Ch12 CalculDiffCourbSurf
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1) Différentielle en un point
Propriété — définition : soient f : U → R et a ∈ U ; f est dite différentiable en a si et seulement s’il
existe une application linéaire ϕ ∈ L (E, R) telle que l’on ait le développement limité à l’ordre 1
f (a + h) = f (a) + ϕ (h) + o ( h ) .
h→0
Si c’est le cas, ϕ est unique, notée df (a) appelée différentielle de f en a (ou encore forme linéaire
tangente à f en a).
Par commodité, ϕ (h) est noté df (a) · h
On a alors
f (a + h) = f (a) + df (a) · h + o ( h ) avec df (a) ∈ L (E, R) .
h→0
NB : 1) Comme U est ouvert et a ∈ U , a + h ∈ U pour h assez petite.
2) Si f est différentiable en a, alors f est continue en a (réciproque fausse déjà pour p = 1).
Exemples :
Théorème : si f est différentiable en a, alors f admet une dérivée en a selon tout vecteur non nul v
avec
Dv f (a) = df (a) · v
12. Calcul différentiel — Courbes et surfaces Page 2
3) Dérivées partielles
Définition : soient B = (e1 , . . . , ep ) une base de E et j ∈ Np ; on dit que f admet en a une j-ième
dérivée partielle (relativement à B) si et seulement si f admet une dérivée suivant le
vecteur ej ; on note si c’est le cas
∂f 1
∂j f (a) = (a) = lim . f (a + t.ej ) − f (a) ∈ R.
∂xj t→0 t
Cas particulier : lorsque E = Rp et que B est la base canonique, la j-ième dérivée partielle s’obtient
en dérivant la j-ième application partielle de f en a, obtenue en fixant toutes les variables sauf la j-ième.
Théorème : si f est différentiable en a, alors f admet des dérivées partielles en a relativement à toute
base avec
∂j f (a) = df (a) · ej .
4) Fonctions de classe C 1
Théorème : s’il existe une base B = (e1 , . . . , ep ) de E telle que, pour tout j de Np , ∂j f est définie et
continue sur U , alors f est différentiable en tout point a de U avec
p p
∀a ∈ U ∀h = hj .ej ∈ E df (a) · h = hj .∂j f (a) .
j=1 j=1
En outre, pour tout vecteur non nul v de E, Dv f est définie et continue sur U .
Dém. non exigible
Définition : f est dite de classe C 1 (ou continûment différentiable) sur U si et seulement s’il existe une
base B de E telle que, pour tout j de Np , ∂j f est définie et continue sur U .
NB : d’après le théorème précédent in fine, si la propriété ci-dessus est vraie pour une base de E, elle
est vraie pour toute base de E ; il est donc loisible de dire “f est de classe C 1 ” au lieu de “f est
de classe C 1 relativement à la base B”.
12. Calcul différentiel — Courbes et surfaces Page 3
1) L’algèbre C 1 (U, R)
On note C 1 (U, R) l’ensemble des fonctions de classe C 1 sur U , à valeurs dans R. Les résultats suivants
s’obtiennent à partir des dérivées partielles.
Si f, g sont dans C 1 (U, R) et λ ∈ R, alors λ.f + g est dans C 1 (U, R) et
∀a ∈ U d (λ.f + g) (a) = λ.df (a) + dg (a) .
Si f, g sont dans C 1 (U, R), f × g aussi et
∀a ∈ U
d (f × g) (a) = f (a) .dg (a) + g (a) .df (a)
1
Si f ∈ C 1 (U, R) ne s’annule pas, ∈ C 1 (U, R) et
f
1 1
∀a ∈ U d (a) = − .df (a)
f f (a)2
Dém. Soient t ∈ I et h réel tel que t + h ∈ I ; je cherche un développement limité à l’ordre 1 en t pour
g = f ◦ ϕ ; j’écris en vertu des hypothèses, en posant a = ϕ (t) et v = ϕ′ (t) :
ϕ (t + h) = a + h.v + h.ε (h) avec lim ε = 0
0
f (a + k) = f (a) + df (a) · k + k .η (k) avec lim η = 0
0
J’ai alors
g (t + h) = f a + h.v + h.ε (h)
= f (a) + df (a) · (h.v + h.ε (h)) + h.v + h.ε (h) .η (h.v + h.ε (h))
= f (a) + h.df (a) · v + h. df (a) · ε (h) + sgn (h) . v + ε (h) .η (h.v + h.ε (h))
et le contenu du dernier crochet admet pour limite 0 lorsque h tend vers 0, du fait que ε et η admettent
0 pour limite en 0 et que l’application linéaire df (a) est continue en 0 (dimension finie). J’ai donc
prouvé
g (t + h) = g (t) + h.df (a) · v + o (h) ;
h→0
donc g est dérivable en t (cela pour tout t de I) avec
g′ (t) = df (a) · v = df ϕ (t) · ϕ′ (t) .
