Cours Procedure Penale G2D
Cours Procedure Penale G2D
Cours Procedure Penale G2D
Plan du cours
-Première Partie : L’instruction préjuridictionnelle
-Deuxième Partie : l’instruction à l’audience
-Troisième partie : le jugement, les frais de justice et la nullité des actes de procédure
-Quatrième partie : les voies de recours
-Cinquième partie : l’exécution des jugements répressifs
-Sixième partie : les procédures spéciales
INTRODUCTION GENERALE
1. L’infraction et la peine
Une infraction vient de se commettre. L’ordre social a été troublé par ce mauvais
exemple. Il faut à tout prix rétablir l’équilibre social. Mais qui doit prendre l’initiative de la
répression ?
Est-ce éventuellement la victime de l’infraction ?
Est-ce toute personne qui s’est trouvée juste là au moment de la commission de l’infraction ?
NON.
La réaction de la société n’est pas instinctive, arbitraire et aveugle. Ce serait créer l’anarchie.
Le principe est donc que le délinquant ne subisse la peine que lorsqu’il a été condamné après
avoir été jugé par les juridictions instituées à cet effet. Pour y arriver, il faut le respect de la
procédure.
Pour punir un délinquant, il faut l’avoir d’abord interrogé, avoir enquêté sur les
circonstances objectives et subjectives de la commission de l’infraction; autant des devoirs
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que la force d’une seule personne ne peut remplir. Ainsi, en vertu du principe de la
présomption d’innocence, un examen judiciaire est indispensable avant de responsabiliser la
personne poursuivie. Aussi, l’Etat a-t-il créé trois organes distincts mais qui concourent à une
même fin :
la police judiciaire
le parquet
les cours et tribunaux
L’Etat a confié à ces organes des pouvoirs redoutables mais il a en même temps veillé à ce
que, dans l’exercice de leurs fonctions, ces organes ne puissent outrepasser leurs pouvoirs,
voire en abuser. C’est ainsi que des garanties solides protègent les justiciables (droit de se
défendre, double degré des juridictions, présomption d’innocence,…)
4. La réparation civile
La victime d’une infraction ne peut se faire justice à elle-même. Dans le passé, il a
existé la composition suivant laquelle l’auteur de l’infraction, pour échapper à la vengeance
de la victime de l’infraction, payait une indemnité souvent supérieure au préjudice subi ;
lorsque satisfaction était donnée à la victime, le coupable échappait à toute punition.
Aujourd’hui, pareille conception de la justice n’est plus de mise car l’Etat se charge de punir
le coupable ; mais il garantit également à la victime le droit d’être rétablie dans l’état et les
droits qui étaient siens avant la commission de l’infraction. Diverses peuvent être les
modalités de réparation : il peut y avoir restauration directe (restitution) ; mais le plus souvent
le tort causé étant irréversible, la victime ne peut obtenir que des dommages-intérêts
compensatoires.
Un problème cependant demeure dans l’optique de la mentalité africaine : la
conception occidentale de la réparation du préjudice causé proclame que si la punition doit
être proportionnée à la culpabilité, la réparation doit être l’équivalent du préjudice. L’on ne
s’occupe nullement de la situation sociale du délinquant. C’est ainsi que l’on peut condamner
un pauvre père à réparer un préjudice estimé à des millions de franc congolais. Non seulement
ceci est injuste car, à son tour le délinquant devient une victime de la victime originaire, mais
en sus le pouvoir juridictionnel court le risque d’être discrédité car il est certain que malgré la
condamnation à ces dommages-intérêts s’élevant à des millions de franc congolais, le
délinquant ne pourra jamais payer une pareille somme. Alors, faut- il que la juridiction
prononce une telle condamnation sachant bien qu’elle restera sans exécution possible ?
N’est-ce pas faire perdre à la justice son crédit ?
La procédure pénale est une branche du droit public, parce qu’elle organise l’exercice des
pouvoirs d’un organe d’Etat, le fonctionnement d’un service public.
Il devrait exister une répression rapide et certaine des infractions. Toutes les
règles régissant la recherche, la constatation des infractions, l’établissement des preuves et le
jugement des délinquants visent à assurer, sinon toujours la rapidité, du moins la certitude
de la répression, car la paix sociale et la tranquillité publique sont à ce prix .
Nous devons cependant relever que dans la pratique judiciaire, le procès pénal
congolais connaît une lenteur qui frise le scandale, cette lenteur s ‘explique de plusieurs
manières : l’effectif des officiers de police judiciaire et de magistrats du parquet est trop réduit
eu égard à l’accroissement du taux de la criminalité ; les moyens matériels mis à la
disposition tant des OPJ que des magistrats instructeurs sont dérisoires ; certaines habitudes
malheureuses ont été prises par les magistrats et qui rendent encore plus lourd le
fonctionnement de l’appareil judiciaire. Nous songeons spécialement à l’habitude qui consiste
à placer automatiquement en état de détention tout inculpé alors que telle n’est pas la
prescription légale.
La conséquence de cette lenteur est une perte progressive de confiance en
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Très souvent, lorsqu’il s’agit d’infractions qui provoquent une grande émotion
populaire l’opinion se montre impatiente jusqu’au point de vouloir bousculer la procédure,
notamment sur le plan du respect des droits de la défense. L’homme de la rue ne comprend
pas pour quelle raison l’on doit confier par exemple la défense de délinquants à des avocats.
Cette opinion populaire se transforme parfois en rage lorsque les bandits condamnés au
premier degré interjettent appel ou forment un pourvoi en cassation, deux de recours qui
suspendent l’exécution d’un jugement. Les dirigeants au niveau politique doivent se garder de
céder à la pression populaire. Quelque grave que soit une infraction commise, rien ne peut
permettre de priver son auteur du droit de la défense et des voies de recours.
En face des infractions qui causent un grand émoi populaire la solution pour
donner satisfaction à l’impatience populaire est d’appliquer la procédure accélérée pour les
juger, à la condition que l’infraction soit intentionnelle et flagrante.
C’est au cours du procès pénal qu’apparaissent dans toute leur ampleur les droits
fondamentaux de l’homme. Le délinquant risque ce qu’il a de plus sacré au monde : sa vie, sa
liberté, son honneur, son patrimoine,. Alors que devant le juge statuant en matière de droit
privé, l’on lui demande simplement de dire le droit applicable en ayant simplement
connaissance technique des causes. Au juge pénal, en sus de connaissances techniques, l’on
lui demande un sens profond de l’humain et du social ; car la décision que prend le juge pénal
n’est pas une solution à une difficulté juridique, il prononce de mesures d’assistance, de
surveillance, d’amendement ou d’élimination.
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L’on admet généralement que le droit pénal, discipline ayant pour objet la
qualification infractionnelle d’un acte, du comportement en l’assortissant d’une peine, relève
du fond. La Procédure Pénale en revanche qui a pour objet l’étude des règles relatives à la
recherche, à l’instruction et au jugement des infractions, relève de la forme. Ce caractère de la
procédure pénale se trouve souligné par l’expression selon laquelle la procédure pénale est le
moyen obligé d’expression du droit pénal ; c’est donc la voie d’expression et réalisation du
droit pénal en ce sens que pour se manifester et se réaliser, le droit pénal doit nécessairement
compter sur la procédure pénale. La distinction entre le fond et la forme entraîne de graves
conséquences juridiques quant à l’interprétation des lois, et quant à leur application dans
l’espace et dans le temps.
En outre le procès civil peut être tranché par un juge privé appelé « Arbitre »
lequel est désigné par les parties en conflit. De toutes ces considérations, ils résulte que
certaines règles de deux procédures ne peuvent pas être transposées du civil au pénal et vice-
versa. Pour nous en convaincre, examinons d’abord les règles communes à ces deux
procédures, avant d’examiner celles qui sont propres à chacune d’elles :
Il y a 5 règles :
La charge de la preuve
L’existence de la phase de l’instruction préjuridictionnelle
Les particularités liées à l’instruction juridictionnelle
L’effet suspensif des voies de recours
L’exécution du jugement pénal
L’action disciplinaire ne s’éteint pas par la prescription sauf en ce qui concerne l’action
disciplinaire dirigée contre un magistrat.
L’amnistie ne s’applique pas à l’action disciplinaire.
Toutefois, nous devons noter que la loi d’amnistie générale promulguée en 1982
et l’ordonnance loi n°91/002 du 08/02/1991 ont concerné aussi expressis verbis les
condamnés disciplinaires de l’ex comité central du mouvement populaire de la
révolution( M.P.R).
Bien que branche du droit public, le droit procédural pénal est néanmoins
susceptible d’interprétation. La doctrine et la jurisprudence dominantes sont d’avis que les
lois de procédure peuvent recevoir une interprétation; que l’argument d’analogie et le
raisonnement à fortiori ne sont pas prohibés. Ainsi donc les lois peuvent recevoir une large
interprétation lorsque la raison, le bon sens et l’intérêt supérieur de la justice pour lesquels ils
ont été édictée commandent cette extension. En cas de doute, la loi doit être retenue dans le
sens le plus favorable à inculpé, au prévenu ou au condamné.
L’on peut distinguer trois grands types des procédures pénales et cela en fonction
de l’évolution historique.
c’est le ministre qui assume la mission de mettre la justice en mouvement, les juges ont le
droit de se saisir eux-mêmes,
le droit de juger est l’apanage exclusif des juges professionnels spécialisés et permanents ;
les citoyens ne participent donc pas au jugement des délinquants
1. le juge joue le rôle actif dans la recherche des preuves ;
2. la procédure est de caractère écrit, secret et non contradictoire ;
3. le juge perd le droit d’apprécier librement la valeur de chaque preuve, car il est lié par
les preuves légales ;
4. la torture est admise pour arracher l’aveu considéré comme la preuve majeure.
Ce système assure à l’accusé des garanties certaines mais cependant il pêche par
certains inconvénients : les gens n’aiment pas assurer le rôle périlleux d’accusateur ; les
coupables riches et puissants peuvent acheter le silence des témoins ou les intimider.
C/ Un troisième système est appliqué. C’est le type de procédure mixte en ce sens que le
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Diverses sont les sources de la procédure pénale. Par ordre d’importance, nous mentionnons :
1. La constitution du 18/02/2006
C’est ce code qui est toujours d’application. Il faut cependant souligner que des
nombreuses adaptations sont nécessaires en vue de son harmonisation avec les mutations de
notre système de justice, qui appellent dans certains cas,la refonte de certaines de ses
dispositions.
4. Les textes légaux du temps colonial.
Dans la mesure où ils n’ont pas été abrogés soit par des textes exprès soit de
manières implicite en cas d’incompatibilité avec les dispositions constitutionnelles.
Un très grand nombre des règles applicables en procédure pénale sont contenues
dans des principes généraux du droit, ce qui permet de dire que le droit de procédure pénale
est quelque peu de nature coutumière. Faut-il légiférer sur ces principes en vue de les couler
sous forme des textes légaux ? Le débat reste ouvert.
8. La jurisprudence.
9. La doctrine.
Elle joue un rôle considérable dans le progrès et l’évolution du doit ; par ses
analyses, ses recherches et ses critiques, elle stimule le législateur à améliorer des textes
incomplets ou obscurs et elle informe le juge sur l’évolution de la jurisprudence (). Mais les
opinions doctrinales ne sont incorporées dans le droit positif qu’au moment où un usage
constant les aura fait admettre universellement et que la jurisprudence les aura consacrées ou
encore lorsque le législateur les aura coulées sous forme de loi ().
10. l’équité
L’ordonnance de l’Administration Générale du Congo du 14 mai 1886, permet
également aux cours et tribunaux, en cas de silence de la loi, de recourir à l’équité ; c’est-à-
dire au sens personnel de la justice et de l’ordre social. L’on peut définir l’équité comme
étant les sens humain de la pondération et de la conscience sociale du juge ().
Souvent, les principes généraux du droit sont contenus dans les adages.
Exemples de quelques principes généraux du droit :
Le pénal tient le civil en état
In dubio pro reo
Reus in excipiendo fit actor
Actori incumbit probatio
11. La coutume
poursuite.
sur tous les faits de nature à porter atteinte à l’ordre public et la sûreté de l’Etat. En
principe ce sont des OPJ de la PNC qui sont les auxiliaires attitrés et permanents des
officiers du ministère public.
B/ HABILITATION ET SERMENT
Un OPJ ne peut exercer généralement les attributions attachées à sa qualité d'O.P.J., ni
se prévaloir de cette qualité qu'après avoir été personnellement habilité par le procureur de la
République du ressort du tribunal de Grande instance et prêté entre ses mains le serment
suivant : « je jure fidélité au Président de la République , obéissance à la constitution et aux
lois de la République Démocratique du Congo, de remplir fidèlement les fonctions qui me
sont confiées et d’en rendre loyalement compte à l’Officier du Ministère Public ».
L'habilitation ainsi que la prestation de serment donnent lieu à l'octroi à l'OPJ d'un
numéro identification et d'une carte d'officier de police judiciaire (art.8). Le procureur de la
République accorde ou refuse par décision motivée l’habilitation à exercer les attributions
attachées à la qualité d'OPJ.
exercer ses attributions, le Procureur de la République peut suspendre cette habilitation pour
une durée maximum de 6 mois ou la parer à titre définitif (art. 13) . Lorsqu'il envisage de
suspendre ou de retirer l'habilitation, le Procureur de la République dresse préalablement à l'
OPJ concerné une demande écrite réclamant ses explications sur les faits qui lui sont
reprochés; si les circonstances l'exigent, il peut ordonner une enquête (art. 14).
L'OPJ dont l'habilitation a été suspendue ou retirée est tenu de remettre sa carte
d’OPJ dès la notification de la décision du Procureur de la République: à l'expiration du délai
de suspension, la carte lui est restituée de plein droit et il reprend le plein exercice de ses
attributions; en cas de refus eu de retrait de l'habilitation, l'OPJ ne peut être réhabilité à
nouveau que sur décision du Procureur Général de la République; lorsque le refus ou le retrait
d'habilitation est dû à un manque de connaissance; la réhabilitation ne peut avoir lieu que si
l'OPJ a suivi les cours de perfectionnement et satisfait aux examens organisés dans un centre
agréé par le Ministère de la justice (art 16).
D/ ACTION DISCIPLINAIRE
Le Procureur de la République exerce l’action disciplinaire sur les OPJ.
saisie hormis celle qui implique une perquisition (art.24). Les Agents de police judiciaire sont
placés sous la direction des OPJ sous les ordres desquels ils exercent leurs fonctions et la
surveillance du Ministère Public ; ils rendent compte verbalement ou par écrit sous forme de
rapport des opérations qu'ils effectuent ainsi que des constatations qu'ils font ; leurs
déclarations sont reçues sur PV dans les formes ordinaires d'audition des dénonciateurs ou des
témoins (art.25). Les Agents de police judiciaire n'ont pas qualité pour décider seuls des
mesures de saisie ou d'arrestation, toutefois, en cas d'infraction flagrante ou réputée telle, ils
peuvent se saisir de la personne suspecte à charge de la conduire immédiatement devant
l'officier du Ministère Public ou l'OPJ le plus proche; ils peuvent dans les mêmes
circonstances et sous les mêmes conditions procéder à la saisie des objets sur lesquels pourrait
porter la confiscation prévue par la loi et de tous autres qui pourraient servir a conviction ou à
décharge (art.26).
§.2. Du comportement des OPJ et APJ (art. 27, 28, 29 et 30 de l’ordonnance précitée)
Introduction
Les Magistrats du Ministère Public s'appellent aussi Magistrat débout parce qu'ils
se lèvent à l'audience pour leurs réquisitions, ceci par opposition aux juges ou Magistrats
Assis parce qu'ils restent dans cette position durant les audiences L'expression "Magistrat du
Parquet" vient de ce que. Dans l'ancien régime français, les Procureurs et Avocats du Roi ne
siégeaient pas sur l'estrade à côté des juges, mais sur le parquet de la salle d'audience comme
les justiciables et les représentants de ceux-ci. Cette expression est restée bien qu'actuellement
les Magistrats du Ministère Public se trouvent placés sur l'estrade sur le même plan que les
juges ().
L'action publique est celle qui a pour but la répression de l'infraction considérée
comme ayant porté atteinte à l'ordre social et qui a pour objet l'application d'une peine ou
d'une mesure de sûreté au délinquant. Ainsi exercer l'action publique, c'est saisir les tribunaux
répressifs et soutenir devant eux l'accusation en vue de faire punir les coupables, il y a
cependant lieu de noter que quand le Ministère public ouvre un dossier d'instruction
préparatoire (RMP), il exerce déjà l'action publique. Mais la saisie du Tribunal constitue le
temps fort, le moment culminant de l'exercice de l'action publique.
Cependant, dans le système ayant prévalu jusqu’au 18 février 2006, il est requis
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L’exercice de l'action publique dans toute sa plénitude et devant toutes les juridictions
de son ressort appartient au Procureur Général près la Cour d'appel qui exerce, sous
l'autorité du Ministre de la justice les fonctions du Ministère Public près toutes les juridictions
établies dans le ressort de la Cour d'appel (art. 13 du code de l'organisation et de la
compétence judiciaires du 31 mars 1982).
Ainsi, les fonctions du Ministère Public, y compris l'action publique du Procureur
Général près la cours de cassation s'exercent uniquement près cette cour.
Le Procureur Général de la République dispose d'un droit de surveillance et
d'inspection sur les Parquets généraux près les Cours d'Appel.
3. L'autorité du Ministre de la justice sur les Magistrats des Parquets
En principe, le Ministère Public a le droit, le devoir d'exercer des poursuites, chaque fois
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qu'une infraction est portée à sa connaissance. Néanmoins, dans certains cas, le pouvoir du
Ministère Public se trouve soit paralysé soit limité, et ce pour diverses raisons notamment en
raison de la qualité de l’inculpé.
de la qualité de l’inculpé (cas des inculpés hommes politiques, membres du
gouvernement, chef coutumier, chef religieux et quelques fonctionnaires de
commandement, ainsi qu’en cas des agents diplomatiques et consulaires).
Poursuite subordonnée à la plainte de la partie lésée : c’est le cas des infractions
d’adultère, de grivèlerie, de harcèlement sexuel, la concurrence déloyale, les infractions au
droit d’auteur, les infractions commises à l’étranger, les poursuites en matière fiscale et
douanières, etc.
5. L'extinction de l'action publique
L’extinction de l'action publique constitue un obstacle permanent qui empêche
définitivement de saisir les juridictions compétentes. Diverses et multiples sont les causes
d'extinction de l’action publique:
a) Le décès du délinquant
En cas de décès du délinquant, l'action publique est éteinte : si l’action publique n'avait pas
encore été mise en mouvement, elle ne pourra plus l'être ;
Si le procès pénal est déjà engagé, la juridiction saisie devra rayer l'affaire du rôle sans
pouvoir prononcer sur l'action ni sur les frais, qui devraient demeurer à charge de l'Etat. Si
dans l’ignorance du décès, le Ministère public avait mis l'action publique en mouvement, et
qu'un jugement ait été prononcé celui-ci est nul et le tribunal qui l’a rendu peut rapporter sa
décision même si entre temps celle-ci avait acquis l’autorité de la chose jugée.
b) L’amnistie
C'est par une loi qu'est décrétée l'amnistie. Lorsqu'elle intervient après q’une
condamnation définitive a été prononcée, l'amnistie est une cause d'extinction des peines. Si
elle se produit avant que le jugement soit passé en force de chose jugée, l’amnistie éteint
action publique. L'effet principal de l'amnistie est de faire perdre au fait amnistié son
caractère délictueux : notons cependant que l'amnistie peut-être personnelle c'est-à-dire
accordée à certaines catégories de délinquants (ex: anciens combattants, etc.); en ce cas elle
ne produit son effet "extinctif qu'à l'égard des coupables identifiés.
L' amnistie peut aussi être subordonnée à l'accomplissement d'une condition ,
exemple : payement préalable de l'amende par le délinquant. Nous verrons plus loin les effets
de l'amnistie sur l'action civile.
d) Transaction
En principe, il est impossible que l'action publique s'éteigne par une transaction intervenue
entre le coupable et les représentants de la société; en effet, l'on admet en doctrine, de manière
unanime, que le Ministre public est sans droit pour disposer valablement de l'action publique;
il ne peut s'engager à ne pas mettre l'action publique en mouvement ni renoncer à en
poursuivre l'exercice une fois qu'il l'a mise en mouvement; il ne peut non plus renoncer à
attaquer les décisions judiciaires rendues. Mais ce principe connaît des exceptions :
-Je rappelle d'abord le pouvoir de transiger reconnu par la loi, à la Banque du Congo pour les
infractions à la législation de change; de même que le pouvoir de transiger reconnu au service
de douanes pour les infractions commises en matière douanière, le service des contributions
dispose aussi des pouvoirs de transiger.
-La transaction pénale est admise en ces matières où l'amende revêt un caractère indemnitaire.
Toutefois considérée sous l'angle de la moralité, la transaction pénale consolide les critiques
souvent formulées a l'endroit de l'Etat qui accepte que de nombreux trafiquants sollicitent et
obtiennent des transactions même onéreuses, pour échapper aux poursuites; l'opinion publique
a parfois l'impression qu'il suffit d’être assez riche pour éviter la répression pénale ();
-Le droit Congolais connaît un autre cas de transaction pénale, qui est prévu par l’art. 9 du
code de procédure pénale : l'amende transactionnelle, que nous aurons l'occasion d'étudier en
détail plus loin.
e) Nouvelles techniques de désengorgement :
-Dépénalisation
-Déjudiciarisation
f) Retrait de plainte
En principe, la plainte simple n’a pas pour effet de mettre en mouvement une action
publique ; c’est ainsi que son retrait est sans influence sur le sort ultérieur de cette action.
