UE3 2021 Corrige
UE3 2021 Corrige
UE3 2021 Corrige
UE 3 – DROIT SOCIAL
SESSION 2021
Elle doit être prévue au contrat et ne se présume pas. Elle intervient en début de contrat et les
deux parties peuvent rompre le contrat sans motif durant cette période.
La durée maximale de la période d’essai pour un CDI, renouvellement compris est fixée par le
Code du travail en fonction des catégories de salariés (6 mois pour les agents de maîtrise et les
techniciens) ; elle peut également être fixée par accord collectif.
1.2. Après avoir rappelé les conditions de validité d’une clause de non-concurrence,
rédigez une proposition de clause pour le contrat de travail d’Aurélie Barreau.
Règles applicables : La prise d’acte est un mode de rupture du CDI à l’initiative d’un salarié, qui
intervient lorsque celui-ci reproche à son employeur de ne pas respecter ses obligations et
souhaite que l’imputabilité de la rupture pèse sur l’employeur. Elle entraîne la cessation immédiate
du contrat de travail et implique la saisine du CPH par le salarié pour demander la requalification
de la rupture aux torts de l’employeur.
La modification unilatérale par l’employeur de la rémunération s’analyse comme une modification
d’un élément essentiel du contrat de travail et ne peut pas se faire sans l’accord du salarié.
Si le reproche formulé par le salarié repose sur une inexécution contractuelle ou conventionnelle
ou sur une attitude fautive de l’employeur et fait obstacle à la poursuite de la relation de travail, le
CPH impute la rupture à l’employeur et lui fait produire les effets d’un licenciement sans cause
réelle et sérieuse. Si le salarié est protégé, la prise d’acte sera requalifiée en licenciement nul. A
l’inverse, si le CPH considère que les griefs ne sont pas justifiés, la rupture produit les effets d’une
démission.
Application : La lettre adressée par Léo Laplace à la SAS Mancel traduit la volonté du salarié de
rompre immédiatement son contrat en invoquant une inexécution fautive de son contrat de travail
par le service des RH. En effet, l’employeur ne peut pas, en principe, modifier la rémunération d’un
salarié sans son accord. Ce manquement est de nature à justifier la prise d’acte. Le CPH est donc
susceptible de faire produire à la rupture de ce contrat les effets d’un licenciement nul dans la
mesure ou le salarié est protégé.
1.4. Précisez l’impact financier de cette rupture du contrat de travail pour l’employeur.
Règles applicables : Un salarié détenteur d’un mandat de membre élu du C.S.E. est un salarié
protégé pendant la durée de son mandat (en principe 4 ans) et pendant les 6 mois qui suivent la
fin de son mandat. Lorsqu’un salarié protégé prend acte de la rupture de son contrat de travail,
cette rupture, si elle est imputable à l’employeur, produit les effets d’un licenciement nul pour
violation du statut protecteur. Le représentant du personnel licencié sans autorisation de
l’inspection du travail, s’il ne souhaite pas être réintégré, a ainsi droit à une indemnité forfaitaire
pour violation du statut protecteur (égale à la rémunération qu’il aurait dû percevoir depuis la date
de la rupture jusqu’à l’expiration de la période de protection). Le salarié a par ailleurs droit à une
indemnité pour licenciement nul (dont le montant est de minimum 6 mois de salaire), à une
indemnité de préavis et le cas échéant à une indemnité légale de licenciement (1/4 de mois de
salaire par année d’ancienneté pendant les 10 premières années puis 1/3 de mois de salaire par
année d’ancienneté à partir de la 11ème année).
Application : Léo Laplace est un salarié protégé jusqu’en décembre 2023 (protection liée au
mandat + 6 mois). La prise d’acte de son contrat est susceptible d’être requalifiée par le CPH en
licenciement et l’employeur n’a pas été en mesure de demander l’autorisation de la rupture du
contrat à l’inspection du travail. Il aura donc droit à différentes indemnités : indemnité pour violation
du statut protecteur, indemnité de préavis puisqu’il n’a pas été effectué, indemnité de licenciement
légale, indemnité de licenciement nul).
2.1. Déterminez si, à défaut de signature du délégué syndical de la CGT, l’accord peut
néanmoins être valablement conclu.
Règles applicables : Pour être valable, un accord d’entreprise doit recueillir la signature d’un ou
plusieurs syndicats de salariés représentatifs dans l’entreprise ayant obtenu ensemble plus de
50 % des suffrages au premier tour des dernières élections professionnelles.
À défaut de signature majoritaire, l’accord collectif d’entreprise peut néanmoins être valablement
adopté par référendum organisé dans l’entreprise, à condition que l’accord collectif d’entreprise ait
été au préalable signé par un ou plusieurs syndicats représentatifs totalisant plus de 30 % des
suffrages aux dernières élections professionnelles. La majorité pour valider l’accord par
référendum est de 50% des salariés.
L’employeur peut prendre l’initiative d’organiser ce référendum à défaut d’initiative des syndicats
signataires dans un délai d’un mois après la signature de l’accord et sous réserve d’absence
d’opposition des syndicats signataires.