En particulier, si B = (e1 , . . . , ep ) est une base de E et si ϕ se décompose sous la forme
p p
ϕ:t→ xj (t) .ej alors ϕ′ (t) = x′j (t) .ej
j=1 j=1
et j’obtiens par linéarité :
p p
∀t ∈ I g′ (t) = x′j (t) .df ϕ (t) · ej = x′j (t) .∂j f ϕ (t)
j=1 j=1
Définition : une partie A de E est dite étoilée par rapport à ω ∈ E si et seulement si ∀u ∈ A [ω, u] ⊂ A.
Une partie A de E est dite étoilée si et seulement s’il existe ω ∈ E tel que A soit étoilée
par rapport à ω.
Propriété : si f ∈ C 1 (U, R) où U est un ouvert étoilé de E, alors f est constante sur U si et seulement si
df (a) est nulle pour tout a de U (i.e. toutes les dérivées partielles de f sont identiquement
nulles sur U ).
Attention ! Résultat faux sur un ouvert quelconque (cf. une fonction “en escalier” sur une réunion
d’ouverts disjoints).
x+y
Exemple : étudier f : (x, y) → arctan x + arctan y − arctan .
1 − xy
3) Si en outre f est de classe C 1 , a est un point critique de f si et seulement si df (a) = 0 (i.e. toutes
les dérivées partielles de f sont nulles en a).
Condition nécessaire d’extremum local
Si f ∈ C 1 (U, R) admet un extremum local en a ∈ U (U ouvert), alors a est un point critique de f.
Attention ! Réciproque fausse ! (cf. f : (x, y) → x2 − y 2 en (0, 0)).
Remarques pratiques
1) On commence par rechercher les points critiques à l’aide des dérivées partielles de f, puis on étudie
localement le signe de f (a + h) − f (a) au voisinage de chaque point critique a.
2) Penser à utiliser les extremums globaux pour une fonction continue sur une partie fermée
bornée.
V - Applications géométriques
b) Exemples
1) φ : (ϕ, θ) → (R sin θ cos ϕ, R sin θ sin ϕ, R cos θ) (où R > 0 est fixé)
Ici S est la sphère d’équation cartésienne x2 + y 2 + z 2 = R2 , les lignes coordonnées sont les parallèles
(pour θ fixé) et les méridiens (pour ϕ fixé).
r2 x2 + y 2
2) φ : (r, θ) → r cos θ, r sin θ, et ψ : (x, y) → x, y, (où p > 0 est fixé)
2p 2p
Ici S est le paraboloïde de révolution d’équation cartésienne x2 + y 2 = 2pz, dont φ et ψ fournissent
deux paramétrages.
On peut noter que l’origine est un point régulier pour ψ mais pas pour φ (alors qu’il y a bien un
plan tangent, au sens géométrique du terme. . . ).
12. Calcul différentiel — Courbes et surfaces Page 7
NB : la notion de point régulier a déjà été définie au chapitre 9, sur un arc paramétré, mais le contexte
doit permettre de lever les ambiguïtés et l’on obtient bien la même tangente dans les cas où les
deux définitions s’appliquent.
x2 y 2
Exemple : tangentes à l’ellipse E / + 2 = 1.
a2 b
c) Lignes de niveau
Avec les notations ci-dessus, je pose λ = f (A), de sorte que le point A est sur la ligne de niveau Lλ de
f, d’équation f (x, y) = λ. Alors, si le vecteur ∇f (A) n’est pas nul, il est orthogonal à Lλ (c’est-à-dire
normal à sa tangente en A) et “orienté dans le sens des valeurs croissantes de f”, c’est-à-dire que, si
B = A+ h.∇f (A), avec h > 0 (suffisamment petit, c’est un résultat local !), alors f (B) > λ (autrement
dit B est sur une ligne de niveau Lµ avec µ > λ).
Noter que la commande contour de matplotlib.pyplot permet de tracer les lignes de niveau d’une
fonction de deux variables réelles.
NB : la notion de point régulier a déjà été définie au §V-1, sur une nappe paramétrée, mais le contexte
doit permettre de lever les ambiguïtés et l’on obtient bien le même plan tangent dans les cas où
les deux définitions s’appliquent.