Mais en France, l’art. 6 alinéa 3 code de procédure pénale regarde comme un cas d’extinction
de l’action publique « le retrait de la plainte, lorsque celle-ci est une condition de la
poursuite ».
Qu’en est-il en Droit congolais ?
Je rappelle qu’en Droit congolais, nous connaissons sept cas où l’exercice de l’action
publique est subordonné à une plainte préalable de la victime de l’infraction :
Adultère
Grivèlerie
Infraction aux droits d’auteur
Outrage envers les corps constitués, les membres et les dépositaires de l’autorité ou de la
force publique
La concurrence déloyale
La contrefaçon en matière de propriété industrielle
g) La prescription de l’action publique
1. Notion
La prescription est un droit accordé par la loi à l’auteur d’une infraction de ne pas
être poursuivi depuis la perpétration du fait après l’écoulement d’un certain laps de temps
déterminé par la loi.
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2. Fondement de la prescription
L’on invoque enfin l’idée de dépérissement des preuves ; au fur et à mesure que le
temps s’écoule depuis que l’infraction a été commise, les preuves disparaissent ou du moins
perdent beaucoup de leur valeur. Plusieurs années après la commission de l’infraction ; il
serait difficile d’en découvrir des traces et indices ou de les chercher du moins, ces derniers
qu’on pourra trouver auront peut-être été oubliés ou ne seront que vagues et imprécis.
En exerçant l’action publique dans ces conditions, l’on court le risque d’une erreur
judiciaire ; l’éviter dans l’intérêt même de la justice et de la société suggère que le mieux
serait de renoncer à l’exercice de l’action publique. Sur la plan de la doctrine classique, le
fondement de la prescription de l’action publique est critiquable ; en effet, l’on se refuse à
admettre que le temps est à même d’amender le délinquant ou de neutraliser son
comportement dangereux.
L’on estime aussi que l’impunité qu'entraîne la prescription de l’action publique
constitue un encouragement à persévérer dans la délinquance.
Considérée sous l’angle de la dimension culturelle, la prescription de l’action
publique constitue aussi un encouragement à persévérer dans la délinquance.
Je rappelle ici l’opposition fondamentale qui sépare la conception juridique
occidentale caractérisée par la sécurité juridique et la conception juridique traditionnelle de
l’Afrique caractérisée par la moralisation du droit.
3. Délais de prescription de l’action publique
qui ne sont punies que d’une peine d’amende, le délai de prescription est de trois ans ;
-pour les infractions pour lesquelles le maximum de la peine dépasse cinq ans
d’emprisonnement ou qui sont punies de la peine de mort, le délai de prescription est de dix
ans.
Sans entrer dans tous les délais que vous aurez à approfondir dans le cours de
droit pénal, retenons qu’en ce qui concerne l’infraction instantanée, le point de départ est fixé
au jour de l’acte délictueux, en ce qui concerne les infractions dites continues, successives
(ex. recel des choses) , le point de départ est fixé au jour où prend fin l’état délictueux, en ce
qui concerne les infractions d’habitude, le point de départ est fixé au jour du dernier
manifestant l’état d’habitude.
4) L’interruption et la suspension de la prescription de l’action publique
A) L’interruption
mandats d'amener et d'arrêt ; Les citations à prévenu ; Les visites domiciliaires ; Audition d'un
témoin ; Instruction faite à l'audience ; La citation directe ; Une commission rogatoire sur un
ensemble des faits délictueux ; Les jugements de condamnation non encore passés en force de
chose jugée ;
Ne constituent pas des actes d’interruption: Une lettre d'un OPJ adressée au magistrat
instructeur et contenant certains renseignements sur l'inculpé ou les témoins ; Un rapport
administratif ; La notification de l'appel au Ministère public ; La plainte de la partie lésée
parce qu'elle n'engendre par elle-même aucun effet légal.
N.B. : À notre sens, c'est à tort qu'une certaine jurisprudence considère la déclaration d'appel
d'un prévenu comme non interruptive de prescription car elle opère la saisie de la juridiction
d'appel.
B) La suspension de la prescription de l'action publique
Le principe d'égalité des délinquants pose comme règle essentielle, que tout
délinquant, quelle que soit sa nationalité, quel que soit son rang social, est soumis à l'action
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Mais ce principe souffre des exceptions importantes fondées sur les immunités
d’ordre politique, Judiciaire ou familiales.
1. Les immunités politiques
Les réfugies politiques reconnus comme tels par un pays jouissent aussi de
l'immunité politique et ce en application de la convention de Genève du 28 juillet 1951.
Au plan strictement scientifique. On ne peut pas parler de l'immunité politique des
membres du Gouvernement qui jouissent plutôt de l'inviolabilité dans ce sens que leur
poursuite pénale doit faire l'objet d'une décision de l’assemblée nationale qui en quelque sorte
doit autoriser cette poursuite.
2. Les immunités familiales
La force des liens de famille est assez puissante et légitime dans certains cas . En
France, le législateur prévoit l'existence d'immunités particulières.
II en est ainsi dans les cas suivants :
a) les parents et alliés jusqu'au 4ème rang sont à l'abri de poursuites pénales lorsqu'ils ont
sciemment recelé de leurs proches qu'ils savaient être l'auteur d'un crime ou qu'ils
savaient recherché pour ce fait par la justice, ou l'ont soustrait ou ont tenté de le
soustraire aux recherches ou l'ont aidé à se cacher ou à prendre la fuite ;
b) les parents et alliés bénéficient également de l’immunité lorsque, connaissant la
preuve de' l'innocence d'une personne incarcérée ou condamnée, pour crime ou délit, il
se sont abstenus d'en apporter immédiatement le témoignage aux autorités;
c) les vols, les escroqueries et les abus de confiance commis entre époux, entre
ascendants et descendants ou entre alliés aux mêmes degrés ne peuvent donner lieu à
des poursuites pénales, mais seulement à des sanctions civiles.
Le droit Congolais prévoit deux cas d'immunité familiale, mais le second pose problème:
-L'art 64 du code pénal punit de six mois à 2 ans d'emprisonnement, ceux qui auront recelé
ou fait receler les personnes qu'ils savaient être poursuivies ou condamnées du Chef
d'infraction que la loi punit de mort ou 5 ans d'emprisonnement. Sont exemptés de cette
disposition, les ascendants ou descendants, époux ou épouse même divorcés frères ou sœurs
des détenus évadés ou leurs alliés aux degrés.
-Un cas douteux d'immunité familiale est celui qui est prévu par l'art. 217 du code pénal qui
punit comme receleur, en matière d'infraction d'atteinte à la sûreté intérieure ou extérieure le
l’Etat. Celui qui recèlera sciemment les objets ou instruments ayant servi à commettre
infraction ou les objets matériels ou documents obtenus par l'infraction, se trouvera également
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poursuivi comme receleur, celui qui détruira, soustraira, recèlera, dissimulera ou altérera
sciemment un document, public ou privé de nature à faciliter la recherche de l'infraction, la
découverte des preuves ou le châtiment des auteurs.
A) La doctrine classique
Traditionnellement il a toujours été affirmé que les 0 M. P. sont des agents du
pouvoir exécutif auprès des tribunaux. En droit Congolais, pareille affirmation trouve son
appui sur l'art. 6 du code l'O.C.J. qui dispose : « Le Ministère public surveille Inexécution des
actes législatifs, des actes réglementaires et des jugements » II poursuit d'office cette
exécution dans les dispositions qui intéressent l'ordre public. Ainsi donc. agents d'exécution .
donc fonctionnaires, les OMP doivent recevoir des ordres du gouvernement, mais la même
doctrine classique prend la précaution d'ajouter que les O.M.P sont aussi magistrats puisqu'ils
concourent à l'audience, à l'interprétation et à l'application de la loi et en cette dernière qualité,
ils ont la liberté de parole. En effet, argue-t-on, les O.M.P. sont principalement fonctionnaires
et subsidiairement magistrats; fonctionnaires dans l'ensemble de leurs attributions, ils
deviennent magistrats à l'audience dans la mesure où ils gardent le droit de faire connaître leur
opinion ().
B) La doctrine de Madame RASSAT LAURE
Dans sa thèse de doctorat « le Ministère public entre son passer et son avenir », Mme
Rassat s'élève contre la conception classique qui considère les magistrats du parquet comme
des simples agents de l'exécutif; en effet soutient-elle, si dans l'ancien droit les O.M.P étaient
les agents du pouvoir royal auprès des tribunaux agissant au nom du Roi et sur sa délégation,
c'est parce que le Roi était souverain, or depuis la révolution française la souveraineté
appartient à la nation ;les officiers du Ministère Public sont donc et ne peuvent donc être que
les représentants de la nation et c'est par le fait d'une erreur évidente que la doctrine soutient
encore unanimement qu'ils sont les agents du pouvoir exécutif auprès des Tribunaux ().
La conséquence en est que Représentant de la Société auprès des tribunaux, le
Ministère public se fait auprès de ceux-ci l'interprète de la volonté de celle-ci Or dans un
régime représentatif, la volonté nationale se manifeste par le vote de la loi et par le choix du
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gouvernement; le Ministère public doit donc veiller à la fois au respect de la loi et à l'intérêt
du gouvernement.
Il n'est pas vrai qu'en ce qui concerne la mise en mouvement de l'action publique, les
O.M.P ne sont que des fonctionnaires chargés d'exécuter les volontés du gouvernement, sans
que la considération de la loi ait à intervenir; en effet, le M.P. est lié par le principe de là
légalité des infractions et des peines, ce qui lui interdit de poursuivre si aucune loi pénale n'a
été violée;
La conséquence de ce principe est que la distinction traditionnelle entre l'O.M.P,
fonctionnaire dans son parquet et le magistrat à l'audience où il devient l'homme de la loi est à
condamner car, la considération de la loi a grande importance et même plus à l'origine du
procès pénal que pendant son déroulement.
Enfin pour conclure, Mme Rassat affirme que dans l'exécution des ordres du
gouvernement. les O.M.P doivent distinguer entre l'intérêt de !a loi et l'intérêt du
gouvernement. Le M.P. est seul compétent pour apprécier la légalité des poursuites, il n'en est
pas de même de l'opportunité des poursuites au plan politique, social, économique, laquelle
relève de la politique gouvernementale.
C. 1. Il est incontestable que l’O.M.P. se doit d'exécuter les textes légaux et réglementaires.
Nous marquons des réserves quant au pouvoir qu'aurait le Ministère Public de refuser
cette exécution arguant soit du caractère non démocratique du pouvoir établi soit du
caractère antisocial des décisions à exécuter car. En ce cas, il s'agit d'une appréciation
Individuelle donc susceptible d'être partisane
C.2. En ce qui concerne les ordres venant du Ministre de la justice, la base d'exécution de ces
ordres doit être le principe de la légalité des infractions et les peines.
C.3. Nous nous refusons pour notre part à considérer le Magistrat du parquet comme ayant
une nature hybride qui consisterait à être à la fois. "fonctionnaire" et "magistrat". Le
Magistrat du parquet reste magistrat aussi bien durant l'instruction préjudictionnelle
qu'à l'audience.
Le Ministère public est en toute matière pénale et à tout moment l'organe de la loi
chargé de l'interpréter. Ce qui impose l'unité du M.P. puisque le fondement de l'action est
identique. Il n'y a qu'une action du parquet à laquelle son chef imprime une direction unique.
C'est l'origine du principe de la plénitude d'exercice de l'action publique, qui appartient au
Procureur Général près la Cour d'Appel.
-Le pouvoir propre des chefs de parquet. En vertu de ce pouvoir, ils peuvent poursuivre
sans l’ordre ou même contre l'ordre de leurs supérieurs. Les poursuites engagées sans l'ordre
ou même contre l'ordre de leurs supérieurs sont réguliers et valables; le chef hiérarchique
dont les ordres ont été bafoués n'aura donc qu'à ouvrir l'action disciplinaire, il ne pourra
empêcher l'action judiciaire ().
-La seconde limitation est tirée de l'adage « la plume est serve mais la parole est libre »
cet adage doit être analysé pour essayer d’en dégager sa réelle portée. Pris au sens littéral.
l’adage veut exprimer un proverbe populaire, les écrits restent, les paroles s'envolent : les
juges saisis par l’action du M.P doivent répondre au réquisitoire écrit, déposé par l'OMP car
c'est dans ce réquisitoire que normalement doit se trouver l'opinion du Ministre de la Justice
dans l'hypothèse où l'action publique a été déclenchée sur son injonction. Le réquisitoire oral
du ministère public a seulement une influence de fait sur le juge qui n'est pas tenu d'y
répondre.
L'interprétation littérale se heurte cependant à une objection ; les réquisitions orales du
M.P ne sont pas une simple plaidoirie comme celle des particuliers, elles sont actées par le
greffier et normalement les juges doivent y répondre.
Ainsi pris en son sens littéral, l'adage est dépourvu de toute justification. Seul le sens
rationnel permet de donner à l'adage sa véritable portée: le pouvoir exécutif peut imposer au
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parquet des actes, mais il ne peut lui imposer une opinion, il peut prescrire une poursuite, un-
appel, un pourvoi mais ne peut pas enchaîner cette opinion.
Bien que subordonnés hiérarchiquement, les Officiers du M.P. sont cependant libres
dans ce sens que seuls l’intérêt supérieur de l’ordre public peut guider leur action répressive.
Cette liberté se traduit par deux principes :
2.1. Principe de l’indépendance des Officiers du M. P : les O.M.P sont d'abord
indépendants des juges. Ceux-ci ne peuvent pas se permettre de blâmer les magistrats du
parquet dans leurs décisions ou dans leurs paroles : ils ne peuvent pas non plus donner des
injonctions de poursuite aux magistrats du parquet.
2.2. Principe de l'irresponsabilité de l’OMP : Le principe de l'irresponsabilité du M;P. se
limite au fait que l'Officier du Ministère Public ne peut être condamné aux frais ou à des D.l.
si le prévenu est acquitté ou si l'inculpé bénéficie d'une décision de classement sans suite pour
absence d'éléments constitutifs de l'infraction. Cependant sa responsabilité peut être engagée
dans les cas suivants :
-Une procédure particulière dénommée la prise à partie : qui permet quand même d'assigner
l'0.M.P qui a commis le déni de justice ou un dol dans l'exercice de ses fonctions.
-Par ailleurs, il reste entendu que si, dans l'exercice de l'action publique, l'O.M;P commet une
infraction à l'endroit d’un inculpé, ou d'un prévenu, les poursuites judiciaires seront ouvertes à
sa charge, donnant ainsi à la partie lésée la possibilité de se constituer partie civile. Dans la
souci de mieux assurer la sauvegarde de la liberté des citoyens, la CNS a décidé d'indemniser
les inculpés et les prévenus pour détention abusive; elle a aussi décidé des poursuites
judiciaires et disciplinaires contre les magistrats et les OPJ responsables de cette détention
abusive.
-Le M; P. agit au nom de la société à laquelle l'infraction a porté atteinte, il n'est jamais un
juge. Dans le procès pénal il est toujours partie principale même si la juridiction a été saisie
par citation directe. En matière répressive, c'est le M.P. qui poursuit et réclame au juge
l'application d'une peine; D'où son appellation de partie publique au procès pénal.
Nous avons vu plus haut que le pouvoir de transiger qui lui est reconnu est bien limité
(amende transactionnelle).
-Le M P ne peut pas davantage, lorsque l'action publique a été mise en mouvement, se désister
et dessaisir la juridiction répressive. S'il estime que les poursuites ont été engagées à tort, et
qu'il abandonne l'accusation, le tribunal répressif ne reste pas moins saisi et il doit statuer.
-Une fois le jugement rendu, le M.P. n'a pas le droit d'acquiescer, c'est-à-dire de renoncer
expressément ou tacitement à l'exercice de voies de recours.
-Au cours de l'audience, il donne ses conclusions, il a le droit de produire tous les documents
et de donner toutes les explications qui lui paraissent utiles quitte à ce que les autres parties
aient le droit à la discussion. Sa qualité de demandeur privilégié se manifeste par le fait qu'il
peut poser directement lui-même des questions aux témoins au lieu de demander au président
de le faire. Par le réquisitoire, qui contient l'exposé des faits, il apporte les preuves et
l'application de la loi. En sa qualité de demandeur, la M. P. peut attaquer par des voies de
recours, la décision intervenue.
Introduction
II faut souligner avec force qu'il n’y a aucune obligation légale de mettre un inculpé en
détention. L'article 28, art.1 du CPP dispose: " La détention préventive est une mesure
exceptionnelle" à l'alinéa 3 de la même disposition de renchérir en proclamant que le
placement sous mandat d'arrêt provisoire est une faculté.
L'Arrestation peut être opérée par un particulier (Art. 6 CPP, voir Matière de la flagrance),
par un agent de force de l’ordre par un OPJ (Art.4, CPP; à cet effet, un P.V. de saisie du
prévenu doit être dressé. Les articles 73 - 74 de l'ordonnance n° 78/239 du 23 juillet 1978
sont venus instituer la garde à vue) ou par l'OMP (Art. 27. CPP). Celui-ci peut placer sous
Mandat d'Arrêt Provisoire au strict respect de l'article 27 du CPP. Ce MAP est valable
seulement pour cinq jours; ce délai peut être augmenté du temps strictement nécessaire. Soit
pour effectuer un voyage, soit pour achever le devoir de l'instruction préparatoire. Au delà du
terme légal, l'OMP doit formuler une requête au juge pour être autorisé par ordonnance à
maintenir la personne placée sous mandat d'arrêt provisoire en détention. Pour permettre au
juge d'exercer son contrôle, l’OMP doit lui communiquer le dossier judiciaire contenant les
éléments justificatifs que les conditions de détention sont réunies. Il se déroule une audience
en chambre du conseil, c'est-à-dire hors la présence du public. Seuls y sont admis les juges,
l'OMP, le greffier, l'inculpé et, si celui-ci le désire, son avocat ou son défenseur judiciaire
(Art. 30, CPP).
chambre du Conseil, même au degré d'appel, soit par le magistrat instructeur, soit par la
juridiction du premier ou du deuxième degré siégeant comme juridiction de fond. L'autorité
qui accorde la liberté provisoire peut assortir sa décision de la condition d paiement d'un
cautionnement. Toute ordonnance statuant sur la détention préventive est appelable. Peuvent
ainsi attaquer cette ordonnance par voie d'appel, le MP en cas du refus de la détention
préventive et i'inculpé en cas de l'autorisation ou de la prorogation de la détention préventive.
L'organe compétent pour connaître de cet appel est soit le juge du TGI pour les
ordonnances rendues par te TRIPAIX, soit la cour d'appel pour les ordonnances rendues par le
TGI (Art. 38 CPP). Le délai d'appel de 24 heures et court pour le MP le Jour où l'ordonnance
est rendue, pour l'inculpé, le jour où l’ordonnance lui est notifiée. Il faudrait noter enfin, que
depuis 1982, les ordonnances rendues en matière de détention peuvent être attaquées devant la
Cour de Cassation.
Il est à retenir qu’il y a possibilité à ce que l’inculpé libéré soit réincarcéré, et ce, pour
plusieurs raisons :
Manquement à l’une des conditions prévues pour l’octroi de la liberté provisoire ;
Lorsque le MP invoque des circonstances nouvelles graves, et qui contraignent de
réincarcérer l’inculpé.
Lorsqu’une ancienne infraction est nouvellement découverte et retenue à charge d’un
inculpé libéré.
§.2. Dispositions réglementaires qui assurent les droits des personnes détenues.
L'O.M.P. doit interroger l'inculpé, et peut le placer sous Mandat d'Arrêt provisoire
ou le mettre en liberté. Lorsque l'O.M.P estime avoir terminé l'instruction préparatoire, il
30
adresse au président du Tribunal compétent une requête aux fins de fixation de la date
d'audience. Dans certains cas cependant à la fin de son instruction l'O.M.P doit adresser à son
supérieur hiérarchique une note de fin d'instruction ayant pour but d'informer l'autorité
supérieur avant de saisir le tribunal compétent. Il est à noter que tout acte d'instruction ou
d'enquête préliminaire doit faire l'objet d'un écrit, un P.V. mandant, réquisition, ordonnance...
Nous devons également relever que tous les pouvoirs d'instruction préparatoire se
trouvent concentrés entre les mains du M.P. ; cependant, l'O.M.P,. se trouve soumis à un
double contrôle.
a) Un contrôle hiérarchique : Nous venons de voir en effet que l'0;M.P doit en certains
cas adresser un avis d'ouverture d'instruction et une note de fin d'instruction à son
supérieur hiérarchique, d'autre part tout au long de l'instruction pré juridictionnelle, à
l'application du principe de subordination hiérarchique. Il reste sous le contrôle du
procureur général près la Cour d'Appel dont i! doit exécuter les directives relatives à
l'exercice de l'action publique.
L'instruction pré juridictionnelle est secrète, c'est -à-dire que le magistrat instructeur et
l'OPJ ne révèlent à l'inculpé que ce qu'il croit utile pour le progrès de l'instruction. Toutefois
le procureur de la République peut, lorsque l'intérêt d'une enquête l'exige ou que la mesure est
impérieusement réclamée par l'opinion publique, autoriser par une décision motivée la
communication à la presse de tels éléments d'enquête qu'il précise. C'est l'OMP ou l'OPJ qui
décide des mesures d'enquête à l'insu de l'inculpé : c'est le caractère inquisitorial de
l’instruction préjuridictionnelle.