2.2. Appréciez dans quelle mesure Lorraine Mancel peut décider unilatéralement
d’aménager le temps de travail des salariés sur une durée supérieure à la semaine.
Application : Lorraine Mancel peut décider unilatéralement d’aménager la durée du travail des
salariés dans la limite de quatre semaines puisque la société Mancel est une entreprise de plus de
50 salariés (une centaine).
Règles applicables : Une modification du contrat de travail est une modification d’un élément
essentiel du contrat de travail qui ne s’impose pas au salarié, qui peut donc la refuser sans
commettre de faute. En revanche, l’employeur peut imposer un simple changement des conditions
de travail du salarié sans avoir à recueillir son accord ; en conséquence, son refus est une faute
susceptible d’être sanctionnée, le cas échéant par un licenciement.
Dans l’arrêt du document 3, la Cour d’appel avait considéré que l’aménagement du temps de
travail sur quatre semaines, décidé par l’employeur est une modification du contrat de travail
nécessitant l’accord du salarié puisqu’elle conduisait à un décompte des heures supplémentaires
moins favorable aux salariés.
La Cour de cassation casse et annule l’arrêt de la Cour d’appel puisqu’en l’absence d’accord
collectif, le Code du travail autorise l’employeur à aménager unilatéralement la durée du travail sur
plusieurs semaines, ce qui, en conséquence, s’impose au salarié qui ne peut donc pas refuser.
3..1. Indiquez si la société Mancel peut recruter huit salariés en CDI de chantier pour la
réalisation de ce projet.
3. 2. Analysez, dans ce contexte, l’intérêt pour la société Mancel du CDI de chantier par
rapport au CDI de droit commun ou au CDD. La méthodologie du cas pratique n’est pas
exigée pour cette question.
Le CDI de chantier ou d’opération permet à la société Mancel de recruter des salariés pour un
projet qui est de développer une nouvelle machine numérique qui pourrait s’échelonner sur trois ou
quatre ans mais dont la durée ne peut pas être fixée à l’avance.
Le CDI de chantier évite à la société Mancel de recourir :
• au CDD dont la réglementation est contraignante, notamment parce que les cas de recours
au CDD sont limités par la loi (accroissement temporaire, remplacement….) mais aussi en
termes de durée (maximum 18 mois renouvellement compris pour le CDD de droit commun
et 36 mois pour le CDD à objet défini réservé aux cadres et ingénieurs, sans possibilité de
renouvellement). Cela exonère également l’employeur de verser la prime de précarité de
10% à l’issu du contrat.
• au CDI de droit commun qui contraindrait la société Mancel à garder les salariés après
l’achèvement du projet ou avant son achèvement s’il ne peut être mené à son terme, sauf à
les licencier en justifiant d’une cause réelle et sérieuse.
4.1. Déterminez en vous appuyant sur l’article présenté dans la base documentaire
(document 5) si l’accident dont a été victime Vincent Potter peut être assimilé à un
accident du travail.
Règles applicables : L’accident du travail est celui qui survient par le travail ou à l’occasion du
travail, à tout salarié ou toute personne travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit,
pour un employeur.
Selon l’article de la RF Social, un accident survenu au salarié au cours d’une mission
professionnelle est présumé être un accident du travail. C’est une présomption simple que
l’employeur peut renverser en apportant la preuve que le salarié a interrompu sa mission pour un
motif « purement personnel ».
Application : Vincent Potter en mission à Marseille s’est blessé alors que, invité par un client, il
faisait du ski nautique. L’accident est un accident du travail.
4.2. Explicitez les incidences de cet accident sur le contrat de travail de Vincent Potter.
La méthodologie du cas pratique n’est pas exigée pour cette question.
• Le contrat de travail de Vincent Potter est suspendu pendant toute la durée de l’arrêt de
travail, soit pendant trois semaines.
• Le contrat de travail n’est pas rompu, Vincent reste lié à la société Mancel et doit donc
respecter ses obligations accessoires : obligation de bonne foi (loyauté- confidentialité)
• Pendant l’arrêt de travail, la rémunération est suspendue. Mais Vincent perçoit sans délai
de carence, des IJSS (indemnités journalières de la Sécurité sociale) et un complément
patronal (car il a plus d’un an d’ancienneté).
• La société Mancel ne peut pas licencier Vincent Potter pendant toute la durée de son arrêt
de travail sauf pour faute grave ou lourde (par exemple non-respect de son obligation de
loyauté) ou impossibilité de maintenir le contrat de travail pour un motif étranger à
l’accident du travail.
• À la fin de la période de suspension, Vincent Potter doit retrouver son poste de travail ou
un emploi similaire sans réduction de ses droits (il ne doit subir aucun retard de promotion
ou d’avancement du fait de l’accident, la période de suspension dû à un accident du travail
est assimilée à du temps travail effectif pour l’acquisition des congés payés, Vincent ne
perdra donc pas de congés du fait de cet arrêt).