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Georges Koffi Kouassi, Les modalités d’exercice du circuit énonciatif …

Les modalités d’exercice du circuit énonciatif de la


parole dans le discours proverbial : incidence
idéologique et pédagogique

Georges Koffi Kouassi


Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire
[email protected]

Article soumis le 25/08/2019, accepté le 12/12/2019 et publié


le 04/01/2020
Résume : La parole proverbiale, qu’elle présente un contenu moral, logique ou
de constatation, est diffusée, dans le monde négro-africain, en déployant la
parole suivant un circuit respectant des modalités. Le but est de la transmettre à
l’auditeur en gardant sa charge persuasive et dissuasive afin de permettre son
impact tant idéologique que pédagogique de s’exercer dans la conscience
individuelle et collective. Ce genre de la littérature orale a la capacité de servir
de support au règlement des crises en blâmant sans intention d’éreinter le fautif
et en donnant raison à la victime dans l’intérêt de l’équité et de la justice
sociale.
Mots-clés : parole, proverbe, discours, idéologie, pédagogie

Abstract : The proverbial word that it presents a moral, logical or observational


content is diffused, in the Black African world by deploying the speech following a
circuit respecting moralities. The goal is to transmit it to the listener while keeping
his persuasive and dissuasive charge in order to allow his ideological as well as
pedagogical impact to be exercised in the individual and collective conscience. This
kind of oral literature, because of its ability to serve as a support for crisis
resolution by blaming without damaging the wrongdoer and by giving the victim
the right in the interest of equity and social justice.
Keywords: word, proverb, speech, ideology, pedagogy

Introduction
Le proverbe, à l’instar du conte, l’épopée, le mythe, la chanson…
est un genre de littérature orale. Or, parler de littérature orale,
c’est faire allusion à l’usage de la parole comme un moyen de

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communication inter et intracommunautaire. De ce point de vue, le


proverbe devient un instrument d’échange communicatif certes mais
une parole dont les circonstances de diffusion en fait un discours
spécial.
Parole de sagesse pour les uns et récit ésotérique pour les autres,
selon (Crépeau et Bizimana, 1973 : 3) « le proverbe juge,
condamne, protège, s’étonne, sourit, ricane, grimace. Aucun
domaine de la vie pratique n’échappe à son verdict : les dieux y
sont abordés, le destin invectivé, l’homme mis à nu, la coutume
louée ou méprisée, la jeunesse admonestée, les choses
évaluées… ». C’est donc un discours qui a un pouvoir d’action
persuasif par sa capacité d’interpellation sur le plan éthique mais
aussi et surtout développe un pouvoir dissuasif par sa propension
à soumettre l’esprit humain à l’épreuve de la réflexion pour
l’autocorrection.
Genre court de la littérature orale, le proverbe, (Amiel, 1984 :
985) est « une formule figée, souvent métaphorique, exprimant
une vérité d’expérience, un conseil, et connu de tout un groupe
social ». À cette définition dénotative, s’ajoute celle de (Kouadio,
2012 : 75) « les proverbes sont des paroles laconiques refermant
des vérités expérimentées, intemporelles générales et même
universelles. Consignés sur la tablette de la conscience collective du
groupe social qui les a pensés et codifiés, ils sont une mine de
trésor littéraire, linguistique et sociologique… ».
Ainsi, défini, le proverbe porte les stigmates d’une parole forte
teintée de vérités qui interpellent, conseillent ou dévoilent la
justesse ou l’opportunité d’un acte perpétré. Un tel discours, du fait
de la particularité de son contenu, n’est pas diffusé ex-abrupto
mais exige une certaine modalité pour sa mise en performance.
C’est donc dans l’optique de comprendre le fonctionnement de la
parole proverbiale que nous avons convoqué le sujet « Modalités
d’exercices et de circulation de la parole dans le discours
proverbial : incidence idéologique et pédagogique ». Est-ce que
les conditions d’émission et l’itinéraire de la parole proverbiale
sont-ils identiques que ceux de la parole ordinaire ? En d’autres