§.2.La nature des pouvoirs dont sont nantis l’OMP et l’OPJ durant l’instruction
préjuridictionnelle
En plus de pouvoir d’investigation qui appartient à tout particulier, les OMP et OPJ
disposent de pouvoirs exorbitants reconnus par la loi. C’est ainsi que certains de leurs actes
peuvent avoir une force probante légale qui s’impose à la conviction des juges. En certains
cas, la loi les autorise à agir à l’encontre des droits constitutionnels garantis aux particuliers et
dont la violation est sanctionnée par le Code Pénal. La loi autorise ainsi les arrestations, les
visites domiciliaires, les saisies de correspondances et même les explorations corporelles.
31
Les OPJ et OMP ne peuvent user de ces pouvoirs exorbitants que dans les strictes limites de
leur compétence et dans le respect de formes légales.
contre x. c'est-à-dire contre inconnu, jusqu'à ce que l'identité de cet inconnu soit découverte. Il
faut cependant dire qu'il est rare que ce genre de poursuite aboutisse; il se termine souvent par
le classement sans suite. Nous devons signaler un cas, à première vue insolite mais non
impossible. Il peut arriver qu'une personne qui vient de commettre ne infraction se présente
d'elle -même devant l'OPJ ou devant l'OMP. Le devoir de ce dernier est dans ce cas de
recevoir la déposition du comparant, un P.V. actant l'aveu d'une infraction doit être dressé.
Nous songeons au cas qui se produit dans les villes, celui de l'homicide involontaire par
accident de voiture; Il y a aussi le cas de meurtre passionnel lorsque le conjoint qui tue son
époux se constitue prisonnier en avouant son forfait. Dans ce cas, le seul de voir l'officier
verbalisateur est, après avoir acté les dires du comparant, de procéder ou de faire procéder à
la vérification de la réalité des faits avoués.
Le droit au silence
L'inculpé jouit du droit au silence. Il s'agit d'un principe généra! de droit. Ainsi les
tribunaux répressifs ne peuvent en principe retenir le manque ou le refus d'explication d'un
prévenu lorsque l'accusation est suffisamment étayée pour entraîner, à elle seule, une
conviction de culpabilité.
Mais le droit au silence devient illusoire par le seul fait que psychologiquement, le
refus l'explication de l'inculpé ou du prévenu acquiert valeur d'aveu, de non contestation de
marges retenus ou tout le moins de volonté de cacher une vérité que l'on ose révéler
Procureur: ().
Le droit d'être entendu en présence de quelqu'un
3. Le procès-verbal de saisie
Les objets saisis sont présentés à leurs détenteurs ou propriétaires aux fins de les
reconnaître et de les identifier. Ils sont paraphés par ces derniers ou marqués d'un signe
distinctif indélébile. Ils sont soigneusement décrits dans un P.V. signé par l'OPJ et propriétaire
(art 48 de l’Ord. 78/289 du 3 juillet 1978). Il existe un registre d'objets saisis (R.O.S.) qui
mentionne le genre d'objets, la date de la saisie et le numéro de l'objet saisi. Il est délivré au
détenteur des objets saisis un exemplaire ou une copie certifiée conforme du PV. de saisie, le
33
PV constate la remise de cet exemplaire (art. 53 de L'ord précitée). Tous les objets ou
documents saisis sont immédiatement inventoriés et placés sous scellés.
Le but du placement des scellés est double :
a) authentifier des pièces à conviction et des indices afin de certifier l'identité entre l'indice
relevé ou prélevé qui se trouve matériellement sous scellé;
b) protéger contre toute modification totale ou partielle, accidentelle ou volontaire.
L'on distingue trois catégories de scellés :
-scellés ouverts : qui s'appliquent aux objets à volume réduit que l'on peut placer dans une
enveloppe une boîte, un bocal ou un sac;
-scellés découverts qui s'appliquent aux objets qui ne peuvent être clos en raison de leur
volume, de leur poids ou de leur configuration : motocyclette.
-scellés couverts : qui s'appliquent aux objets que l'on peut consulter ou fouiller : ex.
document, livre, etc. ().
Les objets sous scellés ne peuvent être ouverts qu'en présence du détenteur ou s'il ne
peut ou ne veut y assister, les deux témoins choisis en dehors des personnes se trouvant sous
l'autorité l'OPJ. Le PV, d'ouverture de scellés constate au préalable qu'ils sont intacts (art. 55
de l'Ordonnance précitée). Lorsque les objets saisis ne peuvent être emportés, l'OPJ en
constitue un gardien pris parmi les personnes résidant dans le domicile ou près du local où ils
se trouvent ; il peut aussi lorsque les circonstances le permettent, placer le local sous scellé
(art. 56).
Ce genre de pouvoir ne peut être exercé par l'OPJ que dans deux hypothèses :
- soit en cas de flagrant délit
- soit en cas de délégation expresse et écrite de l'OMP.
1. Pouvoir d’enquête :
L'OMP a besoin, pour assurer une instruction approfondie d'une cause, des renseignements
divers. Ainsi doit-il interroger l'inculpé et entendre un témoin. Mais pour ce faire, il faut que
l'inculpé et le témoin comparaissent :
Pour contraindre le témoin à comparaître, la forme légale est la citation à témoin faute
pour lui d'y répondre, il peut faire l'objet d'un mandat d'amener. L'OPJ ne doit jamais lancer
un mandat d'amener contre un témoin. Sauf en cas de flagrance et que le témoin est défaillant.
Il s'agit pour notre droit, dans son état actuel, d'un principe générai de droit. Les
témoins doivent répondre aux questions qui leur sont posées. Que se passe-t-il si le témoin se
réfugie dans le secret professionnel?
La délégation judiciaire : en matière d'enquête l'O.M.P. peut demander à un OPJ de
procéder à des devoirs d'enquête, l'OMP le fait au moyen d'une réquisition d'information, il
s'agit donc d'une dérogation au principe selon lequel le pouvoir judiciaire est
incommunicable, mais elle se justifier par le fait que l'OMP débordé par de multiple dossiers,
se décharge souvent d'une partie de sa besogne sur des OPJ. Cet usage légal sans doute
témoigne cependant du glissement progressif des pouvoirs de l'OMP entre les mains de ses
'auxiliaires Officiers de Police Judiciaire Ceci peut mettre en danger les libertés individuelles
car ce serait permettre aux OPJ de prendre en main d’une façon générale la conduite d'une
instruction préparatoire. C'est une sorte de démission du Ministère public. La délégation
judiciaire a deux formes ; elle est dite ’’ limitée’’ l’OMP prescrit des devoirs précis. Elle peut
être générale suivant Les actes à accomplir, en ce cas elle invite l'OPJ à accomplir les actes
nécessaires par l'enquête relative à une infraction déterminée, ex:
1 entendre tout témoin susceptible d'éclairer la justice en telle affaire
2 exécuter tout autre devoir utile à l’instruction préparatoire.
-Les visites domiciliaires ne peuvent commencer avant 5 heures du matin, ni après 21 heures.
Les visites commencées avant dans le respect de la période légale peuvent cependant se
poursuivre la nuit sans restriction,(art22 art al 2)car la raison d'être de la restriction de
celles-ci est souci de ne pas troubler l'intimité des habitants.
Le magistrat instructeur peut cependant opérer des visites domiciliaires et des perquisitions en
dehors de la période légale, mais il lui faut adresser une requête au Président du Tribunal de
Grande instance qui doit autoriser ce genre de visite au moyen d'une ordonnance motivée, il
est admis aussi que lorsque le maître de maison est d'accord, la perquisition nocturne peut
avoir lieu sans l'autorisation du Président mais la condition est que le consentement du chef
de l'habitation soit expresse et écrit et constaté sur le P.V de perquisition qui est signé par
36
Les OPJ ne peuvent perquisitionner dans les cabinets des médecins ou des avocats
ainsi que de toute personne dépositaire par état ou par profession des secrets qu'on lui confie,
qu'en présence du Président de l'Ordre des médecins, du bâtonnier ou de president de l'ordre,
ou leur représentant . S'ils ne peuvent ou ne veulent y assister. l'OPJ s'en réfère à l'OMP (art;
60 de l'Ordonnance du 3 juillet 1978).
Elle consiste à rechercher si l’inculpé ne porte pas sur lui des objets ou documents
constituant soit l'objet de l'infraction, soit des preuves des faits infractionnels. Légalement elle
n'est prévue qu'en matière de douane ainsi qu'en droit minier (Article 14 du décret du 19
janvier 1949 relatif au régime douanier tel que modifié par décret du 21 mai 1960 et par
d'autres modifications législatives d'après l'indépendance notamment l'Ordonnance "loi n
"68/007 du 6 janvier 1968). Elle consiste en un contrôle superficiel des vêtements portés sur
le corps ainsi que dans la visite corporelle. Cependant la fouille corporelle peut se pratiquer en
procédure pénale par application du principe de la plénitude des pouvoirs d'instruction
appartenant (devolue) au Ministère Public (parquet).
Ce principe- veut dire qu'en principe tout magistrat du parquet dispose de plein
pouvoir d’instruction préparatoire qui lui permettent d’agir et de poser tous les actes rentrant
dans ce cadre de l'instruction préparatoire sauf s'il s'agit des cas relevant de la compétence
exclusive du Procureur Général Près la Cour d'Appel. Il doit être fait rapport de toute
perquisition domiciliaire et de toute fouille corporelle, le rapport est dressé immédiatement, il
est daté et contient la désignation précise de la personne dont le domicile a été visité ou qui a
été soumise à la fouille corporelle, le non et la qualité de la personne qui a procédé à ces
opérations et l'heure de perquisitions.
4. La saisie de la correspondance
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Le secret des lettres "est garanti par la constitution, sa violation est sanctionnée par le
code pénal. Toutefois dans des cas bien limités la loi admet que les autorités publiques
puissent vicier ce secret L article 24 du CPP prévoit en effet la saisie des programme lettres et
objets de toute nature confiés au service de poste et qui apparaissent indispensables à la
manifestation de la vérité. La procédure suivante doit être respectée : L'O.M.P est seul habilité
sauf flagrance a proceder comme tel. à ordonner pareille saisie sauf flagrant délit, auquel
l'OPJ peut procéder également à moins de recevoir délégation du Ministère Public. L'O.M.P.
adresse au chef du bureau postal 01 télégraphique une réquisition. Le Chef de bureau doit
remettre les télégrammes, lettres et colis visés dans la réquisition. L'O.M.P. doit ouvrir le
courrier en présence des destinataires s'ils répondent à la convocation du magistrat instructeur,
à défaut il constate son absence au procès- verbal d'ouverture. Le courrier et les objets
examinés sont ou bien saisis ou bien remis ou expédiés au destinataire avec mention de leur
ouverture.
L'O M.P peut déléguer ce pouvoir à un O.P.J. c'est la logique même qui l'exige car le
lieu où se trouve situé le bureau postal du destinataire n'est pas nécessairement le siège du
parquet, la rédaction sans équivoque de l'art. 24 du CPP fait obstacle à ce que l'OMP puisse
procéder à l'enregistrement téléphonique des conversations. Mais il est possible d'intercepter
des bandes enregistrées.
5. La réquisition à expert
Les premiers Présidents des cours d’Appel, les Présidents des tribunaux de GI et
de paix peuvent, après enquêtes et preuves et avis conforme du MP, revêtir certaines
personnes de la qualité d’interprète ou de traducteur pour remplir ces fonctions de manière
permanente auprès des juridictions ou des parquets. Mais elles doivent préalablement à
l’exercice de ces fonctions, prêter serment entre les mains des magistrats qui en prêtant
serment de remplir fidèlement le devoir de leur charge; ce serment, ils devront chaque fois le
prêter quand ils sont appelés à remplir les fonctions pour lesquelles il s sont assermentés. Ils
constituent ainsi un corps. Il n’existe pas d’autres experts, ce qui est regrettable. La prestation
de serment est au bas de la copie de la réquisition qui lui est remise à titre d’accuser de
réception mais il peut prêter serment aussi entre les mains du MP qui le désigne PV de
prestation est dressé, si l’expert peut aussi prêter serment en tête de son rapport. L’essentiel
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est que le serment soit prêté avant d’accomplir sa mission. Si l’expert refuse d’accomplir la
mission qui lui est dévolue ou s’il refuse de prêter serment, il peut être condamné par l’OMP à
une peine maximale d’un mois d’emprisonnement ou à une peine d’amande.
1° Le premier est celui du caractère contradictoire que devrait revêtir toute expertise.
2° Le second problème est celui du secret professionnel de l’expert, celui-ci ne peut pas être
considéré comme le mandataire du magistrat, obligé de lui relever tout ce qu’il a découvert
ou appris au cours de ses opérations.
L’autorité compétente pour autoriser une autopsie médico-légale est soit un Magistrat
instructeur qui peut requérir un médecin aux fins d’autopsie au niveau de l’instruction
préparatoire soit le juge au niveau du tribunal, soit enfin l’OPJ sur délégation expresse du MP
ou d’office en cas de flagrant délit.
-Déterminer la cause médicale de la mort, c’est à dire découvrir la lésion pathologique légale
ou traumatologique du décès ;
-Apporter des précisions au magistrat sur l’origine naturelle, accidentelle, ou criminelle du
décès.
Le médecin requis à cet effet, est obligé d’obtempérer à la réquisition et de prêter
serment avant de procéder à l’autopsie (Art. 48, CPP) sous peine d’une condamnation d’un
mois d’emprisonnement et/ou de peine d’amende (art. 52 CPP). L’exhumation des cadavres
par contre ne peut être autorisée que par l’autorité administrative (Gouverneur de Province,
Art. 16 de l’Ord du 14/2/1914). L’autorité judiciaire ne peut le faire qu’en cas de l’autopsie.
Ces pouvoirs sont au nombre de cinq, il s ne peuvent en aucun cas et sous quelques
prétexte que ce soit être exercés par l’OPJ, il s’agit de :
La commission rogatoire
Elle consiste pour l’OMP qui désire voir accomplir certain devoirs en dehors de
son ressort à s’adresser à un collègue pour le faire. Cette commission rogatoire ne peut se
réaliser qu’entre deux magistrats de même rang. Elle ne doit pas être confondue à la
réquisition d'information dans laquelle s'opere par des relation verticales il y a délégation de
pouvoir. Ici. l'OMP s'adresse à un O.PJ. et lui demande d'accomplir un certain nombre de
devoirs en matière judiciaire c la recusition de l'information. Les relations sont donc ici
verticales. Il est à noter que la commission rogatoire peut émaner aussi de l'étranger. Dans ce
cas trois principes doivent être respectés:
SL'infraction flagrante
L'infraction est réputée flagrante lorsqu'une personne est poursuivie par la clameur
publique ou lorsqu'elle se trouve porteuse d'effets, d'armes, d'instruments ou papiers faisant
présumer qu'elle est auteur ou complice pourvu que ce soit dans un temps voisin de
l'infraction. C'est la fragrance par présomption ()
Est assimilée à une infraction flagrante ou réputée telle, toute infraction commise
même après un certain temps; dans une habitation dont le chef requiert de l'OPJ de venir la
constater (art. 83 al.3 de l'Ord. N° 78/289 du 3 juillet 1978 relative à l'exercice des attributions
d'OPJ et APJ). C'est la flagrance par assimilation (). L'expression "temps voisins" peut
donner lieu à des divergences dans son interprétation : de toute façon cette expression vise un
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temps plus long que celui de l'infraction qui vient de se commettre, notion en laquelle on sent
plus de fraîcheur du point de vue de la temporalité. Il est recommandé aux OPJ de ne pas
interpréter largement ces diverses expressions au point de rendre la notion de flagrance trop
élastique, les juges, au contraire, doivent resterer réceptifs dans l'accueil de cette notion, ils ne
doivent évidemment pas en abuser.
En cas d'infraction flagrante ou réputée telle, la loi étend les pouvoirs des OPJ et
de L'OMP. Disons qu'habituellement il a la plénitude des pouvoirs d'instruction préparatoire,
la flagrance de l'infraction n'ajoute pas grand chose à ses pouvoirs, la seule exception est
qu'en cas de flagrance, il peut se passer de la permission du président du tribunal de grande
instance pour faire la réquisition à médecin aux fins d'exploration corporelle.
-La loi prévoit même que l'OPJ peut être contraint d'utiliser la force en procédant à
l'arrestation de tout résistant qui opposerait quelque résistance à la garde à vue (art.5 du CPP).
Cette espèce de garde à vue n'est pas à confondre avec celle prévue par l'art. 73 al.2 de
l'officier du 3 juillet 1978, relative aux attributions des OPJ. L'OPJ à compétence générale
possède les pouvoirs déterminés à l'art. 5 du CPP lorsque le chef d'une habitation le requiert
de constater infraction commise à l'intérieur de cette habitation (art.8 du code de procédure
pénale).
En principe les P.V. établis par l’OPJ sont transmis directement à l'autorité judiciaire dont il
relève.
enfin de l’une ou de l’autre façon, les OMP vérifient si les faits portés à leur connaissance
constituent des infractions à la loi pénale.
A supposer que vérification faite, ils arrivent à la conclusion qu’il y a eu bel et bien
commission des infractions, la question qui se pose est celle de savoir s’ils sont
obligatoirement tenus d’engager des poursuites ou peuvent-ils décider de ne pas poursuivre ?
-La théorie de la LEGALITE des poursuites : selon cette théorie, tout délinquant, quel
qu’il soit ou quelle que soit l’infraction grave ou mineur, qu’il a commise, doit
obligatoirement être en jugement, car il y a de la parfaite égalité de tous devant la loi.
La loi quelque soit sa rigueur, quelles puissent être les conséquences humaines, sociale et
économique de sa stricte application, doit être respectée en n’importe quelle circonstance.
Il est à souligner que cette théorie se révèle être trop rigide en exigeant que toute infraction
soit punie et que tout coupable soit châtié. D’où la nécessité de la deuxième.
-La théorie de l’opportunité des poursuites : selon laquelle des poursuites pénales
pourraient causer un malaise plus grand et produire un préjudice plus considérable que le
dommage résultant de l’infraction.
Le Congo a opté pour ce système. L'on peut se poser la question de savoir quelle
est la base legs du classement sans suite. Nous avons l'article 44 du code de la procédure
pénale qui dispose que lorsque le Ministère public décide qu'il n'y a pas lieu de poursuivre, il
doit donner en même temps mainlevée de mise en détention préventive. Mais cette base est
trop laconique, la base légale attendue doit préciser : les motifs de classement. Les
conséquences de cette décision et la forme par laquelle s’exprime cette décision qui doit être
normalement une ordonnance du magistrat instructeur. C'est cette lacune que la Conférer
Nationale Souveraine a comblée en prenant un acte qui a décidé de donner au classement sans
suite une de base légale élaborée.
1. L'inopportunité des poursuites. C'est le cas généralement lorsque l’abstention est dictée
par des considérations d'ordre politique, ou social, la répression serait plus punissable qu'utile
à l'ordre public.
2. La bénignité des faits
3. Vétusté des faits
4. L'absence d'un des éléments constitutifs de l'infraction;
5. La prescription de l’action publique
42
L'amende transactionnelle est une sanction pénale qui intervient avant qu'un
jugement définitif sur le fond ne soit prononcé. Elle peut être prononcée soit par l'OPJ, soit
par le MP, lesquels estiment en lieu et place d'une juridiction. L'épithète "transactionnelle "ne
signifie pas que l'OPJ ou le MP transige sur le montant mais plutôt sur le principe. Le
paiement de l'amende transactionnelle n'implique pas aveu de culpabilité d'autant plus que
l'auteur présumé de l'infraction peut se rétracter et revenir sur le paiement qu'il a effectué;
seulement lorsqu’il à satisfait à toutes les invitations qui lui sont faites par l’OPJ l'action
publique s'éteint à moins que le MP n'en décide autrement. La base légale de l’amende
transactionnelle est l’article 9 du C.P.P.
-L’action publique est irrévocablement engagée en ce sens que le Ministère public ne peut
plus retirer le dossier ni pour le compléter, ni pour le classer sans suite ou pour le classer par
le paiement de l'amende transactionnelle.
43
-La phase inquisitoriale et secrète de la procédure est terminée: le Ministère public ne dispose
plus des pouvoirs exorbitants du magistrat instructeur, les parties privées ( prévenu, partie
civile et partie civilement responsable) peuvent prendre connaissance de toutes les pièces que
le Ministère entend verser aux débats.
-Il y a "pré saisine" du tribunal, c'est-à-dire que le seul dépôt du dossier permet au tribunal
d'exercer certains pouvoirs (art. 67 du C.P.P.) :
-Le tribunal peut à la requête des parties ou d'office, lorsque la partie lésée est un citoyen
congolais ou un habitant d'un pays voisin ou des contrées voisines, prendre certaines mesures
d'instruction qui requièrent célérité. L'art. 67 du CPP porte en effet que lorsque le tribunal est
saisi, le juge peut avant le jour de l'audience et sur la réquisition de l'une des parties ou même
d'office, estime, si la partie lésée est un citoyen congolais ou habitant des contrées voisines,
estimer les dommages et intérêts, dresser les P.V. faire ou ordonner tous les actes requérant
célérité.
