L.A Tartuffe Acte II Scène 2 Corrigé Questions

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Notes de cours pour le corrigé de la lecture Analytique Tartuffe Acte II scène 2

Le ton est polémique : les deux personnages s’opposent autour du choix que
Orgon veut imposer. Dorine met en avant le bonheur de Marianne alors que
Orgon n’y songe pas et elle tente de montrer en quoi Tartuffe n’est pas un bon
parti, de façon raisonnable.

- Au début Dorine est très moqueuse : elle commence la scène sur la répétition
comique où elle feint de croire que Orgon leur fait une blague : en faisant
semblant de prendre cela pour une blague elle souligne l’absurdité de la décision
d’Orgon : c’est une décision tellement ridicule que l’on ne peut pas y croire : c’est
une forme d’ironie, d’antiphrase

Elle se moque de lui en montrant son visage : une façon de l’attaquer très
personnellement «et cette large barbe au milieu du visage»

Orgon lui fait changer de ton en utilisant le mode impératif : il lui rappelle qui est
le maître et lui reproche la liberté de ton qu’elle emploie «vous avez pris céans
certaines privautés» «taisez vous» «sachez»

- Dorine donne comme argument contre le mariage la pauvreté de Tartuffe


«choisir un gendre gueux» + elle met en avant le fait que Tartuffe devrait se
consacrer à sa Foi chrétienne «bigot» «il a d’autres emplois auxquels il faut qu’il
pense» (on note l’allitération en « gu » qui sonne de façon désagréable à l’oreille
« bigot » »gendre » « gueux ») (bigot = Qui est d'une dévotion étroite et excessive) (déf.
Larousse)

- Orgon fait valoir que la pauvreté de Tartuffe est un signe de son éloignement
des choses matérielles sont « trop peu de soin » : cela met en avant sa spiritualité
(on note la répétition de « élever » « au dessus » dans le même vers et argue du
fait que Tartuffe est noble, bien que pauvre : champ lex de la richesse :
« gentilhomme » « biens » « fiefs »…)

- Premier argument : Dorine met en avant la contradiction de Tartuffe : il se vante


d’être noble ce qui n’est pas faire preuve d’humilité
Elle oppose « dévotion » et « ambition » en fin de vers : bien sûr le
spectateur/lecteur, lui, a déjà eu une présentation de Tartuffe et se doute du fait
qu’il soit un escroc : cela vient donc ici renforcer ce sentiment :

deuxième argument : Tartuffe fait preuve d’une bien grande attache aux choses
matérielles pour un homme d’Eglise : se marier, faire valoir sa noblesse et sa
pauvreté forcée « « il s’est laissé priver » (sous-entend que Tartuffe a été
dépossédé)

Dorine change de procédé au vers 501 « mais ce discours vous blesse » : elle se
rend compte que Orgon ne peut pas entendre la duperie de Tartuffe, comme il
n’a pas entendu le discours rationnel de Cleante non plus.

Elle donne donc d’autres arguments : le mariage est contre nature : Tartuffe est
beaucoup plus vieux que Marianne et en tant que femme, Marianne risque de
tromper son mari parce qu’elle ne l’aime pas 

Le discours de Dorine est revendicatif et on pourrait presque le qualifier de


féministe.
Elle s’oppose frontalement à Orgon, en déstabilisant les rapports maître -
domestiques, et homme/femmes très hiérarchisés à l’époque :
Elle utilise la question directe à Orgon en insistant sur le verbe « devoir » pour
remettre en cause ses choix « Ne devez-vous pas songer aux conséquences ? »
avec une tournure interro- négative qui tente de ménager Orgon mais est une
adresse rhétorique

Elle utilise l’impératif « sachez » « songez » qui doivent inciter Orgon à faire un
retour sur lui-même et à réfléchir à son choix, tout en lui mettant devant les yeux
cette image frappante « fille comme elle/ homme comme lui » soulignée par le
parallélisme de la construction de la phrase.

Le passage au présent de vérité générale montre bien la portée universelle de ses


propos « que d’une fille on risque la vertu » : elle étend le cas de Marianne à
toutes les filles et ce « on » générique représente la société patriarcale.
Son argument est extrêmement fort pour l’époque puisqu’elle va ici jusqu’à
justifier l’adultère en rejetant la faute sur le système des mariages forcés.
Elle reste toutefois prudente « de certains maris » : elle ménage la susceptibilité d’
Orgon , pour appuyer son accusation « qui donne à sa fille un homme qu’elle hait
est responsable au Ciel des fautes qu’elle fait » : elle tente de culpabiliser ce père
aveuglé par la duplicité de Tartuffe.
Sa phrase ressemble à un proverbe, voire à un commandement religieux : c’est la
servante qui juge son maître et, à travers lui, la société patriarcale de l’époque.

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