Cour de Philosophie Livrait

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 38

PREMIERE PARTIE 

: LA PHILOSOPHIE
Lorsqu’on parcourt l’histoire de la philosophie on se rend compte qu’il y a
autant de philosophe que de philosophies c’est-à-dire qu’il y a autant de
philosophes que de points de vue, ce qui fait qu’on n’arrive pas à
s’accorder sur une définition unanime.
Nous ne chercherons pas à donner une définition unanime de la
philosophie, mais nous allons chercher à avoir une idée un peu plus exacte
de l’évolution de la philosophie tout en partant de son étymologie, son
sens courant en passant par les différentes doctrines qui ont marqué son
histoire en partant de l’époque Antique en passant par l’époque Moderne
jusqu’à l’époque Contemporaine. Puis nous irons établir les rapports qui
existent entre la philosophie et les autres sciences.

CHAPITRE I : DEFINITION DE LA PHILOSOPHIE

1- ORIGINE ET ETHYMOLOGIE
Quel est l’origine de la philosophie ?

La Grèce antique avait une admiration pour les sages et ils voulaient
connaitre Dieu, l’origine et la cause de toute chose ainsi que tous les
phénomènes. Ils étaient des intellectuels.
La question qui les habitait était celle-ci : Qu’est-ce-qui est à l’origine de
toute chose, le principe premier de toute chose, la cause, la nature ?

PYTHAGORE DE SAMOS (570 – 590) avant Jésus Christ, conscient des


limites de l’homme car pour lui n’était sage que Dieu seul. Alors il
inventa le mot philosophia (amour de la sagesse) : philo = amour ; sophia
= sagesse.

Cours de Philosophie Page 1


Alors nous constatons que Dieu seul possède la sagesse mais l’homme
peut juste rechercher cette sagesse. Le philosophe est donc celui qui
recherche la vérité. Il n’est pas celui qui possède la vérité.

Retenons que nous ne pouvons pas parler de plusieurs philosophies mais


d’une seule philosophie car nous avons plusieurs points de vue. Pour cela
nous aurons plusieurs définitions.

La définition que nous devons retenir est celle-ci : la philosophie est


l’amour de sagesse à la recherche de la vérité.

2- QUELQUES AUTRES DEFINITIONS DE LA


PHILOSOPHIE
 La philosophie est la science du tout. (THIBAUDET)
 La philosophie est la réflexion sur l’expérience totale. (RENE
LE SENNE)
 La philosophie est la recherche passionnée de la vérité. (KARL
JASPER)
 La philosophie est une science exacte qui porte sur les principes
premiers et les causes premières. (ARISTOTE).
 La philosophie est l’ensemble des philosophies historiquement
attestées. (TSHIAMALENGA)
3- IMPORTANCE DE LA PHILOSOPHIE
La philosophie est d’une grande importance pour nous car elle nous aide
dans notre vie individuelle et dans la société. Elle nous aide dans la
recherche de la vérité et l’application de cette vérité dans la société. Elle
aide l’homme à mieux raisonner et à rechercher ce qui est raisonnable et
digne d’être vécu. Pour cela elle contribue à l’épanouissement et la dignité
de l’homme.

Cours de Philosophie Page 2


Le bon philosophe se soucie du bien de l’homme et de la société. Elle
développe en l’homme trois aptitudes essentielles : l’esprit critique,
l’esprit du raisonnement et l’esprit du discernement.

CHAPITRE II : DOCTRINES PHILOSOPHIQUES


L’homme s’est toujours posé la question sur l’origine de l’univers, le
principe premier. Les présocratiques (8è au 6è avant Jésus Christ) c’est-à-
dire qui ont vécu avant SOCRATE ont tenté de donner une explication
scientifique. Plusieurs grandes écoles ont marqué cette période
 L’école de Millet constituée de THALES, ANAXIMANDRE,
ANAXIMENE. Ceux-ci se sont préoccupés de déterminer
l’unique matière sortie de toute chose. Pour THALES c’est l’eau ;
ANAXIMANDRE c’est l’infinie ; ANAXIMENE c’est l’air.
 Le pythagorisme : ce mouvement est conduit par PYTHAGORE
DE SAMOS. Pour cette école qui est beaucoup plus
mathématique c’est le nombre qui explique tout dans l’univers.
 L’école de HERACLIDE d’EPHESE : pour lui tout se meut
(déplace) et se transforme. C’est ce qu’on appelle la « loi du
devenir ».
 L’école des éléates à travers PARMENIDE D’ELEE : cette école
réfute la loi du devenir D’HERACLITE car pour eux tout est
statique (fixe) et le mouvement est apparent.
 L’école sophiste : cette école ouvre les portes sur le scepticisme
intellectuel et le subjectivisme moral. Il va falloir l’arrivée de
SOCRATE pour rompre avec la doctrine de cette école.
Avec SOCRATE la philosophie devient plus rationnelle car elle passe
d’une étude sur l’univers pour devenir une science de l’homme et de son
bonheur.
Nous allons étudier dix philosophes et leurs doctrines :

Cours de Philosophie Page 3


Trois de l’époque Antique (SOCRATE, PLATON et ARISTOTE) ; trois
de l’époque Moderne (RENE DESCARTES, AUGUSTE COMTE et
EMMANUEL KANT) ; et enfin quatre de l’époque Contemporaine
(JEAN PAUL SARTRE, GABRIEL MARCEL, HENRI BERGSON et
EMMANUEL MOUNIER). EPOQUE ANTIQUE

I- SOCRATE
Né en 469 et décédé en 399 avant Jésus Christ. Il est choqué par les
malheurs qui frappent sa patrie et décide de se consacrer à la philosophie
pour travailler à la conversion morale des citoyens. Il sera condamné pour
impiété et corruption de la jeunesse. Il va boire la ciguë qui est un poison.

1- DOCTRINE

Socrate est convaincu que si l’homme commet le mal, c’est par ignorance.
Pour lui « nul n’est méchant volontairement ». Sa philosophie a un
double objectif : aider les hommes à se libérer de l’ignorance et les aider à
découvrir la vérité qui est en eux. C’est pour cela qu’il fonde sa devise sur
cette phrase : « connais-toi, toi-même ». Pour lui le philosophe est un ami
de la sagesse et de la vertu. Sa philosophie est donc une morale
intellectuelle, une sagesse qui aide à connaitre le bien et à le faire.

2- METHODE SOCRATIQUE

La méthode socratique repose sur un double objectif. C’est un dialogue en


deux temps : l’ironie socratique (c’est dialogue au cours duquel on aide
un ignorant à sortir de son ignorance) ; la Maïeutique (c’est un dialogue
au cours duquel on aide à accoucher la vérité).

C’est avec Socrate que la philosophie prend un tournant décisif.

Cours de Philosophie Page 4


II- PLATON
Il a vécu de 427 à 347 avant Jésus Christ. Il est un disciple de Socrate. Il
fonde une école du nom de l’Académie. Comme ouvrages de Platon :
L’Apologie de Socrate ; la République ; Le Banquet ; Le Menon ; Le
Phédon et Le Phèdre.
1- DOCTRINE

Comme Socrate, Platon est choqué par l’injustice et l’absence de la


morale dans le monde. Sa doctrine est un idéalisme dualiste. Il considère
qu’il y a deux mondes : un monde sensible et un monde des idées encore
appelé un monde intelligible. Il nous invite à contempler le monde des
idées car c’est le monde le plus parfait. C’est le monde du Bien, de la
Justice et de la véritable Beauté.

