M206 Cours Part2
M206 Cours Part2
M206 Cours Part2
juridiques de la
cybercriminalité
Mariya Ouaissa
[email protected]
1
La cybercriminalité
▪ La cybercriminalité n’étant pas définie avec rigueur, elle conduit vers des dérives
terminologiques. Ainsi, MM. Alterman et Bloch retiennent comme définition du
délit informatique, la définition de la cybercriminalité proposée par des experts de
l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE), à
savoir « tout comportement illégal ou contraire à l’éthique ou non autorisé, qui
concerne un traitement automatique de données et/ou de transmissions de
données ». Ces juristes, intégrant dans leur définition la notion morale, semblent
considérer que le droit pénal ne peut à lui seul contenir toute l’approche « sanction
» de l’utilisation frauduleuse de l’informatique. Cependant, cette démarche ne
saurait être retenue dans la mesure où les chartes de règlement des litiges, telle la
charte de l’Internet par exemple, ont révélé leurs limites comme monde alternatif
de règlement des conflits. L’application de la norme pénale se pose ainsi comme
solution face à l’échec de ces initiatives.
▪ La confusion opérée par ces auteurs, entre la cybercriminalité et le délit
informatique, s’avère symptomatique d’une difficulté d’appréhender cette forme de
délinquance. Ce considère que « la seule démarche acceptable consiste à réserver
l’acception de fraude informatique aux hypothèses dans lesquelles la technique
informatique est au cœur de l’agissement incriminable » tout en sachant fort bien
qu’il est parfois difficile d’isoler le « noyau dur » de la « périphérie ». 2
La cybercriminalité
▪ Les tentatives de définition de la cybercriminalité, ont montré comment ce
phénomène est vaste , complexe et touche beaucoup de domaines. Certains
auteurs désignant les délinquants, ou qualifiant les actes qu’ils réalisent,
commettent parfois des confusions de sens, en désignant sous la terminologie de «
pirate » tous les délinquants en informatique. Ainsi, il convient d’aborder dans
cette partie la distinction de la cybercriminalité et les criminalités apparentées. Il
s’agit d’une distinction relative aux termes juridiques, et d’une distinction relative
aux auteurs de l’infraction.
▪ Bien que les notions de « criminalité informatique » et de « cybercriminalité » sont
étroitement liées, il existe néanmoins une distinction entre les deux conceptions.
Ainsi, la criminalité informatique représente l’infraction générique, dont la
cybercriminalité est une variante. Cette dernière est une forme particulière de la
criminalité informatique, forme qui ne s’exprime que sur et à travers le réseau de
télécommunication, contrairement aux autres délits informatiques qui ne
nécessitent pas d’intéraction avec le réseau de télécommunication.
3
Le Cyberespace
▪ Le cyberespace se présente comme un espace indéfini. Un espace virtuel
d’ordinateurs tous reliés entre eux grâce à des réseaux qu’explorent les «
cybernautes », dont les systèmes nerveux sont directement branchés sur les réseaux
grâce à une prise fixée sur leur crâne. Le cyberespace comporte beaucoup de
caractéristiques qui prennent de l’importance lorsqu’on envisage la problématique
de sa régulation. Il peut être considéré comme une « illusion », c’est « une
hallucination consensuelle ». Il peut être considéré aussi comme une réalité, mais
une réalité dans « un monde virtuel ». Un monde d’ordinateurs en réseaux de
télécommunications, de logiciels et de données informatiques, avec une présence
sentie dans un monde physique, c’est donc une « réalité virtuelle ».
▪ Le cyberespace est un espace complexe à comprendre. Il est à la fois naturel et
artificiel. Naturel car sa source est naturelle : le monde réel. En même temps il est
un espace artificiel. Tout d’abord, le langage utilisé est artificiel - celui des
mathématiques en commençant par le codage fondamental (0,1) et en finissant par
des équations mathématiques de plus en plus élaborées. Ces équations sont
comme le germe d’une infinité d’images dont la plupart n’ont pas de
correspondance dans le monde naturel. Le cyberespace est aussi artificiel parce
qu’il résulte d’une technologie sophistiquée, mise en œuvre par l’être humain.
