Formations Forestières Et Préforestières Du Bassin Versant de Tensift
Formations Forestières Et Préforestières Du Bassin Versant de Tensift
Formations Forestières Et Préforestières Du Bassin Versant de Tensift
MM :
Pr. OUHAMMOU A. (UCA - Marrakech) Président
Pr. ZINE EL ABIDINE A. (ENFI - Salé) Rapporteur
Pr. KHATTABI A. (ENFI - Salé) Rapporteur
Pr. LAMRANI-ALAOUI. M. (ENFI – Salé) Examinateur
Dr. AAFI A. (CRF – Rabat) Examinateur
ii
iii
« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que
quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car
la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus
Christ. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce » (Jean
3 : 16, Jean 1 : 16-17).
iv
Dédicace
A mon Rédempteur adorable, Sauveur et Seigneur, tendre et Fidèle, mon
A celui qui, élevé dans les cieux est revêtu de la gloire qu’Il avait auprès du
Père avant que le monde ne fût, le Père a juré et ne s’en repentira point qu’Il
A Celui qui exerce dans les lieux célestes, comme premier Homme glorifié, la
sacrificature en faveur des Saints qui lui sont rendus semblables en esprit et
A celui qui, Pierre précieuse pour lui, me porte avec joie devant son Père, et
mon nom est inscrit sur son épaule, gravé sur son cœur pour toujours. La
le diable,
A celui qui me porte sur son cœur, tellement je lui suis précieux ! Et il a gravé
mon nom pour toujours, avec ses mains percées sur son cœur qui m’aime
tendrement,
Christ, il confesse mon nom et la multitude des anges et des êtres célestes
Christ est mort pour lui, bien plus, Il est ressuscité, Il est à la droite de Dieu
et me juge avec la verge des tribulations. Je suis si précieux à ses yeux qu’il
vi
gloire comme l’or passé au travers du feu. C’est ainsi que son amour parfait
est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous
regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces
choses je suis plus que vainqueur par celui qui m’a aimé. Car j'ai l'assurance
que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes
A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur,
la gloire, et la force, aux siècles des siècles!
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à adresser mes vifs et sincères remerciements à tous ceux
qui ont participé, de près ou de loin, à sa réalisation. Ainsi, je remercie :
Le Professeur KHATTABI A., Enseignant chercheur à l’E.N.F.I, qui a bien voulu mettre
toute chose à ma disposition pour la réalisation de ce travail. C’est pour moi l’opportunité
de lui exprimer ma profonde reconnaissance et mes remerciements.
Le Docteur AAFI A., chercheur au centre national de recherche forestière, pour m’avoir
fait l’honneur d’accepter d’examiner le présent travail. Qu’il reçoive à travers ces lignes
l’expression de ma profonde gratitude.
Je tiens à remercier tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre m’ont apporté leur aide,
leurs conseils et leur soutien dans la réalisation de ce travail, que je ne saurais citer.
Résumé
Les écosystèmes naturels forestiers et préforestiers du bassin versant de Tensift, situé au
centre Ouest du Maroc entourant la région de Marrakech, ont subi, au cours de leur
histoire, d’importants changements dans le temps et dans l’espace sous l’action de
plusieurs facteurs dont notamment les facteurs anthropiques et les contraintes
écologiques. Ces écosystèmes paraissent aussi vulnérables aux perspectives du
changement du climat. L’objectif du présent travail est d’analyser l’évolution des
écosystèmes forestiers et préforestiers et les autres formes de l’occupation du sol dans le
BVT entre 1984 et 2014, d’étudier les facteurs de changement impliqués dans cette
évolution, d’évaluer la susceptibilité du bassin versant à l’érosion hydrique et la
vulnérabilité des écosystèmes au changement du climat. Cette analyse a été entreprise à
l’aide d’une approche faisant intervenant plusieurs éléments d’information relatifs aux
conditions écologiques et social au sein du BVT, les prévisions du changement du climat
et les outils de télédétection et de SIG.
L’adoption d’une stratégie globale pour la gestion écologique des écosystèmes forestiers
et préforestiers associée à des actions d’adaptation aux perspectives du changement du
climat permettent de contribuer à la durabilité des services environnementaux assurés par
les ressources naturelles du bassin versant de Tensift.
Abstract
Natural forest and preforest ecosystems of the Tensift watershed situated in the mid-
western part of Morocco, around the Marrakech region have been subjected, in the course
of their history, to significant changes over space and time by the action of several factors,
including anthropogenic factors and ecological constraints. These ecosystems also appear
vulnerable to the prospects of climate change. The aim of this study was to analyze the
evolution of forest and preforest ecosystems, and other forms of land use in the Tensift
watershed between 1984 and 2014, to study the drivers of change involved in this
evolution, to assess the susceptibility of the watershed to water erosion and the
vulnerability of ecosystems to climate change. This analysis was undertaken using an
approach involving several pieces of information relating to environmental and social
conditions within the Tensift watershed, climate change predictions and tools of remote
sensing and GIS.
The forest and preforest formations of the Tensift watershed decreased by 24% between
1984 and 2014, at the rate of 20% for the evergreen oak, 19% for the sictus tree and 31%
for the junipers. These formations are mostly sparse, with only a very small percentage
representing dense formations. This is the case with the evergreen oak stand, with
approximately 50% of it being clear while less than 25% is dense. This is also true for the
sictus and juniper trees stands. This explains the alarming state of degradation of forest
and preforest formations of the Tensift watershed. The findings on susceptibility to
erosion reveals that 65% of watershed area is of high to very high sensitivity to erosion.
Units moderately susceptible to erosion occupy 20% of the watershed area while the very
low risk soils class only occupies 15%. Results of vulnerability to climate change show
that up to 98% of the total watershed area is currently vulnerable or highly vulnerable to
climate change, with low vulnerability representing only 2% of the area. By projecting
into the future, this vulnerability is particularly high in 2070 in an optimistic scenario. In
a pessimistic scenario, results are even more worrying.
Adopting a comprehensive strategy for the ecological management of forest and preforest
ecosystems associated with adaptation actions to climate change prospects may contribute
to the sustainability of environmental services provided by natural resources of the Tensift
watershed.
ملخص
تعرضت النظم البيئية الغابوية بالحوض المائي تانسيفت الذي يقع في وسط غرب المغرب محيطا بجهة مراكش
لتغييرات هامة في الزمان والمكان نتيجة لتراكم عدة عوامل أهمها العوامل البشرية و المعيقات االيكولوجية .يظهرأن
هذه النظم اإليكولوجية حساسة لتغير المناخ .تهدف هذه الدراسة إلى تحليل تطور النظم اإليكولوجية الغابوية وغيرها
من أشكال استخدام األراضي في الحوض المائي تانسيفت بين 4891و ، 1041دراسة عوامل التغيير التي تدخل في
هذا التطور،و امكانية تعرض الحوض المائي للتعرية المائية وحساسية النظم البيئية لتغير المناخ .هذا البحث مبني
على مجموعة من المعلومات المتعلقة بالظروف البيئية واالجتماعية في الحوض المائي تانسيفت،و توقعات تغير
المناخ وأدوات االستشعار عن بعد ونظم المعلومات الجغرافي
انخفضت تشكيالت غابات تانسيفت ب ٪11ما بين 4891و 1041أي بنسب ٪ 10لتشكيالت البلوط األخضر ،و
٪48لعرقي الصمغ ،و ٪14للعرعر .هذه التشكيالت متفرقة على العموم مع وجود نسبة ضئيلة جدا من التشكيالت
الكثيفة .هذا هو حال البلوط األخضر ٪00 ،منه ذو كثافة ضئيلة وأقل من ٪10فقط كثيف .ولوحظت نفس النتائج
بالنسبة لعرقي الصمغ و العرعر .هذا ما يفسر حالة تشكيالت الغابات المثيرة للقلق في تانسيفت .نتائج دراسة قابلية
الحوض المائي للتعرية المائية كشفت أن ٪50لديها حساسية عالية إلى عالية جدا للتعرية.
تحتل الوحدات متوسطة الحساسية للتعرية ٪10من مساحة الحوض المائي في حين أن نسبة التربة ذات حساسية
ضعيفة جدا تمثل ٪40فقط .وأظهرت نتائج حساسية النظم البيئية لتغير المناخ أنه حاليا ٪89من المساحة اإلجمالية
للحوض المائي حساسة لتغير المناخ مع ٪1فقط من ذات حساسية ضعيفة .إن رؤية مستقبلية تكشف أن هذه الحساسية
سترتفع في أفق 1000حسب السيناريو المتفائل .و هذه النتائج مقلقة أكثر حسب السيناريو المتشائم.
اعتماد استراتيجية شاملة للتسيير االيكولوجي للنظم البيئية الغابوية مرفوقة بتدابير التكيف مع تغير المناخ ستساهم في
استدامة الخدمات البيئية التي توفرها الموارد الطبيعية في الحوض المائي تانسيفت.
الكلمات الرئيسية :النظم البيئية الغابوية ،عوامل التغيير ،حساسية النظم البيئية لتغير المناخ ،الحوض المائي تانسيفت،
المغرب.
xi
SOMMAIRE
Dédicace ........................................................................................................................... v
Remerciements .............................................................................................................. vii
Résumé .......................................................................................................................... viii
Abstract........................................................................................................................... ix
ملخص................................................................................................................................. x
Liste des tableaux ......................................................................................................... xiv
Liste des figures ............................................................................................................ xvi
Liste des photos ............................................................................................................ xix
Liste des abréviations ................................................................................................... xx
Liste des annexes .......................................................................................................... xxi
Introduction Générale .................................................................................................... 1
Partie 1 : Synthèse bibliographique .............................................................................. 5
Chapitre 1. Etat actuel des connaissances sur les formations végétales forestières
et préforestières du Bassin Versant de Tensift. ........................................................ 6
1.1. Introduction ............................................................................................................................ 6
1.2. Situation géographique ....................................................................................................... 6
1.3. Milieu physique .................................................................................................................... 7
1.3.1. Géologie et pédologie .................................................................................................. 7
1.3.2. Climat ............................................................................................................................. 11
1.4. Formations végétales forestières et préforestières du BVT. ................................. 15
1.4.1. Introduction .................................................................................................................. 15
1.4.2. L’oléastraie ................................................................................................................... 17
1.4.3. La tétraclinaie .............................................................................................................. 17
1.4.4. La juniperaie à Juniperus phoenicea ..................................................................... 18
1.4.5. La cupressaie à Cupressus atlantica ...................................................................... 19
1.4.6. La pinède à Pinus halepensis ................................................................................... 20
1.4.7. Les chênaies à Quercus rotundifolia ..................................................................... 21
1.4.8. La thuriféraie du Juniperus thurifera ssp. africana ............................................ 22
1.4.9. Conclusion .................................................................................................................... 25
1.5. Importance du domaine forestier au sein du BVT .................................................... 25
1.6. Etat de la biodiversité végétale au sein du BVT ....................................................... 27
1.7. Contexte sociale des formations forestières du BVT ............................................... 29
1.8. Conclusion ............................................................................................................................ 32
1.9. Le changement climatique au niveau du Maroc ........................................................ 33
1.10. Vulnérabilité aux changements climatiques : Définition et composantes ..... 36
Partie 2 : Matériel et Méthodes ................................................................................... 38
Chapitre 1. Zone d’étude .......................................................................................... 39
1.1. Situation géographique ..................................................................................................... 39
1.2. Situation géographique, forestière et administrative ................................................ 41
1.3. Cadre social .......................................................................................................................... 42
Chapitre 2. Méthodologie ......................................................................................... 44
2.1. Analyse diachronique de l’occupation du sol ............................................................ 44
2.1.1. Données utilisées ........................................................................................................ 44
2.1.2. Logiciels utilisés ......................................................................................................... 45
2.1.3. Etapes de la démarche méthodologique ............................................................... 46
2.2. Etude des facteurs de changement................................................................................. 50
2.2.1. Facteurs et indicateurs de changement ................................................................. 50
xii
Photo 1 : Erosion en nappe (à gauche) et érosion en rigoles (à droite) sur les formations
permotriasiques marno-gréseuses (Rive droite Ourika). ........................... 156
Photo 2 : Bandlands sur Formations Permotriasiques marno-gréseuses (à Moulay
Brahim à gauche, et à Asni à droite). ......................................................... 156
Photo 3 : Ravinement avancé (à gauche, à Asni) et ravinement plus ou moins avancé (à
droite, à Ouirgane) sur les formations primaires à dominance schisteuse. 157
Photo 4 : Ravinement en début de généralisation (à gauche), versant plus ou moins
protégé par la végétation (à droite) à Ouirgane, sur les formations primaires
à dominance schisteuse. ............................................................................. 157
Photo 5 : Versants protégés par la végétation en amont (à gauche) et à côté du barrage
OuiRgane (à droite) sur des formations primaires à dominance schisteuse.
.................................................................................................................... 158
Photo 6 : Terrains plus ou moins protégés par arboriculture à Amizmiz sur formations
secondaires marno-calcaires. ..................................................................... 158
Photo 7 : Bandlands (à gauche, Takerkourst) et terrains partiellement protégé par
reboisement de pin (à droite, à côté du barrage Takerkourst) sur les
formations tertiaires et quaternaires de plaine. .......................................... 159
Photo 8 : Culture en terrasse sur versants, perpendiculaire à la direction des pentes,
limitant plus ou moins l’évolution du processus d’érosion ; sur des
formations gréseuses (Vers Oukaimeden). ................................................ 159
Photo 9 : Aménagements antiérosifs dans le BV de l’Ourika : seuils de régulation de
ruissèlement, et donc de lutte contre l’érosion........................................... 160
xx
As : Arganier
BV : Bassin versant
CC : Changement climatique
G : Genévriers
PV : Procès-verbal
Qr : Chêne vert
R : Reboisements
Ta : Thuya
VC : Végétation claire
VD : Végétation dense
Introduction Générale
Le Haut Atlas est la chaîne la plus élevée du Maroc, englobant le mont Toubkal culminant
à 4167 m. Il a une orientation WSW-ENE et s’étend sur une longueur de 900 Km et une
largeur moyenne de 80 Km (Ouhammou, 2005). Il constitue une barrière orographique et
climatique qui sépare les domaines atlantiques au Nord – Nord-Ouest et saharien au Sud
(Amrhar, 1995). Cette chaine montagneuse est structurée en une multitude de bassins
versants qui constituent un véritable château d’eau pour les plaines arides avoisinantes
(Boudhar et al., 2007). Mais les différentes zones montagneuses du Haut Atlas sont
sujettes à de fortes contraintes qui affectent négativement leur fonctionnement
hydrologique et font du Haut Atlas un milieu naturel particulièrement sensible aux actions
humaines (Maselli, 1993 ; Alifriqui et al.,, 1993). Parmi ces contraintes, on cite
particulièrement une topographie très accidentée, des terrains soumis à une forte érosion,
un climat rude et brutal, une couverture végétale souvent peu dense et un impact humain
de plus en plus croissant. En effet, dans les zones montagneuses atlasiques, aux ressources
souvent limitées comme le Haut Atlas, l'Homme tire directement du milieu naturel, les
ressources nécessaires à sa survie, ce qui engendre souvent des situations de dégradation
plus au moins avancées de ces ressources (Montes, 1999). Par exemple, les écosystèmes
sylvopastoraux du Haut Atlas marocain présentent une importante dégradation de leur
couverture végétale en raison d’un surpâturage qui dépasse de loin les potentialités de
production de ces milieux (Alifriqui, 1993 ; Aderdar, 2000).