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termes, le mode de diffusion particulier de ladite parole


proverbiale n’explique-t-il pas son impact idéologique et
pédagogique ?
L’objectif de l’étude de la parole dans le discours proverbial est
de montrer que ce genre n’est pas ordinaire, voire banal. Dans la
pratique, on note que la ressemblance structurale de la parole
proverbiale et les genres tels que le dicton, la maxime, l’adage…
conduit à des interprétations tendancieuses qui, parfois, dénaturent
sa logique interne.
Face à cette réalité qui tend à disqualifier le contenu du proverbe,
parce que confondu à tort, sur le plan sémantique, à l’adage, la
maxime, le dicton…, il nous apparait impérieux de faire apprécier
les différentes modalités d’exercice de ce genre mais surtout lever
l’équivoque sur le circuit de la parole proverbiale afin de mieux
cerner ces effets idéologiques et pédagogiques sur le
comportement de l’auditoire.
Puisque de la connaissance approfondie de la parole proverbiale,
dépend la capacité du peuple africain à résoudre avec habileté
certains rixes. (Kourouma, 2003 : 7) en témoignant que « grâce
aux proverbes bien placés, le vieux tranche la discussion la plus
vive et résout le problème le plus ardu », confirme que la parole,
pour être déployée à bon escient, doit être connue.
Par ailleurs, l’analyse de la parole proverbiale sert également de
prétexte à mettre en relief ses éléments constitutifs qui participent
à la structuration de ce genre. Lesquels exigent des modalités de
fonctionnement imposant, de facto, un circuit de diffusion de ladite
parole différent de celui de la parole des genres comme le conte,
l’épopée… ce fait est d’autant plus vérifié que le proverbe perçu
comme une pensée de sagesse est bâti autour des codes sociaux.
De sorte que suggère (Mwroha, 1952 : 9)
Le connaisseur de ses codes sociaux (proverbe) et répertoires culturels
occupe une place de choix, car on fait appel à lui pour conclure les
arbitrages si nécessaire pour l’équilibre du monde rural fait toujours foi
à la force de la parole. Et, le proverbe est souvent sollicité au cours de

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jugement en guise de conclusion pour conforter celui à qui le jugement est


rendu et débouter celui qui voudrait s’entêter dans le fort.

Cela dit, l’objet scientifique sur lequel se focalise notre champ


d’investigation est la littérature orale, génitrice du proverbe.
Dépositoire du mode de pensée des peuples qui ont bâti leur
tradition sur l’oralité, la littérature orale, par le biais des genres
tels que le conte, le mythe, l’épopée, le proverbe… diffuse le vécu
quotidien, le savoir-faire artistique, la perception des êtres, des
phénomènes et des choses desdits peuples, expression de leur
identité culturelle. De ce point de vue, l’étude a une pertinence
scientifique, en ce qu’elle permet de lever le voile sur les différents
modes de diffusion et de réception du discours proverbial pour lui
conférer une charge idéologique efficiente d’une part tout en
présentant la structuration interne qui en fait une parole de
sagesse. Par l’investigation du discours proverbial, il s’agit de
montrer que la manière de le transmettre participe à l’encodage
proverbial, donc le décoder suppose la prise en compte à la fois
du contenu sémantique et du circuit du discours.
À terme, l’exercice et la circulation de la parole proverbiale va
contribuer à amplifier la charge idéologique de ce genre d’une
part, renforcer sa potentialité didactique et sa capacité éducative
d’autre part.
Aussi, dans le but de parvenir à la confirmation des hypothèses
susmentionnée, est-il nécessaire de déployer des méthodes
critiques. En ce qui concerne le proverbe, au centre de notre étude,
ce genre littéraire étant une production sociale, son analyse fait
appel à la sociocritique. Selon (Duchet, 1979 : 4) « la sociocritique
est la conception de la littérature comme expression d’un social
vécu par la médiation de l’écriture dont l’essence dévoile la
double fonction consommatrice et productrice d’idéologie ». En
clair, produit par la société, l’analyse du proverbe ne peut se faire
qu’en se référant à ladite société.
Àla méthode sociocritique succède la narratologie, car le proverbe
étant le produit d’une société, l’analyse de ses modalités
d’exercice interfère dans le champ de compétence de cette théorie