Quatre grandes idées de sa doctrine :

 La théorie des idées : ici c’est l’idée qui est à la fois l’être même
et la connaissance vraie c’est-à-dire la réalité vraie, absolue,
éternelle qui existe en nous et en dehors de nous.
 La théorie de la réminiscence : puisque l’âme a été corrompue
dans le monde sensible, elle doit de ce fait se rappeler de la vérité
qu’elle a contemplée dans le monde des idées.
 La théorie de l’âme et du corps : le corps est une enveloppe, un
tombeau de l’âme. Le corps empêche à l’âme de s’élever vers le
monde véritable qui est le monde des idées.
 Le bien suprême réside dans la contemplation du monde véritable
c’est-à-dire le monde des idées.

Il est le père de l’idéalisme occidental. La philosophie de Platon a


influencé le christianisme. Mais la grande faiblesse de sa philosophie a été
de vouloir ignorer la réalité du monde sensible.

Cours de Philosophie Page 5


III- ARISTOTE

Il est né en 384 et meut en 322 avant Jésus Christ. A 18 ans il devient


élève de Platon. A 20 ans il créait sa propre école appelée le « lycée ».
Son enseignement est contraire à celui de son maitre Platon. Pour lui c’est
dans la nature qu’il faut rechercher la vérité.

Il est le fondateur de la logique et le père de la métaphysique.

Il a élaboré plusieurs théories à savoir : « la théorie de l’acte et de la


puissance » ; « la théorie des quatre causes » ; « la théorie du bonheur »
et « la théorie sur les vertus ». Il est aussi le fondateur de la science
politique

EPOQUE MODERNE

IV- RENE DESCARTES

Il est né en 1596 en France et meurt en 1650. Au collège il apprend la


philosophie, la mathématique et l’algèbre.

Sa plus grande œuvre est intitulée le « discours sur la méthode » en 1637.


Il a aussi écrit « les méditations métaphysiques » en 1641 ; « principes de
la philosophie » en 1644.

1- DOCTRINE

Il définit sa philosophie comme étant la science de ce clair et distinct


(différent). Il est considéré comme le père du rationalisme moderne. Il

Cours de Philosophie Page 6


met au centre de sa philosophie le « cogito » (la pensée) et la recherche de
l’idée claire et distincte (contraire). Son projet est d’arriver à une science
universelle qui puisse élever la nature humaine à son plus haut degré de
perfection. Pour lui l’homme est une âme pensante. Pour lui l’homme
c’est sa pensée.

Il parle également du « mauvais génie » en l’homme. Le mauvais génie


nous conduit à l’erreur.

2- METHODE CARTESIENNE

La méthode de Descartes dite cartésienne se résume au doute de la


méthode. Cette méthode c’est-à-dire ce doute cartésien comprend cinq
étapes :

 Le principe du doute : pour Descartes le doute est le fondement


de sa méthode philosophique. Tout commence par le doute. Tout
doit passer par le doute.
 La première certitude : après avoir douté ; Descartes met en
avant la certitude du sujet qui doute. Le sujet ici c’est le
« je » : « cogito ergo sum » (je pense donc je suis). Alors si je
pense cela veut dire que j’existe.
 Le principe de l’idée claire et distincte : alors une fois qu’on a
douté et qu’on a été dans la certitude, on ne peut accepter ce qui
est claire c’est-à-dire tout ce dont on ne peut plus douter.
 La véracité (sincérité) de Dieu : puisque l’idée de Dieu comme
est un Être parfait se trouve en lui-même alors Dieu doit exister.
Dieu est alors la source de toutes nos idées claires et distinctes
(différentes). La présence de Dieu anéanti le pouvoir du mauvais
génie.
 Les règles de la méthode : toute la méthode de Descartes est
soutenue par quatre règles : la règle de l’évidence (il faut
Cours de Philosophie Page 7
accepter seulement ce qui est clair et distinct) ; la règle de
l’analyse (avant tout il faut toujours examiner tous les aspects de
la chose) ; la règle de la synthèse (après toute analyse il faut
rechercher les aspects différents) ; la règle du dénombrement
(toujours faire une révision générale pour ne rien oublier).

CONCLUSION

Il est contre la médiocrité intellectuelle. On lui reproche son doute ;


son hypothèse du mauvais génie ; sa preuve de l’existence de Dieu et
sa conception de l’homme car pour lui l’homme comme Dieu est une
pure pensée oubliant l’aspect du corps car l’homme est aussi corps et
âme.

V- EMMANUEL KANT
Philosophe Allemand né en 1724 et mort en 1804. Il a prouvé que ce n’est
pas notre intelligence qui agit sur les choses mais plutôt les choses qui
agissent sur notre intelligence. Il est rationaliste comme Descartes mais
son rationalisme est trop critique. Pour lui nous devons critiquer nos
connaissances, nos jugements et notre agir. Pour lui tout agir moral doit
être conforme à la raison, au devoir et à la loi. Pour lui le bien doit être
considérer comme étant un devoir.

Pour lui l’essentiel de sa philosophie est d’approfondir la connaissance sur


l’homme. Il se pose la question sur notre connaissance (que puis-je
connaitre ?) et sur notre agir (que dois-je faire ?).
Comme œuvre nous avons : la critique de la raison pure en 1781 ;
critique de la raison pratique en 1788 ; critique de la faculté de juger en
1790.

VI- AUGUSTIN COMTE

Cours de Philosophie Page 8


Il est né en 1798 en France et mort en 1857.

Grand professeur de philosophie, il se considère comme étant le grand


prêtre d’une nouvelle religion dite « religion de l’humanisme » ou encore
« le positivisme ». Pour lui est réel tout ce qui peut être vérifié par les
sens. Le positivisme se définit donc comme étant une doctrine qui réduit
la réalité à ce qui peut être vérifié par les sens. Ce qui veut dire qu’en
dehors des sens il n’existe rien. Cette doctrine est contre le l’idéalisme de
Platon et du rationalisme de Descartes.

Auguste COMTE vise à réformer la société mais cette réforme passe par
une réforme intellectuelle. Pour lui il évoque trois stades dans la
connaissance des choses et ces trois stades correspondent à trois
caractères de sociétés différentes. Il appelle cela « la loi des trois états » :

 L’état théologique : cet état correspond à la société primitive où


tout est expliqué par les puissances mystérieuses c’est-à-dire
Dieu, les ancêtres et la sorcellerie.
 L’état métaphysique : qui correspond à l’état moderne /
modernisme. Ici les choses s’expliquent à partir des principes
abstraits, c’est-à-dire par la raison.
 L’état positif : ici tout s’explique par les lois scientifiques.

La philosophie d’Auguste COMTE est donc une philosophie qui insiste


sur l’importance de la science dans l’évolution de tout homme et d’une
société.

On note aussi quelques limites du positivisme : le fait de tomber dans le


scientisme. Nous notons aussi que sa religion de l’humanité est un
catholicisme défiguré.

Cours de Philosophie Page 9


Comme écrits nous avons : Discours sur le positivisme en 1848 ; le
catéchisme positiviste en 1852.

TEMPS CONTEMPORAIN
VII- JEAN PAUL SARTRE
Né en 1905 à Paris et décédé en 1980, il est l’un des philosophes Français
les plus célèbres de l’époque contemporaine. Il a été marqué
négativement par la vie bourgeoise que menait sa famille, celle de son
grand-père paternel dans laquelle il a été élevé. Il est un célèbre auteur de
la littérature.

Comme œuvre nous avons : la nausée en 1938 ; le mur en 1939 ;


l’imaginaire en 1940 ; l’Être et le néant en 1943 ; les chemins de la
liberté en 1945 ; les mains sales en 1948.