Signalons tout d'abord que la formulation de cet article peut donne lieu à diverses
interprétations : les termes légaux semblent viser que le moment où le tribunal est saisi donc
au moment où la citation à prévenu est signifiée. Mais la doctrine constante semble plutôt
considérer la pré saisine, c'est -à-dire le moment situé entre le dépôt du dossier et la
signification de la citation. Par ailleurs, l'on pourrait se permettre, avec raison, de considérer
que logiquement les mesures d'instruction prévues par l'art. 67 précité sont de la compétence
du résident et non du tribunal. La formulation grammaticale de l’art.67 permet cette
interprétation: "lorsque te tribunal est saisi. Le juge peut avant le jour de l'audience" ce qui
laisse entendre que le législateur distingue bien" tribunal" et "juge".
D'autre part, les mesures préalables que visent l’art.67 ne peuvent juridiquement être
que des mesures d'instruction avant l'audience et, à ce titre, elles révèlent de la compétence du
président du tribunal qui agira par voie d’ordonnance.
S'agissant essentiellement des mesures d'instruction, avant l'audience, le recours a un
jugement pour les consacrer est difficile à concevoir judiciairement. Car ne pouvant dire te
droit quand au fond, le tribunal ne pourrait en ce cas que rendre un Jugement avant dire droit,
jugement qui. dans le respect du principe du contradictoire, ne peut être rendu que
contradictoirement et publiquement; Or ce paraît exclu puisque la citation qui a saisi le
tribunal a déjà fixé la date de comparution à l'audience à noter aussi que l'art.67; dit que ces
mesures sont prises à la requête de l'une des parties, voire même d'office. Ce qui paraît
exclure une procédure contradictoire et surtout l'Idée d'une audience d'instruction dont ne voit
aucune modalité de fixation dans le respect de délais et des formalités légales. Ainsi donc la
pensée du législateur semble bien être celle de permettre au juge siégeant seul, en chambre du
44
conseil, de prendre ces mesures d'instruction, qui le seront donc par voie d'ordonnance.
L'art. 67 tel que rédigé, n'est pas limitatif : il donne au président un pouvoir
d'instruction pré juridictionnelle limité s'étendant aux faits et circonstances de l'infraction et à
l'imputabilité à condition qu'il y ait urgence et requête des parties. Cet article vise également
le Ministère public qui peut avoir intérêt à faire réquisition en vue de faire exécuter un devoir
qu'il aurait omis d'accomplir avant le dépôt du dossier ou dont l'utilité lui est apparue
seulement à cette phase de la procédure. Selon les informations en notre possession, cet article
n'a pas encore fait l'objet d'application pratique.
1. Citation à prévenu
La citation à prévenu est la voie ordinaire pour saisir une juridiction répressive. Elle
consiste à une notification faite en forme authentique au prévenu de l'ouverture des
poursuites. Elle est faite par le Ministère public, le greffier ou l’huissier.
Mais la citation directe ne sera recevable que si les faits infractionnels sont établis.
La citation directe devra donc mentionner ces faits avec indication du lieu et de la date de leur
commission. Elle doit également mentionner le préjudice avec évaluation provisoire de sa
hauteur. Enfin elle doit indiquer le lien de causalité entre le fait infractionnel et le préjudice
vanté. A défaut de l'un de ces éléments, l'action civile sera irrecevable et n'aura pas déclenché
des poursuites.
La partie civile doit citer en principe toutes les personnes qu'elle met en cause,
c'est-à-dire le prévenu et la partie civilement responsable. Le Ministère public n'est jamais
cité, car il est toujours présent à l'audience, du reste, il est toujours informé par le greffier des
citations directes qui sont faites. Notons que la citation n'est pas recevable devant la cour
suprême. Signalons ainsi que l'Ord loi n° 73-006 du 14 février 1973 interdit le recours à la
voie de citation directe à l'endroit des bénéficiaires de privilège des juridictions qui ne
pourraient faire l'objet de poursuites qu'à la seule citation d'un officier du Ministère public
( art. 54 al.2 du CPP).
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3. Comparution volontaire
La citation peut être remplacée par une simple sommation verbale faite à une personne par
l'OMP ou par le greffier de la juridiction qui devra connaître de la cause. La sommation fait
connaître le lieu et le moment de la comparution devant le tribunal. La sommation à prévenu
lui fait de plus en plus connaître la nature, la date, et le lieu des faits dont il est appelé à
répondre. Peuvent être sommés:
1 la partie lésée;
2 les témoins;
3 le prévenu;
4 la partie civilement responsable.
On appelle délit d'audience toute infraction commise dans la salle et pendant la durée
de l'audience.
L'Ord loi n° 70/012 du 10 mars 1970 qui l'organise prévoit du point de vue de la
procédure qu'en ce cas, l'infraction peut être jugée séance tenante, c'est donc une question
d'appréciation et non pas d'opportunité de juger mais de l'appréciation juridique consistant
pour le tribunal à examiner si l'infraction ainsi commise rentre ou pas dans le cadre de sa
compétence matérielle, si le tribunal décide de juger séance tenante cette infraction. Le
Président fait dresser un P.V. par le greffier, il interroge le prévenu et entend les témoins
le cas échéant, après avoir entendu l'Officier du Ministère public; le tribunal prononce
sans désemparer, les peines prévues par la loi.
Notons tout de suite que le terme " citation" vise ici toutes les citations à
comparution, c'est-à-dire qu'elle vise aussi bien la citation directe, la citation à partie
civilement responsable et la citation à témoin. Il y a cinq modalités de signification:
1. La signification à personne: C'est celle qui est fait en donnant lecture de citation en
présence du cité, à n'importe quel endroit où il se trouve à son domicile, à !a prison, au greffe
ou à tout autre lieu)
2. La signification à résidence ou à domicile: C'est celle qui est faite à résidence ou à
domicile, en y parlant à un parent, allié, maître ou serviteur. Ce n'est que si l'officier
instrumentant constate qu'il n'y a au domicile ni parent, ni allié, ni maître ou serviteur qu'il
peut signifier à un voisin ou si le cité réside dans une circonscription au chef de cette
circonscription ou au chef de groupement. L'huissier relate dans son exploit tous les incidents
survenus lors de la signification.
3. La signification par missive: C'est celle qui consiste à envoyer une copie de l'exploit sous
pli fermé à découvert. C'est-à-dire que la copie de l'exploit sera pliée et cachetée de façon à
pouvoir être lue sans briser ou déchirer le cachet mais cette copie ne sera pas mise sous
t'enveloppe. La signification par missive peut être recommandée à la poste avec
4. La signification par édit et missive: Elle est utilisée lorsque la personne à citer se trouve à
l'étranger, où elle a une résidence connue. En ce cas l'huissier fait afficher une copie de
l'exploit à la porte principale du Tribunal qui doit être saisi, il envoie une copie à l'étranger
soit directement à la personne elle-même sous pli recommandé à la poste, soit au Ministère
des affaires étrangères qui transmettra au pays de la résidence de la personne citée. En ce cas
le délai court dès le jour de l'affichage.
5. La signification par édit et publication : elle est utilisée lorsque la personne à citer n’a pas
d’adresse connue ni au Congo, ni à l’étranger. En ce cas l’huissier fait afficher une copie de
l’exploit à la porte principale du tribunal qui sera saisi, il envoie un extrait au journal officiel
sur décision du juge, un autre extrait est publié au journal que le juge détermine.
Toutes ces modalités de signification de la citation créent la présomption que la
personne citée a été avertie de la procédure.
Ce délai est augmenté du délai de distance calculé en raison d'un jour par cent
kilomètres. Les fractions supplémentaires n'entrent pas en ligne de compte, le délai de
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distance est forfaitairement fixé à trois mois si la personne citée se trouve à l'étranger ou si
son domicile est inconnue. Une vive controverse divise les doctrines et même la jurisprudence
quant au point de savoir quel est le moyen de communication qui doit servir de base pour
évaluer la distance.
Il a été soutenu que c'est la distance à vol d'oiseau qui doit être prise en
considération, la droite géographique.
La partie lésée et le témoin peuvent dans tous les cas, être cités à comparaître le
même jour sauf respect du délai de distance (art. 64 du C.C.P.). Dans les cas qui requièrent
célérité, le juge, par décision motivée dont connaissance sera donnée avec la citation au
prévenu et le cas échéant à la partie civilement responsable, peut abréger le délai de 8 jours
lorsque la peine ne dépasse pas cinq ans de prison ou ne constitue qu'une amende.
L’incapable et les personnes morales peuvent agir par la personne physique qui a
qualité pour ester en justice en leur nom ; les ayants droits de la victime ont le droit d’exercer
l’action civile devant la juridiction répressive.
Au Congo, le MP n’a pas la mission d’agir dans l’intérêt du patrimoine des personnes
publiques, chaque personne publique agit par ses organes propres.
Toutes les juridictions peuvent recevoir l’action civile pour la réparation du dommage
causé par une infraction, même devant une juridiction militaire, l’action pour la réparation
civile du dommage causé par une infraction peut être poursuivie par la partie lésée ou se
constituant partie civile en même temps et devant les mêmes juges que l’action publique. Il en
est de même des demandes des D.I. formées par le prévenu contre les co-prévenus.
Il s'agit plutôt des conditions relatives au droit pour la victime d'être présente au
procès pénal, et de payer les frais de consignation. D’où, il est requis :
-La nécessité d'avoir la capacité d'agir en justice.
-L’établissement de la faute
-L'exigence d'un dommage pénal
-Le rapport de causalité entre la faute et le dommage
L'action civile connaît une issue variable selon le sort réservé à l'action publique. Ainsi:
1. Si le tribunal répressif est incompétent matériellement il y aura irrecevabilité de
l'action civile
2. Si le prévenu est acquitté. Sa juridiction répressive se déclare incompétent pour
connaître de l'action civile.
3. Si la loi pénale est abrogée, l’action publique devient sans objet toutefois l'on continue
à soutenir que; l'action civile doit recevoir une suite car le préjudice a été causé au
moment de la commission de l'infraction, c'est-à-dire bien avant que l’abrogation
intervienne.
4. Si l'action publique est déclarée fondée, donc si le prévenu est condamné, l'action
civile peut être fondée ou non selon que la partie civile aura ou non prouvé notamment
le lien de causalité entre te fait dommageable et le préjudice subi.
5. En cas de prescription de l'action publique intervenue en cours d'instance, il y aura un
jugement qui va constater la prescription de l'action publique, mais la juridiction
répressive reste compétente pour statuer sur l'action civile valablement intentée avant
que la prescription ne soit acquise.
6. En cas de décès du prévenu, survenu avant la constitution de la partie civile, celle-ci
sera déclarée irrecevable de son action au pénal; car il y a prescription de l'action
publique. Elle pourra toujours introduite une demande en justice devant les juges civils
contre les héritiers du prévenu. Le décès du prévenu pendant l’instance ne dessaisi pas
la juridiction de l’action civile portée devant elle, seule sera constatée, la prescription
de l’action publique.
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7. En cas d’amnistie, il faut retenir que si l’amnistie intervient avant le procès, le juge
répressif constatera que les faits sont établis mais acquittera le prévenu, il est alors
incompétent pour statuer l’action civile. Si l’amnistie intervient au moment ou le
procès est pendant, le tribunal est obligé d’examiner la prétention de la partie civile car
la loi en décrétant l’amnistie n’a pu effacer que le caractère infractionnel du fait, elle
n’a pas anéanti le fait en lui-même
L'action civile intéresse essentiellement des droits privés dont le titulaire a entière
disposition; c’est dire que le titulaire peut renoncer à toute prétention aux dommages et
intérêts. Mais pour être régulier, le désistement doit recevoir l'approbation du prévenu qui
pourrait avoir intérêt à le refuser en vue d'introduire une demande reconventionnelle pour
action téméraire et vexatoire.
8. L’application de l'action civile des adages:" ELECTA UNA VIA NON DATUR RECURSUS
AD ALTERAM" et " LE CRIMINEL TIENT LE CIVIL EN ETAT".
-Cet adage interdit à la juridiction civile de poursuivre l'examen de l'action civile dès que
l'action publique est mise en mouvement, et si l'action publique a déjà été mis en mouvement.
Le même adage impose d'attendre, pour saisir la juridiction civile, qu'un jugement définitif sur
l'action publique soit rendu. Ce qui est jugé au pénal doit être regardé comme la vérité; ainsi
on évite une contradiction possible entre les décisions rendues par les deux juridictions.
Les conditions d’application de l'adage sont :
-L'action publique doit avoir été effectivement mise en mouvement devant la juridiction
répressive compétente soit par citation à prévenu, soit par citation directe soit encore par la
conduite immédiate de délinquant devant la barre du tribunal en cas d'une infraction
intentionnelle flagrante.
-Le sursis a statuer ne peut être ordonné que si l'action publique et l'action civile sont relatives
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aux mêmes faits. Rigoureusement parlant, ou aux faits connexes. C'est-à-dire que l’action
pénale ait de l’influence sur l’action civile.
-L'exigence de l'identité des parties entre les deux instances. Il paraît préférable de ne pas
exiger cette identité; car la contradiction des décisions est à craindre par exempte si au civil
on poursuit la personne civilement responsable de l'infraction ou si le demandeur civil est un
tiers.
En droit congolais, cet adage n'est consacré par aucun texte légal, mais il s'applique en
tant que principe général de droit.
II y a deux procédés :
-La citation directe :la citation directe n'est donc recevable que si la juridiction répressive est
saisie de l'action publique qui détermine sa compétence principale. La partie citante, par voie
de citation directe doit définir les faits sur lesquels elle se fonde, affirmer et prouver
l'existence du préjudice, en faire une évaluation même provisoire et indiquer le lien de
causalité.
-La constitution de la partie civile en cours d'audience : lorsque le M.P. prend l’initiative
de l'exercice de l'action publique, la victime de l'infraction peut, dès le dépôt du dossier, se
joindre à cette action pour soutenir ses prétentions à la réparation du préjudice que l'infraction
lui a causé. Cette intervention peut se faire hors des audiences par une déclaration au greffe,
ou à l'audience de la cause par voie de simples conclusions verbales ou écrites. Le greffier
prend acte de la déclaration ou du dépôt des conclusions en exigeant la consignation d'une
provision pour les frais. La constitution de la partie civile suppose nécessairement une
prétention à obtenir réparation d'un préjudice causé par l'infraction; mais cette démarche ne lie
cependant pas la partie qui , pouvant se constituer jusqu'à la clôture des débats, peut par voie
de conséquence, réduire, majorer, ou même modifier totalement sa demande.
fréquent).
-L’action en dommages intérêts pour action téméraire et vexatoire de la partie civile : le
prévenu peut introduire devant le tribunal qui le juge, une demande fondée sur le caractère
téméraire et vexatoire de l’action de la partie lésée.
Il doit être entendu que pour faire aboutir l’action reconventionnelle, le prévenu
ne doit pas attendre que le tribunal prononce d’abord son jugement, car en ce cas, il sera
dessaisit ; le prévenu qui entend prouver qu’il a été cité en justice par la partie lésée, de
manière téméraire et vexatoire, car, en effet, c’est dans le jugement même prononçant sont
acquittement que doit être prise la décision lui allouant des dommages-intérêts.
Il est à signaler que ce qui caractérise l’instruction à l’audience est la phase accusatoire
donc elle est orale, publique et contradictoire.
Le fait que les parties répondent aux questions du juge, c’est ainsi que cette
instruction à l’audience est caractérisée par la phase accusatoire.
En quoi consiste-t-elle ?
-II s'agit pour le tribunal compétent et régulièrement saisi de connaître les faits et les
circonstances qui appellent l'application de la loi. Pour ce faire, le Tribunal doit se livrer à une
recherche active afin de découvrir tous les éléments matériels et moraux que la loi considère
comme éléments constitutifs d'une infraction; Ceci accompli, le tribunal devra déterminer la
gravité de ces éléments.
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-L'art 74 du CPP indique un ordre de procéder pour instruire l'audience. Cet ordre n'est
cependant pas prescrit à peine de nullité (rapport du conseil colonial, 1915), L'essentiel est
que le tribunal parvienne à acquérir une connaissance exacte et suffisante des faits et qu'il soit
informé de toutes les circonstances objectives et subjectives de la commission de l'infraction.
L'ordre légal du déroulement de l'instruction à l'audience est corrigé par la pratique judiciaire
de la manière suivante:
1. les P.V de constat ne sont pas lus par le greffier, l'instruction débute par
l'interrogation du prévenu.
2. ensuite sont entendus les témoins.
3. c'est après l’interrogation du prévenu et l'audition des témoins que le tribunal
peut constater des lacunes éventuelles de l'instruction préparatoire. C'est alors
qu'il va rendre un jugement avant dire droit, c'est-à-dire, un jugement qui
ordonne une mesure d'instruction complémentaire.
4. les résultats de cette instruction complémentaire seront soumis à la vérification
contradictoire en ce sens que le tribunal va de nouveau interroger le prévenu et
entendre les témoins sur base de ces résultats.
5. c'est après cela que la parole sera donnée à la partie civile pour qu'elle
développe ses conclusions .Tout à l'heure nous aurons, à critiquer la place de
la partie civile à ce stade de la procédure.
6. le MP prend ses réquisitions
7. la parole est ensuite accordée au prévenu et à la partie civilement responsable
s'il y en a, pour la présentation de leur défense.
8. un tour de parole est accordé aux différentes parties pour voir si elles ont à
répliquer. Ce tour de parole est accordé dans le respect de l’ordre ci-dessus
décrit.
9. c’est après tout cela que les débats sont déclarés clos.
1. Limitations à la liberté de l’instruction
-Le tribunal ne peut pas utiliser n'importe quel moyen pour provoquer la révélation de la
vérité ; jamais il ne peut recevoir des preuves ou des présomptions qui ont été obtenues par
des voies illicites. C’est dire que l'instruction ne peut pas conduire à commettre des actes
illégaux. C'est tout le problème de loyauté dans la recherche des preuves. A ce sujet, voici
comment se présente la problématique de cette question:
-Les droits de la défense doivent être respectés selon les principes ci-après:
Lorsqu'un tribunal doit siéger le Président doit prendre une ordonnance de fixation
d’audience et au jour de la première audience il vérifiera le dossier en état d’être examiné.
Le juge fait appeler selon l’ordre du rôle, toutes les affaires inscrites au rôle
d’audience, en indiquant :
-Celles qu’il porte d’emblée à une audience de remise ;
-Celles pour lesquelles la saisine n’est pas régulière ;
-Et celles pour lesquelles le tribunal va d’office prononcer l’irrecevabilité pour incompétence.
Mais le juge peut aussi appeler les affaires une à une sans appel au rôle d’audience ; c’est
lorsque le juge appelle les affaires inscrites dans le dossier du greffe ; à cet effet, il (le juge) se
met à la disposition des avocats et défenseurs judiciaires selon l’ordre de préséance de faire
appeler les affaires.
La représentation en justice en matière pénale ayant été réglée par la loi instituant le code
de Procédure Pénale est donc conforme à lé constitution en son article 19 AL 4, en tout cas,
pareille disposition ne viole aucunement cet acte.
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La partie civile qui poursuit les intérêts privés a toujours la possibilité de se faire
représenter pourvu que son avocat soit porteur des pièces de la procédure ; c’est-à-dire par un
Avocat qui exhibe devant le tribunal la copie de la citation notifiée.
Les témoins qui sont appelés en justice n'assistent pas à tout le débat dans la salle
d'audience. En effet après leur comparution devant la barre, après leur vérification physique,
ils doivent être isolés. Le témoin, régulièrement cité, qui ne comparaît pas peut être
condamné d’office.
Les incidents sont tout événement qui vient troubler le déroulement normal d'un procès.
-Exceptions péremptoires : sont celles qui écartent ou mettent fin définitivement à l’action
publique. Notons qu'il y a des incidents qui précèdent des exceptions. Il s'agit de l'absence de
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Les exceptions d’ordre privé doivent être soulevés in limine litis c'est-à-dire avant
tout examen au fond, surtout dans le cas de obscuri libelli. Celles d’ordre public peuvent être
soulevées à toute étape de la procédure.
Devant une exception soulevée par une partie, le tribunal peut adopter deux
attitudes: soit joindre l'incident au fond, soit rendre un jugement sur incident. Le Choix de
l'une ou l'autre attitude dépend du cas d'espèce.
1. Le principe ''Actori incubit probatio" : est d'application en tant que principe général de
droit, car aucun texte légal ne le proclame. Mais ce principe connaît certains tempéraments
résultants de la singularité de la matière pénale.
a) Ce principe se trouve d'abord tempéré par le principe constitutionnel de la
présomption d'innocence de tout prévenu sans que sa culpabilité n'ait pas été établie
par un jugement définitif.
b) Ce principe est encore tempéré par la mission du MP qui ne peut être comparé à celle
du demandeur civil poursuivant uniquement la satisfaction de ses intérêts privés. En
effet, représentant de la société, le M.P. n'a pas pour mission des poursuites à tout prix,
car là ou après le déclenchement de l'action publique; il s'avère que les poursuites ne
sont pas fondée, Le M.P. devra requérir l’acquittement. En outre, il n'y a pas égalité
absolue entre le MP, partie poursuivante et le prévenu poursuivi car certains P.V
établis par le MP ont une force probante particulière, liant les juges.
c) Un autre tempérament de ce principe résulte de deux situations propres aux juges
répressifs:
1 le rôle actif des juges dans la recherche des preuves, rôle qui fait que la tâche de
la partie poursuivante se trouve fort allégée;
2 l'intime conviction des juges allège considérablement la tâche de la partie
poursuivante le prévenu ne va pas se trouver dans l'attitude passive du
défendeur civil, il va chercher à ébranler les preuves fournies par le MP et ce
faisant se découvre ().