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qui, dans la perception de (Gengembre, 1996 : P.54) se définit


comme « […] l’analyse des composantes et des mécanismes du
récit […] » qui a l’avantage de permettre une exploration
endogène de ce genre court de la littérature orale.
Aussi, dans le but de réaliser avec efficacité notre étude, l’avons-
nous articulé en trois axes. Le premier axe effectuera une
définition terminologique, le second procédera à l’examen du
circuit de la parole dans le discours proverbial. Au troisième axe
revient l’identification des différents effets de la parole dans le
discours proverbial.
1. Approche terminologique
Les termes essentiels à élucider du point de vue définitionnelle sont
la parole et de l’idéologie.
1.1. La parole
Selon une définition étymologique proposée par le dictionnaire
pratique de français (Amiel, 1984 : 793), la parole est « un
ensemble de mot servant à exprimer une pensée ». Pour (Cocula et
Peyroutet, 1983 : 14), on appelle « …parole la mise en œuvre
par un locuteur du répertoire des signes et des règle que constitue
une langue... ». Ainsi, définie, la parole dans le discours proverbial
est un ensemble de réalisations linguistiques par un individu.
1.2. L’idéologie
Le dictionnaire Larousse de poche (2015 : 404) définit l’idéologie
comme « un ensemble d’idée, de croyances, de doctrine, propres à
une époque, une société ou une classe sociale ». Aussi, dans une
définition prosaïque, l’écrivain Bernard Botey Zadi Zaourou la
conçoit-elle comme un ensemble d’idée ou d’opinion tendant à
développer chez un sujet humain que certaine façon de penser et
de se comporter. L’approche définitoire de la parole et de
l’idéologie clarifiée, l’analyse des fondements du circuit de la
parole dans le discours proverbial est plus que nécessaire.

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2. Fondements théoriques des éléments d’exercices de la


parole dans le discours proverbial
La parole et le discours présentant une certaine affinité du point
de vue de leur sens, il convient de lever l’équivoque sémantique
afin de dissiper le quiproquo qui peut en résulter d’une
interprétation malséante dans deux substantifs nominaux.
La parole, en référence à (Cocola et Peyroutet 1983 : 14),
est « la mise en œuvre ou en activité par un locuteur du répertoire
de signes et de règle que constitue une langue ». Et, ils ajoutent
que « le discours est un ensemble de réalisation linguistique, orales
ou écrites, par un individu » en conséquence, ils concluent que le
discours est le produit de la parole puisqu’entre les deux s’instaure
un rapport d’interférence dialectique.
Cela dit, l’étude des fondements, du circuit de la parole dans le
discours proverbial sans prétendre faire une investigation
exhaustive du rapport discours-parole veut montrer les canaux par
lesquels transite la parole du proverbe pour atteindre l’auditoire.
En clair, il s’agit de déterminer les éléments qui, sinon favorise la
circulation de la parole du proverbe, du moins permet qu’elle
arrive au destinataire qu’est l’auditoire. Identifions d’abord et
avant tous les éléments d’exercice de la parole dans le discours
proverbial.
2.1. Éléments d’exercice de la parole dans le discours
proverbial
Parlant du proverbe en tant que genre de la littérature orale,
(Kouadio 2012 : 12) avertit : « la complexité du proverbe exige
du chercheur qui veut l’étudier, le recours à une démarche
scientifique particulière », car pour lui, « le proverbe est un genre
où interfèrent l’histoire, la sociologie, la philosophie, la littérature,
la culture, la politique et l’art. C’est donc un genre multifilaire
pluridimensionnel ». En effet, vouloir déterminer les éléments
constitutifs de la parole qui s’imbriquent dans ce genre dont la
complexité est susceptible de le rendre imperméable à toute
approche analytique, constitue, pour nous, à la fois un défi et une

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motivation. Cela dit, dans cette version exploratoire de la parole