1- DOCTRINE
Sa phrase célèbre est celle-ci : « l’existence précède l’essence ». Ici il
veut nous montrer que l’homme existe par ses actes et qu’il n’a pas une
essence préétablie / préconçue. L’homme est responsable de ses actes et il
est animé d’une grande liberté.

On qualifie sa philosophie comme étant « un évangile de la liberté » car il


cherche à montrer à l’homme le chemin de la liberté. Il cherche également
à dénoncer toute oppression et toute chosification de l’homme.

« Le salaud » pour lui est toute personne qui réduit l’homme à une chose.
On qualifie sa morale de morale altruiste car elle défend les opprimés.
Pour lui il rechercher sa liberté et celle des autres.

Ce qu’on reproche à SARTRE c’est d’avoir opposé l’homme à Dieu et de


faire du monde un monde sans Dieu. On lui reproche aussi d’avoir
accordé à l’homme une liberté totale car ceci peut conduire l’homme au
libertinage et à l’anarchie

Cours de Philosophie Page 10


VIII- GABRIEL MARCEL
Né en 1889 et mort en 1973. Il partage les mêmes idées de
l’existentialisme avec SARTRE. Son existentialisme est un
existentialisme chrétien contrairement à celui de SARTRE.

Comme œuvres nous avons : le Journal métaphysique en 1921 ; un


Monde cassé en 1929 ; un Homme Dieu en 1933 ; Être et Avoir en
1935 ; Homo Viator en 1945 ; le Mystère de l’Être en 1951.

1- DOCTRINE
Il cherche à saisir l’être même de l’homme. Alors l’être de l’homme se
révèle comme un mystère à travers la foi et recueillement. Il a une
conception chrétienne de l’homme et de ses différentes relations car sa
philosophie est fondée sur les valeurs de l’évangile et vise à restaurer la
dignité de l’homme.

Il distingue deux relations :

 Les relations de possession : ce sont des relations d’avoir c’est-à-


dire « je-cela » (entre le sujet et l’objet).
 Les relations d’objectivation : ce sont des relations d’être c’est-
à-dire des relations « je-tu ». Ce sont des relations qu’on
entretient avec soi-même ; autrui et Dieu.

Pour lui l’existence précède l’essence et que la vie est absurde. En plus
l’homme n’est pas, mais il devient. Il pense que c’est à travers notre
relation à Dieu que l’homme se réalise pleinement et donne sens à sa vie.
Il considère la mort comme non pas comme une fin en tout mais comme
une naissance, une séparation et une entrée dans une nouvelle vie.

Sa philosophie est une philosophie de l’espérance car il invite l’homme à


ne pas désespérer mais plutôt à accueillir la vie et la mort comme un effet
d’un amour mystérieux.

Cours de Philosophie Page 11


Nous pouvons observer dans sa philosophie dite existentialiste une
réaction contre l’oubli de l’homme et de sa vie. Il faut redonner à
l’homme sa liberté afin qu’il puisse se réaliser.

IX- HENRI BERGSON


Né à Paris en 1859 et décédé en 1941. Il a développé une philosophie de
la conscience et du temps.

Comme œuvres nous avons : Les données immédiates de la conscience


en 1889 ; Le rire en 1900 ; L’évolution créatrice en 1907 ; L’énergie
spirituelle en 1920 ; Les deux sources de la morale et de la religion en
1932.

1- DOCTRINE
Sa philosophie est perçue comme une libération et une purification. Pour
lui au lieu d’expliquer tout par les lois scientifiques ou les lois logiques il
propose qu’on se transporte à l’intérieur de l’objet pour le mieux le
connaitre. Il faut se référer à l’intuition. Il définit alors l’intuition comme
étant une espèce de sympathie (amitié) intellectuelle à travers laquelle on
se transporte à l’intérieur d’un objet pour le connaitre. On qualifie donc sa
doctrine « d’intuitionnisme spiritualiste ». Mais cette doctrine n’est pas
un criticisme.

X- EMMANUEL MOUNIER
Il est né en 1905 à Grenoble en France et mort en 1950. Il a connu deux
accidents qui le rendront sourd partiellement et mal voyant. Son mariage
sera un apprentissage et un modèle de la communauté.

Comme œuvre nous avons : Révolution personnaliste et communautaire


en 1935 ; L’affrontement chrétien en 1944 ; L’éveil de l’Afrique noire en
1948 ; Le personnalisme en 1949 ; L’espoir des désespérés en 1953.

1- DOCTRINE

Cours de Philosophie Page 12


Sa philosophie est une synthèse des idées positives prises dans plusieurs
courants à savoir : le rationalisme, le marxisme, l’existentialisme et le
spiritualisme. Il lutte contre le capitalisme et le fascisme (régime politique
qui s’appuie sur un pouvoir fort). Sa philosophie se bat en faveur d’un
ordre plus humain.

Sa doctrine est un « personnalisme communautaire » c’est-à-dire un


humanisme qui met au centre la personne humaine et la communauté.
Pour lui l’homme est un être qui s’épanouit et se réalise dans la
communauté. Il faut donc respecter la dignité de la personne humaine
mais aussi favoriser ce respect, l’amour fraternel et l’entraide. A côté de
tout ça il faut un apprentissage de la communauté, une pratique de la
communication et du dialogue.

Sa philosophie est aussi une « Révolution personnaliste » parce qu’elle


combat tout ce qui opprime et dévalorise la personne humaine.

QUE POUVONS-NOUS RETENIR DE CETTE DOCTRINE


PHILOSOPHIQUE ?
Nous venons d’étudier dix philosophes, donc dix doctrines. Ces dix
doctrines et philosophes sont repartis en trois grandes époques même si
nous n’avons pas étudié le Moyen Âge cela ne veut pas dire qu’il n’a
existé des philosophes, il y a eu des grandes figures telles que Saint
Augustin, Saint Thomas d’Aquin, Bonaventure et bien d’autres.
Nous avons constaté qu’à chacune des périodes les philosophes ont essayé
de réfléchir sur des problèmes bien précis de leur temps pour mieux les
connaitre et les résoudre.

Partant de Socrate jusqu’à Emmanuel MOUNIER nous avons découvert


plusieurs doctrines : l’intellectualisme moral de Socrate ; l’idéalisme de
Platon ; le rationalisme de Descartes à travers le cogito mais aussi de sa
méthode dite cartésienne ; le rationalisme critique de Kant ; le
positivisme d’Auguste COMTE ; l’existentialisme de J P SARTRE ;
l’existentialisme chrétien de Gabriel Marcel ; l’intuitionnisme de

Cours de Philosophie Page 13


BERGSON et le personnalisme communautaire d’Emmanuel
MOUNIER.

Nous pouvons retenir ceci du philosophe :

 Le philosophe est un chercheur de la vérité. Il n’est donc pas un


rêveur il est un homme rationnel, intellectuel qui réfléchit sur sa
vie les problèmes que traversent la société et son époque. Il
recherche donc des solutions et éveille les consciences. Il est
comme un porte-parole.
 La philosophie est donc une discipline évolutive car elle évolue
avec le temps dans l’espace. Elle peut soit contredire une pensée
antérieure, soit l’enrichir en la dépassant ou alors faire une
synthèse de l’ensemble des pensées antérieures. On dira donc
qu’il y a autant de philosophies que de philosophes.
 Toute philosophie et tout philosophe doit être compris dans son
milieu et dans son temps.

CHAPITRE III : RAPPORTS PHILOSOPHIE ET SCIENCES

Tout d’abord il serait important de donner une définition à la science


avant d’établir les rapports qui existent entre la philosophie et la science.