2. Le principe ''Reus in excipiendo fit actor '' : pose des problèmes dans son application.
Ce principe voudrait dire que le prévenu doit prouver l'exception ou le moyen de défense
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*Mr RUBBENS dit qu'il faut admettre qu'en certains cas le prévenu a la charge de la preuve
d'un fait ou d'une circonstance par l'allégation duquel il prétend renverser une présomption ou
écarter la qualification ou le caractère infractionnel des faits établis, mais l'auteur fait
remarquer auparavant que les exceptions ne se présument pas et qu'il appartient au prévenu de
les invoquer sinon de les prouver.
*Prenant position face à cette controverse, nous estimons qu'en ce qui concerne la preuve de
l'élément légal, il appartient au MP d'en assumer la preuve. Cela fait partie de sa mission en
tant que partie poursuivante. En toute logique il revient au prévenu de démontrer l'existence
d'une cause de non imputabilité qui a de véhiculer sa volonté et son libre arbitre, compte
tenu de ce que par principe chaque être humain, accessible à une peine, est présumé sain
d'esprit. Notre position vis-à-vis des causes de justification est plus nuancée.
Section 2 : Les différents moyens de preuve utilisés en Procédure Pénale congolaise
1. les procès-verbaux établis par les OPJ et portant sur divers objets
Les procès verbaux sont des moyens de preuves qui ont une autorité particulière
du fait qu'ils émanent d'un officier de justice, sa valeur probante est laissée à l'appréciation du
juge (art. 75 du CPP.). Mais dans certains cas, la loi attache à un procès-verbal une valeur
probante particulière: c'est ainsi qu'il va des PV qui font foi jusqu'à preuve du contraire. C'est
le cas des PV des fonctionnaires et agents spécialement chargés de surveiller des infractions
de falsification des denrées alimentaires. Ces P.V font foi jusqu'à inscription en faux.
C'est le cas de certains PV reflétant les opérations ou les constatations faites par l'officier ou
l'agent de douanes verbalisateur (art . 91 décret du 29 janvier 1949 portant régime douanier).
La jurisprudence admet qu'il faut accorder plus de crédit aux PV de constat qu'aux PV
d'enquête : il s'agit d'une appréciation tirée de l'art. 74 du CPP qui, réglementant l’oralité,
57
2. L’interpellation du prévenu
a) le juge doit interpeller le prévenu après lui avoir rappelé les termes de la prévention pour
lui demander s'il reconnaît les faits mis en sa charge.
3. L’Aveu
5. Le Témoignage.
Nous savons qu'au début de l'audience: le tribunal procède à l'appel des témoins afin
de les isoler. Le président rappelle les témoins un à un; généralement sont d'abord entendus
les témoins à charge, ensuite les témoins à décharge cités par le prévenu. Le Président fait
acter l'identité de chaque témoin, il est d'usage qu’il lui demande ses éventuelles relations
avec le prévenu: parenté, alliance, lien de subordination ou d'autorité, ceci en vue de guider le
tribunal pour juger du "reproche des témoins" qui éventuellement peut être soulevé et aussi
en vue de permettre au tribunal d'apprécier la valeur du témoignage. Le Président lui fait
prêter serment débout, main droite levée horizontalement Ensuite commence l'audition des
témoins: les questions jugées pertinentes et admissibles que posent la partie qui les a cités et
les autres parties, le Président lui-même et ses assesseurs peuvent ensuite poser d'office des
questions qu'ils estiment utiles à la manifestation de la vérité.
Le M.P. ou la partie civile font poser des questions aux témoins à charge, le
prévenu fait entendre les témoins à décharge ; mais ces deux parties (poursuivante et
poursuivie) peuvent faire poser des questions aux témoins cités par l'adversaire, notamment
dans le but de souligner les contradictions ou d'ébranler la force de certains témoignages.
Mais c'est le président qui, ayant la direction de l'audience et de débats, décide quelles
questions peuvent être posées. Le tribunal peut d'office faire citer les témoins qu'il juge à
58
-Le secret professionnel :le secret professionnel constitue pour le témoin un motif légitime
de déposer mais non de comparaître et de prêter serment (art. 16 du CPP.), C'est au tribunal
d'apprécier si un témoin est tenu ou non par le secret professionnel. En Droit congolais, la
révélation du secret professionnel par un témoin ne constitue pas une infraction (art.73 du
CPP et art. 143. de la loi du juillet 1963).
-Les reproches du témoin : notre CPP prévoit le reproche des témoins (art.74) ; la loi se
borne à dire que les reproches sont proposés et jugés. C’est dire donc que le tribunal reste
libre d'entendre tout témoin tant qu'aucune partie ne s'y oppose; il apprécie librement ce
témoignage compte tenu de la qualité du témoin et de ses relations avec les parties. Si un
reproche est proposé, le tribunal vide cet incident par un jugement. Si suivant le reproche
soulevé, la partie qui a cité le témoin renonce à le faire entendre, l'incident est clôturé par un
simple donné acté. La loi ne détermine pas les causes de reproche des témoins, c'est le
tribunal qui les apprécie compte tenu de la nature des faits, de la personnalité du témoin et des
circonstances les plus diverses. Généralement, il y a incompatibilité entre la qualité du témoin
et celle des parties au procès.
-La taxe des témoins ou l’allocation des indemnités aux témoins : nous avons qu'au niveau
de l'instruction préparatoire, c'est l’OMP qui alloue aux témoins l'indemnité, qui doit les
dédommager des préjudices matériels subis en répondant à l'invitation de la justice. L'art. 21
du CPP est la base légale de ce pouvoir du M.P. Nous devons malheureusement noter qu'au
niveau du tribunal, aucune disposition légale selon nous ne reconnaît ce pouvoir à la
juridiction saisie.
6. La commission rogatoire
\
Par jugement motivé, une juridiction peut commettre un de ses membres ou un juge
appartenant à une autre juridiction en vue d tenir des enquêtes, notamment l'audition d'un
témoin. A retenir qu'un tribunal ne peut commettre un juge appartenant à une juridiction du
rang supérieur à la sienne. Les juridictions congolaises peuvent commettre des juges
étrangers, elles ne peuvent exécuter des commissions rogatoires émanant des juges étrangers
qu'avec l’autorisation du Ministre de la Justice.
60
Lorsqu'une juridiction estime que le dossier qui lui a été soumis par le MP
comporte des lacunes, et qu'il y a lieu de compléter l'instruction, elle décide par jugement
avant dire droit de toute mesure complémentaire: expertise, descente sur les lieux,
production des pièces à conviction etc.
La seule chose à retenir est que jamais une juridiction ne peut ordonner au MP de
compléter l’instruction dans tel ou tel autre sens ; cette pratique fort ancrée dans la
jurisprudence a été condamnée par la cour suprême de justice à l'occasion de l'affaire
Gécamines (voir bulletins des Arrêts de la CSJ., vol. n, 1970, fascicule 1, p.18). L'interdiction
de ce principe repose sur un principe de droit, à savoir l’indépendance des Magistrats du
parquet vis-à-vis des juges. .
Notons cependant que l’art.6 de l’Ord loi du 24 février 1978 relative à la répression
des infractions intentionnelles flagrantes donne compétence à la juridiction saisie de
commettre le MP pour procéder aux devoirs d'instruction qu'elle précise.
-La visite des lieux : le tribunal peut décider de se rendre sur les lieux pour y faire des
constats directs sur certaines traces des faits ou encore en vue de procéder à une reconstitution
(matérielle ou en imagination) des faits dans le souci de tenter de recréer le cadre concret où
ces faits se sons déroulés.
Parmi les moyens techniques, scientifiques que l'on peut utiliser comme moyens
de preuve en justice il y a lieu de citer :
1 les relevés dactyloscopiques pour aider à identifier l'auteur d’une manipulation;
2 la photographie
3 la radiographie;
4 les enregistrements au magnétophone,
5 les discours publics ou d'interrogatoires judiciaires.
Il est aussi à noter que le juge ne doit pas se laisser éblouir par ces moyens
61
techniques au point d'accepter hâtivement les conclusions qui en découlent le juge doit
pouvoir les soumettre à la critique pour en apprécier l'efficience. Au sujet du problème de
l’administration de la preuve en justice, des limites doivent être fixées à l'utilisation des
moyens de preuve.
L'on peut recourir à des dossiers judiciaires ou des pièces judiciaires pour faire la
preuve en procédure pénale. S'agissant des pièces de procédure pénale ou disciplinaire, le
greffier ne les délivre en copie que sur autorisation du procureur général près la cour d'appel
ou du procureur général près la CC selon les cas (art 84 OCJ).
b) la loi attache à certains P.V. la force probante particulière. Retenons à cet égard que dans
le droit congolais on peut distinguer : les P.V. ayant valeur de simples renseignements :
ils constituent le droit commun, leur valeur probante est laissée à l'appréciation du
tribunal (art. 75 du CPP) ;
1 les P.V. faisant foi jusqu'à preuve du contraire: seules les preuves contraires
écrites ou testimoniales apportées par le prévenu ou puisées par le tribunal
dans les mesures d'instruction par lui ordonnées permettent de les écarter.
Exemple : les P.V. des fonctionnaires et agents chargés spécialement de
surveiller les infractions de falsification des denrées alimentaires;
2 les P.V. faisant foi jusqu'à inscription en faux, tels les P.V. en matières
douanières (art.91,décret du 29.01.1949).
c) le juge statuait en matière pénal rappelé à statuer incidemment sur une question civile,
doit le faire à l'aide des moyens de preuves de droit civil et ce compte tenu de la valeur
62
Dans le droit de procédure congolais, le débat se déroule selon l'ordre ci-après exposé :
Une fois que le tribunal estime que l'instruction à l'audience est terminée, la parole est
accordée à la partie civile qui aura :
-À demander au tribunal de dire les faits établis;
-À prouver les préjudices subis et leur importance;
-À prouver que ce préjudice est la conséquence des infractionnels faisant l'objet de l'instance;
-À demander une justice réparatrice du préjudice subi.
3. La défense du prévenu
-Dans l’affirmative, la défense va concentrer ses efforts sur l'obtention des circonstances
atténuantes et pour ce faire, elle décrira sous un meilleur jour la personnalité du prévenu :
Passé irréprochable
Bon citoyen
Bon père de famille
Vie difficile et agitée durant l'enfance ; etc.
-Dans la négative, la défense va chercher à réfuter les différentes positions soutenues par le
MP et éventuellement par les témoins à charge; elle va contester la valeur probante des
éléments de présomption, elle va faire ressortir la contrariété des témoignages ou leurs
caractère ambigu ;elle va relever à partir des faits retenus lors de l'instruction tant préparatoire
que juridictionnelle , des éléments de preuve qui viennent contredire soit affaiblir l'accusation;
63
elle peut aussi contester l'applicabilité du texte légal invoqué aux faits pour lesquels il est
poursuivi.
Le code prévoit l'ordre de la prise de parole, tel qu'il vient d'être décrit ci-haut, mais il est
évident que le président peut toujours accorder la parole aux fins de répliquer à toutes les
parties qui auraient un légitime intérêt de le faire.
Avant la clôture des débats, le président doit donner la parole en dernier au prévenu
personnellement, cela se fait selon l'interpellation formulée comme suit :" avez-vous encore
quelque chose à ajouter pour votre défense ? "...
Souvent le prévenu en profite pour mieux crier son innocence s'il a plaidé non
coupable soit pour implorer la clémence des juges lorsqu'il a reconnu avoir commis
l'infraction. Le Président peut alors prononcer la clôture des débats.
communication nouvelle ne peut être faite aux juges. L'on admet cependant que les avocats
peuvent par la suite, déposer les notes de plaidoiries à condition qu’elles ne contiennent
aucun élément qui ait été traité oralement et contradictoirement. Certains auteurs appellent
cette note de plaidoirie " la note de délibéré" pour souligner qu'elle vise à synthétiser, à
l'intention des juges siégeant en délibéré les principaux arguments développés à l'audience.
L'on admet aussi que lorsque la note en délibéré soulève des moyens nouveaux ou des
arguments au point que la physionomie même du procès pourrait s'en trouver altérée, les juges
puissent décider la réouverture des débats, dans le but d'inviter les parties à conclure sur ces
nouveaux moyens ou arguments.
-le président, après avoir prononcé la clôture des débats, déclare que la cause est prise en
délibéré. C'est la modalité la plus couramment utilisée. Dans ce cas, le tribunal, en
application de l'art.80 du CPP doit rendre un jugement dans la huitaine.
-le tribunal peut aussi, une fois l'instruction terminée, renvoyer la cause en prosécution à une
audience ultérieure, en ce sens le tribunal ne prononce la clôture des débats qu'au moment où
il va prononcer son jugement.
· L’audience de l’envoi, les parties peuvent être tentées de trop prolonger les
débats et même de formuler des demandes d'instruction complémentaires qui
peuvent s'avérer purement dilatoires. Le tribunal restant contradictoirement
saisi à l'audience en prosécution si une partie n'y comparaît pas. Tout acte
quelconque d'instruction qui s'y donnera lieu à un jugement par défaut;
Le tribunal peut ordonner la réouverture des débats après avoir prononcé la clôture. Dans la
pratique courante, cela se fait par une simple déclaration actée à la feuille d'audience.
Nous sommes cependant d'avis qu'une décision de cette importance doit faire l'objet d'un acte
juridictionnel; ce qui va faire ressortir la motivation de la réouverture. On peut envisager trois
hypothèses qui peuvent justifier la réouverture des débats:
-il peut arriver qu'au cours de délibéré, les juges se rendent compte qu'ils ne sont pas éclairés
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-les parties (MP ou parties Privées) peuvent obtenir, après la clôture des débats, des
renseignements ou des moyens de preuve nouveaux qui sont susceptibles d'influencer sur le
cours de délibérer. En ce cas, la partie intéressée adresse une requête au président de
l'audience pour demander la réouverture des débats ; notes (partie privée) ou réquisitions
(MP) soulevant des arguments ou moyens nouveaux si le tribunal estime qu'il s’agit là des
moyens ou arguments susceptibles de modifier le cours du délibéré, il peut ordonner la
réouverture des débats afin de permettre aux diverses parties de conclure sur ces arguments ou
moyen ; faut regretter qu'un acte aussi important de procédure ne fasse pas l'objet d'une
disposition légale car la réouverture des débats est appliquée à titre de principe général de
Droit.
-après la clôture des débats, les parties peuvent déposer des notes (partie privée ) ou
réquisitions (MP), soulevant des arguments ou moyens nouveaux si le tribunal estime qu'il
s'agit là des moyens ou arguments susceptibles de modifier le cours du délibéré ; il peut
ordonner la réouverture des débats afin de permettre aux diverses parties de conclure sur ces
arguments ou moyens, Il faut regretter qu'un acte aussi important de procédure ne fasse pas
l'objet d'une disposition légale car la réouverture des débats est appliquée à titre de principe
général de droit. Il faut que la réouverture de débats fasse l’objet d’une loi.
Les décisions des juridictions pénales peuvent laisser à désirer. Certes les voies de
recours existent, qui ont pour rôle de corriger les erreurs ou le mal-jugé, mais il peut s’avérer
nécessaire d’aller plus loin dans certains cas, en réclamant la sanction de la faute de l’organe
qui a causé un dommage ou une même commis une infraction dans l’exercice de la fonction
répressive ; l’Etat lui même peut être tenu responsable du mauvais fonctionnement de la
justice répressive.
Quelles sont les fautes qui peuvent appeler les sanctions ? A titre d’exemple l’on peut citer :
· la prolongation irrégulière d’une détention préventive ;
· l’erreur qui aboutit à la condamnation d’un innocent ;
· l’arrestation illégale effectuée par un OPJ ;
· l’omission d’une formalité prévue par la loi, etc…
§.1. Responsabilité personnelle des agents : cette responsabilité peut être disciplinaire,
pénale ou civile :
I. Responsabilité disciplinaire
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1. En cas de révision, l’arrêt de la CC d’où résulte l’innocence d’un condamné peut, sur sa
demande, lui allouer des D.I en raison du préjudice que lui a causé sa condamnation. Les DI
sont à charge de l’Etat sauf son recours contre la partie civile, les dénonciateurs ou faux
témoins par la faute desquels la condamnation a été prononcée.
2. L’Etat est civilement responsable des D.I auxquels un magistrat est condamné à la suite
d’une procédure de prise à partie. Mais ici cette responsabilité de l’Etat n’est pas prévue
uniquement en cas de poursuite pénale.
3. Indemnisation pour détention abusive.
Il faut néanmoins qu’une loi détermine aussi bien les conditions que la procédure à
respecter pour aboutir à cette indemnisation.
L’Etat est responsable par le principe de responsabilité pour fait d’autrui.
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Une fois que les débats ont été clôturés et que la cause a été prise en délibéré à moins
d'une décision de réouverture des débats, les juges ayant composé le siège se retirent pour
délibérer en vue d'aboutir à une décision commune, c'est-à-dire à un jugement ou à un arrêt.
Section 1 : La délibération
En règle générale, délibérer c'est confronter les opinions pour aboutir à une
commune décision qui devra être formulée dans la collégialité; même quand un juge a
composé le siège à lui seul, l'on dit aussi qu'il délibère en ce sens qu'il confronte les positions
des parties au procès pour arriver à éclairer sa religion en vue d'aboutir à la décision
conséquente.
La définition du terme " délibéré " pourrait faire croire que les juges se réunissent
pour aborder immédiatement le sujet principal, à savoir préventions mises à charge du
prévenu sont-elles établies ou pas, quelle conclusion en tirer sur le plan du droit. A la vérité,
le chemin pour aboutir à la décision conséquente est long sur le parcours, les juges doivent
aborder une série de problèmes au sujet desquels une solution doit être prise. Nous allons
passer en revue les différents problèmes de "parcours" que les juges rencontrent avant de se
prononcer sur la décision principale.
Lors du délibéré, les juges doivent commencer par examiner la saisine et la compétence du
tribunal de même que la recevabilité de l'action, ils le font d'office ou pour répondre a une
exception ou à un incident en ce sens soulevé pendant l'instruction à l'audience; en ce cas, il
s'agit d'un incident qui a été joint au fond. La juridiction doit motiver sa décision quant à la
saisine, à la compétence et à la recevabilité:
-chaque fois qu'elle doit répondre à un incident soulevé en ce sens
-chaque fois que sa décision est négative mais que l'incident est soulevé d'office par elle-
même.
-Lorsqu’elle est régulièrement saisie, qu'elle est compétente et que l'action est recevable, une
juridiction ne doit pas motiver sa décision sur ce point.
L'on admet généralement que le juge pénal a la plénitude de compétence pour statuer
sur toutes les questions extra-pénales soulevées dans le procès dont il est saisie; c'est ce qui
exprime l'adage "le juge de l'action est le juge de l'exception" et de la compétence judiciaire,
n'est cependant d'application constante qu'en matière civile.
Lorsque le juge pénal est compétent pour trancher une exception extra pénale
celle-ci est appelée question préalable en ce sens que la juridiction saisie des poursuites peut
vider cette question par ce qu'elle en a la compétence. Mais il arrive que le juge pénal n’ait
pas compétence pour trancher une question qui se pose à lui, en ce cas, on parle d'une
question préjudicielle en ce que le juge pénal valablement saisi de l'action publique est obligé
de surseoir à statuer jusqu' à ce que le juge statuant au civil ou sur le plan du droit
administratif, ait tranché le point de droit soulevé dans le procès pénal.
*Les questions préjudicielles de nature civile les plus nombreuses ont trait aux problèmes
d'Etat de personnes. Ainsi la nationalité : Un individu poursuivi pour infraction à un arrêté
d'expulsion peut prétendre qu’il est national et ne peut donc être expulsé ; le juge répressif
doit surseoir jusqu'au jugement civil sur la question de nationalité, qui en République
Démocratique du Congo, relève de la compétence du tribunal de grande instance.
*Les questions liées au mariage ;
La vérité à laquelle les juges sont parvenus n’est pas une vérité philosophique,
c’est une vérité judiciaire, c’est-à-dire une vérité découverte sur base d’un raisonnement
logique ayant puisé ses éléments dans les différents moyens de preuve, dans les éléments du
dossier qui a été soumis au juge, l’on comprend dès lors qu’une part de subjectivité peut très
bien se glisser dans cette construction de la vérité judiciaire.
respect des droits de la défense exige ; selon lui, que les délais nécessaires soient accordés au
prévenu pour répondre de cette qualification nouvelle. Il y a disqualification, si la
qualification nouvelle est moins grave que la qualification ancienne; en ce cas, à son avis, les
juges ont moins de scrupule pour avertir les prévenus. Cependant, il ajoute tout de suite qu’il
ne faut pas égarer la défense.
5. La culpabilité du prévenu
Les faits une fois établis, il reste à savoir, s’ils sont imputables à leur auteur, il
s’agit d'abord de l'imputation matérielle: les faits constatés ont-ils été effectivement commis
par l’auteur, il s’agira ensuite de l'imputation morale: l'auteur des faits est-il moralement
responsable. S’il ne peut être puni: des mesures de défense sociale seront prises à son endroit,
il y a responsabilité atténuée, il peut y avoir lieu à application de circonstances atténuantes.
6. La juste peine
Après avoir établi les faits, les avoir qualifiés puis imputés à leurs auteurs, le tribunal
examinera ensuite, la peine adéquate à une juste répression. Le droit pénal congolais connaît
deux sortes de peines : les peines principales, et les peines accessoires,
L'ordre légal est la plupart du temps, restauré par l'application des peines, mais il
arrive que l'ordre légal demande à être restauré par la cessation d'une situation de fait
contraire à la loi. Dans ce cas, les juges doivent, dans leur jugement prendre les mesures
directes qui vont cesser cette situation in fractionnelle parmi les mesures que les juges
peuvent être amenés à prendre, l'on peut ranger notamment la fermeture d'un établissement, la
destruction d'ouvrage ou de clôture ou de produits nocifs, etc.
