident, à l’initiative de celui-ci ou à la demande
respectives, publier, dans la mesure du pos-
de la moitié de ses membres, sur la base d’un
sible, la limite maximale des informations qu’ils
ordre du jour déterminé.
détiennent et qui ne relèvent pas des excep-
Le fonctionnement de la Commission est fixé tions énoncées dans la présente loi, par tous
par un règlement interne préparé par son pré- les moyens de publication disponibles, en par-
sident et présenté à la Commission pour appro- ticulier les moyens électroniques, y compris les
bation avant son entrée en vigueur et sa publi- portails nationaux de données, et spécifique-
cation au bulletin officiel. ment quand il s’agit des informations suivantes:
72 FOCUS LOI
• Les conventions dont la procédure d’adhésion afférentes à leurs résultats ;
ou de ratification a été entamée ;
• Les annonces spécifiques à l’ouverture des
• Les textes législatifs et réglementaires ; postes de responsabilité et hautes fonctions
• Les projets de lois ; ainsi que les listes des personnes admises à
passer ces concours et celles des résultats
• Les projets de lois de finances et les documents
qui y sont joints ; définitifs ;
• Les projets de lois présentés par les membres • Rapports, programmes, et études disponibles
du parlement ; chez les institutions ou organismes ;
• Les budgets des collectivités territoriales et • Les statistiques économiques et sociales ;
les listes comptables et financières de leur
• Les informations relatives aux entreprises,
gestion ainsi que leur situation financière;
particulièrement celles détenues par les
• Les fonctions de l’institution ou de l’organisme services du registre central de commerce ;
concerné et ses structures administratives,
ainsi que les informations permettant de la • Les informations garantissant une concur-
contacter ; rence libre, juste et légitime.
• Les systèmes, les procédures, périodiques Les sanctions
et annuaires utilisés par les fonctionnaires
de l’institution ou l’organisme ou par ses • En cas d’omission de la part du responsable
utilisateurs dans l’exercice de leurs fonctions: de communiquer les informations deman-
dées, conformément aux dispositions de la
• La liste des services fournis par l’institution ou
présente loi, des sanctions disciplinaires sont
l’organisme aux usagers, y compris des listes
de documents, de données et d’informations engagées contre ce dernier, et ce conformé-
nécessaires à l’obtention d’un service, d’un ment aux dispositions de la législation en vi-
document ou d’une carte administrative gueur, sauf preuve de sa bonne foi.
officielle et des services électroniques • En cas de divulgation d’informations ne pou-
associés ;
vant être communiquées, le responsable aura
• Les droits et obligations des usagers envers commis l’infraction de divulgation du secret
l’institution ou l’organisme concerné ainsi que professionnel prévue par l’article 446 du Code
les moyens de recours mis à leur disposition; pénal, à moins d’une qualification plus sévère.
• Les conditions d’octroi des licences,
• En cas de falsification du contenu des infor-
autorisations et conditions d’octroi des
mations, obtenues, dont a résulté un préju-
licences d’exploitation ;
dice à l’institution ou l’organisme concerné,
• Les résultats détaillés des différentes phases ou dans le cas d’une utilisation ou d’une réuti-
électorales ; lisation de cette information dont a résulté un
• Les programmes prévisionnels des marchés abus ou une atteinte à l’intérêt public ou en-
publics, leurs résultats s’ils sont achevés, core un préjudice aux droits des tiers, le cas
leurs titulaires et leurs montants ; échéant, le détenteur de l’information ou son
• Les programmes des concours de recrutement, utilisateur est passible des sanctions prévues
des examens professionnels et des annonces par l’article 360 du Code pénal. n
Source : Agence Judiciaire du Royaume
En ce début d’année 2019, l’économie marocaine Au niveau des prix des matières premières, et
évolue dans un contexte international toujours en liaison avec l’accroissement des craintes
incertain, marqué par l’affaiblissement des sur l’offre, les prix des produits énergétiques
perspectives de la croissance mondiale sur ont maintenu leur mouvement haussier pour
fond de persistance des tensions commerciales le quatrième mois consécutif, comme en
et ce, malgré quelques signes de reprise témoigne l’accroissement de 5,4% de l’indice
constatés dans certains pays avancés. En synthétique y afférent en avril 2019. Dans une
effet, et après un net ralentissement au S2-18, moindre mesure, les prix des autres produits
l’activité économique au sein de la zone euro a n’ont progressé que de 0,3%. Dans ce sillage,
enregistré une croissance de 0,4% T/T au T1-19 les cours du pétrole ont atteint 71,1 $/bbl en
contre +0,2% au T4-18 alors qu’aux Etats-Unis, avril, en moyenne mensuelle, soit une hausse
la croissance économique s’est accélérée à 3,2% de 7% par rapport au mois de mars et de 25,5%
au T1-19, en rythme annualisé, après +2,2% au par rapport à décembre 2018. En moyenne des
trimestre précédent, soutenue notamment par quatre premiers mois de l’année 2019, ces
les dépenses publiques et les exportations. Au prix demeurent en baisse de 4,2% par rapport
sein des pays émergents, la chine a affiché une aux niveaux enregistrés à la même période de
stabilisation de sa croissance économique à l’année précédente pour ressortir à 65,3 $/bbl.