La science est l’ensemble des connaissances et des travaux qui ont pour
objet l’étude des faits et de relations vérifiables avec une méthode bien
précise.

Depuis l’époque des présocratiques jusqu’à Ariste donc durant l’époque


Antique, tout philosophe était pratiquement un homme de science. C’est
au 17e siècle avec Euclide et Archimède qu’on verra les autres sciences se
séparées de la philosophie. Mais bien qu’on note cette distinction

Cours de Philosophie Page 14


(séparation) entre la philosophie et les autres sciences, on note quand
même des ressemblances et des différences.

1- RESSEMBLANCE
La plus grande ressemblance est le caractère scientifique : chacune des
deux a une méthode et recherche la vérité. Les deux exigent une certaine
aptitude et certaines vertus : l’amour de la vérité, l’esprit critique, la
rigueur dans la méthode, l’autonomie morale, la probité (droiture)
intellectuelle et la régularité dans la recherche.

2- DIFFERENCE
La différence qu’on peut noter c’est le type d’approche (démarche).

 La démarche scientifique a un esprit scientifique donc elle


s’occupe de ce qui est mesurable, quantitatif et vérifiable. Le
scientifique s’occupe des aspects particuliers.
 La démarche philosophique a un esprit plus large. Elle touche la
réalité dans sa totalité. Le philosophe peut étudier les mêmes
choses que le scientifique mais il le fera sous le regard philosophe
donc dans la totalité et il ira jusqu’à dépasser l’aspect scientifique
et rechercher le sens profond et total des choses.
En conclusion nous pourrons dire qu’il n’est pas trop nécessaire de
chercher à dresser un mur entre la philosophie et la science car il existe
toujours des rapports entre les deux et le rapport que nous pouvons retenir
c’est que nombreux des philosophes ont été aussi des hommes des
sciences à l’exemple des présocratiques (Pythagore et Thalès qui étaient
des mathématiciens), Platon qui était un homme des sciences sociales,
Descartes qui était géomètre et parlait de la mécanique, Kant par la
physique de Newton, Freud par la psychanalyse, J P Sartre et Henri
Bergson par la littérature…

Retenons donc que la philosophie et la science restent indissociables car si


on les sépare on risquerait de les appauvrir.

Cours de Philosophie Page 15


CHAPITRE IV : DIVISION DE LA PHILOSOPHIE
1- QUELQUES SUBDIVISIONS CONNUES DANS
L’HISTOIRE
Il existe plusieurs subdivisions de la philosophie. Nous allons étudiés trois
subdivisions qui ont marqué l’histoire.
 La première subdivision est celle qui identifie toute la philosophie
à la métaphysique (la métaphysique est considérée ici comme
étant la philosophie première). Ici on définit la philosophie
comme étant « la science des premiers principes et des premières
causes ».
 La deuxième subdivision est celle où on identifie la philosophie à
tout savoir rationnel. Ici on définit la philosophie comme étant
« l’ensemble de tout savoir rationnel » ou encore « la mère de
toutes les sciences ». Quant à Descartes figure marquante de cette
période il définit la philosophie comme étant « un arbre dont les
racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les
branches représentent les autres sciences ».
 La troisième subdivision est un peu plus spéciale et ne s’occupe
que des normes. Cette subdivision retient comme autres branches
l’ensemble des sciences normatives entre autres : l’Esthétique,
l’Ethique et la Logique.
Si on s’en tient à l’évolution de la connaissance nous nous rendons
compte que l’ensemble de ses subdivisions sont dépassées. Quelle est
donc la subdivision actuelle ?

2- SUBDIVISION ACTUELLE
La subdivision actuelle représente les quatre branches de la philosophie :

 La logique : c’est la branche qui s’occupe des problèmes ayant


trait à la valeur de notre connaissance. Elle se subdivise en deux
sous branches à savoir : La Logique Formelle ou Mineur (cette
sous branche s’occupe de la validité de notre raisonnement) ; La
logique Matérielle ou Majeur (cette sous branche étudie la valeur

Cours de Philosophie Page 16


de vérité de nos raisonnements et de nos connaissances
scientifiques).
 La Métaphysique : elle est connue sous le nom de « philosophie
première » depuis Aristote ou encore « science des premiers
principes et des premières causes ». Cette branche de la
philosophie étudie l’essence des choses, l’être de tout ce qui
existe. Elle se subdivise en deux branches : la Métaphysique
Générale ou Ontologie (c’est l’étude de l’être en tant qu’être
général). La Métaphysique Spéciale (c’est l’étude de l’être sous
ses divers aspects. Ici nous aurons trois sous branches : la
Cosmologie ou philosophie de la nature, L’Anthropologie
philosophique ou philosophie de l’homme et la Théodicée ou
Théologie Naturelle).
 L’Ethique : c’est la branche de la philosophie qui s’occupe des
principes qui doivent éclairer la conduite de l’homme. Elle se
subdivise en deux branches : L’Ethique Générale (c’est l’étude
des principes généraux de la conduite humaine) ; L’Ethique
Spéciale (c’est l’étude de l’application des principes généraux aux
groupes spécifiques).
 L’Histoire de la philosophie : ici on étudie les différentes
doctrines philosophiques dans le temps partant de l’Antique en
passant par le Moyen Âge et les Temps Modernes jusqu’à
l’Epoque Contemporaine. Ou alors on pourra faire une
philosophie géographique c’est-à-dire une philosophie Africaine,
une philosophie Occidentale ou Orientale.
Retenons que malgré cette subdivision il y a de nombreuses autres
sciences qui naissent et nécessite une attention particulière, ce qui fait que
d’autres branches ou alors certaines nouvelles disciplines pourront
s’intégrer dans certaines branches.

Cours de Philosophie Page 17


DEUXIEME PARTIE : LA LOGIQUE
On définit l’homme par sa capacité de raisonner. Un homme est donc
celui qui raisonne. Alors celui qui ne parvient à raisonner est considérer
comme étant un animal, un idiot, un fou ou alors quelqu’un d’anormal.
Alors pour que l’homme puisse bien raisonner il doit être capable d’avoir
un raisonnement logique. La logique se définit donc comme étant « la
science des conditions à priori (connues) de la validité de la pensée ».
C’est aussi une réflexion sur l’accord du discours avec lui-même. A
travers la logique nous évitons d’avoir des expressions contradictoires.
La logique a donc comme devoir d’enseigner comment nous devons
raisonner dans notre quête (recherche) de la vérité ou alors dans notre
désir de connaitre.

Durant le cours de logique nous chercherons à initier tous les élèves de


6ème à une science du raisonnement c’est-à-dire vous permettre de vous
doter des instruments capables de vous aider à améliorer et parfaire votre
raisonnement et votre quête de la vérité.
Ici nous étudierons juste la logique formelle.

Cours de Philosophie Page 18


CHAPITRE I : LA LOGIQUE FORMELLE
On qualifie la logique formelle comme étant celle qui étudie les
conditions de validité d’un raisonnement. C’est-à-dire qu’elle se sert de
montrer si une pensée est correctement déduite (posée, ou dite) ou pas.
Elle ne s’occupe pas de la vérité ou de la fausseté de ce qui est dit.
La logique formelle s’occupe des opérations de l’esprit à savoir : la
conception des idées ou l’appréhension ; du jugement et du
raisonnement proprement dit.
I- L’APPREHENSION ET LE TERME
On définit l’appréhension comme étant « l’étape au cours de laquelle
l’esprit humain se représente telle ou telle chose dans l’intelligence sans
toute fois rien nier ou affirmer ». C’est donc une étape où l’esprit
humain conçoit des idées. Alors une fois que l’esprit humain a conçu une
idée il faut l’exprimer par des mots précis ou concepts. Le rôle de
l’appréhension est donc de concevoir des idées dans notre esprit, dans
notre tête, dans notre mémoire ; une fois conçu on passe par l’expression
verbale.
Exemple : pour parler d’une maison, je dois d’abord la concevoir, la
représenter dans ma tête et puis la nommer maison.