proverbiale, il s’agira d’identifier les éléments qui contribuent à
donner à ladite parole un contenu proverbial. Mais alors quels
sont les indices caractéristiques de la parole à contenu
proverbial ? Comment la parole proverbiale se distingue-t-elle de
la parole ordinaire ? Quels sont les éléments endogènes qui
fondent l’existence de ladite parole proverbiale ?
Le proverbe, genre de la littérature orale est d’abord et avant
tout une parole certes mais une parole transcendant la parole
ordinaire à cause de sa charge. Dire que le proverbe a une
charge qui lui donne la capacité de surpasser la parole ordinaire,
c’est reconnaitre qu’il est, selon (Chevrier, 1975 : 190) « une
parole sérieuse qui est l’objet de croyance et d’initiation ». Mais
qu’est-ce qu’une parole sérieuse ? Dans la cosmogonie africaine, la
parole sérieuse est celle qui est ostensiblement porteuse de sens et
de signification.
Or, la parole proverbiale a justement un sens et une signification
qui lui confèrent la nature d’un discours de sagesse, en ce qu’il
n’est pas diffusé ex-abrupto mais de façon réfléchie afin qu’il soit
conforme à une situation d’emploi précise qui tranche « la
discussion la plus vive et résout le problème le plus ardu » selon
(Cabakulu, 2003 : 7).
La parole, dans le discours proverbial, parce qu’il est une parole
savante impose, dans sa diffusion, une disposition d’esprit
particulière, un usage esthétique du langage et une orientation
ciblée du message. C’est donc une parole enveloppée dans un
discours dont la portée ésotérique contraint à l’isoler de la bouche
inexperte pour la destiner aux érudits, mieux aux hommes pétris
de sagesse qui, pour (Soumah, 2003 : 7) instruisent les peuples
sur « … les bonnes attitudes et les règles de conduites adaptées
aux circonstances de la vie ».
La parole proverbiale n’est pas profane, par conséquence, sa
manipulation requiert de la dextérité langagière, car le proverbe
en tant que genre littéraire constitue, de l’avis de (Fonkou, 1987 :
31) « … l’expression la plus raffinée de la sagesse et l’illustration

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de la maîtrise du langage par son utilisateur ». Une telle parole,


pour prendre la dimension d’un proverbe, doit comporter des
indices référentiels au nombre desquels deux noms semblent
prépondérants en terme d’éléments d’exercice de la parole dans
le proverbe. Il s’agit, en l’occurrence, du thème développé et de la
figure d’image.
2.1.1. Les thèmes dans la parole proverbiale
Les thèmes sont des éléments constitutifs de la parole proverbiale,
car c’est eux qui lui donnent la force persuasive ou de dissuasive.
Prenons le proverbe n°44 de (Kouadio, 2012 : 193) pour en
déterminer le thème qui le structure : « Une charge que tu ne
portes pas sur la tête, tu ne sais pas qu’elle pèse lourd ». Le
proverbe porté à notre étude avertit à s’abstenir de porter des
jugements actifs lorsqu’on n’a pas les éléments objectifs
d’appréciation.
C’est dans cette logique que s’inscrit (Colin, 1965 : 110) lorsqu’il
soutient mordicus que « l’expression proverbiale africaine va,
parfois, directement à l’idée générale, dépouiller de tout vêtement
symbolique ». Ce proverbe moral n’est pas seulement fait pour
moraliser mais pour diffuser les règles de la coexistence pacifique
qui doit extirper les comportements vachards. Cet autre proverbe
n° 49 moralisateur de (Kouadio, 2012 :193) présente une
articulation thématique spéciale : « Si on ne voit pas le cadavre,
on ne fabrique pas de cercueil ».
L’articulation du proverbe oriente à des interprétations variées. En
effet, le cadavre étant un sujet humain dépouillé de ses organes
de sens du fait de son décès, il va sans dire que le choix de la
fabrication de son cercueil requiert sa présence pour établir ses
mensurations réelles. Cette pensée proverbiale, dans une analyse
approfondie, révèle une autre dimension puisqu’elle invite à éviter
de résoudre un conflit dont on ne connait pas l’origine.
De ce qui précède, on peut s’accorder avec (Chevrier, 1986 : 14)
pour dire que le proverbe est un genre dans lequel « la
manipulation de la parole n’est en aucune manière le fruit du