Le sort des objets saisis doit être au délibéré. La plupart du temps, les objets saisis sont
confisqués ou restitués. Mais il peu arriver que les objets aient été saisis durant l'instruction
préparatoire à titre de pièce à conviction, il peut arriver que des objets aient été saisi en les
estimant susceptibles de confiscation ; laquelle n'intervient cependant pas ; dans ces deux cas,
la juridiction qu'il prononce, la main levée de la saisie et la remise de ces objets entre les
mains de celui qui apparaît en être le légitime possesseur, mais su le tribunal omet de statuer
sur le sort des objets saisis, le président de la juridiction peut statuer par voie d'ordonnance.
3 les décisions sont prises à la majorité des voix ; toutes, en matière répressive, s'il se
forme plus de deux opinion dans le délibéré ;le juge qui émet l'opinion la moins
favorable au prévenu est tenu de rallier à l'une deux autres opinions.
Mais dans la pratique, un des membres du siège prépare un projet de jugement qui
servira de point de base pour la délibération. Les juges discutent de ce projet pour tenter
d'aboutir à une solution commune, le recours à la solution légale n'a lieu que si réellement il y
a partage entraînant un conflit d'opinions
-La motivation
-Le dispositif : dans le dispositif, il est indiqué la décision conséquente que prend la
juridiction saisie face aux différentes prétentions soumises à son attention.
Au plan de la terminologie, il s’impose de clarifier les notions suivantes :
-La Minute : c’est l’original d’un jugement revêtu de signatures des juges qui ont rendu la
décision et de celle du greffier qui a siégé à l’audience du prononcé de la décision. Elle est
conservée au greffe.
-L’expédition d’un jugement est la copie certifiée conforme de ce jugement.
-La grosse d’un jugement : est l’expédition revêtue de la formule exécutoire.
-L’extrait du jugement : la loi en parle en matière pénale s’agissant de la signification du
jugement par défaut qui est par extrait. La loi précise le contenu de l’extrait du jugement qui
doit comprendre :
*La date du jugement
*L’indication du tribunal qui a rendu le jugement
*Les noms, professions et demeures des parties
*Les motifs et le dispositif
*Les noms des juges et du greffier qui ont siégé dans l’affaire.
L’essentiel à retenir est donc, qu’en matière de signification de jugement par défaut,
la loi n’exige pas de signifier la copie du jugement, même certifiée conforme.
-Le style des jugements : il existe le style classique et le style libre
Mais le juge peut condamner une partie qui n’est pas succombant, à payer les frais
frustratoires, il s’agit des frais exposés à la demande de cette partie pour l’accomplissement
73
des actes qui se sont avérés par la suite d’une inutilité manifeste. C’est une sanction contre la
partie qui a abusé de son pouvoir de procéder.
Les frais des sommes fixées par la loi dans un tarif qui reprend le coût de chaque acte. Par
opposition à ces frais tarifés, il y a les dépens qui sont des frais exposés soit par l’Etat (en
débat) soit par les parties pour rayer les déplacements, les taxes des témoins ou d’experts.
-Seules les parties privées qui ont succombé dans un procès peuvent être condamnées aux
frais : le ministère public n’est jamais condamné aux frais ; les frais qu’il a engagés sont
laissés à la charge du trésor en cas d’acquittement du prévenu.
-Frais mis à la charge du prévenu : les frais sont mis à la charge du prévenu condamné à toute
peine répressive. S’il y a plusieurs condamnés, la juridiction apprécie souverainement la
quotité des frais imputables à chacun d’eux, sans pouvoir prononcer une condamnation
solidaire. Si le prévenu est acquitté, il ne peut être condamné aux frais, sauf s’il a provoqué
des frais frustratoires. En cas d’acquittement prononcé sur opposition à un jugement de
condamnation, le prévenu est déchargé des frais de l’instance par défaut ; mais les frais causés
par l’opposition sont à sa charge si le défaut lui est imputable. En cas de condamnation sur
appel, le principe selon lequel les frais sont mis à la charge du prévenu condamné connaît
deux catégories:
-Si la juridiction d’appel réduit la peine, sur appel du prévenu, elle ne peut mettre la totalité
des frais à la charge du condamné ; elle peut l’en décharger totalement.
-Si par appel du seul ministère public, la condamnation est confirmée (et a fortiori si elle est
réduite) le prévenu ne peut pas être condamné aux frais d’appel. Si la décision d’appel
décharge le prévenu de toutes ou de l’une des préventions retenues par le premier juge, elle le
décharge en même temps de tout ou partie des frais du premier degré. La loi prévoit un tarif
réduit qui est appliqué si le juge estime que la situation économique du condamné ne lui
permet de payer les frais prévus.
-En cas d’acquittement total ou partiel, les frais sont laissés en tout ou pour partie à charge du
trésor. Le prévenu qui a exposé des ses deniers propres, des frais utiles à la cause peut en
principe, en être remboursé s’il est acquitté, mais les honoraires d’avocats ne peuvent entrer
en compte des dépens d’une instance judiciaire.
-Frais mis à charge de la partie civile
*Si la partie civile a usé de la citation directe, elle a pris toute la responsabilité de l’action ; en
cas d’échec de cette action, elle supporte la totalité des frais (art.82. al. 2 CPP). Si la partie
civile citante se désiste dans les 24 heures de la citation elle ne sera pas tenue des frais
postérieurs au désistement. En appel, la partie civile supporte les frais d’appel quel que soit le
sort de l’action publique, que si elle a formé appel principal ou incident ; auquel la juridiction
d’appel fait droit en majorant les dommages intérêts alloués au premier degré, ainsi donc si le
premier juge a pleinement fait droit aux demandes de la partie civile, celle-ci doit assister
passivement au recours d’appel avec risque de supporter les frais.
74
*Si la partie civile s’est constituée et que le prévenu n’est pas condamné, elle sera condamnée
à la moitié des frais. Si la partie civile intervenante s’est désistée dans les 24 heures de sa
constitution. Elle ne sera pas tenue des frais postérieurs au désistement.
Il est dû un droit proportionnel de 15% sur toute somme ou valeur mobilière allouée à
titre de dommages intérêts par un jugement passé en force de chose jugée (art.129 CPP). Le
droit proportionnel constitue un impôt dû sur la circulation juridique des biens mobiliers par
l’effet d’une décision de justice. Lorsqu’un jugement répressif a alloué des sommes ou des
mobiliers à titre des D.I, la créance fiscale naît par le seul fait du prononcé (droit sur minute).
75
Le droit proportionnel n’est jamais compté sur restitution, ni sur un autre mode de répartition
qui ne soit pas attributif d’une valeur immobilière. Si le montant des valeurs adjugées n’est
pas déterminé par le jugement, il est fixé par le greffier, la, partie tenue d’acquitter ou de
supporter le droit proportionnel peut assigner le greffier en justice aux fins d’entendre réviser
l’évaluation faite par lui. L’action n’est recevable qu’après le liquidation du droit, elle est
introduite, instruite et jugée comme en matière civile (art. 130. CPP). Lorsque le jugement sur
lequel le droit proportionnel a été perçu selon le cas, est rendu, la restitution ne peut avoir lieu
que lorsque la nouvelle décision a acquis force de chose jugée (art.134. CPP).
Ce droit est dû par la personne condamnée aux D.I., il est payé entre les mains du
greffier, dans le mois qui suit la date où condamnation civile est passée en force de chose
jugée, par la personne condamnée ou par la personne au profit de qui la condamnation a été
prononcée, sauf le droit pour elle d’en poursuivre le recouvrement contre la personne qui doit
le supporter (art.134.CPP)
L’effet d’un jugement répressif dépend de la nature du jugement. L’on distingue en droit
congolais plusieurs catégories des jugements répressifs :
1. Il y a d’abord le jugement avant de dire droit qui peut être soit purement
préparatoire soit interlocutoire.
Il s’agit d’un jugement qui ordonne une mesure d’instruction, plus tard sera étudié
le régime propre de ce jugement en ce qui concerne l’appel.
Le jugement définitif quant au fond peut être soit un jugement de condamnation soit un
jugement d’acquittement.
2. Le jugement de condamnation
C’est celui par lequel l’action publique est déclarée mise en mouvement parce
que l’infraction est établie. Par ce jugement, le tribunal est dessaisi ; la peine de condamnation
ne sera cependant exécutée que si le jugement est devenu irrévocable par l’écoulement des
délais de recours, sans exercice de ces recours.
76
Il peut arriver que l’action publique soit en état d’être jugée alors que le tribunal
n’est pas renseigné à suffisance sur les éléments importants de l’action civile, tels par
exemple, la gravité du préjudice, l’identité et le titre de la victime ou les ayants droits, la
solution de l’action publique ne peut être tenue en échec par les intérêts privés. C’est la raison
pour laquelle le tribunal peut disjoindre l’action publique et la vider, renvoyant en prosécution
à une audience ultérieure le litige civil. Lorsque la partie lésée estime que le préjudice subi à
la suite de l’infraction est susceptible d’aggravation, elle a intérêt à réclamer des dommages
intérêts provisionnels laissant ainsi porte ouverte à une nouvelle saisine civile du même
tribunal.
3. Jugement d’acquittement
Quelle que soit la motivation invoquée pour justifier l’acquittement (faits non
établis, faits non infractionnels, existence d’une cause de justification ou de non imputabilité,
…) le jugement d’acquittement doit toujours aboutir au renvoi mettant définitivement fin à
l’action publique : en cas d’acquittement, le prévenu qui est en détention, doit être remis en
liberté dès le prononcé du jugement, nonobstant l’appel du Ministère publique sauf s’il doit
être détenu pour d’autres causes (art.83 du code de procédure pénale). A ce propos, la cour
suprême, siégeant en tant que juridiction de fond statuant en appel d’un arrêt d’une cour
d’appel, a corrigé l’interprétation erronée qui est souvent faite de l’article 103 du code de
procédure pénale ; cet article est libellé comme suit : « le prévenu qui était en état de
détention au moment du jugement » ou « dont l’arrestation immédiate a été ordonnée par le
jugement, demeure à cet état nonobstant l’appel.
Certains O.M.P tirent argument de cet article pour maintenir en état de détention
préventive, un prévenu dont l’acquittement est prononcé. C’est assurément là une grave
erreur , car l’article 103 précité doit être compris comme visant l’hypothèse d’un jugement de
condamnation ; le sort du prévenu en détention préventive en cas de jugement d’acquittement
ayant été réglé par des dispositions de l’article 83 du CCP.
-En droit congolais, la décision rendue au pénal a autorité sur le civil, ce principe est une
création doctrinale et jurisprudentielle du droit français ; le droit congolais l’a repris.
*Le principe s’impose d’abord en raison de la primauté des juridictions répressives. Les
juridictions répressives assurent un rôle spécial, fondé, essentiellement sur l’ordre public, en
effet, elles mettent en cause la vie, la liberté, l’honneur, les biens des personnes jugées, leurs
décisions doivent avoir une autorité plus grande que les décisions civiles statuant sur des
intérêts particuliers.
*Un autre argument est tiré du système de preuve propre à la procédure pénale : le juge
77
répressif possède des moyens d’investigations ignorés du juge civil ; la décision pénale se
basera sur des éléments que le juge a découverts alors que le juge civil ne statue que sur les
preuves rapportées par les parties ; l’on ajoute aussi que le MP, partie principale au procès
pénal, est le représentant de la société, dont chaque membre de celle-ci dont notamment la
partie lésée ; les constatations faites par le juge pénal lient donc la partie lésée et le juge civil
qu’elle saisit.
*Le dernier argument est tiré du principe déjà étudié selon lequel « le pénal tient le civil en
état ». Si le juge civil, saisi avant ou en même temps que le juge pénal doit surseoir. C’est par
ce qu’il doit tenir compte de la décision rendue par le juge pénal.
-Le principe d’autorité de la chose jugée au pénal sur le civil a un caractère absolu en ce sens
qu’il s’impose non seulement pour l’action civile proprement dite, mais pour les actions « à
fins civiles » nées de l’infraction par exemple, pour l’action en divorce née de la
condamnation pour adultère, ce caractère absolu signifie aussi que l’autorité de la chose jugée
au pénal s’étend à toutes les personnes qui figurent au procès pénal notamment à la victime
elle-même ainsi qu’aux personnes civilement responsables.
-Enfin l’on admet ainsi que ce principe a un caractère d’ordre public en cas de nouvelles
poursuites, la fin de non-recevoir tirée de la chose jugée doit être soulevée d’office par le juge
ou le parquet.
5. Le casier judiciaire
-La condamnation qui frappe un individu ne reste pas enfouie dans les archives de la
juridiction qui l’a prononcée, il est indispensable qu’elle soit portée à la connaissance du
magistrat devant lequel ce délinquant sera ultérieurement traduit pour de nouvelles infractions
pour que fonctionnent les règles de la récidive. C’est pourquoi la condamnation est inscrite
au casier judiciaire de l’intéressé. Ainsi le casier judiciaire apparaît comme source des
renseignements très complète sur la moralité des individus, permettant de faire la preuve de la
récidive et est utile aussi pour l’exercice des droits politiques et civiques.
-Les greffes doivent ajouter sur les fiches judiciaires les grâces ou réductions des peines, les
arrêtés de libération, conditionnelle ou de révocation de cette libération conditionnelle, les
réhabilitations.
-Un extrait de casier judiciaire peut être demandé par le titulaire de ce casier. Il est le seul à
avoir le droit d’en obtenir délivrance. L’intéressé doit, dans sa demande, fournir les éléments
de son identité au complet.
-La force probante du casier judiciaire n’est pas absolue par ce que des erreurs de recopiage
sont possibles et aussi par ce qu’il y a possibilité d’usurpation de l’identité des tiers au nom
78
La sanction ordinaire de la violation des formes est la nullité de l’acte vicié. Mais,
la nullité n’est jamais automatique ou des plein droit. Au Congo, trois règles président à
l’annulation des actes de procédure.
Sa base légale est l’article 28 du code de procédure civile qui dispose « qu’aucune
irrégularité d’exploit ou d’acte de procédure n’entraîne leur nullité que si elle nuit aux intérêts
de la partie adverse ». En application du principe déjà étudié plus haut, selon lequel la
procédure civile sert de droit commun à la procédure pénale. Cette règle trouve cependant une
double limitation : elle ne s’applique pas au cas où la nullité est d’ordre public, ensuite la
partie préjudiciée peut couvrir la nullité en reconnaissant explicitement ou implicitement
l’acte vicié.
Il s’agit des formalités prescrites par la loi à peine de nullité. Ces nullités enlèvent
au juge le pouvoir du libre arbitre dans l’application souveraine et discrétionnaire dont il est
nanti en matière de nullité.
En conclusion nous devons relever que c’est une erreur de soutenir l’opinion selon
laquelle, la procédure congolaise n’est pas formalisée ; en réalité, cette opinion, largement
répandue dans la doctrine et jurisprudence de l’ère coloniale se fonde sur le contraste entre le
formalisme rigoureux qui était à l’époque en vigueur en Belgique et la simplification et la
souplesse relatives qui avaient été introduites dans la législation et tolérées dans la pratique au
Congo ().
Dans une perspective de forme de la procédure judiciaire, l’on doit se soucier de tenir
compte, ainsi que nous avons déjà eu à développer plus haut, des réalités socioculturelles et de
la conception juridique traditionnelle qui refusent de sacrifier le fond à la forme.
80
INTRODUCTION
La justice des hommes reste sujette à erreur, voire à injustice, malgré les garanties que
la loi a prévues dans le déroulement du procès, pour assurer une bonne administration de la
justice ; c’est pour permettre d’éliminer ces erreurs ou ces injustices que la loi a instituées des
voies de recours.
Ces voies de recours visent à examiner des procès déjà jugés en vue de leur
modification, totale ou partielle ou de l’annulation des décisions attaquées. Bien sûr les voies
de recours constituent pour les parties lésées un moyen procédural indispensable pour la
garantie de leurs droit contre les décisions comportant des erreurs ou des injustices ;
cependant, l’exercice des voies de recours peut nuire à la nécessaire rapidité de la justice et
paralyser la répression, aussi, est-il indiqué de soumettre l’exercice des voies de recours à des
conditions spécifiques.
*L’on peut classer les voies de recours selon divers critères : l’on peut
distinguer les voies de recours ordinaires et les voies de recours extraordinaires :
-Les voies de recours ordinaires, que sont l’appel, l’opposition, permettent de faire juger à
nouveau le fond du procès, elles sont admises normalement sans limitation des cas
d’ouverture.
-Les voies de recours extraordinaires que sont les pourvois en cassation et les pourvois en
révision, ne sont ouvertes que dans les cas déterminés par la loi et tendent à faire juger la
décision attaquée, en vue de son annulation s’il y a lieu ; on ne peut y recourir qu’après avoir
épuisée les voies de recours ordinaires.
-Les voies de rétractation permettent à une juridiction mieux informée de revenir sur une
décision prise antérieurement par la même juridiction. La procédure pénale congolaise ignore
la tierce opposition et la requête civile. Les voies de réformation défèrent le procès à une
juridiction hiérarchiquement supérieure qui procède à un nouvel examen.
-L’on peut encore distinguer, en droit congolais, les voies d’annulation : il s’agit des voies de
recours qui permettent de mettre à néant un jugement, soit purement et simplement (cassation
81
par voie de retranchement), soit avec renvoi devant la même juridiction mais autrement
composée ou devant une juridiction de même rang et de même ordre.
L’annulation des jugements coutumiers et le pourvoi en cassation devant la cour suprême
constituent des voies d’annulation.
Faire défaut, en droit congolais signifie ne pas comparaître en justice alors qu’on a
été cité régulièrement à comparaitre. En procédure pénale congolaise, on ne distingue pas le
défaut « faute de comparaître » et de défaut « faute de se défendre » et appelé aussi « faute de
conclure » où le délinquant présent à la barre refuse de faire valoir ses arguments () ; en effet,
adoptant la solution du droit français, le droit congolais affirme que faire défaut en matière
pénale n’est jamais un droit, un individu cité doit obéir à la loi, car nul ne peut ralentir la
justice en la contraignant, faute d’avoir tous les éléments de conviction en mains ; à rendre les
décisions imparfaites (le seul droit est celui de faire opposition lorsque le défaut s’explique
par une cause indépendante de la volonté du prévenu, ignorance de la situation, force majeure,
maladie).
Précisons que le droit congolais ne connaît que la procédure par défaut, lorsque le
prévenu, bien que cité n’a pas comparu ou n’a pas été représenté au cas où la représentation
est possible légalement et cela quelle que soit l’infraction qui lui est reprochée et quelle que
soit la juridiction devant laquelle il comparaît.
1. Le défaut du prévenu
Nous savons que le prévenu fait défaut lorsqu’il ne comparaît alors qu’il est cité, peu
importe le motif qui a causé le défaut, ignorance ou empêchement. Lorsque le prévenu fait
défaut, après avoir comparu, la juridiction appréciera s’il y a lieu de prononcer un jugement
par défaut ou un jugement contradictoire suivant qu’elle estime que le prévenu a fait valoir ou
non ses moyens de défense.
Au cas où le prévenu se présente avant la clôture des débats, le Tribunal rabat le
défaut. Par ailleurs, la procédure par défaut, une fois entamée obéit à sa logique propre si le
procès se poursuit en plusieurs audiences, celles-ci vont se dérouler par défaut, les remises
effectuées étant des remises non contradictoires pour le prévenu défaillant il ne paraît donc
pas exact de soutenir que la logique de la procédure par défaut oblige la juridiction à instruire
et débattre de la cause à la seule audience à laquelle le prévenu a été cité .
Rubbens allègue aussi que si le devoir d’instruction exige un renvoi en
prosécution, à une audience ultérieure, le prévenu doit être avisé de cette procédure par un
exploit d’avenir faute de quoi, la procédure est irrégulière, le droit de la défense n’étant pas
respecté. Il se réfère à une jurisprudence de 1950.
responsable et la procédure suit son cours. La procédure par défaut se déroule dans le même
ordre que celui applicable à la procédure contradictoire sauf évidemment les phases où la
partie défaillante devrait intervenir.
La défaillance d’une partie ne fait pas obstacle à ce que la juridiction tienne
compte des éléments dont cette partie a fait apport au cours de l’instruction préparatoire, la
juridiction appréciera la valeur probante à y attacher. Le fardeau de la preuve est à la charge
du M.P comme dans la procédure contradictoire : la juridiction doit soulever toutes les
exceptions et fins de non-recevoir qui sont d’ordre public.
Il échoit de noter que le juge d’appel n’est pas lié par la qualification
« contradictoire » ou par « défaut » donnée à un jugement par son premier juge (R.J.C.B.
1943, p.217, R.J.C.1947, p.144).
Notons encore que le prononcé du jugement en l’absence des parties ne lui enlève
pas son caractère contradictoire. Le jugement par défaut est un jugement parfait en la forme et
à tous les effets juridiques d’un acte juridictionnel, il est revêtu de l’autorité de la chose jugée
dès son prononcé. Le jugement par défaut n’est exécutoire qu’après écoulement du délai dix
jours à dater de la signification, ce délai est prorogé par le délai de distance. L’exécution est
suspendue par l’exercice de l’action en appel ou en opposition et ce jusqu’à ce que cette voie
de recours soit épuisée.