6,4% au T1-19, en glissement annuel, compte
S’agissant des denrées alimentaires, l’indice
tenu des mesures politiques ayant atténué
synthétique des prix y afférent s’est apprécié
l’impact du conflit commercial avec les Etats-
de 0,2%. Ces prix ont ainsi augmenté de 14,2%
Unis.
pour l’orge (136 $/T en moyenne en avril), de
Dans ce contexte, le Fonds Monétaire 2,1% pour le sucre (304 $/T) et de 1,7% pour le
International (FMI) a revu à la baisse en avril riz (413 $/T).
sa prévision de croissance mondiale pour 2019
Pour ce qui est des phosphates et dérivés, les
de 0,2 point par rapport à l’édition du mois de
prix de la roche ont accusé pour le deuxième
janvier, pour la ramener à 3,3% contre 3,6% en
mois consécutif une baisse de 1% en avril pour
2018. En ce qui concerne les pays avancés, la
revenir à 97,5 $/T, portant ainsi leur recul par
croissance économique devrait ralentir de 2,2% rapport à fin 2018 à -1,7%. De même, les cours
en 2018 à 1,8% en 2019. Ainsi, la croissance des engrais se sont inscrits en baisse de 3,4%
devrait s’atténuer de 0,6 point aux Etats-Unis aussi bien pour le TSP (310$/T en avril) que
pour revenir à +2,3% et de 0,5 point au niveau de pour le DAP (324 $/T). Par rapport à fin 2018,
la zone euro pour s’établir à +1,3%. Pour ce qui ces prix ont accusé des replis respectifs de
est des pays émergents, le taux de croissance 15,8% et 16,9%.
devrait légèrement ralentir à +4,4% après
+4,5% en 2018, sous l’effet particulièrement de Au niveau national, et après avoir affiché une
l’affaiblissement de l’économie chinoise (+6,3% décélération à 2,9% au titre des quatre trimestres
contre +6,6% en 2018). de l’année 2018, la croissance économique
74 CONJONCTURE
devrait se maintenir à un niveau autour de 3% hausses des captures des céphalopodes
en 2019, étant donné la confirmation du résultat (+32,6%) et du poisson pélagique (+15,8%).
d’une campagne agricole moyenne, au moment
où les activités non agricoles poursuivent leur Au niveau des activités secondaires, le secteur
évolution globalement favorable. des mines a poursuivi sa bonne performance
pour la troisième année consécutive, avec
Taux de croissance du PIB et du PIB non agricole des hausses des productions de phosphate de
- En % - 8,1% et de ses dérivés de 12,4% à fin février
+4,5% / +3,7%
+4.1% / +2,7% 2019, suite à l’expansion de la demande des
+1.1% / +3,1%
industries chimiques locales et le renforcement
du commerce mondial des fertilisants à base
4,9%
4,6%
4,7%
4,6%
4,5%
4,4%
4,0%
3,5%
3,2%
3,3%
3,0%
3,2%
3,3%
3,2%
3,1%
2,8%
2,9%
2,5%
2,5%
2,4%
2,3%
taux d’utilisation des capacités de production
1,7%
1,5%
1,2%
%
36,5 40,2 44,3 47,1 +6,2
28,1 31,1
AGRICULTURE ET 252 250 251 247
244
229 206 204 217 223 228 238 241 240 233 231 229 229 228 226 226 224 224
AGRO- ALIMENTAIRE
AÉRONAUTIQUE %
6,0 5,6 6,9 7,6 9,9 11,3
+14,1
Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct
ÉLECTRONIQUE % 16 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18
5,9 6,7 6,7 7,2 7,6 8,0 +4,4
Pour ce qui est importations, les achats de Au niveau des finances publiques, la situation
produits énergétiques ont enregistré une des charges et ressources du Trésor fait
légère une baisse de 187 M.DH ou 1%. Cette ressortir une baisse importante du déficit
évolution provient du repli des achats de gaz, de budgétaire de 7,2 MM.DH ou 85,3% pour se
pétrole et autres hydrocarbures (-288 MM.DH limiter à 1,2 MM.DH contre 8,4 MM.DH à fin
ou -8,1%), en liaison avec la baisse, à la fois, des mars 2018. Cette amélioration a été induite
prix (-2,4%) et des quantités (-5,9%). De leur aussi bien par la hausse des recettes fiscales
côté, les importations de biens d’équipements et non fiscales que par la baisse des dépenses,
se sont quasiment stabilisées au même notamment celles au titre des intérêts de la
niveau qu’un an auparavant. Par ailleurs, les dette et de la compensation.