4
Cyberguerre
▪ La cyberguerre désigne l'utilisation de malwares et autres cyberattaques dans une
guerre entre deux pays. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur ce nouveau
phénomène, qui risque de prendre de l'ampleur dans les années à venir.
▪ Le temps où la guerre se déroulait sur des champs de bataille est révolu. L'essor
des technologies numériques a transformé le monde militaire, au même titre que
toutes les industries.
▪ Désormais, les pays ennemis s'affrontent dans la sphère informatique par le biais
de cyberattaques, de malwares et autres virus. Nous sommes entrés dans l'âge de la
cyberguerre.
▪ Le terme de cyberguerre désigne généralement une cyberattaque ou une série de
cyberattaques menées par un pays contre un pays ennemi. Toutefois, ces assauts
peuvent aussi être menés par des organisations terroristes ou par des hackers
soutenant un pays sans pour autant être enrôlés par son gouvernement.
▪ Le but principal de telles offensives est de perturber, d'endommager, de dégrader
ou de détruire l'infrastructure informatique de l'ennemi. Ces attaques peuvent
potentiellement ravager l'infrastructure d'un pays, perturber des systèmes essentiels
et causer de lourds dommages matériels voire même la perte de vies humaines.
5
La cybercriminalité et la criminalité de haute technologie
▪ La criminalité de haute technologie est la criminalité qui recouvre l’ensemble des
actes illégaux intéressant l’informatique et les télécommunications tant sur le plan
des matériels que des logiciels. Elle concerne la criminalité informatique
proprement dite et la contrefaçon / le clonage de composants électroniques
capables de créer des dysfonctionnements dans les systèmes d’information, de
télécommunications ou autorisant un usage frauduleux. Dans cette optique, la
criminalité de haute technologie peut couvrir deux catégories :
▪ Les infractions liées aux systèmes informatiques non connectés aux réseaux de
télécommunication.
▪ Les infractions liées aux systèmes informatiques connectés aux réseaux de
télécommunication.
▪ Par rapport à notre définition de la cybercriminalité141, le premier type
d’infractions ne tombe pas sous cette catégorie. En revanche, la seconde catégorie
d’infractions peut être classée sous la catégorie de la cybercriminalité, dans la
mesure où les infractions impliquant, par un moyen ou par un autre un réseau de
télécommunication. Dans cette optique, nous pouvons affirmer que quelques
infractions de haute technologie peuvent être considérées comme des
cybercriminalités et que d’autre, en revanche ne peuvent pas l’être.
6
La distinction relative aux auteurs de l’infraction
La criminalité de haute technologie est la criminalité qui recouvre l’ensemble des
actes illégaux
Parce qu’elle est difficile à conceptualiser, la cybercriminalité est une source de
confusion terminologique. Certains auteurs désignant les délinquants ou qualifiant
les actes qu’ils réalisent, commettent quelquefois des confusions de sens en
désignant, sous la terminologie de « hacker » ou « pirate » tous les délinquants en
informatique. Il convient donc de s’attarder sur les termes caractérisant ce délit, afin
d’éviter les confusions terminologiques concernant le « hacker », le cracker, et le
crasher.
▪ Le Hacker: Dans l’esprit de beaucoup, les hackers sont tous ceux qui utilisent les
N.T.I.C. à des fins contraires à la loi. Ce n’est en réalité absolument pas la bonne
définition. Le terme « hacker » ne se contente pas d’une définition unique.
D’origine anglo-saxonne, il appartient désormais au langage courant. Le
dictionnaire de la langue anglaise Collins Cobuild en propose dans son édition de
2000, deux définitions:
7
La distinction relative aux auteurs de l’infraction
a. Un hacker informatique est quelqu’un qui tente de s’introduire dans les
systèmes informatiques, en particulier pour obtenir des renseignements secrets
ou confidentiels qui y sont entreposés.
b. Un hacker informatique est quelqu’un qui utilise beaucoup l’ordinateur,
notamment au point de n’avoir plus de temps pour quoi que ce soit d’autre.