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hasard, mais elle fait au contraire l’objet de soins constants dans le


processus d’éducation et de perfectionnement des individus ». À la
thématique des proverbes va succéder les figures d’images.
2.1.2. Les figures d’image dans la parole proverbiale
Les figures d’image sont utilisées à profusion dans la parole
proverbiale dans le but de la rendre subtile et conférer à son
message une teneur qui échappe à l’oreille inexperte. (Senghor,
1962 : 8) en soutenant que le discours proverbial est «
l’expression imagée d’une vérité morale […] et une leçon de vie
sociale » reconnait ostensiblement l’effet salvateur des images
dont deux ont retenu notre attention en raison de leur intrusion
récurrente dans la parole proverbiale. Il s’agit de la métaphore et
de l’hyperbole.
3. La métaphore
Considérée comme une comparaison sans morphème comparatif
(comme, tel que, semblable à…), la métaphore est usitée dans la
parole proverbiale, permettant ainsi d’établir des
1
correspondances analogiques. Le proverbe Abron ci-dessous nous
donne un exemple édifiant : « La bouche n’est pas la brousse, mais
la bouche peut cacher l’homme ».
La métaphore se manifeste, dans ce proverbe, par la comparaison
sans terme comparatif de la bouche à la forêt. Déployé pour
interpeller l’homme indiscret, il sert de prétexte à l’observation de
la discrétion dans le comportement. Par ailleurs, le proverbe
baoulé2 n°53 ci-dessous dévoile un autre aspect de la métaphore :
« Si le singe est ton ami, ton pagne ne peut rester sur un arbre ».
La comparaison se signale en termes de superposition du singe à
un être humain par le référentiel qui est l’amitié pour bénéficier de
certaine largesse. À travers ce proverbe, il est mis en relief l’idée
de la construction de l’amitié qui doit reposer sur
1 Groupe ethnique akan occupant la région de Bondoukou, Tanda, Sandegué …
au sud-est de la Côte d’Ivoire.
2 Groupe ethnique d’origine akan installé dans le centre de la Côte d’Ivoire,

notamment dans la région de Yamoussoukro, Bouaké, Dimbokro…

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l’interdépendance, le partenariat gagnant, avec en prime le


respect de l’intérêt de l’un et de l’autre.
Dans le jeu métaphorique, reconnait (Schwarzenberg et Gérard,
1977 : 314), les figures d’images rendent « …la parole
volontairement précieuse, hermétique. Sa fonction n’est pas
d’informer le public, de le juger. Mais de l’impressionner, de
l’éblouir pour mieux échapper à son contrôle … ». Toute chose qui
fait de ladite parole proverbiale, un discours de sagesse. Aussi
l’analyse de la métaphore va-t-elle conduire à l’investigation de
l’hyperbole, une autre constante du discours proverbial.
3.1.1. L’hyperbole dans la parole proverbiale
L’hyperbole, selon une définition dénotative proposée par le
dictionnaire pratique du français, consiste à employer des
expressions exagérées pour frapper l’esprit. En situation
d’émission, la parole, dans le discours proverbial, subit la charge
amplificatrice de l’hyperbole pour créer le déclic émotif dans
l’auditoire. À ce sujet, nous soumettons ce proverbe n° 83 de
(Kouadio, 2006 : 69) à l’épreuve de l’analyse pour cerner sa
teneur hyperbolique : « Si tu donnes des conseils au renard,
donnes en à la poule parmi les magnans ».
L’effet hyperbolique est perceptible dans l’articulation du
proverbe, car le renard et la poule sont des espèces animales
opposées par nature dans leur habitude alimentaire. Puisque l’une
(la poule) constitue la proie et l’autre (le renard) le prédateur, il
va sans dire qu’il ne peut y avoir d’entente quel que soit la
situation déliquescente dans laquelle les deux se trouvent. Dans les
faits, l’hyperbolisation dans ce proverbe vise à perpétuer dans
l’esprit des Hommes l’idée de justice en extirpant dans les
règlements des litiges l’entourloupette.
L’hyperbole, dans la parole proverbiale, s’emploie pour en faire
un discours mémorable qui, selon (Matateyou, 2012 : 15) permet
de « …vivre en phase dans la société dont le cœur bat au rythme
des connaissances, des mariages, des décès, des palabres, des
maladies, des séances d’adoration et d’exorcisation ». Ce