Quand on parle de l’appréhension il ne faut pas oublier l’abstraction.

L’abstraction est donc « cette opération mentale grâce à laquelle notre


esprit est capable de distinguer dans une chose les propriétés
essentielles qui la définissent à travers un concept précis ». Un nouveau
mot intervient donc, c’est le mot « concept »

1- Le concept
Pour parler de concept il faut les caractères essentiels et particuliers
retenus pour le former. Il se définit donc en compréhension ou extension.

Cours de Philosophie Page 19


 On définit un terme en compréhension quand on attribut au
terme toutes les significations et les caractéristiques qu’il
contient.
Exemple : Quand on parle d’un élève on voit : un Homme (être humain),
son âge, on sexe, l’école, le cartable…

 On définit un terme par extension lorsqu’on détermine l’être ou


les êtres auxquels il s’étend. Lorsque la définition ne concerne
qu’un seul être on parle de terme singulier (ex : cette chemise,
Mrs Mboyo). Quand la définition s’applique à une classe de
personne ou chose on parle de terme général (ex : élève,
policier).
2- Classification des concepts
Pour classer les concepts il faut les prendre soit dans la totalité ou alors
dans une seule partie de son extension. Si le concept est pris dans la
totalité de son extension on parle d’un concept universel (ex : tous les
élèves) ; et s’il est pris dans une partie de son extension on parle d’un
concept particulier (ex : quelques élèves).
II- LE JUGEMENT ET LA PROPOSITION
Le jugement est « une opération de l’esprit qui consiste à affirmer ou à
nier un rapport entre deux concepts ou des idées ». C’est l’opération la
plus importante de notre intelligence car c’est ici qu’on fait preuve
vraiment de raisonnement pour ne pas fausser notre raisonnement.
La proposition est « l’expression verbale du jugement ». La proposition
se compose d’un sujet, d’un verbe et d’un prédicat (attribut). Pour qu’on
puisse parler d’une proposition il faut une bonne connaissance des
concepts ou alors les choses auxquelles la proposition renvoi.

Exemple : je ne peux pas dire que Mrs ou Mme est belle si je ne la


connais pas ou alors si je ne connais pas les traits caractéristiques de sa
beauté.

Cours de Philosophie Page 20


1- Espèces de proposition
Pour parler de propositions il faut tenir compte soit de la quantité soit de
la qualité ou alors des deux.

 Si on tient compte de la quantité nous aurons les propositions


universelles (si le sujet de la proposition est pris dans toute son
extension) et les propositions particulières (si le sujet de la
proposition est pris dans une partie de son extension).
 Si on tient compte de la qualité nous aurons les propositions
affirmatives et les propositions négatives.
Si on combine la quantité et la qualité nous avons quatre propositions. Ces
quatre propositions constituent ce qu’on appelle « les propositions du
carré logique ». Nous avons donc :

 Proposition Universelle Affirmative. On la représente par la lettre


A.
Exemple : Tout Homme est mortel.
 Proposition Universelle Négative. On la représente par la lette E.
Exemple : Aucun Homme n’est mortel.
 Proposition Particulière Affirmative. On la représente par la
lettre I.
Exemple : Quelques Hommes sont mortels.
 Proposition Particulière Négative. Représenté par la lettre O.
Exemple : Quelques Hommes ne sont pas mortels.

Cours de Philosophie Page 21


2- Oppositions du carré logique
On appelle « carré logique » le carré formé à l’aide des quatre types de
propositions (A, E, I et O). De ces quatre propositions nous pouvons
effectuer quatre opérations : la contradiction, la contrariété, la
subalternation et la subcontrariété.

 Deux propositions sont contradictoires quand elles s’opposent en


quantité et en qualité. Nous avons la contraction entre A et O ; E
et I. Ces propositions ne peuvent ni être vraies, ni être fausses à
la fois.
 Deux propositions sont contraires quand elles sont toutes
universelles mais s’opposent seulement en qualité, ce qui veut
dire que l’une est affirmative (A) et l’autre négative (E). Elles ne
peuvent pas être vraies à la fois. Si l’une est vraie l’autre sera
automatiquement fausse. Mais elles peuvent être fausses en même
temps.

Cours de Philosophie Page 22


 Deux propositions sont subcontraires quand l’une est affirmative
et l’autre négative. C’est l’opposition en (I) et (O). Elles ne
peuvent pas être fausses à la fois : si l’une est fausse, l’autre sera
vraie. Mais les deux peuvent être vraies à la fois.
 Deux propositions subalternes : ici on ne parle pas vraiment
d’opposition, c’est plutôt un rapport entre deux propositions qui
sont justes différentes en quantité. Il s’agit de (A et I ; E et O).
3- Extension du prédicat (ou attribut) et la définition
L’extension (quantité) d’un prédicat dépend toujours de la qualité de la
proposition. Le prédicat ou l’attribut d’une proposition affirmative (A ou
I) est pris particulièrement (c’est-à-dire dans une partie de son extension),
tandis que le prédicat d’une proposition négative (E ou O) est pris dans
toute son extension.
La définition est une courte proposition qui exprime la nature spécifique
d’un être ou d’un objet.
III- LE RAISONNEMENT OU L’ARGUMENTATION
Le raisonnement est une opération mentale par laquelle à partir de deux
ou plusieurs jugements donnés on obtient un autre jugement. L’expression
verbale du raisonnement c’est l’argument.
1- Les formes de raisonnement
Il existe deux formes de jugement : l’induction et la déduction.

1.1- La déduction
La déduction est une argumentation qui part du général au particulier. On
passe de l’implicite (ce qui n’est pas expliqué) à l’explicite (ce qui est dit).

La déduction comprend : deux prémisses, une inférence (donc) et une


conclusion qui est en quelques sortes une conclusion. On distingue deux
sortes de déduction :

 La déduction immédiate : c’est une proposition dont l’antécédant


est une seule proposition ou une seule prémisse.

Cours de Philosophie Page 23


 La déduction médiate. Elle est aussi appelé Syllogisme. C’est le
raisonnement dans lequel de deux propositions (prémisses), on
déduit logiquement une troisième appelée conclusion. Dans un
syllogisme on a toujours trois propositions. Quand les prémisses
sont vraies et la conclusion légitime, le syllogisme est
matériellement vrai et formellement correcte.
Exemple : Tout Homme est mortel.

Or je suis un homme.

Donc je suis mortel.

1.2- L’induction
L’induction est une argumentation qui va du singulier à l’universel (au
général). Ici si l’on a nié ou affirmé une proposition au singulier
(particulier) cette proposition sera aussi affirmée ou niée à l’universelle
(général).

CONCLUSION

Que peut-on retenir de la logique formelle ?

La logique formelle ou petite logique est une discipline très importante


pour notre raisonnement. Elle nous instruit sur les différentes activités de
l’esprit humain, elle fournit les normes capables de nous aider à améliorer
la qualité de notre raisonnement et nous aide à éviter les faux jugements et
surtout des faux raisonnements. Mais cependant nous avons quelques
limites car elle ne nous enseigne que les normes à suivre pour
raisonnement sans nous offrir une garantie sur la véracité de nos

Cours de Philosophie Page 24


jugements et de nos raisonnements. Il faut attendre la logique matérielle
pour parfaire notre jugement et raisonnement.