Le BVT qui se situe sur le versant nord-ouest du Haut Atlas, est parmi les bassins versants
les plus importants de la chaine du Haute Atlas (Achhal, 1986). Grâce à sa grande
diversité géographique, géologique et climatique, le Haut Atlas de Tensift abrite une
diversité remarquable d’écosystèmes forestiers et préforestiers organisés principalement
par le chêne vert, le thuya, le cyprès de l’Atlas, le pin d’Alep et des espèces de genévrier
et des oléo-lentisques (Achhal, 1986). Les écosystèmes naturels du BVT ont cependant
subi, au cours de leur histoire, d’importants changements dans le temps et dans l’espace
sous l’action de plusieurs facteurs dont notamment les facteurs anthropiques et les
contraintes écologiques (Achhal, 1986 ; Ouhammou, 1986 ; Maselli, 1993 ; Alifriqui et
al., 1993 ; Hammi, 2003 ; El Qayedy, 2008). Ces dernières sont illustrées par des
2
facteurs de changement n’a pas été suffisamment analysée. En outre l’évolution de ces
écosystèmes avec l’avènement des changements climatiques globaux et leurs impacts
additionnels n’est pas encore appréhendée.
L’état actuel de ces écosystèmes montre qu’ils ont été façonnés par l’impact humain
ancestral et récent et risque d’évoluer d’une manière régressive dans le contexte des
changements climatiques globaux qui se caractériserait par une augmentation de la
température, une réduction significative des précipitations et la multiplicité des
catastrophes environnementales comme les sécheresses aigues et les inondations
catastrophiques (Mateh, 1998 ; Bedhri, 2000). L’élaboration d’une stratégie de
conservation des ressources naturelles du BVT, leur restauration et leur développement,
et l’adoption des mécanismes appropriés d’adaptation au contexte des changements
climatiques nécessite la réalisation d’un diagnostic écologique des écosystèmes forestiers
et préforestiers et de leur environnement, l’analyse de leur dynamique en relation avec
les facteurs de changement et l’évaluation de leur vulnérabilité aux changements
climatiques prévus.
L’objectif global du présent travail de recherche est de définir les potentialités
écologiques au niveau du BVT, de déterminer l’état actuel de ses formations forestières
et préforestières, d’analyser leur évolution dans le passé en fonction des principaux
facteurs du changement et d’évaluer leur vulnérabilité aux changements climatiques
prévus. Cet objectif est décliné en objectifs spécifiques ci-dessous :
Etablir un diagnostic écologique (climat, substrat, pente, végétation, etc.), en vue
de connaitre les potentialités écologiques, la biodiversité, leurs valeurs et les
limites imposées aux écosystèmes;
Entreprendre une analyse diachronique sur les dernières décennies en vue
d'analyser la dynamiques des écosystèmes forestiers et préforestiers du bassin
versant;
Analyser les principaux facteurs du changement dont notamment la dynamique
des populations locales, les activités socioéconomiques et les contraintes
écologiques dont le climat et la vulnérabilité à l’érosion hydrique ;
Analyser les perspectives du changement climatique et leur impact sur le BVT.
Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet de gestion intégrée des ressources en eau et
payement des services environnementaux (GIREPSE) du BVT financé par le CRDI
4
canadien. Il s’agit d’un projet dont les axes portent sur le développement des mécanismes
d’adaptation au changement climatique dans le bassin de Tensift au Maroc par une gestion
améliorée du bassin versant et le paiement pour les services environnementaux dont
l’objectif global est de formuler des orientations stratégiques pour une gestion intégrée
des ressources en eau (GIRE) au Maroc, émanant d’une compréhension des déterminants
de la vulnérabilité au changement climatique et de la durabilité de l’offre de biens et
services environnementaux en lien avec les ressources hydriques.
5
1.1. Introduction
Le bassin versant du Tensift est situé au centre Ouest du Maroc entourant la région de
Marrakech. Il occupe une superficie de 20450 km². Ce large domaine continental est situé
entre les latitudes 32° 10' et 30° 50' Nord et les longitudes 9° 25' et 7° 12' Ouest. Il est
limité au Sud par la ligne de crête de la chaîne du Haut Atlas, au Nord par le massif de
petites montagne nommé « Jbilet » avec des altitudes inférieurs à 1000 mètres, à l'Est par
la ligne de partage des eaux, peu marquée, séparant le bassin du Tensift de celui du
Tessaout, affluant d'Oum Er R'bia et à l'Ouest par l'océan Atlantique où se situe son
exutoire. Les altitudes sont donc très contrastées, varient de 0 mètre au niveau de son
exutoire à 4167 mètres au Jbel Toubkal.
Le bassin versant de Tensift peut être subdivisé en deux parties dont le fonctionnement
hydrologique est plus contrasté, à savoir :
Montagnes du Haut Atlas : C'est la principale zone d'étude, elle sera décrite en
détail dans les sections suivantes. Elles constituent la zone de production des eaux
caractérisée par une hydrologie de surface très active et des précipitations
importantes. Sous l'effet de l'altitude, les précipitations sont sous deux formes,
liquide et solide. Les oueds qui drainent ces versants Nord des montagnes
atlasique constituent la seule source de l'alimentation des nappes dans la plaine du
7
Haouz. A cet effet, ces montagnes constituent donc un véritable château d'eau
pour la région.
Plaine centrale semi-aride du Haouz : C'est une zone de transit et de
consommation des eaux. L'irrigation y consomme plus de 85 % des ressources en
eau disponibles.
Les oueds les plus importants prennent tous naissance dans le Haut Atlas. Sur ce relief
montagneux à structures géologiques hétérogènes, des ruissellements à caractère
torrentiel interviennent et sont collectés par le réseau hydrographique du Tensift qui les
évacue vers l'océan.
1.3.Milieu physique
- A l’est, le Permo-Trias est prédominant. Il est souvent accompagné par des roches
schisteuses précambriennes et ordoviciennes. Fortement colorées (en rouge, parfois de
couleur violacée), ces roches sont représentées principalement par des grès, sur dans le
bassin de l’oued Rdat.
- Dans la partie centrale caractérisée par les plus hauts sommets de l’Atlas, on distingue
les roches éruptives et métamorphiques précambriennes : les granites, diorites, et dolérites
dans les bassins du Zat et de l’Ourika ; les andésites et rhyolites dans le bassin de la
Gheraya et les schistes dans la bordure occidentale des massifs éruptifs drainés par l’oued
N’Fis.
- Dans la partie ouest, on rencontre des formations calcaires primaires et secondaires.
La faible perméabilité de la majorité de ces formations géologiques favorise un
écoulement superficiel soutenu et éventuellement le développement de crues importantes
en cas de pluies conséquentes.
Les formations constituant le bassin de Tensift, extraites de la carte géologique du
Marrakech, exprime cette diversité des formations géologiques (Figure 2). Dans les
dépressions, on trouve des formations détritiques issues du démantèlement de la chaîne
atlasique. Elles sont accumulées au Néogène et au Quaternaire récent, recouvrant ainsi
les formations primaires secondaires et tertiaires. On y distingue des schistes sombres
souvent lités, des schistes argileux et des schistes gréseux avec des bancs épais de grès
ou de quartzites (Boudhar, 2009).
Par ailleurs, on distingue d’autres formations moins étendues telles que conglomérats, les
affleurements calcaires et siliceux, les roches éruptives comme les granites et les gabbros
(Boudhar, 2009).
Les affleurements lithologiques de la chaîne atlasique sont dominés par les faciès suivants
: des roches éruptives et métamorphiques précambriennes notamment les granites,
diorites, dolérites, andésites et rhyolites, des schistes primaires, des formations
secondaires fortement colorées en rouge et largement dominées par des calcaires, des
grès, des marnes et des argiles. Malgré leur imperméabilité, les formations
métamorphiques ou éruptives comportent des zones d’altérations dont la capacité de
rétention est significative étant donné la pérennité de plusieurs cours d’eau qui ne peut
pas être attribuée au seul stock neigeux (Huvelin, 1973 ; Moukhchane, 1983 ; Sinan,
2000).
9
Sur les pentes situées au-dessus de 2000 m, en ambiance plus froide, des sols de
types rankers sableux peuvent être relativement plus argileux sur les versants nord.
L’épaisseur du sol reste cependant peu importante.
1.3.2. Climat
Au Maroc, Gaussen et Roux (1958) montrent que la chaîne atlasique comporte à la fois
les zones les plus humides sur les sommets et les versants escarpés faisant face aux vents
humides océaniques et les plus sèches au niveau des vallées encaissées correspondant à
des enclaves sèches.
Les travaux ayant traité les conditions climatiques dans le Haut Atlas de Marrakech ont
bien souligné les traits particuliers de cette partie du Maroc (Delannoy, 1971 ; Peyre, 1983
; Achhal, 1986; Alifriqui, 1986 ; Alifriqui et al., 1995 ; Haloui, 1986 ; Ouhammou, 1986
et 1991 a-b ; Maselli, 1993 ; Boulli, 1994). Ils ont mis l'accent sur le rôle de l'orographie
et de la position particulière méridionale du Haut Atlas de Marrakech dans la distinction
des différents types de bioclimats.
De par son orographie complexe et sa situation en pleine zone montagneuse, le Haut Atlas
de Marrakech présente des situations climatiques exceptionnelles entre le domaine
atlantique ou cisatlasique au nord et le domaine transatlasique au sud (Ouhammou, 2005).
Le bassin versant de Tensift est en effet le siège d'une grande diversité climatique qui va
s'ajouter à la diversité du milieu naturel et à celle de l'utilisation de son espace. Il est l'un
des premiers résultats de la variation de la topographie et du relief (Delaye, 1944).
Le climat de la zone d’étude est caractérisé par l’influence de l’Océan Atlantique. Cette
influence diminue d’autant plus qu’on s’éloigne vers l’intérieur. Ainsi, le climat est semi-
aride influencé par le courant froid des Canaries dans la zone côtière, semi-aride chaud
dans les Jbilets et continental de type aride dans le Haouz et le Mejjate. La zone du bassin
du Tensift Est, est influencée par la présence du relief et notamment le Haut Atlas.
Les données climatiques issues des stations météorologiques bien localisées (Figure 4)
de la zone d’étude ont été exploitées pour analyser l’historique de la répartition spatio-
temporelle des précipitations et les températures. Les précipitations sont en général
faibles et caractérisées par une grande variabilité spatio-temporelle. La pluviométrie
moyenne annuelle est de l'ordre de 200 mm dans la plaine contre plus de 800 mm sur les
sommets de l'Atlas (Figure 4).
13
Figure 5 : Variations des quantités annuelles des pluies et neiges mesurées dans la
station d’Oukaimden CAF (1988-2008) (Boudhar, 2009).
14
Les températures moyennes mensuelles varient entre 13°C et 28°C dans la plaine et entre
2°C et 18°C en haute montagne. Les mois les plus chauds sont généralement Juillet et
Août. Le mois le plus froid est Janvier.
L’hygrométrie est très faible. La moyenne mensuelle au niveau de la station de sidi Rahal
et Abadla varie de 45 % (durant les trois mois d’été) à 70 % (pendant les mois d’octobre
à juin). A la station Lalla Takerkoust, l’humidité reste presque constante toute l’année
(entre 50 et 60%).
L'évaporation potentielle moyenne annuelle varie de 1 800 mm sur le versant atlasique à
2600 mm dans la plaine du Haouz. Elle est minimale pendant le mois de Janvier alors que
la maximale intervient pendant les mois d'été. Près de 50% de l'évaporation potentielle
totale est enregistrée durant les mois de Juin à Septembre.
Les caractéristiques climatiques de la région ont été étudiées à partir de quatre stations
climatiques plus ou moins représentatif du BVT (Tableau1) (Ouhammou, 2005).
Tableau 1. Caractéristiques climatiques de quelques stations du BVT (Ouhammou,
2005).
1.4.1. Introduction
1981 ; Fennane, 1982 ; Ouhammou, 1982 ; Peyre, 1983 ; Haloui, 1983 ; Gauquelin, 1985 ;
Achhal, 1986 ; Alifriqui, 1986 ; Haloui, 1986 ; Ouhammou, 1986; Peyre, 1987; Boulli,
1989; Ouhammou, 1992 ; Boulli, 1994 ; Fennane & Ibn Tattou, 1994; Benabid, 2000 ;
Ouhammou, 2005). L’analyse des résultats de ces travaux a permis de réaliser la synthèse
présentée dans ce travail qui montre, globalement, qu’à l’instar de la plupart des zones de
montages marocaines, la situation géographique, les caractéristiques orographiques et
géologique, et les conditions climatiques particulières du Haut Atlas confère à cette zone
une diversité floristique remarquable.
Les formations végétales potentielles dans une zone donnée sont le reflet des conditions
écologiques définies par le climat, la géologie, les types de sol, les expositions et la
topographie (Ouhammou, 1986). Le climat du bassin de Tensift est assez diversifié. Il
est marqué par l’aridité soutenue dans les zones de plaines, alors que dans les zones de
montagne, en particulier au niveau des versants nord du Haut Atlas, les précipitations
augmentent régulièrement en fonction de l’altitude permettant de passer du bioclimat
semi-aride tempéré, au subhumide frais ; le bioclimat humide est peu répandu ; il est très
localisé au niveau des zones humides, sur les falaises bien exposées aux masses d’air
océanique. Dans les vallées et les zones encaissées, s’individualise un bioclimat semi-
aride frais, sec et continental (Ouhammou, 1986 ; Achhal, 1986).