Le terme hacker provient du verbe hack ; to hack, qui signifie la pénétration à
l’intérieur d’un système informatique ou un ordinateur145. Le hacker peut être
considéré comme« une personne qui prend du plaisir à explorer en détail un système
programmable et qui cherche sans cesse à étendre ses connaissances dans ce
domaine»
Le terme hacking signifie : (a) toute personne qui s’intéresse à explorer les systèmes
informatiques ; (b) un expert dans une langue particulière (C+, C++) ou dans un
domaine des système d’exploitation ; (c) une personne forte dans les détails de la
programmation ; (d) une personne qui s’intéresse au défi intellectuel ; et (e) une
personne qui essaie de découvrir les informations sensitives147 .Il revêt deux actes :
passer le temps devant un système informatique ; et entrer à l’intérieur de ce
système.
8
La distinction relative aux auteurs de l’infraction
▪ Le Cracker, le Crasher, et le Phreaker : Le terme crasher provient du verbe
to crash qui signifie « s’écraser ». Il convient de proposer une définition de
ce terme dans une logique comparative, en considérant le crasher comme
la personne qui pénètre à l’intérieur d’un système informatique et détruit
un de ses éléments par plaisir. Dans cette optique, la distinction entre le
crasher et le cracker est trouvée dans la finalité de l’infraction. Tandis que
le crasher pénètre à l’intérieur d’un système informatique et détruit les
données, le cracker soit détruit soit introduit des données dans ce système.
▪ Le terme « phreaking » provient de la contraction des deux mots anglais
phone (téléphone) et freak (monstre). On comprend par phreaking toutes
les méthodes pour accéder illégalement à un système lié à la téléphonie,
Cela comprend la corruption et le détournement de PABX, de VMB, de
téléphone portable, de modem...etc, À cet égard, le phreaker désigne
l’auteur d’une fraude informatique constituée par l’utilisation des lignes
téléphoniques.
9
Types des actes de la cybercriminalité
Quels sont les différents types de la cybercriminalité ?
▪ Type des infractions liées aux formes de criminalité traditionnelles facilité par les
NTIC: Ce sont des infractions classiques, qui ont pu évoluer avec les nouvelles
technologies de l’information et de la communication38, alors ils ont fait partie
d’une transformation de commettre ces infractions au niveau réel à les
commettre au niveau virtuel, sachant que ce dernier facilite les opérations. Alors
on peut citer quelques exemples les plus connus de ces infractions concernant
cette catégorie: La contrefaçon (numérique), L’escroquerie en ligne, Le phishing
(hameçonnage), Le spamming, Le blanchiment d’argent en ligne, Le terrorisme
numérique ou cyber terrorisme, Harcèlement en ligne ou Cyber harcèlement ,
Une nouvelle forme de cyber harcèlement : Sexting, La cyber intimidation.
▪ Type des infractions liées aux systèmes d’information et aux systèmes de
traitement automatisé des données (STAD): Ce type des infractions est apparu
avec l’apparition et le développement des systèmes de réseaux d’informatique, et
notamment l’internet. Ces infractions sont commis seulement au niveau virtuel
et concernant la destruction des systèmes et les données. On peut citer deux
exemples de ces infractions les plus connus en communié pour bien comprendre
ce type de la cybercriminalité. : Le Dos et le DDOS, La défacement de site web
ou le hacking, 10
Types des actes de la cybercriminalité
▪ Type des infractions atteinte à les données personnelles et à la vie privé: Ce type
concerne les personnes lui-même au niveau virtuel, ainsi leurs donnée privé et
leurs vie. Pour bien comprendre ce type de la cybercriminalité on va donner
quelques exemples : L’usurpation d’identité numérique, Diffamation numérique,
Atteinte à la base des données personnelles.