importations de demi-produits et de produits En s’établissant à 59 MM.DH, les recettes
bruts ont progressé de 1,8 M.DH ou 7,4% et de fiscales se sont améliorées de 3,3 MM.DH ou
68 M.DH ou 1,1% respectivement. Les achats 5,9%, recouvrant des hausses de 2,9 MM.DH ou
de produits alimentaires se sont quasiment 11,3% des impôts directs et de 916 M.DH ou 4,3%
stabilisés au moment où les acquisitions de des impôts indirects. L’évolution des impôts
biens de consommation ont accusé une légère directs est liée principalement à la progression
baisse de 0,1%. de 970 M.DH ou 9,2% des recettes tirées de
l’impôt sur le revenu (IR) pour s’établir à 11,5
Parallèlement, les recettes voyage se
MM.DH. Cette évolution s’explique notamment
sont stabilisées au même niveau qu’un an
par l’augmentation de l’IR professionnel tandis
auparavant, tandis que les transferts des MRE
que l’IR prélevé par la Direction des Dépenses
ont enregistré une baisse de 5,7%. Ces deux
de Personnel (DDP) et l’IR sur les profits
postes ont permis de couvrir 66,7% du déficit immobiliers ont affiché une diminution de 84
commercial contre 66,9% il y a un an. M.DH et 163 M.DH respectivement.
D’un autre côté, les flux nets des IDE au Maroc D’un autre côté, les recettes tirées de l’impôt sur
ont enregistré un repli de 2,8 MM.DH ou les sociétés (IS) se sont maintenues quasiment
21,5%, résultant de l’effet conjugué du recul au même niveau de recettes enregistré il y a
des recettes de 1,9 MM.DH et la hausse des un an, soit 14,8 MM.DH. Notons, qu’à fin mars
dépenses de 0,9 MM.DH. 2018, l’IS avait enregistré une baisse de 16,7%
par rapport à son niveau à fin mars 2017 (14,8
Compte tenu de ces éléments, une ponction
MMDH contre 17,8 MMDH).
de 3,3 MM.DH ou 1,4% a été observée sur les
réserves internationales nettes (RIN) au terme Il est à noter qu’à fin mars 2019, les recettes
des trois premiers mois de l’année 2019, pour au titre de la contribution sociale de solidarité
revenir à 227,4 MM.DH. Ce niveau permet sur les bénéfices ont atteint 1,9 MM.DH contre
de couvrir l’équivalent de 5 mois et 10 jours une prévision de 2 MM.DH. Cette contribution,
d’importations de biens et services. dont le versement s’opère au terme du premier
76 CONJONCTURE
trimestre, a été instituée par la LF 2019 sur les compte des transferts au profit de la Caisse
sociétés soumises à l’IS et réalisant un bénéfice Marocaine des Retraites (2,9 MM.DH contre
supérieur ou égal à 40 M.DH et ce, au titre des 2,7 MM.DH), des divers établissements et
années 2019 et 2020. entreprises publics (6,7 MM.DH contre 6,3
MM.DH) et des comptes spéciaux du Trésor (1,2
S’agissant des impôts indirects, les recettes MM.DH contre 731 M.DH).
tirées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
ont marqué une baisse de 545 M.DH ou 3,6%, De leur côté, les dépenses au titre des intérêts
induite par le recul principalement de la TVA à de la dette sont revenues à 5,6 MM.DH contre 5,9
l’intérieur (-871 M.DH ou -15,4%) tandis que la MM.DH à fin mars 2018, recouvrant une baisse
TVA à l’importation a progressé de 326 M.DH des charges au titre de la dette intérieure de 273
ou +3,5%. A noter que le montant global des M.DH ou 5,1% et une hausse de celles au titre
remboursements de la TVA à l’intérieur s’est de la dette extérieure de 29 M.DH ou 5,2%. Par
élevé à 3,7 MM.DH contre 1,8 MM.DH à fin mars ailleurs, les charges au titre de la compensation
2018. ont enregistré une baisse de 133 M.DH ou 3,4%,
en liaison avec le recul de 5,1% des prix du gaz
D’un autre côté, les recettes tirées des taxes butane en moyenne des trois premiers mois de
intérieures à la consommation (TIC) se sont l’année 2019 par rapport à la même période de
établies à 7,9 MM.DH, en hausse de 1,5 MM.DH l’année précédente.