Les travaux réalisés montrent que les espèces qui organisent des formations forestières et
préforestières sont : l’oléastre, le thuya, le genévrier de Phénicie, le genévrier thurifère,
le cyprès de l’Atlas, le pin d’Alep, le chêne vert, les génistaies arbustives, les cistaies et
les chaméphytes épineux d’altitude. Certaines de ces formations sont considérées comme
des climax, au moins potentiels, d’autres comme des stades de dégradation, certaines se
mélangent parfois et constituent des formations mixtes. Sur les bases physionomiques, il
a été distingué deux types de formations : (1) des formations à ligneux hauts, qui sont
particulièrement forestières ou préforestières comme les oléastraies, les tétraclinaies, les
juniperaies de genévrier de Phénicie, la cupressaie du cyprès de l’Atlas, la pinède du pin
d’Alep, les chênaies vertes, et les thuriferaies ; et (2) des formations à ligneux bas,
arbustives et buissonnantes, cas des génistaies arbustives (génistaie, rétamaie,
adénocarpaies) et des cistaies.
Les formations végétales distinguées ont été classées, selon les auteurs, dans différents
catégories de classifications phytoécologiques et bioclimatiques (Tableau 1).
17
1.4.2. L’oléastraie
L’oléastre se situe généralement entre 800 et 1400 m avec un optimum dans la tranche
800-1000 m, de préférence sur des versants Nord et des pentes généralement faibles.
Malgré son élimination des terres fertiles au détriment de l’agriculture, l’oléastre se
maintient dans certaines zones du bassin et se présente comme une formation arborée à
recouvrement général très important. Elle colonise des colluvions quaternaires, le plus
souvent calcaires ou des argiles et des grès permo-triasiques ; les sols sont généralement
développés, avec de la matière organique et des éléments fins. Les oléastraies du piémont
et de la zone atlasique sont souvent affectées par les brumes d’inversion hivernale et
printanière qui touchent ces parties des bassins haut-atlasiques. Celles qui se situent un
peu plus en amont occupent, le plus souvent, les versants Sud assez abrités et chauds.
C’est le cas des oléastraies qui se situent à l’abri de Tanoumri et Timenkar (Ouhammou,
1986).
Sur le plan édaphique, l’oléastre se développe aussi bien sur les roches calcaires que
siliceuses. Il est par conséquent indifférent de la nature chimique du substrat, même si on
le trouve dans la plupart des cas sur des sols souvent développés riches en humus.
L’oléastraie occupe souvent les bas de pentes ou des terrasses riches en matériaux fins.
Sur ce type de substrat, c’est plus souvent le bilan hydrique qu’édaphique qui détermine
la dominance de l’oléastre qui supporte ce genre de terrain. Dans la vallée de l’Ourika, le
genévrier rouge constitue le principal concurrent de l’oléastre dans les zones mal
drainées. En dehors de ces zones, l’olivier sauvage coexiste avec le genévrier rouge et le
thuya (Ouhammou, 1986).
1.4.3. La tétraclinaie
Dans les montages du BVT, les formations à base de Thuya (Tetraclinis articulata) sont
abondantes dans différents endroits de la zone subatlasique ; en particulier dans le bassin
de l’Amassine et la face occidentale de Jbel Ifghane, mais plus en amont, il ne subsiste
que sous forme de pieds isolés. Ces tétraclinaies sont généralement des formations bien
venantes, en assez bon état de conservation. Les individus peuvent dépasser 4 à 5 m de
hauteur et 20 cm de diamètre en moyenne. Altitudinalement, le thuya se situe
généralement entre 900 et 1300 m mais il peut atteindre parfois 1400 m. Les tétraclinaies
occupent le plus fréquemment des pentes fortes sur des versants en exposition Sud dans
des sous-bassins de la zone subatlasique du Haut Atlas de Marrakech. Du point de vue
18
lorsque l’océanité augmente mais aussi quand le froid augmente dans les parties amont
du bassin.
Les peuplements purs de pin d’Alep (Pinus halepensis) sont assez rares dans le Haut Atlas
de Tensift. Il entre souvent en contact avec le Thuya de Béribérie, le genévrier rouge, le
chêne vert, le chêne liège ou le chêne kermès avec lesquels il forme des peuplements
préforestiers ou présteppiques. La pinède de pin d’Alep n’as pas un cortège floristique
spécial. Elle se développe souvent dans des formations préforestières ou des groupements
de matorrals ou de steppes organisés par : Globularium alypum, Cistus villosus, Stipa
tenacissima et d’autres espèces (Benabid, 2000).
Le pin d’Alep est une espèce liée au climat méditerranéen au sens strict (Emberger, 1939).
Il est largement répandu dans tout le bassin méditerranéen (Boudy, 1950 et 1952 ;
Gaussen, 1960). Au Maroc, le pin d’Alep forme des peuplements peu étendus
comparativement aux autres pays méditerranéens. La superficie totale couverte est de
65000 ha (Achhal, 1986). On le rencontre sous forme de bouquets dans le Grand Atlas
depuis Amizmiz jusqu’à Midelt. Les peuplements les plus importants se trouvent au Haut
Souss (Tessaout, Tifnout) et dans la haute vallée de l’Oued El Abid. Sur le versant
atlantique, il est le plus souvent en mélange avec le thuya, le genévrier rouge, ou le chêne
vert, rarement avec le pin maritime et le cèdre. Ces formations atlantiques ont un intérêt
biogéographique spécial (Emberger, 1939) et explique dans une large mesure l’écologie
de cette espèce qui fuit les zones où le climat devient trop doux ou trop atlantique. Ceci
explique sa localisation dans le Haut Atlas et plus particulièrement dans la région où le
climat se rapproche le plus de celui du versant méditerranéen (vallées internes, montagnes
séchées, etc.). Emberger (1939) et Quézel (1979) estiment que l’aire du pin d’Alep était
probablement plus large avant la dernière phase pluviale. Mais actuellement elle est
disjointe donnant l’impression d’une aire relique et disjointe au Maroc. Dans le BVT, le
pin d’Alep se localise au-dessus d’Amizmiz et dans la vallée d’Agoundis avec
respectivement des superficies de 350 ha et 150 ha (Achhal, 1986). Ces peuplements sont
localisés dans l’ambiance bioclimatique semi-aride à variante chaude.
21
Les chênaies vertes constituent les formations forestières les plus importantes du Haut
Atlas de Tensift. Elles occupent généralement les versants Nord des zones aval et
moyennes du bassin versant où les influences océaniques sont plus importantes. Elles
colonisent également les hauts versants Sud, Nord ou Est, dans les zones intérieures ; et
c’est dans ces domaines qu’elles atteignent le maximum de leur altitude et plafonnent
donc la végétation forestière. La limite inférieure actuelle du chêne vert est à 900 m
d’altitude, mais avec sa dégradation, il descend plus bas, jusqu’à 800 m environ dans la
région d’Igri Oufella, sur les pentes dominant directement le dir. Il s’étend jusqu’à 2900
m sur quelques versants Sud intermontagneux. Ces formations colonisent également les
vallées envahies par les masses nuageuses. Contrairement aux formations à genévrier
rouge, et à thuya qui occupent les biotopes les plus secs des vallées, les chênaies vertes
se localisent dans les zones les plus humides où les conditions édaphiques leur sont
favorables.
Dans la zone subatlasique, le chêne vert se présente sous forme de peuplements clairs
sous l’effet de l’action anthropique. Dans les zones des avant-monts, les chênaies
occupent des altitudes relativement élevées généralement sur de fortes pentes. Elles sont
extrêmement plastiques du point de vue climatique : elles occupent plusieurs étages
climatiques avec une préférence pour les étages subhumide et humide.
Dans l’étagement général de la végétation, les chênaies vertes s’étendent de l’étage
thermoméditerranéen supérieur pour les chênaies les plus basses jusqu’à la base de l’étage
montagnard méditerranéen pour les plus hautes, dans les variantes d’aridité allant du
semi-aride supérieur au subhumide supérieur. Les chênaies vertes se localisent
essentiellement dans les domaines océaniques où elles occupent les versants soumis aux
flux nuageux mais elles peuvent s’individualiser dans les parties à nébulosité fréquente
dans les zones internes (Ouhammou, 1986).
Sur le plan édaphique, le chêne vert est une espèce indifférente au substrat : il se
développe aussi bien sur des roches siliceuses que calcaires. C’est sur des roches tendres,
schistes ou dolérites que les sols les plus développés, surtout sur des expositions Nord.
C’est d’ailleurs dans ce genre de conditions que se situent les formations les plus denses.
Ceci expliquerait certainement la différence entre les versants Nord du Tanoumri et du
Tilboura d’une part et du Tamzoughine et du Timenkar d’autre part. Sur les grès durs et
les conglomérats, les sols sont moins profonds parce qu’ils s’altèrent moins bien que les
22
Dans les montagnes du BVT, cette formation se rencontre de manière générale dans les
hautes vallées intérieures. Elle occupe essentiellement des domaines protégés par les
reliefs très importants qui dépassent, le plus souvent, les 2000 m d’altitude.
Ces formations de Juniperus thurifera sont presque toujours claires et très ouvertes,
notamment sur les expositions Nord. Le genévrier thurifère apparait à partir de 1500 m
d’altitude, et monte en altitude jusqu’à plus de 3000 m, c’est-à-dire nettement au-dessus
de la chênaie. C’est dans les versants exposés au Sud qu’il atteint le maximum de son
altitude. Il est parfois remplacé par le chêne vert ou les xérophytes épineuses lorsque les
températures ne sont pas très basses. Le genévrier thurifère occupe une gamme
écologique assez large due essentiellement à sa grande capacité de supporter les
conditions semi-arides et subhumides.
Dans les domaines semi-internes, la thuriféraie occupe essentiellement l’étage
montagnard méditerranéen à variante semi-aride supérieur à subhumide inférieur et
moyen. Il déborde localement vers le bas, dans l’étage méditerranéen supérieur, à variante
semi-aride supérieur, et vers le haut, dans l’étage oroméditerranéen à variante subhumide
moyen. Dans ces domaines, le genévrier thurifère se substitue au chêne vert.
Sur le plan édaphique, cette essence colonise les sols siliceux et éruptifs sur des pentes
très fortes. La thuriféraie se développe sur des sols qui sont souvent superficiels et elle
fuit les replats terreux. Il se localise également sur des substrats formés de grès et
d’andésite comme dans certains endroits des massifs de Tizrag, de Tasghimoute et de
l’Ouanoukrim dans le bassin de l’Ourika (Ouhammou, 1986).
23
Tableau 2. Types de formations végétales dans le Bassin Versant de Tensift (Ouhammou, 1986).
Types de formations Espèces dominantes des communautés végétales Etage de végétation Etages bioclimatiques Domaines bioclimatiques
végétales et faciès de végétation (QUEZEL) (SAUVAGE) (PEYRE)
Types de formations Espèces dominantes des communautés végétales Etage de végétation Etages bioclimatiques Domaines bioclimatiques
végétales et faciès de végétation (QUEZEL) (SAUVAGE) (PEYRE)
Juniperus oxycedrus, Cirsium casabonae
Ormenis scariosa Montagnard Médit. Inf. Semi-aride sup.
Cytisus balansae, Alysum spinosum SH inf. moy Semi interne moyen
Adenocarpus angyrifolius, O. scariosa, S. nitens
Juniperus phoenicea Montagnard Médit. Inf.
Rhamus licioides, Daphne gnidium Montagnard Médit. sup.
Thuriféraies Semi-aride sup. Semi interne moyen
Stipa nitens, Ormenis scariosa
Santolina rosmarinifolia, Ononis atlantica Montagnard Médit. sup. SA sup. SH inf. Semi interne haut
Alysum spinosum, Cytisus balansae SH moy.
Semi interne haut
Juniperus thurifera, Festuca maroccana
Genista scorpoides, Salvia taraxacifolia Mésomédit.Médit. Sup SH inf.
Alysum spinosum Médit. Montagnard inf. SH inf. moy.
Chênaies vertes Cistus laurifolius, Cistus grandiflorus Médit. moy-sup. SH sup.
Montagnard inf.
Helianthemum croceum, Santholina rosmarinifolia, Montagnard Médit. inf. SH sup. inf.
Alyssum spinosum Océanique haut
Genistaies Juniperus oxycedrus, Bipleurum spinosum Montagnard moy. SH moy. sup.
Xérophytaies Bupleuraies: Festuca maroccana, Helianthemum Montagnard sup. SH moy.
croceum Oromédit.
Cytisaies: Santholina rosmarinifolia, Stipa nitens, Oroméditerranéen SH moy. sup.
Arenaria pungens
Erinaçaies : Erinacea anthyllis SA sup. SH inf. Semi interne haut
Alyssaies : Alyssum spinosum SH moy. sup. Océanique haut
Pin d'Alep Pinus halepensis Méditerranéen semi-aride chaud vallées internes, montagnes séchées
Cupressus atlantica Cupressus atlantica Méditerranéen semi-aride et aride froid vallées atlasiques internes
25
1.4.9. Conclusion
Tableau 3. Superficie, situation forestière, situation administrative et principales essences des forêts aménagées du Bassin Versant
de Tensift.
Tableau 4. Aires protégées situées dans le bassin versant de Tensift (Aires protégées
du Maroc, 1996).
Les Sibes du M'Sabih Talaa et du Marais de la Palmeraie sont localisés dans la grande
plaine du Haouz. Quant aux Sibes d’Aghbar et de Tichka, ils sont situés dans la partie
amont du bassin de n’Fis. Par contre les Sibes Assif n’Ouarzane, Assif n’Ait Mizaïne et
28
Assif N’Tifnoute font partie du Parc national du Toubkal la plus ancienne aire protégées
du Maroc crée en 1942.
Dans le parc national de Toubkal, les essences forestières majeures sont peu nombreuses,
cependant elles organisent un grand nombre de groupements végétaux. Ces arbres
forestiers sont:
Quercus rotundifolia (chêne vert): peuplements assez étendus dans la portion
septentrionale et localement orientale du Parc, depuis le thermoméditerranéen.