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deuxième proverbe n°70 : 59) du peuple Senoufo3 que nous


proposons à l’analyse met également en lumière l’hyperbole :
« C’est selon la mesure des mains que le margouillat donne le sel à
ses épouses ».
Ici, le margouillat est valorisé à travers l’hyperbole pour
galvaniser les hommes adeptes de la gabegie à la prudence dans
la gestion de leurs ressources financières. Aussi, sous l’effet
hyperbolique, la parole proverbiale se mue-t-elle en un discours
moralisant, car selon (Zahan, 1973 : 29) « l’homme n’a pas de
queue, il n’a pas de crinière ; le point de « prise » de l’homme est
la parole de sa bouche », laquelle parole lui transmet les
rudiments de la sagesse le transformant en une référence à imiter.
4. Les circuits de diffusion de la parole dans le discours
proverbial
Le circuit de diffusion de la parole renvoie à la manière dont la
parole est diffusée dans le discours proverbial. Est-ce que cette
parole, dans son émission, respecte-t-elle le circuit triadique de la
parole africaine qui part d’un émetteur à un récepteur en passant
par un agent rythmique ? Le proverbe, à la différence du conte,
l’épopée, la chanson… n’est pas diffusé ex-abrupto mais requiert
des situations précises d’emploi qui crée conséquemment un circuit
de diffusion direct d’une part et indirect d’autre part.
4.1. Circuit de diffusion direct de la parole dans le discours
proverbial
Avant tout propos, il convient de reconnaitre que l’usage besef du
proverbe dans différents moments (règlement de conflit,
cérémonie, funérailles, mariage…) et diverses occasions (échange
amicaux, tribunal coutumier…) de la vie sociale explique, souvent,

3
Senoufo, peuple agriculteur implanté dans la région nord de la Côte d’Ivoire.
Ce peuple est reparti de part et d’autre de la frontière Côte d’Ivoire-Mali d’un
côté et Côte d’Ivoire-Burkina Faso d’autre part.

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l’utilisation du circuit de diffusion direct de la parolle qui l’articule.


Par circuit de diffusion direct de la parole, on enntend celui qui
s’effectue de l’émetteur au récepteur sans interméd diaire. En effet,
dans ce circuit, l’émetteur s’adresse à l’auditoire (réécepteur) avant
de faire des recommandations qui se rapportentt à la situation
d’emploi pour en éclairer le sens. Le proverbe n°46 de (Arbelbide,
1975 : 20) « Si tu n’as pas cultivé un champ au bo ord de l’eau, tu
ne peux pas savoir que le crabe mange du maïs » en est
l’illustration.
Ce proverbe est adressé directement à un auditoirre qui accuse à
tort un de leur congénère d’avoir une attitude va acharde et une
apathie à toute action philanthropique. L’émetteuur interpelle la
conscience de l’auditoire à ne pas effectuer de jugeement actif, car
on ne peut connaitre un homme véritablement que ssi on l’a côtoyé.
En terme schématique, le circuit de diffusion directe
e de la parole
du proverbe à l’étude peut se présenter de la façonn suivante :

Ici, la diffusion du proverbe directement de l’ém metteur vers le


récepteur, sans passer par un agent rythmique est lliée à l’urgence
à régler un conflit qui inhibe les normes de biensé éance exigeant,
en principe, le respect du circuit triadique (éme etteur - agent
rythmique - récepteur) pour garantir sa solennnité. Cet autre
proverbe Appolo4 n°75 vient nous édifier sur le circcuit de diffusion
direct de la parole dans le discours proverbial : « Le pauvre à tort
même s’il dit la vérité ».
Cette parole proverbiale est protestation contre la maltraitance,
m le
non-respect du droit de l’homme ou les parodies de e justice dans le

4
Appolo : groupe ethnique akan, basé à Grand-Bassam, déte enteur de la danse
abyssal, un évènement culturel célébré les ans de manière écclatée sur la place
publique et à différents endroits de la ville de Grand-Bassam.

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but de solliciter directement la conscience de l’auditoire pour


