04 Valence
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Il y a une cinquantaine d’années, le Français fondamental était publié. Cette liste de mots et
d’indications grammaticales, élaborée en vue de l’enseignement du français aux étrangers et aux
populations de l’Union française, résultait notamment d’une vaste enquête portant sur un corpus oral
enregistré. C’était un travail pionnier qui, sous la direction de G. Gougenheim et de P. Rivenc, et avec
le concours de R. Michéa et d’A. Sauvageot, ouvrait des voies fécondes tant à l’étude de l’oralité qu’à
la définition de contenus linguistiques pour l’enseignement.
Il ne s’agissait pas seulement d’une avancée significative dans les modes de recueil et d’analyse
de données langagières. Des enjeux de politique linguistique, des idéologies de la langue, des options
éducatives se trouvaient d’un coup au centre de débats publics et académiques dont on a un peu oublié
aujourd’hui l’intensité et la violence. Travailler de manière systématique sur l’oral bousculait des
positions et des représentations dès longtemps établies, tant dans le champ de la linguistique que dans
celui de l’enseignement, même si l’oralité n’était pas absente de l’histoire antérieure - souvent mêlée -
de ces deux secteurs d’activité.
Bien d’autres déplacements ont eu lieu depuis lors, mais il est permis de considérer – c’est le
choix fait pour ce colloque – que l’étude des corpus oraux d’une part, la détermination de contenus
linguistiques à enseigner d’autre part, l’articulation entre ces deux ordres de travaux enfin, restent
aujourd’hui des zones sensibles, voire « chaudes », des sciences du langage et de la didactique des
langues.
C’est pour contribuer à l’étude des évolutions intervenues au cours de ce demi-siècle que la
Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde (SIHFLES) a pris
l’initiative d’un colloque qui se tiendra à l’E.N.S. Lettres et Sciences humaines, à Lyon, les 8 et 9
décembre 2005. Ce colloque est organisé avec le concours du laboratoire ICAR (Interactions, Corpus,
Apprentissages, Représentations ; UMR 5191) et de l’ASDIFLE (Association de Didactique du
Français Langue Etrangère).
Dates et lieu : jeudi 8 et vendredi 9 décembre 2005, Ecole normale supérieure Lettres et
Sciences humaines, 15, parvis René-Descartes, 69342 Lyon cedex 07.
2. Collecte et analyse des corpus oraux : évolution des modèles et des méthodes
Depuis les années 1950, les techniques de recueil, les objets de recherche, les observables, les
modèles implicites ou explicites de référence, les modes d’analyse ont considérablement
évolué. De la visée lexicale ou morphologique à la caractérisation syntaxique, de la
contrastivité oral / écrit à l’analyse conversationnelle et aux recherches sur l’interaction
verbale, l’oralité s’inscrit dans un jeu de configurations épistémiques qui marquent les
sciences du langage.
Quels que soient les apports du Français fondamental, on ne saurait oublier que l’oral a eu
aussi sa place auparavant dans l’analyse et l’enseignement, notamment mais non
exclusivement à la charnière du XIXe et du XX e siècles, et que les mêmes questions de
représentation, de variation et de normes se posaient. Au niveau phonétique sans doute, mais
aussi en termes de contacts entre variétés orales d’une même langue ou de langues différentes,
ainsi que pour les « corpus » ou modèles posés comme représentatifs des formes et usages à
décrire ou à apprendre.
Une page A4 en deux exemplaires, dont l’un anonymisé et l’autre personnalisé. Indication de l’adresse
électronique et institutionnelle.