Juniperus thurifera (genévrier thurifère): peuplements observés sur tous les
versants du Parc, depuis le supra méditerranéen jusqu'au niveau inférieur de
l'oroméditerranéen.
Juniperus phoenicea (genévrier de Phénicie): en peuplements purs ou en mélange
avec le thurifère. Il apparaît au thermoméditerranéen et disparaît au supra
méditerranéen.
Quercus canariensis (chêne zène): en îlots sur les versants arrosés du Takharkhort
au niveau du mésoméditerranéen et supra méditerranéen.
Tétraclinis articulata (thuya): apparaît à peine au piémont de Takharkhort au
niveau du thermoméditerranéen.
Les essences forestières secondaires sont plus nombreuses que les premières, cependant
elles jouent un rôle limité. Citons en quelques-unes:
Juniperus oxycedrus (genévrier oxycèdre): en peuplements ou pieds isolés
depuis le thermoméditerranéen jusqu'au montagnard méditerranéen, voire
oroméditerranéen inférieur.
Ceratonia siliqua (caroubier): en pieds isolés au niveau du
thermoméditerranéen, sur les versants du Takharkhort.
Olea oleaster (oléastre): en pieds isolés au niveau du thermoméditerranéen sur
les versants chauds du Takharkhort.
Pistacia atlantica: en pieds isolés ou en bouquets rarement observable dans les
vallées ou versants chauds du thermoméditerranéen.
Prunus mahaleb: observé en pieds isolés sur le revers méridional du Parc, entre
le supra méditerranéen et le montagnard méditerranéen.
Fraxinus dimorpha (frêne dimorphe):
Lonicera arborea: en pieds isolés très rares, sur l'Adrar du Takharkhort en
bioclimat subhumide.
29
Le parc de Toubkal héberge aussi des espèces arborescentes ripicoles, une flore
endémique ou rare, une flore orophile européenne ou circumboréale. Ce qui explique
l’extraordinaire richesse de ce parc du point de vu biodiversité végétale.
En plus du parc national de Toubkal, le BV de Tensift dispose de plusieurs sites d’intérêts
biologiques, qui par leurs particularités, leur richesse en biodiversité, fait du bassin l’un
des sites les plus riches en biodiversité.
mise en place d’aménagements qui répondent aux intérêts des populations qui
vivent dans ces forêts,
la redéfinition d’une politique forestière compatible avec la pérennité, le
développement de la forêt et l’épanouissement des populations des zones
forestières et ce à travers une mobilisation et une sensibilisation autour du rôle
que joue la forêt.
1.8.Conclusion
Ces différents travaux réalisés dans le bassin révèlent d’une part que le bassin versant de
Tensift, constitué par les montagnes du Haut Atlas, zone de production d’eau caractérisée
par une hydrologique de surface très actives et des précipitations importantes, et la plaine
aride de Haouz, zone de transit et de consommation d’eau (Cheggour, 2008 ; Haddani,
2012), est caractérisé par une diversité écosystémique impressionnante. Grâce à sa grande
diversité géographique, géologique et climatique, le Haut Atlas de Tensift abrite une
diversité remarquable d’écosystèmes forestiers et préforestiers constitués par les essences
naturelles de chêne vert, de thuya, de cyprès de l’Atlas, du pin d’Alep et des genévriers
qui rendent d’incommensurables services écosystémiques pour le bien-être humain. Ces
mêmes travaux réalisés dans le bassin versant de Tensift révèlent que ces écosystèmes
ont subi d’importants changements dans le temps et dans l’espace sous l’action de
plusieurs facteurs. Ils mettent en évidence l’état alarmant de dégradation des ressources
forestières et préforestières du bassin qui est dû à plusieurs facteurs de changements, aussi
bien humains que naturels. Les facteurs de changements les plus importants sont la
dynamique des populations caractérisées par une forte pression humaine et une
dépendance quasi-totale des ressources naturelles, et les contraintes écologiques du
milieu caractérisées par la fragilité et la sensibilité du milieu aux actions anthropiques.
Plusieurs actions d’aménagements sont proposées pour intervenir efficacement dans la
préservation et la conservation de ces écosystèmes. Ainsi, pour mettre en place ces
aménagements par une approche de développement intégré, il s’avère indispensable
d’étudier l’évolution de cette dégradation dans le temps et dans l’espace, et les facteurs
qui les sous-tendent. D’où l’importance de la cartographie qui est et demeure le moyen le
plus efficace pour étudier l’évolution spatio-temporel dynamique et l’état actuel des
formations forestières à l’échelle d’un bassin versant et la sensibilité à l’érosion hydrique
ainsi que la vulnérabilité de ces écosystèmes aux changements climatiques.
33
Le Maroc fait partie des pays à pénurie hydrique avec moins de 1000 m3/hab./an, et
devrait après les années 2025 connaître une situation de pénurie d’eau avec moins de
500m3/hab./an (Bedhri, 2000). Ces évaluations ne tiennent pas compte des effets du
changement climatique. Si on intègre cet élément, l’évolution pourrait être beaucoup plus
effrayante.
L’agriculture reste le secteur à plus grand risque. Avec une élévation forte de la
température, des sécheresses et des inondations le devenir de ce secteur sera compromis.
Le Maroc connaît une désertification importante, avec des taux d’érosion hydrique
particulièrement élevés dans le nord et éolienne dans le sud (Bedhri, 2000). Les CC
accentueront ce phénomène par :
Les changements climatiques ont des effets néfastes sur les écosystèmes forestiers, qui
malgré leur diversité, sont très fragiles en raison de la pression accrue sur la ressource
(Benziane et al. 2010). Les conséquences de cet impact sont certes écologiques, avec une
modification des de répartition des espèces et donc des paysages, une érosion plus forte
des sols, mais aussi économiques et sociales, avec une augmentation des risques
d’incendie, une forte susceptibilité aux insectes et aux maladies et une diminution de la
productivité (Benziane et al. 2010).
systèmes humains. Il existe un large consensus (Turner et al., 2003; Vàsquez-Leòn et al.,
2003; O’Brien et al., 2004; Luers et al., 2003) sur les facteurs susceptibles d’influencer la
vulnérabilité des systèmes humains, notamment l’agriculture et les écosystèmes
forestiers, aux changements climatiques. Ce consensus est établi autour des composantes
de vulnérabilité identifiées par l’IPCC (2001). Ce dernier présente la vulnérabilité aux
changements climatiques comme étant « fonction de la nature, de l’ampleur et du rythme
de la variation du climat à laquelle le système est exposé, de la sensibilité de ce système
et de sa capacité adaptative » IPCC (2001, page 995).
38
.
Figure 8. Domaines structuraux du Maroc (Pique, 1994)
Le bassin versant du Tensift est situé au centre Ouest du Maroc entourant la région de
Marrakech (Figure 9 et 10). Il occupe une superficie de 20450 km² (Cheggour, 2008). Ce
large domaine continental est situé entre les latitudes 32º 10' et 30º 50' Nord et les
longitudes 9º 25' et 7º 12' Ouest. Il est limité au Sud par la ligne de crête de la chaîne du
Haut Atlas, au Nord par le massif de petites montagnes nommées « Jbilet » avec des
altitudes inférieurs à 1000 mètres, à l’Est par la ligne de partage des eaux, peu marquée,
séparant le bassin du Tensift de celui du Tessaout, affluant d’Oum Er R’bia et à l’Ouest
par l’océan Atlantique où se situe son exutoire. Les altitudes sont donc très contrastées,
varient de 0 mètre au niveau de son exutoire à 4167 mètres au Jbel Toubkal. Le bassin
40
versant de Tensift peut être subdivisée en deux parties à fonctionnement contrasté (Figure
9) :
- Montagnes du Haut Atlas : elles constituent la zone de production des eaux
caractérisée par une hydrologie de surface très active et des précipitations
importantes. Sous l’effet de l’altitude, les précipitations sont sous deux formes,
liquide et solide. Les oueds qui drainent ces versants Nord des montagnes
atlasique constituent la seule source de l’alimentation des nappes dans la plaine
du Haouz. A cet effet, ces montagnes constituent donc un véritable château d’eau
pour la région.
- Plaine centrale semi‐aride du Haouz : C’est une zone de transit et de
consommation des eaux. L’irrigation y consomme plus de 85 % des ressources en
eau disponibles.
Les oueds les plus importants du BVT prennent tous naissance dans le Haut Atlas. Sur ce
relief montagneux à structures géologiques hétérogènes, des ruissellements à caractère
torrentiel interviennent et sont collectés par le réseau hydrographique du Tensift qui les
évacue vers l'océan.
L’Oued Tensift reçoit successivement de la rive gauche et de l’amont vers l’aval, les
affluents importants suivants : le Rdat, le Zat, l’Ourika, le Rhéraya et le N’fis (Figure 9).
L’ensemble de ces oueds drainent les eaux du Haut Atlas et s’écoulent du Sud vers le
Nord.
Le bassin versant de Tensift abrite plusieurs forêts dont la majorité est aménagée. Il s’agit
de la forêt d’Aghbar, d’Ourika, d’Ouzguita, de Goundafa, de Guedmioua, de Mesfioua et
de Rhéraya. Ces forêts sont gérées par la DREF de Haut Atlas (Tableau 5 et Figure ).
Chapitre 2. Méthodologie
L’analyse des changements subis par les formations forestières et préforestières du BVT
ont été analysés à travers les indicateurs suivants :
- Paramètres déterminant l’occupation du sol sur une période de 30 ans;
- Paramètres caractérisant les formations forestières (densité, composition, dynamique,
etc.).
L’analyse des facteurs des changements a ciblé en particulier :
- La variation des conditions climatiques ;
- L’évolution de la démographie des populations locales et l’impact de leurs
activités.
L’évaluation de la vulnérabilité des formations forestières et préforestières aux
perspectives du changement du climat a été basée les caractéristiques biophysiques du
bassin versant et sur les scénarios prévus pour le Maroc et en particulier la zone du BVT.
sol dans le bassin versant du Tensift, on a travaillé avec six images satellitaires
multispectrales Landsat géoréférencées, trois pour 1984 et trois pour 2014, sans
couverture nuageuse mosaïquées en deux images (1984 et 2014). Ces images sont
téléchargeables gratuitement à partir du site http://glovis.usgs.gov ou bien
http://earthexplorer.usgs.gov. Ces images sont d’une résolution spatiale de 30 m.
Cartes topographiques
Image Aster
Il a été utilisé un modèle numérique de terrain de résolution de 30 mètres. Ce modèle a
permis d’extraire des cartes de pentes et d’expositions.
Données statistiques
Il a été utilisé des données de démographie et des données de ménages RGPH 1994, 2004
et 2014. Ces données ont été obtenues en format Excel et en couche SIG par la direction
de la statistique (Haut-commissariat au Plan).
Les outils de travail qui ont permis de manipuler les données collectées sont
essentiellement des logiciels de traitement numérique d’image et SIG :
Logiciel ENVI 5
C’est un logiciel de traitement numérique des images qui a été utilisé dans :
les corrections radiométriques et géométriques ;
L’assemblage des bandes ;
Le mosaïquage ;
Le découpage de la zone d’étude;
La classification supervisée des images satellitaires ;
L’évaluation et la validation de la classification ;
Logiciel ARCGIS Version 10.1 et QGIS 1.9
46
ARCGIS et QGIS sont des logiciels SIG développés pour faciliter la gestion et l’analyse
des données spatiales afin de répondre à une problématique donnée. Ce logiciel sera
utilisé dans ce travail pour :
L’évolution de l’occupation du sol dans le bassin versant de Tensift été entreprise selon
la démarche schématisée dans la figure 12 qui s’appuie sur la classification supervisée
après prétraitements des images satellitaires.
47
dans Envi qui a permis d’empiler ces bandes pour avoir comme fichier sortie une seule
image multi bandes qui a comme format .IMG.
Corrections radiométriques
L'amélioration radiométrique consiste à corriger les effets des différents artefacts qui
perturbent la mesure radiométrique, notamment les défauts du capteur et le voile
atmosphérique. Le traitement le plus simple effectué consiste à redistribuer les niveaux
de gris (ou les couleurs) de manière à mieux utiliser la palette disponible. On parle
d'étalement de l'histogramme ou de stretching.
Corrections géométriques
Elle consiste à rectifier les images satellites de manière à les rendre superposables à
d'autres images ou à des documents cartographiques de référence. À partir des cartes
topographiques, on a remanié les images satellitaires Landsat.
Mosaïquage
Les images sont acquises avec une certaine largeur de bande sur l’orbite du satellite. Cette
largeur dépend du capteur du satellite (Geographic information management). Dans cette
étude, la zone d’étude est beaucoup plus large. Cependant, on a procédé à un assemblage
d’images afin de recouvrir toute la zone faisant objet de l’étude. Le mosaïquage a été
réalisé grâce à l’outil Georeferenced Mosaicking du Logiciel Envi.
Extraction de notre zone d’intérêt
La zone d’étude a été délimitée après le mosaïquage par l’outil Clip d’ARCGIS.
Il existe plusieurs essences forestières dans le bassin versant qui ne sauraient être
distinguées et différenciées à partir des images satellites. Ainsi des cartes antérieures des
peuplements ont été utilisées dans la délimitation des régions d’intérêt, facilitant ainsi la
classification des images satellites.
méthodes les plus couramment utilisées sont la classification par minimum de distance et
la classification par maximum de vraisemblance (Bonn et Rochon, 1993 ; Richards,
2000).
La composition la plus utilisée dans ces études est donnée dans le tableau 6. Selon
(Girard & Girard, 1999), cette composition permet de bien séparer l’eau des autres classes
et permet aussi de différencier la végétation des sols nus.
50
L’évolution climat a été analysée par la méthode d’analyse des données hydrologiques.
Les données pluviométriques utilisées proviennent de plusieurs sources, elles concernent
seize stations représentatives du BV de Tensift et couvrent la période 1969-2014 (Tableau
7 et Figure 13).
Tableau 7 : Stations climatiques étudiées et leurs coordonnées avec la période et la
source des données.