l’émouvoir. C’est une technique que la psychopédagogie anglaise
qualifie de bright storming, c’est-à-dire la tempête sur l’esprit
pour susciter la reconversion mentale par la teneur didactique du
message. Le circuit direct de la parole proverbiale prospecté,
voyons, à présent, le circuit de diffusion indirect.
4.2. Circuit de diffusion indirecte de la porale dans le discours
proverbial
Contrairement au circuit de diffusion directe, le circuit indirect de
la parole proverbiale exige qu’entre l’émetteur et le récepteur
s’interpose l’agent rythmique qui reçoit d’abord la parole avant
de la transmettre à l’auditoire (récepteur). Cette parole est émise
sous le sceau de la solennité puisqu’elle est diffusée pendant des
moments exceptionnels (mariage, naissance, fête des ignames,
funérailles…). Le proverbe Dioula5 n° 95 nous donne une idée du
circuit de diffusion indirecte : « Quand le ciel gronde, le bruit se
cache ».
Ce proverbe malinké est utilisé pour pacifier l’atmosphère
cérémoniale. Cette parole est diffusée dans un circuit ternaire qui
part de l’émetteur, passe par l’agent rythmique qui la consolide
avant d’être transmis à l’auditoire (récepteur). Cette parole, pour
s’extérioriser, dans la vision de (N’da, 1984 : 176) a « besoin,
pour s’exprimer, d’un bon narrateur mais aussi de la présence d’un
agent rythmique […] et d’un auditoire pour la recevoir et en faire
un usage judicieux ».
La diffusion de la parole proverbiale par le circuit indirect
présente le schéma ci-dessous.

5
Dioula : ethnie malinké vivant de part et d’autre de la zone frontalière de la
Côte d’Ivoire et du Mali. Ce groupe ethnique, bien que basé en Côte d’Ivoire
partage la même ère culturelle que le peuple malinké du Mali.

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c énonciatif …

À l’interprétation, le schéma dévoile que la paro ole proverbiale


part d’un émetteur vers un agent rythmique qui la ré éceptionne puis
la consolide avant de la transmettre à l’auditoire (ré
écepteur). C’est
ce circuit qui fait du discours proverbial, pour (Chhevrier, 1975 :
190), « une parole sérieuse qui est l’objet de e croyance et
d’initiation » élevant au rang de sage celui qui saitt l’utiliser. Ainsi,
que le proverbe soit de constatation, logique ou morale, il
dissimule toujours une parole forte le transmutant en un discours
ésotérique. D’autant plus que la compréhension du contenu de son
message requiert la connaissance approfondie des artifices
rhétoriques (les images ou faits expressifs). Le circuuit de diffusion
indirectede la parole proverbiale analysée, il conviient d’examiner
ses incidences sur l’auditoire.
5. Incidences de la parole dans le discours proveerbial
La parole, dans son déploiement dans le discours prroverbial a des
incidences tant sur le plan idéologique que pédagog
gique.
5.1. Incidences idéologiques de la parole dans le discours
proverbial
L’idéologie, définie de façon prosaïque, est un enssemble d’idées,
d’opinions ou de pensées tendant à développerr chez un sujet
humain une certaine façon de penser et de se comp porter. Aussi, la
parole qui sert de canal de diffusion du message proverbial a-t-
elle une incidence sur le contenu, en ce que sa cha arge confère au
discours proverbial son pouvoir persuasif. Cela esst d’autant plus
vrai que pour (Noah, 1974 : 350) « la parole est to out. Elle coupe,
écorche. Elle modèle, module. Elle perturbe, rend d fou. […]. Elle
amplifie, abaisse selon sa charge. Elle excite ou calm
me les âmes ».

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La parole, dans le discours proverbial, acquiert une force


attractive créant le déclic émotif qui chatouille l’esprit humain. On
comprend alors (Yondo, 1976 : 14) lorsqu’il affirme que dans le
processus de mise en performance du discours proverbial,
« l’homme écoute la parole […] qu’il va recevoir, et le vit
intensément. Par le miracle du verbe qu’il boit, il vibre presque
dans ses entrailles où tout résonne et se fixe ». C’est cette fixation
qui confère la vitalité du discours proverbial et amplifie exacerbe
son incidence idéologique. Prenons, à titre illustratif le proverbe
n°138 « l’enfant ne se moque pas du nain » de (Kouadio, 2006 :
195) et analysons son incidence idéologique. Actualisé, ce
proverbe moral est un avertissement adressé aux indisciplinés.
En contexte d’emploi, l’idéologie véhiculée est celle d’inscrire dans
la conscience du sujet humain que le choix réfléchi d’une conjointe
est la clé de l’entente dans le foyer.
Au total, l’incidence idéologique dans le discours proverbial se
traduit en termes d’usage bienséant de la parole de façon à faire
en sorte que l’individu soit attentif et réceptif. L’incidence
idéologique de la parole ayant fait l’objet d’analyse, voyons son
incidence sur le plan pédagogique.
En contexte d’utilisation, il porte la marque morale qui suggère à
ne pas soumettre à la risée populaire son alter ego présentant un
handicap (malformation) lorsqu’on n’a pas achevé notre propre
croissance.
L’idéologie qui sous-tend ce discours proverbial est manifeste dans
la parole commandant la modération dans nos jugements, nos
actes et comportements sous peine de porter atteinte à notre bien-
être. À ce proverbe, s’ajoute cet autre qui prend la nature d’une
sentence « si tu te presses pour te marier, ta belle-sœur sera plus
jolie que ta femme »(Kouadio, 2012, 77).
Ce proverbe qui est de contenu moralisateur est un appel à la
prudence dans la prise de décision concernant la vie sentimentale.
Aussi, la précipitation dans le choix d’une conjointe peut-elle