TROISIEME PARTIE : NOTIONS DE PSYCHOLOGIE ET


D’ETHIQUE

Les notions de psychologie et d’éthique visent essentiellement la


connaissance de la personne et l’amélioration de sa conduite humaine.

CHAPITRE I : LA PSYCHOLOGIE

I- DEFINITIONS ET METHODES
Etymologiquement psychologie désigne la science (logos) de l’âme
(psukkè). Cette définition date du 16ème siècle. Elle devient célèbre au
18ème siècle avec WOLFF. Avec lui la psychologie devient cette partie de
la philosophie naturelle dont l’objet est l’être mobile ou alors l’être vivant.
Au 19ème siècle la psychologie se détache de la philosophie pour devenir
une science autonome appelée « psychologie expérimentale ». Elle
Cours de Philosophie Page 25
devient donc l’anthropologie philosophique c’est-à-dire la science de
l’être humain. Cette définition s’oppose à la cosmologie qui est la
« science de l’être de l’univers » et de la théodicée qui est la « science de
l’être divin ».

II- METHODES

Deux méthodes sont utilisées en psychologie :

 La méthode subjective : cette méthode vise l’introspection


personnelle. C’est la psychologie en première personne et de la
médiation d’autrui (psychologie en deuxième personne). Dans
l’introspection personnelle c’est le sujet qui s’observe lui-même
et qui fait une exploration de ses états intérieurs. Mais dans la
médiation d’autrui on pratique l’introspection sur autrui en
analysant ses paroles ou ses écrits. L’objectif de la psychologie en
deuxième personne c’est la connaissance d’autrui comme celui-ci
se connait lui-même et de le comprendre de l’intérieur en se
mettant à sa place. Retenons que cette méthode subjective reste
limitée.
 La méthode objective : ici on fait recourt à la psychologie
comparée (branche de la psychologie animale) c’est-à-dire aux
manifestations extérieures. Les méthodes utilisées sont : les tests
des aptitudes ou des caractères ; les expérimentations (ici on
provoque une expérience). Il faut rappeler aussi que cette
méthode reste aussi limitée car l’homme n’est pas un objet qu’on
peut maitriser. L’homme reste et demeure un mystère capable de
changement et de surprise ceci comme le disait MONTAIGNE
« l’homme est divers et ondoyant ».

En définitive pour connaitre et étudier l’homme à travers ses différentes


facultés (végétatives, sensitives, appétitives et intellectuelles) une
connaissance empirique/expérimentale et scientifique est toujours
nécessaire. La méthode qui convient le mieux c’est donc la
phénoménologie descriptive, une approche à la fois objective et
subjective.

Cours de Philosophie Page 26


III- QUELQUES THEMES DE LA PSYCHOLOGIE
1- La sensation
La sensation est un fait psycho-physiologique provoqué par l’excitation
d’un organe sensoriel. C’est aussi la connaissance élémentaire qui se
manifeste suite à la réaction d’un organe sensoriel.
La sensibilité est l’aptitude de l’organe sensoriel à réagir face à un
stimulus déterminé. Il existe autant de sensibilité qu’il y a de sens.
2- La perception
La perception consiste à une collecte et se définit comme étant la
connaissance du monde extérieur par l’intermédiaire des sens. Pour cela il
faut un excitant externe afin de produire une réaction d’un organe
sensoriel, la prise de conscience et enfin la connaissance précise de l’objet
ou du fait. Les dangers liés à la perception sont : l’illusion (perception
erronée de la réalité) et l’hallucination (qui est le fait de percevoir un objet
ou une personne qui en réalité n’existe pas).
Il existe trois types de perception : la perception globale ou syncrétique ;
la perception analytique et la perception synthétique. Ces trois types de
perception constituent en réalité les différentes étapes d’une bonne
perception.
3- La pensée ou connaissance intellectuelle
La véritable connaissance humaine est celle ou intervient l’intelligence ou
la raison. La pensée se définit comme étant l’ensemble des activités
cognitives de l’esprit humain. La psychologie décrit le processus mental
c’est-à-dire comment se forment les idées et d’où viennent-elles.
Quelles sont les origines des idées ?
D’après les empiriques ou les sensualistes, il n’y a rien dans l’intelligence qui
n’ait été auparavant dans les sens. Les rationalistes quant à eux parlent de la
raison et l’intuition comme étant l’unique source des idées. Alors nous pouvons
dire que pour arriver à une connaissance véritable nous avons besoin de
nos sens d’une part et de la raison.
Généralement les idées se forment par un triple processus :
L’abstraction qui est une opération mentale par laquelle nous considérons
séparément ce qui s’est séparé dans la réalité.

Cours de Philosophie Page 27


La généralisation qui est l’opération mentale par laquelle nous réunissons
en une même représentation les caractères communs à tous les objets du
même genre.
La dénomination qui est l’acte par lequel nous attribuons un nom à un
objet de la pensée.
Nous constatons que l’intelligence a un rôle principal qui sert à découper
le réel en morceau : l’intelligence divise, inventorie/calcule, compte,
mesure, pèse, compare… Son importance est réelle et indiscutable car
c’est par elle qu’on définit l’homme comme étant un « animal
raisonnable ».
4- La personnalité
Le terme « personne » désigne généralement l’homme concret,
l’être qui se distingue de l’animal par sa pensée, sa conscience
réfléchie et sa liberté. On fait référence à la « personnalité » pour
souligner de manière particulière la capacité de se déterminer
comme un tout unique c’est-à-dire un être capable d’un
développement intégral.
Rappelons que l’idée de personnalité appelle toujours celle de la liberté et
s’oppose au déterminisme ou fatalisme.

CHAPITRE II : L’ETHIQUE

L’éthique ou philosophie morale est la science qui a pour objet le


jugement d’appréciation sur les actes qualifiés bons ou mauvais.
L’éthique de distingue de l’éthologie (science ayant pour objet la conduite
des hommes) et de la morale (ensemble des règles et normes d’une
société).

L’éthique se présente comme la partie théorique qui dégage les principes


relatifs à la conduite humaine. La morale veille à l’application de ces
principes dans une société donnée.

I- LES FONEMENTS DES VALEURS MORALS

Cours de Philosophie Page 28


On distingue deux fondements :

1- Les fondements hétérogènes


Ici on place le fondement de la morale en dehors de l’homme : la nature,
la société ou Dieu. Les penseurs de ce fondement sont :

 JJ ROUSSEAU : pour lui la nature est le fondement de la morale.


Il affirme dans ce sens « l’homme est naturellement bon, c’est la
société qui la corrompt ». C’est aussi la position de ceux qui
évoquent les lois de la nature pour justifier tel ou tel
comportement. Ici on oublie que l’homme est aussi un être de
culture et non seulement de la nature.
 Pour d’autres c’est la société qui fonde la moralité d’un acte : est
bon ce qui est autorisé par la société. C’est la position de ceux qui
accordent une importance à la tradition, aux lois et aux coutumes
mais sans toutefois tenir compte du bon sens.
 Pour d’autres encore, c’est Dieu qui est le fondement de cette
moralité. Le risque ici est de confondre la morale à la religion.

2- Les fondements autonomes ou conscience morale


Ici c’est la conscience morale qui est la source de la vie morale. C’est la
conscience morale qui commande mystérieusement nos intentions et nos
décisions. PASCAL affirme à cet effet « la vraie morale se moque de la
morale ». Le problème posé ici est la bonne éducation de cette conscience
morale. Il faut toujours tenir l’esprit humain en contact avec les valeurs
morales.