11
Cyberattaque
12
Les étapes d’une cyberattaque réussie
Une cyberattaque réussie exige une planification soignée et une exécution
précise. Ce que les piratages efficaces ont en commun est le fait de pouvoir
attendre à couvert le bon moment pour frapper. Et si les attaques ont recours à
diverses méthodes, elles ont généralement plusieurs étapes similaires en
commun. Afin de pouvoir parer les cyberattaques, il est important de
comprendre quelles sont ces étapes. Décryptons ensemble leur schéma type.
1. Reconnaissance: Avant de perpétrer une attaque, les hackers commencent par
identifier une cible vulnérable et ils explorent le meilleur moyen de l’exploiter.
La cible initiale peut être n’importe qui au sein d’une entreprise, que ce soit un
dirigeant ou un administrateur. Les agresseurs ont juste besoin d’un point
d’entrée pour démarrer. Les e-mails de phishing ciblés sont courants à cette
étape pour introduire efficacement un malware.
2. Exploration: Une fois la cible identifiée, l’étape suivante consiste à identifier
un maillon faible permettant aux agresseurs de s’infiltrer. Ils procèdent
généralement par l’exploration du réseau d’une entreprise, au moyen d’outils
faciles à trouver sur Internet, jusqu’à repérer des points d’entrée. Cette étape du
processus peut prendre du temps, parfois des mois, le temps que les criminels
repèrent des vulnérabilités.
13
Les étapes d’une cyberattaque réussie
3. Accès et élévation: Une fois les faiblesses du réseau ciblé identifiées, l’étape
suivante de la cyberattaque consiste à se frayer un accès et remonter. Dans
quasiment tous les cas, un accès privilégié est nécessaire car il permet aux
agresseurs d’évoluer librement au sein de l’environnement. Des
tableaux Rainbow et d’autres outils comparables aident les infiltrés à voler des
identifiants, à faire remonter les privilèges jusqu’au niveau admin, puis à
s’introduire dans tout système du réseau accessible via le compte administrateur.
Une fois que les agresseurs disposent de privilèges élevés, ils prennent le réseau
d’assaut, lequel leur « appartient » désormais.
4. Exfiltration: Etant libres de circuler sur le réseau, les agresseurs peuvent avoir
accès aux systèmes détenant les données les plus sensibles de l’organisation
qu’ils peuvent ainsi extraire à loisir. Mais outre le fait de voler des données
privées, ils peuvent aussi changer ou effacer des fichiers sur les systèmes
compromis.
5. Attente: Maintenant que les criminels disposent d’un accès sans restriction au
réseau ciblé, il ne leur reste plus qu’à rester silencieux, en sommeil. Pour ce faire,
les hackers peuvent installer des programmes malveillants secrets, comme des
root kits. Ainsi, ils peuvent revenir quand ça leur chante.
14
Les étapes d’une cyberattaque réussie
6. Assaut: Heureusement, ce n’est pas le cas de toutes les cyberattaques, car
l’assaut est l’étape d’une attaque où les choses se compliquent sérieusement.
C’est à ce stade que des cybercriminels risquent de modifier la fonctionnalité
des équipements matériels d’une victime ou les désactiver tout simplement.
L’attaque Stuxnet des infrastructures critiques en Iran en est un exemple
classique. Lors de la phase d’assaut, l’attaque n’a été que de très courte durée.
Toutefois, les agresseurs avaient déjà pris le contrôle de l’environnement. Il est
donc généralement trop tard pour que l’organisation victime puisse se défendre
d’elle-même contre la compromission.
7. Obfuscation: Le plus souvent, les agresseurs souhaitent effacer leurs traces,
mais ce n’est pas une vérité universelle, encore moins s’ils souhaitent laisser une
« carte de visite » pour se vanter de leurs exploits. L’objectif de l’obfuscation est
de perturber l’enquête légale, de rendre l’investigation confuse et de désorienter
les enquêteurs. Plusieurs techniques et outils le permettent, y compris ceux de
nettoyage de fichiers journaux, de spoofing, de désinformation, de comptes
zombis, de commandes de chevaux de Troie, etc.
15
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
16
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
20
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
21
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
22
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
23
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
24
Les règles de responsabilité propres aux infractions de cybercriminalité
26