ou 22,5% par rapport au niveau enregistré
durant la même période de l’année précédente. Compte tenu d’une baisse de 8,4 MM.DH des
Cette augmentation a été induite par la hausse opérations en instance et d’un solde positif de
aussi bien des TIC sur les tabacs (+903 M.DH 12,9 MM.DH des comptes spéciaux du Trésor,
ou 36,4%) que par les TIC sur les produits le besoin de financement du Trésor s’est situé à
énergétiques (+512 M.DH 14,1%). 9,6 MM.DH contre 16,5 MM.DH il y a un an.
Pour les droits de douane, les recettes ont Besoins et sources de financement du Trésor
affiché un recul de 229 MM.DH ou 9,1%, sous -En MM.DH-
l’effet de la baisse des importations taxables. Financement intérieur
Parallèlement, les droits d’enregistrement et 31,8
37,5 37,6
78 CONJONCTURE
augmenté de 7,3 MM.DH ou 1% contre -613,7 BAM sur le marché monétaire est passé à 75,5
M.DH ou -0,1% un an auparavant. MM.DH contre 71,1 MM.DH en février et 69,3
MM.DH en décembre 2018.
Par secteur institutionnel, l’accroissement du
crédit bancaire provient essentiellement des Évolution de la liquidité bancaire -En MM.DH-
prêts octroyés aux ménages (+3,8 MM.DH ou
mars.18
mars.17
août.17
sept.17
janv.18
sept.18
janv.17
août.18
mai.18
juin.18
déc.17
mai.17
juin.17
nov.17
nov.16
juil..17
déc.16
avr.17
juil..18
avr.18
oct.17
oct.16
fév.17
fév.18
oct.18
+1,1%) et aux SNF publiques (+1,3 MM.DH ou
+2,6%). A l’inverse, le flux des crédits destinés
aux SNF privées demeure négatif pour ressortir
à -470 M.DH ou -0,1%.
-17,3
-18,9
Flux des crédits bancaires par secteur économique
au cours des trois premiers mois -En MM.DH-
TRÉSORERIE/ COMPTE DÉBITEUR IMMOBILIER
-55,6
Oct 16 Oct 17 Oct 18 Oct 16 Oct 17 Oct 18 Oct 16 Oct 17 Oct 18
-58,0
2,0 10,8
1,2 6,7 5,5 Source : Bank Al-Maghrib
14,0 -3,0
EQUIPEMENT
13,4
Au niveau des prix, et en moyenne des trois
' )( *+! ' )( ,!* ' )( -!*
2,8
1,8
1,8
tandis que les RIN ont légèrement progressé de
1,4
0,8
0,6
du besoin en liquidité a cumulé 4,6 MM.DH, 2014 2015 2016 2017 2018
reflétant, particulièrement, une hausse de la
Source : Haut-commissariat au Plan
monnaie fiduciaire de 3,2 MM.DH ou 1,4% et une
ponction sur les RIN de 3,3 MM.DH ou 1,4%.
Enfin en ce qui concerne le marché de l’emploi,
Dans ces conditions, et afin de maintenir l’économie nationale a créé 15 mille nouveaux
l’évolution du taux interbancaire à des niveaux postes entre T1-18 et T1-19, recouvrant une
proches du taux directeur, BAM a porté ses création de 109 mille postes dans les zones
avances à 7 jours à 73 MM.DH en moyenne urbaines et une perte de 94 mille postes dans
durant le mois de mars contre 66,6 MM.DH en les zones rurales.
décembre 2018. Par ailleurs, la Banque centrale
a laissé inchangé le montant des opérations de Parallèlement, la population active en chômage
prêts garantis dans le cadre du programme a enregistré une baisse de 4,8%, en revenant de
de soutien au financement de la TPME à 2,5 1.272 mille au T1-18 à 1.211 mille chômeurs au
MM.DH par rapport au mois précédent, contre T1-19. Le taux de chômage s’est ainsi amélioré
2,3 MM.DH en décembre 2018. Globalement, de 0,5 point pour s’établir à 10% au niveau
le volume total moyen des interventions de national.
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