Quelques dangers qui guettent notre conscience morale : elle peut se


corrompre, elle peut tomber dans le relativisme moral et devenir
scrupuleuse.

3- Hiérarchisation et dégradation des valeurs morales

Cours de Philosophie Page 29


3.1 Hiérarchisation des valeurs

Deux positions s’affrontent :

Pour les uns, les valeurs varient selon les individus, le temps et le milieu.
Il n’y a donc pas une hiérarchisation des valeurs.

Pour les autres il y a une hiérarchie objective des valeurs : les valeurs
spirituelles sont supérieures aux valeurs morales ; les valeurs morales sont
supérieures aux valeurs intellectuelles et les valeurs intellectuelles sont
supérieures aux valeurs charnelles (argents, pouvoirs charnels…)

Mais les deux valeurs sont à considérer car il y a des valeurs susceptibles
de faire grandir l’homme et de parfaire son humanité ; et il arrive aussi
qu’une valeur prédomine à un moment donné et donne sa forme
spécifique à une civilisation.

3.2 Dégradation des valeurs morales

Deux traits caractéristiques pour parler de la dégradation :

L’amoralisme qui est le fait de ne pas accepter ou de nier toute morale. Ici
la morale est considérée comme une distraction et pour certains c’est
même un poison.

L’immoralisme qui est une attitude contraire à la morale. C’est le fait de


vivre mal la morale.

CONCLUSION
En définitive l’éthique a donc pour objet le monde moral, ls valeurs
morales, les lois générales et particulières que doit suivre l’agir humain
pour être conforme à la vocation de l’homme. Il s’agit ici des qualités que

Cours de Philosophie Page 30


nous devons adopter à travers nos actes pour répondre aux exigences
profondes de notre nature et de nos relations avec le monde, avec les
autres et avec Dieu. Tout homme moral doit cultiver en lui le sens moral
c’est-à-dire le sens du bien et du mal, le sens de ce qui est permis et de ce
qui est défendu. Le sens moral nous conduira donc à la recherche des
vertus et du sens de la responsabilité.

QUATRIEME PARTIE : LA PHILOSOPHIE AFRICAINE


On ne peut parler de philosophie Africaine sans faire recours à
l’Antiquité.
Avant l’affirmation de certains ethnologues sur l’existence d’une
philosophie proprement Africaine. Certains penseurs comme LEVY-
BRUHL et ses amis ont affirmé que l’Afrique était comme un continent
sans histoire et sans philosophie. Mais c’est avec la publication du livre
du Père PLACIDE TEMPELS intitulé « la philosophie Bantoue », rédigé
en 1945 que le débat sur l’existence ou non d’une philosophie Africaine
sera lancée parmi les chercheurs et dans les universités.

Cours de Philosophie Page 31


La problématique de cette partie tournera autour de la question de
l’existence ou non d’une philosophie Africaine. Deux tendances vont
s’affronter :

 Pour les uns la philosophie Bantoue existe et elle est contenue


dans les mythes, les proverbes et les coutumes.
 Pour les autres, la philosophie Africaine n’existe pas car il
faudrait que certaines conditions soient remplies telles : avoir
beaucoup de philosophes ; l’Afrique doit garder un contact avec
la philosophie occidentale… Cette position est soutenue par
FRANZ CRAHAY.
CHAPITRE I : LE PERE PLACIDE COMME PRECURSEUR
DE LA PHILOSOPHIE AFRICAINE
I- LES GRANDES IDEES DE LA PHILOSOPHIE
BANTOUE DE TEMPELS
 Il y a d’abord l’identification de l’Être et de la force. La vie et la
force ne sont pas des accidents des Êtres, elles constituent la
nature et l’essence de l’Être. ÊTRE = FORCE = VIE
 Une conception pyramidale des êtres : les êtres ou les forces sont
hiérarchisées. Au plus haut niveau nous avons Dieu (esprit
créateur) ; au deuxième niveau nous avons les fondateurs des
clans (premiers parents) ; au troisième niveau nous avons les
défunts de la tribu suivant leur degré d’ancienneté ; au quatrième
niveau nous avons les vivants suivant leur rang social ; et enfin au
cinquième niveau nous avons les forces inférieures (animales,
végétales et minérales).
 Le dynamisme des êtres : les êtres ne sont pas statiques, ils
peuvent devenir plus forts ou plus faibles.
 La communion et l’interaction des êtres : les forces peuvent soit
se renforcer soit se réduire. Les forces positives sont celles qui
renforcent les autres et les forces négatives sont celles qui
anéantissent les autres.
 Pour TEMPELS, les Bantoues ont un système logique et une
philosophie positive complète fondée sur leur conception de l’être

Cours de Philosophie Page 32


avec une grande aspiration de la vie, la vie abondante, la vie
féconde.
II- CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE BANTOUE DE
TEMPELS
Plusieurs critiques ont été faites aussi bien par les Africains que par les
occidentaux :

 La première critique est celle des Africains qui reprochent à


TEMPELS d’avoir identifier l’être et la force. Pour Alexis
KAGAME, Vincent MULAGO, et d’autres, la force est un
attribut fondamental, mais elle n’est pas à confondre avec
l’essence même de l’être.
 La deuxième critique concerne une confusion entretenue par
TEMPELS entre le vécu et le réfléchi ; entre le sens vulgaire et le
sens informé du mot philosophie. Ceux qui critiquent cette idée
sont : Marcien TOWA et Paulin HOUNTONJI car pour eux
TEMPELS a fait de l’ethnophilosophie et non la philosophie au
sens stricte.
 Enfin il est reproché à TEMPELS d’avoir fait sa propre
philosophie, une propre vision philosophique Bantoue. Sa
conception du « MUNTU » était propre à lui.

CHAPITRE II : COURANTS ET DEFINITIONS DE LA


PHILOSOPHIE AFRICAINE

I- QUELQUES DEFINITIONS DE LA PHILOSOPHIE


AFRICAINE
Pour définir la philosophie Africaine, certains insistent sur le point de
départ c’est-à-dire une philosophie faite par les Africains. D’autres par
contre insistent sur le contenu c’est-à-dire la réflexion sur les problèmes
Africains. Rappelons que l’accord unanime ne sera pas fait. Nous allons
nous appuyer sur la démarche de trois philosophes à savoir :

Cours de Philosophie Page 33


 Le professeur TSHIAMALENGA NTUMBA, lui distinguera
deux niveaux de définition. Il définit la philosophie négro-
Africaine traditionnelle comme « l’ensemble des énoncés
explicites (clairs / précis) de tradition orale des négro-Africains
au sujet de l’homme, du monde et de l’absolu ». Ensuite il parle
de la philosophie négro-Africaine contemporaine comme étant
« l’ensemble des ébauches faites par les philosophes soucieux
de la méthode scientifique ». Aujourd’hui il n’est pas facile de
dissocier les deux niveaux.
 Paulin HOUNTONDJI définit la philosophie Africaine comme
étant « l’ensemble des textes écrits par les Africains et qualifiés
par leurs auteurs eux-mêmes de philosophiques ». Mais cette
définition sera rejetée par plusieurs auteurs car les écrits ne sont
pas toujours qualifiés de philosophiques par leurs auteurs.
 Pour Alexis KAGAME, il parle d’une philosophie propre à
l’Afrique, c’est-à-dire un ensemble de conceptions communes à
un groupe d’Africain. Mais il admet quand même que la
philosophie de TEMPELS est une philosophie Africaine.
II- LES COURANTS PHILOSOPHIQUES
1- Le courant idéologique
Le courant idéologique peut se définir comme étant « un effort de
recherche philosophique intégrant la lutte politique en vue d’un ordre
social juste et sans discrimination ». Ce courant est perçu comme une
littérature qui a pour but le combat pour la libération des Noirs et la lutte
contre le racisme. Les partisans de ce courant affirment l’existence d’une
lutte propre aux noirs.