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conduire à une erreur d’appréciation dommageable pour la vie


conjugale.
5.2. Incidences pédagogiques de la parole dans le discours
proverbial
Dans le discours proverbial, la parole, est à la fois celle de la
persuasion et de la dissuasion. Or, persuader ou dissuader, c’est
pouvoir, par le biais de la parole, enseigner des préceptes
moraux capables d’avoir un apport pédagogique. Il apparait
alors évident que dans ce genre littéraire, pour parler comme
Kouadio6Yao Jérôme, l’agréable et l’utile entretiennent un rapport
dialectique pour initier une pédagogie édificatrice.
À ce sujet, convoquons le proverbe n° 69 de (Arbelbide, 1976 :
14) « l’orphelin se cache au pied du mur pour écouter les conseils
que la mère donne à son enfant ». Dans ce discours proverbial,
l’articulation parabolique interpelle sur l’attitude d’humilité de
l’orphelin.
Puisqu’à l’absence de ses géniteurs, il reste à l’écoute des conseils
des autres pour construire sa propre vie. Par l’usage du
personnage de l’orphelin, la parole proverbiale montre que la
bonne éducation dépend certes de l’apport des parents mais
repose sur la volonté de l’individu.
Cela dit, la pédagogie de la parole enrôlée dans le discours
parémiologique inculque la sagesse perceptible dans le langage
de celui qui l’a adopté comme mode d’expression. C’est pour
mettre en relief le pouvoir pédagogique de la parole proverbiale
que (Colin, 1965 : 116) récidive en soutenant que ce genre
constitue «[…]véritablement dans la plus part des aires africaines
le trésor linguistique dans sa pureté ancienne.

6
Kouadio Yao Jérôme, initiateur de l’étude de la parémiologie, enseignant de
traditions et littératures orales africaines à l’université Alassane Ouattara de
Bouaké (Côte d’Ivoire).

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L’expression est constamment recherchée […] en mesurant […]


l’économie des moyens pour le maximum de charge de
signification ».
Conclusion
Que la parole soit débitée dans le conte, l’épopée, la chanson…
elle n’est pas neutre. Mais lorsque ladite parole est énoncée dans
le discours parémiologique, elle perd à la fois sa neutralité et son
innocence pour devenir un outil pédagogique et un instrument
idéologique. Une telle parole ne peut être diffusée dans la
cacophonie, en ce qu’elle suit un circuit d’énonciation qui impose
subséquemment des modalités de diffusion.
La parole, dans le discours proverbial, parce qu’elle est une
parole acte dans laquelle baigne la sagesse, elle commande
forcément la manière d’être dite et exige un ensemble de
disposition pour que l’auditeur puisse la réceptionner et la
comprendre. Par ailleurs, cette parole se construisant par
encodage imagé, son décodage est largement tributaire de son
contexte d’emploi et surtout de l’itinéraire qu’elle utilise pour
atteindre l’auditoire.
Dans les faits, la parole, dans le discours proverbial, à cause de
son ancrage idéologique et pédagogique, prend la nature d’un
genre littéraire ayant à charge à la fois persuasive et dissuasive
lorsqu’elle est mise en performance. À l’évidence, c’est cette
double charge dialectiquement liée qui lui confère sa dimension
d’œuvre artistique et littéraire de sagesse dans le monde en
général et dans l’univers négro-africain en particulier.
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