Coordonnées
Nom de la station Z Période Source
X (m) Y (m)
(m)
Abadla 200000 129500 250 1969-1996 ABHT
Agaouiar 269883 478019 1700 1969-1997 EFCS
Aghbalou 281062 479535 1050 1969-1997 ABHT
Agouns 271611 468404 2200 1996-2014 ABHT
Amenzal 278399 465849 2230 1996-2014 ABHT
Chichaoua 181525 111200 340 1969-1996 ABHT
Dar Caid Ouriki 273292 488751 900 1969-1996 EFCS
Iguir Nkouris 238350 55000 1100 1969-1996 ABHT
Imin El Hamam 241400 72400 770 1969-1996 ABHT
Marrakech 250108 515281 460 1969-1996 ABHT
Oukaimden 265011 470596 1165 1981-1994 Météo. nation
Sidi Rahal 303100 117800 690 1969-1994 ABHT
Tahanaout 257363 485542 955 1969-1994 ABHT
Takerkoust 238336 485978 630 1969-1996 ABHT
Tazitount 282087 476636 1240 1996-2014 ABHT
Tourcht 286950 473006 1650 1996-2014 ABHT
52
Des équations de régression ont été établies pour chaque domaine climatique (Tableau
9).
Dans le domaine océanique, le coefficient de régression est égal à 0, 966, très proche de
l'unité. Il rend compte de la forte liaison entre les deux variables (altitude et précipitation).
Il permet par conséquent de souligner la validité de cette estimation qui est hautement
significative (Tableau 9). Le résultat du gradient pluviométrique obtenu dans cette partie
est de l'ordre de 23,7 mm pour 100 m de dénivelée. Dans le domaine des vallées intra-
montagneuses Nord, le gradient pluviométrique estimé est de l’ordre de 22,7 mm / 100
m. Ce gradient est plus faible que le premier, en liaison avec sa situation particulière dans
les zones encaissées et continentales. Le gradient pluviométrique estimé dans la zone
intra-montagneuse Sud est relativement fort, de l'ordre de 35,7 mm / 100 m de dénivelée.
Il est dû à la proximité de reliefs importants qui sont très affectés par les types de temps
de SW.
Pour ce qui concerne les stations faisant partie de la plaine (5 stations), des équations de
régression linéaire multiple ont été établie, exprimant les précipitations moyennes
annuelles de celles-ci en fonction en fonctions des autres stations dont les données sont
connues (11 stations) entre 1969-2014 pour compléter les stations dont les données sont
connues seulement entre 1969-1996, période considérée pour l’établissement des
équations de régression multiple. En désignant par x1, x2 … x11, les précipitations
moyennes annuelles des 11 stations connues entre 1969-2014 (respectivement Aghbalou,
Agaouiar, Dar Caid, Oukaimden, Tahanaout, Iguir Nkouris, Imin El Hamam, Tazitount,
Tourcht, Agouns, Amenzal,), et Y1, Y2,… Y5, les moyennes annuelles des stations dont
les précipitations moyennes annuelles sont connues seulement entre 1996-2014
(respectivement Abadla, Chichaoua, Takerkoust, Marrakech, Sidi Rahal), et dont on veut
déterminer les moyennes annuelles pour la période 1969-1996 pour laquelle les données
sont inconnues pour ces stations, des équations de régression multiple de forme Yi= aix1
54
+ bix2 +…+ kix11 établies sur la période 1996-2014 ont été utilisées pour complétées les
données manquantes sur la période 1969-1996. Ces équations de régression multiple ont
été établies avec Excel (Data---> Data analysis ---> régression).
Les précipitations moyennes annuelles sont déterminées à l’échelle du bassin pour chaque
année à partir des stations dont les données sont disponibles par la pondération selon les
polygones de Thiessen. Ainsi pour chaque année, en utilisant les polygones de Thiessen,
55
il a été déterminé la moyenne annuelle des précipitations sur tout le bassin, à partir des
précipitations moyennes des stations considérées et dont les données sont disponibles.
Dans cette partie du travail, il a été procédé à l’identification des zones de susceptibilité
à l’érosion hydrique. L’approche utilisée est basée sur une cartographie prédictive
(méthode FAO modifiée) consistant en l’identification, l’évaluation et l’intégration des
facteurs physiques de bas, tels que la physiographie (pente), la lithologie et/ou les sols et
le couvert végétal dans le but d’établir des hypothèses de départ concernant le risque
d’érosion (érodabilité, érosion potentielle). Cette approche a été développée dans le cadre
du projet de coopération «Cartographie et mesure des processus d’érosion hydrique dans
les zones côtières méditerranéennes » réalisé par le Programme d’Action Prioritaires
(PAP/CAR) du plan d’action pour la Méditerranée (PNUE) et la direction générale de la
conservation de la nature
(DGCONA), Madrid, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation (FAO) en 1998. La majorité des pays de la méditerranée, dont le Maroc
ont contribués à l’élaboration de cette méthodologie.
La cartographie prédictive aboutit à l’identification des unités homogènes des états
érosifs, fournissant les canevas pour la cartographie du potentiel et des tendances
56
Le sens de l’écoulement permet de connaître le sens privilégié selon lequel le sol s’érode.
Cette connaissance contribue à la délimitation des zones à risques d’érosion hydrique
(Gabriel, 1999). Pour le calculer, nous avons utilisé la méthode de Jenson et Dominique
59
(1988) dont l’algorithme est repris dans ArcGIS. L’hypothèse de base du calcul est que
l’écoulement se fait dans le sens de la forte pente. La connaissance du sens de
l’écoulement de l’eau contribue au calcul de l’aire drainée qui constitue, à son tour, un
intrant aux équations de calcul de l’IT et de l’IEE.
Pour un point donné, l’aire drainée est le nombre de pixels dont le contenu d’eau coule
vers lui. Il nécessite la connaissance du sens de l’écoulement. Pour calculer l’aire drainée,
nous avons utilisé la méthode de Jenson et Dominique (1988) automatisée par ArcGIS.
Ces derniers considèrent que l’eau qui coule vers un pixel donné en fonction de la pente
est aussi redistribuée en tenant compte des différents sens d’écoulement. Ainsi donc
l’écoulement reçu n’est pas forcément et entièrement transféré vers un seul pixel.
Pour Beven et Kirkby (1979) IT décrit les effets de la topographie sur la position et la
taille des zones saturées d’eau, d’où il constitue un indicateur de répartition des zones de
drainage. D’après Dymonde et Harmsworth (1994) et Moore et al. (1993), IEE met en
évidence le potentiel d’érosion du ruissellement, constituant ainsi un indicateur de
l’aptitude de la topographie au détachement des particules de sol.
L’indice topographique IT (Beven and Kirkby, 1979) : il permet de représenter
l’engorgement des sols (Florinsky et al., 2002) et il est calculé par l’équation suivante :
Les traitements et les calculs ont été effectués dans le logiciel de SIG ArcGIS par le
module Raster Calculator.
En tenant compte de l’étude comparative faite par Beven et Kirkby (1979) entre l’IT et la
saturation du sol en eau, une classification a été établie de l’indice topographique (tableau
12). La classification de l’IEE est faite d’après Dymonde et Harmsworth (1994) en classe
faible moyen et fort (tableau 12).
Tableau 12. Signification des indices topographique (IT) et d’énergie de l’eau (IEE).
Cette procédure ne concerne que les milieux stables ou stabilisés, non affectés par
l'érosion, définis comme milieux où les indices d'érosion sont rares ou peu évidents, avec
des horizons de surface bien développés et une bonne structure du sol. Ces milieux ont
fait l’objet d’une évaluation qualitative du risque d’instabilité, identifiant les différents
paramètres pris en compte lors de l'élaboration de la carte de vulnérabilité à l’érosion et
évaluant leur force déstabilisante comparative. Cette dernière a permis, pour chaque cas
particulier, d’identifier et d’évaluer les principaux facteurs causaux des risques d'érosion.
2.3.1. Choix des facteurs des facteurs déterminants dans la dynamique des
écosystèmes forestiers et préforestiers du BVT
Tableau 13. Classification des facteurs biophysiques (altitude, pente, exposition, lithofaciès) au niveau du bassin versant de Tensift.
Classes Altitude (m) Signification Pente Signification Exposition Signification Géologie Signification
(%) (Lithofaciès)
1 3000-4000 Pas vulnérable 0–5 Pas vulnérable N, NE Pas vulnérable 1 Pas vulnérable
2 2000-3000 Peu vulnérable 5 – 15 Peu vulnérable W, SW Peu vulnérable 2 Peu vulnérable
3 1000-2000 vulnérable 15 – 35 vulnérable S, SW vulnérable 3 vulnérable
4 0-1000 Très vulnérable > 35 Très vulnérable E, SE Très vulnérable 4 Très vulnérable
Tableau 14. Signification des classes de lithofaciès au niveau du bassin versant de Tensift
2.3.1.2.Facteurs climatiques
Les bioclimats et variantes thermiques d'après le climagramme pluviothermique étudiés
par Ouhammou (2005) au niveau des stations considérées dans cette étude nous ont
permis de classifier les précipitation moyennes annuelles et les moyennes des
températures minimales en 4 classes chacune (Tableau 15).
Effectif du Signification
Besoins des Rapport:
cheptel des Production Classes de
Forêts animaux Besoins/Production
usagers totale (UF) pression
(UF) (UF)
(UPB)
Guedmioua 148069 35536560 7449617,3 5 4 Très vulnérable
Aghbar 20056 4813440 3373000 1 1 Pas vulnérable
Ourika 73860 17726400 11194400 2 2 Peu vulnérable
Rhéraya 55376 13290240 8181883 2 2 Peu vulnérable
Goundafa 66422,8 15941472 10385120 2 2 Peu vulnérable
Ouzguita 49960 11990400 3657773 3 3 vulnérable
66
Sur avis d'experts, les degrés d'importance relative par paires de facteurs ont été
déterminés dans une matrice carrée dont les facteurs sont les lignes et les colonnes.
Ensuite, certains calculs ont été nécessaires afin d'obtenir à partir des degrés d'importance
par paires les poids pour l'agrégation. Ces calculs se font en trois étapes. Il s'agit:
D'additionner les colonnes de la matrice. Tous les éléments d’une même colonne
sont additionnés;
Enfin de calculer la moyenne des lignes. Tous les éléments d’une même ligne de
la matrice normalisée sont additionnés et ensuite divisés par le nombre d’entrées
qu’elle comporte. La valeur obtenue correspond au poids pour agréger les
différents facteurs.
68
Ce travail a été fait aussi bien pour combiner les différents facteurs individuels afin
d'obtenir les vulnérabilités factorielles que pour l'agrégation des vulnérabilités factorielles
pour en déduire la vulnérabilité synthétique.
l’horizon 2070. On obtient ainsi 2 cartes de vulnérabilité synthétique pour l’horizon selon
les deux scenarios climatique considérés.
70
Classes Description
C’est une formation végétale dont le recouvrement de la strate arbustive
est supérieur à 50 % et la strate herbacée y est plus ou moins importante.
71
Végétation dense Elle comprend les formations végétales à base de chêne vert, de Thuya,
(VD) de genévriers et des reboisements de pin d’Alep.
Végétation Elle représente les stades de dégradation de la forêt naturelle dont le
moyennement recouvrement est compris entre 20 et 50 %, allant du matorral bas à clair.
dense (VMD)
Elle représente la forêt naturelle dégradée constituée d’herbacées et de
Végétation claire quelques arbustes et parsemée de quelques arbres dont le recouvrement
(VC) est inférieur à 20%.
Arboricultures + Cette classe regroupe les arboricultures en mélange avec des cultures
Cultures (A+C) de la plaine de Haouz et celles qui se trouvent le long des oueds du
bassin.
Cultures Ce sont des cultures annuelles vertes et ou desséchées de la plaine de
annuelles + Sols Haouz y compris les bâtis.
nus (CA+SN)
Vide asylvatique + Elle est constituée par les vides d’altitude, des montagnes dénudées et
Sols nus (VA+SN) les bâtis de la partie montagneuse du bassin.
Il a été obtenu les cartes des figures 17 et 18 respectivement pour les années 1984 et 2014.
Le tableau 22 ci-après nous donne les précisions globales ainsi que les coefficients Kappa
obtenus à partir des matrices de confusion des classifications. La validation a donné plus
de 80% pour le coefficient Kappa, nous permettant ainsi de valider les classifications.
Année
Images 1984 2014
Précision globale (%) 91,38 91,46
Coefficient Kappa (%) 85,65 83,34
72
Il est à signaler que le BV de Tensift n'est pas exhaustivement représenté sur ces cartes
issues de la classification. Il y a par exemple des points d'eau et barrages, des routes, des
74
agglomérations, des villes pour ne citer que ceux-ci, qui ne sont pas considérés dans la
classification étant donné que la qualité de l’image utilisée n’a pas permis de distinguer
ces unités. Le but étant de cartographier la couverture végétale du point de vue densité de
végétation. Les cartes donnent ainsi l’importance de la couverture végétale dans le BV de
Tensift.
Taux de
Superficie (ha)
Occupations couverture(%)
Tableau 24. Ventilation des superficies des classes d’occupations du sol au sein du
BVT en 2014.
long des oueds), de vides asylvatiques (les hautes altitudes). Seulement environ 8% de la
superficie totale du BVT est occupée par la végétation forestière à dominance clairsemée.
Figure 19. Strates de couverture végétale dans la partie haute du bassin versant de
Tensift (1984).
76
Figure 20. Strates de couverture végétale dans la partie haute du bassin versant de
Tensift (2014).
1400000,00
1200000,00
1000000,00
800000,00 1984
600000,00 2014
400000,00
200000,00
0,00
A+C CA+SN VA+SN VD VC VMD
dense a subi des défrichements qui ont transformé 36% de sa superficie en terrains non
boisés (bâtis, cultures…). Cette couverture végétale a connu donc non seulement une
dédensification mais surtout d’importantes conversions.
Tableau 26. Classes d’occupations tenant compte des formations forestières dans le
BVT (1984).
Classes Description
Arboricultures + Regroupe l’arboriculture et les cultures dans la plaine de
Cultures (A+C) Haouz et le long des oueds.
Cultures Annuelles + Sols nus Ce sont principalement les cultures annuelles de la plaine de
(CA+SN) Haouz
Arganier (As) La partie de l’arganeraie de la province d’Essaouira et de
Safi entrant dans le BV de Tensift.