§.6. La signification des jugements répressifs rendus par défaut ;
Les jugements rendus par défaut ne deviennent exécutoires que 10 jours après
signification à la partie condamnée. Ils ne sont passés en force de chose jugée, quant à
l’action publique que lorsqu’il est prouvé que les parties condamnées à des sanctions pénales
ont eue connaissance de la signification. La signification à personne contient la preuve légale
de ce que le condamné a eu connaissance de la signification : en dehors de la signification à
personne, la connaissance se prouve par toute voie de droit. Les jugements de condamnations
pénales sont signifiés à la diligence du M.P ou du greffier, selon qu’il s’agit d’une
condamnation corporelle ou pécuniaire.
La partie civile se charge de la signification du jugement de condamnation par défaut,
aux dommages-intérêts si l’action civile a été disjointe ; le prévenu se charge de la
signification à la partie civile du jugement par défaut dans lequel il a obtenu des dommages-
intérêts pour action téméraire et vexatoire. Enfin, un jugement d’acquittement rendu par
défaut ne nécessite pas la signification.
La partie défaillante à laquelle un jugement par défaut fait grief, dispose de la voie
de recours appelée « opposition ».
§1. Le délai pour faire opposition
84
La déclaration peut être aussi faite par un mandataire spécial. Ici se repose toute la
question déjà débattue du monopole de la représentation et de la plaidoirie reconnue aux
avocats et aux défenseurs judiciaires depuis ‘ordonnance-loi n°79/0/ du 28 septembre 1979
portant organisation du barreau, du corps des défenseurs judiciaires et des mandataires de
l’Etat, c’est dire donc que par mandataire spécial qui peut faire la déclaration d’opposition, il
faut entendre soit un avocat, soit un défenseur judiciaire. L’opposition de la partie civile et de
la partie civilement responsable n’est recevable que lorsqu’il y a consignation des frais ou
dispense de consignation des frais, le prévenu ne doit pas consigner les frais.
ces débats valent au moins ce que vaut l’instruction préparatoire et doivent être soumis aux
critiques et condamnations de l’opposant.
Dans la pratique, le juge reprend l’instruction à zéro, sans tenir compte des procès
verbaux de l’instruction par défaut. Mais le juge saisi à nouveau, par l’exercice de
l’opposition, ne peut totalement ignorer le jugement par défaut, c’est ainsi par exemple qu’il
ne peut aggraver les peines prononcées (Elisabethville, 26 novembre 1969, R.J.A.C 1963,
p.111), cité par A. Rubbens : Op. cit, p.249, n°243, réf.35). L’on est également d’avis, que la
motivation du jugement sur l’opposition peut renvoyer aux motifs du jugement entrepris. Il
faut aussi noter qu’en cas d’irrecevabilité de l’opposition ou de débouter, le jugement rendu
par défaut subsiste en tous ses effets, il en est de même au cas où le prévenu opposant ne
comparaît pas car, en ce cas d’opposition est déclarée non avenue.
En cas d’opposition de la partie civile, ne sont en cause que les prétentions aux
dommages-intérêts à devoir aux particuliers, une telle opposition ne peut paralyser l’exécution
des peines ni l’exercice éventuel de l’appel du prévenu ou du MP. La condamnation du
prévenu étant acquise, la juridiction se bornera à examiner la gravité de la cause du préjudice
de la victime.
L’appel est une voie de droit par laquelle une partie à laquelle une décision judiciaire
fait grief, s’en réfère à une juridiction d’un degré supérieur à celle qui a rendu le jugement
attaqué «dans le but de voir reformé ce jugement à son avantage».
Les jugements rendus sur opposition sont toujours susceptibles d’être entrepris par
la voie d’appel. Il est à rappeler que le juge saisi par l’opposition du prévenu ne peut aggraver
sa situation ; en conséquence, en cas d’appel du MP, contre le jugement sur opposition, la
juridiction d’appel ne peut pas aggraver la situation du prévenu par rapport à celle que lui a
faite le jugement par défaut qui n’a pas été frappé d’appel.
Nous noterons que l’appel est interdit contre les jugements préparatoires,
réservant l’appel aux seuls jugements interlocutoires, c’est-à-dire préjugeant le fond qui est
une question d’appréciation donnant parfois lieu à des abus.
Le prévenu peut ainsi interjeter appel soit parce qu’il conteste être coupable, soit
que se reconnaissant coupable, il estime trop sévère la peine prononcée ou trop élevé le
montant des dommages-intérêts fixés. Le prévenu peut faire un appel limité à un seul chef de
condamnation. Si le prévenu n’a pas limité son appel, il est présumé général et entreprendra
toute la condamnation contenue dans le dispositif du jugement.
87
La partie responsable peut interjeter appel de tout jugement qui la condamne ; son
appel peut être basé sur divers motifs ; contester l’existence ou la hauteur du préjudice mis à
sa charge, contester le lien juridique entre elle et la personne condamnée, voire alléger ou
lever la condamnation mise à sa charge, contester l’existence même de l’infraction.
Qu’en est-il lorsque sur appel de la seule partie civilement responsable, la
juridiction d’appel décide l’estimation des D.I.
Appliquant les principes de la procédure civile selon lesquels le recours du garant
profite au garanti, l’on admet qu’en ce cas, même sans appel du prévenu, la condamnation de
ce dernier peut être revue pourvu que la partie civile reçoive notification de la date
d’audience.
L’appel principal est celui qui est formé par une partie qui prend l’initiative
d’exercer le recours, il peut porter sur l’action publique ou sur l’action civile. L’appel
principal peut se faire sous trois formes :
Un même jugement peut faire l’objet de plusieurs appels principaux portant soit
sur les dispositions civiles, soit sur toutes les deux à la fois. Ces appels seront examinés au
cours de la même instance d’appel.
Les motifs de l’appel ne doivent pas être indiqués. Si l’appelant ne limite pas son
appel à l’un ou l’autre dispositif, son appel est présumé former contre tout dispositif qui lui
fait grief.
Devant la juridiction d’appel, c’est l’acte d’appel qui détermine la saisine de la
juridiction et non pas le libellé de l’exploit de notification de l’appel.
L’appel incident est l’appel interjeté par voie de conclusion par une partie intimée
en l’instance d’appel. L’art 98 du CPP a limité, en droit congolais, l’appel incident aux
intérêts civils en cause.
Les conclusions de l’appel incident peuvent être prises à l’audience d’appel par un
écrit déposé, après lecture : sur le banc du tribunal ou verbalement par la partie appelante ou
par son mandataire, le greffier prenant acte des conclusions prises.
L’art. 122 du CPP porte obligation pour la partie civile et la partie civilement
responsable de consigner les frais d’appel, la consignation ne doit pas être préalable à la
déclaration d’appel mais elle devra être faite endéans les délais d’appel : le greffier qui reçoit
une déclaration faite au bas de l’exploit de signification ou par missive, sans lesquels la
consignation doit être faite.
que la réflexion n’est pas interrompue pendant les jours fériés. La date de l’appel est celle de
la réception de la déclaration par le greffier ou l’huissier et non celle de l’expédition de la
missive.
Si le jugement répressif est rendu par défaut, le délai reste de dix jours, mais il
prend cours à la date de toute signification régulière. Il faut cependant observer que ce délai
paraît dans un pays comme le nôtre où les gens ignorent le droit et où il se pose pas mal des
problèmes de distance et de déplacement.
Le délai ordinaire est prolongé d’un délai de distance en faveur des appelants
privés.
Le délai de distance est d’un jour par cent kilomètres de distance avec un
maximum de quarante jours. La distance à prendre en considération est celle qui sépare du
greffe où est faite de déclaration d’appel, la résidence de l’appelant (cas du jugement
contradictoire) ou le lieu de la signification (cas du jugement par défaut).
Si la déclaration ne porte que sur les condamnations civiles, les peines sont
exécutées. Ainsi donc, l’appel de la partie civile ne peut pas paralyser l’exécution des peines,
même si son appel tend à faire dire pour droit que l’infraction n’est pas établie, le condamné
ne peut en profiter s’il n’interjette appel ou si le MP n’a pas suivi l’appel.
En droit français, l’appel joue l’effet suspensif en ce qui concerne l’action civile,
le tribunal ou la cour peuvent ordonner l’exécution provisoire de leur décision nonobstant
toute voie de recours. C’est notamment le cas lorsque la juridiction ayant reconnu la
culpabilité du prévenu nomme un expert pour déterminer l’importance du préjudice, mais
ordonne le versement d’une provision ; mais il y a possibilité d’arrêter cette exécution
provisoire en saisissant le premier président de la cour d’appel par la procédure du référé : il
en est ainsi lorsque cette exécution provisoire, risque d’entraîner des conséquences
manifestement excessives.
L’effet dévolutif résulte du fait que le juge d’appel ne peut connaître que du point
de droit et de fait présentés au premier juge et ce, dans les limites tracées par l’acte d’appel.
L’effet dévolutif interdit d’élargir la prévention en retenant des faits nouveaux car
cela aboutirait à priver le prévenu d’un degré de juridiction. C’est l’interdiction des demandes
nouvelles en appel.
L’effet dévolutif connaît une limitation qui se traduit par la règle de l’interdiction
de « la reformatio in pejus » ; cette règle interdit au juge d’appel de réformer la décision qui
lui est déférée dans un sens contraire aux intérêts de cet appelant, lorsque ce dernier est une
partie privée et est seul en appel. C’est ainsi que si le prévenu est seul appelant, le juge
92
d’appel ne peut prononcer contre lui une peine plus grave ou modifier dans un sens plus
sévère la qualification d’appel retenu.
Le juge ne peut normalement allouer des D.I plus importants que ceux alloués en
première instance, sauf s’il y a appel incident portant sur les intérêts civils, car en ce cas, la
partie civile peut postuler par simple conclusion une majoration de la réparation. De même, la
partie civile ne peut voir sur son seul appel, diminuées ou supprimées les indemnités
accordées ni la personne civilement responsable sur son appel, voir sa responsabilité
aggravée. L’interdiction de la « reformatio in pejus » s’applique en droit congolais en tant que
principe général de droit.
Section 6. L’évocation
L’évocation est l’obligation faite à une juridiction d’appel de statuer sur le fond
chaque fois que le jugement est annulé pour violation ou omission repérée des formes
prescrites par la loi.
Dès que l’appel est interjeté, greffier près la juridiction qui a rendu le jugement doit
constituer le dossier qui doit être acheminé à la juridiction d’appel ; ce greffier est averti de
l’appel par son collègue si la déclaration d’appel a été faite auprès du greffe de la juridiction
d’appel. Le greffier doit toujours avertir le MP de l’appel interjeté afin d’éviter une exécution
intempestive du jugement dont l’exécution se trouve suspendue.
Il doit être noté qu’en appel, c’est l’acte d’appel et non la citation qui saisit la
juridiction d’appel. La citation n’est nécessaire pour le prévenu et la partie civilement
responsable devant la juridiction d’appel que lorsqu’il y a possibilité d’une aggravation de la
situation du condamné à peine de mort. L’on devra également recourir à la formalité de la
citation si la juridiction procède à de nouvelles mesures d’instruction et que le prévenu n’est
pas présent. La citation à comparaître doit contenir, outre les éléments d’une citation à
prévenu une référence au jugement entrepris et à l’acte d’appel.
Si le prévenu cité ne comparaît pas, la juridiction d’appel statuera par défaut avec
possibilité de faire opposition à cette décision suivant la même procédure applicable à
l’opposition formée contre un jugement par défaut rendu au premier degré.
94
La juridiction d’appel peut user de tous les moyens d’instruction pour former sa
conviction ; cependant, le recours à la commission rogatoire doit être exceptionnel et justifié
par les contingences, car en matière pénale, la conviction intime des juges doit se former dans
la conscience de chacun des juges, à l’audition directe, chaque fois que la chose est possible.
Section 9. La délibération.
Se prononçant sur le fond, la décision peut dire de l’appel non fondé et confirmer
95
ainsi la jugement entrepris. En confirmant, le juge d’appel peut le faire en donnant des motifs
autres que ceux retenus par le premier juge, il peut aussi le faire en renvoyant aux motifs du
premier juge ; ou encore il peut confirmer en se référant à ses propres motifs ainsi qu’à ceux
du premier juge.
Le juge d’appel peut aussi infirmer mettre à néant la décision du premier juge et
ce en tout ou en partie, en ce cas il doit statuer à nouveau ; l’expression à utiliser en ce cas
varient, exemple :
En droit congolais, la révision avait revêtu une double acceptation selon que l’on
se place sur le plan coutumier ou sur le plan du droit pénal écrit.
Il doit s’agir des décisions de condamnation passées en force des choses jugées,
ceci exclut les décisions d’acquittement ainsi que les décisions qui n’ont pas encore l’autorité
de la chose jugée par ce que susceptibles d’appel, d’opposition ou d’un pourvoi en cassation.
Le droit congolais exige aussi que la révision ne puisse être demandée que pour une infraction
punissable d’une de peine de prison supérieure à deux mois.
-Contrariété des jugements : ce cas suppose que deux individus ont été condamnés par la
même infraction, par deux décisions différentes, inconciliables entre elles ; la contradiction
entre ces deux condamnations est la preuve que l’un de deux condamnés et innocent.
-Condamnation de l’un des témoins pour faux témoignage contre le prévenu. Le premier ainsi
condamné ne pourra être entendu lors de nouveaux débats.
-Après une condamnation pour homicide, il existe des indices suffisants propres à faire croire
à l’existence de la prétendue victime de l’homicide.
-Après une condamnation, un fait vient de se révéler ou des pièces inconnues lors des débats
sont présentées et que ce fait ou ces pièces sont de nature à établir l’innocence du condamné.
-Le droit de demander la révision à la Cour Suprême de Justice appartient dans les deux
premiers cas d'ouverture à révision : au Ministre de la Justice : au condamné ou en cas
d'incapacité, à son représentant après la mort ou l'absence déclaré du condamné, à son
conjoint, à ses descendants, à ses ascendants à ses ayants droit coutumiers et à ses légataires
universels.
-Dans les cas d'ouverture à révision prévus aux points 3 et 4, seul le Ministre de la Justice
peut demander la révision soit d'office soit sur requête des personnes visées ci-avant et après
avoir pris l'avis d'une commission composée de deux conseillers de la Cour Suprême de
Justice de deux conseillers à la Cour d'Appel de Kinshasa et de trois Avocats ayant pratiqué le
barreau pendant au moins 10 ans. Les deux conseillers à la Cour Suprême de la Justice faisant
partie de la commission ne pourront siéger lors de l'audience en révision.
-La Cour Suprême de Justice est saisie par le Procureur Général de la République en vertu de
l'injonction du Ministre de la Justice ou par la requête des parties dans les cas 1 et 2
d'ouverture à révision.
-L'on distingue deux phases dans la procédure de révision
*Le rescindent :
Il consiste en un examen par la Cour de la recevabilité et du bien-fondé du pourvoi en
révision si le pourvoi est recevable, la Cour Suprême contrôle le bien-fondé de la décision
contestée, c'est-à-dire sa vérité apparente à la lumière des éléments de fait visés au recours. A
cette fin, elle peut procéder directement ou par commission rogatoire à toutes enquêtes sur les
faits confrontation, reconnaissance et devoirs à propos de la manifestation de la vérité. A
l'issue de ses investigations la Cour Suprême décide du sort du recours. S'il ne lui paraît pas
fondé, elle rend un arrêt de rejet. Sinon, elle rend un arrêt d'annulation.
*Le rescisoire
Si la cour estime que la demande est fondée elle annule la condamnation
prononcée elle apprécie dans ce cas s'il est possible de renvoyer à de nouveaux débats
contradictoires.
97
Dans l'affirmative, elle renvoie le prévenu devant une autre juridiction de même
ordre et de même degré que celle dont émane l'arrêt ou le jugement annulé ou devant la même
juridiction autrement composée.
La nouvelle juridiction constate qu'il y a impossibilité de procéder à de nouveau
débats , notamment en raison du décès, de l'absence, de la démence ou du défaut d'un ou de
plusieurs condamnés, d'irresponsabilité pénale, de prescription de l'action publique ou de la
peine, elle statue au fond.
S'il en a eu au procès, les parties civiles doivent être entendues. Lorsqu'elle statue
au fond la Cour n'annule que les condamnations qui ont été injustement prononcées. Elle
décharge, s'il y a lieu la mémoire des morts.
CHAPITRE V : LA CASSATION
2. Unifier la jurisprudence
Cette fonction n'est que le corollaire logique de la première fonction. Avant la création
de la Cour Suprême, il n'existait pas d'autorité judiciaire nationale à même d'imposer une
orientation jurisprudentielle unique.
3. Assurer la discipline des juges
Les juges sont sensibles aux critiques dont leurs décisions sont l'objet. Ils en tirent des
leçons utiles pour leur formation juridique.
4. Intérêts des parties
La Cassation permet de redresser des erreurs de droit qui ont causé préjudice aux
intérêts des parties.
5. Fonction politique
L'unité de la jurisprudence crée un sentiment de confiance dans le Chef de tous les
habitants du pays et contribue à cimenter l'unité nationale.
Il doit s'agir des décisions rendues en dernier ressort par les Cours et Tribunaux. Ainsi
doivent être épuisées les voies de recours ordinaires, toutefois, sont aussi susceptibles de
pouvoir en Cassation des décisions rendues premier en dernier ressort, tel est le cas par
exemple des arrêts de la Cour de Sûreté de l'Etat, qui n’étaient pas susceptibles d'appel.
Le recours en Cassation contre les jugements avant dire droit n'est ouvert qu'après
le jugement définitif (art du Code de Procédure devant la Cour Suprême de Justice), les
ordonnances rendues en dernier ressort en matière de détention préventive sont considérées
comme décisions judiciaires susceptibles de pourvoi en Cassation (cfr. arrêt de principe de la
Cour Suprême. Voir plus haut dans cet enseignement).
-Incompétence : Elle suppose qu’une juridiction a statué sur une affaire relevant de la
compétence d'une autre juridiction. C'est l'incompétence rationne materiae ou rationne
personae.
-L'excès de pouvoir : il a lieu lorsque le juge même compétent pour statuer s'est arrogé des
pouvoirs que la loi lui dénie. Par exemple le fait de statuer sur des faits qui ne lui étaient pas
déférés. Constitue également un excès de pouvoir le fait pour une juridiction d'omettre, de
statuer sur une demande qui lui a été régulièrement soumise.
-La non-conformité aux lois ou à l’ordre public de la coutume dont il a été fait
application : la notion d'ordre public est très fluide quant à sa réelle portée, il ne peut
évidement s'agir de la notion telle que dégagée et comprise à l'époque coloniale : l'ordre
impératif constitutionnel relatif aux droits fondamentaux et devoirs des Citoyens mais il doit
également s'étendre aux impératifs d'ordre politique, économique et social contenus dans
l'ensemble de l'ordonnancement juridique de notre pays.
1. Le demandeur ne peut pas présenter des moyens de pur fait ou des moyens mélangés
de droit et des faits. Cela se comprend du fait que la Cour Suprême, tant sa mission de
Cassation, ne peut examiner le fond du procès et ne peut examiner que des moyens de droit
pur.
2. Le demandeur ne peut pas présenter des moyens nouveaux c'est-à-dire fondés sur des
éléments que les juges du fond n'ont pas examinés et qui ne ressortent pas de leur décision.
Toutefois, la Cour Suprême admet des moyens nouveaux touchant à l'ordre public :
Il est ouvert à toute partie qui a été mêlée au procès comme aux membres du
Ministère public, prévenu, personne civilement responsable ou partie civile mais cela ne suffit
100
pas. Il faut encore que la décision attaquée fasse grief au demandeur, c'est-à-dire qu'il y ait un
intérêt à le faire casser.
L'on suppose qu'une décision n'a pas été attaquée par le pourvoi en Cassation dans
l'intérêt des parties dans les délais légaux mais elle contient une violation de la loi. Le
Procureur Général de la République peut de sa propre initiative et sans être tenu par un délai
quelconque, introduire un pourvoi en Cassation. En principe, la décision de la Cour ne peut ni
profiter, ni nuire aux parties (art. 30 du Code de procédure devant la Cour Suprême) sous
réserve cependant qu'en matière pénale ce pourvoi profite au condamné quant aux seules
condamnations pénales (art. 50 du Code de procédure devant la Cour Suprême). La doctrine
classique enseigne qu'en cas de Cassation prononcée sur pourvoi dans l'intérêt de la loi,la
décision annulée n'en continuera pas moins à recevoir exécution, le sort des parties ne sera
nullement modifié. c'est une Cassation purement théorique propre que prononcé sans renvoi la
cour suprême de justice qui n'a pas d'autre but que de donner satisfaction aux principes du
droit ().
Mais la législation Congolaise s'est démarquée de cette doctrine classique de
moins en matière pénale étant donné que le pourvoi dans l'intérêt de la loi profite au
condamné quant aux seules condamnations pénales.
Cour Suprême réclame le dossier judiciaire au greffe de la juridiction qui a rendu la décision.
A partir de la signification de la requête aux différentes parties ainsi qu'au Ministère public les
parties disposent d'un délai de 30 jours pour déposer un mémoire.