Le courant idéologique commence entre le 18 ème et le 19ème siècle avec


plusieurs penseurs tels qu’Antoine Guillaume AMO, Du Bois, Marcus
GARVEY, Price MARS. Mais de ce courant vont naitre plusieurs
doctrines telles que : le conscientisme, de KWAME-NKRUMAH ; le
Socialisme Africain de Julius NYERERE ; le Recours à l’authenticité de
MOBUTU et la Négritude de Léopold SEDAR SENGHOR.

Cours de Philosophie Page 34


Il faut rappeler que même si les autres sont restés au niveau de l’idéologie
politique, SENGHOR a eu le mérite d’avoir fait de la Négritude une
philosophie personnelle, consciente et réfléchie.

 DOCTRINE DE SENGHOR : sa philosophie est une vision de la


civilisation négro-Africaine. Elle se caractérise par le refus de
l’assimilation/comparaison, l’ouverture et le souci de contribuer à
la civilisation de l’universel. SENGHOR reste avec Aimé
CESAIRE et DAMAS les pionniers de la prise de conscience
Africaine. Il invite l’Afrique au dialogue, au rendez-vous du
donner et du recevoir, qui ne supprime pas les valeurs de la
civilisation négro-Africaine traditionnelle. Mais il faut les intégrer
dans un système planétaire.
2- Le courant de l’ethnophilosophie
Ce courant reconnait une philosophie Africaine traditionnelle. Le Père
TEMPELS est le précurseur de ce courant. Ce courant déments les
préjugés racistes tout en affirmant l’existence d’une sagesse raffinée dans
les proverbes, les mythes et les coutumes des peuples dits primitifs. Ce
courant a eu le mérite de poser les bases d’une véritable recherche
philosophique en Afrique. Ce courant aujourd’hui garde toute sa valeur,
son actualité et son importance.

3- Le courant critique
Ce courant s’oppose au courant ethno philosophique en adressant
quelques reproches à savoir : le manque de rigueur en confondant le sens
vulgaire et le sens informé du mot « philosophie » ; le manque de rigueur
dans la méthode ; la confusion entre philosophie personnelle et
philosophie collective ; un culte du passée et un oubli des défis actuels.
Mais ce courant a quand même eu le mérite de contribuer à l’éveil d’une
véritable conscience philosophique. On reproche à ce courant d’amener
les Africains à recourir nécessairement à la science et à la philosophie
occidentale pour faire quelque chose de valable. Ce courant est soutenu
par Paulin HOUNTONDJI, Marcien TOWA et Franz CRAHAY

Cours de Philosophie Page 35


4- Le courant synthétique
Ce courant se consacre à élaborer une pensée Africaine moderne,
systématique et critique. Ce courant dépasse les limites des autres
courants et encourage une production philosophique qui tient compte des
valeurs traditionnelles et des problèmes actuels de l’Afrique.
CHAPITRE III : QUELQUES THEMES DE LA PENSEE
BANTOUE
1- La notion de Dieu ou de théodicée Bantoue
Parmi les attributs de Dieu on peut citer :
 L’idée de la transcendance : le Muntu croit à l’existence d’un
Être suprême, principe absolu et cause de tout ce qui existe. Le
Dieu suprême habite les hauteurs du ciel et il est au-dessus de
tous les autres dieux. Pour s’adresser à l’Être suprême, le muntu
préfère s’adresser le plus souvent aux forces intermédiaires.
 L’idée de la paternité : le muntu accorde une grande importance
au lignage. Dieu est le premier Père de tous nos pères. Ici on
accorde une grande importance à la notion de PERE. La notion
de Père porte en elle l’idée de dépendance, de sagesse, d’autorité
et de grand respect. Dire que Dieu est Père, cela voudrait dire
qu’il est créateur, cause de tout, source de vie et détenteur de
toute puissance.
 L’idée de providence : Dieu ici est considéré comme un Dieu
Bon, Protecteur et Bien Veillant. Dieu est à l’origine de tout bien
et Il ne veut que le Bien de toutes ses créatures. Le muntu reste
profondément monothéiste car il croit à l’existence et même à la
présence d’un Dieu suprême qui voit tout, qui peut tout et qui sait,
connait tout.
2- L’homme et ses relations
Le muntu conçoit l’univers comme un tout vivant organique, un réseau
des relations vitales. Il vit cette relation autours de trois éléments : la
fraternité ou la solidarité des clans ; la fraternité cosmique et la mort et
l’au-delà.

Cours de Philosophie Page 36


La fraternité ou solidarité des clans : le muntu ne vit pas seul, il se
définit par la famille, son clan ou sa tribu ; la famille ici a une grande
importance car la famille élargie ou le clan est perçu comme une sorte de
microcosme où on retrouve l’ancêtre fondateur en passant par les défunts,
les chefs de clan et de famille jusqu’au dernier né de la famille. Pour vivre
en pais avec Dieu et les autres divinités, il faut se conformer aux lois de la
solidarité des clans et travailler à la sauvegarde des liens entre tous les
membres du clan. Pour cela il faut éviter l’égoïsme et être accueillant et
ouvert envers les autres.
La fraternité cosmique : ici le muntu entretient des relations très étroites
avec les forces visibles et invisibles. Il existe une action réciproque entre
l’homme et l’univers. Le muntu pour entretenir des relations avec les
autres, il passe par la danse (c’est le moyen par lequel le muntu entre en
communion avec les autres mais aussi avec les forces cosmiques) et la
parole (elle est sacrée parce qu’elle exprime la vie et la force).
La mort et l’au-delà : la mort n’est pas conçue comme une diminution de
la vie, c’est par elle qu’on se libère du corps pour entrer dans la
hiérarchisation supérieure. La mort n’est donc pas la fin de la vie mais elle
est plutôt un changement de mode de vie. Le muntu se représente l’au-
delà comme un village sous terre, un village des ancêtres. A la mort on
habille bien le défunt et on y met des fleurs sur son cercueil ou sur la
tombe.
Comme conséquence de la mort nous avons la séparation de l’âme du
corps du défunt, mais aussi la privation (absence) des plaisirs et enfin
l’angoisse d’un voyage vers l’inconnu. Alors crée un vide dans le clan et
diminue les forces du clan ou de la famille.

Pour les Bantoues la vie devrait s’arrêter si on a atteint une extrême


vieillesse. Si l’homme meurt avant la vieillesse cela signifie que cette
mort a été causée par quelqu’un, soit par les ancêtres ou soit par des
vivants. Pour se protéger contre une mort prématurée le muntu fait
recourt à :

 La magie : c’est une technique pour prendre des forces et se


protéger contre les forces maléfiques.

Cours de Philosophie Page 37


 Le fétichisme : c’est le recourt à des objets matériels considérés
comme possédant un pouvoir. Cela nous sert à nous protéger ou à
nuire à autrui.
 La sorcellerie : c’est le recours à certaines pour nuire à autrui.
 La divination : ici on recherche les causes de la mort, d’un
accident ou d’une maladie auprès d’un médecin traditionnel
spéciale appelé Devin.

Cours de Philosophie Page 38

Vous aimerez peut-être aussi