Reboisements (R) Les reboisements effectués dans le BV, surtout du pin
d’Alep.
Chêne vert (Qr) La chênaie verte du Haut Atlas de Tensift
les juniperaies à genévrier rouge, genévrier thurifère et
Genévriers (G) genévrier oxycèdre du Haut Atlas de Tensift qui n’ont pas
pu être différenciés.
Matorrals + Vide asylvatique Regroupes les matorrals, les vides asylvatiques et les
+ sols nus (M+VA+SN) montagnes dénudées d’altitude.
Thuya (Ta) La tétraclinaie du Haut Atlas de Tensift
79
La classification a été suivie par la validation et il a été obtenu les cartes des figures 21
et 22 respectivement pour les années 1984 et 2014. Le tableau 27 ci-après nous donne
les précisions globales ainsi que les coefficients Kappa obtenues à partir de la matrice de
confusion des classifications. La validation a donné plus de 80% pour le coefficient
Kappa, nous permettant ainsi de valider les classifications.
Tableau 27. Précision globale et Coefficient Kappa des classifications (1984 et 2014).
Il faut noter que le BV de Tensift n'est pas exhaustivement représenté sur ces cartes issues
de la classification. Le but étant de cartographier les formations forestières et
préforestières du BV. Les cartes nous donnent ainsi la répartition des principales
formations forestières et préforestières dans le BV de Tensift.
1400000
1200000
1000000
Superficie (ha)
800000
600000
1984
400000 2014
200000
Occupations
Figure 27. Evolution des unités d’occupation du sol entre 1984 et 2014.
En analysant le tableau 30 d’une parte et les figures 26 et 27 d’autre part, on constate
que pendant toute la période de 1984 à 2014, il y a eu beaucoup de fluctuations entre les
classes. Cependant, on peut retenir:
85
Une régression de la chênaie verte. Elle est passée de 71250 ha à 56972 ha. La
chênaie a connu une perte de superficie de 14279 ha en 30 ans, soit une régression de
20%.
Différence
Formation Superficie (ha) Rythme moyen annuel de
forestière régression (ha/an)
1984 2014 ha %
Arganier 8881,36 8796,99 -84,37 -0,95 -2,81
Chêne vert 71250,25 56971,70 -14278,55 -20,04 -475,95
Genévriers 123486,46 85650,21 -37836,25 -30,64 -1261,21
Thuya 56380,65 45814,92 -10565,73 -18,74 -352,19
Total 259998,72 197233,81 -62764,91 -24,14 -2092,16
délits de coupe, la mutilation et l’ébranchage des arbres forestiers, pour ne citer que
ceux-là.
Le coefficient Kappa obtenu pour les classifications étant supérieur à 80%, alors les
estimations effectuées sont d’une précision de plus de 80% et donc bonnes.
Surface Surface
Formations Strates
(ha) (%)
Chêne vert clair 23431,55 1,15
Chêne vert Chêne vert moyennement dense 15719,50 0,77
Chêne vert dense 13544,60 0,66
Genévriers clairs 33537,21 1,64
Genévriers Genévriers moyennement denses 5888,85 0,29
Genévriers denses 1094,79 0,05
Thuya clair 46587,40 2,28
Thuya Thuya moyennement dense 8541,15 0,42
Thuya dense 4252,11 0,21
Arganier Arganier clair 8742,99 0,43
Matorrals clairs + Vide asylvatique
361547,80 17,68
+ Sols nus
Matorrals + Vide asylvatique + Matorrals denses
11148,60 0,55
Sols nus
Reboisements - 37932,07 1,85
Arboricultures + Cultures - 284367,69 13,90
Cultures Annuelles + Sols nus - 1189172,96 58,14
Total - 2045509,27 100
les juniperaies. La tétraclinaie est à plus 70% claire et les juniperaies à 80%. Ce qui
explique la dégradation alarmante des formations forestières et préforestières du BV de
Tensift et leur susceptibilité à l’érosion et aux changements climatiques.
1.4.Conclusion et discussions
Ces résultats obtenus concordent avec ceux obtenus par Hammi (2003) par la cartographie
des recouvrements de la Végétation naturelle des deux bassins versants de la Rhéraya et
de l’Ourika par télédétection spatiale. Il faut noter qu’il existe une relation étroite entre
les conditions écologiques des formations forestières et préforestières et l’évolution de
leur recouvrement végétal dans le temps et dans l’espace.
Après avoir distingué les différents groupes de végétaux classés selon le pourcentage de
sol quasiment nu, il s’avère nécessaire de faire la corrélation entre les conditions
écologiques qui régissent l’installation de ces espèces et leur recouvrement général.
90
Tableau 35. Faciès physionomiques de chêne vert avec leur recouvrement dans le
BV d’Ourika et de Rhéraya (Hammi, 2003).
Cette hétérogénéité des peuplements de chêne vert montre bien la grande plasticité de
cette essence ainsi que son aptitude à s’adapter à des conditions climatiques et édaphiques
très variées, ce qui lui permet de s’étendre sur plusieurs étages depuis le
thermoméditerranéen jusqu’au montagnard méditerranéen moyen. Ceci explique
l’existence de plusieurs types de chênaies avec différentes physionomies et par la suite
différents faciès floristiques.
En fait les chênaies vertes occupent essentiellement le domaine océanique dans lequel
elles sont plus denses et bien venantes. Le sol y est bien développé, profond et à litière
abondante. Ces chênaies se trouvent surtout en exposition Nord et se présentent sous
forme de jeunes taillis élevés très denses, de taillis ou même de futaies. Dès que les
conditions deviennent plus internes ou sur les expositions sud, la chênaie s’éclaircie et
subit les effets du domaine semi-interne et devient un taillis clair à faible densité, il en est
91
de même pour les chênaies les plus alticoles pour lesquelles le froid et la neige deviennent
des facteurs limitants (Ouhammou, 1986).
Cette essence est sujette à une dégradation sélective. C’est l’arbre le plus exploité par les
villageois, défriché sans relâche et ce pour de multiples usages (charbon de bois,
fourrage…etc.) favorisant ainsi la dominance de certaines espèces compagnes comme
l’oxycèdre, par une succession secondaire.
La résolution spatiale des images Landsat utilisées n’a pas pu permettre de distinguer les
trois espèces de genévriers distinctement. C’est ainsi que les trois formations sont
regroupées dans la classes de juniperaies.
un faciès à recouvrement général faible entre 6 – 8 %, il s’agit d’un matorral clair
qui représente 39,7% de la surface totale des thuriféraies de l’Ourika et de
Rhéraya ;
un faciès à recouvrement compris entre 9 – 13 % et qui représente 24,19% des
thuriféraies ;
un faciès à recouvrement moyen 15 – 20 %, ce matorral arboré représente 14,48
% des thuriféraies ;
un faciès à recouvrement moyen assez important 40% mais qui est représenté
juste par 0,09% des thuriféraies.
Les thuriféraies sont très ouvertes, leur recouvrement moyen dépasse très rarement 20%,
elles sont soumises à une forte perturbation de leur biotope. En effet, le genévrier thurifère
est une espèce vulnérable, elle fait partie des plantes rares et menacées de disparition,
(Fennane et Ibn Tattou, 1998). Sa régénération est quasiment nulle : c’est une espèce à
croissance très lente et parcimonieuse, outre l’action des ravageurs sur ses galbules qui
rendent sa régénération plus difficile qu’elle ne l’est d’origine (El Alaoui El Fels, 1997).
Par ailleurs, ses peuplements constituent la principale ressource de bois d’oeuvre pour les
villageois des hauts douars et de parcours pour leur bétail (Ouhammou, 1996). Par
92
conséquent, les peuplements qui subsistent encore sont considérés comme des
peuplements d’arbres fossiles (Benabid, 1991) qui sont menacés de disparition si des
mesures de sauvegarde ne sont pas prises.
La juniperaie de genévrier rouge occupe est constitué de 25,33 % de sol quasiment nu.
Cette formation, assez ouverte, est quasiment présente dans toutes les classes de
recouvrements avec dominance des faciès à recouvrement moyen. En effet, 35,05% des
juniperaies ont un recouvrement moyen de 15 - 28%. Cependant, il est rare de trouver le
genévrier rouge avec un recouvrement fort, ne dépassant pas 1,41% de la surface totale
des juniperaies de l’Ourika et de Rhéraya.
L’oxycédraie est très localisée, environ 48,43 % de sa surface est formé de sol presque
nu.
Dans la zone d’étude, la tétraclinaie est parsemée de clairières déboisées avec un taux de
16,44 %. Sur les parties couvertes, quatre peuplements de thuya à recouvrements
différents sont distingués dans le bassin de l’Ourika et de Rhéraya :
2.1.1. Démographie
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
1994 2004 2014
Figure 30. Répartition des classes des populations au niveau du bassin versant de
Tensift.
96
avec un taux moyen d’analphabétisme de 55,6%, avec un taux minimum de 35,6% dans
la province de Marrakech et un taux maximum de 67,1 dans la province de Chichaoua.
Les taux de salarié dans le secteur public et dans le secteur privé étant très faible,
respectivement 6,8% et 35%, la population dépend essentiellement des ressources
naturelles par une économie basée sur l’élevage et l’agriculture.
1000000
800000
600000
400000
200000
Population totale
0
Population Active
Population Inactive
8,6 %, 8,16% et 3,39% ; alors qu’elles n’ont connu de très faible accroissement
démographique entre 1994 et 2004. La population de Marrakech a augmenté au même
rythme entre 2004 et 2014 qu’entre 1994 et 2004, avec un T.A.A.M de l’ordre de 2,20%.
Cependant, la population a diminué dans la province de Chichaoua. (Tableau 37, Figure
36 et Figure 37).
1200000
1000000
800000
600000
400000 Population 1994
200000
0 Population 2004
Population 2014
Provinces
Provinces
Tableau 37: Population, nombre de ménages et taux d’accroissement annuel moyen par provinces du bassin versant de Tensift (1994-
2014).
1994 2004
2014 T.A.A.M (%)
T.A.A.M T.A.A.M T.A.A.M
Provinces Population Ménages Population Ménages Population Ménages (1994- (2004- (1994-
2004) 2014) 2014)
AL HAOUZ 435090 67480 484312 82687 488 357 92 782 1,08 0,08 1,16
CHICHAOUA 311800 53171 339818 60994 307 692 60 152 0,86 -0,99 -0,13
EL KELAA DES
174633 24797 184047 28911 0,53 8,60 9,17
SRAGHNA 419925 79734
ESSAOUIRA 103455 16928 103342 17973 226535 44219 -0,01 8,16 8,15
1 330
MARRAKECH 861205 154729 1070838 213828 2,20 2,19 4,45
468 302 137
SAFI 260784 39731 272173 43609 379690 65602 0,43 3,39 3,83
Population Totale 2146967 356836 2454530 448002 3 152 667 644 626 1,35 2,53 3,92
101
Le nombre de ménages dans le bassin versant de Tensift est passé de 356.836 ménages
en 1994 à 448.002 ménages en 2004 et à 644. 626 en 2014 ; soit une augmentation
moyenne de 2,3 % par an entre 1994 et 2004 et une augmentation moyenne de 3,71%
entre 2004 et 2014. Le nombre de ménages a connu une augmentation dans toutes les
provinces du bassin versant de Tensift entre 1994 et 2014 (Tableau 37 et Figure 38).
300000
Nombre de ménages
250000
200000
1994
150000
2004
100000
2014
50000
0
AL HAOUZ CHICHAOUA EL KELAA DES ESSAOUIRA MARRAKECH SAFI
SRAGHNA
Provinces
semi-aride du sud réalise un rendement faible avec des moyennes de 7 qx/ha (de
contribution de 9% de la production céréalière nationale).
Le climat subdésertique de cette région handicape toutes les cultures à air ouvert telle la
céréaliculture. En plus, la nappe phréatique est surexploitée par les cultures sous serres
malgré l’avancée technique dont bénéficient ces cultures en termes de forage,
d’extraction, d’irrigation et de gestion d’eau. Par ailleurs, les plaines intérieures de cette
région fait face de plus en plus à la désertification des sols et à l’invasion des criquets
rendant, ainsi, difficile d’entretenir une agriculture rentable et prospère. En outre, cette
zone réalise la contribution la plus notable du cheptel national avec un part de plus de
12%. Cette part importante dans l’élevage revient aux étendues pastorales dont dispose
la région du bassin versant de Tensift, d’autant plus que cette dernière réalise le plus faible
rendement de céréale au niveau national ce qui prouve le caractère substitutionnel de
l’élevage par rapport à l’agriculture.
Le secteur de l’agriculture joue un rôle très important dans l’économie de la région. Les
principales productions agricoles sont constituées par la prédominance de la
céréaliculture (blé, orge) et de l'arboriculture. L’élevage constitue une des sources les plus
importantes des revenus de la population de la région. Il joue un rôle considérable dans
le développement économique de la région. Ainsi, la zone est à vocation pastorale basée
sur l’élevage extensif du cheptel, notamment ovins, sur des pâturages connaissant une
dégradation continue à cause des conditions climatiques sévères, du surpâturage et d'une
mise en culture anarchique.
La présence du relief accidenté dans la région explique l’importance des forêts. Les
espèces du chêne vert, le thuya et les genévriers totalisent une superficie représentant 97
% de la superficie forestière du bassin.
Ainsi, l’apport du secteur primaire reste très limité pour la croissance économique et ce
constat ne pourrait que s’aggraver si des mesures ne sont pas prises pour dynamiser
l’implication des moyens technologiques dans la production agricole. Ces mesures
devraient notamment s’atteler sur la bonne gestion des ressources hydriques, la
fertilisation des terres, le choix de la semence et l’amélioration des races.
103
2.1.2.1. Précipitations
Les modèles établis pour compléter les données manquantes sont présentés dans le
tableau 38 avec leur coefficient de régression.
Pour chaque année comprise entre 1969-1996, les précipitations moyennes annuelles des
5 stations sont les données, sont inconnues ont été déterminées. Les précipitations
moyennes annuelles des 16 stations climatiques couvrant le BV de Tensift entre 1969-
2014 ont été utilisées pour l’étude de l’évolution des précipitations dans le temps et dans
l’espace dans le dit bassin.