Un délai de 20 jours est imposé par la loi pour cet échange au terme duquel la
cause est réputée en état d'être jugée et le dossier est transmis au Parquet Général de la
République pour les réquisitions du Ministère public. Précisions que la loi détermine le
contenu du dossier. Lle greffier de la Cour Suprême réclame le dossier judiciaire et
l'expédition de la décision entreprise auprès du greffier de la juridiction qui a rendu jugement
ou l'arrêt. Le dossier, après étude au Parquet Général de la République, est envoyé à la Cour
Suprême de Justice ou le Premier Président désigne par voie d'ordonnance, un rapporteur pour
l'étude du dossier. Le rapport porte sur un résumé des faits , la présentation de l'état de la
procédure et le libellé des moyens invoqués à l'appui de la requête de pourvoi en Cassation, le
rapporteur est aussi chargé de rédiger une note juridique dans laquelle il exprime son point de
vue juridique, il rédige un ou plusieurs projets d'arrêts, reflétant son opinion juridique,
l'ensemble de cette étude fait l'objet par l'assemblée plénière des magistrats de la Cour
Suprême qui arrête en définitive la solution juridique adéquate. L'assemblée adopte le projet
d'arrêt et le Premier Président fixe alors la date d'audience et compose le siège. A l'audience
les parties ont la parole uniquement pour faire des observations orales. Le Ministère public
prend des réquisitions, la Cour prend ensuite la cause en délibéré.
En principe, le prononcé a lieu le même jour, les projets d'arrêt ayant déjà été
adoptés en assemblée plénière.
-L’article 103 alinéa 3 de la constitution révisée le 5 juillet 1990 disposait : « en cas de
renvoi après cassation, les cours et tribunaux inférieurs sont tenus de se conformer à l’arrêt
de la cour suprême de justice sur le point de droit jugé par cette dernière. L’article 102 de
l’ACT a repris textuellement la même disposition.
-il convient de préciser, de prime abord, que cette disposition constitutionnelle n’a pas
entendu reconnaître à la disposition de la CSJ une valeur de règlement général pour toutes
les juridiction. (lire le mémoire explicatif de la constitution du 24 juin 1967 cité au bas de
l’article 61, in supplément aux codes congolais, fascicule I p.10. ce commentaire garde
aujourd’hui toute sa valeur).
-Seule se trouve concernée la juridiction à laquelle la cause a été renvoyée, après cassation,
dans le souci de fixer de manière non équivoque la juridiction de renvoi sur le point de droit
jugé par la CSJ, le dispositif d’un arrêt de cassation avec renvoi, contient une injonction
exprimée sous la forme de « dit pour droit »
-nous nous devons d’insister sur le fait que c’est dès la première cassation qui intervient dans
une cause que cette injonction est donnée à la juridiction d’envoi. Cette technique est
102
également utilisée par la C.S Italienne, laquelle n’y recourt cependant que s’il y a cassation du
chef de violation ou de fausse application de la règle du droit ().
La déclaration ainsi faite doit être confirmée par une requête dans un délai de trois
mois, requête que doit déposer un avocat.
4. Le pourvoi en cassation n'est ouvert contre une décision judiciaire rendue par défaut
que le jour où l'opposition n'est plus recevable.
5. Le délai pour introduire un pourvoi en cassation est de quarante (40) jours, ce à dater
du prononcé contradictoire de la décision.
6. Le délai et l'exercice du pourvoi sont suspensifs de la décision à l'égard de toutes les
parties, le condamné qui se trouvait en détention préventive ou dont l'arrestation
immédiate a été prononcée par la juridiction d'appel sera toutefois maintenu en cet état
jusqu'à ce que la décision subie ait couvert la peine de prison prononcée par la
décision entreprise. Le Ministère public près la juridiction d'Appel, peut, par
ordonnance motivée ordonner l'incarcération du condamné pendant le délai et
l'exercice du pourvoi, mais il faut qu'il invoque des circonstances graves et
exceptionnelles ou de charges suffisantes laissant croire que le condamné peut tenter
de se soustraire par la fuite à l'exécution de la peine. Le condamné peut, introduire
devant la Cour Suprême une requête de mise en liberté avec ou sans cautionnement. Si
le condamné n'est pas présent ou s'il n'y est pas représenté par un avocat porteur de
procuration spéciale, la Cour pourra statuer sur pièces, la Cour devra statuer toutes
affaires cessantes dans les 24 heures à partir de l'audience à laquelle le Ministère
public aura fait ses réquisitions.
7. Si un pourvoi introduit pour tout autre motif que l'incompétence est rejeté, le
demandeur ne pourra plus se pourvoir en cassation dans la même cause sous quelque
prétexte et pour quelque motif que ce soit.
103
Le législateur a voulu que la partie demanderesse de cassation relève une fois les
différents motifs susceptibles d'entraîner la cassation, il n'a pas voulu créer un système de
navette permettant à la partie demanderesse déboutée sur des moyens invoqués pour la
première fois, d'introduire sur base d'autres moyens, un pourvoi en cassation contre la même
décision.
8. Si après cassation il reste quelque litige à juger, la cour section judiciaire, renvoie la
cause pour connaître du fond de l'affaire à la même juridiction autrement composée ou
à une autre juridiction de même rang et de même ordre qu'elle désigne. Toutefois dans
le cas où la décision entreprise est cassée pour incompétence, la cause est renvoyée à
la juridiction compétente qu'elle désigne. La juridiction de renvoi ne peut décliner sa
compétence et elle est tenue de se conformer à la décision de la Cour sur le point de
droit jugé par elle. C'est ce principe qui a amené la Cour Suprême à rédiger le
dispositif de ses arrêts de Cassation sous forme d'injonction, contenue dans la clause "
Dit pour droit ".
9. La section judiciaire renvoie la cause après cassation, s'il reste quelque chose à juger,
aux sections réunies de la Cour dans le cas suivant :
a) Pour connaître des pourvois introduits pour la deuxième fois après cassation et
concernant la même cause et les mêmes parties
11. Le Ministère public assiste au délibéré, sauf s'il est partie poursuivante ou s'il
s'est lui-même pourvu en Cassation, il n'a pas voie délibératif. Ceci mérite explication.
En principe, ce n'est pas lui qui est partie poursuivante devant les juridictions de
fond qui ont eu à statuer au premier degré et au degré d'appel. Dans ces conditions, le
procureur générale près la Cour Suprême de Justice peut assister au délibéré, sauf s'il s'est lui
même pourvu en Cassation. Nous savons que le Procureur Général de la République peut
recevoir du Ministre de la Justice une injonction pour exécuter l'action publique devant toutes
les juridictions inférieures. En ce cas, il ne peut pas prendre part au délibéré de la Cour
Suprême lorsque les décisions rendues dans les causes où il a été partie poursuivante sont
frappées de pourvoi en Cassation.
1. Le classement sans suite de la cause. L'introduction d'un pourvoi en cassation donne lieu
à la consignation d'une somme d'argent, une dispense est possible pour les indigents. Le
greffier doit réclamer un complément de provision lorsqu'il estime que les sommes
consignées sont insuffisantes pour couvrir les frais qui seront exposés en cas de
contestation sur le montant réclamé par le greffier, le Premier Président décide.
3. Le filtrage : Dès que la requête en cassation est déposée, le greffier transmet le dossier de
la cause au Premier Président de la Cour Suprême de Justice, celui-ci procède avec un
Président et éventuellement avec le Procureur Général de la République à l'examen
préliminaire de la requête. Si le pourvoi est manifestement irrecevable ou si la cause ne
relève pas de la compétence de la Cour Suprême de Justice, le Premier Président fixe la
date à laquelle l'affaire sera appelée. Notification de cette date est faite au demandeur et
au Procureur Général de la République (art. 7 du Code de Procédure devant la Cour
Suprême).
procédure;
-Les parties ou leurs avocats peuvent présenter des observations orales, il ne peut être produit
à l'audience d'autres moyens que ceux développés dans la requête ou les mémoires;
-Le Ministère public donne son avis;
-Le Président de l'audience prononce la clôture des débats et la cause est prise en délibéré.
1. Effet suspensif
Le délai et l'exercice du pourvoi sont suspensifs de la décision à l'égard de toutes les parties.
2. Effet dévolutif
Dans les limites du pourvoi, la Cour est saisie des problèmes de droit soulevés par la décision
attaquée.
- l'effet dévolutif est limité par la qualité du demandeur, le recours du Ministère public ne peut
saisir la Cour que de l'action publique
-le recours de la partie civile ou de la partie civilement responsable est limité à l'action civile,
seul le pourvoi du condamné concerne à la fois l'action publique et l'action civile.
-L'effet dévolutif est également limité par l'application du principe de l'interdiction de la "
réformatio in pejus ". La Cour ne peut modifier la décision attaquée que dans un sens
favorable au demandeur.
En cas de pourvoi partiel, il se trouve automatiquement limité aux points sur lesquels
le demandeur a fait porter son recours.
La Cour de cassation rejette le recours formé contre une condamnation contenant une
erreur juridique, si du moins la peine prononcée est justifiée ". C'est-à-dire identique à celle
qu'on aurait dû prononcer sans cette erreur, la Cour en ce cas se borne à redresser l'erreur
commise, sans casser la décision attaquée.
1. Domaine d'application
L'erreur dans une citation du texte applicable, elle englobe aussi l'erreur sur le nombre
106
des infractions commises. Y entre aussi l'erreur sur la qualification à l'exclusion des erreurs de
qualification qui ont pour effet de déplacer les limites maximales et minimales des peines
applicables.
-La théorie se base sur le défaut d'intérêt du demandeur, aucune erreur ne donnerait lieu à
cassation quand le demandeur n'invoque qu’un préjudice incertain. Cet argument ne tient
débout parce qu'il y a intérêt ne serait ce que moral pour un condamné à n'être puni que pour
un délit et non deux ou sous une qualification moins humiliante que celle retenue par erreur.
En rejetant un tel pourvoi, la Cour prive le délinquant du droit d'obtenir devant de nouveaux
juges une application plus exacte de la peine à prononcer.
-Le rejet du pourvoi confère l'autorité de la chose jugée à la condamnation attaquée avec
comme conséquence la subsistance des infractions sous leur qualification erronée, infractions
qui entraînent les conséquences que la loi attache à leur constatation sans compter que ceci
pourrait compter pour une éventuelle récidive sous la fausse qualification.
La cassation peut être partielle ou totale. Elle est partielle lorsqu'elle intervient sur la
demande d'une partie dont la qualité ou l'intérêt limite l’effet dévolutif du pourvoi.
* Le pourvoi ne porte que sur les dispositions de la décision attaquée.
* Une seule partie privée ou un seul prévenu s'est pourvu : la décision ne sera annulée qu'à
l'égard de celui qui a agi.
La cassation est totale lorsque la qualité, l'intérêt ou la volonté du demandeur ne limitent en
rien l'effet du pourvoi.
-La juridiction de renvoi est tenue de respecter le principe de l'interdiction de la " reformatio
in pejus " sauf si la décision cassée avait été rendue en premier et dernier ressort, en ce cas,
elle peut aggraver la situation du condamné même s'il s'était seul pourvu en cassation.
Si la décision cassée a été rendue sur appel, il faut distinguer deux situations :
-si l'appel a été formé par le prévenu et le Ministère public
-si la juridiction de renvoi recouvre toute la liberté, elle peut aggraver les pénalités prononcées
en premier ressort.
effets le jugement qui a sanctionné déjà les faits. La partie civile peut normalement poursuivre
la condamnation civile prononcée.
SECTION 2 : LA GRACE
Le Président de la République a seul, le droit de grâce et ce, en application de la constitution
qui lui confère le droit de remettre, de commuer ou de réduire les peines.
C’est la raison pour laquelle il est appelé magistrat suprême.
La grâce ne peut porter que sur des peines, elle n’annule pas le jugement et ne peut entamer
les condamnations civiles. La grâce peut être individuelle ; en ce cas, elle est sollicitée par une
requête adressée au Président de la République par le canal de la hiérarchie du parquet qui
émet ses avis et considérations. La grâce peut être aussi collective en faveur de tous les
condamnés ou d’une catégorie d’entre eux. La grâce collective est accordée à l’occasion des
grands événements de la nation. C’est par ordonnance du Président de la République qu’est
accordée ou rejetée la grâce.
Mais, le recours en grâce, s’agissant des décisions ayant prononcée la peine capitale ont
tendance à trop trainer au niveau de la présidence de la république, maintenant ainsi les
condamnés dans une angoisse permanente.
La CNS a considéré qu’une telle situation est immorale, en conséquence, elle a pris un acte
qui considère que le silence de 6 mois équivaut à la grâce commuant la peine de mort à
condamnation à perpétuité.
L’on doit décrier également des abus dans l’octroi de la grâce soit collective soit individuelle ;
cette situation, en conséquence, rend inefficace la procédure de la libération conditionnelle
dont les conditions de bénéfice sont plus contraignantes ; en outre, il tend à minimiser aux
yeux de l’opinion publique la puissance du pouvoir juridictionnel des cours et tribunaux.
3. AUTORITE COMPETENTE
Il ya 3 autorités qui interviennent en matière d’octroi de cette mesure :
- L’autorité la plus courante c’est le Ministre de la justice qui, par arrêté, accorde la libération
conditionnelle après avis du parquet et du Directeur de la prison ;
- Le Ministre de la défense, par arrêté, accorde la libération conditionnelle aux condamnés des
juridictions militaires ;
- Le Président de la République l’accorde par voie d’ordonnance, aux condamnés de la CSJ.
Cependant, la commission de libération conditionnelle, souvent ne siège pas ; tous les cas de
condamnés, candidats à la libération conditionnelle ne sont pas examinés. Cette faveur est
souvent réservée aux condamnés nantis financièrement ou ayant des relations amicales avec le
personnel pénitentiaire. La libération conditionnelle n’intéresse donc plus la plus part des
condamnés qui comptent plus que sur les mesures collectives de grâce qui sont fréquentes.
4. DUREE DE LA MISE A L’EPREUVE ET LES EFFETS DE LA LIBERATION
CONDITIONNELLE
La durée du temps d’épreuve est égale au double du temps d’incarcération que le condamné
avait encore à subir au moment où a été prise la décision de sa libération conditionnelle.
Quant aux effets de la libération conditionnelle, il faut distinguer deux moments :
A. La situation du libéré pendant le délai d’épreuve
En principe, l’arrêté ministériel qui accorde la liberté conditionnelle énonce les conditions
spéciales que le libéré doit observer c.à.d. le libéré est supposé placé sous surveillance
pénitentiaire. Parmi les conditions qu’on lui oppose, il peut lui être interdit de paraitre dans
telle ou telle localité ou encore, il peut être assigné à résidence fixe ; etc.
Il est à noter que la libération conditionnelle peut être révoquée pour cause d’inconduite ou
pour manquement à l’une des conditions imposées par l’arrêté ministériel.
B. La situation du libéré à l’expiration du délai d’épreuve
Si la libération conditionnelle n’a pas été révoquée avant l’expiration du délai d’épreuve, la
peine est réputée exécutée intégralement. La libération devient définitive, toutefois, la
condamnation subsiste avec toutes ces conséquences.
SECTION 4 : LA REHABILITATION
1. Conditions imposées a un condamné pour pouvoir bénéficier de la réhabilitation
1. Les peines doivent avoir été purgées ou graciées ou n’avoir pas donné lieu à exécution soit
à la suite du suris ou à la suite d’une libération conditionnelle ;
2. Le condamné doit être libéré des condamnations civiles, à la restitution aux dommages-
intérêts ;
3. Un délai de 5 ans doit s’être écoulé depuis la libération ;
4. Le condamné doit avoir passé un temps d’épreuve de 5 ans de bonne conduite en liberté ;
5. Le condamné ne doit pas avoir déjà bénéficié d’une mesure de réhabilitation.
C’est la Cour d’Appel dans le ressort de laquelle la condamnation a été prononcée qui
est Compétente pour prononcer la réhabilitation.
Une question mérite l’attention ; en effet, au moment où avait été instituée la réhabilitation, la
CS n’existait pas. La question qui se pose est celle de savoir, quelle est la juridiction
compétente qui doit accorder la réhabilitation aux personnes condamnées par la CS ?
En attendant que la loi reconnaisse compétence en cette matière à la CS, le professeur Bayona
pense que c’est la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe qui doit être reconnue compétente. Le
professeur MANASI aussi partage ce point de vu en partant selon lui, de la possibilité
reconnue par la doctrine d’interpréter de manière la plus extensive, les lois de procédure au
sens large et dans le sens favorable au condamné comme c’est le cas ici, puisqu’il faut
garantir aux condamnés de la CS le droit à la réhabilitation.
Pour ce qui est de la procédure :
1. Il faut une requête adressée par le condamné au Procureur Général près la Cour d’appel ;
2. Il faut déposer devant la Cour d’Appel un dossier comprenant :
- Un extrait de casier judiciaire ;
- Une attestation des autorités locales du lieu où le condamné a résidé attestant quelle a été sa
conduite et quels furent ses moyens d’existence. Ce document doit mentionner expressément
qu’il a été délivré en vue d’une demande de réhabilitation ;
- Une copie du jugement de condamnation qui doit être fournie par le Procureur Général ;
- Une copie de la fiche pénitentiaire à fournir par le Procureur Général.
3. Dans les 6 mois du dépôt du dossier, le Procureur Général saisi la cour en formulant ses
réquisitions et au jour d’audience qui se tient à la date fixée par la cour, il cite le condamné.
Ce dernier peut se faire représenter, sauf si la cour en a décidé autrement.
La cour peut ordonner des enquêtes, désigner des témoins et fixer un jour pour son
audience. S’il s’agit de mener d’autres enquêtes, la cour renvoi l’affaire à une date ultérieure
et charge le Procureur Général de compléter le dossier (Exception légale à l’indépendance du
ministère public à l’égard des juges).
4. La cour se prononce par un arrêt pour agréer ou pour rejeter la requête. En cas de rejet, la
demande ne peut être réintroduite avant un délai de 2 ans à dater de l’arrêt de rejet.
5. Les frais sont à charge de l’Etat lorsque la réhabilitation est accordée. En cas de rejet, la
cour peut mettre les frais en tout ou en partie à charge du condamné.
115
Cette procédure est réglementée par la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l’Enfant.
CHAPITRE 2 : L’EXTRADITION
L’extradition est la procédure par laquelle un Etat, appelé « Etat requis » ou « Etat
refuge » livre un individu à un autre Etat (Etat requérant) qui le lui demande, en vue de le
juger ou de lui faire subir une peine. C’est un acte de souveraineté pour les deux Etats.
Généralement, l’extradition est refusée lorsqu’il s’agit des infractions connexes aux
infractions politiques ; en outre, lorsque l’infraction fait l’objet des poursuites dans l’Etat
requis ou a été jugée dans un Etat tiers, l’extradition peut également être refusée.
La règle de la non extradition des nationaux figure, généralement, dans les accords de
coopération ; mais l’on constate un revirement de la doctrine, en faveur de l’extradition des
nationaux. Cette règle s’inspire d’un sentiment de défense à l’égard de la justice étrangère
dont on redoute les particularités.
LA PROCEDURE D’EXTRADITION EN RDC
§1. Principes de base
1. Le gouvernement de la RDC peut livrer aux gouvernements d’un pays étranger, sous
condition de réciprocité, tout étranger accusé, poursuivi ou condamné par le tribunal de ce
pays, comme auteur ou complice pour l’un des faits commis sur son territoire et énumérés à la
convention d’extradition conclue avec ce pays.
En cas d’absence de convention d’extradition, l’étranger peut être livré moyennant un
accord particulier conclu de gouvernement à gouvernement. Lorsque l’infraction donnant lieu
à la demande de l’extradition aura été commise hors du territoire de la partie requérante, le
gouvernement de la RDC pourra livrer, à charge de réciprocité, l’étranger poursuivi, accusé
116
ou condamné dans le cas où la loi congolaise autorise la poursuite des mêmes infractions
commises hors de l’Etat.
§2. La procédure d’extradition
L’on doit distinguer deux phases dans la procédure d’extradition: la phase judiciaire et celle
diplomatique.
2.1. La phase Judiciaire : Cette phase exige la production de certains documents et
l’accomplissement de certaines formalités.
a). Les pièces judiciaires servant d’appui à une demande d’extradition :
D’abord, les jugements de condamnation ou actes de procédure criminelle émanant du juge
compétent qui renvoi l’accusé devant la juridiction pénale. Ces documents doivent être
délivrés en original ou en expédition authentique.
Ensuite, on a les mandats d’arrêt ou tout autre acte ayant la même force, délivré par
l’autorité judiciaire étrangère compétente, pourvu que ces actes renferment l’indication
précise du fait pour lequel ils sont délivrés.
b). L’obligation d’exéquatur des pièces judiciaires
Le jugement, le mandat ou autre acte équivalent produit à l’appui de la demande
d’extradition doit être rendu exécutoire par le juge d’appel. Ce juge désigne le magistrat,
l’officier ou l’agent de forces armés chargé de le mettre à exécution ainsi que le lieu où
l’étranger sera détenu, jusqu’à ce qu’il soit statué sur la demande d’extradition.
L’expression juge d’appel, dans le contexte du décret du 12 avril 1886, visait la Cour d’Appel
(de Kinshasa/Gombe). Aujourd’hui c’est toute Cour d’Appel qui peut être saisie, tout dépend
du lieu de résidence de l’étranger faisant l’objet de la demande d’extradition. Dans une
réforme judiciaire future, il faut à notre sens, donner cette compétence à la CSJ.
L’étranger qui fait l’objet d’une demande d’extradition peut faire l’objet d’une arrestation
provisoire.
2.2. La phase diplomatique :
L’arrêt d’exéquatur de la Cour d’Appel sera transmis pour exécution diplomatique au
ministère des affaires étrangères par le canal du ministre de la justice. En dépit de l’arrêt
d’exéquatur accordant l’extradition au plan judiciaire, l’autorité politique cependant, peut
estimer pour des raisons diplomatiques, ne pas pouvoir donner suite à l’arrêt et ainsi refuser
d’accorder diplomatiquement l’extradition.