Le Maroc est caractérisé par une variabilité spatio-temporelle importante des
précipitations annuelles. La variabilité spatiale des pluies annuelles au Maroc dépend de
104
quatre facteurs principaux : la latitude, l’altitude, l’effet barrière complété par l’exposition
et la combinaison entre l’océanité et la continentalité (Sebbar, 2013).
Le bassin de Tensift constitué par les zones montagneuses du Haut Atlas et la plaine de
Haouz est caractérisé par un relief et des altitudes très diversifiés et contrastés. Ainsi il
existe une variabilité spatiale importante entre les précipitations enregistrées au niveau
des différentes stations climatiques considérées (Tableau 39 et Figure 39).
Tableau 39. Précipitations moyennes annuelles des stations climatiques avec leur
écart-type et coefficient de variation.
Les précipitations moyennes annuelles les plus faibles sont enregistrées à Chichaoua et
Abadla (respectivement 175 et 218 mm/an) et celles les plus importantes sont observées
à Agaiouar, Oukaimden et Aghbalou (respectivement (598, 546 et 527 mm/an).
Pour l’ensemble des stations retenues, le coefficient de variation annuel est compris entre
21 % à la station d’Abadla et 50 % à la station d’Iguir Nkouris (Tableau 39).
105
600
Précipitations (mm)
500
400
300
Stations climatiques
Les surfaces des polygones correspondants aux seize stations considérées et le poids de
chaque station pluviométrique ont été déterminés ainsi que la pluviométrie moyenne à
l’échelle du bassin (Tableau 40).
P moyennes
Stations climatiques Surface (ha) % surface
(mm/an)
Abadla 218 373759,08 18,27
Agaiouar 598 11770,49 0,58
Aghbalou 527 24775,27 1,21
Agouns 400 13427,20 0,66
Amenzal 423 14850,80 0,73
Chichaoua 175 618162,63 30,22
Dar Caid 457 58328,92 2,85
Iguir Nkouris 326 212940,47 10,41
Imin El Hamam 362 56657,06 2,77
Marrakech 248 210095,97 10,27
Oukaimden 546 28273,90 1,38
Sidi Rahal 339 207850,04 10,16
Tahanaout 420 38513,02 1,88
Takerkoust 256 121762,40 5,95
Tazitount 467 5641,18 0,28
Tourcht 315 48702,25 2,38
TOTAL 2045510,67 100,00
La pluviométrie annuelle totale à l’échelle du bassin versant est HEU = (S1*P2+ S2*P2 +
… + SnPn)/St = 264 mm
107
450
400
350
Précipitations (mm)
300
250
200 P moyenne
annuelle
150
P moyenne
100 mobile
50 P moyenne
totale
0
1986/1987
1968/1969
1970/1971
1972/1973
1974/1975
1976/1977
1978/1979
1980/1981
1982/1983
1984/1985
1988/1989
1990/1991
1992/1993
1994/1995
1996/1997
1998/1999
2000/2001
2002/2003
2004/2005
2006/2007
2008/2009
2010/2011
2012/2013
Années
Le bassin a connu entre 1969 et 2014, deux périodes pluvieuses plus ou moins courtes et
une longue période sèche. Les périodes humides ou pluvieuses se situent entre 1970-
1977 et 2003-2012. La période sèche est très longue entre 1977-2004, soit une période
sèche de 27 ans. Le BV de Tensift a donc connu une sécheresse prolongée pendant 27
ans (1977-2004) avant de connaitre entre 2003-2012 une petite période pluvieuse.
108
2.1.2.2.Températures
Conclusion :
On constate au niveau des trois stations considérées pour les données de températures,
une tendance positive qui se caractérise par une augmentation des températures, aussi les
109
L’analyse révèle que la forêt est la principale composante dans les systèmes de production
des communes du bassin. En effet, les systèmes de production sont dominés par l’élevage
de type extensif à base de petits ruminants. Les bovins sont liés à l’agriculture irriguée.
Le mode de vie local est fortement lié aux espaces forestiers, particulièrement quand il
s’agit du bois de feu pour la cuisson des aliments et pour faire face au froid pendant la
période hivernale.
Relief : les reliefs sont très accidentés et présentent des contrastes assez nets à tous les
niveaux physionomiques. Les pentes sont fortes et les variations altitudinales sont très
importantes. De ce fait, les terres à usage agricole se trouvent très limitées.
Climat : le climat du bassin est connu par sa sévérité. A ce niveau, les précipitations
souvent d’intensités fortes, présentent de très grandes irrégularités tant au niveau d’une
111
même année que d’une année à une autre. Les vents sont souvent violents et
l’évapotranspiration est très élevée. Les sécheresses répétitives et parfois longues
dégagent une véritable contrainte. La période froide est longue et parfois très sévère.
Sol : ce capital dont le substrat est facilement érodable, combiné aux deux précédentes
contraintes entraine d’importants phénomènes d’érosion.
Contraintes socio-économiques
Les contraintes socio-économiques sont parfois liées à celles physiques, elles limitent
largement les possibilités de valorisation des espaces naturels.
Faibles productions : le niveau de production locale reste insuffisant pour faire face à la
demande totale de la population locale. La gestion des terrains de culture et
particulièrement l’arboriculture met en évidence une mauvaise valorisation du secteur.
La conduite du cheptel est traditionnelle, basée sur l’exploitation des ressources naturelles
et un faible apport alimentaire de complémentation. Cette production faible dégage des
revenus insuffisants et donc une pauvreté qui s’exprime dans toute la région.
Fortes pressions sur les ressources naturelles : les ressources naturelles en général et
forestières en particulier subissent de fortes pressions qui résultent de la combinaison des
actions de prélèvement excessif de bois de feu et de prélèvement assez important des
ressources fourragères.
Possibilités de développement
Vue les contraintes et aussi les possibilités dont regorgent les ressources du BV, il
convient d’agir dans un sénario optimiste. En effet les potentialités existent mais il
convient de les gérer dans le sens d’une optimisation de l’exploitation de l’espace et ses
composantes. A cet effet, puisque le champ des containtes est vaste, les possibilités
d’intervention dans le cadre global des actions, doivent tenir compte de l’avis de la
population en s’articulant autour de :
112
Le développement local, tel qu’il est vu par la population des douars usagers des forêts
se caractérise par un certain nombre de contraintes à savoir le chomage, la poussée
démographique et l’encalvement de certaines agglomérations.
Les mesures envisagées pour assurer le développement rural sont donc le développement
des infrasturctures socio-économiques, désenclavement des doeurs et l’attribution des
crédiets nécessaires aux actions de développement.
Figure 50. Carte des classes de pentes en pourcentage dans le bassin versant de
Tensift.
L’observation de cette carte (Figures 50 et 51) a permis de voir que la partie haute de la
zone d’étude est située en pente extrême. Les classes de pente élevée à très élevée
représentent 30% de la surface du BV et s’observent dans la partie haute du bassin. Les
faibles valeurs de pente sont situées au niveau de la plaine du Haouz et sur les plateaux.
Cette classe représente 40% du bassin. Dans la zone subatlasique, on trouve des pentes
modérées le long des talwegs représentant 30% de la superficie totale du bassin.
16%
40% Faible
14%
Modérée
Elevée
30%
Très élevée
Figure 51. Importance des classes de pentes au sein du bassin versant de Tensift.
115
4%
11%
Figure 53: Importance des classes de lithofaciès dans le bassin versant de Tensift.
érodabilité très élevée sont les argiles rouges triasiques et post-triasiques. Alors que les
schistes Viséen ont une érodabilité élevée. Les grès massifs du haut plateau de Yagour
ont une érodabilité faible ainsi que les matériaux du piémont et de la plaine du Haouz du
fait des faibles valeurs de pente.
La figure 55 présente la carte d’érosion potentielle. Elle montre que la majorité des
terrains à dominance argileuse d’âge triasique ou post-triasique sont menacés par
l’érosion en absence de couverture végétale de protection.
15%
30%
Faible
20%
Modérée
Elevée
35%
Très élevée
Figure 57. Classes des risques d’érosion des sols dans le bassin versant de Tensift.
2.3.2.2. Identification et description des processus érosifs sur le terrain
La phase descriptive a permis d’identifier quatre formes d’érosion pour les milieux
instables : il s’agit de l’érosion en nappe, l’érosion en rigoles, l’érosion par ravinement et
les Badlands (Figure 58 & 59, Photos 1 à 9, annexes 4). Trois types de milieux stables
ont été identifiés, il s’agit de milieux exploités soit à des fins agricoles soit à des fins
forestières et des milieux stabilisés par des aménagements physiques et notamment par
des banquettes et terrasses. Le BV de Tensift est ainsi caractérisé par les formes d’érosion
suivantes :
Erosion en nappe
Cette forme d'érosion qui enlève la partie superficielle du sol par des mouvements
d'extension latérale est la forme la plus répandue dans les zones instables. Elle se présente
sous plusieurs formes. Elle est généralisée sur les pentes abruptes, car le processus de
lavage et de décapage de l'horizon de surface du sol est intense, ce qui entraîne parfois le
déchaussement des racines, elle est dominante sur les parcelles agricoles en pente
modérée (3 à 12 %) avec souvent une tendance généralisée à l'intensification et/ou à
l'extension. Elle est aussi localisée sur les pentes plus faibles (0 à 3 %) avec une forte
tendance à l’expansion.
120
Erosion en rigole
L’érosion en rigole est souvent présente avec l'érosion en nappe dont elle dérive. Elle
apparaît sur des terres cultivées en pentes et modifie complètement le paysage de la zone.
Cette forme d'érosion est moins répandue que l'érosion en nappe. En hiver et au début du
printemps (décembre, janvier, février et mars), avant que les sols soient labourés, on note
la présence de sillons parallèles qui sont orientés vers les thalwegs ; ces sillons sont plus
larges et plus profonds en aval qu'en amont. Leurs dimensions sont de l'ordre de quelques
dizaines de centimètres. Par ailleurs, on note que les rigoles d'existence récente, comme
celles qui ont été précédemment décrites, disparaissent après les labours pour faire place
aux cultures avant de réapparaître à nouveau dès que les premières pluies commencent à
tomber. Cette forme d'érosion constitue un état érosif provisoire du fait que, si aucun
aménagement n'est réalisé, la pluie continuera d'accomplir son œuvre d'agrandissement
des rigoles qui vont déboucher plus tard sur une autre forme d'érosion plus grave et plus
destructrice : l'érosion concentrée ou par ravinement.
Cette forme d'érosion, résultant de l'évolution de l'érosion en rigoles, est caractérisée par
la présence de « petits ravins » et de « grands ravins ». Ces ravins sont le résultat de
l'élargissement des rigoles aussi bien en profondeur qu’en largeur. Les horizons inférieurs
du sol sont les premiers à être attaqués par ce type de processus érosif, ensuite, si l’érosion
continue, la roche mère est atteinte à son tour. Les petits ravins ont une forme
généralement en V et les grands ravins qui découlent de l'évolution des petits ravins ont
une forme en U. Les horizons inférieurs du sol de ces derniers sont moins résistants. Il est
important de noter que l'agrandissement des ravins peut être lent ou rapide selon les
situations et 1'ensemble de ces ravins donnera par la suite au paysage une physionomie
de terrains perdus « badlands».
La carte des processus érosifs montre que les zones stables ne représentent que 35% de
la superficie totale du bassin, alors que les milieux instables représentent 65% de
superficie totale. Les milieux stables regroupent les milieux exploités à des fins
forestières, des milieux exploités à des fins agricoles et les milieux où il a été effectué
d’aménagements physiques efficaces. Les milieux instables regroupent les milieux à
érosion en nappe, à érosion en rigoles, à érosion par ravinement et des « Badlands ».
121
En conclusion, les résultats de la phase descriptive montrent que les pentes et les
formations lithologiques commandent en grande partie le fonctionnement de l'érosion
dans le bassin. D'autre part, l’extension des cultures céréalières sur des terres en pente
entraîne le décapage des sols par les eaux de ruissellement.
La validation de la carte de sensibilité à l’érosion a été faite à partir des points de vérité-
terrain pris lors de l’identification des classes de susceptibilité et des formes d’érosion sur
le terrain. La précision globale et le coefficient Kappa obtenus sont mentionnés dans le
tableau 43.
Le coefficient Kappa étant proche de 80%, alors la carte de susceptibilité obtenue est
d’une bonne pression.
L’érosion hydrique dans la zone d’étude est très active. Elle y est représentée par toutes
les formes d'érosion, de l'érosion en nappe jusqu'aux ravinements hiérarchisés et «
badlands ». Elle se manifeste essentiellement sous forme de ravinement sur les sols
lourds: à substrat tendre (les marnes et sols limono-argileux) et par décapage et
appauvrissement des sols par le départ de la partie colloïdale (argile et humus) des
horizons de surface qui deviennent ainsi très caillouteux et marginaux. Aussi, l’action de
l’homme qui a favorisé la dégradation du milieu naturel par des pratiques culturales
irrationnelles:
extension des superficies mises en culture sur des versants fortement en pente;
labour souvent suivant le sens de la pente;
assolement inadapté laissant de grandes surfaces nues et soumises aux pluies
agressives;
surpâturage.
123
Ces résultats rejoignent ceux obtenus par Achhal (1986). Les études effectuées par ce
dernier, dans le bassin versant de N’fis, ont mis en relief l’action anthropique bien visible
à travers les différentes strates du tapis végétal. Les principaux peuplements ont fortement
régressés (c’est le cas du cyprès de l’Atlas).
Par ailleurs, une étude effectuée par Cheggour (2008) sur les mesures d’érosion hydrique
dans le BV de Rhéraya a montré une forte variabilité des taux de ruissellement. Les
coefficients de ruissellement moyen annuel varient de 0,8% à 11,6% sur les sites
représentatifs du bassin (parcours et plantations), et de 17 à 30% dans les ravines sur
argilites rouges. L’érosion sur ces parcelles est faible et ne dépasse pas 2,5 t.ha-1.an-1 sur
les différents sols, alors qu’elle atteint 355 t.ha-1.an-1 dans les ravines sur substrat
permotriasique. Cela montre à quel point il est important dans le cadre de la lutte anti-
érosion de porter un effort tout particulier sur ces zones. Des plantations anciennes
installées sur banquettes datant d’environ 50 ans existent bien sur ces sites susceptibles
au ravinement, et nous avons montré que lorsqu’ils sont encore fonctionnels, c'est-à-dire
lorsque les banquettes jouent encore leur rôle de blocage du ruissellement et de captation
de l’eau pour les arbres, elles sont très efficaces pour lutter contre l’érosion.
Toutefois, l’observation visuelle montre que le non entretien de ces aménagements amène
au comblement des banquettes, qui ne bloquent plus le ruissellement. On revient ainsi à
la situation antérieure, et on peut même observer une accentuation de la dégradation du
fait des perturbations appliquées au sol et à la concentration du ruissellement que peuvent
induire ces aménagements dégradés. De la même manière, même sur des sols de texture
grossière développés sur roches magmatiques, les plantations de pin anciennes datant
d’environ 50 ans et non entretenues avaient non seulement perdu leur effet bénéfique sur
le ruissellement et l’érosion, mais avaient même un effet négatif. En effet, sur ces sites,
l’absence de végétation basse n’offre plus d’obstacle au ruissellement qui augmente ainsi
que sa turbidité.
Les résultats de Cheggour (2008) ont montré que les ravines sur argilites contribuent de
manière écrasante (90%) aux exportations de sédiments à l’exutoire. Les actions de
conservation des sols devraient donc traiter en priorité ces ravines qui contribuent à
l’envasement des barrages. Le phénomène d’envasement est une menace grave qui pèse
sur le système d’approvisionnement en eau du Maroc, étant donné qu’il est quasi
irréversible et que les sites potentiels de retenues d’eau sont en nombre limité. L’urgence
124
semble d’autant plus forte que la gestion de la ressource en eau est de plus en plus tendue
dans la région de Marrakech en particulier, et que certains signes dont la montée des lits
des oueds, envasement accéléré des barrages, laissent supposer une accélération des
processus d’érosion depuis 20 ans. Cette hypothèse est d’ailleurs tout à fait compatible
avec la pression anthropique toujours extrêmement forte qui s’applique sur la montagne,
due au surpâturage des caprins. Le rôle de ce facteur est souvent négligé alors qu’il est
pourtant nettement plus important que la déforestation proprement dite, car il touche la
strate herbacée qui protège directement le sol.
Sur la carte d'érosion on peut distinguer quatre grandes classes d'érosion:
Les résultats obtenus par la pondération des facteurs de changement, à savoir le facteur
physique (altitude, pente, exposition, géologie), le facteur climatique (Précipitations,
températures), le couvert végétal et le facteur anthropozoogène (densité de population,
pression pastorale), par leur poids calculé selon l’échelle de Saaty, pour l’année 2014,
révèlent que le facteur climatique est le facteur le plus important, suivi du facteur
biophysique et le facteur anthropozoogène, alors que le facteur couvert végétal est le
moins important (Tableau 44).
Facteurs Poids
Facteurs physiques 0,27
Facteurs climatiques 0,55
Facteurs anthropozoogènes 0,12
Couvert végétal 0,06
2%
40%
Peu vulnérable
58% Vulnérable
Très vulnérable
Une forte proportion (58%) du BV est très vulnérable aux changements climatiques alors
que 40% de la superficie totale du bassin sont vulnérable (figure 61). Ainsi 98% de la
superficie totale du BV de Tensift sont vulnérables à très vulnérables.
1%
35%
Peu vulnérable
64% Vulnérable
Très vulnérable
23%
Vulnérable
Très vulnérable
77%
3.4. Conclusion
2070 (scénario
Classe de 2014 2070 (scénario optimiste)
pessimiste)
vulnérabilité
Superficie % Superficie % Superficie %
Pas vulnérable 0 0 0 0 0 0
Peu vulnérable 40910,21 2 20455,11 1 0 0
Vulnérable 818204,27 40 715928,73 35 470467,45 23
Très vulnérable 1186396,19 58 1309126,83 64 1575043,22 77
Le processus d’analyse hiérarchique a parfois été remis en cause, notamment par T.L.
Saaty lui-même (Saaty, Hu, 1998). En effet, la validité et la légitimité des rangements
opérés à partir des matrices ont été critiquées (Dodd et al., 1995). En outre, la
comparaison deux à deux d’éléments d’un même niveau, supérieur à sept, peut parfois
s’avérer compliquée pour les experts. Ce problème peut être résolu en réalisant des
associations de cibles se situant à un même niveau hiérarchique (Saaty, 1993), en dépit
de la perte de précision et de significativité induite.
131
La représentativité du panel d’experts est une autre limite de cette méthode. En effet, il
faut l’avis de plusieurs experts. Le nombre d’experts n’a été limité qu’à deux. Comme le
souligne Comby (2004), les experts n’échappent pas à la question des représentations,
tant dans les formes d’évaluation du risque que dans les scenarios de gestion. En cela leur
jugement, même s’il est celui d’un spécialiste voire même pour cette raison, reste pour
partie arbitraire. Un consensus global se dégage toutefois de notre panel de réponse
d’experts et ne mettait pas en cause le fondement de la méthode.
Enfin, il est toujours possible d’affiner cette étude, en considérant chaque enjeu comme
un véritable système, « au sein duquel de multiples composantes possèdent chacune une
vulnérabilité propre » (Gleyze, Reghezza, 2007). Des études spécifiques impliquant des
connaissances et un savoir-faire très spécialisé dans ces domaines sont donc nécessaires
si l’on souhaite travailler à un fort niveau de précision.
132
Conclusion générale
Les écosystèmes naturels forestiers et préforestiers du BVT ont subi, au cours de leur
histoire, d’importants changements dans le temps et dans l’espace sous l’action de
plusieurs facteurs dont notamment les facteurs anthropiques et les contraintes écologiques
qui les rendent de plus en plus vulnérables aux changements climatiques. Le présent
travail réalisé dans le BV de Tensift, a pour objectif est de tracer l’évolution de la
dynamique de l’occupation du sol dans le BV de Tensift entre 1984 et 2014, d’étudier les
facteurs de changement, la susceptibilité à l’érosion hydrique et la vulnérabilité aux
changements climatiques. Pour ce faire, des images satellitaires Landsat de 30m de
résolution spatiale ont été utilisées. L’exploitation des différentes données a permis
l’élaboration des cartes d’occupation du sol pour les deux dates, ensuite des traitements
dans un environnement SIG et notamment des logiciels de traitement d’images ont permis
de mettre en exergue les mutations opérées dans le BV de Tensift au cours de ces trente
années. Les facteurs de changement ont été analysés à partir des données disponibles dans
la bibliographie. L’approche utilisée pour l’étude de la sensibilité à l’érosion est basée sur
une cartographie prédictive consistant en l’identification, l’évaluation et l’intégration des
facteurs physiques de bas, tels que la pente, la lithologie et le couvert végétal ; suivie de
la phase descriptive et de validation sur le terrain. La méthode utilisée pour l’étude de la
vulnérabilité aux changements climatiques est la Méthode Spatiale Multifactorielle.
Divers facteurs ont été pris en compte selon la disponibilité des données mais aussi leur
importance dans l'évaluation de la vulnérabilité des écosystèmes forestiers face aux
changements climatiques. Les facteurs considérés sont en partie ceux identifiés comme
déterminants du changement (le facteur biophysique, le facteur climatique, le facteur
anthropozoogène, le couvert végétal) à l'issu de l'analyse de la dynamique de la
végétation. Ces facteurs individuels une fois identifiés ont été seuillés avant de les agréger
pour obtenir la vulnérabilité des écosystèmes forestiers et préforestiers du BV de Tensift
aux changements climatiques.
L’analyse des données bibliographiques révèlent qu’en plus des contraintes naturelles
telles que le relief accidenté, des terrains de fortes pentes, des substrats friables, il y a
une pression de plus en plus importante dur les ressources liées la poussée
démographique. La population du BV de Tensift a connu une augmentation dans le temps.
Elle est passée de de 2.146.967 habitants en 1994 à 2.454.530 habitants en 2004 et à
3.152.667 en 2014 ; soit des taux d’accroissement annuel moyen de 1,35% ; 2,53% et
3,92% respectivement entre 1994-204 ; 2004-2014 et 1994-2014. Un taux
d’accroissement annuel moyen de 3,92% en 20 ans (1994-2014) est très important pour
un milieu d’une telle sensibilité aux actions anthropiques. Cette pression anthropique se
manifeste par une forte pression pastorale sur les ressources, le nombre important de
délits (35 délits/an en moyenne) de diverses natures enregistrés dans les PV
d’aménagement, pour ne citer que ceux-là. L’analyse des PV d’aménagement des forêts
aménagées du BV de Tensift révèle que la forêt est la principale composante dans les
systèmes de production des communes du bassin. En effet, les systèmes de production
sont dominés par l’élevage de type extensif à base de petits ruminants. Le mode de vie
local est fortement lié aux espaces forestiers, particulièrement quand il s’agit du bois de
feu pour la cuisson des aliments et pour faire face au froid pendant la période hivernale.
De ce fait, les forêts du bassin connaissent une surexploitation et une utilisation excessive
par le biais du surpâturage et pacage illicite, et des délits de coupe de bois. A cela s’ajoute
le contexte socio-économique difficile de la population qui fait des ressources naturelles
la seule ressource et le premier recours pour les populations.
A cette pression anthropique avérée s’ajoute les effets amplificateurs des changements
climatiques. L’analyse des données de précipitations et de températures sur les 45
dernières années révèlent une tendance générale de diminution des précipitations
134
Les résultats de l’étude de la susceptibilité à l’érosion révèle que 65% du BV est d’une
sensibilité à l’érosion élevée à très élevée. Une proportion de 35% de la superficie du BV
est d’une sensibilité élevée à l’érosion et 30% d’une susceptibilité très élevée. Ces zones
concernent les terrains à fortes pentes, à cultures ou matorrals qui possèdent soit un
couvert végétal herbacé ou dégradé, avec des labours sur des terres en pente et à formation
superficielle peu résistante. Les unités moyennement sensibles à l’érosion occupent 20%
de la superficie du BV et correspondent aux affleurements à pente modérée à faible, et/ou
sont occupés par un couvert végétal dense, ou des sols où les pratiques culturales sont
appropriées. Par contre, les classes des sols à risque très faible (15% du BV) sont
localisées principalement au niveau des arboricultures et des forêts denses de chêne vert,
de thuya et des genévriers, sur des substrats résistants.
Sensibiliser la population locale vis-à-vis des rôles que jouent les formations
forestières et préforestières du BV de Tensift et l’inciter, à l’aide d’associations,
à alléger la pression sur les ressources dans le cadre d’une gestion participative
durable ;
Procéder à des améliorations pastorales pour atténuer la pression sur les
ressources forestières ;
135
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Annexes
*eq- CO2 est une abréviation pour équivalent CO2. Il s’agit de la concentration de
CO2 équivalente à la totalité des gaz à effet de serre en termes de forçage radiatif
100000
80000
60000
40000 1994
20000 2004
0 2014
Communes
Figure 32-1
350000
300000
250000
200000
150000
100000 1994
50000 2004
0
2014
Communes
Figure 32-2
150
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
50000 1994
0
2004
2014
Communes
Figure 32-3
120000
100000
80000
60000
40000
20000
0 1994
ZAOUIAT BEN…
SIDI…
SIDI ABDALLAH…
ZEMRANE…
SIDI BOU…
SIDI M'HAMED…
TAMALLALT (M)
TIZGUINE
TAFETACHTE
TOUAMA
SIDI ALI EL KORATI
SIDI CHIKER
SIDI ISHAQ
SOUIHLA
TAKATE
TAMESLOHTE
TALMEST (M)
TIDILI MESFIOUA
SIDI BOULAALAM
TIMEZGADIOUINE
SID L'MOKHTAR
TASSOULTANTE
2004
2014
Communes
Figure 32-4
40
30
20
10
0
1984-1985
1985-1986
1986-1987
1987-1988
1988-1989
1989-1990
1990-1991
1991-1992
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
1996-1997
1997-1998
1998-1999
1999-2000
2000-2001
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
Années
0
2
4
6
-8
-6
-4
-2
10,00000
15,00000
20,00000
25,00000
0,00000
5,00000
1984-1985
Takerkoust
1985-1986
1984-1985
1986-1987
1985-1986
1987-1988
1986-1987
1988-1989
1987-1988
1989-1990
1988-1989
1989-1990 1990-1991
1990-1991 1991-1992
1991-1992 1992-1993
1992-1993 1993-1994
1993-1994 1994-1995
1994-1995 1995-1996
1995-1996 1996-1997
1996-1997 1997-1998
2012)
1997-1998 1998-1999
Années
1998-1999 1999-2000
1999-2000 2000-2001
2000-2001 2001-2002
2001-2002 2002-2003
2002-2003 2003-2004
2003-2004 2004-2005
2004-2005 2005-2006
2005-2006 2006-2007
Evolution des moyennes annuelles des
2006-2007 2007-2008
annuelles à TAKERKOUST(1984-2012)
Evolution des températures moyennes
2007-2008 2008-2009
températures minima à TAKERKOUST(1984-
-8
-6
-4
-2
Température (°C)
1929
24
26
28
30
32
34
36
1930
1931
m (°C)
1932 1929
1933 1930
1934 1931
1935 1932
1936 1933
1937 1934
1938 1935
(Ouhammou, 2005).
(Ouhammou, 2005).
1939 1936
1940 1937
1941 1938
1939
1942 1940
1943 1941
1944 1942
1945 1943
1946 1944
1947 1945
1948 1946
1949 1947
1950 1948
1951 1949
1952 1950
1953 1951
1954 1952
1955 1953
1954
1956 1955
1957 1956
1958 1957
Agaiouar (1929-1980).
1959 1958
1960 1959
Agaiouar (1929-1980).
1961 1960
1962 1961
1963 1962
1964 1963
1965 1964
1966 1965
1967 1966
1968 1967
1969 1968
1970 1969
1970
1971 1971
Evolution des moyennes annuelles des températures maxima à
1972 1972
1973 1973
Evolution des moyennes annuelles des températures maxima à
1974 1974
1975 1975
1976 1976
1977 1977
1978 1978
1979 1979
Figure 47. Tendance des moyennes annuelles des températures maxima à Agaiouar
Figure 48. Tendance des moyennes annuelles des températures minima à Agaiouar
154
1980 1980
155
Figure 58. État d’érosion au niveau de la localité d’Asguine en rive gauche de l’oued
Ourika sur une formation des marnes en premier plan de la photo et au fond se sont
les schistes noirs du Viséen.